02 X AC Polymers Biosoucés
02 X AC Polymers Biosoucés
02 X AC Polymers Biosoucés
Polymères biosourcés
Principaux enjeux et perspectives
Luc Avérous, Sylvain Caillol et Henri Cramail
Résumé Les polymères biosourcés sont des polymères synthétiques partiellement ou totalement obtenus à partir de
dérivés issus de la biomasse. Bien que ne représentant qu’environ 1 % de la production totale des matériaux
polymères, ils connaissent aujourd’hui un essor indéniable et sont sources d’innovation. Sur le plan
industriel, deux grands types de ressources sont à l’origine des polymères biosourcés : les oléagineux et les
polysaccharides, en lien avec les productions agricoles correspondantes. Dans une démarche globale qui
doit tenir compte du prix de ces nouvelles ressources renouvelables, le caractère biosourcé, certes essentiel,
ne suffit pas au développement industriel de ces polymères ; la recherche de performances et de nouvelles
fonctionnalités reste un enjeu majeur pour cette classe de polymères. De même, les contraintes législatives
seront probablement un des principaux moteurs du développement de ces matériaux d’avenir.
Mots-clés Lignocellulose, huiles végétales, bioraffineries, biopolymères, polymères biosourcés.
Figure 2 - Les douze « building blocks » stratégiques ciblés par le Département américain de l’Énergie (DoE).
Figure 3 - (A) Structure générale des triglycérides et proportion des différents acides gras par triglycéride. (B) Principaux acides gras
rencontrés dans les huiles végétales (Cx:y, avec x le nombre de carbones et y le nombre de doubles liaisons).
La seconde voie part des acides gras ou des esters méthy- et naturellement hydroxylé. Ces caractéristiques, en plus
liques d’acides gras et permet de synthétiser des polymères d’une culture peu énergivore en engrais, pesticides et eau,
linéaires thermoplastiques ; elle autorise généralement un font de cette huile une ressource particulièrement intéres-
meilleur contrôle des relations structure/propriétés des sante pour la synthèse d’intermédiaires chimiques et de poly-
matériaux polymères ainsi formés. mères. Plusieurs molécules plateformes largement utilisées
Parmi les huiles végétales, l’huile de ricin (aussi appelée dans l’industrie chimique et donnant notamment accès au
« castor oil ») est assez unique, car d’une part elle n’est pas polyamide-11 (PA-11) et au PA-6,10 sont obtenues à partir
comestible en raison de la présence de ricine qui est une de l’acide ricinoléique comme illustré dans la figure 4.
protéine toxique, et d’autre part elle contient environ 90 % Une autre voie importante de valorisation des acides gras
d’acide ricinoléique, acide gras mono-insaturé en C18 (et également des triglycérides) consiste à les transformer en
Figure 6 - Principales stratégies pour introduire des fonctions hydroxyle sur les triglycérides (synthèse de polyols).
et biochimie. C’est cette complémentarité qui doit se déve- au même titre que d’autres polyols comme le glycérol (voir
lopper dans l’avenir pour proposer des procédés synergiques chapitre précédent).
de moindre impact environnemental et déplacer des compro- Il existe actuellement une forte attente et une forte
mis structures/propriétés. Le PLA est le principal polyester demande dans le domaine des synthons aromatiques bio-
biodégradable biosourcé produit actuellement (280 kt/an) par sourcés, non seulement en raison de leurs propriétés mais
différents acteurs mondiaux – le principal étant NatureWorks également parce que les fractions aromatiques issues du
(États-Unis) –, pour des applications dans les secteurs très pétrole du type benzène/toluène/xylène (BTX) pourraient pré-
différents de l’emballage, l’électronique, l’automobile, le bâti- senter des problèmes de disponibilité, en particulier avec le
ment jusqu’au biomédical, et de plus en plus pour des appli- développement du gaz de schiste qui produit à bas coût de
cations à long terme où la biodégradabilité n’est pas nombreuses molécules légères, principalement à base de
souhaitée (automobile, bâtiment). Pour autant, son dévelop- un à trois atomes de carbone. Ceci entraine la nécessité de
pement ne connait pas l’essor que l’on pouvait imaginer il y développer des polyols aromatiques biosourcés, notamment
a quelques années car le PLA souffre de propriétés méca- obtenus à partir de ressources forestières ou de plantes
niques limitées, notamment au choc à température ambiante, annuelles. C’est le cas de la valorisation directe de polyphé-
et d’une perte importante de ses propriétés mécaniques au nols dérivés de lignine ou tanin (voir figure 10). Au-delà de
voisinage de sa température de transition vitreuse (~ 60 °C). la variabilité de ces ressources botaniques qui peut poser pro-
L’acide succinique (voir figure 2) est un synthon diacide blème, ces polyols portent des fonctions hydroxyle encom-
majeur obtenu par bioconversion de la biomasse. Produit brées et assez peu réactives. Aussi, il est souvent nécessaire
industriellement (Roquette-DSM, BioAmber…) selon un pro- de modifier ces dernières pour les rendre plus réactives, par
cédé plus économiquement efficient que celui issu de la exemple par oxy-alkylation qui a aussi pour effet d’abaisser
pétrochimie, il est aussi une molécule plateforme pour la syn- la contrainte liée à la variabilité de la ressource par effet de
thèse d’autres molécules essentielles telles que l’acide fuma- dilution. Ces composés peuvent rentrer dans des structures
rique ou maléique, le tétrahydrofurane (THF) et le butane-1,4 macromoléculaires de types polyesters aromatiques, polya-
diol [6]. À partir d’acide succinique, on peut obtenir différents mides, PU ou polyisocyanurates. Cependant, jusqu’à main-
polyesters produits industriellement tels que le poly(succinate tenant et contrairement à de nombreuses idées reçues, les
de butylène) (PBS) ou le poly(succinate-co-adipate de buty- ressources aromatiques du type lignine ou tanin présentent
lène) (PBSA) qui trouvent de multiples applications dans les des problèmes d’approvisionnement pour accompagner un
secteurs de l’automobile ou de l’emballage. développement industriel pérenne et majeur dans le secteur
De très nombreux diols (et polyols) sont depuis toujours des polymères (semi)aromatiques.
utilisés dans l’industrie des polymères, notamment comme La lignine (figure 10), extraite par exemple en grande
précurseurs de polyesters et de polyuréthanes. Citons le quantité dans le procédé papetier, est aujourd’hui brûlée afin
cas de diols courts du type propylène-diol (1,3-PDO) ou d’abaisser la lourde facture énergétique de ces unités de bio-
butane-diol (BDO) avec le 1,4-BDO et le 2,3-BDO (figure 9), raffinerie. Les lignines plus techniques non soufrées et de
lesquels portent respectivement des fonctions hydroxyle pri- structures plus ou moins contrôlées, obtenues par des pro-
maires ou secondaires de réactivités très différentes [8]. cédés basiques ou « organosolv » (par exemple à partir de
Même si Genomatica (États-Unis) a modifié génétiquement paille) présentent des coûts très élevés qui rendent leur valo-
E. coli pour que cette souche métabolise des sucres en 1,4- risation difficile pour le moment [10-12]. Cependant, et
BDO, ce dernier n’est pas encore produit massivement par concernant la lignine principalement, les investissements
biotechnologie directe mais il est principalement obtenu par R & D au niveau mondial sont colossaux (estimation globale :
hydrogénation de l’acide succinique. Ainsi, le 1,4-BDO est un milliard d’euros), tant sur le fractionnement contrôlé que
une molécule stratégique produite par différentes sociétés
(Novamont, BioAmber, Genomatica-BASF…). Quant au 1,3-
PDO, il est produit à une échelle pilote par Metabolix-Explo-
rer (France). Ces diols courts rentrent dans la synthèse de
différents polyesters tels les PBS, PBSA, ou encore le
poly(adipate-co-téréphtalate de butylène) (PBAT). Le 1,4-
BDO est notamment utilisé comme diol court dans la syn-
thèse de polyuréthanes thermoplastiques (TPU).
Récemment, le marché a vu l’émergence de diols courts
et très rigides issus de la famille des hexides, le plus connu
étant l’isosorbide (figure 9). Ce dernier est un dianhydro-
hexitol chiral énantiomériquement pur, obtenu par double
déshydratation du sorbitol, lequel est un produit de l’hydro-
génation du glucose, lui-même issu de l’amidon. L’intérêt
croissant pour l’isosorbide s’explique notamment par sa
production industrielle récente (e.g. Roquette-France avec
20 000 t/an) ; cette disponibilité a permis sa valorisation
dans divers domaines tels que celui de l’élaboration de
nouvelles structures polymères du type poly(téréphtalate
d’éthylène et d’isosorbide) (PEIT), de polyuréthanes (PU),
ou encore comme plastifiant biosourcé du PVC [9].
Il est à noter que différents polyols aliphatiques tel le sor-
bitol lui-même (producteurs : Cargill (États-Unis), Roquette,
Téréos (France)) peuvent aussi être valorisés dans des appli- Figure 10 - Exemples de synthons aromatiques présentant un fort potentiel
cations polymères, par exemple pour la synthèse de PU, pour l’élaboration de polymères biosourcés (semi)aromatiques.
sur la valorisation de ces fractions qui présente un enjeu capi- en particulier au regard de l’empreinte « eau » nouvellement
tal. Aussi, quelques voies pérennes pourraient s’ouvrir dans intégrée (ISO 14046). L’ACV permet d’intégrer, très en amont,
un avenir à moyen terme afin de faire de la lignine (ou de ses les impacts liés à la production et à la collecte des ressources
fractions) un synthon aromatique performant. renouvelables (intrants, transferts aux champs, etc.). Il ressort
Actuellement, le seul composé industriellement produit de ces ACV que l’utilisation de ressources renouvelables n’est
à partir de lignine est la vanilline (par la société norvégienne pas systématiquement synonyme de réduction d’impact. En
Borregaard), utilisée uniquement jusqu’à présent pour des effet, les polymères fossiles bénéficient de procédés de poly-
applications d’arômes alimentaires. Le syringaldéhyde, mérisation optimisés depuis plus de soixante ans et présen-
dérivé de la vanilline, est un synthon très intéressant en tent les impacts les plus réduits possible. De fait, la synthèse
chimie des polymères biosourcés car il est aromatique, non d’un kilogramme de polypropylène présente actuellement
toxique et difonctionnel, ce qui peut le destiner à de nom- moins d’impact que celle d’un kilogramme de PLA [15]. Il
breuses synthèses de polymères aromatiques biosourcés existe donc de très larges marges d’évolution pour l’amélio-
pour des applications variées. Ainsi, plusieurs équipes aca- ration des procédés de production des polymères biosour-
démiques mais aussi des industriels de la chimie (Solvay) cés. C’est pourquoi l’utilisation de ressources renouvelables
étudient des voies de valorisation de la vanilline [13]. doit notamment procéder de choix attentifs concernant le
Enfin, parmi les synthons aromatiques biosourcés qui niveau d’intensivité des cultures, le choix et les volumes de
font l’objet de développements importants ces dernières biomasse qui peuvent engendrer des différences d’impacts
années, on trouve plus particulièrement l’acide 2-5 furane environnementaux importantes.
dicarboxylique (FDCA) (voir figure 2) produit à partir de dif- Ainsi, l’intérêt des bioraffineries prend dès lors tout son
férentes biomasses en combinant chimie et biotechnologie. sens pour valoriser au maximum une ressource donnée en
Le FDCA permet notamment d’élaborer un substitut du PET intégrant notamment la notion de valorisation des coproduits,
totalement biosourcé : le PEF. Ce dernier est obtenu à partir et ainsi réduire les impacts et les coûts. Certaines entreprises
d’un diol biosourcé et du FDCA (en remplacement de l’acide initialement créées au cœur de filières agroalimentaires,
téréphtalique). Le PEF présente notamment des propriétés comme les amidonniers, certaines papeteries ou des distille-
barrière améliorées par rapport au PET, ce qui assurerait ries, sont déjà organisées en bioraffineries et valorisent au
une plus longue conservation des produits et permettrait maximum leurs matières premières et les coproduits créés.
de réduire l’épaisseur des emballages. À noter que l’acide Le déploiement de bioraffineries intégrées sur le territoire,
téréphtalique peut être aussi produit à partir de biomasse le choix judicieux de leurs emplacements dans des bassins
par biotechnologie. agricoles et l’optimisation de leurs procédés – en suivant le
modèle des raffineries – sera le gage de la réussite du déploie-
Conclusion et perspectives ment de la valorisation des ressources renouvelables. Cette
organisation permettra de mutualiser les coûts, de rendre
Actuellement, le développement de synthons (« building compétitifs les intermédiaires proposés et de se positionner
blocks ») issus de la biomasse est en plein essor, tant dans au regard d’hypothétiques conflits d’utilisation avec l’usage
la communauté académique qu’industrielle. La production de alimentaire.
polymères biosourcés est un réel enjeu pour les années à De même, le développement de la valorisation des res-
venir afin de répondre au contexte de réduction des impacts sources renouvelables – riches en atomes d’oxygène au
environnementaux. Si de nombreuses voies sont à l’étude, regard des ressources fossiles – engendre un changement de
certains produits sont déjà commercialisés : à partir d’huiles paradigme en positionnant les procédés de réduction au
végétales, comme le PA-11 produit par Arkema ou des inter- cœur du dispositif de traitement, qui repose essentiellement
médiaires fonctionnels chez Elevance, et à partir de dérivés sur l’oxydation catalytique dans le cas des ressources
de sucres, comme l’isosorbide produit par Roquette. fossiles.
Cependant, au-delà des questions scientifiques liées au Enfin, le choix des ressources et des polymères biosour-
traitement de la biomasse, quelques enjeux demeurent cés doit être également dicté par les variations d’accès aux
s’agissant du développement des ressources renouvelables ressources pétrolières. Actuellement, l’essor du gaz de
pour une chimie durable [14]. schiste aux États-Unis réduit l’intérêt de l’éthylène biosourcé,
Tout d’abord, il devient désormais évident que la voie mais renforce les besoins de nouvelles bioressources qui
mimétique (molécules équivalentes à celles issues de la peuvent apporter des intermédiaires avec plus de quatre
pétrochimie) n’est pas obligatoirement la plus intéressante. atomes de carbone, des molécules aromatiques, voire des
En effet, la plupart des industriels font le choix de polymères dérivés possédant de longues chaines grasses. De plus, l’uti-
biosourcés originaux avec pour cible de nouvelles propriétés lisation de ressources renouvelables – globalement assez
ou fonctionnalités. L’unique présence de carbone renouve- disponibles – permet de s’affranchir du commerce avec des
lable n’est valorisable que pour des applications très spéci- pays producteurs de pétrole qui exercent une cartellisation de
fiques et ne justifie pas systématiquement le passage au leur production, et dès lors de stabiliser des approvisionne-
biosourcé. D’autant que la voie mimétique conduit à des inter- ments stratégiques tout en favorisant une agriculture pérenne
médiaires qui possèdent exactement les mêmes probléma- et durable, en limitant aussi l’exode rural et en se réappro-
tiques que leurs homologues fossiles, sans résoudre les priant les sols.
questions de réduction des niveaux d’exposition aux compo- Ainsi, le développement des polymères à partir de res-
sés dangereux par exemple. Par contre, la richesse des struc- sources renouvelables est inéluctable et augure un potentiel
tures et des fonctions issues de ressources renouvelables colossal tant pour la recherche académique que pour l’indus-
permet de dépasser certains compromis de propriétés, ce trie chimique dans les années à venir. D’ailleurs, tous les
qui est très recherché par une industrie innovante. grands groupes mondiaux se sont déjà lancés dans cette
Un autre enjeu majeur consiste à justifier la réduction compétition en intégrant chimie et biotechnologies. Cette
d’impact réalisée par l’utilisation de ressources renouve- nouvelle thématique est présente désormais dans la plupart
lables. L’analyse de cycle de vie (ACV) prend ici tout son sens, des laboratoires et conférences, justifiée par la chimie verte
Note et références
(1) Dans le cadre du règlement REACH, les entreprises doivent recueillir des
informations sur les propriétés et les utilisations des substances qu’elles
fabriquent ou importent dans des quantités supérieures à une tonne par an sur
le sol européen. Elles doivent également évaluer les dangers et les risques
potentiels liés à la substance. Ces informations sont communiquées au moyen
d’un dossier d’enregistrement contenant les informations en matière de danger
et, s’il y a lieu, une évaluation des risques que l’utilisation de la substance peut
présenter ainsi que la façon de les maitriser. L’enregistrement concerne les
substances telles quelles, celles contenues dans des mélanges et certains
cas de substances incorporées dans des articles.
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Polymers from renewable 1,4:3,6-dianhydrohexitols (isosorbide, isomannide est professeur à l’École européenne de Chimie, Polymères et Matériaux
and isoidide): a review, Prog. Polym. Sci., 2010, 35, p. 578. de Strasbourg (ECPM), Université de Strasbourg1.
[10] Laurichesse S., Avérous L., Chemical modification of lignins: towards biobased
Sylvain Caillol
polymers, Prog. Polym. Sci., 2014, 39, p. 1266.
est chargé de recherche au CNRS, Institut Charles Gerhardt, ENSCM2.
[11] Llevot A., Grau E., Carlotti S., Grelier S., Cramail H., From lignin-derived
Henri Cramail
aromatic compounds to novel biobased polymers, Macromol. Rapid Commun.,
2016, 37, p. 9.
est professeur à l’Université de Bordeaux, responsable de l’équipe
[12] Arbenz A., Avérous L., Chemical modification of tannins to elaborate « Biopolymères et Polymères biosourcés » au Laboratoire de Chimie
aromatic bio-based macromolecular architectures, Green Chem., 2015, 67, des Polymères Organiques (LCPO), ENSCBP3.
p. 2626. 1
[13] Fache M., Boutevin B., Caillol S., Vanillin production from lignin and its use as
BioTeam/ICPEES-ECPM, UMR CNRS 7515, Université de Strasbourg,
25 rue Becquerel, F-67087 Strasbourg Cedex 2.
a renewable chemical (perspective), ACS Sustain. Chem. Eng., 2016, 4, p. 35.
Courriel : luc.averous@unistra.fr
[14] Caillol S., L’écoconception : un outil d’innovation pour une chimie durable, 2 Institut Charles Gerhardt, UMR 5253, ENSCM, 240 avenue du Pr Émile
Techniques de l’Ingénieur, 2011, TI J4920. Jeanbrau, F-34296 Montpellier Cedex 5.
[15] Tabone M.D., Cregg J.J., Eric J., Beckman E.J., Landis A.E., Sustainability Courriel : sylvain.caillol@enscm.fr
3
metrics: life cycle assessment and green design in polymers, Environ. Sci. LCPO, ENSCBP, Bât. A, 16 avenue Pey-Berland, F-33607 Pessac Cedex.
Technol., 2010, 44, p. 8264. Courriel : cramail@enscbp.fr