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Abstract 1

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Conference : Emerging Trends in Economics, Culture and Humanities

(etECH2024)
Name Surname1, Name Surname2

1
The name of the institution, City, Country, e-mail adress, ORCID: orcid.org/0000-
2
The name of the institution, City, Country, e-mail adress, ORCID: orcid.org/0000-

Inclusion financière en Afrique subsaharienne : cas du mobile money


La littérature économique relève que, l’idée de l’intermédiation financière a été développée par les théoriciens de
l’intermédiation financière dont Gurley et Shaw (1955), Goldsmith (1955) entre autres. Le modèle de Gurley et
Shaw (1960) présente l’expression théorique la plus synthétique de l’intermédiation financière. Ce modèle opère
une distinction entre finance directe et finance indirecte. La finance directe fait référence à un marché dans
lequel les agents à capacité de financement (prêteurs) rencontrent directement ceux à besoin de financement
(emprunteurs) en leur achetant des titres. Par contre, la finance indirecte ou finance intermédiée est la
configuration dans laquelle les agents à besoin de financement s’adressent aux banques pour obtenir des fonds.
Les banques existent donc pour collecter les fonds des agents à capacité de financement et les mettre à la
disposition des agents à besoin de financement, d’où l’importance de l’activité d’intermédiation bancaire. Cette
activité souligne le bien-fondé de l’accès aux services financiers et donc de l’inclusion financière. L’inclusion
financière se définit comme un mécanisme permettant d’assurer un accès facile, la disponibilité et l’utilisation du
système financier formel à un coût abordable à tous les membres de la société (Sarma et Pais, 2011).
L’importance de l’accès aux services financiers a amené les praticiens et les théoriciens à la mesurer parce
qu’elle constitue un levier de développement. D’ailleurs Schumpeter (1911) évoquait déjà le rôle fondamental du
secteur financier dans le développement économique.

Si les populations occidentales ont accès aux services financiers, il n’en est pas de même pour celles des pays
d’Afrique Subsaharienne. La part de la population de plus de 15 ans ayant ouvert un compte bancaire dans une
institution financière formelle en Afrique subsaharienne est de 24% et elle reste inférieur à 10% en zone franc
(Guérineau et Jacolin, 2014). L’Afrique centrale affiche un taux de 28,4% de la population âgée de plus de 15
ans ayant ouvert un compte dans une institution financière formelle. Cette proportion est de 32,5% en Afrique de
l’Ouest et 34,3% en Afrique de l’Est, cependant en Europe plus de 90% de la population âgée de plus de 15 ans
ont un compte dans une institution financière formelle (Global findex 2017). Par ailleurs, les prêts des PME
auprès des banques commerciales ne représentent que 2,9 % du PIB, et les dépôts se situent à 4,6% du PIB
(Banque Européenne d’Investissement, 2020). Par ailleurs, 15% de la population âgée de plus de 15 ans
déclarent avoir épargné et 7% déclarent avoir emprunté dans une institution financière formelle en Afrique
subsaharienne (Global findex 2017).

Avec le développement de la téléphonie mobile, apparait en Afrique une autre dimension de l’innovation
financière à savoir la monnaie électronique. Selon le Journal Officiel de l’Union européenne (2011), la monnaie
électronique se défini comme une valeur monétaire qui est stockée sous une forme électronique, y compris
magnétique, représentant une créance sur l’émetteur, qui est émise contre la remise de fonds aux fins
d’opérations de paiement et acceptée par une personne physique ou morale autre que l’émetteur de monnaie
électronique. Il existe plusieurs types de monnaie électronique parmi lesquelles les cartes de crédit, les cartes de
débit, les cartes visa, les crypto monnaies. Nous ne nous attarderons pas sur ces instruments car leur utilisation
nécessite la détention d’un compte bancaire à l’exception des cryptomonnaies. Par contre il existe deux autres
modalités de la monnaie électronique qui semblent plus intéressantes à savoir le mobile banking et le mobile
money.

Il existe plusieurs définition du mobile banking. D’après Akturan et Tezcan (2012) ou encore Shih et al. (2010) le
mobile Banking se défini comme une innovation communicationnelle qui lie les clients et la banque au moyen
d’appareils portables. Toutefois, bien que très intéressant dans le contexte des pays en développement où les
problèmes de file d’attente sont légion, et où il existe un faible réseau de succursales de banques notamment dans
les zones rurales, avoir accès à son compte bancaire par le truchement d’un téléphone mobile est une avancée
dans l’accélération de l’accès au système financier. Mais cette innovation n’augmente pas significativement
l’inclusion financière en contexte Africain car son utilisation nécessite au préalable l’ouverture d’un compte
bancaire dont très peu sont détenteurs dans ladite sous - région. Selon Global findex (2017), 8% de la population
de plus 15 ans accèdent à un compte bancaire via le téléphone.

S’il y’a un domaine dans lequel les chercheurs en économie s’accordent à dire que l’Afrique subsaharienne
compte parmi les leaders dans le monde c’est bien c’est celui de l’adoption du mobile money. En effet,
développement rapide des innovations dans le secteur des technologies de l’information et de la communication
a permis une réduction considérable des coûts d’acquisition et d’utilisation de ces technologies, plus précisément
dans le secteur de la téléphonie mobile. Ce qui favoriser une adoption rapide dans les pays en développement.
L(on comprend donc aisément le constat de la Banque Mondiale (2016) selon lequel, parmi les 20% des
ménages les plus pauvres 7 sur 10 possèdent un téléphone mobile. Et que ces ménages sont plus susceptibles
d’accéder à un téléphone mobile qu’à une eau salubre. Au vu de ce rythme rapide d’adoption de la téléphonie,
mobile, l’avènement du mobile money en 20007 en Afrique a rencontré un réel succès. Dans me cadre de notre
étude, nous adoptons la définition du mobile money de Mbili et Weil (2013) comme étant un système de transfert
d’argent sur téléphone portable permettant aux agents économiques d’envoyer, de retirer, de mettre en réserve
l’argent et de payer les factures à travers de courts messages il est une innovation sociale assurant l’expansion
des services financiers aux exclus du système bancaire classique (Saifullahi et Haeunan, 2020). Le mobile
money s’est très vite rependu en 2010 devenant le premier service financier par téléphone mobile à succès dans
les pays en développement. Après le Keynia, d’autres foyers dynamiques se sont développés, notamment la
Tanzanie, l’Ouganda, le Ghana, le Rwanda, le Zimbabwe, le Nigeria (GSMA, 2019). En 2014 on dénombrait
déjà 255 services d’argent mobile dans le monde, dont 55% se trouvaient en Afrique subsaharienne. En début
d’année 2019 on dénombrait 395,7 millions de comptes mobiles money actifs en Afrique subsaharienne, soit près
de la moitié du total des comptes mobile money dans le monde entier (GSMA,2019).

L‘Afrique de l‘Est représente à elle seule 56% des comptes enregistrés et 66% du volume des transactions. En
outre les régions d’Afrique l‘Est et d’Afrique de l‘Ouest concentrent 87% des comptes enregistrés dans le
continent (GSMA,2019). Néanmoins, l‘Afrique Centrale fait preuve d‘une croissance, surtout en ce qui concerne
la valeur des transactions. Un rapport de la BEAC (2019) révèle que le nombre de transactions financières en
monnaie électronique en Afrique centrale s’élevait à 572 millions en 2018 dont 99% sont issues du mobile
money. Les transactions globales de monnaie électronique représentent une valeur de 4 700 milliards de FCFA
en 2017 et dépassent 8 296 milliards de F CFA à la fin de l’année 2018 dont 96% effectuées par mobile money.

Cependant, nombreux sont les individus qui ont ouvert un compte mobile money mais très peu son ceux qui les
utilisent. Le rapport GSMA (2019) révèle qu’en Afrique subsaharienne, 395,7 millions de comptes mobiles
money ont été ouverts en 2018 mais seulement 145,8 millions étaient actifs. Ce gap entre comptes enregistrés et
comptes actifs a tendance à se creuser d’avantage d’un pays à un autre en Afrique Subsaharienne.

Le mobile apparait donc ici comme une solution pour l’inclusion financière dans la mesure où, En termes
d’infrastructures le système bancaire en Afrique subsaharienne et très peu développé par rapport à d’autres
régions. En zone CEMAC le système bancaire est constitué de 54 banques soit une distribution moyenne de 2
agences bancaire pour 1000 km2 et 3 agences pour 100 000 adultes. En zone UEMOA, le système bancaire est
constitué de 128 banques commerciales soit 1,75 agences pour 1000 km2 et 4 agences pour 100 000 adultes. En
Afrique de l’Est le système bancaire est constitué de 217 banques commerciales soit 4 agences bancaires pour
1000 km2 et 4 agences pour 100 000 adultes (FAS 2019). De plus les banques sont concentrées dans les grands
centres urbains au détriment des zones rurales qui s’assimilent plutôt à des déserts bancaires (Avom et Eyeffa
Ekomo, 2007). Il apparait donc au regard de ces chiffres que le système bancaire tout seul ne permet pas d’offrir
les services financiers aux populations pauvres et celles des zones reculées.

De plus, La crise économique des années 1980 a montré le caractère fragile des systèmes financiers des pays
Africains. C’est à la suite de cette crise que les bailleurs de fonds ont amené les Etats à se désengager du système
financier. Il s’en est suivi une libéralisation du secteur financier telle que le prônaient déjà Mac Kinnon et Shaw
en 1973. C’est dans cette dynamique de libéralisation qu’émerge les établissements de microfinance dans les
années 1990 supposés être une finance de proximité, dans le but d’accroitre l’inclusion financière des pauvres.
Par ailleurs il était question pour ces établissements de ramener les capitaux gardés dans le système financier
informel vers le système formel. Cependant, les effets escomptés n’ont pas été atteints tel que le relève le prix
Nobel 2006 Muhammad Yunus.
Méthodologie : Pour mener cette étude, nous utilisons les données secondaires provenant des organismes
internationaux. Il s’agit des données de la base Financial Access Survey du FMI et des données de world
developement indicators de la Banque Mondiale. L’échantillon de l’étude est constitué de 17 pays d’Afrique
Subsaharienne sur la période 2010-2014. Notre variable d’intérêt à savoir l’inclusion financière est captée par
l’indice développé par Sarma (2008) et les données pour son calcul sont extraites de la base FAS (2019). Les
données sur la variable exogène à savoir le mobile money proviennent également de la base FAS (2019).
Nous mettons en évidence l’effet de l’usage du mobile money sur l’inclusion financière à travers un modèle en
panel dynamique inspiré de Uddin et al.,( 2017) et estimé par la Méthode des Moments Généralisés en Systèmes
(Sys-GMM) telle que développée initialement par Arellano-Bover (1995) /Blundell-Bond (1998).
Résultats : Les résultats montrent qu’une augmentation du volume de transactions mobile money améliore
l’inclusion financière. De même, l’évolution à la hausse du nombre de compte mobile money actifs améliore
l’inclusion financière en Afrique subsaharienne. Ces résultats confirment notre hypothèse centrale selon laquelle
l’usage du mobile money améliore l’inclusion financière en Afrique subsaharienne. Il revient donc aux Etats et
aux opérateurs de réseau mobile d’intensifier l’usage du mobile money. Cette intensification serait possible par :
le développement du mobile money, la règlementation et la sécurisation des services mobile money.
Originalité : Bien que le mobile money soit une innovation relativement récente, il fait l’objet d’une abondante
littérature. Celle-ci s’est développée dans deux principales directions. La première porte sur l’analyse du mobile
money comme facteur d’amélioration de l’inclusion financière. Les travaux de Donner et Tellez (2008),
Demombynes et Thegeya (2012), Boardi et al, (2007), Morawczynski et Pickens, (2009), Mbiti et Weil (2011),
Donovan (2012) et Arestoff et Venet (2013), Fox et Van Droogenbroeck (2017), Ahmad et al. (2020), Camner et
Sjöblom (2009), Jack et Suri (2011), Morawczynski, Demombynes et Thegeya (2012), Mushtaq et Bruneau
(2019), Sekantsi et Motelle (2016), Francky Ngono (2020) illustrent cette tendance. Certains montrent que le
mobile money permet de réduire le coût d’accès aux services financiers (Morawczynski et Pickens 2009, Mbiti
et Weil 2011, Donovan 2012 et Arestoff et Venet 2013).

Par ailleurs d’autres montrent que le mobile money permet de résoudre le problème de manque d’infrastructures
bancaires (Ahmad et al. 2020, Camner et Sjöblom 2009, Jack et Suri 2011, Mbiti et Weil 2011). En outre le
mobile money permet de résoudre le problème d’asymétrie d’informations (Ahmad et al. 2020 ; Aron, 2018).

Cependant, la deuxième vague des travaux vient relativiser ces résultats. En effet, Stuart et Cohen (2011) ont
réussi à démontrer que l’extension du réseau de distributeurs automatiques de billets a été plus efficace que le
mobile money pour rejoindre les exclus du système bancaire au Malawi. Par ailleurs, Cobla et Osei-Assibey
(2017) ont fait valoir que si le mobile money soutenait les décisions d'achat financier des étudiants, il risquait
d'accroître le comportement de dépense des étudiants et de faire baisser la tendance à l'épargne parmi ces
groupes de personnes. Plus récemment encore, Akomea-Frimpong et al (2019) affirment que le mobile money au
Ghana est utilisé pour faciliter la fraude en raison de l'insuffisance des contrôles et des processus internes, du
manque de logiciels de détection avancés et de l'absence d'une éducation complète sur l'utilisation des services.

Notre travail se positionne à la suite des travaux de la première tendance parce qu’elle vise à montrer comment le
mobile money améliore l’inclusion financière. Toutefois, ces travaux ont considéré le mobile money comme un
indicateur global, ne distinguant pas les comptes mobiles money enregistrés des comptes actifs, ou bien ne
considérant pas l’effectivité d’usage des services mobiles money pour mettre en avant l’intensité de l’inclusion
financière.
Implications : l’une des innovations dans le cadre de notre recherche est bien le fait de prends en compte
l’effectivité de l’usage du mobile mobil money affecte l’inclusion financière en ASS. Concrètement, il est
question pour nous d’aller plus en profondeur dans les analyses, au lieu de prendre le nombre de compte crées,
nous avons opté de mesurer le mobil money par le nombre de compte actifs. Ceci pour une raison simple, celle
de savoir si ceux qui utilisent le mobil money bénéficient réellement des services bancaires traditionnels (prêts
d’argent, paiement des factures, épargne etc…). Ce qui nous a permis par la suite de formuler des propositions
ou recommandations de politiques économiques allant dans le sens de favoriser l’utilisation et l’expansion des
services mobil money. Au des montants importants qui transitent par ses services tous les jours et du nombre de
personnes qui restent encore exclues du secteur bancaire. Une population qui a accès aux services bancaires est
susceptible de développer des activités économiques qui la permettrons de se sortir de la pauvreté.
Le mobile money est essentiellement un service de transfert d’argent par téléphone portable qui utilise les outils
des technologies de l’information et de la communication et les canaux non bancaires pour offrir et étendre les
services financiers aux abonnés qu’il n’est pas rentable d’atteindre par les fournisseurs de services financiers
formels et traditionnels comme les banques (Upadhyay et Jahanyan,2015). En effet, le mobile money fournit des
services financiers de base tels que le dépôt, le retrait, l'envoi de fonds et le paiement de factures. Ainsi, le
lancement des services d'argent mobile par les sociétés de télécommunications dans plusieurs pays, notamment
en Afrique subsaharienne, a stimulé la fourniture de services financiers aux personnes à faibles revenus.
De nombreuses vies, en particulier celles des ménages ruraux pauvres, ont été transformées par la révolution de
la téléphonie mobile, qui a permis non seulement de communiquer mais aussi d'accéder à des services financiers
de base grâce au transfert et au stockage d'argent par téléphone (Donner et Tellez (2008) et Demombynes et
Thegeya (2012)). Les opérateurs de téléphonie mobile ont saisi l’opportunité qu’offre le téléphone portable pour
diffuser les services d’argent mobile. Medhi et al. (2009) affirment que le nombre total d'utilisateurs de
téléphones portables est supérieur au nombre total de personnes possédant un compte bancaire dans
le monde.
Mots clés : mobil money, inclusion financière, compte mobil money actif, volume des transactions, GMM

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