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Etude Épidémiologique, Clinique Et Anatomopathologique Des Tumeurs Malignes de La Vessie Dans Le Service D'urologie Du CHU Du Point G

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Etude

Ministère deépidémiologique,
l’Enseignement clinique
Supérieur République
et anatomopathologique des tumeurs malignes du Mali
de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
et de la Recherche Scientifique Un Peuple- Un But -Une foi

Année universitaire : 2018- 2019 Thèse N°….

Etude épidémiologique, clinique et


anatomopathologique des tumeurs
malignes de la vessie dans le service
d’Urologie du CHU du Point G
Présentée et soutenue publiquement le.26. ̷ 12 ̷ 2019 devant la Faculté
de Médecine et d’odontostomatologie
Par

Pour l’obtention du Grade de Docteur en Médecine (DIPLOME D’ETAT)

Président : Pr Bakarou KAMATE

Membre : Pr Mamadou Lamine DIAKITE

Co-directeur Dr Bourama COULIBALY


DEDICACES :
Directeur : Pr Cheick Bougadari TRAORE
Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. i
Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Je dédie ce travail à :

 L’ETERNEL DIEU Tout-Puissant

Eternel Dieu, ton amour, ta grâce, ta miséricorde, ton soutien et ta providence se


renouvellent chaque jour dans ma vie. Ta Parole est une lampe à mes pieds et
une lumière sur mon sentier ; grâce à elle je tiens ferme. Lorsque je tombe, tu
me relèves et lorsque je suis faible, tu me rends fort. Je ne suis rien sans toi et je
ne peux rien sans toi. Je te consacre ma vie entière et puisse-t-elle être davantage
un instrument pour t’adorer et te servir.

 Mon père BOLEGA ANONG Dagobert

Un homme de Dieu,

Un homme de foi,

Un homme de principe et de rigueur,

Un homme noble,

Un modèle.

Très cher père, je ne peux compter le nombre de fois où tu as été là pour moi. Tu
m’as appris l’honnêteté, la vaillance, le travail dur et la discipline. Tu t’es
toujours battu de toutes tes forces afin de me donner les moyens de réaliser mes
rêves. Tu es le modèle même de ce qu’un père doit être pour son fils. Je suis fier
d’être ton fils et je me battrai toujours pour t’honorer.

 Ma mère Marie-Christine

Une femme de Dieu,

Une femme de prière,

Une femme vertueuse,

Un modèle.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. ii


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Très chère mère, mes simples mots ne suffiront jamais pour t’exprimer tout mon
amour et toute ma reconnaissance pour tout ce que tu as fait de moi et pour moi.
Ton amour, ton courage et ta bravoure continuent de bercer ma vie ; à travers ce
travail, je te communique toute mon affection. Tu es et resteras à jamais le pilier
de ma vie.

 Ma grand-mère adorée : " Mama Philomène"

Tu es mon essence. Depuis mon enfance tu m’as toujours chéri et protégé. Je me


rappelle que tu m’appelais communément « mon mari » pour signaler davantage
combien j’étais important pour toi. Ce travail est le fruit de ton amour, de ton
soutien et de tes prières ; trouve en ceci une expression de ma profonde
gratitude.

 Mon oncle ANONG Armand Collins

Un homme de parole,

Un homme de principe,

Un modèle.

Tu es plus qu’un oncle, tu es un père pour moi. Tu as toujours été là pour moi, et
tu as guidé mes pas depuis l’obtention de mon diplôme de Baccalauréat. A
travers ce travail, je te communique tout mon respect et toute ma gratitude.

 Ma grande sœur Alvine BOLEGA

Tu es la prunelle de mes yeux. Depuis notre tendre enfance tu es pour moi une
sentinelle et un soutien. Ton amour et ton soutien resteront à jamais ma force et
mon rempart.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. iii


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

 Mon petit frère Christian BOLEGA

Tu es le petit frère que tous les grand-frères rêvent d’avoir. Tu es mon


champion. Ton soutien, ton respect et ton amitié font de moi le grand-frère le
plus heureux de la terre : ensemble nous ferons de grandes choses.

 Mes cousins Pascal César et Adélaïde Binta ANONG AYANGMA

Vous êtes plus que des cousins, vous êtes des frères pour moi. Grâce à vous j’ai
appris le sens du devoir et des responsabilités. Vous êtes chers à mes yeux.

 Ma tante Anne-Marie OYOUGUE

Dieu seul sait combien je te chéris dans mon cœur. Ton affection et ton soutien
me remplissent de courage et de force. A travers ce travail, je te remercie d’être
toujours là pour moi.

 La Grande famille ANONG : mes oncles (Richard MBÉSSIMÉ, Robert


GUIGOUME, Pascal OLOUMÉ…), mes tantes, mes cousins et cousines
(Yves, Rolande, Landry, Rosine, Élisabeth…)

C’est un honneur pour moi de faire partie de cette grande famille qui est pour
moi un soutien, une protection et une énorme source d’encouragement. A travers
ce travail, je vous remercie pour tout ce que vous faites de moi et pour moi.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. iv


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

REMERCIEMENTS
J’adresse mes sincères remerciements à :

 La famille EDOGUE

Merci de m’avoir accepté comme votre propre fils, pour votre générosité, vos
conseils et pour votre soutien pendant ces dernières années. Puisse Dieu vous le
rendre au centuple.

 La famille LEKAMA : Dimitri, Esther, Keren et Dave

Merci pour votre amour, votre hospitalité et surtout de m’avoir communiqué


cette passion pour la musique : Je vous porterai toujours dans mon cœur.

 Dr Yolande NANA

Mes sincères remerciements pour avoir accepté de déposer mon dossier au


service de scolarité de la Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie
(F.M.O.S). A jamais je te suis redevable.

 Mes frères de l’Eglise C.M.C.I de Bamako

Grâce à vous, j’ai bénéficié d’un bon environnement spirituel et acquis une
certaine maturité. Vos conseils, vos enseignements, vos prières et vos
encouragements m’ont façonné et accompagné durant tout mon cursus.

 La Promotion P.A.R.I.S : Le parrain "Marco", Joël DJEUKEU, Vanessa


MENDAVE, Mymozette DIBANGA, Noëlle KUETE, John WAANI,
Estelle Kamga, Marianne TAMKO, Francis, Dany et Kevin.

Merci d’avoir été une famille pour moi et de m’avoir aidé à m’intégrer dans ce
pays qu’est le Mali et dans cette Faculté (F.M.O.S). Je ne vous oublierai jamais.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. v


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

 La Famille NTAMAG, la Famille NGOYO et à la Famille


NDJAYONG

Nous n’avons peut-être pas le même nom de famille, mais ‹‹ c’est le même sang
qui circule dans nos veines ››. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi ; à
jamais je vous chéris dans mon cœur.

 Tous les disciples de Marie-Christine BOLEGA

Des femmes pleines de foi et de zèle,

Des femmes courageuses,

Des femmes de prière.

Mes sincères remerciements pour vos prières et pour votre soutien. Vous êtes
mon courage et ma force : Dieu vous le rendra au centuple.

 Antoine Kalla et René NDENGHA

Merci pour avoir été des grand-frères pour moi. Votre amour, vos conseils, vos
prières et votre affection me marqueront à jamais.

 Mes chers frères et amis du Point G : Ulrich LEMALE, Elisée FAUPA,


Ayayi COCO, le Docteur Eunice KAMDEM, le Docteur Kévin Niassan,
le Docteur Stéphane Waffo, le Docteur Pierrot, Stéphane KIARI,
Ghislain, Junior, Pierre ESSIENE, Ivan JERRY, Marc Olivier, Evodie,
Michèle, Merveilles, Josépha …

Ma vie n’aurait certainement pas été la même sans vous. Nos commentaires, nos
joies, nos galères, nos disputes, nos plaisanteries et tout ce que nous avons
traversé ensemble me remplissent de bons souvenirs. Merci pour tous ces bons
moments.

 Mes chers voisins : Monsieur SOUL, son épouse et leurs enfants, Gallo
CISSE, Danielle FENEUKAMI, Mohammed "the BIG", Prince

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. vi


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
GOUNOU, Mohammed "the Red", Sidalamine, Youssouf Maïga, Al
Kalifa, Négue KONATE, Ouane, Sasha, Mariam…

Une cour vivante et riche en solidarité ; tel est le souvenir que je garde de vous.
Merci infiniment pour votre soutien.

 Au personnel du service d’Anatomie et Cytologique Pathologiques du


CHU du Point G : tous les médecins en spécialisation, les internes, les
techniciens…

Grâce à vous cette année fût riche en émotions, en connaissances, en sympathie


et en harmonie. Dans ma vie la trace laissée par vous est indélébile.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. vii


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

HOMMAGES AUX MEMBRES DU JURY


A notre Maître et Président du jury,
Pr Bakarou KAMATE
 Professeur titulaire en Anatomie et Cytologie Pathologiques à la
Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (F.M.O.S) de
l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de
Bamako (U.S.T.T.B) ;
 Chercheur et Praticien hospitalier au CHU du Point G ;
 Collaborateur du projet de dépistage du cancer du col utérin et du
registre national des cancers au Mali ;
 Secrétaire Général de la Division d’Afrique Francophone de
l’Académie Internationale de Pathologie (D.A.F/A.I.P) ;
 Secrétaire général de la Commission Médicale d’Etablissement
(C.M.E) du CHU du Point G ;
 Secrétaire général de la Société Malienne de Pathologie (S.M.P).
Cher Maître,
Permettez-nous de vous adresser nos sincères remerciements pour l’honneur que
vous nous faites en acceptant de présider ce jury. Votre rigueur, votre amour de
la ponctualité et du travail bien fait ont forcé notre admiration. Trouvez ici, cher
Maître, l’expression de notre gratitude et de notre profond respect.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. viii


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
A notre Maître et Juge
Pr Mamadou Lamine DIAKITE
 Maître de conférences agrégé en Urologie à la Faculté de Médecine et
d’Odontostomatologie (F.M.O.S) de l’Université des Sciences, des
Techniques et des Technologies de Bamako (U.S.T.T.B) ;
 Chirurgien urologue ;
 Praticien hospitalier au CHU du Point G.
Cher Maître,
C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de siéger dans ce jury
malgré vos multiples occupations. Votre simplicité, votre humilité et vos
qualités pédagogiques imposent le respect. Recevez cher maître l’expression de
notre profonde gratitude.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. ix


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
A notre Maître et Co-directeur de thèse

Dr Bourama COULIBALY
 Spécialiste en Anatomie et Cytologie Pathologiques ;
 Maître assistant à la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie
(F.M.O.S) de l’Université des Sciences, des Techniques et des
Technologies de Bamako (l’U.S.T.T.B) ;
 Praticien hospitalier au C.H.U du Point G ;
 Ancien interne des hôpitaux de Bamako et de Kati ;
 Secrétaire général adjoint de la Société Malienne de Pathologie
(S.M.P) ;
 Collaborateur du registre national des cancers du Mali.
Cher Maître,
Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de codiriger cette thèse.
Votre apport est inestimable dans la réalisation de ce travail. La disponibilité, la
sympathie, l’humilité et la simplicité qui vous animent, font de vous une
personne exceptionnelle. Puisse ce travail être l’occasion pour nous de vous
exprimer notre profonde reconnaissance.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. x


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
A notre Maître et Directeur de thèse
Professeur Cheick Bougadari TRAORE
 Professeur titulaire en Anatomie et Cytologie Pathologiques à la
Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (F.M.O.S) de l’Université
des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako
(l’U.S.T.T.B) ;
 Chef du D.E.R des sciences fondamentales à la Faculté de Médecine et
d’Odontostomatologie (F.M.O.S) de l’Université des Sciences, des
Techniques et des Technologies de Bamako (l’U.S.T.T.B) ;
 Chef du service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du C.H.U du
Point G ;
 Chercheur et Praticien hospitalier au CHU du Point G ;
 Collaborateur du projet de dépistage du cancer du col utérin et du
registre national des cancers au Mali ;
 Président de la Société Malienne de Pathologie (S.M.P).

Cher Maître,
Vous nous avez fait l'honneur de nous confier le sujet de cette thèse et c’est un
privilège pour nous d’avoir travaillé sous votre direction sur ce sujet. C’est le
moment de vous rendre un hommage mérité. Si ce travail est une réussite, nous
le devons à votre compétence et à votre savoir-faire. Veuillez trouver ici, cher
Maître, l’expression de notre sincère gratitude et de notre profond respect.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. xi


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACS : American Cancer Society

AFIP : Armed Forces Institute of Pathology

BCG : Bacille de Calmette et Guérin

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer

CIS : Carcinome In Situ

Cm : Centimètre

CPC : Carcinome à Petites Cellules

EMA : Epithélial Membrane Antigen

HCG : Hormone Gonadotrophique Chorionique

HTA : Hypertension Artérielle

INRSP : Institut National de Recherche en Santé Publique

ISUP : Société Internationale de Pathologie Urologique

IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PAS : Acide Périodique de Schiff

pH : potentiel d’Hydrogène

TDM : Tomodensitométrie

TNM : Tumeur, Ganglion, Métastase

TVIM : Tumeurs de Vessie Infiltrant le Muscle

TVNIM : Tumeurs de Vessie n’infiltrant pas le Muscle

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
UGD : Ulcère Gastro-Duodénal

UIV : Urographie intraveineuse

URO-TDM : Tomodensitométrie des voies urinaires.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. xiii


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
LISTE DES FIGURES

Figure 1: Coupe longitudinale de la vessie et de la prostate ..................................................... 6


Figure 2: Situation et rapports de la vessie chez l’homme (coupe sagittale) ........................... 8
Figure 3: La vessie et ses rapports anatomiques chez la femme .............................................. 9
Figure 4 : Vascularisation artérielle et lymphatique de la vessie . .......................................... 10
Figure 5: Coupe histologique de la paroi vésicale en microscopie optique ........................... 14
Figure 6: Cytologie inflammatoire ......................................................................................... 24
Figure 7: Cytologie atypique ou suspecte . ............................................................................. 25
Figure 8: Cytologie urinaire d’un carcinome urothélial .......................................................... 25
Figure 9: Cytologie urinaire positive (malignité probable). .................................................... 26
Figure 10: Image histologique d’un carcinome à cellules transitionnelles. ............................ 30
Figure 11: Carcinome urothélial avec foyer de différenciation malpighienne (à gauche) ...... 31
Figure 12: Carcinome épidermoïde truffé d’œufs bilharziens ............................................... 38
Figure 13: Lobule carcinomateux épidermoïde bien différencié avec au centre une maturation
cornée ....................................................................................................................................... 39
Figure 14: Schéma de classification des tumeurs de vessie. ................................................... 46
Figure 15: Répartition des patients selon la tranche d’âge. .................................................... 59
Figure 16: Répartition des patients selon le sexe. ................................................................... 60
Figure 17: Répartition des patients selon le motif de consultation. ........................................ 66

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. xiv


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

LISTE DES TABLEAUX


Tableau I : Classification des tumeurs urothéliales . .............................................................. 43
Tableau II : Stade TNM (OMS 2017). ................................................................................... 45
Tableau III: Répartition des patients selon la profession. ...................................................... 61
Tableau IV: Répartition des patients en fonction de l’ethnie. ................................................ 62
Tableau V : Répartition des patients selon le lieu de résidence. ............................................. 63
Tableau VI: Répartition des patients selon le niveau d’instruction. ....................................... 63
Tableau VII: Répartition des patients selon l’année du diagnostic. ....................................... 64
Tableau VIII: Répartition des patients selon le mode de recrutement. .................................. 64
Tableau IX: Répartition des patients en fonction du délai de consultation. ........................... 65
Tableau X: Répartition des patients selon les antécédents médicaux (autres qu’urologiques).
.................................................................................................................................................. 67
Tableau XI: Répartition des patients en fonction des antécédents urologiques. .................... 67
Tableau XII : Répartition des patients en fonction des facteurs de risques retrouvés. ........... 68
Tableau XIII: Répartition des patients en fonction de l’examen physique. ........................... 69
Tableau XIV: Répartition des patients selon le(s) toucher(s) pelviens. ................................. 69
Tableau XV: Répartition des patients selon la réalisation ou non de l’examen de cytologie
urinaire. .................................................................................................................................... 70
Tableau XVI: Répartition des patients selon le résultat de la cytologie urinaire. .................. 70
Tableau XVII: Répartition des patients selon les aspects macroscopiques. ........................... 71
Tableau XVIII: Répartition des patients selon la nature du prélèvement. ............................. 71
Tableau XIX: Répartition des patients selon le diagnostic histologique. ............................... 71
Tableau XX: Répartition des patients en fonction de la présence d'un granulome bilharzien.
.................................................................................................................................................. 72
Tableau XXI: Répartition selon le sexe et le diagnostic histologique. ................................... 73
Tableau XXII: Répartition des patients selon la tranche d’âge et le type histologique. ........ 74
Tableau XXIII: Répartition des patients selon le type histologique et la présence d’un
antécédent de bilharziose. ........................................................................................................ 75
Tableau XXIV: Répartition des patients de la cytologie urinaire et du diagnostic
histologique. ............................................................................................................................. 76

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

TABLE DES MATIERES


I. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 1

II. GENERALITES ........................................................................................................................ 4

A. LA VESSIE ................................................................................................................................ 4

1. Définition :.................................................................................................................................. 4

2. Rappels : ..................................................................................................................................... 4

B. TUMEURS DE LA VESSIE ................................................................................................... 15

1. Définition :............................................................................................................................ 15

2. Epidémiologie : .................................................................................................................... 15

3. Facteurs de risque : ............................................................................................................. 17

4. Diagnostic :........................................................................................................................... 20

5. Evolution et pronostic ............................................................................................................. 48

6. Traitement des tumeurs de la vessie : .................................................................................... 52

III. MATERIEL ET METHODES ............................................................................................... 55

1. Cadre d’étude : ........................................................................................................................ 55

2. Type et période d’étude : ........................................................................................................ 57

3. Population d’étude : ................................................................................................................ 57

4. Echantillonnage : ..................................................................................................................... 57

5. Variables étudiées : ................................................................................................................. 57

6. Collecte des données :.............................................................................................................. 58

7. Gestion et analyse des données :............................................................................................. 58

8. Considération éthique et déontologique : .............................................................................. 58

IV. RESULTATS ........................................................................................................................... 59

1. Analyse univariée .................................................................................................................... 59

1.1 Données sociodémographiques ............................................................................................. 59

1.2 Données cliniques .................................................................................................................. 64

1.3 Anatomopathologie................................................................................................................ 70

2. Analyse bivariée....................................................................................................................... 73

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. xvi


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION ..................................................................................... 77

1. Limites et difficultés ................................................................................................................ 77

2. Etude sociodémographique..................................................................................................... 77

3. Etude clinique .......................................................................................................................... 79

4. Etude anatomopathologique ................................................................................................... 81

VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................................... 83

REFERENCES .................................................................................................................................... 85

ANNEXES ............................................................................................................................................ 90

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. xvi


i
Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

I. INTRODUCTION
Les tumeurs malignes de la vessie désignent toute prolifération cellulaire
excessive au sein de la vessie aboutissant à une masse tissulaire ressemblant plus
ou moins au tissu normal, échappant aux mécanismes de l’homéostasie, et ayant
tendance à persister et à croître.

Elles font partie des tumeurs de l’urothélium des voies urinaires décrites sous
diverses appellations : tumeurs urothéliales, excréto-urinaires,
paramalpighiennes et tumeurs à cellules transitionnelles [1].

De multiples facteurs de risque sont incriminés. Les plus importants d’entre eux
sont : la bilharziose urinaire, le tabagisme et l’exposition professionnelle [2].

Par leur ampleur, les tumeurs malignes de la vessie constituent un problème de


santé publique.

En France, les cancers vésicaux constituent la 5ème cause de cancer avec environ
10 000 nouveaux cas invasifs par an et une mortalité significative, soit 4 000
décès par an. Ils représentent le second cancer urologique après celui de la
prostate [3]. On note une forte prédominance masculine avec un sex-ratio H/F
égal à 4 ; l’âge moyen au diagnostic est de 65 ans [3].

En Afrique, les cancers vésicaux enregistrent les incidences les plus élevées en
Egypte où ils occupent le premier rang des cancers et représentent 11% de tous
les cancers. L’âge moyen de survenue des tumeurs vésicales en Afrique est de
45 ans [4].

Au Mali, en 2008, le cancer de la vessie représentait le 4 ème cancer chez


l’homme et le 5ème chez la femme avec une incidence estimée à 3,3/100000
habitants chez l’homme, et 2,6/100 000 habitants chez la femme et un sex-ratio
H/F égal à 1,2. Il est également responsable de 0,7% des décès par cancer chez
l’homme et 0,4% chez la femme [5].

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 1


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Dans le service d’Urologie du CHU du Point G, le cancer de la vessie est la
première cause de mortalité par cancer [6].

L’âge de survenue des cancers vésicaux est compris entre 60 et 70 ans, soit un
âge moyen de 65 ans [3].

Le diagnostic d’une tumeur maligne de la vessie est évoqué cliniquement devant


une hématurie macroscopique ou une masse vésicale. La cystoscopie et la
cytologie urinaire permettent d’orienter le diagnostic, et l’histologie permet de le
confirmer [7].

L’examen anatomopathologique est l’examen de référence pour le diagnostic


des tumeurs malignes de la vessie, car il permet de confirmer le diagnostic, de
préciser le type histologique et parfois la stadification.

L’évolution de l’analyse des données cliniques et des moyens thérapeutiques a


amélioré les courbes de survie dans les pays développés ; mais en Afrique, bien
des progrès restent à faire [1].

Beaucoup d’études ont été réalisées sur les tumeurs malignes de la vessie, mais
peu d’entre elles traitaient à la fois des aspects épidémiologiques, cliniques et
anatomopathologiques d’où l’intérêt de notre étude.

Le but de notre travail est de décrire les particularités épidémiologiques,


cliniques et anatomopathologiques des tumeurs malignes de la vessie dans le
service d’Urologie du CHU du Point G.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 2


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

OBJECTIFS :
Objectif général
Etudier les aspects épidémiologiques, cliniques et anatomopathologiques des
tumeurs malignes de la vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G.

Objectifs spécifiques
 Déterminer la fréquence des tumeurs malignes de la vessie dans le service.
 Décrire les caractères socio-démographiques des patients.
 Déterminer les facteurs de risque.
 Décrire la symptomatologie clinique des tumeurs malignes de la vessie.
 Identifier les aspects macroscopiques et microscopiques des tumeurs
malignes de la vessie.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 3


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

II. GENERALITES
A. LA VESSIE
1. Définition :
La vessie est un organe musculo-membraneux de forme sphérique situé en
position rétro péritonéale, dans lequel l’urine qui s’écoule par les uretères
s’accumule et séjourne dans l’intervalle des mictions [8].

2. Rappels :
2.1. Anatomie de la vessie :

2.1.1 Situation
- Chez l’adulte [9] :

 Vide, elle est contenue dans la cavité pelvienne en arrière de la symphyse


pubienne.
 Pleine et distendue, elle déborde en haut l’excavation pelvienne et fait
saillie dans l’abdomen.
- Chez l’homme [9] :

Elle repose sur la prostate qui la sépare du plancher pelvien. Elle répond en bas
aux vésicules séminales et en arrière au rectum.

- Chez la femme [9] :

Elle repose en avant de l’utérus et du vagin, au-dessus du plancher pelvien.

- Chez le nouveau-né [9] :

La vessie occupe une place plus haute dans la cavité abdominale. Elle s’enfonce
peu à peu dans la cavité pubienne.

2.1.2 Capacité

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Pour un diamètre moyen de 6 à 8 cm, la capacité physiologique moyenne de la
vessie est d’environ 350 ml. Cette capacité moyenne correspond à un besoin
pressant d’uriner. En dessous de 200 ml, la réplétion vésicale est réelle et
entraîne un besoin moins pressant ; au-dessus de 500 ml le besoin est alors
franchement douloureux. La capacité maximale de la vessie peut dans certains
états pathologiques dépasser 3 litres [10].

2.1.3 Configuration extérieure


La vessie présente à décrire [11] :

 Une face supérieure tapissée par le péritoine :


Vide, elle est triangulaire à sommet antéro-supérieur et concave en haut.

Pleine, elle se distend en dôme qui s’élève au-dessus de l’implantation de


l’ouraque d’où la formation du cul de sac péritonéal pré vésical d’autant plus
profond que la réplétion vésicale est plus importante.

 Une face postéro inférieure ou base ;


 Une face antéro inférieure ou espace pré vésical ou espace de RETZIUS
convexe ;
 Un bord postérieur ;
 Deux bords latéraux longés par l’artère ombilicale ;
 Trois angles : un angle antérieur et deux angles latéraux (droit et gauche).

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Haut

Gauche

Figure 1: Coupe longitudinale de la vessie et de la prostate [8].

2.1.4 Configuration intérieure

La cavité vésicale est tapissée d’une muqueuse blanc-rosée sillonnée de


vaisseaux. Lisse chez l’enfant, elle peut être soulevée chez l’adulte par des
saillies de la couche musculaire qui sont très accentuées dans la vessie de lutte
[11].

On observe à la base, le col vésical qui est une région de partage entre la vessie
et l’urètre. Il constitue avec les orifices urétéraux en arrière et en dehors les trois
sommets du Trigone de Lieutaud [11].

Le col est en général circulaire, souple, normalement fermé mais admettant la


pulpe du petit doigt [11].

2.1.5 Moyens de fixité


La vessie est maintenue [11] :

 A son sommet par l’ouraque fibreux ;


 En bas par le bloc urétroprostatique chez l’homme et l’urètre chez la
femme ;

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 En avant par l’aponévrose ombilico pré-vésicale ;


 En arrière : chez l’homme par l’aponévrose de Denonvilliers ;
 Latéralement par les lames sacro-génito-pubiennes
 En haut, le péritoine ferme la loge.
La vessie est séparée de la loge par une couche cellulo-conjonctive qui permet le
clivage ; mais la cystectomie totale pour une tumeur maligne doit passer en
dehors de la loge [11].

2.1.6 Rapports
 La face supérieure est en rapport avec le péritoine qui répond aux anses
grêles, au colon pelvien et chez la femme au corps de l’utérus en arrière [11].
 La face antéro-inférieure répond : à la symphyse pubienne, au pubis, à la
partie antérieure de l’obturateur interne et des releveurs revêtus de leurs
aponévroses. Elle est séparée de ces éléments par l’aponévrose ombilico-
prévésicale, et en avant d’elle par l’espace celluleux de RETZIUS [11].
 La face postéro-inférieure ou base :
 Chez l’homme :
 En bas, à la prostate à laquelle elle est unie de façon intime [11].
 En arrière aux vésicules séminales obliques en bas, les uretères, les ampoules
des canaux déférents qui convergent en descendant vers la base de la prostate
[11].
 Au-dessus, le péritoine tapisse la vessie, le fond des vésicules et décrit le cul-
de-sac de Douglas en se réfléchissant sur le rectum [11].
 Chez la femme :
 Dans son tiers supérieur au col de l’utérus dont elle est séparée par le tissu
cellulaire aisément clivable [11].
 Dans son tiers inférieur au vagin, dont le clivage surtout en bas est difficile
[11].

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 Les bords latéraux :
A vessie vide, ils sont longés par l’artère ombilicale. Les canaux déférents
croisent cette artère en dedans en se dirigeant vers la face postérieure [11].

A vessie pleine, les bords deviennent des faces qui, en se développant, attirent le
péritoine pelvien et s’en revêtent [11].

Figure 2: Situation et rapports de la vessie chez l’homme (coupe sagittale) [12].


1. Ligne blanche 7. Prostate 13. Septum rétro vésical 18. Urètre et corps spongieux

2. Fascia tranversalis 8. Muscle sphincter de l’urètre 14. Fascia rétro prostatique 19. Septum scrotal

3. Ligament ombilical médian 9. Corps caverneux 15. Espace rétro prostatique

4. Fascia ombilico-prévésical 10. Vessie 16. Centre tendineux du périnée et muscle recto urétral

5. Fascia superficiel de l’abdomen 11. Cul de sac rétro vésical

6. Espace rétro pubien 12. Fascia rétro vésical 17. Muscle transverse profond

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Figure 3: La vessie et ses rapports anatomiques chez la femme [8].

2.1.6 Vascularisation

 Les artères
Elles naissent essentiellement de l’artère iliaque interne.

On distingue :

- Les artères vésicales supérieures


- Les artères vésicales inférieures
- Les artères antérieures
- Les artères vésicales postérieures [11].
 Les veines
Elles constituent un réseau intra-pariétal puis péri-vésical drainé par :

- Les veines antérieures, dans le plexus de Santorini [11].


- Les veines latérales et postérieures se joignent au plexus latéro-prostatique et
gagnent la veine hypogastrique, elles reçoivent les veines vésiculo-
différentielles et urétérales [11].

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Chez la femme, ces troncs latéraux vésicaux s’unissent aux plexus latéro-
vaginaux.

 Les vaisseaux lymphatiques


Les vaisseaux lymphatiques de la vessie se rendent aux ganglions iliaques
externes, en particulier aux éléments des chaines moyennes et internes, aux
ganglions hypogastriques et éventuellement aux iliaques primitifs [11].

Figure 4 : Vascularisation artérielle et lymphatique de la vessie [11].


1. Ligament ombilical médial 2. Ligament ombilical médian 3. Artère vésicale supérieure

4. Conduit déférent 5. Urètre 6. Vessie 7. Artère rétro symphysaire

8. Artère vésicale antérieure 9. Prostate 10. Urètre 11. Lymphonoeud obturateur 12. Lymphonoeud
iliaque

13. Artère iliaque externe 14. Lymphonoeud intermédiaire 15. Artère iliaque interne 16. Nerf obturateur

17. Artère ombilicale 18. Lymphonoeud iliaque interne 19. Artère vésicale glutéale supérieure

21. Artère du conduit déférent 22. Artère glutéale inférieure 23. Artère vésicale inférieure

24. Artère rectale moyenne 25. Artère pudentale interne 26. Glandes séminales.

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2.1.7 Innervation

 L’innervation parasympathique
Le centre sympathique médullaire se situe essentiellement au niveau des
métamères S2, S3 et S4. Les influx provenant de ce centre passent par le plexus
sacré puis par les nerfs érecteurs ; ensuite le plexus pelvi-viscéral [11,13].

Les influx véhiculés par ces nerfs parasympathiques sont essentiellement


moteurs pour l’urètre postérieur et le détrusor. Le médiateur chimique du
système parasympathique est l’acétylcholine [11,13].

 L’innervation sympathique
Le centre médullaire du système sympathique vésical siège dans la colonne
intermédiolatéralis de la moelle au niveau des métamères D10 à L1. A partir de
cette colonne médullaire, les influx rejoignent les ganglions sympathiques
latéro-aortiques où s’effectuent la plupart des relais [11,13].

De ces ganglions partent des fibres post-ganglionnaires qui rejoignent le plexus


pré-sacré médian, la lame triangulaire antéro-postérieure qui va se diviser en 2
nerfs hypogastriques droit et gauche encore appelé splanchnique pelvien ou nerf
pré-sacré. Le médiateur du système sympathique est l’adrénaline. Ce médiateur
chimique est responsable à la fois d’effets activateurs et d’effets inhibiteurs au
niveau de la vessie et l’urètre postérieur.

2.2 Histologie de la vessie

La paroi vésicale est constituée de 3 plans :

– La muqueuse
– La musculeuse (aussi appelée détrusor)
– L’adventice couvert par la séreuse à la partie supérieure de la vessie [14].
2.2.1 La muqueuse :

Elle est constituée d’un épithélium et d’un chorion.

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 L’épithélium
L’épithélium vésical est appelé l’urothélium : c’est un épithélium
pseudostratifié, constitué de plusieurs assises cellulaires dont le nombre varie de
3 à 7 selon que la vessie est vide ou distendue [14].

Il repose sur une membrane basale très mince qui recouvre le chorion ou lamina
propria. On décrit trois couches de cellules urothéliales :

– La couche de cellules basales : elle comporte des noyaux non alignés. Au


sein de l’assise basale, il existe des cellules endocrines éparses, exprimant
les marqueurs des cellules neuroendocrines [14].
Ces cellules sont très rares dans la vessie, mais plus fréquentes dans la
partie proximale de l’urètre. Elles sont susceptibles de sécréter diverses
hormones telles que : la sérotonine, l’HCG, la somatostatine et la
bombésine [14].
– La couche de cellules intermédiaires : elle est formée de 1 à 4 assises. Ces
cellules sont à distinguer des cellules basales ; elles sont ovoïdes avec un
grand axe perpendiculaire. Elles sont aussi appelées cellules en raquette
car certaines d’entre elles possèdent un prolongement cytoplasmique
amarré à la membrane basale épithéliale. Cette particularité a valu à cet
épithélium d’être parfois considéré comme un épithélium pseudostratifié
[14].
– La couche superficielle : elle est en contact avec la lumière vésicale, et est
composée de cellules de grandes tailles, encore appelées cellules
recouvrantes, cellules ombrelles ou en parapluie. Ces cellules comportent
parfois plusieurs noyaux, chacune d’elle coiffe plusieurs cellules
intermédiaires, et elles n’ont aucun contact avec la membrane basale
épithéliale [14].

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Le pôle apical de ces cellules est tapissé d’un film de sialomucines qui
constitue le glycocalyx et se colore par le PAS, le mucicarmin et le bleu
alcian à pH acide [14].

Chez la femme le trigone est recouvert par un épithélium malpighien non


kératinisé qui est soumis aux mêmes exigences hormonales cycliques
oestrogéniques que la muqueuse vaginale. Ce qui explique que l’examen
cytologique urinaire a pu être utilisé dans le passé pour étudier le statut
hormonal de la femme [14].

 Le chorion ou lamina propria


Il est composé d’une lame de tissu conjonctif qui tapisse le plan musculaire
sous-jacent. Il est très mince au niveau du trigone et du col et plus épais aux
pourtours des orifices urétéraux et sur le dôme [14].

Il comporte deux parties : l’une superficielle, et l’autre profonde, qui sont


séparées par la musculaire muqueuse [14].

La musculaire muqueuse se présente comme une mince couche de cellules


musculaires lisses, groupées en petits faisceaux plus ou moins clairsemés et
discontinus. Elle fait souvent défaut au niveau du trigone vésical où le
chorion est particulièrement mince. La musculaire muqueuse est située à mi-
chemin entre l’urothélium et la musculaire propre [14].

2.2.2 La musculeuse ou détrusor :

Le détrusor se compose de gros faisceaux musculaires lisses entrecroisés. Au


niveaux du trigone, la musculeuse résulte d’un mélange de fibres musculaires
lisses de la couche longitudinale de l’urètre intra-mural et du muscle
détrusor ; ce qui explique que les faisceaux musculaires sont de plus petite
taille et moins ordonnés [14].

Le col vésical est formé par la contribution du muscle lisse venant du trigone,
du détrusor et de l’urètre [14].

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2.2.3 L’adventice :

Elle est composée de tissu adipeux, elle couvre le plan musculaire et est
tapissée d’un revêtement mésothélial au niveau de la calotte vésicale.

Figure 5: Coupe histologique de la paroi vésicale en microscopie optique [15].


2.3 Fonctionnement de la vessie
La vessie normale autorise son remplissage progressif avec l’urine produite par
les reins tout en empêchant des fuites permanentes. La vessie stocke l’urine
jusqu’à ce qu’une quantité suffisante (250 à 300 ml) la remplisse et envoie alors
un signal au cerveau pour déclencher l’envie d’uriner [8]. La vessie est comme
un ballon de baudruche qui s’adapte en permanence au volume qu’elle contient
(2 à 3 litres d’urine) tout en maintenant une pression constante basse pendant le
remplissage. Lorsque la vessie se vide, le muscle trigonal se contracte ; le col et
les sphincters s’ouvre en même temps que le détrusor se contracte [8]. En fin de
miction, le sphincter se ferme en premier, on peut alors voir radiologiquement
que l’urine qui était dans l’urètre postérieur reflue dans la vessie [8]. Le
remplissage vésical est donc autorisé par inhibition permanente de la contraction
des fibres du détrusor [8].

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Cette inhibition est tout d’abord inconsciente apparaissant à l’absence de tout
besoin de miction, et il semble que cette inhibition soit véhiculée par les influx
activateurs des récepteurs bêta du système sympathique [8].

Lorsqu’apparaît le besoin, cette inhibition devient consciente jusqu’à mettre en


jeu une inhibition active par renforcement de l’activité du sphincter strié et
relâchement du détrusor [8].

B. TUMEURS MALIGNES DE LA VESSIE


1. Définition :
Les tumeurs malignes de la vessie désignent toute prolifération cellulaire
excessive au sein de la vessie aboutissant à une masse tissulaire ressemblant plus
ou moins au tissu normal, échappant aux mécanismes de l’homéostasie, et ayant
tendance à persister et à croire.

2. Epidémiologie :
Les tumeurs malignes de la vessie occupent le deuxième rang en ordre de
fréquence parmi les tumeurs urologiques de l’homme [2].

Dans le monde les cancers de la vessie occupent le 11 ème rang des cancers
[15,16]. En 2000, on estime qu’il y a eu 336 000 nouveaux cas, soit 3,3% de
l’ensemble des cancers [14]. En 2002, 357 000 nouveaux cas ont été recensés
dans le monde ; cela représente une incidence de 10,1/100000 habitants chez
l’homme et 2,5/100000 habitants chez la femme [4].

Il existe une différence géographique en ce qui concerne le taux d’incidence du


cancer de la vessie à travers le monde : elle est plus élevée en Europe de l’Est,
en Afrique du Nord, au Moyen Orient et en Amérique du Nord. L’incidence la
plus basse est observée en Asie et dans les secteurs sous-développés de
l’Afrique [18].

En 2007, selon la statistique de la Société Américaine de Cancer (ACS), il y


avait 68 810 cas de cancer de la vessie diagnostiqués, soit environ 7% de tous

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les cancers. Avec 14 100 décès la même année, le cancer de la vessie représente
3% de tous les décès par cancer [18].

En Europe, le cancer de la vessie est la 4ème cause de cancer chez l’homme. On


estime qu’il est responsable de 4,1% des décès par cancer chez l’homme et 1,8%
chez la femme [19].

En France, les cancers de la vessie représentent 10% des cancers chez l’homme
et 4% chez la femme. Ils constituent la 5ème cause de cancer (environ 10 000
nouveaux cas invasifs par an), associés à une mortalité significative (soit environ
4 000 décès par an dont 75% chez l’homme) et le 2 ème cancer urologique en
fréquence après le cancer de la prostate. L’âge de survenue est compris entre 60
et 70 ans avec une forte prédominance masculine (sex-ratio H/F =4) [3,18]. Son
incidence est en augmentation d’environ 1% par an, mais sa mortalité reste
stable chez l’homme et chez la femme [20].

En Belgique le cancer de la vessie est le 4ème cancer le plus fréquent (6,9%) avec
1 700 nouveaux cas diagnostiqués chaque année [1].

En Afrique les incidences les plus élevées sont enregistrées dans pays du
Maghreb et de l’Afrique l’Ouest [4,17].

En Egypte le cancer de la vessie se situe au 1er rang des cancers chez l’homme et
représente 11% de tous les cancers. Le taux de mortalité par cancer de la vessie
est trois fois plus élevé qu’en Europe et huit fois plus qu’en Amérique du Nord
en raison de la nature agressive du carcinome épidermoïde qui est très répandu
[4].

Au Sénégal les cancers de la vessie ont une incidence de 2,5% avec un âge
moyen de survenue de 45,5 ans et un sex-ratio H/F de 1,5 [22].

En Côte d’ivoire, au moins 4 cancers urinaires sur 5 sont des cancers vésicaux
[23].

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Au Burkina Faso les cancers de la vessie occupent le 7ème rang des tumeurs
malignes avec une fréquence estimée à 3,8% [24].

Au Mali, selon le registre des cancers de 2008 à 2010, le cancer de la vessie


représentait le 4ème cancer chez l’homme et le 5ème chez la femme. Le taux
d’incidence était estimé à 3,6/100 000 habitants chez les hommes et 2,9/100 000
habitants chez les femmes. Le sex-ratio était de 1,2 en faveur des hommes. Le
cancer de la vessie est responsable de 0,7% des décès par cancer chez l’homme ;
il arrive en 2ème position après le cancer du foie. Chez la femme, il est
responsable de 0,4% des décès et arrive en 4ème position après le cancer du sein,
celui du foie et du col de l’utérus [5].

Le carcinome urothélial (à cellules transitionnelles) représente plus 90% des


cancers de la vessie dans les pays occidentaux contrairement aux pays d’Afrique
du Nord où la fréquence des carcinomes épidermoïdes est plus élevée [17].

3. Facteurs de risque :
 Le tabac
Le rôle du tabac a été clairement établi dans la genèse des cancers vésicaux.
Cette relation est dose-dépendante et on estime que le tabac est responsable de
25 à 60% des tumeurs de la vessie dans les pays industrialisés [25].

Ce sont essentiellement les aérosols de la fumée de tabac qui sont incriminés


[25].

Ils comportent des amines aromatiques (4-aminobiphényl et toluidine), dont le


rôle carcinogène a été démontré dans l’association tumeur de la vessie et tabac
[26]. Ils comportent également des hydrocarbures polycycliques et des
aldéhydes insaturés (acroléine) [26].

 Les carcinogènes industriels


La vessie est le site ciblé par de nombreux agents ou procédés industriels connus
pour leur pouvoir cancérigène chez l’homme [17].

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Selon les auteurs les causes professionnelles seraient responsables de 5 à 25% de
cas de cancers de la vessie [17]. La vessie est le deuxième site pour l’incidence
des cancers professionnels aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne après le
poumon [17]. Certains carcinogènes chimiques sont clairement associés au
risque de développement des tumeurs de la vessie [17]. Les agents incriminés
sont essentiellement les amines aromatiques (naphtylamine, benzidine, 4-
aminobiphényl classés dans le groupe 1 des cancérogènes certains du CIRC), ou
des hydrocarbures aromatiques polycycliques [17]. La tumeur peut apparaitre 15
à 45 ans après l’exposition initiale [17].

Les professions exposées sont essentiellement celles qui ont trait à :

– L’industrie de production des colorants


– L’industrie textile
– L’industrie de synthèse chimique et pharmaceutique
– L’industrie de caoutchouc
– La fabrication des câbles
– Les fonderies de fontes et d’acier
– La fabrication d’aluminium utilisant le procédé dit à l’anode continu [17].
D’autres ont été impliqués comme carcinogènes vésicaux : la nitrosamine, le
cyclophosphamide et la phénacétine [17]. L’exposition à l’arsenic dans l’eau de
boisson pourrait aussi augmenter le risque de cancer vésical [17].

 La bilharziose urinaire
La bilharziose urinaire est une pathologie liée à l’eau. Selon l’OMS plus de 207
millions de personnes sont infectées dans le monde, parmi lesquels 85% vivent
en Afrique [17]. On estime que plus de 700 millions de personnes dans le monde
sont exposées à l’infestation dans 74 pays d’endémie [21,27]. Au Mali, des
études menées par l’INRSP estimaient à 2,5 millions le nombre de personnes
infestés par la bilharziose urinaire, c’est-à-dire un individu sur quatre [17].

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La bilharziose urinaire prédispose au cancer de la vessie de type épidermoïde.
Ce type de cancer de la vessie est rare et ne représente que 3% des carcinomes
de la vessie [28]. Dans les zones d’endémie de la bilharziose, ce taux atteint
75% [29]. Au Maroc, la prévalence du carcinome épidermoïde est de 45,45%
[30].

Au Mali, Nzoche K.P du service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques avait


retrouvé 24,24% de cas de carcinome épidermoïde en 2008 [31].

 Irritations vésicales chroniques


La présence des calculs vésicaux, ou d’une sonde à demeure pendant une durée
prolongée favorise la survenue de cancer de vessie [17]. 2 à 10% des patients
paraplégiques sondés à demeure, pendant une longue période développent des
cancers de la vessie qui sont dans 80% des cas un carcinome épidermoïde [17].

 Cancers de la vessie liés au traitement


Les patients traités par la cyclophosphamide développeraient 9 fois plus le
cancer de la vessie que la population générale [17]. Il surviendrait 6 à 13 ans
après l’exposition et serait plus agressif [17]. Un antalgique, la phénacétine a
également été identifié comme agent cancérigène [17].

 L’irradiation pelvienne
Les femmes traitées par radiothérapie pour cancers gynécologiques ont un risque
de développer un cancer de la vessie 2 à 4 fois supérieur aux femmes traitées par
la chirurgie seule [17]. Ce risque est également augmenté pour les patients aux
antécédents d’irradiation pelvienne pour cancer du rectum ou de la prostate [17].

Aucune prédisposition familiale n’a pour le moment été démontrée dans le


cancer de la vessie [17].

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4. Diagnostic :
4.1 Diagnostic positif :

Il repose sur l’examen clinique (l’interrogatoire et l’examen physique) et les


examens complémentaires (qui confirment le diagnostic).

4.1.1 Circonstances de découverte


L’hématurie macroscopique, classiquement terminale constitue le signe clinique
le plus fréquent [32]. Dans 20% des cas, des signes d’irritation vésicale sont de
type pollakiurie, d’impériosité ou de brûlures mictionnelles. En absence
d’infection urinaire, ces symptômes doivent faire suspecter l’existence d’un
carcinome in situ vésical [32].

Une tumeur maligne de la vessie peut être également découverte fortuitement


lors d’un examen (échographie, UIV, TDM) ou chez les patients à risque
surveillés régulièrement par des cytologies urinaires [33].

Enfin une tumeur maligne de la vessie peut se révéler lors des manifestations
métastatiques ou d’envahissement locorégional [33].

4.1.2 Examen clinique


 Interrogatoire :
Précise l’âge du patient, son adresse, sa profession, son habitude de vie
(tabagisme, alcoolisme), son antécédent urologique [33].

Il recherchera également des signes d’irritation vésicale à types de pollakiurie


nocturne ou diurne, isolées ou associées à des brûlures mictionnelles, la dysurie
voir la rétention d’urine par caillotage ou par infiltration de la base vésicale par
la tumeur [33].

Les signes de la complication tumorale sont : les douleurs hypogastriques,


lombaires ou anales, ou colique néphrétique par obstruction des méats urétéraux
[34].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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 Examen physique :
Il est souvent normal pour une tumeur de vessie superficielle.

Les touchers pelviens (toucher rectal chez l’homme et toucher vaginal chez la
femme) combinés à la palpation hypogastrique sont systématiques [35]. Ils
recherchent une infiltration du plancher pelvien surtout lorsque la tumeur est de
siège trigonal avec un envahissement locorégional important [35].

Le reste de l’examen recherchera un globe vésical qui peut correspondre à une


vessie pleine de caillots lors d’une hématurie abondante, un contact lombaire
(hydronéphrose obstructive) ou des signes de métastases comme un nodule
hépatique, une adénopathie, un oedème des membres inférieurs et une altération
de l’état général [36].

4.1.3 Examens complémentaires


a. La cystoscopie
C’est l’examen primordial pour mettre en évidence les tumeurs de la vessie ; elle
permet une bonne appréciation de l’état local. La cystoscopie visualise la tumeur
surtout son aspect végétant, bourgeonnant ou ulcéré [36]. Elle en apprécie le
siège, en particulier par rapport au trigone, au col et aux orifices urétéraux. Le
nombre, la taille approximative, la souplesse de la paroi péritumorale est
également appréciée [36]. L’endoscopie permet l’étude anatomopathologique
des lésions prélevées par l’intermédiaire de l’anse du résecteur ; ou mieux par
une pince à biopsie. La difficulté étant de prélever suffisamment la tumeur pour
permettre l’appréciation de la pénétration en profondeur de la paroi vésicale
[36]. L’état de la muqueuse à distance des lésions présente un intérêt
diagnostique et pronostique [36].

b. Echographie vésicale
C’est l’examen de première intention devant les signes cliniques évocateurs du
fait de son caractère non invasif et de son coût [37]. Elle peut montrer la tumeur
endovésicale et évaluer son extension pariétale [37]. Elle est surtout bénéfique

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
pour le bilan d’extension à la recherche de métastase. Sa normalité n’exclut en
aucune façon l’existence d’une tumeur [37].

c. Urographie intraveineuse
Elle permet d’apprécier le haut appareil urinaire, évaluer la fonction rénale, le
cystogramme [33]. Les images radiologiques sont les lacunes, les amputations
ou les deux associées [33]. Le cystogramme peut être normal surtout en cas de
petite tumeur [33].

d. Résection endoscopique de la tumeur


Elle doit être adaptée à l’aspect macroscopique de la tumeur ; une fois la tumeur
vésicale individualisée, une résection complète et profonde doit être réalisée
[17]. Pour être interprétable, le fragment biopsié doit emporter de la musculeuse
[17]. La résection de la tumeur comporte plusieurs intérêts [17] :

- Intérêt diagnostique : elle apporte la pièce pour une preuve histologique.


- Elle permet d’obtenir une description du grade et du stade de la tumeur
pour la conduite à tenir ultérieure.
- Elle permet de connaitre l’état de la muqueuse vésicale à distance du
foyer tumoral sur les biopsies réalisées en zone apparemment saine.
- Intérêt thérapeutique : en cas de tumeur vésicale superficielle, une
résection complète et profonde (jusqu’au muscle) peut être suffisante pour
le traitement initial.
La résection endoscopique de la tumeur de la vessie est un acte chirurgical mené
sous anesthésie au bloc opératoire.

e. Examen anatomopathologique : Cytologie et Histologie


e.1 Cytologie urinaire :

L’examen cytologique est un examen simple, non invasif, rapide et peu coûteux
qui permet la détection de cellules tumorales desquamant dans les urines

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provenant d’une tumeur des voies excrétrices urinaires, que celle-ci soit connue
ou suspectée [38], et qui reste un complément à la cystoscopie et à l’histologie.

Il se fait soit sur un prélèvement d’urine réalisé soit en milieu de jet (urine
mictionnelle) ou par cystoscopie, soit sur le liquide de lavage vésical (urines
recueillies après introduction d’une sonde et injection du sérum physiologique)
après centrifugation et coloration (par la méthode de May-Grünwald-Giemsa
et/ou Papanicolaou ou Harris Shorr) [40].

Le cytodiagnostic urinaire, bien qu’il contribue au diagnostic initial des tumeurs


urothéliales principalement de haut grade, prend tout son intérêt pour la
surveillance des malades traités [3,39].

 Interprétation cytologique des urines

 Cytologie inflammatoire ou résultat négatif


L’urine à l’état normal contient des cellules qui desquament de l’urothélium :
cellules superficielles, cellules transitionnelles ou intermédiaires ou encore dites
en « raquette » et cellules basales [39,40].

Les cellules superficielles sont volumineuses polygonales avec un ou souvent


plusieurs noyaux. Les cellules transitionnelles ont un cytoplasme franchement
allongé avec un noyau allongé souvent encoché et excentré. Cependant les
cellules transitionnelles, surtout si elles ont été déformées par la centrifugation,
apparaissent souvent polygonales ou cylindriques.

Les cellules basales sont plus petites cubiques avec un noyau central.

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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Figure 6: Cytologie inflammatoire [40].


 Cytologie atypique ou suspecte (état des cellules ne permet pas de poser
le diagnostic)
- Les cellules ne paraissent pas normales bien que leur caractère cancéreux ou
précancéreux ne puisse être confirmé ;
- Manque de cellules urothéliales ;
- Il n’y a pas trop de cytolyse ;
- Il y’a trop d’hématies ;
- L’inflammation est trop importante avec des cellules inflammatoires
masquant la desquamation [39,40].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

Figure 7: Cytologie atypique ou suspecte [40].


 Cytologie positive ou malignité probable
- Présence de bactéries ou de levures dans la culture ;
- Urine cellulaire, contexte hémorragique et nécrotique ;
- Cellules tumorales isolées au noyau augmenté de volume (plus de 2
hématies) ou anguleux, excentré, avec rapport nucléo cytoplasmique
augmenté ;
- Amas cellulaires cohésifs renfermant à côté de cellules d’aspect normal
quelques cellules tumorales avec anisocytose et anisocaryose [39,40].

Figure 8: Cytologie urinaire d’un carcinome urothélial [40].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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Figure 9: Cytologie urinaire positive (malignité probable) [40].


e.2 Histologie :

L’examen histopathologique est l’examen clé qui permet de confirmer le


diagnostic. Il apporte la preuve de la malignité de la tumeur et permet de
trancher s’il s’agit d’une tumeur primitive ou secondaire par propagation des
cellules néoplasiques d’une tumeur primitive du voisinage (prostate, rectum,
utérus, sigmoïde). Il précise également le type histologique, le stade et le grade
de la tumeur [19].

e.2.1 Macroscopie

Le siège de tumeurs vésicales est surtout le trigone vésical et le bas fond vésical
[17,32].

Les données de la macroscopie sont fournies par l’urologue au cours de la


cystoscopie ou par les pathologistes sur les pièces opératoires.

L’aspect macroscopique des tumeurs permet de les classer en trois (3) types
parfois associés [17,32] :

 Tumeurs papillaires à développement exophytique :


Elles s’extériorisent dans la cavité vésicale et comporte :

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- Les tumeurs papillaires pédiculées, rattachées à la muqueuse vésicale par un
pédicule plus ou moins long ou plus ou moins large ; de ce dernier s’épanouit
un bouquet de végétation fines ou déliées (aspect de polype bénin) ou
épaisses ou coalescentes (aspect de polype suspect). La surface des
végétations est rose ou orange violacée parfois sphacelique.
- Les tumeurs papillaires sessiles (muriformes) dépourvues de pédicules mais
conservant une structure papillaire.
- La papillomatose diffuse : rare (1%). Elle est caractérisée par une
prolifération papillaire extensive intéressant la quasi-totalité de la muqueuse
vésicale.
 Tumeurs non papillaires ou solides : à large base d’implantation, ne
présentant aucune structure papillaire, elles peuvent être bourgeonnantes et
ulcérées mais le plus souvent elles ont un développement endophytique à
l’intérieur de la paroi vésicale.
 Les tumeurs non papillaires, non infiltrantes : ces lésions tumorales
particulières intéressent la couche superficielle de la muqueuse vésicale.
Elles témoignent du carcinome in situ.
La macroscopie permet ainsi de préciser le siège (trigone, le dôme vésical, le col
vésical ou le fond vésical), la taille et le nombre de tumeurs (unique ou
multiples).

e.2.2 Microscopie

La microscopie permet d’identifier le type histologique des tumeurs de la vessie


tout en précisant le stade et le grade de la tumeur.

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 Type histologique :
Classification OMS 2017 des tumeurs de la vessie
On distingue :

 Les tumeurs épithéliales :


Les tumeurs urothéliales invasives (en nids, microkystique,
plasmocytoïde, sarcomatoïde, à type lympho-épithélial, à cellules claires
et peu différencié) et non invasives (le carcinome in situ).
Le carcinome épidermoïde
L’adénocarcinome
Les tumeurs mülleriennes (carcinome endométrioïde et le carcinome à
cellules claires).
Les métastases ou extension d’une tumeur du voisinage.

 Les tumeurs non épithéliales :


Les tumeurs neuroendocrines
Les tumeurs mésenchymateuses (léiomyome, léiomyosarcome,
rhabdomyosarcome…)
Les tumeurs mélanocytaires
Les tumeurs hématopoïétiques.

1) Les tumeurs épithéliales

Elles représentent 95% des tumeurs de la vessie et sont constituées à 90% du


carcinome urothélial. Les 10% restants des tumeurs épithéliales des carcinomes
épidermoïdes, des adénocarcinomes [17].

Les tumeurs épithéliales peuvent être divisées en deux catégories principales :


les tumeurs bénignes ou papillomes et les tumeurs malignes ou carcinomes.

1.1) Tumeurs bénignes ou papillomes :

Elles comprennent : les papillomes à cellules transitionnelles, les papillomes à


cellules transitionnelles de type inversé et les papillomes épidermoïdes [41].

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1.2) Tumeurs malignes ou carcinomes [17]

 Le carcinome urothélial (ou à cellules transitionnelles) infiltrant :


 Le carcinome urothélial typique
Il est constitué exclusivement de cellules urothéliales agencées en travées, en
lobules, ou en massifs infiltrants accompagnés d’une réaction stromale fibreuse
et plus ou moins inflammatoire.

Plus le grade tumoral est élevé, plus on observe des composantes histologiques
particulières au plan architectural et/ou cytologique.

Ces composantes histologiques constituent tout ou une partie de la tumeur et


définissent des variantes tumorales. Ces variantes représentent environ 15% des
tumeurs urothéliales, et sont importantes à connaitre en raison du caractère
péjoratif de certaines et des difficultés diagnostiques qu’elles peuvent susciter.

 Le carcinome urothélial avec métaplasie épidermoïde


Des foyers de métaplasie épidermoïde sont observés dans 10 à 15% des tumeurs
urothéliales. Celles-ci sont le plus souvent invasives et moyennement ou peu
différenciées. La métaplasie épidermoïde est habituellement non kératinisante
mais peut devenir très abondante, kératinisante et même prédominante au cours
des récidives. Le diagnostic de carcinome épidermoïde est réservé aux tumeurs
exclusivement composées d’une prolifération de ce type (> 95% de la masse
tumorale examinée). Quelques études suggèrent que cette variante
morphologique serait associée à une plus grande résistance aux traitements
chimio et radiothérapiques.

 Le carcinome urothélial avec métaplasie glandulaire


Il est un peu moins fréquent que la métaplasie épidermoïde et concerne surtout
les tumeurs de haut grade. Cette appellation doit être restreinte au cas où la
différenciation glandulaire est indéniable et ne doit pas être attribuée aux
carcinomes urothéliaux comportant de très rares cellules mucosécrétantes ou des

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structures pseudoglandulaires résultant de nécrose cellulaire. Si la proportion de
glandes dépasse 95% de la masse tumorale examinée, la tumeur est classée
comme un adénocarcinome.

La métaplasie glandulaire peut réaliser des aspects histologiques variés,


comparables à ceux décrits dans les adénocarcinomes purs.

Le plus souvent, ils sont composés de formations glandulaires, bordées d’une


couche de cellules cubiques ou cylindriques, intriquées à la composante
urothéliale classique.

Figure 10: Image histologique d’un carcinome à cellules transitionnelles.


Echantillon N°79 -2006, service d’anatomie pathologique de l’INRSP Mali [17].

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Figure 11: Carcinome urothélial avec foyer de différenciation malpighienne (à


gauche) [17].

 Le carcinome urothélial à type de nids


Cette variante urothéliale est très rare (< 1%). Le plus souvent unifocale, cette
tumeur se développe préférentiellement au niveau du trigone ou au pourtour des
orifices urétéraux. Son aspect endoscopique est variable (irrégularité ou
ulcération superficielle de la muqueuse, tumeur papillaire ou solide) et il s’agit
parfois d’une tumeur à développement purement endophytique, sans lésion
muqueuse visible. Néanmoins, le caractère invasif est suspecté d’emblée dans la
plupart des cas. Elle peut s’associer à de petits foyers de tumeur papillaire, de
bas grade et non invasif. Histologiquement, elle est caractérisée par une
prolifération tumorale à la fois infiltrante et très bien différenciée. Le diagnostic
de la tumeur urothéliale à type de nids peut être difficile si la tumeur est
confinée à la lamina propria. La bonne différenciation (G1) et le dispositif
architectural en microlobules (nids) ou en tubes peut simuler au faible
grossissement un processus bénin (une hyperplasie des îlots de Von Brünn, un
papillome inversé) ou un foyer de métaplasie néphrogène.

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Cet aspect histologique est d’autant plus trompeur que l’urothélium de surface
est le plus souvent plan sans végétation papillaire, ni signe cytologique de
malignité. Cependant, l’existence de quelques cellules urothéliales plus
atypiques (G2, G3) au sein de la prolifération, la confluence et l’irrégularité des
contours des nids, ainsi que leur présence au-delà de la musculaire muqueuse et
à fortiori dans la musculeuse sont des arguments qui permettent de porter le
diagnostic de tumeur maligne. L’existence d’atypies cytonucléaires ou d’une
réaction stromale fibreuse permet de réfuter le diagnostic d’un papillome
inversé. De même, la présence de microlobules pleins et de tubes bordés de
plusieurs couches de cellules urothéliales élimine le diagnostic de métaplasie
néphrogène.

 Le carcinome urothélial microkystique


Cette variante histologique de carcinome urothélial est très rare avec moins de
20 cas décrits dans la littérature. Elle se caractérise histologiquement par la
présence de cavités kystiques le plus souvent rondes et ovalaire, de taille
variable, pouvant atteindre 1 à 2 mm de diamètre.

Ces cavités sont creusées au sein de la prolifération urothéliale infiltrante, ou


isolées. Ces kystes au contenu faiblement éosinophile, ont un revêtement parfois
érodé, mais sont habituellement bordés de plusieurs couches de cellules
urothéliales, ou d’un revêtement endothéliforme. Plus rarement, l’épithélium de
bordure est constitué de cellules cylindriques mucosécrétantes. Dans la majorité
des cas recensés, cette variante de carcinome urothélial est de haut grade et de
stade avancé.

Des problèmes de diagnostic différentiel peuvent se poser avec un


adénocarcinome primitif ou secondaire, une cystite glandulaire, une cystite
kystique ou même un adénome néphrogénique.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 32


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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 Le carcinome urothélial à variante micropapillaire
Cette entité de description récente, est importante à connaitre car elle est de très
mauvais pronostic et correspond toujours à un carcinome de haut grade et de
stade avancé. Cette variante représente moins de 1% des carcinomes urothéliaux
; elle survient préférentiellement chez les hommes, à un âge moyen de 67 ans.
Le contingent micropapillaire représente 20 à 80% de la tumeur. Tous les
patients ont des tumeurs de stade au moins pT3 (voir stade TNM) au moment du
diagnostic et 75% d’entre eux sont décédés dans les 5 ans. Histologiquement, il
s’agit de cellules tumorales relativement monomorphes, de petite taille et
atypiques, qui sont agencées en îlots muriformes ou en petites touffes
pseudopapillaires.

Ces cellules sont fréquemment entourées d’un espace clair artéfactuel réalisant
un aspect de pseudo emboles vasculaires.

Lorsque le contingent micropapillaire est prédominant, cela peut poser des


problèmes de diagnostic différentiel avec un adénocarcinome primitif ou
secondaire, en particulier avec une métastase de carcinome séreux de l’ovaire
chez la femme.

 Le carcinome sarcomatoïde
Le carcinome urothélial est parfois accompagné d’une composante
fusocellulaire. Celle-ci peut devenir prépondérante, voire presque exclusive ; ces
tumeurs sont alors appelées carcinomes sarcomatoïdes. Cette variété tumorale a
un mode de progression polypoïde, et est composée de cellules rondes, de
cellules pléomorphes et d’une prédominance de cellules fusiformes fortement
anisocaryocytaires. Ces cellules fusiformes sont disposées en faisceaux faisant
évoquer un léiomyosarcome ou un histiocytofibrome malin. Le diagnostic
reposera sur :

- La détection d’un foyer de carcinome urothélial classique intriqué, ou de


plages de CIS sur les bords de la lésion.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 33


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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- Les résultats de l’étude immunohistochimique montrant des cellules
tumorales positives avec des marqueurs épithéliaux (cytokératines, EMA).

 Le carcinome urothélial à cellules géantes


On distingue plusieurs formes :

- Le carcinome urothélial indifférencié à cellules géantes :


Il est considéré comme un carcinome urothélial commun très peu différencié,
comportant un contingent plus ou moins abondant de cellules géantes à noyaux
monstrueux ou multiples.

- Le carcinome urothélial comportant des cellules géantes de type


ostéoblastique :
L’originalité de cette variété tumorale réside en l’association quasi constante
d’un contingent urothélial bien différencié et d’une prolifération de cellules
fusiformes mêlées à des cellules géantes.

Il n’a toujours pas été possible d’établir un lien histogénétique entre ces deux
composantes. La composante fusiforme avec cellules géantes est interprétée de
façon variable par les auteurs. Les uns la considèrent comme une inflexion
sarcomatoïde du carcinome urothélial, les autres comme une forme de
stromaréaction. Par ailleurs, la nature exacte des cellules géantes reste l’objet de
discussions. Pour certains, elles représentent une stroma-réaction, alors que pour
d’autres, elles seraient d’authentiques cellules cancéreuses.

- Carcinome urothélial à cellules géantes sécrétant de la béta-HCG :

Cette variante de carcinome urothélial est caractérisée par la présence de cellules


géantes multinuclées d’allure syncitiotrophoblastique, mêlées à la prolifération
urothéliale. Même s’il peut exister un taux sanguin élevé de béta-HCG et une
gynécomastie, cette tumeur ne doit pas être assimilée à un choriocarcinome, ni
traitée comme tel. En effet, les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 34


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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histologiques sont celles d’un carcinome urothélial de haut grade et non celles
d’un authentique choriocarcinome.

 Le carcinome urothélial indifférencié


Il se voit le plus souvent chez les patients très âgés, et est de très mauvais
pronostic. C’est un carcinome qui ressemble microscopiquement à un carcinome
anaplasique à petites cellules du poumon. Il peut être pur ou s’associer à un TCC
classique où il constitue seulement une partie de la tumeur.

 Les néoplasies urothéliales non-invasives :


 La néoplasie urothéliale de faible potentiel de malignité
Elles ressemblent à un papillome mais présentent en plus des atypies
cytologiques (discrète augmentation de la taille des noyaux avec un réseau
chromatinien plus apparent que la normale, mais de répartition régulière) et/ou
une épaisseur accrue de l’urothélium (plus de 6 assises cellulaires et une
tendance à la coalescence). Les anomalies cyto-architecturales restent minimes
et souvent focales. La polarité des cellules est dans l’ensemble conservée, de
même que la maturation de cellules superficielles.

Les mitoses sont rares et se voient essentiellement à la partie basale de


l’urothélium.

La muqueuse urothéliale plate, périphérique, ou à distance est normale ou plus


rarement montre une hyperplasie plane, ou discrètement papillomateuse. Ces
tumeurs n’envahissent que rarement le chorion et ne donnent des métastases
qu’exceptionnellement.

Leur présence signifie que le patient doit être surveillé car il présente un risque
accru de développer d’autres lésions de même type (récidive) et/ou des lésions
de plus haut grade.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 35


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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 Le carcinome urothélial de bas grade de malignité
L’aspect général des végétations est similaire à celui des tumeurs G1 ou apparait
plus irrégulier avec des zones plus compactes du fait de l’accolement des
franges. Il existe une désorganisation cyto-architecturale modérée, avec trouble
de la polarité de certaines cellules et par places, un défaut de maturation des
cellules superficielles. Les cellules sont un peu plus volumineuses que la
normale avec une augmentation sensible du rapport nucléo-cytoplasmique. Les
noyaux, de taille irrégulière, possèdent une structure chromatinienne moins
homogène, d’aspect finement grenu, et contiennent un ou plusieurs nucléoles
bien visibles.

L’activité mitotique est accrue, et les mitoses se voient essentiellement à la


partie basale de l’urothélium, parfois au milieu ou en surface. Les carcinomes
urothéliaux de bas grade de malignité récidivent souvent, peuvent envahir la
lamina propria au moment du diagnostic. Ils présentent un risque faible mais
certain (environ 5% de cas) d’évolution vers un carcinome de haut grade. La
muqueuse plate environnante peut présenter diverses modifications à type de
dysplasie ou plus rarement le carcinome in situ (CIS).

 Le carcinome urothélial de haut grade de malignité


L’aspect général des végétations est similaire à celui des tumeurs G1 ou apparait
plus irrégulier avec des zones plus compactes du fait de l’accolement des
franges. Il existe une désorganisation cyto-architecturale modérée, avec trouble
de la polarité de certaines cellules et par places, un défaut de maturation des
cellules superficielles. Les cellules sont un peu plus volumineuses que la
normale avec une augmentation sensible du rapport nucléo-cytoplasmique.

Les noyaux, de taille irrégulière, possèdent une structure chromatinienne moins


homogène, d’aspect finement grenu, et contiennent un ou plusieurs nucléoles
bien visibles.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 36


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
L’activité mitotique est accrue, et les mitoses se voient essentiellement à la
partie basale de l’urothélium, parfois au milieu ou en surface. Les carcinomes
urothéliaux de bas grade de malignité récidivent souvent, peuvent envahir la
lamina propria au moment du diagnostic. Ils présentent un risque faible mais
certain (environ 5% de cas) d’évolution vers un carcinome de haut grade. La
muqueuse plate environnante peut présenter diverses modifications à type de
dysplasie ou plus rarement le carcinome in situ.

 Le carcinome in situ
La lésion est presque toujours multicentrique, atteignant le plus souvent la base
de la vessie et le trigone. Toute l’épaisseur montre une dysplasie marquée de
grade 3. Il n’y a pas d’invasion de la lamina propria. Les cellules qui composent
l’urothélium ont des noyaux volumineux, monstrueux, hyperchromatiques, avec
un rapport nucléo-cytoplasmique augmenté, il existe une perte de cohésion des
cellules tumorales entre elles et avec le chorion sous-jacent d’où la présence
fréquente de zones d’abrasion épithéliale.

 Le carcinome épidermoïde :
Le carcinome épidermoïde survient le plus souvent dans un contexte
d’inflammation chronique, de lithiase, dans les diverticules, dans les vessies non
fonctionnelles ou chez les transplantés rénaux. Il peut être bien différencié,
moyennement différencié ou indifférencié, mature (présence d’amas de kératine,
de ponts intercellulaires visibles) ou immature (peu de signes de kératinisation).
Dans les 2/3 des cas, il infiltre au moins la musculeuse au moment du
diagnostic. L’invasion du tractus urinaire supérieur et de l’urètre prostatique
serait plus fréquente que pour le carcinome urothélial.

La tumeur est souvent accompagnée d’une leucoplasie, parfois très étendue, de


la muqueuse plane avoisinante.

Le carcinome verruqueux est une forme rare du carcinome épidermoïde de la


vessie. C’est une tumeur exophytique, blanc nacré en surface, d’aspect

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
verruqueux. Il est constitué de larges papilles tapissées par un urothélium
hyperkératosique dont les atypies cytonucléaires sont peu marquées.

Il infiltre la paroi vésicale sous forme de larges lobules et d’invaginations.

De ce fait il présente deux pièges :

- Le prendre pour une simple métaplasie malpighienne floride

- Méconnaitre une réelle infiltration.

Figure 12: Carcinome épidermoïde truffé d’œufs bilharziens [17].

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 38


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a = maturation cornée b= lobule carcinomateux

Figure 13: Lobule carcinomateux épidermoïde bien différencié avec au centre


une maturation cornée [17].
 L’adénocarcinome vésical primitif :
L’adénocarcinome vésical primitif représente moins de 2% des tumeurs
malignes de la vessie. Il siège dans près de 40% des cas au niveau de la face
antérieure ou du dôme, là où se trouvent les vestiges ouraquiens.

L’adénocarcinome vésical primitif présente différentes variantes


morphologiques :

 L’adénocarcinome « lieberkuhnien »
Histologiquement, l’adénocarcinome Lieberkuhnien de la vessie est semblable à
celui d’origine intestinale. Au pourtour de la tumeur peuvent être observées des
plages de métaplasie glandulaire, ou exceptionnellement des foyers
adénovilleux. La sécrétion du mucus est d’intensité variable, parfois très
abondante dans les adénocarcinomes colloïdes.

 L’adénocarcinome à cellules en « bague à chaton » de type linite


Cette tumeur se présente comme une petite vessie rétractée à paroi épaissie,
rigide et inextensible. Histologiquement, ces tumeurs sont constituées en
majeure partie de cellules « en bague à chaton » ou de cellules peu différenciées

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 39


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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
mais dont le cytoplasme contient une goutte de mucus mais sans mucine
extracellulaire. Elles sont parfois associées à une abondante stroma-réaction
fibreuse qui donne à la tumeur son caractère ligneux. Le pronostic est très
mauvais.

 L’adénocarcinome à cellules claires ou carcinome mésophrénique


C’est une tumeur très rare, prédominante chez la femme âgée.

Elle est caractérisée par une prolifération de cellules cylindro-cubiques ou


aplaties, parfois en clou de tapissier, au cytoplasme PAS+, disposées en tubes,
en papilles ou en travées.

L’histogénèse de ce carcinome à partir de reliquats mésonéphriques, mülleriens


ou d’origine métaplasique est discutée.

 Les tumeurs neuro-endocrines :


Les tumeurs neuro-endocrines primitives de la vessie sont rares, représentant 0,5
à 1% des tumeurs vésicales. On recense moins de 160 cas de carcinomes à
petites cellules (CPC) et seulement quelques cas de tumeurs endocrines à
grandes cellules. Cette tumeur est habituellement unique, volumineuse,
bourgeonnante, parfois polypoïde et souvent ulcérée. De localisation variable,
elle prédomine toutefois au niveau du dôme vésical.

Les cellules tumorales sont monomorphes, de taille petite à moyenne, avec un


cytoplasme peu abondant. Elles sont disposées en fines travées ou en lobules
soutenues par un stroma grêle et richement vascularisé.

Parmi les cas rapportés de CPC vésical, plus de la moitié comportait, outre le
contingent à petites cellules, un contingent carcinomateux urothélial de haut
grade, ou plus rarement un contingent carcinomateux épidermoïde ou
glandulaire. Cela incite à penser que le CPC, comme les autres carcinomes
vésicaux dérive de l’urothélium.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 40


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Ces tumeurs sont très agressives. Dans près de 95% des cas, elles sont au stade
pT3 ou pT4 au moment du diagnostic. Dans 23% des cas, elles sont déjà
accompagnées de métastases.

2) Les tumeurs non épithéliales

Elles représentent 5% des tumeurs de la vessie. Elles peuvent provenir de tous


les constituants du mésenchyme ; il s’agit entre autre du rhambdomyosarcome,
du lymphome et du léiomyosarcome.

2.1) Le rhambdomyosarcome

Le rhambdomyosarcome embryonnaire de la vessie est une tumeur assez rare,


qui se voit chez l’enfant dans les premières années de la vie.

Elle se voit souvent chez les garçons, avec une atteinte fréquente de l’urètre
prostatique et c’est une tumeur agressive.

Macroscopiquement, la vessie est remplie, partiellement ou complètement par


des formations polypoïdes translucides qui ressemblent à des grappes de raisin ;
c’est le mode de présentation le plus classique de la variante botryoïde du
rhambdomyosarcome embryonnaire.

Microscopiquement, il s’agit d’une prolifération cellulaire peu diversifiée, se


densifiant sous l’urothélium pour former le ‟cambium layer”. Dans cette
prolifération, on trouve quelques rhabdomyoblastes ressemblant à des cellules
musculaires (on peut voir les striations). Actuellement le diagnostic est facilité
par l’immunohistochimie (les cellules sont positives avec les anticorps dirigés
contre l’actine, la desmine et la myogénine).

2.2) Le léiomyosarcome

Il est rare et se voit chez les patients âgés. C’est une tumeur qui peut être bien,
moyennement ou peu différenciée.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 41


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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2.3) Les métastases

Elles sont rares. Envahissement par tumeur de voisinage (rectum, prostate,


utérus) le plus souvent.

 Grade histopathologique :
Pendant de longues années, la classification OMS 1973 de Mostofi
individualisant 3 groupes (Grade 1 à 3) a été la référence. De nouvelles
classifications ont été proposées à la fin des années 1990 (OMS/ISUP 1998 et
OMS 1999) [43]. La classification OMS 1999 correspondait à un mixte entre les
2 précédentes classifications OMS 1973 et OMS/ISUP 1998, d’où une certaine
confusion et un manque de reproductibilité [43].

EN 2004, l’OMS et l’AFIP (Armed Forces Institute of Pathology) ont publié la


même classification [43].

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Tableau I : Classification des tumeurs urothéliales [42].

OMS OMS/ISUP 1998 OMS 1999 OMS 2016


1973
Papillome
Papillome Papillome Néoplasie papillaire Papillome
de faible potentiel de
malignité
Néoplasie papillaire Néoplasie
Néoplasie de faible potentiel de urothéliale papillaire
Carcinome papillaire de faible malignité de faible potentiel de
de grade 1 potentiel de malignité
malignité Carcinome grade 1
Carcinome urothélial
papillaire de bas
grade
Carcinome grade 1 Carcinome urothélial
papillaire de bas
Carcinome Carcinome de bas grade
de grade 2 grade de malignité
Carcinome grade 2 Carcinome urothélial
papillaire de haut
grade
Carcinome
de grade 3 Carcinome de haut Carcinome grade 3 Carcinome papillaire
grade de malignité de haut grade

Le grade représente le degré de différenciation de la tumeur. Il est basé sur


l’architecture tumorale et sur les caractéristiques des cellules tumorales.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 43


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Grade 1 : Epaisseur augmentée de l’urothélium (plus de 6 couches cellulaires)
associée à une augmentation discrète de la taille des noyaux. Les mitoses sont
rares et souvent en situation basale.

Grade 2 : Atypies plus franches au sein de l’urothélium, les mitoses sont plus
diffuses dans les différentes couches, mais l’urothélium conserve un aspect
organisé.

Grade 3: Désorganisation architecturale évidente, avec des atypies


cytoplasmiques marquées et mitoses nombreuses présentes à tous les niveaux.

 Stade de la tumeur
Il correspond à la profondeur de la pénétration dans la paroi vésicale. On isole
essentiellement deux grands groupes de tumeurs vésicales selon le degré
d’infiltration de la paroi vésicale [17] :

- Tumeurs vésicales n’infiltrant pas le muscle (TVNIM) ou superficielles :


atteinte uniquement de la muqueuse vésicale.

- Tumeurs vésicales infiltrant le muscle (TVIM) : franchissement de la


membrane basale et infiltration de la musculeuse.

- Cas particuliers du carcinome in situ (CIS) : Il s’agit d’une lésion de haut


grade, développée en muqueuse plane, ne comportant aucune structure
végétante, ni d’effraction de la membrane basale. Elle peut apparaitre
macroscopiquement comme une lésion érythémateuse, plus ou moins
disséminée dans la vessie. Dans 90% des cas, le CIS accompagne une tumeur
primitive (il est primitif dans seulement 10% des cas). Il se distingue des autres
tumeurs superficielles par son caractère volontiers considéré comme péjoratif.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 44


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Tableau II : Stade TNM (OMS 2017) [28].

T Tx Tumeur primitive ne pouvant être classée


T0 Absence de tumeur primitive
Ta Tumeur papillaire non invasive (respectant la
membrane basale)
Tis Carcinome in situ (plan, respectant la membrane
basale)
T1 Tumeur envahissant la lamina propria
T2 Tumeur envahissant le musculeuse
T2a : Tumeur envahissant le muscle superficiel (1/2
interne)
T2b : Tumeur envahissant le muscle profond (1/2
externe)
T3 Tumeur envahissant le tissu périvésical

T3a : Envahissement microscopique

T3b : Envahissement macroscopique

T4 Tumeur envahissant une structure péri-vésicale


T4a : Parenchyme prostatique, utérus ou vagin
T4b: Paroi pelvienne ou abdominale

N Nx Ganglions régionaux non évaluables

N0 Absence de métastase ganglionnaire régionale

N1 Un seul ganglion atteint au niveau du pelvis

N2 Plusieurs ganglions atteint au niveau du pelvis

N3 Un ou plusieurs ganglions atteints dans les ganglions


iliaques communs

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 45


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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M M0 Absence de métastases à distance

M1 Présence de métastase à distance

NB : Pour toutes les localisations, le stade M ne se précise qu’en cas d’obtention


d’un prélèvement en rapport, par conséquent on ne met plus Mx.
T : Tumeur primitive

N : Ganglions régionaux (pelviens)

M : Métastase

Figure 14: Schéma de classification des tumeurs de vessie [1].

4.1.4 Bilan d’extension


Le bilan d’extension doit être systématique devant toute tumeur infiltrante.

a. Bilan locorégional

 L’examen clinique
- Recherche d’une infiltration du plancher vésical par le toucher rectal ;
- Examen des aires ganglionnaires à la recherche d’adénopathies ;

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- Recherche d’un œdème des membres inférieurs par compression [17].

 La TDM abdomino-pelvienne ou uro-TDM

C’est l’examen recommandé pour le bilan d’extension des tumeurs infiltrantes.


Elle détermine avec une certaine netteté, l’extension locale par l’infiltration à la
graisse péri-vésicale et l’envahissement prostatique [17]. La TDM peut
visualiser une éventuelle extension aux vésicules séminales ou à la graisse péri-
rectale [17].

En matière d’adénopathie, cet examen ne peut détecter les ganglions


métastatiques que si celles-ci mesurent plus de 1,5 cm de diamètre [17].

 Le curage ganglionnaire ilio-obturateur bilatéral


C’est le premier temps du traitement chirurgical radical (cystectomie) à réaliser
systématiquement [17]. Il précise avec certitude l’extension ganglionnaire
locorégionale.

b. Bilan général

Il recherche des métastases au niveau des ganglions, l’os, les poumons et le foie.

- L’os (scintigraphie osseuse) [17]: Elle est indiquée en cas de symptômes


évocateurs (douleurs osseuses). Elle montre des images d’hyperfixation.
En cas de doute, l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) centrée
sur les régions suspectes est très utile. Si le doute persiste, une biopsie
osseuse de la région suspecte avec analyse histologique permettra de
confirmer le diagnostic.
- Le foie : l’échographie abdominale montre la métastase hépatique sous
forme d’une image en cocarde [17].
- Les poumons : l’examen de choix est la radiographie du thorax, et en
cas de doute on peut demander un scanner thoracique [17].

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 47


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NB : L’examen anatomopathologique entre également dans le cadre du bilan
d’extension des tumeurs de la vessie : il renseigne sur le type histologique, le
stade et le grade de de la tumeur.

4.2 Diagnostic différentiel

Les tumeurs de la vessie doivent être différenciées de certaines pathologies


telles que :

 La bilharziose urinaire ;
 Les lithiases vésicales ;
 L’adénome de la prostate ;
 Les tumeurs digestives avec compression vésicales ;
 Les diverticules vésicaux [1].
5. Evolution et pronostic
5.1 Tumeurs de vessie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM) anciennement
appelés tumeurs superficielles :
 Evolution :
Les TVNIM représentent 80% des tumeurs vésicales. Les deux éléments
évolutifs de ces tumeurs sont la récidive et la progression.

La récidive se définit par un nouvel épisode tumoral de même grade et de même


stade que la tumeur initiale. La progression d’une tumeur (par rapport à la
tumeur initiale) se définit par l’aggravation du stade ou du grade [43].

 Les tumeurs « superficielles » de bas grade


Elles représentent 70% des tumeurs superficielles [43]. D’architecture papillaire,
elles n’infiltrent habituellement pas le chorion (stade pTa).

Malgré ce profil histologique très rassurant, plus de 60% de ces lésions peuvent
récidiver dans un délai variable (de quelques mois à plusieurs années) [43].

A l’occasion des récidives, 5% peuvent s’étendre à une grande partie de la


muqueuse et réaliser une papillomatose diffuse.

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Ces nouvelles récidives ne sont pas toujours de vraies récidives [43]. On parle
de vraies récidives lorsqu’il s’agit d’une nouvelle croissance du clone initial
tumoral, qui peut survenir dans certaines circonstances : exérèse insuffisante,
phénomène d’implantation ou de migration de cellules tumorales à distance du
foyer tumoral initial. Dans d’autre cas, il s’agit de l’apparition de nouveaux
clones tumoraux susceptibles d’apparaitre en différents point de l’arbre urinaire,
en particulier au niveau des voies excrétrices supérieures. Ce mode évolutif très
particulier suppose une atteinte diffuse de la muqueuse [43].

L’urothélium non tumoral serait, même dans ces tumeurs de bas grade, modifié
par l’exposition à des carcinogènes endo ou exogènes. A noter que 5 à 10% de
ces tumeurs de bas grade vont progresser vers une infiltration pariétale.

Ces progressions sont parfois très décalées dans le temps, et peuvent survenir
des années après l’émergence de la première tumeur ; c’est ce qui justifie un
suivi très prolongé de ces lésions malgré leur morphologie très variable.

 Tumeurs « superficielles » de haut grade


Elles représentent 30% des tumeurs superficielles [43]. Elles comprennent les
tumeurs papillaires de grade élevé et des lésions planes de haut grade de type
carcinome in situ. Les tumeurs papillaires de haut grade (pT1) se caractérisent
par une infiltration fréquente du chorion, un taux de récidive qui atteint 80% et
un taux de progression qui se situe autour de 40 à 60% [43].

Le carcinome in situ (pTis) est une lésion plane de grade 3 dont il existe deux
formes : la forme isolée représente moins de 5% de cas, alors que les autres sont
associées à des tumeurs urothéliales superficielles ou infiltrantes le plus souvent
de haut grade [43]. C’est une lésion à haut risque d’extension, qui diffuse à
l’urothélium, mais aussi de haut risque de progression.

Un CIS isolé ne progresse que dans 7% des cas, cependant, lorsqu’il est associé
à d’autres tumeurs vésicales, il devient un facteur de mauvais pronostic.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 49


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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Quand le CIS est associé à une tumeur papillaire, il double le risque naturel de
progression et de récidive de cette tumeur [43].

 Pronostic
Les facteurs de pronostic des TVNIM sont [43] :

- Macroscopiques : taille de la tumeur > 5cm (risque de progression)


- Multifocalité : augmente d’avantage le risque de récidive que le risque de
progression.
- D’autres facteurs sont fournis par l’étude anatomopathologique du matériel
de résection ; grade de la tumeur, infiltration ou non du chorion, et pour les
stades T1, le degré d’infiltration du chorion.
- L’existence d’une dysplasie, et à fortiori de lésions de carcinome in situ de
voisinage augmente le taux de récidive et de progression.

5.2 Tumeurs de vessie infiltrant le muscle (TVIM)

Les tumeurs infiltrantes représentent 20% des tumeurs vésicales [43]. Dans la
très grande majorité des cas, il s’agit de carcinomes de haut grade de malignité
souvent associés à des lésions de carcinome in situ.

Pour ces tumeurs, le risque de micro métastases occultes est de l’ordre de 50%.

Environ 5% des patients avec une tumeur de bas grade et 20% des patients avec
une tumeur de haut grade développeront au cours de l’évolution de leur maladie
un ou plusieurs sites métastatiques, qu’il soit ganglionnaire, ou un organe à
distance [44].

La quasi-totalité des patients présentent une tumeur infiltrant le muscle au


moment du diagnostic de métastase. Au stade d’infiltration pariétale évoluée, la
taille de la tumeur, la présence de nombreux emboles, et le stade sont des
facteurs de pronostic [43,44].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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 Extension locale
Il s’agit d’un facteur de pronostic. La survie spécifique à 5 ans des tumeurs ne
dépassant pas le muscle (pT2) est de plus de 80% [44]. Elle passe à moins de
30% en cas d’atteinte ou de franchissement de la graisse péri-vésicale (pT3-pT4)
[44].

 L’envahissement ganglionnaire
Les relais ganglionnaires concernés sont essentiellement les ganglions pelviens
[44]. Les métastases peuvent être au sein des ganglions péri-vésicaux, ilio-
obturateurs, iliaques externes et internes pré-sacrés [44]. Les chaines iliaques
primitives peuvent également être envahies mais rarement de manière isolée.

Un envahissement ganglionnaire est retrouvé chez 20% des patients opérés de


cystectomie [44].

Il s’agit d’un facteur pronostic important. En cas d’envahissement


ganglionnaire, la médiane de survie est de 20 mois [44]. La survie globale à 5
ans est de 30% pour les N1, 20% pour les N2 et 0% pour les N3. La survie
globale à 5 ans des patients N+ dépend également du stade T. Elle est de 50% en
cas de pT2 et 17% en cas de pT3 [44].

 La diffusion hématogène
Elle serait indépendante de l’atteinte lymphatique et de survenue plus tardive.
Tous les organes peuvent être le site des métastases.

Les principaux organes touchés sont le foie (38%), les poumons (36%), les os
(27%), les surrénales (21%), l’intestin (13%) [44].

La diffusion micro-métastatique serait présente dans 50% des tumeurs qui


infiltrent le muscle [44].

Elles deviendront cliniquement décelables dans l’année suivante chez la plupart


des patients [44].

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La médiane de survie des patients métastatiques est de 1 an [44].

6. Traitement des tumeurs de la vessie :


La prise en charge est différente selon que la tumeur est superficielle ou
infiltrante.

6.1 Tumeurs superficielles (Ta, Tis, T1)

Le but de la prise en charge d’un patient présentant une tumeur superficielle de


la vessie est de prévenir, dépister, et traiter au plus tôt les récidives [17].

6.1.2 Traitement conservateur

Le traitement de la lésion ou d’une de ses récidives consiste en la résection


endoscopique [17]. S’il s’agit d’une tumeur pTa de faible grade non récidivante
: surveillance tous les 6 mois [17].

6.1.3 Traitement adjuvant par chimiothérapie intra-vésicale

Il vise à réduire le risque de récidive précoce liée à la libération de cellules


tumorales lors de la résection. Plusieurs drogues ont montré leur efficacité, la
plus utilisée en France est la MMC [17].

6.1.4 Traitement adjuvant par immunothérapie intra-vésicale

Les instillations intra-vésicales de BCG sont le traitement de référence de


patients à haut risque. Elles réduisent le risque de récidive et retardent
l’évolution vers une forme infiltrante [17].

6.1.5 Traitement radical

Pour les patients ayant le plus haut risque de progression (tumeurs de haut grade
multi récidivantes, tumeurs T1 de haut grade, notamment T1b, tumeurs de haut
grade associées à du CIS), certains auteurs préconisent de réaliser un traitement
non conservateur, en l’occurrence une cystectomie [17].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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La cystectomie peut également être proposée en deuxième ligne de traitement
après l’échec d’une immunothérapie par BCG [17].

6.1.5 Surveillance

La surveillance et le dépistage consistent en la réalisation de cystoscopies et de


cytologies urinaires répétées et prolongées dans le temps [17]. Pour un patient
ayant une tumeur à faible risque, il est recommandé de réaliser une cystoscopie
de contrôle à 3 mois, et si elle n’identifie pas de récidive, de la répéter à 6 à 12
mois puis annuellement à vie [17].

Pour un patient ayant une tumeur à risque intermédiaire, il est recommandé le


même schéma de surveillance vésicale. Une Uro-TDM est conseillée en cas de
cytologies positives inexpliquées, de point d’appel clinique ou au minimum tous
les 2 ans [17]. En cas de tumeur à haut risque, il est recommandé tant qu’elle
n’objective pas de récidive, de réaliser une cystoscopie tous les 3 mois la
première année. Tous les 6 mois la deuxième, puis annuellement.

6.2 Tumeurs infiltrant le muscle au stade localisé

6.2.1 Chirurgie

La cystectomie totale est le traitement de référence des TVIM. Lors de la


cystectomie il est également réalisé un curage ganglionnaire [17]. Celui-ci
concerne, de manière bilatérale, les chaînes ganglionnaires iliaques externes
(artère et veine), ilio-obturatrices, hypogastriques et iliaques primitifs [17].
Certains auteurs réalisent un curage extensif. Dans ce cas, le curage comporte
les ganglions pré-sacrés et remonte au-dessus de la bifurcation aortique [17].

Un curage étendu apporte des bénéfices en terme de stadification et permet


d’éliminer des micro-métastases [17]. Il améliore également le pronostic des
patients.

Le nombre de ganglions retirés lors du curage a un rôle pronostic.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 53


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
6.2.2 Chimiothérapie néo-adjuvante et adjuvante

Elle est discutée pour les patients ayant des tumeurs à haut risque de progression
métastatique [44]. Il s’agit des patients T3Nx ou TxN+. En néo-adjuvant une
chimiothérapie pourrait donner un gain de survie à 5 ans de l’ordre de 5%,
cependant sa réalisation entraîne un retard à la réalisation de la cystectomie [44].
La place d’une chimiothérapie adjuvante est encore à définir et des essais sont
en cours pour évaluer son intérêt [44].

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

III. MATERIEL ET METHODES


1. Cadre d’étude :
Notre étude s’est déroulée dans le service d’Urologie en collaboration avec le
service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU du Point G.

 Le CHU du Point G
Il est situé sur la colline à laquelle il emprunte son nom (Point G). Son
emplacement est à 8 km du centre-ville de Bamako, face à la colline de
Koulouba. Il couvre une superficie de 25 hectares et comporte 20 services.

 Le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques :


Il a été transféré au CHU du Point G en juillet 2010 et est devenu fonctionnel en
Août de la même année. Il est situé au Nord-Est de l’hôpital entre le nouveau
bâtiment de la Néphrologie, l’ancien bâtiment de Médecine Interne et le service
d’Hématologie et Oncologie Médicales.

Le personnel du service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques se compose


comme suit :

Deux Professeurs titulaires,

Un Maître assistant,

Un praticien hospitalier,

Des médecins en spécialisation,

Un technicien supérieur de santé,

Un technicien de laboratoire,

Deux secrétaires,

Deux manœuvres,

Des étudiants en année de thèse.

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
Les locaux du service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques comportent :

Une salle d’accueil,

Une salle de prélèvement pour la cytologie,

Une salle de macroscopie,

Une salle de registre des cancers,

Deux salles de technique,

Une salle de réunion,

Une salle d’archivage,

Cinq bureaux,

Deux toilettes.

Le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques est le seul service public dans


son genre au Mali, où est adressée la grande majorité des frottis, les liquides
pour cytologie, les biopsies et les pièces opératoires provenant de tout le pays.

En plus de ses activités de diagnostic, le service est aussi actif dans le domaine
de la recherche. Il collabore notamment avec le C.I.R.C. (Centre International de
Recherche sur le Cancer).

Les comptes rendus anatomo-pathologiques sont archivés et les résultats des cas
de cancers sont enregistrés dans le registre des cancers.

 Le service d’Urologie :
Il est situé au centre de l’Hôpital avec une capacité d’accueil de 40 patients.

Il comporte deux blocs opératoires fonctionnels 4 jours sur 7 jours avec un


plateau technique moyen.

Le service est organisé comme suit : un staff matinal dirigé par le Chef de
service ou un Maître de conférence du lundi au jeudi de 08h à 09h suivi d’une

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
visite aux malades hospitalisés. Il est reparti en groupe de consultation, en
groupe d’accueil dit astreinte (qui s’occupe des urgences, des malades
hospitalisés et d’orientation), en groupe de bloc opératoire et une équipe de
garde permanente.

2. Type et période d’étude :


Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive allant du 1er Janvier 2016 au
31 Décembre 2018 soit une durée de 3 ans.

3. Population d’étude :
Il s’agissait de l’ensemble des patients qui ont consulté dans le service
d’Urologie du C.H.U du Point G pour pathologie urologique pendant la période
d’étude.

4. Echantillonnage :
4.1 Critères d’inclusion : ont été inclus

Tous les cas de tumeurs malignes de la vessie diagnostiqués cliniquement dans


le service d’Urologie et confirmés à l’histologie pendant la période d’étude.

4.2 Critères de non inclusion : n’ont pas été inclus


- Tous les cas de tumeurs malignes de la vessie diagnostiqués cliniquement
sans confirmation histologique pendant la période d’étude.
- Tous les cas de tumeurs malignes de la vessie diagnostiqués et confirmés
à l’histologie en dehors de la période d’étude.
- Tous les cas de tumeurs bénignes de la vessie.
5. Variables étudiées :
 Données sociodémographiques : l’âge, le sexe, l’ethnie, la profession, le
lieu de résidence et la situation matrimoniale.
 Données cliniques : l’année du diagnostic, le mode de recrutement, le motif
de consultation, le délai de consultation, les antécédents, les habitudes
alimentaires et l’examen physique.

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
 Données anatomopathologiques : l’examen cytologique et l’examen
histologique.
6. Collecte des données :
Tous nos cas ont été colligés en fonction des données sociodémographiques,
cliniques, et anatomopathologiques. Les données ont été recueillies à partir des
dossiers d’hospitalisation et de consultation externe des malades, et du registre
du service d’anatomopathologie du CHU point G sur une fiche d’enquête
individuelle que nous avons nous-mêmes remplie et dont le modèle est porté en
annexe.

7. Gestion et analyse des données :


La saisie et l’analyse des données ont été effectuées à l’aide du logiciel SPSS
22.0. Nous avons fait une saisie simple des textes, des tableaux et des
graphiques sur les logiciels Word et Excel 2016.

Le test statistique utilisé était le test exact de FISHER avec pour seuil de

signification p<0,05.

8. Considération éthique et déontologique :

La confidentialité des données recueillies a été observée.

Les résultats obtenus seront publiés au besoin.

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IV. RESULTATS

1. Analyse univariée

1.1 Données sociodémographiques

 Fréquence
Au total, 3127 patients ont consulté dans le service d’Urologie pendant la
période d’étude. Un cancer vésical a été diagnostiqué et confirmé par
l’histologie chez 102 patients, soit une fréquence de 3,26%.
La fréquence des tumeurs malignes de la vessie par rapport à l’ensemble des
pathologies vésicales était de 28,33% (102/360).

 Age

[VALEUR]%
45
40
35
Pourcentage (%)

30 [VALEUR]%
[VALEUR]%
25
20 [VALEUR]%
15
10
[VALEUR]% [VALEUR]%
5
0
< 20 ans 21-35 ans 36-50 ans 51-65 ans 66-80 ans > 80 ans

Figure 15: Répartition des patients selon la tranche d’âge.


La tranche d’âge la plus représentée était celle de 51-65 ans, avec 40,2%.
L’âge moyen de nos patients était de 54,97 ± 14,84 ans.
Les âges extrêmes étaient 1 an et 87 ans.

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 Sexe

[VALEUR]%
[VALEUR]% Masculin
Féminin

Figure 16: Répartition des patients selon le sexe.

Le sexe masculin était le plus représenté avec 52%.

Sex-ratio = 1,1.

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 Profession

Tableau III: Répartition des patients selon la profession.

Profession Fréquence Pourcentage (%)


Ménagère 42 41,2
Agriculteur 16 15,7
Commerçant(e) 13 12,7
Autres 13 12,7
Retraité(e) 5 4,9
Enseignant(e) 4 3,9
Maçon 3 2,9
Chauffeur 2 2
Policier 2 2
Berger 2 2
Total 102 100
Autres : Pompiste, Artiste musicien, Nourrisson, Peintre, Tailleur, Pêcheur,
Indéterminée, Manœuvre, Infirmier, Vétérinaire, Mécanicien, Menuisier.

Les ménagères étaient les plus représentées avec un taux de 41,2%.

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 Ethnie
Tableau IV: Répartition des patients en fonction de l’ethnie.

Ethnie Fréquence Pourcentage (%)


Bambara 36 35,3
Peulh 17 16,7
Malinké 11 10,8
Dogon 11 10,8
Soninké 5 4,9
Sarakolé 4 3,9
Kassonké 3 2,9
Sonrhaï 3 2,9
Forgeron 3 2,9
Bozo 3 2,9
Bobo 2 2
Kakolo 2 2
Autres 2 2
Total 102 100
Autres : Somono, Maure.
L’ethnie bambara était majoritaire avec un pourcentage de 35,3%.

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 Lieu de résidence

Tableau V : Répartition des patients selon le lieu de résidence.

Résidence Fréquence Pourcentage (%)


Bamako 85 83,3
Kayes 7 6,9
Koulikoro 5 4,9
Ségou 3 2,9
Sikasso 3 2,9
Mopti 1 1
Total 102 100

Les résidents de Bamako étaient les plus nombreux avec un pourcentage égal à
83,3%.

 Niveau d’instruction
Tableau VI: Répartition des patients selon le niveau d’instruction.
N=78

Niveau d'instruction Fréquence Pourcentage (%)


Primaire 18 23
Secondaire 11 14,1
Universitaire 7 9
Ecole coranique 2 2,6
Non scolarisé 40 51,3
Total 78 100

Les patients non scolarisés étaient majoritaires avec 51,3%.

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1.2 Données cliniques
 Année du diagnostic
Tableau VII: Répartition des patients selon l’année du diagnostic.

Année du diagnostic Fréquence Pourcentage (%)

2016 49 48

2017 24 23,5

2018 29 28,4

Total 102 100

La majorité des patients, soit 48% ont été diagnostiqués en 2016.

 Mode de recrutement

Tableau VIII: Répartition des patients selon le mode de recrutement.

Mode de recrutement Fréquence Pourcentage (%)


Consultation 72 70,6
Référé 29 28,4
Urgence 1 1
Total 102 100

La plupart des patients ont été reçus en consultation, soit 70,6%.

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 Délai de consultation
Tableau IX: Répartition des patients en fonction du délai de consultation.

Délai de consultation Fréquence Pourcentage (%)


1-3mois 38 37,3
4-6 mois 35 34,3
7-9 mois 12 11,8
10-12 mois 8 7,8
13-18 mois 1 1
Plus de 24 mois 8 7,8
Total 102 100

Il ressort que 38 patients ont consulté entre le 1er et le 3ème mois d’évolution de la
maladie, soit 37,3%.

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(%) [VALEUR]%
60

50
[VALEUR]%
40

30

20
[VALEUR]%[VALEUR]%
[VALEUR]%
10

0
Hématurie Douleur Pollakiurie Autres Association
hypogastrique

Figure 17: Répartition des patients selon le motif de consultation.


L’hématurie était le motif de consultation le plus fréquent avec un pourcentage
égal à 59,8%.

NB : Nous avons observé une association de signes fonctionnels chez 34,3% des
patients.

Autres : Rétention aigüe d’urines.

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 Antécédents médicaux

Tableau X: Répartition des patients selon les antécédents médicaux (autres


qu’urologiques).

Antécédents médicaux Fréquence Pourcentage (%)


HTA 13 12,7
Diabète 3 2,9
UGD 3 2,9
Autres à préciser 1 1,0
Aucun 82 80,4
Total 102 100,0

La majorité des patients, soit 80,4% n’avaient aucun antécédent médical autre
qu’urologique.

Tableau XI: Répartition des patients en fonction des antécédents urologiques.

Antécédents urologiques Fréquence Pourcentage (%)


Bilharziose 86 84,3
Infection urinaire 7 6,9
Adénome de la prostate 1 1
Aucun 8 7,8
Total 102 100

NB : Sur 102 patients, 94 patients avaient un antécédent urologique, soit 92,2%.


La bilharziose était l’antécédent urologique le plus retrouvé avec 84,3%.

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 Facteurs de risque
Tableau XII : Répartition des patients en fonction des facteurs de risques
retrouvés.

Facteurs de risque Fréquence Pourcentage (%)

Bilharziose 78 76,4
Tabac 5 4,9

Bilharziose + Tabac 7 6,9


Bilharziose + exposition professionnelle 1 1
Indéterminé 11 10,8
Total 102 100

NB : L’exposition professionnelle concerne l’exposition aux hydrocarbures


aromatiques polycycliques.
La bilharziose urinaire était le principal facteur de risque retrouvé avec un
pourcentage de 84,3%.

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 Examen physique
Tableau XIII: Répartition des patients en fonction de l’examen physique.

Examen physique Fréquence Pourcentage (%)


Normal 63 61,8
Masse hypogastrique 17 16,7
Association 14 13,7
Pâleur conjonctivale 4 3,9
Autres 4 3,9
Total 102 100

Autres : Plis de déshydratation, AEG, Amaigrissement, Hépatomégalie.


NB : Nous avons observé une association de signes physiques chez 13,7% des
patients.
L’examen physique était normal chez la plupart des patients, soit 61,8%.

Tableau XIV: Répartition des patients selon le(s) toucher(s) pelvien(s).

Toucher(s) pelvien(s) Fréquence Pourcentage (%)


Normal 40 39,2
Masse 15 14,7
Douleur 7 6,9
Blindage 40 39,2
Total 102 100,0

Les touchers pelviens étaient normaux chez 40 patients, soit 39,2%.

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1.3 Anatomopathologie

 Examen cytologique

Tableau XV: Répartition des patients selon la réalisation ou non de l’examen de


cytologie urinaire.

Examen cytologique Fréquence Pourcentage (%)


Oui 41 40,2
Non 61 59,8
Total 102 100

La plupart, soit 59,8% des patients n’ont pas réalisé un examen cytologique des
urines.

Tableau XVI: Répartition des patients selon le résultat de la cytologie urinaire.


N= 41

Cytologie urinaire Fréquence Pourcentage (%)


Carcinome vésical 32 78
Inflammatoire 5 12,2
Nécrotique 3 7,3
Non concluant 1 2,5
Total 41 100

Le carcinome vésical était le plus représenté avec 78%.

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 Examen macroscopique
Tableau XVII: Répartition des patients selon les aspects macroscopiques.
N= 22

Aspects macroscopiques Fréquence Pourcentage (%)


Polypoïde 5 22,7
Bourgeonnant 17 77,3
Total 22 100

NB : Sur les 105 patients, 22 patients ont bénéficié d’une description


macroscopique de la tumeur.
L’aspect bourgeonnant était le plus fréquent avec 77,3%.

 Examen histologique
Tableau XVIII: Répartition des patients selon la nature du prélèvement.

Nature du prélèvement Fréquence Pourcentage (%)


Biopsie 67 65,7
Copeaux de résection 19 18,6
Tumorectomie 16 15,7
Total 102 100

La biopsie était le prélèvement le plus effectué avec 65,7%.

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Tableau XIX: Répartition des patients selon le diagnostic histologique.

Type histologique Fréquence Pourcentage (%)


Carcinome épidermoïde 75 73,5
Carcinome urothélial 21 20,6
Adénocarcinome 3 2,9
Carcinome indifférencié 2 2
Rhambdomyosarcome 1 1
Total 102 100
NB : Pour les 3 cas d’adénocarcinome, la tumeur provenait d’un cancer de la
prostate.

Le carcinome épidermoïde était le type histologique le plus fréquent avec


73,5%.

Tableau XX: Répartition des patients en fonction de la présence d'un granulome


bilharzien.

Présence d'un granulome bilharzien Fréquence Pourcentage (%)


Oui 9 8,8
Non 93 91,2
Total 102 100

Le granulome bilharzien était absent dans la majorité des cas, soit 91,2%.

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2. Analyse bivariée
Tableau XXI: Répartition selon le sexe et le diagnostic histologique.

Sexe
Diagnostic histologique Total
Masculin Féminin
Carcinome 17 4 21
urothélial (81%) (19%) (100%)
Carcinome 32 43 75
épidermoïde (42,7%) (57,3%) (100%)
Adénocarcinome 2 1 3
(66,7%) (33,3%) (100%)
Carcinome 1 1 2
indifférencié (50%) (50%) (100%)
Rhambdomyosarcome 1 0 1
(100%) (0%) (100%)
Total 53 49 102
(52%) (48%) (100%)

Test exact de Fisher = 11,260 p= 0,005


Le sexe masculin a prédominé dans la plupart les types histologiques avec une
relation statistique significative.

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Tableau XXII: Répartition des patients selon la tranche d’âge et le type
histologique.

Tranche
Type histologique

d’âge Carcinome Carcinome Carcinome Total


urothélial épidermoïde Adénocarcinome indifférencié Rhambdomyosarcome
<20ans 0 0 0 0 1 1
(0%) (0%) (0%) (0%) (100%) (100%)
21-35 1 10 1 0 0 12
ans (8,3%) (83,3%) (8,3%) (0%) (0%) (100%)
36-50 2 19 1 0 0 22
ans (9,1%) (86,4%) (4,5%) (0%) (0%) (100%)
51-65 9 31 0 1 0 41
ans (22%) (75,6%) (0,0%) (2,4%) (0%) (100%)
66-80 8 15 0 1 0 24
ans (33,3%) (62,5%) (0%) (4,2%) (0%) (100%)
>80 1 0 1 0 0 2
ans (50%) (0%) (50%) (0%) (0%) (100%)
Total 21 75 3 2 1 102
(20,6%) (73,5%) (2,9%) (2%) (1%) (100%)

Test exact de Fisher = 38,533 p= 0,004


La tranche d’âge 51-65ans était la plus touchée dans tous les types
histologiques.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 74


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Tableau XXIII: Répartition des patients selon le type histologique et la
présence d’un antécédent de bilharziose.

Type histologique Antécédent de bilharziose Total


Oui Non
Carcinome 9 12 21
urothélial (42,9%) (57,1%) (100%)
Carcinome 73 2 75
épidermoïde (97,3%) (2,7%) (100%)
Adénocarcinome 1 2 3
(33,3%) (66,7%) (100%)
Carcinome 1 1 2
indifférencié (50%) (50%) (100%)
Rhambdomyosarcome 0 1 1
(0%) (100%) (100%)
Total 84 18 102
(82,4%) (17%) (100%)

Test exact de Fisher = 41,732 p= 0,000


Un antécédent de bilharziose a été retrouvé chez la majorité des cas de
carcinome épidermoïde, soit 97,3% avec un test statistique significatif.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 75


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Tableau XXIV: Répartition des patients selon le résultat de la cytologie urinaire
et du diagnostic histologique.

Diagnostic histologique
Cytologie urinaire Carcinome Carcinome Total
urothélial épidermoïde
Inflammatoire 0 5 5
(0%) (100%) (100%)
Nécrotique 1 2 3
(33,3%) (66,7%) (100%)
Carcinome vésical 6 26 32
(18,8%) (81,3%) (100%)
Non concluant 0 1 1
(0%) (100%) (100%)
Total 7 34 41
(17,1%) (82,9%) (100%)

Test exact de Fisher = 2,116 p= 0,514


Sur les 41 patients qui ont réalisé une cytologie urinaire, 32 patients ont eu un
résultat qui orientait vers une tumeur vésicale, soit 78,1%.
Une cytologie urinaire négative n’exclut pas la présence d’une tumeur de la
vessie.

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V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. Limites et difficultés
Certains dossiers cliniques des patients étaient incomplets : absence de certains
renseignements sociodémographiques, cliniques et anatomopathologiques.

2. Etude sociodémographique

 Fréquence
Dans notre étude, une tumeur vésicale a été diagnostiquée et confirmée par
l’histologie chez 3,26% des patients ayant consulté dans le service pendant la
période d’étude.
Cette faible fréquence pourrait s’expliquer par le fait que notre étude concernait
uniquement les cas de tumeur vésicale confirmés par un examen histologique.
 L’âge
La tranche d’âge la plus représentée dans notre étude était celle de 51-70 ans
pour un âge moyen de 54,97 ± 14,84 ans et des extrêmes d’âge de 1 an et 87 ans.

Ce résultat est proche de celui de Sissoko S au Mali en 2018 qui a trouvé un âge
moyen de 51,84 ans avec des extrêmes de 18 ans et 86 ans [40].

Kamaté B et al au Mali en 2012 ont trouvé un âge moyen de 52,32 ans avec des
extrêmes de 3 ans et 81 ans [50].
Par contre Paneau et al ont trouvé des chiffres un peu plus élevés avec une
moyenne d’âge de 69 ans pour les hommes et 71 ans pour les femmes [45].
Cette étude faite en Occident montre un âge plus avancé des patients qu’en
Afrique. Ceci pourrait s’expliquer par l’espérance de vie plus élevé en Occident
qu’en Afrique.
 Le sexe
Le sexe masculin était le plus représenté dans notre étude avec 52% contre 48%
chez la femme. Le sex-ratio était égal à 1,1.

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Cette prédominance masculine a été observée également dans l’étude de Sow
M.A [6] au Mali en 2007 qui a trouvé 58,5% chez l’homme et 41,5% chez la
femme (sex-ratio égal à 1,4), de même que Samaké L au Mali en 2014 qui a
trouvé dans son étude une prédominance masculine avec 52% [17].
Aux Etats-Unis, les femmes sont par contre plus souvent atteintes, le sex-ratio
étant compris entre 2 et 3 en faveur du sexe féminin [46].
La prédominance masculine en Afrique pourrait s’expliquer par l’exposition
plus fréquente des hommes aux facteurs de risque tels que la bilharziose
urinaire, le tabac et les carcinogènes industriels.
 La profession
Les professions les plus touchées dans notre étude étaient les ménagères et les
agriculteurs, avec des taux respectifs de 41,2% et 15,7%.

Ces taux concordent avec ceux de Kamissoko I au Mali en 2015 qui a trouvé
dans l’ordre 43,2% et 24,3% [1].
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les agriculteurs sont le plus souvent
exposés à la bilharziose urinaire, de même que les ménagères qui en milieu rural
participent aussi aux activités champêtres.

 Ethnie
L’ethnie Bambara était la plus représentée suivie de l’ethnie Peulh avec des taux
respectifs de 35,3% et 16,7%.

Kamissoko I a trouvé des résultats similaires, soit 28,4% pour l’ethnie Bambara
et 16,2% pour l’ethnie Peulh [1].

 Lieu de résidence
Dans notre étude, les résidents de Bamako étaient majoritaires, suivi de ceux de
Kayes et de Koulikoro avec des taux respectifs de 83,3% ; 6,9% et 4,9%.
Ce résultat se rapproche de celui de Sissoko S qui a trouvé un pourcentage de
59,9% en faveur des résidents de Bamako [40].

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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Ceci peut s’expliquer par le fait que Bamako étant la capitale est la principale
zone d’affluence, car c’est là où se trouvent les centres spécialisés pour le
diagnostic et le traitement des tumeurs vésicales.

3. Etude clinique
 Année du diagnostic
Dans notre étude, le plus grand nombre de cas a été enregistré en 2016, soit
48%. Or nous n’avons enregistré que 24 cas soit 23,5% en 2017, et 29 cas soit
28,4% en 2018.
 Mode d’admission
La plupart des patients, soit 70,6% sont venus d’eux-mêmes.
Ce taux concorde avec celui de Guirou A [24] au Mali en 2007 qui a trouvé un
taux de 73%, alors que 70% de la série de Mallé N [32] ont été référés par des
agents de santé.
 Délai de consultation
Dans notre étude, la plupart des patients, soit 38,1% ont consulté dans un délai
d’un à 3 mois après l’apparition des premiers signes de la maladie, et 34,3%
après un délai de 4 à 6 mois, alors que 7,6% des patients ont consulté dans un
délai de plus de 2 ans après l’apparition des premiers signes de la maladie.
Kamissoko I [1] a trouvé que 28,4% ont consulté dans un délai de 3 à 6 mois
alors que 12,2% ont consulté au moins 2 ans après l’apparition des premiers
signes de la maladie.
Par ailleurs le niveau d’instruction n’influençait pas le délai de consultation. On
peut donc conclure que c’est l’accentuation des signes cliniques et l’évolution de
la maladie qui amènent les patients à consulter. Alors ils consultent en général à
un stade avancé de la maladie.
 Motif de consultation
Dans notre étude, le principal motif de consultation était l’hématurie avec
59,8%.

Thèse de Médecine U.S.T.T.B 2019 Patrick J. BOLEGA E. 79


Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
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Ce résultat est similaire à ceux de Mallé N [32] et Kamissoko I [1] qui ont
retrouvé l’hématurie macroscopique comme principal motif de consultation avec
respectivement 60,8% et 52,3%.

Boumzebra I au Maroc en 2011 a trouvé l’hématurie comme le principal motif


de consultation avec 94,28% [47].

Il est établi depuis longtemps que l’hématurie est le principal signe révélateur
des tumeurs de l’appareil urinaire notamment de la vessie [7, 36]. Les signes les
plus fréquemment associés à cette hématurie sont la douleur hypogastrique, la
dysurie et les brûlures mictionnelles.

 Facteurs de risque
Dans notre étude les principaux facteurs de risque retrouvés étaient la
bilharziose urinaire (84,3%) et le tabac (4,9%). Ces 2 facteurs étaient associés
chez 7 patients soit 6,9%. Tous les fumeurs étaient des hommes soit 12 des 55
hommes.

Ce résultat est comparable à celui de Dembélé A [48] qui a trouvé que 71,7% de
ses patients avaient un antécédent de bilharziose urinaire et 16 de ses 22 patients
hommes (72,7%) étaient des fumeurs. Kamissoko I [1] pour sa part retrouve
comme principaux facteurs de risque la bilharziose urinaire et le tabac avec
respectivement 25,7% et 8,1%.

Ces résultats sont en accord avec la littérature, qui identifie la bilharziose


urinaire et le tabac comme les principaux facteurs de risque des tumeurs de la
vessie [3, 7, 11].

Dans notre étude l’exposition professionnelle a été retrouvée chez 1 patient qui
travaillait dans une station d’essence, donc exposé aux hydrocarbures
aromatiques.

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 Examen physique
Dans notre étude, l’examen physique était normal chez la plupart des patients,
soit 61,8%.

Ce résultat est en accord avec la littérature qui souligne que l’examen physique
d’un patient atteint d’une tumeur de la vessie est le plus souvent normal surtout
s’il n’est pas à un stade avancé de la maladie [7].

4. Etude anatomopathologique
 Diagnostic cytologique
Sur nos 102 patients, 41 patients soit 40,2% ont réalisé une cytologie urinaire.

Le résultat cytologique était majoritairement en faveur d’un carcinome vésical


avec un taux de 78%.
Oulditou I au Maroc en 2015 [49] et Sissoko S [40] ont également trouvé une
cytologie urinaire positive chez la majorité de leurs patients avec des taux
respectifs de 48% et 48,8%. Ce qui confirme qu’une cytologie urinaire négative
n’exclut pas la présence d’une tumeur de la vessie (c'est-à-dire que la cytologie
urinaire n’a de valeur diagnostique que positive).
 Diagnostic histologique
Dans notre étude les 2 principaux types histologiques retrouvés étaient : le
carcinome épidermoïde avec 73,5%, et le carcinome urothélial avec 20,6%.
Les autres types histologiques étaient : l’adénocarcinome (2,9%), le carcinome
indifférencié (2%) et le rhambdomyosarcome embryonnaire (1%).
Ces résultats se rapprochent de ceux de Diao et al au Sénégal en 2008 qui
avaient trouvé : le carcinome épidermoïde (50,7%), le carcinome urothélial
(42%), l’adénocarcinome (3,9%) et les sarcomes (2,8%) [22].

De même Kamaté B et al au Mali en 2012 avaient trouvé 74% de carcinome


épidermoïde pour un total de 50 patients [50].

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Par contre, Di Menza en France en 1992 avait eu 68 tumeurs de type
transitionnel (78,27%), 14 adénocarcinomes (15,91%) et 6 carcinomes
épidermoïdes (5,82%) [52]. Pointreau Y et al toujours en France en 2010
avaient trouvé 95% de tumeurs urothéliales dans leur étude [51].
Ceci peut s’expliquer par le fait que le tabac, à l’origine du carcinome urothélial
est le principal facteur de risque des tumeurs vésicales en Europe.

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VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS


CONCLUSION
Au terme de notre étude, il ressort que les tumeurs de la vessie constituent l’une
des pathologies tumorales les plus fréquentes en Urologie. Elles touchent des
sujets relativement jeunes et se révèlent plus fréquentes chez l’homme que chez
la femme. Les facteurs de risque les plus incriminés étaient la bilharziose
urinaire et le tabac. L’hématurie était le principal motif de consultation et chez la
plupart des patients l’examen physique était normal. Le carcinome épidermoïde,
le plus souvent rattaché à un antécédent de bilharziose urinaire était le type
histologique le plus fréquent.
Devant le problème de santé publique que constituent les tumeurs vésicales, la
lutte contre la bilharziose urinaire et le tabac semble être la solution pour y faire
face.

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RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude nous avons formulé un certain nombre de
recommandations :

1. Aux autorités politiques et sanitaires


 Mettre en place un programme national de lutte contre les cancers au Mali ;
 Faciliter la formation des anatomopathologistes et des urologues par l’octroi
des bourses de spécialisation ;
 Fournir des matériaux de qualité au laboratoire d’Anatomie et Cytologie
Pathologiques ;
 Renforcer les campagnes de lutte contre la bilharziose et de traitement de
masse par le praziquantel.
2. Au personnel médical
 Référer précocement les patients atteints ou suspects de tumeur de la vessie
aux services spécialisés ;
 Réaliser une biopsie devant tout cas de tumeur de la vessie, afin de confirmer
le diagnostic et de déterminer le type histologique ;
 Sensibiliser la population à consulter immédiatement en cas d’hématurie ;
 Faire des campagnes de sensibilisation sur la bilharziose urinaire et le cancer
de la vessie.
3. A la population
 Eviter de se baigner dans la rivière ;
 Consulter un agent de santé devant tout cas d’hématurie ;
 Avoir une bonne observance dans le traitement contre la bilharziose urinaire ;
 Eviction ou arrêt du tabac.

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

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vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
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ANNEXES
FICHE D’ENQUETE
N° de la fiche ............/
I. Données sociodémographiques
1. Nom (s) : …………………………………/
Prénom (s) : ………………………………/
2. Age : …………/
3. Sexe : ……….../
1= Masculin 2= Féminin
4. Profession : ……………..…/
1= Agriculteur 2= Commerçant(e) 3= Ménagère 4= Enseignant(e)
5= Etudiant/Elève 6= Employé d’usine 7= Autres à préciser
8= Indéterminée 9= Retraité(e) 10= Maçon 11= Pêcheur
5. Ethnie : ………/
1= Bambara 2= Malinké 3= Sarakolé 4= Kassonké 5= Sonrhaï
6= Bobo 7= Peulh 8= Soninké 9= Dogon 10= Minianka
11= Autres à préciser 99= Indéterminée.
6. Résidence : ……/
1= Bamako 2= Kayes 3= Koulikoro 4= Sikasso 5= Ségou
6= Mopti 7= Gao 8= Kidal 9= Tombouctou
10= Autres à préciser.
7. Situation matrimoniale : ……/
1= Marié(e) 2= Célibataire 3= Divorcé(e) 4= Veuf(ve)
8. Niveau d’instruction :……….. /
1= Primaire 2= Secondaire 3= Universitaire 4= Ecole coranique
5= Non Scolarisé 6= Indéterminé
II. Données cliniques
A. Année du diagnostic :……./
1= 2016 2= 2017 3= 2018
B. Mode de recrutement : ……/
1= Consultation 2= Référé 3= Urgence 4= Découverte fortuite
5= Autres à préciser
C. Motif de consultation (ou de référence) : ………………………/
1= Hématurie 2= Douleur hypogastrique 3= Masse hypogastrique
4= Dysurie 5= Pollakiurie 6= Brûlures mictionnelles
7= Impériosité mictionnelle 8= Incontinence d’urines
9= Douleur lombaire 10= Altération de l’état général
11= Autres à préciser 12= Association à préciser

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D. Temps d’évolution des signes (délai de consultation) : ……../
1= (1-3) mois 2= (4-6) mois 3= (7-9) mois 4= (10-12) mois
5= (13-18) mois 6= (19-24) mois 7= Plus de 24 mois

E. Antécédents :
Antécédents médicaux : ……….…../
1= HTA 2= Diabète 3= UGD 4= Infection à VIH
5= Autres à préciser 6= Aucun 7= Association à préciser.

Antécédents chirurgicaux : ……/


1= Oui 2= Non

Si oui lequel ? : …………………………………………………./

Antécédent urologique :
- Bilharziose : ………/
1= Oui 2= Non
- Infection urinaire :…......../
1= Oui 2= Non

F. Habitudes de vie :……….…/


1= Tabac 2= Alcool 3= Thé 4= Café 5= Cola
6= Association à préciser

G. Examen physique :………..……../


1= Masse hypogastrique 2= OMI 3= Douleur hypogastrique
4= Douleur lombaire 5= CVC 6= Adénopathie(s) 7= Ascite
8= Pâleur conjonctivale 9=Hépatomégalie 10=Normal
11= Autres à préciser 12= Association à préciser 13= Amaigrissement

Toucher(s) pelvien(s) : ……./


1= Normal 2= Masse 3= Douleur 4= Blindage

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III. Anatomopathologie
1. Examen cytologique : ……./ 1= Oui 2= Non
Si oui :
Aspect Macroscopique : ……../
1= Hématique 2= Foncé 3=Trouble
4= Purulent 5= Clair

Microscopie : …………………………./
1= Inflammatoire 2= Nécrotique 3= Hématique 4= Carcinome vésical
5= Papillome vésical 7= Non concluant 8= Autres à préciser
2. Examen histologique
Nature du prélèvement :……/
1= Biopsie 2= Copeaux de résection
3= Tumorectomie (cystectomie partielle ou totale + curage ganglionnaire).
Aspects macroscopiques :…………………………………….../
1= Polypoïde 2= Bourgeonnante 3= Papillaire
4= Autre à préciser

Type histologique :……../

1= Carcinome urothélial 2= Carcinome épidermoïde 3= Adénocarcinome


4= Carcinome indifférencié 5= Carcinome in situ
6= Papillome à cellules transitionnelles 7= Papillome épidermoïde
8= Autres à préciser :…………………………….../

Présence de granulome bilharzien :........./


1= Oui 2= Non

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FICHE SIGNALETIQUE
Prénoms : Patrick Junior
Nom : BOLEGA EROUME
Email : patrickbolega4@gmail.com
Pays d’origine : Cameroun
Année universitaire : 2018 - 2019
Ville de soutenance : Bamako
Titre de la thèse : Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des
tumeurs de la vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G.
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la FMOS de Bamako.
Secteur d’intérêt : Anatomie et Cytologie Pathologiques - Santé publique -
Urologie.
Résumé : Les tumeurs malignes de la vessie constituent un véritable problème
de santé publique de par leur ampleur et leur gravité. Le but du travail était
d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et anatomopathologiques des
tumeurs de la vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G. Nous avons
effectué une étude rétrospective et descriptive du 1er Janvier 2016 au 31
Décembre 2018 soit une durée de 3 ans dans le service d’Urologie en
collaboration avec le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU du
Point G à Bamako. Au terme de notre étude, nous avons colligé 102 cas de
tumeurs de la vessie sur 3127 patients ayant consulté pour pathologie
urologique, soit une fréquence de 3,26%. Le plus grand nombre de nos cas, soit
48% a été enregistré en 2016. Nous avons observé 53 cas chez l’homme soit
52% et 49 cas chez la femme soit 48%, avec un sex-ratio égal à 1,1. L’âge
moyen de nos patients était de 54,97 ± 14,84 ans. Les âges extrêmes étaient 1 an
et 87 ans. L’ethnie Bambara était la plus représentée avec 35,3%. La majorité de
la population étudiée résidait à Bamako avec un pourcentage de 83,3%. La
profession dominante était celle des ménagères avec un taux de 41,2%. La
bilharziose urinaire était le facteur de risque le plus retrouvé avec 84,3%.

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G
L’examen physique était normal chez la plupart des patients, soit 61,8%. Le
carcinome épidermoïde était le type histologique le plus fréquent avec 73,5%,
suivi du carcinome urothélial avec 20,6%.

Conclusion : Les tumeurs malignes de la vessie touchent les sujets relativement


jeunes avec une prédominance masculine. Les principaux facteurs de risque sont
la bilharziose urinaire et le tabac. L’hématurie macroscopique est le principal
motif de consultation. Le carcinome épidermoïde, le plus souvent rattaché à un
antécédent de bilharziose urinaire est le type histologique le plus fréquent.

Au regard du problème de santé publique lié aux tumeurs vésicales, la lutte


contre la bilharziose urinaire et le tabac semble être la solution pour y faire face.

Mots clés : Histologie- Diagnostic- Tumeurs- Vessie.

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Etude épidémiologique, clinique et anatomopathologique des tumeurs malignes de la
vessie dans le service d’Urologie du CHU du Point G

SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette Faculté, de mes chers condisciples,
devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure devant l’Etre
Suprême, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans
l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un
salaire au-dessus de mon travail ; je ne participerai à aucun partage
clandestin d’honoraires.
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y
passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne
servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religions, de nation, de
race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon
devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes
connaissances médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs
enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y
manque.
Je le jure !!!

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