TD1 1A 2016 2017 Cor
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FICM 1A – Probabilités
Exercice 1.
1 1 1
1. Considérons la mesure discrète sur (R, B(R)) définie par µ1 = δ1 + δ2 + δ3 . Calculer la valeur
2 4 4
de µ1 ([0, 3/2]), puis calculer µ1 (R) pour montrer que µ1 est une mesure de probabilités.
+∞
X 3
2. Considérons la mesure discrète sur (N, P(N)) définie par µ2 = δ . Soit k ∈ N∗ . Calculer
n n
n=1
2
µ2 ({1, 2, . . . , k}) puis µ2 (N).
+∞
X 1 √
3. Considérons la mesure sur (R, P(R)) définie par µ3 = δ1/ n . Calculer µ3 ([1/2, 2]), puis
n=1
n
calculer µ3 (R).
Solution. 1. Nous avons
1 1 1
µ1 ([0, 3/2]) = δ1 ([0, 3/2]) + δ2 ([0, 3/2]) + δ3 ([0, 3/2]),
2 4 4
or δ1 ([0, 3/2]) = 1 et δ2 ([0, 3/2]) = δ3 ([0, 3/2]) = 0, donc
1 1
µ1 ([0, 3/2]) = ×1= .
2 2
De plus, δ1 (R) = δ2 (R) = δ3 (R) = 1, donc
1 1 1
µ1 (R) = × 1 + × 1 + × 1 = 1.
2 4 4
Par conséquent, µ1 est une mesure de masse 1, c’est-à-dire
µ1 est une mesure de probabilité sur R.
2. Nous avons
(
1 si n ∈ {1, . . . , k}
δn ({1, . . . , k}) =
0 sinon.
Par conséquent,
k
X 3 1
µ2 ({1, . . . , k}) = =3 1− k .
n=1
2n 2
1
Remarque : comme N est la réunion croissante des {1, . . . , k} quand k → ∞, nous aurions égale-
ment pu déduire de la continuité des mesures que
Par conséquent,
1 1 1 1 25
µ3 ([1/2, 2]) = + + + = .
1 2 3 4 12
∞
X 1
µ3 (R) = = +∞.
n=1
n
Exercice 2. Rappelons que l’on admet la mesurabilité (par rapport à la tribu borélienne sur R) des
ensembles considérés.
1. a. Soit a ∈ R. Montrer que λ1 ({a}) = 0.
b. Soient a ≤ b ∈ R. Montrer que λ1 ([a, b]) = λ1 ([a, b[) = λ1 (]a, b]) = b − a.
2. a. Soient a1 , a2 , . . . , an des éléments distincts de R. Montrer que λ1 ({a1 , . . . , an }) = 0.
b. Montrer que λ1 (Q) = 0, où Q est l’ensemble des rationnels.
3. On utilisera le fait que R × {0} = ∪n≥1 ] − n, n[×{0}.
a. Soit D0 = R × {0} la droite d’équation y = 0. Montrer que λ2 (D0 ) = 0.
b. En déduire que λ2 (D) = 0 pour toute droite D de R2 .
4. (*) Soit H un hyperplan affine de Rd , d ≥ 1. Montrer que λd (H) = 0.
Solution. 1. a. Pour tout n ≥ 1, {a} ⊂]a − 1/n, a + 1/n[, donc
Nous pouvons procéder de même pour λ1 ([a, b[) et λ1 (]a, b]). Nous pouvons également utiliser
la croissance des mesures et déduire de l’inclusion ]a, b[⊂]a, b] ⊂ [a, b] que
2
2. a. Nous avons, par σ-additivité,
n
X
λ1 ({a1 , . . . , an }) = λ1 ({ak }) = 0.
k=1
b. De plus, Q étant dénombrable, il existe une suite (an )n≥1 d’éléments distincts de R tels que
Q = ∪∞ ∞
n=1 {an } = ∪n=1 {a1 , . . . , an }. Donc Q est la réunion croissante des {a1 , . . . , an } quand
n → ∞, donc, par continuité des mesures,
par conséquent,
λ2 (D0 ) = 0.
b. La mesure de Lebesgue étant invariante par translation et par rotation, on en déduit que toutes
les images de D0 par ce type de transformation est de mesure de Lebesgue λ2 nulle, c’est-à-dire
que toute droite de R2 est de mesure de Lebesgue λ2 nulle.
4. Rappelons que, d’après la proposition 1.2 p. 10 du polycopié, la mesure de Lebesgue est invariante
par transformation isométrique. Or, pour tout hyperplan affine H, il existe une isométrie affine f
telle que f (H) = {0} × Rd−1 . Par conséquent,
Exercice 3 (Paradoxe de Simpson). Suite à une étude dont les résultats apparaissent dans le tableau
ci-dessous, un médicament semble être efficace. Le but de cet exercice est de confirmer ou infirmer cette
conclusion.
3
On considère deux population PM et PN de malades contenant chacune une proportion α ∈ [0, 1] de
femmes et 1 − α d’hommes. De plus, la population PM est traitée avec le médicament, tandis que la
population PN ne l’est pas. Quelle est la probabilité qu’un individu tiré au hasard dans la population
PM soit guéri ? Et pour la population PN ? Confirmez-vous ou infirmez-vous la conclusion émise en
début d’exercice ?
Solution. Notons PM la probabilité des événements lorsque la population est traitée avec le médicament
et PN la probabilité des événements lorsque la population n’est pas traitée avec le médicament . Soit I
l’individu tiré au hasard, alors
PM (I est guéri) = PM (I est guéri | I est une femme) PM (I est une femme)
+ PM (I est guéri | I est un homme) PM (I est un homme)
Par conséquent,
PM (I est guéri) = 0, 6 − 0, 4 α.
De même,
PN (I est guéri) = 0, 7 − 0, 4 α.
On constate bien que le traitement par médicament est ici moins efficace que le traitement sans mé-
dicament. Le résultat en apparence paradoxale du tableau est simplement dû au fait que les résultats
(avec et sans traitement) sont donnés pour deux populations différentes (donc avec des valeurs de α
différentes).
Exercice 4. On considère une infinité dénombrable de dés telle que le n-ième dé possède n + 1 faces
équiprobables, numérotées entre 0 et n, et on considère une suite (déterministe) de nombres entiers
(un )n∈N tels que 0 ≤ un ≤ n. Soit (An )n∈N∗ la suite d’événements définis par
1
An = {le n-ième dé tombe sur un } de sorte que P(An ) = , pour tout n ∈ N.
n+1
4
1. On suppose les dés indépendants (dans cette question uniquement). Montrer que, presque sûre-
ment, il existe une infinité de dés dont la valeur coïncide avec (un )n∈N .
2. Montrer qu’il existe une sous-suite (uϕn )n∈N telle que, presque sûrement, uϕn ne coïncide pas avec
le lancer du ϕn -ième dé à partir d’un certain rang (qui dépend du tirage).
Solution. 1. D’après l’énoncé, les événements An sont indépendants. Or
∞
X
P(An ) = +∞,
n=1
c’est-à-dire
5
(c)
Cas Bn+1 = An+1 = Acn+1 . Soit I = {i1 < · · · < ik } une sous-famille d’indices de {1, 2, . . .}. Si n +
(c) (c)
1∈ / I, alors Bi1 , . . . , Bik est une sous famille finie de A1 , . . . , An , An+1 , An+2 , . . ., donc d’après
l’hypothèse de récurrence,
P(Bi1 ∩ · · · ∩ Bik ) = P(Bi1 ) · · · P(Bik ).
Si n + 1 ∈ I, posons I1 = {i ∈ I, i ≤ n} et I2 = {i ∈ I, i ≥ n + 2}. En utilisant l’égalité
P(Ac ∩ B) = P(B) − P(A ∩ B) vraie pour tous événements A et B, on obtient
" ! !#
\ (c) \ \ \
P(Bi1 ∩ · · · ∩ Bik ) = P Ai Acn+1 Ai
i∈I1 i∈I2
" ! !#
\ (c)
\ \
=P Ai Ai
i∈I1 i∈I2
" ! !#
\ (c)
\ \ \
−P Ai An+1 Ai
i∈I1 i∈I2
! !
Y Y
= P(Ai ) × P(Ai )
i∈I1 i∈I1
! !
Y Y
− P(Ai ) × P(An+1 ) × P(Ai ) ,
i∈I1 i∈I1
car les événements en jeu sont indépendants d’après l’hypothèse de récurrence. Ainsi
! !
Y Y
P(Bi1 ∩ · · · ∩ Bik ) = P(Ai ) × (1 − P(An+1 )) × P(Ai )
i∈I1 i∈I1
! !
Y Y
= P(Ai ) × P(Acn+1 ) × P(Ai )
i∈I1 i∈I1
= P(Bi1 ) · · · P(Bik ).
Ceci étant vrai pour toute sous-famille finie d’indice n, on en déduit que B1 , . . . , Bn , . . . est une
famille d’événements mutuellement indépendants, donc P (n + 1) est vérifiée.
Finalement, nous avons montré par récurrence que P (n) est vraie pour tout n. En particulier,
(c) (c)
pour tout n ≥ 1, les événements A1 , . . . , An sont mutuellement indépendants. Par conséquent,
pour toute sous famille finie d’indice I = {i1 < i2 < · · · < ik },
(c) (c) (c) (c)
P(Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) = P(Ai1 ) · · · P(Aik ).
En définitive, les événements A1 , . . . , An , . . . sont mutuellement indépendants.
6
Exercice 7. (*) Soit K ⊂ R2 un borélien tel que λ2 (K) < 1. Soient B1 , B2 , . . . , Bn une suite de disques
disjoints inclus dans K tels que le rayon de Bi est 1/2i . Montrer que
1
4n 6 .
1 − λ2 (K)
Solution.
Sn Soit K ⊂ R2 un borélien tel que λ(K) < 1. Les disques Bi étant inclus dans K, leur réunion
i=1 Bi l’est aussi. Donc, par croissance de la mesure λ1 ,
n
!
[
λ2 Bi 6 λ2 (K).
i=1
et
π
(1 − 1/4n ) 6 λ2 (K).
3
Or π/3 > 1 donc
1 − 1/4n 6 λ2 (K),
Exercice 8. (*) Soit (Ω, F, µ) un espace mesuré. On souhaite construire une tribu F 0 et une mesure
µ0 : F 0 → [0, +∞] telles que µ0 = µ sur F et telles que (Ω, F 0 , µ0 ) est complet (i.e. telles que les
ensembles négligeables de µ0 sont tous dans F 0 ). C’est ce qui nous permet, dans le cours, de supposer
que les ensembles négligeables sont mesurables.
1. Soit N la famille des ensembles négligeables de µ. Montrer que
F 0 = {A ∪ N, A ∈ F et N ∈ N }
7
3. a. Montrer que les ensembles négligeables de µ0 sont négligeables pour µ.
b. En déduire que l’espace (Ω0 , F 0 , µ0 ) est complet.
Solution. 1. Montrons que F 0 vérifie les trois axiomes de la définition d’une tribu.
(i) L’ensemble vide étant négligeable, nous avons A = A ∪ ∅ ∈ F 0 pour tout A ∈ F, donc
F ⊂ F 0 . En particulier, F étant une tribu, Ω ∈ F, donc
Ω ∈ F 0.
Or A ∪ B ∈ F car une tribu est stable par réunion dénombrable (et a fortiori finie) et
(A ∪ B) \ A0 ⊂ B est négligeable. Par conséquent,
A0c ∈ F 0 .
(iii) Soient A01 = A1 ∪ N1 , ..., A0n = An ∪ Nn , ... des éléments de F 0 avec Ai ∈ F et Ni négligeable
pour tout i ≥ 1. Alors
∞
[ ∞
[ ∞
[
A0n = An ∪ Nn .
n=1 n=1 n=1
Or ∞
S S∞
n=1 An ∈ F, car une tribu est stable par réunion dénombrable, et n=1 Nn est négli-
geable (par sous-additivité des mesures). Par conséquent,
∞
[
A0n ∈ F 0 .
n=1
En définitive,
A1 ⊂ A1 ∪ B1 ⊂ (A2 ∪ B2 ) ∪ B1 .
µ(A1 ) = µ(A2 ).
8
(ii) Soient A01 = A1 ∪ N1 , ..., A0n = An ∪ Nn , ... des éléments disjoints de F 0 avec Ai ∈ F et
Ni négligeable pour tout i ≥ 1. Alors
∞
[ ∞
[ ∞
[
A0n = An ∪ Nn ,
n=1 n=1 n=1
µ(A ∪ B) = µ(A) = µ0 (A ∪ N ) = 0.