Dentaire Seban Allan DUMAS
Dentaire Seban Allan DUMAS
Dentaire Seban Allan DUMAS
l’odontologie
Allan Seban
Cette thèse d’exercice est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance
et réalisé dans le but d’obtenir le diplôme d’État de docteur en chirurgie
dentaire. Ce document est mis à disposition de l’ensemble de la communauté
universitaire élargie.
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
Présentée et soutenue publiquement le : 25 février 2020
Par
Allan SEBAN
JURY
PROFESSEURS MAÎTRES DE
DÉPARTEMENTS DISCIPLINES
DES UNIVERSITÉS CONFÉRENCES
M. COURSON
Mme DAVIT-BÉAL
Mme JEGAT
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE Mme DURSUN
Mme SMAIL-FAUGERON
Mme VITAL
Mme VANDERZWALM
PRÉVENTION, ÉPIDEMIOLOGIE,
Mme FOLLIGUET Mme GERMA
ÉCONOMIE DE LA SANTÉ ET
M. PIRNAY M. TAVERNIER
ODONTOLOGIE LÉGALE
Mme EJEIL
M. GAULTIER
M. MAMAN M. HADIDA
CHIRURGIE ORALE
2. CHIRURGIE ORALE, Mme RADOI M. MOREAU
PARODONTOLOGIE, M. NGUYEN
BIOLOGIE ORALE Mme TAÏHI
M. ARRETO
Mme CHAUSSAIN
Mme BARDET (MCF)
M. GOGLY
BIOLOGIE ORALE Mme CHARDIN
Mme SÉGUIER
M. FERRE
Mme POLIARD
M. LE MAY
Mme BERÈS
Mme BESNAULT
DENTISTERIE RESTAURATRICE Mme BOUKPESSI M. BONTE
ENDODONTIE Mme CHEMLA Mme COLLIGNON
M. DECUP
Mme GAUCHER
M. CHEYLAN
M. DAAS
M. DOT
M. EID
PROTHÈSES Mme WULFMAN Mme FOUILLOUX-PATEY
Mme GORIN
3. RÉHABILITATION ORALE M. RENAULT
M. RIGNON-BRET
M. TRAMBA
M. ATTAL
Mme BENBELAID
Mme BENOÎT A LA GUILLAUME (MCF)
M. BOUTER
FONCTION-DYSFONCTION,
M. CHARRIER
IMAGERIE,
M. SALMON M. CHERRUAU
BIOMATÉRIAUX
M. FLEITER
Mme FRON CHABOUIS
Mme MANGIONE
Mme TILOTTA
M. BÉRENHOLC M. PELLAT
Mme BRION M. PIERRISNARD
PROFESSEURS ÉMÉRITES M. LASFARGUES M. SAFFAR
M. LAUTROU Mme WOLIKOW
M. LEVY
À mes chers parents pour leur présence si importante. Merci d’avoir su être d’un soutien sans faille
tout au long de ma vie, d’avoir su me rassurer, m’épauler et m’accompagner. Je vous aime.
À ma sœur Jessica que j’aime et qui a toujours été d’un support indéfectible
À Eugénie ma fiancée et future femme qui a su me supporter en périodes de révisions, me
réconforter. Merci d’être MA personne chaque jour qui passe et de faire de moi un homme heureux,
je t’aime.
À Alexandra, ma binôme à colombes et une amie irréprochable, pour m’avoir supporté et soutenu
pendant ces années d’externat à coco.
À toute la promo COCO, un groupe soudé qui s’est serré les coudes pendant ces années. Grâce à
vous, ces années sont passées si vite, merci à vous tous.
À la série F. Pour tous ces moments sérieux et studieux et surtout tous ces beaux moments qu’on a
partagés.
Aux « Pisseuses » pour toutes ces rigolades et ces kiffs, merci d’être ce vous êtes à mes yeux, mes
frères.
À La Colo, devenue incontournable, un groupe exceptionnel.
A tous mes collègues du cabinet dentaire et surtout à Jeremy ABITBOL auprès duquel j’apprends
chaque jour qui passe, merci
À mes cousins, cousines, oncles et tantes.
Je vous aime !
Table des matières
INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 4
1
2.3.2 Traitement des affections psychiques ............................................................................................... 40
2.4 LES RISQUES INFECTIEUX ................................................................................................................................ 42
2.4.1 Prévention des risques infectieux ...................................................................................................... 42
2.4.2 Conduite à tenir en cas d’AES ............................................................................................................ 43
2.4.3 Traitement des infections .................................................................................................................. 44
2.5 LES RISQUES CHIMIQUES ................................................................................................................................ 44
2.5.1 Traitement des affections d’origines chimiques ................................................................................ 44
2.5.2 Prévention des risques chimiques ...................................................................................................... 44
2.6 LES RISQUES RADIOLOGIQUES ......................................................................................................................... 45
2.6.1 Prévention des risques radiologiques ................................................................................................ 45
CONCLUSION .................................................................................................................................................. 65
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 66
GLOSSAIRE ..................................................................................................................................................... 70
2
TABLE DES FIGURES ........................................................................................................................................ 72
ANNEXES ........................................................................................................................................................ 75
3
Introduction
Les maladies professionnelles correspondent à l’ensemble des affections que l’on peut rencontrer lors
de la pratique d’un exercice professionnel. En France, l’Institut national de recherche et de sécurité
(INRS) est l’organisme de référence de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels.
L’INRS a notamment pour mission d’identifier et de classifier les risques professionnels, afin d’établir
les tableaux des maladies professionnelles détaillés qui sont publiés au Journal Officiel de la
République (cf. Annexe 1).
Les maladies professionnelles constituent un véritable enjeu de santé publique. En effet, les coûts
imputés au titre des maladies professionnelles sont de 2,6 milliards d’Euros en 2017 en France, ce qui
est considérable et en forte augmentation par rapport à 2016 (+ 14,9 %)1.
Ces coûts, découlant des arrêts de travail, comprennent notamment le versement des prestations en
nature (PN) dont frais médicaux (65,4 %), hospitalisation (25,6 %), pharmacie (9 %), et le versement
des prestations en espèces (PE) dont revenus de remplacement en situation d’incapacité temporaire
(IT) ou en situation d’incapacité permanente (IP). Or le nombre moyen de jours d’arrêt de travail pour
maladie professionnelle évolue de 325 jours en 2014 à 350 en 2017, de plus cette augmentation est
en corrélation avec le facteur âge2.
Dans ce contexte national, nous analyserons en première partie les différentes maladies
professionnelles du chirurgien-dentiste, parmi lesquelles figurent les troubles musculo-squelettiques
(TMS) qui représentent 87 % des maladies professionnelles toutes professions confondues. Nous nous
intéresserons également aux maladies professionnelles liées aux troubles visuels et auditifs, ainsi
qu’aux risques infectieux, chimiques ou radiologiques. Enfin, nous ferons le point sur les affections
psychiques (anxiété, stress, troubles du sommeil) qui, selon une étude de l’Organisation mondiale de
la santé (OMS), sont des facteurs de risque de nombreuses maladies.
Dans une deuxième partie, nous aborderons les traitements et les moyens mis en place pour prévenir
ces maladies professionnelles qui ont un impact direct sur l’exercice du chirurgien-dentiste. Nous
verrons notamment comment les conditions de travail du praticien peuvent être améliorées, tout en
contribuant à la qualité et à la sécurité des soins au patient.
1 Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques professionnels ».
2 Caisse nationale d’assurance maladie.
4
La troisième partie portera sur la procédure de reconnaissance des maladies professionnelles, les
délais de reconnaissance, ainsi que la prévoyance complémentaire spécifique à l’odontologie.
Enfin, pour étayer cette présentation, nous livrerons les résultats d’une enquête réalisée auprès d’un
échantillon de chirurgiens-dentistes en exercice. Nous analyserons le contenu afin de mettre en
évidence les différentes pathologies en cause, les démarches de reconnaissance effectuées et
l’adoption de comportements préventifs.
5
1 : Les maladies professionnelles du chirurgien -dentiste
Selon l’INRS, « Une maladie est dite professionnelle si elle est la conséquence directe de l'exposition
d'un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique, ou lorsqu’elle résulte des conditions
dans lesquelles il exerce son activité professionnelle et si elle figure dans un des tableaux du régime
général ou agricole de la Sécurité sociale3. »
Parmi les maladies professionnelles reconnues, celles qui concernent le plus souvent le chirurgien-
dentiste (cf. Annexe 2) font l’objet d’une analyse plus détaillée dans les paragraphes suivants. Elles se
répartissent en quatre catégories de risques : physiques, infectieux, chimiques et psychiques.
La santé des soignants a longtemps constitué un tabou car, par définition, le soignant est censé être
en bonne santé. Mais, s’il est vrai qu’il est plutôt attentif à sa santé physique, le soignant semble aussi
plus fragile sur le plan psychique, en témoigne un taux de suicide 2 à 3 fois plus élevé que chez les
autres professionnels. La Mutuelle d'assurances du corps de santé français (MACSF) rapporte que :
« L’échelle Maslach Burnout Inventory (MBI) (cf. Annexe 3) montre également un risque de suicide
plus important chez les soignants que dans le reste de la population4 ».
Une stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail de l’ensemble des professionnels
de santé visant à « Prendre soin de ceux qui nous soignent », a été présentée en 2016 par la ministre
des Affaires sociales et de la santé5.
L’Assurance maladie a publié, dans son rapport annuel 2017, ses chiffres concernant les risques
professionnels, dont les maladies professionnelles, toutes professions confondues (cf. Tableau 1).
6
Tableau 1 : Les maladies professionnelles en 2017
Source : Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques
professionnels », 2017.
Toutes activités professionnelles confondues, alors que le nombre de « nouvelles » maladies d’origine
professionnelle prises en charge par l’Assurance Maladie diminue de 0,5 % entre 2016 et 2017, le taux
7
de reconnaissance des maladies professionnelles, quant à lui, varie à la hausse de 1,6 % sur la même
période. Les décisions favorables sont en effet de 62,6 % en 2017 contre 61 % en 20166.
Les données statistiques qui intéressent le plus l’odontologie, les troubles musculo-squelettiques
(TMS), montrent une diminution des reconnaissances de 0,6 % en 2017 par rapport à 20167
(cf. Tableau 2).
Source : Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques
professionnels », 2017.
6 Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques professionnels ».
7 Caisse nationale d’assurance maladie.
8
1.2 Les troubles musculo-squelettiques (TMS)
1.2.1 Généralités
Source : Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques
professionnels », 2017.
Parmi ces TMS, nous nous intéresserons aux pathologies les plus fréquemment rencontrées chez le
chirurgien-dentiste.
9
Figure 2 : Localisation des TMS du chirurgien-dentiste
Les TMS surviennent le plus souvent au niveau du dos et des membres supérieurs. Ils sont notamment
dus à des postures prolongées inadaptées ou à des mouvements répétitifs, mais également à des
contraintes d’utilisation d’outils (vibrants, par exemple). Ces TMS sont renforcés par des facteurs
psychosociaux (conflits, problèmes d’organisation ou d’environnement) ou individuels (pathologie
préexistante, âge, surpoids, sédentarité…).
Les interactions simultanées de toutes ces contraintes sont autant de facteurs intervenant dans les
TMS (cf. Figure 3).
10
Figure 3 : Synthèse sur la dynamique d’apparition des TMS des membres supérieurs
Source : Aptel, Cail, et Aublet-Cuvelier, « Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur (TMS-MS) :
guide pour les préventeurs », 2011.
Le Dr Mazodier, chirurgien à l’Institut français de chirurgie de la main (IFCM), définit le canal carpien
comme « un tunnel au niveau du poignet sous lequel passe le nerf médian responsable du syndrome
et les tendons qui permettent de fléchir les doigts que l’on appelle les tendons fléchisseurs. Ce canal
carpien est délimité par les os du poignet au-dessous et d’un ligament au-dessus. Les tendons
fléchisseurs peuvent augmenter le volume et refouler le nerf médian. Résultat le nerf qui est comprimé
va déclencher des douleurs10. ».
11
Figure 4 : Le syndrome du canal carpien
Le syndrome du canal carpien est dû à la compression du nerf médian au poignet et se traduit par des
engourdissements, des fourmillements, des douleurs, et une diminution de la force musculaire au
niveau de la main et du poignet.
12
1.2.3 Lombalgie, cervicalgie, dorsalgie
« Une recherche mondiale démontre que 70 % des chirurgiens-dentistes souffrent de mal de dos, à un
moment de leur carrière, qui leur imposerait un arrêt de travail et parfois une retraite anticipée12. ».
Le « mal de dos » qui peut concerner le rachis cervical, dorsal ou lombaire est une conséquence directe
de la posture de travail du chirurgien-dentiste. « 58 % : c’est le pourcentage de lombalgies observées
chez les chirurgiens-dentistes. C’est la première pathologie recensée dans la profession selon le
Courrier du dentiste. Aux deuxième et troisième places, suivent les dorsalgies, dans 22 % des cas, puis
les cervicalgies, dans 20 % des cas13. »
La lombalgie, douleur intense au niveau des vertèbres lombaires peut se déclencher à cause d’un
« faux mouvement » ou d’une mauvaise posture. Elle est définie par une douleur située entre la
charnière thoraco-lombaire et le pli fessier inférieur14.
Comme pour la lombalgie, la cervicalgie est provoquée par de mauvaises postures, un faux mouvement
mais aussi de l’arthrose, et se traduit par des douleurs vives au niveau du cou. Parmi les cervicalgies,
figure notamment le torticolis.
La dorsalgie, qui se situe entre la première et la douzième vertèbre dorsale, est également une des
manifestations douloureuses des postures du chirurgien-dentiste.
Ce paragraphe sur les troubles visuels n’est pas approfondi car il aborde des troubles qui ne figurent pas au
Tableau des maladies professionnelles du Régime général de la Sécurité social,
Ces affections sont classées dans d’autres tableaux en fonction de leurs origines,
notamment les kératoconjonctivites virales dans le paragraphe consacré aux risques infectieux
ou les kératites et cataractes dans les affections provoquées par les rayonnement ionisants
L’œil est le premier outil de travail du chirurgien-dentiste. Son activité nécessite une grande acuité
visuelle, or l’attention prolongée, les efforts d’accommodation, les éblouissements sont sources de
13
fatigue oculaire. Les yeux du praticien peuvent aussi être touchés par des accidents traumatiques ou
des infections en liaison avec la pratique dentaire.
La fatigue visuelle peut entraîner de simples rougeurs, picotements des yeux, mais aussi des troubles
de la vue plus étendus et des maux de tête.
Cette fatigue visuelle trouve sa source plus particulièrement dans la lumière artificielle de la salle de
soin : « Le chirurgien-dentiste baigne environ 2 000 heures par an dans la lumière artificielle de sa salle
de soins. En passant continuellement d’une zone fortement éclairée (la cavité buccale) vers d’autres
zones du cabinet (sols, murs, meubles) moins éclairées, les yeux du praticien sont soumis à rude
épreuve : l’iris s’ouvre et se ferme à chaque passage. Cet effort permanent d’adaptation aux variations
d’intensité lumineuse entraîne invariablement une fatigue oculaire et nerveuse15. ».
Des accidents, notamment de projectiles envoyés par les instruments rotatifs (turbine par exemple),
peuvent se produire et provoquer des traumatismes et lésions.
La projection d’un corps étranger dans l’œil, bénigne lorsqu’elle touche simplement la surface du globe
oculaire, est grave lorsque la cornée est atteinte. Si le corps étranger reste dans l’œil, l’ophtalmologiste
devra intervenir pour le retirer.
Une projection peut aussi être un facteur d’infection (conjonctivite, hépatite…), de brûlure chimique
(produits acides, toxiques…) ou facteur traumatique (lésions).
Des infections oculaires virales ou bactériennes peuvent se développer par transmission à partir de
patients contaminés. La contamination intervient lors de projections de sang ou salive et parfois par
contact.
Le plus souvent, ces infections oculaires se manifestent par des conjonctivites et des kératites, mais le
risque d’infections plus graves, hépatites ou sida, n’est pas à exclure. Il convient donc de rester toujours
très vigilants.
La conjonctivite (cf. Figure 5) est une inflammation de la conjonctive de l’œil d’origine virale,
bactérienne allergique ou irritative.
La kératite (cf. Figure 6) est une inflammation de la cornée qui se traduit par une baisse de la vision,
une gêne à la lumière, des douleurs intenses.
14
Figure 5 : Conjonctivite Figure 6 : Kératite
Source : Bienfait et al., « L’ophtalmologie de la consultation au bloc opératoire. Retour de la SFO 2015 », 2015.
Actuellement, le bruit fait partie intégrante des activités quotidiennes, y compris dans les activités de
loisirs et le travail. Par conséquent, les troubles auditifs pourraient à l’avenir devenir l’une des
principales maladies chroniques.
Le bruit au travail fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des professionnels de santé.
Un colloque « Bruit et vibrations au travail » organisé par l’INRS en avril 2019 « a apporté un éclairage
sur la prévention de ces deux nuisances et l’évolution des savoir-faire16 ».
Les maladies professionnelles liées à l’atteinte auditive varient à la baisse, de - 2,6 % en 2017 par
rapport à 201617.
Toutefois, il convient de préciser ce qui est retenu dans la catégorie RG 42 (atteinte auditive provoquée
par les bruits lésionnels) de l’INRS : « De très nombreuses professions ou situations de travail exposent
au bruit. En milieu professionnel, sont prises en compte, toutes les situations qui exposent à des
niveaux sonores supérieurs à 80 dB(A)18 ». Comme nous le montre la figure ci-dessous (cf. Figure 7), ce
niveau est considéré comme « Fatigant / Pénible ».
15
Figure 7 : Échelle logarithmique des niveaux sonores
Source : France acouphènes, Martine et David, « Bruit = danger : sons, décibels, fréquences sonores et
législation », 2017.
Cette fatigue auditive est renforcée de façon insidieuse par la fréquence et la durée de ces sons
nuisibles. Il est essentiel, en effet, de souligner la relation entre l’intensité et la durée limite
d’exposition (cf. Figure 8).
16
Figure 8 : Niveau sonore et durée limite d’exposition
Source : France acouphènes, Martine et David, « Bruit = danger : sons, décibels, fréquences sonores et
législation », 2017.
Plusieurs études ont permis d’évaluer les niveaux sonores dans les cabinets dentaires et d’estimer le
risque et la prévalence des acouphènes et de la perte d’audition induits par le bruit chez les
chirurgiens-dentistes.
Myers et al19, dans leur étude, soulignent que les mesures effectuées dans le cabinet dentaire ont
révélé des niveaux dangereux lorsque l'aspiration à grand volume était utilisée. Les résultats du
questionnaire suggèrent une perte auditive neurosensorielle à un taux globalement conforme aux
moyennes nationales. Cependant, les praticiens ont signalé une prévalence plus élevée d'acouphènes.
Or, comme souligné dans un article du Fil dentaire en 2015 : « Il est important de noter que plus un
individu présente des troubles audiométriques, moins il est gêné par le bruit. La baisse de l’acuité
auditive rend donc moins sensible au bruit environnant et aggrave les troubles de l’audition. ».
17
Nombre d’auteurs, dont Lopes et al.20 s’accordent à dire que l’audition des chirurgiens-dentistes est
menacée dans leur exercice professionnel par de multiples facteurs, en particulier le bruit lié aux
instruments de travail.
Selon un article de Medespace : « Chaque instrument utilisé seul ne peut engendrer des dommages
auditifs mais la combinaison de plusieurs instruments peut atteindre des valeurs légèrement
supérieures aux normes acoustiques réglementaires. Une exposition journalière et fréquente à ces
bruits peut donner naissance à des lésions auditives irréversibles21. ». Or le bruit, au-delà des affections
auditives, est source d’irritabilité, de maux de tête, de stress, etc. Ces nuisances constituent un
traumatisme sonore.
Une étude expérimentale auprès de 27 cabinets dentaires a été menée dont l’objectif était de mesurer
le bruit et son impact sur le travail et l’audition des chirurgiens-dentistes. Cette étude a permis de
dresser un tableau récapitulatif des niveaux sonores au sein des cabinets dentaires (cf. Tableau 3).
Source : Nizard, « Le traumatisme sonore en milieu professionnel : l’exemple des chirurgiens dentistes », 2010.
20 Lopes, de Melo, et Santos, « A study of the high-frequency hearing thresholds of dentistry professionals ».
21 Medespace, « Prévenir la nuisance sonore au cabinet dentaire ».
22 Dentalvix, « Ce que vous devez savoir pour acheter votre turbine dentaire ».
18
Le contre-angle : cet instrument tourne à 30 000 tours par minute en moyenne pour un niveau sonore
de 55 dB(A).
L’aspiration
Selon le modèle et le système d’aspiration utilisés, le niveau sonore se situe entre 71 et 92 dB(A). Cette
source sonore, continue tout au long d’une journée de travail, s’avère être la plus pénible pour la
profession.
Le compresseur
Le niveau sonore d’un compresseur peut varier de 52 dB(A) à 77 dB(A). Il est conseillé de choisir un
compresseur doté d’un capot d’insonorisation, ce qui peut diminuer d’environ 10 dB(A) le niveau
sonore et, idéalement, il est préférable de l’installer à l’écart de la zone de travail.
L’ultra-son
Les ultra-sons fonctionnent à des fréquences inaudibles pour l’oreille humaine (entre 25 et 40 kHz)
mais leur niveau sonore est de l’ordre de 85 dB(A).
Les concepteurs et les fabricants ont visiblement pris conscience de l’importance majeure de réduction
des décibels produits par les instruments des praticiens. C’est la raison pour laquelle, on peut observer
que l’innovation en matière de technologie dentaire porte aujourd’hui sur la création et la conception
d’instruments toujours plus efficaces mais aussi moins bruyants.
Les nuisances sonores en dehors de la salle de soins doivent être comptabilisées dans la prise en
compte des nuisances sonores impactant l’environnement du chirurgien-dentiste. En effet, bien qu’ils
ne s’additionnent pas aux sons de la salle de soins, les bruits de l’entrée, de la salle d’attente, de
l’assistante, etc. font que le praticien n’a pas de « sas » de repos auditif possible pendant sa journée
d’exercice.
Ces nuisances en dehors de la salle de soins sont de niveaux sonores variables et irréguliers mais
participent à la fatigue auditive du praticien. C’est le cas notamment pour les sons en provenance de :
L’entrée : sonnerie, accueil… ;
La salle d’attente : discussions, musique d’ambiance… ;
Le secrétariat : appels téléphoniques, accueil des patients ;
La rue : selon l’implantation du cabinet et son isolation acoustique il peut s’agir de bruits en
provenance de véhicules ou personnes ;
À ces bruits peuvent s’ajouter éventuellement, selon la configuration, les nuisances sonores de la salle
de stérilisation.
19
1.4 Les affections psychiques
Ce paragraphe traite des affections psychiques car elles concernent bon nombre de chirurgiens-dentistes
mais elles ne sont pas « encore » considérées comme des maladies professionnelles et ne figurent donc pas au
Tableau des maladies professionnelles du Régime général de la Sécurité sociale
Les maladies professionnelles reconnues qui sont liées à des affections psychiques au travail sont de
plus en plus fréquentes : 35 % de plus en 2017 par rapport à 2016. Cette hausse correspond à un
assouplissement réglementaire23. « En effet, jusqu’en 2012, il fallait que l’état de santé ne soit plus
évolutif… Il suffit désormais que le médecin-conseil estime un taux d’incapacité permanente (IP)
prévisible supérieur à 25 % à la date de la demande pour permettre une saisine du Comité régional de
reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP)24. ».
« La part des maladies psychiques liées au travail dont l’origine professionnelle a été reconnue avoisine
depuis trois ans 52 % des demandes, alors que, sur la même période, le nombre de dossiers a été
quasiment multiplié par deux25 ». L’Assurance maladie classe ces affections psychiques en 3 grandes
familles de syndromes : dépressions, troubles anxieux et états de stress post-traumatiques que l’on
retrouve dans le graphique ci-après (cf. Figure 9) précisant le nombre d’avis favorables.
Figure 9 : Avis favorables rendus par les CRRMP de 2010 à 2017 concernant les affections psychiques
Source : Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques
professionnels », 2017.
23 Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques professionnels ».
24 Caisse nationale d’assurance maladie.
25 Caisse nationale d’assurance maladie.
20
Un mauvais environnement de travail et des conditions d’exercice dégradées peuvent entraîner
fatigue, stress et burn-out, et mener une altération de la qualité et de la sécurité des soins.
Selon une enquête de l’association SPS (Soins aux professionnels de santé) : « au cours de leur carrière
professionnelle, un quart des soignants a déjà eu des idées suicidaire sen raison de leur travail26. ».
Le Pr. Pirnay27 souligne que « 60 % des chirurgiens-dentistes seraient confrontés au burn-out à un
moment de leur carrière. D’autres souffrent de stress, affaiblis par une diminution ou une douleur
physique. Comme tout homme, le praticien peut être malade. ». Le Pr. Pirnay pose une question
fondamentale : « Faut-il traiter les malades, se soigner d’abord ou, parfois, prendre la douloureuse
décision de cesser son exercice professionnel ? ».
1.4.1 Le stress
Selon l’INRS : « le stress est un phénomène d’adaptation du corps qui nous permet de réagir à notre
environnement ». « le stress au travail correspond au déséquilibre ressenti entre l’objectif
professionnel à atteindre et les ressources pour y répondre ».
En 2011, l’OMS place « la profession de chirurgien-dentiste parmi les plus sujettes au stress. En effet,
outre son propre stress lié par exemple à la pratique d’un acte chirurgical de précision ou encore à la
gestion de son activité libérale, le praticien doit également gérer le stress des membres de son équipe
et surtout de ses patients28. ».
Selon une étude japonaise29, « Les chirurgiens-dentistes qui souffrent dans leur métier
(émotionnellement) commettent plus d’erreurs que les autres30. ». Si cette étude peut être transposée
au contexte français, la lutte contre le stress au travail du chirurgien-dentiste apparaît primordiale.
Cette même étude japonaise rapporte que les praticiens de l’art dentaire subissent des niveaux de
stress au travail supérieurs à ceux de la population active en général.
study ».
30 Renouard, « Les chirurgiens-dentistes qui souffrent dans leur métier (émotionnellement) commettent plus d’erreurs que
les autres ».
21
Figure 10 : Les 3 phases du stress
Phase 1 : alarme
Lorsqu’une situation stressante apparaît, l’organisme libère des hormones (catécholamines) qui
augmentent la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la température corporelle…
Phase 2 : résistance
Si la situation persiste, de nouvelles hormones (glucorticoïdes) sont libérées pour que l’organisme
puisse faire face à la situation stressante.
Phase 3 : épuisement
Si la situation se prolonge ou s’intensifie, l’organisme entre dans une phase d’épuisement dans laquelle
les hormones libérées ne suffisent plus.
La difficulté réside dans le fait de pouvoir reconnaître l’état de stress et le mesurer afin de trouver des
réponses adaptées.
22
Figure 11 : Liens entre stress et TMS
Sources : Aptel, Cail, et Aublet-Cuvelier, « Les troubles musculosquelettiques du membre supérieur (TMS-MS) :
guide pour les préventeurs », 2011.
À terme, le stress chronique peut avoir des répercussions graves sur la santé et conduire au burn-out.
1.4.2 Le burn-out
31Organisation mondiale de la santé, « Dans la classification internationale des maladies, le burn-out, ou épuisement
professionnel, est considéré comme un « phénomène lié au travail » ».
23
Comme dans le cas de stress, une difficulté majeure consiste à détecter et évaluer cette maladie.
Différents outils d’investigation ont été créés permettant l’évaluation de son degré de sévérité.
Parmi les outils d’évaluation, le Maslach Burnout Inventory (MBI), dont la version originale date de
1981, a depuis fait régulièrement l’objet de révisions ainsi que d’adaptations selon les contextes
étudiés. Dans une étude sur les outils d’évaluation des risques psychosociaux, l’INRS32 consacre un
article expliquant le MBI et citant des versions plus récentes qui permettent d’évaluer le burn-out dans
des termes qui ne sont pas spécifiques d’une profession particulière.
Dans sa version originale de 1981, le MBI est destiné au « professions d’aide » « human services
survey » (HSS) (cf. Annexe 3 et Annexe 4) et comporte 22 items répartis en trois dimensions :
l’épuisement émotionnel ;
la déshumanisation ;
la diminution de l’accomplissement personnel au travail.
L’INRS mentionne que chaque item se présente sous forme d’affirmations à propos des sentiments et
impressions du salarié et indique que « les réponses sont données sur une échelle de fréquence en 7
points de « jamais » à « tous les jours ».33 ». L’INRS précise aussi qu’en France, le MBI est utilisé à des
fins de recherche uniquement et que seul le questionnaire MBI-HSS a été publié en Français
(cf. Annexe 4). Enfin, selon l’INRS, « bien que le MBI soit très largement utilisé dans les recherches sur
le burn-out et bien qu’il soit édité comme test psychologique aux États-Unis, la version française de
cet inventaire n’a pas donné lieu à une édition similaire ».
La reconnaissance du burn-out, longtemps espérée dans le but d’alléger le parcours des nombreuses
personnes atteintes, n’est pas à ce jour actée par l’Organisation mondiale de la santé. En effet, l’OMS
a annoncé, le 28 mai 2019, lors de la 11ème révision de la classification internationale des maladies
(CIM-11), que « le burn-out, ou épuisement professionnel, est considéré comme un phénomène lié au
travail. Il n’est pas classé parmi les maladies34 ». Il fait seulement partie des facteurs influant sur l’état
de santé ou sur les motifs de recours aux services de santé.
Les raisons de cette non-reconnaissance du burn-out par l’OMS semblent provenir, d’une part, du fait
que la branche concernée au niveau de la Sécurité sociale est quasi exclusivement financée par les
employeurs et, d’autre part, du fait que le ministre du Travail lors d’une interview « a estimé que le
24
burn-out n’était "pas une maladie professionnelle au sens strict", il y a cumul avec la vie personnelle
et quand on arrive au désespoir il n’y a plus rien pour vous raccrocher. La définition n’est pas
médicalement prouvée. De toute façon, on est obligé de suivre l’OMS35 ».
Dans son rapport officiel de 2016, l’Académie nationale de médecine indique que le MBI « ne peut être
considéré comme outil diagnostique ».
Selon l’Observatoire de la santé des chirurgiens-dentistes, 48 % des praticiens seraient plus ou moins
proches du burn-out36.
Plusieurs études mettent en avant le temps de sommeil significativement plus court (trop court
devrait-on dire) des soignants.
Selon une étude du réseau Morphée sur les professionnels de santé, « Une majorité des professionnels
de santé se plaint d’insomnie : 62 % ont un trouble d’endormissement, 80 % un trouble de continuité
du sommeil, 71 % des éveils précoces et 67 % un sommeil non-récupérateur37 ».
Cette même étude pointe la privation de sommeil liée à l’activité professionnelle en tant que
responsable de ces troubles.
Alors que l’accélération des rythmes de vie et les contraintes professionnelles tendent à raccourcir les
temps de repos, les besoins de sommeil de l’organisme restent inchangés. Or une bonne hygiène du
sommeil est essentielle pour éviter les troubles du sommeil comme la somnolence diurne, l’insomnie,
l’apnée du sommeil…
Les troubles du sommeil entraînent à plus ou moins long terme des effets très divers, d’intensité
minime à grave. Il peut s’agir de troubles neuropsychiques, maladies cardio-vasculaires, troubles
digestifs… et des troubles de vigilance majorant ainsi les risques accidentels.
35 Fabre, « Non, le burn out n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle par l’OMS ».
36 Fontenelle, « Où en êtes-vous avec le burn-out ? »
37 Association soins aux professionnels de santé, « Suicide et professionnels de santé ».
25
1.5 Les risques infectieux
Après une hausse de 15,2 % entre 2015 à 2016, le nombre de maladies professionnelles liées à des
agents infectieux a considérablement diminué entre 2016 et 2017, passant de 129 à 67, soit une baisse
de 48,1 %38.
Une infection fait suite à la pénétration et à la multiplication d’un micro-organisme (bactérie, virus,
champignon ou parasite) pathogène dans le corps.
Lors des soins dentaires, des agents infectieux peuvent être transmis par :
« contact direct avec du sang, de la salive, du pus, des sécrétions respiratoires
contact indirect par l’intermédiaire des mains souillées du chirurgien dentiste ou de l’assistante(e),
des instruments, du matériel ou des surfaces contaminées
voie aérienne, directement par voie interhumaine ou par l’intermédiaire d’aérosols générés par les
soins : sang, liquides biologiques, eau du réseau...)
Conséquences :
infections respiratoires : maladies virales, tuberculose (par exemple, lorsque le patient tousse)
kérato-conjonctivites virales (contamination oculaire)
accidents d'exposition au sang : HIV, hépatites B et C39. »
Les risques biologiques se rencontrent aussi lors des opérations de nettoyage et de désinfection des
matériels et instruments médicaux. Les agents pathogènes, bactéries, virus peuvent se propager à
38 Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques professionnels ».
39 Tallandier, Birea, et Izaute, « Fiche métier : chirurgien dentiste ».
40 Institut national de recherche et de sécurité, « Cabinets dentaires : travailler à proximité des patients ».
26
partir des aiguilles de seringues, d’outils médicaux tranchants ou par projections. Ils sont susceptibles
de se transmettre à partir de patients contaminés.
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD), dans un article consacré à la prévention de l’AES41,
rappelle sa définition donnée par l’Arrêté du 10 juillet 201342 : « un AES est défini comme tout contact
avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée
(piqûre, coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil) ou une peau lésée. Sont assimilés à des
AES les accidents survenus dans les mêmes circonstances avec d’autres liquides biologiques (tels que
liquide céphalorachidien, liquide pleural, sécrétions génitales, etc.) considérés comme
potentiellement contaminants, même s’ils ne sont pas visiblement souillés de sang ».
Depuis 2017, la surveillance nationale des contaminations professionnelles par le VIH, le VHC et le VHB
pour le personnel soignant a été transférée au Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants
(GERES). Les résultats publiés par le GERES montrent les AES avec contaminations VIH chez les
professionnels de santé, notamment les chirurgiens-dentistes (cf. Figure 12). Le GERES précise
qu’aucune séroconversion VIH n’a été déclarée depuis 2004 et qu’il n’y a eu qu’un seul cas de
contamination VHC depuis 2012.
Le GERES conclut que « le risque de contamination virale après AES et devenu très faible grâce à : la
prévention réduisant la fréquence des AES, le traitement post-exposition pour le VIH, le traitement
des patients43. ».
27
Figure 12 : AES : contamination professionnelle VIH chez le personnel de santé
selon la profession (fin 2018)
Source : Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants, « Épidémiologie du risque lié aux AES », 2019.
Les chirurgiens-dentistes utilisent des produits susceptibles d’être irritants, allergisants, voire toxiques.
Ces produits se retrouvent dans les préparations utilisées (méthacrylate de méthyle, silicone,
bisphénol), dans des métaux (nickel, chrome, cobalt), dans des matériaux médicaux (latex), mais
également dans les antiseptiques, les antibiotiques et les anesthésiques.
28
1.6.1 L’allergie au latex
L’allergie au latex est à elle seule une affection professionnelle reconnue (catégorie RG 95) car très
répandue, notamment chez le chirurgien-dentiste qui porte des gants en latex sur une longue durée
lors de son exercice professionnel.
D’ailleurs, selon Kissi et Ben Yahya, le latex est « l’allergène le plus fréquemment cité dans la littérature
et les réactions allergiques ont une prévalence variant entre 2,8 % à 16,9 % chez les professionnels de
santé44. ». Les protéines contenues dans le latex naturel peuvent déclencher des réactions allergiques
mais « Il faut aussi prendre en compte d’une part les différents additifs entrant dans la fabrication du
caoutchouc (accélérateurs de vulcanisation, conservateurs et anti-oxydants) et d’autre part les agents
glissants (talc et poudre d’amidon, de maïs ou de blé pour les gants)45. ».
McNally utilise la notion d’hypersensibilité au latex et souligne que : « Les nombreux changements de
gants, les mains moites et les lotions pour les mains à base d’huile (qui causent la détérioration des
gants et la solubilisation des protéines du latex) augmentent les risques de réactions allergiques par
contact cutané, alors que la peau non intacte présente un risque d’exposition par voie hématogène46 ».
Elle précise également que : « les sources de latex dans les cabinets dentaires sont nombreuses47. »
(cf. Tableau 4)
29
Tableau 4 : Produits pouvant contenir du latex dans les cabinets dentaires
Source : McNally, « Hypersensibilité au latex : un examen plus attentif des considérations liées à la
dentisterie », 2009.
Les mécanismes allergiques liés au latex peuvent donner lieu, comme répertorié par l’INRS, à de
nombreuses affections :
urticaire de contact ;
rhinite, asthme, conjonctivite aiguë ;
œdème de Quincke ;
lésions eczématiformes.
30
« La contamination a lieu essentiellement par voie cutanée mais l’inhalation de particules de latex
aéroportées est aussi possible48 ».
La sensibilisation d’un individu au latex peut évoluer au fil du temps. Des praticiens non allergiques en
début de carrière, ou dont l’allergie est passée longtemps inaperçue, se retrouvent avec des
manifestations allergiques plus fréquentes en fin de carrière.
1.6.2 Les risques liés aux métaux : nickel, chrome, cobalt, or et mercure
Malgré le développement des résines composites et des céramiques, divers métaux utilisés dans la
confection des prothèses, des produits d’obturation ou des instruments peuvent induire des
manifestations toxiques ou allergiques. Le chirurgien-dentiste est concerné dans une moindre mesure
par rapport au prothésiste, mais il reste exposé lors de l’ajustement de ces dispositifs.
Le mercure est extrêmement toxique pour le foie, les reins et le cerveau, il peut notamment entraîner
des affections neurologiques graves. Le mercure émet des vapeurs à température ambiante et ces
émissions sont particulièrement toxiques.
Les rayons X, ultraviolets et lasers utilisés dans les cabinets dentaires peuvent créer des dommages
importants à long terme. Parmi les nombreuses affections liées aux rayonnements électromagnétiques
et répertoriées dans le tableau RG 6 de l’INRS50, figurent notamment :
Des affections de l’œil : conjonctivite, kératite, cataracte ;
Des affections cutanées : radiodermites aiguës ou chroniques ;
48Institut national de recherche et de sécurité, Les maladies professionnelles : guide d’accès aux tableaux du
régime général et du régime agricole.
49Dieuzaide, Libérez-vous de ces matières parasites...
50Institut national de recherche et de sécurité, « Régime général tableau 6 : Affections provoquées par les rayonnements
ionisants ».
31
Des radio-épithélites ou des radiolésions chroniques des muqueuses ;
Des leucémies ;
Des cancers ;
Des anémies ;
Des leucoses.
Ces risques sont très sournois car les premières lésions liées à ces rayons n’apparaissent que quelques
mois, voire quelques années, plus tard.
La prise des clichés radiologiques génère deux types de rayonnements ionisants produits par le tube à
rayons X51 :
Le rayonnement « direct » (ou primaire) qui provient directement du tube à rayons X et peut
comporter un risque pour le chirurgien-dentiste en cas de maintien, par exemple du capteur dans
la cavité buccale du patient ;
Le rayonnement « diffusé » qui se disperse autour du patient et concerne toute personne présente
en salle de soins sans protection adaptée.
Dans sa brochure « Radiologie dentaire52 », l’INRS présente les mesures de rayonnement dans
l’environnement d’appareils de radiographie endobuccale (cf. Tableau 5) et compare les niveaux
d’exposition annuelle du praticien avec et sans port d’un tablier de protection. Les résultats obtenus
sont édifiants car les rayonnements présentent des niveaux élevés, ce qui implique la nécessité d’une
protection que nous étudierons dans la deuxième partie de ce travail.
32
Tableau 5 : Mesures de rayonnement d’appareils de radiographie endobuccale
33
2 : Les traitements et les moyens préventifs
Identifier les facteurs de risque chez les chirurgiens-dentistes doit permettre de mettre en place des
moyens préventifs, des mesures correctives et/ou des traitements. Rappelons toutefois que
l’identification et la prévention de ces pathologies font partie intégrante de la formation du chirurgien-
dentiste.
Les solutions pour réduire les symptômes des TMS passent avant tout par la recherche de l’ergonomie
la plus adaptée en termes d’installation du poste de soins et d’amélioration des positions de travail,
l’une et l’autre étant fortement imbriquées.
Enfin, lorsque l’ergonomie du poste de travail est bien adaptée, le chirurgien-dentiste doit aussi veiller
à adopter les positions et mouvements adéquats pour ne pas solliciter à outrance dos, cou, main...
Un TMS peut aussi être soulagé, selon sa localisation, son intensité et son ancienneté, par de petits
exercices adaptés, traitements ou le port d’attelle par exemple.
Pour le syndrome du canal carpien : « Lorsque les symptômes sont légers, du repos, le port d’une
attelle, une infiltration de corticoïdes peuvent faire disparaître les symptômes. Dans les autres cas, une
opération est nécessaire54. ». Pour se prémunir de l’inflammation du canal carpien, des séances
d’étirements peuvent permettre de rétablir l’équilibre musculaire et de retrouver un peu de flexibilité
de l’articulation. L’analyse ergonomique de ce syndrome met en évidence la contrainte exercée sur le
34
poignet et préconise la préhension des instruments avec les doigts en tant que solution préventive,
comme nous le montre le Dr Blanc55,56 (cf. Figure 13). Cette solution consiste à diminuer la charge de
travail du poignet, de la main et des doigts.
Les douleurs liées aux TMS sont traitées selon le cas par le médecin traitant, en coordination
éventuellement avec des spécialistes. La prescription d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires est
généralement nécessaire. Mais ces médicaments sont inefficaces lorsque la douleur est persistante et
requiert d’y associer d’autres techniques non médicamenteuses : exercices physiques, appareillage,
relaxation, sophrologie, ostéopathie, acupuncture…
55 Le Dr David Blanc est chirurgien-dentiste, masseur kinésithérapeute DE, ostéopathe DO, DU d’ergonomie des gestes et des
postures
56 Blanc, « La prévention sur le bout des doigts ».
35
2.2 Les troubles sensoriels
Le trouble visuel, selon son origine et sa gravité, donnera lieu à un traitement adapté, du simple collyre,
collyre corticoïde au traitement antibiotique local ou général.
Les brûlures oculaires par projection d’agents chimiques sont des urgences médicales qui doivent
d’emblée être traitées par un lavage oculaire.
Cependant, un examen ophtalmologique plus approfondi devra être pratiqué en cas d’atteinte plus
sévère ou de traumatisme.
« Aujourd’hui, les aides optiques font parties intégrantes de l’arsenal thérapeutique du chirurgien-
dentiste57 ». L’utilisation de ces aides, lunettes chirurgicales ou loupes binoculaires par exemple,
constitue une solution aux contraintes visuelles et ergonomiques auxquelles est confronté le
chirurgien-dentiste. Elles permettent également de corriger la posture (cf. Figure 14).
Selon leur type, les lunettes de protection sont des éléments indispensables contre :
les pointeurs laser ;
les éblouissements ;
les projections.
Elles peuvent être associées, par clips, à des porte-verres correcteurs de vue.
36
Afin de réduire les troubles visuels, il convient de veiller au confort visuel, notamment au choix d’un
éclairage adapté pour éviter les risques d’éblouissement et de fatigue oculaire.
Les troubles auditifs peuvent entraîner des effets délétères sur la santé, notamment : stress, fatigue,
altération de la concentration, troubles du sommeil, irritabilité, etc. Il convient donc, en premier lieu,
de diminuer voire supprimer les sources sonores néfastes.
Un bilan de l’audition permet d’évaluer le niveau de la perte auditive. Il peut être complété par d’autres
examens : scanner, IRM…
Après réalisation d’un bilan de l’audition, le traitement adéquat doit être instauré.
Il existe plusieurs types de prise en charge selon la situation, certaines pouvant être combinées entre
elles :
Médicaments : par exemple pour atteinte de l’oreille interne, otite ;
Appareillage : en cas de surdité peu importante ;
Chirurgie : par exemple pour problème au niveau des osselets ou tympan perforé ;
Implant en conduction osseuse.
Au-delà, lorsqu’il s’agit de perte partielle d’audition, il existe tout un arsenal d’aides auditives et
d’implants, selon le degré de gravité de l’atteinte.
37
Au cours de sa pratique professionnelle, il est recommandé que le chirurgien-dentiste utilise une
protection auditive, notamment des bouchons ou des casques anti-bruit qui atténuent les nuisances
sonores sans gêner la communication.
Protection auditive en
cire naturelle
malléable à usage
unique
A
Protection auditive en
silicone réutilisable
pour bruits
intermittents
B
Protection auditive en
mousse à usage
unique
38
Protection auditive
Earpad en silicone
souple discret et
lavable, développée
pour le secteur
D
dentaire
Protection auditive
sur mesure
Le Dr Binhas met l’accent sur l’analyse des pathologies acoustiques afin d’y remédier : « Pour freiner
la mise en place d’une surdité professionnelle, les sources de bruits internes et externes à la salle
opératoire doivent être connues et leur niveau sonore diminué, c'est le cas en particulier de la
turbine60. ».
Afin de réduire l’intensité sonore du cabinet dentaire, il est essentiel de veiller au bon état des
instruments utilisés. Une insonorisation bien étudiée du cabinet contribue également à un meilleur
environnement phonique.
La prévention passe par la prise en charge thérapeutique de l’affection psychique, notamment par la
diminution des facteurs de stress.
60Binhas, Jeanson, et Kubler, « Problèmes visuels et sonores au cabinet dentaire : solutions pour une vision et une acuité
auditive optimales ».
39
L’évacuation du stress par le chirurgien-dentiste lui-même, lors et en dehors de son activité
professionnelle reste un élément primordial. Le chirurgien-dentiste doit tout mettre en œuvre pour
évacuer son stress par le sport et des pauses régulières dans son temps de travail. Il doit parallèlement
pratiquer des activités relaxantes, prendre aussi des vacances et s’octroyer des moments de loisirs afin
de diminuer les tensions. Une meilleure hygiène de vie s’avère souvent indispensable, en mettant
notamment l’accent sur : le temps de sommeil, une alimentation équilibrée, la réduction ou la
suppression de tabac, alcool, café, l’exercice physique…
Lorsque l’affection psychique est avérée, les méthodes de psychologie ou de psychothérapie sont en
première ligne des moyens de la combattre.
Pour les praticiens qui rencontrent des difficultés professionnelles ou personnelles, il existe des tests,
individuels ou d’équipe, proposés par le CFAR61 qui permettent de se situer par rapport à un état ou
un comportement, et peuvent constituer la première étape de décision, notamment pour consulter
un médecin. Se faire aider, entourer, soutenir est l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir les
affections psychiques.
Les tests individuels concernent les sujets suivants : alcool, anxiété, dépression, burnout,
cyberdépendance, fatigue, sommeil, tabac, harcèlement, workaholisme et contraintes
professionnelles. Ces tests permettent également d’obtenir un contact pour une première aide.
Il existe par ailleurs un numéro vert pour trouver de l’aide : 0 805 23 23 36.
40
Figure 16 : Le numéro vert de demande d’aide
Les chirurgiens-dentistes figurent pour 5 % des professionnels de santé qui composent ce numéro vert,
en particulier concernant l’épuisement professionnel mais aussi pour des demandes d’informations,
des conditions de travail défectueuses, des conflits, des problèmes de santé62…
Les Ordres des professions de santé, dont celui des chirurgiens-dentistes, ont lancé un numéro d’appel
gratuit et anonyme pour les professionnels en situation de burn-out, rappelle l’Ordre des chirurgiens-
dentistes63.
Le corps enseignant joue aussi un rôle dans la prévention des affections psychiques lors de la formation
initiale.
41
2.4 Les risques infectieux
Afin de réduire, voire éliminer les risques de contamination inhérents à la zone de soins, une
organisation optimale est recommandée, ainsi qu’une conduite appropriée du praticien et de son
équipe en matière de précautions et un protocole d’entretien du matériel.
Plusieurs guides de prévention dans le domaine de la chirurgie dentaire ont été publiés sur ce sujet
fondamental, parmi lesquels nous citerons :
les « sept fiches de la Direction générale de la santé pour sécuriser sa pratique64 » auxquelles
l’ONCD fait référence dans un chapitre consacré à l’hygiène et l’asepsie65.
le « Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en stomatologie66 »
de la Direction générale de la santé.
Les principaux axes de recommandations (cf. Annexe 5) sont les suivants :
Protection du personnel
vaccinations (selon l’article L. 3111-4 et l’article L. 3112-1 du Code de la Santé Publique67) ;
prévention des accidents d’exposition au sang (AES) et aux liquides biologiques (cf. Annexe 9).
64 Ordre national des chirurgiens-dentistes et Ministère de la santé et des solidarités, « Les sept fiches de bonnes pratiques
contre les risques infectieux dans les cabinets dentaires ».
65 Ordre national des chirurgiens-dentistes, « Pratiques professionnelles - vigilances : hygiène et asepsie ».
66 Ministère de la santé et des solidarités, « Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en
stomatologie ».
67 Ministère de la santé et des solidarités.
42
Dispositifs médicaux
« Le dispositif de matériovigilance a pour objet la surveillance des incidents ou des risques d'incidents
résultant de l'utilisation des dispositifs médicaux68 » (cf. Annexe 10) ;
hiérarchisation des risques infectieux : critique, semi-critique et non-critique ;
étapes de traitement des dispositifs médicaux (cf. Annexe 11) ;
mesures particulières à certains dispositifs ;
traitements requis pour les dispositifs médicaux les plus fréquemment utilisés.
Le GERES rappelle la circulaire du 8 décembre 1999 du Ministère de la santé ainsi que l’Arrêté du 10
juillet 2013 précisant les dispositifs et les modalités de prise en charge des AES survenant dans un
environnement professionnel69.
43
nettoyer immédiatement la zone cutanée lésée à l’eau et au savon puis rincer ;
désinfecter ensuite pendant au moins cinq minutes avec un dérivé chloré (Dakin ou eau de Javel à
2,6 % de chlore actif diluée au 1/5), ou à défaut polyvidone iodée en solution dermique ou encore
alcool à 70°.
Projection sur muqueuses et en particulier les yeux
rincer abondamment au sérum physiologique ou à l’eau (au moins cinq minutes). Important : le
matériel nécessaire aux soins immédiats doit être instantanément accessible70. ».
Une condition essentielle pour limiter les risques est d’être à jour de ses vaccinations. En particulier,
le risque de contamination par le virus de l’hépatite B a été largement souligné. Les dispositions du
Code du travail en matière de suivi par la médecine du travail sont applicables à tous les travailleurs
(salariés et libéraux).
Il convient bien entendu de traiter les éventuelles infections, mais au-delà il est indispensable de
nettoyer les surfaces, sols et plans de travail, à l’aide de produits désinfectants de façon à éliminer les
virus.
Pour les allergies au latex, il convient de soigner la manifestation elle-même et de réduire, voire
supprimer totalement, l’exposition au latex. Les symptômes s’atténuent rapidement après le retrait
de l’allergène, bien que le sujet reste sensibilisé.
De nombreux produits chimiques, potentiellement toxiques, sont utilisés dans les soins dentaires. Il
convient donc de se protéger.
44
Parmi les mesures de protection figurent, entre autres : la ventilation, le stockage approprié, le
nettoyage des restes très minutieux, le choix de surfaces de travail imperméables et lisses.
Concernant les gants, le praticien allergique au latex pourra utiliser des produits équivalents sans latex,
comme par exemple des gants en polyisoprène, en copolymère ou en nitrile.
Le risque mercuriel fait l’objet d’un protocole précis, rappelé dans les recommandations de l’ANSM à
l’attention des professionnels de santé71. Il consiste :
utiliser un conditionnement en capsules prédosées ;
à réaliser les opérations de fraisage ou de repolissage sous irrigation, aspiration et autant que
possible avec une digue dentaire ;
à limiter les concentration de mercure dans l’atmosphère.
Des dispositions réglementaires ont été prises en particulier dans la normalisation des appareils de
radiodiagnostic.
71 Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, « Le mercure des amalgames dentaires ».
72 Institut national de recherche et de sécurité, « Radiologie dentaire. Endobuccale ».
45
La PCR doit suivre une formation spécifique à la radioprotection. Cette formation est dispensée à toute
personne susceptible d’intervenir en zones réglementées73. Elle fait notamment partie des formations
dispensées à la faculté.
Il n’en reste pas moins que l’opérateur est soumis aux rayonnements ionisants directs ou indirects,
bien que les dangers liés aux rayons X soient minimes dans l’activité du chirurgien-dentiste. La
prévention consiste à dévier ces rayons (cf. Figure 18) et à atténuer leur impact par l’utilisation d’un
tablier de plomb, ou à utiliser des cloisons protectrices. Ce dispositif est employé en particulier pour
les enfants et les femmes enceintes.
46
3 : Les droits et recours du chirurgien-dentiste confronté
à une maladie professionnelle
Pour permettre la prise en charge par la caisse d’assurance maladie d’une maladie professionnelle,
trois conditions doivent être réunies74 :
la maladie doit être inscrite dans l’un des tableaux des maladies professionnelles de l’INRS ;
le malade doit avoir été exposé au risque et en apporter les éléments de preuve ;
la maladie doit avoir été constatée par un médecin dans un certain délai prévu par les tableaux et
débutant à la fin de l’exposition au risque.
L’INRS75,76 reprend les tableaux publiés au Journal Officiel qui répertorient les maladies
professionnelles indemnisables par la caisse primaire d’assurance maladie (Annexe 1), complétés par
le Décret n°2017-812 du 5 mai 201777. Parmi ces tableaux figurent les maladies professionnelles que
le chirurgien-dentiste est susceptible de contracter lors de l’exercice professionnel (Annexe 2).
Chaque tableau correspond à une catégorie de maladies professionnelles pour lesquelles sont
répertoriées les données suivantes :
Tableau composé des colonnes : désignation des maladies, délai de prise en charge, liste indicative
des principaux travaux susceptibles de provoquer ces maladies (Annexe 14)
Historique
Données statistiques
Nuisance
47
Principales professions exposées et principales tâches concernées
Description clinique de la maladie indemnisable
Critères de reconnaissance
Éléments de prévention technique
Éléments de prévention médicale
Références réglementaires (lois, décrets, arrêtés)
Éléments de bibliographie scientifique
Source : Institut national de recherche et de sécurité, « Les maladies professionnelles : guide d’accès aux
tableaux du régime général et du régime agricole », 2016.
Établir une relation directe de cause à effet entre la maladie d'un travailleur et son activité
professionnelle peut s'avérer parfois difficile ; c'est pourquoi la reconnaissance du caractère
professionnel d'une maladie résulte :
soit d'une présomption de l'origine professionnelle lorsque le malade remplit toutes les conditions
de prise en charge inscrites à l'un des tableaux annexés au livre IV du Code de la Sécurité sociale
48
pour les salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale ou annexé au livre VII du Code
rural pour ceux relevant du régime agricole ;
soit de la reconnaissance par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ou la caisse de
Mutualité sociale agricole (MSA), après avis d’un comité régional spécialement chargé de ces
questions, d'un lien existant entre l'activité professionnelle du travailleur et sa maladie (art. L. 461-
1 alinéa 4 et R. 461-8 du Code de la sécurité sociale)78. »
La déclaration de maladie professionnelle doit être faite par la victime auprès de la caisse d’assurance
maladie dans un délai de 15 jours après la cessation de travail ou la constatation de la maladie. Cette
déclaration doit être accompagnée d’un certificat médical initial descriptif. Une enquête
administrative et médicale est alors ouverte par la caisse.
Pour synthétiser, dans le tableau (cf. Tableau 7), figurent les différentes situations possibles, les
conditions de reconnaissance de la maladie professionnelle, la preuve du lien de causalité et le point
de départ de la réparation de la maladie professionnelle.
Les droits des maladies professionnelles se prescrivent pour deux ans à compter de la date à laquelle
la victime est informée du lien possible entre la maladie et son activité professionnelle.
Le délai de prise en charge, quant à lui, varie selon la pathologie ou le symptôme présenté tel
qu’indiqué dans les tableaux officiels de l’INRS.
49
Tableau 7 : Les modes de réparation des maladies professionnelles
Source : Institut national de recherche et de sécurité, « Les maladies professionnelles : guide d’accès aux
tableaux du régime général et du régime agricole », 2016.
Le délai moyen de reconnaissance d’une maladie professionnelle est de 169 jours comme l’indique
l’Assurance Maladie dans son rapport de 201779.
Les démarches ont évolué depuis le 1er décembre 2019, la procédure est plus courte. En effet, dès lors
que la maladie fait partie des tableaux de maladies professionnelles, la procédure de reconnaissance
passe de 6 à 4 mois. Si la maladie ne fait pas partie des tableaux de maladies professionnelles, la CPAM
79 Caisse nationale d’assurance maladie, « Rapport annuel 2017 : l’assurance maladie - risques professionnels ».
50
transmet le dossier au CRRMP, qui dispose alors de 4 mois supplémentaires pour enquêter et prendre
sa décision80.
Alors que la mise en place d’un compte pénibilité des salariés est une obligation pour tout employeur
depuis le 1er janvier 2015, de nombreux chirurgiens-dentistes employeurs sont concernés ou non.
Or, comme l’indique M. Sabek81 : « Les critères et les seuils de pénibilité sont fixés à l’article D.4161-2
du Code du travail. Pour des salariés exerçant conformément à la Convention collective des cabinets
dentaires, lorsque l’employeur a bien renseigné le document unique d’évaluation des risques
professionnels, il est exceptionnel de trouver une situation de salariés exposés à un niveau nécessitant
la mise en place d’un compte pénibilité.
En effet, pour atteindre ces niveaux, deux risques peuvent être évoqués :
les postures pénibles (en flexion à 45°, en torsion à 30°) doivent être d’une durée totale de
900 heures/an ;
le bruit doit atteindre 81 décibels pour une durée totale de 600 heures/an.
Chaque chirurgien-dentiste employeur doit apprécier si ses salariés, notamment les assistantes, sont
soumis à ces conditions et atteignent ces seuils. ».
Si la maladie n’est pas inscrite aux tableaux des maladies professionnelles, l’appréciation est confiée
au CRRMP.
Lorsque la maladie est reconnue comme maladie professionnelle, le salarié a droit à une prise en
charge à 100 % et à des indemnités journalières, tels que définis ci-après.
80 Ameli.fr
81 Sabek, « La pénibilité du salarié au cabinet dentaire ».
82 Ameli.fr
51
3.4.2 Les indemnités journalières
« En cas d'arrêt de travail dû à une maladie professionnelle et pour compenser votre perte de salaire,
vous pourrez percevoir des indemnités journalières, dont le montant évolue dans le temps :
Pendant les 28 premiers jours suivant l'arrêt de travail : l'indemnité journalière est égale à 60 % du
salaire journalier de base, avec un montant maximum plafonné à 202,78 € au 1er janvier 2019.
À partir du 29e jour d'arrêt de travail : l'indemnité journalière est majorée et portée à 80 % du
salaire journalier de base, avec un montant maximum plafonné à 270,37 € au 1er janvier 2019.
Au-delà de trois mois d'arrêt de travail : l’indemnité journalière peut être revalorisée en cas
d'augmentation générale des salaires83 ».
C'est le médecin conseil qui décide de prendre en charge ou non la rechute au titre de la maladie
professionnelle. La prise en charge, si elle est renouvelée, est la même que lors de la première période
de soins.
« Une indemnité temporaire d'inaptitude pendant une durée d'un mois maximum à compter de la date
de délivrance de l'avis d'inaptitude, sous réserve de remplir les conditions d'attribution et de ne
percevoir aucune rémunération au cours de cette période84 ».
Lorsque l’activité professionnelle n’entre pas dans le cadre général d’indemnisation prévu par
l’Assurance maladie, notamment dans le cadre d’une profession libérale, la souscription d’une
assurance volontaire individuelle s’avère indispensable.
83 Ameli.fr
84 Ameli.fr
52
3.5 La prévoyance spécifique à l’odontologie
La Caisse autonome de retraite des chirurgiens dentistes et des sages-femmes (CARCDSF), permet au
chirurgien-dentiste de percevoir des indemnités journalières en cas d’accident ou maladie entraînant
une incapacité temporaire d’exercer son activité.
Ce régime obligatoire n’intervient qu’à compter du 91e jour et pour un montant forfaitaire de 97,16 €
par jour85. De plus, la CARCDSF verse des indemnités au maximum jusqu’au 36e mois d’arrêt de travail.
Dans le cadre de ce travail, nous ne serons pas exhaustifs pour les différents arrêts de travail, le tableau
ci-après (cf. Tableau 8) répertorie les pathologies du chirurgien-dentiste ayant donné lieu à une rente
pour invalidité, inaptitude ou les deux éléments combinés.
Source : Caisse autonome de retraite des chirurgiens dentistes et des sages-femmes, « Statistique chirurgiens-
dentistes », 2017.
Comme le souligne l’OCD : « De trop nombreux praticiens se trouvent dans des situations dramatiques,
alors qu’une souscription à des prévoyances optionnelles pourrait couvrir la majorité des risques86 ».
53
Dès lors que la sécurité sociale ne couvre pas les pertes de revenus du chirurgien-dentiste, en cas
d’arrêt de travail, des contrats de prévoyance spécifiques sont fortement recommandés pour prévoir
le versement d’indemnités mensuelles en cas de maladie, incapacité ou invalidité professionnelles et
ainsi contribuer au maintien du niveau de vie et permettre d’assumer le paiement des frais fixes.
Un contrat de prévoyance couvre la période non pourvue par la CARCDSF, c’est-à-dire du 1er au 90e
jour et de compléter les prestations versées par la CARCDSF87.
Ainsi que le rappelle la MACSF « une simple blessure à la main, même si elle ne présente pas un
caractère de gravité, peut empêcher le chirurgien-dentiste d’exercer pour une durée parfois
longue88 ».
54
4 : Enquête et analyse
Nous avons mené une enquête auprès de chirurgiens-dentistes français dont l’objectif est d’évaluer la
prise en compte des maladies professionnelles lors de la pratique de l’odontologie et d’améliorer les
conditions d’exercice du chirurgien-dentiste.
Notre enquête intitulée « Maladie professionnelle liée à la pratique de l’odontologie » s’est déroulée
du 01/01/2020 au 15/01/2020 – soit durant une période de 2 semaines.
Il s’agit d’une enquête par questionnaire, élaborée à l’aide de Google Forms et diffusée sur la page
« Dentistes de France » de Facebook. Ce groupe existe depuis 6 ans et compte à ce jour plus de 21 000
membres, ce qui permet une diffusion rapide et étendue auprès des professionnels.
Il s’agit d’un questionnaire anonyme qui permet aux praticiens concernés par une maladie
professionnelle d’y répondre sans crainte.
Le critère d’inclusion était d’avoir été atteint d’une maladie susceptible d’être déclarée comme
maladie professionnelle – et ce, même lorsque la demande de reconnaissance n’a finalement pas été
acceptée. Ce dernier point permet en effet de mettre en exergue la difficulté à obtenir cette
reconnaissance.
Pour faciliter le recueil des données, nous avons choisi un questionnaire à réponses fermées. Une
partie commentaires, ouverte, permet à chacun de préciser ses réponses et donner son ressenti.
Toutes les réponses à l’enquête étaient obligatoires afin de pouvoir valider l’enquête.
55
Cette enquête pouvait comporter certains biais :
Le groupe Facebook inclut des prothésistes et des étudiants en chirurgie dentaire : nous avons donc
indiqué que seuls les chirurgiens-dentistes en exercice étaient concernés par notre enquête ;
Chaque chirurgien-dentiste pouvait avoir été atteint de plusieurs maladies professionnelles : nous
avons donc précisé que chaque praticien ne devait compléter qu’un seul questionnaire pour une
seule maladie professionnelle – avec une demande de reconnaissance obtenue ou non ;
Un chirurgien-dentiste pouvant avoir des réticences à dévoiler sa maladie, il a été décidé que le
questionnaire serait anonyme.
4.2 Résultats
Cette enquête a manifestement suscité un vif intérêt, puisque nous avons obtenu 275 réponses dès
les deux premières semaines de diffusion. Les résultats nous ont permis de dégager une population
cible, puis les troubles, pathologies, démarches et comportements préventifs, et enfin les recours et
la prise en charge.
38,5%
Une femme
Un homme
61,5%
Les femmes sont les plus représentées avec 61,5 % des réponses.
56
Figure 20 : Répartition par tranche d’âge
Les tranches d’âges se répartissent de façon assez homogène : 25,5 % pour les moins de 30 ans, 33,8 %
pour les 30 à 39 ans, 19,3 % pour les 40 à 49 ans et 21,5 % pour les 50 ans et plus.
0,7%
12,4%
24,0%
1 à 3 jours
4 jours
5 jours
6 jours
62,9%
Les praticiens travaillant 4 jours par semaine représentent 62,9 % des répondants, puis 24 % pour 5
jours par semaine.
57
Figure 22 : Répartition du temps horaire journalier
13,5% 10,9%
De 5 à 7 heures
De 8 à 10 heures
Plus de 10 heures
75,6%
La plupart des répondants exercent depuis moins de 5 ans (32 %) ou depuis plus de 20 ans (27,6 %).
18,9 % des praticiens exercent depuis 6 à 10 ans, 13,1 % depuis 11 à 15 ans et 8,4 % depuis 16 à 20 ans.
58
Figure 24 : Répartition par type d'exercice
5,5%
7,3% Libéral
Collaboration
16,4% libérale
Salarié
70,9%
Centre de santé
Une très large majorité des praticiens répondants exercent en cabinet libéral : 70,9 %.
25,8%
Oui
Non
74,2%
59
Figure 26 : Répartition par type d'exercice ( individuel ou en groupe)
71,6%
6,5% 7,3%
9,8%
5-10
11-15
38,2%
16-20
21-25
38,2%
> 25
38,2 % des praticiens reçoivent 11 à 15 patients par jour, à égalité avec les praticiens recevant 16 à 20
patients par jour.
60
4.2.2 Troubles, démarches et comportements préventifs
Les TMS arrivent très largement en tête avec 84 %, suivis des troubles psychiques à 65,1 %, puis des
troubles du sommeil à 50,5 %, des troubles auditifs à 24,4 % et des accidents biologiques à 12,4 %.
D’autres troubles sont évoqués tels que pathologie digestive, séquelles d’agression physique par
patient, hypertension, eczéma, syndrome Guillain-Barré, stress non pathologique, culpabilisation en
raison d’une erreur de traitement, pathologie circulatoire.
41,8%
Oui
Non
58,2%
61
58,2 % ont modifié leurs comportements en lien avec la pathologie ; ils ont notamment transformé
l’ergonomie de leur poste de travail, eu recours à de nouveaux matériels et 56,9 % d’entre eux ont
changé leurs habitudes posturales.
21,8%
Oui
Non
78,2%
Parmi les troubles rencontrés, seuls 21,8 % ont entraîné un arrêt de travail.
6,5%
5,0%
7,2%
< 30 jours
De 30 à 59 jours
De 60 à 89 jours
90 jours et +
81,3%
62
Les arrêts de travail ont été d’une durée inférieure à 30 jours pour 81,3 % des praticiens répondants.
7,2 % ont bénéficié d’un arrêt maladie d’une durée de 30 à 59 jours, 5 % de 60 à 89 jours et 6,5 % pour
une durée supérieure à 90 jours.
2,5%
Oui
Non
97,5%
Seuls 2,5 % des praticiens ont effectué une démarche de reconnaissance en maladie professionnelle.
49,6 % d’entre eux considèrent que la pathologie n’est pas suffisante pour justifier la démarche, 16,5 %
ont une totale méconnaissance du sujet et 12,8 % trouvent la démarche trop complexe ou trop longue.
Les statistiques officielles désignent les TMS comme la première cause de maladie professionnelle, ce
que confirment à 84 % les chirurgiens-dentistes en exercice interrogés dans le cadre de notre enquête.
L’enquête révèle quatre pathologies au cœur des préoccupations fréquentes du praticien : troubles
psychiques (stress, anxiété, burn-out…) pour 65,1 %, troubles du sommeil pour 50,5 %, troubles
auditifs pour 24,4 %, accidents biologiques pour 12,4 % et, dans une moindre mesure, troubles visuels
pour 0,7 % et respiratoires pour 0,4 %.
Le taux élevé des troubles psychiques, (65,1 % vs 52 % au niveau national, toutes professions
confondues) tend à démontrer que les chirurgiens-dentistes sont particulièrement exposés. Ces
résultats sont à rapprocher de ceux, obtenus par une étude sur le burn-out du Conseil national de
63
l’ordre en 201889, qui met en avant la nécessité de trouver des mesures rapides pour faire face à la
gravité de ces pathologies.
89 Ordre national des chirurgiens-dentistes, « Burn out chez les chirurgiens-dentistes : le choc ».
64
Conclusion
La (re)connaissance des risques professionnels permet de les prévenir, de façon à réduire leur nombre
ou l’ampleur des maladies professionnelles en découlant. Leur identification doit engager la mise en
place de solutions adaptées, souvent connues mais dont certaines sont encore à développer.
L’étude réalisée auprès des praticiens montre le rôle primordial de la prévention, ce qui implique que
ce sujet soit inclus dans la formation initiale mais aussi continue des professionnels.
Les résultats de l’enquête nous incitent à réfléchir et à développer une stratégie pour conjuguer une
formation efficiente avec une amélioration des conditions de travail grâce à une meilleure
connaissance des risques encourus.
Les affections psychiques sont sans doute plus difficiles à prévenir car elles demandent au praticien
d’adapter son mode de vie dans sa globalité, professionnelle et personnelle, de façon à parvenir à un
équilibre bien en amont, alors même qu’il n’en éprouve pas encore le besoin ou que sa charge de
travail ne lui permet pas de le faire.
La prévention est bien sûr préférable pour éviter que ne s’installent les troubles et les douleurs.
Les axes de réflexion portent notamment sur le nombre de troubles toujours en augmentation malgré
la connaissance accrue en ce domaine et nous amènent à nous poser de multiples questions, telles
que : ces troubles proviennent-ils de négligences ? de minimisation ou de banalisation de situations à
risques ? d’une formation inadéquate ?
La sensibilisation et la formation des praticiens doivent être poursuivies tout au long de leur exercice
pour favoriser la prise de conscience indispensable au changement des comportements néfastes
acquis.
65
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66
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69
Glossaire
IP Incapacité permanente
IT Incapacité temporaire
PE Prestations en espèces
70
PCR Personne compétente en radio protection
PN Prestations en nature
RG Régime général
71
Table des figures
72
Figure 29 : Modification comportementale suite aux troubles rencontrés .......................................... 61
Figure 30 : Arrêt de travail consécutif au trouble rencontré ?.............................................................. 62
Figure 31 : Nombre de jours d'arrêt de travail induit par le trouble .................................................... 62
Figure 32 : Démarche de reconnaissance ............................................................................................. 63
73
Table des tableaux
74
Annexes
Annexe 2 : Tableaux des maladies professionnelles fréquentes chez les chirurgiens-dentistes .......... 84
Annexe 15 : Enquête sur les maladies professionnelles dans la pratique de l’odontologie ................. 99
75
Annexe 1 : Tableaux des maladies professionnelles – Régime général
(Source : INRS)
RG 7 Tétanos professionnel
76
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 15 Affections provoquées par les amines aromatiques, leurs sels et leurs dérivés
RG 18 Charbon
77
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 22 Sulfocarbonisme professionnel
RG 23 Nystagmus professionnel
RG 24 Brucelloses professionnelles
RG 28 Ankylostomose professionnelle
78
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 37 BIS Affections respiratoires causées par les oxydes et les sels de nickel
RG 37 TER Cancers provoqués par les opérations de grillage des mattes de nickel
RG 45 Hépatites virales A, B, C, D et E
RG 46 Mycoses cutanées
79
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 54 Poliomyélites
RG 56 Rage professionnelle
80
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 68 Tularémie
81
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 77 Périonyxis et onyxis
Affections provoquées par le chlorure de sodium dans les mines de sel et leurs
RG 78
dépendances
RG 80 Kératoconjonctivites virales
RG 86 Pasteurelloses
RG 87 Ornithose-psittacose
82
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
83
Annexe 2 : Tableaux des maladies professionnelles fréquentes chez les chirurgiens-dentistes
(Source : INRS)
RG 45 Hépatites virales A, B, C, D et E
84
TABLEAU TITRE ABRÉGÉ
RG 80 Kératoconjonctivites virales
85
Annexe 3 : Maslach burnout inventory (MBI) – version originale de 1981
86
Annexe 4 : Maslach burnout inventory (MBI) – traduction de 2006
87
Source : AtouSanté, Test d’inventaire de burn-out de Maslach, 201890
88
Annexe 5 : Précautions standard
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
89
Annexe 6 : Mesures de prévention « standard »
Annexe II de la circulaire DGS/DH n°98-249 du 20 avril 1998
90
Annexe 7 : La désinfection des mains
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
91
Annexe 8 : La stérilisation
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
92
Annexe 9 : Accident exposant au sang (AES) ou liquides biologiques
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
93
Annexe 10 : Traitement des dispositifs médicaux (DM)
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
94
Annexe 11 : Traitement de l’instrumentation réutilisable
Direction générale de la santé91
91Ministère de la santé et des solidarités, « Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en
stomatologie ».
95
Annexe 12 : La gestion des déchets d’activités de soins
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
96
Annexe 13 : La désinfection chirurgicale des mains
Extrait des 7 fiches de bonnes pratiques contre les infections associées aux soins dans les cabinets
dentaires, ONCD, Direction générale de la santé
97
Annexe 14 : Exemple de données pour une maladie professionnelle :
RG 2 : Maladies professionnelles causées par le mercure et ses composés
(Source : INRS)
98
Annexe 15 : Enquête sur les maladies professionnelles dans la pratique de l’odontologie
Bonjour à tous,
Actuellement étudiant en sixième année de chirurgie dentaire à Paris V, dans le cadre de ma thèse
d'exercice je réalise une enquête sur les maladies professionnelles dans la pratique de l'odontologie.
Pour répondre à cette enquête, les deux conditions indispensables sont les suivantes :
- être chirurgien-dentiste en exercice (ou avoir terminé depuis moins de 3 ans),
- avoir été victime d'une maladie avec une demande de reconnaissance comme maladie professionnelle
(obtenue ou non)
Il vous est demandé de ne remplir qu'un seul formulaire et de ne répondre que sur une seule maladie.
Merci de prendre le temps de répondre à cette enquête rapide, anonyme et confidentielle.
Allan SEBAN
1. Qui êtes-vous ?
☐ Une femme
☐ Un homme
☐ 4
☐ 5
☐ 6
99
5. Depuis combien d’années exercez-vous ?
☐ 0-5 ans
☐ 6-10 ans
☐ 11-15 ans
☐ 16-20 ans
☐ > 20 ans
100
☐ Trouble auditif
☐ Trouble du sommeil
☐ Autre (à préciser)
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14. Avez-vous ensuite modifié vos comportements, en lien avec cette pathologie ?
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Vu, le Directeur de thèse Vu, le Doyen de l’UFR d’Odontologie - Montrouge
Résumé :
L’objectif de cette thèse est de déterminer les pathologies liées à la profession de chirurgien-dentiste
et de s’intéresser à la procédure de reconnaissance en tant que maladies professionnelles, ainsi qu’à
la prévoyance complémentaire spécifique à la profession. Cette étude a mené à de nombreux constats,
notamment celui que les praticiens sont toujours plus nombreux à souffrir des mêmes pathologies, en
particulier de troubles musculo-squelettiques, d’affections psychiques et de troubles du sommeil. Les
facteurs sont connus, des solutions sont proposées, notamment des actions de prévention, pourtant
les résultats sont mitigés. Nous avons réalisé une enquête auprès des chirurgiens-dentistes de France
pour connaître leurs pathologies, évaluer leur comportement et tenter d’approfondir les raisons qui
freinent la prise de conscience et la mise en œuvre des solutions exposées au cours de leur formation.
Discipline :
Santé publique et prévention
Mots clés français (fMeSH et Rameau) :
Santé publique -- Dissertation universitaire ; Collecte de données -- Dissertation universitaire ; Maladies
professionnelles -- Prévention -- Thèses et écrits académiques ; Dentistes -- Risques pour la santé -- Thèses
et écrits académiques
Université de Paris
UFR d'Odontologie - Montrouge
1, rue Maurice Arnoux
92120 Montrouge