Fonctions - de - La - Litterature 2
Fonctions - de - La - Litterature 2
Fonctions - de - La - Litterature 2
Elle se définit également comme l’ensemble des œuvres orales et écrites qui dépasse dans
leur objet le simple cadre de l’observation et qui visent à des objectifs d’ordre esthétique,
moral ou philosophique.
La question de son utilité est souvent posée. En effet, quand certains reconnaissent qu’elle
n’est pas utilitaire (on peut très bien vivre sans elle), d’autres par contre la conçoivent
comme utile car son action est d’un autre ordre, celui du vital.
En effet, les pays lointains ont toujours attiré les écrivains. Exploré ou rêvé, situé au-delà des
mers ou dans l’espace réel ou imaginaire, terrifiant ou idéalisé, ils fournissent aux poètes,
aux romanciers, un point de départ pour le rêve ou la réflexion.
Georges Sand disait « L’étude des lettres n’est rien d’autre que l’étude des hommes ».
Cette approche de l’humain est un des grands privilèges de la littérature qui est ainsi un
miroir permettant la connaissance de soi, de l’auteur, d’autrui.
Pour André Malraux le rôle de l’écrivain est de « tenter de donner conscience à des
hommes de la grandeur qu’il ignore en eux ».
Joubert s’inscrit dans la même dynamique quand il déclare : « les écrivains qui ont de
l’influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres pensent
et qui réveille dans les esprits des idées et des sentiments qui tendaient à éclore ».
De même Marcel PROUST disait : « une œuvre littéraire est un instrument d’optique
introspectif ».
Par conséquent tous ces écrivains font de l’œuvre littéraire un miroir où le lecteur peut se
reconnaître et se comprendre .Elle permet une descente dans les profondeurs du Moi pour
une prise de conscience plus lucide, plus sérieuse de nos potentialités. C’est la raison pour
laquelle Romain Roland disait « On ne lit pas un livre, on se lit à travers un livre ».
o connaisance d’autrui
Dans la préface de Les Contemplations, Hugo disait « On se plaint quelques fois des
écrivains qui disent « Moi » .Parlez-nous de nous leur crie-t-on ! Hélas quand je vous parle de
moi je parle de vous .Ne le sentez-vous pas ?
Ainsi la littérature est aussi, l’expression d’une humanité une et diverse : le Moi de l’écrivain
est donc le Moi Universel. Ainsi exaltant sa tragédie personnelle d’un homme tiraillé entre le
spleen et l’idéal, Baudelaire interpelle son lecteur en ces termes : « hypocrite lecteur mon
semblable, mon frère ».
Par conséquent, l’infinie diversité des œuvres, la multiplicité des personnages créés peuvent
nous permettre de mieux comprendre la nature humaine (caractères psychologies). L’on
comprend donc aisément ces propos de Jean Guehenno : « la vraie lecture commence quand
on ne lit plus pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver ».
b) L’Esthétique
La littérature est un moyen d’initiation à la beauté. Comme les autres formes d’art, elle
contribue à la formation du goût. Ainsi, selon Eve Kassil « Si un homme n’a jamais lu les
bons auteurs , les livres qui bouleversent les cœurs et les intelligences de millions de
lecteurs, s’il ne peut réciter une ou deux douzaines de vers de son poète favori , celui-là est
condamné à l’indigence spirituelle ! » Ainsi, qu’il soit poète ou romancier, l’écrivain est ce
séducteur qui par la magie de l’art veut susciter chez le lecteur cette délectation, ce plaisir de
la contemplation de l’œuvre d’art. Ce qui fait dire à Gautier « l’art doit griser » et même à
Flaubert « le but de l’art, c’est le beau avant tout »
André Malraux disait : « Bien que chaque paragraphe d’un roman affirme tout grand roman
interroge. » Une assertion que corrobore Jean Cocteau en affirmant : « un bon livre est
celui qui sème à foison des points d’interrogation ». Et André GIDE pour synthétiser :
« Inquiéter tel est mon rôle le public préfère toujours qu’on le rassure.il en est celui dont
c’est le métier, il n’en est que trop ».
De même l’on a pu dire que la philosophie était l’art de bien poser les questions plutôt que
celui d’y répondre ; de même l’on peut prétendre que la littérature est un moyen
d’interroger le monde, ses épaisseurs et ses mystères .Il s’agit pour l’écrivain d’éveiller
l’inquiétude du lecteur ,une inquiétude qui peut être d’ordre :
Robert Escarpit disait : « toute lecture est d’abord une évasion ; mais il y’a mille façons de
s’évader et l’essentiel est de savoir de qui et de vers quoi on s’évade ».
Diderot disait : « j’aime éperdument à lire c’est vous dire tellement que je n’aime pas à
penser ».
Jean Paul Sartre disait : « Je dois à ces boites magiques (les romans de Jules Vernes) mes
premières rencontres avec la beauté .Quand je les ouvrais, j’oubliais tout ».
Ces différentes assertions prouvent que le rôle de la littérature c’est d’abord de divertir.
C’est bien évidement ce que cherche prioritairement tout lecteur .Le souci d’instruire de se
cultiver vient ensuite.
Dégouté par les contingences de la vie sociale, assoiffé de rêve, le lecteur trouve un refuge
dans cette littérature qui le transporte vers un monde plus vaste, plus beau, plus habitable
que celui dans lequel il vit. C’est la raison pour laquelle Georges Sand disait : « Un livre a
toujours été pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme dont je ne
voulais pas épuiser vite les ressources ».
En définitive la littérature n’est pas directement utilitaire mon son utilité se comprend si on
admet que l’homme ne vit pas seulement de nourriture terrestre, il vit en lui sa faim de
connaissances et la soif des rêves.
Cette défiance vis-à-vis de la littérature se justifie dans une tendance à perdre le lecteur, à
l’enivrer, à l’envoûter, à le détacher des réalités terrestres. Anatole France ne se prive pas
d’avertir « Ceux qui lisent beaucoup de livres sont comme des mangeurs de haschisch. Ils
vivent dans un rêve ; le poison subtile qui pénètre leurs cerveaux les rend insensibles au
monde réel et les jette en proie à des fantômes terribles ou charmants ».
points, cultivez-vous .