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Micro Finance Islamique

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Université Ibn Tofail

Ecole National de Commerce et Gestion


Kenitra

Exposé sous le thème :

LA MICROFINANCE ISLAMIQUE

Présenté par :
 Alioui Imane
 Bouramdane Widad
 El Qouns Meryem
 El Yahyaoui Abdessamad
 Khalbi Hajar

Encadré par :
 Mme. Bennis Laila

Année universitaire : 2020-2021

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Université Ibn Tofail
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Kenitra

Plan

Introduction générale
I. Les dérives de la microfinance conventionnelle
1) La Microfinance : Origines et définitions de bases
2) La recherche de la rentabilité financière au détriment de la responsabilité
sociale
3) Le microcrédit : risque de dérive à cause de surendettement
II. Le développement de la microfinance islamique
1) Définitions et principes de la microfinance islamique
2) Les produits de la microfinance islamique
3) Etat des lieux de la microfinance islamique

Conclusion générale
Bibliographie
Webographie

Introduction
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Dans une spécifique économie de développement, le système financier formel ne soutient pas
plus de vingt à trente pour cent de la population. La grande majorité des exclues sont des
personnes à revenus modestes. Sans l'accès aux services financiers, ces familles pourront
difficilement tirer profit des opportunités économiques, gagner des revenus, financer
l'éducation de leurs enfants, et se protéger contre les chocs financiers. L'exclusion financière
les lie ainsi à un indigne cercle de la pauvreté.

La Microfinance et le financement islamique ont beaucoup de points en commun. L'Islam


s’appuie sur les facteurs éthiques, moraux, sociaux, et religieux pour défendre l'égalité et
l'équité pour le bien de toute la société. Les principes incitant à la répartition des risques, les
droits et devoirs de chacun, les droits de propriété, et l’inviolabilité des contrats sont tous
inclus dans le code islamique qui est le principe fondamental du système financier.

La mise en place de services financiers pour les personnes à revenus modestes, permet
d'élever le revenu familial et la sécurité économique, de réunir des fonds et de réduire la
vulnérabilité ; de créer une demande pour d'autres articles et services (notamment la
nourriture, l’éducation, et la santé) ; et de stimuler les économies locales. La microfinance
islamique est considérée comme étant un levier de réduction de la pauvreté. La nécessité de
discuter un tel sujet s'est fait sentir à la suite du constat du nombre élevé de pauvres dans les
pays musulmans.

Alors pour bien comprendre le sujet, il faut tout d’abord poser la problématique suivante :
Pourquoi on a passé d’une micro finance classique à une micro finance islamique ?

Pour répondre à cette dernière, nous allons essayer de traiter en premier temps les dérives de
la microfinance conventionnelle, Ainsi le développement de la microfinance islamique dans
un deuxième temps.

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I) Les dérives de la microfinance conventionnelle

Afin de pouvoir traiter notre sujet, on va commencer par définir c’est quoi la microfinance et
son principe et retrace l’histoire des pratiques de la microfinance et présente aussi Les risque
de dérive du micro crédit à cause de surendettement

1) La Microfinance : Origines et définitions de bases


a) Les origines de microfinance :
Les racines de la microfinance moderne peuvent être trouvées dans de nombreux endroits,
mais l’histoire la plus connue est celle de Muhamed Yunus avec sa création de la banque
Grameen au Bangladesh. La situation au Bangladesh lors de la naissance de la banque était
précaire, une guerre féroce suivie de l’indépendance du Pakistan en 1971 et les inondations
qui ont causé des famines continuelles ont bien expliqué les résultats de l’enquête du « Bureau
de statistique du Bangladesh », publiés en 1992, disant que 80% de la population vivait dans
la pauvreté dans la période 1973-1974.

Muhamed Yunus, professeur en économie à l’université de Chittagong, a observé le modèle


économique des femmes pauvres des villages alentours. Elles fabriquaient et vendaient de
petits objets mais n'arrivaient que rarement à générer du profit, une fois le crédit remboursé
aux intermédiaires ou aux prêteurs usuriers. Il a donc décidé de créer une réponse
institutionnelle pour aider ces personnes, la Grameen Bank, la première banque de
microfinance moderne. Au fur et à mesure du temps, il a renversé la logique financière et les a
priori des banques traditionnelles en apportant la preuve que les personnes pauvres sont très
fiables, qu'elles remboursent majoritairement leurs prêts et qu'elles sont en mesure de payer
les taux d’intérêt couvrant les frais du prêt.1

Toutes ces indications nous donnent la tendance à chercher une définition théorique de la
microfinance, ce que nous allons essayer de le faire dans le point suivant.

b) Définition de la microfinance :
“Le microcrédit c’est aider chaque personne à atteindre son meilleur potentiel. Il

1
Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p :4
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n’évoque pas le capital monétaire mais le capital humain. Le microcrédit constitue avant
tout un outil qui libère les rêves des hommes et aide même le plus pauvre d’entre les
pauvres à parvenir à la dignité, au respect et à donner un sens à sa vie.”2

Historiquement, la microfinance fait surtout référence au micro-crédit. Le terme


microcrédit désigne un dispositif qui consiste à offrir des micro-prêts à des personnes
très pauvres, qui ne remplissent pas les conditions qui leur permettent de se financer
auprès du circuit bancaire traditionnel, afin de pouvoir leur permettre de conduire des
activités productives ou génératrices de revenus et les sortir de la misère.

Au fur et à mesure, l’offre de produits financiers par les Institutions de microcrédit s’est
élargie ; des produits tels que l’épargne, l’assurance, les transferts d’argent…se sont
rajoutés aux crédits traditionnels, et c’est pour cette raison qu’on parle aujourd’hui de
microfinance, terme qui n'inclut pas que le microcrédit.

c) Qu’est-ce qu’une IMF ?


Une Institution de Microfinance est un organisme qui prête des services financiers à des
personnes marginalisées par le système bancaire traditionnel. Les IMF dans le monde
diffèrent les unes des autres par leur statut juridique (Société anonyme, ONG,
association,
mutuelle/coopératived’épargneetdecrédit,banque…)leurstailles,leursstructures,lesloisquil
es régissent, mais ont toutes au fond la même « vocation » : éradiquer la pauvreté en
assurant l’auto promotion économique et sociale des populations à faibles revenus3.

2) La recherche de la rentabilité financière au détriment de la


responsabilité sociale

2
Muhammad Yunus, Vers un monde sans pauvreté, (trad. Olivier Ragasol Barbey et Ruth
Alimi), éd. Jean Claude Lattès, 1997p. 39
3
Omar El Hyanni, Clara Atallah « Microfinance : quelles perspectives de développement pour les IMF »
Mémoire de recherche – cycle grande école (ESCP Europe), Mai 2009, p : 11
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Les performances financières deviennent le mot d'ordre dans la gouvernance des IMF. Tout
est mis en œuvre pour afficher de bons résultats financiers. Cependant, une attention trop
poussée à la rentabilité risquerait d'éloigner l'institution des pauvres en faisant une sélection
trop rigoureuse des clients.

Cette évolution peut les conduire à se tourner vers des segments de clientèle plus rentables,
c’est-à-dire essentiellement urbains et moins pauvres, sans autres alternatives pour les
ménages les plus exclus (Isabelle Guérin et al, 2009). En effet, de nombreuses IMF face aux
risques élevés que représentent les plus pauvres, sont tentées de les abandonner au détriment
des plus nantis qui appartiennent aux classes moyennes et de s’éloigner ainsi de leur raison
d’être.

La question qui se pose est de savoir si le ciblage des plus pauvres marquerait un frein à
l’atteinte de bonnes performances financières ou si plutôt ces deux objectifs peuvent être
réalisés conjointement. La stratégie sur la conduite du mouvement microfinancier pour lutter
efficacement contre l’exclusion financière et la pauvreté met en opposition théoriciens et
acteurs de la microfinance (Denis Acclassato, 2010).

Cependant, la manière d'aider les pauvres à avoir accès aux services financiers oppose
l’approche des welfarists1 à celle des institutionnalistes. Bien qu’elles partagent l’objectif de
réduction de la pauvreté, ces deux approches placent la microfinance à la croisée des chemins
(Joseph Nzongang et al, 2012)4

3) Le microcrédit : risque de dérive à cause de surendettement


L'activité de microcrédit encourage les microprojets au niveau local. Mais au-delà du simple
aspect financier, les programmes de microcrédit ont aussi un impact sur le développement
local. Ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture, l'artisanat, le financement de
l'économie sociale et l'éducation. Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services
sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable.

4
Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :406

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Cependant, l’accès au crédit peut entraîner des effets négatifs ou ambigus : au-delà des
problèmes de surendettement, on observe l’exclusion de certains groupes du fait de
l’accaparement par des élites ou des leaders de groupes de crédit et de ce fait le renforcement
des inégalités entre certaines catégories sociales et entre territoires.

Des taux d’intérêt de l'usure :

Certains considèrent les banquiers du microcrédit comme de nouveaux usuriers qui exploitent
l'incapacité des plus pauvres à résister à la tentation de l'emprunt ; ils soulignent que les taux
d'intérêt, souvent présentés de manière obscure, restent très élevés par rapport à ce que paient
les plus riches. Ces critiques attribuent même au microcrédit les suicides de paysans
surendettés, soumis à une pression indue exercée par les agents de prêts. En effet, ceux-ci,
rémunérés en fonction du nombre de clients et de leur taux de remboursement, sont incités à
pousser à l'emprunt d'abord, et à forcer au remboursement par tous les moyens ensuite (Esther
Duflo 2010).

Au niveau des institutions de microfinance, l'image progressiste du microcrédit est utilisée


comme un label de confiance permettant de duper les créanciers comme les emprunteurs à
large échelle.

Au niveau d'un État, la pratique, par de grandes institutions de microfinance, de taux d'intérêt
élevés ne recherchant pas le développement économique mais le profit peut tirer la
concurrence vers des taux plus élevés, dans un cercle vicieux visant l'attraction des capitaux,
alors que la demande de microcrédits est élevée.

L'accumulation de crédits à la consommation :

Le recours répété au microcrédit utilisé comme crédit à la consommation par des ménages
non solvables favoriserait alors la formation de bulles similaires à celle ayant engendré une
crise de l'immobilier en 2006 aux États-Unis.

La pauvreté des pays confère un puissant pouvoir attractif aux crédits. L'argent est prêté
facilement pour être utilisé à la consommation. Le nombre d’emprunteurs parviennent à
développer une activité et rembourser leur dette reste faible (environ 22%). Les 78% restants
des clients accumulent les dettes. Pour rembourser, ils revendent leurs biens, leur terrain et
leurs bijoux. Certains iront jusqu'au suicide. Ce qui dénonce la facilité avec laquelle des

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sommes importantes sont mises dans la main de millions de personnes incapables de les
refuser. Les banques fermeraient les yeux en niant l'existence de l'abus de ces pratiques et de
leur usage détourné compte tenu de l'important marché que cela représente.

Difficulté de mesurer les effets du microcrédit :

La performance sociale des institutions de microfinance est vérifiée à travers l’évaluation


d’impact des microcrédits distribués par les associations de microcrédit.

L'évaluation de l'impact du microcrédit sur la pauvreté est le champ d'investigation le plus


large qui a attiré beaucoup de chercheurs et qui a fait couler beaucoup d'encre, et ce parce que
la principale mission accordée au microcrédit est la lutte contre la pauvreté.

Toutefois, les études et les publications ayant trait à ce sujet sont parcellaires et n'ont pas une
portée générale qui puisse démontrer l'impact du microcrédit sur la réduction de la pauvreté.

A cause de ces désavantages de la microfinance classique et de la crise financière, on assiste


ces dernières années au développement de la microfinance islamique. Cette dernière a connu
une réussite et continue à se développer grâce aux produits qui offres et qui sont conformes
aux principes de la loi islamique.5

La microfinance islamique a connu ces dernières années un développement considérable pour


deux raisons ; la première est la conséquence des dérives de la microfinance classique, et la
seconde résulte des principes et des produits qui offre la microfinance islamique qui sont
adaptés aux besoins de la population. C’est ce qu’on va voir dans la deuxième partie

5
Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :407-410

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II. Le développement de la microfinance islamique

La microfinance islamique est “confluence de deux industries en croissance rapide :


Microfinance et Finance Islamique” Cette dernière est la synthèse de deux industries en
croissance rapide : la MF et la FI.

Après avoir définir le concept de la microfinance conventionnelle dans la première partie,


alors cette partie s’intéressera plus profondément à traiter la microfinance islamique tout en se
basant sur ces principes, ces produits et même son Etat de lieux.

1) Définitions et principes de la microfinance islamique


a) Définition de la microfinance islamique :
 La microfinance islamique est un nouveau domaine au sein de la finance islamique, où les
banques islamiques fournissent une aide financière aux personnes exclues du système
bancaire. Cette perspective de la microfinance, s'inscrit complètement dans la morale de
l'économie islamique. Le concept de la microfinance islamique est de se conformer aux
principes de l'islam et d'être impliqués dans des projets halal (autorisé par la Sharia). Les
projets doivent être caritatifs ou contribuant au développement de l'économie d'un pays.
 La microfinance islamique est l’offre de services financiers islamiques à une clientèle
vulnérable qui n’as pas accès au système bancaire formel. Ces services financiers sont
souvent le microfinancement à travers les instruments de la finance islamique comme la
Murabaha, le Salam, l’Istisnaa, etc…, et peuvent couvrir d’autres services spécialisés
(microtakaful micro dépôts, micro-épargne, paiement mobiles…)

b)  Principes de la micro finance islamique :


 La finance islamique un système de financement fondé sur la charia. Ses principes sont assis
sur le principe général consistant à assurer le bien-être de la population en interdisant les
pratiques jugées injustes ou assimilées à de l’exploitation.
Sa caractéristique la plus connue est l’interdiction rigoureuse de verser ou de percevoir un
taux de rendement fixe, prédéterminé, sur les opérations financières.
Cette proscription de l’intérêt, reconnue par la majorité des intellectuels islamiques, dérive de
deux préceptes fondamentaux de la charia :

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L’argent n’a pas de valeur intrinsèque : l’argent ne peut ajouter de la valeur


que s’il est associé à d’autres ressources pour créer une activité productive. C’est
pourquoi il ne peut être acheté et vendu comme un produit, et que la valeur de
l’argent non adossé à des actifs ne peut pas augmenter avec le temps. Toutes les
opérations financières doivent être liées, directement ou indirectement, à une activité
économique réelle ; elles doivent être adossées à des actifs, et les investissements ne
peuvent porter que sur des actifs tangibles et durables.

Les bailleurs de fonds doivent partager les risques opérationnels : Les


bailleurs de fonds ne sont pas considérés comme des créanciers (auxquels un taux de
rendement prédéterminé est généralement garanti), mais comme des investisseurs (qui
partagent aussi bien les bénéfices que les risques associés à leur investissement). La
finance islamique va toutefois au-delà de l’interdiction de l’intérêt sur les opérations.
Ses autres principes fondamentaux sont les suivants :

Investissement : Les activités jugées incompatibles avec la charia, comme celles


associées à la consommation d’alcool ou de porc, et celles liées aux jeux de hasard et
à la fabrication d’armes de destruction massive, ne peuvent être financées. -Pas
d’exploitation contractuelle : Afin de protéger les deux parties, les contrats doivent
être conclus d’un commun accord et énoncer des conditions précises. Toutes les
parties concernées doivent en outre avoir une connaissance détaillée du produit ou du
service acheté6.

c) Composants de la micro finance islamique :


Elle se compose du microcrédit, microtakaful et micro financement participative :
Micro Takaful :
En 1985, le Grand Conseil des Oulémas a déclaré que l’assurance islamique était interdite et a
appelé tous les pays de confession musulmane à créer des coopératives mutuelles dans le
domaine de l’assurance et de la Réassurance.
Extrait de cette déclaration : « l’assurance commerciale est une forme de jeu, puisque l’assuré
paie une prime et ne reçoit aucune compensation ou en reçoit une qui excède largement ce

6
Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 5
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qu’il a payé » 

La branche la plus connue du contrat d’assurance selon la loi islamique est « le Takaful », qui
veut dire en arabe « se garantir l’un l’autre », sa philosophie est très proche de celle des
coopératives, mises à part les restrictions de la charia sur l’investissement c’est l’objectif du
système Takaful n’est pas le profit mais l’entraide.
A l’image de l’assurance traditionnelle, la conception et la commercialisation de produits de
micro-assurance obéit à certains principes, qui sont essentiels et s’ils sont appliqués
permettent d’atteindre les objectifs fixés, donc Il semble probable que la micro Takaful attire
de nouveaux clients de l'actuel franchises d'assurance classiques et représente un défi à
l’alternative de l’assurance traditionnelle. 

Le micro financement participatif / micro-épargne :


Le micro financement participatif est un mécanisme qui permet à plusieurs personnes de
participer au financement d'un même projet, il se distingue de la micro finance "classique" car
il donne la possibilité, à toute personne, de choisir la finalité de son épargne, il repose sur le
principe de partage de bénéfices et de pertes ainsi que sur une hypothèse de prise de risque
commerciale par le financier.
Les dépôts des clients sont à considérer comme des investissements dans une institution
financière. L’IMF va investir le dépôt en respectant les principes de l’Islam. Si le produit de
dépôt est sous forme d’un Mudarabha, les pertes et profits sont partagés par le client el
L’IMF. Les dépôts peuvent aussi être organisés sous la forme de Musharaka ou de Takaful.

Le micro crédit : 

C’est une alternative au crédit conventionnel basé sur le taux d’intérêt. Sont les crédits basés
sur le commerce ou sur le leasing qui permettent la propriété et/ou l’utilisation de biens et
actifs physiques utiles pour mener une activité productive en remettant le paiement à des
périodes futures. Par exemple : un micro-entrepreneur veut acheter un bien. Il approche une
IMF islamique qui va acheter ce bien à un prix P qui va être connu du client. L’IMF va
revendre le bien au client à un prix P+M où M représentera le profit de la transaction. Le
client va rembourser ce prix en une seule fois ou par tranches dans le futur.7

7
Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du Développement Durable »
Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 6-8
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2) Les modèles de la MFI : les produits


Les instruments de participation à revenu variable : Le partage des
pertes et des profits

-Musharaka : participation de l’IMFI comme associé, décrit la participation au capital d’une


entreprise ou le droit de propriété est proportionnel à la contribution de chaque partie. C’est
un partenariat avec partage des pertes et des profits avec le client. Ce type de financement
peut être utilisé pour les actifs ou le fonds de roulement.

- Moudaraba : participation de l’IMFI comme financier, est un instrument de financement dit


de fiducie2 où une partie tient le rôle de bailleur de fonds et l’autre apporte une expertise en
gestion dans l’exécution du projet. L’institution de la microfinance finance la totalité du projet
comme "partenaire financier silencieux » (IssamZlzein ELMAHI, 2008). La moudaraba peut
être utilisée dans le commerce, de telle sorte que le capital est d’abord lieu est transformé en
marchandises qui sont ensuite revendues (DHAFER SAIDANE, 2011).

Les instruments de financement

- Financement avec bénéfice : La Murabaha : qualifiée de financement avec bénéfice, est le


contrat conforme à la sharia le plus couramment utilisé pour financer des biens constituant le
fonds de roulement. Lorsque le client demande un produit spécifique, l’institution de la
microfinance l’acquiert directement sur le marché et le lui revend avec un coût majoré établi
d’un commun accord avec négociation (moussawama) (DHAFER SAIDANE, 2011).

- Financement gracieux : Qard al Hassan : est un prêt de bienveillance sans intérêts utilisé
pour combler les déficits de financement à court terme généralement adossé à une garantie, il
est conçu pour les gens dans le besoin et qui sert à faire face à des circonstances particulières
(décès, mariage, éducation de l’enfant, études, …) (DHAFER SAIDANE, 2011). Le montant
du principal du prêt est remboursé par l’emprunteur sans intérêt, marge ou participation à
l’activité économique à financer. Qard al Hassan est le seul type de prêt qui existe dans la
finance islamique.

- Financement avant livraison ou production (Salam et Istisnaa) :

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 Salam est une avance de paiement contre une livraison future. Elle est souvent
utilisée dans le contexte agricole, permettant aux agriculteurs de financer leur
production en échange d'une prestation future des cultures. Pour que l'opération soit
respectueuse de la sharia, la quantité, la qualité des biens futurs et la date de livraison
effective doivent être explicitement stipulés. Le contrat Salam est comparable à un
contrat à terme dans lequel la livraison est différée alors que le paiement est au
comptant. En microfinance islamique, Salam permet aux petits agriculteurs par
exemple de financer leur production agricole avec la certitude d’être vendue à la
cueillette.
 Istisnaa est un contrat de commande d’une fabrication. Il met en liaison un vendeur
(entrepreneur-fabricant) et un acheteur (investisseur) pour la réalisation d’un bien
moyennant une rémunération payable d’avance. Le vendeur peut soit fabriquer les
produits lui-même, soit l’acheter auprès d’un tiers. Le client final peut payer le prix
de vente soit en une seule fois à la signature du contrat, soit ultérieurement à d’autres
stades du procédé de fabrication. En microfinance islamique, l’Istisnaa peut
encourager les très petites entreprises à produire en étant sure que leur production soit
vendue.

- Financement par crédit-bail (Ijara) : est un contrat de micro-leasing par lequel l’IMFI
acquiert un bien nécessaire à la réalisation d’un projet et le loue à un client pour un montant et
une échéance déterminée (DHAFER SAIDANE, 2011). Les risques restent au sein de l’IMFI,
tous les dommages causés par voie non volontaire ou force majeure du client sont pris en
charge par l’IMFI, pour éviter que le leasing ne puisse être considéré comme une vente
camouflée avec intérêt. Les modalités du contrat sont déterminées à l’avance pour éviter toute
spéculation. En microfinance, l’Ijara peut aider les très petites entreprises et les particuliers à
produire de la valeur ajoutée en utilisant du matériel loué que les clients bénéficiaires ne
peuvent pas acquérir par insuffisance de trésorerie.

- Financement par mutualisation (Takaful) : Le Takaful est une assurance mutuelle.


Chaque personne participe à un fond qui est utilisé pour aider le groupe en cas de besoin, par
exemple, décès, pertes agricoles, accidents etc. Les primes payées sont réinvesties pour éviter
le mécanisme d’intérêts.

Les produits d'épargne islamique


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Ce sont des dépôts investis conformément aux principes islamiques. Un produit d'épargne
classique est une forme de Mudarabha, dans laquelle les épargnants " investissent " leurs
dépôts dans les activités d'une institution financière. Les bénéfices (ou pertes) sont partagés en
vertu d'un accord préalable.8

3) Etat Des Lieux De La Microfinance Islamique

Dans les pays musulmans l'offre de produits de la microfinance islamique est encore très
faible par rapport à celle proposée par le secteur de la microfinance classique, la microfinance
islamique ne représente encore qu’une petite partie de l’ensemble du secteur de la
microfinance.

Selon les résultats de l'enquête conduite par le CGAP, on compte environ 255 fournisseurs de
services financiers qui proposent des produits de microfinance conformes à la charia dans le
monde. Environ 92% de ces fournisseurs sont concentrés dans deux régions : Asie de l'Est et
du Pacifique et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, représentant respectivement 64% et
28% de tous les fournisseurs.

On estime qu’environ 1,28 million de clients situés dans 19 pays utilisent les services de
microfinance conformes à la charia. Une majorité de ces clients, soit 82% appartiennent à
trois pays : le Bangladesh avec 445.000 clients, le Soudan avec 426.000 clients et l'Indonésie
avec 181.000 clients.

Toutefois, si on s’attache au portefeuille total de crédits en cours, le classement des pays


diffère : l’Indonésie est première (347 millions de dollars US), suivie par le Liban (132
millions de dollars US) et le Bangladesh (92 millions de dollars US).

Tout comme pour la microfinance conventionnelle, la microfinance islamique concerne


principalement les femmes. Dans l’ensemble, le pourcentage de femmes qui recourent à des
produits de la microfinance islamique (59%) est comparable au pourcentage des femmes qui
recourent à des produits de la microfinance conventionnelle (65,7% à l’échelle mondiale et
65,4% dans le monde arabe). Quant aux produits de la microfinance islamique proposés aux
pauvres, ils se limitent pour essentiellement à la Murabaha et aux prêts Qard-Hassan.

8
Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :410-412
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 La Murabaha est le produit de microfinance islamique le plus répandu (672 000


clients, et un portefeuille d’actifs totalisant quelque 413 millions de dollars).
 Les prêts Qard-Hassan s’inscrivent en deuxième place, après la Murabaha, pour le
nombre de clients qui estimé à 191.000 pour un portefeuille de prêts totalisant 156
millions de dollars.
 Le Salam occupe une troisième place, en nombre de clients (moins de 25.000 clients),
parmi les produits les plus courants de la microfinance islamique, mais se situe à un
niveau très faible en termes de portefeuille d’encours.
 Les mécanismes de partage de pertes et de bénéfices que sont la Musharaka et la
moudaraba ne sont guère proposés par les prestataires de services de microfinance
islamique (moins de 9.500 clients) bien qu’ils soient les plus recommandés par les
spécialistes du droit islamique, qui y voient les contrats financiers les plus
respectueux.

De ce qui précède, il est à noter que les prestataires de la microfinance islamique trouvent des
difficultés à développer une gamme plus large de produits islamique, ce qui témoigne du
recours massif à deux produits de microfinance islamique qui sont la Murabaha et les prêts
Qard-Hassan qui présentent chacun leurs limitations.

Ceci montre que les institutions de la microfinance islamique ont la difficulté d’établir des
modèles économiques viables, surtout pour les produits assortis de coûts d’exploitation élevés
comme les produits de partage des pertes et profits.

A noter aussi que les pauvres ont des besoins financiers très divers et surtout l’accès au
logement. De ce fait, il est plus urgent d’offrir une palette de produits et services innovants et
compatibles avec la charia permettrait à un segment beaucoup plus large de clients de la
microfinance islamique d’accéder à des sources de financement pour le bienêtre social.9

9
Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière » Journal
électronique de recherche juridique, 2019, p :412-414
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Conclusion

La microfinance est considérée comme une bouffée d’oxygène pour les pauvres
entrepreneurs qui ont pu grâce au microcrédit augmenter leurs revenus. A travers les
différentes IMF nous pouvons souvent constater que plusieurs personnes ont pu réussir
grâce au microcrédit. Ceci est encourageant certes, mais ce n’est pas le cas de tous les
clients puisque l’octroi de prêts attire aussi des « opportunistes » qui ne sont pas très
investis dans leur activité. C’est entre autres pour cela qu’on assiste de plus en plus à une
baisse des taux de remboursements.

Donc pour conclure, les fondements de la finance islamique ont clairement ajouté au
concept de la microfinance beaucoup de nouveaux produits qui renforce le concept de
l’entreprenariat. Ce dernier est devenu sur plusieurs aspect la stratégie initiale pour la
lutte contre la pauvreté dans notre monde.

La microfinance islamique monte incontestablement en puissance. Néanmoins, malgré le


doublement du nombre de prestataires de services de microfinance conformes à la charia
et l’expansion rapide de la clientèle.

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Bibliographie

 Hanane Baousous, Taqy-Eddine Remli « La Microfinance Islamique : Un Levier du


Développement Durable » Rapport de PFE, ENCG Agadir, 2017-2018 p : 4

 Laila Bennis, « la microfinance islamique : un modèle prometteur de l’inclusion financière


» Journal électronique de recherche juridique, 2019, p : 406

 Muhammad Yunus, «Vers un monde sans pauvreté», (trad. Olivier Ragasol Barbey et
Ruth Alimi), éd. Jean Claude Lattès, 1997p. 39

 Omar El Hyanni, Clara Atallah « Microfinance : quelles perspectives de développement


pour les IMF » Mémoire de recherche – cycle grande école (ESCP Europe), Mai 2009, p :
11

Webographie

 https://www.microworld.org/fr/news-from-the-field/article/qu-ce-que-microfinance-
islamique#:~:text=La%20microfinance%20islamique%20est%20un%20nouveau%20domaine
%20au%20sein%20de,morale%20de%20l'%C3%A9conomie%20islamique.
 http://zitounatamkeen.com/Fr/faq_38_9

17
Université Ibn Tofail
Ecole National de Commerce et Gestion
Kenitra

Sommaire

Plan...........................................................................................................................................2

Introduction générale.........................................................................................................3

I. Les dérives de la microfinance conventionnelle …………………......................………4


1) La Microfinance : Origines et définitions de bases..........................................................4
A. Les origines de micro-finance ..........................................................................…......4
B. Définition de la micro-finance ......................................................................…..........5
C. Qu’est-ce qu’une IMF ?...............................................................................................5
2) La recherche de la rentabilité financière au détriment de la responsabilité
sociale.......................................................................................................................…........6
3) Le microcrédit : risque de dérive à cause de surendettement........................................6
II. Le développement de la microfinance islamique ............................................................9
1) Définitions et principes de la microfinance islamique.....................................................9
A. Définition de la microfinance islamique……………………………....................…9
B.  Principes de la microfinance islamique ..……………………………….................9
C. Composants de la microfinance islamique…….………………………….............10
2) Les produits de la microfinance islamique …………………………………….….......12
3) Etat des lieux de la microfinance islamique …………………………………..............14

Conclusion générale ……………………………………………………………...................16

Bibliographie……………………………………………………...........................................17

Webographie.................................................................................…......................................17

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