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2022, Nouvelles Etudes Francophones
Cet article s’intéresse à l’élan utopique qui émerge de deux recueils poétiques et d’un essai poéticopolitique contemporains, tous trois rédigés en réaction à la crise de l’asile en Méditerranée de ce 21e siècle. L’hypothèse est que ces textes revendiquent un devoir de responsabilité, où ressentir et agir s’articulent étroitement, comme si l’éthique de considération à l’égard du monde commun menait à une pure praxis, celle d’utopies ancrées dans le divers de la réalité. Afin de vérifier cette hypothèse, il s’agit d’examiner, à partir d’une analyse sémiotique et phénoménologique, la performativité du langage poétique employé dans cette maïeutique: la formulation d’événements cognitifs apparaîtra alors non dans les actions, mais dans l’expression d’émotions, au sens étymologique, qui portent à la mobilisation. In fine, l’étude permet d’observer la dialectique de l’utopie à l’oeuvre dans ces textes littéraires qui condamnent les représentations abusives des individus migrants et ouvrent l’imaginaire collectif de la migration afin de transformer notre rapport à l’hospitalité.
Diogène, 2005
Ce texte[2] [2] L'auteur propose de remplacer l'anticipation propre... suite émerge de la suspicion que les modes d'écriture et de pensée élaborés dans nos sociétés de tradition écrite sont intimement liés à notre façon de lire. Les pratiques de la lecture ne se réduisent pas à de simples ...
Tumultes, 2016
Il est connu que la politique et l'utopie ne vivent pas sous le même toit 1. On peut identifier de nombreuses raisons à leur divergence, depuis la retentissante critique du socialisme utopique par Marx et Engels dans le Manifeste du parti communiste et les expériences du vingtième siècle avec leurs idéologies radicales, jusqu'à la « libéralisation » de la théorie politique académique et la victoire du paradigme normatif de Rawls. À ces raisons essentielles s'ajoute la mise à l'écart du corps humain dans la pensée et la politique utopiennes. Un retour historique sur la séparation des voies politiques et utopiennes serait, me semble-t-il, incomplet si l'on omet ce qui, de façon révélatrice, est actuellement au coeur de la théorie et la pratique politiques. Ce qui m'intéresse réside donc dans la progressive désincorporation, ou spiritualisation, de l'utopisme au vingtième siècle. Comme le montre le règlement de compte historique avec 1. Je tiens à remercier Joël Gayraud, James Ingram, les traducteurs et les éditeurs du numéro, ainsi que les organisateurs et participants du colloque « Démocratie radicale et utopie » qui s'est tenu à l'Université Paris-Diderot – Paris 7 en avril 2015.
La création du mot utopie n'est pas seulement l'acte de naissance d'un genre littéraire-le genre utopique, mais aussi la source d'une approche possible de l'utopie en tant que fantaisie compensatoire, à la suite du rapprochement entre le néologisme en linguistique et le néologisme en psychiatrie. Moyennant les concepts psychanalytiques de compensation et de régression, l'utopie pourrait être considérée soit comme une solution soit pour échapper à un complexe d'infériorité émanant d'un présent jugé comme insatisfaisant, soit comme un retour à des temps bienheureux de l'humanité. Dans les deux cas, la question angoissante qui en découle est si l'utopie relève du rêve ou bien plutôt du cauchemar. Abstract The creation of the word utopia is not only the birth certificate of a new literary genre-utopia, but also the source of the utopia possibly approaching the compensatory fantasy, close to the similarity between neologism in linguistics and neolo...
Revue des deux mondes, 2000
L'intérêt porté aux utopies a connu des fortunes diverses ces dernières décennies. Mai 1968 a permis de vivifier l'étude de pensées que les qualificatifs de "pré-socialistes" ou de "pré-marxistes" avaient figées. En 1978, la parution des actes du colloque de Cerisy comprenant des contributions de Simone Debout, Louis Marin, Jacques Rancière, René Schérer... donnait la mesure du chemin parcouru. Or, cette même année, le vent de la mode intellectuelle tournait déjà. Le Magazine littéraire écrivait alors "L'utopie, c'est le Goulag". Un peu plus tard, on apprenait que "l'histoire de l'URSS de 1917 à nos jours" c'était "l'utopie au pouvoir". Présentée comme matrice du totalitarisme, l'utopie descendait aux enfers alors que triomphaient les discours sur la démocratie et les droits de l'homme. C'est paradoxalement la disparition du système soviétique, parangon du totalitarisme, qui a réactivé les interrogations sur l'utopie. Sans doute la disparition de toute alternative était-elle insupportable. Toujours est-il que les numéros spéciaux des revues balisent un intérêt renouvelé : Le Monde des Débats en 1995, Raison Présente en 1997, L'Histoire en 1999; et enfin, aujourd'hui, cette parution de la Revue des Deux Mondes. Alors, l'utopie est-elle songe idyllique, cauchemar, rêve fécond ? Au-delà des appréciations changeantes, persiste un constant renvoi à l'imaginaire qui bride les possibilités d'étude historique. Théories insérées dans l'histoire des idées ou discours dont on dégage la structure, les utopies paraissent bien éloignées du processus réel de l'histoire. Elles n'y entreraient qu'au titre de leurs effets, dont font partie les expérimentations, les "utopies concrètes". L'aspect contradictoire de cette dernière expression montre à lui seul les difficultés auxquelles l'historien des utopies est confronté.
2020
Cette recherche a pour but de définir ce que pourrait dire la douceur dans le cadre d'une réflexion politique générale puis spécifiquement autour de la démocratie comme méthode et pratique, de sa forme classique à sa configuration contemporaine. Après un travail de définition, dans un langage philosophiquement exploitable d'un terme pour lequel les philosophes n'ont démontré qu'un très mince intérêt, si ce n'est aucun pour la plupart d'entre eux, nous avons entrepris de produire les bases d'une généalogie de la douceur (en Occident) en vue de repérer les assises et le contexte particulier à l'apparition et au développement de la démocratie qui semble être liée dans sa genèse, dans son application et dans son essence à une dose substantielle de douceur. Puis, nous avons développé une théorie du processus démocratique jusque dans ses manifestations les plus récentes, en lien avec la douceur, théorie qui ne se veut pas marginale mais centrale pour la compréhension de la dynamique démocratique et des excès que cette dynamique semble engendrer et dont nous serions aujourd'hui les témoins présentiels. Cette thèse, qui est sous-tendue par quelques thèses secondaires, prétend ouvrir une voie de réflexion autour de la douceur comme notion intégrée au politique et à la démocratie en particulier, conçue comme processus irrémédiable d'une accentuation de ses principes, des formes de douceur, authentiques ou fausses, accentuées et déclinées depuis une même source que nous prétendrons cerner, semblant marquer un point de maturité, voire d'une ;absolutisation d'une méthode politique qui devient mode de vie totalisant et idéologie, et dont nous distinguerons donc les formes modérée et absolutiste.
Lampejo: Revista Eletrônica de Filosofia e Cultura, 2018
On retrouve alors, maintenant explicitement employé par Foucault, le terme d’agonistique, qui décrit la structure conditionnant de l’énonciation de la vérité dans le contexte de la démocratie grecque. Foucault parle d’un champ agonistique rendant possible la parrêsia, c’est-à-dire l’énonciation d’une vérité qui n’est point destituée de pouvoir, mais bien au contraire fondante du pouvoir démocratique. Il est remarquable que le champ agonistique conditionnant l’exercice du pouvoir-vérité démocratique renvoie à un partage avec les autres, c’est-à-dire à un avec. On parlerait alors d’un avec agonistique. Mais le plus remarquable est pourtant le fait que cette description de la démocratie n’a pas l’air de la dénonce, mais bien plutôt celui de la défense.
Cahiers de géographie du Québec, 2000
Raison publique , 2019
Dans son ouvrage Les Émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXème siècle, la philosophe Martha Nussbaum aborde la question du rapport entre éducation et démocratie. Elle se demande ce qu’il convient de transmettre aux enfants, dans le cadre éducatif, pour former les futurs citoyens des socié- tés démocratiques. À l’éducation tournée vers le profit (education for economic growth), visant prioritairement à doter les étudiants de capacités qui leur per- mettront d’évoluer dans un monde de concurrence économique mondialisée, Nussbaum oppose l’éducation pour la démocratie (education for democracy). Dans le projet éducatif qu’elle élabore, Nussbaum insiste, d’une part, sur l’importance de la formation d’une pensée critique et rationnelle grâce à la pratique du débat philosophique et, d’autre part, sur le développement des « émotions démocratiques », nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie. Or, comment s’articule, au sein de son projet pédagogique, la formation de la pensée critique et rationnelle à celle de la sphère émotionnelle ? Ces deux sphères ne sont-elles pas habituellement considérées comme deux domaines bien dis- tincts ? En effet, la philosophie est communément définie comme une recherche de la vérité alors que la littérature est envisagée comme ce qui écarte de la réalité en produisant du vraisemblable ; la fiction littéraire ferait appel à nos émotions et la philosophie mobiliserait nos capacités rationnelles. Comment Nussbaum envi- sage-t-elle ces deux disciplines au sein de son projet éducatif ?
Dede Korkut Uluslararası Türk Dili ve Edebiyatı Araştırmaları Dergisi, 2022
Alice Cassoni, 2024
Environment International, 1995
IEEE Journal on Selected Areas in Communications, 2003
Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 1997
Human Immunology, 2004
Journal of Comparative Neurology, 2020
Pacing and Clinical Electrophysiology, 2002