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Fiche Plastique Fin
Fiche Plastique Fin
Fiche Plastique Fin
Ces fiches ont été réalisées dans le cadre d’un stage au sein du Centre de ressources Génie écologique de
l’Office français de la biodiversité (OFB) intitulé « ÉCOCONCEPTION DES SOLUTIONS UTILISÉES DANS
LE CADRE DU GÉNIE ÉCOLOGIQUE » (Camille Kuntz, 2019)
Elles s’adressent à l’ensemble des acteurs impliqué dans la conception, le pilotage, le financement, la mise
en œuvre et la réalisation de projets de génie écologique. Ce premier travail a vocation à être enrichi et
alimenté.
I. Enjeux
Les matières plastiques couvrent une gamme très étendue de matériaux polymères
synthétiques ou artificiels. Ces matériaux sont régulièrement employés dans les
opérations de génie écologique, notamment de génie végétal pour le paillage et la
protection des plants.
© Chemdraw
thermodurcissable : une résine époxyde réagit avec un durcisseur
sous l’effet de la chaleur pour former un polyépoxyde. Les deux
réactifs de départs sont toxiques. En effet, dans plus de 75% des
cas, on fait réagir de l’épichlorhydrine (cancérigène possible)5 avec
du bisphénol A (perturbateur endocrinien)4 pour former la résine
époxyde. Elle réagit ensuite avec des diamines comme Figure 1 - Molécule
l’éthylènediamine (Nocif pour les organismes aquatiques, entraine d'épochlorhydrine pouvant
des effets néfastes à long terme)6, pouvant aussi être toxiques. On provoquer le cancer
peut y ajouter comme dans un plastique classique des plastifiants,
des charges et autres additifs.
OBSTRUCTION,
EXPOSITION À
DES
NANO- CONTAMINANT
PIÈCES MICRO-
PLASTIQUES S,
PLASTIQUES PLASTIQUES TRANSPORTS
DE
PATHOGÈNES…
RELARGAGE DE
PLASTIFIANTS ET
AUTRES ADDITIFS
Schéma 2 - Dégradation du plastique et quelques conséquences
Les effets de l’exposition aux micro-plastiques dépendent de l’accumulation et de
la translocation dans les tissus, de l’habilité des organismes à évacuer ces particules et
du potentiel transfert dans la chaîne alimentaire.14
Les micro-plastiques peuvent réduire la photosynthèse de certaines algues ce qui
peut avoir des impacts négatifs sur la chaîne alimentaire.15 L’exposition chronique peut
entraîner des effets sur la reproduction et le développement chez les crustacés.16
Certains poissons prennent ces particules pour de la nourriture ce qui induit en plus de
l’ingestion de micro-plastiques une réduction de la performance prédatrice. En plus des
effets directs, les prédateurs avec un niveau trophique supérieur consomment des proies
contaminées. On peut alors observer des changements de comportements, des
métabolites dans le foie et les muscles et de l’histologie (anatomie des tissus
biologiques) du cerveau.17
Les micro-plastiques sont hydrophobes et ont de grandes surfaces relatives
d’absorption ce qui permet l’accumulation des polluants organiques à leur surface. Les
polluants ont aussi plus tendance à s’adsorber sur des micro-plastiques que sur des plus
larges fragments du fait du ratio entre le volume et la surface d’absorption. De même, les
plastiques peuvent se lier avec des métaux qui sont accumulés en plus grandes
concentrations qu’avec les sédiments naturels.18 La possibilité pour ces polluants de
contaminer la chaîne alimentaire à travers l’ingestion des micro-plastiques est une vraie
préoccupation. Certains additifs aux plastiques peuvent perturber le système endocrinien,
comme le Bisphénol A pour les crustacés, les poissons et les invertébrés. 4
Les micro-plastiques peuvent aussi être des vecteurs pour les agents pathogènes
et/ou pour les espèces exotiques envahissantes.19
A RETENIR :
On retrouve du plastique dans les sédiments, dans la colonne d’eau, dans les
tissus, le système digestif et le système respiratoire des organismes vivants.
Les conséquences possibles de la présence de micro-plastiques dans le milieu
sont l’obstruction de systèmes digestifs, des perturbations endocriniennes, la
contamination de la chaîne alimentaire, la pénétration dans les organismes
vivants de polluants toxiques et le transport d’agents pathogènes.
V. Fin de vie
Le plastique est généralement considéré comme très stable et non-biodégradable.
Seulement 9 % du plastique est recyclé dans le monde et 30% en Europe. Il existe deux
autres façons de le traiter : l’incinération ou l’enfouissement. Ces deux techniques sont
beaucoup moins chères que le recyclage et sont donc plus utilisées pour gérer le
plastique. Cependant, l’incinération émet des gaz toxiques dans l’atmosphère et
l’enfouissement est responsable de pollution de l’eau, de l’air et des émissions de gaz à
effet de serre. De plus, certains centres d’incinération ne récupèrent pas la chaleur comme
source d’énergie. En fonction des différentes méthodes de gestion des pays, une partie
des déchets plastiques se retrouve sur le marché international : la Chine recevait jusqu’à
récemment la moitié des déchets plastiques présents sur le marché.
Sans gestion efficace, le plastique peut finir dans les milieux marins et causer de
graves dommages à la faune et à la flore aquatique. On estime que 300 millions de
tonnes de plastique sont déjà dans les océans.8 La dégradation du plastique a des effets
négatifs sur les espèces comme vu dans le paragraphe précédent.
© EUROSTAT
Figure 3 - Evolution du taux de recyclage des déchets d'emballages plastiques en France et en
moyenne dans l'Union européenne entre 2005 et 2015.
VI. Perspectives
BIOPLASTIQUES
OU
BIODEGRADABL BIOSOURCES
ES
OU
RECOMMANDATION :
Préférez des matériaux issus de ressources renouvelables qui auront moins d’impacts sur
l’environnement
Relue et corrigée par Pierre-François Staub, chargé de mission Pollution des écosystèmes
et Métrologie au sein de la direction de la recherche, de l’expertise et des données à
l’Agence française pour la biodiversité.