Fascicule Histoire 2022 Last
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ACADEMIE DE ZIGUINCHOR
CELLULE DEPARTEMENTALE
EDITION 2021-2022
Cellule départementale-Terminales L & S
PREFACE
De la première édition
Ce FASCICULE HISTOIRE TERMINALE est le fruit d’un travail collaboratif de recherche des
professeurs d’Histoire et de géographie de la Cellule Pédagogique Mixte 2nd cycle des lycées du
département de Ziguinchor. Ce document, destiné aux élèves, aux étudiants, aux professeurs, et tout autre
usager du programme d’Histoire de la classe de terminale au Sénégal se présente comme suit :
- présentation du programme en vigueur ;
- mise à disposition, pour chaque leçon, des supports nombreux, variés et accompagnés de consignes
pour faciliter l’exploitation ;
- un contenu détaillé pour traces écrite du cours pour être le plus exhaustif possible ;
- une épreuve d’évaluation sur les OS de la leçon.
Au Sénégal, la volonté de réformer le système s’est traduite par la promulgation de la loi 2004 -37 sur
l’obligation scolaire de 6 à 16 ans, complétant la loi 91-22 d’orientation de l’éducation. L’évaluation de la
réforme a montré que l’accès est satisfaisant mais qu’il restait beaucoup à faire dans le cadre de la qualité
des enseignements/apprentissages. Entre autres facteurs explicatifs de cette mauvaise qualité de
l’enseignement- apprentissage : effectifs pléthorique, non harmonisation des contenus, absence de manuels.
La mise à disposition de ce fascicule, comme un instrument d’aide à l’enseignement -apprentissage du
nouveau programme d’Histoire en classe de Terminales, peut contribuer à booster la qualité.
Le but de ce travail est donc d’amener les apprenants à s’intéresser et à s’approprier la méthode interactive
gage de réussite sur la centralité de l’apprenant. Ainsi, les auteurs à travers ladite approche incitent les
apprenants à participer à l’élaboration de leur savoir favorisant ainsi l’appropriation des cours.
Pour les enseignants, ce document vient en appui pour mieux dérouler les différents enseignements-
apprentissages sans angoisse.
Toutefois, l’enseignant peut, s’il le désire, concevoir d’autres types de supports ou formuler d’autres
consignes pour mieux expliciter les supports du document.
C’est dire que nous accueillons avec une grande satisfaction le fascicule que nous présente la CPM 2 nd
cycle car ce manuel didactique et pédagogique répond, incontestablement, à un besoin. Ses auteurs
praticiens de l’enseignement et pédagogues avertis, étaient particulièrement qualifiés pour offrir aux
professeurs, aux étudiants, aux élèves et autres usagers de la discipline, un instrument de travail simple,
pédagogique et didactique.
Le fascicule que nous proposent ces professeurs chevronnés, sera nous en sommes certains, un guide
précieux pour tous ceux qui veulent acquérir ou améliorer leur aptitude à enseigner le programme d’histoire
en terminale. Nous exprimons notre très vive gratitude à chacun d’eux pour leur utile contribution à
l’amélioration de la qualité des enseignements- apprentissage.
Guène FAYE,
A- LE MONDE CONTEMPORAIN
PREMIER PARTIE : LE MONDE CONTEMPORAIN .......................................................... 5
Leçon 1 : Les conséquences de la Seconde Guerre Mondiale et les règlements du conflit ........... 5
Leçon 2 : Les Relations EST/OUEST : Les blocs, les crises (Berlin, Corée, Cuba), du
rapprochement entre les 2 blocs à la chute du mur de Berlin ..................................................... 15
B- ETUDE DE CIVILISATION
PREMIERE PARTIE: CIVILISATION NEGROAFRICAINE
Leçons 10 à 14 : Les civilisations négro-africaines .................................................................... 82
CONSIGNE
1- A partir de vos connaissances citer des atrocités commises pendant la seconde guerre mondiale
2- A partir du texte montrer en quoi la seconde guerre mondiale a provoqué un choc moral
Document 4a: Situation économique et monétaire des pays capitalistes avant et après la guerre.
Pays Réserves en or et devise en millions de dollars
En 1938 En 1947
Allemagne - -
France 2791 802
Italie 201 246
Pays-Bas 1003 334
Royaume-Uni 2877 2079
Etats-Unis 14592 22868
CONSIGNE : Comparer la situation économique et monétaire des quelques pays capitalistes avant et après
la guerre.
Document 4b : Qu’appelle-t-on le système de Bretton Woods ?
Le système de Bretton Woods est mis en place pour définir, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les
contours d’une nouvelle architecture financière internationale. Fondé sur des accords signés dès 1944 par
44 gouvernements, il organise le système monétaire mondial autour du dollar américain, seule
monnaie à être désormais convertible en or. On parle de Gold, alors Exchange Standard, une once d’or
fin correspondant à 35 dollars.
Il s’agit d’éviter une crise économique comme celle des années 1930, due aux changes flottants (évolution
de la valeur des monnaies en fonction de l’offre et de la demande), aux dévaluations monétaires et à
l’absence d’entente entre les États. Sur le plan institutionnel, les accords de Bretton Woods créent le Fonds
monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement
(BIRD).
Le FMI doit permettre de fournir des liquidités aux pays en difficulté pour éviter de nouvelles
dévaluationsque la BIRD (aujourd’hui une des composantes de la Banque mondiale) doit favoriser le
développement économique.
Source : https://www.vie-publique.fr/fiches/38285-systeme-de-bretton-woods-fmi-bird-1944-1971. 15-09-
2021.
CONSIGNE : Donnez la date et les résolutions de la conférence de Brettonwoods.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Les capitulations de l’Allemagne nazie et du Japon, respectivement, le 8 mai 1945 et le 2 septembre 1945,
mettent fin à la seconde guerre mondiale (1939-1945). Ce fut une guerre longue et meurtrière qui a entrainé
désastre humain, matériel et économique, un traumatisme moral et de profonds bouleversements politiques.
Les Alliés, conduits à la victoire par les Etats-Unis, l’URSS et la Grande Bretagne, ont organisé durant et
après la guerre, plusieurs conférences, pour régler les questions nées du confit et jeter les bases d’un monde
futur de paix et de sécurité.
I. UN BILAN GLOBAL NEGATIF
1. L’hécatombe humaine
La Seconde Guerre Mondiale est le conflit le plus meurtrier de tous les temps, avec des pertes estimées
entre 50 et 60 millions de morts. L'ampleur des pertes humaines est liée à l’avancée de la technologie
militaire, les stratégies de bombardements massifs adoptées par les deux camps, la science mise au service
de la guerre (bombe atomique à Hiroshima et Nagasakiet gazage des Juifs par les nazis), la durée de la
guerre, (6 ans) et la multiplication des zones géographiques de combats,(trois continents et sur terre, sur
mer et dans les airs).
La guerre a entraîné plusieurs conséquences démographiques : un déséquilibre entre les sexes,le recul de
l’espérance de vie… Certains pays durement touchés par les pertes humaines ont adopté, à la fin du conflit, la
politique du baby-boom.
2. Un désastre matériel, économique et financier.
Le coût économique de la Seconde Guerre mondiale est énorme : 1000 milliards de dépenses militaires et
2000 milliards de dégâts matériels. La destruction des unités de production et des infrastructures de
communications ont partout paralysé l’économie et les échanges et provoqué la chute des productions
agricoles et industrielles et l’effondrement des PNB : 48 % aux Pays-Bas, 46 % en Italie, 44 % en France,
13 % en URSS et 9 % en Grande-Bretagne. Par ailleurs, les pays européens connaissent des difficultés
financières : ils subissent une forte inflation et sortent endettés du conflit. Contrairement à certains qui ont
largement tirés profit de la guerre : USA, Canada, Afrique de Sud, l’URSS… En outre, le monde connaitra
la réorganisation de son système monétaire international (institution du dollar comme monnaie de référence
convertible en or) et économique (création de la BIRD, actuelle BM et du FMI)à travers les accords de
Bretton Woods en 1944.
3. La morale bafouée
Elle se manifeste par les atrocités commises (camps de concentration : Auschwitz,Tréblinka, Sobibor,
Belzec et d’extermination), sur les Juifs, les Tziganes et les Slaves. L’utilisation de l’arme atomique à
Hiroshima 130.000 morts,6 Aout 1945 et Nagasaki 70.000 morts, 9 Aout 1945 fût qualifiée par l’écrivain
français Albert Camus comme « le dernier degré de la sauvagerie ». Traumatisme que le cinéma, la
peinture et la littérature ont largement repris.
4. UN nouvel ordre politique mondial
La Seconde Guerre Mondiale entraîne une recomposition de la géopolitique mondiale, avec le déclin de l’Europe et
l’émergence de deux supers puissances : les Etats-Unis et l'URSS.
L’Europe sort de la Seconde Guerre Mondiale dévastéeet ruinée. Elle perd son statut de puissance politique
dominante et tombe sous le contrôle des deux « Grands » : l’Europe de l’Ouest placée sous l’influence des
Etats-Unis et l’Europe de l’Est, sous l’hégémonie de l'URSS.
La puissance politique de l’Europe est aussi remise en cause dans les colonies où les nationalistes
intensifient les revendications pour l’indépendance.
Par ailleurs, les deux superpuissances sont antagonistes, car elles sont opposées sur les plans idéologique, politique,
économique et culturel.
II. LES REGLEMENTS DU CONFLIT.
Durant et après la Seconde Guerre Mondiale, les Alliés ont tenu plusieurs conférences pour régler le conflit
et réorganiser le monde d’après-guerre.
DOSSIER
L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)
INTRODUCTION
La création, en 1945, de l’ONU découlait de la volonté des vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale de
mettre sur pied un organisme international, enfin capable, de garantir la paix et la sécurité internationales.
C’est dans ce contexte que, le 26 juin 1945, la Charte de l’ONU est signée à San Francisco, par 51 Etats.
Pour atteindre son objectif majeur, l’ONU s’est dotée de plusieurs organes de fonctionnement.
En juin 2021, l’ONU aura 76 ans d’existence avec un bilan mitigé, fait de réussites, et d’échecs. Depuis la
chute du mur de Berlin, elle doit faire face à de nouveaux défis, d’où la nécessité de la réforme de ses
institutions.
I. L’HISTORIQUE DE LA CREATION
1. Les rencontres préparatoires:
- août 1941 : la Charte de l'Atlantique est signée par Roosevelt des USA et Churchill du R-U. Vision de
Roosevelt d’un monde des Nations-Unies dirigé par les trois Grands plus la Chine ;
- janvier 1942 : la Déclaration des Nations Unies signée par 26 pays autour des Etats-Unis contre l’Axe.
1ère utilisation officielle de l’expression Nations Unies ;
- octobre 1943 : conférence de Moscou : les gouvernements de l’URSS, du Royaume-Uni, des Etats-Unis
et de la Chine proclament « la nécessité d’établir aussitôt que possible, une organisation générale fondée
sur le principe d’une égale souveraineté de tous les Etats pacifiques, afin d’assurer le maintien de la paix et
de la sécurité internationales » ;
- 21 septembre au 7 octobre 1944 : conférence de Dumbarton Oaks (Etats-Unis) définition des structures
de fonctionnement de la future organisation ;
- avril - juin 1945 : conférence de San Francisco : Signature, le 26 juin 1945 de la charte, un texte qui
comporte 111 articles signé par 51 pays ;
- 24 octobre 1945 : la charte est ratifiée par les parlements des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de
l’URSS et de la Chine : début de l’existence officielle de l’ONU.
2. Les Buts, les principes et les organes de fonctionnement
Les principaux buts de l’ONU
- Maintenir la paix et la sécurité internationale et à cette fin prendre des mesures collectives efficaces en
vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, le règlement des
différends ;
- Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits
des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ;
- Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique,
social, intellectuel ou humanitaire et faire respecter les droits de l’homme.
Les principes de l’ONU
L’égale souveraineté de tous les Etats, quelques soit leur taille ou leur puissance ; La non-ingérence dans
les affaires intérieures de chaque pays ; Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; Le règlement
pacifique des différends entre pays membres.
II. Les organes de fonctionnement
Les organes centraux
Assemblée générale, Conseil de sécurité, Secrétariat général, Conseil Economique et Social, Cour
internationale de justice.
Les organes spécialisés : PNUD, BIT, UNESCO, UNICEF, OMS, HCR, FAO…
commune de lutte contre les actes terroristes ; Lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde, par un
renforcement financier des capacités d’intervention des organismes onusiens de développement
économique et social ;
Les réformes souhaitées sont toujours bloquées par les rivalités régionales, dans l’attribution des sièges
permanents au Conseil de sécurité (Chine et Japon ; Inde et Pakistan ; Brésil et Argentine ; Allemagne et
Italie et en Afrique cinq pays (Afrique du Sud, Nigeria, Egypte, Sénégal et Kenya) avaient acte de
candidature, pour deux places, le non-respect des pays riches à donner à l’ONU, 0,7% du PNB pour
éradiquer la pauvreté dans le monde. La difficulté à trouver une définition commune au terrorisme est due à
l’intransigeance des pays arabes qui refusent que les actes de violence commis contre l’occupation
étrangère en Palestine et en Irak soient assimilés à des actes terroristes.
CONCLUSION
L’ONU n’a pas pu éradiquer une organisation indispensable, à réformer afin de l’adapter à l’évolution du
monde contemporain.
EVALUATION
CONSIGNE
1- Présentez les acteurs de la conférence de Yalta en indiquant deux évènements historiques auxquels
chacun d’eux a participé.
2- Dégagez le contexte historique de la conférence de Yalta. Puis citez les décisions de cette
conférence.
3- Dégagerl’intérêt historique du texte en mettant l’accent sur l’impact des décisions sur la relation
entre les Etats unis et l’Urss.
SUPPORTS
SEQUENCE 01 : 1945-1953
Document 1 : La guerre froide
La « guerre froide » est un conflit dans lequel les parties s’abstiennent de recourir aux armes l’une contre
l’autre.
[…] les belligérants cherchent à marquer le maximum de points en employant toutes les ressources de
l’intimidation, de la propagande, de la subversion, voire de la guerre locale, mais en étant bien déterminés à
éviter de se trouver impliqués dans des opérations armées les mettant directement aux prises. Quand le
désir de ne pas se laisser entraîner dans une confrontation militaire prend le pas sur celui de l’emporter, la
« coexistence pacifique » se substitue à la guerre froide.
Source : André Fontaine, « guerre froide », Encyclopédie universalis, vol. VIII.
CONSIGNE : A partir du texte proposer une définition de la guerre froide.
CONSIGNE :
1. Montrer la corrélation entre les discours deChurchill à Fulton et de Truman.
2. Relever les deux axes de la politique internationale des Etats-Unis.
3. Relever les aspects et caractériser chaque mode de vie défini par Truman.
CONSIGNE :
A partir de la légende
les principaux
belligérants de la crise.
SEQUENCE 02 : 1953-1962
CONSIGNE : Localiser Cuba sur la carte et justifier la réaction de Kennedy après l’installation des fusées.
SEQUENCE 03 : 1962-1975
SEQUENCE 04 : 1975-1985
SEQUENCE 05 : 1985-1991
« En analysant la situation nous découvrîmes en premier lieu un ralentissement économique. Au cours des
quinze années qui avaient précédé, le taux de croissance du revenu national avait décliné de plus de
cinquante pour cent pour tomber au bout des années quatre-vingts à un niveau proche de la stagnation. De
plus le fossé, en efficacité de production, qualité des produits, production et utilisation des techniques de
pointe par rapport aux nations les plus avancées ne cessait de se creuser à notre désavantage. […]
Perestroïka, cela signifie surmonter le processus de stagnation, rompre le mécanisme de freinage, créer des
systèmes fiables et efficaces…Perestroïka, cela signifie aussi initiative de masse. C’est le développement
complet de la démocratie, l’autonomie socialiste, l’encouragement de l’initiative et des attitudes créatives,
c’est aussi davantage d’ordre et de discipline, davantage de transparence, la critique et l’autocritique dans
tous les domaines de notre société.
Perestroïka, cela signifie le développement prioritaire du domaine social, avec pour objectif de satisfaire les
aspirations du peuple à de meilleures conditions d’existence. […] Les relations de la communauté socialiste
sont déjà en réadaptation aux exigences de l’époque […].Avant tout, le cadre entier des relations politiques
entre pays socialistes doit être strictement fondé sur l’indépendance absolue ».
Source:M Gorbatchev, Perestroika, Flammarion, 1987.
CONSIGNE
1. Relevez les problèmes de l’économie soviétique.
2. Identifiez la principale réforme initiée par Gorbatchev.
3. Montrer que Gorbatchev compte redéfinir les relations dans le bloc socialiste.
Document 15.
Chers compatriotes, concitoyens.
En raison de la situation qui s’est créée avec la réforme de la communauté d’Etats indépendants, je mets fin
à mes fonctions de Président de l’URSS. (…) Le destin a voulu qu’au moment où j’accédais aux plus
hautes fonctions de l’Etat, il était déjà clair que le pays allait mal. Tout ici est en abandon : la terre, le
pétrole, le gaz, le charbon, les métaux précieux, sans compter l’intelligence et les talents que Dieu nous a
pas comptés, et pourtant nous vivons bien plus mal que dans les pays développés, nous prenons toujours
plus de retard par rapport à eux. La raison en était déjà claire. La société étouffait sous le carcan du système
administratif de commande. Condamnée à servir l’idéologie et à porter le terrible fardeau de la
militarisation à outrance, elle était à la limite du supportable. Toutes les tentatives de réforme partielle ont
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échoué… Il n’était plus possible de vivre ainsi, il fallait tout changer. Je comprends qu’entamer des
réformes d’une telle envergure et dans une société comme la nôtre était une œuvre de plus haute difficulté
et, dans une certaine mesure risquée. Mais il n’y avait pas de choix. Aujourd’hui encore je suis persuadé de
la jeunesse historique des réformes démographiques entamées au printemps de 1985…
Je quitte mon poste avec inquiétude, mais aussi avec espoir, avec foi en votre sagesse et en votre force
d’esprit…Il dépend de tous et de chacun de nous qu’elle renaisse pour une nouvelle vie, moderne et digne.
Source : Discours de Michael Gorbatchev annonçant sa démission le 25 décembre 1991 à la télévision
CONSIGNE : Relever dans le texte les raisons de la démission de Michael Gorbatchev.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
La Guerre Froide renvoie à la période de tensions qui domine les relations internationales. Elle consiste en
un affrontement idéologique et politique entre les deux grandes puissances, les Etats-Unis et l’URSS, sans
que jamais celles-ci ne passent au stade de la guerre ouverte. Période de ni guerre, ni paix, elle a créé un
monde bipolaire, qui prend fin, en 1991, après l’implosion de l’URSS.
I. LA MARCHE VERS UN MONDE BIPOLAIRE. 1945-1947.
1. La méfiance réciproque.
Les prémices de la guerre froide apparaissent dès 1945 à la conférence de Potsdam, lorsque la méfiance
réciproque s’est installée entre les deux grands qui se sont accusés mutuellement d’avoir violé délibérément
l’esprit de Yalta. En réalité, les critiques mutuelles traduisent l’existence d’intérêts opposés. La maîtrise de
l’arme nucléaire conforte l’idée des Etats-Unis d’être la 1 ère puissance mondiale et amplifie les craintes de
Staline. Ce dernier, pour sécuriser l’URSS, met en place un glacis défensif et place sous son contrôle les
pays de l’Europe de l’Est, violant de fait les accords de Yalta sur l’Europe libérée. Le 5 Mars 1946,
Churchill, à Fulton (Missouri), dénonce le glacis défensif, en parlant de rideau de fer qui s’est abattu sur
l’Europe et qui divise le continent en deux territoires.
2. La rupture.
Les doctrines Truman et Jdanov constituent les déclarations de guerre froide.
La doctrine Truman, rendue officielle, le 12 mars 1947, par le président américain, est axée sur
l’endiguement du communisme. La stratégie de l’endiguement consiste à détourner les pays d’un
alignement derrière l’URSS en leur proposant une protection militaire et une aide économique. Le plan
Marshall voté le 5 juin 1947, une aide économique de 13.2 milliards $ destinée aux pays européens.
L’endiguement appliqué pour la 1 ère fois en Grèce et en Turquie qui reçoivent un soutien financier pour
lutter contre des rébellions communistes soutenues par Moscou.
La doctrine Jdanov est la réponse soviétique à la doctrine Truman. Elle définit un monde divisé en 2 camps
dont le 1 er« anti-démocratique et impérialiste » est dirigé par les Etats-Unis, tandis que le second «
démocratique et anti- impérialiste » est dirigé par l’URSS. Elle est officialisée le 22 septembre 1947 à
l’occasion de la création du Kominform. Organe de coordination des partis communistes en Europe, le
Kominform est destiné à diffuser la doctrine officielle de l’URSS.
Le rapport Jdanov et la création du Kominform visent un double objectif : d’une part accélérer la
satellisation de l’Europe de l’Est, et d’autre part inciter les partis communistes occidentaux à mener la lutte
révolutionnaire contre les gouvernements de leurs pays, alliés des Etats-Unis, par des actions subversives,
(grèves, des manifestations de rue, soulèvements populaires…).
L’annonce des doctrines Truman et Jdanov marque la rupture officielle des relations entre les deux Grands.
II. FORMATION DES BLOCS ET LES PREMIERES CRISES. (1947-1953)
1- Les blocs
Les deux grands organisent leur camp respectif par la création d’organisations militaires et économiques
qui les lient avec leurs alliés.
Dans le camp occidental, les Etats-Unis poussent leurs alliés européens à créer en 1948 l’OECE pour gérer
l’aide Marshall. Puis, ils tissent un réseau planétaire d’alliances militaires qui leur permet d’installer partout
des bases militaires et d’encercler l’URSS et la Chine : 1948 : l’OEA, 1949 : l’OTAN, 1951 :l’ANZUS,
1954 : l’OTASE.
Dans le camp oriental, l’URSS crée en 1949 le CAEM ou COMECON qui planifie et harmonise
l’ensemble des économies des pays de l’Europe de l’Est et 1955 le Pacte de Varsovie qui intègre, sous
commandement soviétique, les différentes armées des pays de l’Europe de l’Est, excepté la Yougoslavie :
c’est la satellisation de l’Europe orientale.
2- Les premières crises
Deux crises majeures ont éclaté pendant la guerre froide : le blocus de Berlin et la guerre de Corée.
a- Le blocus de Berlin.
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Etats du Tiers-monde, américains et soviétiques comprennent que l’avantage est à celui qui manifeste le
plus une volonté de paix et un respect des souverainetés nationales.
2. Les manifestations de la coexistence pacifique
La coexistence pacifique se manifeste au plan politique par des contacts entre les dirigeants des deux
superpuissances et la résolution de nombreuses crises : en juillet 1953 l’armistice de Pan Mun Jom met fin
à la guerre en Corée, en juillet 1954 le traité de Genève met fin à la guerre en Indochine. En mai 1955
l’URSS reconnaît la République Fédérale d’Allemagne dont le chancelier Adenaeur se rend en visite
officielle à Moscou. La fin de la crise de Suez en 1956.L’URSS adhère à l’UNESCO et le Kominform est
dissout en 1956. Cette nouvelle ère se concrétise avec les rencontres entre Khrouchtchev et Eisenhower en
1956 au Royaume-Uni, en 1959 aux États-Unis, en1960 en France. Khrouchtchev rencontre aussi Kennedy
en 1961 à Vienne : c’est l’apogée de la coexistence pacifique. Ce dégel n’exclut pas pourtant de nouvelles
crises.
3- Les limites de la coexistence pacifique.
La 2ème crise de Berlin et la crise de Cuba montrent la difficulté d’asseoir la coexistence pacifique.
- La 2ème crise de Berlin éclate en 1961.
Pour stopper l’exode des Allemands de l’Est vers Berlin-Ouest, puis la RFA, Khrouchtchev exige que
Berlin-Ouest soit érigée en ville libre, hors de leur contrôle. Face au refus des Etats-Unis, Khrouchtchev
prend une décision radicale. C’est ainsi que, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, est érigé un mur séparant
la zone soviétique des zones occidentales: c’est le mur de Berlin ou « mur de la honte ». Il devient le
symbole de la division de l’Allemagne et de l’Europe et, il matérialise le « rideau de fer » sur plus de 40
kilomètres.
- La crise des missiles à Cuba en 1962.
En 1959, Fidel Castro renverse Batista, allié des Etats-Unis, nationalise les terres et les entreprises, lésant
les grandes entreprises américaines, puis intégré le bloc soviétique.
Après l’échec de la tentative de débarquement de la baie des cochons, en avril 1961, d’anticastristes
entraînés et armés par la CIA, Castro fait appel l’URSS pour sa protection. En 1962, Khrouchtchev
s’accorde avec Castro pour installer des rampes de missiles à tête nucléaire susceptibles d’atteindre
directement le territoire des Etats-Unis et notamment la Floride. Elles sont repérées, le 14 octobre 1962,
par l’aviation américaine.
Le 24 octobre, Kennedy informe le peuple de la situation, exige le retrait des missiles et prend des mesures
fortes : le blocus pour tout navire portant des armes offensives, la mobilisation de soldats prêts à envahir
l’île et menace l’URSS de représailles si un des missiles est tiré depuis Cuba sur un pays du bloc
occidental. Le monde fut au bord d’une guerre nucléaire entre les deux Grands. Le dénouement de la crise
intervient à la suite de la médiation du pape Jean XXIII et de l’ambassadeur russe à Washington DC. Le 28
octobre 1962, Khrouchtchev accepte de démanteler les rampes des missiles à Cuba contre le
démantèlement de celles américaines en Turquie. Dès la mi-novembre, la promesse russe est exécutée. La
fin de la crise laisse place à l’embargo économique décrété par les Etats-Unis contre Cuba. Toutefois,
depuis quelques années, les deux pays se sont engagés dans un processus de rapprochement. L’embargo
économique est assoupli. Sur le plan politique, le 17 décembre 2014, ils ont repris leurs relations
diplomatiques ; le 22 juillet 2015, ils ont ouvert des ambassades ; le 20 mars 2016, Obama s’est rendu à La
Havane, pour effectuer la première visite d’un président américain en exercice sur l’île depuis la crise.
Cette volonté de rapprochement entre les deux Etats est remise en cause par le président Trump.
IV. LA DÉTENTE : 1962-1975
La détente est une période d’accalmie entre les deux blocs qui se manifeste par la signature de nombreux
accords politiques et militaires et dont le prolongement va entraîner la fin de la Guerre Froide.
1. Les facteurs de la détente
Durant les années 1960, les deux Grands connaissent des difficultés économiques et politiques qui les
incitent à mettre en place le processus de la détente.
a. Essoufflement économique : Les Etats-Unis et l’URSS souffrent de difficultés économiques qui
rendent difficile la poursuite de la course aux armements.
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b- Prolifération des armes nucléaire : De plus, ils sont inquiets du développement de l’arme
atomique dans le monde (Royaume-Uni, France, Chine).
c- Les fissurations des blocs
Dans le bloc de l’Ouest,
Le Général De Gaule affirme une réelle volonté d’indépendance face aux Etats- Unis. Ainsi il
convertit des millions de dollars de la Banque de France en or, ce qui entraîne la chute du dollar. Il
dote son pays d’une force nucléaire et se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966, à la
suite de l’affectation des forces françaises stationnées en Allemagne au commandement des alliés
de l’Europe. . Elle reconnaît la Chine de Mao en 1964 et condamne l’interventionnisme américain
au Vietnam.
Dans le bloc de l’Est,
La Chine dénonce le modèle soviétique. Elle reproche à Khrouchtchev sa politique de
déstabilisation et condamne la coexistence pacifique avec les Etats-Unis.En 1964, sans l’aide des
soviétiques, elle fait exploser sa première bombe atomique.
L’URSS doit en même temps gérer les volontés d’autonomie des démocraties populaires. L’armée
rouge a réprimé en 1966 la politique libérale d’Imre Nagy en Hongrie. En Tchécoslovaquie, la
volonté d’Alexander Dubcek de suivre la voie libérale est violemment réprimée en août 1968 par
les troupes du Pacte de Varsovie : c’est le printemps de Prague.
2. Les manifestations de la détente
La détente se manifeste par la signature de nombreux accords entre les deux blocs.
-Au plan économique,
L’embargo économique américain de 1949 est abandonné, ce qui se traduit par une progression des
échanges Est - Ouest de 500%.
-Au plan du désarmement
Accords de Moscou portant sur l’interdiction des essais nucléaires en 1963.
Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. (TNP) en 1968.
Les Accords Salt1 (Stratégique Armement Limitation Talks), sont signés en 1972 à
Moscou et vise à limiter les vecteurs lanceurs d’armes atomiques.
En 1973 à Washington et en 1974 à Moscou Nixon et Brejnev signe des accords de
coopération technique ainsi qu’un traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
-Au plan politique
L’installation du téléphone rouge en Aout 1963.
En 1972 le chancelier ouest-allemand Willy Brandt entreprend la politique de
rapprochement entre les deux Allemagnes (OSTPOLITIK). Elles se reconnaissent
mutuellement et sont admises à l’ONU en 1973.
La détente atteint son apogée en Europe en 1975 avec la conférence d’Helsinki sur la
sécurité et la coopération. Les 35 états signataires s’engagent à maintenir le statu quo
politique en Europe et à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
En Asie, la reconnaissance officielle de la Chine communiste par les États-Unis, facilite la
signature des accords de Paris en 1973 qui mette fin à la guerre du Vietnam.
3. Les limites de la détente.
a. L’affrontement au Sud.
En réalité, la guerre froide n’est pas terminée : la compétions entre les deux systèmes s’est
déplacée au Sud.En Amérique latine des guérillas antiaméricaines sont financées par l’URSS.
La CIA joue un rôle important lors du coup d’Etat organisé au Chili en 1973 par le général
Pinochet contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende.
b. La guerre du Viêt Nam (1965-1973).
C’est en Asie que la menace de l’extension du communisme semble la plus forte. Les accords de
Genève ont partagé provisoirement le Viêt Nam en deux. Mais le Viêt Nam du Nord, soutenu par
l’URSS et la Chine veut annexer le Viêt Nam du Sud, protégé par les Etats-Unis, et y installer le
communisme.
Les Etats-Unis organisent une aide militaire au Viêt Nam du Sud, puis à partir de 1965,
interviennent massivement sur le terrain sans succès décisif.
Ils se désengagent alors en signant les accords de Paris (1973). Mais en 1975, les troupes du Nord
envahissent le Sud et le Viêt Nam, réunifié, devient communiste.
Cet échec persuade les Etats-Unis que la détente est néfaste car elle facilite l’expansion du communisme.
La « guerre fraîche » marque le retour à des relations plus tendues entre les deux Grands.
V. DE LA GUERRE FRAICHE A LA FIN DE LA GUERRE FROIDE (1975- 1991)
La période 1975-1991 est marquée d’une part par le retour de la tension et d’autre part par une nouvelle
détente jusqu’à l’éclatement de l’URSS et la dislocation du bloc de l’Est.
1. la guerre fraiche. 1975 1985
Les années 1970 marquent un tournant dans l’histoire des relations internationales. L’éclipse des Etats-Unis
permet en effet à l’URSS d’étendre son influence dans le Tiers-Monde. Les relations entre les deux Grands
se dégradent : c’est la « guerre fraiche ». Elle marque le retour de la tension qui s’explique par la poussée
communiste, à la faveur de la crise économique dans le monde occidental et du Watergate : en Afrique
(Ethiopie, Angola, Mozambique), en Asie (Vietnam), en Amérique Latine (Nicaragua, 1979) et
l’intervention soviétique à Kaboul, en Afghanistan (1979). Reagan taxe l’URSS de l’empire du mal et
lance le programme IDS (Initiative de Défense Stratégique). Les missiles sont à nouveau installés en
Europe : SS20 soviétiques et Pershing II américains.
a- Les causes de la guerre fraiche
Une URSS expansionniste face à une Amérique affaiblie
La position internationale des Etats-Unis marque un recul, provoqué par l’éclatement de l’affaire Watergate
(écoutes téléphoniques illégales des républicains envers les démocrates) entrainant la démission de
Nixon en 1974, l’enlisement dans le bourbier vietnamien et la dépression économique. Cela occasionne une
percée soviétique au Cambodge (1975), au Nicaragua (1979), en Afghanistan (1979) et en Afrique….
Signe de cet affaiblissement, des gouvernements communistes s’imposent au cœur même de la sphère
d’influence américaine (Nicaragua et la Grenade en 1979).
L’URSS profite de cette éclipse pour rattraper son retard dans le domaine de l’armement nucléaire. Dans
les pays du pacte de Varsovie, elle déploie des missiles SS20.
L’extension du communisme dans la péninsule indochinoise
Le désengagement américain du Viêt Nam entraine la victoire des armées communiste dans cette région :
en avril 1975, les Khmers rouges, dirigées par Pol Pot, prennent le pouvoir au Cambodge. Ils mettent en
place un régime de terreur, exterminant massivement la population (2millions de morts). Un régime
communiste s’installe aussi à Laos.
Le 30 avril 1975, les communistes nord vietnamiens prennent Saigon. Le Viêt Nam devient entièrement
communiste, ce qui déclenche la fuite des boat people (réfugiés fuyant par la mer).
L’influence soviétique croissante en Afrique.
Jusqu’au début des années 1970, l’Afrique est restée à l’écart de la confrontation Est-Ouest. C’est alors
que l’URSS s’implante en somalie et en Ethiopie puis, à la faveur de la décolonisation portugaise en 1975,
en Angola et au Mozambique.
L’URSS noue aussi des liens privilégiés avec l’Algérie, la Lybie, le Congo, le Bénin puis le Zimbabwe.
Le réveil des tensions Est-Ouest.
Le choc de la révolution iranienne et l’invasion de l’Afghanistan.
En marge de la guerre froide, les Etats-Unis enregistrent un grave revers avec la révolution iranienne de
1979, car ils perdent un allié précieux au Moyen-Orient. La prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis et
l’échec de l’opération militaire chargée de les libérer traumatisent l’Amérique.
C’est l’intervention soviétique en Afghanistan, en décembre 1979, qui marque le tournant des relations Est-
Ouest. L’URSS pénètre dans le pays afin de venir en aide au gouvernement prosoviétique, au pouvoir
depuis le coup d’Etat de 1978 et menacé par la guérilla musulmane. Les armées soviétiques, tenues en
échec par la résistance afghane aidée par les Etats-Unis, s’enlisent dans cette guerre.
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 fragilisent les deux grands, chacun veut garder sa zone d’influence.
Le réveil américain.
Le président démocrate, Carter, tente de riposter à la politique soviétique. Mais les prises sont peu efficaces
(boycott des jeux Olympiques de Moscou en 1980, embargo des exportations des céréales vers l’URSS,
non-ratification par le congrès des accords de désarmement SALT-II).
C’est pourquoi les Américain élisent le républicain Ronald Reagan en 1980. Celui-ci, convaincu que la
détente n’a profité qu’à l’URSS, prône la fermeté contre l’ « Empire du mal ». Dès 1982, les Etats-Unis
relancent la course aux armements par une augmentation massive du budget militaire.
En Europe, à la demande des alliés occidentaux alarmés par l’installation des missiles soviétiques, les
Etats-Unis, déploient dans les pays de l’OTAN des missiles de croisière et de Pershing II, malgré la vague
de protestation des pacifistes européens (crise euromissiles).
En mars 1983, Reagan annonce le lancement du projet d’IDS (Initiative de défense stratégique) ou « guerre
des étoiles » qui prévoit la construction d’un bouclier spatial antimissile au-dessus du pays. Ce défi
technologique fragilise l’URSS, incapable de tenir la compétition.
b- Les manifestations de la guerre fraiche
Il s’agit de :
Retour la vieille logique des blocs et course aux armements
Forte implication des superpuissances dans les conflits localisés : Afghanistan, Mozambique,
Nicaragua, Guatemala…..
Refus de ratifier les accords SALT II signés en juin 1979.
Boycott des jeux olympiques de Moscou de 1980
Mise en place du programme IDS (initiative de défense stratégique) par Ronald Reagan ou guerre
des étoiles
Installation des SS 20 par L’URSS et des Pershing II, des Cruisers par l’0TAN en Europe
Embargo sur les livraisons de blé à l’URSS
2- Une nouvelle détente et la fin de la guerre (1985 1991)
A la fin des années 1980, le monde, stupéfait, assiste à l’effondrement de l’URSS. La guerre froide prend
alors fin.
a. Une nouvelle détente, prônée par l'URSS.
Les causes
L’URSS connait depuis les années 1970 des difficultés économiques dues à la faible productivité des
entreprises et au retard technologique (explosion de la centrale nucléaire Tchernobyl en 1986).
Les difficultés sont aussi politiques : la guerre en Afghanistan s’enlise, la dissidence se développe.
Gorbatchev, nommé secrétaire du PCUS en 1985, lance le programme de réformes : La Glasnost
(« transparence ») doit responsabiliser les soviétiques par un langage de vérité. La Perestroïka est une
politique de restructuration de l’économie.Mais l’absence de circuits économiques non étatisé entraine une
désorganisation générale. La montée des prix et les pénuries s’aggravent.
La détente prônée par Gorbatchev
Gorbatchev est conscient que le pays ne peut faire face à la compétition militaire (IDS). Les capitaux
soviétiques doivent aller en priorité à l’économie.
De plus, pour accéder à une technologie qu’elle ne maîtrise pas (informatique), l’URSS doit coopérer avec
l’occident.
Gorbatchev, dès 1985, renoue le dialogue avec les Etats-Unis. Les négociations aboutissent aux accords de
Washington de 1987 qui prévoient la destruction sous trois ans sur les forces nucléaires intermédiaires ou à
moyenne portée basés en Europe, entre Reagan et Gorbatchev.
Au sommet de Malte en 1989, Gorbatchev et Bush annoncent un accord sur le désarmement chimique
(signé en 1990) et le futur accord START (StrategicArmsReductionTalks) sur la réduction des armements
stratégiques.
Résolution des conflits en Angola au Cambodge au Nicaragua retrait soviétique en Afghanistan
b. La fin de la guerre froide
La fin du bloc soviétique et la disparition de l’URSS.
La chute du Mur de Berlin en novembre 1989 est le signe le plus manifeste de la nouvelle indépendance
des pays de l’Est jusqu’alors satellite de l’URSS.
Le pouvoir soviétique se disloque avec l’aggravation de la crise économique. Gorbatchev, de plus en plus
critiqué, doit faire face au putsch du 19 aout 1991 organisé par des hauts dignitaires du PCUS. Malgré
l’échec du putsch, le pouvoir est fragilisé.
Les différentes républiques proclament alors leur indépendance entre avril et décembre 1991 : la fin de
l’URSS est officialisée le 8 décembre 1991. Elle est remplacée par une fédération souple, la Communauté
des Etats indépendant (CEI). Gorbatchev, président d’une URSS qui n’existe plus démissionne.
Le repli international de la Russie
La nouvelle Russie, dirigée par Eltsine, n’a plus les moyens de mener une politique internationale
d’envergure car la survie du pays dépend de l’aide accordée par les Etats-Unis.
Aussi fait-elle profil bas à l’ONU, s’alignant sur les propositions américaines.
CONCLUSION
Les relations Est/Ouest ont été marquées par une guerre froide violente (1947-1953), une pause relative
(1953-1975), une reprise de la tension (1975-1985) et une détente (1985-1991). La fin de la confrontation
entre les deux blocs ouvre pour les relations internationales une nouvelle ère dans laquelle dans laquelle les
Etats-Unis entendent jouer un rôle de superpuissance et gendarme planétaire.
EVALUATION
L'Europe au sortir de la guerre, réoccupée par deux gigantesques armées étrangères, fut
politiquement coincée entre deux centres de pouvoirs périphériques qui durent tôt y avouer leur
antagonisme fondamental. […]
Le point de vue le plus courant et le plus défendable fait naître la guerre froide dans
l'intervalle qui sépare la Conférence de Yalta (février 1945) et les grandes initiatives américaines
de la doctrine Truman (mars 1947) et du plan Marshall (juin), suivi du boycottage rageur de ce
plan par l'Union soviétique (juillet), de la constitution du Kominform. [...]. Trois ans d'histoire,
marqués par l'incapacité de faire la paix, d'où sort la guerre froide.
Le point névralgique européen par excellence restait évidemment l'Allemagne. L'année 1948
vit une intégration graduelle de ce pays au sein des puissances occidentales. […]. À la suite de
plusieurs conférences, l'Allemagne reçut progressivement un nouveau statut politique et
économique. […]. Cela, l'Union soviétique ne pouvait pas le tolérer. Elle décida d'employer la
manière forte. […].Les Occidentaux relevèrent le défi […]
À partir de 1950, la situation européenne devient relativement figée. […].La Corée, pour des
raisons analogues à l'Allemagne, deviendra un autre théâtre premier de la guerre froide. [..]. La
lutte entre les deux Corées entraînait la participation des U.S.A., laquelle entraînait celle de la
Chine, laquelle risquait d'entraîner en réaction en chaîne celle de l'U.R.S.S […].
Gérard Bergeron, « La guerre froide inachevée », Les Presses de l’Université de Montréal, 1971,
315 pp.
CONSIGNE
1- Présenter Harry Truman et Joseph Staline en précisant pour chacun sa fonction, sa nationalité,
son idéologie, et trois événements datés entre 1946 et 1953 auxquels son nom est attaché.
2- Dégager le contexte historique des événements en rappelant brièvement, de 1945 à 1947, les
éléments ayant contribué à la rupture de la grande alliance.
3- Commenter les passages soulignés.
SUPPORTS
Document 1 : La Chine en 1945
« Huit années de guerre avaient laissé derrière elles dévastations, désorganisation et souffrances physiques
(…) Seul un gouvernement fort désintéressé et efficace aurait pu faire face à ces difficultés aussi graves.
Le Guo Ming Dang qui sortait de la guerre, était loin d’avoir ces qualités. Les forces les plus réactionnaires
contrôlaient le parti. Le but suprême était de s’enrichir rapidement (…) Ses partisans avaient toujours été la
bourgeoisie industrielle et commerçante et les propriétaires fonciers. Il ne pouvait donc être question de
réforme agraire.
Il était alors évident que les communistes chinois étaient devenus une force indispensable à la consolidation
de la résistance (contre les japonais) mais aussi à la construction de l’avenir du pays. L’expansion
territoriale n’était qu’un des aspects du succès des communistes. L’autre résidait dans leur programme
politique et économique (…) Ils comptaient sur l’organisation des masses rurales. Leur nouvelle politique
agraire, plus tolérante, les aidait à attendre leur but.
Source : Tibor Mende, des mandarins à Mao, 1895-1949, le Seuil, 1962
CONSIGNE :
1- Relever dans le texte les protagonistes de la guerre civile en chine.
2- Montrer les facteurs favorables à la victoire des communistes en 1949.
Document 3 b :
« Durant l’été 1966, les écoliers et étudiants deviennent les Gardes rouges. Encadrés par l’armée, ils sont
lancés à l’assaut de tous les pouvoirs établis, brûlent des livres et humilient les intellectuels. Les hommes en
place sont brutalisés, sont contraints à des autocritiques, se suicident. […] Des familles entières sont
emprisonnées. Les grandes villes sont paralysées par les grèves et les combats de rue. Les pouvoirs en place
sont remplacés à partir de l’été 1967 par les comités révolutionnaires. […]
On estime que la Révolution culturelle a causé entre 1 à 4 millions de morts. Mais on évalue à 100 millions le
nombre de ceux qui ont été estropiés, martyrisés, maltraités, humiliés.
Source : Jean Luc Domenach, « Les années Mao : révolution et tragédie », L’Histoire, n° 300, juillet-août
2005.
CONSIGNE
1. Document 3 a : Identifier les deux lignes politiques dans le parti communiste chinois et expliquer pourquoi
elles sont inconciliables.
2. Document 3 b : Relever dans le texte les conséquences humaines et sociales de la révolution culturelle.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la guerre civile reprend en Chine, entre les nationalistes
du Guomindang et les communistes du PCC. Le 1 èr octobre 1949, Mao Zedong, secrétaire général du
PCC, s’installe à Pékin, marquant ainsi le triomphe de la deuxième révolution chinoise : la révolution
communiste qui donne à la République Populaire de Chine.
Depuis 1949, les communistes tentent d’édifier un Etat socialiste en Chine, à travers plusieurs
réformes économiques et sociales initiées d’abord par les conservateurs, puis par les réformateurs.
Après la période maoïste (1949-1976), Deng Xiaoping débute l’ère des réformateurs en abandonnant
la politique de Mao et en ouvrant la Chine sur monde occidental.
L’insuffisance des résultats ou l’échec de certaines des réformes ont conduit à des crises politiques et
sociales et à des situations de tension et de violence extrêmes.
I- LA DEUXIEME GUERRE CIVILE : 1945-1949.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la guerre civile reprend en Chine, entre les nationalistes
du Guomindang et les communistes du PCC. La naissance de la république populaire de Chine,
proclamée par Mao Tsé Toung à Pékin le 1 er Octobre 1949, est l’aboutissement d’une guerre civile
opposant nationaliste et communiste depuis 1927. Vaincus, les nationalistes se retirent dans l’île de
Formose actuel Taiwan.
II. La Chine sous l’ère MAO : 1949-1976
C’est la période dite des conservateurs. Mao entreprend de grandes réformes dans le but de
reconstruire son pays et d’édifier une société socialiste. Mais les échecs de certaines réformes
entraînent des crises politiques et sociales profondes.
1- Les débuts de la république populaire de Chine (1949-1953)
La tâche du nouveau régime apparaît alors difficile. Il faut reconstruire un pays entièrement dévasté,
réorganiser l’administration, moderniser l’économie et changer radicalement les mentalités.
-Au plan économique, La réforme agraire du 28 Juin 1950 redistribue 47 millions d’hectares de terre à
300 millions de paysans et les entreprises étrangères et celles de l’aristocratie chinoise sont
nationalisées.
-Au plan social, des efforts immenses ont été consentis en matière d’éducation et de santé. La loi sur le
mariage de 1950 cherche à émanciper la femme chinoise du système patriarcal. Une lutte a été
engagée contre la corruption, le gaspillage, la bureaucratie et les religions étrangères. Une dure
répression s’abat sur les « contre-révolutionnaires » qui sont physiquement éliminés (au moins 1
million de victimes) ou « rééduqués ».
2- Le 1er plan quinquennal : 1953-1957
En 1953 est adopté un plan quinquennal inspiré dans ses grandes lignes du modèle soviétique. Dans la
pure tradition stalinienne, il privilégie l’industrie (58,2% des investissements) au détriment de
l’agriculture (7,6%). Lancée avec prudence en 1953, la collectivisation des campagnes est
brusquement accélérée par Mao Tsé Toung. Quelques 120 millions de familles paysannes se
retrouvent ainsi organisées en coopératives à la fin de l’année 1956.
Malgré quelques résultats satisfaisants, le premier plan quinquennal présente beaucoup de
d’inconvénients: il maintient la Chine sous la dépendance de l’URSS parce que les projets, le
matériel, la technique, les techniciens, les investissements viennent de l’Union Soviétique. Les
complexes industriels sont onéreux (coûteux) à construire, lents à démarrer et longs à amortir. Ce
plan a mis en place un type d’économie qui ne correspondait pas aux besoins réels des chinois.
Lepremier plan quinquennal est donc un échec.
A la suite des difficultés économiques, la politique de Mao est remise en cause, lors du VIII ème
congrès du Parti Communiste Chinois (septembre 1956), Liu Shoaqi présente le rapport politique qui
est un désaveu modéré de la ligne de Mao et un plaidoyer pour une construction « pas à pas » du
socialisme. Pour tenter d'apaiser les revendications, Mao encourage les chinois à critiquer les défauts
du régime : c’est la « campagne des Cent-Fleurs »(1956-1957).
En juin 1957, face aux critiques virulentes menées surtout par les intellectuels et les étudiants qui
dénoncent le mobilisme du parti, il lance la campagne de rectification et rééducation. Des milliers de
cadres et d’intellectuels sont arrêtés et envoyés dans les campagnes pour être rééduqués par le travail
manuel.
3- Le Grand Bond en Avant : 1958-1961
Il constitue une rupture nette avec le modèle soviétique et se fonde sur une stratégie de développement
décentralisé. Voie chinoise de développement, un raccourci vers le socialisme, le Grand Bond en
Avant devait permettre à la Chine de rattraper son retard sur la Grande Bretagne en 7 ans et sur les
Etats-Unis en 15 ans. Le Grand Bond consiste à mobiliser toutes les forces humaines pour pallier au
manque de capitaux et de techniciens par le travail des masses paysannes sous-employées. Les
communes populaires sont créées et deviennent alors une nouvelle unité de base. Elles sont non
seulement des unités économiques de production, mais aussi des unités de formation scolaire,
idéologique, sanitaire et militaire.
Les activités industrielle et agricole sont réconciliées : deux millions de hauts-fourneaux miniature
doivent fournir la fonte pour fabriquer les outils agricoles. A la fin de 1958, 750.000 coopératives
agricoles avaient été regroupées en 26.578 communes populaires avec, en moyenne, 5.000 familles
(environ) 22.000 personnes qui disposent de 4.500 ha de terre.
Le Grand Bond est aussi social par l’instauration d’un mode communautaire (crèches, repas communs
et gratuits, maisons de retraite) qui doit stimuler la productivité et créer une nouvelle forme de vie
égalitaire. Mais, le Grand Bond fut un échec retentissant qui s’explique avant tout par le caractère
irréaliste et improvisé de l’expérience, aggravé par :
- les calamités naturelles : typhon, inondation, sécheresse… ;
- les erreurs techniques : défrichement abusif entraînant l’érosion des terres ;
- les défaillances humaines ;
- le brusque retrait de l’aide et des experts soviétiques en 1960.
Les trois années de mauvaises récoltes entraînent une régression de 25% de la production agricole et la
famine qui suivit fait 30 millions de morts.
Au sein du parti, Mao est sévèrement critiqué par une tendance réformatrice animée par Liu Shoaqi,
Deng Xiao Ping, Peng Dehuaï… Ces derniers contraignent en 1959 Mao à céder la présidence de la
République à Liu Shoaqi. En 1961, Zhou En Laï procède à un réajustement économique et social :
redistribution de lopins de terre aux paysans, importations de produits alimentaires et contrôle des
naissances.
Au total, Mao a introduit plusieurs réformes, mais les erreurs qu’il a commises ont provoqué de graves
crises politiques.
4- La révolution culturelle prolétarienne de 1966
Elle est lancée officiellement le 16 mai. Pour Lin Biao, « la grande révolution culturelle prolétarienne
vise précisément à éliminer l’idéologie bourgeoise, à établir l’idéologie prolétarienne en transformant
l’âme du peuple, en révolutionnant son idéologie, en extirpant les racines du révisionnisme et en
développant le système socialiste. ». En réalité, la révolution culturelle est pour Mao un prétexte pour
reprendre le pouvoir perdu après l’échec du Grand bond en Avant. Mao s’appuie sur la jeunesse
étudiante contestataire, organisée en Gardes Rouges, contre les réformateurs accusés de s’être engagés
dans la voie capitaliste. Des affrontements violents opposent les deux campsfaisant des millions de
morts aboutissent au retour de Mao au pouvoir en 1969.Cependant à partir de 1969, la chine entre dans
une nouvelle phase avec son accession à la scène internationale (membre permanent du conseil de
sécurité en 1971, visite officielle du président Nixon à Pékin en février 1972).
Entre 1971 et 1976, la Chine entre dans une période d’anarchie politique causée par les divergences
entre Mao et Lin Biao. Mao affaibli, la vie politique se réduit de plus en plus à une lutte au sommet
entre les conservateurs, dirigé par la « bande des quatre » dont la femme de Mao, Jiang Qing, Wang
Hongwei, Zhang Shunqio, Yao Wenyuan etles réformateurs dirigés par Hu Yao Bang et Deng
Xiaoping.
En Janvier 1976 Zhou En Laï meurt, suivi en Septembre par Mao. La disparition de Mao entraîne
l’élimination des conservateurs, car dans la nuit du 6 au 7 octobre 1976, Hua Guofeng, 1 er ministre
depuis la mort de Zhou En Laï et qui assurait la présidence du parti, fait procéder à l’arrestation de la «
bande des quatre».
II- LA CHINE SOUS L’ERE DES REFORMATEURS
Ecarté du pouvoir pendant la révolution culturelle, Deng Xiaoping est réhabilité. En juillet 1977, il
devient vice- président, du comité central, vice – premier ministre et chef d’état-major. En 1978, il
parvient à conquérir tout le pouvoir.
Deng Xiaoping adopte l’économie socialiste de marché. Elle axée sur la décollectivisation des
campagnes et l’ouverture sur le monde occidental :
1. Décollectivisation des campagnes et politique d’ouverture
La réforme économique intérieure met l’accent sur l’abandon des communes populaires et le
lancement des quatre modernisations (agriculture, industrie, défense nationale et science et technique).
La terre est louée aux paysans sur des bases familiales, marquant le retour à l’exploitation familiale qui
s’accompagne d’une spécialisation et d’une orientation des cultures vers la commercialisation. Le
paysan livre une partie de sa production à l’Etat à un prix fixé et vend le reste sur le marché libre.
Au plan international, Les grands choix de développement ouvrent le pays sur le monde capitaliste. En
1980, la Chine adhère au FMI et à la banque mondiale, afin de disposer du financement occidental et,
en 1984, les ZES sont créées sur la façade orientale du pays et réservées aux entreprises occidentales.
Au plan politique, la Chine entretient des relations diplomatiques avec les Etats-Unis, le Japon et
l’URSS.
2. Une évolution politique contrôlée par le parti.
Le maintien de la mainmise du PCC et de l’armée sur les instances dirigeantes de l’Etat montre
clairement l’opposition de Deng Xiaoping à faire des réformes démocratiques. Cela conduit à de
graves crises politiques : affrontements violents au Tibet entre 1987 et 1990 et répression des étudiants
à la place Tian An Men, en avril-juin 1989, pour avoir réclamé la « 5 èmemodernisation », c’est à dire
plus de démocratie.
En 1993, Jiang Zemin remplace Deng Xiaoping et initie un système d’actionnariat privé dans les
entreprises d’Etat. Le 5 mars 1998, le 1er ministre Li Peng annonce une restructuration de
l’administration accompagnée de licenciements massifs.
CONCLUSION
La construction du socialisme en Chine s’est réalisée en deux phases :
- De 1949 à 1976, les conservateurs, sous la direction de Mao ont maintenu un cadre politique
rigoureux et développé, une économie fortement marquée par la planification et les grands projets qui
ont souvent échoués.
- Et de 1978 à nos jours, les réformateurs, dirigés par Deng Xiaoping ont entrepris le processus de
modernisation de la Chine avec le socialisme de marché. Le pays est ouvert aux investissements
étrangers.
Toutefois le régime chinois reste encore dur et réfractaire aux influences étrangères. Finalement, la
Chine est économiquement ouverte et politiquement fermée aux influences étrangères
EVALUATION
CONSIGNE
1- Présentez le principal personnage évoqué dans le texte en précisant sa nationalité, sa
fonction et son idéologie politique.
2- Dégagez le contexte historique des événements relatés dans le texte. Puis relever deux
événements qui ont marqués le règne de Mao en chine et expliquer un de votre choix.
3- dégager la portée historique de l’échec de la politique économique de Mao en mettant
l’action sur les réformes économiques initiées par son successeur.
SUPPORTS
Document1 :
« On ne peut lutter contre la servitude fasciste et en même temps ne pas libérer sur toute la surface du
globe les peuples soumis à une politique coloniale rétrograde. »
Source : Propos du président des Etats-Unis, Roosevelt à Churchill, le 14 août 1941.
Document 2 :
Au XIXe siècle, les puissances occidentales ont pratiqué le colonialisme. […]Il est inéluctable que ce
colonialisme soit transitoire et ne se supprime de lui-même. […] Nous n’avons pas oublié que nous
fûmes la première colonie à arracher l’indépendance. Et nous n’avons donné de chèque blanc à aucune
puissance coloniale. Il n’a pas le moindre doute dans notre conviction que la transition du statut
colonial à l’autonomie doit être menée à une complète réalisation.
Source : J F Dulles, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, discours devant le Congrès des organisations
industrielles 18 novembre 1953.
Document3:
« La crise du système colonial se manifeste par le puissant essor du mouvement de libération nationale
dans les colonies et les pays dépendants. […] L’URSS est le seul vrai défenseur de la liberté et de
l’indépendance de toutes les nations, un adversaire de l’oppression nationale et de l’exploitation
coloniale sous toutes ses formes. »
Source : Andreï Jdanov, Rapport sur la situation internationale, septembre 1947.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
La décolonisation est le processus par lequel, les peuples colonisés cherchent à reconquérir leur
indépendance, leur souveraineté, leur identité et leur reconnaissance internationale.
Débuté dans la période entre les deux guerres mondiales, le processus de décolonisation s’est accéléré
après 1945, grâce à contexte international favorable, l’essor des mouvements d’indépendance dans les
colonies et l’affaiblissement des puissances coloniales européennes sortent très de la guerre.
Les causes de la décolonisation sont donc à la fois externes et internes. La décolonisation a donné
naissance à la plupart des pays africains et asiatique et reste un des faits marquants de l’après-guerre
Seconde Guerre Mondiale.
I. LES CAUSES INTERNES
Par causes internes de la décolonisation, il faut comprendre l’ensemble des éléments ayant rendu
possible le processus de décolonisation et qui sont à rechercher au sein des empires coloniaux ou des
colonisés.
1- Les contradictions internes du colonialisme et la prise de conscience
La colonisation est victime de ses propres contradictions. En effet, dans sa « mission civilisatrice »,
l’Europe a inculqué les idéaux de liberté, d’égalité et de justice aux peuples colonisés sans toutefois
les appliquer. La mise en place de l’administration coloniale, l’effort de guerre, la création de certaines
institutions, la formation des cadres africains et code de l’indigénat qui encourageait les pratiques
ségrégationnistes et avilissantes ont alimenté une grande prise de conscience au sein des colonisés.
Ces derniers dénoncent la langue, les pratiques et la civilisation du colonisateur, affirment leurs
identités et affichent leur désir de se libérer. Ceci va très vite favoriser une prise de conscience et
l’éclosion d’un sentiment national.
2. L’affirmation du nationalisme
Les mouvements nationalistes se sont souvent déjà manifestés dans l’entre-deux-guerres, sans réellement
inquiéter les métropoles.
Avant la Seconde Guerre mondiale, ils se sont développés sous l'impulsion de nouvelles élites
indigènes. Elles été souvent formées à l'école de l'Occident mais se voient exclues des responsabilités
politiques et administratives des colonies. Gandhi, leader de l'émancipation indienne, a fait ses études
d'avocat au Royaume-Uni. Nehru est arrivé en Grande-Bretagne à l'âge de seize ans et a fait ses études
à Cambridge. Ferhat Abbas, l'un des auteurs du Manifeste du peuple algérien, était pharmacien. Habib
Bourguiba, leader nationaliste tunisien, a étudié le droit en France. Senghor fut le 1 er noir agrégé en
grammaire
Après la Seconde guerre mondiale, ces élites reprennent à leur compte les idéaux de démocratie et de
liberté développés en Occident et réclament l’application à leurs métropoles du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes, contenu dans la Charte de l’Atlantique puis repris par la charte des Nations-
unies.
Accédant à la conscience politique, les élites retournent à leurs cultures originelles pour mener leurs
peuples à l’indépendance : Gandhi, à la conscience religieuse, Senghor développe la négritude… Le
nationalisme est souvent renforcé par un idéal révolutionnaire comme au Vietnam.
Ces élites deviennent des hommes-symboles et se mettent à la tête des partis politiques, véritables
moteurs de l’émancipation et dont certains comme le PAI (Parti Africain pour l’Indépendance),
L’ISTIQLAL ( Maroc), le parti du Congrès (Inde), le Vietminh (Ligue pour l’indépendance du
Vietnam)… ont très tôt affiché leur principal objectif, l’indépendance et ont reçu le soutien des
syndicats, des mouvements étudiants et religieux.
3. Des conférences importantes
Elles ont marqué l’opposition des Asiatiques et des Africains à toute forme de domination.
- Conférence de Bandung : 14-25 avril 1955, la conférence afro-asiatique qui s’est tenue à Bandung
(Indonésie) a réuni 29 Etats, 23d’Asie et 6 d’Afrique, (Egypte, Ethiopie, Ghana, Libéria, Libye et
Soudan) pour la plupart récemment décolonisés. La résolution finale condamne la colonisation sous
toutes ses formes et exigent des grandes puissances qu’elles respectent leur indépendance par la non -
ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le respect des droits de l’homme… C’est à Bandung
que les premiers signes de l’affirmation du tiers monde sont apparus.
- Conférence d’Accra : Novembre-Décembre1958, la Conférence panafricaine des Peuples qui réunit
à Accra (Ghana), les Etats indépendants d’Afrique (Egypte, Ethiopie, Ghana, Libéria, Libye, Maroc,
Soudan, Tunisie) proclament le principe du soutien aux mouvements émancipateurs de la tutelle
coloniale en Afrique.
Conférence de Belgrade : 1-6 septembre 1961, à Belgrade (Yougoslavie), une nouvelle conférence
réunit les pays afro-asiatiques auxquels se joignent Cuba et la Yougoslavie. A l’initiative de Tito et de
Nehru y est défini le concept de neutralisme. Les signataires de la Conférence déclarent œuvrer pour la
coexistence pacifique, soutenir les mouvements de libération nationale comme le FLN algérien,
n’appartenir a aucune alliance et refusent toute base militaire étrangère sur leurs territoires.
Mais assez rapidement le mouvement des non-alignés prend un caractère ambigu. En effet, le
mouvement des non-alignés n’est plus uniquement un groupement d’anciennes colonies (présence de
la Yougoslavie), et surtout certains pays membres sont tout à fait communistes (Yougoslavie, Cuba,
Vietnam). Son caractère neutraliste devient donc pour le moins suspect. A ces conférences on peut
ajouter des courants de pensées tels que l’Asiatisme, Panarabisme le Panafricanisme…
II. LES CAUSES EXTERNES
Elles sont liées à la seconde guerre mondiale.
1. L’impact de la Seconde Guerre Mondiale
La 2 ème guerre mondiale a porté un coup rude au prestige des puissances coloniales se croyaient
impériales. Les défaites rapides de la France, la Belgique, des Pays-Bas et les souffrances de la Grande
Bretagne devant l’Allemagne, ont permis aux soldats coloniaux de démythifier la suprématie de
l’homme blanc. Ces puissances coloniales sont sorties de la guerre affaiblies et n’ont plus les moyens
d’imposer l’ordre colonial.
Enfin, la charte de l’atlantique, signée en Août 1941, par Roosevelt et Churchill, proclame le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes. Une fois la guerre terminée, les peuples coloniaux vont réclamer ce
même droit à leurs métropoles.
2. L’anticolonialisme des deux superpuissances
Les Etats-Unis et l’URSS ont eu une attitude anticoloniale qui a été d’un grand apport dans
l’émancipation des colonies. Cependant, ils avaient des motivations différentes.
L’anticolonialisme des Etats-Unis s’explique par trois raisons principales : Une raison d’ordre
historique, car les Etats-Unis ont connu aux cours de l’histoire, la colonisation britannique. Ils se sont
libérés après une guerre d’indépendance et par conséquent, comprenaient les aspirations d’un peuple à
recouvrer sa liberté. Une raison d’ordre commerciale, au nom de la doctrine de la « porte ouverte » et
une raison politico-stratégique qui s’inscrit dans la politique d’endiguement du communisme.
L’anticolonialisme de l’URSS est d’abord d’ordre idéologique. La pensée marxiste-léniniste s’oppose
à toute exploitation de l’homme par l’homme. Pour Lénine, « l’impérialisme est le stade suprême du
capitalisme ».Depuis le Congrès de Bakou en 1920, le Kominterm (IIIème Internationale Socialiste)
soutient l’émancipation des peuples colonisés. Ensuite, le prestige de l’URSS après 1945, l’ext ension
du socialisme à d’autres pays, et les solidarités qui unissent les Etats-Unis aux colonisateurs
européens, contribuent à rapprocher communistes et nationalistes. En Indochine, la France doit
affronter un mouvement dirigé par le communiste, Ho Chi Minh, soutenu par l’URSS et, à partir de
1949, par la Chine Populaire.
Enfin, dans le contexte de la guerre froide, le communisme international a intérêt à aider des
mouvements qui affaiblissent et déstabilisent les puissances européennes.
3. Le rôle de l’ONU
L’ONU a été créée pour maintenir la paix la paix et la sécurité internationales et la charte de
l’organisation en 1945 insistait sur le droit des peuples à un gouvernement autonome. En Décembre
1960, l’assemblée générale de l’ONU adopte une résolution dont l’article 1 stipule « la sujétion des
peuples à une domination et à une exploitation étrangères, constitue un défi des droits fondamentaux
de l’homme et contraire à la charte des nations unies et compromet la cause de la paix et de la
coopération internationales. » Le Conseil de tutelle devait prendre en charge la question de
l’émancipation des colonies d’abord italiennes et allemandes.
L’ONU servira de tribune où les pays récemment émancipés viendront critiquer les méfaits de la
colonisation.
CONCLUSION
Après la seconde guerre mondiale, la décolonisation devient une question importante dans la
géopolitique internationale. Lorsque le processus s’est accéléré grâce aux retombées de la guerre, il fut
irréversible tant la détermination des nationalistes était grande. Les métropoles en déclin seront alors
contraintes à leur accorder l’indépendance.
EVALUATION
SUPPORTS
Document 2
Dans l’ensemble, les métropoles n’étaient pas prêtes à admettre le nouveau statut dont se réclamaient
les colonies. La Grande Bretagne seule appliqua avec succès dès le lendemain de la guerre aux Inde et
Ceylan le « procédé du Commonwealth », avant d’en faire bénéficier non sans réticences et difficultés
ses possessions Ouest Africaines.
Les autres puissances coloniales refusèrent de pratiquer la décolonisation « acceptée ». Elles
n’admettaient pas que les mouvements qui se manifestent parmi les peuples d’Asie et d’Afrique
constituaient une vague de fond dont la marche était irréversible.
L’esprit de domination subsistait chez elles et trouvait son principal aliment dans leur faiblesse
momentanée : tout abandon d’une parcelle de suprématie politique leur paraissait être le d ébut de la
décadence totale ; le maintien de l’autorité était la condition indispensable au maintien d’intérêts et de
liens économiques, gage de leur puissance future… Ne pouvant arrêter une évolution foudroyante qui
emportait l’ensemble du monde extra européen, elles s’efforçaient de la neutraliser dans leurs
possessions…
Ce n’est qu’après des expériences amères, des échecs répétés que les puissances coloniales prirent
conscience de la réalité et cherchèrent avec les populations colonisées la création de nouveaux
rapports.
Source : Henri Grimal, la découverte de 1919 à nos jours, Edition Complexe, 1985.
CONSIGNE
1- Montrez le réalisme politique de la Grande Bretagne.
2- Expliquer le passage souligné en insistant sur le cas de la France et du Portugal.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Considérée comme une nécessité historique et irréversible, la décolonisation n’a pas revêtu partout la
même forme. Elle a été tantôt violente, tantôt pacifique. Les formes dépendent des réalités propres à
chaque pays, de l’attitude de la puissance colonisatrice et à un contexte international très favorable.
Cependant, il est difficile de faire un bilan des impacts des deux formes de décolonisation dans les
Etats africains, car elle les a entrainés soit dans une situation d’instabilité socioéconomique et
politique ou les a mis dans un état de dépendance nouvelle à la métropole (néocolonialisme).
I. LA FORME PACIFIQUE
1- Définition
On parle de décolonisation pacifique lorsque l’indépendance est obtenue sans le recours à la lutte
armée entre la colonie et la métropole. Dans ce cas on dit que la métropole a « réussi » sa
décolonisation.
Toutefois, cette forme ne signifie pas passivité ou docilité généralisée des mouvements nationalistes.
Dans certains cas, la revendication de l’indépendance est très vigoureuse, même s’il n’y a pas eu
guerre de libération nationale.
2- Les causes de la décolonisation pacifique
On peut retenir trois conditions fondamentales :
- Le réalisme politique de la métropole : il est en grande partie tributaire de la politique coloniale
adoptée par la métropole.
« L’indirect rule » britannique a toujours accepté dans ses principes l’émancipation des
colonies. De ce fait, après l’indépendance du Ghana en 1957, les autres colonies anglaises
d’Afrique Noire obtiennent l’indépendance par la négociation. En Asie l’Inde et les pays
environnant (Birmanie, Ceylan, Malaisie, Singapour) accèdent à l’indépendanceengagement
armée contre les anglais. La plupart des ex-colonies adhèrent le « Commonwealth » créé en
1931.
La France, bien qu’ayant accepté difficilement et tardivement l’irréversibilité de la
décolonisation au Maroc et en Tunisie. Elle est parvenue à une décolonisation pacifique en
Afrique noire où les pays sont passés par divers statuts (loi-cadre, autonomie interne) avant de
parvenir à l’indépendance en 1960.
- L’existence d’une élite disposée au dialogue : l’élite politique ne pose pas l’indépendance comme
un objectif immédiat à atteindre. Elle est souvent disposée à collaborer encore avec le colonisateur.
-L’impact de la guerre froide : la menace communiste a contraint, pour une part, la puissance
coloniale à lâcher le pouvoir au profit des nationaux. Le souci de limiter l’expansion communiste est
d’ailleurs l’une des conditions politiques de décolonisation de l’occident.
L’interaction de tous ces facteurs a favorisé la décolonisation pacifique avec des conséquences
considérables dans l’évolution future des nouveaux Etats indépendants.
3- Les impacts de la décolonisation pacifique
Elles se traduisent par le maintien des intérêts du colonisateur grâce à des hommes sûrs qualifiés
souvent « d’amis ».
Les relations politiques, économiques, militaires et culturelles sont toujours maintenues par la création
(Commonwealth, Francophonie) ou de structures appropriées, telles que les zones monétaires
(CFA). En somme, c’est cette décolonisation qui constituait la germe de ce qui est appelé aujourd’hui
le néocolonialisme.
II- LA DECOLONISATION VIOLENTE
C’est une forme de décolonisation ou l’indépendance est obtenue à la suite d’une lutte armée entre la
métropole et la colonie. On dit que la décolonisation est « ratée ».
-L’entêtement du colonisateur : il est le plus souvent, lié à trois types de pressions : le poids
économique et stratégique de la colonie pour la métropole, l’existence de groupes de pressions sur le
pouvoir colonial à l’intérieur de la colonie (exemple des pieds noirs en Algérie) et le rôle des forces
conservatrices dans la métropole (qui s’opposent à l’indépendance).
-L’existence de mouvements de libération radicaux et organisés : ce sont des mouvements
suffisamment mûrs pour revendiquer l’indépendance immédiate, sans compromis ni conditions. C’est
le cas des mouvements marxistes-léninistes (Vietminh en Indochine, colonies portugaises) ou bien
nationalistes comme le FLN d’Algérie
-L’existence d’un soutien extérieur : les guerres de libération doivent leur durée et leur ampleur au
soutien extérieur. Celui-ci obéit souvent à des préoccupations idéologiques et stratégiques. Ce soutien
peut aussi traduire une solidarité culturelle comme l’action du monde arabe en Algérie.
2- Les conséquences de la décolonisation violente
D‘une manière générale, la décolonisation violente a entrainé une rupture brutale et totale entre
l‘ancienne colonie et métropole. Comme le redoutait l‘Occident, ces nouveaux Etats renforcent le
camp socialiste d‘où des tentatives de déstabilisation menées par les Occidentaux qui soutiennent des
mouvements de guérillas comme l‘UNITA en Angola et la RENAMO au Mozambique.
CONCLUSION
Les mouvements de décolonisation ont favorisé la naissance de nouveaux rapports dans les relations
internationales, soit par le biais du néocolonialisme soit par celui de la guerre froide.
EVALUATION
Sujet : Commentaire de texte
Document 1 : La décolonisation non violente selon Kwame Nkrumah
« Je signalai qu‘il y avait deux manières d‘acquérir l‘autonomie, l‘une par la révolution armée
et l‘autre par des méthodes non violentes constitutionnelles et légitimes. (…) Nous
préconisions la seconde méthode. La liberté, on ne l‘avait cependant jamais accordée à un
aucun pays colonial sur un plateau d‘argent ; on ne l‘avait gagnée qu‘après d‘amères et de
vigoureuses luttes. A cause du retard des colonies en matière d‘instruction, la majorité des
gens était illettrée et il y avait une seule chose qu‘ils puissent comprendre, à savoir l‘action. Je
décrivis l‘action positive comme l‘adoption de tous les moyens légitimes et constitutionnels
par lesquels nous pouvions attaquer les forces de l‘impérialisme dans le pays. Les armes
étaient l‘agitation politique, les campagnes de presse et d‘enseignement et, comme dernière
ressource, l‘application constitutionnelle de grèves, de boycottages et de non coopération
basés sur le principe de non-violence absolue, tel que Gandhi en a usé dans l‘Inde »
Source : Kwame Nkrumah, « La naissance de mon parti et son programme d‘action positive
», Présence Africaine, mars 1957.
CONSIGNE
1- Présenter l’auteur du texte en précisant sa nationalité, sa fonction et deux événements datés
dans lesquels il s’est illustré.
2- Dégager le contexte historique du des évènements relatés dans le texte en rappelant un
facteur ayant favorisés la décolonisation pacifique.
3- Dégager la portée historique des événements relatés dans le texte en analysant les relations
entre les puissances coloniales et leur ex colonie.
A. LA DECOLONISATION DE L’INDE
SUPPORTS
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Favorisée par l’ancienneté et la structuration des mouvements nationaux, les colonies asiatiques, entre
1947 et 1954 se sont libérées de la domination coloniale occidentale.
L’Inde, colonie Britannique, a connu, en 1947, une décolonisation pacifique sous la direction du
Mahatma Gandhi. Deux Etats sont créés : l’Union indienne pour les Hindous et le Pakistan pour les
Musulmans.
L’Indochine, colonie Française, a connu une décolonisation violente. Elle obtient, en 1954, son
indépendance, à la suite de la guerre qui a opposé la métropole française et les nationalistes conduits
par Ho Chi Minh.
Les crises post politiques dans les deux anciennes colonies révèlent une décolonisation manquée.
B. LA DECOLONISATION DE L’INDOCHINE
SUPPORTS
EVALUATION
Sujet : Commentaire de texte
Discours de Ho chi Minh sur la fin de la guerre entre la France et le Viet Nam du
Nord, dirige par les nationalistes – communistes.
Aux compatriotes,combattants et cadres du pays tout entier, la conférence de Genève a pris
fin .Notre diplomatie vient de remporter une grande victoire.(….)Nos grandes victoires
sont également dues au soutien apporte à notre lutte politique par les peuples amis, le
peuples de France et les peuples épris de paix du monde.
Ces victoires et les efforts soutenus des délégués de l’URSS à la France. La lutte de notre
délégation à Genève, appuyée par les délégations soviétique et chinoise, a été couronnée
d’un grand succès : la reconnaissance par le gouvernement Français de notre indépendance
et souveraineté nationale de notre unité et intégrité territoriale, et son engagement à retirer
ses troupes hors de notre pays , etc…(…) A cet effet , il importe de regroupement les
forces armées des deux parties dans deux régions différentes , ce qui revient à délimiter
les zones de regroupements... Cette délimitation, a aucun égard, ne saurait signifier le
démembrement, le partage de notre pays. (…) Compatriotes du sud , vous avec les
premiers combattu l’adversaire et fait preuve d’une haute conscience politique ; vous
saurez mettre les intérêts immédiats et unir vos efforts à ceux de la nation entière dans la
lutte pour consolider la paix réaliser l’unité, l’indépendance et la démocratie (…) Nous
sommes pour une application rigoureuse des accords que nous avons signes avec le
gouvernement Français et nous exigeons que ce dernier en fasse autant. (…) Nous
consoliderons la grande amitié qui nous unit à l’Union Soviétique, à la Chine et aux autres
pays amis. Pour la cause de la paix, nous devrons raffermir les liens qui nous unissent au
peuple de France , aux peuple d’Asie et du monde entier. (…) Vive le Viêt-Nam
pacifique, uni, indépendant et démocratique !
Source : Département de la presse et de l’information du ministère des affaires Etrangères de la RDV, Hanoi, 1956
CONSIGNE
1- Présenter l’auteur de ce discours en précisant sa nationalité, sa fonction et deux événements
datés dans lesquels il s’est illustré.
2- Dégager le contexte historique des faits relatés dans le texte en rappelant deux
évènements survenus respectivement dans le monde et en Asie, liés à ce contexte, notamment
au cours de la période 1946-1956.
3- Dégager la portée historique du texte en analysant deux faits survenus dans les relations
internationales au cours de la période allant de 1954-1975.
SUPPORTS
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Territoire sous domination de l’empire turc ottoman jusqu’à la 1 ère guerre mondiale, la Palestine est
placée sous mandat britannique, en 1920, par la SDN avec le trait de Sèvres.
La politique britannique favorisant le retour des Juifs et ses contradictions ont conduit à une situation
conflictuelle entre les communautés arabe et juive de Palestine. Ce conflit occupe une place majeure
dans la géopolitique du Proche-Orient., car depuis 64 ans, la question palestinienne, conséquence
d’une décolonisation manquée, est à l’origine des relations tendues entre Israël et le monde arabe.
I. LES ORIGINES DU PROBLEME PALESTINIEN.
1. Le retour des Juifs en Palestine
L'antisémitisme qui régnait en Europe au XIXe siècle, particulièrement en Pologne en Ukraine et
en Russie, où des massacres de juifs(POGROM) se sont répétés, mais aussi en France avec l'affaire
Dreyfus, a entraîné la naissance du sionisme (mouvement nationaliste juif qui prône le retour à Sion,
c'est-à-dire à Jérusalem, pour y ressusciter l'antique État d'Israël, dont les Juifs avaient été chassés).
En 1896, Theodore Herzl, juif autrichien, publie l’Etat Juif .Il y propose la création d’un Etat juif
garanti par le droit public, la fondation d’une banque nationale et d’un fonds destiné à aider les juifs à
regagner la Palestine.
En août 1897, se tient à Bâle (Suisse) le 1er congrès sioniste qui crée l’Organisation Sioniste Mondiale
(OSM) pour représenter le peuple juif tout entier. L’OSM rachète des terres en Palestine et développe
l'immigration, pour renforcer la présence juive sur le territoire.
La demande du mouvement sioniste – le retour en Palestine- trouve un écho favorable en Grande
Bretagne où Lord Balfour déclare, le 2 novembre 1917 « le gouvernement de sa majesté envisage
favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. ». La déclaration de
Balfour est donc la consécration du sionisme politique, car elle reprend des termes du congrès de Bâle
et elle a une portée internationale.
L’immigration juive entraîne une modification des rapports démographiques et pose, dès le début des
années 1920, une concurrence entre arabes et juifs sur la gestion des terres et de l’eau. Les premières
émeutes anti-juives se produisent aux mois de mars et avril1920 à Jérusalem, puis en mai 1921 à Jaffa
et font plus de 50 morts. En 1929, la situation s’aggrave brutalement avec de violentes émeutes
antijuives à Hébron, Jérusalem et Safed qui font près de 150 victimes juives et une centaine de
victimes arabes. Les Juifs commencèrent à immigrer en plus grand nombre en Palestine, surtout dans
les années 1930 à cause de la politiqueantisémite d'Hitler. Face à La multiplication des incidents entre
Arabes et Juifs, les Anglais prônent, en octobre 1930, un strict contrôle de l’immigration juive et de
l’achat des terres. En 1939, devant les menaces de guerre avec l'Allemagne, les Anglais, voulant éviter
l'instabilité et que les Arabes ne rejoignent les forces de l'Axe imposent la limitation de l’immigration
juive qui s’était fortement accrue : En 1914, les Juifs représentaient 13% de la population totale de la
Palestine et, en 1939, ils passaient à 30%.
2. La naissance de l’Etat d’Israël
L’année 1944 marque le début des actions armées des organisations militaires sionistes clandestines
que sont l'Irgoun, le Lei et La Haganah contre les Arabes et les Anglais. En 1945, La pression sioniste
s'accentue, pour permettre l'accueil en Palestine des rescapés des camps de concentration nazis, la
découverte de l'Holocauste (ou Shoah) provoquant un courant de sympathie pour la cause sioniste. Le
Royaume-Uni s'y oppose, déclenchant la colère des mouvements juifs. Le 22 juillet 1946, l’Irgoun
dynamite l’hôtel King David, quartier général des anglais en Palestine, faisant 110 morts. L’opinion
anglaise exige alors la fin du mandat.
Pour trouver un règlement au conflit, la Grande Bretagne s’adresse alors à l’ONU. Celle-ci charge une
commission d'enquête, l'UNSCOP (United Nations SpecialCommittee On Palestine) de trouver une
solution au problème et recommande le Partage de la Palestine le 29 novembre 1947, le plan de
partage de la Palestine élaboré par l’UNSCOP est approuvé par l’Assemblée Générale de l’ONU, à
Fascicule d’Histoire. 2e Ed. 2021_2022
59
Cellule départementale -Terminales L & S
New York par 33 voix contre 13 et 10 abstentions : c’est la résolution181 Ce plan propose le partage
de la Palestine en 3 parties : deux États, l’un juif, l’autre arabe et les lieux saints (Jérusalem,
Bethléem…) sous contrôle international.Accepté par les Juifs, le plan est refusé par les pays arabes.
Face au statu quo, les Anglais fixent leur départ de la Palestine au plus tard le 14 mai 1948. A
l’expiration du délai, David Ben Gourion, président de l’agence juive, proclame la naissance de l’Etat
d’Israël.
II. L’EVOLUTION DU CONFLIT ARABO-ISRAELIEN
1. Les guerres israélo-arabes
La naissance de l’Etat d’Israël déclenche une série de conflits entre Arabes et Israéliens.
La 1ère guerre éclate les 15 mais 1948, lorsque les armées de l'Egypte, du Liban, de la Syrie de l'Iraq
et de la Transjordanie (Jordanie actuelle) vont déferler sur le nouvel Etat. Les Arabes plus nombreux
que les Juifs sont repoussés pourtant par Israël qui s'empare alors de Nazareth et de la Galilée
occidentale, puis du nord du désert du Néguev. Plus de 700000 Arabes fuient le territoire israélien
pour se réfugier en Syrie, au Liban et en Transjordanie.
La 2ème guerre israélo-arabe correspond à la crise de Suez en 1956. À la suite de la nationalisation
du canal de Suez par le président égyptien Nasser, aux dépens d'un consortium franco-britannique, le
gouvernement d'Israël, qui estime menacée l'existence de l'État hébreu, s’associe au corps
expéditionnaire franco-britannique et attaque l'Égypte le 29 octobre 1956.
La 3ème guerre (guerre des six jours) débute le 5 juin. Les casques bleus de l'ONU, installés le long
du canal de Suez à l'issue de la deuxième guerre israélo-arabe, se retirent de leur zone d'occupation le
19 mai 1967 sur injonction de Nasser, désormais allié à l'URSS. Les troupes égyptiennes réoccupent
alors le port de Charm el-cheikh, ce qui déclenche une intervention militaire israélienne contre tous ses
voisins, entre le 5 et le 10 juin 1967. Israël occupe le Sinaï égyptien, la Cisjordanie, une partie du
plateau syrien du Golan et annexe la partie Est de Jérusalem.
Le 22 novembre 1967, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242 qui prévoit la fin de
l'état de guerre et le retrait des troupes israéliennes des territoires qu'elles occupent, proclame
l'intégrité d'Israël et celle des États arabes dans les frontières dessinées en 1948 et prône la libre
circulation des navires sur le canal de Suez et le règlement du problème palestinien. Le gouvernement
israélien refuse cette résolution, et conserve ses acquis.
La 4ème guerre (guerre du Kippour) débute les 6 octobres 1973, pendant la fête juive de Yom
Kippour, l'Égypte et la Syrie attaquent par surprise Israël, dont l'armée subit tout d'abord de sérieux
revers avant de lancer une contre-offensive victorieuse, du 11 au 15 octobre 1973. Une résolution 338,
américano-soviétique de cessez-le-feu, est alors adoptée dans l'urgence par l'ONU le 22 octobre et
acceptée immédiatement par Israël et l'Égypte, puis, le 24, par la Syrie.
En définitive, Israël a profité de ces victoires contre les Arabes pour occuper des territoires arabes : ce
sont les territoires occupés.
L’intervention israélienne au Liban en 1982 : c’est l’opération paix en Galilée dirigée par A.
Sharon. Elle intervient dans un contexte de guerre civile au Liban entre phalangistes chrétiens et les
musulmans du hezbollah. Elle se solda par le massacre d’environ 1500 réfugiés dans les camps de
Chatila et Shabra.
2. Les tentatives de paix
Jusqu’aux années 1960, ce sont les pays arabes qui se sont chargés de la lutte du peuple palestinien. Le
relais est pris, le 29 mai 1964, par l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) créée à
Jérusalem. Le 5 février 1969, Le Conseil national Palestinien réuni au Caire élit Yasser Arafat
président du comité exécutif. L’OLP est admise à l’ONU, en 1974, à titre d’observateur.
Les 1 ers accords de paix interviennent en septembre 1978 à Camp David, entre le président égyptien
Anouar El Sadate et le 1 er ministre israélien Menahem Begin et conduisent à la restitution du Sinaï à
l’Egypte.
Entre Palestiniens et Israéliens, après la 1 ère Intifada en 1987, un pas important est franchi, en 1988,
avec le Conseil national palestinien qui reconnaît le droit à l’existence d’Israël. De son côté, Israël ne
considère plus l’OLP comme une organisation terroriste.
La géopolitique mondiale marquée, en 1989, par la disparition du bloc de l’Est et, en 1990-1991, par
la guerre du Golfe, fait évoluer la position des principaux acteurs.
Sous l’égide de la communauté internationale, une conférence pour la paix est organisée à Madrid, le
30 octobre 1991, prélude aux accords secrets d’Oslo, puis à la signature à Washington, le 13
septembre 1993 entre Arafat et Rabin, de la déclaration de principe « Paix contre Terre ».
L’assassinat de Yitzhak Rabin, le 4 novembre 1995, porte un coup dur au processus de paix, car aucun
de ses successeurs ne s’est engagé résolument dans la voie d’une solution définitive, tant est si bien
qu’en janvier 2000, l’autorité palestinienne ne contrôle que 11,1% de la Cisjordanie et n’administre
que 28,9% du territoire, sous contrôle sécuritaire israélien.
Les accords de Wye Plantation d’octobre 1998, par lequel Israël accepte de rétrocéder 13% des
territoires occupés à l’autorité palestinienne .Cette rétrocession s’est limitée à 2%.Malgré la décision
prise par Ehud Barak d’évacuer une partie des territoires occupés le processus de paix est interrompu
par l’échec des sommets de Camp David en 2000 et de Charm-El Cheikh en 2000, le déclenchement
de la seconde Intifada et l’arrivée de A. Sharon au pouvoir qui remet en question les accords d’Oslo.
La reprise des négociations se fera, en avril 2003, avec la feuille de route du quartette (ONU, Etats-
Unis, Russie, UE) destinée à aboutir, par étapes, à un règlement permanent du conflit israélo-
palestinien, sur la base du principe de l’existence de deux Etats et l’Initiative de Genève (décembre
2003) proposée par les sociétés civiles israélienne et palestinienne.
La mort d’Arafat, le 11 novembre 2004, ôte à l’autorité palestinienne un leader charismatique dans les
négociations de paix. Les années qui suivent sont marquées par le retour de la violence, malgré la
décision unilatérale prise, en 2005, par Israël de quitter Gaza, mais aussi de construire un mur de
séparation de 730 km qui, en certains endroits, empiète sur le territoire palestinien.
L’absence de paix entraîne la recrudescence de la violence depuis cinq ans.
En 2006, La tension avec les Palestiniens continue d'être encore vive (tirs de roquette "Qasam" sur les
villes israéliennes et représailles de Tsahal). Le 25 juin, le caporal GiladShalit (libéré le 18 / 10 / 2011)
est enlevé lorsd’une attaque contre un poste militaire de Tsahal en territoire israélien. En riposte, le
cabinet israélien déclenche l'opération Pluie d'été
En, 2007, à la Suite de la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, le gouvernement
israélien décide du blocus du territoire fin juin 2007.
Le 5 novembre 2008, après 5 mois de trêve partielle Israël procède à un raid contre un tunnel du
Hamas qui entraîne des échanges de feu et la mort de 6 membres du Hamas. A partir du 27 décembre,
l'aviation israélienne bombarde les infrastructures du Hamas à Gaza : c'est le début de l'opération
Plomb durci.
Le 3 janvier2009, l'opération « Plomb durci » connaît une nouvelle phase quand les Israéliens envoient
des troupes dans la bande de Gaza. L'opération fait selon les sources palestiniennes plus de 1 300
morts à Gaza et 13 du côté israélien selon les sources israéliennes. A la suite de ces opérations
militaires, le blocus de la bande de Gaza est renforcé.
3. Les obstacles à la paix
Le chemin d’un règlement définitif du conflit israélo-palestinien est encore parsemé de beaucoup
d’obstacles parmi lesquels :
- le statut de Jérusalem : haut lieu saint des trois religions révélées, Arafat de son vivant a toujours
revendiqué Jérusalem-Est comme devant abriter la capitale du futur Etat palestinien. Israël est opposé
à cette revendication.
- la question des réfugiés : l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency), fait état de 4,7
millions de réfugiés. réfugiés palestiniens dans les pays limitrophes. Israël s’oppose à leur retour, à
cause du déséquilibre démographique qui lui serait défavorable. Israël compte 6 990 046 habitants et
la Palestine 3 889 249 habitants.
Fascicule d’Histoire. 2e Ed. 2021_2022
61
Cellule départementale -Terminales L & S
- les colonies israéliennes en Cisjordanie : Elles abritent près de 650000 israéliens dans les
implantations construites dans les territoires palestiniens. Convaincus que ces territoires font partie de
la Terre promise, les colons considèrent souvent leur présence comme totalement justifiée et refusent
de quitter.
- les « ennemis de la paix » : l’activisme des extrémistes dans les deux camps opposés à tout
règlement consensuel du conflit est une menace permanente pour la paix. En Israël, les partis religieux
ultra-orthodoxes comme le Shas et YisraelBa’aliyah russophone, rêvent toujours du Grand Israël qui
regrouperait toute la Palestine. Du côté palestinien, Le Hamas, fondé en 1987 et qui a remporté le 26
janvier 2006 les élections législatives palestiniennes, ne reconnaît pas Israël. En prenant de force la
bande de gaza en juin 2007, le Hamas a provoqué une lutte fratricide entre lui et le Fatah, qui fragilise
la position de l’autorité palestinienne au moment des négociations avec Israël.
CONCLUSION
La question palestinienne est très complexe et occupe une place majeure dans la géopolitique du
Proche-Orient. Son règlement passera nécessairement par des concessions mutuelles entre Israéliens et
Palestiniens.
La communauté internationale doit davantage peser de tout son poids, dans une démarche équidistante
des intérêts des deux partis, afin de trouver une solution à l’une des plus grandes menaces à la pa ix et
la sécurité internationales.
EVALUATION
Sujet : Commentaire de texte
Texte : Pourquoi les accords d’Oslo ont-ils échoué ?
Les accords d’Oslo, qui auraient dû déboucher sur l’indépendance et la prospérité, ont
engendré pour les Palestiniens vexations et privations, sans même garantir la sécurité aux
Israéliens. C’est avant tout la gangrène de la colonisation, dévorant inexorablement les terres,
qui éroda l’espoir de paix chez les Palestiniens. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : en
1993, on comptait environ 120 000 colons en Cisjordanie ; leur nombre augmente de 40 000
sous les gouvernements travaillistes (celui de Rabin, puis celui de Pérès, juin 1993-mai
1996) ; de 30 000 sous le gouvernement de droite de Benyamin Netannyahou (1996-mai
1999) et encore de 20 000 durant le gouvernement d’Ehud Barak (mai 1999-février 2001).
Quand éclate la seconde Intifada, le nombre de colons en Cisjordanie dépasse les 200 000
(plus un nombre équivalent à Jérusalem-Est, autre « territoire occupé »). « Un gouvernement
du Likoud annonce la construction de dix implantations, mais n’en construit qu’une ; les
travaillistes en annoncent une mais en construisent dix », disait un adage populaire israélien
des années 1980. Durant les années 1990, « années de paix », ces différences entre les deux
formations disparaîtront et chacune multipliera les faits accomplis. L’esprit d’Oslo aurait
supposé, durant les cinq ans d’autonomie, une évacuation militaire de l’immense majorité des
territoires palestiniens occupés ; il n’en fut rien.
Alain Gresh, Le Monde diplomatique, 22 octobre 2007
CONSIGNE
1- Présenter Itzhak Rabin, et Yasser Arafat en précisantpour chacun sa nationalité, sa fonction
et deux événements datés auxquels ils se sont illustrés.
2- Dégager le contexte historique des événements du texte en citant les principales guerres
entre l’Etats d’Israël et ses voisins arabes, puis expliquer une guerre de votre choix.
3- Dégager la portée historique des faits relatés dans le texte en rappant les facteurs qui
bloquent le processus de paix.
SUPPORTS
3- Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux
puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun. »
FLN, 1er novembre 1954.
CONSIGNE
1. Souligner les raisons pour lesquelles le FLN veut l’indépendance de l’Algérie.
2. Montrer à partir du texte que le FLN se préoccupe de garder de bonnes relations avec la France.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
La décolonisation de l’Algérie est particulière en Afrique du nord. Conquise en 1830, l’Algérie était
considérée comme partie intégrante de la France. Elle était sous l’autorité d’un gouverneur général
soumis au ministre de l’intérieur. Si le Maroc et la Tunisie ont eu leur indépendance sans problèmes
majeurs, il en est autrement de l’Algérie dont la décolonisation est émaillée d’incidents et de
rebondissements.
I. L’ALGERIE FRANÇAISE
1. Un régime inégalitaire
La population algérienne comprend la communauté européenne minoritaire considérée les citoyens et
la communauté arabo-berbère musulmane et majoritaire. Pour devenir citoyen, les musulmans doivent
renoncer à titre individuel au statut coranique. Les musulmans non citoyens sont soumis à partir de
1881 au régime de l'indigénat, avec l'obligation d'un permis de circulation. Bien que non -citoyens, ils
n'en sont pas moins astreints au paiement de l'impôt et au service militaire.
Le pouvoir politique et administratif est entre les mains du gouverneur assisté par trois structures : le
conseil du gouvernement, le conseil supérieur et les délégations financières. Toutes ces structures sont
contrôlées par les colons français et la participation indigène est limitée.
La population européenne constituait l’essentiel des personnels d’encadrement dans le secteur
économique avec 92,42% des cadres supérieurs et 82,4% des techniciens et agents de maîtrise et dans
le secteur de la fonction publique avec 86% des mêmes catégories socioprofessionnelles.
Dans les campagnes, la structure sociale de la population est marquée par le chômage et le sous-
emploi.
Dans les villes, la population arabo-berbère vit dans des conditions sociales difficiles. Par exemple, en
1954, 30% de la population du Grand - Alger, vivaient dans les bidonvilles.
2. Naissance du nationalisme algérien
Au début du nationalisme, trois grands mouvements apparaissent:
-Le mouvement nationaliste des « évolués » : en 1920, Ferhat ABBAS et Ben DJELLOUL créent le
mouvement appelé « les jeunes algériens ». Ils réclament l’assimilation complète, l’extension de la
citoyenneté française et l’égalité (ce mouvement regroupe les bourgeois indigènes et intellectuels
occidentalisés).
-L’association des Oulémas : créée en 1931 par Abdel Ben BADIS. Elle réclame l’existence d’une
nation algérienne musulmane et arabe. Leur slogan résume leur position. « L’islam est ma religion,
l’arabe est ma langue et l’Algérie est ma patrie ».
-Le courant populiste : incarné au début par l’étoile nord-africaine (créée en 1926 et dirigé par
Messali HADJ), ce courant est révolutionnaire et réclame l’indépendance. L’étoile nord-africaine sera
remplacée par le P.P.A (Parti du Peuple Algérien) en 1937.
En réponse aux revendications nationalistes, le gouvernement français du Front Populaire de Léon
Blum propose des réformes par l’élargissement du corps électoral. Mais le projet de loi Blum-Violette
est vite abandonné car bloqué par les protestations des « pieds noirs » (les français d’Algérie).
II. EVOLUTION DE L’ALGERIE DE 1942 A 1954
1. Evolution du nationalisme
La chute du régime de Vichy en 1942, donne de nouvelles forces au nationalisme algérien. Le 21 mars
1943, Ferhat ABBAS publie « le Manifeste du peuple algérien ». En 1945, la célébration de
l’armistice donne le coup d’envoi à de sanglantes émeutes qui commencent à Sétif pour gagner le reste
du pays, l’armée française intervient violemment faisant des milliers des victimes. Après ces troubles,
un nouveau Statut de l’Algérie voit le jour en 1947 : un double collège est institué avec une chambr e
de 60 députés. En même temps, un vaste plan d’équipement est lancé avec la scolarisation
systématique et généralisée de tous les jeunes algériens. Toutefois une nouvelle génération nationaliste
apparaît sur la scène politique. Il s’agit de Ben KASSEIM, Ait AHMED, Mohamed BOUDJAF,
Rabah BITAT et Ahmed Ben BELLA. Ces derniers radicalisent la lutte de libération, galvanisés par
Fascicule d’Histoire. 2e Ed. 2021_2022
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Cellule départementale -Terminales L & S
la défaite française à Dien Bien Phu. Le 25 juillet 1954, le comité des cinq se prononce pour une
révolution illimitée jusqu’à l’indépendance. Le 10 Octobre 1954, le FLN (Front de Libération
Nationale) est créée. Son objectif, restaurer un "Etat algérien souverain, démocratique et social dans le
cadre des principes islamiques.
2. L’insurrection algérienne
L'insurrection commence comme prévu par une série d'attentats, dans la nuit du 31 Octobre au 1er
Novembre 1954, contre les intérêts français : c’est « la Toussaint rouge ».
En Août 1955, le FLN organise des massacres d’européens dans le Constantinois, les autorités
françaises répliquent par une répression faisant un millier de victimes du côté algérien. Désormais
c’est la rupture entre les deux communautés. Toute l’Algérie est prise par un front de 1400 km allant
de la ville d’Oran à la ville de Constantine. Les chefs du FLN lancent à travers les ondes de la « voix
des arabes » au Caire, la création de l’Armée de Libération Nationale (A.L.N) .En France, le Front
Républicain promet de rétablir la paix, Guy MOLLET envoie un contingent pour protéger les
européens et installe un ministre résident libéral d’abord à la personne du Général CATROUX puis
Robert LACOSTE.
III. DE LA GUERRE A L’INDEPENDANCE
1. L’extension du conflit
Devant le refus du FLN à la nouvelle proposition française, « cessez le feu, négociations et élections »,
les autorités françaises portent les troupes 50000 à 400 000 soldats. Elles mènent la bataille d’Alger :
fouilles, arrestations, exécutions sommaires, tortures sont mises en œuvre pour démanteler les réseaux
du FLN.
En août 1956, lors du congrès tenu en Kabylie, le FLN désigne les membres du Conseil National pour
la Révolution algérienne (CNRA). Les Moudjahidines (combattants de la foi) intensifient la lutte et
créent des réseaux urbains.
L’enlisement de la France en Algérie entraîne, en 1958 après des mois de crise ministérielle, le
Général De Gaulle revient au pouvoir. Le 13 mai 1958, il engage la France dans la voie de la
décolonisation. Lors de son voyage en Alger, il lance sa fameuse phrase « je vous ai compris ». En
France la guerre d’Algérie divise l’opinion en deux camps : les partisans de l’Algérie française et ceux
de l’Algérie indépendante.
2. La recherche d’une solution politique
Sur le plan diplomatique, la France est de plus en plus isolée. En Algérie le Général Massu reçoit
l’ordre de ramener la paix et la sécurité à tout prix. Toutefois le Général De Gaulle préconise « la paix
des braves » qui n’exclut pas le principe de l’auto- détermination. Cette proposition, d’une part est
perçue comme une trahison par les partisans de l’Algérie française, soutenus par de nombreux officiers
d’activeet d’autre part, reste sans réponse de la part du FLN qui forme au Caire un Gouvernement
Provisoire de la République Algérienne (G.P.R.A) présidé par Ferhat ABBAS. En 1959, De Gaulle
propose l’organisation d’un référendum. En réaction contre ce projet, l'organisation de l’Armée
Secrète (O.A.S.) se livre au terrorisme contre les musulmans et les gaullistes. Cette opposition culmine
en avril 1961 avec la tentative de coup d'Etat militaire organisée à Alger par les généraux français
Salan, Challé, Jouhaud et Zeller qui sera finalement neutralisé. L'échec du Putsch marque la fin de la
solution "Algérie française
Les négociations entre l’Etat français et le FLN aboutissent aux accords d’Evian du 18 mars 1962. Le
1er juillet 1962, les algériens votent à 99,7 % pour l’indépendance, Ahmet Ben Bella devient le 1 er
président de la République algérienne démocratique et populaire.800 000 « pieds noirs » quittent alors
l’Algérie pour la France.
CONCLUSION
Après huit années de guerre, les Algériens arrachent leur indépendance aux mains des français. Ils
choisissent le socialisme comme voie de développement après avoir imposé à la Révolution d’être
musulmane. Cette décolonisation violente de l’Algérie a laissé des séquelles profondes entre les
communautés française et algérienne.
EVALUATION
Sujet : Commentaire de texte
Texte : Les raisons de la révolte en Algérie
Les années 1920 avaient été marquées, au Maghreb, par la « pacification » du Maroc,
l’insurrection d’Abd El-Krim et la guerre du Rif. Au cours de la décennie suivante, les
opérations militaires diminuent, mais la colonisation s’intensifie. Confisquées aux paysans
locaux, de nouvelles terres sont distribuées aux colons européens, lesquels arrivent en masse
en raison du chômage – crise de 1929 – qui frappe l’Europe, ou pour se soustraire aux
répressions fascistes (c’est le cas de milliers d’Espagnols réfugiés en Algérie pour fuir Franco,
ou des Italiens installés en Tunisie pour échapper à Mussolini).
La seconde guerre mondiale constitue une coupure dans l’histoire coloniale du Maghreb. La
défaite de la France en 1940 frappe soudain les esprits. Victorieux et dominateurs depuis
longtemps en Afrique du Nord, les militaires français se retrouvent rapidement vaincus en
métropole. Occupante du Maghreb, la France devient à son tour occupée par les Allemands.
Qui plus est, pour sa propre libération, elle doit compter sur les goumiers marocains, les
spahis algériens et les tirailleurs tunisiens qui, sur le sol européen, participent en masse aux
combats et à la victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie. Plus rien ne sera comme avant.
Dès leur création, en octobre 1945, les Nations unies affirment « le principe de l’égalité de
droit des peuples, et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Au nom de ces principes
qui fondent le monde contemporain, les sociétés maghrébines reprennent leur marche vers la
liberté.
Ignacio Romanet, Le Monde Diplomatique Avril-mai 2006
CONSIGNE
1- Dégager le contexte historique des documents puis présenter aux choix trois leaders
nationalistes algériens en précisant le mouvement ou le parti politique auquel appartient
chacun d’entre - eux et ce que son mouvement demande à la France.
2- Analyser le document.
3-D’après le texte, quelles sont les raisons qui motivent la révolte des algériens.
4- Commenter les passages soulignés.
SUPPORTS
Document2 : La survivance de l'Afrique libre, les progrès de son indépendance et l'avance vers
l'avenir radieux auquel tendent nos espoirs et nos efforts, tout cela dépend de l'unité politique. […]
Tel est le défi que la destinée a jeté aux dirigeants de l'Afrique. C'est à nous de saisir cette occasion
magnifique de prouver que le génie du peuple africain peut triompher des tendances séparatistes pour
devenir une nation souveraine, en constituant bientôt, pour la plus grande gloire et prospér ité de son
pays, les Etats-Unis d'Afrique.
Source : KwaméNkrumah, l’Afrique doit s’unir, 1963.
CONSIGNE
1. Document 1 : Indiquer la méthode et les moyens de lutte adoptée par Nkrumah.
2. Document 2 : Souligner l’idée défendue par Nkrumah et son intérêt pour les nations africaines.
3. Au regard de la situation politique actuelle de l’Afrique, montrer que Nkrumah n’a pas été entendu
et suivi par ses pairs.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
La Gold-Coast est une colonie britannique constituée de quatre régions : le Nord, le Sud, l’Ashanti et
le Togo sous tutelle britannique. Très tôt la Gold-Coast connaît le développement d’un nationalisme
ardent.
L’évolution de ce nationalisme permet alors d’accéder à l’indépendance sans grande difficulté.
I. EVOLUTION DU NATIONALISME DE 1925 A1948
Riche colonie britannique, la Gold-Coast produit essentiellement le cacao dont la commercialisation
est contrôlée par les européens. L’office de commercialisation du cacao (Cacao Marketing Board) fixe
des prix très bas aux producteurs ce qui permet à la colonie de dégager des excédents budgétaires.
Au début des années 20 se développe en Gold-Coast un nationalisme à la fois aristocratique bourgeois
et populaire. La pression de ce nationalisme aboutit à la mise sur pied d’une Constitution en 1925.
Celle-ci permet la participation des chefs traditionnels au Conseil législatif. Au lendemain de la 2 nd
GM, une nouvelle Constitution permet l’installation d’une majorité africaine au conseil législatif et
l’entrée de trois africains au Conseil Exécutif. Cependant, le pouvoir est réellement entre les mains des
anglais et la représentation africaine privilégie les chefs traditionnels.
Les élites intellectuelles, mécontentes, créent le 1er Parti nationaliste en août 1947 : United Gold Coast
Convention (U.G.C.C.) fondé par l’avocat John Danquah et ayant pour secrétaire général le docteur
KwaméNkrumah. La Gold-Coast connaît alors un mécontentement plus ou moins généralisé,
politiquement formulé par Kwamé Nkrumah qui s’appuie sur les paysans, les jeunes et les travailleurs
des villes. Ce mécontentement s’explique en partie par la crise du cacao. En effet, de 1936 à 1946, la
maladie des cacaoyers attaque les plantes dont des millions sont abattues sur ordre de l’autorité
coloniale. S’y ajoute le problème des anciens combattants et des jeunes instruits.
En février 1948, à la suite d’une manifestation pacifique des anciens combattants réclamant une
réduction du coût de la vie et le paiement de leur pension, des troubles éclatent à Accra, p uis se
propagent à l’intérieur du pays à Koumassi. Ils se soldent par 29 morts, 237 blessés et l’arrestation
puis la déportation dans le nord du pays de Nkrumah et de 5 autres membres de l’U.G.C.C. pour
atteinte à la sûreté de l’Etat.
II. LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE
Les événements de février 1948 entraînent des divergences au sein de l’UGCC, sur la conduite à
adopter face à la métropole britannique.Nkrumah, après sa libération par la commission d’enquête
Watson, quitte l’UGC qu’il juge trop intellectuel et crée le, 12 juin 1949, son propre Parti, la
Convention People’s Party (CPP). Son programme est axé sur l’amélioration des conditions socio-
économiques, la démocratisation, l’autonomie totale dans l’unité et le panafricanisme en Afrique
occidentale. N’Nkrumah fait de la CPP un parti populaire de masse qui recrute au niveau de toutes les
couches sociales et collabore avec les organisations syndicales, féminines et de jeunes.
La commission Coussey totalement constituée d’africains devant préparer certaines réformes ne
précise pas de date pour le self-government, Nkrumah lance alors en 1950 une « campagne d’action
positive » non violente soutenue par les syndicats qui déclarent une grève générale dans toute la
colonie. L’Angleterre réagit par l’état d’urgence et l’arrestation de Nkrumah. Une nouvelle
constitution promulguée en Décembre 1950 transforme le conseil législatif en Assemblée Nationale et
le conseil exécutif en Cabinet Ministériel dont 8 des 11 membres sont des africains. Les élections de
février 1951 sont remportées par la CPP par 34 sièges/38 malgré l’emprisonnement de son leader.
Nkrumah libéré par le gouverneur Charles Arden Clarke est nommé leader of government business,
titre qui deviendra en 1952 celui de premier ministre. Pour la première fois en Afrique un noir assure
la direction politique dans son propre pays. Nkrumah s’engage à collaborer avec les autorités
britanniques tout en demandant l’africanisation complète du gouvernement, l’institution d’une
assemblée unique élue au suffrage universel. En Avril 1954, la Grande-Bretagne promet une
Fascicule d’Histoire. 2e Ed. 2021_2022
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Cellule départementale -Terminales L & S
constitution garantissant l’autonomie interne complète. A l’idée de Nkrumah d’une indépendance dans
l’unité, s’opposent les chefs traditionnels du Nord et de l’Ashanti et certains bourgeois et intellectuels.
La Grande-Bretagne essaye alors de concilier les positions. C’est dans ce contexte que sont organisées
les élections de 1956 qui donnent 72 des 104 sièges au CPP.La Grande-Bretagne ne pouvant plus
reculer accorde, le 6 mars 1957, l’indépendance à la Gold-Coast. Premier Etat indépendant de
l’Afrique noire colonisée, la Gold-Coast prend le nom de GHANA en symbole de la renaissance de
l’Afrique noire. La république est proclamée en 1960 avec à sa tête Francis Kwamé Nkrumah.
La bourgeoisie locale n'apprécie guère l'artisan de l'indépendance du pays. En pleine guerre froide, le
charismatique Nkrumah est surveillé de près par les américains qui ont la hantise de la contagion
communiste, et qui sont prêts à tout pour l'éviter. Les conditions sont donc réunies pour une éviction
de Nkrumah. Il est renversé par un coup d'état en 1966, alors qu'il se trouve en voyage en Chine. Il se
réfugie alors dans la Guinée de Sékou Touré. Il décède en 1972, à Bucarest.
CONCLUSION
Suite à une évolution politique lente et pacifique, la Gold-Coast sous l’impulsion de Nkrumah accède
à l’indépendance sous le nom historique de GHANA. La marche vers l’indépendance est dominée par
la stature et le charisme de Nkrumah à tel point qu’on a pu penser à une certaine identité entre le pays
et son chef. Celui-ci a en effet représenté une certaine idée de l’Afrique noire. Mais sa chute survenue
en février 1966 sans qu’aucun sursaut ne se produise dans le pays montre la complexité des problèmes
de l’Afrique indépendante dont le Ghana est le modèle caricatural.
SUPPORTS
Document 1 :
Le « Bon Nègre » est mort ; les paternalistes doivent en faire leur deuil. Trois siècles de traite, un
siècle d’occupation n’ont pu nous avilir, tous les catéchismes enseignés n’ont pu nous faire croire à
notre infériorité.
Nous voulons l’égalité dans la cité. Nous disons bien l’EGALITE.
Que l’Assemblée constituante complète la Déclaration des droits de l’Homme en ajoutant à la liberté
et à l’égalité celles des peuples et des races. Que la métropole laisse les autochtones eux-mêmes
modifier leurs institutions. Que la justice soit la même pour les autochtones comme pour les
Européens. Que le travail forcé sous quelque nom qu’on le déguise soit supprimé.
Source : D’après Léopold Sédar Senghor, « Défense de l’Afrique noire », Esprit, le 1er juillet, 1945.
Document 4
Il ne peut y avoir aucune hésitation. La politique du Sénégal s’est fixé trois objectifs qui sont, dans
l’ordre où elle veut les atteindre : l’Indépendance, l’Unité Africaine et la Confédération.
Nous disons Indépendance d’abord, mais en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter
l’aspiration profonde des peuples d’Afrique Noire à la reconnaissance de leur existence nationale.
L’Indépendance est un préalable. Elle n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas idéale en elle-même, mais
pour ce qu’elle rend possible. Elle ne véhicule pas une volonté de sécession… C’est pourquoi le
dilemme fédération ou sécession nous parait un faux dilemme et à cet égard, notre réponse court le
risque de recevoir arbitrairement une interprétation qu’elle n’implique pas naturellement.
Je peux et j’ai même le devoir de déclarer que demain, tous les « OUI » ne comporteront pas une
renonciation délibérée à l’Indépendance et que tous les « NON » ne traduisent pas une volonté de
rupture complète.
Il y a là une possibilité de malentendu aussi grave dans l’un comme dans l’autre sens.Il serait
également contraire au droit et à l’équité de considérer comme en état de sécession le territoire qui fait
aujourd’hui partie intégrante de la République et qui demain voterait NON.
Source : ValdiodioN’diaye, Août 1958.
CONSIGNE
1. Soulignez les trois priorités de la politique du Sénégal.
2. Expliquez l’attitude qui doit être celle de la France face au « Oui » ou au « Non », selon
ValdiodioN’diaye.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
De toutes les colonies françaises d’Afrique, c’est le Sénégal qui bénéficiait le plus des faveurs de
l’administration métropolitaine : réseau routier, installations portuaires les plus modernes, industries,
sans oublier Dakar, capitale de l’AOF.
Le Sénégal a connu une décolonisation pacifique, voire" offerte", qui s’est déroulée dans le cadre des
réformes institutionnelles entreprises par la métropole française, après la seconde guerre mondiale,
dans ses colonies.
I. L’EMERGENCE DU NATIONALISME ET L’EVOLUTION DE LA LUTTE
ANTICOLONIALE
1. L’émergence du nationalisme
Après la conquête coloniale, le Sénégal devient une colonie française avec deux statuts bien distincts :
les territoires annexés des « 4 communes » (DAKAR, GOREE, RUFISQUE, ST-LOUIS) dont les
habitants sont « citoyens français », régis par les lois françaises et les territoires protégés de l’intérieur
du Sénégal où les populations sont des « sujets français », régis par le code de l’indigénat. Mais, quel
que soit le statut des populations indigènes, celles-ci vivaient les mêmes conditions de pauvreté, de
misère, et de marginalisation politique, économique et sociale. En fait tous les pouvoirs étaient
concentrés entre les mains du Gouverneur de la colonie et de ses collaborateurs blancs et métis. Par
l’exploitation des populations, la France pillait les ressources naturelles agricoles de la colonie.
C’est dans ce contexte qu’est né le nationalisme sénégalais qui va s’organiser autour des partis
politiques, de syndicats, d’organisations de paysans et d’étudiants, pour mener la lutte anticoloniale.
Le mouvement nationaliste s’était déjà montré actif avant la Seconde Guerre Mondiale. En 1919, les
premières grèves ouvrières avaient contribué à éveiller la conscience nationale et des syndicats furent
crées, qui devinrent légaux en 1937. Entre 1932 et 1934, le concept de négritude fut forgé par Senghor,
Césaire et Damas.
Après la Seconde Guerre mondiale, en contre partie de leur aide économique et militaire, les
Sénégalais espéraient obtenir un assouplissement du régime colonial. Le refus de la France de
réintégrer des anciens combattants ou de les rémunérer convenablement entraîna la mutinerie des
tirailleurs sénégalais et le massacre de Thiaroye, le 30 novembre 1944.
2. Une évolution dans le cadre des réformes institutionnelles françaises
Après la Seconde Guerre mondiale, le processus menant à l’indépendance du Sénégal s’est déroulé
dans le cadre des réformes institutionnelles introduites par la France dans ses colonies. C’est ainsi que
dans le processus, on distingue les étapes suivantes :
- la Conférence « française- africaine » de BRAZZAVILLE de 1944.
En1944, la France est assurée de la victoire prochaine des Alliés sur les pays de l’Axe. Elle envisage
de réorganiser ses colonies d’Afrique noire pour mieux les exploiter mais aussi pour se protéger des
menaces des mouvements anticoloniaux qui se profilent en Asie et en Afrique du nord (Vietnam,
Algérie). Pour réaffirmer son autorité dans les territoires coloniaux, la France convoque du 30 janvier
au 8 février 1944 la conférence de Brazzaville. Elle regroupe les gouverneurs des colonies, les
commandants de cercles et les hauts fonctionnaires de l’administration coloniale française. Aucun
Africain de l’AOF, de l’AEF et de Madagascar n’est invité. Simple réunion d’administrateurs
coloniaux, elle ne préfigurait en rien une quelconque indépendance ni même une simple autonomie.
Elle se limitait à des réformes administratives et sociales, dénudées de tout prolongement politique
Les nationalistes africains qui ont soutenu la France dans la guerre, ayant pourtant fondé beaucoup
d’espoir sur cette conférence et s’attendant à une évolution favorable de leurs colonies vers
l’autonomie interne, furent déçus. La lutte anticoloniale se radicalise alors à travers des manifestations
de protestations populaires qui obligent la France à réformer le statut de ses colonies.
Le 22 août 1945, une ordonnance établit que les élections auront lieu, outre-mer au Double Collège,
qui comprenait d’une part les citoyens français et ceux des quatre communes, et d’autre par les
"indigènes". En novembre, Lamine Gueye est l’élu du Premier Collège, Léopold S. Senghor, celui du
Second. Les deux appartenaient à la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), ancêtre du
Parti Socialiste français.
- la réforme de l’UNION FRANÇAISE de 1946.
A la fin de la 2nde guerre mondiale, le contexte international est favorable à la décolonisation. En fait
l’ONU, les USA et l’URSS sont opposés à toute forme de domination coloniale. En plus il faut ajouter
qu’en Indochine Hô Chi Minh était sur le point de déclencher la guerre de libération nationale.
La France soumise à ces multiples pressions aussi bien internes qu’externes, décide de mettre sur pied
une nouvelle Constitution à laquelle les députés sénégalais à l’Assemblée nationale française, Lamine
Gueye et Léopold S. Senghor participent à l’élaboration.
La constitution de 1946 crée l’Union Française, qui modifie le statut des colonies qui deviennent des
"départements et territoires d’outre-mer" (DOM-TOM). La réforme est acceptée par les nationalistes
modérés, car « l’Union Française » offrait un certain nombre de privilèges qui allaient faciliter la lutte
anticoloniale. Ex : une Assemblée territoriale est créée dans chaque colonie, les droits d’association et
de réunion sont reconnus et autorisés, ainsi que la liberté de presse. Un Conseil législatif est élu et
chargé de voter le budget colonial et de fixer les tarifs des impôts.
Le 25 avril 1946, est votée la loi dite "Lamine Gueye" qui donne la citoyenneté française à tous les
Africains de l’AOF. Le travail forcé, de même que le code de l’indigénat sont abolis.
Aux élections législatives de 1946, Senghor et Lamine Gueye sont réélus. Lamine Gueye devient
secrétaire d’Etat à la présidence du conseil du Gouvernement de Léon Blum. Senghor élu sous
l’étiquette SFIO ne tarde pas à comprendre que seul un parti authentiquement africain peut permettre
de répondre aux aspirations du peuple. Il fonde, en 1948, avec son ami Mamadou Dia le Bloc
Démocratique Sénégalais (BDS). Celui-ci, soutenu par les masses paysannes remporte, en 1951, les
élections de l’Assemblée territoriale. D’autres partis politiques apparaissent sur la scène politique :
l’Union Démocratique Sénégalaise (UDS) de Maître Doudou Gueye et le Parti Africain pour
l’Indépendance (PAI) de Majmout Diop. Tous ces partis revendiquent l’indépendance du Sénégal mais
dans la rivalité. La France profite pour quelques temps de cette division mais, la fin de la guerre en
Indochine (juillet.1954) et le début de la confrontation militaire en Algérie et la conférence de
Bandoeng en 1955 remettent la pression anticoloniale sur la France. C’est dans ce contexte qu’en
1956, elle procède à une 2nde réforme.
- la réforme de la « LOI CADRE » ou LOI GASTON DEFERRE de 1956.
Le 23 juin 1956, l’Assemblée Nationale vote la Loi-cadre de Gaston Déferre. Celle-ci modifie le statut
des colonies d’Afrique noire. Elle accorde le suffrage universel aux populations, renforce les pouvoirs
de l’Assemblée Territoriale et opère une décentralisation administrative. L’OAF est divisée en huit
états. Cette mesure constitue une promotion pour les populations indigènes dans les colonies où il est
institué un Exécutif local appelé le Conseil du Gouvernement.
Au Sénégal, Mamadou Dia est nommé vice-président de ce Conseil alors que la présidence est
réservée au Gouverneur de la colonie. Il faut noter qu’à cette période la vie politique a redoublé
d’intensité par le renforcement des Partis à travers des associations et des fusions diverses. Ex : le
BDS fusionne avec l’UDS pour donner naissance au BPS (Bloc Progressiste Sénégalais). Ce parti
gagne les élections législatives de 1957 face au parti de Lamine Gueye, le PSAS (Parti Sénégalais
d’Action Sociale). Plus tard, le BPS et le PSAS fusionnent pour donner naissance à l’Union
Progressiste Sénégalaise (UPS). Cependant toutes ces réformes de la loi cadre ne satisfont pas les
aspirations des nationalistes pour l’indépendance. En fait, les vrais pouvoirs de décisions restent
toujours entre les mains de la France à travers le gouverneur de la colonie et ses proches
collaborateurs.
Avec l’indépendance de la Gold- Coast en 1957, la loi cadre paraît dépassée. Sous la pression plus
insistante des nationalistes la France procède à son ultime réforme conduisant les colonies d’AOF à
l’indépendance.
II. LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE
1- La réforme de la Communauté franco-africaine de 1958
Les gouvernements trop instables de la IVème République française, incapables de gérer le mouvement
d’indépendance surtout avec la crise algérienne, entraîne, le 1 er juin 1958le retour de De Gaulle au
pouvoir. Le 28 juillet 1958, il fait adopter une nouvelle constitution de la V ème République, qui
transforme l’Union Française en une Communauté française, une sorte de confédération qui
regrouperait la France et ses colonies. En août 1958, DE Gaullese rend dans les colonies d’Afrique
noire pour proposer un référendum d’autodétermination : « Oui » pour rester dans la communauté, ou
« Non » pour l’indépendance immédiate. Mais dans cette communauté, le pouvoir réel de
commandement demeure toujours entre les mains de la France. Ex : la présidence, la politique
étrangère, l’économie, la défense, la communication, la justice l’enseignement supérieur sont
confisqués par les autorités coloniales françaises.
Au Sénégal les avis sont partagés : Au sein de l’UPS, Senghor et Lamine Gueye propose de voter
pour le « Oui », tandis qu’Abdoulaye Ly, Amadou MoctarMbow et AssaneSeck sont favorables
au« Non ». Ils quittent l’UPS et créent plus tard le Parti du Rassemblement Africain du Sénégal
(PRA).
Le « oui » l’emporte massivement, lors du référendum du 28 septembre 1958: 97,6% soit 870 000
voix pour le OUI contre 21000 voix pour le NON. Le parti dominant de Senghor, l’UPS, et les
autorités religieuses ont pesé de tout leur poids. Le 5 novembre 1958, le Sénégal devient une
République. La capitale est transférée de Saint louis à Dakar.
2. L’indépendance dans l’éphémère fédération du Mali
En 1959, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et Modibo Keita du Soudan occidental, opposés à la
"balkanisation de l’Afrique "décident de regrouper le Sénégal, le Soudan, la Haute-Volta, le Niger, le
Dahomey, la Côte-d’Ivoire et la Mauritanie dans une fédération appelée « Fédération du Mali ». Mais
tous les autres pays finissent par se retirer et la fédération se limite à ses deux premiers créateurs. Le
20 Janvier 1960, après avoir signé un accord de coopération technique et économique avec les deux
pays, la France accorde au Sénégal et au Soudan l’indépendance. Le 4 Avril 1960 marque le transfert
des compétences de la Communauté Française à la Fédération du Mali. Modibo Keita est nommé
président du gouvernement fédéral, Mamadou Dia vice-président et Senghor président de l’Assemblée
fédérale. Dakar devient la capitale de la fédération.
Mais, des divergences idéologiques entre Modibo Keita, d’obédience marxiste et Senghor, socio-
démocrate, entraînent des options politiques différentes et conduisent à l’éclatement de la Fédération
du Mali, dans la nuit du 19 au 20 août 1960. Le 20 août 1960, au matin, le Sénégal proclame
officiellement son indépendance. Un régime semi-présidentiel est mis en place Senghor est président
de la République et Mamadou Dia président du Conseil. La date du 4 avril est retenue comme date
officielle de commémoration de l’indépendance du Sénégal.
En décembre 1962 Senghor évince Dia et fait voter une nouvelle constitution qui dote le Sénégal d’un
régime présidentiel fort.
CONCLUSION
Au mois d’août 1960, le Sénégal est enfin indépendant. Après une longue lutte politique marquée par
plusieurs réformes successives, la France finit par accepter l’indépendance en raison de la
détermination des nationalistes, notamment de leurs leaders politiques Senghor, L. Gueye et Mamadou
Dia. Le régime bicéphale installé ne dure que 2 ans car, en décembre 1962, le président du Conseil M.
Dia est renversé. Par Senghor qui installe un régime présidentiel fort.
SUPPORTS
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
L’Empire portugais demeure l’un des derniers bastions du colonialisme blanc dans les années 1960 et
1970 en Afrique. En Angola et en Guinée Bissau, le régime du dictateur Salazar au Portugal s’obstine
à maintenir les vestiges de l’Empire portugais. Face à l’attitude de refus de la métropole d’accepter
leurs aspirations à l’indépendance, les nationalistes bissau-guinéens et angolais déclenchent la lutte de
libération, soutenus par le bloc communiste (Chine, URSS). Ainsi, la décolonisation portugaise
contribue ainsi à faire entrer la guerre froide en Afrique.
Il faut attendre la “révolution des œillets” au Portugal en 1974 et la chute de la dictature pour que des
indépendances bâclées soient accordées en 1974 et 1975 aux deux colonies. En Angola, le départ
précipité des Portugais laisse le pays livré aux mouvements nationalistes rivaux qui vont se faire la
guerre.
I. LA POLITIQUE COLONIALE DU PORTUGAL
Pays pauvre, le Portugal tire 25% de son budget de l’exploitation de ses colonies. Il y mène une politique
d’assimilation et de ségrégation politique, économique et sociale afin d’accaparer les immenses richesses
naturelles, principalement en Angola. L'Acte colonial de Salazar, en 1930, codifia l'unification de
l'administration et des finances.
Les habitants des colonies sont divisés en trois groupes : les civilizados (civilisés), les assimilados (assimilés) et
les indigènes. Les premiers sont les citoyens portugais, des immigrants, qui ont tous les droits et les seconds sont
les noirs et les métis n’ont aucun droit et sont soumis au régime de l'indigénat (impôt, travail obligatoire,
châtiments corporels...).
II. LES GUERRES DE LIBERATION
1. La Guinée Bissau
En Guinée Bissau fut fondé, le 19 septembre 1956, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée
et du Cap Vert, le P.A.I.G.C. Son chef Amilcar Cabral, lança, en 1963 la lutte armée. Disposant de
conditions physiques et sociales par la mobilisation des populations paysannes favorables et de
soutiens extérieurs (Guinée Conakry, Sénégal, URSS…) les cinq mille combattants du PAIGC
réussissent à faire face aux 40000 soldats portugais et à contrôler, en 1969, les deux tiers du pays.
Dans les territoires sous son contrôle, Amilcar Cabral y crée des comités de village (composés de cinq
membres, dont obligatoirement deux femmes), chargés de l’organisation sociale des zones libérées,
par exemple : la construction d’écoles, de postes sanitaires et d’hôpitaux de brousse. En moins de dix
ans, 300 infirmiers et 400infirmières sont formés, ainsi qu’une dizaine de médecins – à comparer aux
35 infirmiers et infirmières issus de l’administration coloniale et dénombrés en 1956, pour l’ensemble
de la Guinée Bissau et du Cap Vert. Une autre priorité du PAIGC est l’enseignement, avec la
construction d’écoles et l’admission des filles dans les écoles du maquis : 200 écoles son t construites
pendant les onze années de lutte, 20 000 enfants sont scolarisés en internat ou semi-internat, tandis que
300 élèves sont envoyés à l’étranger dans des écoles professionnelles ou supérieures. Le Portugal lui,
en 500 ans de colonisation (fondation de Cacheu en 1588), n’avait scolarisé que 2 000 enfants, soit
quatre par an, et formé 14 universitaires. La pertinence des réformes initiées par le PAIGC amène, en
novembre 1972, l’ONU à le reconnaître comme « seul et authentique représentant des populations ».
Malgré l’assassinat d’Amilcar Cabral, le 20 janvier 1973 à Conakry, par un dissident du PAIGC,
l’Assemblée Nationale Populaire proclame l’indépendance le 24 septembre 1973.
2. L’Angola
L’Angola comptait à l’époque environ 4 millions de Noirs, moins de 80000 Blancs et environ 30000
assimilados. A la naissance trois mouvements de libération à caractère ethnique, qui s’opposent de par
leurs idéologies, leurs zones d’influence et leurs alliés extérieurs, ont vu le jour en Angola :
- l’Union des Peuples du Nord de l’Angola (UPNA), créée en 1954 et dirigée, à partir de 1957, par
Holden Roberto. Il devient en 1962 le Front National de Libération de l’Angola (FNLA). Capitaliste,
elle défend l’ethnie Bakongo du Nord.
- le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA), crée en 1956 par Mario de Andrade
et dirigé dès 1957 par Agostinho Neto. Communiste, il s’appuie sur l’ethnie Kimbundu du Centre
Ouest.
- l’Union Nationale pour l’Indépendance totale de l’Angola (UNITA), créée en 1956 par Jonas
Savimbi. Capitaliste, elle s’appuie sur l’ethnie Ovimbundu.
La guerre de libération débute en 1961 par l’attaque du MPLA de la prison de Luanda et
l’insurrection déclenchée dans le Nord par l’UPNA contre les planteurs de café portugais et qui fait
1800 morts du côté des colons. La guérilla est ravitaillée en armes par les pays voisins et par les deux
grandes puissances : l’UNITA, par le Zaïre (actuel RDC), la Zambie et les Etats-Unis ; le MPLA par
l’URSS.
A cause des rivalités entre les mouvements et l’immensité du territoire, les résultats de la lutte de
libération sont médiocres jusqu’en 1974.
III. LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE
1. Le changement de régime au Portugal
L’échec de la politique portugaise en Afrique et les revers militaires en Guinée Bissau et en Angola
entraînent un coup d’Etat au Portugal. Le 25 avril 1974, l’armée renverse le gouvernement de Marcelo
Caetano et place à la tête de la révolution le général Spinola, l’un des principaux protagonistes du
putsch. Le 1 er mai 1974, des milliers de portugais manifestent dans les rues, un œillet rouge à main,
pour soutenir la révolution : c’est la révolution des œillets. Désormais, la révolution a l’appui du
peuple, elle peut donc commencer les négociations avec les colonies. Le mot d’ordre est « Démocratie
chez nous, Décolonisation en Afrique. » Un cessez-le feu est signé le 6 mai 1974.
2. Les Indépendances
Pour la Guinée Bissau, les négociations commencent le 25 mai 1974 à Londres. Mais elles butent sur
le refus du Portugal d’une indépendance immédiate, associée à celle du Cap-Vert. Avec le changement
de gouvernement au Portugal, le 13 juillet 1974 et la médiation du secrétaire général de l’ONU, Kurt
Waldheim, les négociations conduisent, le 10 septembre 1974, à l’in dépendance de la Guinée Bissau.
D’autres négociations conduiront, le 5 juillet 1975, à celle du Cap-Vert.
En Angola, la Révolution des Œillets provoque une redéfinition des relations avec les mouvements de
libération. Un cessez-le-feu est conclu avec l’UNITA en juin 1974 et avec les autres mouvements en
octobre 1974. Un gouvernement de transition dirigé par le général Silva Cardoso, comprenant six
membres de chaque mouvement, devait être nommé et une constitution provisoire adoptée en janvier
1975, en attendant l'indépendance fixée pour le 11 novembre 1975.
Dès le 26 mars 1975, une guerre civile opposant les mouvements de libération éclate dans un contexte
international marqué par la Guerre Fraîche. La situation chaotique dans le pays est accentuée par
l'appui de l'URSSet de soldats cubains au MPLA, et celui des Américains et de troupes sud-africaines
au FNLA et à l’UNITA. Le MPLA et son chef, Agostinho Neto, prendront le contrôle du pays en 1976
et son gouvernement sera reconnu officiellement, le 17 février 1976 par la CEE et Le Portugal.
CONCLUSION
Les décolonisations de ces deux colonies portugaises s’achèvent après de longues années de guérilla :
onze ans en Guinée Bissau et quatorze ans en Angola. L’indépendance des possessions portugaises se
traduit par le brusque départ des colons portugais : 500 000portugais vont retourner au Portugal.
L’indépendance ne débouche pas pour autant à unestabilité politique, car elle fut prolongée en Guinée
Bissau par de nombreux coups d’Etat militaires et, en Angola par une guerre civile qui ne prend
véritablement fin qu’avec la mort de Jonas Savimbi en février 2002.
SUPPORTS
Document 1 : La culture de l’Afrique Noire est distincte des autres cultures et qu’elle doit être
comprise et respectée… Tous les ethnologues sont d’accord aujourd’hui pour reconnaître que
l’Afrique a inventé une civilisation qu’on ne trouve nulle part ailleurs, parfaitement valable et
intéressante, qu’il ne faut pas déduire de son retard technique, son infériorité dans les autres domaines
politiques.
La civilisation européenne a déjà, pris pied sur le continent africain, troublé les esprits et crée de
nombreux besoins… A l’école des blancs on enseigne, une philosophie, non seulement, la puissance
technique et scientifique, mais aussi une morale, une religion, une philosophie qui les séparent de la
civilisation africaine…
Les intellectuels africains revendiquent la liberté créatrice de l’homme en dehors de toute imitation
occidentale. Ils manifestent valablement les valeurs africaines d’aujourd’hui. « Ce qu’ils ont gagné
vaut-il ce qu’ils ont perdu ? » se demandent-ils ? Certains d’entre-deux préconisent une réconciliation
des valeurs africaines avec celle du Monde occidental, une synthèse de deux cultures antagonistes et
de civilisations différentes mais complémentaires. Le nègre devient un homme pareil aux autres en
liquidant ses anciens complexes tant d’infériorité que d’agressivité compensatoire…Mais il faut
reconnaître que l’assimilation totale dans la culture occidentale n’est pas possible. L’africain se sent
noir avant de se sentir homme….
Source : LilyanKestelot « Anthologie négro-africaine », 1967.
CONSIGNE
1. Montrer l’originalité de la civilisation africaine.
2. Expliquer l’impact politique et économique de la colonisation en Afrique noire.
3. Commenter cette phrase « Mais il faut reconnaître que l’assimilation totale dans la culture
occidentale n’est pas possible. L’africain se sent noir avant de se sentir homme.
Document 2
Sur le plan socioculturel et moral, les effets du système colonial qui se perpétuent encore de nos jours,
sont assez patents et parfois dramatiques. Deux systèmes socio-politiques et deux visions du monde
ont su se mettre en face du colonisé faisant de lui ni chauve ni souris. […]
Les colons infligeaient aux nègres des humiliations de toute genre : paroles amères, injures et
brutalités diverses qui finirent par les rendre très complexés moralement. Pire, les colonisateurs vont
s’employer à détruire toute la culture, toute l’organisation sociale des africains. Le but recherché
apparaît plus une agonie de la culture préexistante que sa disparition totale. Jadis vivante et ouverte sur
l’avenir, la culture locale va se fermer et se figer dans le statut colonial. Opprimée, elle ne va pas
pourtant disparaître mais sera à la fois présente et momifiée. Cette momification culturelle entraînera
celle de la pensée individuelle et la logique de cette opération savamment orchestrée, c’est l’apathie ou
l’inertie dont on reproche les indigènes comme s’il leur était possible de s’épanouir dans une culture
étrangère. La race noire ayant fini par se convaincre de son infériorité, partagera avec la race blanche
supérieure toutes les convictions et idées la concernant. Ainsi a-t-elle jugé, condamné, abandonné, ses
formes culturelles, son mode de vie, de penser et se ruer tel un naufragé vers la culture imposée sans y
parvenir.
Source : José KaputaLota, Identité africaine et occidentale, l’Harmattan, 2006, pp 125-126.
CONSIGNE
1. Montrer le traitement que la colonisation a réservé à la culture africaine.
2. Expliquer les conséquences de ce traitement sur la culture sur l’Homme africain.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Le mode négro-africain regroupe les pays situés au sud du Sahara. C’est un espace géographique
compris entre le tropique du Cancer et le Cap de bonne espérance. Berceau de l’humanité, le monde
négro africain a développé de brillantes civilisations, mais a connu une évolution mouvementée à
cause des agressions extérieures. L’Islam et la colonisation ont eu des impacts considérables sur les
cadres de vie des populations.
I. LA NOTION DE CIVILISATION
La civilisation se définit comme étant l’ensemble des manifestations et pratiques culturelles, mais
aussi l’ensemble des valeurs intellectuelles, philosophiques ou spirituelles, visibles et invisibles,
subjectives ou objectives qui donnent à un peuple un esprit et une âme et qui se manifeste à travers le
manger (culinaire), le parler (l’art oratoire), le faire (l’artisanat, la musique, le chant, la danse) et l’Etre
en tant que manière de penser.
La définition se base sur des faits sociologiques bien précis : croyance, coutume, mœurs, langues,
institutions politiques, sociales, économiques.
Une civilisation doit pouvoir définir des attitudes à suivre devant des faits naturels et surnaturels. Elle
doit pouvoir donner des réponses aux grands problèmes moraux, métaphysiques, sociaux et politiques.
Pour donner de telles réponses la civilisation se base sur les traditions.
En définitive, la civilisation est comprise comme l’ensemble des caractères appartenant à une certaine
société, vivant sur un territoire déterminé à un certain moment de son histoire.
Les grandes civilisations se diffusent grâce aux guerres, aux langues commerciales, aux échanges
intellectuels, à la colonisation, la religion, les masses médias…
II. L’ORIGINALITE DES CIVILISATIONS NEGRO-AFRICAINES
Elle réside dans l’organisation sociale, économique, les institutions politiques et les croyances
religieuses.
1. Les structures sociales
La société négro-africaine est essentiellement communautaire et hiérarchisée. Les individus sont
regroupés en clans et tribus, mais l’élément fondamental reste la collectivité familiale. Dans le clan,
tous les membres sont frères et sœurs sous l’autorité d’un patriarche. Le pouvoir est gérontocratique
et un conseil des anciens assiste le chef et participe à la prise de décision. Chaque unité sociale forme
un tout au sein duquel l’homme se sent pleinement intégré. Un profond lien de solidarité unit les
membres de la famille, du clan, tous sensibles à leur commune appartenance. En général, les mariages
sont des alliances scellées par la dot.
Les jeunes, pour accéder au groupe des adultes doivent être initiés : circoncision, excision,
scarification…
La société négro-africaine est fortement hiérarchisée et comprend 3 groupes :
- Les Nobles : on naît noble .On les trouve à la tête de l’État et de l’armée.
- Les hommes libres et les gens de castes : Ils sont artisans ou agriculteurs et travaillent pour
leur propre compte. Les gens de castes sont spécialisés dans le travail artisanal. En général les gens de
caste ne peuvent se marier qu’entre eux.
- Les esclaves : ils sont au bas de l’échelle sociale. Ce sont les principaux producteurs de la
société. Ils ont des descendants et possèdent des cases et des terres .Ils peuvent être affranchis.
2. Les institutions politiques
On distingue plusieurs formes d’organisations politiques :
- La tribu : c’est un assemblage de clans liés en général par la langue. A sa tête, il y a un chef
qui à un caractère religieux. Celui-ci est assisté d’un conseil de chefs de clans et de dignitaires.
- Le royaume : La monarchie constitutionnelle est la forme la plus répandue : c’est un état
centralisé. Le roi appartient à la lignée fondatrice du royaume. Il avait un caractère sacré et détenait
tous les pouvoirs politiques militaires et religieux. Mais son pouvoir est limité par des conseillers et
surtout par des coutumes ancestrales. En réalité, le roi règne mais la coutume gouverne.
- les sociétés égalitaires : Dans certaines sociétés comme en basse Casamance, on note une
absence d’hiérarchie. Le pouvoir était collectif et détenu par les anciens.
3. Une économie rurale
Dans les sociétés négro-africaines, on note une spécialisation de certains groupes sociaux :
agriculteurs, éleveurs. Chasseurs…
L’agriculture de substance, pour les besoins de l’alimentation,est la principale activité économique. La
terre était une propriété collective avec un système de faire valoir direct, mais le travail se fait en
commun.
Chez les éleveurs Peuls, le bétail, signe de richesse, peut être une propriété collective ou individuelle.
Le système de troc a permis l’échange des produits, mais l’Afrique a connu aussi la monnaie faite de
coquillages (cauris) ou de pièces métalliques.
4. Les religions traditionnelles
Elles sont marquées par une croyance vivace en l’existence de deux mondes : visible et invisible. Entre
ces deux mondes, l’homme est le sujet central, à la fois matérielle (corps), et immatérielle (âme). La
mort n’est pas la fin de la vie, mais sa continuation et les morts restent des membres de la société. Ils
veillent sur les vivants.
L’animisme est la religion première des africains qui croient en l’existence d’une divinité supérieure.
Mais, ils ne peuvent l’atteindre que par l’intermédiaire des génies, des esprits, les mânes des ancêtres
auxquels est voué un culte quotidien. On fait souvent des offrandes aux génies, aux divinités, et aux
ancêtres.
III. LES BOULEVERSEMENTS DU MONDE NEGRO-AFRICAIN
La pénétration de l’Islam, du Christianisme et la colonisation ont provoqué des mutations profondes
dans les sociétés négro-africaines jusqu’à leur faire perdre son authenticité.
1. Les transformations sociales
Elles se traduisent par l’apparition d’une nouvelle hiérarchie sociale. La bourgeoisie noire, constituée
de grands planteurs, de commerçants, de hauts fonctionnaires et d’hommes d’affaires, est au sommet
de la nouvelle hiérarchie sociale.Des élites aliénées, méprisant leurs cultures sont devenues les
subalternes dans l’administration coloniale. Cette bourgeoisie a un niveau de vie très développé qui
tranche avec celui de leurs compatriotes. En effet, à côté de cette classe favorisée, on trouve les petits
salariés, les ouvriers et les sans-emplois qui constituent la population la plus nombreuse.
La colonisation a entraîné un déséquilibre entre villes et campagnes et l’exode rural. L’introduction de
l’argent dans les sociétés a eu pour conséquence la dislocation des familles. L’individu à la recherche
de l’argent tend à se délivrer de la tutelle familiale.
2. Les bouleversements des structures politiques
La colonisation a entraîné la destruction des royaumes traditionnels. Elle a porté des coups durs aux
chefs traditionnels qui ont été écartés du pouvoir, remplacés par des fonctionnaires nommés par
l’autorité coloniale. De nouvelles organisations politiques font leur apparition dans les colonies : partis
politiques, associations…
La colonisation a provoqué la balkanisation du monde négro-africain, marquée par la création d’une
multitude de petits Etats aux frontières héritées du congrès de Berlin qui depuis les indépendances, à
l’origine de nombreux conflits frontaliers et de guerres inter étatiques.
3. Les transformations économiques
La colonisation a entraîné un bouleversement de l’économie par l’introduction des cultures
commerciales qui ont fait reculer les cultures vivrières, provoquant une insuffisance alimentaire et une
alimentation extravertie.
Les infrastructures de transports (routes, chemins de fer, ports, aéroports…) et de transformation
(usines) étaient orientées vers l’exploitation des richesses et l’exportation des matières premières vers
SUPPORTS
Document1 : La profession de foi.
L’acte de naissance spirituelle du musulman, la Shahada, le témoignage, commence par l’expression «
Il n’y a pas de dieu sauf Dieu », qu’on peut entendre par « tout est relatif sauf l’Absolu ». Il y a là une
invitation à refuser toutes les formes d’idolâtrie, à garder ses distances, à rester toujours indépendant,
en état de veille, de vigilance, d’écoute, à ne pas délaisser la puissance vitale de l’interrogation, de
l’étonnement, lieu de la raison ; à être maître de soi et hospitalier pour l’autre, lieu du politique et de
l’éthique ; à rester attentif à l’existence et au mystère, lieu de la religion. Le témoignage, la Shahada,
ce « tout est relatif sauf Dieu », est un principe qui libère l’être humain de toutes les contingences,
Cette manière d’être libre, ouvert et responsable, soucieux de solidarité et de vrai dépasse le caractère
éphémère et relatif des choses.
Source : Mustapha Chérif, L’Islam. Tolérant ou intolérant ? Paris, Odile Jacob, 2006, pp. 276-284.
Document 2
L’islam n’est pas la religion d’un peuple ni d’une race. Il se présente plutôt comme un universalisme,
s’adressant à tous les hommes, sans distinction aucune. En effet, la profession de foi en l’unicité de
Dieu et en la mission prophétique de Mahomet, les cinq prières quotidiennes, le jeûne du mois de
ramadan, l’aumône légale et le pèlerinage à la Mecque pour quiconque en a les moyens constituent les
devoirs de prescription divine, incombant à tous les musulmans des deux sexes. Sur le plan du dogme,
les obligations, c’est-à-dire l’ensemble des rites et des pratiques culturelles, sont imposées à l’adepte
de l’islam blanc ou noir ou jaune, homme ou femme. Malgré les divergences de peuples, de races, de
langues, de passé et du destin historique, tous les musulmans se reconnaissent participants d’une forme
d’unité qui puise en la foi religieuse de base, une attitude commune face au monde et aux hommes
face à Dieu.
Source : Amar Samb, « Islam arabe et islam noir » Ethiopiques n°2, avril 1975.
CONSIGNE
1. Document 1 : Montrer le comportement d’un bon musulman.
2. Document 2 : Donner un titre au texte, puis relever le caractère universaliste de l’islam.
Document 3 : mondialisation
Les sociétés musulmanes, même les plus riches, connaissent une subite accentuation des inégalités,
l’oppression et la morgue des classes dirigeantes, l’étalage impudent des richesses, toutes choses
condamnées aussi bien par le marxisme que par l’Islam. Ensuite, l’aliénation, par mimétisme pro -
occidental, est peut-être encore plus grande aujourd’hui que sous la domination coloniale, parce
qu’elle est déculpabilisée et intériorisée. Quand des libéraux ou des intellectuels musulmans dénoncent
cette aliénation, on ne les entend pas : qu’ont-ils d’autre à proposer qu’une copie de l’occident ? En
revanche, les islamistes offrent une alternative autrement plus séduisante lorsqu’ils parlent de revenir
aux sources, de retrouver des racines perdues. Ils sont les seuls – avec les marxistes – à proposer une
réponse globale aux problèmes de l’aliénation. (…). L’Islam est communautaire et qu’il est même,
tout comme le communisme, profondément égalitariste. D’où l’attraction actuelle de cet Islam des
origines.
Source : Interview d’Habib Boulares, ancien ministre tunisien de l’information, au Nouvel
Observateur, 12 mars 1979.
CONSIGNE
1. Montrer les conséquences de l’introduction de la culture occidentale dans les sociétés musulmanes.
2. Expliquer l’essor actuel de l’islamisme.
RESUME DU COURS
INTRODUCTION
Troisième religion révélée, l’Islam est né au VIIème siècle dans la péninsule arabique. Il est aujourd’hui
pratiqué par plus de 1 milliard d’adeptes, à travers toutes les régions du monde. Religion monothéiste
révélée au prophète Mouhammed, l’Islam s’appuie sur le coran, livre sacré et se caractérise par son
dynamisme, malgré les nombreux courants qui le traversent et qui sapent son unité organique. La
Umma tente de s’organiser à travers des organisations telles que l’Organisation de la Communauté
Islamique.
Depuis la disparition du bloc de l’Est et la crise des idéologies occidentales, l’Islamisme s’oppose au
capitalisme triomphant.
I. L’ARABIEPREISLAMIQUE
1. Un milieu physique hostile
La péninsule arabique est située à la jonction des continents asiatique et africain, au sud des deux
grandes puissances de l’époque, l’Empire Byzantin et l’Empire Perse. Cette zone est dotée d'un climat
désertique ou semi désertique. Montagneuse à l'Ouest et au Sud, elle est relativement plane à l'Est. Au
Yémen. Le climat y est plus doux, notamment en raison de l'influence de la Mousson. L'Arabie
centrale est quant à elle une vaste zone de steppes arides, entrecoupées de grandes mers de sable. La
chaleur diurne y est insupportable en été. Un peu partout de longues dépressions forment cependant le
réceptacle d'oasis parsemées de plantations de palmiers-dattiers.
2. Une population nomade et polythéiste
Les Arabes du Sud sont polythéistes. Ils adorent de nombreux dieux et déesses que personnifient les
planètes Chaque tribu avait une divinité particulière, différente de la divinité de la tribu voisine.
Cependant les statuettes représentant ces divinités semblent avoir été rassemblées au sanctuaire central
de l'Arabie, la Kaaba, ce qui est le signe d'une certaine unité.
Des villes-marchés, la Mecque se distingue comme centre commercial et déjà comme lieu de culte,
mais aussi comme étape obligée pour les nombreuses caravanes qui sillonnent les pays du Yémen à la
Palestine et de l'Ethiopie au Golfe persique. La ville est également lieu de pèlerinage et l'on vient
chaque année visiter la Kaaba et vénérer ses idoles.
Mais l'Arabie connaissait aussi l'influence des deux religions monothéistes d'alors : le Judaïsme et le
Christianisme. Les Juifs sont plus nombreux que les Chrétiens et forment d'importantes communautés
comme à Yathrib ou au Yémen.
II. LA NAISSANCE DE L’ISLAM
1. Mohammed reçoit la révélation
La religion musulmane apparait au VII ème siècle de l’ère chrétienne. Le prophète Mohammed est né
vers 570 à la Mecque.À l'âge de quarante ans, Mohammed reçut sa première révélation de Dieu par
l'intermédiaire de l'ange Gabriel, lors de l’une de ses retraites dans une grotte du mont Hira, qui lui
signifia qu’il a la mission de messager de Dieu. Les révélations se poursuivirent pendant vingt-trois
ans.
L’opposition violente de l’aristocratie mecquoise contraint Mohammed, en 622, à l’exil à Yathrib (la
future Médine): c’est l’Hégire qui marque le départ de l’ère musulmane. De Médine, il mènera
plusieurs batailles contre les Mecquois. En 630, il s’empare de la Mecque. En 632, il disparaît à
Médine.
2. Les principes de l’Islam dans le Coran
Islam est un mot arabe signifiant paix. Dans le contexte religieux, Islam signifie soumission à la
volonté de Dieu. En tant que révélation, divine, il implique la foi en un Dieu unique et absolu, Allah et
à son envoyé Mohammed. L’Islam exige une soumission inconditionnelle à Dieu et à sa volonté. Il
condamne toute association à Allah d’une autre divinité, tout attachement à un être ou une cause
EVALUATION