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2018 10 02 EFCNI Preeclampsia Factsheet Französisch Design Final Web

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Pré-éclampsie

La pré-éclampsie, également appelée « toxémie gravidique », est une complication de la grossesse caractéri-
sée par une pression artérielle élevée et une augmentation du taux de protéines dans les urines. Elle touche
près de deux femmes enceintes sur 100. La pré-éclampsie survient généralement au-delà de 20 semaines
d’aménorrhée. L’une des principales caractéristiques de la pré-éclampsie est la diminution du flux sanguin de
la mère vers le placenta, entraînant un apport insuffisant en oxygène et en nutriments au bébé. La maladie
peut avoir des conséquences sévères à court et à long terme pour la mère comme pour son bébé.

Causes et facteurs de risque de la pré-éclampsie1

• Première grossesse
• Grossesse multiple
Historique de la
• Reproduction assistée (fécondation in vitro, don d’ovocytes)
grossesse
• Antécédents familiaux ou personnels de pré-éclampsie (ou de retard de croissance intra-utérin,
hématome rétro-placentaire)

• Obésité (indice de masse corporelle ≥ 30)


• Maladies chroniques (par ex. hypertension artérielle, maladie rénale ou diabète)
Contexte
• Maladies auto-immunes (par ex. syndrome des anti-phospholipides, lupus érythémateux disséminé)
médical

Facteurs • Âge < 18 ans ou > 40 ans


démographiques • Origine ethnique (femmes noires)

Quelques données1,2
Quel est le risque de pré-éclampsie ? Quel est le risque de développer à
nouveau une pré-éclampsie lors d’une
grossesse ultérieure ?
40 % chez les
femmes atteintes
2-8 % d’une maladie rénale
lors d’une
première 40 % après une
grossesse 20 % chez les pré-éclampsie sévère
femmes atteintes 14-16 % & précoce ou un
de diabète après une syndrome HELLP
pré-gestationnel pré-éclampsie

european foundation for


the care of newborn infants www.efcni.org 1
Symptômes de la pré-éclampsie
Les premiers symptômes de la pré-éclampsie, comme l’hypertension artérielle et l’augmentation des protéines
dans les urines, apparaissent en milieu de grossesse. La plupart des femmes enceintes présentant la maladie ne
ressentent aucun symptôme au début. C’est une des raisons pour laquelle chaque femme devrait effectuer le
dépistage prénatal auprès d’un professionnel de santé au cours du premier trimestre. Ce dépistage permet-
trait d’identifier au plus tôt le risque de pré-éclampsie afin de mettre en place une prophylaxie précoce. Les
principaux symptômes de la pré-éclampsie n’étant généralement pas identifiés par les femmes enceintes, le
diagnostic doit donc être posé par un professionnel de santé :2

• Une élévation soudaine de la pression artérielle ≥ 140/90 mmHg (une pression artérielle optimale est
d’environ 120/80 mmHg).
ET
• Plus de 300 mg de protéines dans les urines collectées sur une période de 24 heures (le taux de
protéines excrétées dans les urines ne doit normalement pas excéder 150 mg par 24 heures).

• La protéinurie peut également être diagnostiquée sur un seul prélèvement urinaire lorsque le rapport
protéine/créatinine urinaire ≥ 30 mg/mmol. Une bandelette urinaire positive à 1+ fait fortement
suspecter une protéinurie et nécessite une exploration plus approfondie.

Si la maladie s’aggrave, d’autres symptômes d’alerte peuvent apparaître. Toute femme enceinte doit ainsi être
informée des symptômes suivants qui nécessitent un contrôle par le professionnel de santé responsable :

• Gonflement important ou rapide des jambes et d’autres parties du corps lié à un excès de liquide piégé
dans les tissus (œdème)
• Bouffissure du visage et des mains
• Maux de tête sévères
• Brûlures d’estomac sévères
• Nausées et vomissements soudains
• Douleurs en haut à droite de l’abdomen (hypochondre droit) ou de l’estomac (épigastre) et/ou douleurs
à l’épaule
• Prise de poids rapide, en particulier au cours du troisième trimestre (plus de 1 kg par semaine)
• Sensations de lumières clignotantes, auras, sensibilité à la lumière, vue brouillée ou corps flottants
• Essoufflement

Complications de la pré-éclampsie1
La pré-éclampsie est une pathologie évolutive qui se complique chez 20 % des femmes environ.
Les complications comprennent :

- Décollement placentaire
- Atteinte de différents organes (reins, foie, poumons, cœur) - Faible poids de naissance
- Troubles de l’hémostase et hémorragie majeure - Naissance prématurée
- AVC ou hémorragie cérébrale - Décès
- Convulsions (éclampsie) - Risque accru de maladies
cardiovasculaires plus tard
- Décès
dans la vie
- Risque accru de maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie

La pré-éclampsie doit être diagnostiquée précocement pour éviter les conséquences graves pour la mère et
son bébé.

2 www.efcni.org
Une complication de la pré-éclampsie : le syndrome HELLP
Le syndrome HELLP est considéré comme une complication de la pré-éclampsie. « HELLP » est un acronyme
en langue anglaise des trois principaux symptômes de ce syndrome : Haemolysis (hémolyse), Elevated Liver
enzymes (élévation des enzymes hépatiques) et Low Platelet count (faible taux de plaquettes). Ce syndrome
peut être associé à de graves manifestations hépatiques, telles qu’un infarctus, une hémorragie sous capsulaire
ou une rupture.

Dépistage de la pré-éclampsie au cours du premier trimestre


Un dépistage précoce de la pré-éclampsie est possible entre 11 et 14 semaines d’aménorrhée, avant que les
premiers symptômes cliniques n’apparaissent. En règle générale, c’est au moment de la première visite de routine
chez le professionnel. Le test de dépistage prend en compte les antécédents médicaux, la valeur de la pression
artérielle, l’analyse échographique du flux sanguin dans les artères utérines (Doppler utérin) et une analyse de
sang pour identifier deux protéines spécifiques (PAPP-A, PIGF).3 L’identification précoce des femmes à risque
élevé de développer une pré-éclampsie est indispensable pour proposer des mesures préventives.

Test de dépistage

Mesure de la pression Analyse de sang


artérielle
Antécédents médicaux Doppler utérin

Semaine
d’aménorrhée 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

Prévention de la pré-éclampsie
Des études montrent que chez les femmes à risque élevé de développer une pré-éclampsie, le seul moyen
de prévention validé est la prise régulière d’aspirine à faible dose, prescrite par un médecin avant 16 se-
maines d’aménorrhée.4 Des preuves récentes indiquent que chez les femmes à haut risque, l’incidence de la
pré-éclampsie avant 37 semaines peut être réduite de plus de 60 % et avant 34 semaines de 82 % en prenant
150 mg d’aspirine par jour.5

Diagnostic de pré-éclampsie après 20 semaines d’aménorrhée


Compte tenu de la grande variété des facteurs de risque de pré-éclampsie, les professionnels de santé mesurent
la pression artérielle et recherchent la présence de protéines dans les urines, chez toutes les femmes enceintes,
lors de chaque consultation prénatale. Les femmes à risque ou avec une pression artérielle élevée en consul-
tation sont habituellement invitées à pratiquer une auto-mesure de leur pression artérielle. Pour rechercher la
présence de protéines dans les urines, une bandelette urinaire spécifique est utilisée. Lorsque ces éléments de
surveillance sont anormaux, d’autres examens sont indiqués. Des études plus récentes montrent que la déter-
mination du rapport de deux protéines placentaires (sFlt-1/PlGF) dans le sang maternel permettrait de prévoir
la pré-éclampsie environ quatre semaines avant l’apparition de la maladie.6

Plus le diagnostic de pré-éclampsie est précoce, plus il est possible d’adresser la femme enceinte au plus tôt à
des centres de soins périnataux spécialisés.

www.efcni.org 3
Traitement de la pré-éclampsie
Le seul moyen de guérir la pré-éclampsie et ses conséquences est d’enlever le placenta et donc de programmer
la naissance. L’accouchement est généralement prévu vers 37-38 semaines d’aménorrhée. La date et le mode
d’accouchement dépendent de la sévérité de la pathologie (par exemple, atteinte de la mère et du fœtus).
Dans la pré-éclampsie précoce, une prolongation de la grossesse dans le but de diminuer les conséquences
de la prématurité est possible. La femme enceinte est surveillée sous traitement antihypertenseur jusqu’à la
naissance du bébé. L’accouchement peut alors être déclenché ou une césarienne peut être pratiquée.

En bref
• La pré-éclampsie est une complication grave de la grossesse qui se caractérise par une pression
artérielle élevée associée à un taux élevé de protéines dans les urines en milieu de grossesse.
• La pré-éclampsie n’entraîne initialement aucun symptôme évident et la plupart des femmes
enceintes qui développent la maladie ne se sentent pas malades.
• À 11-14 semaines d’aménorrhée, il est possible d’identifier les femmes à haut risque de pré-éclampsie
grâce à un test de dépistage pratiqué par un spécialiste.
• Les patientes à haut risque peuvent faire l’objet d’une surveillance rapprochée et le médecin peut
prescrire de l’aspirine à faible dose avant 16 semaines d’aménorrhée pour réduire le risque de
développer une pré-éclampsie.
• Les femmes chez lesquelles un diagnostic de pré-éclampsie est posé feront l’objet d’une surveillance
rigoureuse pour éviter les complications sévères.
• Le seul moyen de guérir la pré-éclampsie et ses conséquences est d’enlever le placenta et donc de
programmer la naissance.

À propos de l’EFCNI
La fondation européenne pour les soins des nouveau-nés (European Foundation for the Care of Newborn
Infants, EFCNI) est la première organisation paneuropéenne et le premier réseau interactif à représenter les
intérêts des prématurés, des nouveau-nés et de leurs familles. Elle réunit des parents, des experts de santé de
différentes disciplines et des scientifiques dans le but d’améliorer la santé à long terme des prématurés et des
nouveau-nés en garantissant le meilleur niveau possible de prévention, de traitement, de soins et de soutien.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.efcni.org

Remerciements particuliers aux Docteurs Dietmar Schlembach et Stefan Verlohren (Allemagne),


ainsi qu’au Professeur Olivier Parant (France) pour leur assistance et leurs conseils.

Les documents portant sur la « pré-éclampsie » sont réalisés en partenariat avec Thermo Fisher Scientific.

Bibliographie :
1. Arulkumaran N et al. Best Pract Res Clin Obstet Gynaecol. 2013 Dec; 27(6): 877-84 © EFCNI 07/2018. Tous droits réservés.
2. German Society of Gynecology and Obstetrics. Geburtsh Frauenheilk. 2015; 75: 900-914 Le contenu du présent document est fourni à
3. O’Gorman N et al. Ultrasound Obstet Gynecol. 2017 Jun; 49(6): 751-755 titre informatif uniquement. Il ne remplace aucu-
4. Bujold E et al. Obstet Gynecol. 2010 Aug; 116(2): 402-14 nement l’avis médical d’un professionnel et ne
5. Rolnik DL et al. N Engl J Med. 2017 Aug; 377(7): 613-622 doit pas être utilisé pour diagnostiquer ou traiter
6. Zeisler H et al. N Engl J Med. 2016 Jan; 374(1):13-22 un problème de santé ou une maladie.

european foundation for


4 the care of newborn infants www.sosprema.com

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