Micro Finance Islamique
Micro Finance Islamique
Micro Finance Islamique
LA MICROFINANCE ISLAMIQUE
Présenté par :
Alioui Imane
Bouramdane Widad
El Qouns Meryem
El Yahyaoui Abdessamad
Khalbi Hajar
Encadré par :
Mme. Bennis Laila
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Université Ibn Tofail
Ecole National de Commerce et Gestion
Kenitra
Plan
Introduction générale
I. Les dérives de la microfinance conventionnelle
1) La Microfinance : Origines et définitions de bases
2) La recherche de la rentabilité financière au détriment de la responsabilité
sociale
3) Le microcrédit : risque de dérive à cause de surendettement
II. Le développement de la microfinance islamique
1) Définitions et principes de la microfinance islamique
2) Les produits de la microfinance islamique
3) Etat des lieux de la microfinance islamique
Conclusion générale
Bibliographie
Webographie
Introduction
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Dans une spécifique économie de développement, le système financier formel ne soutient pas
plus de vingt à trente pour cent de la population. La grande majorité des exclues sont des
personnes à revenus modestes. Sans l'accès aux services financiers, ces familles pourront
difficilement tirer profit des opportunités économiques, gagner des revenus, financer
l'éducation de leurs enfants, et se protéger contre les chocs financiers. L'exclusion financière
les lie ainsi à un indigne cercle de la pauvreté.
La mise en place de services financiers pour les personnes à revenus modestes, permet
d'élever le revenu familial et la sécurité économique, de réunir des fonds et de réduire la
vulnérabilité ; de créer une demande pour d'autres articles et services (notamment la
nourriture, l’éducation, et la santé) ; et de stimuler les économies locales. La microfinance
islamique est considérée comme étant un levier de réduction de la pauvreté. La nécessité de
discuter un tel sujet s'est fait sentir à la suite du constat du nombre élevé de pauvres dans les
pays musulmans.
Alors pour bien comprendre le sujet, il faut tout d’abord poser la problématique suivante :
Pourquoi on a passé d’une micro finance classique à une micro finance islamique ?
Pour répondre à cette dernière, nous allons essayer de traiter en premier temps les dérives de
la microfinance conventionnelle, Ainsi le développement de la microfinance islamique dans
un deuxième temps.
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Afin de pouvoir traiter notre sujet, on va commencer par définir c’est quoi la microfinance et
son principe et retrace l’histoire des pratiques de la microfinance et présente aussi Les risque
de dérive du micro crédit à cause de surendettement
Toutes ces indications nous donnent la tendance à chercher une définition théorique de la
microfinance, ce que nous allons essayer de le faire dans le point suivant.
b) Définition de la microfinance :
“Le microcrédit c’est aider chaque personne à atteindre son meilleur potentiel. Il
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Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p :4
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n’évoque pas le capital monétaire mais le capital humain. Le microcrédit constitue avant
tout un outil qui libère les rêves des hommes et aide même le plus pauvre d’entre les
pauvres à parvenir à la dignité, au respect et à donner un sens à sa vie.”2
Au fur et à mesure, l’offre de produits financiers par les Institutions de microcrédit s’est
élargie ; des produits tels que l’épargne, l’assurance, les transferts d’argent…se sont
rajoutés aux crédits traditionnels, et c’est pour cette raison qu’on parle aujourd’hui de
microfinance, terme qui n'inclut pas que le microcrédit.
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Muhammad Yunus, Vers un monde sans pauvreté, (trad. Olivier Ragasol Barbey et Ruth
Alimi), éd. Jean Claude Lattès, 1997p. 39
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Omar El Hyanni, Clara Atallah « Microfinance : quelles perspectives de développement pour les IMF »
Mémoire de recherche – cycle grande école (ESCP Europe), Mai 2009, p : 11
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Les performances financières deviennent le mot d'ordre dans la gouvernance des IMF. Tout
est mis en œuvre pour afficher de bons résultats financiers. Cependant, une attention trop
poussée à la rentabilité risquerait d'éloigner l'institution des pauvres en faisant une sélection
trop rigoureuse des clients.
Cette évolution peut les conduire à se tourner vers des segments de clientèle plus rentables,
c’est-à-dire essentiellement urbains et moins pauvres, sans autres alternatives pour les
ménages les plus exclus (Isabelle Guérin et al, 2009). En effet, de nombreuses IMF face aux
risques élevés que représentent les plus pauvres, sont tentées de les abandonner au détriment
des plus nantis qui appartiennent aux classes moyennes et de s’éloigner ainsi de leur raison
d’être.
La question qui se pose est de savoir si le ciblage des plus pauvres marquerait un frein à
l’atteinte de bonnes performances financières ou si plutôt ces deux objectifs peuvent être
réalisés conjointement. La stratégie sur la conduite du mouvement microfinancier pour lutter
efficacement contre l’exclusion financière et la pauvreté met en opposition théoriciens et
acteurs de la microfinance (Denis Acclassato, 2010).
Cependant, la manière d'aider les pauvres à avoir accès aux services financiers oppose
l’approche des welfarists1 à celle des institutionnalistes. Bien qu’elles partagent l’objectif de
réduction de la pauvreté, ces deux approches placent la microfinance à la croisée des chemins
(Joseph Nzongang et al, 2012)4
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Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :406
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Cependant, l’accès au crédit peut entraîner des effets négatifs ou ambigus : au-delà des
problèmes de surendettement, on observe l’exclusion de certains groupes du fait de
l’accaparement par des élites ou des leaders de groupes de crédit et de ce fait le renforcement
des inégalités entre certaines catégories sociales et entre territoires.
Certains considèrent les banquiers du microcrédit comme de nouveaux usuriers qui exploitent
l'incapacité des plus pauvres à résister à la tentation de l'emprunt ; ils soulignent que les taux
d'intérêt, souvent présentés de manière obscure, restent très élevés par rapport à ce que paient
les plus riches. Ces critiques attribuent même au microcrédit les suicides de paysans
surendettés, soumis à une pression indue exercée par les agents de prêts. En effet, ceux-ci,
rémunérés en fonction du nombre de clients et de leur taux de remboursement, sont incités à
pousser à l'emprunt d'abord, et à forcer au remboursement par tous les moyens ensuite (Esther
Duflo 2010).
Au niveau d'un État, la pratique, par de grandes institutions de microfinance, de taux d'intérêt
élevés ne recherchant pas le développement économique mais le profit peut tirer la
concurrence vers des taux plus élevés, dans un cercle vicieux visant l'attraction des capitaux,
alors que la demande de microcrédits est élevée.
Le recours répété au microcrédit utilisé comme crédit à la consommation par des ménages
non solvables favoriserait alors la formation de bulles similaires à celle ayant engendré une
crise de l'immobilier en 2006 aux États-Unis.
La pauvreté des pays confère un puissant pouvoir attractif aux crédits. L'argent est prêté
facilement pour être utilisé à la consommation. Le nombre d’emprunteurs parviennent à
développer une activité et rembourser leur dette reste faible (environ 22%). Les 78% restants
des clients accumulent les dettes. Pour rembourser, ils revendent leurs biens, leur terrain et
leurs bijoux. Certains iront jusqu'au suicide. Ce qui dénonce la facilité avec laquelle des
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sommes importantes sont mises dans la main de millions de personnes incapables de les
refuser. Les banques fermeraient les yeux en niant l'existence de l'abus de ces pratiques et de
leur usage détourné compte tenu de l'important marché que cela représente.
Toutefois, les études et les publications ayant trait à ce sujet sont parcellaires et n'ont pas une
portée générale qui puisse démontrer l'impact du microcrédit sur la réduction de la pauvreté.
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Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :407-410
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Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 5
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qu’il a payé »
La branche la plus connue du contrat d’assurance selon la loi islamique est « le Takaful », qui
veut dire en arabe « se garantir l’un l’autre », sa philosophie est très proche de celle des
coopératives, mises à part les restrictions de la charia sur l’investissement c’est l’objectif du
système Takaful n’est pas le profit mais l’entraide.
A l’image de l’assurance traditionnelle, la conception et la commercialisation de produits de
micro-assurance obéit à certains principes, qui sont essentiels et s’ils sont appliqués
permettent d’atteindre les objectifs fixés, donc Il semble probable que la micro Takaful attire
de nouveaux clients de l'actuel franchises d'assurance classiques et représente un défi à
l’alternative de l’assurance traditionnelle.
Le micro crédit :
C’est une alternative au crédit conventionnel basé sur le taux d’intérêt. Sont les crédits basés
sur le commerce ou sur le leasing qui permettent la propriété et/ou l’utilisation de biens et
actifs physiques utiles pour mener une activité productive en remettant le paiement à des
périodes futures. Par exemple : un micro-entrepreneur veut acheter un bien. Il approche une
IMF islamique qui va acheter ce bien à un prix P qui va être connu du client. L’IMF va
revendre le bien au client à un prix P+M où M représentera le profit de la transaction. Le
client va rembourser ce prix en une seule fois ou par tranches dans le futur.7
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Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 6-8
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- Financement gracieux : Qard al Hassan : est un prêt de bienveillance sans intérêts utilisé
pour combler les déficits de financement à court terme généralement adossé à une garantie, il
est conçu pour les gens dans le besoin et qui sert à faire face à des circonstances particulières
(décès, mariage, éducation de l’enfant, études, …) (DHAFER SAIDANE, 2011). Le montant
du principal du prêt est remboursé par l’emprunteur sans intérêt, marge ou participation à
l’activité économique à financer. Qard al Hassan est le seul type de prêt qui existe dans la
finance islamique.
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Salam est une avance de paiement contre une livraison future. Elle est souvent
utilisée dans le contexte agricole, permettant aux agriculteurs de financer leur
production en échange d'une prestation future des cultures. Pour que l'opération soit
respectueuse de la sharia, la quantité, la qualité des biens futurs et la date de livraison
effective doivent être explicitement stipulés. Le contrat Salam est comparable à un
contrat à terme dans lequel la livraison est différée alors que le paiement est au
comptant. En microfinance islamique, Salam permet aux petits agriculteurs par
exemple de financer leur production agricole avec la certitude d’être vendue à la
cueillette.
Istisnaa est un contrat de commande d’une fabrication. Il met en liaison un vendeur
(entrepreneur-fabricant) et un acheteur (investisseur) pour la réalisation d’un bien
moyennant une rémunération payable d’avance. Le vendeur peut soit fabriquer les
produits lui-même, soit l’acheter auprès d’un tiers. Le client final peut payer le prix
de vente soit en une seule fois à la signature du contrat, soit ultérieurement à d’autres
stades du procédé de fabrication. En microfinance islamique, l’Istisnaa peut
encourager les très petites entreprises à produire en étant sure que leur production soit
vendue.
- Financement par crédit-bail (Ijara) : est un contrat de micro-leasing par lequel l’IMFI
acquiert un bien nécessaire à la réalisation d’un projet et le loue à un client pour un montant et
une échéance déterminée (DHAFER SAIDANE, 2011). Les risques restent au sein de l’IMFI,
tous les dommages causés par voie non volontaire ou force majeure du client sont pris en
charge par l’IMFI, pour éviter que le leasing ne puisse être considéré comme une vente
camouflée avec intérêt. Les modalités du contrat sont déterminées à l’avance pour éviter toute
spéculation. En microfinance, l’Ijara peut aider les très petites entreprises et les particuliers à
produire de la valeur ajoutée en utilisant du matériel loué que les clients bénéficiaires ne
peuvent pas acquérir par insuffisance de trésorerie.
Ce sont des dépôts investis conformément aux principes islamiques. Un produit d'épargne
classique est une forme de Mudarabha, dans laquelle les épargnants " investissent " leurs
dépôts dans les activités d'une institution financière. Les bénéfices (ou pertes) sont partagés en
vertu d'un accord préalable.8
Dans les pays musulmans l'offre de produits de la microfinance islamique est encore très
faible par rapport à celle proposée par le secteur de la microfinance classique, la microfinance
islamique ne représente encore qu’une petite partie de l’ensemble du secteur de la
microfinance.
Selon les résultats de l'enquête conduite par le CGAP, on compte environ 255 fournisseurs de
services financiers qui proposent des produits de microfinance conformes à la charia dans le
monde. Environ 92% de ces fournisseurs sont concentrés dans deux régions : Asie de l'Est et
du Pacifique et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, représentant respectivement 64% et
28% de tous les fournisseurs.
On estime qu’environ 1,28 million de clients situés dans 19 pays utilisent les services de
microfinance conformes à la charia. Une majorité de ces clients, soit 82% appartiennent à
trois pays : le Bangladesh avec 445.000 clients, le Soudan avec 426.000 clients et l'Indonésie
avec 181.000 clients.
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électronique de recherche juridique, 2019, p :410-412
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De ce qui précède, il est à noter que les prestataires de la microfinance islamique trouvent des
difficultés à développer une gamme plus large de produits islamique, ce qui témoigne du
recours massif à deux produits de microfinance islamique qui sont la Murabaha et les prêts
Qard-Hassan qui présentent chacun leurs limitations.
Ceci montre que les institutions de la microfinance islamique ont la difficulté d’établir des
modèles économiques viables, surtout pour les produits assortis de coûts d’exploitation élevés
comme les produits de partage des pertes et profits.
A noter aussi que les pauvres ont des besoins financiers très divers et surtout l’accès au
logement. De ce fait, il est plus urgent d’offrir une palette de produits et services innovants et
compatibles avec la charia permettrait à un segment beaucoup plus large de clients de la
microfinance islamique d’accéder à des sources de financement pour le bienêtre social.9
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Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :412-414
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Conclusion
La microfinance est considérée comme une bouffée d’oxygène pour les pauvres
entrepreneurs qui ont pu grâce au microcrédit augmenter leurs revenus. A travers les
différentes IMF nous pouvons souvent constater que plusieurs personnes ont pu réussir
grâce au microcrédit. Ceci est encourageant certes, mais ce n’est pas le cas de tous les
clients puisque l’octroi de prêts attire aussi des « opportunistes » qui ne sont pas très
investis dans leur activité. C’est entre autres pour cela qu’on assiste de plus en plus à une
baisse des taux de remboursements.
Donc pour conclure, les fondements de la finance islamique ont clairement ajouté au
concept de la microfinance beaucoup de nouveaux produits qui renforce le concept de
l’entreprenariat. Ce dernier est devenu sur plusieurs aspect la stratégie initiale pour la
lutte contre la pauvreté dans notre monde.
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Bibliographie
Muhammad Yunus, «Vers un monde sans pauvreté», (trad. Olivier Ragasol Barbey et
Ruth Alimi), éd. Jean Claude Lattès, 1997p. 39
Webographie
https://www.microworld.org/fr/news-from-the-field/article/qu-ce-que-microfinance-
islamique#:~:text=La%20microfinance%20islamique%20est%20un%20nouveau%20domaine
%20au%20sein%20de,morale%20de%20l'%C3%A9conomie%20islamique.
http://zitounatamkeen.com/Fr/faq_38_9
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Sommaire
Plan...........................................................................................................................................2
Introduction générale.........................................................................................................3
Bibliographie……………………………………………………...........................................17
Webographie.................................................................................…......................................17
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