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subsaharienne
Marc-Éric Gruénais
Dans Autrepart 2004/1 (n° 29) , pages 29 à 46
Éditions Presses de Sciences Po
ISSN 1278-3986
ISBN 9782200920043
DOI 10.3917/autr.029.0029
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Marc-Éric Gruénais *
1. Dans notre perspective de questionnement de la «qualité des soins», l’offre de soins confessionnels
dont il s’agira ici est celle issue des missions catholiques et protestantes européennes, à l’exclusion notamment
de «cultes de guérison» qui se situent dans les mouvances pentecôtistes et prophétiques et qui ne sauraient
être pris en compte dans une réflexion sur la structuration des systèmes de santé officiels nationaux.
2. J’appelle ici «observations secondaires» des éléments recueillis à la marge de divers travaux
d’enquête menés dans le cadre de projets portant pour l’essentiel sur l’organisation des systèmes de santé.
3. On pourra se reporter, par exemple, à E. de Rosny [1992], ou encore, sur les relations ambiguës
entre religion et guérison à propos du sida, à mon article [Gruénais, 1999].
4. Pour un ouvrage récent sur la question, on pourra se reporter à Corten et Mary [2000].
les personnels de santé rencontrés dans les structures publiques, qui dispensent
donc plutôt des soins de mauvaise qualité, ne cachent pas leur adhésion aux
valeurs chrétiennes, surtout lorsqu’ils ont reçu une formation initiale et/ou profes-
sionnelle dans un environnement chrétien: pourquoi alors ces derniers, dès lors
qu’ils travaillent dans le secteur public, traitent-ils mal leurs patients? En d’autres
termes, si l’offre de soins dans les établissements chrétiens est globalement de
meilleure qualité que celle des établissements publics, alors que l’on est suscepti-
ble de trouver dans ces deux types de structure le même personnel chrétien, c’est
donc que la seule adhésion à des valeurs chrétiennes n’est pas explicative, et
qu’il faut bien plutôt rechercher les causes de la meilleure qualité dans les organi-
sations que sont les Églises chrétiennes et leur entreprise sanitaire. Les personnels
exerçant dans les structures confessionnelles seraient en quelque sorte contraints
à la mise en œuvre de bonnes pratiques cliniques par leur environnement profes-
sionnel religieux, par la «culture de service» propre aux structures confessionnel-
les, et non pas du fait d’une adhésion individuelle à des valeurs religieuses?
Les oppositions établies entre structures privées confessionnelles et structures
publiques sont parfois pas trop tranchées; la qualité des prestations des structures
confessionnelles n’est pas attestée toujours et partout, et il n’est certainement pas
aisé, à l’heure actuelle, d’évaluer rigoureusement l’ampleur réelle des différenc-
es entre les deux types d’offre de soins. Certaines observations tendent à mon-
trer que parfois structures confessionnelles et structures publiques diffèrent peu
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donc aussi des centres confessionnels qui délivrent des soins de mauvaise qualité
à l’instar des structures publiques; et il ne suffit donc pas qu’une structure de
soins appartienne au secteur confessionnel pour que les services délivrés soient
ipso facto de bonne qualité.
Les structures confessionnelles sont soumises à des contraintes spécifiques,
par exemple en ce qui concerne leurs personnels. L’employeur étant le diocèse,
la congrégation islamique, ou une Église protestante, d’autres critères que pro-
fessionnels ou organisationnels peuvent présider au recrutement des personnels,
comme le prouve ce constat, toujours à propos d’établissements chrétiens du
Cameroun: «Les critères de sélection apparaissent plus proches de la doctrine
chrétienne que d’une stratégie de l’emploi en adéquation avec les contingences
auxquelles l’hôpital doit faire face…», comme l’illustre le cas d’une personne
dans une structure protestante, proche de la retraite, «choisie pour ses qualités
humaines et son engagement dans l’Église, [et dont le rôle était] d’encadrer le
personnel et d’assurer la discipline mais au-delà de cette mission très générale,
elle ne [connaissait] précisément ni ses attributions, ni ses pouvoirs» [Nkoa
Steinmetz, 2000, p. 54]. L’importance de l’adhésion des personnels des structu-
res confessionnelles à des valeurs chrétiennes pour exercer dans le cadre de
structures confessionnelles est confirmée dans un article qui rend hommage à
l’œuvre sanitaire de l’Église évangélique du Cameroun:
L’orientation chrétienne est-elle vraiment une motivation pour le personnel médical?
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5. Les informations obtenues à ce jour ne me permettent cependant pas d’affirmer que les structures
confessionnelles seraient moins chères que les structures publiques. Une évaluation pour comparer les
prix pratiqués par les unes et les autres serait sans doute très difficile à réaliser, même si l’on s’en tient
aux tarifs officiels, tant les modes de tarification peuvent différer: ainsi, d’après mes observations très
partielles, pour une même pathologie, les structures confessionnelles privilégient souvent des tarifications
à l’épisode, alors que les structures publiques pratiquent plutôt des tarifications à l’acte; de plus, tout
dépend de ce que l’on fait entrer dans le coût demandé à l’usager: consultation, examens de laboratoire,
médicaments, etc.
6. Dans les systèmes de santé, «prescribing according to the national Essential Drugs List is not
enforced. In addition the Essential Drugs List is limited to the public sector alone. The private sector
therefore offers an alternative to prescribers and consumers» [Ofori-Adje et Arhinful, 1996, p. 1169].
qualité que l’offre proposée par les structures publiques procède souvent du seul
constat intuitif, en l’absence d’accord sur le type de réalités à mettre sous le
label de «qualité des soins», mais aussi en l’absence d’une évaluation compara-
tive «basée sur l’évidence» 7.
7. Rappelons que l’OMS recommande désormais que les orientations à développer dans un secteur
particulier doivent être toutes «basées sur l’évidence» (evidence based medicine), c’est-à-dire que l’on
doit avoir la preuve que les choix qui seront faits apporteront une amélioration. Dans cette perspective, il
n’y aurait donc aucune évidence pour l’instant prouvant que les structures publiques offriraient des soins
de meilleure ou de moins bonne qualité que les structures confessionnelles.
8. Ce paradigme chrétien alimentant les réflexions sur la santé coexiste, bien évidemment, avec
d’autres paradigmes. On peut en effet considérer que toute politique de santé se structure à partir ou
autour de paradigmes spécifiques; ainsi, par exemple, du paradigme «communautaire» qui, depuis la
déclaration d’Alma Ata, continue de parcourir les politiques de santé destinées aux pays du Sud, ou
encore du paradigme «traditionnel» que l’on voit ressurgir régulièrement avec les tradipraticiens et les
accoucheuses traditionnelles; le paradigme «chrétien» en serait un autre. On pourra retrouver des réf-
lexions qui vont dans le même sens dans Dozon et Fassin [2001], et surtout dans les travaux de F. Ewald
[1996].
9. Ceci n’a pas toujours été vrai. Par exemple, lorsque le Congo Brazzaville était une république
populaire, les établissements sanitaires confessionnels avaient été nationalisés. Mais avec la crise de l’État
et l’effritement du modèle socialiste, on a vu réapparaître pasteurs, prêtres et sœurs, dès la fin des années
1980, dans des établissements alors anciennement confessionnels et qui ont fini par être remis aux
congrégations religieuses qui avaient créé ces dispensaires. Remarquons cependant que, tout socialiste
qu’il fût, le régime congolais d’alors n’avait jamais remis en cause le «petit» et le «grand» séminaire
dont nombre de dirigeants étaient issus.
1985, p. 86]. Le cas du Cameroun est à cet égard exemplaire: sur l’ensemble du
territoire camerounais, selon les chiffres fournis pas le Ministère de la santé pour
l’année 1990 à propos de la carte sanitaire, les établissements confessionnels
offrent 13 % de l’ensemble des lits disponibles sur le territoire national; la prés-
ence du secteur confessionnel étant très inégalement répartie, dans certaines rég-
ions du pays il occupe une place prépondérante, avec plus de 50 % des lits. Par
ailleurs, une estimation officielle portant sur la fin des années 1990 situe
l’importance du financement du secteur confessionnel de la santé à près de 10
milliards de francs CFA par an, alors que la moyenne annuelle de l’ensemble de
l’aide internationale dans le secteur de la santé pour la même période était de 6
milliards de francs CFA 11.
Des structures périphériques telles que des hôpitaux de district ou des centres
de santé de première ligne confessionnels comptent parmi leurs personnels des
techniciens de haut niveau et des expatriés. Ainsi, toujours au Cameroun, alors
beaucoup de centres de santé n’ont pas de médecins, des structures périphériques
confessionnels équivalant à des centres de santé bénéficient des services de méd-
ecins ou de techniciens spécialisés expatriés, et reçoivent par ailleurs régulière-
ment la visite d’équipes de chirurgiens du Nord qui viennent opérer en continu
pendant des missions d’une quinzaine de jours. Ces centres, situés au second
niveau, voire au premier niveau de la pyramide sanitaire, qui voient donc œuvrer
des spécialistes, en viennent rapidement à drainer une clientèle nationale voire
internationale; ainsi de ce dispensaire protestant de l’extrême nord du Came-
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Dès lors que l’on dispose de personnels formés, régulièrement payés, béné-
ficiant de l’encadrement de spécialistes, dans des structures subventionnées, dis-
posant d’équipements et de médicaments, il est alors beaucoup plus facile d’offrir
des soins de qualité et d’attirer une clientèle nombreuse. La bonne qualité des
soins délivrés par les établissements chrétiens, y compris les plus périphériques,
s’expliquerait donc aussi très largement, autant par l’importance de l’organisation
et des réseaux (internationaux) dans lesquels ils s’insèrent, que par la seule
adhésion à des valeurs religieuses de ses personnels.
particulière à des pratiques populaires qui peuvent parfois être jugées incompati-
bles avec certaines valeurs religieuses. On pense ici évidemment à des attitudes
de refus de certains missionnaires ou de sœurs, aux temps héroïques de l’évang-
élisation, de soigner des individus qui montraient par le port d’amulettes leur
attachement à des pratiques «fétichistes» [Ranger, 1981]. Cette «connaissance du
milieu» des acteurs de l’œuvre de santé chrétienne peut aujourd’hui, comme j’ai
pu le constater, conduire à anticiper certains comportements: éviter d’hospitali-
ser dans la même pièce des patients de deux groupes culturels distincts dont on
sait qu’ils sont traditionnellement ennemis, ou isoler des patients qui présentent
tous les symptômes évocateurs de l’infection par le VIH parce que le sida fait
peur à des populations peu éduquées. Dès lors, proximité et sensibilité particu-
lière aux pratiques populaires peuvent parfois conduire à des anticipations
«culturalistes», c’est-à-dire à adapter ses décisions à ce que l’on suppose être la
réaction d’une personne originaire de tel groupe ethnique, et qui peuvent influer
sur la nature des prestations offertes.
Mais la proximité recherchée et affirmée est évidemment aussi religieuse. Le
lien organique, et finalement indissociable, entre le religieux et le médical finit
par transparaître de toute œuvre médicale confessionnelle et pourrait constituer un
terrain particulièrement favorable pour mettre en valeur les «guérisons spirituelles».
Au Congo, des médecins, membres d’une influente association médicale chrét-
ienne, déclaraient combien il était nécessaire d’associer la prière à la médecine,
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14. Certains représentants de ces Églises historiques ne sont pas toujours en reste, ainsi, Mgr Milingo,
archevêque de Zambie, un des leaders africains du Renouveau charismatique, qui est entré en conflit avec
le Vatican pour cause de «ministère de guérison» [Harr, 1996]. On pourra également se reporter aux écrits
du père jésuite E. de Rosny [1992] qui souligne toute la compatibilité existant entre certaines pratiques de
guérison qualifiées «d’africaines» et le message de la foi chrétienne.
d’un plateau technique très satisfaisant, chaque porte était ornée de versets de la
Bible et du Coran. Le responsable de cette structure en 1998, un chirurgien
nord-américain, affirmait avoir été guidé par l’Esprit saint pour implanter son
hôpital dans une zone islamisée. D’une manière générale, un pasteur n’est
jamais très loin des structures confessionnelles protestantes en milieu rural, et un
prosélytisme, plus ou moins patent selon les structures, n’est jamais totalement
absent de l’entreprise sanitaire confessionnelle.
La tension entre religion et médecine, dans l’œuvre médicale confessionnelle,
est un débat peut-être toujours non résolu, et qui a parcouru les milieux chrétiens
depuis le début de l’action missionnaire: de l’action sanitaire, menée par des
confessionnels, ou de l’action religieuse, laquelle doit primer? La conscience de
cette tension était déjà présente chez le fondateur de ces ordres missionnaires
soignants que sont les Pères Blancs et les Sœurs Blanches; dans ses instructions
aux missionnaires, datant de 1877, le Cardinal Lavigerie rappelait à «ses»
missionnaires: «Gardons-nous de nous faire appeler médecins. Nous ne sommes
pas des médecins, mais des hommes de prière, des serviteurs de Dieu», tout en
précisant qu’il ne fallait pas «abuser de l’état dépressif des malades» et en inter-
disant toute prédication auprès d’eux, estimant qu’il s’agirait là «d’une faute
grave qui retarderait indéfiniment et empêcherait même, peut-être à toujours, le
rapprochement que nous devons désirer» avec les populations soignées par les
missionnaires [Renault, 1991, p. 28-29]. À propos de l’Afrique orientale, M.
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15. Appellation reconnue pour désigner un «mouvement» qui refuse tout lien avec une Église.
18. Pour une description des conditions d’accouchement dans les centres de santé publics, on pourra
se reporter à J.-P. Olivier de Sardan, A. Moumouni, et alii [2000].
Conclusion
Je précisais, au début de cet article, que l’opinion favorable à l’égard des
structures de soins confessionnelles était souvent plus intuitive que réellement
fondée sur l’évidence. Tout aussi intuitivement, en Afrique subsaharienne, qui-
conque est entré dans un centre de santé confessionnel et un centre public est
souvent saisi par la différence: propreté, importance et qualité de l’équipement,
présence des personnels caractérisent le premier et font souvent largement défaut
dans le second. Dès lors, toujours intuitivement, j’affirmerais volontiers que
l’offre de service dans les structures confessionnelles est de meilleure qualité
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