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Fascicule Terminale Geographie

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Cours secondaire Sacré-Cœur

DAKAR

Joseph KAMA
Louis-Marie SENE
Ce fascicule contient toutes les leçons au programme de terminale. Chaque leçon
a la présentation suivante :

1. Des « DOCUMENTS » pour entrer dans le sujet


2. Un résumé intitulé « L’ESSENTIEL »
3. Des « EXERCICES » pour s’entraîner au Bac.

Dans « DOCUMENTS » vous trouverez des cartes, des extraits de texte, des images,
etc. Ces documents vont vous aider à cerner le thème de la leçon ; en les
parcourant, vous trouverez la problématique, et des suggestions sur les problèmes
qui seront traités dans le cours.

« L’ESSENTIEL » vous propose une synthèse résumant les idées qui se dégagent des
documents et de l’intitulé de la leçon. Les résumés sont conçus en tenant compte
de trois préoccupations : gain de temps, concision, couverture de l’ensemble du
programme.

Les « EXERCICES » vous permettent de tester vos connaissances et de vous


entraîner régulièrement pour préparer l’examen sans être contraint à de longues
recherches d’épreuves.

Nous souhaitons que ce fascicule soit votre compagnon dans la préparation de


l’examen et vous fasse gagner du temps. Le dernier mot revient à votre
professeur, qu’aucun livre ne saurait remplacer. Il vous donnera les indications
qu’il faut pour votre progression et saura actualiser l’information.

BONNE PREPARATION ! BONNE CHANCE !

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 2


Dakar / Juillet 2005
Pages
INTRODUCTION

1. Le système monde : des espaces interdépendants ----------------------------------------6

PREMIERE PARTIE : L’ESPACE NORD-AMERICAIN

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE

2. Atouts et handicaps de la nature -----------------------------------------------------------18


3. Populations, villes et sociétés ---------------------------------------------------------------29
4. La construction de l’espace économique : Etats-Unis, Canada et Mexique ----------44

CHAPITRE II : LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE DU NORD

5. Le modèle économique américain : caractéristiques et problèmes -------------------51

DEUXIEME PARTIE : L’ESPACE EUROPEEN

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE

6. Milieux naturels et populations -------------------------------------------------------------61


7. La construction européenne : réalités et perspectives ---------------------------------68

CHAPITRE II : ETUDE MONOGRAPHIQUE : L’Allemagne

8. Etude économique ----------------------------------------------------------------------------80

TROISIEME PARTIE : L’ASIE-PACIFIQUE

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE

9. Les facteurs d’émergence et leurs limites ------------------------------------------------89

CHAPITRE II : LE JAPON

10. Le modèle économique japonais : caractéristiques et problèmes ---------------------96

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Dakar / Juillet 2005
CHAPITRE III : LA CHINE

11. Les problèmes démographiques ------------------------------------------------------------112


12. Le modèle de développement économique ---------------------------------------------118

QUATRIEME PARTIE : L’AMERIQUE LATINE

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE

13. Milieux naturels et populations ------------------------------------------------------------127

CHAPITRE II : ETUDE MONOGRAPHIQUE

14. Le Brésil : une puissance du tiers-monde ------------------------------------------------132

CINQUIEME PARTIE : L’AFRIQUE

CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE

15. Les problèmes et perspectives de développement du continent africain -----------144

CHAPITRE II : ETUDE MONOGRAPHIQUE : LE SENEGAL

16. Milieux naturels et populations ------------------------------------------------------------150


17. La question de l’eau -------------------------------------------------------------------------155
18. Les problèmes économiques et les politiques de développement --------------------158

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Dakar / Juillet 2005
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Dakar / Juillet 2005
1
LE SYSTEME - MONDE : DES ESPACES INTERDEPENDANTS

1. La part des régions dans le commerce mondial en 2000

Régions Part en %
Asie et Océanie 26,7
Amérique du Nord 17,1
Europe occidentale 39,5
Amérique latine 4,2
Afrique 2,3
Autres 10,2

Source : OMC, Rapport annuel 2001

2. La progression du commerce mondial

Périodes Valeur des exportations de marchandises


en milliards de dollars
1948 58
1953 84
1963 157
1973 579
1983 1835
1993 3641
2002 6455

Source : OMC, 2003

3. Structure des exportations mondiales en 2001 en % de la valeur totale

Exportations Part en %
Produits agricoles 8,7
Marchandises Combustibles et 8,9
minéraux
80 % Produits 62,4
manufacturés
Services 20

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Dakar / Juillet 2005
4. Centres et périphéries dans le monde

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Dakar / Juillet 2005
5. La mondialisation

La mondialisation, c’est la constitution de la Terre entière en un espace commercial


unique. De 1950 à 1995, si la production industrielle mondiale a été multipliée par sept,
les échanges de produits manufacturés l’ont été par 26. Ces deux évolutions illustrent le
spectaculaire enrichissement de la planète et la croissance vertigineuse des flux
industriels. Depuis la seconde moitié des années 1980, plus de 60 pays en développement
s’ouvrent ; ils rassemblent environ la moitié de la population mondiale, il s’agit
notamment de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie, du Brésil, de la Russie. Si les marchés
des pays riches paraissent saturés, l’Asie et l’Amérique latine se présentent comme des
gisements extraordinaires de consommateurs. Ainsi la bouteille d’eau minérale,
l’automobile, le téléphone, attributs des classes moyennes occidentales, se mondialisent-
ils.

P. Moreau-Defarges, La mondialisation, 2002

6. Mondialisation et délocalisations

Les délocalisations consistent à séparer les lieux de production ou de transformation des


marchandises des lieux de consommation. Il s’agit pour le gestionnaire de fabriquer là où
c’est le moins cher et de vendre là où il y a le pouvoir d’achat… Le phénomène de
délocalisation industrielle connaît une accélération presque palpable avec l’évidente
mondialisation de l’économie et de l’industrie. Une mondialisation que la baisse des coûts
des transports, de l’énergie et des communications ne cesse d’accélérer : de 1984 à 1992,
le coût du fret aérien a baissé de 20 %, celui du transport maritime de 30 %, et le prix des
billets d’avion pour les particuliers a chuté de 50 %

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Dakar / Juillet 2005
Le système - Monde est une création récente. En effet, les différentes aires culturelles du
monde ont longtemps évolué de manière autonome. Le premier système a été dominé par
l'Europe. Le second s'est fondé sur la bipolarisation autour de l'URSS et des USA. L'actuel
Système - Monde s'est constitué au début des années 90. Il est caractérisé par une
multipolarisation du monde. En effet, le monde est gouverné par le système de relations
entre trois pôles majeurs : l'Amérique du Nord, l'Europe occidentale et le Japon.

I. LE SYSTEME-MONDE

Le monde forme un ensemble dont les parties sont étroitement liées. Toute modification
de l’une d’elles se répercute sur l’ensemble.

Les éléments du système-monde sont les Etats, les entreprises multinationales et les
différentes aires culturelles. Ils sont liés par des flux qui les rendent interdépendants. Le
système-monde est né de l’européanisation du monde (par la colonisation, notamment),
des progrès des transports et du développement du système capitaliste international. Il
s’est renforcé par le développement technique et la mondialisation de l’économie,
résultat des progrès des transports, de la circulation des biens, des capitaux et des
informations.

Cependant, tous les espaces ne sont pas également liés par de grands réseaux. Les
inégalités dans le monde se développent au lieu de s’atténuer. Le système-monde produit
ainsi à la fois l’uniformité et la différence.

II. LES FORMES D’INTERDEPENDANCE

1. L’interdépendance des économies

Elle résulte du développement des échanges. Les produits industriels occupent la première
place (75 %) tandis que le commerce des matières premières (25 %), à l’exception des
ressources énergétiques, connaît un certain déclin.

A l’importation comme à l’exportation, les pays du Nord dominent, alors que ceux du Sud
contrôlent moins de la moitié du total mondial. Les échanges s'effectuent d'abord entre
pays de la Triade (Europe-Amérique du Nord-Japon) ; cela est favorisé par une
interdépendance économique de ces trois pôles. Cependant, les échanges sont limités
entre ces centres d'impulsion et les périphéries. Ces dernières ne fournissent que des
matières premières, et en retour importent des produits manufacturés et des céréales
comme le blé.

Divers facteurs favorisent la montée des échanges :


 L’information sur les potentiels
 Fonctionnement des moyens matériels d’échanges
 Ouverture des frontières à la circulation des hommes, des capitaux, des
informations, des biens

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Dakar / Juillet 2005
Le commerce mondial s'organise selon des règles multilatérales et au sein de grands
ensembles régionaux. Les organisations internationales favorisent l’expansion des
échanges : accords du GATT, puis l’OMC, les Rounds, la CNUCED. L'O.M.C. (Organisation
mondiale du commerce) a la charge d'organiser le système commercial multilatéral. Elle
est issue de l’Uruguay Round (1986-1993) et a pris la place du GATT1. Elle a des
compétences étendues pour l’organisation du commerce international. Elle traite, entre
autres, du domaine des services, des télécoms et des droits de la propriété intellectuelle.

Il existe aussi plusieurs ensembles régionaux où les barrières tarifaires sont fragilisées.
Exemple : ALENA2, MERCOSUR3, UE, ANSEA4, UEMOA5.

Mais la forme la plus réussie d’organisation régionale est constituée par les firmes
multinationales (FMN). Elles recherchent des prix de revient faibles par divers moyens :
 Main-d’œuvre bon marché
 Accès facile aux matières premières
 Avantages fiscaux

Elles recherchent aussi des marchés étendus. Ces objectifs les amènent à délocaliser leurs
activités de production et de commercialisation, conservant dans leur pays d’origine les
activités de recherche et de conception. Les FMN contrôlent une grande part du commerce
mondial. Les échanges entre société d’un même groupe représentent I/3 du commerce
mondial.

2. le rôle des transports dans la mondialisation des échanges

La mondialisation des échanges est favorisée par un développement sans précédent des
transports maritimes et des transports aériens.

Pour satisfaire à des charges lointaines et massives, les transports se sont spécialisés et ont
augmenté leur capacité. En mer, les vraquiers (navires polyvalents), ont été dépassés par
les navires spécialisés tels que les pétroliers, les méthaniers, les porte-conteneurs. Les
trois quarts des marchandises sont transportés par la voie maritime. Les avions gros
porteurs assurent une large part des transports de personnes et de marchandises. La
conteneurisation a révolutionnée le transport de marchandises. En effet, l'automatisation
des moyens de manutention permet de faire passer les conteneurs sur divers types de
transport.

Plusieurs moyens de transport peuvent s'articuler en évitant les ruptures de charge : c'est
l'intermodalité. Elle a pour conséquence de permettre le passage de l'échelle locale à
l'échelle nationale ou internationale.

La géographie des transports révèle la place privilégiée de la Triade, dont les pays sont
reliés par les grands flux internationaux. Ces pays ont aussi un dense réseau de transports
terrestres.

1
Genreral agreement on trade and tariffs
2
Accord de libre-échange nord-américain
3
Marché commun sud-américain
4
Association des Nations du Sud-Est Asiatique
5
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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Dakar / Juillet 2005
3. Les flux d'information et de capitaux

a. La circulation des capitaux

Les flux financiers sont très mobiles dans le monde. Avec l'interconnexion des réseaux, le
système financier international est devenu un marché unique. L'ouverture des places
boursières favorise des transactions rapides et peu contraignantes. New York, Tokyo, et
Londres sont les grandes places de la finance internationale. Libérée des contraintes du
temps et de la distance grâce à l'informatique, l'activité financière a créé de nouveaux
réseaux.

Dans les zones franches bancaires aussi appelées "off shore", les banques peuvent exercer
leurs activités avec plus de liberté. Exemple : Hong Kong, Singapour, Panama,
Luxembourg.

Cependant, la spéculation financière prend de plus en plus de l'importance. Pour avoir plus
de force, les multinationales se réunissent en immenses sociétés dont l'interdépendance
limite l'autonomie des systèmes productifs nationaux. Evaluées à plus de 37 000 les firmes
multinationales agissent à l'échelle mondiale. Elle réalise 20% du P.N.B.6 mondial.
Localisées partout dans le monde, leurs sièges sont dans les pays développés.

b. Le développement des communications

La mondialisation doit beaucoup aux progrès des télécommunications qui permettent la


circulation de l’information économique, politique, culturelle et sociale. Cela autorise
l’émergence du système-monde.

L'interconnexion entre les systèmes informatiques augmente rapidement les flux


d'information. Quelques pays concentrent l'essentiel des flux. Le réseau Internet étend
sans cesse sa "toile d'araignée" (le Web). La communication apparaît alors comme un
indicateur de développement et de puissance.

III. LE MODELE CENTRE-PERIPHERIE

Le fonctionnement de l’économie mondiale est marqué par une double inégalité : celle des
richesses et celle Des pouvoirs. Ces inégalités opposent les pays riches qui dirigent la
mondialisation à leur profit aux pays en développement. On en vient à distinguer des
centres et des périphéries. C’est ainsi que le modèle centre-périphérie a été adopté par
les géographes pour expliquer ces disparités. Le centre est lié à la périphérie par
différents types de flux : humains qui généralement vont de la périphérie vers le centre,
flux financiers, flux d’informations partant du centre vers la périphérie, flux de
marchandises, base d’un échange inégal.

6
PNB : Produit national brut

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Dakar / Juillet 2005
 COMMENTAIRE

Sujet 1 : Le système-monde

Document 1 : Indicateurs de développement dans le monde en 2000

Régions Afrique Proche- Asie- Amérique Europe Amérique Monde


Orient Pacifique Latine de du Nord
l’Ouest
I.D.H. 0,434 0,635 0,716 0,758 0,893 0,95 0,712
P.I.B./h 1607 4140 5676 6510 14970 20560 6650
Utilisateurs 6,31 5,13 187 33,35 190,91 182,67 605,60
d’internet (en
millions)

Source : Bilan du monde, 2002

Document 2 : Part des régions dans les échanges mondiaux (en pourcentage du volume
total) en 2000

Régions Importations Exportations


Amérique du Nord 21,3 17,1
Union Européenne 42 43,5
Asie Pacifique 17,3 19,1
Afrique 1,5 1,3
Autres … …

Source : Banque Mondiale, 2001

Document 3 : Texte

L’espace mondial est à la fois unifié par le développement des échanges et très
inégalement développé. Ce que l’on nomme la Mondialisation renforce les
interdépendances mais génère aussi de nouvelles disparités. L’économie mondiale de plus
en plus globale, se structure autour de « centres d’impulsion » situés dans les grandes
métropoles des pays développés et qui concentrent l’essentiel des activités à haute valeur
ajoutée, des emplois qualifiés du pouvoir économique, politique et culturel…

Eloignées des principaux réseaux de l’économie mondiale, les régions laissées pour compte
participent peu aux échanges, font l’objet de peu d’investissements productifs, sont peu
attractives pour les placements financiers et constituent non seulement des « périphéries »
mais des « angles morts » du système économique mondial.

Gilles Bernard, in Géographie Terminale, Le guide, Editions Nathan, février 2003, pp. 33-
36

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Dakar / Juillet 2005
QUESTIONS

1. A partir des indicateurs des documents et 2, classer les régions en groupes plus ou
moins homogènes en fonction de leur niveau de développement et de leur poids
économique. (2 points)

2. Localiser sur le fond de carte ci-joint les groupes de régions identifiées. Commenter
le croquis à la lumière du texte ci-dessus (document 3). (6 points)

3. Expliquer comment, tout en devenant de « plus en plus globale », l’économie


mondiale génère-t-elle de « nouvelles frontières ». (6 points)

4. Faire une analyse critique de ces stratégies préconisées et/ou mises en œuvre pour
corriger les disparités économiques entre les différents espaces du système-monde.
(6 points).

Sujet 2 : Commerce mondial et inégal développement

Document 1 : Le commerce mondial des marchandises (1990-1995)

Asie : 26.6 Amérique

Asie de Chine Japon autres Amérique du Amérique latine


l’Est nord
EXP. en 10.3 3.1 9.1 3.9 2.9 2.1
%
IMP. en 11.2 2.5 6.6 4.7 2.6 2.4
%

Europe Occid :
44.8 Moyen- Afrique PECO, Etats baltes et CEI
Orient

U.E. Autres
EXP. 3.1 3.3 41.5 4.6 15.8
en %
IMP. 2.9 3.5 40 4.9 18.7
en %

Document 2 : Evolution comparée des échanges et de la production dans le monde en %


(1981-2006)

1981-1990 1991-1995 1996 1997-2006


(estimations)

Commerce 4.1 6.3 5.4 6.4

Production 2.9 2.0 2.9 3.4

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Document 3 : Evolution des tarifs douaniers dans les pays industrialisés en %

1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000

40 25 17 13 8 5 4

QUESTIONS

1. Appréciez la part des pays en développement dans le commerce mondial à partir du


document 1
2. En vous fondant sur le document 2, représentez dans une courbe l’évolution du
commerce et des échanges de 1981 à 2006. Commentez le diagramme
3. Analysez l’évolution des tarifs douaniers dans les pays industrialisés de 1940 à 2000.
Comment expliquez-vous cette évolution.

Sujet 3 : La mondialisation des échanges

Document 1 : La Triade domine les flux du commerce mondial

Zones Part dans les échanges mondiaux en %


Amérique du Nord 17,1
Europe occidentale 39,4
Asie pacifique 26,6
Amérique du Sud 5,8
Afrique 2,3
Pays du Golfe 4,2
Europe de l’Est et ex-URSS 4,6

(Données pour 2001)

Document 2 : La Terre comme espace commercial unique

La mondialisation, c’est la constitution de la Terre entière en un espace commercial


unique. De 1950 à 1995, si la production industrielle mondiale a été multipliée par sept,
les échanges de produits manufacturés l’ont été par 26. Ces deux évolutions illustrent le
spectaculaire enrichissement de la planète et la croissance vertigineuse des flux
industriels. Depuis la seconde moitié des années 1980, plus de 60 pays en développement
s’ouvrent ; ils rassemblent environ la moitié de la population mondiale, il s’agit
notamment de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie, du Brésil, de la Russie. Si les marchés
des pays riches paraissent saturés, l’Asie et l’Amérique latine se présentent comme des
gisements extraordinaires de consommateurs. Ainsi la bouteille d’eau minérale,
l’automobile, le téléphone, attributs des classes moyennes occidentales, se mondialisent-
ils.

P. Moreau-Defarges, La mondialisation, 2002

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QUESTIONS

1. Calculez La part de la Triade dans les échanges mondiaux. A partir du résultat


représentez dans un diagramme circulaire le commerce mondial.
2. Quelle est la première zone commerciale du monde ? Quelle est sa part dans les
échanges mondiaux ? Quelles sont les régions en marge dans les échanges
mondiaux ?
3. Selon la première phrase du document 2, la planète est un marché unique.
Expliquez le sens de cette phrase.

 DISSERTATION

Sujet 1 : Mondialisation et nouvelle organisation de l’espace économique mondial

Sujet 2 : la croissance du commerce international et des conséquences sur l’organisation


de l’espace mondial.

Un des centres d’impulsion du système-monde :Tokyo

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2
L'AMERIQUE DU NORD :
ATOUTS ET HANDICAPS DELA NATURE

1. Les principaux cours d’eau américain

Indiquez leurs noms sur la carte

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2. Le relief nord-américain

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3. Données climatiques

Un climat méditerranéen : San Francisco (Californie)

J F M A M J J A S O N D ANNEE
T°c 9.6 10.7 11.6 12.4 13.1 14.0 14.1 14.3 15.5 14.9 13.1 10.4 12.8
Pmm 120 92 80 39 18 3 1 1 8 24 61 115 563

Un climat désertique : Yuma (Arizona)

J F M A M J J A S O N D ANNEE
T°c 12.6 15.1 18.1 21.2 24.9 29.3 32.7 32.3 28.8 22.4 16.1 13.2 22.3
Pmm 13 10 8 3 0 0 5 15 8 5 8 10 84

Un climat continental : Duluth (Minnesota)

J F M A M J J A S O N D ANNEE
T°c - - -5.7 3.1 9.8 15.2 18.9 17.9 12.9 6.7 -2.9 - 3.4
12.9 11.5 10.0
Pmm 29 24 41 60 84 108 90 97 73 55 45 29 736

Un climat tropical : Acapulco (Mexique)

J F M A M J J A S O N D ANNEE
T°c 27 27 28 29 30 32 32 32 32 33 32 30
Pmm 10 5 0 2 35 330 230 235 380 170 30 10

Un climat polaire (Canada)

J F M A M J J A S O N D ANNEE
T°c -15 -15 -13 -6 2 8 10 9 6 -1 -9 -14

4. Le Nord canadien

Le Nord, c’est d’abord les distances et la répulsion naturelle liées à ce pays d’eau et de
glace, pays du vide et du discontinu, imposés par le climat. C’est le pays du froid envahi
par l’air polaire et les glaces flottantes. Les hivers sont inhospitaliers avec leur intense
froidure, leurs longues périodes d’obscurité et des précipitations plus faibles que dans la
plupart des déserts. La taïga laisse la place à la toundra, sorte de steppe dont le sol est
gelé toute l’année. Il ne porte plus que des mousses et des lichens, qui résistent à tout et
poussent à même la roche, quand tous les arbres ont disparu. Les populations animales
sont peu nombreuses en raison de la brève saison de croissance et de la faible production
des plantes.

J-B Racine, C. Villeneuve, Le Canada, G.U., Hachette-Reclus, 1992

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Dakar / Juillet 2005
5. Les ressources naturelles de l’Amérique du Nord

Réserves prouvées de pétrole brut classique- 2000


(en milliards de barils)

25

20

15

10

0
Canada Mexique Etats-Unis

Milliards de barils 4,4 23,7 21,8

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Dakar / Juillet 2005
Réserves prouvées de gaz naturel- 2000
(en billions de pieds cube)

200

150

100

50

0
Canada Mexique Etats-Unis
En billions de pieds cubes 92 29,5 167,4

Réserves récupérables de charbon- 2000


(en milliards de tonnes courtes)
300

250

200

150

100

50

0
Canada Mexique Etats-Unis
Milliards de tonnes 9,5 1,3 275,6
courtes
E

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6. Exemple : Les sources d’énergie aux Etats-Unis

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I. PRESENTATION DU MILIEU NATUREL NORD-AMERICAIN

1. Le relief

 Un immense bourrelet montagneux occupe l'ouest du continent : les Montagnes


Rocheuses, les chaînes côtières
 A l'est, on retrouve des massifs anciens (les Appalaches) et des terrains érodés (le
Bouclier Canadien).
 Le centre du continent est un ensemble de plaines sédimentaires (les Grandes
plaines). Les principaux fleuves y coulent : Mississipi, Missouri

2. Le climat et végétation

La quasi-totalité de l'Amérique du Nord se trouve dans la zone tempérée et froide.


Plusieurs climats se succèdent du nord au sud :

 Le climat polaire (nord de l'Alaska et du Canada). C'est le domaine de la toundra

 Le climat tempéré (sud du Canada et nord des Etats-Unis) : il est varié. On


distingue ainsi plusieurs sections :

a. Le climat océanique sur une étroite frange côtière le long du Pacifique. Sa


végétation comprend des prairies et des forêts.

b. Le climat méditerranéen en Californie.

c. Le climat continental (la partie occidentale des grandes plaines). Peu


humide, il donne lieu à une végétation de steppe

d. Le climat continental (centre et est des grandes plaines). Il est rendu


humide par les vents pluvieux de l'Atlantique. On y retrouve une végétation de
prairie.

 Le climat désertique. Il intéresse le sud-ouest des Etats-Unis et le nord du


Mexique.

 Le climat tropical. Il couvre le sud des Etats-Unis et le Mexique.

3. Les cours d'eau

La plaine centrale est arrosée par de grands fleuves :

 Le Mississipi. Ses principaux affluents sont le Missouri et l'Ohio


 Le Saint-Laurent

Les lacs sont nombreux dans le bouclier canadien. Les plus importants forment une sorte
de mer intérieur : le système des Grands Lacs comprenant les lacs Supérieur, Erié, Ontario,

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Dakar / Juillet 2005
Michigan, Huron. Les eaux des hauts plateaux incapables d'atteindre la mer ont aussi donné
naissance à des lacs.

II. DE MULTIPLES RESSOURCES

1. Les atouts du relief

Le sous-sol américain est riche en minerais variés : fer, cuivre, zinc, plomb, etc.

L'Amérique du Nord est un grand réservoir d'hydrocarbures et de charbon.

La monotonie et l'extension des grandes plaines favorisent l'installation de voies de


communication.

2. Les atouts du climat

Les aptitudes agricoles sont variées.

3. Les ressources hydrauliques

Les fleuves américains assurent la navigation intérieure, la production d'électricité, et


l'irrigation

III. DES CONTRAINTES CEPENDANT

1. Les problèmes liés au relief

Le Mexique est une zone fragile en raison des tremblements de terre et des volcans. Le
relief montagneux gène les communications ; les cordillères du Pacifique arrêtent les vents
pluvieux.

2. Les contraintes d’ordre climatique

Le méridien 100°Ouest divise l’Amérique du Nord en deux : L’est humide et l’ouest sec.
Ainsi, les régions situées au piémont des Rocheuses sont caractérisées par l’aridité tandis
que celles isolées au sud-ouest par les montagnes sont des déserts. Cela limite la densité
d’occupation humaine et les activités économiques.

Le climat polaire au nord et ses sols gelés n’autorisent pas l’activité agricole ni les
installations humaines permanentes. De même, les pays de la taïga en raison des rigueurs
du climat ont de faibles densités de population. Les sols y sont pauvres.

La zone subtropicale au sud est menacée par des cyclones.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 25


Dakar / Juillet 2005
1. Réalisez le diagramme ombrothermique des stations suivantes :

Un climat froid : Ostrov Dickson (URSS) – 73°30’Nord

J F M A M J J A S O N D
T°C -24,1 -24,3 -25,0 -16,4 -7,0 -0,7 -4,9 -5,4 -1,9 -6,6 -17,0 -21,4
Pmm 20 13 17 9 11 23 32 46 42 21 14 18

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 26


Dakar / Juillet 2005
2. Un climat méditerranéen austral : Perth (Australie occidentale)

J F M A M J J A S O N D
T°C 23,4 23,9 22,2 19,2 16,1 13,7 13,1 13,5 14,7 16,3 19,2 21,5
Pmm 7 12 22 52 125 192 183 135 69 54 23 15

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 27


Dakar / Juillet 2005
3. Les climats de l’Amérique du Nord

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 28


Dakar / Juillet 2005
3
POPULATIONS, VILLES ET SOCIETES

1. Quelques indicateurs sociodémographiques

Amérindiens 2 ou 3 Total
Blancs Noirs Asiatiques races

WASP Hispaniques
Part de la 67,8 12,9 12,7 3,8 1,1 1,7 100
population
Prévision en 2050 52,8 24,3 13,2 8,9 0,8 - 403 M
Taux de natalité (‰) 12,3 22 17,6 17,8 17,1 - 14,7
Chômage 5,5 8,4 11,8 - - - 6,4
Part des personnes 9,4 21,2 22,1 10,8 - - 12
vivant dans la
pauvreté (%)

Source : US Census 2002 et Images Eco 2004

2. L’immigration aux Etats-Unis

Plus de la moitié des flux, depuis trente ans, proviennent de sept pays : le Mexique, les
Philippines, la Chine (y compris Taïwan), le Vietnam, la Corée, l’Inde et la république
dominicaine. Pas un seul pays européen sur cette liste… Même si la nouvelle vague est
relativement moins qualifiée et pèse davantage sur les budgets sociaux, elle contribue
dans son ensemble au bien-être économique. Ce n’est pas un hasard si les étrangers se
concentrent dans les Etats les plus riches (la Californie, à elle seule, regroupe le tiers de
toute la population immigrée des Etats-Unis). Ce n’est pas seulement la géographie, mais
aussi la logique économique qui veut que le Mexique fournisse le plus grand nombre
d’immigrants aux Etats-Unis : l’écart de revenu entre les deux est le plus important qui
existe au monde entre pays limitrophes.

D. Kennedy, Le Monde, 3 décembre 1996

3. Les migrations intérieures au Mexique

José et Felipe, deux frères, descendent en somnambules, dégorgés par l’autocar de la


Flèche rouge, les yeux exorbités de faim et d’illusion. Ils arrivent de Puebla, jolie ville
pourtant fuie par ceux de ses habitants qui n’arrivent pas à vivre du tourisme. Un bon
millier de campesinos débarquent ainsi chaque jour, en provenance d’Ixtlahuaca, de

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 29


Dakar / Juillet 2005
Tlaxcala, de Oaxaca, armés d’un misérable baluchon, attirés par l’aimant, le DF, le district
fédéral de l’Etat de Mexico. Ils plantent leurs piquets de bois à la périphérie de la
monstrueuse cité dans ce qui reste de luzerne, posent quelques pierres, dressent un toit
de plastique ou de tôles…

Un jour fatalement, José et Felipe écriront à des amis de Puebla. Ceux-ci viendront grossir
les rangs de la colonie, se construiront un cabanon, feront venir leurs familles, porteurs
d’une illusion tragique : que la ville-divinité, la Tenochtitlan des Aztèques, les fasse vivre.

P. Sery, L’événement du Jeudi, 02-01-1991

4. Quelques indicateurs sociodémographiques aux Etats-Unis

Blancs Noirs Asiatiques Amérindiens 2 ou 3 Total


W.A.S.P Hispaniques races7
Part de la 67.8 12.9 12.7 3.8 1.1 1.7 100 %
population
Prévision 52.8 24.3 13.2 8.9 0.8 - 403
en 2050 millions
d’habitants
Taux de 12.3 22 17.6 17.8 17.1 - 14.7
natalité
en ‰
Chômage 5.5 8.4 11.8 - - - 6.4
Part des 9.4 21.2 22.1 10.8 - - 12
personnes
vivant dans
la pauvreté
en %

Source : US Census 2002 et Images économiques 2004

5. Le vieillissement de la population aux Etats-Unis

Selon le Washington post, au cours de la période 2000-2010, un baby-boomer aura lieu


toutes les 8 secondes, soit 11 000 nouveaux quinquagénaires par jour. Le gouvernement
fédéral et les Etats, conscients de cette situation, ont fait des efforts, dès les années 80,
pour organiser le travail des personnes âgées… 60 % des retraités doivent compléter leurs
revenus par une épargne ou des biens immobiliers pour les mieux nantis, 32 % reçoivent un
complément d’une caisse de retraite privée. Aux Etats-Unis, c’est la mentalité d’« être
autonomes, ne dépendre de personne »... A partir de 2008, une vague de retraités va
déferler sur l’Amérique et soulèvera des problèmes nouveaux. Si les enfants du baby-boom
vivent mieux que leurs parents, les deux tiers ont un niveau d’épargne particulièrement
faible, devant souvent payer des sommes exorbitantes pour la scolarité universitaire de
leurs enfants, 40 % d’entre eux ne cotisent à aucune caisse de retraite pour consacrer tous
leurs revenus aux loisirs, consommation, etc., 20 % estiment que tout s’arrangera le
moment de la retraite venu !

Michel Goussot, Les Etats-Unis dans la nouvelle économie mondiale, Armand Colin, 2000

7
En 2000, certaines personnes se déclarent originaires de plusieurs races.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 30


Dakar / Juillet 2005
6. La répartition de la population américaine

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 31


Dakar / Juillet 2005
7. La ville nord-américaine : vue en plan

En vous inspirant du document 8, annotez ce croquis

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-----------------------------------------------------------------

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8. ------------------------------------------------------------------

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 32


Dakar / Juillet 2005
9. Coupe de la ville américaine

10.Un suburb

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 33


Dakar / Juillet 2005
11.Evolution comparée de la population européenne et de la population américaine

12.Blancs et Noirs aux USA

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 34


Dakar / Juillet 2005
L'Amérique du Nord a une population de 420 400 000 habitants. C’est une terre de
rencontre de plusieurs groupes humains venus des autres continents. La population nord-
américaine est surtout urbaine.

I. LA POPULATION NORD-AMERICAINE

1. Le peuplement de l’Amérique du Nord résulte de l'immigration.

Les principaux groupes sont :

 les Amérindiens, les premiers occupants du continent

 les Blancs : on y distingue les descendants des WASP (White Anglo-Saxon


Protestants), des Hispaniques, des Slaves et des Méditerranéens

 les Noirs, descendants des anciens esclaves africains

 les Asiatiques : leur implantation date du 19ème siècle.

Ainsi, en dehors des Amérindiens, les groupes humains formant la population nord-
américaine sont d’origine étrangère.

2. Une population en cours de vieillissement

La population américaine est encore jeune. La natalité est plus forte que celle des autres
pays développés. Elle varie selon les groupes humains et les régions. L'espérance de vie est
forte : 74 ans pour les hommes, 80 ans pour les femmes. Combinée à une fécondité
décroissante, elle favorise une tendance au vieillissement. Cette évolution se répercute
sur le système des retraites confronté à davantage de difficultés.

3. Une population inégalement répartie

L’Amérique du Nord a une densité moyenne de 19.7 habitants au km², ce qui révèle un
peuplement faible. Mais cette densité cache de grandes nuances :

 Les densités augmentent du nord au sud. Au nord (Grand Nord canadien, Alaska),
les rigueurs du climat ne favorisent pas l’occupation humaine. Le réchauffement en
direction du sud permet par contre une présence humaine plus forte.

 Les densités varient aussi de l’ouest à l’est. En effet, à l’ouest, les montagnes
élevées, la sécheresse de plus en plus importante offrent des conditions moins
favorables qu’à l’est du continent au relief plus calme (plaines, massifs anciens) et
au climat plus humide. A cela s’ajoute des facteurs historiques : le peuplement du
continent s’est réalisé d’est en ouest. Ces différentes raisons font que l’occupation
humaine est plus dense à l’est qu’à l’ouest.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 35


Dakar / Juillet 2005
 Au Mexique, 50% de la population réside dans les hauts plateaux de l’axe volcanique
et les riches terres de l’ouest, soit sur 15 % du territoire.

4. Une population mobile

La population américaine est très mobile. Les migrations internes sont favorisées par la
densité du réseau de communication et la diversité des activités économiques. Elles
privilégient le sud et l'ouest des Etats-Unis (formant le Croissant périphérique ou Sun Belt).
Cela stimule l'augmentation de la population dans ces régions. L'essentiel des flux provient
du Nord-Est.

La frontière est une région très attractive. Les entreprises américaines, pour profiter des
faibles coûts de main-d’œuvre, ont installé des industries appelées génériquement
maquiladoras, qui dépendent des Etats-Unis pour leur approvisionnement et leurs
débouchés. Elles attirent d’importants flux migratoires. L’émigration mexicaine aux Etats-
Unis reste également très importante.

Au Mexique, le manque de terre, la recherche d’un emploi, l’attraction de la ville sont à


l’origine des migrations internes. Les mouvements les plus importants se dirigent vers le
nord du pays et les Etats-Unis.

II. LES VILLES DANS L’ESPACE NORD-AMERICAIN

1. Un fort taux d’urbanisation

La population nord-américaine est essentiellement urbaine. En effet, 4/5 habitants vivent


dans les villes. Le nombre de villes millionnaires augmente. Sur le littoral atlantique, les
agglomérations urbaines se rejoignent presque et forment une immense conurbation, de
plus de 40 millions d'habitants : la Mégalopolis.

Au Mexique 73 % de la population est urbaine.

2. Les villes de l’Amérique anglo-saxonne

Les villes nord-américaines sont relativement récentes. Leur patrimoine architectural n’a
pas été conservé, les immeubles anciens ayant été remplacés par des constructions
modernes. La ville nord-américaine est formée de plusieurs auréoles :

 Le centre ou C.B.D. : Les centres des grandes villes sont abandonnés par les
résidents. Ils sont occupés par des activités du tertiaire supérieur. Ils se
reconnaissent par la présence des gratte-ciel. On leur donne le nom de C.B.D.
(Central Business District). Le coût élevé des terrains pousse les entreprises ayant
besoin d’espace à la périphérie ; seules celles qui peuvent supporter de lourdes
charges y restent. Le C.B.D. a généralement une taille modeste par rapport au
reste de l’agglomération.

 Les abords du C.B.D. : Ce sont d’anciens quartiers abandonnés à des friches


industrielles. Les petits immeubles délabrés sont occupés par les minorités.

 Les quartiers résidentiels sont à la périphérie ; les populations aisées s’y


retrouvent dans des habitats individuels. Elles accomplissent quotidiennement de
longues migrations alternantes pour rejoindre leur lieu de travail situé dans le CBD.
Cela a imposé la construction d’autoroutes urbaines. Ces quartiers périphériques

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 36


Dakar / Juillet 2005
forment les suburbs. Ils sont rejoints par les centres commerciaux, des zones
industrielles attirés par les autoroutes et les aéroports.

Depuis quelques années, on assiste à un phénomène nouveau : le centre de certaines


grandes villes est reconquis par les riches. C’est le phénomène de la gentrification. De plus
en plus, de nouveaux centres se forment à la périphérie, se rapprochant des quartiers
résidentiels. Ainsi, très souvent, la ville nord-américaine a plusieurs centres ; elle est
devenue polycentrique.

Beaucoup de villes d’Amérique anglo-saxonne sont millionnaires. Les métropoles sont


nombreuses. Exemple :

- au Canada : Ottawa, Québec, Montréal,


- aux Etats-Unis : New York, San Francisco, Los Angeles, Houston, Atlanta, Boston,
Chicago, Washington

3. Les villes mexicaines

Les villes mexicaines correspondent au modèle latino-américain.

 Les quartiers coloniaux ont un plan en damier. Ces vieux quartiers connaissent la
dégradation.

 A côté d’eux se sont développés des centres d’affaires.

 La périphérie est occupée par 2 types d’habitat : l’espace occupé par les couches
aisées, l’habitat sous-intégré près des décharges et zones industrielles.

La croissance des grandes villes s’est ralentie avec la réduction des migrations liée à
divers facteurs :

- Dégradation des services urbains


- Pollution élevée
- Industrie appelant moins de main-d’œuvre

Néanmoins, la population des grandes villes augmente en raison d’un accroissement


naturel élevé.

Les plus grandes villes du Mexique sont : Mexico, la capitale, mais aussi deuxième
mégapole mondiale, Guadalajara, Monterrey. Ces villes, de même que celles de la
frontière, et du golfe pétrolier, sont les principaux pôles d’attraction.

III. LES PROBLEMES DE SOCIETE

1. Les questions d'identité

Du fait de la diversité du peuplement, chaque groupe revendique sa différence. Les


minorités cherchent à s’affirmer culturellement et politiquement.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 37


Dakar / Juillet 2005
2. pauvreté toujours présente

a. En Amérique anglo-saxonne

La société en Amérique anglo-saxonne a un haut niveau de vie. Par exemple, les Etats-Unis
ont un IDH de 0,939, ce qui les place au 6ème rang mondial. Mais malgré cette performance,
la pauvreté frappe une frange notable de la population. Ainsi, 35 millions d'Américains,
représentant 12 % de la population vivent en-dessous du seuil de la pauvreté. Les minorités
sont les plus affectées par cette situation. Cela s'explique par divers facteurs : déclin des
emplois industriels, la faible intervention de l'Etat (la réforme du système d'assistance aux
personnes démunis ou Welfare State [Etat-Providence] en 1996 limite l'aide à une faible
proportion d'individus).

La pauvreté est particulièrement sensible au Sud, la "Poverty Belt" (Ceinture de la


pauvreté) où la part des pauvres est supérieure à la moyenne nationale. Malgré ces
problèmes le mode de vie américain "l"American Way of life" demeure une valeur partagée
par beaucoup et gagne l’ensemble du continent.

b. Les problèmes sociaux au Mexique

La majeure partie de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté. En effet sur
les 41 millions de pauvres (sur une population de 95 millions d’habitants), 27 sont des
ruraux, et 8 des habitants de Mexico. La modernisation de l’agriculture n’a pas réduit les
inégalités sociales dans les campagnes. En effet, elle a surtout profité à une minorité de
grands propriétaires. Par contre la masse des paysans sans terre s’enfonce dans la
pauvreté. On compte entre 3 et 4 millions de paysans sans terres.

Les tribus indiennes sont les plus touchées par la pauvreté.

L’accroissement de la production agricole est inférieur à celui de la croissance


démographique. De ce fait, le déficit agricole s’est accru, imposant au Mexique des
importations importantes de produits agricoles.

3. La crise urbaine

En raison du gigantisme urbain, les trajets routiers deviennent plus longs et la pollution
s'accroît. Les anciens quartiers proches de la C.B.D. sont délabrés. Les opérations
immobilières de prestige entreprises dans les centres-villes en chassent les plus pauvres et
augmentent l'exclusion. Les populations aisées tentent de s'isoler dans de riches quartiers
et d'échapper aux autorités municipales.

Les villes mexicaines ont de nombreux problèmes : la forte pollution, la bidonvilisation.


L’explosion urbaine résulte de la misère rurale. Ainsi l’exode rural alimente l’extension
des bidonvilles. Ils deviennent des foyers de chômage, de maladies, de violence et de
trafic de drogue.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 38


Dakar / Juillet 2005
 Sujet 1 : Quelques problèmes de la population aux Etats-Unis d’Amérique

Document 1 : Evolution de la composition de la population des USA (en milliers


d’habitants)

1970 1980 1997


Noirs 22 581 26 488 36 800
Amérindiens 793 1418 1870
Asiatiques 2090 3261 11750
Hispaniques 9 123 11 421 27 510
Population totale 204 900 227 700 270 000

Source : « Les Etats-Unis contemporains de Truman à Reagan, de 1945 à nos jours »,


Editions Bread, 1999

Document 2 : Population de quelques grandes villes des USA en 1998 (milliers d’habitants)

Ville proprement dite Agglomération (ville plus


banlieue)
New York 9 477 19 714
Los Angeles 9 828 16 114
Chicago 6 731 8 791
San Francisco 1 748 6 815
Philadelphie 5 294 6 429
Détroit 4 776 5 084
Boston 3 129 4 547
Dallas 2 782 4 236
Washington 490 4 277
Houston 3 599 4 044
Miami 2 111 3 480

Source : Atlaseco, 1998

Document 3 : Les émeutes qui ont fait plus de 50 morts, trois mille blessés et quelques
deux milliards de dollars de dégâts à Los Angeles en mai 1992 ont des causes économiques
plus que raciales.

L’appauvrissement et la marginalisation d’une partie croissante de la population doublés


d’une compression de la classe moyenne, ce tremplin naturel vers la matérialisation du
« rêve américain », ont déplacé les fractures sociales ; celles-ci se situent entre nantis et
cette « under-class » qui a remplacé la « lower class » noire, entre ceux qui ont un emploi
et les abonnés au Welfare (aide sociale), et non plus entre blancs et noirs ou entre
« blacks » et « latinos » ou entre noirs et coréens …

Dans les quartiers transformés en ghettos le commerce de la drogue est devenu la seule
véritable activité économique… Les Afro-américains cohabitent avec les nouveaux

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 39


Dakar / Juillet 2005
immigrants hispaniques et asiatiques contraints de survivre face à la désertification des
centres-villes, ces parias ont fait cause commune tandis qu’une nouvelle génération de
laissés-pour-compte, celle des jeunes blancs privés d’emplois et de diplômes, venaient
exercer une redoutable « concurrence »…

Aujourd’hui aux Etats-Unis plus de 60 % des pauvres soit 21 millions de personnes sont des
blancs, vivant dans des villes mais aussi dans le milieu rural.

Serge Marli, Le Monde – Bilan économique et social, 1992, page 137

QUESTIONS

1. Calculez la part (en pourcentage) de chacune des minorités dans la population


américaine de 1970 à 1997 (document 1) et représentez les résultats dans un
diagramme à barres. (6 points)
2. identifiez les principaux problèmes posés dans le texte ci-dessus ((3 points)
3. Analysez les problèmes identifiés à la lumière des résultats de la question 1 et des
données du document 2. (10 points)

 Travaux pratiques :

1. Représentez sur le fond de carte la répartition de la population américaine et les


principaux flux migratoires. Inspirez-vous des cartes page 43 et 44.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 40


Dakar / Juillet 2005
2. T.P. : Dressez le diagramme triangulaire à partir des données suivantes :

Population active de quelques pays en 1992 en %

Secteur Primaire Secondaire Tertiaire


Bangladesh 57 13 30
Bulgarie 18 44 38
Burkina Faso 77 10 13
Chine 67 17 16
Etats-Unis 6.3 22.7 70.9
France 7.1 28.9 64
Hongrie 15 37 48
Inde 67 11 22
Japon 8.2 33.1 58.7
Pologne 34 30 36
Royaume-Uni 6.1 25 68.9

Atlaseco, 1995

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 41


Dakar / Juillet 2005
SUPPLEMENTS

Les migrations aux USA

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 42


Dakar / Juillet 2005
La répartition de la population des Etats-Unis

Le CBD de Chicago

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 43


Dakar / Juillet 2005
4
LA CONSTRUCTION DE L’ESPACE NORD-AMERICAIN
L’ALENA (Association de Libre-Echange Nord Américain)

1. Les Etats de l’ALENA

Etats Superficie (en Population (en ISF8 PNB/h (en % du PNB


millions de millions dollars) mondial
km²) d’hab.)
Canada 9 982 31,6 1,5 26 530 2
Etats-Unis 9 640 291,5 2 34 280 26
Mexique 1 960 104,9 2,8 8 240 1,2

2. Le nord-mexicain : zone de contact

Dans les années 1970, les Etats du Nord du Mexique connaissent les niveaux de fécondité
les plus élevés du pays, puis ceux-ci ont considérablement évolué depuis les années 1980.
[…] les maquiladoras ont, dans un premier temps, embauché majoritairement des femmes.
Les caractéristiques démographiques de Tijuana sont désormais une nuptialité à 21 ans,
une descendance réduite et une utilisation importante après l’âge de 25 ans, de la
contraception moderne…

Ces modifications sont observées à la frontière nord du Mexique bien avant le reste du
pays. C’est une conséquence des transformations plus rapides de l’économie et de la
croissance urbaine par rapport au niveau national. La proximité des Etats-Unis a
directement influencé les transformations économiques et donc démographiques.

3. Les grandes firmes dans l’espace ALENA

Les Big Three

Si l’on pouvait parler d’une industrie automobile canadienne ou mexicaine dans les années
60, il s’agissait pour l’essentiel de filiales des Big Three (Chrysler, Ford et General Motors)
qui fabriquaient des voitures destinées aux marchés intérieurs de ces pays.

Au début des années 1980, confrontées à une contraction des ventes et à la vive
concurrence des firmes japonaises, les constructeurs américains spécialisent leurs usines
canadiennes dans l’assemblage de voitures. Et alors que le Mexique relâche les
contraintes imposées aux investisseurs étrangers (…), les Big Three développent leurs
établissements mexicains et les transforment en plates-formes d’exportation de pièces, de

8
ISF : Indice synthétique de fécondité

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 44


Dakar / Juillet 2005
moteurs, puis de véhicules légers. Ainsi se met en place une industrie régionalement
intégrée et produisant essentiellement pour le marché des Etats-Unis.

Assembler les véhicules au Canada permet de réduire les coûts de production dans la
mesure où la forte productivité du travail compense avantageusement un niveau de
rémunération plus élevé qu’aux Etats-Unis. Côté mexicain, les salaires sont cinq à sept fois
inférieurs à ceux des ouvriers au nord du Rio Grande, alors que la main-d’œuvre est
suffisamment qualifiée pour utiliser les technologies les plus avancées.

Source : Alternatives économiques, n° 209, décembre 2002

4. Evolution des échanges dans l’ALENA

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 45


Dakar / Juillet 2005
L’ALENA ou NAFTA en anglais est l’Accord de Libre-Echange Nord-Américain. Il a été signé
le 17 décembre 1992 entre 3 pays : le Canada, les Etats-Unis, le Mexique. Il est entré en
vigueur le 1er janvier 1994. Il fait suite à l’accord de libre-échange Etats-Unis/Canada de
1989 ou CAFTA9. L’ALENA s’inscrit dans un processus de régionalisation parallèlement à la
globalisation de l’économie mondiale. C’est la première expérience d’intégration d’un
pays du Sud (le Mexique) à une union de libre-échange de type Nord.

I. L’ESPACE ECONOMIQUE NORD-AMERICAIN

L’ALENA est un partenariat ayant pour objet le libre-échange. Par l’espace qu’il recouvre
(23,3 millions de km²), c’est la plus vaste zone de libre-échange du monde. L’espace
économique nord-américain constitue un ensemble asymétrique :

 Le Canada et les Etats-Unis sont deux grandes puissances occupant respectivement


le 8ème et le 1er rang dans le classement mondial.

En effet, le Canada est riche en matières premières et dispose de grandes


réserves d’espace. Il est fournisseur de produits de haute technologie.
Les Etats-Unis sont une puissance multiforme : économique, financière,
militaire. Ils contrôlent les institutions mondiales et irriguent le monde de
leur culture. Ces deux pays ont en commun la culture anglo-saxonne, la
langue anglaise, la religion protestante et le haut niveau de vie.

 Le Mexique est un pays latino-américain. Sa langue est espagnole et le


catholicisme, la religion dominante. Economiquement, c’est un pays du tiers-
monde. Sa population est pauvre pour une large part. Son revenu par habitant est
nettement inférieur à celui de ses partenaires anglo-saxons.

II. LES OBJECTIFS DES DIFFERENTS PAYS

Les pays de l’ALENA sont économiquement, politiquement, socialement et culturellement


différents.

Pour les Etats-Unis, l’ALENA constitue une arme contre l’isolationnisme et le


protectionnisme. Il constitue un tremplin pour la mise en place d’une zone de libre-
échange de l’Alaska au nord à la Terre de Feu à l’extrême sud du continent américain, et
la conquête du marché mondial. Il doit créer un marché intérieur plus vaste. L’extension
du système des « maquiladoras » doit permettre d’augmenter les emplois et d’ouvrir le
marché mexicain aux produits américains. L’ALENA doit enfin permettre le contrôle de
l’immigration mexicaine.

9
CAFTA : Accord de Libre-échange Etats-Unis - Canada

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 46


Dakar / Juillet 2005
Le Canada poursuit par cet accord 3 objectifs :

 accéder au marché mexicain comme les Etats-Unis


 conserver les acquis du CAFTA de 1989 (lutte contre les barrières tarifaires et
non tarifaires bilatérales, libéralisation des mouvements de capitaux et l'accès
aux marchés public).
 Eviter la concentration des investissements outre-mer aux Etats-Unis et
continuer la reconversion de l’économie vers la production et l’exportation de
produits de haute valeur ajoutée.

Le Mexique espère un redéploiement de son économie et son intégration dans l’ensemble


nord-américain. Il compte avoir un meilleur accès aux marchés américains, attirer les
investissements étrangers, stimuler les activités de production et d’exportation, et enfin
étendre le régime des maquiladoras à l’ensemble du territoire.

III. LE CONTENU

L’ALENA est une zone e libre échange de 410 millions d’habitants. Le texte de l’accord
comprend 22 chapitres. Il contient diverses clauses :

 traitement national (les produits étrangers ne doivent pas faire l'objet d'un
traitement discriminatoire),
 clauses de sauvegarde (en cas de brusque gonflement des importations),
 utilisation des normes dans une perspective non protectionniste,
 accès aux marchés publics,
 garantie de la propriété intellectuelle
 Contrôle de l’origine des produits échangés. Sont considérés biens nord-
américains les biens incorporant des matériaux non régionaux. Cette clause vise
à empêcher la libre circulation des produits extérieurs à la zone ALENA.
 groupe d'experts pour traiter les différents.
 Suppression des barrières tarifaires et non tarifaires dans une période de 10 à
15 ans selon les produits.

L’agriculture a fait l’objet de 2 ententes bilatérales séparées :

 L'entente canado-américaine
 L’entente américano-mexicaine qui prévoit la suppression de tous les droits de
douanes, quotas à l’importation et licences.

L’ALENA couvre tous les types d’investissements et les services.

En ce qui concerne l’énergie, l’accord réserve au Mexique l’exploration, l’exploitation, le


raffinement, la transmission et la commercialisation des hydrocarbures et des produits
dérivés.

L’ALENA contient aussi des traités sur l’environnement et la législation du travail. Il


souligne en effet que les règles commerciales doivent être compatibles avec celles qui
protègent l’environnement, et interdit l’abaissement des normes sanitaires et
environnementales pour attirer les investissements. Des accords supplémentaires imposent
des mécanismes de contrôle.

La grande originalité de l’ALENA est d’avoir rassemblé des pays aux structures
économiques différentes dans une zone de libre-échange et de mettre en marche

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 47


Dakar / Juillet 2005
l’intégration économique. En effet, son expérience est unique ; elle comprend une
superpuissance (les Etats-Unis), une puissance industrielle moyenne (le Canada), et un
pays en développement (le Mexique).

Les résultats obtenus sont encourageants :

Le Mexique est devenu depuis 1994, le second client des Etats-Unis après le Canada. Le
marché financier mexicain est devenu le plus sophistiqué de l’Amérique latine. Les normes
de réglementations et comportements économiques ont conduit le Mexique à ouvrir son
marché intérieur à presque toutes les sociétés financières, tandis que ses banques
adoptent les critères anglo-saxons de transparence dans la gestion

Le Canada tire de l’ALENA d’énormes profits :

 Accès au marché mexicain dans les mêmes conditions que les Etats-Unis
 Bénéfice de l’offre de détaxée de biens mexicains peu chers
 Harmonisation des normes de travail

Pour les Etats-Unis, l’ALENA préfigure le grand marché panaméricain.

IV. LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE L’ALENA

Depuis la création de l’ALENA, les échanges commerciaux se sont accrus dans la zone grâce
à l’élimination des barrières douanières.

Le Canada et le Mexique se sont arrimés à l’économie américaine. En effet, ils disposent


d’un meilleur accès au marché américain qui est l’un des plus vastes du monde. Dans ces 2
pays, les Etats-Unis restent le premier investisseur, le premier fournisseur et le premier
client. L’ouverture aux investissements américains installe le Mexique dans la dépendance.
En effet, des maquiladoras10 se sont installées dans la zone transfrontalière. Elles font du
Mexique la première puissance commerciale d’Amérique latine, mais n’attirent que des
activités de fabrication et d’assemblage. Elles sont alimentées par des capitaux américains
et canadiens.

D’importants flux internes animent l’ALENA. Le Canada et les Etats-Unis échangent des
produits à forte valeur ajoutée. A partir des capitaux américains, les maquiladoras se sont
installées sur tout le territoire mexicain. Le Mexique est devenu le second fournisseur des
Etats-Unis après le Canada. D’importants flux migratoires se sont développés du Mexique
vers les Etats-Unis.

Les relations commerciales ont été renforcées par l’ALENA. Pour le Mexique, il ouvre la
voie du libéralisme économique. L’association avec des géants économiques lui permet de
pénétrer dans un schéma de production de type nord. Pour le Canada, l’ALENA permet de
défendre des intérêts non économiques mais cependant sensibles : contrôle des flux
migratoires d’origine mexicaine, contrôle de la pollution, surveillance de la délocalisation
des usines vers le Mexique.

10
Maquiladora : entreprise industrielle mexicaine bénéficiant d’exonérations qui lui permettent de produire et
d’exporter aux Etats-Unis en particulier.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 48


Dakar / Juillet 2005
DISSERTATION

L’ALENA : une aire de puissance économique nord-américaine ?

CROQUIS : La région transfrontalière

Légende
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 49


Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 50
Dakar / Juillet 2005
5
LE MODELE ECONOMIQUE AMERICAIN

1. Le solde commercial des Etats-Unis en milliards de dollars de 1990 à 2002

1990 1995 2000 2002


-79 -106 -410 -536

Source : Département du Commerce américain

Répartition géographique du commerce extérieur des Etats-Unis en 2000

Partenaires commerciaux
Mexique Autres Chine Canada U.E Japon Corée du Sud
Etats Singapour
Taïwan
EXPORTATIONS 14,5 24,5 4 23 18 8,5 7,5
IMPORTATIONS 11 23 9 19 18 12 8

Statistical Abstract, 2001

2. La dépendance énergétique

Les Etats-Unis absorbent déjà 25% de la production mondiale de pétrole alors qu’ils ne
disposent que de 3 % des réserves de la planète… Et pour répondre à la demande, les
Américains vont devoir encore accroître leurs importations de brut, qui représentent déjà
près de 60 % de leur consommation.

Les boys de Cheney n’écartent aucune solution pour contrôler le marché de l’or noir :
forage dans le sanctuaire écologique de l’Alaska, renforcement des accords avec les pays
africains, mise sous tutelle du Moyen-Orient, marginalisation du rôle de l’OPEP… Premier
fournisseurs de brut (15 % des importations des Etats-Unis), le Canada a augmenté sa
production pour alimenter le marché américain… Washington a demandé le même effort au
Mexique.

J.L. Barberi et G. Fontaine, L’Expansion, n° 669, novembre 2002

3. La puissance financière des Etats-Unis

Depuis 1945, le dollar clé de la mondialisation, est indispensable. Ainsi 42 % du commerce


international se paie encore en dollars. Les Etats-Unis investissent dans le monde entier.
L’Europe communautaire occupe toujours une place privilégiée pour les investissements
industriels (55 %). Les capitaux des fonds de pensions américains ont un poids décisif dans
la majorité des grandes bourses du monde. Le retrait de ces capitaux pourrait provoquer
une crise boursière insupportable. Les multinationales américaines développent leurs

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 51


Dakar / Juillet 2005
filiales et imposent leurs produits et leurs modèles de conception aux viieux pays
industriels.

N. et J. Mauduy, Les Etats-Unis, puissance régionale et mondiale, Ellipses, 2000

4. La puissance agricole des Etats-Unis

Avec leurs productions colossales, les Etats-Unis ne sont pourtant pas les premiers
producteurs mondiaux de céréales. Mais ils sont de loin les premiers exportateurs,
expédiant en moyenne chaque année 30 millions de tonnes de blé, soit le tiers du
commerce international. Cela explique le rôle clé de la bourse aux grains de Chicago. C’est
ici que se fixent les prix du blé et d’autres produits agricoles comme le maïs et le soja. De
plus, l’administration américaine utilise l’aide alimentaire dans sa politique à l’échelle
mondiale. Par exemple, en septembre 1998, le président américain a autorisé un don de
300 000 tonnes de blé en faveur de la Corée du Nord qui venait d’accepter d’interrompre
son programme nucléaire.

Documentation photographique, n° 8006, 2000

5. Quelques multinationales américaines et leur classement mondial

Secteur Activité Entreprise Rang parmi Rang Nombre


les mondial d’employés
entreprises dans leur
américaines activité
Energie Pétrole Exxon Mobil 3 1 92500
Pétrole Chevron 7 5 53000
Texaco
Electricité American 123 4 26763
Electric
Power
Services Grande Wal Mart 1 1 1 300 000
distribution Stores
Banque Citigroupe 6 1 252 500
Compagnie AMR 106 1 105 000
aérienne
Services Microsoft 49 1 50 500
informatiques
Industrie Construction General 2 1 350 000
automobile Motors
Ford 4 2 350 000
Electronique General 5 1 315 000
Electric
Informatique IBM 8 1 316 000
Agroalimentaire Tabac Altria Group 12 1 166 000
Boisson Coca-Cola 93 1 56 000
Distribution Mc Donald 128 2 413 000
alimentaire

Source : Fortune, juillet-août 2003

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 52


Dakar / Juillet 2005
6. Carte industrielle des Etats-Unis

7. Le déficit de la balance commerciale américaine

Solde de la balance commerciale.


Désaisonnalisé (en milliards de dollars).
Source : Département du Commerce

Avec la flambée des cours de l’or noir, la


facture pétrolière américaine s’alourdit
sensiblement. En valeur, les importations de
pétrole brut ont bondi de 11,3% en août.
Résultat : le déficit commercial s’est encore
creusé pour atteindre 54 milliards de dollars, le
deuxième plus important de l’histoire
américaine. Le déficit des échanges avec la
Chine a également battu un nouveau record à
15,4 milliards de dollars. De quoi nourrir les
pressions baissières sur le billet vert.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 53


Dakar / Juillet 2005
8. L’espace agricole des Etats-Unis

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 54


Dakar / Juillet 2005
I. LA PUISSANCE ECONOMIQUE AMERICAINE

1. La puissance agricole

Les Etats-Unis ont la première agriculture de la planète grâce à l’importance des cultures,
la variété et la masse des productions. Ces performances sont dues à plusieurs facteurs :
l’organisation de l’agriculture, l’implication du gouvernement fédéral dans la politique
agricole et les négociations avec l’OMC11, le niveau technique de l’agriculture.

La production agricole est très diversifiée. Les Usa ont la première production de maïs et
de soja, occupent la seconde place pour les agrumes et le coton, sont en bonne position
pour de nombreuses productions. Ils assurent 20 % des exportations agricoles dans le
monde. Cette agriculture est extensive. Elle ne mobilise que 2 % de la population active.
Elle est stimulée par une recherche agronomique avancée réalisée dans les laboratoires et
les universités, et dont les résultats sont rapidement appliqués à l’agriculture. Les Etats-
Unis sont le premier producteur et exportateur mondial. L’agriculture américaine alimente
un important complexe agroalimentaire ou agrobusiness dominé par de puissantes
multinationales.

2. La puissance industrielle

Les Etats-Unis disposent également de la première industrie du monde. Ils fournissent 30 %


de la production industrielle mondiale. 15 des 20 premières entreprises industrielles
mondiales sont américaines. Le Nord-Est est la première région industrielle des Etats-Unis,
mais beaucoup d’industries se sont déplacées vers le centre et le Croissant périphérique12.
Les industries privilégient la proximité des aéroports et des autoroutes et la présence
d’une main-d’œuvre qualifiée ou bon marché pour s’implanter.

L’industrie américaine s’appuie sur la puissance technologique et financière. Ainsi, les


Etats-Unis disposent de la moitié des brevets des activités de haute technologie
(robotique, informatique, biotechnologie …). Le premier technopôle du monde s’y trouve ;
il s’agit de la Silicon Valley. Les Etats-Unis se situent désormais à l’ère post-industrielle. Ils
investissent énormément à l’extérieur et possèdent d’importants groupes : les firmes
multinationales.

3. La puissance commerciale

Les Etats-Unis sont au premier rang pour l’importance du commerce extérieur. Ils assurent
14 % des échanges mondiaux.

11
OMC : Organisation mondiale du commerce
12
Le Croissant périphérique aussi appelé Sun Belt est la bordure méridionale et occidentale des Etats-Unis

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 55


Dakar / Juillet 2005
II. LE SYSTEME ECONOMIQUE AMERICAIN

1. Les fondements du rêve américain

Le rêve américain a pour fondement 2 principes :

- La démocratie : elle organise la séparation des pouvoirs et s’exerce dans un


système fédéral
- Le capitalisme : c’est la base du système économique. Il encourage la liberté
d’entreprise, la richesse matérielle et le respect de la propriété privée.

2. Les moyens de la puissance américaine

a. De puissantes entreprises

De grandes firmes dominent l’économie américaine ; elles résultent de plusieurs


mouvements de concentrations. Beaucoup de ces firmes sont des multinationales figurant
parmi les plus importantes du monde. Les firmes multinationales américaines sont partout
présentes dans le monde. Elles se délocalisent de plus en plus en Asie (ex. : Nike), s’allient
avec des firmes japonaises (ex. : General Motors et Toyota), s’installent en Europe. Les
Etats-Unis sont le siège de 7 des 10 premiers groupes mondiaux. Leur prépondérance est
réelle dans le domaine de l’aéronautique (ex. : Boeing), les logiciels (ex. : Microsoft, IBM),
agroalimentaire (Philip Morris), l’hôtellerie (Mac Donald), de l’automobile (General
Motors), du pétrole (Exxon, Mobil), de l’électricité (General Electric).

Il existe cependant des PME13 qui assurent 55 % des emplois. On en dénombre 17 millions,
qui assurent la sous-traitance.

b. Le rôle de l’Etat

L’Etat crée un environnement favorable à la vie économique. En effet, il détermine la


politique monétaire par l’intermédiaire de la FED (Banque fédérale de réserve), contrôle le
secteur privé par une législation discrète, finance la recherche à 50 %. Par ailleurs, l’Etat
fédéral mène une active politique commerciale au sein de l’OMC, passe des commandes à
certaines industries (en particulier, le complexe militaro-industriel), participe à la
production à travers des agences spécialisées telles que la NASA. L’Etat soutient par des
subventions les agriculteurs, les exportateurs. Il défend les intérêts du capitalisme
américain dans le monde.

L’Etat américain est également un employeur (15 % des actifs).

c. Une grande capacité d’innovation

La recherche est très active. Elle se fait dans plusieurs structures : les universités, les
laboratoires d’entreprises. De nombreux technopôles sont créés à travers le pays : Silicon
Valley en Californie, Salt Lake City, Denver, Phoenix, Atlanta … L’Etat est un partenaire
important de la recherche, notamment dans le domaine militaire, aéronautique,
aérospatial ou les technologies de pointe.

13
PME : petite et moyenne entreprise

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 56


Dakar / Juillet 2005
d. Des services efficaces

Le secteur tertiaire occupe une place importante. Les banques et sociétés d’assurance
figurent parmi les premières du monde. Les bourses de New York et de Chicago comptent
parmi les plus grosses places financières du monde. Les transports variés et efficaces
favorisent le dynamisme économique.

e. La puissance financière

Le dollar assure la suprématie économique. Il permet aux Etats-Unis d’orienter le rythme


de son économie. Par ailleurs, grâce à leur importante participation au capital du FMI et
de la Banque mondiale, ils influencent l’économie mondiale.

III. LES LIMITES DU MODELE ECONOMIQUE AMERICAIN

Malgré ses réussites, le modèle américain connaît des limites :

1. La dépendance extérieure

Le taux de dépendance énergétique est de 20 %. Ce déficit est surtout lié à une production
pétrolière insuffisante, ne couvrant que la moitié des besoins.

La surproduction qui caractérise l’agriculture crée aussi une dépendance par rapport au
marché mondial pour les exportations. L’Etat américain intervient pour soutenir les
agriculteurs qui doivent s’endetter pour se moderniser.

2. La concurrence étrangère

Les Etats-Unis doivent faire face à une vive concurrence européenne et asiatique. Les
partenaires dénoncent la politique commerciale des Etats-Unis. Les investissements
américains à l’extérieur sont en baisse.

3. Des signes de fragilité internes

La balance commerciale des Etats-Unis est déficitaire. Les déséquilibres sociaux


demeurent importants : pauvreté, confrontation ethnique.

4. Le développement de l’antiaméricanisme

La suprématie américaine est contestée dans le monde. En effet, les interventions


militaires, la diffusion du modèle culturel américain provoquent des réactions de rejet.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 57


Dakar / Juillet 2005
1. La balance commerciale des Etats-Unis

Document 1 : Structure des échanges par pays (2000)en milliards de dollars

Partenaires Canada Mexique Amérique U.E. Pays de l’Est


latine
Exportations 130 55 45 120 5
Importations 155 60 40 135 5

Partenaires Afrique Moyen-Orient Japon Asie Australie-


(hors Japon) Nouvelle
Zélande
Eportations 10 20 70 120 10
Importations 15 15 115 180 5

Source : d’après ABC du Bac, Paris, Nathan, 2002

Document 2 : Structure des échanges par groupe de produits (2000))

Produits Produits Pétrole Produits Produits Autres Total en


agricoles et gaz industriels miniers (non milliards
énergétiques) de
dollars
Importations 7,0 10,3 76,9 5,8 1 030
en %
Exportations 14,3 76,9 2,8 6,0 685
en %

Source : ABC du Bac, Paris, Nathan, 2002

QUESTIONS

1. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
3. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 58


Dakar / Juillet 2005
Paris

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 59


Dakar / Juillet 2005
Paysage des Alpes

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 60


Dakar / Juillet 2005
6
L'EUROPE : MILIEUX NATURELS ET POPULATIONS

1. La situation démographique de l’Europe

Pop. Pop. Taux de Taux Nombre Part Part des PNB/ Espérance
en prévue natalité de moyen des plus de 64 h de vie
2001 en 2025 en ‰ morta d’enfants moins ans dans la
lité par de 15 population
H F
en ‰ femme ans
dans
la
popula
tion

727 717 10 9 1,4 18 % 15 % 1497 70 78


0

Source : site internet de l’INED 2002(Europe sans la Russie ni la Turquie)

2. Evolution de la population européenne

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 61


Dakar / Juillet 2005
3. Répartition de la population européenne

 Pointillés :

 Traits obliques :

 Lignes verticales :

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 62


Dakar / Juillet 2005
4. Le relief de l’Europe

5. Les climats de l’Europe

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 63


Dakar / Juillet 2005
L’Europe est la partie occidentale de l’Eurasie. Elle est séparée de l’Asie par une frontière
conventionnelle qui correspond aux monts Oural et au Caucase. Elle est caractérisée par
une grande diversité géographique et humaine. L’essentiel du continent se trouve aux
latitudes moyennes. L’Europe couvre une superficie de 11 millions de km².

I. LE MILIEU NATUREL EUROPEEN

1. Un relief ordonné

L'Europe a un relief varié.


- Au Nord-Ouest, de l'Angleterre à la Scandinavie, on retrouve des massifs anciens. Les
glaciers y ont élargi de profondes vallées fluviales envahies par la mer : les fjords.
- De la France à l'Oural, l'espace est occupé par les plaines et des bas plateaux. Des massifs
anciens sont dispersés dans cet ensemble : massif armoricain, massif central, massif de
Bohème...
- Le Sud de l'Europe est dominé par des chaînes jeunes élevées (Pyrénées, Alpes, Apennin,
Carpates ...). Les plaines y sont étroites. C'est une région de séismes et de volcans.

2. Des milieux variés

Trois domaines tempérés forment l'Europe :

a. Les milieux océaniques

Le climat océanique est caractérisé par des températures modérées favorisées par le
réchauffement de l'océan par la dérive Nord atlantique. Ainsi, l'amplitude thermique est
faible. Les pluies sont fines et s'étalent sur toutes les saisons.

La végétation comprend la forêt de feuillus dans l'intérieur et la lande sur les côtes.

Les fleuves océaniques sont bien alimentés. Ils ont leurs hautes eaux en hiver et leurs
basses eaux en été.

b. Les milieux continentaux

Le climat continental va de l'est de l'Europe à la Russie. L'anticyclone sibérien et la


continentalité y favorisent des hivers froids. Les étés sont chauds et orageux. De ce fait
l'amplitude thermique est élevée.

La végétation comprend des feuillus, mais au nord, à l'intérieur et en altitude règne la


forêt de conifères.

Les fleuves sont irréguliers. Ils gèlent en hiver et ont leurs hautes eaux au printemps.

c. Les milieux méditerranéens

Le climat méditerranéen règne au sud de l'Europe. Il a des hivers doux et des étés chauds
et très secs. Les pluies tombent en automne ou au printemps sous forme d'averses
violentes.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 64


Dakar / Juillet 2005
La forêt a reculé laissant place à la garrigue et au maquis.

Les cours d'eau sont presque secs durant l'été ; ils deviennent des torrents en hiver.

d. Les milieux montagnards

Le climat montagnard est caractérisé par des températures qui baissent d'un degré tous les
100 m. La couche de neige augmente avec l'altitude.

La végétation est étagée. On assiste à la succession de plusieurs formations végétales avec


l'altitude. De plus l'exposition au soleil introduit des nuances.

II. POPULATION

L'Europe compte une population de plus de 773 millions d'habitants, représentant 12 % de


la population mondiale.

1. Une population inégalement répartie

La densité moyenne est 70 habitants au km². Cela en fait le 3ème foyer de peuplement du
monde. Mais le peuplement européen est mal réparti en raison de conditions naturelles et
surtout de l'histoire et des activités humaines.

Les régions de faible peuplement sont les zones froides (Europe du Nord), les régions de
haute montagne, et celles où subsiste une agriculture traditionnelle.

On trouve de fortes densités dans la dorsale européenne, formant un arc depuis le sud de
l'Angleterre, jusqu'au nord de l'Italie. Il englobe de fortes régions industrielles et tertiaires.

2. Une population essentiellement urbaine

La majeure partie de la population européenne vit dans les villes. L'essentiel se retrouve
dans la mégapole ou dorsale européenne qui est aussi la première concentration urbaine
dans le monde.

3. Une population vieillissante

La population européenne stagne et même doit connaître une réduction d'ici 2025, passant
de 773 à 717. Actuellement, le taux de natalité est de 9,7‰, alors que la mortalité est de
11,5 ‰, ce qui donne une croissance presque nulle : - 0,18%. Cela s'explique par la
fécondité européenne qui est la plus faible de tous les continents : 1,38. Par voie de
conséquence, le pourcentage de la population ayant plus de 64 ans est le plus fort de
monde. Le renouvellement des générations n'est plus assuré.

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Dakar / Juillet 2005
4. Les migrations

Par rapport aux Etats-Unis, la mobilité humaine en Europe est modérée. Les zones de
départ sont les régions de chômage élevé. Les régions plus dynamiques sont les régions
d’accueil.

La mobilité entre les pays reste faible. Les flux principaux sont des flux de proximité. On
observe des flux croisés : les habitants du sud rejoignent le Nord plus dynamique, tandis
que les cadres du nord cherchent un cadre de vie plus agréables au sud.

L’Europe est aussi une terre d’immigration. Elle exerce son attraction sur les populations
des autres pays. Mais les pays européens ferment leurs frontières en renforçant les
contrôles aux frontières extérieures, dans les aéroports et les ports.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 66


Dakar / Juillet 2005
7
LA CONSTRUCTION EUROPEENNE
REALITES ET PERSPECTIVES

1. Etapes de la construction européenne

2. Les fonds structurels

Les fonds structurels regroupent en réalité quatre fonds : le Fonds social européen (FSE)
qui finance des actions en matière de politique sociale et d’emploi ; le Fonds européen
d’orientation et de garantie agricole (FEOGA) ; l’instrument financier d’orientation de la
pêche (IFOP) et le Fonds européen de développement régional (FEDER) qui est l’instrument
financier de la politique régionale de l’UE.

Ces fonds sont coordonnés pour être utilisés vers trois objectifs prioritaires :

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 67


Dakar / Juillet 2005
1. vise à promouvoir le développement dont le PIB moyen par habitant est inférieur de
75 % à la moyenne de l’UE. Ce nouvel objectif concerne aussi les régions
ultrapériphériques (départements français d’Outre-mer, Madère, Açores…) ;
2. contribue à soutenir la reconversion économique et sociale des régions en
difficultés structurelles, en dehors de celles éligibles à l’objectif 1 ;
3. regroupe toutes les actions en faveur du développement des ressources humaines
(politique de l’emploi).

P. Boniface et B. Nivet, Petit dico européen, PUF, 2002

3. L’Union européenne : les principales dates

18 avril 1951 Traité de Paris instituant la CECA


(Communauté européenne du charbon et de
l’acier)
25 mars 1957 Rome, signature par 6 Etats des traités de
la CEE (Communauté Economique
Européenne) et de l’Euratom (Communauté
européenne de l’énergie atomique)
3 mai 1960 Mise en place de l’AELE (Association
européenne de libre-échange)
1er janvier 1973 Elargissement de la CEE à 9
28 février 1975
1981 Entrée de la Grèce dans la CEE (Europe des
10)
1986 L’Espagne et le Portugal entrent dans la
CEE (Europe des 12)
27-28 février 1986 Acte unique européen
7 février 1992 Traité de Maastricht
1995 Traité d’Amsterdam
2002 Mise en circulation des pièces et des billets
en euros
Entrée des 10 PECO (Europe des 25) :
Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie,
Lituanie, Malte, Pologne, République
tchèque, Slovaquie, Slovénie
2007 Entrée programmée de la Bulgarie et de la
Roumanie

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Dakar / Juillet 2005
4. L’union européenne en 2004

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Dakar / Juillet 2005
5. Les critères d’adhésion

En 1993, le Conseil européen de Copenhague indiquait que l’adhésion aurait lieu dès qu’un
associé sera capable d’en assumer les obligations en satisfaisant aux exigences
économiques et politiques ». Ce Conseil fixait parallèlement les critères de Copenhague
pour les futurs membres : institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du
droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection ; existence d’une
économie de marché viable et capacité à faire face à la pression concurrentielle et aux
forces du marché à l’intérieur de l’Union européenne ; capacité d’assumer les obligations
de l’adhésion, et notamment de souscrire aux objectifs de l’Union politique, économique
et monétaire.

L’Union européenne : poursuite de l’élargissement, Office des publications officielles des


Communautés européennes, 2001

6. L’avenir de l’Europe au cœur des débats

L’étude des opinions des citoyens à l’égard de l’intégration montre que, dans leur
ensemble, les citoyens s’entendent bien sur la nécessité de collaborer entre eux dans un
certain nombre de domaines. Tous souhaitent que l’ »Europe » existe. Le débat ne porte
donc pas sur l’Union européenne comme entité, mais sur les modalités de son existence, à
la fois concernant le degré d’intégration nécessaire – l’Union ne doit-elle être qu’une
organisation intergouvernementale, un lieu de collaboration et de discussion entre Etats
européens, ou un véritable Etat fédéral ou supranational ? – et concernant l’extension de
son champ de compétence – l’action de l’Europe est-elle légitime quel que soit le domaine
concerné ou ne doit-elle être limitée qu’à un certain nombre restreint de domaines ?

L’émergence d’un débat européen, en donnant la possibilité aux citoyens de se poser la


question « Quelle Europe voulons-nous ? », permet d’engager la réflexion sur l’avenir de
l’Union européenne.

B. Cautrès et C. Belot, Problèmes politiques et sociaux, n° 871, La Documentation


française, mars 2002

7. La réforme de la P.A.C. (Politique agricole commune)

La PAC a été élaborée dans les années 1950 et 1960 pour une Europe qui gardait en
mémoire les pénuries alimentaires et la pauvreté du monde rural, problèmes qu’elle devait
éradiquer à tout jamais.
L’une des principales mesures décidées par l’Union à cet effet a été de s’assurer
que les agriculteurs puissent obtenir certains prix pour leurs produits. Cette mesure a
contribué à stabiliser le marché face à des facteurs incontrôlables, tels que le climat ; elle
a garanti aux agriculteurs des revenus équitables et réguliers et elle a permis d’augmenter
la production. A l’aube du nouveau siècle, la PAC doit évoluer et faire face à de nouveaux
défis comme ceux de la surproduction ou de l’environnement.
Les prix garantis aux agriculteurs sont réduits de 20 % dans le secteur de la viande
bovine et de 15 % dans les secteurs des cultures arables et du lait. […]
L’Union maintient l’engagement qu’elle a pris d’aider les agriculteurs à vivre
décemment, par le biais de versements directs dont le montant sera majoré afin de
compenser la baisse des prix garantis.

Office des publications officielles des Communautés Européennes, 2000

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 70


Dakar / Juillet 2005
La construction européenne l'association d'Etats européens pour constituer un ensemble
économique et politique unique. Elle a été engagée au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale. La Communauté européenne devient l'Union européenne ; de 6 membres à ses
débuts, elle compte actuellement 25 Etats.

I. LES ETAPES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

L'idée européenne est née de la volonté des "Pères de l'Europe" (Konrad Adenauer, Jean
Monnet, Robert Schuman) de réconcilier les protagonistes de la Seconde Guerre mondiale.

La première étape est la création de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de


l'Acier) en 1951 entre la France, la RFA, la Belgique, l'Italie, le Luxembourg et la Hollande.

Par la suite divers traité élargissent la Communauté européenne :

 En 1957, le traité de Rome crée la Communauté Economique Européenne (CEE)


comprenant les 6 Etats. Il s'agit d'un marché commun.
 En 1973, la CEE passe à 9 membres avec l'admission de 3 pays du Nord-Ouest :
Royaume-Uni, Irlande, Danemark.
 En 1981, la Grèce fait son entrée. (10 Etats)
 En 1986, les pays ibériques, Espagne et Portugal adhèrent à la CEE. (12 Etats)
 En 1992, le traité de Maastricht transforme la CEE en Union Européenne ; ce traité
institue la citoyenneté européenne et prévoie la création d'une monnaie unique.
 En 1995, arrivent l'Europe scandinave (Finlande et Suède) et l'Autriche. (15 Etats)
 En 2004, l'Union européenne s'ouvre aux pays de l'Europe centrale et orientale
(P.E.C.O.) : elle compte désormais avec ces 10 adhésions, 25 Etats.

II. REALITES POLITIQUES ET ECONOMIQUES DE L'UNION

1. Une puissance politique et économique

 L'Union Européenne avec une superficie de 4 millions de km² et une population de


455 millions d'habitants, a un PIB global de 10 000 milliards de dollars. Elle a un
important système productif. Elle représente l'espace économique le plus puissant
du monde.

 L'UE rivalise avec les Etats-Unis dans plusieurs domaines. Elle est devenue le
premier producteur industriel mondial. Ses ressources énergétiques et minérales
sont limitées, mais elle est en tête pour la valeur de la production industrielle.

 Elle est également la deuxième puissance agricole mondiale ; elle dégage


d'importants excédents pour l'exportation. Cependant, l'agriculture européenne est
contrastée : le Nord-Ouest a une agriculture ultra-mécanisée, alors que les marques
de l'économie socialistes caractérisent encore les nouveaux pays membres (les
P.E.C.O. : Pays d'Europe Centrale et Orientale).

 Elle est la première puissance commerciale du monde. Le libre-échange facilite les

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 71


Dakar / Juillet 2005
relations. Sa balance commerciale est positive. C'est aussi le premier pôle émetteur
d'investissements directs à l'étranger. Le marché unique européen attire les
capitaux américains et japonais. La zone euro lie 12 pays sur les 25 Etats que
compte l'Union.

2. Le fonctionnement de l'U.E.

a. Les institutions communautaires

La vie de l'Union Européenne s'organise à partir d'institutions importantes. Le pouvoir de


décision appartient au Conseil de l'Europe (Chef d'Etat) et au Conseil des Ministres. La
Commission européenne est l'organe exécutif de l'Union. Cependant, le pouvoir n'est pas
supranational. Le Parlement Européen est formé des représentants des partis politiques
des pays membres ; il a cependant des compétences limitées.

b. Les politiques communes

 La Politique agricole commune (P.A.C.) : C'est la première politique commune de


l'Union. Elle a créé un marché commun agricole avec des prix garantis et un
système de préférence communautaire. L'organisme qui finance ses interventions
est la F.E.O.G.A. (Fonds européen d'intervention et de garantie agricole). Les aides
et prix garantis ont provoqué une surproduction chronique et une productivité, au
point de menacer l'environnement. Cela a provoqué une réforme de la P.A.C.

 Des fonds structurels comme la FEDER, la FSE, le fonds de cohésion sont mis en
place pour assister les pays et régions les plus défavorisés. Il existe aussi des
politiques communes dans divers domaines : politiques sociales, commerciales,
extérieure, culturelle, de défense de l'environnement.

 La monnaie unique : 12 pays membres forment la zone Euro. La Banque européenne


a son siège à Francfort.

 La Convention de Schengen : Elle accorde la libre circulation dans l'espace


communautaire aux ressortissants de 13 pays de l'UE, de l'Islande et de la Norvège.

 La Politique Etrangère et de Sécurité commune (P.E.S.C.) : Elle est limitée par la


diversité des politiques nationales et l'absence de forces militaires autonomes.

III. PERSPECTIVES

L'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie est envisagée pour 2007. La date d'entrée de la


Turquie n'est pas encore fixée, bien que sa vocation à rejoindre l'Union soit reconnue
depuis 1999. L'adhésion des Etats de l'ex-Yougoslavie pourrait porter le nombre de pays
membres à 33. Ces derniers comme la Turquie doivent se plier à certaines conditions :

 Intensifier les efforts de démocratisation


 Respect des droits de l'homme
 Economie de marché
 Lutte contre la corruption

Divers scénarios sont envisagés pour l'avenir :

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 72


Dakar / Juillet 2005
Créer une Europe fédérale - Cette idée est soutenue par l'Allemagne
Constituer une Europe confédérale - Cette proposition est celle de la majorité

L'élargissement à l'est permet l'ouverture de nouveaux marchés.

L'UE doit adapter son fonctionnement à l'entrée des 10 nouveaux pays. C'est en ce sens que
la Constitution de l'UE est révisée.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 73


Dakar / Juillet 2005
COMMENTAIRE

Sujet 1 : Bac général 2005

L’élargissement de l’Union Européenne (U.E.)

Document 1 : Fond de carte

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 74


Dakar / Juillet 2005
Document 2 : L’intégration est déjà en marche

Les avantages liés au commerce international se sont déjà assez largement concrétisés
avant même l’adhésion, grâce aux effets des accords européens d’association. Ces gains
sont majeurs pour les PECO (Pays d’Europe centrale et orientale), puisque leurs
partenaires de l’U.E. comptent aujourd’hui pour près de 70 % de leur commerce total
(contre 40 % en 1990). En outre, la qualité de leurs exportations s’élève…

Pour les quinze pays membres de l’U.E., l’impact est plus limité, les PECO pesant moins de
4 % de leur commerce extérieur ; il est cependant positif puisqu’ils ont réalisé ensemble
en 2002, un excédent commercial de plus de 20 milliards d’euros dans les échanges avec
les futurs membres.

Wladimir Andreff, La deuxième transition des PECO, in Societal n° 41, 2003

Document 3 : Grands et petits Etats : un clivage artificiel

Les institutions créées par le traité de Rome (1957) et mises en place le 1er janvier 1958
avaient fait la part belle aux petits Etats fondateurs, ceux du BENELUX. Mais ils n’étaient
alors que trois sur six, et ne risquaient pas d’imposer leur domination. Les élargissements
successifs ont rompu cet équilibre, pour aboutir à une Europe des vingt-cinq qui compte
dix-neuf petits Etats et six grands, lesquels rassemblent pourtant les trois quarts de la
population. L’U.E. se trouve ainsi confrontée au dilemme comme toute construction
supranationale : la règle de l’unanimité aboutit à une quasi-paralysie lorsque le nombre de
membres augmente …

Les petits Etats ont sans doute davantage besoin de la construction européenne que les
grands, mais en même temps ils ont plus à perdre en termes d’autonomie et d’identité.

Jean-Claude Boyer, Le Monde Diplomatique, n° 601, avril 2004, p.12

Document 4 : Stocks d’IDE dans les pays candidats en 2001

pays en milliards de dollars en %

Bulgarie 3,9 3,0


Estonie 3,2 2,6
Hongrie 23,6 18,5
Lettonie 2,2 1,7
Lituanie 2,7 2,1
Pologne 42,4 33,4
République Tchèque 26,8 21,0
Roumanie 7,6 6,0
Slovaquie 6,1 4,8
Slovénie 3,3 2,6
Chypre 2,2 1,8
Malte 3,3 2,6
TOTAL 147,2 100,0

Source : CNUCED, Rapport des investissements dans le monde, 2002

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 75


Dakar / Juillet 2005
QUESTIONS

1. Localiser sur le document 1 (carte) les pays admis au sein de l’U.E. depuis le 1er mai
2004. (3 points)

2. L’élargissement de l’U.E. depuis le 1er mai 2004 est-il un gain ou une perte de
puissance pour le groupe des quinze ?

Argumenter en une dizaine de lignes en se référant aux documents 2, 3 et 4.


(5 points)

3. Quels sont les problèmes politiques et économiques posées par m’opposition au sein
de l’U.E. entre « grands » et « petits » Etats ? (5 points)

4. Représenter par un diagramme à barres (à partir des pourcentages) les stocks d’IDE
dans les pays candidats en 2001. Interpréter le diagramme. (5 points)

N.B. : Rédiger une introduction et une conclusion (2 points)

Sujet 2 : Bac. G 2005

L’Union Européenne, une puissance agricole mondiale

Document 1 : La puissance de production de l’UE au sein des grands pays agricoles


du monde

producteurs ble (MILLIONS bovins bovins porcins


DE TONNES) (MILLIONS DE (MILLIONS DE (MILLIONS DE
TONNES) TETES) TETES)
U.E.(à 25) 136 132 90 151
Chine populaire 91 12 106 465
Etats-Unis 44 25 97 59
Russie 51 16 27 16
Inde 72 - 222 -
Brésil 3 - 176 30
Australie 9 - 30 -
Argentine 13 - 51 42

Source : Images économiques du monde, 2004

Document 2 : Exportations des produits agricoles en 2003 (en milliards de dollars)

EUROPE 249 ASIE 106


Amérique du Nord 101 Amérique latine 67
Ex.Europe de l’Est et 28 Afrique 22
Russie
Moyen-Orient 9

Soure : Images économiques du monde, 2004

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 76


Dakar / Juillet 2005
Document 3 : Des espaces qui participent intégralement à la puissance

L’UE comporte des espaces marginaux de la production agricole incluant l’Islande,


l’Ecosse, la Scandinavie, la Finlande, les Etats baltes, une partie de la Pologne, la
Slovaquie, la Slovénie, les îles méditerranéennes ou encore la Grèce. Les milieux (climat,
qualité des sols), la faiblesse des surfaces agricoles, les conditions sociales et techniques
de production, limitent leur contribution à la puissance européenne. En revanche, le
Benelux, l’Allemagne surtout dans sa partie rhénane, la France (Nord, Bassin parisien), le
Bassin de Londres, la plaine du Pô, les huertas espagnoles de la côte méditerranéenne,
constituent le cœur de la puissance agricole européenne. Au-delà de ces régions
dynamiques, s’est mise en place une littoralisation très poussée des élevages industriels de
porcs et de volailles autour des ports en Bretagne, aux Pays-Bas (à proximité de
Rotterdam), en Allemagne du Nord, en Catalogne, en liaison avec l’importation
d’oléagineux et de produits de substitution aux céréales.

J.P. Renard, février 2004

QUESTIONS

1. A partir des documents 1 et 2 situer l’agriculture de l’Union Européenne dans le


monde (4 points)
2. Analyser les facteurs et les limites de la puissance agricole de l’U.E. en partant du
texte ci-dessus (7 points)
3. Les nouvelles orientations de la P.A.C. sont-elles compatibles avec l’élargissement
intervenu en 2004, Justifier la réponse. (7 points)

Introduction et conclusion (2points)

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 77


Dakar / Juillet 2005
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Dakar / Juillet 2005
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L’ECONOMIE ALLEMANDE

1. Les régions économiques de l’Allemagne

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 79


Dakar / Juillet 2005
Carte d’identité de l’Allemagne

Superficie Population Densité Indice de Taux de Taux de Espérance IDH


fécondité natalité mortalité de vie
357 000 82 millions 230 1,3 9,5 ‰ 10,4 ‰ F: H : 17ème
km² d’habitants h/km² enfant/femme 81 74 rang
ans ans

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 80


Dakar / Juillet 2005
Avec 83 millions d’habitants, l’Allemagne est le pays le plus peuplé d’Europe. Elle est
surtout la première puissance européenne et la 3ème puissance mondiale. Sa puissance
économique est fondée sur une industrie performante, une capacité financière importante.
La population est un précieux capital. En effet, la main-d’œuvre bénéficie d’un haut
niveau de formation. Le haut niveau de vie autorise une forte consommation.

I. L’ACTIVITE AGRICOLE

L’agriculture ne représente qu’un faible poids dans l’économie allemande. Elle occupe 4 %
de la population active et fournit 2,5 % du PNB. L’Allemagne est le 2ème pays agricole
d’Europe.

L’agriculture allemande est hautement scientifique. Elle est favorisée par la recherche et
l’enseignement agricole qui ont permis la vulgarisation des nouvelles techniques et la
formation des agriculteurs. D’importants aménagements ont permis de gagner des terres.
L’Etat assiste le secteur agricole par des subventions importantes. Le mouvement
coopératif et mutualiste très actif oriente la production agricole.

Les productions sont très variées :

 Les céréales dominent les productions végétales. Il s’agit du blé, de l’orge. Les
céréales telles que l’avoine et le seigle disparaissent petit à petit.
 Les autres grandes cultures sont la pomme de terre, la betterave sucrière (2ème
rang mondial), la vigne.
 L’élevage fournit 60 % des recettes agricoles. L’élevage bovin est dominé par
les vaches laitières (80 % des troupeaux). L’élevage porcin est très important :
4ème rang mondial.

L’Allemagne reste déficitaire en fruits et légumes, viande de porc et de volaille, vins ; par
contre elle dégage des excédents de céréales, de sucre, de beurre et de lait. La PAC a
favorisé la modernisation de l’agriculture. L’agriculture allemande est ainsi devenue l’une
des plus performantes du monde. Sa modernisation a été stimulée par la PAC, les aides
gouvernementales et les politiques de restructuration. Cependant le volume des
subventions décroît et la pression de l’OMC est très forte sur la politique agricole. Ainsi,
l’aide gouvernementale se manifeste surtout dans la rénovation de l’habitat rural, la
restructuration et le remembrement.

Le développement agricole connaît des rythmes différends :

 Les exploitations très productives résistent à la concurrence ; elles coopèrent


avec les industries agro-alimentaires. Par contre les petites exploitations
souffrent de l’endettement et occupent une position marginale.
 Entre l’Est et l’Ouest, il y a de grandes nuances. L’agriculture est plus
développée à l’ouest ; par contre à l’est, dans l’ex-RDA, une reconversion est
nécessaire. La destruction du système coopératif a réduit les effectifs agricoles.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 81


Dakar / Juillet 2005
II. L’ECONOMIE INDUSTRIELLE

1. Les bases de l’industrie allemande

a. L’héritage historique

Au 19ème siècle, les abondantes ressources charbonnières permettent à l’Allemagne


d’entrer dans la révolution industrielle. De grandes familles industrielles émergent et
conquièrent les marchés mondiaux : Krupp, Thyssen, Bayer …

b. Une forte dépendance en matières premières

Les ressources du sous-sol ont joué un grand rôle dans le développement de l’Allemagne.
On y retrouve d’importants gisements de houille, de lignite et de sel qui ont assuré au pays
une puissante base énergétique et chimique. Mais ces richesses naturelles s’épuisent et la
production s’est effondrée. Les ressources en hydrocarbures sont maigres ; l’Allemagne
doit importer du pétrole et du gaz naturel de ses voisins tels que les Pays-Bas, la Russie ou
encore des régions pétrolifères comme la Mer du Nord. De plus, elle achète d’importantes
quantités de minerais de fer, de bauxite, de cuivre …

c. Une organisation efficace

L’Allemagne compte des entreprises figurant parmi les plus puissantes du monde. Elles
disposent d’importantes réserves financières. Elles délocalisent de plus en plus vers
l’étranger.

De grands groupes appelés Konzern dominent l’industrie. Ce sont des multinationales.


Elles figurent parmi les leaders mondiaux. Ils disposent d’une solide assise financière. Ils
ont des activités variées. Ils contrôlent 32 % des actifs du secteur secondaire.

Les grandes entreprises disposent d’un secteur de recherche important et collaborent avec
de nombreuses PME. Ces dernières ont une grande vitalité.

La liaison banque-industrie limite la pénétration du capital étranger.

d. Le système de cogestion

La clé de voûte du système allemand est la cogestion. Elle s’appuie sur les syndicats, le
consensus populaire, le soutien du gouvernement aux groupes industriels. Cette alliance
constitue le modèle rhénan. Ce système a pour but la recherche de solutions de consensus
entre les partenaires sociaux.

2. La production industrielle

3 branches constituent les fleurons de l’industrie allemande : la chimie, l’automobile, les


constructions mécaniques et électroniques.

 L’industrie chimique allemande est la 2ème du monde et la 1ère en Europe. Elle


constitue 10 % du potentiel industriel. Elle s’appuie sur 2 grands piliers
industriels : le charbon et l’industrie pharmaceutique. Elle est dominée par 3
firmes : Hoeschst, Bayer, BASF. L’industrie chimique allemande réalise des
investissements directs à l’étranger (IDE) en Europe occidentale et aux Etats-

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 82


Dakar / Juillet 2005
Unis, participant ainsi au mouvement de mondialisation.
 L’industrie automobile occupe le 3ème rang mondial ; elle est la 1ère d’Europe.
Elle est monopolisée par 3 firmes : Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz. 2 firmes
américaines se sont intégrées dans le système de production allemand. Il s’agit
de Ford et de General Motors (sous le nom d’Opel). 60 % de la production sont
exportés.
 Les constructions mécaniques et électroniques :
Les constructions mécaniques sont assurées de grands konzerns et des PME.
Elles produisent des biens d’équipements et des machines agricoles.
Les industries électroniques sont un point fort de l’industrie allemande. Elles
reposent sur 2 grandes firmes : Siemens et Bosch.
D’autres industries affichent aussi une bonne santé :

 L’aérospatiale qui coopère dans les grandes productions européennes : Ariane,


Airbus, Eurocopter
 Les industries agro-alimentaires tournées vers l’exportation

Certains secteurs connaissent des difficultés.

L’électronique grand public, les constructions navales, les textiles subissent la concurrence
asiatique. La sidérurgie connaît un léger recul. Elle occupe cependant le 5ème rang mondial
et s’y maintient avec la fusion de Krupp et Thyssen en 1997.Pour les constructions navales,
l’Allemagne se classe au 5ème rang. Ce secteur est en restructuration à l’est à Rostock, se
modernise à Brême et à Hambourg.

3. Les régions industrielles

On distingue trois grandes catégories de régions industrielles :

 Le centre vital de l’Allemagne : l’Ouest

Il s’agit des pays noirs (Sarre, Ruhr). Depuis les années 1960, le nombre d’emplois dans les
houillères et la sidérurgie s’est réduit. Ces De nouvelles branches se développent dans ces
régions : automobile, machines-outils, électronique, agro-alimentaire, banques…
Dans cette région le réseau de communication est très dense. Les activités charbonnières
sont en déclin. La région s’est reconvertie dans les nouvelles activités industrielles :
mécanique, électronique, électronique. C’est la première région industrielle allemande.

Francfort-sur-le-Main constitue la métropole financière de l’Ouest.

 Les régions méridionales dynamiques

Elles bénéficient de la position de carrefour. Le vieillissement industriel y est peu marqué.


L’industrie y a accueilli des activités dynamiques, notamment, les industries de haute
technologie (automobile, aéronautique, électrique, électronique). Les Länder de Bavière
et du Bade-Wurtemberg bénéficient On y relève 4 grands pôles :

- Munich, 3ème ville allemande


- Stuttgart, capitale du Länd le plus riche d’Allemagne. Elle abrite le siège social et
les usines Mercedes
- Nuremberg, qui progresse rapidement avec les industries électriques et
électroniques.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 83


Dakar / Juillet 2005
 Les périphéries

L’Allemagne du Nord dispose de grands ports tels que Hambourg et Brême. Hambourg
s’oriente vers l’automobile, l’aéronautique, la pétrochimie et les industries agro-
alimentaires. Brême s’appuie sur la sidérurgie sur l’eau et les constructions navales.

La réunification en imposant à l’ex-RDA l’économie capitaliste a entraîné une forte


désindustrialisation.

Berlin, capitale politique de l’Allemagne est le principal centre.

III. LA PUISSANCE COMMERCIALE DE L’ALLEMAGNE

L’Allemagne est la 2ème puissance commerciale mondiale. L’Union Européenne accapare


une bonne part du commerce extérieur. Les 3 fleurons de l’industrie assurent 55 % des
exportations. Les importations représentent 32 % en raison des délocalisations. Depuis les
années 1950, le commerce extérieur allemand est toujours excédentaire.

Au chapitre des importations mondiales, l’Allemagne réalise 15 % largement dominés par


les produits manufacturés. L’Allemagne effectue 9 % des importations mondiales. Les 72 %
sont des produits manufacturés.

Le commerce est soutenu par un important réseau de communication :


 Le chemin de fer compte 44 000 km ; il est privatisé
 Le réseau routier est l’un des meilleurs du monde
 Les voies navigables occupent une place privilégiée : 49 ports fluviaux, plusieurs
canaux. L’Allemagne a la première voie d’eau du monde
 Dans les transports maritimes, la flotte allemande est la 9ème du monde
 Le transport aérien est dominé par un grand konzern, Lufthansa. Francfort est
10ème aéroport du monde

L’Allemagne est une puissance financière

IV. LA PUISSANCE ALLEMANDE EN EUROPE ET DANS LE MONDE

Depuis la réunification, l’Allemagne a retrouvé sa place au cœur de l’espace européen.


Elle développe ses échanges avec les autres membres de l’UE. Son Influence dans l’UE se
renforce avec l’installation de Banque centrale européenne à Francfort. Les relations avec
l’Europe orientale se sont accrues favorisées par son réseau de communication performant.

Elle est devenue une puissance agricole de l’Union et fournit 40 % du potentiel industriel
de l’UE.

L’Allemagne figure parmi les grands centres émetteurs du monde.

En effet, elle émet des biens manufacturés, des capitaux, des touristes

L’Allemagne fait partie de l’OTAN, de l’UE et du G8.

Sur le plan culturel, la langue allemande est la 2ème langue de l’Europe après l’anglais

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Dakar / Juillet 2005
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(Singapour)

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Dakar / Juillet 2005
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Dakar / Juillet 2005
9
L’ASIE PACIFIQUE :
FACTEURS D’EMERGENCE ET LIMITES

1. Les problèmes territoriaux en Asie orientale

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Dakar / Juillet 2005
2. La région Asie Pacifique

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Dakar / Juillet 2005
I. L’ASIE PACIFIQUE

L’Asie pacifique fait partie des grands foyers de peuplement asiatique. Elle abrite 2
milliards d’habitants. Les densités les plus fortes se retrouvent sur le littoral. La croissance
démographique est plus ou moins maîtrisée :

 Le Japon, la Chine, Taïwan et la Corée du Sud ont terminé leur transition


démographique
 L’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, le Vietnam ont encore une forte
fécondité : 2,5 à 3,5 enfants par femme. Ce sont des réservoirs de main-
d’œuvre.

Les niveaux de vie sont très différents.


 Le Japon est une puissance économique majeure. Il connaît un haut niveau de
vie : il est classé 9ème dans l’IDH
 Hong-Kong et Singapour sont des villes au niveau de vie élevé. Elles attirent
d’importants investissements étrangers. La fonction portuaire y est très
importante : ce sont les portes d’entrée de l’Asie.
 Taïwan et la Corée du Sud sont des Etats de taille modeste. Mais ce sont des
relais de l’industrie japonaise. En effet, le secteur primaire n’y représente que
9 à 10 % de la population active.
 La Chine concentre un grand nombre de ruraux : 45 %. De grandes poches de
misère y subsistent. Les paysans les plus pauvres alimentent l’exode rural. Mais
l’ouverture vers l’extérieur assure des progrès certains. La diaspora chinoise est
présente dans tous les ports de l’Asie du Sud-Est et la côte pacifique
américaine ; elle assure une partie des investissements.

II. LES FACTEURS D'EMERGENCE

1. L'influence du Japon

Le dynamisme économique du Japon a gagné l'ensemble de l'Asie orientale. Le processus


de développement s'est réalisé par vagues concentriques :

 La reprise économique du Japon au cours de la guerre froide


 Le décollage économique des NPI de la première génération ou "Quatre Dragons"
 La naissance des "Bébés Tigres" (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines) à partir
de 1975. Ces pays ont connu une croissance fulgurante
 L'ouverture de la Chine continentale et l'émergence partielle de la péninsule
indonésienne

2. La formation d'un modèle d'industrialisation de pays-ateliers

La croissance économique partie du Japon a été baptisée "vol d'oies sauvages". Elle a
favorisé l'émergence des pays-ateliers fondée sur plusieurs atouts :

 Une main-d'oeuvre abondante et bon marché

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 91


Dakar / Juillet 2005
 Un fort dirigisme d'Etat
 La priorité accordée aux exportations

3. Le développement des échanges

Les ports, les régions côtières sont des lieux privilégiés d'échanges qui ont stimulé le
développement économique régional.

4. Les stratégies de développement

Des facteurs exogènes et endogènes ont favorisé la réussite :

- Le contexte géopolitique, les capitaux étrangers, le transfert de technologie


- La réforme agraire, la main-d’œuvre abondante et bon marché, la forte présence de
l’Etat.

Une active politique de formation a permis de développer les domaines scolaires et de la


recherche pour rivaliser avec les pays du Nord.

Un dynamisme constant anime la région. Il se manifeste par les délocalisations des


activités à faible valeur ajoutée vers les côtes chinoises, le Mexique et même les pays du
Nord.

III. LES LIMITES

La plupart des NPIA ont des gouvernements autoritaires, qui en s’opposant aux libertés
créent un climat défavorable au développement. Les grandes firmes imposent leur force au
détriment des nombreuses PME.

Les économies de l’Asie Pacifique sont des économies extraverties. Leur développement
dépend des exportations. De plus les économies des NPIA14 sont concurrentielles.

L’Asie orientale a une population forte de 2 milliards d’habitants. Des pays comme la
Chine, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon connaissent un contrôle démographique
avancé. Mais le vieillissement de la population menace. Par contre, l’Indonésie, la
Malaisie, les Philippines, le Vietnam conservent des taux de fécondités élevés.

Les niveaux de vie sont très contrastés. En effet, le Japon se trouve à la 9ème place pour
l’DH, alors que le Cambodge se classe 130ème. Le sous-développement demeure présent
dans de nombreux Etats, notamment dans la péninsule indochinoise. Les services collectifs
(santé, loisirs, écoles …) sont négligés au profit de la croissance du PNB. Les NPIA sont des
pays endettés.

Les conflits territoriaux sont encore présents, notamment au niveau de la mer de Chine.
Les rapports sont tendus entre la Chine et Taïwan.

14
NPIA : Nouveaux pays industriels d’Asie

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 92


Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 93
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 94
Dakar / Juillet 2005
10
LE MODELE ECONOMIQUE JAPONAIS
CARACTERISTIQUES ET PROBLEMES

1. Un pays maritime

Les petites îles qui entourent le Japon sont au nombre de 6852. Elles semblent peu de
choses : 1 % de la surface terrestre du Japon et 1 % de sa population. Mais elles couvrent
un quart des côtes, fournissent un dixième de la pêche elles agrandissent
considérablement le territoire national parce qu’elles ont toutes, de fait, une ZEE. La
moitié de la pêche japonaise provient désormais de cette ZEE des 6852 ! Il faudrait
multiplier par deux les surfaces cultivées sur le territoire japonais pour obtenir
l’équivalent en riz de ce que l’on obtient de ces zones de pêche.

D’après la Documentation photographique, n° 8029, octobre 2002

2. La puissance industrielle du Japon

Autres pays
du monde
Etats-Unis

Japon

Allemagne

France

Royaume
Uni
Chine

Italie

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 95


Dakar / Juillet 2005
3. L’espace industriel japonais

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 96


Dakar / Juillet 2005
4. Le commerce extérieur japonais en %

Produits Matières Produits Produits divers


manufacturés premières et agroalimentaires
énergétiques
IMPORTATIONS 52 29 17 2
EXPORTATIONS 96 1 - 3

5. Les importations japonaises

Les énormes importations de produits pondéreux par voie maritime signalent la


dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur pour son énergie, ses matières premières et,
de plus en plus, son alimentation. Le Japon est le deuxième importateur mondial de
produits agricoles, juste derrière l’Allemagne, le premier de produits forestiers et de
papier. Il est surtout dépendant à 100 % pour son pétrole dont il achète les trois quarts
dans les pays du golfe Persique : 260 millions de tonnes de brut et de produits raffinés
entrent ainsi dans les ports japonais, plus le gaz naturel liquéfié en provenance
d’Indonésie et de Malaisie. La sidérurgie japonaise, qui reste la première du monde,
importe 120 millions de tonnes de minerai de fer.

PH. Pelletier, Le Japon, une puissance en question, Documentation photographique


n° 8029, octobre 2002

6. L’organisation du territoire

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 97


Dakar / Juillet 2005
7. Le Japon et sa région

8. Le système des « zéros »

Objectifs
0 panne Bon état et nécessaire entretien des outils
de production
0 défaut Le produit doit être parfait
0 délai Les livraisons ne doivent pas attendre
0 papier Usage maximal de l’informatique pour
éviter les ralentissements dus aux
contraintes de formulaires
0 stock Eviter de stocker les pièces et produits
finis. Préférer le transport par camion d’un
site à l’autre
0 transport Les réseaux de production doivent être à
faible distance
0 surproduction Produire selon la demande

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 98


Dakar / Juillet 2005
9. Un exemple de Kéiretsu : MITSUI

Entreprises Sogo Shosha Banque


Mitsui Bank, Mitsui & Co.,
Mitsui Real Estate,
Development, Mitsui Mining, Mitsui & Co., Ltd Mitsui Bank Ltd
Mitsui Toatsu Chemiicals,
Toray Industries, Oil Paper,
Toyota Motor, Mitsui
Construction and Toshiba

D’après J. Béthemont, C. Chalaye-Fenet, M. Loeb Pelissier, éd. Hatie, 1987

10.Un problème du Japon : les risques naturels

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 99


Dakar / Juillet 2005
11.Les relations entre le Japon et le reste du monde

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 100
Dakar / Juillet 2005
I. LA PUISSANCE ECONOMIQUE DU JAPON

1. Une agriculture marginalisée

L’agriculture n’occupe qu’un rang secondaire. L’exiguïté de la surface agricole utilisable


est la cause de son déclin. Elle ne fournit que 1,6 % du PIB et n’emploi que 4,4 % des
actifs. De plus 3 agriculteurs sur 4 exercent un autre métier. L’Etat a réduit ses
subventions à l’agriculture et les coopératives ont fait de même quant à leur
protectionnisme. Ainsi, le marché japonais en s’ouvrant à l’importation de riz, porte un
coup particulièrement dur à l’agriculture.

La pêche, longtemps à la première place mondiale, se trouve reléguée au 4ème rang. La


pêche lointaine recule devant la fermeture progressive des zones économiques exclusives
(Z.E.E.) au profit de la Russie et des Etats-Unis.

2. La deuxième puissance industrielle du monde

a. Des ressources naturelles très faibles

L’industrie japonaise doit peu à la nature. En effet, en dehors d’un peu de cuivre et de
charbon à l’exploitation peu rentable, le Japon dépend entièrement pour son industrie de
matières premières importées, surtout pour les hydrocarbures. Il tente de réduire cette
dépendance par ses choix énergétiques, destinés à réduire les importations de gaz naturel
et d’hydrocarbures.

b. Une production industrielle extrêmement diversifiée

 L’orientation du Japon vers l’industrie est un produit de l’histoire. Elle date du Meiji
(1868). Elle s’est particulièrement développée au cours de la période dite de « Haute
Croissance » (1955-1973), mettant l’accent sur les industries d’équipement. Depuis les
années 1980, l’effort a été porté sur la recherche.

 Le palmarès nippon est brillant :

- Le Japon est à la première place pour les machines-outils

- La 2ème place pour les constructions navales, l’automobile, la sidérurgie, la


pétrochimie.

L’automobile est un fleuron de l’industrie japonaise. Elle a conquis les marchés intérieur
et extérieur, produisant d’ailleurs davantage à l’étranger. On compte 11 constructeurs
dans ce secteur ; parmi eux, en dehors de Toyota et Honda, les autres entreprises sont
alliées à des constructeurs américains ou européens. La sidérurgie, malgré sa puissance est
sérieusement menacée par la surcapacité de l’Asie ; le Japon s’est dès lors spécialisé dans
les aciers spéciaux dont les principales unités de production ont été délocalisées. La
pétrochimie est un secteur clé.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 101
Dakar / Juillet 2005
- Le Japon se positionne avantageusement dans les NTIC15. Elle connaît d’importants
succès dans l’aérospatiale, notamment dans le lanceur de satellites H-2.

 Les industries traditionnelles (textiles, agroalimentaire, ameublement, imprimerie)


fournissent 45 % des emplois industriels ; elles sont l’affaire de nombreuses PME.

 Les industries électronique, mécanique, de précision représentent 30 % des emplois


industriels. Les entreprises exportatrices y dominent. Beaucoup d’usines sont
délocalisées en Asie orientale.

3. La troisième puissance commerciale

Toute l’économie japonaise est tournée vers l’extérieur. Aussi bien pour les exportations
que pour les importations, le Japon se classe 3ème.

Sa balance commerciale est fortement excédentaire. Le taux de couverture dépasse 134 %.


Le commerce extérieur s’appuie sur la puissance de l’industrie. Avec, l’Asie, le premier
partenaire commercial du Japon, la balance est déficitaire (cela est du aux
délocalisations) ; avec les Etats-Unis et l’Europe, respectivement 2ème et 3ème partenaires,
la balance commerciale est excédentaire.

Les filiales commerciales des multinationales japonaises, les Sogo Shosha, et l’organisme
d’Etat, le JETRO16 soutiennent la recherche et la conquête de débouchés commerciaux
étrangers.

4. Une grande puissance financière

Le Japon est la 2ème place financière du monde. Cette force s’appuie d’une part sur les
excédents de la balance de paiement et d’autre part sur la grande capacité d’épargne des
ménages qui alimente une partie du capital des banques17.

Le Japon compte de très grandes banques classées parmi les premières du monde. Tokyo
est la 3ème bourse du monde après New York et Londres.

Le Japon réalise d’importants investissements directs à l’étranger. Ces derniers


concernent tous les continents, mais les régions prioritaires sont les Etats-Unis et l’Union
européenne. C’est le pays industrialisé qui investit le plus dans les pays en
développement.

II. LE SYSTEME ECONOMIQUE JAPONAIS

1. Un fort potentiel humain

Les universités les plus prestigieuses forment les cadres des grandes entreprises. Celles de
second rang offrent peu de chance d’intégrer un grand groupe. Cette course au diplôme
conditionne la scolarité des jeunes japonais. Le système éducatif assure ainsi un haut
niveau de formation. Les travailleurs ont une solide formation de base et sont polyvalents.
Le Japon est le pays du G8 qui a me plus fort pourcentage d’actifs.

Les grandes entreprises s’attachent leur personnel par l’effort permanent de concertation,
15
NTIC : Nouvelle technologie de l’information et de la communication
16
JETRO :
17
Le taux élevé d’épargne est lié aux salaires élevés, et à la nécessité de réaliser 4 capitalisations
incontournables : éducation, logement, Impôt direct, retraite.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 102
Dakar / Juillet 2005
la garantie d’un salaire à l’ancienneté et d’un emploi à vie. Tel n’est pas le cas dans les
PME.

2. Une organisation efficace

L’économie japonaise repose sur deux catégories d’entreprises :

 Les holdings appelés keiretsu : Ce sont des conglomérats associant des banques,
des sociétés industrielles et des sociétés de négoces, dénommées Sogo shosha.
Ils regroupent ainsi des dizaines, voire une centaine de sociétés, indépendantes
les unes des autres, mais reliées par la concertation sur les objectifs communs
et des participations croisées. Les Sogo Shosha sont de redoutables armes
commerciales. Elles coordonnent et oriente l’activité commerciale des keiretsu
On y retrouve des sociétés plus spécialisées mais très puissantes. Exemple :
Toyota appartenant au groupe Mitsui, Nissan appartenant au groupe Fuji.

 Les PME : Ce sont des entreprises de sous-traitance. Elles proposent des salaires
plus faibles, et doivent s’adapter aux exigences des grandes firmes.

3. La participation active de l’Etat

L’Etat nippon participe activement à la vie économique. Il oriente la vie économique et


favorise la création de marchés. Il pilote le développement économique par
l’intermédiaire du METI [ex MITI] (Ministère de l’Economie, du Commerce extérieur et de
l’Industrie). Ces dernières années on assiste à une diminution de son rôle en efficacité.

Il y a une relation étroite entre le parti au pouvoir, la bureaucratie de hauts


fonctionnaires, et les milieux d’affaires.

4. Un système de production novateur

Le Japon applique le système de production toyotiste. Ce système est basé sur la


concertation, l’information et la créativité. Il comprend le « système des zéros », la prise
en compte des suggestions des travailleurs à travers les « cercles de qualité », une volonté
de souplesse.

La recherche-développement stimule l’industrie. 3 % du PIB sont consacrés à la recherche


qui est réalisée à 80 % par les entreprises. Le Japon a même installé 280 laboratoires de
recherche à l’étranger. La recherche permet au Japon d’être à la pointe du progrès et
d’innover sans cesse. Il achète également des brevets et des licences.

III. LES PROBLEMES DU MODELE JAPONAIS

Malgré ses immenses succès, le modèle japonais rencontre des problèmes :

1. Les problèmes démographiques :

La population japonaise, suite à une politique démographique active, connaît un


vieillissement rapide. Cette évolution fait naître des inquiétudes. En effet, il faut
s’attendre à une décroissance démographique dès 2006, alors que l’allongement de
l’espérance de vie va produire un alourdissement des dépenses de santé et des charges
sociales.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 103
Dakar / Juillet 2005
2. Les problèmes physiques

L’archipel japonais est l’un des espaces les plus dangereux du monde. Il est frappé par de
violents cyclones annuels, les typhons et est ravagé par des pluies diluviennes qui ravagent
les rizières. Les séismes provoquent les catastrophes les plus meurtrières. Les séismes
sous-marins donnent lieu à de gigantesques lames océaniques, les tsunamis. La zone la plus
exposée à ces dangers est la façade littorale pacifique. Les terre-pleins industrialo-
portuaires sont particulièrement menacés.

3. Les effets des crises économiques

L’éclatement de la bulle spéculative a entraîné une baisse à répétition à la Bourse de


Tokyo. Les grandes banques, victimes de créances douteuses doivent d’appuyer sur le
soutien de l’Etat, alors que le chômage augmente et dépasse 5 %.

4. Les relations tendues avec le voisinage


Le Japon a un contentieux avec la Russie à propos de l’archipel des Kouriles, occupé par
les Soviétiques en 1945. La Chine supporte mal la zone économique exclusive (ZEE)
japonaise qui entoure les îles Ryukyu18, et qui la prive des ressources de la mer de Chine
orientale.

5. Les problèmes économiques

L’agriculture japonaise est marginalisée. La production alimentaire est ainsi insuffisante.


Les matières premières font défaut.
Le Japon dépend étroitement du marché américain.

6. Une faible influence politique internationale

Le Japon n’est pas une puissance diplomatique et militaire. En effet, il ne pilote pas
d’association politique ou économique ; il ne dispose pas de siège permanent au conseil de
Sécurité de l’ONU. De même, son armée est seulement constituée de « Forces
d’autodéfense » et il ne peut ni posséder l’arme nucléaire, ni intervenir militairement à
l’étranger. Le Japon reste aligné sur les positions des Etats-Unis.

7. Les inégalités régionales

L’espace japonais est différencié. On peut opposer l’Endroit et l’Envers.

- l’Endroit est la côte Pacifique. C’est une façade urbain et industrielle.


- L’Envers est la côte ouest, sur la mer du Japon. C’est une façade plus rurale et
moins industrielle.

Le contraste le plus pertinent est celui qui oppose la Mégalopole et le reste du pays.

8. Les inégalités sociales

Tout le monde ne profite pas de la prospérité japonaise. Certains groupes sont


marginalisés :

- Les travailleurs immigrés originaires en majeure partie de l’Asie du Sud-Est

18
Les îles Ryukyu étaient théoriquement sous la souveraineté de la Chine jusque dans la seconde moitié du 19ème
siècle.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 104
Dakar / Juillet 2005
- Les Japonais de seconde zone, les Burakumin19, qui sont exclus du monde
l’entreprise.

DISSERTATION

1. Les fondements de la puissance japonaise

Croquis obligatoire

2. Aspects, moyens et limites de la puissance japonaise dans le monde

19
Les Burakumin sont les descendants de corporations jadis méprisées.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 105
Dakar / Juillet 2005
3. La puissance industrielle mondiale du Japon : aspects, fondements, localisations
limites.

Carte obligatoire

4. La puissance économique japonaise et son rayonnement : Fondements, points forts,


limite

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 106
Dakar / Juillet 2005
5. Le Japon : une puissance dans l’aire Pacifique.

La carte, obligatoire, mettra en évidence, d’une part, la localisation des principaux pays
ou groupes de pays concernés et d’autre part la nature, l’importance et la direction des
relations internes à cet ensemble géographique.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 107
Dakar / Juillet 2005
COMMENTAIRE

Le commerce extérieur du Japon

Document 1 : Total des échanges commerciaux du Japon en 2002 (en milliards de yens)

J F M A M J J A S O N D TOTAL
Ex. 3560 4022 4773 4402 4152 4330 4397 4069 4451 4650 4540 4563 52109
Im. 3376 3236 3507 3567 3534 3208 3647 3454 3396 3756 3749 3771 42171

Ex. = Exportations ; Im. = Importations

Source : Douanes japonaises

Document 2 : Principaux partenaires commerciaux du Japon en 2002

Partenaires Exportations (EN MILLIARDS Importations (EN MILLIARDS


DE YENS) DE YENS)
France 758 815
Union Européenne 7653 5480
Etats-Unis 14865 7218
Asie 22445 18342

Source : Douanes japonaises


Document 3 : Principaux produits échangés au Japon en 2002 (en milliards de yens)

Exportations Valeur Importations Valeur

Automobiles 185 Boissons alcoolisées 103,1


Machines, 173 Ouvrages en cuir 76,3
chaudières
Machines, appareil 167,2 Machines, 61,9
et matériel chaudières
Instruments et 39,8 Produits chimiques 58,1
appareil d’optique organiques
Produits chimiques 22,5 Navigation aérienne 54,9
organiques
Caoutchouc et 13,1 Machines, appareil 49,4
ouvrages en et matériel
caoutchouc
Produits 12,4 Produits de beauté 46,3
photographiques et parfums
Matières plastiques 12,3 Automobiles 39,3

Source : Douanes japonaises

Document 4 : Les stratégies d’expansion des entreprises japonaises

Les entreprises japonaises se sont engagées dans une politique de diversification des
partenaires commerciaux. Certes, les quatre « dragons » d’Asie du Sud-Est, où elles sont
très présentes, commencent à leur faire concurrence. De plus, pour faire face aux

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 108
Dakar / Juillet 2005
récriminations des Etats-Unis, son premier partenaire commercial, le Japon a accepté de
limiter ses exportations outre pacifique et d’accroître ses importations … LA Chine Est, par
ailleurs, le second partenaire commercial et les échanges avec les P.V.D. et l’Europe
s’accroissent. L’importance des investissements japonais en Asie a pu faire parler de
« sphère de coprospérité asiatique » dominée par le Japon, qui y délocalise ses activités
pour bénéficier du faible coût de la main-d’œuvre. Mais la réorientation des
investissements japonais, désormais plus nombreux en Amérique du Nord et en Europe, où
se trouvent les marchés porteurs, conduit à considérer que le Japon se situe au centre
d’un triangle majeur d’expansion : Asie/Etats-Unis/Europe.

Source : Géographie terminales, collection J.R. Pitte, Nathan, 1995, p.284

QUESTIONS

1. Représenter les partenaires commerciaux du Japon en 2002, sur deux diagrammes


circulaires (exportations et importations) (4 points)

2. Calculer le solde du commerce extérieur du Japon en 2002, puis le taux de


couverture. (4points)

3. A partir des documents et des résultats obtenus, analyser les points forts et les
points faibles de l’économie japonaise (6 points)

4. Peut-on considérer le Japon aujourd’hui comme étant au centre d’un triangle


majeur d’expansion Asie/Etats-Unis/Europe ?

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 109
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 110
Dakar / Juillet 2005
11
LA CHINE : LES PROBLEMES DEMOGRAPHIQUES

1. La pyramide des âges de la Chine

2. Les inégalités de la population chinoise

La Chine compterait aux environs de 1,3 milliard d’habitants, les ruraux représentant 70 %
de la population mais ne consommant que 40 % des ventes au détail, et ne produisant que
30 % de l’épargne. Ils continuent d’être majoritairement pauvres, bien que la
décollectivisation ait permis l’émergence d’un début de classe rurale entrepreneuriale
fondée sur le commerce et les transports… Néanmoins la Chine paysanne dans son
ensemble demeure décalée : la coupure entre villes et campagnes n’a été ni supprimée ni
atténuée. Telle est la première des grandes inégalités. L’épargne moyenne par tête de
paysan atteint à peine 10% de celle d’un citadin. Mais que l’on ne s’attende pas à des
chiffres mirobolants : 97% des Chinois disposaient en 1999, d’une épargne qui ne dépassait
pas 130 euros !

8,7 % des foyers chinois détenaient 60 % de tous les avoirs du pays. En prenant les chiffres
par l’autre bout, 44 % des familles ne possédaient que 4 % de ces mêmes avoirs : 90 %
d’entre elles vivaient dans les campagnes.

Pierre Gentelle, La Chine, un continent … et au-delà ?, La Documentation française, 2001

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 111
Dakar / Juillet 2005
3. Etat de la population chinoise

4. La limitation des naissances

Des faveurs de toutes sortes furent accordés pour les enfants uniques (admission à la
crèche, embauche pour le premier emploi, obtention d’un logement, etc.). Des pénalités
vinrent parfois renforcer les incitations : suppression des diverses primes salariales lors de
la naissance d’un second enfant, réduction de 10 % du salaire au troisième…

A partir de janvier 1991, la politique de limitation des naissances devait être comprise
ainsi : un seul enfant par famille dans les zones urbaines, pas plus de deux dans les zones
rurales.

P.Gentelle, La Chine, G. U., Belin-Reclus, 1994

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 112
Dakar / Juillet 2005
5. La diversité du peuplement chinois

6. La répartition inégale de la population chinoise

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 113
Dakar / Juillet 2005
La Chine a une superficie de 9,6 millions de km². Elle se trouve à la 3ème place pour sa
superficie. Sa population est de 1,284 milliards d'hab., ce qui représente 1/5 de
l’humanité. C’est ainsi le pays le plus peuplé de la planète. Le fardeau démographique a
donné naissance à diverses politiques démographiques.

I. LA COMPOSITION ETHNIQUE

La population chinoise est diversifiée. On y compte plusieurs groupes ethniques dont la


principale est celle des HAN qui représentent 92 % de la population. Les groupes
minoritaires au nombre de 55 sont appelés minorités nationales, ne constituent que 8 %
de l'effectif global. Exemple : les Mandchous, les Mongols, les Tibétains, les Zhuang ...

II. L'EVOLUTION DE LA POPULATION CHINOISE

1. Une transition démographique accélérée

En 1949, la Chine compte 540 millions d'habitants. C'est à ce moment, où elle atteint un
point proche de la saturation qu'elle commence sa transition démographique. Le taux de
natalité et de mortalité baisse rapidement. Ils se trouvent respectivement à 13,3‰ et
6,4‰. Cependant, malgré la baisse du taux de natalité, les naissances représentent 20
millions par an. Ainsi, la population chinoise double de 1959 à 2000, dépassant un milliard
d'habitants.

2. La politique démographique

La Chine a placé la question démographique au centre de ses politiques de


développement. Pour infléchir la fécondité, elle met en oeuvre une politique
démographique volontariste et contraignante. Plusieurs campagnes de limitation des
naissances sont organisées à partir de 1955.

Les premières portent surtout sur le recul de l’âge du mariage, la contraception et


l’avortement. Les résultats obtenus sont limités par divers facteurs :
 Les contradictions internes du parti communiste
 L'échec des grandes campagnes politiques (Grand Bond en avant, Révolution Culturelle)
 La résistance des populations

Ces campagnes sont un ensemble de lois d'interdiction, d’opérations d'information, de


mesures d'encouragement des moyens contraceptifs et de stérilisation, de l'avortement.

A la fin des années 1970, on assiste à une reprise de la natalité à cause des générations
nombreuses des années soixante qui sont arrivées à l'âge de la procréation. Les mesures
natalistes se radicalisent. Ainsi, en 1979, de nouveaux objectifs de politique
démographique ont été définis :

 limiter la population à 1,2 milliard d'habitants


 arriver à la croissance 0 en l'an 2000
 appliquer le principe "un couple, un enfant"

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 114
Dakar / Juillet 2005
Cette nouvelle campagne est celle de "l'enfant unique". Des mesures incitatives (priorité à
l'allocation d'un logement, allocation mensuelle pour l'enfant unique en ville, dotation
d'une ration alimentaire d'adulte en campagne, accès à la crèche, soins médicaux,
scolarisation), et coercitives (réduction du salaire de 10% à partir du 3ème enfant) sont
mises en vigueur. Cette politique s'appuie sur l'avortement, la stérilisation forcée, le
planning familial et une intense propagande. Les résultats sont encourageants : le taux de
fécondité passe de 6 à 1,8 à partir de 1995.

Mais, la résistance du monde rural, la vague d'infanticide qui frappe les filles amène le
gouvernement chinois à davantage de souplesse. Malgré la baisse du taux de natalité,
l'objectif de 1,2 milliard est dépassé.

3. Une tendance au vieillissement

L'espérance de vie est élevée : elle s'établit à 71 ans. Mais en raison de la réduction de la
natalité, la population est de plus en plus vieille. La tranche du 3ème âge représente 7.1 %,
mais on assiste à un vieillissement rapide. On prévoit 400 millions de plus de 60 ans en
2020.

III. LA REPARTITION SPATIALE PRIVILEGIANT DU PAYS

La densité moyenne est de 132 hab./km². Mais les aptitudes agricoles conditionnent la
répartition de la population.

 Les régions de l'ouest forment la "Chine vide" à cause de l'aridité et du relief


montagneux. Elles sont occupées par des minorités pastorales. Représentant 60% du
territoire, elles abritent seulement 10% de la population ; la densité y est inférieure de
8 hab./km².

 Les régions de l'est constituent la "Chine pleine". Elles abritent 90% de la population sur
40% du territoire. Les facteurs naturels favorables à l'agriculture permettent d'avoir des
densités supérieures à 100 hab./km², arrivant même à 600 hab./km².

Un contraste ville-campagne s'ajoute à cette opposition est-ouest. En effet, 30 %


seulement de la population vivent dans les villes. Cependant, l'ouverture commencée au
début des années 1980 a accentué l'exode rural, et ainsi a accentué l'urbanisation. Il existe
de grandes villes dont 45 millionnaires. Les 70 % des Chinois vivent en zone rurale. La
transition urbaine est ainsi loin d'être achevée.

IV. LES PROBLEMES SOCIAUX

Le vieillissement de la population augmente les charges de retraites. La politique


démographique a une efficacité limitée, malgré le milliard de dollars annuel qui lui est
alloué. L'IDH est de 0.709, plaçant la Chine à la 99ème place.100 millions de personnes
vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Les terres de culture sont insuffisantes. Dans les campagnes, la population augmente
annuellement de 12 millions, mais 7 millions de paysans rejoignent chaque année la ville.
Ces mouvements sont favorisés par une plus grande mobilité. Le gouvernement cherche à
freiner cet exode anarchique, surtout qu'avec la forte poussée démographique,la
nécessaire amélioration des rations alimentaires, l'augmentation de la production agricole
est impérative. Les campagnes restent cependant surpeuplées ; cette situation entrave la
mécanisation.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 115
Dakar / Juillet 2005
La croissance urbaine accélérée pose de multiples problèmes d'équipement, de logements,
de transports, de pollution.

La scolarisation demeure faible. Le pays compte 16 % d'analphabètes. Le sous-emploi est


également important, en raison de la croissance de la population active plus rapide que
celle de la population totale.

La population continue de s'accroître; elle se masculinise et vieillit. Ainsi, on prévoit plus


de 2 milliards de Chinois en 2020, car en plus des chiffres officiels, il faut tenir compte des
naissances non déclarées. Les avortements sélectifs se sont développés grâce à
l'échographie. L'excédent des hommes sur les femmes est de 20 %, ce qui signifie que 100
millions de personnes seront privés de mariage. Un vieillissement rapide est amorcé.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 116
Dakar / Juillet 2005
12
LA CHINE
LE MODELE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

1. La nouvelle doctrine

L’élaboration de la doctrine des « trois représentativités » (signifiant que le parti doit


représenter « les forces productives les plus avancées », « la culture la plus avancée » et
« les intérêts de l’écrasante majorité du peuple chinois ») achève la liquidation
idéologique – déjà bien entamée – de l’orthodoxie marxiste en détrônant la classe ouvrière
de son piédestal de référence cardinale du régime. L’objectif poursuivi est bel et bien de
donner l’onction aux classes montantes issues de la réforme économique (classe moyenne
et entrepreneurs privés), sur lesquelles le parti va désormais s’adosser dans un rayon
environnement économique libéralisé. Le Parti communiste est devenu un « parti de
gouvernement » et a cessé d’être un « parti révolutionnaire ». Le dogme de la « lutte des
classes » doit donc s’effacer au profit des impératifs de développement économique et de
« stabilité sociale ». Le terme de « couche sociale » que le PC chinois popularise est validé
sans état d’âme. Car il convient infiniment mieux que celui de « classe sociale », dont la
connotation conflictuelle (« la lutte de classe ») est à rebours du conservatisme officiel.

Frédéric Bobin, Le Monde, 14 novembre 2002

2. L’émergence de la Chine après Mao

Le fait d’être chinois au lendemain de la mort du « Grand Timonier » Mao équivalait au


sort d’un Africain de condition très moyenne ; et aujourd’hui nombre de citadins de Chine
vivent aussi bien ou mieux que des cadres supérieurs occidentaux, même si l’écrasante
majorité du pays se trouve à un niveau de développement compris entre la paysannerie de
l’Europe anciennement soviétique et le plus pauvre des « tiers mondes ».

Surtout, la Chine est devenue pour la planète son centre de manufacture le plus
important : si « l’usine chinoise » fermait du jour au lendemain en raison de troubles
internes, la plupart des grands distributeurs de biens de consommation du monde riche
auraient du mal à approvisionner leurs rayonnages.

Francis Deron, Dossiers et documents, Le Monde, octobre 2003

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 117
Dakar / Juillet 2005
3. IDE dans quelques pays de 1993 à 2002 en milliards de dollars

Pays Chine Brésil Argentine Pologne Russie Inde Philippines Indonésie

IDE 384,10 158,40 65,10 51,01 26,69 23,86 13,30 5,44

Source : Dossiers et Documents, n° 324, Le Monde, octobre 2003

4. IDE en Chine

60

50
40 en
milliard
30
s de
20 dollards

10
0
1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2002

Source : Dossiers et Documents, n° 324, Le Monde, octobre 2003

5. Le développement du secteur privé

Après des années de résistance idéologique, il est devenu impossible d’occulter


l’évidence… Le nombre des entreprises privées a cru de 35,5 % par an durant la décennie
1990 ; le secteur privé représente aujourd’hui le quart de la production industrielle, le
tiers du produit intérieur brut – hors agriculture – et 11 % de la population active …. Ce
processus qui ne doit rien à un quelconque plan de privatisation a accompagné la politique
« de réforme et d’ouverture ». La vague a démarré dans les campagnes pour atteindre la
ville bien plus tard. C’est aujourd’hui l’économie de services en milieu urbain, notamment
sur la façade côtière, qui constitue le terreau de cette nouvelle Chine.

D’après Le Monde, avril 2003

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 118
Dakar / Juillet 2005
I. SITUATION ECONOMIQUE

 La Chine a un PIB de plus de 1200 milliards de dollars. Elle se place ainsi au 6ème
rang mondial. Elle a un rythme de croissance économique variant de 7 à 8 %.
Elle se situe à la 9ème place pour son commerce extérieur. Sa balance
commerciale est largement excédentaire et lui assure des réserves pour ses
investissements.

 L’industrie est à la 4ème place mondiale et assure 54 % du PIB. Les firmes


étrangères en délocalisant en Chine certaines de leurs activités assurent une
bonne partie de la production industrielle, attirés par les faibles salaires. Le
pays est en train de s’équiper à travers de gigantesques chantiers.

 La Chine affirme sa puissance dans le domaine spatial et militaire.

 L’agriculture occupe la moitié de la population active. La décollectivisation a


eu pour conséquence une hausse de 25 % de la production céréalière ; elle
satisfait les besoins de la consommation.

Le littoral est la région la plus développée. Les entreprises se sont installées dans toutes
les grandes villes côtières. Les régions motrices de ce développement sont sur celles de :

 Pékin-Tianjin qui accueille des entreprises coréennes ou japonaises spécialisées


dans l’équipement.

 Shanghai qui est ouverte sur Taïwan et l’Occident

 Le triangle de la Chine du Sud dominé par Hong Kong : Hong Kong spécialisée
dans les finances et accueillant des entreprises privées est un pôle de
croissance dont le rayonnement s’étend à l’Asie du Sud-est. Elle a un statut
spécial depuis 1997 ; elle est érigée en région administrative spéciale.

A partir des années 1970, des ZES (zones économiques spéciales) ont été ouvertes sur la
côte. Des entreprises asiatiques et occidentales s’y sont délocalisées. L’abandon du
modèle maoïste a favorisé l’implantation d’industries textiles, automobiles, électroniques.

Les banques, et sociétés financières internationales, d’abord implantées à Hong Kong ses
ont installées dans les villes côtières. Le dynamisme économique gagne, sous la poussée de
l’Etat, l’intérieur du pays.

II. LE MODELE MAOÏSTE

Après un temps d'adoption du modèle soviétique, la Chine opte pour une voie mieux
adaptée à son contexte. Avec le "Grand Bond en avant", l'agriculture devient "le fondement
de l'économie", alors que l'industrie est promue "facteur dirigeant". Le monde agricole est
totalement collectivisé, alors que l'industrie privilégie l'industrie lourde et les biens

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 119
Dakar / Juillet 2005
d'équipement. L'Etat contrôle le commerce extérieur. L'échec du Grand Bond en avant et
de la Révolution culturelle réduit les succès.

Toute l’économie est dirigée selon les impératifs de la planification. Ce modèle


économique ne débouche pas sur un véritable développement.

III. LES REFORMES ECONOMIQUES ET LA MODERNISATION

1. Les grandes réformes

A partir de 1978, commence la démaoïsation. Une nouvelle constitution réoriente


l'économie et la société. La politique des "Quatre Modernisations" est lancée ; elle fait du
développement économique la priorité. La Chine s'engage dans une double ouverture,
intérieure et extérieure à partir de 1984. Ces réformes font appel à l’économie de marché.
La Chine s’ouvre aux investisseurs étrangers. Ces derniers sont attirés par des conditions
favorables que leur offre le pays :

 Coûts salariaux faibles


 Absence de syndicalisme libre
 Création de zones franches
 Proximité d’une diaspora chinoise qui rapatrie des capitaux.

La stratégie pratiquée est empruntée aux NPI : l’industrie d’exportation devient le


principal pôle de développement du pays. La Chine devient ainsi un pays atelier où l’on
compte 420 000 entreprises étrangères. La Chine se fixe pour objectif de combler son
retard technologique et de conquérir le marché de l’électronique d’ici 2008. Depuis 2001,
la Chine est membre de l’OMC.

Les derniers réajustements effectués sont appelés « les 3 représentativités ». Ils consistent
à donner leur part de responsabilité aux entreprises privées, chinoises ou étrangères, et à
confier des initiatives aux classes moyennes « les plus avancées ». Le développement
technologique et scientifique devient une priorité. Le pays peut compter pour cela sur ses
1225 universités. La privatisation est poussée. En effet, les entreprises d’Etat sont
présentement dépassées ou remplacées par des entreprises privées. Ces dernières sont
alimentées par des capitaux étrangers ou travaillent en joint-venture avec des firmes
internationales.

2. L’évolution des différents secteurs de l’économie

a. L’agriculture

C’est toujours le secteur prioritaire. Les communes populaires ont disparu. La


décollectivisation des terres s’est accompagnée d’une redistribution de lots sur une base
familiale. La famille est devenue l’unité économique de base.

Depuis 1982, le "système de responsabilité" est appliqué. Le sol reste propriété collective,
mais les terres ont été redistribuées. On assiste à la décollectivisation. La famille devient
l'unité économique de base. Désormais, l'initiative privée est reconnue. En effet, les
paysans peuvent acquérir leur propre matériel de production ; ils passent des contrats avec
l'Etat et peuvent vendre librement leur surplus. Le système des livraisons obligatoires est
aboli depuis 1985. L'agriculture devient le secteur devant permettre de réaliser la
révolution verte dont les moyens encouragés sont : l'irrigation, la chimisation, la
mécanisation, la protection des sols). On assiste à l'éclosion des entreprises collectives
rurales très actives.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 120
Dakar / Juillet 2005
Toutefois, l’Etat conserve un rôle fondamental dans les grands aménagements hydrauliques
ou les campagnes de reboisement. Il freine l’exode rural en améliorant le pouvoir d’achat
des paysans en augmentant les prix des denrées agricoles. Cependant, les fermes d’Etat
subsistent toujours dans les régions pionnières de l’ouest ; elles sont animées par l’Armée
rouge. Ces transformations ont sensiblement amélioré le niveau de vie du paysan chinois.

b. L’industrie

Dans le secteur de l'industrie, l'Etat contrôle certains secteurs : l'industrie lourde,


l'énergie, les transports, le complexe militaro-industriel, les matières premières. Mais son
intervention se réduit de même que la liste des produits soumis à la planification. Les
entreprises privées se multiplient et fournissent des biens de consommation. Les
multinationales sont attirées par la frénésie de consommation. De très nombreuses
entreprises étrangères sont venues investir dans les zones économiques spéciales mises en
place sur la côte depuis 1980. Des entreprises mixtes, associant capitaux chinois et
étrangers, se sont multipliées. Un capitalisme rural très actif se développe.

Les entreprises coopératives ont été encouragées à se regrouper pour être plus
concurrentielles.

Les responsables des entreprises bénéficient de l’autonomie. A tous les niveaux une
stimulation matérielle doit permettre d’augmenter les rendements. La Chine poursuit trois
objectifs : développer les industries de transformation, accroître la productivité,
moderniser par la technologie occidentale une industrie vétuste.

c. Le développement du secteur tertiaire

De petites entreprises de commerce et de services se sont développées à la faveur de la


libéralisation. Les entreprises sont désormais autorisées à embaucher leur personnel.

3. L'ouverture extérieure

La Chine s'intéresse aux capitaux, aux technologies et aux marchés asiatiques et


occidentaux. Les Z.E.S. sont les instruments de cette ouverture. Elles sont installées sur la
côte méridionale. Elles fournissent une main-d'oeuvre bon marché et gagnent en retour des
investissements, des emplois et des technologies. Hong-Kong sert de porte d'accès à
l'économie mondiale par son port et ses banques d'affaires. Cette évolution a favorisé le
développement du commerce extérieur.

4. Les limites du modèle chinois

Le système économique reste d’inspiration marxiste-léniniste, centralisé et planifié,


malgré le développement des secteurs privé et coopératif. Depuis la mise en place de
l’économie de marché, la Chine connaît une des croissances les plus importantes du
monde. Cette croissance est de l’ordre de 10 % par an. Cette évolution de l’économie est
à l’origine d’un développement des inégalités sociales. Elle est bénéfique aux zones
côtières, qui connaissent un plus grand dynamisme.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 121
Dakar / Juillet 2005
DISSERTATION

Sujet 1 : Bac français – Centres étrangers, 1997

Le développement de la Chine : stratégie, résultats, problèmes.

(Le croquis obligatoire, doit faire apparaître les contrastes régionaux de développement)

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Dakar / Juillet 2005
Sujet 2 : Bac 2004

Le rôle de l’Etat dans les modèles économiques japonais et chinois : analyse comparée.

Sujet 3 : Bac 2005

Dans un entretien au journal madrilène « El País » du 06 juin 2005, le Premier ministre


chinois Wen Jiabao déclarait :

« Malgré la vitesse de notre croissance, la Chine est encore un pays en voie de


développement… »

Après avoir montré le dynamisme économique de la République Populaire de Chine,


analyser les facteurs et les limites de la croissance de ce pays puis justifier les réserves
formulées par Wen Jiabao.

Sujet 4 : Bac français 1997

Montrez que la République populaire de Chine est à la fois une grande puissance et un pays
en développement.

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Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 124
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Dakar / Juillet 2005
13
L'AMERIQUE LATINE MILIEUX NATURELS ET POPULATIONS

1. Les climats de l’Amérique latine 2. Le relief de l’Amérique latine

2. Le relief de l’Amérique latine

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 126
Dakar / Juillet 2005
L'Amérique latine comprend l'Amérique du Centre et l'Amérique du Sud. L'archipel des
Antilles appartient à ce monde dont l'essentiel se trouve dans la zone intertropicale.
L'Amérique latine couvre une superficie de 21 millions de km², ce qui représente 15 % des
terres émergées. Elle s'étire sur 10 000 km du nord au sud (du Golfe du Mexique au Cap
Horn), et 5 000 km du Pacifique à l'Atlantique, dans sa plus grande largeur. La population
latino-américaine est diversifiée et porte les caractéristiques démographiques des pays du
Tiers-Monde.

I. LES MILIEUX NATURELS

1 - Le relief

Les chaînes de montagnes nord-américaines se prolongent en Amérique latine.


L'élément essentiel est formé par la Cordillère des Andes qui longe le Pacifique. Ces
chaînes de montagnes sont caractérisées par une forte altitude ; le point culminant est le
mont Aconcagua (7021 m). Elles sont soumises à une forte activité volcanique et sismique
liée au jeu des plaques.

Ces cordillères dominent un vaste ensemble de plaines et de cuvettes. Exemple :


l'Amazonie, le Chaco, la Pampa, la plaine de l'Orénoque. Les plateaux comme ceux des
Guyanes, du Brésil, de Patagonie sont les restes de reliefs plus anciens. Exemples : les
plateaux de Guyanes, de Patagonie, du Brésil.

2 - Climat et végétation

La majeure partie de l'Amérique latine appartient au domaine tropical. On y


reconnaît plusieurs climats.

 Le climat équatorial règne sur l'Amazonie. Cette plaine est caractérisée par
une végétation de forêt dense ou selva.

 Le climat tropical s'étend de part et d'autre de l'Amazonie (Amérique centrale,


Brésil). Selon la longueur de la saison sèche la végétation comprend la forêt
claire, la savane herbeuse ou campos sur le plateau Brésilien, la steppe dans le
plateau du Chaco.

 Tout au sud de l'Amérique latine, le climat devient tempéré continental. La


végétation est une immense prairie herbeuse dans la Pampa. Dans la Patagonie
à l'extrême sud, milieu continental mais glacial et plus sec, la prairie est
remplacée par une végétation de steppe froide très clairsemée.

 Le climat montagnard règne sur les cordillères de l'ouest.


Les montagnes de la zone chaude ont des caractères tempérés. Les
températures sont élevées sur les basses pentes, le climat devient tempéré à
l'étage des bas plateaux. Au sommet, se retrouvent les terres froides.

Dans les montagnes du sud déjà très froides à basse altitude, l'abaissement des
températures est accentué. Se succèdent les terres tempérées portant des
forêts, les terres froides portant des prairies rases et clairsemées et au sommet

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 127
Dakar / Juillet 2005
les terres très froides rocheuses et nues.

 Un étroit désert côtier, dû au courant froid de Humboldt, caractérisée par une


sécheresse absolue longe le Pacifique. C'est le désert chilien et nord-péruvien.

2 - L'hydrographie

Dans la Cordillère des Andes les hauts plateaux disposent de grands lacs allongés comme le
lac Titicaca ou des lagunes salées.

Le plateau Brésilien est traversé de fleuves donnant lieu à des chutes. Exemple : le
Parana, l'Uruguay.

L'Amazonie est drainée par l'Amazone. Ce fleuve est le puissant du monde par son débit. Il
forme un énorme delta.

II. LA POPULATION de L'AMERIQUE LATINE

1. La diversité du peuplement

 Le fond du peuplement est formé par les Indiens qui représentent 1/4 de la
population. Ils sont nombreux au Mexique, dans les Andes et au Guatemala. Des
groupes isolés vivent en Amazonie.

 Les Blancs sont issus de l'immigration européenne qui s'est effectuée par vagues
successives à partir du 16ème siècle. Ils ont imposé leur civilisation et leurs langues où
dominent la Portugais et l'Espagnol.

 Les Noirs sont les descendants d'esclaves venus d'Afrique entre le 16ème siècle et le
19ème siècle. Ils sont nombreux au Brésil et dans les Antilles.

 En raison de cette diversité les brassages sont importants. De ce fait les Métis forment
le groupe le plus important. Si officiellement, il n'existe aucune ségrégation raciale, les
Indiens et les Noirs vivent dans des conditions misérables alors que les Blancs occupent
les meilleurs emplois.

2. Une rapide croissance démographique

La croissance urbaine est très forte en Amérique latine. Cet essor a commencé dans les
années 1940-1950 à cause d'un fort excédent des naissances sur les décès. Le taux de la
natalité a baissé avec la vie urbaine et les progrès de l'hygiène et de la santé. Cependant
le taux de mortalité infantile reste élevé. De même, malgré une légère diminution, le taux
de natalité demeure élevé. Ces taux donnent lieu à un accroissement naturel important.

L'Amérique latine est un continent démographiquement jeune.

3. Des contrastes de densités hérités de l'histoire

La répartition de la population s'explique par l'histoire que par les conditions naturelles.
Ainsi, les montagnes comme les Andes sont bien peuplées avec des densités moyennes de
l'ordre de 30 à 40 hab./km² alors que la plaine amazonienne est vide en raison de la forêt
dense. Les autres plaines connaissent de faibles densités à cause de l'aridité ou l'énormité
des distances.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 128
Dakar / Juillet 2005
4. Une forte croissance urbaine

L'Amérique latine est caractérisée par une rapide croissance urbaine. La population
urbaine représente actuellement 70 % de la population de l'Amérique latine. 44 villes
dépassent 1 million d'habitants. Parmi eux 4 ont plus de 10 millions d'habitants. On y
retrouve quelques-unes des plus grosses agglomérations urbaines du monde : Mexico (19
millions d'habitants, 31 pour sa région urbaine), São Paulo (16 millions), Rio de Janeiro et
Buenos Aires (10 millions), Lima (8 millions), Santiago (5 millions). Les villes en
concentrant l'essentiel des activités, exercent leur attraction sur l'ensemble de l'espace.

Cette forte croissance urbaine résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : diminution


de la natalité, maintien d'une natalité élevée, fort exode rural.

Cette croissance urbaine reste difficile à maîtriser et pose de nombreux problèmes :


"bidonvilisation", mendicité, prostitution, délinquance, approvisionnement en eau et
électricité, rareté des égouts, pollution, transports insuffisants...

CONCLUSION

L'Amérique latine prolonge par bien des aspects le milieu naturel nord-américain. Elle se
distingue de cette partie du continent américain par ses aspects humains : les peuples, les
langues latines, les religions, les cultures.

DENSITES DE POPULATION

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 129
Dakar / Juillet 2005
Brasilia

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 130
Dakar / Juillet 2005
14
LE BRESIL : PUISSANCE DU TIERS MONDE

1. Carte d’identité du Brésil

Superficie Population Taux Taux de natalité Taux de


d’urbanisation mortalité
8 547 400 km² 174,6 millions 81,2 % 22 % 7%
d’habitants

Taux de Taux RNB RNB/h IDH


fécondité d’alphabétisation
2,4 enfants/ 85,2 % 610 058 3 588 US $ 0,757 (73ème
femme millions US $ rang mondial)

2. l’industrie décolle

Le Brésil redevient le moteur de la L’Expansion.com


croissance latino-américaine. A la fin août,
la production industrielle était en hausse
de près de 12% sur un an. L’automobile,
secteur phare de l’industrie brésilienne,
affichait quant à elle un bond de 40% de
son activité. Le taux d’utilisation des
capacités de production culmine à 83,3%,
du jamais vu. Une croissance qui est tirée
maintenant en grande partie par la
demande intérieure. Les exportations
nettes n’ont représenté qu’un cinquième
de la croissance au deuxième trimestre.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 131
Dakar / Juillet 2005
3. L’inégalité des structures foncières

Pourcentage des propriétaires possèdant -100ha ou +100ha

100
80
60
%
40
20
0
moins de 100 ha plus de 100 ha

Pourcentage des superficies pour des propriétés de - 100 ha


et + 100 ha

100
80
60 %
40
20
0
moins de 100 ha plus de 100 ha

Source : Institut brésilien de géographie et de statistique

On constate que 90 % des propriétaires ne disposent que de petites exploitations, alors que
10 % possèdent des exploitations supérieures à 10 %. Mais ces petites exploitations
représentent 20 % des terres contre 80 % pour les grandes exploitations.

4. Les inégalités régionales

Le poids du Brésil développé

Sud et Sudeste Reste du Brésil


% de la population du Brésil 57,2 42,8
% du PIB agricole du Brésil 61 39
% du PIB industriel du Brésil 81 19

La misère du Nordeste

La « vallée de la misère » évoquée dans le discours du nouveau président délimite la lisière


méridionale du « polygone des sécheresses » du géographe Josué de Castro, qui englobe
tous les Etats du Nordeste. C’est dans cette région, de loin la plus déshérité du Brésil, que
M. Da Silva, qui en est originaire, avait entraîné vingt-neuf ministres et secrétaires d’Etat

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 132
Dakar / Juillet 2005
pour manifester l’implication de tout son gouvernement dans l’objectif de l’éradication de
la faim. A Itinga, 28 des foyers y sont sans ressource et 55 % reçoivent moins de la moitié
de la valeur du salaire minimum (60 $ / mois). Seuls 17 % des logements ont des sanitaires.

Dans la vallée, certains villages, réduits littéralement à la survie en période de sécheresse


prolongée, sont peuplés de « veuves de maris vivants », c’est-à-dire de femmes dont mes
époux partent couper la canne à sucre pendant plus de six mois par an dans les plantations
de l’Etat de São Paulo.

Le Monde, Dossiers et Documents, avril 2003

5. L’espace agricole brésilien

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 133
Dakar / Juillet 2005
6. Le poids économique de l’agriculture brésilienne

7. Les régions du Brésil

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 134
Dakar / Juillet 2005
Le Brésil est un pays immense couvrant une superficie de 8,5 millions de km². Il fait figure
de sous-continent. Sa population de 174,6 millions d'habitants occupe le 9ème rang mondial.
Il représente la moitié de la population, de la superficie et du PIB de l'Amérique du Sud. Il
occupe ainsi une position de leader en Amérique latine. Au niveau mondial, c'est une
puissance moyenne, classée parmi les 12 premiers pays.

I. LA PUISSANCE ECONOMIQUE DU BRESIL

1. La puissance agricole

Le Brésil figure parmi les premiers pays agricoles du monde. Cette puissance s'appuie sur 3
piliers :

-l'immensité du pays qui permet de disposer d'importantes réserves et de climats variés


-le soutien de l'Etat qui encourage les cultures commerciales en soutenant les prix et en
finançant une partie de la modernisation agricole
-la pénétration des capitaux étrangers. Les multinationales comme Massey Fergusson,
Nestlé etc. ont accaparé les secteurs les plus dynamiques. Cependant la part des capitaux
privés brésiliens s'accroît dans la mise en valeur agricole

Malgré ces réussites des problèmes demeurent : faible productivité, rendements peu
élevés, graves problèmes écologiques, petits paysans rejetés sur les terres les plus
défavorisés.

a. Les cultures commerciales

La stratégie de développement encourage les cultures d'exportation pour gagner des


devises. Le Brésil est un géant agricole qui se place au premier plan pour de nombreuses
productions :
1er rang pour les agrumes, le café, la canne à sucre, l'exportation de volailles ; 2ème rang
pour le soja, le cacao, l'élevage bovin

Ces performances témoignent de la puissance agricole brésilienne. La balance


commerciale des produits agricoles est largement excédentaire. En effet les exportations
triplent les importations. La production agricole est diversifiée et de plus en plus
transformée sur place pour assurer de exportations plus rentables. Cela permet au Brésil
de réaliser 80 % de la production de jus d'oranges dans le monde.

L'agriculture commerciale débouche sur une puissante agro-industrie qui est favorisée par
des subsides importants pour l'achat d'intrants et la recherche agricole.

b. Les cultures vivrières

L'agriculture de subsistance reste quant elle très archaïque (maïs, haricot) et concentré
dans les régions pauvres et surpeuplées du Nord-Est ou en Amazonie.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 135
Dakar / Juillet 2005
c. L’élevage

Toutefois l'essentiel des superficies agricoles est consacré à l'élevage extensif. L'élevage
bovin se développe grâce à la multiplication des forages et des prairies artificielles. Ainsi
le Brésil se place au premier rang pour l'élevage bovin, au 4ème rang pour les porcins.

2. La puissance industrielle

Le développement industriel est plus remarquable que celui de l'agriculture. En effet le


Brésil est devenu une grande puissance industrielle dont la production s'est
considérablement accrue depuis 1960. La progression de l'industrie s'explique par les
politiques libérales et protectionnistes. Les gouvernements militaires successifs n'ont pas
hésité à diriger des secteurs entiers de l'économie. Actuellement l'Etat contrôle la moitié
des entreprises dans des secteurs de base comme l'énergie, contrôle les industries
d'armement. Le Brésil se place aux premiers rangs mondiaux pour de nombreuses
ème ème ème
productions : acier (8ème rang), aluminium (5 rang), avions (6 rang), automobiles (10
rang). Il couvre 95 % de ses besoins en ordinateurs.

Par ailleurs, le Brésil a fait beaucoup de progrès dans la recherche de l'indépendance


énergétique. La production charbonnière est faible mais celle des hydrocarbures est en
croissance et le Brésil satisfait la moitié de ses besoins. D'importants moyens ont permis de
se doter d'énergie alternative comme l'alcool de canne à sucre (l'équivalent de 15,6% de la
consommation nationale de pétrole).
ème
Le Brésil est aussi le 2 producteur mondial de fer ; il dispose de bauxite, d'or, de métaux
stratégiques comme le manganèse, le chrome, le nickel.

3. La puissance commerciale

La puissance brésilienne est aussi commerciale. Le commerce extérieur représente 7% du


PIB. Les biens industriels représentent 70% des exportations. Il vend aux USA et
concurrence les pays développés sur de nombreux marchés comme le Moyen-Orient et
l'Afrique

La balance commerciale est excédentaire. En 2003, le solde commercial dépasse 13


milliards de dollars.

4. La puissance régionale

La puissance territoriale démographique et économique fait du Brésil une puissance


régionale du continent américain.

C'est le 5ème pays du monde par ses dimensions. C'est aussi le 57ème pays du monde et la
première d'Amérique latine par sa population.

Au plan économique, le Brésil est le premier Etat d'Amérique latine. Cela lui permet
d'exercer une réelle influence sur ses voisins.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 136
Dakar / Juillet 2005
II. MALGRE SES REUSSITES, UN PAYS EN DEVELOPPEMENT

1. De nombreux signes de sous-développement

De nombreux signes font du Brésil un pays en voie de développement.

 Le développement agricole n'a pas résolu le problème de


l'approvisionnement alimentaire. 20% des Brésiliens sont exposés à la
malnutrition à cause de la pénurie des denrées alimentaires dont la
production reste inférieure au rythme de croissance démographique.
Ce mal-développement frappe surtout les campagnes. Au Nord-Est en
particulier, la situation est alarmante.

 L'encadrement médical est faible et le taux de mortalité infantile est


encore élevé (58%). La précarité des conditions de vie se traduit par
une espérance de vie de 66 ans. Le taux d'analphabétisme est élevé.

 La pauvreté est attestée par de nombreux indices : un PNB par


habitant faible (3020 $), un IDH de 0,7 qui le place au 63ème rang
mondial à côté des pays comme la Chine ou le Moyen-Orient.

2. D'importantes inégalités sociales

L'inégalité dans la distribution des richesses est une des plus importantes du monde. La
société brésilienne est l'une des plus inégalitaires du monde. 10 % de riches se partagent
plus de la moitié des revenus tandis que les 20 % les plus pauvres doivent se contenter de 2
% de ces richesses. 54 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté. La
pauvreté est accrue par le maintien de faibles salaires destinés à favoriser les exportations
et attirer les capitaux étrangers.

L'exode rural est très active et favorise l'explosion urbaine aux multiples conséquences :
misère, bidonvilles, villes tentaculaires. Il est provoqué par la misère des campagnes. Il
favorise le développement des favelas.

Dans les campagnes les disparités sont très grandes entre les grands propriétaires
(latifundios) et les petits propriétaires (minifundios). Les petits fermiers du Nordeste ou
caboclos vivent dans des conditions très précaires. Plus de 10 millions de paysans restent
sans terres bien que seulement 14 % seulement du pays soient exploités.

3. Une forte dépendance

La dépendance extérieure est le principal point faible du Brésil. Elle a été accrue par la
stratégie d’industrialisation. C’est le pays du Tiers-monde qui a reçu le plus
d'investissements étrangers. Ainsi les multinationales dominent les secteurs les plus
dynamiques : pétrole automobile, construction électrique, chimie. Les industries de pointe
sont soumises à la même règle. Ainsi les investissements étrangers rapportent énormément
plus aux multinationales qu'au Brésil lui-même.

Par ailleurs, la dette extérieure du Brésil est la plus élevée du monde. Le service de la
dette absorbe 40 % des exportations. Cette situation d'endettement soumet le Brésil aux
mesures d'austérité du FMI qui frappent sévèrement les plus démunis.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 137
Dakar / Juillet 2005
4. D'importants contrastes régionaux

Le Brésil comprend 5 régions économiques : le Sud, le Sudeste, le Nord, le Nordeste, le


Centre-Ouest. Les 2 premières se trouvent en première place dans le développement du
pays.

a. Les régions motrices du développement

Les Etats du Sud et du Sud-Est constituent les principales régions agricoles. L’agriculture y
est intégrée dans des filières agro-alimentaires. L’Etat soutien le développement agricole.
Cette croissance agricole favorise l’avancée des fronts pionniers vers le Nord et l’Ouest.
On y trouve cependant, beaucoup de paysans sans terres.

 Le Sudeste est le coeur du Brésil : C'est la région la plus peuplée; il assure 80 %


de la production économique. Le tissu industriel est diversifié. Cette région est
la plus grande région industrielle d’Amérique latine. Le triangle São Paulo - Rio
de Janeiro - Belo Horizonte constitue le centre industriel, bancaire et culturel
du pays. Le rayonnement de cette région s'étend à la région de Brasilia et au
sud subtropical qui constitue le coeur agricole du pays. La région de São Paulo
concentre 1/3 des emplois industriels et de l’appareil financier.

 Le Sud au climat subtropical est favorable à une agriculture diversifiée ; il est


spécialisé dans les cultures d’exportation, principalement le soja. C’est la 2ème
région économique du pays.

b. Les régions périphériques

Ce sont le Nordeste, l’Amazonie et le Centre-Ouest.

 Le Nordeste compte 9 Etats. C’est une région attardée. Son développement est
freiné par des contraintes naturelles. En effet, le littoral est fertile et urbanisé,
tandis que l’intérieur est une vaste steppe semi-aride, le sertão, frappée par
des périodes de grandes sécheresses. C’est la région la plus pauvre du Brésil.

La réforme agraire a été un échec dans cette région en raison de la pression des
grands propriétaires fonciers. C’est une région d’émigration vers l’Amazonie et
les favelas20des villes du sud. On y rencontre néanmoins des îlots de prospérité :
certaines vallées irriguées et le littoral dynamisé par l’exploitation pétrolière et
le tourisme.

 Les régions pionnières : Amazonie et Centre-Ouest

Elles représentent 64 % de la superficie du pays, mais abritent seulement 13 %


de la population. L’habitat est concentré dans les villes et les grands axes de
pénétration. Elles ont un potentiel important. Elles fournissent 72 % du bois en
grumes, 91 % du poivre. Mais de larges espaces demeurent voués à l’agriculture
sur brûlis ou à la cueillette.

En Amazonie, des fronts pionniers ont été développés au début des années
1970. Les colons proviennent du Nord-est. Ils ont pu ainsi créer de grands
domaines d’élevage. Les objectifs poursuivis sont : occuper un espace convoité,
décongestionner le sud, développer l’exploitation des ressources, régler le

20
Favelas : bidonvilles d’Amérique du Sud

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 138
Dakar / Juillet 2005
problème des terres du Nord-Est. Mais le sort des Amérindiens s’est aggravé. La
forêt recule.

Le Centre-Ouest abrite 9% de la population. C'est une zone de front pionnier


agropastoral. On y pratique une agriculture mécanisée et irriguée. Son
urbanisation est très rapide. Cette région réalise 7% du PIB.

Dissertation

Sujet 1 : Bac français / Asie 1997

La voie brésilienne de développement : face aux défis, quels choix, réussites et échecs ?

Carte obligatoire des disparités régionales et de la dynamique actuelle.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 139
Dakar / Juillet 2005
Sujet 2 : Guadeloupe-Guyannes-Martinique 1997

Aspects et limites du développement du Brésil

La carte obligatoire, fera apparaître les disparités régionales de développement

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 140
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 141
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 142
Dakar / Juillet 2005
15
LES PROBLEMES ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DU
CONTINENT AFRICAIN

1. Evolution de la dette extérieure de l’Afrique subsaharienne (en milliards de


dollars)

1970 1980 1990 2000


6,9 60,9 176,9 215,8

Source : L’état du monde, 2003

2. Pourcentage de pauvres vivant avec moins de 1 dollar par jour et avec moins de
dollars par jour

100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Asie du Su et Afrique su- Amérique Asie de l'est Europe de Afrique du
du Sud-est saharienne latine et l'Est et Asie Nord et
Caraïbes
Moins de 2 dollars par jour moins de 1 dollar par jour
centrale Moyen-Orient

3. La crise de l’éducation

Plus de 130 millions d’enfants ne sont pas toujours scolarisés, et environ 872 millions
d’adultes n’ont pas les compétences de base qui leur permettraient d’échapper à la
pauvreté.

Cette crise de l’éducation est particulièrement aiguë dans les deux régions du monde où le
revenu par habitant est le plus faible : l’Asie du Sud (385 dollars par an) et l’Afrique
subsaharienne (513 dollars par an), dont 16 pays ont vu leur taux de scolarisation baisser
depuis 1990.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 143
Dakar / Juillet 2005
La moitié des filles d’Afrique subsaharienne ou d’Asie du Sud ne vont jamais à l’école….

En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, entre 30 et 40 % des enfants scolarisés


abandonnent l’école primaire avant d’avoir atteint le cours moyen, sans avoir acquis donc
les compétences (lecture, écriture, calcul, langues étrangères) qui leur permettraient
d’améliorer leur sort.

D’après le Courrier de l’UNESCO, mars 2000

4. L’Afrique, continent en voie de sous-développement

L’Afrique semble entrer dans l’avenir à reculons. Dans l’ensemble du Tiers-Monde, elle
pose un cas exceptionnel. Alors que partout ailleurs dans le Monde, Moyen-Orient, Asie du
sud-Est, Amérique latine, les pays décolonisés ont atteint avec succès, certes variés, un
degré significatif de développement et d’autonomie, l’Afrique demeure un continent
naufragé et terriblement dépendant.

Y-M. Laulan, La planète balkanisée, Economica, 1991

5. « L’Afrique n’est plus à la mode »

L’Afrique n’est plus à la mode. Longtemps sujet tabou, la dégradation du continent fait
depuis quelques années l’objet d’une nombreuse littérature. C’est que l’évidence d’un
gigantesque échec de la décolonisation a fini par s’imposer au bout de 30 ans.

Ce désenchantement pour l’Afrique tient à ce que, hormis les guerres et les coups d’Etat
multiples, depuis l’accession à l’indépendance, rien de notable ne semble s’être passé sur
ce continent. On constate, au contraire, une accélération démographique et une
régression économique, une baisse du niveau de vie et une désagrégation des structures
sociales.

Y-M. Laulan, La planète balkanisée, Economica, 1991

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 144
Dakar / Juillet 2005
L'Afrique est le continent le plus pauvre. Les difficultés de développement se posent à
divers niveaux de la vie politique, économique, sociale et culturelle.

I. LES PROBLEMES DE L’AFRIQUE

1. Les problèmes économiques

L’Afrique est la région la plus pauvre du monde. L’Afrique représente moins de 1 % des flux
mondiaux de l’investissement. La part de l’Afrique subsaharienne dans le commerce
mondial, représente aujourd’hui moins de 2 %.

a. Une agriculture peu productive

L'agriculture emploie 2/3 des actifs, mais ne recouvre pas les besoins d'une population en
rapide expansion. Cette situation est due à la médiocrité des conditions naturelles,
l’insuffisance de capitaux et de moyens techniques. Les rendements agricoles sont alors
faibles ; ils sont limités par les problèmes de l'eau, la pauvreté, l'analphabétisme des
paysans.

b. Une industrialisation peu avancée

L'industrie occupe moins de 19 % des actifs. Les pays africains sont dépendants du Nord.
Leur richesse repose essentiellement sur l'extraction des ressources minières ou la
transformation d'une partie des produits agricoles exportés. L'Afrique continue ainsi à subir
les effets du "pacte colonial".

Le développement industriel est menacé par de nombreux facteurs : l'étroitesse du marché


extérieur, l'insuffisance qualitative de la main-d'oeuvre, les lourds frais d'importation des
technologies étrangères.

c. La médiocrité des échanges

La part de l'Afrique dans le commerce mondial est faible (moins de 1,5 %). L'Afrique
exporte des produits de base. Mais les recettes d’exportation sont rendues aléatoires par
la fluctuation et les baisses des prix à l'exportation, l'apparition sur les marchés des
produits agricoles concurrents plus compétitifs. Pour faire face à ces difficultés, les Etats
cherchent à diversifier leur production et à augmenter les échanges intracontinentaux. Le
succès des exportations est entravé par l'absence de l'Afrique des instances internationales
fixant les prix des matières premières.

Les importations sont des biens d'équipement et de consommation. Mais les produits
d'importation sont en progression constante alors que les prix des matières premières ne
cessent de baisser. De ce fait, les balances commerciales sont déficitaires.

d. Un fort endettement

La dette extérieure de l'Afrique évolue d'une manière rapide. Elle est dix fois plus
importante que l'aide étrangère. Son remboursement représente 30 % des recettes
d'exportation.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 145
Dakar / Juillet 2005
2. Les problèmes sociaux

En dehors de l'échec économique, l'Afrique connaît aussi un échec humain. Au plan


développement économique et social, l’Afrique est aujourd’hui le continent le plus en
retard et le plus pauvre.

a. Une démographie galopante

L'Afrique regroupe 12 % de la population mondiale. La croissance démographique africaine


est l'une des plus élevée du monde. Le taux annuel d'accroissement naturel est 4 fois plus
élevé que la moyenne mondiale.

b. Les problèmes sanitaires

L'Afrique connaît une situation sanitaire préoccupante. Les taux de mortalité infantile
peuvent atteindre 143 ‰ contre moins de 10 en Europe. De nombreux facteurs favorisent
maladies et épidémies à l'état endémique : niveaux de vie, malnutrition, catastrophes
naturelles, insalubrité publique...

c. Une pauvreté à l'état endémique

La majorité de la population africaine est pauvre. De grandes inégalités sociales


persistent.

d. La dépendance culturelle

La dépendance culturelle se traduit par une sujétion dans le domaine de l'information et


de la formation des jeunes.

On assiste à une dégradation des conditions d'apprentissage qui risque de remettre en


cause le principe de l'autonomie intellectuelle et culturelle du continent. On a ainsi, un
faible niveau d'instruction alors que l'analphabétisme persiste.

3. La marginalisation géopolitique

La marginalisation de l’Afrique est la conséquence d'un double mouvement : le marasme


économique et l'effondrement du bloc communiste. En effet, l'Afrique en marge du
développement économique devient un enjeu très secondaire face à l'Asie et l'Amérique
latine qui connaissent un décollage économique.

II. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

Les pays africains ont adopté depuis 2001, un nouveau programme de développement du
continent. Il est intitulé NEPAD21. C’est une synthèse de plusieurs plans de développement
dont les grandes lignes ont été tracées par les présidents Abdoulaye WAde du Sénégal,
Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, Olesegun Obasanjo du Nigéria, Abdel Aziz Bouteflika
d’Algérie. L’objectif est de résorber le retard de l’Afrique.

L’Afrique envisage un développement durable par l'intégration et dont les fondements


seraient : la bonne gouvernance politique et économique, les investissements, la réduction

21
NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique)

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 146
Dakar / Juillet 2005
de la dépendance à l’égard de l’aide et de l’endettement, Le développement des
infrastructures, l’éducation, la santé, les nouvelles technologies de l’information et de la
communication, l’agriculture, l’énergie et l’accès aux marchés des pays développés.

Le NEPAD s’est fixé pour cela divers objectifs à atteindre en 2015 :

-Réaliser et maintenir une croissance moyenne du PIB de 7 % par an pour les 15 prochaines
années.
- Réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté
- Assurer la scolarisation primaire de tous les enfants scolarisables.
- Faire des progrès vers l’égalité entre les sexes et renforcer les capacités des femmes
- Réduire le taux de mortalité infantile des 2/3.
- Réduire des 3/4 la mortalité maternelle entre.
- Assurer à tous, l’accès aux services de santé génésique.
- Mettre en oeuvre des stratégies de développement durable en 2005 de manière à
renverser la tendance à la déperdition des ressources naturelles en 2015.

Le mécanisme de mise en oeuvre repose sur deux idées maîtresses :

- L’intégration économique
- Le recours au secteur privé et particulièrement les investissements directs
étrangers

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 147
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 148
Dakar / Juillet 2005
16
LE SENEGAL : MILIEUX NATURELS ET POPULATION

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 149
Dakar / Juillet 2005
Le Sénégal est un petit pays de 197 000 km². Son relief est plat. Son climat est tropical.
L'irrégularité pluviométrique marque sévèrement les paysages.

I. MILIEUX NATURELS ET POPULATIONS

1. Les ensembles de relief

Le Sénégal est caractérisé par un relief plat et peu accidenté. On y distingue 5 grands
ensembles de relief :

a. le Sud-Est : C'est une région de socle comprenant des plateaux dominés par de
petits massifs représentant les derniers contreforts du Fouta Djalon. Le point
culminant du pays s'y retrouve à 581 m.

b. le bassin sédimentaire : C'est un ensemble de bas plateaux s'étendant du Ferlo à la


Casamance. Ces plateaux ont été incisés par le réseau hydrographique (Ferlo, Sine,
Saloum, Gambie, Casamance).

c. la vallée du Sénégal : elle forme un arc de cercle de Bakel à Saint-Louis. Elle


comprend de grands bourrelets de berge et des levées fluviatiles de sable fin et de
limon, délimitant les cuvettes argileuses inondées par la crue annuelle.

d. les régions littorales : Elles comprennent plusieurs sections :

 les anciens golfes marins de la basse Casamance et du Sine-Saloum comblés


par des vasières régulièrement submergées par les marées. Les anciennes
vasières échappant aux marées ont des sols salés et dénudés appelés "tann".
 la petite côte
 la presqu'île du Cap-Vert
 la grande côte

Les côtes sont en général basses et sableuses sauf la presqu'île du Cap-Vert présentant
quelques accidents rocheux.

2. Le climat

Trois masses d'air alternent dans le pays. Leur circulation est facilitée par le relief plat.
Ces masses d'air sont :

 L’alizé maritime constamment humide et frais, mais inapte à provoquer des pluies.
Il règne sur les régions côtières.

 L’harmattan caractérisé par une grande sécheresse liée à son parcours continental.

 La mousson, découlant de l'alizé issu de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Elle est


très humide, et arrive dans le pays en été.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 150
Dakar / Juillet 2005
L'année climatique comprend 2 saisons :

La saison des pluies débute avec l'arrivée de la mousson. Les pluies augmentent lentement
jusqu'en août, puis déclinent jusqu'en octobre. Le volume des pluies augmente aussi du
nord au sud.

La saison sèche est plus marquée dans l'intérieur, alors que le littoral bénéficie d'une forte
humidité relative. Cette saison peut connaître des pluies faibles appelées "heugg".

Les températures sont en permanence élevées, mais varient dans le temps (avec les
saisons), et l'espace (avec la position par rapport à l'océan).

On peut distinguer 4 zones climatiques :

 La zone côtières : elle correspond à la grande côte, et couvre une étroite bande
d'une dizaine de kilomètres de large. Son climat est frais de novembre à mai en
raison de la présence de l'alizé maritime et du courant marin froid des Canaries.
L'humidité est constante, mais les pluies sont faibles et tardives, et leur fin
précoce.

 La zone sahélienne : elle recouvre le Ferlo, la basse et la moyenne vallée du


Sénégal. La saison sèche est caractérisée par des températures voisines de 40°C ;
elles baissent légèrement en saison humide. La saison des pluies est brève (2 à 3
mois) et le volume des pluies varie de 250 à 700 mm.

 La zone soudanienne : Elle concerne les régions centrales. Les températures sont
élevées et les pluies se situent entre 700 et 1200 mm.

 La Casamance : elle a un climat du type guinéen. C'est la première région à


recevoir la mousson. Elle bénéficie aussi du dernier passage de cette masse d'air.
De ce fait, la saison des pluies est longue : 5 mois. Les précipitations sont
importantes : 1300 à 1800 mm. L'influence de l'harmattan est réduite.

3. Les paysages végétaux

Ils suivent la zonation climatique :

 Le domaine sahélien est dominé par les Acacias, et un tapis herbeux où l'on a
surtout des graminées. Vers le sud, la savane arborée apparaît avec une
prédominance de l'Acacias Albida ("KADD")

 Le domaine soudanien est celui de la savane boisée. Les vallées abritent des
peuplements de Rôniers et de Bambous.

 Le domaine subguinéen limité à la basse Casamance a une forêt dense à feuilles


caduques. Cette forêt a été détruite partiellement par l'homme et ne subsiste que
sous forme d'îlots. Elle a laissé place à la palmeraie qui recouvre le domaine des
cultures.

 Les groupements azonaux se retrouvent dans les milieux disposant de conditions


hydrologiques favorables. Ainsi, la vallée du Sénégal a une forêt de gonakiers ; les
palmiers survivent dans les Niayes, le long de la Grande Côte. Les palétuviers
forment d'importantes colonies dans les estuaires du Saloum et de la Casamance.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 151
Dakar / Juillet 2005
II. POPULATION

1. Une population diversifiée

La population sénégalaise est actuellement estimée à près de 10 millions


d'habitants répartis en une vingtaine d'ethnies telles que les Wolof, les Sérère, les Maures
les Peuhl, les Toucouleurs, les Diola, les Baïnouk les Manjak les Mankagne, les Bassari, les
Mandingues....

2. Un peuplement surtout dense à l'ouest

La densité moyenne 50,3 h/km² cache une répartition inégale. On peut diviser le
territoire sénégalais en 2 parties à partir d'une ligne Saint-Louis - Vélingara.

Ainsi les régions orientales (région de Saint-Louis et de Tambacounda) ont de faibles


densités de population, en raison de contraintes naturelles et de facteur historiques. La
seule exception est la vallée du Sénégal qui est humanisée.

L'Ouest du Sénégal est peuplé. Cette partie du pays est occupée anciennement par
des paysanneries sédentaires. De plus l'efficacité des systèmes de culture a contribué à
fixer les populations dans leurs terroirs.

3. Une urbanisation récente mais rapide

Ces contrastes entre l'Est et l'Ouest sont accentués par l'explosion urbaine
contemporaine. Ainsi, leur croissance doit beaucoup à l'exode rural et à leurs fonctions
dans la vie moderne.

4. Une population jeune

Le taux de natalité est de 38 alors que le taux de mortalité est de 12. Le taux
d'accroissement naturel est alors de 2,6%.
La pyramide des âges est caractéristique d'une population jeune. 60% des habitants
ont moins de 25 ans. Le taux de fécondité est élevé : 5,2

5. L'exode rural

L'industrialisation de la pointe occidentale du pays a favorisé les migrations


caractérisées par des départs massifs des zones rurales et des régions périphériques.

6. La prédominance d'une population rurale

La structure socioprofessionnelle laisse apparaître une prédominance du secteur


primaire. Il est suivi du secteur tertiaire dont la part dans la population active s'est accrue
avec le développement de l'informel.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 152
Dakar / Juillet 2005
Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 153
Dakar / Juillet 2005
17
LE SENEGAL : LA QUESTION DE L’EAU

Le Sénégal, pays sahélien, est fortement affecté par l'insuffisance des pluies et surtout
leur irrégularité. Cela ajouté à des besoins croissants, réduit les ressources en eau. Divers
programmes peuvent améliorer le potentiel du Sénégal en eau.

l - LES RESSOURCES EN EAU AU SENEGAL

Les principales ressources en eau du Sénégal sont : les précipitations, les eaux de
surface et les eaux souterraines.

Les pluies constituent l'essentiel des précipitations. Elles ont lieu au cours de la saison
des pluies ou hivernage. Au début et à la fin de l'hivernage, les pluies sont déversées par
les lignes de grain au sud du pays ; ces dernières constituent la source essentielle de
précipitation sur la majeure partie du territoire. Elles balaient de pays d'Est en Ouest et
s'affaiblissent progressivement vers le littoral. Au coeur de la saison des pluies, la partie de
l'équateur météorologique qui remonte jusqu'au centre du pays y ajoute des pluies
abondantes et de forte densité.

Les précipitations décroissent vers le nord. Cette réduction progressive confirme le


caractère aléatoire de la pluviométrie au Nord du sénégal. Par Ailleurs, la tranche d'eau
qui tombe sur le pays est comprise entre 300 mm au Nord et 1800 mm au Sud. La moyenne
est de l'ordre de 600 mm, chiffre insuffisant au regard des conditions de température et de
la perméabilité des sols.

Les eaux de surface : plusieurs bassins hydrographiques s'étendent sur le territoire


sénégalais.

- Le fleuve Sénégal a ses cours inférieur et moyen sur le territoire. Mais son régime
est irrégulier les hautes eaux très marquées sont suivies d'étiages très creusés. Les eaux
marines remontent dans le delta. La crue du Sénégal remplit le lac de Guiers où débouche
le réseau des vallées mortes. Ce lac est une dépression longue de 50 km et large de 7 km.

- Le fleuve Gambie n'a que 280 km au Sénégal, sur une longueur de 850 km. La crue
est moins importante que celle du Sénégal en raison de son bassin versant plus petit

- La Casamance est un petit fleuve sans alimentation lointaine. La vallée inférieure


est une ria où remonte l'eau salée en période de basses eaux.

Les régions du centre -Ouest sont surtout aréiques. Elles sont traversées par des
vallées mortes du Sine et du Saloum. Les sols sont favorables aux infiltrations des eaux.
Près de la côte Nord la nappe phréatique émerge par endroits dans les dépressions inter
dunaires formant des mares temporaires : les Niayes.

- Les lacs sont asséchés en grande partie. Le principal est le lac de Guiers dont le

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 154
Dakar / Juillet 2005
remplissage est assuré par le fleuve Sénégal

Les eaux souterraines : on retrouve au Sénégal plusieurs nappes souterraines.

Au Sud-Est l'eau ne se trouve que dans les zones de roches fissurées ou sous des cuirasses
en raison de l'imperméabilité du socle précambrien. De ce fait, il n'y existe pas de nappe
profonde. Les nappes phréatiques sont très discontinues.

Dans le bassin sédimentaire qui recouvre la majeure partie du pays, les eaux souterraines
sont à plusieurs niveaux.

Ces eaux souterraines représentent un potentiel mobilisable de 2,6 millions de m3/j


pendant 2000 ans. Mais il faut tenir compte des contraintes techniques et économiques qui
conditionnent leur exploitation.

II - LES CONTRAINTES

1 - Le problème de la conservation des ressources

La conservation des ressources hydriques se heurte aux phénomènes de l'évaporation, du


ruissellement et de l'infiltration.
L'évaporation entraîne des pertes d'eau. Elle est importante au cours de la saison sèche.
Elle dépend des vents et des températures. L'infiltration provoque l'absorption d'une partie
des eaux pluviales par le sol. Les eaux ruissellent vers de petites cuvettes formant des
mares ou vers la mer, entraînant des pertes énormes.

2 - Le facteur climatique

Le régime climatique est irrégulier, surtout sur la moitié nord du pays aggravée par la
faiblesse de la pluviométrie. Quand le déficit est marqué, il y a sécheresse. La sécheresse
menace l'écoulement et les nappes de surfaces. Elle a aussi favorisé la salinisation des
embouchures des fleuves, ce qui rend les eaux impropres à la consommation et à
l'agriculture. De phénomène frappe aussi les nappes phréatiques;

3 - Les problèmes sanitaires

La présence de certains parasites infeste les eaux y créant des maladies telles que la
bilharziose (dans les moyenne et basse vallée du Sénégal), l'onchocercose (en haute
Gambie), le ver de Guinée (dans les mares de la saison des pluies).

La pollution affecte les eaux de surfaces, tout comme les eaux souterraines. Cette
pollution est liée à l'usage des produits chimiques entraînés par le ruissellement, les
déchets solides et liquides entraînés par l'infiltration.

4 - Les problèmes structurels

L'exploitation des ressources hydriques est entravée par des problèmes techniques et
financiers (coût des forages, de grands projets comme le canal du Cayor). Les cours d'eau
comme le Sénégal, la Gambie dont les bassins couvrent plusieurs pays voient leur
exploitation conditionnée par un consensus politique entre les différents riverains. De
même la répartition des eaux superficielles ou profondes entraîne parfois des réactions
susceptibles d'hypothéquer de grands projets comme celui des vallées fossiles.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 155
Dakar / Juillet 2005
III - LES SOLUTIONS AU PROBLEME DE LEAU

Le taux de couverture des besoins en eaux pour la consommation humaine est faible. En
effet, si l'agriculture sous pluie domine, au nord d'une ligne Foundiougne - Tambacounda,
les cultures deviennent aléatoires en raison d'une pluviosité insuffisante. Ce caractère
aléatoire des précipitations et le souci d'une meilleure production ont appellent la
pratique de l'irrigation. Mais une faible part des terres cultivables est irriguée en raison des
difficultés techniques d'accès à l'eau, au coût élevé de l'eau courante. Certaines
exploitations voient leur existence menacée. Ce déficit affecte aussi la vie pastorale
malgré la multiplication des forages pastoraux.

Certaines industries sont de gros consommateurs d'eau.

Ces besoins multiformes ont rendus nécessaire la recherche des solutions au problème de
l'eau :

Les puits et forages : un important réseau de puits et forages a été réalisé, utilisant des
systèmes d'exhaure modernes ou traditionnels. Mais sur les 15000 villages que compte le
Sénégal, 5000 restent à équiper de forages.

Les barrages : le Sénégal participe à la politique des grands barrages dans le cadre de
l'OMVS. Les principaux barrages sont ceux de Diama et de Manantali :

 Le barrage anti-sel de Diama a pour vocation d'arrêter la remontée de l'eau de mer


dans le delta du Sénégal et d'améliorer le remplissage du lac de Guiers et les
cuvettes voisines ainsi que le lac R'Kiz en Mauritanie;

 Le barrage de Manantali est destiné à régulariser le débit du fleuve et de favoriser


le développement de la culture irriguée.

Ces 2 barrages complémentaires ont augmenté les disponibilités du lac de Guiers


prolongé par une digue pour revitaliser la Vallée du Ferlo. Des barrages sont prévus sur les
fleuves Casamance et Gambie.

Autres projets : Pour faire face au déficit en eau très sévère à Dakar et dans la moitié
nord du pays, le Sénégal a initié un ambitieux programme hydraulique : bassins de
rétention, création de forages, aménagement des vallées fluviales, renforcement du
réseau de distribution, grands ouvrages ...

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 156
Dakar / Juillet 2005
18
LES PROBLEMES ECONOMIQUES ET LES POLITIQUES DE
DEVELOPPEMEMENT

Agriculture de décrue en saison sèche, sorgho + cultures sous


pluie sur les bordures de la vallée + casiers rizicoles irrigués
Agriculture traditionnelle basée sur l'alternance souna/arachide

Agriculture intensive sous pluie avec petit mil/arachide/fumure


animale
Agriculture sous pluie diversifiée : petit mil et arachide dominants +
sorgho, maïs, coton, riz (sur la côte)
Agriculture sous pluie dominante avec petit mil, sorgho et coton +
maïs + arachide + riziculture de bas-fond
Agriculture sous pluie à longues jachères

Agriculture sous pluie avec petit mil + sorgho + maïs + arachide et


riziculture de bas-fond
Riziculture inondée dominante + mil et arachide sur plateaux

Pastoralisme dominant : transhumance de saison sèche vers le


nord, l'ouest et le sud
...... Limite nord de l'arachide
---- Limite nord du coton

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 157
Dakar / Juillet 2005
I. LES PROBLEMES ECONOMIQUES DU SENEGAL

1. Les problèmes de l’agriculture

L’agriculture occupe la majeure partie de la population et l’ensemble de la population


rurale. On compte ainsi plus de 7 millions de paysans et éleveurs sur une population totale
de10 millions d’habitants.

 Les céréales dominent la production céréalière. Elles comprennent diverses


denrées : mil, maïs, riz. Malgré des progrès certains, l’activité agricole ne couvre
pas les besoins et le Sénégal doit importer la majeure partie de son riz.

 Les autres productions sont les fruits et légumes. La production connaît


saisonnièrement des pénuries et le Sénégal doit procéder à des importations.

 L’élevage reste une activité largement traditionnelle. Son intégration dans les
circuits économique est récente et partielle. Il y a un début d’élevage industriel qui
cependant ne concerne que la volaille.

 La pêche est un secteur très actif. Le Sénégal est autosuffisant en produits


halieutiques, mais le secteur n’est pas exempt de problèmes.

En effet, le secteur primaire connaît de multiples difficultés.

 Dans le domaine des cultures :

La croissance du secteur agricole demeure faible et variable. Elle est inférieure à la


croissance démographique. L’offre alimentaire est ne satisfait pas la demande. La faible
productivité est due à plusieurs facteurs :

 La pluviométrie irrégulière. La sécheresse est une menace fréquente. La


pluviométrie est souvent insuffisante dans le temps et dans l’espace. Les aléas
climatiques et la désertification frappent sévèrement les cultures et leur
extension. Les sols sont usés par l'érosion et l'épuisement. L'éventail des
cultures est d'autant plus réduit que les pluies sont en moyenne faibles.
 Ces dernières années l’invasion acridienne a sévèrement frappé les cultures et
les récoltes.
 L’irrigation reste géographiquement très limitée en raison de l’accès difficile à
l’eau, l’absence de ressources en eau ou la faiblesse des moyens techniques ou
financiers.
 Les techniques agricoles sont traditionnelles et ne permettent pas des
rendements élevés.
 L’approvisionnement en intrants (produits chimiques, matériel agricole,
semences) est problématique. La qualité et la quantité des produits sont
souvent dénoncées par les producteurs.
 Les cours des cultures commerciales sont irréguliers.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 158
Dakar / Juillet 2005
 Les récoltes souffrent de l’insuffisance des pistes de production et connaissent
des problèmes d’évacuation

 Dans le secteur de la pêche

La pêche est une activité en progression croissante. Elle rencontre cependant des
problèmes :

 Une exploitation irrationnelle qui réduit les ressources


 La sécurité des pêcheurs
 L’insuffisance des infrastructures de conservation

 Dans le secteur de l’élevage

L’élevage traditionnel connaît des rendements faibles. Son développement se heurte à


l’insuffisance des points d’eau et des pâturages en saison des pluies, à la couverture
sanitaire insuffisante, à la présence de la mouche tsé-tsé au sud du pays. De plus les
résultats de la recherche zootechnique ne sont pas vulgarisés.

2. Les problèmes de l’industrie

L’industrie de base et des biens d’équipements est faiblement représentée. On y retrouve


essentiellement des industries extractives, dont la ressource principale le phosphate. Il n’y
a pas de complexe industriel organique. La faible représentation des industries de biens
d’équipement bloque le marché du travail.

L’industrie sénégalaise est concentrée structurellement et géographiquement. En effet,


trois branches assurent la part la plus importante du chiffre d’affaire industriel :
l’industrie extractive, l’industrie chimique, l’huilerie. L’essentiel du tissu industriel est à
Dakar.

L’industrie sénégalaise souffre d’une insuffisance de ressources minières et de sources


d’énergie, le pays n’exploitant ni hydrocarbures, ni charbon, malgré des l’existence de
gisements prouvés de pétrole et de traces de gaz naturel.

Le Sénégal n’attirent pas des investissements industriels importants. Le rôle des


opérateurs économiques nationaux dans le secteur industriel reste limité.

3. Les problèmes du commerce extérieur

Le commerce extérieur du Sénégal est déficitaire. Les importations dépassant largement


les exportations sont dominées par les produits alimentaires, les biens d’équipement et les
produits pétroliers.

4. L’endettement

A l’instar des autres pays d’Afrique, le Sénégal est endetté à l’égard des pays riches et des
organismes financiers internationaux.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 159
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II. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SENEGAL

 En vue de renverser les tendances négatives susmentionnées, les autorités


sénégalaises ont développé des mécanismes de concertation et des processus de
participation à divers niveaux de décision. La société civile, le secteur privé et les
organisations non gouvernementales sont davantage associés au processus de
formulation et de mise en œuvre des politiques et programmes aux niveaux
macroéconomique et sectoriel.

 Le 9ème Plan d'Orientation pour le Développement Economique et Social dénommé


« Compétitivité et Développement Durable, 1996-2001 » vise à établir une
cohérence entre les objectifs d'amélioration de la productivité globale de
l'économie et ceux d'amélioration du bien-être des populations. Dans ce contexte il
s'agit:
o du maintien de l'économie sur un sentier de croissance forte et durable ;
o de la satisfaction des besoins humains de base dans un contexte
d'approfondissement de la démocratie et de consolidation de la paix ;
o de la sauvegarde du patrimoine naturel et de la satisfaction des exigences
des générations futures.

 Pour relever ces défis, plusieurs programmes d'investissements sectoriels ont été
formulés et sont en cours d'exécution avec l'appui technique et financier des
partenaires du Sénégal, dont le Système des Nations Unies. Il s ’agit notamment du
Programme Sectoriel d’Investissement couvrant la période 1998-2002, du Plan
National de Développement Sanitaire et Social (1998-2007), du Plan d'Action de la
Femme, du Programme de Lutte contre la Pauvreté, du Programme National de
Bonne Gouvernance

DISSERTATION

Les Stratégies d’intégration économiques du Sénégal au sein de l’espace Ouest-Africain :


aspects, contraintes et perspectives.

Réalisé par Joseph KAMA et Louis-Marie SENE, Professeurs au Collège Sacré-Cœur 160
Dakar / Juillet 2005

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