Mémoire PFE 13 - 05 - 22 Resize
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Je remercie chaleureusement :
M. Vincent Choupaut, Responsable de l’association française de GN, pour m’avoir fourni les
documents nécessaires concernant le jeu de rôle en grandeur nature en France.
L’ atelier d'architecture Richard Duplat, architectes du patrimoine, pour m’avoir renseigner sur l’état
du fort et m’avoir fourni les documents de représentations.
M. Sébastien Pilgram, Membre de l’association « Bardes et Dragons », pour m’avoir fait découvrir
le Fort et pour m’avoir fourni de nombreuses informations quant à l’utilisation pour le jeu de rôle
ainsi que les diverses photos de GN.
I. LE SITE 7
A. Contexte géographique 7
B. Contexte historique 20
C. Contexte sociologique 32
3. Le GN en France aujourd’hui 42
2. Construire en souterrain 46
1. Proposition de projet 68
2. Nouveaux questionnements 68
1. Proposition de projet 70
2. Nouveaux questionnements 70
1. Proposition de projet 72
2. Nouveaux questionnements 73
CONCLUSION 76
BIBLIOGRAPHIE 77
Un des enjeux des prochaines années en architecture sera de réhabiliter des anciens bâtiments.
Cependant, au cours de mes années d’étude, la conservation et réhabilitation du patrimoine n’a
été que peu abordé en projet. Je souhaite donc m’y confronter pour mon diplôme.
En arrivant à Strasbourg, j’ai participé à une activité ludique dont j’ignorais l’existence auparavant :
le jeu de rôle en grandeur nature. C’est par le biais d’une association de ce type que j’ai découvert
le Fort Dorsner, un monument historique avec un contexte géographique unique qui contre toute
attente, a trouvé un nouvel usage et accueille des jeux de rôle en grandeur nature.
Cependant, ce site m’a réservé un millier de surprises et de difficultés lorsque je m’y suis
confrontée. Je m’attendais à m’interroger sur un bâtiment en contexte urbain, or je me trouve ici
loin de la ville, sur une colline dans la forêt. Je m’attendais aussi à avoir un programme courant à
placer dans ce bâtiment mais, il me faut réinventer son utilisation pour des activités encore
nouvelles et peu traitées en architecture.
A. CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE
STRASBOURG
GIROMAGNY
BELFORT
Le Territoire de Belfort est un département français créé en 1922 et fut longtemps le plus petit
département français.
Il est né du traité de Francfort qui mettait fin à la guerre de 1870-1871. Alors que l’Empire allemand
gagnait par ce traité la plus grande partie de l’Alsace et un quart de la Lorraine, l’extrême sud-
ouest du Haut-Rhin, autour de Belfort, fut laissé à la France.
Le département est également desservi par l'autoroute A36, et par la LGV Rhin-Rhône et la gare
de Belfort-Montbéliard TGV. Un axe routier entre Neuchâtel et Paris est en cours de
développement tandis qu’un projet de desserte ferroviaire Belfort-Delle-Bienne est prévu pour
permettre de faciliter l'accès au TGV depuis la Suisse.
Depuis très longtemps, le conseil général du Territoire de Belfort favorisent l'accès à la culture en
subventionnant des institutions ou des manifestations culturelles ou artistiques. La « Maison »,
quant à elle, permet de découvrir les mystères de la nature et de comprendre les relations des
hommes avec l’environnement.
Aussi, le département possède une diversité de paysages façonnés par des influences historiques
et géologiques. Le Ballon d'Alsace, site national classé situé au cœur du Parc Naturel Régional,
offre de nombreuses activités touristiques, été comme hiver. « La route des villages fleuris »
emprunte le tracé d'une antique voie romaine qui serpentait dans le Pays Sous-Vosgien. Le sud du
Territoire, se distingue pas ses étangs et ses rivières. Depuis le plateau de Croix, le panorama
s'étend des Monts d'Ajoie en Suisse, à ceux du Jura, en passant par la Forêt-Noire, la plaine
d'Alsace et les Vosges. Delle s’ouvre sur un patrimoine industriel et culturel exceptionnel qui
contraste avec les villages du reste du territoire. Des centaines de kilomètres de sentiers balisés
quadrillent le département et permettent d'en découvrir les paysages mais aussi l'histoire grâce à
des circuits à thème.
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GIROMAGNY
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Giromagny est une commune française d’environ 3200 habitants, située dans le département du
Territoire de Belfort. Elle se trouve à 13 kilomètres au nord de Belfort.
L'essor de Giromagny date de la fin du Moyen-Âge avec le début de l'exploitation des mines
d'argent, plomb et cuivre par les Habsbourg. L'activité des mines s'est poursuivie jusqu'au
XVIIIBelfort-Paris siècle. Au XIXème siècle, une filature mécanique puis un tissage de 40 métiers à
bras sont installés dans la ville. La ville comptait alors autant d’habitants qu’aujourd’hui.
La voie de chemin de fer qui relie en 1883 Giromagny à la ligne Belfort-Paris permettait non
seulement d'alimenter en charbon les machines à vapeur de l'industrie textile et de transporter les
produits, mais aussi plus de 40 000 voyageurs par an. Le trafic voyageur a cessé en 1938 et la
gare aujourd’hui ne reste que très peu desservie. Le dernier tissage quant à lui cessa ses activités
en 1958. Actuellement, Giromagny ne vit que grâce à l'activité de sa préfecture, Belfort où
travaillent la majorité des habitants. Elle dispose néanmoins encore d'un certain nombre
d'activités, principalement touristiques.
En effet, Giromagny est le départ de nombreux chemins de randonnées vers les Vosges. Elle se
trouve aussi sur la route reliant Belfort au Ballon d’Alsace, à l'entrée de la vallée de la Savoureuse
au pied des Vosges et enfin dispose du fort Dorsner, un ouvrage historique important.
Le fort Dorsner pourrait ainsi être un nouveau levier de développement de la ville de Giromagny.
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VERS BELFORT
Carte de Giromagny
Le fort Dorsner se situe sur le Rideau de la haute Moselle, un rideau défensif du système défensif
Séré de Rivières entre les places fortifiées d'Épinal et de Belfort.
Les bouleversements
Entre 1870 et 1871, Belfort subit un siège duquel elle sortira invaincue, grâce à une ceinture de
forts avancés. Au lendemain de la défaite, la place de Belfort, important nœud de communications
routières et ferroviaires, est choisie, avec Épinal, Toul et Verdun pour constituer la « première
ligne" du système de défense mis au point par le général Raymond Adolphe Séré de Rivières.
Le système Séré de Rivières est un ensemble de fortifications bâti le long des frontières et des
côtes françaises. Ce système défensif remplace les fortifications bastionnées mises en place
notamment par Vauban.
Le système est basé sur la construction de plusieurs forts polygonaux enterrés formant des places
fortes ou des ligne défensives.
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BELFORT
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Etat de la frontière française après la défaite de 1870 et avant la première guerre mondiale
Une solution à l'augmentation des portées est de construire une ceinture de forts détachés pour
maintenir l'assiégeant hors de portée du centre-ville à protéger. En 1867, le Comité des
fortifications propose de moderniser les places fortes.Le but de Séré de Rivières est de doter les
frontières de l'Est d'un ensemble de forts répondants à trois impératifs :
- Servir de bases de départ à une éventuelle reconquête des territoires perdus après la guerre
franco-allemande de 1870
Les places fortes permettent de fournir des points importants de résistance autour des nœuds
ferroviaires proches des frontières et des principales villes.
On crée autour des places fortes une ceinture de forts distants entre eux de seulement quelques
kilomètres, pour que leurs moyens défensifs puissent couvrir efficacement les intervalles. Ces forts
ont la capacité de se défendre mutuellement : chaque fort peut ainsi tirer vers son voisin pour
l’aider à se dégager d’une avancée de l’infanterie.
En plus des principaux forts, il existe toute une série d’installations destinées à servir aux troupes
d’intervalles.
VERS MULHOUSE
VERS PARIS
VALDOIE
ROPPE
SALBERT
BESSONCOURT
BELFORT PEROUSSE
CHEVREMONT
VEZELOIS
LACHAUX
MONT BART
VERS BESANCON
LOMONT
VERS BALE
JURA
ROCHES
Séré de Rivières développe le principe de rideaux défensifs entre ces places fortes. Trois rideaux
défensifs sont aménagés, composés d'une ligne de plusieurs forts distants chacun de quelques
kilomètres, permettant de défendre le passage entre deux places.
Ces rideaux ne forment pas une ligne continue le long des frontières, il n'y en a que trois :
Les trouées
Sont ainsi volontairement ménagées des trouées pour canaliser les percées ennemies. Ces
trouées débouchent toutes sur des places fortes destinées à fixer l'avancée ennemie pendant que
les troupes manœuvrent pour pouvoir les prendre à revers.
En plus de ces dispositifs, de puissants forts isolés, les « forts d'arrêt » sont disséminés pour
contrôler les axes de transport sur les flancs des trouées afin de gêner la progression de
l'envahisseur, permettant d’obtenir des délais suffisants à la mise en place des armées chargées
de le combattre. Le fort Dorsner est ainsi un de ces forts d’arrêt.
ALLEMANIQUE
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GIROMAGNY
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Aujourd’hui, la majorité des forts de la région sont gérés et rénovés par des associations propres à
chaque fort. Cependant, une association, « la Caponnière », tente depuis plusieurs années de
fédérer toutes ses associations pour leur donner une plus grande visibilité.
« La Caponnière » qui a été créée en 1985 lance aujourd’hui le « Projet T » qui consiste à faire
des fortifications, la plus grande aventure touristique historique et culturelle de France. « La
Caponnière » représente ainsi l’ensemble des Communes propriétaires des ouvrages et les
associations qui s’en occupent.
Pour cela, elle veut créer un circuit touristique autour de ces fortifications en mettant en avant les
particularités de leur histoire, de leur position géographique ou encore des activités que l’on peut y
faire.
Parmi ses forts, on peut par exemple cité le fort de Vézélois, un des plus imposants ouvrages du
camp retranché de Belfort où sont organisés de nombreuses manifestations dont notamment, « le
forum de la fortification » ou encore « les métiers d’art en fête. »
Le fort d’Essert quant à lui, est sous les projecteurs du « Projet T » pour l’année 2013. Il s’agit de
recruter des fonds et d’engager des bénévoles pour le remettre en état en un an maximum.
" Fort Bessoncourt " " Fort Mont Bart " " " " Fort Méroux
Le Fort de Giromagny, de son nom Fort Dorsner, construit entre 1875 et 1879 est une position
avancée de la place de Belfort, il est placé à 636 mètres d’altitude au-dessus du village de
Giromagny en avant du fort du Salbert pour assurer la liaison avec le rideau défensif de la Haute
Moselle. Son emplacement près de la frontière lui donne un rôle très important, il doit surveiller la
route qui descend le ballon d’Alsace qui mène à Belfort et empêche le contournement par le nord
de la place forte de Belfort.
En 1875, le premier coup de pelle du Fort Dorsner sur la Tête du milieu est donné.
Le fort prend alors le nom d'un général du premier Empire, Jean Philippe Raymond Dorsner. Son
armement fait de ce fort, l’ouvrage le plus puissant de la place car il reçoit en 1879 l’installation de
2 tourelles Mougin, des canons en fonte capable de tirer à 360°. Elles sont les premières tourelles
installées en France. Cet armement est complété par 6 casemates à tir indirect et 2 batteries
d’artillerie annexes.
L’architecture du casernement est particulière, car le fort est entouré de montagnes qui le
dominent. On choisit de construire un casernement sur deux étages, autour d’une cour octogonale
pour le mettre à l’abri des bombardements. Le fort était à son origine prévu pour loger 650
hommes environ et abritait une cinquantaine de pièces d'artillerie.
Face aux progrès rapides de l’artillerie aux effets de plus en plus dévastateurs, une modernisation
de tous les ouvrages s’organise à partir de 1885. La place de Belfort connaît alors des
remaniements et des renforcements réguliers. La problématique est simple. Il s’agit de protéger au
maximum les hommes et les armes. Comme la majorité des forts est déjà construite, le parti pris
est de les modifier et de les renforcer.
Les casernes maçonnées reçoivent une carapace de béton supplémentaire pour les mettre à l’abri
des nouveaux moyens de destruction. On reconstruit de nouvelles casernes entièrement en béton
tout en conservant les anciennes en maçonnerie et de nouveaux systèmes constructifs sont mis
en place.
La tourelle à éclipse par exemple qui en position d'attente est complètement enfoncée dans son
massif bétonné. Une fois le tir effectué, la tourelle redescend, et seul son toit affleure le sol. Ce
type de tourelle n'est donc vulnérable que pendant le court laps de temps où elle émerge de son
puits. La tourelle Galopin quant à elle sera la première à répondre au cahier des charges définit
par l'Armée, à savoir, éclipsable en un mouvement rapide, et avec un mécanisme simple et
manœuvrable à la main par un petit nombre d'hommes. D’autres modèles suivront.
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En 1914, après une offensive française vers l’Alsace qui tourne court, le front se stabilise
rapidement à 25 km de la ville de Belfort, qui devient un gigantesque entrepôt et un lieu de repos
et de rassemblement pour les troupes qui partent au front. En 1915, on lance le désarmement
progressif des forts de la place de Belfort pour envoyer les pièces sur le front. Le fort Dorsner
n’échappera pas à cet ordre. En mars 1916, il ne reste qu’assez de poudre noire dans les
magasins du fort Dorsner pour prévoir une éventuelle destruction de l’ouvrage en cas d’approche
de l’ennemi. Cependant, en 1917, le fort est réarmé, suite à la bataille de Verdun. Aussi, on y
installe des ventilations manuelles pour les locaux.
En 1940, les forts de Belfort sont vidés de leurs garnisons qui ont suivi les armées françaises dans
leur repli sur le Ballon d’Alsace. Pendant ce temps, le fort Dorsner est contourné par les Allemands
depuis la Belgique. Le fort est incapable de faire face et se rend le 18 juin après avoir tirer
quelques projectiles avec ses tourelles Mougin.
Les cuirassements et le fort seront ensuite ferraillé sous l’organisation Todt et les Allemands feront
sauter l’entrée avant leur départ en 1944. Pendant l’occupation, les Allemands récupérèrent pour
les fondre tous les éléments métalliques des forts y compris les garde-corps et les escaliers.
Entre 1944 et 1986, le fort est inutilisé par l’armée qui reste propriétaire, l'ouvrage est envahi par la
végétation et se dégrade inexorablement.
Cependant, les moyens sont très limités, mais de nombreuses associations bénévoles dont le «
Syndicat d’initiative de Giromagny » ou encore « Alternative Chantier » participent activement à la
rénovation du fort. Les travaux sont nombreux. En effet, le fort a été envahi par la végétation et
toutes les parties métalliques de l’ouvrage sont totalement à refaire. La cour centrale est très
endommagée elle-aussi.
Une des premières étapes du chantier est donc de renforcer les voutes des galeries pour éviter
qu’elles ne se détériorent encore plus.
Jusqu’en 1992, le fossé de l’entrée reste infranchissable. Ils reconstruisent alors le pont de
l'entrée. La même année sont réhabilitées les caponnières doubles au Nord-est.
En 1994, l’étanchéité de l’entrée ainsi que la maçonnerie du tunnel de l’entrée sont refaites. 8
semaines, des engins de terrassement, une grue-flèche de 70 tonnes et de 49 m de déploiement
ont été nécessaires pour déblayer la terre sur la voute de l’entrée, mettre l'étanchéité et remettre
ensuite la terre. Le fort est fermé au public pendant la durée des travaux.
Suite à ces nombreuses restaurations, en 1995, le fort est inscrit à l’inventaire des monument
historique.
En 2011, le dernier rapport de l’architecte des Bâtiments de France était très alarmant concernant
l’état des forts du Territoire. « La Caponnière » et « l’association du fort Dorsner », qui oeuvre
depuis 20 ans à la mise en valeur de l’édifice, ainsi que la municipalité de Giromagny, se battent
pour sauver ce patrimoine militaire.
En plus de ses bénévoles, l’association peut aussi compter sur l’aide du 35e régiment d’infanterie
de Belfort. Ce sont ainsi 2500 heures de bénévolat qui ont été comptabilisées pour l’entretien du
fort et de ses abords.
Cependant, malgré les nombreux efforts de rénovation, certaines parties du fort restent trop
dangereuses et ne sont plus visitables. À certains endroits, les embrasures de fenêtres s’effritent,
à d’autres les murs qui s’écroulent. On peut citer le pont métallique, unique accès au fort et les
piles fortement fragilisées, la caserne de gorge où des effondrements conséquents se sont
produits, liés aux poussées de terres et aux infiltrations d’eau, les piles des tourelles doivent aussi
être confortées afin d’éviter l’effondrement des voûtes adjacentes.
Mais, l’impact de ces rénovations successives et surtout du rapport Duplat s’est ressenti sur la
fréquentation qui passe de 850 visites en 2011 à 600 en 2012 ; ce sont principalement les
Parmi les urgences signalées à la municipalité, la route d’accès depuis le cimetière est quasiment
impraticable en véhicule léger et devraient être refait pendant l’année 2014
A l’heure actuelle, des travaux sur la pile centrale du pont ont débutés.
Le département est bien doté en termes de structures et d’équipements permettant d’accueillir des
clientèles d’affaires. Environ 70 % des clientèles hôtelières sont des clientèles d’affaires alors que
l’hôtellerie représente 50 % du parc d’hébergements du Territoire.
Il faut cependant noté que le nombre total de journées congressistes est en baisse depuis
quelques années. Cela est principalement du à la concurrence immédiate des villes de congrès
proche, mais aussi à l’insuffisance d’hôtels de grande capacité pour l’accueil de congrès
importants. La tendance générale aujourd’hui est donc de réduire le budget en matière de
congrès.
- La ville de Belfort concentre une grande partie du tourisme urbain et culturel de la région, même
s’il reste faible par rapport au tourisme d’affaires. En effet, la ville subit la concurrence des villes
voisines en plus de la sous-exploitation de ses atouts. De plus, la dimension ludique de son
tourisme n’est pas mise en avant et les activités pour les enfants restent limitées.
- On compte hors de la ville de Belfort une dizaine de musées. Ce sont des sites touristiques qui
innovent et qui ont des projets mais qui sont tous gérés par des associations aux moyens limités.
Leur dimension locale, la régression du nombre de bénévoles, les sites parfois vieillissants et figés
font que les visiteurs sont de moins en moins nombreux.
Tourisme évènementiel
Le territoire de Belfort possède de grands évènements qualitatifs et quantitatifs que tous les
départements et régions ne possèdent pas : une filière forte pour ce petit territoire. C’est un des
principal secteurs touristiques où les collectivités investissent. Ce sont des évènements qui
génèrent des dépenses mais aussi des retombées économiques et d’image qui nécessitent
cependant une adaptation permanente pour parer la concurrence des autres festivals qui se
développement d’année en année.
L’eau
Le Malsaucy et l’étang des forges sont deux sites d’une qualité paysagère exceptionnelle, sur
lesquels sont prévus des programmes de réaménagement dans les années à venir, mais encore
une fois, les hébergements ne suffisent pas pour accueillir plus de touristes
- Saison hivernale :
Tout le panel des activités et des services de sports d’hiver est présent sur le territoire de Belfort.
Un vaste programme de réaménagement est actuellement en cours. En 2011, fut ouvert un nouvel
hôtel très qualitatif. Cependant, son parc d’hébergements est faible quantitativement, vieillissant et
inadapté pour accueillir des clientèles touristiques.
- Saison été
Le territoire de Belfort possède de nombreux sites propices aux activités de pleine nature pendant
l’été. Plusieurs chemins de randonnées aussi bien pédestres, équestres ou à vélo se croisent à cet
endroit. Le programme d’aménagement actuellement en cours concernent également les activités
d’été, notamment pour attirer encore plus de gens sur les sentiers de randonnées. Mais là encore
les hébergements ne sont pas assez nombreux.
Plusieurs stratégies parallèles sont mises en place aujourd’hui pour augmenter le tourisme sur le
territoire de Belfort.
- Réaménager les différents sites et faire émerger des projets structurants pouvant accueillir un
nouveau public touristique.
- Créer plus de points d’informations et d’accueil touristique qui se répartiraient sur toute la région.
La ville de Giromagny est une de cible principale où la fréquentation touristique n’a fait que
baisser depuis 2011.
- Accroître le niveau qualitatif des hébergements, en misant sur des hébergements HQE
Au-delà d’un jeu, c’est une activité dont le concept permet aux participants de vivre des scènes où
ils en sont tous les acteurs, improvisant dans le cadre d’un scénario interactif qu’ils découvrent en
direct. Il y a la possibilité d’exploiter une infinité de thèmes et d'univers et de plaire à tous les
publics. Si une majorité des pratiquants préfère le dépaysement à travers des scénarios
d’ambiance médiévale-fantastique, la diversification des univers tend à développer des scénarios
originaux et à s’ouvrir vers un public plus large, de tous âges et de toutes classes sociales.
- Les jeux tactiques, batailles avec des répliques d'armes type : airsoft, paintball, armes
médiévales en mousse, lasertag...
- Les jeux d'enquête, jeux de piste qui impliquent des rôles où les joueurs doivent comprendre un
mystère ou résoudre un évènement.
- Les jeux de rôles semi-réels qui se passent souvent en intérieur et proposent de résoudre les
actions sans interactions physiques. Ils privilégient l'aspect d'interprétation et du théâtre
d'improvisation.
Le premier groupe de grandeur nature a été fondé en 1977 aux États-Unis et se concentrait sur
des batailles fantastiques. Le premier GN au Royaume-Uni est attesté en 1982. Ces premières
pratiques anglo-saxonnes servirent de modèle pour l'émergence du grandeur nature en Europe
puis en France vers 1984.
À partir de la fin des années 1980 et durant les années 1990, les pratiques se diversifient, avec la
progression de nouveaux genres fictifs et d'un style de jeu moins orienté sur le combat.
À la fin des années 1990 apparait dans les pays scandinaves un mouvement et un style de jeu
désigné comme « GN nordique », centré sur des pratiques expérimentales ou radicales et le souci
d'une reconnaissance du grandeur nature comme une forme d'art. Ces grandeur nature se
focalisent sur des thèmes politiques et sociaux (utopies, les actions humanitaires, les
manifestations publiques), des expériences physiques ou psychologiques brutales pour les joueurs
(enfermement, privation, violence modérée, vie communautaire), des aspects immersifs très
poussés (jeu permanent, interaction avec un public non-joueur et non averti, jeu urbain), des outils
technologiques innovants, des exigences sur la qualité de l'interprétation théâtrale (cours et
ateliers préparatoires), des systèmes narratifs originaux...
Cette approche nordique est médiatisée principalement par les conférences et publications
annuelles Knutepunkt et elle a une forte influence sur la reconnaissance institutionnelle dans les
pays scandinaves et sur les pratiques du jeu en Scandinavie et en Europe de l'Est.
Aujourd’hui, dans les pays nordiques, le GN est une activité subventionnée au même titre que l’art
ou le sport. En 2004, fut créée au Danemark une école innovante, privée basée sur le jeu de rôle
en grandeur nature. Cette école qui s’adresse pour des élèves de 14 à 17 ans propose les mêmes
matières et les mêmes examens finaux que les écoles traditionnelles, mais des méthodes
d’enseignement nouvelles et uniques au monde.
Depuis 2010, le style de jeu Nordique s’est diffusé progressivement en Europe de l’est et en
Russie principalement.
Aujourd'hui le jeu de rôle en grandeur nature est une activité répandue, surtout aux États-Unis et
en Europe. De grands évènements rassemblent des milliers de participants sont gérés par des
sociétés commerciales, divers livres sont publiés et une petite industrie propose des costumes et
accessoires de GN à la vente.
Les premiers jeux de rôle en grandeur nature en France ont fait leur apparition vers 1984. Pendant
les années 80-90, c’est l’âge d'or du jeu de rôle sur table en France et on estime à plus de 200.000
le nombre de rôlistes. Les grandes surfaces ont souvent un rayon qui est consacré aux jeux de
rôle et on en trouve dans les boutiques de jouets pour enfants. En 1991, le jeu de rôle en France
est à son paroxysme.
C’est aussi à ce moment que commence à se faire connaitre le « GN nordique » et ses pratiques
radicales voire dangereuses. En France, on sonne les sonnettes d’alarme. En 1994, dans une
émission télévisée, le jeu de rôle dans toutes ses formes est montré du doigt et on l’accuse d’être
à l’origine de plusieurs suicides ayant eu lieu dans des lycées. C’est le début de la stigmatisation
du jeu de rôle qui subira des attaques répétées des médias. Le marché de jeux de rôle s'écroule et
sa réputation aussi.
La Fédération française des jeux de rôles grandeur nature est alors créée en 1996, afin de servir
d'interlocuteur auprès des institutions et du grand public pour obtenir une meilleure
reconnaissance mais surtout pour fédérer les groupes locaux et permettre une meilleure
communication entre eux, leur fournir des informations juridiques et des assurances. En 2007, La
Fédération de jeux de rôle en grandeur Nature estimait à 40.000 le nombre de joueurs en France.
Aujourd’hui, il y a plus de 350 associations de jeux de rôle en grandeur nature en France. Dans
l’est, (Alsace, Franche-Compté, Lorraine et Vosges), on compte plus de 80 associations
auxquelles on peut aussi ajouter les associations frontalières allemandes, suisse, ou belge.
Chaque association organise régulièrement (au moins tous les mois), un évènement pour un petit
groupe d’une vingtaine de personnes et au moins 1 fois par an un gros évènement comprenant
plus d’une centaine de participants. Ces évènements s’organisent le plus souvent sur un week-end
mais peuvent s’étendre parfois sur une semaine.
MULHOUSE
FORT DE MIOTTE
FORT DE VEZELOIS
DIJON
plus grande. Il s’agit donc d’une réelle
demande de créer un lieu adapté à ces BESANCON
CHÂTEAU DE LA SALLE
FORÊT DE PERRIGNIER
Comme tous les forts de Rivière de Séré, les environs immédiats du fort Dorsner étaient occupés
par un glacis. Il s’étendait au-delà du terrain militaire et est délimité par des bornes à 250 m
considéré comme une zone inconstructible, à 487 m où les constructions ne pouvaient être
construites qu’en bois et à 974 m où les constructions devaient être faites sans altération du relief.
Dans le cas du fort Dorsner, on ne trouve aujourd’hui aucune construction sur un rayon de 900 m
où commencent les premières maisons de Giromagny. Totalement isolé, le fort n’est accessible
que par un seul chemin qui serpente dans la forêt.
Pendant le 40 années où le fort a été abandonné, la végétation s’est développée et le glacis qui
était jadis entièrement découvert pour dégager la vue, a laissé place à une forêt principalement de
conifères. Un déboisage important a déjà été fait dans les alentours immédiats du fort et sur le fort-
même pour empêcher que les racines ne fassent s’écrouler les voutes.
Cependant, la forêt est encore jeune et ne fera que grandir dans les années à venir. Il y a une
dizaine d’années, on apercevait encore le village de Giromagny depuis le sommet du fort,
aujourd’hui on n’en aperçoit que le clocher de l’église, et sans aucun doute que dans quelques
années, on n’en verra plus rien. Seuls les sommets lointains resteront. Le fort qui fut construit pour
dominer le paysage est aujourd’hui caché par ce même paysage.
Comment continuer de donner cette position dominante sur le paysage afin de préserver la vue
extraordinaire visible depuis le fort tout en préservant la forêt qui se développe dans ses
alentours ?
Le Fort Dorsner est entièrement enterré avec seulement 4 espaces donnant vers l’extérieur et
permettant à la lumière de pénétrer : La gorge d’entrée, la caserne centrale et les deux cours
latérales. Cependant, même pour les espaces se développant autour de ses vides, la lumière ne
pénètre pas jusqu’au fond des pièces. Au-delà de ses exceptions, toutes les circulations, espaces
de stockages ou de tirs se trouve en souterrain, sans entrée de lumière et avec des ventilations
manuelles effectuées par des trappes donnant sur le sommet du fort.
Il s’agit donc d’un enjeu majeur sur ce fort de savoir tirer parti de ses espaces et de ses ambiances
souterraines. Il faut transformer ce milieu souterrain et ces espaces humides, sans soleil et sans
façade, en lieux accueillants et agréable à utiliser et à visiter.
Construire sous terre présente des avantages évidents, dont à d’ailleurs largement profiter le fort
Dorsner. Le sol offre une protection naturelle contre les attaques en cas de guerre, sert de
protection sismique, climatique et acoustique. Mais, en plus de ces raisons logiques, les lieux
souterrains sont des lieux marginaux où la réceptivité des sens est accrue. Ils ont ainsi un potentiel
de liberté et d’autonomie supérieurs à ceux des édifices en surface. En effet, il n’y quasiment pas
d’image extérieure à donner et les espaces sont potentiellement illimités.
Dans les ouvrage souterrain, la lumière prend une grande importance et devient un lien essentiel
vers l’extérieur dont il faut tirer parti pour créer des ambiances uniques.
« Même un espace obscur devrait recevoir un peu de lumière provenant d’une ouverture mystérieuse, juste
assez de lumière pour pouvoir nous dire combien il est vraiment obscur. »
L’espace souterrain est un espace clos et parfaitement délimité. Il ne s’agit pas ici de s'ouvrir vers
une place publique ou d’avoir des vues vers le grand paysage. C’est un espace tourné vers lui-
même. Cette situation peut entrainer des situations avec des impressions d’enfermement, des
sentiments d’intériorité qui mettent en avant l’importance du traitement des seuils : puits de
lumières simulant une sortie pourtant inexistante, dilations de l’espace faisant croire à un extérieur
dans l’intérieur... Il s’agit d’éviter de faire violence à l’usage en mettant en place des transitions
douces qu’il peut anticiper, par exemple en évitant les effets de contre-jour violents.
- La protection stimulante :
Les espace enterrés favorise l’hyper stimulation autant qu’ils neutralisent les sens. En effet, la
protection du sol isole nettement des bruits extérieurs en recentrant l’attention sur ce qu’il se passe
à l’intérieur et par conséquent le niveau sonore intérieur est plus élevé. D’un autre côté, la
protection des intempéries est contrebalancée par un manque de recul face à l’environnement.
Enfin, l’imperméabilité à l’éclairage naturel pouvant être bénéfique dans certain cas, donne dans la
majorité des cas une certaine homogénéité lumineuse qui ne se retrouve pas en surface.
- L’immersion réfléchie :
Les espaces souterrains ressemblent souvent à des labyrinthes où les sorties deviennent difficiles
à repérer et peu nombreuses. L’activité cognitive de l’utilisateur est donc plus sollicitée car la
localisation et l'orientation deviennent très compliquée, de même qu’il devient difficile d’identifier et
d’interpréter les signaux. Si cet effet peut être voulu dans des cas particuliers, il devient très
gênant et fatiguant pour ceux qui restent longtemps dans ces lieux souterrains. Il est donc
important que l’utilisation puisse se repérer simplement sans être inonder de signalisation, savoir
la profondeur à laquelle il se situe, percevoir des chemins de fuites simples.
Aussi, être en souterrain devient rapidement écrasant si les proportions ne sont pas adaptées. Il
s’agit ainsi d’utiliser des proportions spatiales ainsi que des ambiances sonores ou visuels qui
amenuisent ce sentiment d’écrasement.Enfin, les matériaux et les matérialités employées jouent
un grand rôle sur l’ambiance du lieu. La pierre et le béton par exemple correspondent dans la
vision commune à des matériaux plus adaptés à la construction souterraine, des matériaux
massifs, lourds et stables, tandis que les matériaux plus légers comme le bois, le verre ou le métal
sont plus associés aux constructions de surface.
• Comment orienter l’utilisateur lorsqu’il n’y a pas ou peu des vues extérieures servant de points
de repères ?
• Comment créer une cohérence entre les parties émergentes si elle existent et enterrées ?
« Théoriquement un monument protégé est là pour l’éternité. A chaque époque, donc, de lui donner un contenu qui
réponde au morceau d’éternité qu’elle a reçu en partage. »
Le fort Dorsner a été inscrit en tant que monument historique en 1995. Il compte ainsi des
éléments remarquables pour l’histoire française, il est un témoin de l’effort de la préservation du
territoire. De plus, ce fort a une architecture unique du à sa position géographique particulière au
pied des Vosges qui le distingue des autres forts de la place de Belfort. Intervenir sur ce fort n’est
donc pas un acte incongru. Il s’agit d’un enjeu important de se positionner face à ce monument.
La restauration du monument, c'est-à-dire faire en sorte qu’il ne s’effondre pas, est le premier
degré de la « mise en valeur » et vient ensuite la question de l’intervention, celle de l’apport d’une
oeuvre à l’autre pour révéler ou magnifier le monument, de lui ajouter une valeur par une création
architecturale nouvelle. Ainsi, en général si le monument a été érigé pour consacrer un évènement
et en perpétuer la mémoire, les interventions contemporaines révèlent que la nature de «
l'évènement » a changé. On peut aussi ajouter à cela, les monuments qui créent « l'évènement
» (expositions, manifestation, performance...). Dés lors, le monument n’est plus l’oeuvre, il
La particularité de ce fort est que depuis les débuts de sa rénovation, un réemploi s’est
naturellement mis en place grâce aux jeux de rôle en grandeur nature. Ce nouvel usage qui suit
les changements de la société est de l’ampleur de ce à quoi servait le fort auparavant : se battre
(qui devient ici jouer) et dominer et surveiller les alentours (qui devient alors l’admirer). Pour
compléter cet usage on peut y ajouter deux autres et les améliorer : des hébergements et des
visites.
L’emprise au sol du fort est d’environ de 22 000 m2. Il est composé de 3 niveau, R-1, RDC et R+1
avec presque tous les espaces extérieurs accessibles.
- L’entrée à gorge
L’entrée est située sur la face arrière du fort et est aussi appelée gorge. Des caponnières simples
situées dans les flancs prennent sous leurs feux le fossé, ainsi que le pont l'enjambant. Un corps
de garde extérieur fait office de premier élément de défense. A ce niveau se trouve une imposante
grille. On traverse alors le fossé sur un pont dormant, puis on arrive devant la porte et le pont
mobile. Viennent ensuite une nouvelle grille et une porte blindée. De chaque coté du couloir
d'entrée, se trouvent des pièces munies de créneaux droits et de plain-pied assurant la défense
rapprochée.
- Les fossés
Afin de se défendre des assauts de l’infanterie, le fort est entièrement ceinturé par des fossés
profonds d’environ 6 m et large de 10 m, délimitant un espace d’à peu prés 350 m sur 50 m. Les
fossés sont délimités par un mur d’escarpe (retenant le massif du fort) et vers l’extérieur du fort par
un mur de contre-escarpe.
Les fossés seuls ne constituent pas un obstacle suffisant, aussi sont-ils défendus par des
caponnières. Ces organes du fond du fossé sont soit simples (une seule direction de tir) au sud au
niveau de l’entrée, soit doubles (défendant deux portions du fossé) au nord. Ces casemates sont
elles-mêmes entourées d’un petit fossé destiné à empêcher d’éventuels assaillants, ayant réussi à
descendre dans le fossé, d’atteindre les embrasures des caponnières. Ils devaient aussi recueillir
les débris de maçonnerie projetés par les explosions.
Les « dessous » des forts abritent les casernes, leurs équipements et des magasins.
Les chambrées du R-1 sont séparées du couloir arrière par une simple cloison de briques de 0,11
m d'épaisseur, s'arrêtant à la naissance des voûtes.
Toutes les maçonneries sont réalisées en grès des Vosges, dit grès de Giromagny pour le fort
Dorsner, un grès plus friable qu’à l’ordinaire. L’intérieur est ensuite blanchi à la chaux afin
d’éclaircir les pièces et de profiter au maximum de la faible lumière provenant des fenêtres ou des
lampes à huile.
En complément des pièces placées à l'air libre, un certain nombre de pièces appelées « caves à
canons », sont placées en sous-sol. Il peut tout aussi bien s'agir de canons que de mortiers. Cette
disposition, bien qu'offrant une protection supérieure, ne s'applique qu'à un nombre limité de
pièces. En effet, le gain de protection s'accompagne d’une diminution significative du champ de tir
des pièces. De plus, du fait des principes de construction (1 m de maçonnerie + 2 m minimum de
terres) les dites casemates sont difficiles à camoufler et repérable facilement par avion. Ainsi,
pendant la première guerre mondiale plusieurs d’entre elles furent condamnées et ne servirent que
pour le stockage.
D’un autre côté, l'emploi de la fonte dure, du fer laminé, puis du béton permit de pallier cet
inconvénient majeur et de renforcer la structure.
La particularité du Fort Dorsner réside aussi dans l’installation des deux tourelles Mougin qui lors
de leur destruction laissèrent deux puits de lumière au centre de l’ouvrage. Ces trous présentent
aujourd’hui un inconvénient important malgré la lumière qu’il apporte dans les pièces du R+1 et du
rez-de-chaussée. En effet, l’eau qui s’est infiltrée par ces ouvertures depuis plus de 50 ans ont
énormément abîmés la pierre.
En regardant les jeux comme une pratique de l’homme dans l’espace, on peut trouver quelques
constantes indépendantes du type de jeux.
L’espace de jeu est défini par les joueurs et sans joueur, il n’y a pas de jeu. On se rend compte du
rôle particulier du joueur par la diversité des joueurs, qui prend une importance dans les
expériences de jeux subjectives et peu cadré, notamment dans le jeu de rôle en Grandeur Nature.
Aussi, le jeu, le mouvement et le rythme sont intimement lié. En effet, le jeu en architecture devient
une activité dynamique liée et cadrée par un espace et des objets dans cet espace qui produisent
à leur tour de l’espace. Aussi, le mouvement et le rythme sont des conditions préexistantes à la
spatialité et la façon dont on se déplace dans un lieu détermine comment l’architecture est vécue.
Le mouvement place le visiteur dans des situations, guides ses vues, augmente ou diminue sa
rapidité de déplacement et amplifie ou réduit des parties du bâtiment. Le mouvement nous touche
et nous pousse à participer activement à l’espace, aussi bien intellectuellement, physiquement que
relationnellement. C’est donc en engendrant ce mouvement par l’architecture que pourra naitre le
jeu.
Comme la plupart des jeux, le GN est défini par des principes simples qui induisent des espaces :
Il comprend des frontières internes, des règles du jeu qui définissent ceux que les joueurs peuvent
faire et ce qui peut se passe dans le jeu. Il a aussi des frontières externes qui le définissent dans
Cependant, dans le GN, cette frontière est subtile. Le jeu s’étendant dans le temps sur plusieurs
jours, nécessite des temps de pause et donc des aller-retours plus ou moins fréquents selon les
joueurs entre les espaces de « hors-jeu » et de « en-jeu. » Il faut donc créer un monde parallèle
coupé de l’extérieur où le jeu n’est plus, sans pour autant enfermer les joueurs dans ce monde,
même psychologique, ni pendant, ni après la partie.
SCENES
TERCIAIRES SCENES
SECONDAIRES
Pour jouer seul ou en
petit groupe, pour Pour jouer en groupes
délocaliser un moment SCENES PRINCIPALES restraints sur des intrigues
du jeu. secondaires prévues par les
Lieu où se passe la majorité du jeu et scénaristes.
les évènements principaux prévus par
les scénaristes, où se trouveront en
grande partie les joueurs.
SALLE DES
SCENARISTES
SALLES DE HEBERGEMENTS
SALLES COMMUNES
PREPARATION
ET DE RENCONTRES
Les coulisses du jeu
- Vestiaires Espaces de pause pendant le jeu
- Loges - Accueil
- Sanitaires - Salles de détente
- Expositions
- Restauration
- Salles polyvalentes
STOCKAGES
D’autres organisations sont bien évidemment possibles, mais je n’ai ici répertorié que les plus
courantes.
Il s’agit donc dans ce fort de répondre aux besoins des associations de Gn et de leurs activités en
réaménageant les espaces et en en créant de nouveaux. Le Jeux de rôle en Grandeur Nature
deviendrait une particularité du Fort Dorsner qui pourrait être mise en avant dans le nouveau
circuit touristique des fortifications mis en place par « La Caponnière. »
Cependant, malgré la grande place du jeu de rôle, il ne s’agit en aucun cas de réserver ce fort
uniquement à cette activité. En effet, il reste un témoin de l’histoire et donc se doit de rester ouvert
au public et aux visites.
En ajoutant à cela le fait que Giromagny et le territoire de Belfort ont un potentiel touristique
important, le fort pourrait venir appuyer leur développement dans ce sens en permettant
l’hébergement des touristes et d’accueillir des évènements proposés par la ville ou par des
groupes : des mariages, des séminaires, des centres aérés, des classes verte pour les écoles... Il
s’agit donc de réinventer le fort pour attirer une nouvelle population vers Giromagny.
Pour cela, au sein même du fort, il convient de créer des espaces utilisables été comme hiver
dans le respect de l’environnement et sans consommer à outrance, de créer une modularité de
l’espace permettant d’accueillir aussi bien les activités variées des associations de GN que tous
autres évènements, de créer des hébergements répondant aux conforts et aux besoins des
touristes et des personnes venant visiter ou jouer dans le fort.
La capacité d’hébergement sera de 50 personnes en temps normal mais il pourra être étendu pour
accueillir jusqu’à 120 personnes. Aussi, une grande place sera faite aux espaces communs car le
partage et le vivre-ensemble sont des qualités aussi très recherchées dans le jeu de rôle et qui
sont aussi de plus en plus valorisée aujourd’hui.
FORT DORSNER
HEBERGEMENTS
100 m2 1200 m2
PARKING : 200 m2
groupes : 50 m2
véhicules - locaux annexes : 200 m2
- Possibilité de faire entrer
un ou deux véhicules dans la des cours, conférences, ateliers... : 100 m2
caserne centrale du fort - ...
1. Proposition de projet
Ma première idée de ce projet était de construire une extension du fort comprenant une structure
d’hébergement ainsi qu’un pavillon d’accueil sans dégradation du site, qui soient visibles et
accessibles. Dans cette première approche, il n’y avait quasiment aucune intervention sur le fort
hormis des rénovations.
Cependant, dès cette première étape, l’importance de la séquence d’entrée et de la transition vers
le fort m’avait parut importante, même si l’analyse du fort et de l'organisation des espaces n’avait
pas encore été faite.
Les logements et le pavillon avaient été éclatés en deux parties pour tenter d’accompagner le
visiteur dans son approche du site. Le pavillon venait se placer avant le fort et les hébergements
se trouvaient en contrebas du fort et se fondaient dans le paysage et dans la pente.
2. Nouveaux questionnements
Ce choix d'implantation posaient de nombreux soucis. Le fort étaient mis en retrait, ce qui remettait
totalement en question la construction des extensions à cet endroit. Pourquoi alors de ne pas les
placer en ville à Giromagny ?
Aussi, cela remettait en cause l’intervention même sur le fort. Si seules des rénovations suffisaient
alors il n’était pas nécessaire de créer toutes les constructions autour demandant de gros moyens
pour finalement peu de résultats.
1. Proposition de projet
Pour cette étape, une analyse plus approfondie du fort m’a permis de reconsidérer le choix
précédent de construire hors du fort et m’a poussé à placer les hébergements au sein même du
fort tout en préservant des espaces d’activités.
J’ai ainsi défini des zones de projets distinctes pour les hébergements et les activités avec des
nombreux liens entre elles. Une troisième zones est ainsi apparue, une zone mixte pouvant servir
en fonction des besoins soit aux activités soit aux hébergements. Cette zone fait partie de la visite
du fort mais c’est aussi un espace où les clients peuvent manger ou se rencontrer.
L’espace que je choisis pour les hébergements était alors placé dans les anciennes chambres des
officiers au R-1, donnant sur les fossés. Cet emplacement me permettait aussi de créer un accès
direct depuis le plateau sans passer par le fort, sans gêner ni être gêné par les activités qui s’y
passe, mais sans non plus s’en éloigner.
Comme auparavant la séquence d’entrée et d’arrivée vers le fort avait une grande importance
2. Nouveaux questionnements
J’avais prévu un ensemble d’interventions qui ne donnaient pas une vue d’ensemble cohérente.
Ces petites interventions étaient uniques et correspondaient à des besoins ponctuels sans prise
en compte global du site ni de parti architectural clair.
En allant trop vite vers le détail des aménagements, j’ai perdu de vue mes intentions.
1. Proposition de projet
Après une analyse encore plus approfondie du fort ainsi que des espaces du jeu de rôle, j’ai pu
ressortir des éléments de permanence de ce fort et une organisation sur lesquelles appuyer mon
projet :
- Son entrée unique au sud face au paysage, qui était à l’époque le seul endroit vulnérable et aussi
le plus protégé du fort. Je voulais créer une gradation vers le monde parallèle du jeu et du fort
grâce à une transition douce de l’extérieur vers le « en-jeu. » Pour la première fois, je justifiais le
besoin de ma séquence d’entrée vers le fort.
- La symétrie quasiment parfaite de ce fort était lui aussi un élément fort. Il m’a poussé à ne prévoir
les parcours des visites que sur une moitié du fort, préserver les constructions d’époque dans
une certaine mesure pour me permettre une plus grande liberté dans l’autre partie.
- Je gardais enfin l’idée de mes 3 zones distinctes et de l’emplacement des hébergements au R-1
dans les anciennes chambres des officiers que j’ai encore un peu plus développé dans cette
étape.
- Enfin, pour répondre à la critique concernant mon manque d’intervention sur le fort, je décidais
pour cette étape de me concentrer sur le coeur du fort qui prend forme dans la caserne centrale.
Voulant lui donner une nouvelle visibilité et un nouvel impact dans la composition du fort, je
venais créer diverses passerelles offrant des nouvelles vues vers la caserne et permettant
d'accéder simplement vers le sommet du fort pour avoir de nouvelles vues sur le paysage. Aussi
pour faire de cet espace, un centre de vie été comme hiver, j’avais fait le choix de le couvrir par
une verrière.
Malgré ces avancées sur le projet, je me trouvais dans la même voie sans issue que pour l’étape
précédente. Mes interventions étaient justifiées mais n’avais pas de cadre global. Elles
répondaient à des problèmes ponctuels, mais n’avaient pas de cohérence entre elles.
De plus, je m’étais confrontée à cette étape au positionnement de l’accueil que j’avais choisi de
placer sur le pont. L’extension était visible par le visiteur mais venait rompre l’équilibre de l’entrée
du fort.
Enfin, les espaces d’hébergements n’étaient pas assez nombreux et se trouvaient au R-1, ne
répondant plus aux exigences de mon programme, à savoir des conditions de confort et d’accueil
répondant aux besoins aussi bien des joueurs que des touristes.
Si dormir dans un fort un weekend est une expérience hors norme et intéressante pour des
joueurs, l’aménagement de ces pièces devenait complexe, surtout d’un point de vue énergétique.
Enfin, la mise en place d’une verrière était elle aussi remise en cause. Les efforts techniques
demandés n’était peut-être pas nécessaires juste pour protéger des conditions climatiques.
Je me retrouvais donc à la fin de cette étape à laisser de côté pour le moment les aménagements
et les solutions techniques et à reprendre depuis le début mes analyses pour en tirer un parti
architectural et de vraies intentions pouvant amener à un projet cohérent.
D’un autre côté, la rédaction des enjeux a été nécessaire pour tirer des intentions claires. En effet,
3 enjeux principaux ressortent : un enjeu paysager, un enjeu patrimonial et un enjeu sociologique.
Cela me donne 3 usages indépendants mais essentiels pour le fonctionnement de mon projet. Il
s’agira donc pour l’étape suivante de me servir de ces trois registres pour créer une cohérence
dans mon projet, de faire cohabiter ces trois utilisations.
Pour cela, je prévois 3 parcours indépendants mais qui se rejoignent autour de points centraux du
fort qui se situeraient eux sur l’axe de symétrie du fort.
Le premier parcours, sensoriel s’adresserait aux habitants de Giromagny ou aux touristes pour
découvrir le paysage depuis les hauteurs du fort. Il se déroulerait uniquement à l’extérieur et serait
ouvert même lorsque le fort l’est pas. Le second parcours, patrimonial serait pour les visites
culturelles du fort. Il serait essentiellement en souterrain montrant les espaces du fort et ses
ambiances. Enfin, le dernier, ludique se concentrerait sur les activités au sein du fort.
Ces 3 parcours viendraient se rejoindre aux points forts du nouvel axe de symétrie qui sera
renforcé et prolongé par des extensions pour servir de points de repères :
• R. Caillois, Les Jeux et les hommes : Le masque et le vertige, Folio, 1992, pp. 374
• Von Meiss et F. Radu, Vingt mille lieux sous les terres : espaces publics souterrains, Presses
polytechniques et universitaires romandes, 2004, pp. 167
• S.-P. Walz, Toward a ludic architecture, The space of plays and games, Etc press, 2010, pp.332
• C.-A. Lindley, Site de Game Studies : The Semiotics of Time Structure in Ludic Space As a
Foundation for Analysis and Design, [En ligne], http://www.gamestudies.org/0501/lindley/
(Page consultée le 16 mai 2013)