Justine Feyereisen
SENIOR POSTDOCTORAL FELLOW, FWO Fellowship, Ghent University, Belgium
VISITING RESEARCHER, Maison Française d’Oxford and Wolfson College, University of Oxford, UK.
PRESIDENT of the Association J.M.G. Le Clézio, France.
Editorial Board Member of Cahiers J.-M.G. Le Clézio, France.
Fulbright, FWA, ICSI, IWL Alumna
Justine Feyereisen has a PhD in French language and literature (thesis under the co-direction of Madeleine Frédéric, Isabelle Meuret and Claude Cavallero, entitled "Pour une description des sens : J.M.G. Le Clézio", Université libre de Bruxelles and Université Grenoble Alpes, 2015). She has conducted doctoral and postdoctoral research projects at the University of California, Berkeley (UCBerkeley 2014; Fulbright 2015), the University of Oxford (Wiener-Anspach, Wolfson College, 2019) and the Maison Française d'Oxford (2019). She has completed research stays at the Institute for Social Inquiry (The New School, 2019), the Institute for World Literature (Harvard University, 2023), the Institute in Environmental Humanities (Colby College, 2023) and the Maison d'Edouard Glissant (Diamant, 2023). She has been invited to teach at international summer schools at Oxford University (Oxford Prospect, 2023), the Université libre de Bruxelles (CIVIS, 2022) and the University of Rome "La Sapienza" (CIVIS, 2022). She has received a dozen awards and research grants, including the Prix Jeune Chercheur from the Conseil International d'Etudes Francophones (2013).
Justine Feyereisen is the author of "Sensopoétique : J.M.G. Le Clézio" (Classiques Garnier) and some thirty articles in journals such as Alkemie, Etudes Littéraires Africaines, Nouvelles Etudes Francophones, Phantasia and Sextant. She has edited five collective volumes, including "Movere. Littérature, corporéité et mouvement" (RBPH) and, in collaboration, "Home: les sens d'une maison" (PULM). She is the translator of "Refugia: Solutions radicales aux déplacements de masse" (Editions de l'ULB). She was scientific curator of the photo exhibition "Catherine, Kiambe, Surya" by Elisa Moris Vai (Photo Oxford Festival, Maison Française d'Oxford, 2021). She is President of the Association des lecteurs de Le Clézio and Secretary of the Association des Amis de la MFO. She is co-editor-in-chief of the Cahiers J.M.G. Le Clézio.
Supervisors: Pierre Schoentjes
VISITING RESEARCHER, Maison Française d’Oxford and Wolfson College, University of Oxford, UK.
PRESIDENT of the Association J.M.G. Le Clézio, France.
Editorial Board Member of Cahiers J.-M.G. Le Clézio, France.
Fulbright, FWA, ICSI, IWL Alumna
Justine Feyereisen has a PhD in French language and literature (thesis under the co-direction of Madeleine Frédéric, Isabelle Meuret and Claude Cavallero, entitled "Pour une description des sens : J.M.G. Le Clézio", Université libre de Bruxelles and Université Grenoble Alpes, 2015). She has conducted doctoral and postdoctoral research projects at the University of California, Berkeley (UCBerkeley 2014; Fulbright 2015), the University of Oxford (Wiener-Anspach, Wolfson College, 2019) and the Maison Française d'Oxford (2019). She has completed research stays at the Institute for Social Inquiry (The New School, 2019), the Institute for World Literature (Harvard University, 2023), the Institute in Environmental Humanities (Colby College, 2023) and the Maison d'Edouard Glissant (Diamant, 2023). She has been invited to teach at international summer schools at Oxford University (Oxford Prospect, 2023), the Université libre de Bruxelles (CIVIS, 2022) and the University of Rome "La Sapienza" (CIVIS, 2022). She has received a dozen awards and research grants, including the Prix Jeune Chercheur from the Conseil International d'Etudes Francophones (2013).
Justine Feyereisen is the author of "Sensopoétique : J.M.G. Le Clézio" (Classiques Garnier) and some thirty articles in journals such as Alkemie, Etudes Littéraires Africaines, Nouvelles Etudes Francophones, Phantasia and Sextant. She has edited five collective volumes, including "Movere. Littérature, corporéité et mouvement" (RBPH) and, in collaboration, "Home: les sens d'une maison" (PULM). She is the translator of "Refugia: Solutions radicales aux déplacements de masse" (Editions de l'ULB). She was scientific curator of the photo exhibition "Catherine, Kiambe, Surya" by Elisa Moris Vai (Photo Oxford Festival, Maison Française d'Oxford, 2021). She is President of the Association des lecteurs de Le Clézio and Secretary of the Association des Amis de la MFO. She is co-editor-in-chief of the Cahiers J.M.G. Le Clézio.
Supervisors: Pierre Schoentjes
less
InterestsView All (19)
Uploads
Videos by Justine Feyereisen
Justine Feyereisen aborde trois récits contemporains dans lesquels elle étudie l'inscription des corps captifs, qu'ils soient témoins ou victimes du joug colonial. Il s'agit de La Quarantaine de Gustave Le Clézio (1995), de Guyane: traces-mémoires du bagne (1994) et Un dimanche au cachot (2007) de Patrick Chamoiseau.
Conférencière invitée : Justine Feyereisen
Captation vidéo : Observatoire de l'imaginaire contemporain (Jasmin Cormier)
Montage : Observatoire de l'imaginaire contemporain
Lien vers la page de l'OIC : http://oic.uqam.ca/fr/communications/...
Co-convened by Bidisha Banerjee, Judith Misrahi-Barah and Thomas Lacroix
Université Paul Valery Montpellier
October 2021
Books by Justine Feyereisen
littéraire avec Le Procès-verbal récompensé par le prix Renaudot.
Soixante ans plus tard, nous souhaitons interroger à nouveau ce
roman dans un numéro spécial des Cahiers Le Clézio, à la lumière
des oeuvres, des entretiens de l’auteur qui ont suivi et des divers
travaux critiques existants (cf. la bibliographie indicative). Dans
quelle mesure ce premier roman publié, considéré par certains
comme une oeuvre de jeunesse, mais que Le Clézio présentait comme
« le premier chapitre » de l’oeuvre en cours, est-il également un roman
pionnier ? Comment résonne-t-il dans les livres ultérieurs ? Comment
le lire en 2023 dans un contexte géopolitique, économique, littéraire
et culturel très différent de celui de son écriture : les Trente
Glorieuses, la fin de la Guerre d’Algérie, l’essor d’une culture jeune,
d’une culture de masse et, sur le plan littéraire, la mise en cause par
diverses écoles formalistes (Nouveau Roman, Structuralisme,
scripturalisme de « Tel Quel ») des conventions du roman réaliste ou
personnel ? Notre époque de mondialisation – assortie de la
résurgence de nationalismes exacerbés –, de développement
exponentiel des réseaux sociaux, de désastres écologiques
programmés, du retour en force du moi et de l’intime en littérature,
du besoin d’écrire (et de lire ?) des livres qui tentent de « réparer » les
blessures personnelles ou historiques1, l’aurait-elle rendu obsolète ou au contraire stimulant – dans ses excès mêmes et sa forme iconoclaste
– pour les lecteurs du XXIe siècle ?
Nous avons opté pour un abécédaire de A à R, en accord avec la
désignation des chapitres du Procès-verbal : du contexte de la Guerre
d’Algérie à la Réception du livre au fil du temps. Outre la référence à
Deleuze, un philosophe important pour l’analyse de l’oeuvre
leclézienne, cette forme, retenue par l’auteur (avant l’abécédaire de
Deleuze) pour écrire un « roman-puzzle » dont chaque lecteur,
« en choisissant l’ordre des chapitres selon les lettres de son propre
nom »2, aurait constitué son propre agencement, permet d’accueillir
des voix, des tonalités, des approches diverses, sur des thématiques
ou des problématiques dont toutes n’ont pas été encore explorées, le
succès des oeuvres après Mondo et autres contes et Désert ayant
quelque peu occulté les premiers livres. La forme abécédaire permet
également de mettre en lumière la fantaisie et la poésie de ce roman
si l’on en croit le mot d’esprit d’Alexandre Vialatte : « Il n’est rien de
plus gracieux que l’ordre alphabétique. L’ordre alphabétique, c’est le
désordre. Le désordre c’est l’insolite, l’insolite c’est la surprise. La
surprise c’est la poésie. M. Larousse est un poète surréaliste3. » Ce
que n’aurait pas démenti Jean-Marie Le Clézio qui a toujours tant
aimé les dictionnaires.
Notre abécédaire comporte un peu plus de « trous » entre A et R
que celui de Jean-Marie Le Clézio qui (malicieusement ?) n’omet que
la lettre Q, et nous avons introduit de l’ordre dans le désordre en
plaçant « Réception » après « Révolutions » pour clore le numéro sur
l’accueil réservé par la critique et les lecteurs au Procès-verbal. Ce
qui permet d’apporter une réponse à la question posée ci-dessus sur
le caractère pionnier ou l’éventuelle obsolescence de ce premier
roman.
Nous remercions les contributrices et les contributeurs pour la
richesse de leurs articles. Un grand merci également à Hawad pour
l’émouvant poème « Adam expulsé du paradis Sahara », pour ses
furigraphies, et à Hélène Claudot-Hawad pour sa présentation de l’oeuvre du Poète Touareg, Vent rouge, d’où est extrait ce poème.
Nous exprimons enfin notre reconnaissance et nos vifs
remerciements à Justine Feyereisen qui nous a confié certains des
magnifiques dessins que Le Procès-verbal avait inspirés à Denis
Courard.
J.M.G. Le Clezio a été plébiscité par le jury du Nobel en sa qualité d'écrivain de « l'extase sensuelle ». Les sens seraient-ils le filtre semantique de « cet explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation regnante » ? D'un point de vue diégétique, sémiotique et stylistique, la prose leclézienne illustre de diverses manières (entre mots, typographie, photographies ou techniques cinématographiques) un univers physique, ou les perceptions sensorielles forment un prisme de significations sur l'époque contemporaine. Comme un sismographe a l'affût des pulsations du monde, l'écrivain enregistre, tous sens ouverts, les mouvements, les formes, et les idées des XXe et XXIe siècles. Telle est l'hypothèse centrale de cette étude. Le concept polysémique de « sens » est ainsi appréhendé depuis le monde perceptuel de l'auteur jusqu'aux strates les plus profondes du texte.
Papers by Justine Feyereisen
Se pose la question de l’identité, de la part intime de soi affectée par l’autre, de l’entaille qui saigne encore même si les dépendances postcoloniales se sont délitées. Ancrée entre deux espaces-temps, la métropole incarne-t-elle une anthologie coloniale ou propose-t-elle un modèle d’en-commun, respectueux d’une mémoire blessée, où se nouent des liens affectifs
autant que politiques ? Si ce roman afrotopique relate la longue oeuvre de reconquête de soi et de ses territoires, il est surtout la préfiguration d’un champ de possibles à travers une poétique du mouvement et de la résonance. Cette pensée du changement se déploierait grâce aux affects
que l’écotone urbain suscite lorsqu’il est utopie, générant ainsi des projets d’identité collective, pour mieux renouer avec notre condition planétaire pluriverselle.
What do we learn today from the concept of revolution that J.M.G. Le Clézio grapples in Le Procès-verbal? Reading Walter Benjamin’s theses with Le Clézio’s texts, this paper gives a definition of revolution as an emancipatory praxis that the damned ones seize to shape an alternative historical trajectory. What Adam Pollo teaches us is that revolutionary action can be experienced from the vertigo of the senses in an infinite metamorphosis in the centre of matter, made of trial and error. Stored in the collective unconscious, these experiences from the past, in reciprocal relationship with the new, nourishes the persistence of a utopian spirit – which is why J.M.G. Le Clézio thinks of it as plural.
Résumé
Que peut nous apprendre aujourd’hui le concept de révolution dont s’empare J.M.G. Le Clézio dès Le Procès-verbal ? Mettant en résonance les thèses de Walter Benjamin avec les textes de Le Clézio, cet article livre une définition de la révolution comme une praxis émancipatrice dont s’emparent les damnés pour écrire une trajectoire historique alternative. Ce qu’Adam Pollo nous apprend, c’est que l’action révolutionnaire peut se vivre depuis le vertige des sens dans une métamorphose infinie au milieu de la matière, faite d’essais et d’erreurs. Déposées dans l’inconscient collectif, ces expériences du passé, en rapport réciproque avec le nouveau, nourrissent la persistance d’un esprit utopique – c’est pourquoi J.M.G. Le Clézio l’appréhende au pluriel.
au long cours qui trouve son origine dans le cycle de séminaires
interuniversitaires, Home, initié à Bruxelles en 2018, autour des
facettes polysémiques et des frontières poreuses de la notion de home
dans les littératures et les arts contemporains.
Home provient du vieil anglais où il se décline en substantif pour
désigner le domicile, la maison, le pays natal, la patrie, le point de
départ, ou en adverbe pour indiquer la direction, l’emplacement d’un
lieu que l’on qualifie de chez-soi. Il correspond à l’allemand Heim
et au néerlandais heem. En français, le terme fait aussi référence à
l’établissement où l’on accueille certaines catégories de personnes,
souvent placées à la marge de la société, des enfants en difficulté, des
mineurs délinquants, des personnes âgées, etc. Multidimensionnelle, la définition pose la question de savoir si home correspond à un
lieu, un espace, un sentiment — au singulier ou au pluriel —, à des
pratiques ou à des états d’être au monde, ainsi qu’à ses habitants, à
leur vie concrète et symbolique, à leur mémoire et à leurs rapports de
classe, de genre, de génération et de race. Et nous la poserons à partir
de la littérature et des arts afin d’en comprendre le rôle dans cette
appréhension d’une spatialité domestique.
s’articulent étroitement, comme si l’éthique de considération à l’égard du monde commun menait à une pure praxis, celle d’utopies ancrées dans le divers de la réalité. Afin de vérifier cette hypothèse, il s’agit d’examiner, à partir d’une analyse sémiotique et phénoménologique, la performativité du
langage poétique employé dans cette maïeutique: la formulation d’événements cognitifs apparaîtra alors non dans les actions, mais dans l’expression d’émotions, au sens étymologique, qui portent à la
mobilisation. In fine, l’étude permet d’observer la dialectique de l’utopie à l’oeuvre dans ces textes littéraires qui condamnent les représentations abusives des individus migrants et ouvrent l’imaginaire collectif de la migration afin de transformer notre rapport à l’hospitalité.
Justine Feyereisen aborde trois récits contemporains dans lesquels elle étudie l'inscription des corps captifs, qu'ils soient témoins ou victimes du joug colonial. Il s'agit de La Quarantaine de Gustave Le Clézio (1995), de Guyane: traces-mémoires du bagne (1994) et Un dimanche au cachot (2007) de Patrick Chamoiseau.
Conférencière invitée : Justine Feyereisen
Captation vidéo : Observatoire de l'imaginaire contemporain (Jasmin Cormier)
Montage : Observatoire de l'imaginaire contemporain
Lien vers la page de l'OIC : http://oic.uqam.ca/fr/communications/...
Co-convened by Bidisha Banerjee, Judith Misrahi-Barah and Thomas Lacroix
Université Paul Valery Montpellier
October 2021
littéraire avec Le Procès-verbal récompensé par le prix Renaudot.
Soixante ans plus tard, nous souhaitons interroger à nouveau ce
roman dans un numéro spécial des Cahiers Le Clézio, à la lumière
des oeuvres, des entretiens de l’auteur qui ont suivi et des divers
travaux critiques existants (cf. la bibliographie indicative). Dans
quelle mesure ce premier roman publié, considéré par certains
comme une oeuvre de jeunesse, mais que Le Clézio présentait comme
« le premier chapitre » de l’oeuvre en cours, est-il également un roman
pionnier ? Comment résonne-t-il dans les livres ultérieurs ? Comment
le lire en 2023 dans un contexte géopolitique, économique, littéraire
et culturel très différent de celui de son écriture : les Trente
Glorieuses, la fin de la Guerre d’Algérie, l’essor d’une culture jeune,
d’une culture de masse et, sur le plan littéraire, la mise en cause par
diverses écoles formalistes (Nouveau Roman, Structuralisme,
scripturalisme de « Tel Quel ») des conventions du roman réaliste ou
personnel ? Notre époque de mondialisation – assortie de la
résurgence de nationalismes exacerbés –, de développement
exponentiel des réseaux sociaux, de désastres écologiques
programmés, du retour en force du moi et de l’intime en littérature,
du besoin d’écrire (et de lire ?) des livres qui tentent de « réparer » les
blessures personnelles ou historiques1, l’aurait-elle rendu obsolète ou au contraire stimulant – dans ses excès mêmes et sa forme iconoclaste
– pour les lecteurs du XXIe siècle ?
Nous avons opté pour un abécédaire de A à R, en accord avec la
désignation des chapitres du Procès-verbal : du contexte de la Guerre
d’Algérie à la Réception du livre au fil du temps. Outre la référence à
Deleuze, un philosophe important pour l’analyse de l’oeuvre
leclézienne, cette forme, retenue par l’auteur (avant l’abécédaire de
Deleuze) pour écrire un « roman-puzzle » dont chaque lecteur,
« en choisissant l’ordre des chapitres selon les lettres de son propre
nom »2, aurait constitué son propre agencement, permet d’accueillir
des voix, des tonalités, des approches diverses, sur des thématiques
ou des problématiques dont toutes n’ont pas été encore explorées, le
succès des oeuvres après Mondo et autres contes et Désert ayant
quelque peu occulté les premiers livres. La forme abécédaire permet
également de mettre en lumière la fantaisie et la poésie de ce roman
si l’on en croit le mot d’esprit d’Alexandre Vialatte : « Il n’est rien de
plus gracieux que l’ordre alphabétique. L’ordre alphabétique, c’est le
désordre. Le désordre c’est l’insolite, l’insolite c’est la surprise. La
surprise c’est la poésie. M. Larousse est un poète surréaliste3. » Ce
que n’aurait pas démenti Jean-Marie Le Clézio qui a toujours tant
aimé les dictionnaires.
Notre abécédaire comporte un peu plus de « trous » entre A et R
que celui de Jean-Marie Le Clézio qui (malicieusement ?) n’omet que
la lettre Q, et nous avons introduit de l’ordre dans le désordre en
plaçant « Réception » après « Révolutions » pour clore le numéro sur
l’accueil réservé par la critique et les lecteurs au Procès-verbal. Ce
qui permet d’apporter une réponse à la question posée ci-dessus sur
le caractère pionnier ou l’éventuelle obsolescence de ce premier
roman.
Nous remercions les contributrices et les contributeurs pour la
richesse de leurs articles. Un grand merci également à Hawad pour
l’émouvant poème « Adam expulsé du paradis Sahara », pour ses
furigraphies, et à Hélène Claudot-Hawad pour sa présentation de l’oeuvre du Poète Touareg, Vent rouge, d’où est extrait ce poème.
Nous exprimons enfin notre reconnaissance et nos vifs
remerciements à Justine Feyereisen qui nous a confié certains des
magnifiques dessins que Le Procès-verbal avait inspirés à Denis
Courard.
J.M.G. Le Clezio a été plébiscité par le jury du Nobel en sa qualité d'écrivain de « l'extase sensuelle ». Les sens seraient-ils le filtre semantique de « cet explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation regnante » ? D'un point de vue diégétique, sémiotique et stylistique, la prose leclézienne illustre de diverses manières (entre mots, typographie, photographies ou techniques cinématographiques) un univers physique, ou les perceptions sensorielles forment un prisme de significations sur l'époque contemporaine. Comme un sismographe a l'affût des pulsations du monde, l'écrivain enregistre, tous sens ouverts, les mouvements, les formes, et les idées des XXe et XXIe siècles. Telle est l'hypothèse centrale de cette étude. Le concept polysémique de « sens » est ainsi appréhendé depuis le monde perceptuel de l'auteur jusqu'aux strates les plus profondes du texte.
Se pose la question de l’identité, de la part intime de soi affectée par l’autre, de l’entaille qui saigne encore même si les dépendances postcoloniales se sont délitées. Ancrée entre deux espaces-temps, la métropole incarne-t-elle une anthologie coloniale ou propose-t-elle un modèle d’en-commun, respectueux d’une mémoire blessée, où se nouent des liens affectifs
autant que politiques ? Si ce roman afrotopique relate la longue oeuvre de reconquête de soi et de ses territoires, il est surtout la préfiguration d’un champ de possibles à travers une poétique du mouvement et de la résonance. Cette pensée du changement se déploierait grâce aux affects
que l’écotone urbain suscite lorsqu’il est utopie, générant ainsi des projets d’identité collective, pour mieux renouer avec notre condition planétaire pluriverselle.
What do we learn today from the concept of revolution that J.M.G. Le Clézio grapples in Le Procès-verbal? Reading Walter Benjamin’s theses with Le Clézio’s texts, this paper gives a definition of revolution as an emancipatory praxis that the damned ones seize to shape an alternative historical trajectory. What Adam Pollo teaches us is that revolutionary action can be experienced from the vertigo of the senses in an infinite metamorphosis in the centre of matter, made of trial and error. Stored in the collective unconscious, these experiences from the past, in reciprocal relationship with the new, nourishes the persistence of a utopian spirit – which is why J.M.G. Le Clézio thinks of it as plural.
Résumé
Que peut nous apprendre aujourd’hui le concept de révolution dont s’empare J.M.G. Le Clézio dès Le Procès-verbal ? Mettant en résonance les thèses de Walter Benjamin avec les textes de Le Clézio, cet article livre une définition de la révolution comme une praxis émancipatrice dont s’emparent les damnés pour écrire une trajectoire historique alternative. Ce qu’Adam Pollo nous apprend, c’est que l’action révolutionnaire peut se vivre depuis le vertige des sens dans une métamorphose infinie au milieu de la matière, faite d’essais et d’erreurs. Déposées dans l’inconscient collectif, ces expériences du passé, en rapport réciproque avec le nouveau, nourrissent la persistance d’un esprit utopique – c’est pourquoi J.M.G. Le Clézio l’appréhende au pluriel.
au long cours qui trouve son origine dans le cycle de séminaires
interuniversitaires, Home, initié à Bruxelles en 2018, autour des
facettes polysémiques et des frontières poreuses de la notion de home
dans les littératures et les arts contemporains.
Home provient du vieil anglais où il se décline en substantif pour
désigner le domicile, la maison, le pays natal, la patrie, le point de
départ, ou en adverbe pour indiquer la direction, l’emplacement d’un
lieu que l’on qualifie de chez-soi. Il correspond à l’allemand Heim
et au néerlandais heem. En français, le terme fait aussi référence à
l’établissement où l’on accueille certaines catégories de personnes,
souvent placées à la marge de la société, des enfants en difficulté, des
mineurs délinquants, des personnes âgées, etc. Multidimensionnelle, la définition pose la question de savoir si home correspond à un
lieu, un espace, un sentiment — au singulier ou au pluriel —, à des
pratiques ou à des états d’être au monde, ainsi qu’à ses habitants, à
leur vie concrète et symbolique, à leur mémoire et à leurs rapports de
classe, de genre, de génération et de race. Et nous la poserons à partir
de la littérature et des arts afin d’en comprendre le rôle dans cette
appréhension d’une spatialité domestique.
s’articulent étroitement, comme si l’éthique de considération à l’égard du monde commun menait à une pure praxis, celle d’utopies ancrées dans le divers de la réalité. Afin de vérifier cette hypothèse, il s’agit d’examiner, à partir d’une analyse sémiotique et phénoménologique, la performativité du
langage poétique employé dans cette maïeutique: la formulation d’événements cognitifs apparaîtra alors non dans les actions, mais dans l’expression d’émotions, au sens étymologique, qui portent à la
mobilisation. In fine, l’étude permet d’observer la dialectique de l’utopie à l’oeuvre dans ces textes littéraires qui condamnent les représentations abusives des individus migrants et ouvrent l’imaginaire collectif de la migration afin de transformer notre rapport à l’hospitalité.
Nombreux sont les textes de Jean-Marie Gustave Le Clézio à donner voix aux porteparole de la chronique familiale sur l’île Maurice, et corps à leur volonté de transmettre un mythe de la terre que foulèrent leurs ancêtres bretons. Comment ces gardiens du passé sur l’île australe
transmettent-ils leur histoire ? Quels tableaux en donnent-ils à voir ? Et de quelle manière leurs descendants appréhendent-ils ces espaces à leur tour ? Notre étude porte sur les descriptions de l’archipel des Mascareignes en tant que réalité contée, rêvée et vécue dans le cycle
indianocéanique de l’oeuvre leclézienne afin de découvrir la mise en scène nécessaire à l’émergence de la mémoire des ultimes témoins des paysages mauriciens, et de mesurer l’impact des descriptions qui en émanent sur leurs héritiers par rapport à leur propre observation de l’île
qui accueillit les ancêtres de l’écrivain deux siècles durant.
Abstract
Mauritius in Heritage : Descriptions of the Island in Jean-Marie Gustave Le Clézio’s Work.
Many Leclezian texts carry the chroniclers’ voice of the family history in Mauritius and their wish to transmit the myth of the soil on which their Breton ancestors settled. How do these keepers of the past pass down their records ? Which pictures do they depict ? How do their descendants experience those spaces ? This study emphasises the descriptions of the Mascareignes Archipelo as a reality once told, dreamt, and lived in the Indianoceanic cycle of Jean-Marie Gustave Le
Clézio’s work. The mise-en-scène necessary to the emergence of last witnesses’ memory will be explored as well as the impact of the descriptions on the heirs in regard to their own perception of
the island, which welcomed the writer’s relatives two centuries ago.
cimetière des corps et des espoirs. Comment renverser cette politique de
l’image en imagination politique ? Je propose une traversée dans l’imaginaire
littéraire des mondes renversés depuis les Suds, où sont repensés le modèle de l’État-nation ainsi que les relations entre les nations et la hiérarchie entre les vivants.
With the contribution of Rectorat, Faculté LTC, Département L&L and Philixte of the Université libre de Bruxelles, of INCAL of the Université Catholique de Louvain, of Maison Française d’Oxford, Wolfson College and OCCT of the University of Oxford, and Haute Ecole Robert Schuman.
Ecotones #8
Ghent University, Belgium
29 September – 1 October 2022
In partnership with
EMMA (Université Paul-Valéry Montpellier 3), DIRE (Université de La Réunion) et Maison Française d’Oxford
https://emma.www.univ-montp3.fr/fr/valorisation-partenariats/programmes-européens-et-internationaux/ecotones
https://jfeyerei.wixsite.com/utopiaandecotone
Conference venue: Ghent University, Belgium
Dates: 29 September – 1 October 2022
Languages: English, French
This international conference at Ghent University will be the 8th opus of the “Ecotones : encounters, crossings, communities” (2015-2022) conference cycles, which aim to open up the term “ecotone”, a concept hitherto used in geography and ecology, to the humanities, political and social sciences. The “Utopia and Ecotone” Conference will focus specifically on utopias that emerge from, or relate to, ecotones.
As a place (oikos) of identity tensions (tonos) at work, the ecotone represents a shared alternative space, enabling connection, transformation, and potentially reinvention. The hypothesis is the following: an ecotone is a fertile space for the reawakening of "real" utopia (Bloch), a hypothesis that will be specifically posed in the face of contemporary issues. As an anticipatory consciousness, experimental thinking, far from the totalitarian temptation, utopia would be an open floor to pragmatic possibilities, to feasible projects of transformation, here and now.
In conjunction with the political and social sciences, special attention will be given to literary and artistic representations of these multiple contemporary formations of utopias dealing with issues of flow and mobility in ecotonal spaces.
The conference will be an in-person event.
Maison Française d'Oxford, University of Oxford
18 October 2021
Les Cahiers J.M.G. Le Clézio, n°16
"Le Procès-verbal, oeuvre première ou pionnière ?"
A l'occasion des 60 ans du Procès-verbal (1963), nous souhaitons interroger à nouveau ce roman dans un numéro spécial des Cahiers Le Clézio. Nous avons opté pour un abécédaire de A à R (liste en lien), en accord avec le chapitrage du Procès-verbal : du rappel de ce que fut l’Année 1963 à la Réception du livre au fil du temps.
Merci aux personnes intéressées d’envoyer au comité comitederevue@associationleclezio.com, avant le 28 février, l’entrée choisie (ou les entrées choisies), avec un bref résumé du contenu et une microbiographie de 300 signes espaces compris.
Les articles entre 6000 et 15 000 signes selon les entrées sont attendus pour le 15 mai 2023.
Ecotones #8
Ghent University, Belgium
29 September – 1 October 2022
In partnership with EMMA (Université Paul-Valéry Montpellier 3), DIRE (Université de La Réunion) et Sciences Po Paris
https://emma.www.univ-montp3.fr/fr/valorisation-partenariats/programmes-européens-et- internationaux/ecotones
Conference venue: Ghent University, Belgium
Dates: 29 September – 1 October 2022
Languages: English, French
Deadline for abstracts: 30 April 2022
Notification of acceptance: 31 May 2022
After a series of conferences held at Université Paul-Valéry Montpellier 3, Université de Poitiers and Université de La Réunion (France, 2015, 2016, 2018), at the Centre for the Study of Social Sciences in Calcutta (CSSSC, India, 2018), Manhattanville College (USA, 2019), Concordia Universitý (Canada, 2019) and University of Cape Town (South Africa, 2021), this international conference at Ghent University will be the 8th opus of the “Ecotones : encounters, crossings, communities” (2015-2022) conference cycle. This interdisciplinary programme aims to open up the term “ecotone”, a concept hitherto used in geography and ecology, to the humanities, political and social sciences. The “Utopia and Ecotone” Conference will focus specifically on utopias that emerge from or relate to ecotones.
See detailed cfp.
Articles attendus en français ou en anglais.
Mon intervention au premier cosmogramme du projet "Cosmopoétiques du refuge" mené par Dénètem Touam Bona à La Compagnie de Belsunce (Marseille).
De naufrages en naufrages s’impose l’image d’une Méditerranée devenue le cimetière des corps et des espoirs. Comment renverser cette politique de l’image en imagination politique ? Je propose une traversée dans l’imaginaire littéraire des mondes renversés depuis les Suds, où sont repensés le modèle de l’État-nation ainsi que les relations entre les nations et la hiérarchie entre les vivants.
Toutes les passionnantes communications des artistes et des cherchereuses sont disponibles sur la chaîne Radio Grenouille
Merci à Dénètem Touam Bona, à Paul-Emmanuel Odin et à son équipe pour l'initiation au geste de réfléchir depuis l'envers aux Cosmopoétiques du refuge face au cosmocide en cours
Merci à Jean-Baptiste Imbert de Radio Grenouille pour son formidable travail acoustique
Merci aux participant.es de m'avoir ouverte à d'autres mondes
Le prochain cosmogramme aura lieu en novembre, stay tuned!
Illustration de Maya Mihindou