Après une jeunesse agitée au cours de laquelle il servira notamment dans les Marines de 1948 à 1950, Terrence Stephen (Steve) McQueen s'inscrit aux cours d'Art dramatique de Sanford Meisner, puis à ceux d'Herbert Berghof et Utta Bagn. Sanford Meisner dira de lui : "il avait une personnalité quelconque. Comme Marilyn Monroe, il avait à la fois un côté dur et enfantin". Il fait ses premiers pas au théâtre en 1952 dans une reprise de "Peg of My Heart" et obtient son premier engagement important à Broadway en remplaçant au pied levé Ben Gazzara dans "Hatful of Rain". Entre temps, il avait réussi à décrocher une bourse d'étude auprès de l'Actors' Studio de Lee Strasberg (taux de réussite : environ 1 pour 1000). C'est à cette époque également qu'il rencontre sa future première épouse, Neile Adams, une comédienne et danseuse. Sa petite notoriété l'amène à Hollywood en 1956 où il débute dans L'Invraisemblable vérité de Fritz Lang (mais les scènes où il apparaît seront coupées au montage) et Marqué par la haine de Robert Wise. Sa figuration est si peu importante qu'il n'apparait même pas au générique. En 1957, il accepte de jouer le rôle d'un chasseur de primes, Josh Randall, pour la télévision : "Au nom de la loi" (Wanted dead or Alive) produit par Vincent Fennely. Il incarne un héros à la fois bon et méchant (a bad nice guy). "McQueen était un type peu commun. Il n'était pas l'homme le plus séduisant du monde, mais il avait une sorte d'instinct animal fascinant. iI pouvait paraître gentil, mais on percevait la menace derrière cette gentillesse" dira Fennelly. Le feuilleton connaitra trois saisons de 1958 à 1961. En peu de temps, il devient l'un des visages les plus connus des Etats-Unis et parallèlement, il revient au cinéma dans des productions plus importantes comme Les Sept mercenaires ou La Proie des vautours de John Sturges. Il s'essaie à la comédie dans Branle-bas au Casino de Richard Thorpe ou le film de guerre avec L'Enfer est pour les héros de Don Siegel. Le retour à Sturges pour La Grande évasion (et sa fameuse scène de moto) et le succès éclatant du Kid de Cincinnati de Norman Jewison (qui séduit par sa dualité paradoxale) confirmeront définitivement Steve McQueen au rang de star. Suivent La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise (qui évoque de manière métaphorique le sujet alors tabou du Vietnam), Nevada Smith qu'il produit avec Henry Hathaway derrière la caméra qui sont boudés par le public et marquent la fin de "l'adolescence" de l'acteur. La période de la maturité s'ouvre avec L'Affaire Thomas Crown (Jewison) qui propose le plus long baiser de l'histoire du cinéma. Steve incarne un flic peu ordinaire dans un Bullitt (Yates) qui modernise le genre parce que tourné dans les rues et célèbre pour sa remarquable poursuite de voitures dans San Francisco. A la fin des années soixante, McQueen fait partie des cinq plus grands acteurs les plus demandés, et Solar, sa compagnie, est l'empire dont il rêvait. Lequel va s'effondrer avec l'expérience désastreuse du Mans (Lee N. Katzin). Nouvel échec pour Junior Bonner (Sam Peckinpah). En 1972, il tourne Le Guet-apens (traduction qui est un contresens notoire de The Getaway) avec le même réalisateur sur un scénario de Walter Hill qui dédit son travail au Raoul Walsh de High Sierra. Steve tombe amoureux de sa partenaire Ali McGraw et retrouve sa place au box-office. Il interprète un inoubliable Henri Charrière dans Papillon de Franklin J. Schaffner injustement méprisé à sa sortie. Il participe au phénomène cinéma-catastrophe dans La Tour infernale (à l'époque onzième meilleure recette de tous les temps). En 1977, après trois ans de retraite à Malibu, il revient avec un film intimiste Un Ennemi du peuple dans lequel il porte barbe, cheveux longs, lunettes et surcharge pondérale de quinze kilos ; le film sera un échec retentissant. Ses deux derniers films, Tom Horn (funèbre) et Le Chasseur (un chasseur de prime, clin d'oeil à son public et clôture de la boucle) sont une sorte de testament triste. Après un troisième mariage en janvier 1980, le rebelle, le roi-froid s'éteint en novembre de la même année. AlHolgvoir également biographie en page "Livres". |
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