Lessentiel de La Finance
Lessentiel de La Finance
Lessentiel de La Finance
Pierre Cabane
L’essentiel de la finance
à l’usage des managers
Maîtriser les chiffres de l’entreprise
L’essentiel de la finance
à l’usage des managers
Destiné aux managers qui ont besoin de maîtriser rapidement l’ensemble
des aspects de gestion et de finance, ce livre apporte des réponses pratiques :
• Acquisition des bases fondamentales : Qu’y a t-il dans un bilan ?
Comment évaluer les stocks ? À quoi sert la capacité d’autofinancement ?
Que représente le besoin en fonds de roulement ? Que signifie « effet
de levier » ?
Finance
L’essentiel de la finance
à l’usage des managers
www.editions-eyrolles.com
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque
support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du centre français d’exploitation du droit de copie, 20 rue des Grands-Augustins,
75006 Paris.
Préface ..................................................................................................................... 9
Introduction .............................................................................................................. 11
Remerciements ....................................................................................................... 18
L’entreprise est une dynamique au service d’un grand objectif : conquérir un secteur
d’activité en étant le joueur le plus compétitif et en rémunérant les acteurs de
l’entreprise.
Elle doit donc définir un objectif très précis, avoir une stratégie appropriée et mettre
en place un plan d’action qui permette d’atteindre l’objectif sur une période
déterminée.
Tout au long de ce chemin parsemé d’embûches, l’économie va jouer un rôle de régu-
lateur, de propulseur et de contrôle. Toutes les fonctions de l’entreprise devront
régulièrement mesurer leur performance, anticiper les difficultés et vérifier la perti-
nence de la stratégie.
La compréhension du modèle économique de l’entreprise, qui peut bien sûr être
différent d’un secteur à un autre, permettra de montrer les liens existants entre ces
fonctions ; elle facilitera surtout l’identification de l’interface déterminante entre
« l’économique » et le « business ». Il n’y a en effet pas d’opposition entre la
recherche d’une plus grande valorisation de l’entreprise et la mise en place d’une
stratégie de conquête de parts de marché.
La bonne santé économique d’une entreprise ne se décrète pas a priori, mais se
construit tout au long de la vie de l’entreprise avec des outils adaptés, une vision claire
des objectifs et un pilotage permanent pour accélérer la spirale de croissance et, au
fur et à mesure, trouver les moyens du développement. Dans ce contexte, la finance
© Groupe Eyrolles
La gestion n’est donc pas une somme de chiffres « immobiles », mais plutôt une
interprétation prospective pour anticiper, piloter et gagner. Gérer, c’est prévoir,
c’est-à-dire se mettre en position de vigie, alerter si la lisibilité devient floue et
accélérer lorsque le contexte le permet. Il est donc indispensable de pouvoir maî-
triser la connaissance des principaux mécanismes et outils de finance et de gestion
d’entreprise.
Ce livre propose une vision moderne et opérationnelle de la gestion et de la finance
en mettant en relief le rôle essentiel de cette activité qui fait partie intégrante de la
stratégie : les bases théoriques sont illustrées de nombreux exemples, les concepts de
base sont clairement présentés et le parti pris résolument pédagogique favorise l’ap-
propriation rapide et opérationnelle des connaissances.
Pierre Cabane, grâce à son expérience concrète au sein d’un groupe international, a
su rassembler tous les éléments essentiels de la gestion et de la finance pour une lec-
ture simple et complète. Il s’agit donc d’un guide pratique et opérationnel venant
d’un expert confirmé qui conduit le lecteur au cœur de la dynamique de l’entreprise
avec une approche pédagogique et factuelle.
Gilles WEIL
Vice-président de L’Oréal
© Groupe Eyrolles
Introduction
• le cadre de l’entreprise, désireux de ne pas se sentir dépassé par des notions ne rele-
vant pas de son champ initial de compétences (industriel, commercial, marketing,…)
et soucieux de bien comprendre les aspects gestion et finance ;
12 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Il nous est apparu nécessaire de présenter tout d’abord les concepts de base qui
servent de fondations à la construction d’une solide culture de gestion/finance.
Dans cette partie sont détaillées les décisions opérationnelles en matière de gestion
et de finance : construction du bilan, affectation des opérations comptables, calcul
d’un amortissement, détermination du point mort, élaboration d’un coût standard,
évaluation du besoin de fonds de roulement, construction d’un tableau de finance-
ment, etc.
© Groupe Eyrolles
Partie 1
Comprendre le bilan
« Bilan : document qui interdit de se raconter
des histoires un mois sur douze.»
Ph. Bouvard
■ Généralités
La comptabilité sert à constater les opérations liées au fonctionnement de l’entre-
prise : il s’agit d’une technique quantitative qui, à l’aide d’un langage homogène,
© Groupe Eyrolles
facteurs :
• la découverte de l’imprimerie ;
Comprendre le bilan 23
Exemple
La comptabilité en partie double
Le 1er septembre 2014, l’entreprise Telébella vend à M. Martin trois postes de
télévision d’une valeur unitaire de 1 000 euros en lui accordant un crédit gratuit
de 3 mois. L’enregistrement comptable de la transaction (hors TVA) se fait
comme suit dans les comptes de la société Telébella.
01 / 09 / 2014
Ventes (compte de produits)
Flux physique Débit Crédit Constatation de la vente.
3 000
Client Martin (compte d’actif)
Débit Crédit
Constatation de la créance sur
3 000 M. Martin au moment de la
livraison des postes.
01 / 12 / 2014
Client Martin (compte d’actif)
Flux financier Débit Crédit
Annulation de la créance sur
3 000 M. Martin au moment où il règle
effectivement sa dette.
Banque (compte de produits)
Débit Crédit
Paiement de M. Martin encaissé
3 000
dans les comptes de Telébella.
On vérifie qu’il y a égalité entre les sommes inscrites au débit et celles inscrites
au crédit.
Le 1er janvier 2014, Mme Laurent décide de créer une entreprise de fabrication de
jouets, la société Joubien. Rassemblant ses économies,elle dispose d’un capital
de 50 000 euros, qu’elle verse sur le compte bancaire de l’entreprise Joubien.
Comprendre le bilan 25
Parallèlement, l’entreprise a contracté une dette envers Mme Laurent. Elle doit
donc inscrire au passif la somme qu’elle doit à Mme Laurent.
Transaction 2
Le 15 janvier 2014, l’entreprise Joubien doit acheter une machine d’une valeur de
5 000 euros, chez un fournisseur qu’elle réglera le 15 février. Quelle écriture comp-
table l’entreprise doit-elle passer dans ses comptes ?
Le 15 janvier, la machine est livrée. Le patrimoine de l’entreprise augmente,
donc son actif augmente. Parallèlement, l’entreprise doit de l’argent au fournis-
seur, ses dettes augmentent, son passif également. Mme Laurent constate donc
simultanément :
✔ une augmentation des biens possédés par son entreprise (actif) ;
✔ une augmentation des montants dus par l’entreprise au fournisseur
(passif).
Machines (actif) Fournisseurs (passif)
Débit Crédit Débit Crédit
5 000 5 000
En résumé
Il suffit donc de se poser les questions suivantes avant d’enregistrer une écriture
comptable :
✔ quels sont les comptes à mouvementer ?
✔ est-ce que ce sont des comptes d’actif, de passif, de charges ou de pro-
© Groupe Eyrolles
* Les obligations de présentation varient en fonction de la taille de l’entreprise : système simplifié (pour les petites entreprises),
système de base (le plus fréquent, pour les entreprises moyennes et grandes entreprises) et système développé (comportant des
éléments facultatifs destinés à donner une vue plus complète de la gestion de l’entreprise). Les documents obligatoires constituent les
comptes annuels de l’entreprise. Celle-ci doit les déposer au greffe du Tribunal de commerce ou de grande instance dans le mois
qui suit l’approbation des comptes. Ces documents sont publics et accessibles aux tiers, actionnaires, banquiers, salariés, etc.
Comprendre le bilan 29
• le principe de prudence. Cela signifie qu’un produit ne doit être enregistré que s’il
est réalisé, alors qu’une charge doit être comptabilisée dès que sa réalisation est
probable, voire éventuelle. Par exemple, les moins-values potentielles sur un porte-
feuille de titres possédé par une entreprise sont prises en compte, alors que les
plus-values potentielles ne le sont pas avant d’être effectives ;
• le principe de non-compensation ; aucune compensation ne peut être effectuée
entre postes d’actif et de passif ou entre charges et produits ;
• le principe de permanence des méthodes ; sauf exception, la présentation des
comptes et les méthodes d’évaluation doivent être identiques d’un exercice à l’autre ;
• le principe de bonne information ; le Plan Comptable Général précise que l’infor-
mation communiquée doit être « sincère, adéquate, loyale, claire, précise et complète » ;
• le principe d’importance relative ; toute information considérée comme maté-
rielle doit être présentée explicitement dans les états financiers ;
• le principe de la prééminence de la réalité sur l’apparence. Ce concept, issu de la
comptabilité anglo-saxonne (substance over form), cherche à exprimer que les règles
comptables de l’entreprise doivent tendre à traduire une réalité économique plutôt
qu’une forme juridique. C’est la notion true and fair view caractéristique des comptes
anglo-saxons.
Certaines de ces règles sont propres à la comptabilité française : elles peuvent être
différentes dans la comptabilité anglo-saxonne, par exemple.
Celle-ci va mettre davantage l’accent sur le rôle des actionnaires en favorisant une
information financière répondant à leurs besoins et va également inciter à une infor-
mation plus transparente, notamment par l’inscription d’éléments hors bilan.
(SCA).
Pour les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les entreprises unipersonnelles à
responsabilité limitée (EURL), les sociétés en nom collectif (SNC) et les sociétés
30 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
par actions simplifiées (SAS), cette désignation n’est obligatoire que si 2 des 3 seuils
suivants sont dépassés :
• Total du bilan supérieur à 1.55 million d’euros, 1 million pour les SAS ;
• Chiffre d’affaires supérieur à 3.1 millions d’euros, 2 millions pour les SAS ;
• Nombre moyen de salariés supérieur à 50 personnes, 20 pour les SAS.
Les commissaires aux comptes sont nommés pour une durée de 6 exercices et doivent
vérifier la sincérité et la régularité des comptes. Ils certifient dans un rapport soumis aux
actionnaires « l’image fidèle » des comptes de l’entreprise. Uniquement tenus à une
obligation de moyens et non de résultat, ils sont responsables civilement et pénalement
des conséquences dommageables des fautes et négligences éventuellement commises.
Le passif
© Groupe Eyrolles
Pour acquérir ces moyens, l’entreprise doit avoir des ressources ; elle doit trouver des
financements pour se procurer les outils nécessaires à son activité. Ces ressources
peuvent être de trois natures :
Comprendre le bilan 31
• les fonds apportés par le créateur de l’entreprise, ses associés ou les actionnaires.
Ces sommes sont normalement laissées de façon permanente dans l’entreprise : elles
lui appartiennent en propre, d’où le nom de « capitaux propres » ;
• les montants dégagés par l’activité de l’entreprise, c’est-à-dire le résultat bénéfi-
ciaire créé lors de l’exercice précédent ;
• les montants avancés par les partenaires de l’entreprise (banquiers, fournisseurs,…).
À la différence des capitaux propres, ces montants sont prêtés de manière temporaire
par des créanciers extérieurs : ce sont les dettes qu’il faudra rembourser à terme.
L’ensemble de ces ressources constitue le passif de l’entreprise ; il indique l’origine
des fonds qu’elle utilise. Dans le langage courant, il est égal à « tout ce que l’entre-
prise doit ».
L’actif
Ces ressources vont être employées et l’on distingue deux emplois principaux :
• les utilisations ou emplois permanents (immeubles, machines, brevets). On les
regroupe sous l’expression d’« actif immobilisé » ;
• les emplois temporaires (stocks, créances, caisse). C’est l’actif circulant.
L’emploi des ressources de l’entreprise, appelé « actif », indique comment sont uti-
lisés les fonds recensés au passif. Dans le langage courant, il est égal à « tout ce que
l’entreprise possède ».
Le bilan
Le bilan est la représentation des emplois et ressources de l’entreprise. Il décrit son
patrimoine à un moment donné, le dernier jour de l’exercice. Il est possible de le
représenter sous une forme simplifiée.
Bilan simplifié
Actif = Passif
Actif Capitaux
immobilisé
{ Constructions / terrains Capitaux propres
} propres
Machines Résultat
{
Stocks Dettes financières
} Dettes
© Groupe Eyrolles
Avances et acomptes
Immobilisations corporelles :
Terrains
Constructions
Installations techniques, matériel et outillage
industriels
Autres
Immobilisations corporelles en cours
Avances et acomptes
Immobilisations financières (2)
Participations
Créances rattachées à des participations
Titres immobilisés de l’activité de portefeuille
Autres titres immobilisés
Prêts
Autres
Total I X X X X
Stocks et en-cours :
Mat. prem. et autres approvisionnements
En-cours de production (biens et services)
Produits intermédiaires et finis
Marchandises
Avances et acomptes sur commandes
Créances (3) :
ACTIF CIRCULANT
Total II X X X X
(Avant répartition)
Total I X X
Avances conditionnées
propres
Autres
Total I bis X X
PROVISIONS
pour risques
Total II X X
Instruments de trésorerie
Produits constatés d'avance
Total III X X
■ L’actif immobilisé
La définition en est donnée par le Plan Comptable Général : « éléments corporels et
incorporels destinés à servir de façon durable à l’activité de l’entreprise » (PCG, p. I.32).
Autrement dit, ces éléments ne vont pas être totalement consommés lors de leur pre-
mière utilisation.
Ces frais peuvent être passés en charge l’année de leur engagement ou amortis
dans un délai maximal de 5 ans. Tant que ces frais ne sont pas complètement
amortis, l’entreprise ne peut pas procéder à la distribution de dividendes.
En normes IFRS, ces frais sont directement comptabilisés en charge de l’exercice, ce
qui nous semble davantage refléter la réalité économique.
Les frais de recherche et développement
En vertu de l’application du principe de prudence, l’entreprise doit enregistrer, dans
les charges de l’exercice, les dépenses de recherche ou de développement de nou-
veaux produits. Cette obligation est notamment vérifiée pour les travaux de
recherche fondamentale, dont les résultats présentent un caractère aléatoire
important.
Mais le Plan Comptable Général admet, à titre exceptionnel, que soient inscrits à
l’actif du bilan des frais de développement et de recherche appliquée, à deux
conditions :
• les projets de recherche doivent être individualisés et leurs coûts bien identifiés ;
• les projets doivent avoir de sérieuses chances de réussite commerciale, c’est-à-dire
qu’ils doivent pouvoir générer des profits futurs. On mesure bien la difficulté à
apprécier cet aspect !
De plus, les nouvelles normes comptables IAS, plus restrictives que le PCG, ajoutent
aux deux conditions précédentes :
• la faisabilité technique des projets ;
• l’existence d’un marché potentiel ;
• l’existence de ressources suffisantes pour finaliser le projet.
Ces frais peuvent également être amortis dans un délai maximal de 5 ans. La distri-
bution de dividendes est également interdite tant que les comptes n’ont pas été
apurés.
Les concessions, brevets, licences, marques et autres droits
Ces éléments permettent d’identifier et de protéger juridiquement leurs utilisateurs.
L’ensemble des brevets, marques et autres droits achetés par l’entreprise est compta-
© Groupe Eyrolles
mais la totalité de leurs coûts est imputée sur l’année en cours, dans le compte de
résultat.
Cela peut conduire à des situations paradoxales : une entreprise en bonne santé pré-
fère passer la totalité des coûts de développement d’un nouveau brevet en charges
pour réduire les impôts de l’année. Ne passant rien en immobilisations incorpo-
relles, elle minore son patrimoine, donc sa valeur. A contrario, une entreprise déve-
loppant le même brevet mais avec une situation financière plus tendue préfère
immobiliser ce brevet et augmenter son patrimoine et sa valeur !
Nous reviendrons plus tard sur les précautions à prendre dans l’analyse des bilans.
Le fonds commercial
Les éléments du fonds de commerce sont le droit au bail, la clientèle, le nom com-
mercial, l’emplacement et l’enseigne. Ils figurent au bilan pour leur valeur d’acquisi-
tion. S’ils ont été créés par l’entreprise et non achetés, ils ne sont pas inscrits au bilan.
Les avances et acomptes sur immobilisations incorporelles en cours
Il s’agit des dépenses réglées par l’entreprise à des tiers et concernant des immobilisa-
tions non encore achevées.
tions, par exemple, un prêt consenti à une entreprise dans laquelle la société possède
une participation ;
38 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
• les autres titres immobilisés sont les titres, autres que les titres de participation,
que l’entreprise souhaite conserver durablement. Ils ne sont pas jugés utiles à l’entre-
prise et bien souvent celle-ci ne peut d’ailleurs que difficilement les revendre ;
• les prêts englobent les prêts au personnel, les prêts participatifs et, d’une façon
générale, toutes les sommes prêtées à des tiers ;
• les autres immobilisations financières représentent surtout les dépôts et les cau-
tionnements versés.
■ L’actif circulant
L’actif circulant regroupe les éléments liés au cycle d’exploitation de l’entreprise et
qui, à ce titre, vont être « consommés » au cours de l’exercice. Cinq rubriques
peuvent être distinguées.
Les disponibilités
Ces postes recouvrent l’ensemble des liquidités de l’entreprise : caisse, soldes débi-
teurs des comptes bancaires.
Autres
Signalons seulement la présence d’un compte d’attente, appelé « écarts de conver-
sion d’actif », incorporant les pertes de change latentes sur les créances en devises.
Le capital
© Groupe Eyrolles
Le capital social représente la valeur nominale des actions et des parts sociales déte-
nues par les associés, en fonction de leurs apports. Ainsi, le capital constitue bien une
dette de l’entreprise envers ses actionnaires, mais cette dette n’est pas exigible.
La constitution du capital peut s’effectuer en trois phases :
• la souscription, c’est-à-dire que les actionnaires s’engagent à apporter des fonds ;
• l’appel correspond au moment où le Conseil d’administration demande les fonds ;
• le versement qui est effectué lorsque la créance de l’entreprise se transforme en
disponibilités.
Exemple
Constitution d’une société
1er janvier constitution de la société ARTE, trois associés s’engagent à
apporter chacun 100 Keuros.
20 février le Conseil d’administration appelle les fonds.
12 mars début de l’activité.
Écritures comptables
1 janvier :
er
Capital Capital souscrit non appelé
souscription
Débit Crédit Débit Crédit
300 300
Ce poste fait état des écritures consécutives aux opérations légales de réévaluation
des actifs, immobilisés à leur coût d’acquistion.
42 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Les réserves
Suivant le PCG, « les réserves sont, en principe, des bénéfices affectés durablement à
l’entreprise jusqu’à décision contraire des organes compétents ». Ces réserves réduisent
donc le montant qui pourra être distribué. Elles sont de quatre types :
• la réserve légale, qui est obligatoire dans les sociétés par actions ou à responsabi-
lité limitée. Le montant minimum à affecter à cette réserve est de 5 % du bénéfice
net. L’obligation cesse quand la réserve légale représente 10 % du capital social. Rien
n’empêche toutefois l’entreprise de poursuivre les dotations au-delà de ce seuil.
Cette réserve, non distribuable, peut par contre être incorporée au capital, mais il
faudra de toute façon la reconstituer ;
• les réserves statutaires, constituées en fonction des statuts de l’entreprise ;
• les réserves réglementées, comme les plus-values nettes à long terme ;
• les autres réserves, qui peuvent être librement décidées par les actionnaires pour
couvrir des risques particuliers.
charge prévisible à la date de clôture des comptes, mais sans qu’il soit possible
de l’affecter directement à un élément d’actif : elles figurent donc au passif. Elles tra-
duisent une obligation de l’entreprise vis-à-vis d’un tiers. Cette obligation traduit un
Comprendre le bilan 43
■ Les dettes
Cette rubrique reprend toutes les dettes de l’entreprise avec des tiers, quelle qu’en
soit l’échéance.
Définition
Selon le PCG, « l’amortissement traduit l’amoindrissement irréversible de la valeur d’un
élément d’actif résultant du temps, de changements techniques et de toute autre cause ».
Trois conceptions différentes de l’amortissement peuvent être dégagées :
• l’amortissement « correction de l’actif » traduit comptablement la perte de
valeur d’un actif, due au temps ou à l’obsolescence ;
• l’amortissement « processus de répartition des coûts » permet de répartir le
coût d’un investissement sur sa durée d’utilisation ;
© Groupe Eyrolles
Règles
L’amortissement est obligatoire, quel que soit le niveau de bénéfice de l’entreprise.
Son absence constitue un délit de présentation des comptes.
L’amortissement consiste à étaler la valeur des biens sur une durée probable de vie.
Cet étalement suit un plan d’amortissement bien défini au préalable.
La durée d’amortissement est du choix de l’entreprise, mais doit correspondre à la
durée normale d’utilisation. L’administration fiscale ne reconnaît d’ailleurs que cer-
taines durées maximales (barème fiscal).
Les durées d’utilisation doivent être identiques pour une même catégorie de biens.
L’amortissement est calculé au prorata temporis.
Méthodes de calcul
Trois méthodes principales peuvent être utilisées :
• l’amortissement linéaire, par fractions annuelles égales ;
• l’amortissement dégressif, dans lequel les annuités d’amortissement diminuent
avec le temps ;
• l’amortissement variable, lié à l’utilisation et à l’usure réelle de l’actif.
Exemple
Calcul et enregistrement d’un amortissement
L’entreprise Bigfish achète une nouvelle machine à découper le poisson pour
70 000 euros le 1er mars 2014. La machine, livrée et installée le jour même, sera
payée au fournisseur Arthur le 1er avril 2014. Le directeur technique précise au
directeur financier que la durée de vie habituelle de ce matériel est de 5 ans.
Quelles sont les écritures comptables correspondant à l’acquisition de cette
machine ?
Quel est le calcul de l’amortissement linéaire ?
Quelle est la situation des actifs ?
Le 1er mars 2014, l’actif de l’entreprise augmente (machine supplémentaire) et le
passif aussi (dette vis-à-vis du fournisseur Arthur).
1er mars 2014 : actif et passif de l’entreprise augmentent
© Groupe Eyrolles
L’impact sur les comptes est le suivant : l’actif, déprécié, engendre une réduction
du patrimoine de l’entreprise et a donc un impact sur le résultat.
Dotation aux amortissements
Amortissements (actif)
(charges)
Débit Crédit Débit Crédit
10 500 10 500
L’amortissement dérogatoire
L’administration fiscale permet d’aller au-delà de l’amortissement réel. Cette possi-
bilité, visant à soutenir l’investissement, entraîne pour l’entreprise l’enregistrement
d’un amortissement dérogatoire qui représente un complément fiscal à l’amortisse-
ment économique : cet amortissement est comptabilisé dans un compte de passif.
échéance. C’est ce que traduit la provision qui constate, soit la diminution de la valeur
d’un actif (provision pour dépréciation), soit l’augmentation du passif (provision
pour risques et charges). De manière simple, la provision peut être définie comme une
somme que l’entreprise va affecter à la couverture d’une charge ou d’une perte
future.
La provision diffère de l’amortissement pour trois raisons principales :
• l’amortissement constate des dépréciations intervenues dans le passé, alors que
la provision anticipe des événements futurs ;
• l’amortissement est irréversible, ce qui n’est pas le cas des provisions qui peuvent
disparaître ;
• le montant de l’amortissement obéit à des règles bien déterminées, contraire-
ment à la provision qui laisse place à plus de marge d’appréciation.
Compte tenu de leur caractère plus subjectif, les provisions doivent répondre à plu-
sieurs conditions :
• elles doivent être nettement précisées et individualisées ;
• elles doivent se référer à un risque probable et pas seulement éventuel ;
• elles doivent trouver leur origine dans des faits survenus pendant l’exercice et exis-
tants encore à la clôture.
Trois types de provisions sont distingués :
• les provisions pour dépréciation (voir ci-dessous) ;
• les provisions pour risques et charges ;
• les provisions réglementées.
Les provisions pour dépréciation constatent la diminution de la valeur d’un élément
d’actif, due à des facteurs jugés non irréversibles. Elles concernent des immobilisations
non amortissables, des titres possédés par l’entreprise quand leur valeur à la clôture est
inférieure à la valeur d’achat, des créances clients sur lesquelles il existe des risques
financiers, des stocks de matières premières excédant largement les besoins prévision-
nels de l’entreprise, etc.
L’écriture à passer constate la diminution de la valeur de l’actif et a un impact sur le
© Groupe Eyrolles
résultat.
48 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
marché.
Le PCG n’admet que les deux premières méthodes, sauf pour les comptes consolidés
où les quatre méthodes peuvent être employées.
Comprendre le bilan 49
Exemple
Coût moyen pondéré et FIFO
Date Opérations Quantités Prix unitaire Total
1 janv.
er
stock initial 3 000 6,0 18 000
5 mars ventes -1 000
15 avril achats 2 000 7 14 000
7 juin ventes -3 000
10 oct. ventes -2 000
28 nov. achats 4 000 7,5 30 000
15 déc. ventes -2 000
20 déc. achats 2 000 8,5 17 000
31 déc. stock final 3 000
Calcul du FIFO
Sur les 3 000 unités en stock au 31 déc. Valeur
2 000 ont été acquises au prix unitaire de 8,5 17 000
1 000 ont été acquises au prix unitaire de 7,5 7 500
3 000 Total 24 500
Valeur unitaire des unités en stock 8,17 (24 500/3 000)
Valeur du stock au 31/12 24 510 (3 000 x 8,17)
© Groupe Eyrolles
50 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
L’intégration globale
Cette méthode consiste à intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante les
éléments du bilan et du résultat des entreprises consolidées en éliminant les opéra-
tions et les comptes les concernant réciproquement. C’est la méthode utilisée
quand le contrôle est dit « exclusif » : cela signifie que la société détient directe-
ment ou indirectement plus de 50 % des droits de vote ou qu’un pacte conclu avec
un autre actionnaire lui donne ce pouvoir ou qu’elle dispose de la majorité des voix
au conseil d’administration… Les filiales détenues à plus de 50 % sont consolidées en
intégration globale.
L’intégration proportionnelle
Cette méthode consiste à intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante les
éléments du bilan et du résultat des entreprises consolidées, mais cette fois au prorata
du pourcentage de participation. C’est la méthode utilisée quand le contrôle est dit
« conjoint ».
© Groupe Eyrolles
Comprendre le bilan 51
La mise en équivalence
Cette méthode consiste à modifier la valeur comptable des titres de participation de
la société consolidante en leur substituant la quote-part de la situation nette de la
société consolidée. C’est la méthode utilisée quand l’entreprise exerce seulement
une influence notable. Cette influence notable est acquise lorsqu’une entreprise
dispose directement ou indirectement d’au moins 20 % des droits de vote dans une
société.
Ce bénéfice est affecté, en premier lieu, aux réserves légales et statutaires, puis à la
distribution éventuelle de dividendes, enfin, en report à nouveau pour le reliquat.
Exemple
Affectation de résultat
L’entreprise Melo présente les caractéristiques suivantes :
✔ report à nouveau bénéficiaire de 200 000 ;
✔ capital de 50 000 actions à 20 euros de valeur nominale (capital de
1 000 000 d’euros) ; l’obligation de réserve légale égale à 5 % du bénéfice net
cesse lorsque la réserve légale représente 10 % du capital social, soit
100 000 euros dans notre exemple ;
✔ réserve légale de 40 000 euros ;
✔ réserve statutaire de 10 % des bénéfices ;
✔ dividende minimum de 6 % du résultat.
Le 10 mai 2015, l’Assemblée générale des actionnaires se réunit pour examiner
les comptes de l’exercice 2014 qui font ressortir un bénéfice net de 800 000 euros.
Compte tenu des bonnes performances de l’année 2014, le Conseil d’adminis-
tration propose de verser un super dividende, égal à 15 % du résultat de l’année.
Affectation du résultat
Origines
Report à nouveau 200 000
Résultat bénéficiaire 800 000
Prélèvement sur réserves
Affectations
Réserve légale 40 000 5 % du résultat
Réserve statutaire 80 000 10 % du résultat
Dividendes 168 000 (6 % + 15 %) du résultat
1 000 000 288 000
Report à nouveau 712 000
Total 1 000 000 1 000 000
comptabilité via, notamment, les provisions. Cela peut être, par exemple le cas d’im-
portantes commandes d’investissement susceptibles d’avoir des influences significa-
tives sur la trésorerie ou le cas de cautions données par une entreprise à une autre.
Comprendre le bilan 53
La mise en œuvre des normes IAS nécessite une planification importante. S’il est
vrai que ces nouvelles normes modifient et complètent l’information financière,
elles ne doivent toutefois pas être considérées comme un simple « chantier finan-
cier ». L’actualité quotidienne prouve qu’une comptabilité déficiente peut avoir de
graves répercussions : chômage (faillites de sociétés) ; évolution du régime des
retraites ; atteintes au patrimoine individuel.
Construire un bilan
En guise de synthèse, nous vous proposons de prendre les commandes de la
société Golden Box qui commercialise des boîtes à cadeaux. Nous allons réaliser
ensemble une quinzaine d’opérations simples qui correspondent aux principaux
types de transactions dans une entreprise commerciale.
Pour chaque opération, nous verrons :
✔ son enregistrement comptable ;
✔ sa traduction dans le bilan ;
✔ son influence sur le résultat.
Au fur et à mesure de cette progression, vous verrez comment se construit le
bilan.
Liste des opérations
Création de la société Golden Box par M. Chance avec un capital de
1er janv. 1
15 000 euros
10 janv. 2 Emprunt de 10 000 euros auprès de la banque Fortune
Achat d’une camionnette (5 000 euros) payable le 15 / 03 (livrée le 1er / 02)
15 janv. 3
Sa durée de vie est de 5 ans
Achat d’un stock de 1 000 boîtes (3 euros l’unité) à Thaï-Import
20 janv. 4
Payable le 20 / 02
Vente de 500 boîtes à cadeaux (5 euros l’unité) à Supershop
18 fév. 5
Payables le 18 / 03
20 fév. 6 Règlement de 3 000 euros à Thaï-Import
er
1 mars 7 Achat de 2 000 boîtes (2,5 euros l’unité) à Thaï-Import
15 mars 8 Règlement de la camionnette
18 mars 9 Encaissement de 1 500 euros de Supershop
15 juin 10 Paiement cash de la réparation de la camionnette : 500 euros
Vente de 1 000 boîtes (4 euros l’unité) à Toupourlamaison
© Groupe Eyrolles
15 sept. 11
Règlement : 50 % au comptant, 50 % à 1 mois
Règlement de Toupourlamaison pour l’intégralité des sommes restant
15 oct. 12
dues
Comprendre le bilan 55
Écriture comptable
Banque (actif) Capital (passif)
Débit Crédit Débit Crédit
15 000 15 000
40 000
BILAN APRÈS L'OPÉRATION 1
35 000
30 000
25 000
en euros
20 000
15 000
10 000
Banque Capital
5 000
0
ACTIF PASSIF
© Groupe Eyrolles
Écriture comptable
Banque Dettes financières
(actif) (passif)
Débit Crédit Débit Crédit
10 000 10 000
40 000 40 000
30 000 30 000
25 000 25 000
en euros
en euros
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
5 000 5 000
Comprendre le bilan 57
40 000 40 000
30 000 30 000
Immo
25 000 25 000
Capital
en euros
en euros
20 000 20 000
Capital
15 000 Banque 15 000 Banque
Fournisseur
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
en euros
Capital
20 000 20 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
© Groupe Eyrolles
Le résultat bénéficiaire ainsi réalisé sur l’opération est bien au passif, puisqu’il
s’agit d’une ressource due à l’actionnaire.
en euros
20 000 20 000
Fournisseur Fournisseur
15 000 Banque 15 000 Banque
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
diminution du passif (la dette auprès du fournisseur), mais cette diminution est
obtenue grâce à une baisse simultanée d’un élément de l’actif (l’argent en
banque).
Écriture comptable
Paiement de la dette Annulation de la dette
Banque (actif) Fournisseurs (passif)
Débit Crédit Débit Crédit
3 000 3 000
en euros
20 000 20 000
Fournisseur
15 000 Banque 15 000 Banque
Fournisseur
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
en euros
20 000 20 000 Immo
15 000 Banque 15 000 Banque
Fournisseur Fournisseur
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
en euros
Résultat
20 000 Immo
20 000 Stock Résultat
15 000 Banque 15 000 Immo
Fournisseur
10 000 10 000
0 0
© Groupe Eyrolles
30 000 30 000
en euros
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
30 000 30 000
en euros
20 000 Stock 20 000 Stock
Résultat Résultat
15 000 Immo 15 000 Immo
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
30 000 30 000
en euros
Stock Stock
20 000 Résultat
20 000 Résultat
Immo
15 000 Immo 15 000
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
30 000 30 000
en euros
Stock Stock
20 000 Résultat
20 000 Résultat
Immo Immo
15 000 15 000
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
Écriture comptable
Banque (actif) Stocks (actif) Résultat (passif)
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit
2 000 1 500 500
Sortie de 500 boîtes Bénéfice réalisé :
Paiement comptant
à 3 euros 500 x [4-3]
30 000 30 000
Client
25 000 Client 25 000 Stock
Stock Capital Capital
en euros
en euros
Immo
20 000 Résultat
20 000 Résultat
Immo
15 000 15 000
Banque
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
Écriture comptable
Provisions créances
Résultat (passif)
douteuses (actif)
500 500
Diminution de l’actif Charge supplémentaire
Comprendre le bilan 65
30 000 30 000
Client Client
25 000 Stock 25 000 Stock
Capital Capital
en euros
en euros
Immo Immo
20 000 Résultat
20 000 Résultat
15 000 15 000
Banque Banque
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
30 000 30 000
Client Client
25 000 Stock 25 000 Stock
Capital Capital
en euros
en euros
Immo Immo
20 000 Résultat
20 000 Résultat
15 000 15 000
Banque Banque
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
© Groupe Eyrolles
Amortissement : opération 16
Comme nous l’avons vu précédemment, il est nécessaire de constater la perte
de valeur progressive des éléments d’actif, comme le matériel de transport. La
camionnette achetée par l’entreprise Golden Box ayant une durée de vie de
5 ans est amortie au taux de 20 % l’an selon la méthode l’amortissement linéaire.
Le point de départ de l’amortissement est la date de livraison, soit le 1er février.
Écriture comptable
Amortissements (actif) Résultat (passif)
Débit Crédit Débit Crédit
917 917
Diminution de l’actif :
Charge supplémentaire
20 % x 5 000 x 11 / 12
30 000 30 000
Client
25 000 25 000 Client
Stock Capital Stock Capital
en euros
en euros
Immo Immo
20 000 Résultat
20 000 Résultat
15 000 15 000
Banque Banque
10 000 10 000
0 0
ACTIF PASSIF ACTIF PASSIF
Réponses
1. Faux, par contre une charge probable doit l’être.
2. Vrai.
3. Faux, l’amortissement est obligatoire.
4. Faux, elle peut être reprise si le risque disparaît.
5. Faux, seule la comptabilité générale l’est.
6. Vrai, voir exercice.
7. Faux, voir exercice.
8. Faux.
9. Faux, les ressources constituent le passif et les emplois l’actif.
10. Vrai, sous certaines conditions.
© Groupe Eyrolles
Chapitre 2
le résultat.
70 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Comment apprécier le résultat ?
Soient deux entreprises A et B pour lesquelles vous ne disposez que des bilans :
le bilan de l’entreprise A donne un résultat de 500 000 euros, alors que le bilan
de l’entreprise B fait état d’un résultat de 100 000 euros. Pensez-vous disposer
des informations suffisantes pour décider que vous allez investir dans la société
A plutôt que dans la société B ?
Imaginons que vous apprenez maintenant que la société A réalise un chiffre d’af-
faires annuel de 100 millions d’euros et que la société B réalise un chiffre
d’affaires annuel d’1 million d’euros.
La rentabilité de A vous semble-t-elle aussi attractive ?
Si, enfin, vous êtes informé que l’entreprise A, en vendant un immeuble situé
avenue des Champs-Élysées, a réalisé une plus-value exceptionnelle et non
récurrente de 800 000 euros, maintenez-vous votre choix en faveur de la
société A ?
Cet exemple souligne la nécessité d’apprécier l’activité et les résultats de l’en-
treprise sur la durée de l’exercice, afin de comprendre comment a été constitué
le résultat qui figure au bilan.
Emplois = Biens = Actif
Activité Vendre
Compte
Produits Charges de résultat
« Enrichissement » « Appauvrissement »
Résultat
Le bilan constitue une « image arrêtée » de la vie d’une entreprise à la date de clôture
de l’exercice, alors que le compte de résultat présente le « film » des événements
antérieurs à la prise de la photographie : c’est pour cela qu’il est dangereux de disso-
cier ces deux éléments lors de l’analyse d’une société.
© Groupe Eyrolles
Dettes Appauvrissement
Biens Enrichissement
Résultat Résultat
Le compte de résultat
Le compte de résultat récapitule l’ensemble des flux de produits et des charges de
l’exercice, sans qu’il soit tenu compte de leur date d’encaissement ou de paiement
(art. 9 du Code du Commerce). Par différence, il fait apparaître, après déduction des
amortissements et des provisions, le résultat de l’exercice.
Il comprend :
• les produits et les charges d’exploitation, c’est le compte d’exploitation, qui
génère le résultat d’exploitation ;
• les produits et les charges financiers, c’est le compte de résultat financier, qui
génère le résultat financier ;
• les produits et les charges exceptionnels, c’est le compte de résultat exceptionnel,
qui génère le résultat exceptionnel.
Deux présentations sont possibles :
• en comptes (voir présentation du PCG ci-après) ;
• en liste, avec exactement les mêmes rubriques.
© Groupe Eyrolles
72 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Travaux
Prestations de services
Production stockée X X
En-cours de production de biens
En-cours de production de services
Produits
Production immobilisée
X X
Subventions d’exploitation
X X
Reprises sur provisions (et amortissements) X X
Transferts de charges X X
Autres produits XX X
TOTAL X X
Produits financiers X X
De participations (2)
D’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé (2)
Autres intérêts et produits assimilés (2)
Reprises sur positions et transferts de charges financières
Différences positives de change
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement
Produits exceptionnels X X
Sur opérations de gestion
Sur opérations en capital :
– produits des cessions d’éléments d’actif
– subventions d’investissement virées au résultat de l’exercice
– autres
Reprises sur provisions et transferts de charges
exceptionnelles
TOTAL GÉNÉRAL
X X
© Groupe Eyrolles
(a) Stock final moins stock initial : montant de la variation en moins entre parenthèses ou précédé du signe (–)
dans le cas de destockage de production
(b) À l’exception des valeurs mobilières de placement
Maîtriser le compte d’exploitation 73
Exercice N Exercice N – 1
Totaux Totaux
CHARGES (hors taxes) partiels partiels
Charges d'exploitation (1) :
Coût d’achat des marchandises vendues dans l’exercice X X
• Achats de marchandises
• Variation des stocks de marchandises
Consommations de l’exercice en provenance des tiers X X
• Achats stockés d’approvisionnements
– matières premières
– autres approvisionnements
• Variation des stocks d’approvisionnements
• Achats de sous-traitances
• Achats non stockés de matières et fournitures
• Services extérieurs :
– personnel extérieur
– loyers en crédit-bail
– autres
TOTAL X X
Charges financières X X
Dotations aux amortissements et aux provisions
Intérêts et charges assimilées (2)
Différences négatives de change
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement
Charges exceptionnelles X X
Sur opérations de gestion
Sur opérations en capital :
– Valeurs comptables des éléments immobilisés et financiers
cédés
– Autres
Dotations aux amortissements et aux provisions :
– dotations aux provisions réglementées
– dotations aux amortissements et aux autres provisions
Participation des salariés aux résultats X X
Impôts sur les bénéfices X X
TOTAL GÉNÉRAL X X
Bénéfice Perte
Maîtriser le compte d’exploitation 75
VARIATION DE STOCK
Positif Négatif
Déstockage Stockage
Les achats sont comptabilisés pour leur valeur hors taxes, nette des remises, rabais et
ristournes obtenus.
Les autres achats et charges externes. Ce poste a une importance souvent très signi-
ficative, car il intègre des éléments assez différents les uns des autres :
• achats de petit matériel, de fournitures, de consommations non stockables
(énergie, eau) ;
• sous-traitance ;
• personnel extérieur, intérimaire par exemple ;
• frais généraux, frais d’entretien et de réparation, loyers, primes d’assurance, frais
d’études et de recherches, frais postaux, frais de voyage et de déplacement, frais de
transport ;
• honoraires et commissions ;
• frais de publicité, achat d’espace, échantillons, relations publiques ;
• redevances de crédit-bail, loyers mobiliers et immobiliers.
Cette rubrique comprend tous les achats et consommations non stockés venant de
l’extérieur de l’entreprise.
Les impôts et taxes, comme la taxe d’apprentissage, les taxes professionnelle et fon-
cière.
Les charges de personnel qui recouvrent à la fois les traitements et salaires et les
charges sociales, mais dans lesquelles les frais de personnel intérimaire et les sommes
versées au titre de la participation ou de l’intéressement ne sont pas intégrés.
© Groupe Eyrolles
Les dotations aux amortissements et aux provisions. Nous avons vu la définition des
amortissements et des provisions dans le chapitre 1. Rappelons seulement que
Maîtriser le compte d’exploitation 77
l’amortissement est une correction irréversible d’un élément de l’actif pour tenir
compte du temps et de la vétusté, de changements techniques ou de toute autre cause,
alors que les provisions peuvent corriger un élément d’actif (provisions pour déprécia-
tion d’actifs circulants, par exemple) ou prendre en compte des risques futurs.
La comptabilisation de ces charges ne donne lieu à aucun décaissement et n’a donc
aucune incidence sur les flux de trésorerie de l’entreprise. Les comptes concernés lors
de l’enregistrement de ces charges sont illustrés dans l’exemple suivant.
Exemple
Comptabiliser un amortissement ou une provision
Une entreprise a, dans son bilan, une machine achetée 50 000 euros le 1er mars
2014. Elle l’amortit sur 5 ans. Un de ses clients lui devant 2 000 euros semble être
en difficulté financière : le risque est estimé à 60 % de la créance. Enfin, un ancien
employé attaque la société pour licenciement abusif et réclame 50 000 euros : le
conseil juridique de l’entreprise estime qu’une solution pourra être négociée à
30 000 euros.
Quelles sont les écritures à passer à la fin de l’exercice 2014 et quel est l’impact
sur le résultat ?
Amortissement 2014 = 7 500 euros (50 000 x 20 % x 9/ 12)
Dotation aux
Amortissements (actif)
amortissements (charges)
Débit Crédit Débit Crédit
7 500 7 500
Diminution de la valeur Enregistrement
de l’actif de la charge annuelle
1 200 1 200
Diminution de la valeur Enregistrement
de l’actif de la charge
78 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Reprise de provision
Charges exceptionnelles
Client (actif) Banque (actif)
(charges)
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit
2 000
(solde fin 2 000 500 1 500
2014)
Compte soldé Encaissement Constatation de la perte
1 200
1 200 1 200
(solde fin 2014)
Annulation de la perte Constatation du produit
Maîtriser le compte d’exploitation 79
Exemple
Enregistrement de la sortie d’actif de l’immobilisation
Cession d’actif
Soit une immobilisation acquise 10 000 euros et amortie pour 4 000 euros, qui
est revendue au comptant 7 500 euros.
Comment enregistre-t-on ces opérations ?
Charges exceptionnelles
Immobilisation (actif) Amortissement (actif)
(charges)
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit
10 000 4 000
(avant (avant
10 000 4 000 6 000
cession) cession)
- charges financières
+ produits financiers
= résultat courant avant impôt
+ résultat exceptionnel
- participation
- impôt sur les bénéfices
= résultat net comptable
+ dotations amortissements et provisions
- reprises sur provisions
+ moins-value de cession
- plus-value de cession
= capacité d’autofinancement
- dividendes
= autofinancement
La production
Cette rubrique ne s’adresse qu’aux entreprises pratiquant une activité de transfor-
mation industrielle ou de ventes de prestations de services. Elle comprend :
• la production vendue ;
• la production immobilisée ;
• la production stockée.
© Groupe Eyrolles
Signalons que ce solde est peu utilisé, principalement en raison du fait qu’il n’est pas
homogène : les productions stockées et immobilisées sont valorisées au coût de
Maîtriser le compte d’exploitation 83
production, alors que la production vendue l’est au prix de vente. Enfin, les productions
stockées et immobilisées n’ont aucun impact sur l’enrichissement réel de l’entreprise.
La marge commerciale
Utilisée pour les entreprises qui pratiquent une activité purement commerciale (dis-
tribution de produits revendus en l’état) ou une activité mixte (commerciale et
industrielle), la marge commerciale traduit le profit que l’entreprise dégage sur ses
opérations commerciales. Elle a donc une importance toute particulière, notam-
ment dans les entreprises de négoce et de distribution. Il est important d’examiner la
marge commerciale à travers cinq aspects :
• son montant en valeur absolue ;
• le taux de marge dégagé = marge/ventes ;
• le coefficient de marge = marge/achats ;
• l’évolution dans le temps de ces trois indicateurs ;
• la comparaison avec d’autres secteurs.
Exemple
Calculer une marge commerciale
Une entreprise présente les caractéristiques suivantes :
✔ chiffre d’affaires de 500 000 euros ;
✔ achats de matières premières, 70 000 euros ;
✔ stock initial de matières premières, 20 000 euros ;
✔ stock final, 10 000 euros.
Quelle est la marge commerciale de cette entreprise ?
Coût d’achat
Marge
= Ventes - des matières
commerciale
consommées
Coût d’achat Variation
Achats +/-
des matières = des stocks = 80 000
70 000 +
consommées (20 000 - 10 000)
Marge
= 500 000 - 80 000 = 420 000
commerciale
Marge
Taux de marge = : Ventes
© Groupe Eyrolles
commerciale
420 000 : 500 000 = 84 %
1 euro de marge dégage 0,84 euro de marge commerciale
84 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Coût d’achat
Coefficient
= Marge commerciale : des matières
de marge
consommées
Coefficient
ou = 420 000 : 80 000 = 5,25
multiplicateur
1 euro d’achat génère 5,25 euros de marge
La valeur ajoutée
La valeur ajoutée produite par l’entreprise montre sa capacité à créer de la richesse :
alors que le chiffre d’affaires concrétise sa capacité à vendre, la marge commerciale sa
capacité à maîtriser la relation achat-vente, la valeur ajoutée traduit l’optimisation de la
combinaison des moyens de l’entreprise, qu’ils soient techniques, humains, financiers,
etc.
Elle peut être calculée de deux manières :
• par différence entre la marge commerciale et la production, d’un côté, et l’en-
semble des consommations de biens et services fournis par des tiers, de l’autre ;
• par addition de l’ensemble des rémunérations des facteurs de production.
La valeur ajoutée est fréquemment analysée en fonction de son poids par rapport à la
valeur de production ou par rapport au chiffre d’affaires : c’est le taux de valeur ajoutée.
Ce dernier est très différent d’un type d’entreprise à l’autre : une entreprise industrielle
© Groupe Eyrolles
Le résultat d’exploitation
Il est égal à l’excédent brut d’exploitation moins les dotations aux provisions et
amortissements et les autres charges de gestion courante, plus les autres produits de
gestion courante. Comme l’EBE, il est aussi un indicateur de performance écono-
mique, mais qui intègre cette fois les conséquences des choix de l’entreprise en
matière d’investissement, de politique d’amortissements et de provisions. Il
reste cependant indépendant de la politique financière de l’entreprise.
Très utilisé, le résultat d’exploitation est examiné à la fois sous l’angle de l’évolution
d’une année sur l’autre et sous la forme du ratio exprimant la marge d’exploitation en
pourcentage : résultat d’exploitation/chiffres d’affaires.
Le résultat courant
Poursuivant la cascade du compte de résultat, il prend en compte les aspects finan-
ciers : il résume le résultat avant impôts provenant de l’activité normale et habituelle
de l’entreprise. Il est ensuite réparti entre l’État (impôts sur les bénéfices), les salariés
(participation) et les actionnaires (dividendes). Outre son montant et son évolu-
tion, le résultat courant est fréquemment rapporté au chiffre d’affaires.
© Groupe Eyrolles
Le résultat exceptionnel
Il est égal au solde net des produits et charges exceptionnels.
86 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ La comptabilité analytique
Le compte de résultat permet de déterminer le montant du résultat. L’utilisation des
soldes intermédiaires de gestion améliore la présentation et permet une plus grande
lisibilité. Mais les informations restent globales et ne donnent pas d’indication pré-
cise sur la manière dont se forme le résultat. C’est l’objectif de la comptabilité analy-
tique : analyser dans le détail les charges, afin d’évaluer les coûts, pour comprendre
la formation du résultat.
À la différence de la comptabilité générale, qui classe les charges du compte de
résultat par nature (salaires ; voyages,…), la comptabilité analytique les ventile par
destination (produit, gamme, service,…). La comptabilité analytique a pour fonc-
tion de :
• déterminer le coût et la rentabilité des marques, gammes ou lignes de produits ;
• analyser l’évolution des paramètres d’exploitation, en les comparant notamment
au budget ou au standard ;
• distinguer les charges variables, liées à l’activité, des charges de structure, considé-
rées comme fixes.
La comptabilité analytique, non obligatoire, dépend complètement de la comptabi-
lité générale qui l’alimente.
La première difficulté qui se pose concerne l’affectation des frais communs à une
gamme de produits : comment affecter une partie du coût du loyer de l’usine sur un
paquet de biscuits ?
© Groupe Eyrolles
88 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Calcul d’un coût complet
L’entreprise Vafor produit des petits pois extra-fins surgelés. Le coût direct d’une
boîte s’élève à 0,50 euro, et son prix de vente à 1,50 euro. Démunie de système
d’analyse des coûts, la Direction voudrait savoir si ce niveau de prix de vente est
adéquat pour couvrir ses frais. Pour répondre à cette question, il faut calculer le
coût complet d’une boîte de petits pois.
Informations disponibles
Direction Comptabilité Expédition Fabrication Ventes
Coûts
100 000 50 000 20 000 100 000 120 000
indirects
les ventes, 40 % pour la fabrication et 10 % pour l’expédition. Les boîtes sont
regroupées par 5 dans des colis avant d’être expédiées. Le seul élément suivi
dans l’atelier de fabrication est le nombre d’heures de production : il faut
Maîtriser le compte d’exploitation 89
6 minutes pour produire une boîte. Le total des heures pour la période est de
30 000 heures. Enfin, les ventes devraient atteindre 200 000 boîtes.
1re étape
Identifier les centres auxiliaires, qui n’ont pas d’influence directe sur la produc-
tion et les ventes. Il s’agit clairement ici des activités de comptabilité et de
Direction.
2e étape
« Vider » ces centres auxiliaires dans les centres principaux en utilisant les clés
d’activité fournies.
Direction Comptabilité Expédition Fabrication Ventes
Coûts
100 000 50 000 20 000 100 000 120 000
indirects
Direction -100 000 10 000 10 000 10 000 70 000
60 000
Comptabilité -60 000
Centres
0 0 6 000 24 000 30 000
auxiliaires
Centres
36 000 134 000 220 000
principaux
3e étape
Déterminer les unités d’œuvre
Centres principaux Expédition Fabrication Ventes
Coûts centres
36 000 134 000 220 000
principaux
Nature de l’unité (nombre de colis (nombre d’heures (nombre de boîtes
d’œuvre expédiés) de production) vendues)
Quantité de l’unité 40 000
30 000 200 000
d’œuvre (200 000/5)
Coût de l’unité 0,9 4,47 1,1
d’œuvre = 36 000/40 000 = 134 000/30 000 = 220 000/200 000
© Groupe Eyrolles
90 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
4e étape
Affecter les unités d’œuvre au produit.
Une boîte utilise 1/5 d’unité d’œuvre d’expédition (boîtes regroupées par 5 dans
les colis) : 0,9/5 = 0,18.
Une boîte utilise 1/10 d’unité d’œuvre de fabrication (il faut 6 min, soit 1/10
d’heure pour produire 1 boîte) : 4,47/10 = 0,45.
Une boîte utilise 1 unité d’œuvre de vente (puisque les boîtes sont vendues à
l’unité) : 1,1.
Total = 1,73
Conclusion
Le coût complet de la boîte est de 2,23 euros (0,50 de coûts directs + 1,73 de
coûts indirects). L’entreprise doit ajuster son prix de vente (1,50 euro) ou revoir
d’urgence la structure de ses coûts.
Le système des coûts complets présente l’intérêt de permettre d’imputer aux pro-
duits des charges non directement affectables. Mais sa mise en place est relativement
lourde (imaginez l’exemple ci-dessus appliqué à des centaines de produits) ; de plus,
il présente un caractère aléatoire lié au choix des unités d’œuvre.
Activité
Dans la réalité, les coûts fixes progressent par palier, par exemple lors de nouveaux
investissements. De même, ils ne sont pas complètement figés et peuvent être ajustés
en fonction de l’activité, mais ils nécessitent davantage de temps pour s’adapter à de
nouvelles situations.
Coûts fixes
Activité
Il n’y a pas de résultat analytique par produit, puisque les charges fixes ne sont pas
éclatées.
Cette approche, qui distingue les charges fixes des charges variables, se révèle très
intéressante en période d’incertitude économique, car elle permet de mesurer la
volatilité du résultat de l’entreprise en cas de variations fortes de son activité.
La course permanente de certains grands groupes pour adapter leurs frais fixes à un
niveau d’activité en baisse (cf. groupes équipements téléphoniques) en est une
illustration.
Exemple
Marge sur coûts variables
Voici quelques données chiffrées, pour l’année 2014, concernant les entreprises
Zico et Cozi, qui vendent les mêmes produits au même prix, réalisent le même
chiffre d’affaires et dégagent le même profit.
Données chiffrées
Année 2014 Zico Cozi
Unités vendues 10 000 10 000
Prix de vente 5 5
Ventes 50 000 50 000
Coûts variables 4 000 20 000
Coûts fixes 30 000 14 000
Résultat 16 000 16 000
= ventes - coûts variables -
coûts fixes
Le marché devenant très difficile en 2015 devrait apporter une contraction des
unités vendues de 50 %. Les conséquences seront-elles identiques pour les deux
entreprises ?
Retraitons les données 2014 afin de dégager la marge sur coûts variables et de
comparer les structures d’exploitation.
© Groupe Eyrolles
Maîtriser le compte d’exploitation 93
Conclusion
La structure de coûts de l’entreprise Cozi lui permet de mieux absorber la baisse
de volume du marché. Pensez-vous que, en conséquence, sa structure de coûts
© Groupe Eyrolles
Cette fois, l’entreprise Zico « tire le mieux son épingle du jeu ». Dans ce nouveau
contexte, c’est aussi sa structure de coûts qui lui permet de mieux profiter de la
reprise du marché !
Exemple
Reprenons l’exemple des entreprises Zico et Cozi.
Pour Zico, le point mort = 30 000/4,6 = 6 522 unités.
Pour Cozi, le point mort = 14 000/3 = 4 667 unités.
Avec un point mort plus bas, l’entreprise Cozi présente un profil moins risqué
que sa concurrente car elle arrive plus rapidement à un niveau d’activité qui lui
permet de générer du profit. Par contre, elle retire un moindre bénéfice que Zico
d’une augmentation des quantités vendues (levier d’exploitation plus faible).
Le point mort est un outil simple qui permet à l’entreprise de s’assurer que sa struc-
ture de coûts est bien compatible avec ses objectifs à court terme et d’en tirer les
conséquences, si ce n’est pas le cas :
• diminution des charges de structure (coûts fixes) ;
• augmentation de la marge sur coûts variables par réduction de coûts ou hausse du
prix de vente.
Le point mort présente cependant quelques limites dans la réalité :
• les charges variables ne sont jamais complètement proportionnelles à l’activité
(elles le sont davantage si on recourt à du travail de nuit ou à des heures supplémen-
taires pour absorber une suractivité) ;
• les charges fixes ne sont jamais complètement figées non plus : une entreprise
voyant ses ventes baisser fortement a tendance à baisser son point mort en réduisant
© Groupe Eyrolles
Exemple
Le directeur marketing de l’entreprise Zico veut engager une campagne de
publicité chiffrée à 30 000 euros. Le Directeur général lui demande combien
d’unités supplémentaires il faudra vendre pour atteindre le point mort ? (Hypo-
thèse initiale : ventes = 10 000 unités).
Situation coûts fixes initiaux 30 000
Frais de campagne de publicité envisagée 30 000
Total coûts fixes 60 000
Calcul du nouveau point mort Coûts fixes / marge unitaire
60 000 / 4 ,6
= 13 043
L’entreprise Zico devra augmenter ses ventes pour maintenir son seuil de renta-
bilité : le volume actuel de ses ventes (10 000 unités) est inférieur au point mort
(13 043 unités) calculé en intégrant l’augmentation des coûts fixes.
• favoriser la lisibilité des analyses en se focalisant sur les écarts coûts réels/coûts
standard ;
• permettre une plus grande réactivité par l’identification immédiate des mesures
correctives à prendre ;
• obtenir rapidement l’information, puisque les quantités réelles sont valorisées au
coût standard, sans avoir à effectuer un fastidieux calcul de coûts complets.
Exemple
Écarts et coût standard
Une entreprise fabrique un produit A avec une matière première Z.
Le coût standard s’établit comme suit :
✔ quantités standard produites, 1 000 unités ;
✔ quantité standard de matière utilisée, 4 kg par unité de produit ;
✔ prix standard de la matière, 2,5 euros le kg.
Coût standard
Écarts
Quantité Quantité de Coût unitaire
standard matière Z Valorisation standard du
Quantités Prix standard
en kg de utilisée pour de la matière produit A
produites au kg de la
matière Z produire Z utilisée, au pour 2 000
réelles matière Z
par unité 2 000 unités prix standard unités
produite de produit A produites
20 000/2 000
2 000 4 2.5 8 000 20 000
= 10
L’écart de consommation
Le standard avait prévu de consommer 4 kg de matière Z par unité produite,
alors que dans la réalité la consommation a été de 3 kg par unité produite
(6 000 kg / 2 000 unités). L’écart de consommation, très utilisé dans le monde
industriel, se calcule comme suit :
L’écart de prix
Le standard de prix d’achat est de 2,5 euros le kilo de matière Z, alors que, dans
la réalité, le prix d’achat est de 2 euros le kg de matière Z (12 000 euros / 6 000 kg).
L’écart de prix se calcule comme suit :
Ces deux écarts négatifs sont favorables et confirment que les coûts réels sont
inférieurs de 8 000 euros [(-5 000) + (-3 000)] aux coûts standard préalablement
calculés :
Maîtriser le compte d’exploitation 99
✔ parce que l’on a consommé moins de matière première que prévu par
unité produite (3 kg par unité au lieu de 4 kg) ;
✔ parce que cette matière première a été achetée moins cher que prévu
(2 euros le kg au lieu de 2,5 euros).
Les coûts standard sont largement utilisés dans les activités industrielles, où il est
facile de mettre en place des normes sur les prix d’achat de matières premières ou les
temps machine nécessaires à la production d’une unité. Leur mise en œuvre pour
analyser des activités de type commercial, par exemple, est beaucoup plus délicate.
Dans tous les cas se pose la question de la « juste » fixation du standard : trop acces-
sible, il perd de sa crédibilité ; trop ambitieux, il décourage les opérationnels.
Cela veut dire que l’on analyse l’impact sur les profits d’une fluctuation d’activité.
Exemple
Coût marginal
Une entreprise de meubles fabrique et vend des tables en bois précieux. Elle
produit habituellement 100 tables par mois. Le coût variable unitaire est
de 300 euros, le prix de vente unitaire de 1 200 euros. Les coûts de structure sont
de 60 000 euros par mois.
Le directeur commercial revient de sa tournée en Suisse, avec une commande de
50 tables supplémentaires, au prix de vente exceptionnel de 850 euros. Compte
tenu du caractère urgent de la commande, l’entreprise doit engager 20 000 euros
pour recruter du personnel temporaire.
Le directeur général pense qu’il ne faut pas accepter cette commande, argu-
mentant que le prix de vente est inférieur à sa marge sur coût variable. Le direc-
teur commercial ne sait que répondre.
Quelle est votre analyse pour aider cette entreprise à prendre la bonne décision ?
© Groupe Eyrolles
100 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Quelle est votre opinion sur cette dernière suggestion du directeur commercial ?
Conséquences de cette proposition
Coût
Calculs unitaires Nombre de tables
unitaire
Ventes 850 200 170 000
Coûts variables 300 200 60 000
Marge sur coûts variables
550 200 110 000
= ventes - coûts variables
Coûts fixes (60 000 + 40 000) 100 000
Résultat
= marge sur coûts variables 10 000
- coûts fixes
Surprise ! Alors que les ventes doublent (passant de 100 à 200 tables), le résultat
de l’entreprise est divisé par 3 (passant de 30 000 à 10 000 euros), lorsqu’on
baisse le prix de vente unitaire de 1 200 à 850 euros.
Le raisonnement qui conduit à accepter la commande suisse n’est pas rentable,
lorsqu’il est étendu à toute l’entreprise : il doit rester marginal et ne porter que
sur une part réduite de l’activité.
Résultat
= marge brute – moyens marketing -2 667 15 333 -3 667 9 000
– frais de fonctionnement
104 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Alors que l’entreprise Chocobon est profitable, l’abandon d’une ligne a priori
déficitaire, loin de lui faire gagner de l’argent, provoque l’effet contraire et fait
même passer la société en perte !
Cette situation s’explique par le fait que la ligne l’Exotique absorbe des frais fixes
et participe ainsi à la formation du résultat. Il ne faut pas supprimer la tablette
l’Exotique, sauf si les ventes peuvent se reporter massivement sur les autres
tablettes ou si l’entreprise décide de réduire drastiquement ses coûts fixes.
En dernière alternative, le directeur financier propose d’améliorer la répartition
des différents coûts, en affectant les loyers et frais de structure au prorata du
© Groupe Eyrolles
chiffre d’affaires réalisé et en considérant que les frais de publicité sont entière-
ment spécifiques à la tablette l’Unique. Il obtient le calcul suivant :
Maîtriser le compte d’exploitation 105
Le résultat final est le même, seule la répartition change. Mais cet éclatement,
différent par produit, modifie les décisions stratégiques que l’entreprise peut
être conduite à prendre.
Le directeur général estime la démarche plus logique, mais il se demande com-
bien de tablettes l’Unique faudra-t-il vendre pour arriver à équilibrer son exploi-
tation sur cette ligne de produit (les frais fixes ne sont pas recalculés en fonction
du nouveau chiffre de ventes).
Calcul du point mort de la gamme l’Unique
L’Unique
Moyens marketing 20 000
Frais de fonctionnement 4 450
Coûts fixes
24 450
= moyens marketing + frais de fonctionnement
Marge brute 8 000
Unités vendues 4 000
Marge unitaire sur coûts variables
2
= marge brute/unités vendues
Point mort 12 225
= coûts fixes/marge unitaire sur coûts variables tablettes
(marge sur coûts variables = frais fixes), la société Chocobon doit vendre un
minimum de 12 225 tablettes de l’Unique et ainsi faire plus que tripler ses ventes
pour passer de 4 000 à 12 225 unités vendues.
106 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Réponses
1. Faux, les délais de règlement et d’encaissement n’ont aucune influence.
2. Vrai.
3. Faux !
4. Vrai, une charge financière.
5. Faux, c’est lorsque la marge sur coûts variables équilibre les frais fixes.
6. Pas forcément, voir exercice !
7. Cela dépend, personnel intérimaire et rémunération variable par exemple.
8. Faux, cela n’a aucune influence sur le compte de résultat.
9. Faux, elle peut connaître des problèmes de liquidité.
10. Vrai, c’est pour cela qu’il est brut.
© Groupe Eyrolles
Chapitre 3
• exploitation ;
• investissement ;
• financement.
108 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Le cycle d’exploitation
Il s’agit du cycle central : vendre des biens ou des services à des tiers (les clients)
constitue l’activité principale de l’entreprise. Le cycle d’exploitation se traduit par
une suite d’opérations dont la première est généralement une commande à un four-
nisseur et la dernière un encaissement client. Pour une entreprise industrielle, le cycle
d’exploitation se décompose en plusieurs étapes :
• l’approvisionnement, qui correspond à l’acquisition d’un stock de matières pre-
mières, de composants, d’articles de conditionnement ou de fournitures ; ce stock
est ensuite consommé pour la production ;
• la production, qui en ajoutant des savoir-faire technologiques, humains et écono-
miques transforme les approvisionnements en produits finis ;
• le stockage des produits finis, en attendant la vente ;
• la vente, phase finale du compte d’exploitation ;
• l’encaissement de la créance client, phase finale du cycle d’exploitation.
Les étapes du cycle d’exploitation dépendent de l’activité de l’entreprise. Une entre-
prise d’import-export ou une entreprise de négoce international ont un cycle très
simplifié qui se traduit par les seules étapes d’achat / revente, d’une part, encaisse-
ment, d’autre part. Un groupe de distribution assume la totalité du cycle, hormis la
fonction de production. Enfin, un groupe industriel suit la totalité du cycle, en le
complexifiant parfois par l’ajout de production d’en-cours et de stockages intermé-
diaires.
En conséquence, la durée du cycle d’exploitation varie considérablement d’un sec-
teur à un autre : longue pour un fabricant d’avions ou un producteur-négociant de
vins de champagne, courte pour une chaîne de supermarchés, nulle pour une entre-
prise de services qui se fait payer comptant.
Le cycle d’exploitation a plusieurs caractéristiques :
• il est une succession d’opérations d’échanges de biens ou de services, en contrepar-
tie d’un flux monétaire ;
• ces opérations donnent naissance à des dettes (achats auprès des fournisseurs, paie-
ment des salaires,…) et à des créances (ventes aux clients) ;
© Groupe Eyrolles
• enfin, et surtout, il n’existe pas forcément de simultanéité entre les flux réels,
correspondant à des livraisons physiques de biens et de services, et les flux moné-
taires correspondant à leurs règlements. Au-delà de la durée du cycle d’exploitation,
Financer le cycle d’exploitation 109
les délais de paiement consentis par les fournisseurs et ceux octroyés aux clients aug-
mentent encore le décalage entre flux réels et flux monétaires.
Le tableau suivant résume ces notions.
Cycle d’exploitation
Impact
Étapes Flux physique Flux monétaire
sur la trésorerie
Approvisionnement Achat matière Paiement frais liés à
–
l’achat
Règlement Règlement fournisseur –
L’entreprise doit financer les achats fournisseurs, puis son activité de fabrication et
ses opérations de stockage, avant de récupérer des recettes lors du règlement de ses
clients.
Le cycle d’investissement
Les investissements représentent les actifs utilisés par l’entreprise pour mener à bien
son activité d’exploitation : il peut s’agir d’immobilisations physiques (terrains,
immeubles, machines, outillage, etc.), d’immobilisations incorporelles (brevets,
etc.) ou d’immobilisations financières.
Les investissements, préalable à la production, ont pour objectifs principaux l’aug-
mentation des quantités produites, dans le cas d’investissements de capacité ou
d’acquisition d’une nouvelle technologie, et l’amélioration des prix de revient, dans
le cas d’investissements de productivité.
© Groupe Eyrolles
Le cycle de financement
Ce cycle regroupe l’ensemble des opérations financières de l’entreprise :
• remboursement des emprunts existants ou contraction de nouveaux emprunts ;
• augmentation des capitaux propres ;
• répartition du résultat de l’exercice.
Nous reviendrons sur le sujet des financements dans le chapitre 5 consacré à la poli-
tique financière.
Exemple
Différents cycles pour une entreprise
La société PCB, leader dans le domaine de la ventilation individuelle, décide
d’implanter une nouvelle filiale en Espagne. Cette filiale, PCB Ibérica, est créée
le 1er janvier 2014.
Pour fabriquer les ventilateurs, la société a besoin d’acquérir des machines et
outillages d’une valeur de 10 millions d’euros : leur financement est assuré par
un emprunt bancaire de 8 millions, remboursable en 4 ans par deux annuités, le
30 mai et le 30 novembre. Les machines sont achetées et financées dès la créa-
tion de la filiale : elles sont amorties linéairement en 5 ans. Les intérêts de l’em-
prunt s’élèvent à 25 000 euros payables chaque mois.
Les achats de matières premières et de composants sont de 1 million d’euros par
mois. PCB Ibérica règle les fournisseurs à 60 jours.
Compte tenu des délais d’installation et de constitution des stocks, les ventes ne
pourront commencer qu’au mois de février. Les clients paient à 90 jours et les
ventes prévisionnelles sont estimées à 3 millions par mois.
Les salaires représentent chaque mois un montant de 800 000 euros. Les autres
frais, 500 000 euros par mois, sont payables à 30 jours.
Quels sont l’exploitation et le résultat de PCB Ibérica en 2014 ? Quelle est la
situation de trésorerie de la filiale pour la même année ?
© Groupe Eyrolles
Financer le cycle d’exploitation 111
Exploitation
Marge Frais Dotation Résultat
Année Autres Frais Résultat
Ventes Achats commer- de Amortis- d'exploi-
2014 frais financiers total
ciale personnel sements tation
Janv. 0 1 000 000 - 1 000 000 800 000 500 000 166 667 - 2 466 667 25 000 - 2 491 667
Fév. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Mars 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Avril 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Mai 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Juin 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Juill. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Août 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Sept. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Oct. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Nov. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
Déc. 3 000 000 1 000 000 2 000 000 800 000 500 000 166 667 533 333 25 000 508 333
TOTAL 33 000 000 12 000 000 21 000 000 9 600 000 6 000 000 2 000 000 3400 000 300 000 3 100 000
© Groupe Eyrolles
Année Paiements Règlements Frais de Autres Frais Investisse- Rembour- Trésorerie Trésorerie
Emprunt
2014 clients fournisseurs personnel frais financiers ment sement mensuelle cumulée
Janv. - 800 000 - 25 000 - 10 000 000 8 000 000 - 2 825 000 - 2 825 000
Fév. - 800 000 - 500 000 -25 000 - 1 325 000 - 4 150 000
Mars - 1 000 000 - 800 000 -500 000 - 25 000 - 2 325 000 - 6 475 000
Avril - 1 000 000 - 800 000 -500 000 - 25 000 - 2 325 000 - 8 800 000
3 000 000 - 1 000 000 -800 000 - 500 000 - 25 000 - 1 000 000 - 325 000 - 9 125 000
L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Mai
Trésorerie de PCB Ibérica en 2014
Juin 3 000 000 - 1 000 000 -800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 8 450 000
La situation se présente tout autrement.
Juill. 3 000 000 - 1 000 000 -800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 7 775 000
Trésorerie
Août 3 000 000 - 1 000 000 -800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 7 100 000
Sept. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 6 425 000
Oct. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 5 750 000
Nov. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 - 1 000 000 - 325 000 - 6 075 000
Déc. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 5 400 000
TOTAL 24 000 000 - 10 000 000 - 9 600 000 - 5 500 000 - 300 000 - 10 000 000 8 000 000 - 2 000 000 - 5 400 000
© Groupe Eyrolles
Financer le cycle d’exploitation 113
Les ventes débutant en février se traduisent par des encaissements clients trois
mois après, en mai. Dans les règlements fournisseurs et les autres frais, les délais
de paiement sont pris en compte. Les frais de personnel sont payés à la fin de
chaque mois. La dotation aux amortissements a un impact sur le compte de
résultat, mais ne se traduit par aucune sortie de trésorerie. Enfin, les 10 millions
d’investissement et les 8 millions d’emprunt ont une conséquence sur la trésore-
rie, mais n’ont pas d’impact sur le compte de résultat.
La trésorerie est négative toute l’année. À aucun moment, PCB Ibérica ne dis-
pose des finances nécessaires pour payer ses fournisseurs et ses salariés. Sans le
soutien de la maison-mère, la filiale aurait dû fermer ses portes. Sa rentabilité
n’est pas en cause, alors que se passe-t-il ?
Pour répondre à cette question, nous allons considérer que PCB Ibérica, soute-
nue par le groupe, poursuit son activité en 2015, dans les mêmes conditions
d’exploitation qu’en 2014 (par souci de simplification, nous considérons qu’il n’y
a pas d’incidence de phénomènes de stockage).
Le compte de résultat devient :
Nouveau compte de résultat
Année 2015 Total
Ventes 36 000 000 3 000 000 x 12
Achats 12 000 000 1 000 000 par mois
Marge commerciale 24 000 000 36 000 000 - 12 000 000
Frais de personnel 9 600 000 800 000 x 12
Autres frais 6 000 000 500 000 x 12
Dotation
2 000 000 10 000 000 x 20%
amortissements
Résultat d’exploitation 6 400 000 24 000 000 - 9 600 000 - 6 000 000 - 2 000 000
Frais financiers 300 000 25 000 x 12
Résultat total 6 100 000 6 400 000 - 300 000
Trésorerie
Janv. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 4 725 000
Fév. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 4 050 000
Mars 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 3 375 000
Avril 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 2 700 000
Mai 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 - 1 000 000 - 325 000 - 3 025 000
Juin 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 2 350 000
Juill. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 1 675 000
Août 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 1 000 000
Sept. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 - 325 000
Oct. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 350 000
Nov. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 - 1 000 000 - 325 000 25 000
Déc. 3 000 000 - 1 000 000 - 800 000 - 500 000 - 25 000 675 000 700 000
TOTAL 36 000 000 - 12 000 000 - 9 600 000 - 6 000 000 - 300 000 - 2 000 000 6 100 000
En 2015, la trésorerie s’est améliorée fortement pour devenir positive : les règle-
ments clients sont perçus chaque mois et il n’y a pas d’investissement supplé-
mentaire.
Nous constatons, à travers cet exemple, que le cycle d’exploitation génère un
besoin de financement dû à deux décalages : le décalage lié à la durée du cycle
d’exploitation (achats et investissements sont réalisés avant les premières
ventes) et le décalage lié aux délais de règlement.
22 mois d’exploitation sont nécessaires pour parvenir à une trésorerie cumulée
positive, en octobre 2015, alors que la filiale dégage un résultat positif depuis
février 2014.
Sans le soutien du groupe, PCB Ibérica n’aurait pu franchir cette étape : il est
impossible de continuer à faire fonctionner une entreprise sans payer ses salariés.
Enfin, nous pouvons tirer un premier enseignement essentiel de cette étude : renta-
bilité ne signifie pas liquidité. Nous reviendrons sur ces notions dans le chapitre 5.
Cette décomposition de l’activité de l’entreprise montre bien que, à chaque cycle,
sont associés des mouvements d’entrée et de sortie de trésorerie. Chaque opéra-
tion engendre des besoins de financement ou procure des ressources financières.
La liquidité de l’entreprise dépend du bon équilibre entre ses besoins et ses res-
sources. Le bilan fonctionnel va nous aider à appréhender ce nouvel équilibre.
■ Le bilan fonctionnel
La présentation traditionnelle du bilan donne une image instantanée des avoirs et
des engagements de l’entreprise. On peut également représenter le bilan sous une
forme moins comptable et plus financière : c’est le bilan fonctionnel.
Le bilan fonctionnel est un regroupement synthétique des grandes masses du bilan,
qui vise à mettre en évidence les cycles de l’entreprise et les ressources et les emplois
qui s’y rattachent :
• les emplois durables ou stables, qui demeurent à moyen ou long terme dans l’entre-
prise (terrains, constructions, machines, etc.) ;
• les ressources durables ou stables, comme les capitaux propres ou les dettes qui
s’inscrivent dans une relation de durée ;
• les emplois et ressources d’exploitation liés à l’activité normale de l’entreprise ;
• les emplois et ressources de trésorerie (soldes débiteurs et créditeurs des comptes
bancaires de l’entreprise).
Bilan fonctionnel
Actif Passif
Emplois Capitaux Ressources
Immobilisations
durables permanents durables
Capitaux propres
Dettes à terme
Emplois Actifs Dettes Ressources
cycliques d’exploitation d’exploitation cycliques
Stocks Fournisseurs
Créances clients Autres dettes
© Groupe Eyrolles
Autres créances
Trésorerie Trésorerie Trésorerie Trésorerie
nette (soldes débiteurs) (soldes créditeurs) nette
116 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Le fonds de roulement (FR), qui peut être positif ou négatif, sert à couvrir les besoins
en financement du cycle d’exploitation.
Le cycle d’exploitation entraîne des décalages entre, d’une part, les charges non
consommées, telles que les stocks, ou les produits non encore perçus, tels que les
créances clients, et, d’autre part, les charges non encore payées, dettes fournisseurs.
© Groupe Eyrolles
Emplois
durables
Ressources
durables
Fonds de
roulement
Besoin en fonds
de roulement
Emplois
d’exploitation
Ressources
d’exploitation
Trésorerie nette
Emplois Ressources
de trésorerie de trésorerie
Les ressources durables, supérieures aux emplois durables, dégagent un fonds de rou-
lement positif. Les stocks et en-cours clients, supérieurs aux dettes fournisseurs,
engendrent un besoin en fonds de roulement.
Ce besoin en fonds de roulement, lié à l’activité de l’entreprise, présente un caractère
© Groupe Eyrolles
répétitif qu’il faut financer par des ressources stables : le fonds de roulement.
Lorsque la couverture du besoin en fonds de roulement est assurée par le fonds de
roulement, l’excédent constitue un solde positif de trésorerie.
118 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Calcul d’un besoin en fonds de roulement
Le 31 décembre 2014, la société Martin vous communique les éléments sui-
vants : elle dispose de machines pour une valeur brute de 1 000, d’amortisse-
ments cumulés de 300, de stocks de 200, d’un en-cours clients de 600 et d’un
solde bancaire débiteur de 50.
Le capital est constitué de 150 actions à 5 euros, les réserves se montent à
100 euros. Par ailleurs, les dettes fournisseurs s’élèvent à 200 et un emprunt
bancaire à 10 ans figure au bilan pour un montant de 300. Enfin, des provisions
pour dépréciation des stocks (montant de 50) et risque clients (100) ont été
constituées.
La société Martin vous demande de construire son bilan classique, puis le bilan
fonctionnel, enfin, de calculer son besoin en fonds de roulement.
Bilan classique
Actif Passif
Immobilisations brutes 1 000 Capital 750
Amortissements -300 Réserves 100
Résultat 50
Stocks bruts 200
Provisions pour
-50 Emprunts bancaires 300
dépréciation
Banque 50
© Groupe Eyrolles
Bilan fonctionnel
Actif Passif
Immobilisations brutes 1 000 Capitaux propres 900
Dettes long terme 300
Emplois durables 1 000 Amortissements 300
Trésorerie 50 Trésorerie
Il est permanent
Le besoin en fonds de roulement résume le financement du cycle d’exploitation de
l’entreprise. Il est constitué d’actifs circulants : stocks + créances clients - dettes four-
© Groupe Eyrolles
nisseurs.
120 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Or, les comptes liés au cycle d’exploitation courante présentent tous un caractère
« liquide » ou exigible : les stocks seront consommés ou vendus, les créances clients
seront payées et transformées en monnaie, les dettes fournisseurs seront réglées. Du
fait du renouvellement des opérations d’exploitation et du caractère continu de l’ac-
tivité de l’entreprise, la durée de vie des actifs circulants est courte. Mais, dans le cadre
de la continuité de l’exploitation, ces actifs circulants sont remplacés au fur et à
mesure de leur consommation.
Il faut sans cesse financer ce besoin d’exploitation, liquide, mais que son renouvelle-
ment perpétuel transforme en besoin permanent.
Exemple
Besoin en fonds de roulement et activité
La société Robotix vend des robots ménagers. Son activité est marquée par une
grande saisonnalité des ventes. Avec les informations suivantes, calculez le
besoin en fonds de roulement à la fin de chaque période.
Au 31 décembre 2014 :
✔ les stocks se montent à 500 ;
✔ les créances clients à 3 000, dont 50 % seront réglées en janvier et 50 % en
février ;
✔ le poste dettes fournisseurs est de 500.
Les délais de paiement sont de 60 jours pour les clients et de 30 jours pour les
fournisseurs.
© Groupe Eyrolles
Financer le cycle d’exploitation 121
Le rythme des ventes s’accélère à deux périodes clés : en mai, pour la fête des
mères, et en novembre / décembre, pour Noël. Juste avant ces périodes, les
stocks se gonflent et les dettes fournisseurs également ; alors que l’en-cours
clients reste faible, le besoin en fonds de roulement demeure à un niveau relati-
vement bas (voir tableau ci-après).
Besoin en fonds de roulement mensuel
au
31/12/14 3 000 500
Poids Sorties
2015 Ventes Règlement mensuel/CA de Achats Stocks Créances Fournisseurs BFR
créances annuel stocks Clients
Janv. 500 - 1 500 de 12/03 4% 250 300 550 2 000 300 2 250
Fév. 500 - 1 500 de 12/03 4% 250 300 600 1 000 300 1 300
Mars 500 - 500 de 01/04 4% 250 200 550 1 000 200 1 350
Avril 1 000 - 500 de 02/04 7% 500 1 000 1 050 1 500 1 000 1 550
Mai 3 000 - 500 de 03/04 22% 1500 1 200 750 4 000 1 200 3 550
© Groupe Eyrolles
Juin 1 000 - 1 000 de 04/04 7% 500 250 500 4 000 250 4 250
122 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Juill. 200 - 3 000 de 05/03 1% 100 100 500 1 200 100 1 600
Sept. 500 - 200 de 07/04 4% 250 500 800 600 500 900
Oct. 500 - 100 de 08/04 4% 250 500 1 050 1 000 500 1 550
Nov. 1 000 - 500 de 09/04 7% 500 1 650 2 200 1 500 1 650 2 050
Déc. 5 000 - 500 de 10/04 36% 2500 800 500 6 000 800 5 700
Pendant les périodes de forte vente, les stocks baissent car les marchandises
vendues se transforment en créances clients ; du fait des conditions de paiement
consenties à la distribution, le besoin en fonds de roulement monte brutale-
ment.
En adoptant une représentation graphique de l’évolution du BFR, cela donne :
6000
Besoin en fonds de roulement
5000
4000
3000
2000
BFR
1000
0
ier
ier
il
ai
in
ût
e
ar
ille
r
br
br
br
br
M
Ju
Av
Ao
nv
vr
em
to
em
Ju
Fé
Ja
ve
Oc
pt
c
Dé
No
Se
Si l’on fait maintenant figurer les ventes sur le même graphique, la corrélation
entre l’activité et le BFR est évidente.
© Groupe Eyrolles
Financer le cycle d’exploitation 123
6000
Besoin en fonds de roulement et ventes
5000
4000
3000
2000
1000 BFR
Ventes
0
ier
ier
il
ai
in
e
ar
ille
û
r
br
br
br
br
M
Ju
Av
Ao
nv
vr
em
to
em
em
Ju
Fé
Ja
Oc
pt
c
Dé
No
Se
Plusieurs commentaires peuvent être faits à partir de cet exemple. Le besoin en fonds
de roulement suit l’activité de l’entreprise et doit être analysé en relation avec une
période. Dans l’exemple ci-dessus, le BFR de fin décembre n’est pas forcément repré-
sentatif de la situation de l’entreprise. Mais l’analyse à un moment donné fixe le
niveau maximal des ressources que l’entreprise doit mobiliser. Pour pallier en partie
cette difficulté, il est souhaitable d’exprimer le besoin en fonds de roulement en
moyenne annuelle et en jours de chiffre d’affaires.
nières.
Reprenant l’exemple ci-dessus, supposons que le fonds de roulement se monte à
2 000. Constitué de ressources stables, il ne subit pas la même variabilité que le
124 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
6000
Besoin en fonds de roulement
5000 et fonds de roulement
4000 Trésorerie
négative
3000
2000
Trésorerie BFR
1000 positive
FR
0
ier
ier
il
ai
in
e
ar
ille
û
r
br
br
br
br
M
Ju
Av
Ao
nv
vr
em
to
em
em
Ju
Fé
Ja
Oc
pt
c
Dé
No
Se
besoin en fonds de roulement est élevé. C’est le cas, par exemple, des entreprises
aéronautiques ou de travaux publics.
Financer le cycle d’exploitation 125
Certaines sociétés ont un besoin en fonds de roulement négatif, parce que le crédit
fournisseurs est largement supérieur au rythme de rotation des stocks alors que
les clients paient rapidement : c’est le cas par exemple de la grande distribution où les
clients paient comptant. Ce peut être également le cas de sociétés à cycle de produc-
tion très court, comme les yaourts ou la presse quotidienne. L’autre possibilité de
besoin en fonds de roulement négatif se rencontre lorsque les clients paient par anti-
cipation : par exemple les ventes par abonnements (Canal Plus). L’intérêt de sociétés
à besoin en fonds de roulement négatif consiste dans leur faculté à pouvoir financer
leur politique de croissance sans recourir à des capitaux extérieurs.
Exemple
Tel BFR, telle entreprise !
Vous trouverez ci-dessous des informations extraites des rapports annuels 2012
de trois grandes entreprises ayant des activités différentes. L’une est un groupe
de grande consommation ; l’autre est spécialisée dans les matériaux de construc-
tion ; la dernière opère dans la distribution. Après avoir calculé le BFR de l’année
2012 pour chacune de ces entreprises, nous l’exprimerons en jours de chiffres
d’affaires et identifierons les entreprises.
Données entreprises
Milliers d’euros Entreprise A Entreprise B Entreprise C
CA 41 971 15 816 20 869
Stocks 4 727 1 662 1 095
Clients 1 734 1 762 1 902
Fournisseurs 6 655 1 985 2 941
Exemple
Une situation de forte croissance
La société Biscuits Savoyards présente le bilan suivant à la fin de l’année 2014.
Bilan au 31 décembre 2014
Actif Passif
Immobilisations 1 500 Capital 1 800
Stocks 700 Dettes long terme 300
Clients 400 Fournisseurs 150
Trésorerie Trésorerie 350
2 600 2 600
Les clients règlent à 60 jours, les fournisseurs à 30 jours. L’entreprise réalise des
ventes mensuelles de 200, les achats mensuels sont de 150 et il n’y a pas de
variation saisonnière.
Pour l’année 2015, il n’est prévu aucun changement dans les délais de règle-
ment, ni dans la saisonnalité, mais la banque Credisur a prévenu qu’elle fixait une
limite maximale de découvert à 400. Par contre, l’activité de l’entreprise est en
plein développement et devrait se traduire par une croissance des ventes de
l’ordre de 30 %.
Que penser de la physionomie de l’année ? (dans un souci de simplification, nous
faisons abstraction des amortissements, provisions et autres notions d’autofi-
nancement qui sont abordées ultérieurement).
Fonds de roulement et besoin en fonds de roulement
Fin 2014
Fonds de roulement (1 800 + 300) - 1 500 600
Besoin en fonds de roulement (700 + 400) - 150 950
Trésorerie -350
maximum à 400).
128 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Liquidité Indépendance
Entreprise
Solvabilité Rentabilité
Rôle social
Pour maîtriser son développement et assurer son futur, une entreprise doit satisfaire
à ces six critères qui peuvent être définis ainsi :
© Groupe Eyrolles
• croissance, capacité de l’entreprise à développer sur une longue période ses ventes
et sa taille ;
130 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Activité anticipée, trésorerie bien gérée
M. Bernard est le dirigeant d’une société de vente de plats cuisinés auvergnats.
Son activité est très rentable (12 % de résultat, mais il ne veut pas vous en dire
plus) et en pleine croissance. Il vous communique le bilan simplifié de l’année
2014 et les informations ci-dessous.
M. Bernard prévoit une croissance d’environ 40 % pour les ventes de 2015.
Entrepreneur avisé, il souhaite estimer l’impact de cette croissance sur sa tréso-
rerie et savoir s’il a besoin de négocier un nouvel emprunt aujourd’hui.
Bilan au 31 décembre 2014
Actif Passif
Immobilisations 5 000 Capital 7 000
Stocks 2 000 Dettes long terme 1 500
Créances clients 2 500 Fournisseurs 1 500
Trésorerie 500 Trésorerie 0
Total 10 000 Total 10 000
(et aussi le plus excitant !) de l’amélioration continue des marges. Mais la pression
sur la réalisation de cette croissance conduit parfois à la prise de décisions risquées
pour la santé financière de l’entreprise. Ainsi, la volonté de conquérir de nouveaux
134 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Influence des délais de paiement
Reprenons l’entreprise de M. Bernard fin 2014 (voir ci-dessus). Les délais de
paiement des clients sont de 60 jours. Pour réaliser la croissance prévue en 2015
(+40 %), le directeur commercial explique à M. Bernard qu’il doit porter les
délais de règlement clients à 90 jours. Qu’en pensez-vous ?
Tous les autres éléments restant inchangés, seul le poste créances clients va bouger :
de deux mois de ventes, il va passer à trois mois, soit (21 000 / 12) x 3 = 5 250.
Le fonds de roulement ne varie pas, mais le besoin en fonds de roulement
s’accroît pour prendre en compte ce financement supplémentaire du cycle
d’exploitation :
Fonds de roulement = 7 000 + 2 500 - 5 000 = 4 500.
Le fonds de roulement est inchangé.
Nouveau besoin en fonds de roulement = 2 800 + 5 250 - 2 100 = 5 950.
Le besoin en fonds de roulement de l’année 2015 représente maintenant
103 jours de CA (5 950 / 21 000 x 365) contre 73 jours avant (4 200 / 21 000 x 365).
Trésorerie = 4 500 - 5 950 = -1 450.
La trésorerie est devenue fortement négative.
Le tableau suivant présente le nouveau bilan.
Bilan 31 décembre 2015 avec des conditions
de règlement clients 90 jours
Actif Passif
Immobilisations 5 000 Capital 7 000
Stocks 2 800 Dettes long terme 2 500
Créances clients 5 250 Fournisseurs 2 100
Trésorerie 0 Trésorerie 1 450
13 050 13 050
anodines, mais elles ont en fait des répercussions graves sur le financement du cycle
d’exploitation. Il est fortement recommandé de considérer les délais de paiement
comme des conditions financières et non comme des conditions commerciales. Si,
Financer le cycle d’exploitation 135
Nous traiterons les actions concernant le capital et les dettes long terme dans le cha-
pitre sur la politique financière. Les conséquences sur l’augmentation du résultat
seront traitées plus loin, en même temps que l’autofinancement.
136 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
La gestion des stocks doit toutefois s’opérer dans un cadre plus large et ne doit pas
être considérée comme un électron libre. La gestion des stocks s’inscrit dans un
« triangle magique », qu’il convient d’optimiser.
Financer le cycle d’exploitation 137
1
Taux de service
2 3
Niveau de stocks Qualité des stocks
Le taux de service
C’est une notion fondamentale. Il mesure la capacité de l’entreprise à assurer la vente
et la livraison des produits qui lui ont été commandés, aux prix convenus, aux quan-
tités convenues et dans les délais convenus. Si l’entreprise n’est pas en mesure de
livrer les produits commandés, elle se trouve en situation de rupture, c’est-à-dire que
le flux de commande du client vers l’entreprise est rompu. Ce flux ne se transformera
pas en flux physique (vente et livraison), ni en flux financier. Au-delà de la perte de
chiffre d’affaires (puisque rien ne dit que le client commandera de nouveau ces
articles) et de la perte de marge résultante, l’image de marque est vite atteinte. Sur un
certain nombre de produits banalisés, les pertes de clientèle risquent d’être défini-
tives. En outre, des pénalités financières peuvent être exigées par la distribution.
Au risque de bousculer l’orthodoxie financière, il faut bien dire que la dégradation
du taux de service d’une entreprise, au point de se traduire par des ruptures et des
pertes de chiffre d’affaires, est infiniment plus dommageable qu’un niveau de stocks
trop élevé. C’est une priorité absolue pour l’entreprise de suivre ce taux de service et
de veiller à ce qu’il reste toujours conforme aux objectifs qu’elle s’est fixés vis-à-vis de
sa clientèle.
Le niveau des stocks
C’est le deuxième sommet du triangle. Étant donné son influence sur le besoin de
financement, il est important de surveiller son évolution, non seulement au moment
de la construction du bilan, mais tout au long de l’année. Il faut l’apprécier en valeur
absolue et en jours, mais aussi le rapporter au chiffre d’affaires et aux ventes prévi-
sionnelles (voir ratios dans le chapitre 9). Il est aussi nécessaire d’évaluer avec préci-
sion l’ensemble des coûts engendrés par la détention d’un stock : son financement
propre d’abord, mais aussi le coût du stockage, de la manutention et des assurances.
La qualité des stocks
© Groupe Eyrolles
Elle constitue le troisième sommet. Disposer d’un niveau de stocks raisonnable est
une chose, disposer d’un stock d’éléments ayant une réelle valeur sur le marché en est
une autre. Il est crucial, pour une entreprise, d’évaluer en permanence l’utilité de son
138 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
stock : est-il utilisable pour être consommé dans des productions ? Est-il vendable en
l’état ? Répond-il à des besoins futurs ? Etc.
Le rôle de la gestion des stocks consiste à optimiser ce triangle en ne se limitant pas à une
simple rationalisation économique, mais en intégrant les aspects « développement des
ventes » et « satisfaction des clients ». Optimiser un seul des sommets du triangle
risque de déséquilibrer l’ensemble : généralement, une gestion de ce type reflète une ges-
tion par compartiment, souvent désastreuse pour l’entreprise.
Exemple
Une mauvaise optimisation des stocks
Le plus bas niveau de stocks est recherché par les responsables des approvision-
nements et les gestionnaires.
Les niveaux de stocks moyens sont tellement bas qu’ils entraînent des ruptures
sur certaines références.
Même si les ruptures ne sont pas forcément significatives, elles provoquent des
réactions vives de la part des clients.
Les opérationnels réagissent et démultiplient le mécontentement des clients
auprès de leur hiérarchie.
Personne n’ayant de mesure objective des ruptures, la polémique s’installe entre
les différents services.
La Direction générale intervient pour sauvegarder le chiffre d’affaires et conser-
ver la clientèle.
Des instructions sont données pour stopper net les ruptures.
Les approvisionneurs et la production remontent tous les niveaux de stocks.
On aboutit à l’extrême opposé de la situation initialement recherchée.
Le stock doit être adapté aux écoulements. Cela passe par la réalisation d’une
équation de stock :
Financer le cycle d’exploitation 139
Cette équation est la base indispensable à toute gestion de stock. Elle est aussi réa-
lisée informatiquement à la référence.
Le stock doit être classé. L’utilisation d’une classification de type ABC (voir cha-
pitre 7) est vivement recommandée : reposant sur la loi de Pareto, elle permet de
faciliter les priorités d’action.
Structure type d’un stock
Le stock doit être analysé. Des réunions d’analyse du stock, souvent liées aux réu-
nions de prévisions de vente, doivent réunir les équipes commerciales, marketing,
approvisionnement, production, etc. À partir de la classification A, B et C, les situa-
tions particulières sont gérées : actions commerciales de déstockage sur les références
surstockées, commandes urgentes de réapprovisionnement sur les références au-
dessous de seuils minimums, décision de solder ou de détruire des stocks obsolètes,
etc.
Les méthodes d’approvisionnement doivent exister. Des règles claires doivent être
fixées : détermination des différents niveaux de stocks (minimum, de sécurité, outils,
etc.), fixation des règles d’achat (quantités de réapprovisionnement, cadences, délais,
etc.). Pour fonctionner efficacement, il semble judicieux d’établir un « contrat logis-
tique » entre tous les départements de l’entreprise. Il ne s’agit pas de formaliser juri-
diquement la relation, mais de préciser les engagements réciproques de chacun. Par
exemple, les prévisions à un mois venant d’une filiale sont considérées comme fermes
et ne peuvent plus être annulées.
En conclusion, la recherche d’une meilleure rotation des stocks, qui se traduit par la
réduction du besoin de financement d’exploitation, doit absolument se faire en
liaison avec les impératifs de taux de service et de qualité des stocks.
© Groupe Eyrolles
140 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
considérer les délais de paiement comme des conditions financières et non comme
des conditions commerciales.
142 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
clients et de réduire le taux des impayés. Le crédit manager opère à la fois de manière
préventive (analyse du risque et prise de garanties, voir point suivant) et curative
(recouvrement, procédure d’injonction de payer, recours au contentieux). Comme le
crédit manager a en charge l’optimisation de la rotation du poste clients, nous recom-
mandons de le rattacher à la direction financière.
La mise en place de systèmes de garantie
L’entreprise a la possibilité de protéger son crédit clients. Dans cet objectif, l’assu-
rance-crédit couvre tout ou partie de la dette. Sa mise en place présente de nombreux
avantages :
• elle garantit les créances en cas d’impayés et permet de recouvrir rapidement les
créances (en totalité ou en partie) d’un client défaillant ;
• elle permet d’obtenir des informations financières sur la situation des clients ;
• elle facilite la gestion interne du crédit clients car les fixations des en-cours maxi-
mums par client étant faites par un tiers sont mieux acceptées dans l’entreprise ;
• elle rend le recouvrement plus efficace car les entreprises ont intérêt à réduire leurs
« sinistres » pour réduire le niveau des primes de l’assurance-crédit.
Le coût d’une assurance-crédit ne devrait pas dépasser 1,5 % du chiffre d’affaires assuré.
Le recours à ce système de garantie implique une volonté forte quant au respect de la
politique crédit clients de l’entreprise. Sans être la solution idéale (les créances impayées
sont remboursées à hauteur de 60 à 80 % et il existe un plafond), l’assurance-crédit est
une sécurité indispensable dans un environnement économique incertain.
Le factoring, ou affacturage, consiste, pour l’entreprise, à céder ses créances commerciales
à une société qui s’engage, par contrat, à les financer, en contrepartie d’une commission.
Les avantages de ce système sont de procurer une trésorerie immédiate à l’entreprise, de
supprimer le risque d’impayés et de présenter une structure financière plus satisfaisante
(par exemple, dans le cas d’une demande de crédit auprès d’une banque).
L’association des commerciaux au processus d’encaissement
Il peut être utile d’associer commerciaux et forces de vente, non seulement à la prise
de commandes et au chiffre d’affaires facturé, mais aussi au chiffre d’affaires encaissé.
Le recours à l’escompte pour paiement comptant
© Groupe Eyrolles
Le montant total de l’en-cours clients peut être réduit en accordant des remises pour
paiement comptant. Par exemple, le choix peut être donné à un client de régler à 90
144 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
jours ou de payer comptant avec un escompte de 2 %. L’entreprise doit évaluer l’in-
térêt de l’opération en comparant la diminution de la rentabilité de la vente avec
l’économie résultant de la baisse du besoin de financement.
Exemple
Escompte ou découvert ?
Une entreprise réalisant un chiffre d’affaires de 150 000 euros a un crédit clients
de 75 jours de chiffre d’affaires. Ayant sans cesse de nouveaux besoins en tréso-
rerie, elle est obligée d’être en découvert à un taux de 12 %. Le directeur se
demande jusqu’à quel niveau il pourrait fixer une remise pour paiement
comptant.
Le crédit clients se monte à (75 / 360) x 150 000 = 31 250 euros et son finance-
ment coûte à l’entreprise 12 % de ce montant, soit 3 750 euros. L’escompte pour
paiement comptant permet d’économiser une partie de ce montant, à condition
de fixer son taux maximum à : 3 750 / 150 000 = 2,5 % du chiffre d’affaires.
En conclusion, la réduction de l’en-cours clients doit rester une priorité, car l’entre-
prise n’a pas pour vocation de servir de banquier à ses clients.
Optimiser la trésorerie
La politique financière de l’entreprise détermine son équilibre financier à long terme
(voir chapitre 5). Mais après avoir fixé le niveau du fonds de roulement, c’est-à-dire
des ressources stables, l’entreprise doit financer le solde non couvert du besoin en
fonds de roulement, qu’il s’agisse de besoins saisonniers et temporaires ou qu’il
s’agisse d’un financement permanent. La gestion de la trésorerie concerne la ges-
tion à court terme des flux d’encaissements et de décaissements et l’optimisa-
© Groupe Eyrolles
Les taux
Les taux consentis aux entreprises sont appelés « taux apparents ».
Le Taux de Base Bancaire (TBB), seuil de rentabilité des capitaux des banques, est
révisé périodiquement et sert de base pour le calcul des taux de crédit à court terme.
Les majorations spécifiques dépendent de la taille du crédit demandé, de sa durée, du
risque estimé par la banque.
Enfin, les majorations catégorielles dépendent de la taille de l’entreprise. Plus le
chiffre d’affaires est élevé, plus le risque est jugé faible et meilleures sont les condi-
tions consenties par la banque.
Les commissions
La deuxième source de rémunération des banques provient des commissions, nom-
breuses et de diverses natures. Citons :
• la Commission sur le Plus Fort Découvert (CPFD), calculée sur le plus fort décou-
vert enregistré chaque mois, et qui s’élève en moyenne à 1/ 20 % par mois. En cas de
fortes utilisations de découverts sur une période courte, cette commission peut être
très élevée. C’est pour cette raison qu’elle est contractuellement limitée ;
• la commission d’Endos s’applique aux opérations d’escompte d’effets commer-
ciaux et se monte à environ 0,60 % ;
• la Commission de mouvements est perçue sur tous les mouvements débiteurs des
comptes courants de l’entreprise ; son coût, variable selon les entreprises, est générale-
© Groupe Eyrolles
ment de 1/40 %.
Ces commissions viennent se rajouter aux taux d’intérêt. Elles peuvent et doivent
être négociées par l’entreprise.
146 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Les dates de valeur
JC = jours calendaires, JO = jours ouvrables.
Paiements Dates de valeur Encaissements Effets
Retrait d’espèces J - 1 JC Versement J + 1 JC
Chèques émis J - 2 JC Chèques J + 2 JO
Virements émis J - 1 JC Virements J + 1 JC
Effets J - 1 JC Effets J + 4 JO
Le rôle du trésorier est d’éviter ces situations ou de les anticiper. Comme pour
les commissions et les taux, l’entreprise peut et doit négocier les dates de valeur.
Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
D Recettes hors exploitation
Cession d’actifs
Augmentation de capital
Apports en compte
courant
Emprunts à terme
Dépenses hors
E
exploitation
Investissements
Remboursement
d’emprunts
Dividendes
F Solde D-E
TRESORERIE
G Mensuelle C + F
Cumulée X + G
Exemple
Délais d’encaissement
Imaginons une société lyonnaise A qui décide de régler un fournisseur B en Bre-
tagne : elle émet un chèque le jeudi 10 décembre dans l’après-midi, le poste le
vendredi 11. Le chèque est distribué le mardi 15, traité le mercredi 16 et remis en
banque avec tous les chèques de la semaine le vendredi 18. Avec le système des
jours de valeur, la banque créditera le fournisseur breton le mardi 22 décembre
(J + 2 JO) :
T T+5 T+6 T+8 T + 12
Émission Remise en
Réception Traitement Crédit
règlement banque
Le temps pendant lequel les capitaux sont en « flottement » entre le client et le four-
nisseur s’appelle le « float » : il est dû aux délais de courrier, de traitement adminis-
tratif et aux dates de valeur des banques.
L’une des tâches du trésorier est de chercher à réduire le float en optimisant la gestion
de l’encaisse, c’est-à-dire en essayant d’accélérer au maximum les encaissements :
• une bonne organisation du circuit de réception interne du courrier et un délai plus
rapide de traitement des chèques reçus peuvent y contribuer ;
• la mise en place de modes de règlement plus rapides (prélèvements et lettres de
change) est un autre moyen pour accélérer ces encaissements.
Les tentatives délibérées de ralentissement des décaissements ne sont pas souhai-
tables, car elles donnent de l’entreprise une image négative de « mauvais payeur ».
© Groupe Eyrolles
150 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Le risque de change
Définition
Les entreprises ayant une activité internationale réalisent des opérations commer-
ciales et financières avec des partenaires étrangers. Le risque de change est lié à la
variation du cours des devises par rapport à la monnaie de référence, c’est-à-dire celle
du pays où est implantée l’entreprise.
Exemple
Devises et risque de change
Une entreprise française achète pour 100 000 dollars de composants informa-
tiques à une société américaine. Le contrat est conclu le 1er mars. Le dollar valant
alors un euro, la contre-valeur en euros est de 100 000 euros. Deux mois plus
tard, le paiement est effectué, mais le dollar valant désormais 1,10 euro, l’entre-
prise française doit débourser 110 000 euros. Dès la conclusion du contrat, l’en-
treprise était en risque de change.
Toute entreprise réalisant des opérations en devises est soumise au risque de change,
car le règlement peut se faire à un cours différent de celui envisagé au moment de
l’opération initiale. Les conséquences des évolutions de cours des devises peuvent
avoir des impacts significatifs sur le résultat de l’entreprise.
Impact sur le résultat
Si baisse du cours Si hausse du cours
Situation Action
de la devise de la devise
Exportateur Encaisse des devises Perte de change Gain de change
Importateur Paie en devises Gain de change Perte de change
La politique de change
© Groupe Eyrolles
de profiter des évolutions favorables de devises. Il s’agit des options de change. Sans
entrer dans le détail de ces opérations, rappelons quelques notions essentielles :
154 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
• l’option d’achat, ou call, permet l’achat de devises à un cours et une date donnés
(prix et date d’exercice) ;
• l’option de vente, ou put, permet la vente de devises.
Pour reprendre l’exemple de l’exportateur français, la couverture du risque de change
par une option de vente lui laisse la possibilité de bénéficier d’une hausse du dollar,
tout en le garantissant contre la baisse du dollar. Ces options protègent contre une
évolution défavorable, tout en laissant intactes les potentialités de gains. La sou-
plesse de ces techniques permet une gestion plus dynamique du risque de change.
Cependant, elles ont un coût bien plus important que la simple couverture à terme.
Les techniques classiques de couverture à terme sont de loin les plus employées,
notamment dans les PME, car elles sont simples, sûres et peu coûteuses. Les grandes
entreprises préfèrent utiliser des techniques plus sophistiquées et parfois aussi plus
risquées. Un système de panachage de couvertures à terme et d’utilisation d’options
simples ou « en tunnel » peut constituer un bon compromis.
■ La capacité d’autofinancement
C’est une notion essentielle de la finance d’entreprise. La Capacité d’Autofinance-
© Groupe Eyrolles
ment (CAF) représente l’ensemble des ressources dégagées par l’activité de l’entre-
prise pendant un exercice.
Financer le cycle d’exploitation 155
Exemple
Activité et structure financière
La société Triplex présente le bilan simplifié suivant à la date du 31 décembre
2014. Pour 2015, elle prévoit une forte croissance des activités : +30 %. Les seuls
changements prévus en 2015 concernent l’achat d’une machine supplémentaire
d’un montant de 40. Établissez le bilan prévisionnel à fin 2015 et commentez les
évolutions de structure financière. Ne vous manque-t-il pas un élément important ?
Bilan au 31 décembre 2014
Actif Passif
Immobilisations 150 Capitaux propres 160
Stocks 30 Dettes long terme 45
Clients 50 Fournisseurs 30
Trésorerie 5
Total 235 Total 235
2014 2015
FR 55 15
BFR 50 65
Trésorerie 5 -50
Exemple
Calcul de la capacité d’autofinancement
Si nous reprenons l’exemple de la société Triplex en disposant maintenant de
son compte de résultat pour 2015,
capital. Or, l’insuffisance de la CAF ne réjouit ni les banquiers (risque de ne pas être
remboursés), ni les actionnaires (risque de ne pas être rémunérés). Le cercle vicieux
des problèmes de financement est alors enclenché.
158 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Emplois
Ressources
Activité Vendre
Compte de
résultat
Dégager un résulat
Tableaux de
financement
Capacité d'autofinancement
L’objectif
Les documents financiers classiques ne font pas apparaître la notion fondamentale
d’autofinancement : le compte de résultat identifie les flux réels de l’entreprise et le
bilan est une photographie prise à un moment donné. Mais on ne peut pas, par exemple,
déterminer le montant des investissements à partir du seul examen des bilans.
Exemple
Déterminer le montant d’un investissement
Le bilan d’une entreprise indique un montant de 10 millions d’euros en immobi-
lisations, amortis pour 7 millions au 31 décembre 2014. Au 31 décembre 2015, le
montant des immobilisations est de 12 millions et le montant des amortisse-
ments de 1 million. Dire que l’investissement de l’entreprise est de 2 millions
(12 - 10) n’est pas forcément la bonne réponse.
© Groupe Eyrolles
Quel est l’investissement réel de l’entreprise, sachant que la dotation aux amor-
tissements en 2015 est de 1 million ?
Bilans pour la partie immobilisations
31/12/2014 Brutes Amortissements Nettes
Immobilisations 10 000 000 7 000 000 3 000 000
31/12/2015 Brutes Amortissements Nettes
Immobilisations 12 000 000 1 000 000 11 000 000
Emplois Ressources
Solde = variation du fonds de roulement
Augmentation des créances clients Augmentation des créances fournisseurs
Augmentation des stocks
Augmentation autres postes d’actif Augmentation autres postes passif
exploitation exploitation
Diminution postes passif exploitation Diminution postes actif exploitation
Solde = variation du besoin en fonds de roulement
Augmentation des liquidités Diminution des liquidités
Diminution des concours bancaires à moins Augmentation des concours bancaires à
d’1 an moins d’1 an
Solde = variation de la trésorerie
Exemple
Construction d’un tableau de financement
Voici les comptes de résultat et de bilan de l’entreprise ABC.
Compte de résultat
2014 2015
Chiffre d’affaires 100 000 110 000
Coût d’achat 48 000 51 000
Charges externes 1 500 1 650
Impôts et taxes 2 000 2 200
Charges de personnel 30 000 32 000
© Groupe Eyrolles
2014 2015
Dotation comptes stocks 1 300 1 430
Frais financiers 900 990
Résultat avant impôt 13 300 17 430
Impôt sur les bénéfices 4 000 4 400
Résultat de l’exercice 9 300 13 030
Bilan
Actif 2014 2015 Passif 2014 2015
Immobilisations brutes 20 000 22 000 Capital 12 000 14 000
Amortissements 8 000 9 650 Réserves 4 000 7 000
Immobilisations nettes 12 000 12 350 Emprunts long terme 12 000 9 000
Immobilisations
5 000 5 500
financières
Fournisseurs 17 000 18 500
Autres dettes court
Stocks 13 000 14 300 9 000 10 000
terme
Clients 20 000 23 000
Autres créances 2 500 2 750
Disponibilités 1 500 600
Total 54 000 58 500 Total 54 000 58 500
2014 2015
Calcul du BFR
Emplois d’exploitation 35 500 40 050
Stocks 13 000 14 300
Clients 20 000 23 000
Autres créances 2 500 2 750
Ressources d’exploitation 26 000 28 500
Fournisseurs 17 000 18 500
Autres dettes court terme 9 000 10 000
Besoin en fonds de roulement (emplois - ressources) 9 500 11 550
Trésorerie (FR - BFR) 1 500 600
Tableau de financement
Emplois stables Ressources permanentes
Dividendes 10 030 Capacité d’autofinancement 14 680
Acquisitions immobilisations 2 000 Augmentation de capital 2 000
Acquisitions immobilisations
500
financières
Remboursement d’emprunts 3 000
Total 15 530 Total 16 680
Variation du fonds de
1 150
roulement
Emplois d’exploitation Ressources d’exploitation
Augmentation stocks 1 300 Augmentation fournisseurs 1 500
Augmentation clients 3 000 Augmentation autres dettes 1 000
Augmentation autres créances 250
Total 4 550 2 500
Variation du BFR 2 050
Emplois de trésorerie Ressources de trésorerie
Remboursement crédits court
Diminution disponibilités 900
terme
Variation de la trésorerie - 900
Exemple
Contenu du tableau de flux
Le schéma de construction liste les flux en colonne, les entrées étant des flux
positifs, les sorties des flux négatifs. Reprenons l’exemple de la société ABC et
construisons le tableau de flux de trésorerie.
Flux de trésorerie 2014
Cycle opérations 2014
Chiffre d’affaires 110 000
Coût d’achat -51 000
Charges externes -1 650
Impôts et taxes -2 200
Charges de personnel -32 000
Dotation amortissements -1 650
Excédent brut d’exploitation 21 500
Dotation amortissements 1 650
Dotation comptes clients -1 650
Dotation comptes stocks -1 430
Frais financiers -990
Impôt sur les bénéfices -4 400
Capacité d’autofinancement 14 680
Variation des décalages de trésorerie
Augmentation stocks -1 300
Augmentation clients -3 000
Augmentation autres créances -250
Augmentation fournisseurs 1 500
Augmentation autres dettes 1 000
Total variation décalages trésorerie -2 050
Flux de trésorerie exploitation 12 630
Cycle d'investissement 12 630
Acquisitions immobilisations - 2 000
Acquisitions immobilisations financières - 500
Flux de trésorerie investissement -2 500
Cycle financement
Augmentation de capital 2 000
Distribution de dividendes -10 030
Remboursement d’emprunts -3 000
© Groupe Eyrolles
Nouveaux emprunts
Flux de trésorerie financement -11 030
Variation de trésorerie -900
Financer le cycle d’exploitation 165
Réponses
1. Vrai, il peut y avoir livraison sans paiement simultané.
2. Faux, il concerne le cycle d’investissement.
3. Besoin en fonds de roulement.
4. Faux, il est fortement variable pendant l’année.
5. Vrai, il dépend des relations fournisseurs/clients par exemple.
6. Vrai.
7. Vrai, au risque de perdre son indépendance.
8. Vrai, et non pas des conditions commerciales !
9. Faux, il faut les financer par du long terme.
10. Faux, on peut être solvable sans être liquide ! © Groupe Eyrolles
Partie 2
Préparer l’avenir
Objectif : la construction de la croissance
future de l’entreprise.
© Groupe Eyrolles
Chapitre 4
L’objet de ce chapitre est de donner des clés au futur créateur d’entreprise afin de le
guider dans le processus de recherche de financement. Souvent peu familiarisé avec
les mécanismes de la finance d’entreprise, le créateur d’entreprise pense fréquem-
ment que le plus dur est fait dès lors qu’il a trouvé une idée intéressante. Mais le rêve
ne peut devenir réalité que lorsque les idées et les objectifs trouveront une concréti-
sation en euros : c’est une phase moins excitante mais décisive pour la réussite du
projet.
Ce chapitre n’a pas pour but de décrire tout le cheminement de la création d’entre-
prise. Il débute dès lors que le créateur a franchi le pas, défini ses objectifs personnels,
trouvé une idée, pesé les risques. Soulignons simplement les prérequis nécessaires
avant de se lancer dans cette véritable aventure :
• Bien se connaître – établir un bilan de compétences, savoir quelles sont ses valeurs
clés, connaître sa puissance de travail, apprécier sa capacité à évoluer dans un envi-
© Groupe Eyrolles
• Bien définir ses objectifs – devenir son propre patron, être riche, laisser quelque
chose derrière soi, créer, bâtir un projet humain, prendre une revanche sur quelque
chose…
• Faire un point précis de sa situation matérielle – endettement personnel, niveau
de vie, travail du conjoint, confort minimal acceptable…
• Être sûr que l’environnement familial adhère au projet.
• Être prêt à faire des sacrifices – de niveau de vie, de qualité de vie…
La création d’entreprise vous apportera de grandes satisfactions ; ne perdez jamais de
vue que ces satisfactions ont une contrepartie !
que tous les protagonistes sont bien en accord sur la stratégie, les moyens et les objec-
tifs. Créant un référentiel commun, il pourra être utilisé ensuite pour faire adhérer
les principaux cadres au projet d’entreprise.
• Obtenir des financements. Permettant d’appréhender la pertinence du projet et
sa solidité financière, le business plan donne des indications précises sur la viabilité
de l’entreprise. Le business plan va permettre de bien mesurer le couple risques/ren-
tabilité. Il est donc utilisé pour communiquer à l’extérieur et convaincre les banques
d’accorder des financements, ou le capital-risque d’investir dans l’entreprise. C’est
l’outil clé pour le banquier ou l’investisseur : sans ce document, aucune possibilité de
commencer à discuter !
En résumé, l’utilité principale du business plan est de RASSURER ! Rassurer les
créateurs sur la viabilité de leur projet, rassurer les banquiers sur la solidité de l’entre-
prise, rassurer les investisseurs sur l’intérêt stratégique ou financier…
bilité du business plan et le sérieux accordé aux porteurs de projet. Il est souhaitable
d’intégrer des scénarios alternatifs (par exemple, quelles sont les conséquences d’une
baisse du chiffre d’affaires de 20 % ?) ;
172 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
• vrai, sans chercher à omettre des informations ou à dissimuler des éléments essen-
tiels au projet. La relation de confiance qui doit s’établir entre un éventuel investis-
seur et une entreprise serait irrémédiablement perdue ;
• enthousiaste, car le projet doit créer de la valeur et être soutenu par un véritable
esprit d’entreprise. Le partenaire potentiel doit bien percevoir la différence entre un
entrepreneur apportant son engagement total et ses idées, et un manager apportant
simplement ses compétences.
Exemple
Synthèse
A. L’offre
✔ Quelles sont les fonctionnalités du produit ou service proposé ?
✔ Le produit ou service est-il protégé (brevets, marques, licences) ?
✔ En quoi le produit ou service correspond-il à un besoin existant ou non ?
B. Le marché
✔ Quelle est la taille du marché visé ?
✔ Quelles sont les perspectives d’évolution du marché ?
✔ Quelle est la part de marché visée par l’entreprise ?
✔ Quels sont les concurrents ?
✔ Quels sont les avantages concurrentiels ?
✔ Quelle est la distribution envisagée ?
C. Description de l’équipe
✔ Qui sont les membres clés de l’équipe de direction ?
✔ Quelles responsabilités ont-ils exercées ?
✔ Quelle est leur expertise ?
D. Financement
✔ Quels sont les chiffres clés du projet (chiffre d’affaires, rentabilité) ?
✔ Quel est le besoin de financement global du projet ?
✔ Quel est le montant des fonds recherchés ?
Le positionnement
Tout le plaisir, l’efficacité et la proximité de la cosmétique bio-naturelle active à
domicile.
Le concept
La cosmétique bio naturelle active.
L’offre produits
Une gamme cosmétique bio-naturelle active, alliant plaisir et efficacité, organi-
sée simplement autour de gestes clés.
L’avantage concurrentiel
Produits réellement biologiques (certifiés), très forte proportion d’actifs (plus de
80 %), produits sûrs, associés à des gestuelles d’application.
La distribution
France, vente directe à domicile. International, selon les marchés.
L’équipe fondatrice
Des professionnels de la cosmétique (expérience L’Oréal) et de la vente directe.
Il nous semble important de raconter l’histoire du projet : cette partie courte (1 page)
permet de répondre aux questions suivantes :
• d’où vient l’idée, quelle est la genèse du projet ?
• quelle est la motivation des créateurs ?
• quelles sont les dates clés (création…) ?
• y a-t-il déjà eu des réalisations ?
La partie sur l’offre de produits ou de services consiste à exposer clairement les
© Groupe Eyrolles
caractéristiques des produits et/ou services offerts. Bien que le domaine puisse être
technique (domaines de haute technologie par exemple), la présentation devra être
claire, l’investisseur n’étant pas nécessairement un expert en la matière (définition
Financer la création d’entreprise 175
des termes techniques dans un glossaire, schémas explicatifs, etc.). L’exercice peut
être difficile pour le créateur car il doit prendre du recul par rapport à la technique
pour adapter son discours à un public non forcément expert : ce qui compte c’est
d’exposer les fonctionnalités du produit en faisant ressortir sa valeur ajoutée et son
intérêt par rapport à la concurrence.
Exemple
Offre de produit ou de service
A. Nature de l’offre
✔ Présentation du produit ou du service
✔ Quelles sont les fonctionnalités du produit ou du service ?
✔ Quelle est la valeur ajoutée du produit ?
✔ Quels sont les bénéfices du produit ou du service (économies réalisées,
confort d’utilisation, rapidité d’exécution, etc.) ?
✔ Quels sont les points forts de l’offre ? les points faibles ?
D. Prix
✔ Qui paie le produit ou le service fourni ? Quelles sont les sources de reve-
nus de l’entreprise (utilisateurs et/ou tiers) ?
✔ Quel est le niveau de prix pratiqué sur le marché ?
© Groupe Eyrolles
d’énoncer les méthodes utilisées pour établir ces études. Les enseignements tirés
d’expériences à l’étranger devront être appréciés à leur juste valeur. Les données col-
lectées devront se révéler fiables et effectivement transposables au projet.
Exemple
Marché et concurrence
A. Nature du marché
✔ Le marché existe-t-il ?
✔ Quelle est la taille du marché ?
✔ Quel est le volume du marché ?
✔ Est-ce un marché à dimension nationale ou internationale ?
✔ Quelle est l’évolution du marché ?
✔ Quels sont les acteurs du marché ? en France ? à l’étranger ?
✔ Ce marché est-il réglementé (conditions d’accès, conditions d’exercice)
en France ? à l’étranger ?
✔ Quelle part de marché est-elle visée par l’entreprise ?
B. Clientèle
✔ Quelle est la clientèle cible ? Quel est le profil des différents clients poten-
tiels visés ?
✔ Que recherchent les clients potentiels visés ? Quels sont leurs besoins ? À
quoi sont-ils sensibles ?
✔ Quel est l’intérêt de l’offre pour les clients potentiels visés ?
C. Concurrence
✔ Qui sont les principaux concurrents directs de l’entreprise ?
✔ Où sont-ils localisés (en France, à l’étranger) ?
✔ Quel est leur profil (positionnement, image de marque, actionnariat, capi-
taux, chiffre d’affaires, rentabilité, parts de marché, stratégie, etc.) ?
✔ Quels sont leurs points forts par rapport au projet ? leurs points faibles ?
✔ Sont-ils en mesure de réaliser les produits ou services de l’entreprise ?
sous quels délais ?
✔ Quels sont les éléments de différenciation de la concurrence par rapport
© Groupe Eyrolles
au projet ?
✔ Quels sont les concurrents indirects de l’entreprise (produits ou services
de substitution) ?
Financer la création d’entreprise 177
Exemple
Objectifs
A. Calendrier d’exploitation
✔ Quel est le calendrier des investissements ?
✔ Quel est le calendrier de mise en exploitation ou de mise en service ?
✔ Quel est le calendrier de mise sur le marché ?
B. Parts de marché
✔ Quelle part de marché doit être détenue pour subsister sur le marché ?
pour être bénéficiaire ?
✔ Quelle part de marché est visée par l’entreprise ? à quelle échéance ?
C. Chiffre d’affaires
✔ Quelles sont les hypothèses de prévisions de chiffre d’affaires ?
✔ En combien de temps seront-elles réalisées ?
D. Rentabilité
✔ Quel est le chiffre d’affaires à réaliser pour atteindre le point mort ?
© Groupe Eyrolles
L’objet de cette partie est de décrire la stratégie retenue pour réaliser les objectifs
fixés. Suivant le type d’activité, les aspects marketing, commerciaux, industriels
devront être abordés.
Exemple
Stratégie
A. Stratégies
✔ Quelles sont les stratégies mises en place par l’entreprise (maîtrise des
compétences clés, alliances ou associations éventuelles, etc.) ?
✔ Quelle est la stratégie de l’entreprise en matière de recherche ? en matière
de protection industrielle ?
✔ Quelle est la stratégie de l’entreprise en matière de développement
(croissance interne, croissance externe, etc.) ?
B. Production/sous-traitance
✔ Que va produire la société ?
✔ Quels moyens sont nécessaires ?
✔ Quels approvisionnements sont nécessaires ?
✔ Quelle sera la production confiée à la sous-traitance ?
✔ Quel sera le circuit logistique ?
✔ Quels sont les besoins financiers liés au cycle de production ?
C. Distribution
✔ Quel système de distribution a été retenu ?
✔ L’entreprise disposera-t-elle d’un réseau de vente interne ou externe ? en
France ? à l’étranger ?
✔ Quels sont les investissements nécessaires pour mettre en place le réseau
(recrutement, etc.) ?
✔ Quels sont les besoins financiers liés au cycle de commercialisation ?
D. Plan marketing
✔ Comment l’entreprise va-t-elle communiquer pour faire connaître son
offre ?
© Groupe Eyrolles
E. Installations et équipements
✔ Quels sont les équipements nécessaires au bon fonctionnement de l’en-
treprise (machines, matériel, mobilier, etc.) ?
✔ Quels sont les besoins de l’entreprise au plan immobilier (surface de
locaux, etc.) ?
✔ Quels sont les investissements correspondants à réaliser (aménagements
spécifiques, etc.) ?
✔ Quels sont les besoins de financement liés à la mise en œuvre de l’exploi-
tation ?
F. Partenariats stratégiques
✔ Des partenariats ont-ils été conclus ? auprès de qui ? à quel prix ?
G. Fournisseurs
✔ Quels seront les fournisseurs de l’entreprise ?
✔ L’entreprise dépendra-t-elle d’un ou plusieurs de ses fournisseurs ? Pour-
ra-t-elle en changer ?
✔ Les fournisseurs de l’entreprise seront-ils localisés en France ? à l’étranger ?
✔ Quelles seront les conditions de paiement ? les délais de livraison ?
Il s’agit de présenter dans cette partie l’équipe et les personnes clés du projet en décri-
vant leur rôle, leurs expériences, leurs expertises et leur complémentarité. Le lecteur
devra pouvoir apprécier le niveau de l’équipe dirigeante, sa capacité de management
et son adéquation avec le projet. Comme aiment à le répéter les investisseurs, les cri-
tères de réussite d’un projet sont le management, le management et… le management.
© Groupe Eyrolles
180 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
L’équipe
C. Management
✔ Ressources humaines
✔ Présenter un organigramme de l’entreprise
✔ Quels sont les effectifs actuels de l’entreprise ? les effectifs nécessaires à
atteindre ?
✔ Quels sont les points forts et points faibles des effectifs actuels ?
✔ Quelles sont les mesures à prendre pour remédier aux points faibles
(recrutement, etc.) ?
✔ Quel est le calendrier de recrutement ?
Exemple
Les aspects juridiques
A. Protection industrielle
✔ Quelle est la durée de vie du produit ?
✔ Des brevets ont-ils été déposés ? Qui est propriétaire des brevets ? Existe-
t-il des brevets concurrents ?
✔ L’entreprise détient-elle un savoir-faire particulier ?
✔ Des marques ont-elles été déposées ?
✔ Des noms de domaine ont-ils été enregistrés ?
B. Contrats
✔ Quels sont les contrats existants ?
✔ Ont-ils une durée supérieure à un an ?
✔ Portent-ils sur des montants élevés ?
✔ Quels sont les engagements de l’entreprise via ces contrats ?
✔ Existe-t-il des litiges en cours ?
C. Forme juridique
✔ Quel est le calendrier de création de l’entreprise ?
✔ Quelle est/sera la forme juridique de la société ?
✔ Quel est le montant du capital ?
✔ Quels sont les représentants légaux ?
✔ La société a-t-elle été constituée ?
projet. Le plan financier comprendra les comptes de résultats (annuels sur cinq ans,
mensuels la première année), les tableaux de financements et les bilans correspon-
dants, le plan de trésorerie mensuel de la première année.
Ces documents doivent faire apparaître toutes les hypothèses ainsi que les différentes
options retenues dans le plan de développement (parts de marché, croissance du sec-
teur, coûts, investissements, chiffre d’affaires, etc.), sans révéler d’incohérence. Les
différentes hypothèses retenues dans les documents financiers devront révéler une
certaine souplesse autorisant des marges de manœuvre (notamment en cas de non-
réalisation partielle ou totale des prévisions). Les documents financiers révéleront
les risques aux différentes étapes du projet et les moyens d’y remédier (part de finan-
cement servant de réserve de sécurité, refinancement extérieur, etc.).
Exemple
Plan financier
A. Besoin de financement
✔ Quel est le besoin de financement global du projet ?
✔ Quels sont les fonds dont l’entreprise doit disposer pour financer le projet
dans les meilleures conditions ?
✔ Quelle est la destination du financement (investissements à réaliser,
besoin en fonds de roulement, etc.) ?
✔ Quelle est la quote-part du financement affectée aux dépenses de publi-
cité/marketing ? aux charges externes ? aux frais de personnel ?
C. Tableaux à joindre
✔ Calendrier des besoins
✔ Comptes de résultat prévisionnels mensuels sur les 12 premiers mois
© Groupe Eyrolles
Les annexes permettront de faire figurer l’ensemble des documents permettant d’ap-
porter un éclairage au projet, par exemple :
• les études de marché ;
• la liste des marques déposées ;
• la copie des contrats importants ;
• les CV détaillés de l’équipe dirigeante ;
• les statuts de la société ;
• …
Pour être sûr que le business plan correspond aux attentes du lecteur, qu’il soit ban-
quier ou investisseur potentiel, assurez-vous qu’il vous permet de répondre à la liste
de questions suivantes :
• Quelle est la taille de votre marché ?
• Est-il local, national, mondial ?
• Quelle part de marché pouvez-vous espérer ?
• De nouveaux acteurs peuvent-ils apparaître à brève échéance ?
• Votre offre est-elle en phase avec les attentes du marché ?
• Quels sont les bénéfices clients de votre produit ou service ?
• Le marché est-il très concurrentiel ?
• Proposez-vous un véritable avantage concurrentiel ?
• Les fournisseurs auront-ils un pouvoir d’influence sur la qualité et le coût de votre
offre ?
• Les compétences clés pour la réussite de votre projet y sont-elles représentées ?
© Groupe Eyrolles
• Quels moyens commerciaux sont mis en œuvre pour atteindre les objectifs ?
• De quels outils de communication disposez-vous ?
• Votre innovation risque-t-elle d’être rapidement dépassée ?
184 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Une pratique généralement admise fixe à environ 30 % des besoins totaux la part
devant être investie en propre par les créateurs. Cette part sera notamment consacrée
à autofinancer certains besoins durables écartés par les banques : frais d’établisse-
ment, investissements incorporels autres que le fonds de commerce, 30 % du prix des
investissements physiques, et souvent le besoin en fonds de roulement.
Comment réaliser cette épargne personnelle ? Quatre moyens principaux peuvent
être utilisés :
• Le livret épargne entreprise (LEE), souscrit dans une banque, permet de consti-
tuer progressivement et pendant deux ans au minimum (jusqu’à 45 800 euros) une
épargne permettant ultérieurement de solliciter un prêt pour créer son entreprise.
Le montant et la durée de ce prêt sont fixés de telle sorte que le total des intérêts à
payer soit égal au total des intérêts acquis durant la phase d’épargne, multiplié par
1,6. À noter que la loi pour l’initiative économique permet de retirer les fonds
déposés avant 2 ans sans perdre l’exonération d’impôt sur les intérêts acquis, s’ils
sont utilisés dans les 6 mois au financement d’un projet de création ou de reprise
d’entreprise par le titulaire du LEE, son conjoint, un ascendant ou descendant.
• Il est possible de demander à votre ancienne entreprise le déblocage anticipé de
votre participation si vous ou votre conjoint créez une entreprise.
• L’apport personnel peut également provenir d’un Plan d’épargne en actions
(PEA), ouvert pour une durée minimale de 8 ans et permettant d’investir une partie
de son épargne dans des titres d’entreprises cotées ou non. Les dividendes et plus-
values sont exonérés d’impôt sur le revenu si aucun retrait du PEA n’est effectué
avant 5 ans. La loi pour l’initiative économique exonère d’impôt sur le revenu (mais
pas de prélèvements sociaux) le retrait ou le rachat de sommes ou valeurs d’un PEA
avant 5 ans, si les sommes sont affectées dans un délai de 3 mois au financement de la
création ou de la reprise d’une entreprise.
• La loi pour l’initiative économique permet également d’utiliser son plan
d’épargne logement (PEL) pour financer un local à usage commercial ou profes-
sionnel, dès lors qu’il comprend l’habitation principale du bénéficiaire.
Une fois que ces fonds sont réunis, les autres sources de financement peuvent pro-
venir d’investisseurs privés ou de banques.
© Groupe Eyrolles
186 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Les incubateurs
Il s’agit d’un lieu d’accueil et d’accompagnement de porteurs de projets de création
d’entreprises innovantes ; il offre à ces derniers un appui en matière de formation, de
conseil et de financement, et les héberge jusqu’à ce qu’ils trouvent leur place dans
une pépinière d’entreprises ou des locaux industriels.
Les incubateurs publics ont pour mission première de favoriser l’émergence et la
concrétisation de projets de création d’entreprises innovantes valorisant les compé-
tences et les résultats des laboratoires des établissements publics de recherche et
d’enseignement supérieur.
Les incubateurs privés sont animés par une volonté de rentabilité. Ils prennent en
général un pourcentage du capital de la société accompagnée et peuvent également
favoriser une logique d’essaimage.
L’incubateur procédera à une analyse détaillée du projet en vérifiant notamment la
pertinence du projet (existe-t-il un marché ?), sa faisabilité (est-il viable ?) et sa renta-
bilité potentielle. Les intérêts principaux de l’incubateur pour le créateur d’entre-
prise sont les suivants :
• accélérer sensiblement la maturation du projet en délestant le créateur d’un cer-
tain nombre de tâches chronophages pour qu’il se concentre sur les activités à forte
valeur ajoutée ;
• aider le créateur à formaliser sa recherche de capitaux ;
© Groupe Eyrolles
Leur inconvénient majeur est le coût, qui peut prendre la forme de prises de capital
et/ou de facturations de prestations. Il faut donc bien s’assurer de la bonne réputa-
tion de l’incubateur, si possible en discutant avec des anciens incubés.
Le capital-risque
À la différence des business angels qui investissent leur propre argent, les sociétés de
capital-risque (venture capital en anglais) gèrent des fonds déposés par des
actionnaires.
Le capital-risque consiste, pour des investisseurs professionnels, à prendre des parti-
cipations minoritaires et temporaires dans le capital d’entreprises naissantes ou très
jeunes. Ces prises de participation sont effectuées par des professionnels spécialisés
ayant comme principal objectif la réalisation de plus-values substantielles dans un
© Groupe Eyrolles
teur d’entreprise obtient ainsi des fonds sans demande de garantie, à un stade de
développement où il est souvent difficile de contracter des prêts bancaires.
190 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Les banques
N’entretenons pas d’illusions inutiles : en règle générale, les banques éprouvent de
fortes réticences à prêter de l’argent aux créateurs d’entreprises. L’écart est grand
entre les discours affichés et la réalité des engagements. Au risque d’être provocant,
on peut dire que si une banque se décide à prêter, c’est vraiment que le projet doit
être bon !
Sans qu’il y ait de règle absolue, les banques habituellement ne financent qu’à hau-
teur de 70 % du montant hors taxes les investissements physiques, le fonds de com-
merce s’il y a lieu et, rarement, le besoin en fonds de roulement. Le banquier limite
fréquemment son engagement à hauteur de la mise du créateur : il considère que les
fonds propres doivent au moins égaler l’emprunt sollicité. La durée maximale des
prêts est fonction de la durée fiscale d’amortissement des biens financés. Enfin l’oc-
troi de prêts fera quasi systématiquement l’objet de prises de garanties.
On distingue :
• Les prêts à long terme financent des bâtiments, des installations industrielles à
longue durée d’utilisation, accordés pour une durée de 10 à 20 ans. Ces prêts finan-
ceront un maximum de 60 % du montant total hors taxes.
• Les prêts à moyen terme financent des outillages et des machines, dont la durée
d’amortissement est de 2 à 5 ans. Ces prêts, également utilisables pour une acquisi-
tion de fonds de commerce, seront limités à 70 % du montant total.
• Le prêt à la création d’entreprise (PCE) est un prêt accordé par Bpifrance sans
garantie ni caution personnelle, susceptible de financer les frais liés au lancement de
l’entreprise : constitution du fonds de roulement, frais de démarrage… Bpifrance
(www.bpifrance.fr) est un établissement public de l’État ayant pour mission de finan-
cer et d’accompagner les PME, en partenariat avec les banques et les organismes de
capital investissement. Le PCE peut être octroyé à tout type de créateur, pour autant
© Groupe Eyrolles
qu’un crédit à moyen ou long terme soit, en même temps, octroyé par une banque.
À noter : le PCE peut également être utilisé pour reprendre une petite entreprise saine.
Son montant est compris entre 2 et 7 000 euros et il est remboursable en cinq ans.
192 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
tion mutuelle.
Financer la création d’entreprise 193
Les fonds de garantie peuvent être nationaux, régionaux ou locaux, et concerner par-
ticulièrement la création d’entreprise, comme :
• Bpifrance, qui intervient à hauteur de 70 %. La garantie de Bpifrance profite au ban-
quier, ce qui rend plus aisée la décision de celui-ci ;
• le Fonds de garantie à l’initiative des femmes FGIF, qui apporte sa garantie aux
créatrices à hauteur de 70 % pour un financement bancaire compris entre 5 000 et
38 000 euros ;
• les fonds de garantie de France active, tournés vers des créateurs en situation per-
sonnelle difficile : allocataires du RMI, chômeurs en fin de droits…
Les sociétés de caution mutuelle (SCM), généralistes comme la SIAGI ou spécia-
lisées par secteurs d’activité, accordent généralement leur garantie à hauteur mini-
male de 50 %.
La mise en place de ces garanties n’est pas gratuite : le créateur devra payer une contri-
bution au fonds de garantie comprise entre 0,5 % et 4 % du financement cautionné.
Terminons en soulignant que les banques, soucieuses de limiter au maximum leurs
risques, choisissent souvent de cumuler les garanties : ainsi j’ai pu personnellement
voir cumuler un nantissement du fonds de commerce, une caution solidaire et une
garantie Bpifrance, le tout sur le même prêt bancaire !
Tableau synthétique des sources de financement
Types de financements Sources de financements
LEE (Livret épargne entreprise)
PEA (Plan épargne actions)
Épargne personnelle
PEL (Plan épargne logement)
Déblocage participation
Capital de proximité Famille, amis, entourage
ADIE (Association pour le droit à l’initiative
économique)
Prêt d’honneur
FIR (France initiative réseau)
Réseau Entreprendre
Banques commerciales
Prêt bancaire
PCE (Bpifrance)
Business angels
Participation dans le capital Sociétés de capital-risque
© Groupe Eyrolles
Investisseurs industriels
Banques
Crédit-bail
Organismes spécialisés
194 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Réponses
1. Faux, c’est une présentation argumentée d’un projet.
2. Faux, son objectif est de RASSURER !
3. Vrai, car on risque ne pas aller plus loin…
4. Faux, c’est un élément décisif pour l’investisseur potentiel.
5. Difficile, il faut montrer que le créateur s’investit personnellement.
6. Faux, elle cherche une rentabilité rapide.
7. Vrai, car sa rémunération se fait sur la plus-value lors de la revente.
8. Vrai, son investissement est stratégique et non financier.
9. Faux, il est accordé par BpiFrance.
10. Faux, elles sont systématiques. © Groupe Eyrolles
Chapitre 5
Croissance
Risque Indépendance
Politique financière
Environnement Rentabilité
Actionnaires
Solvabilité
Ces modèles peuvent se décliner de multiples façons. Ici, la démarche consiste à sou-
ligner la nécessité de bien connaître les objectifs de l’entreprise afin de construire une
politique financière parfaitement cohérente avec la stratégie définie.
■ Le plan de financement
Une fois ses objectifs identifiés, l’entreprise construit un plan de financement.
Contrairement au tableau de financement qui permet, a posteriori, de comprendre
les politiques d’investissement, de financement et de répartition du résultat, le plan
de financement se projette dans l’avenir : c’est la vérification de la faisabilité finan-
cière de la stratégie de l’entreprise. Il permet de s’assurer du respect de l’équilibre
financier de l’entreprise entre ses besoins et ses ressources prévisionnels.
© Groupe Eyrolles
Assurer le financement long terme 201
Méthodologie et contenu
La méthodologie est simple, puisque le plan de financement n’est qu’un tableau de
financement ou d’emplois-ressources, établi pour les années futures ; mais sa
construction est itérative.
Emplois Ressources
prévisionnels prévisionnelles
Solde =
besoins ou excédents de
financement prévisionnels
Ajustement
Enfin, les conséquences des mesures prises dans le tableau d’ajustement sont chif-
frées et intégrées dans le plan définitif de financement : les nombreuses itérations
sont facilitées par l’utilisation de logiciels informatiques évitant les allers-retours
permanents.
Après avoir vu les variables déterminantes dans le choix d’une politique financière et
© Groupe Eyrolles
Exemple
Calcul des trois rentabilités
La société Z présente le bilan et le compte de résultat suivants.
Il est demandé de calculer les trois rentabilités.
Bilan 31/12/2014
Actif Passif
Immobilisations 220 000 Capitaux propres 370 000
Stocks 110 000 Dettes long terme 20 000
Clients 140 000 Fournisseurs 60 000
© Groupe Eyrolles
Imaginons que vous disposez de 1 000 euros. Votre banquier vous propose d’acheter
des actions Banco et vous recommande d’en acheter 500. Le cours de ces actions se
situe aujourd’hui à 10 euros et votre banquier vous promet qu’elles peuvent monter à
Assurer le financement long terme 205
15 euros, mais qu’il y a un petit risque qu’elles descendent à 8 euros. Vous hésitez
entre trois solutions :
• acheter pour 1 000 euros d’actions (pas d’endettement) ;
• acheter pour 2 000 euros d’actions (dont 1 000 euros empruntés) ;
• acheter pour 5 000 euros d’actions (dont 4 000 euros empruntés).
L’emprunt consenti par le banquier le serait à un taux de 7 %.
Emprunt et effet de levier
Le cours des actions Le cours des actions
Banco chute à 8 euros Banco grimpe à 15 euros
Investissement personnel 1 000 1 000
Nombre d’actions achetées 100 100
Valeur des actions 800 1 500
Résultat de l’opération -200 +500
Gain ou perte en % des fonds
-20 % +50 %
personnels
Investissement personnel 1 000 1 000
Emprunt 1 000 1 000
Nombre d’actions achetées 200 200
Valeur des actions 1 600 3 000
Coût emprunt -70 -70
Résultat de l’opération -470 +930
Gain ou perte en % des fonds
-47 % +93 %
personnels
Investissement personnel 1 000 1 000
Emprunt 4 000 4 000
Nombre d’actions achetées 500 500
Valeur des actions 4 000 7 500
Coût emprunt -280 -280
Résultat de l’opération -1 280 +2 220
Gain ou perte en % des fonds
-128 % +222 %
personnels
Exemple
L’effet de levier
Les entreprises A, B et C, opérant sur le même secteur, ont un montant identique
d’actif économique et un même résultat avant frais financiers et impôt sur les
bénéfices : 20 000. Mais l’entreprise A ne fait pas appel à l’endettement, l’affaire
B est moyennement endettée et la société C est fortement endettée.
Structure financière de chaque société
Sociétés A B C
Capitaux propres 100 000 60 000 20 000
Dettes long terme 0 40 000 80 000
Actif économique 100 000 100 000 100 000
Le taux de l’impôt sur les bénéfices est de 50 % et le taux d’intérêt pour les
emprunts est de 7 %. Vous avez des capitaux disponibles à investir et votre seul
critère de choix est la rentabilité financière. En utilisant les informations fournies,
dans quelle entreprise choisissez-vous d’investir ?
Structure financière : synthèse des résultats
Sociétés A B C
Capitaux propres 100 000 60 000 20 000
Dettes long terme 0 40 000 80 000
Actif économique 100 000 100 000 100 000
Résultat avant frais financiers 20 000 20 000 20 000
Frais financiers 0 -2 800 - 5 600
(40 000 x 7 %) (80 000 x 7 %)
Résultat après frais financiers 20 000 17 200 14 400
Impôt sur les bénéfices -10 000 -8 600 -7 200
(20 000 x 50 %) (17 200 x 50 %) (14 400 x 50 %)
Résultat net 10 000 8 600 7 200
Rentabilité économique
avant impôts en % = résultat
20,00 % 20,00 % 20,00 %
avant frais financiers/actif
économique
Rentabilité économique
après impôts en % = résultat 10,00 % 8,60 % 7,20 %
net/actif économique
© Groupe Eyrolles
Rentabilité financière en %
= résultat net/capitaux 10,00 % 14,33 % 36,00 %
propres
Assurer le financement long terme 207
Les sociétés B et C, plus endettées que A, ont une rentabilité financière supérieure.
Pour la société A, il est égal à 0 ; pour la société B, il est égal à 40 000/60 000 = 0,7 ;
pour la société C, il est égal à 80 000/20 000 = 4.
208 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Résultat avant frais financiers -20 000 -20 000 -20 000
Frais financiers 0 -2 800 -5 600
(40 000 x 7 %) (80 000 x 7 %)
Résultat après frais financiers -20 000 -22 800 -25 600
Impôt sur les bénéfices 0 0 0
Résultat net -20 000 -22 800 -25 600
Rentabilité économique avant impôts
en %
-20,00 % -20,00 % -20,00 %
= résultat avant frais financiers /
actif économique
Rentabilité économique après impôts
en % -20,00 % -22,8 % -25,60 %
= résultat net/actif économique
Rentabilité financière en %
-20,00 % -38,00 % -128,00 %
= résultat net/capitaux propres
Imaginons maintenant, toujours à partir de l’exemple initial, que les taux d’intérêt
augmentent et passent à 25 %. Que se passe t-il ?
Assurer le financement long terme 209
Sociétés A B C
(40 000 x 20 %) (80 000 x 20 %)
Résultat après frais financiers 20 000 12 000 4 000
Impôt sur les bénéfices -10 000 -6 000 -2 000
(20 000 x 50 %) (12 000 x 50 %) (4 000 x 50 %)
Résultat net 10 000 6 000 2 000
Rentabilité économique avant
impôts en %
20,00 % 20,00 % 20,00 %
= résultat avant frais
financiers / actif économique
Rentabilité économique après
impôts en % 10,00 % 6,00 % 2,00 %
= résultat net / actif économique
Rentabilité financière en %
10,00 % 10,00 % 10,00 %
= résultat net / capitaux propres
On constate que l’effet de levier ne joue plus, avec une rentabilité financière iden-
tique pour les trois sociétés, quel que soit leur niveau d’endettement ou leur rentabi-
lité économique ! D’où un nouvel enseignement à tirer sur l’effet de levier : l’effet de
levier n’est favorable que si le coût de la dette est inférieur à la rentabilité écono-
mique avant impôts.
Autrement dit, l’endettement accroît la rentabilité de l’actionnaire tant que la
rentabilité économique avant impôts est supérieure au coût de la dette.
Enfin, il faut souligner la relation entre rentabilité économique et rentabilité
financière.
Cette formule met en évidence que la rentabilité économique avant impôts demeure
essentielle pour atteindre une rentabilité financière élevée. L’endettement permet
Assurer le financement long terme 211
Première étape
On détermine la part des besoins d’exploitation que l’entreprise entend financer par
des ressources stables. Elle peut en effet choisir entre trois politiques de couverture
de ses besoins, présentées schématiquement ci-après.
6000
Politique 1
5000
4000
3000
2000 Politique 2
1000
© Groupe Eyrolles
Politique 3
0
ier
ier
ril
ai
ût
e
ar
ille
br
br
br
br
i
M
Ju
Av
Ao
nv
vr
to
em
em
BFR
Ju
Fé
Ja
Oc
pt
FR
Dé
No
Se
212 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Seconde étape
On détermine la composition de ces ressources stables, ou ressources durables. Une
fois défini son niveau de fonds de roulement, l’entreprise doit déterminer la compo-
sition des capitaux destinés à financer durablement l’entreprise. Il est possible, en
effet, de montrer une représentation simple des flux de financement de l’entreprise.
Emplois
durables Autofinancement
Ressources Augmentation
Investissement
durables de capital
Fonds de Endettement
roulement
Besoin en fonds
© Groupe Eyrolles
de roulement
Cette structure du capital est déterminée, dans un premier temps, par le plan de
financement qui met en lumière les besoins en financements non couverts par
Assurer le financement long terme 213
■ Le coût du capital
© Groupe Eyrolles
Comme nous le verrons, les ressources alimentant les capitaux permanents, ou capi-
taux stables, ont plusieurs origines. Afin de pouvoir se déterminer sur le choix de
l’une plutôt que l’autre, il faut considérer les paramètres évoqués précédemment en
214 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
appréciant leurs coûts respectifs. La somme pondérée de ces coûts constitue le coût
du capital de l’entreprise.
Exemple
Calcul du Coût Moyen Pondéré du Capital (CPMC)
Le principe est simple : le coût de chaque source de financement est pondéré
par son poids dans le total.
Structure du passif Valeur Poids en % Coût des capitaux CPMC
Chaque source de financement doit donc faire l’objet d’un calcul de coût :
• le coût de l’endettement long terme est le coût moyen pondéré de l’ensemble des
emprunts à moyen et long terme. Sa détermination ne pose pas de problème car les
emprunts sont formalisés par des contrats. La seule précaution à prendre est de rete-
nir le taux d’intérêt effectif supporté par l’entreprise. Véritable « prix de revient de la
dette », ce taux intègre l’incidence de l’impôt (emprunter implique des charges
financières qui réduisent l’impôt sur les bénéfices) et les frais administratifs divers
engagés lors de la souscription de l’emprunt ;
• le coût de l’endettement court terme se calcule facilement pour certaines dettes
(découverts, par exemple) dont le coût est clairement exposé ;
• le coût des capitaux propres dépend du rendement espéré par l’actionnaire ; de
façon simplifiée, il s’agit d’un coût d’opportunité égal à la rentabilité potentielle
d’un placement extérieur.
© Groupe Eyrolles
Assurer le financement long terme 215
nir le cours boursier : des études ont montré qu’un ratio de distribution élevé et régu-
lier diminuait la volatilité de l’action.
216 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Quelle que soit sa politique de dividendes, l’entreprise ne doit pas oublier que l’auto-
financement est souvent le seul moyen d’augmenter ses fonds propres en conservant
son indépendance, en limitant les risques et en ne dépendant pas de l’état du marché
financier.
Cession d’actifs
De manière occasionnelle, l’entreprise peut également obtenir des ressources en
cédant une partie de ses actifs immobilisés : la ressource est alors tirée de la plus-value
de cession après impôt. Cette cession peut résulter d’un renouvellement d’immobi-
lisation ou d’une volonté stratégique de l’entreprise de se désengager d’activités
jugées non prioritaires. Dans tous les cas, les cessions ne peuvent constituer une res-
source récurrente significative sans que l’on se pose la question de la pérennité de
l’entreprise (risque de liquidation).
Les emprunts
Les emprunts s’effectuent auprès des banques ou d’établissements spécialisés dans
la distribution de crédits. Ce sont des contrats entre une entreprise (l’emprunteur)
et un tiers (le prêteur) qui se traduisent par le prêt d’une somme d’argent (le crédit)
pour une période définie (la durée) et moyennant un coût (le taux d’intérêt). On dis-
tingue deux types d’emprunts : les emprunts bancaires et les emprunts obligataires.
Les emprunts bancaires
Ces emprunts, emprunts indivis, sont contractés auprès d’un prêteur unique. Ils
peuvent être remboursés de trois manières, illustrées par les exemples ci-dessous.
© Groupe Eyrolles
Assurer le financement long terme 217
Exemple
Les trois types de remboursement d’emprunt
Ce qui donne :
50 000 × 0,07 = 12 195 (annuité constante)
1 – (1,07)-5
On calcule ensuite les intérêts de la première période : 50 000 x 0,07 = 3 500.
On en déduit le montant de capital remboursé la première année :
✔ capital remboursé = annuité constante – intérêts première période = 12 1
95 - 3 500 = 8 695.
Tableau d’amortissement
Capital remboursé Annuités
Année Capital début d’année Intérêts
ou amortissement constantes
1 50 000 3 500 8 695 12 195
2 50 000 - 8 695 = 41 305 41 305 x 7 % = 2 891 12 195 - 2 891 = 9 304 12 195
3 41 305 - 9 304 = 32 001 32 001 x 7 % = 2 240 12 195 - 2 240 = 9 955 12 195
4 32 001 - 9 955 = 22 046 22 046 x 7 % = 1 543 12 195 - 1 543 = 10 652 12 195
5 22 046 - 10 652 = 11 395 11 395 x 7 % = 798 12 195 - 798 = 11 395 12 195
11 395 - 11 395 = 0 50 000
ne sont donc pas égales mais dégressives, puisque les intérêts sont dus sur le
capital restant. Si l’on reprend l’exemple précédent, le tableau d’amortissement
est le suivant.
218 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Tableau d’amortissement
Capital remboursé
Année Capital début d’année Intérêts Annuités
ou amortissement
1 50 000 3 500 10 000 13 500
2 50 000 - 10 000 = 40 000 40 000 x 7 % = 2 800 10 000 12 800
3 40 000 - 10 000 = 30 000 30 000 x 7 % = 2 100 10 000 12 100
4 30 000 - 10 000 = 20 000 20 000 x 7 % = 1 400 10 000 11 400
5 20 000 - 10 000 = 10 000 10 000 x 7 % = 700 10 000 10 700
10 000 - 10 000 = 0 50 000
Tableau d’amortissement
Capital remboursé
Année Capital début d’année Intérêts Annuités
ou amortissement
Le crédit-bail, ou leasing
Il ne s’agit pas d’une ressource de financement à proprement parler, mais d’une tech-
nique qui permet à l’entreprise d’utiliser un bien sans avoir l’obligation de l’acheter,
Assurer le financement long terme 219
que ce soit avec ses propres fonds ou en s’endettant. Il s’agit donc autant d’un type
d’investissement que d’un moyen de financement.
Dans un contrat de crédit-bail, le bailleur loue au locataire des équipements profession-
nels durant la période de location qui correspond généralement à la durée d’amortisse-
ment fiscal du bien. Le locataire verse un loyer au bailleur qui reste propriétaire des
équipements. Une clause peut prévoir le rachat du matériel par le locataire à la fin du
contrat.
Le recours au crédit-bail présente l’avantage de laisser intacte la structure bilantielle
et donne une plus grande sécurité au bailleur, puisqu’il conserve la propriété du
matériel. Mais le crédit-bail coûte plus cher au locataire qu’un financement clas-
sique. Il est donc plutôt réservé à des entreprises en croissance, qui ont de bonnes
capacités bénéficiaires.
Signalons également le système de lease-back, par lequel une entreprise cède des
immobilisations à une société de crédit-bail pour les lui relouer ensuite. Ce système
permet à l’entreprise cédante de récupérer des fonds et d’alléger sa structure finan-
cière, mais l’oblige par ailleurs à s’engager envers l’acquéreur sur la durée de la loca-
tion et le montant des loyers.
Les équipements, constructions, terrains, machines, etc., qui sont en crédit-bail
n’apparaissent pas au bilan, mais les engagements de crédit-bail doivent figurer dans
l’annexe aux comptes.
L’augmentation de capital
Les sources de financement présentées ci-dessus font partie du quotidien de l’entre-
prise : l’autofinancement se constitue en continu tout au long de l’activité annuelle
de l’entreprise ; les emprunts sont souscrits et remboursés régulièrement. Il n’en est
pas de même pour l’augmentation de capital, qui est une opération exceptionnelle.
L’augmentation de capital peut prendre quatre formes :
• l’apport en numéraire ou en espèces. Des actionnaires, existants ou nouveaux,
achètent des actions créées par l’entreprise, dont la vente, à un prix fixe, apporte des
liquidités nouvelles dans l’entreprise. Les anciens actionnaires disposent générale-
ment d’un droit préférentiel de souscription. Au plan comptable, l’opération se tra-
© Groupe Eyrolles
duit par une augmentation du passif (crédit du compte capital) et de l’actif (débit du
compte banque ou caisse) et renforce ainsi la structure financière par l’augmentation
du fonds de roulement. Une augmentation de capital par apport d’espèces est une
220 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
opération lourde qui doit être autorisée ou décidée par une assemblée générale
extraordinaire des actionnaires et entraîner une modification des statuts. Elle peut
en outre modifier la structure de l’actionnariat et le pouvoir dans l’entreprise ;
• l’apport en nature. Cette situation concerne les apports d’actifs, dans le cas, par
exemple, de fusions ou d’absorptions de sociétés ;
• l’incorporation de réserves. Avec cette opération, l’équilibre financier ne se
trouve pas modifié, puisque seule la structure des fonds propres est modifiée et non
leur montant. Les réserves sont incorporées au capital et donnent lieu à la création
d’actions gratuites distribuées, en règle générale, aux anciens actionnaires ;
• la conversion de créances en actions. Cette augmentation de capital provient de
la conversion de dettes (de créances détenues par un tiers) en actions. Un fournisseur
impayé peut préférer devenir actionnaire de l’entreprise plutôt que de la pousser à la
faillite : espérant un redressement de la situation, il renonce à l’exercice de ses
créances pour les transformer en actions.
Les nouvelles actions créées par ces différentes formes d’augmentations de capital
ont les mêmes caractéristiques que les actions « anciennes » : même droit de vote,
même droit au dividende, etc.
L’augmentation de capital a pour effet d’accroître le nombre des actions en circula-
tion. Elle risque de provoquer un phénomène de dilution sur les indicateurs de per-
formance, comme le bénéfice par action (BPA) ou le dividende par action.
L’introduction en bourse
L’introduction en bourse permet de lever des fonds en faisant appel à l’épargne
publique. Elle présente quatre avantages :
• le principal de ces avantages réside dans le volume des fonds pouvant être levés ;
© Groupe Eyrolles
La communication financière
Le développement des marchés financiers, leur ouverture à des entreprises de
moindre taille (via le nouveau ou le second marché, par exemple), la montée de l’ac-
tionnariat individuel et des fonds de pension ont entraîné une exigence d’informa-
tion financière de plus en plus forte. Les propriétaires de l’entreprise (les actionnaires)
veulent savoir ce qui s’y passe et souhaitent comprendre le pourquoi des décisions de
politique financière.
■ De l’information à la communication
Toute entreprise a des obligations légales en matière d’information financière. Il
s’agit principalement des états financiers et comptables que les sociétés doivent
déposer au greffe du Tribunal de commerce :
• comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe) ;
• rapport de gestion, tableau du résultat des cinq derniers exercices ;
• comptes consolidés ;
• rapport des commissaires aux comptes.
La liste détaillée des informations à communiquer et de leur périodicité est claire-
ment présentée dans le Mémento Comptable Francis Lefèbvre. Soulignons simple-
© Groupe Eyrolles
• les obligations en matière d’information comptable sont différentes selon les pays,
la taille des entreprises et leur statut ;
• l’information doit répondre à des critères de transparence : elle doit être « exacte,
précise et sincère » ;
• l’information doit être « égale », c’est-à-dire que chaque actionnaire, quelles que
soient son origine et son importance, a droit à la même information.
L’existence d’obligations légales est à l’origine de l’information financière. Mais
l’existence de cette dernière ne se traduit pas nécessairement par une communica-
tion financière : la communication financière externe peut être définie comme une
politique visant à mettre en perspective les informations financières, afin d’amé-
liorer la compréhension par le public des grands choix stratégiques de l’entreprise, au
sein de son environnement.
Il est indispensable aujourd’hui que les entreprises, notamment si elles font appel à
l’épargne publique, construisent une véritable politique de communication finan-
cière. Celle-ci leur apporte les avantages suivants :
• amélioration de la valorisation de l’entreprise. Une meilleure compréhension
des marchés sur lesquels l’entreprise opère, des informations claires sur la répartition
des ventes par zone géographique sont appréciées par les marchés. Tous les efforts
visant à rendre l’entreprise plus transparente, la stratégie globale plus claire, les
sources de financement plus explicites, les dirigeants plus pédagogues, conduisent
les actionnaires actuels et potentiels à faire davantage confiance à l’entreprise ;
• diminution de la volatilité de l’action, en prévenant l’apparition de réactions
excessives en cas de nouvelle imprévue. Si, par exemple, un groupe a bien communi-
qué sur la répartition de son chiffre d’affaires géographique, il sera peu touché par
l’annonce d’un coup d’État dans un pays où il est peu présent ;
• fidélisation de l’actionnariat, laquelle est liée à l’espoir de plus-value, aux divi-
dendes et à la qualité de la communication financière ;
• différenciation des concurrents. Par la qualité de la communication financière,
en faire, d’une part, un avantage concurrentiel, d’autre part, une incitation pour les
analystes et les journalistes à exiger partout le même niveau d’information ;
• augmentation de la notoriété de l’entreprise. En pratiquant une communication
© Groupe Eyrolles
ponsables.
Assurer le financement long terme 225
le capital est de 500 000 euros et nous avons les éléments pour calculer le besoin
en fonds de roulement.
Assurer le financement long terme 227
Fonds de roulement
2014 2015 2016 2017 2018
Stocks 100 000 120 000 140 000 150 000 195 000
Clients 150 000 180 000 220 000 240 000 315 000
Fournisseurs 50 000 60 000 70 000 80 000 105 000
Besoin en fonds de roulement
200 000 240 000 290 000 310 000 405 000
= stocks + clients - fournisseurs
Trésorerie 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000
Fonds de roulement =
250 000 290 000 340 000 360 000 455 000
BFR + trésorerie
Delta du BFR 200 000 40 000 50 000 20 000 95 000
Bilan d’ouverture
Actif Passif
Constructions 600 000 Capital 500 000
Matériel 300 000 Emprunt 650 000
Trésorerie 250 000 (*)
Total 1 150 000 Total 1 150 000
Total emplois 1 100 000 40 000 50 000 420 000 745 000
Capital 500 000 400 000
Emprunts 650 000 350 000
230 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Capacité d’autofinancement 18 000 105 000 150 000 215 000 315 000
Total ressources 1 168 000 105 000 150 000 615 000 665 000
Excédent ou déficit
de trésorerie annuel 68 000 65 000 100 000 195 000 - 80 000
Excédent ou déficit 68 000 133 000 233 000 428 000 348 000
de trésorerie cumulé
M. Geris vous pose une dernière question : a-t-il intérêt à ne réinvestir en capital
que 200 000 euros et à demander un prêt de 550 000 euros (plutôt que de réin-
vestir 400 000 euros et de n’emprunter que 350 000 euros) ? Pour lui répondre,
projetons-nous en 2019, en supposant un excédent brut d’exploitation de
600 000 euros, et calculons la rentabilité financière dans les deux cas de figure.
Structure financière dans les deux situations
Augmentation de capital Augmentation de capital
de 400 000 euros de 200 000 euros
2019 2019
Capital 900 000 (500 000 + 400 000) 700 000 (500 000 + 200 000)
Emprunt 350 000 550 000
Les amortissements ont diminué, par rapport à 2018, en raison de la fin des
amortissements de l’investissement machines initial. Les frais financiers ne
© Groupe Eyrolles
concernent que le nouvel emprunt, l’emprunt initial de 650 00 euros ayant été
remboursé en 2018.
Assurer le financement long terme 231
Augmentation de Augmentation de
capital de 400 000 euros capital de 200 000 euros
2019 2019
Réponses
1. Faux, en tout cas pas à court terme.
2. Vrai.
3. Vrai, si la rentabilité économique est supérieure au coût de la dette.
4. Vrai, des dettes peuvent être converties en actions.
5. Vrai, dans certaines limites…
6. Vrai, en prévenant les réactions excessives.
7. Faux, elle le réduit et ne permet pas de renforcer les fonds propres.
8. Vrai, mais pas sans conséquences.
9. Vrai, par exemple dans les cas de fusions de sociétés.
10. Hélas, elle est davantage de chercher des financements !
© Groupe Eyrolles
Chapitre 6
Évaluer un investissement
« Ne pas investir, c’est la mort lente,
mal investir, c’est la mort rapide. »
O. Gélinier
• l’investissement présente un risque, du fait que sa rentabilité repose sur des flux
positifs futurs, donc incertains ; il y a échange d’un montant certain (la somme inves-
tie aujourd’hui) contre un espoir de revenus futurs ;
• l’investissement a des conséquences sur la structure financière de l’entreprise,
comme nous l’avons vu au chapitre précédent.
L’ensemble de ces caractéristiques oblige l’entreprise à considérer l’investissement
comme un acte de gestion stratégique, impliquant et nécessitant une démarche
rigoureuse quant à son évaluation et sa rentabilité.
■ Le processus d’investissement
Une des caractéristiques du processus d’investissement est sa longueur : il peut
s’écouler plusieurs années entre les premières études et la fin de vie de l’investisse-
ment. De plus, de nombreux services et départements interviennent dans le pro-
cessus. Enfin, il est fréquent de constater que les équipes ayant décidé de
l’investissement sont différentes des équipes qui le mettent en place. Ces raisons
viennent renforcer la nécessité, déjà évidente en raison des engagements financiers
significatifs, d’utiliser un processus formalisé tout au long du cycle d’investissement.
© Groupe Eyrolles
Le développement
Comme nous l’avons vu, les projets d’investissement répondent à des objectifs mul-
tiples. Rappelons également que l’entreprise qui sait faire émerger le maximum
d’idées nouvelles bénéficie d’un avantage concurrentiel indiscutable : identifi-
cation d’un problème et de sa solution, créativité et imagination des équipes, indé-
pendance et moyens des fonctions Recherche et Développement sont autant
d’actions favorisant l’éclosion de projets originaux.
C’est la phase de conception. À ce stade, l’entreprise doit tout mettre en œuvre
pour recueillir les projets : il n’est pas question ici de brider l’imagination, mais, bien
au contraire, de développer un état d’esprit entrepreneurial, source de croissance
future.
Une fois cette étape passée, l’entreprise doit se livrer à une phase de présélection : il
n’est en effet pas possible, pour des raisons de temps et de coûts, d’étudier tous les
projets. Cette phase de présélection se fait via le comité de direction de l’entité
concernée, car il est important, à ce stade, d’intégrer la totalité des fonctions de l’en-
treprise : certains projets pourraient paraître totalement irréalistes à des financiers
parfois trop rationnels !
Les critères déterminant la phase de présélection sont l’adéquation du projet à la
stratégie de l’entreprise (une première approche des coûts, de la durée, etc.) ainsi que
le bon sens, l’intuition, l’expérience, la pertinence des éléments du dossier. La qualité
des individus le soutenant facilitent l’aboutissement de cette phase.
La sélection
Les projets font alors l’objet d’une étude détaillée qui est articulée autour de cinq
axes.
Une étude marketing et commerciale
Pour les investissements d’expansion, comme le lancement de nouveaux produits ou le
rachat de concurrents, il s’agit de s’assurer de l’opportunité de l’investissement ; une
entreprise vendant des biens de consommation doit déterminer le potentiel de chiffre
d’affaires dégagé par le lancement d’une nouvelle gamme de produits. L’étude indique
les quantités prévisionnelles, le prix de vente, la politique de distribution, les dépenses
© Groupe Eyrolles
donc les valider par des études poussées d’estimation de potentiel et de chiffrage de
parts de marché.
Une étude de faisabilité technique et industrielle
Le but de cette étude est de vérifier si l’on est effectivement capable de fabriquer le
produit précédemment défini ; le process d’industrialisation sur une grande échelle
doit être validé.
Une étude d’impact
Cette étude fondamentale n’est pas toujours clairement menée. Elle consiste à
recenser, pour chaque étape du choix d’investissement, les impacts sur les autres
variables de l’entreprise. Exemples : le lancement d’une nouvelle gamme de produits
peut avoir des conséquences sur les gammes existantes (phénomènes de « cannibali-
sation » des ventes) ; un investissement dans un nouvel outillage peut nécessiter
l’embauche d’un régleur spécialisé ; un rachat de concurrent peut rendre une chaîne
de production inutile.
Il est indispensable d’évaluer et de chiffrer l’impact de l’investissement sur tous les
domaines et fonctions de l’entreprise.
Une étude financière
L’étude financière permet de comparer les montants initiaux de l’investissement
avec les revenus prévisionnels futurs : normalement, l’investissement n’est décidé
que si les revenus escomptés sont supérieurs aux dépenses à engager. Cette étude de
rentabilité intègre le financement de l’investissement. Nous présenterons dans la
deuxième partie les outils permettant d’apprécier la rentabilité d’un investissement.
Une étude de risque
Inhérent à toute décision d’investissement, le risque doit être abordé de façon expli-
cite. Il est fonction des montants engagés, de la nature de l’investissement, de la fiabi-
lité des prévisions, etc. L’approche risque analyse aussi les répercussions éventuelles
d’un non-investissement.
La phase de sélection doit être conduite aussi rapidement que possible : l’opportunité
d’un investissement est étroitement liée à son timing. Sur le plan de la forme, un dossier
© Groupe Eyrolles
clair doit être constitué : la direction financière coordonne la remontée des informa-
tions et vérifie leur pertinence et leur cohérence. La somme des projets retenus donne le
plan d’investissement de l’entreprise et alimente son plan de financement.
240 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
L’autorisation
L’investissement traduit un engagement important pour l’entreprise. Il est essentiel
de matérialiser l’accord de chacune des parties concernées sur un document de syn-
thèse décrivant succinctement le projet et présentant les chiffres clés. Ce document
est signé en respectant les procédures usuelles de l’entreprise en matière de seuil
d’autorisation.
Comme présenté dans le chapitre 7, le schéma budgétaire comprend une réflexion
sur les investissements : l’entreprise s’y réfère lorsqu’elle décide d’un investissement
en cours d’année. Si celui-ci n’était pas prévu au moment du budget, il est utile de
prévoir une procédure exceptionnelle d’autorisation.
Le suivi
L’étude de l’investissement ne s’arrête pas une fois qu’il est décidé. La comparaison
des réalisations et des prévisions permet de prendre d’éventuelles mesures correc-
tives ; elle incite également l’entreprise à améliorer, le cas échéant, son processus de
planification et de sélection des investissements.
Études
Sélection Marketing
Faisabilité industrielle
« Choisir les investissements Opérationnels coordonnés
Impact
par la Direction financière
à forte valeur ajoutée » Étude financière
Risque
Opérationnels et
© Groupe Eyrolles
Ajustements éventuels
Amélioration du process de planification des investissements
Évaluer un investissement 241
Flux de trésorerie
(encaissements)
T0 T1 T2 T3 T4 Durée de vie
Le montant de l’investissement
Son exacte appréciation est essentielle pour deux raisons : elle est la base de référence
pour l’estimation de la rentabilité et détermine le montant des capitaux à financer.
La principale difficulté réside dans l’exigence d’exhaustivité du calcul : le montant
doit intégrer l’ensemble des dépenses, directes et indirectes, liées à la réalisa-
tion de l’investissement :
• coût des études et recherches préalables (voir ci-dessus) ;
• coûts d’acquisition, d’installation et de montage des nouveaux matériels ;
• coûts « accessoires » à l’achat (transport, frais de douane, etc.) ;
• coût de démontage de l’ancien matériel ;
• coûts de mise en route et de réglage ;
• coût de formation du personnel au nouvel outillage ;
• coûts des investissements liés ; l’acquisition de serveurs informatiques, par
exemple, nécessite un local climatisé et protégé, d’où l’intérêt de l’étude d’impact ;
© Groupe Eyrolles
La durée de vie
L’étude de rentabilité d’investissement doit porter sur une période donnée. Plusieurs
notions coexistent et rendent le choix complexe :
• la durée de vie économique, c’est-à-dire la durée de vie pendant laquelle l’investis-
sement génère des flux positifs de rentabilité ;
• la durée de vie comptable (période correspondant à la durée d’amortissement) ;
• la durée de vie technologique (période au terme de laquelle l’investissement est
obsolète).
Il vaut mieux retenir la plus courte de ces périodes (plus la période est longue, plus
l’incertitude augmente et plus l’approximation grandit), tout en estimant une valeur
résiduelle en fin de période : il s’agit fréquemment de la durée de vie économique.
La valeur résiduelle
Beaucoup d’investissements présentent encore une valeur résiduelle à la fin de leur
durée de vie. Afin de pouvoir fonder un vrai raisonnement économique, la valeur rési-
duelle ne doit pas correspondre à la valeur comptable, mais à la valeur de cession pour
les immobilisations corporelles (machines, terrains,…), ou à la valeur de marché pour
les actifs incorporels (brevets, marques, …). Cette valeur, corrigée de l’incidence fiscale
(impôt sur les plus-values), vient s’ajouter au flux de trésorerie de la dernière année.
© Groupe Eyrolles
charges décaissées et les produits encaissés qui détermine le Flux Net de Trésorerie
(FNT) résultant de l’investissement.
Exemple
Flux de trésorerie
La société Boula, fabricant de barres chocolatées, a la possibilité de signer un
contrat de cinq ans avec une chaîne de grandes surfaces. Le contrat consiste à
vendre 10 000 barres en 2014, 12 000 en 2015 et 15 000 les trois dernières années.
Le prix de vente unitaire de la barre chocolatée est de 1,50 euro, la marge brute
sur chaque barre est de 1 euro. Il n’y a pas d’autres frais à intégrer. On considère
qu’il n’y a aucune inflation pendant les cinq années.
Pour assurer ce contrat, la société Boula doit investir dans un nouvel équipement
dédié à la fabrication de ces barres : son coût est de 25 000 euros et il est amor-
tissable linéairement en 5 ans.
La chaîne de grandes surfaces paie à un mois alors que le fournisseur de la société
Boula est réglé comptant. Afin de travailler dans de bonnes conditions, la société
estime qu’elle doit conserver en permanence un niveau de stocks d’un demi-mois.
Dernière précision : le taux de l’impôt sur les bénéfices est de 30 %.
Quels sont les flux de trésorerie ?
Procédons par étape.
Construction du compte d’exploitation prévisionnel
2014 2015 2016 2017 2018
(1) Prix de vente unitaire 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5
(2) Prix d’achat unitaire 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5
(3) Marge brute unitaire 1 1 1 1 1
(4) Volumes 10 000 12 000 15 000 15 000 15 000
(5) Chiffre d’affaires = (1) x (4) 15 000 18 000 22 500 22 500 22 500
(6) Coût d’achat = (2) x (4) 5 000 6 000 7 500 7 500 7 500
(7) Marge brute = (5) - (6) 10 000 12 000 15 000 15 000 15 000
(8) Dotation amortissements 5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
(9) Résultat avant impôt = (7) - (8) 5 000 7 000 10 000 10 000 10 000
(10) Impôt sur bénéfices = (9) x 30 % 1 500 2 100 3 000 3 000 3 000
© Groupe Eyrolles
(11) Résultat net = (9) - (10) 3 500 4 900 7 000 7 000 7 000
244 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
L’activité se termine en 2018, date à laquelle les derniers stocks sont vendus et
les clients règlent leurs dernières factures, entraînant la récupération du besoin
de fonds de roulement.
Les encaissements traduisent une notion de trésorerie. Pour déterminer la capa-
cité d’autofinancement, il faut donc bien prendre en compte les flux de liquidité
réels, en intégrant les amortissements.
Calcul des flux nets de trésorerie
2014 2015 2016 2017 2018
Total décaissements 26 458 292 438 0 0
Total encaissements 8 500 9 900 12 000 12 000 14 188
Flux nets de trésorerie -17 958 9 608 11 562 12 000 14 188
Sur la base des flux nets de trésorerie, cet investissement est rentable puisqu’il
génère des flux nets cumulés positifs pour un montant de 29 400. Cette appré-
© Groupe Eyrolles
ciation suppose toutefois que les flux des années futures aient la même valeur
aujourd’hui. Or, ce postulat ne se vérifie pas dans la réalité comme nous allons le
voir maintenant.
Évaluer un investissement 245
■ L’actualisation
Nous avons vu que la rentabilité de l’investissement dépend du solde net des flux de
trésorerie entre les encaissements et les décaissements. Mais si les décaissements ont
lieu aujourd’hui, en temps 0, les encaissements s’échelonnent sur plusieurs années,
en temps 1 à N. Or, les encaissements perçus en années 1, 2, 3, … N, n’ont pas la
même valeur que ceux perçus immédiatement. Vous ne considérez pas une somme
de 1 000 euros à recevoir dans un an comme ayant la même valeur que si vous dis-
posez immédiatement de cette somme.
Actualiser une somme consiste à déterminer la valeur actuelle de montants
encaissés dans le futur. L’actualisation permet de comparer des sommes reçues à des
périodes différentes. Plus le flux est éloigné, plus sa valeur actualisée est faible.
L’actualisation se calcule en utilisant la formule suivante :
Exemple
Détermination d’une valeur actuelle
Exemple 1
Quelle est la valeur actuelle d’une somme de 10 000 euros encaissée dans 2 ans,
en considérant un taux d’actualisation de 20 % ?
Va = 10 000/(1 + 20 %)2 = 6 944 euros.
Exemple 2
Un investisseur a le choix entre recevoir 100 000 euros dans 3 ans, dans un pays A,
© Groupe Eyrolles
et 150 000 euros dans 4 ans, dans un pays B. Le taux d’actualisation pratiqué dans
le pays A, très stable politiquement, est de 5 %, alors qu’il est de 15 % dans le pays
B, fréquemment agité par des coups d’État. Où l’investisseur avisé doit-il investir ?
246 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Vous pouvez choisir de calculer le résultat avec la formule ou utiliser une table
financière.
Pays A B
Investissement 100 000 150 000
Récupération 3 ans 4 ans
Taux d’actualisation 5 % 15 %
Formule coefficient
0,864 0,572
d’actualisation
Valeur actuelle 86 400 85 800
L’entreprise doit investir dans le pays A où les 100 000 euros à recevoir dans
3 ans ont une valeur actuelle de 86 400 euros (-13,6 %), alors que les 150 000 euros
à recevoir dans 4 ans dans le pays B ne représentent actuellement que
85 800 euros (-42,8 %).
Définition
C’est le critère d’évaluation le plus simple. Il correspond au temps nécessaire pour
récupérer le capital initial investi. Ce critère favorise donc les notions de solvabilité
et de liquidité puisqu’il mesure la période au terme de laquelle les flux de trésorerie
© Groupe Eyrolles
Exemple
Calcul de délai de récupération (pay-back)
Une entreprise décide de ses investissements en utilisant le délai de récupéra-
tion. Deux projets d’investissement X et Y sont en lice. Leurs caractéristiques
figurent ci-dessous. Quel projet choisir d’après ce critère ?
Flux annuels de trésorerie
Projet X Projet Y
Investissement -25 000 -30 000
Année 1 5 000 8 000
Année 2 6 000 10 000
Année 3 6 000 6 000
Année 4 4 000 6 000
Année 5 4 000 4 000
Année 6 3 000 3 000
Avantages de la méthode
La méthode du délai de récupération présente un grand avantage : elle est très simple
à utiliser, surtout si l’on n’actualise pas les flux de trésorerie (pour des investisse-
ments à court terme et sans risque). De plus, elle répond à un problème majeur de
beaucoup d’entreprises : la liquidité, en privilégiant la rapidité de récupération des
fonds. En favorisant les projets à courte durée de remboursement, cette méthode
réduit, non seulement les problèmes éventuels de financement à court terme, mais
aussi le risque lié à l’investissement.
Limites de la méthode
La principale limite provient du fait que les flux postérieurs à la période de rembourse-
ment sont totalement ignorés, comme le montre l’exemple suivant.
Exemple
Limites du délai de récupération
Flux
Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
cumulés
Projet A -1 000 400 300 200 100 0 0 0 0 0 0
Projet B -1 000 300 300 100 100 100 100 100 100 100 300
Définition
Ce critère de sélection est le seul qui permet de voir si l’investissement accroît la
valeur de l’entreprise. Il utilise les techniques d’actualisation présentées ci-dessus.
La Valeur Actuelle Nette (VAN) est la différence entre la valeur des encaissements
futurs actualisés et le montant du capital initial investi
Calcul de la VAN
Pour un investissement initial « I », une durée de vie « n », des flux de trésorerie
futurs attendus chaque période « Ft » et un taux d’actualisation « k », la valeur
actuelle nette est égale à :
Exemple
Calcul de Valeur Actuelle Nette (VAN)
Un projet d’investissement de 100 000 euros dégage les flux annuels suivants :
Année 1 2 3 4 5
Flux annuels 30 000 40 000 25 000 25 000 25 000
Ce critère permet ainsi d’évaluer des projets de montants initiaux différents et peut
donner des résultats opposés à la VAN. Dans l’exemple ci-dessus, le projet bêta est
choisi sur le critère de la VAN la plus élevée possible, mais le projet alpha rapporte
plus proportionnellement.
© Groupe Eyrolles
Il est utile de sélectionner les investissements en les étudiant sous plusieurs aspects et
en calculant, notamment, la VAN et l’indice de profitabilité.
252 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Valeur actuelle
nette
Taux interne
de rendement
Taux
d’actualisation
Réponses
1. Vrai, car il repose sur des gains futurs donc incertains.
2. Vrai.
© Groupe Eyrolles
Construire un budget
« Prévoir, c’est déjà agir. »
O. Fayol
Le budget est l’un des outils majeurs de la planification qui permet à l’entreprise
d’optimiser son développement dans un environnement futur et, par conséquent,
incertain. Le processus de planification comprend les étapes suivantes :
• étude de l’environnement et de son évolution ;
• analyse des besoins du marché et de son évolution ;
• adaptation éventuelle de la mission de l’entreprise ;
• définition des objectifs à atteindre en fonction de cette mission ;
• évaluation des ressources nécessaires à la réalisation des objectifs.
Dans cette phase de réflexion permanente de préparation de l’avenir, le budget
représente le contrat souscrit par les différents acteurs de l’entreprise pour garantir la
cohérence entre les objectifs et la stratégie. Il permet une formalisation comptable et
financière des plans d’action à court terme, en général pour l’année.
Parce qu’il a pour fonction « d’écrire l’avenir », le budget a également un rôle stabi-
lisateur, dans la mesure où il encadre l’action des opérationnels, limitant ainsi les iné-
vitables perturbations liées à l’environnement.
■ Un outil de contrôle
Si le budget permet de disposer de la meilleure visibilité possible sur la période sui-
vante et fixe un cadre et des objectifs clairs à chacun, son utilité ne s’arrête pas là.
La comparaison est souvent utilisée entre le copilote d’un véhicule de course et le
contrôleur de gestion de l’entreprise, le directeur général étant le pilote. En prolon-
geant la comparaison, il est possible d’assimiler le budget au road-book utilisé dans les
rallyes pour décrire les moindres caractéristiques de la route. Le budget, lui aussi,
permet de « suivre la route », en confrontant la réalité avec les prévisions. Ce contrôle
peut se faire en deux étapes : a priori, en contrôlant l’engagement des dépenses ; a poste-
riori, en comparant les réalisations au budget.
© Groupe Eyrolles
Le contrôle a priori
Il s’agit de déléguer l’engagement des montants prévus au budget : le responsable d’un
centre de responsabilités dispose d’une délégation lui permettant d’engager des
258 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
La démarche budgétaire
Afin de remplir les fonctions décrites ci-dessus, la construction des budgets doit per-
mettre d’associer et d’impliquer la totalité des responsables de l’entreprise. Nous pro-
posons une méthodologie simple et opérationnelle d’élaboration « négociée » du
budget, à travers quatre étapes :
© Groupe Eyrolles
■ Le pré-budget
Il constitue le véritable lien entre la planification stratégique et la planification à
court terme, en étant la charnière entre la stratégie et la mise en œuvre opération-
nelle. Nous proposons trois documents pour résumer ce pré-budget.
Un bilan/diagnostic
Issu directement d’une analyse stratégique, ce bilan va permettre de réactualiser
l’état des lieux sur les différents facteurs affectant le développement de l’entreprise. Il
peut s’appuyer sur des techniques, comme la classique SWOT : Strengths, Weaknesses,
Opportunities, Threats (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces), mais il est sur-
tout important qu’il réponde à plusieurs critères :
• il doit accorder une place primordiale aux données exogènes (marché, concur-
rence, habitudes des consommateurs, etc.) ;
• il doit être aussi objectif et factuel que possible (études, chiffres et données, etc.) ;
• il doit utiliser une forme permettant les comparaisons d’une année sur l’autre.
© Groupe Eyrolles
Construire un budget 261
Exemple
Présenter un bilan/diagnostic
Imaginons comment présenter le bilan/diagnostic d’un groupe agroalimentaire,
de taille moyenne et de rentabilité supérieure à celle des concurrents du secteur,
spécialisé dans la production et la vente de bouteilles de lait écrémé en verre
dans le marché commun. Ces bouteilles haut de gamme sont vendues unique-
ment dans des boutiques spécialisées.
Forces
Position de leader sur son segment (panels de consommation et études concur-
rentielles).
Forte notoriété (étude du cabinet « X » sur notoriété spontanée).
Réputation de grande qualité (enquête consommateurs).
Monopole sur son circuit de distribution.
Savoir-faire unique.
Faiblesses
Difficultés à trouver de la croissance (études sur la taille de marché).
Prix du verre pénalise l’exploitation (comparaisons de coûts).
Une seule gamme de produits (étude de la concurrence).
Image vieillissante (enquête consommateurs).
Manque de dynamisme du circuit de distribution.
Menaces
Rachat par un concurrent plus important (sources bancaires).
Non-renouvellement de ses consommateurs.
Risque élevé en raison de l’association produit/marché/circuit unique.
Risque de banalisation du produit.
Pérennité de l’entreprise ?
Opportunités
Élargissement de la gamme à d’autres produits laitiers.
Ouverture d’autres marchés géographiques.
Rajeunissement de la clientèle.
Possibilité de commercialiser dans d’autres conditionnements.
© Groupe Eyrolles
Exemple
Objectifs stratégiques
Pour notre entreprise du secteur laitier, cela pourrait donner le cadre suivant :
✔ rajeunir notre clientèle ;
✔ élargir la gamme de nos produits ;
✔ ouvrir un nouveau marché en Russie ;
✔ améliorer la profitabilité.
Ces objectifs seront développés et argumentés, puis chiffrés. Par exemple :
✔ rajeunir la clientèle (faire passer l’âge moyen du consommateur de 48 à
38 ans) ;
✔ élargir la gamme de produits (lancer trois nouveaux produits dans les six
mois) ;
✔ ouvrir un nouveau marché en Russie (prendre une part de marché de 15 %
en année 1) ;
✔ améliorer la profitabilité ; gagner un point de marge supplémentaire.
■ Le budget
Sur la base des indications et des objectifs donnés par le pré-budget, chaque centre de
responsabilité (zone, entité, filiale, service, etc.) construit ses plans d’action et pro-
pose un budget.
Le cadrage rapide
Dans le cas où il s’agit d’un centre de profit, celui-ci fait d’abord un cadrage rapide
sous la forme d’un compte de résultat prévisionnel global, non détaillé par fonction
et non mensualisé. Ce cadrage reprend les objectifs clés assignés par le pré-budget.
Exemple
Cadrage rapide
La filiale italienne d’un grand groupe est déficitaire depuis des années. La Direc-
tion générale a fixé un objectif simple en 2014 : rentabiliser ou fermer la filiale.
Données économiques
En millions d’euros 2013
Chiffre d’affaires 53
Marge sur coûts variables 40 % du CA = 21,2
Coûts fixes 25
Résultat 21,2 - 25 = -3,8
Cadrage possible
En millions d’euros 2013 2014
Chiffre d’affaires 53 55
Marge sur coûts variables 40 % x 53 = 21,2 42 % x 55 = 23,1
Coûts fixes 25 23
Résultat 21,2 - 25 = -3,8 23,1 - 23 = +0,1
Le schéma de budgétisation
Après cette étape, le processus budgétaire, ou budgétisation, peut commencer. Bien
qu’il soit difficile d’établir un budget type, le schéma suivant peut s’appliquer dans
bon nombre de cas.
Éléments de synthèse
Budget trésorerie
Compte de résultat prévisionnel
Bilan prévisionnel
Autres éléments (effectifs,
hausses de prix,…)
Toute architecture budgétaire commence par les ventes, qui sont le point de départ
de l’activité de l’entreprise, sauf pour les organisations à but non lucratif ou les
organismes publics. C’est le budget « moteur ».
Les budgets production et approvisionnement en découlent directement. Ce sont
les budgets « liés à l’activité ».
Les autres budgets sont déterminés en fonction des précédents : nous les appelons
« budgets résultants ».
Enfin, le budget recherche a un rôle particulier.
Nous abordons en détail les grandes caractéristiques des principaux budgets dans ce
chapitre.
Elle peut aussi, à cette occasion, mieux expliquer et argumenter sa politique. Les
centres de responsabilité ont l’opportunité de présenter leurs contraintes et de faire
prendre conscience des difficultés potentielles.
Même s’il peut parfois sembler lourd, ce processus de navettes ou d’échanges est
le garant de l’élaboration négociée et participative des budgets. Il favorise gran-
dement la communication entre les différents niveaux de l’organisation, l’adhésion
aux grandes options stratégiques et leur diffusion dans l’entreprise.
cinq étapes.
Construire un budget 267
Solution à retenir
Traduire d’abord les chiffres 2013 sous une forme plus exploitable.
Puis vous prenez des hypothèses en fonction des objectifs donnés et de votre
connaissance du marché :
✔ hypothèse d’augmentation des prix ; vous décidez de laisser les prix stables,
sauf pour la bougie lavande que vous passez à 9 euros tous circuits confondus ;
✔ hypothèse de croissance des volumes ; vous estimez raisonnable d’atteindre
une croissance de 5 % sur toutes les bougies, sauf la lavande ou l’effet hausse de
prix vous rend plus prudent (+2 %) ;
✔ valorisation ;
Bougie citron 0
Bougie sapin 0
Total 4 500 20 000 24 500
272 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Budget définitif
Ventes en volume en 2014
Circuit A Circuit B Circuit C Total
Bougie menthe 1 050 2 625 525 4 200
Bougie lavande 3 060 15 300 1 020 19 380
Bougie citron 210 0 1 050 1 260
Bougie sapin 525 0 840 1 365
Total 4 845 17 925 3 435 26 205
Augmentation des
2,8 %
volumes 2014/2013
■ Le budget de production
Cette partie ne concerne que les entreprises assurant la totalité du cycle
production-vente.
Les volumes prévisionnels de vente étant fixés, il faut en assurer la réalisation en pro-
duisant les quantités demandées. Le calcul de la production est égal à :
Il faut appliquer cette relation à chaque produit ou famille de produits. Notons que
les ventes prévisionnelles et le stock initial sont connus, alors que le stock final est un
objectif qui dépend, lui, de la politique de l’entreprise en matière de fonds de roule-
ment (voir chapitres 3 et 4).
Le budget de production va se décomposer en deux parties :
• la capacité de production, pour savoir si elle peut répondre à la demande ;
• le budget des centres de production.
La capacité de production
Si les quantités à produire sont déterminées, rien ne dit que l’entreprise a effective-
© Groupe Eyrolles
Capacité disponible
Heures de main-d’œuvre = effectif x heures productives
Heures machines = machines x temps de marche réel
Stocks matières premières/
stocks, matières premières, articles
articles de conditionnement/ =
de conditionnement, composants
composants
Lorsque la capacité est inférieure aux besoins, l’entreprise peut faire face à la situa-
tion de la manière suivante :
• augmentation de la capacité de production (voir tableau ci-dessous) ;
Construire un budget 275
Exemple
Prix de revient budget
Usine :
Désignation :
Contenance :
Code industriel :
Quantité annuelle :
Ateliers :
Ligne de production :
Matières premières
Prix au kilo
Quantité nécessaire
% de perte
Valeur matières premières
Composants/articles de conditionnement
Article 1
Article 2, etc.
Valeur des AC
Frais directs
(1) Temps standard
(2) Coût standard
(1) x (2) = valeur main-d’œuvre
Frais indirects
Frais de fabrication
Frais communs usine
Valeur frais indirects
Coût total
■ Le budget approvisionnements
© Groupe Eyrolles
Exemple
Exemple de nomenclature : poupée Barbie mariée
2 chaussures référence 456
1 robe de mariée référence 89
1 bouquet de fleurs référence 123
1 ceinture référence 178
1 chapeau référence 586
1 alliance référence 023
1 coffret standard
Il est essentiel de veiller à la bonne définition de la nomenclature car elle est la
base d’un budget d’approvisionnements.
Le budget des approvisionnements couvre plusieurs variables qui sont les com-
mandes (achat et livraison), les consommations et les stocks.
Budget d’approvisionnement de la matière x (quantités)
Janvier Février Mars
Stock initial 100 50 10
Quantités en commande 60
Quantités réceptionnées 20 60
Consommations 70 40 50
Stock final 50 10 20
Les principaux éléments à gérer pour le budget d’approvisionnements sont les quan-
© Groupe Eyrolles
Cette relation permet de voir qu’il est nécessaire de concentrer les efforts de gestion
des stocks sur les matières A, qui représentent 65 % de la valeur du stock. A contrario,
faire des efforts démesurés sur les matières C apporterait peu de gains.
Fixer des niveaux de stocks de sécurité
Ceux-ci doivent permettre d’éviter la rupture dans des contextes où la demande n’est
pas linéaire. Il sont égaux au stock minimum (qui est égal aux quantités consommées
pendant le délai d’approvisionnement) plus une marge de sécurité destinée à couvrir
les aléas. Il faut, là aussi, utiliser la classification ABC : un stock de sécurité trop élevé
pour les matières A entraîne des conséquences plus lourdes que si l’on s’est trompé
sur les matières C.
Fixer des fréquences de renouvellement des commandes
Ces fréquences sont fixées en fonction du choix de la politique d’approvisionne-
ment. On peut envisager des commandes à date fixe et quantités variables, ou inver-
© Groupe Eyrolles
sement, ou mixer les deux systèmes. Par exemple, une matière A avec un stock de
sécurité de dix jours a une fréquence hebdomadaire, alors qu’une matière C avec un
stock de sécurité d’un mois a une fréquence bimestrielle.
Construire un budget 279
Le Juste-à-Temps ( JAT)
Dans un objectif de réduction des stocks, voire de leur suppression, certaines entre-
prises ont développé une politique de partenariat avec leurs fournisseurs, afin de
pouvoir être livrées au fur et à mesure des demandes de la production : c’est le Juste-
à-Temps. Les approvisionnements sont « tirés » par la production, elle-même
« tirée » par le client.
L’objectif est de fonctionner en stock nul.
■ Le budget d’investissements
Nous avons déjà abordé le problème de l’évaluation et de la sélection d’un investisse-
ment (voir chapitre 6). Nous n’insisterons ici que sur deux points.
La procédure d’investissement
Au moment du budget, la Direction a déterminé un montant global que l’entreprise
peut se permettre d’engager sans risquer de déséquilibrer sa structure financière. Les
projets d’investissement sont détaillés et avalisés par les services fonctionnels et opé-
rationnels (ces derniers ne sont pas toujours associés, notamment lors de projets
industriels). Ils sont ensuite présentés et acceptés ou non par la Direction générale.
Exemple
Exemple de budget d’investissement
Dans une entreprise, deux projets d’investissement sont budgétés en 2014.
Projet A 2 500 Keuros, engagés en décembre 2013, livrés en mars 2014,
payés : 10 % à la commande,10 % en janvier,10 % en février, le
solde à réception.
© Groupe Eyrolles
Projet B 5 000 Keuros, engagés en janvier 2014, livrés en avril 2014, payés :
20 % à la commande, 20 % en mars, le solde à réception.
280 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Leurs caractéristiques
Il s’agit des budgets des services concourant indirectement à l’activité. Ces ser-
vices de support fournissent des prestations rendant possible le fonctionnement
des entreprises. Sans en donner une liste exhaustive, les principales fonctions
concernées sont la Direction générale, ainsi que différents services : financiers,
comptables et de gestion ; informatiques ; ressources humaines ; généraux ; de
communication et relations publiques ; juridiques et protection des marques ;
audit et consolidation ; recherche.
Toutes ces fonctions présentent des caractéristiques communes qui influencent le
processus budgétaire. Charges indirectes, leur utilité réelle est difficile à mesurer :
activités multiples, résultats peu quantifiables et donc peu mesurables, effet pouvant
se produire plusieurs périodes plus tard. La relation entre leur montant et les consé-
quences sur l’efficacité de l’entreprise est difficile à représenter.
Le coût de ces fonctions est essentiellement composé de charges de personnel, ren-
dant les approches budgétaires à la fois plus sensibles et moins flexibles. Le reste des
dépenses est constitué d’amortissement de matériel informatique et de frais de
© Groupe Eyrolles
Le budget de trésorerie
La construction de ce budget permet de s’assurer que l’équilibre entre les objectifs
prévus et les moyens que se donne l’entreprise est compatible avec le maintien d’une
© Groupe Eyrolles
structure saine de trésorerie. Il faut donc veiller à bien appréhender les encaissements
et les décaissements qui se font avec un certain décalage par rapport à la comptabili-
sation des produits et charges d’exploitation.
Construire un budget 283
Exemple
Construction d’un budget de trésorerie
La société MODO vous communique les informations suivantes.
Informations bilan N - 1
Décembre
Clients 5 000
Trésorerie 800
Fournisseurs 1 000
TVA à payer 400
© Groupe Eyrolles
Données générales
Les clients règlent 10 % au comptant, le solde à 30 jours.
Les achats de matières premières sont payés à 60 jours.
Les autres charges et salaires sont payés au comptant.
Le solde d’un investissement sera payé en avril, pour la valeur 800.
Le taux de la TVA est de 20 %.
Les autres dettes sont payées à 30 jours.
Budget détaillé
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Ventes HT 1 500 2 000 2 000 2 500 1 000 1 500
Achats HT 300 900 1 000 900 700 500
Frais 150 150 150 150 150 150
Salaires 400 400 400 400 400 400
TVA
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
TVA collectée 300 400 400 500 200 300
TVA déductible 60 180 200 180 140 100
TVA due 240 220 200 320 60 200
TVA à décaisser 400 240 220 200 320 60
© Groupe Eyrolles
Construire un budget 285
Décaissements
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Dettes décembre 900 1 000
Achats 300 900 1 000 900
Frais 150 150 150 150 150 150
Salaires 400 400 400 400 400 400
TVA à décaisser 400 240 220 200 320 60
Décaissements exploitation 1 850 1 790 1 070 1 650 1 870 1 510
Décaissements hors exploitation 800
Total décaissements 1 850 1 790 1 070 2 450 1 870 1 510
Trésorerie
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Début de mois 800 4 130 4 200 5 530 5 540 6 490
Encaissements 5 180 1 860 2 400 2 460 2 820 1 260
Décaissements 1 850 1 790 1 070 2 450 1 870 1 510
Trésorerie fin de mois 4 130 4 200 5 530 5 540 6 490 6 240
Présentation générale
Produits Charges
Chiffre
Budget des ventes
d’affaires
Budget
Achats consommés
approvisionnements
Variation de stocks
Charges de personnel Tous budgets
Dépenses marketing Budget marketing
Dépenses recherche Budget recherche
Autres charges Autres budgets
Dotation
Tous budgets
amortissements
Dotation provisions Tous budgets
Produits
Budget trésorerie Charges financières Budget trésorerie
financiers
Résultat
Le bilan prévisionnel
Il est présenté comme un bilan « normal ». Il traduit ce que devra être la structure
financière de l’entreprise si les budgets se réalisent comme prévu. Sa présentation
générale est la suivante :
décaissements
Budget encaissements Clients Fournisseurs
+ budget trésorerie
Budget encaissements Autres créances Autres dettes
Budget trésorerie Disponible
Construire un budget 287
■ Sur la forme
Le budget doit reposer sur un langage commun, notamment des documents de
présentation standards, des définitions des termes techniques identiques pour
tous les collaborateurs, un calendrier précis. Une « bible » (document récapitu-
lant l’ensemble des procédures) doit détailler l’ensemble du processus .
Le budget est mensualisé.
■ Sur le fond
Le budget doit s’appuyer sur une stratégie claire et préalablement définie, puisqu’il
correspond à la mise en œuvre opérationnelle de celle-ci.
Le budget doit couvrir l’ensemble des fonctions, puisqu’il joue un rôle de coordi-
nation au sein de l’entreprise.
Le budget doit se caler sur l’organisation de l’entreprise, c’est-à-dire un budget
par centre de responsabilité.
Le budget doit être lié à un système de contrôle a priori des engagements de dépenses
et de contrôle a posteriori du suivi des écarts.
Le budget doit s’accompagner de réactualisations tout au long de l’année. De nou-
velles prévisions permettent à l’entreprise de corriger légèrement, ou plus profondé-
ment, ses objectifs. Selon les sociétés, ces réajustements sont appelés « tendances »,
« révisés », « projections »,…
Le budget doit être accepté par tous les acteurs de l’entreprise. Il ne peut être
© Groupe Eyrolles
Réponses
1. Vrai, et également de coordination et de motivation.
2. Vrai, a priori comme a posteriori.
3. Faux, il permet de faire le lien entre stratégie et mise en œuvre
opérationnelle.
4. Faux, c’est évidemment celui des ventes !
5. Faux, il s’agit d’un budget établi sans référence à l’année précédente.
© Groupe Eyrolles
Partie 3
Piloter
la performance
Objectifs : décrire comment le contrôle de gestion
doit contribuer à la création de valeur dans l’entreprise
et proposer une méthodologie appliquée d’analyse financière.
© Groupe Eyrolles
Chapitre 8
Le contrôle budgétaire
■ Le schéma général
Les budgets révèlent ce vers quoi l’entreprise veut aller. Ils précisent la cible à
atteindre et les moyens d’y parvenir. Mais rien ne garantit que l’entreprise réalise
les objectifs qu’elle s’est fixés, c’est pourquoi il est essentiel d’associer aux budgets
un système de contrôle budgétaire dont le but est de vérifier la réalisation des
objectifs.
© Groupe Eyrolles
292 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Prévisions Année
Budget Réalisations
Écarts
même, il faut bien s’assurer que les mesures sont faites de la même manière entre le
réel et le budget ;
• l’écart doit être mesuré rapidement, car identifier en juin un dérapage des frais au
mois d’avril est de peu d’intérêt ;
• l’écart ne doit pas seulement être quantitatif, mais doit également intégrer des
notions de qualité ou de délais par exemple ;
• l’écart doit être communiqué au responsable concerné. Cela implique qu’il ana-
lyse l’écart et qu’il puisse réagir rapidement ;
• l’écart doit être formalisé et périodique. Il doit se décomposer en quatre chiffres :
valeur budget, valeur réelle, écart en valeur, écart en pourcentage. Sa périodicité est
fonction des éléments suivis, mais doit être mensuelle en général ;
• les causes de l’écart doivent être commentées et analysées ; causes internes ou
externes, facteurs explicatifs (maladie d’un représentant, par exemple), entre autres.
Exemple
Jongler avec les écarts
La société Touroule est une entreprise moyenne, très profitable, spécialisée dans
la fabrication et la vente de bicyclettes haut de gamme. Deux modèles sont
commercialisés : un vélo de course et un vélo tout terrain. À l’issue du premier
trimestre, le président souhaite faire un point précis de la situation : il a « l’im-
pression que les choses ne vont pas très bien, en tout cas, pas comme elles
avaient été prévues dans le budget ». Le Président ne comprend pas ce qui peut
aller de travers, alors qu’il sait avoir vendu le nombre total de vélos prévu. Il
demande à son Directeur général de lui présenter une analyse des résultats du
premier trimestre et de lui faire part de ses commentaires.
Le développement du système budgétaire de l’entreprise n’a pas été la priorité
© Groupe Eyrolles
du Président !
294 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Informations disponibles
Vélos de Vélos de
Budget 1er trimestre VTT Réel 1er trimestre VTT
course course
Quantités ventes 5 000 3 000 Quantités vente 6 500 1 500
Prix de vente Prix de vente
400 900 350 900
unitaire unitaire
Prix de revient Prix de revient
160 150 160 200
unitaire unitaire
Le Président sait par ailleurs que le budget des frais généraux du 1er trimestre
représente 25 % du budget annuel de 10 millions d’euros.
✔ y a-t-il un écart prix de vente ? L’écart prix de vente est égal à (prix de vente
réel - prix de vente budget) x quantité réelle vendue. Pour le vélo de course,
(350 - 400) x 6 500 = - 325 000. Pour le VTT, (900 - 900) x 1 500 = 0 ;
✔ y a-t-il un écart prix de revient ? L’écart prix de revient est égal à (prix
de revient budget - prix de revient réel) x quantité réelle vendue. Pour le vélo
de course, (160 - 160) x 6 500 = 0. Pour le VTT, (150 - 200) x 1 500 = -75 000 ;
✔ y a-t-il un écart sur le mix des ventes ? On cherche, par ce ratio, à mesurer
si la part respective des différents produits dans le volume total de ventes a
évolué entre le budget et la réalité. L’écart mix est égal à (quantités réelles
avec mix réel - quantités réelles avec mix budget) x marge unitaire budget.
Pour le vélo de course, (6 500 - 5 000) x 240 = 360 000. Pour le VTT, (1 500 –
3 000) x 750 = –1 125 000
L’écart total représente bien la différence entre le résultat budget (950 000) et le
résultat réel (-215 000). Cet écart provient d’une baisse du prix de vente du pro-
duit vélo de course (de 400 à 350), qui a sans doute été bénéfique pour les
ventes (de 5 000 à 6 500 unités), mais qui a peut-être réduit également les efforts
des vendeurs sur le VTT. Le nombre de VTT vendus a baissé, entraînant une
hausse des coûts de production (de 150 à 200).
Même si les volumes totaux sont identiques au budget (8 000), le mix budget a
sensiblement changé : le VTT, produit à forte marge, a vu sa part dans les ventes
passer de 38 % au budget à 19 % dans la réalité. C’est la principale explication
de la dérive budgétaire du résultat. Les mesures correctrices vont viser à retrou-
ver, en priorité, un plus grand dynamisme commercial sur le VTT. Il faudra aussi
considérer la possibilité d’une réduction des frais généraux sur le reste de
l’année.
© Groupe Eyrolles
296 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Conclusion
Le contrôle budgétaire est un élément majeur du dispositif de contrôle de gestion
qui complète le schéma de planification. Il doit être mené dans une optique dyna-
mique d’amélioration des performances, ne pas se limiter à la constatation des écarts,
mais insister sur la mise en place de mesures correctives : pertinence dans le choix des
écarts suivis, rapidité dans l’analyse des indicateurs et pro-activité dans les proposi-
tions sont les maîtres mots d’un contrôle budgétaire réussi.
Le tableau de bord
Sans avoir la prétention de faire une revue exhaustive des outils indispensables à la
pratique du contrôle de gestion, nous présentons ici ceux qui nous paraissent consti-
tuer la panoplie minimale du contrôleur de gestion.
Nous avons vu dans le chapitre 7 l’intérêt, pour l’entreprise, d’élaborer un système
budgétaire. Mais, si ce dernier autorise une réduction des incertitudes et une meil-
leure appréhension de l’avenir, il n’est cependant pas suffisant pour permettre un
véritable pilotage de l’activité. Dans un monde où la rapidité est devenue la condi-
tion essentielle pour optimiser la performance, les acteurs du processus de décision
ont besoin de disposer d’outils complémentaires : le tableau de bord en est le
principal.
■ Définition
Pour bien comprendre comment se définit le tableau de bord, il faut se référer au
matériel du même nom que l’on trouve dans les avions (c’est d’ailleurs sans doute la
« technique » qui est à l’origine du terme). À quoi sert un tableau de bord dans un
avion ? À visualiser en un clin d’œil le fonctionnement de l’appareil dans sa globa-
lité et à donner au pilote les indications nécessaires pour réagir en cas de problème.
D’où la définition du tableau de bord dans le contexte de l’entreprise : outil don-
nant rapidement les indicateurs indispensables au bon fonctionnement de
l’entreprise, à court et à moyen terme, pour permettre la prise de décisions.
C’est un ensemble de données quantitatives et qualitatives, chiffrées ou non, mais
© Groupe Eyrolles
Les éléments présentés sont situés aux étapes clés du fonctionnement de l’entreprise.
Cela implique la fixation d’un seuil de matérialité en dessous duquel les indicateurs
ne sont pas significatifs.
■ La méthodologie d’élaboration
Les quatre phases d’élaboration du tableau de bord
Mais l’élaboration ne s’arrête pas là. Avant tout, les responsables concernés doivent
être associés à la construction du tableau de bord afin de favoriser l’appropriation des
indicateurs. Ensuite, ces tableaux de bord ne doivent pas rester dans le service dont
ils mesurent l’activité, mais doivent être communiqués à, au moins, un autre niveau
hiérarchique. Enfin, ils doivent faire l’objet de réunions d’analyse soulignant les
actions prises et à prendre pour tenir compte des alertes mises en évidence par le
tableau de bord.
Exemple
Exemple de tableau de bord
Imaginons ce que pourrait être le tableau de bord d’un directeur d’agence
bancaire.
Objectifs
Recruter 20 % de nouveaux clients.
Devenir une agence reconnue sur le plan du service.
Moyens
Nombre de commerciaux/personnel de l’agence.
Nombre de mailings envoyés à des clients potentiels.
Nombre de jours passés en formation sur l’accueil au comptoir.
Montant des primes versées sur le recrutement de nouveaux clients.
Nombre d’enquêtes de satisfaction menées dans l’année.
Résultats
Nombre de nouveaux clients recrutés.
Nombre total de clients.
Chiffre d’affaires développé par client.
Nombre de réclamations des clients.
Temps moyen d’attente au guichet.
Temps moyen de réponse au téléphone.
Pourcentage de clients satisfaits.
Actions
Étant donné le faible nombre de nouveaux clients, déclenchement d’une cam-
pagne de promotion : « Carte bancaire gratuite pour toute ouverture de compte ».
Cet exemple montre que les objectifs recherchés par l’entreprise peuvent être contra-
dictoires : la recherche d’une augmentation du nombre de clients pourrait se faire au
détriment de la qualité du service à la clientèle. Il est donc essentiel que le contenu du
tableau de bord mette en lumière ces risques éventuels, afin de veiller à ce que la pour-
suite d’un objectif ne se fasse pas au détriment d’un autre.
■ La comptabilité analytique
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 2, la comptabilité analytique permet de
comprendre comment se forme le résultat : elle est au contrôleur de gestion ce qu’est
le soleil à la Provence.
© Groupe Eyrolles
coûts des produits, la comptabilité analytique a pour objectif de mieux refléter la réa-
lité économique que ne le fait la comptabilité générale. Son utilisation nécessite la
construction d’un compte d’exploitation analytique collant à l’activité de l’entreprise.
La comptabilité analytique permet ainsi une présentation claire des coûts d’une
entreprise. Elle permettra également des représentations graphiques souvent plus
explicites que de nombreux tableaux chiffrés. Voici quelques exemples de prix de
revient issus de chiffres de la comptabilité analytique :
Un repas au restaurant…
100 %
90 %
80 %
70 %
40 Autres
60 % 35
35 Personnel
50 % Ingrédients
40 % Marge
30 %
20 %
10 %
0%
Pizzeria Branché Chic
2%
16 %
1%
TVA
Coût fabrication
Marketing
62 % 19 %
Intermédiaires
Marge producteur
© Groupe Eyrolles
933 euros
304 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Un parfum célèbre…
Parfum
110 euros
15 % 1%
17 %
TVA
2%
Fabrication
Matières/packaging
Charges annexes
30 % 15 %
Marketing
Distribution
Marge fabricant
20 %
Description du projet
Domaines Production, informatique, immobilier, etc.
Nature Capacité, flexibilité, productivité, etc.
Détail Description du projet
Objectif Raisons ayant conduit à ce projet
Avantages du projet
Bénéfices attendus pour l’entreprise Financiers, stratégiques, diversification
Coût du projet
Montant initial
Frais accessoires
Délai du projet
Calendrier détaillé Commande initiale, livraison, mise en route, etc.
Durée de vie de l’investissement
Étude financière
Détail du calcul par année, hypothèses argumentées
Flux de trésorerie nets
de revenus
Taux d’actualisation retenu Justification du taux d’actualisation
Analyse du risque
Calcul de la rentabilité VAN, TIR, etc.
Le contrôleur de gestion doit s’assurer que l’ensemble des hypothèses retenues est
cohérent. Il suit ensuite précisément les réalisations, analyse les écarts et détermine la
rentabilité réelle de l’investissement.
■ Le reporting
Le reporting se définit comme un compte-rendu de gestion, utilisant un langage
commun, visant à traduire rapidement en chiffres l’activité de l’entreprise sur
une période donnée, dans un but opérationnel d’aide à la décision.
Les tableaux de bord en font partie, mais le reporting doit être un système plus com-
plet, adapté à chaque entreprise. L’exhaustivité du reporting dépend de la culture
d’entreprise, mais les principes de rapidité, de raisonnement par exception, d’adap-
© Groupe Eyrolles
Exemple
Exemple de reporting de gestion mensuel
Analysons le reporting de gestion mensuel de la filiale d’une grande entreprise
de biens de consommation.
■ Le benchmarking
Il n’est plus possible aujourd’hui de se mesurer uniquement en interne : la pression
de la concurrence et la mondialisation exigent de l’entreprise qu’elle puisse réagir
très rapidement. Pour cela, elle doit en permanence pouvoir se situer par rapport à
© Groupe Eyrolles
Le benchmarking interne
Il consiste à effectuer des comparaisons entre services, départements ou filiales d’une
même entreprise. On compare, par exemple, la productivité de plusieurs services
comptables des usines du groupe X en France. Relativement facile à mettre en œuvre,
cette méthode présente néanmoins l’inconvénient de limiter l’apport extérieur.
Le benchmarking externe
Il permet de comparer les fonctions de l’entreprise avec des fonctions identiques
dans d’autres entreprises. Les informations peuvent être obtenues dans des entre-
prises non directement concurrentes, par l’intermédiaire de fédérations profession-
nelles ou en faisant appel aux bases de données des grands cabinets de consulting.
Potentiellement beaucoup plus enrichissante que la première méthode, cette forme
de benchmarking est aussi plus délicate à implanter pour des raisons de confidentia-
lité et de comparabilité des indicateurs. Toutefois, ces obstacles ne justifient en aucun
cas l’absence de recours au benchmarking externe, source importante d’idées nova-
trices pour les entreprises.
Implantation d’une démarche de benchmarking
■ L’analyse de la valeur
Encore peu considérée comme étant du domaine de la fonction gestion, l’analyse de
la valeur est un vecteur fort de l’amélioration des performances économiques et doit
faire partie de la panoplie des outils du contrôleur de gestion.
L’analyse de la valeur consiste à améliorer le coût d’un produit ou d’un service tout
en optimisant le rapport entre sa valeur perçue par le consommateur ou l’acheteur et
le prix pratiqué. Il s’agit de minimiser le prix de revient du produit, sans en altérer la
qualité, afin d’augmenter ses marges.
Deux types d’analyse de la valeur peuvent être distingués :
• l’analyse de la valeur verticale, qui décortique le produit poste par poste. Pour
une bouteille, on cherche à optimiser le coût du verre (quantité et prix d’achat), le
coût du bouchon, le coût de l’étiquette, etc. ;
• l’analyse de la valeur horizontale, qui cherche à harmoniser ou à standardiser un
ensemble de produits, c’est-à-dire à utiliser, par exemple, des contenants identiques
pour conditionner des produits différents et les distinguer par la forme du bouchon
et l’habillage.
Dans tous les cas d’analyse de la valeur, le contrôleur de gestion doit garder à l’esprit
trois règles indispensables :
• travailler le plus en amont possible, dès la conception du produit ;
© Groupe Eyrolles
• adopter une démarche rigoureuse en chiffrant au plus juste les gains attendus ;
• garder à l’esprit que les « aménagements » auxquels ont conduit les analyses de la
valeur ne doivent en aucun cas être perçus par le consommateur final.
Les outils du pilotage 311
croissance.
312 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Réponses
1. Vrai, pour prendre des actions correctrices.
2. Non, à cinq : synthétique, significatif, disponible, exploitable, adapté.
3. Vrai, et il doit le faire rapidement.
4. Faux, c’est une démarche de comparaison pour optimiser la performance.
5. Faux, l’absentéisme ou la non-qualité des produits n’apparaissent pas
directement.
© Groupe Eyrolles
Chapitre 9
d’éléments, chiffrés et non chiffrés, permettant de porter un jugement sur les per-
formances actuelles et futures de l’entreprise.
Interpréter les comptes, l’analyse financière 315
Indépen- Rende-
Solvabilité Liquidité Rentabilité Risque Pérennité
dance ment
Banquier *** *** ***
Créancier *** *** ***
Actionnaire Financière *** *** ***
Investisseur Financière *** *** *** ***
Dirigeant Commerciale ***
Salarié *** *** ***
Financière et
Concurrent *** *** *** *** ***
commerciale
Analyste *** *** *** *** *** *** ***
années.
Au-delà de l’analyse à proprement parler, la notion de garantie fait l’objet d’une
étude particulière : biens immobiliers garantissant un emprunt, par exemple.
316 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
cherchant à vérifier si l’entreprise est solvable), elle doit être menée sur l’ensemble
des thèmes décrits plus loin. Seul le détail de l’analyse varie. Il est en effet peu perti-
nent de traiter séparément des notions aussi fondamentales que la rentabilité, la
Interpréter les comptes, l’analyse financière 317
Profil de l’entreprise
Analyse de l’environnement :
+
secteur, marchés, concurrence, potentiel, etc.
Analyse de l’activité :
compréhension des grands cycles, parts de marché,
phase du cycle de vie, etc.
Chiffres clés :
chiffre d’affaires, résultat, effectifs, etc.
Structure financière
Solvabilité :
capacité de remboursement
Liquidité :
+
capacité à assumer ses dettes
Indépendance :
autonomie financière
Capital immatériel
Capital humain :
qualification, turnover, formation, etc.
Capital partenaires :
capital clients, fournisseurs, actionnaires, etc.
Capital structurel :
systèmes d’information, marques, etc.
=
Diagnostic
Forces et faiblesses
Potentiel
© Groupe Eyrolles
Risque
Interpréter les comptes, l’analyse financière 319
■ La collecte d’informations
En fonction des objectifs de l’analyse et des délais impartis, l’information souhaitée
n’est pas forcément disponible dans sa totalité. Il faut savoir être sélectif, en gardant
toujours à l’esprit la qualité essentielle d’une bonne information : sa pertinence.
Cela sous-entend que l’information soit adaptée aux objectifs de l’analyse, actuelle
et fiable. Des recoupements sont nécessaires sur les informations jugées les plus
sensibles.
On peut classer les informations suivant leur provenance :
• les informations internes à l’entreprise. Il s’agit de l’ensemble des documents
financiers publiés (bilan, compte de résultat, annexe, rapport de gestion, rapport des
commissaires aux comptes, rapport annuel). Suivant la nature de la relation entre
l’entreprise et l’analyste, d’autres sources internes peuvent être utilisées. Il convient
de croiser ces informations et de procéder à certains retraitements financiers d’infor-
mations comptables, afin de pouvoir les exploiter ;
• les informations externes de toute nature, comme les études de marché, l’analyse
de concurrents, les rapports d’analystes, les opinions des banques, les études
sectorielles.
Comme le lecteur l’a déjà perçu, bon nombre des concepts évoqués dans cet ouvrage
sont susceptibles d’être utilisés dans le processus d’analyse financière. Mais, avant
d’aller plus loin, nous devons présenter une technique facilitant la comparaison et
l’analyse : ce sont les ratios.
L’évolution dans le temps d’un ratio est souvent plus importante que son niveau
instantané.
Interpréter les comptes, l’analyse financière 321
Le ratio doit être comparé au même ratio dans d’autres entreprises d’un secteur
similaire.
L’interprétation du ratio doit tenir compte de l’environnement et de la situation
spécifique de l’entreprise. Une société informatique en création n’a pas les mêmes
ratios de financement qu’un groupe industriel dont le chiffre d’affaires atteint
10 milliards d’euros.
Exemple
Qualité d’un bilan
Le directeur général du groupe Boisplaisir voudrait savoir ce que vous pensez de
sa filiale savoyarde de fabrication de meubles de marque. Comme base d’ana-
lyse, il vous communique les éléments suivants du bilan de la filiale :
Données en milliers d’euros
Actif 2013 2014 2015 Passif 2013 2014 2015
Immobilisations brutes 350 380 400 Capitaux propres 200 210 210
Amortissements 320 340 365 Dettes à + d’un an 5 150 180
Immobilisations 100 150 200 45 40 60
Dettes fournisseurs
incorporelles
Stocks 50 45 40 Autres dettes 55 5 20
Clients 100 150 190
Banque 25 20 5
Total 305 405 470 Total 305 405 470
Ratios
2013 2014 2015
(1) Qualité du bilan = capitaux propres/immobilisations nettes 1,54 1,11 0,89
(2) Autonomie financière = dettes à long et moyen terme/
2,5% 71,4 % 85,7 %
capitaux propres
(3) Solvabilité = capitaux propres/endettement total 1,90 1,08 0,81
(4) Qualité des actifs = amortissements cumulés/
91 % 89 % 91 %
immobilisations brutes
(5) Structure des actifs = immobilisations incorporelles/
50 % 71 % 95 %
capitaux propres
d’affaires toutes taxes incluses (CA TTC). Un autre retraitement consiste à ajouter
aux créances clients les effets escomptés non échus figurant dans le hors-bilan, afin
d’obtenir le crédit réel accordé par l’entreprise à ses clients.
Interpréter les comptes, l’analyse financière 325
Exemple
Actifs et passifs circulants
La société Microfast souhaite avoir votre avis sur la gestion de ses actifs circu-
lants. Elle vous communique les éléments suivants.
Données générales
2014 2015 2016
CA HT 5 000 6 000 8 000
Achats HT 3 250 3 900 5 200
Créances clients 700 850 1 450
Stocks produits finis 350 450 950
Dettes fournisseurs 400 650 550
Le taux de TVA est de 20 % et vous apprenez que, en 2016, la société a remis à
sa banque 200 d’effets non échus afin qu’elle les escompte.
Vous procédez ensuite aux calculs intermédiaires et aux retraitements.
Détermination des ventes TTC et du crédit clients total
2014 2015 2016
CA HT 5 000 6 000 8 000
CA TTC 6 000 7 200 9 600
Crédit clients total = créances clients
700 850 1 650
+ effets escomptés non échus
Ratios de rotation
2014 2015 2016
Délai de stockage (en jours) = (stocks / CA HT) x 360 25 27 43
Délai de recouvrement des créances (en jours)
42 43 62
= (crédit clients / CA TTC) x 360
Délai de règlement des fournisseurs (en jours)
© Groupe Eyrolles
44 60 38
= (dettes fournisseurs / achats HT) x 360
326 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Par contre, l’année 2016 reflète une accélération de la croissance des ventes
s’accompagnant d’une nette détérioration des ratios de rotation, notamment
sur le crédit clients (il représente 62 jours de vente contre 43 en 2015).
L’évolution est défavorable : comme le crédit obtenu des fournisseurs tend à se
raccourcir sensiblement (de 60 jours en 2015 à 38 jours en 2016), le besoin en
fonds de roulement se dégrade logiquement.
La société doit impérativement retrouver une gestion plus rigoureuse de ses
actifs d’exploitation.
La société Microfast connaît une forte croissance de ses ventes : +20 % en 2015,
+33 % en 2016. Au vu des ratios de rotation, il semble que la gestion du besoin
en fonds de roulement ait été très bonne en 2015 : maintien des délais de
recouvrement clients et très légère dégradation du délai de stockage, alors que
la ressource financière provenant du crédit fournisseur s’est accrue.
Exemple
Mesurer la liquidité
En reprenant les données de l’entreprise Boisplaisir, les ratios de liquidité
peuvent être facilement calculés.
Ratios de liquidité
2013 2014 2015
Actif circulant (stocks + clients + banque) 175 215 235
Dettes court terme (dettes fournisseurs + autres dettes) 100 45 80
Liquidité générale 1,8 4,8 2,9
Liquidité relative 1,3 3,8 2,4
Liquidité immédiate (banque / dettes court terme) 0,3 0,4 0,1
Indicateurs de marché
Toutes les sources extérieures sont mises à profit pour obtenir des informations com-
plémentaires sur les parts de marché des concurrents notamment : enquêtes diverses
ou panels (dans la grande consommation, par exemple).
Le taux de croissance du chiffre d’affaires
L’analyse doit être réalisée sur une longue période, en descendant au niveau des agré-
gats les plus significatifs : taux de croissance du chiffre d’affaires par pays, marque,
client, etc. Dans certains secteurs, il faut décomposer le taux de croissance du chiffre
d’affaires entre croissance « valeur », c’est-à-dire provenant des prix, et croissance
« volume ».
Exemple
Analyser l’activité
M. Paribrest a fondé une entreprise de restauration dont la qualité jouit d’une
grande renommée à Paris. Son activité consiste à vendre à domicile, dans l’en-
semble de la région parisienne, des plats cuisinés dans quatre catégories :
crêpes, hamburgers, sushis et tapas.
D’origine bretonne, M. Paribrest, spécialisé dans la crêpe farcie, a laissé son fils
diversifier son activité. Aujourd’hui, début 2016, il vient de recevoir un rapport
d’un cabinet de consulting dont il a rapidement parcouru les 250 pages. Il a sur-
tout retenu trois points :
✔ la croissance forte de son activité ;
✔ ses gains de parts de marché ;
✔ la part sans cesse décroissante des sushis et des tapas dans son activité.
En conséquence, il s’interroge sur la possibilité d’abandonner ces deux der-
nières activités. En vous communiquant le fameux rapport, il vous demande
votre avis. Vous arrivez à extraire du rapport les informations suivantes.
Total 34 40 51
330 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Les gains de parts de marché ont été spectaculaires sur les hamburgers et surtout
sur les crêpes où l’entreprise détient maintenant plus de 50 % du marché. Par contre,
sur les marchés sushis et tapas, les parts de marché sont nettement en baisse. D’ail-
leurs, ces deux activités ne représentent que 25 % de l’activité de Paribrest.
© Groupe Eyrolles
L’analyse se complique, puisque Paribrest est de plus en plus leader sur un seg-
ment en perte de vitesse. En effet, les crêpes ne représentent plus en 2015 que
17 % du marché et ont baissé de 25 % en deux ans.
L’avenir de Paribrest semble plus incertain et il faut conseiller à M. Paribrest de
renforcer ses efforts dans les sushis et les tapas au lieu de les abandonner.
Ce cas de figure d’une entreprise leader sur un segment particulier et qui ne s’aper-
çoit pas que ce segment est en train de disparaître est assez courant.
En conclusion, il faut toujours associer à l’analyse du périmètre de l’entreprise
l’analyse du marché au sein duquel elle évolue.
fier la sensibilité de l’entreprise aux évolutions externes de prix (coût des matières
premières ou évolution des devises, par exemple). Ce ratio ne doit pas connaître,
normalement, de grandes variations d’une année sur l’autre ;
332 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Ces trois derniers ratios sont liés et l’analyse de leur enchaînement permet de mieux
comprendre la stratégie de l’entreprise. Ainsi, la rentabilité économique dépend à la
fois de la performance d’exploitation de l’entreprise et de la rotation des
investissements.
Exemple
Marge et rotation du capital
Après avoir calculé les ratios pertinents pour les deux entreprises ci-dessous,
essayons de déterminer laquelle appartient au secteur de la distribution.
A B
Chiffre d’affaires 15 000 80 000
Résultat d’exploitation 2 000 900
Capital économique 30 000 25 000
Dans le cas de l’entreprise B, la priorité est donnée à une forte rotation du capi-
tal et les marges commerciales sont faibles : c’est le cas des entreprises de la
grande distribution. Pour l’entreprise A, malgré une marge commerciale élevée,
la rentabilité économique est pénalisée par une faible rotation des actifs : ce
pourrait être par exemple le cas d’une maison de champagne.
Rentabilité d’exploitation
Marge nette
Investissements Productivité
Rentabilité économique
= marge nette X
rotation des investissements
Rentabilité financière
= rentabilité économique X
coefficient d'endettement
vente de ses produits et gagner des parts de marché, d’une part, l’efficacité des moyens
mis en œuvre, d’autre part ;
• un ratio de dynamisme commercial – (nombre de nouveaux clients - nombre de
clients perdus) / nombre total de clients – qui traduit à la fois le degré de fidélisation
de la clientèle et la capacité à recruter de nouveaux clients.
Ces ratios d’avenir peuvent être déclinés dans de nombreuses directions : ils sont
fondamentaux dans le cadre d’une analyse prospective de l’évolution de l’entreprise.
sière : nous nous contentons de préciser les notions les plus communes, souvent uti-
lisées, mais pas toujours connues avec exactitude.
336 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Calcul du PER
Deux entreprises A et B sont cotées à la Bourse de Paris. La société d’analyse et
de conseil financier Previfutur vous donne les indications brutes suivantes : le
capital de A est composé de 100 millions d’actions, celui de B de 120 millions
d’actions.
Le cours boursier au 31 décembre 2013, le résultat net pour l’exercice 2013 et
© Groupe Eyrolles
les prévisions de résultat net pour les années suivantes figurent, pour chacune
des deux sociétés, dans le tableau ci-dessous.
Interpréter les comptes, l’analyse financière 337
Données générales
Résultat net
Cours Nombre
Réel Prévision Prévision Prévision
Entreprise 31 déc. d’actions
2013 2014 2015 2016
2013 2013
A 105 100 000 000 670 000 000 737 000 000 810 700 000 891 770 000
B 100 120 000 000 900 000 000 936 000 000 973 440 000 992 908 800
Après avoir calculé certains ratios boursiers, voyons s’il est préférable d’investir
dans l’entreprise A ou dans l’entreprise B.
Calcul des ratios boursiers
Entreprise A 2013 2014 2015 2016
Capitalisation boursière 10 500 000 000
Bénéfice par action 6,7 7,4 8,1 8,9
Price Earning Ratio 15,7 14,2 13,0 11,8
Entreprise B 2013 2014 2015 2016
Capitalisation boursière 12 000 000 000
Bénéfice par action 7,5 7,8 8,1 8,3
Price Earning Ratio 13,3 12,8 12,3 12,1
Dettes à long
Ratio 2 et moyen terme Déterminer l’autonomie financière
Capitaux propres
Ratio 5 Immobilisations
incorporelles Donner une vision de la structure de l’actif
Capitaux propres
Ratio 14 Chiffre d’affaires Donner des indications sur les parts de marché, par
Taille du marché pays, marque, segment …
Ratio 15
Taux de croissance du Disposer d’une vision de l’évolution du chiffre
Chiffre d’affaires d’affaires sur une longue période, déclinée par pays,
par marque, par client, etc.
■ L’environnement de l’entreprise
Une analyse financière ne peut se mener à partir des seuls états financiers. Seule une
approche globale, permettant de comprendre l’environnement de l’entreprise, est
utile à la juste appréciation de la situation de la société. Pour cela, il est nécessaire de
respecter les points d’analyse suivants.
■ Le diagnostic général
Avant d’étudier plus en détail les aspects financiers et la gestion, un diagnostic
général peut être dressé dans ses grandes lignes.
En pratique
L’analyse de la structure financière se fait à travers l’étude des bilans par étapes suc-
cessives :
• retraitement des données ;
• passage du bilan comptable au bilan fonctionnel ;
• représentation graphique du bilan ;
• détermination du fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la
trésorerie ;
• analyse de l’évolution de la capacité d’autofinancement ;
• calcul de ratios et indicateurs significatifs ;
• étude de l’évolution dans le temps et comparaison avec d’autres entreprises ;
• synthèse.
© Groupe Eyrolles
346 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Exemple
Analyse de la structure financière
La société Caldor fabrique et vend des lampes à bronzer. Créée il y a dix ans, elle
est en pleine croissance. Quel diagnostic faites-vous de sa structure financière à
partir des bilans 2013-2014 et 2015, sachant que, fin 2015, la société avait remis
à sa banque 1 000 d’effets non échus pour escompte ?
Bilans 2013-2014-2015
Actif 2013 2014 2015 Passif 2013 2014 2015
Terrains 500 1 000 1 000 Capital 5 000 5 000 5 000
Constructions 1 200 2 000 3 000 Dettes long terme 3 000 5 000 6 000
Machines 3 500 5 000 7 000 Fournisseurs 8 000 9 600 13 500
Stocks 5 000 6 000 8 400 Autres dettes 4 000 4 800 6 700
Clients 9 000 10 800 13 000 Crédits trésorerie 400 1 200
Banque 800
Total 20 000 24 800 32 400 Total 20 000 24 800 32 400
Représentation graphique
Emplois 2013 2014 2015 Ressources 2013 2014 2015
Ressources
Emplois stables 26 % 32 % 33 % 40 % 40 % 33 %
durables
Emplois Ressources
70 % 68 % 67 % 60 % 58 % 60 %
d’exploitation d’exploitation
Trésorerie Trésorerie
4 % 0 % 2 % 7 %
(emploi) (ressource)
Total 100 % 100 % 100 % Total 100 % 100 % 100 %
100 % 0% 0% 0% 2%
4%
7%
90 %
80 %
70 %
68 % 67 % 60 % 58 % 60 %
60 % 70 %
50 %
40 %
30 %
20 % 32 % 33 % 40 % 40 % 33 %
26 %
10 %
0%
2013 2014 2015 2013 2014 2015
Emplois Ressources
Synthèse
Sous réserve de disposer d’autres informations, Caldor rencontre des problèmes
de financement de sa politique de croissance très agressive. Les investissements
ont fortement augmenté (doublement des emplois stables en 3 ans) et la crois-
sance du chiffre d’affaires a entraîné un accroissement parallèle du besoin en
financement d’exploitation (hausse du BFR). Pour financer cette croissance, Cal-
dor a d’abord eu recours à l’endettement long terme (passé de 0,6 du capital à
1,2 fois ce capital). Mais cela n’a pas suffi et l’absence de fonds de roulement
positif en 2015 a nécessité le recours à des crédits court terme d’exploitation et
de trésorerie. Le coût de ces derniers doit grever la rentabilité et le ratio frais
financiers sur chiffre d’affaires est sans doute élevé.
Le rétablissement d’une structure financière plus équilibrée est un impératif
pour Caldor, soit par renforcement des capitaux propres, soit par souscription
d’un nouvel emprunt moyen-long terme, soit par une réduction drastique de son
besoin en fonds de roulement (mais est-ce compatible avec une situation de
croissance ?). En l’absence de mesures de ce type, la liquidité de l’entreprise
peut être compromise (si la banque suspend ses crédits de trésorerie, par
exemple), la solvabilité risque de ne plus être assurée. Son indépendance finan-
cière sera réduite de toute façon.
© Groupe Eyrolles
Interpréter les comptes, l’analyse financière 349
Exemple
Risque estimé sur un marché particulier
Le tableau ci-dessous donne une présentation très simplifiée de ce que pourrait
être le risque estimé d’une entreprise vendant en Europe des biscuits pour
enfants.
Estimation du risque
Catégorie Nature du risque Niveau de risque (exemples)
Change Faible, échanges à 90 % en euros
Économie
Taux Fort, car endettement important
Politique Géographie Faible, pas de présence dans zones à risque
Cyclique Faible, industrie alimentaire
Part de marché Fort, car pdm très forte sur un segment
Marché Concurrence Moyen car « ticket d’entrée »
Durée de vie Moyen car durée de vie produits courte
Prix décisif Fort, guerre des prix sur produits banalisés
Cycle d’exploitation Moyen, peu d’investissements lourds
Marge brute Faible, car forte marge brute
Exploitation
Frais de personnel Moyen, poids élevé des frais dans le CA
Matières premières Faible, pas de matières premières spécifiques
Structure Endettement Moyen, capacité d’endettement limitée
financière Valeur des actifs Faible, patrimoine immobilier sous-évalué
Cette analyse permet de conclure que le risque pris par l’entreprise est moyen.
En effet, le secteur agroalimentaire est peu lié aux risques géopolitiques. L’en-
treprise risque surtout d’être soumise à une guerre des prix affectant sa rentabi-
lité d’exploitation.
Santé de l’entreprise
aujourd’hui :
lisible dans le bilan
Croissance de demain :
lisible dans le
capital immatériel
© Groupe Eyrolles
354 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Les deux études – analyse financière et capital immatériel – sont indissociables pour
pouvoir porter un jugement sur le futur de l’arbre (de l’entreprise), comme le montre
le schéma suivant.
Valeurs de l’entreprise
+
➞ Performance future de l’entreprise
Capital clients
Moyens du recrutement Résultats du recrutement
Budget de recrutement en % de la masse salariale Nombre de recrutements/effectif total
Nombre de personnes en charge du recrutement Délai moyen de recrutement
Procédures de recrutement Nombre de départs dans les 18 mois
Fiche de recrutement suivant le recrutement
Chaque élément du capital immatériel est ainsi évalué avec une série d’indicateurs
quantitatifs et qualitatifs.
Parce qu’il rend crédibles les perspectives de développement de l’entreprise, le capital
immatériel deviendra rapidement un outil incontournable de l’analyse financière
prospective.
Les taux de TVA et d’impôt sur les bénéfices sont respectivement de 20 % et de
30 %.
Les informations dont nous disposons sont limitées et il n’est pas possible de
réaliser une analyse financière complète. Mais nous pouvons suivre le fil conduc-
teur présenté précédemment et recenser les informations qui seraient néces-
saires à une analyse approfondie.
L’acquisition étant qualifiée d’« importante », les deux cibles détiennent certai-
nement des parts de marché conséquentes.
358 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Ratios
Commençons par représenter la structure du passif des deux sociétés sous
forme de pourcentages.
Structure du passif des deux sociétés
Laudurin MagicSource
2013 2014 2013 2014
Capital 48% 46% 48% 39%
Réserves 10% 10% 5% 5%
Emprunt 10% 10% 17% 18%
Fournisseurs 25% 25% 26% 25%
Autres dettes 8% 9% 5% 10%
Disponibilités 0% 0% 0% 3%
Total 100% 100% 100% 100%
Laudurin MagicSource
2013 2014 2013 2014
(3) Solvabilité : capitaux propres/endettement total 1,3 1,3 1,1 0,8
(4) Qualité des actifs :
23% 26% 18% 21%
amortissements cumulés/immobilisations brutes
Il y a peu de commentaires pertinents : les ratios des deux sociétés sont proches
© Groupe Eyrolles
La rentabilité commerciale est ici beaucoup plus faible (4,6 %) et en baisse par
rapport à 2013. Cette dégradation provient, d’une part, d’une hausse très sen-
sible des dépenses marketing et de recherche, d’autre part, de l’explosion des
amortissements et des frais financiers.
Résultat d’exploitation
En % du CA 2013 2014
Laudurin 19,1 % 19,7 %
MagicSource 9,4 % 11,0 %
La croissance « volume » est plus élevée chez MagicSource que chez Laudurin.
Sous réserve d’analyse complémentaire sur le positionnement de chaque
marque, ce facteur positif pour MagicSource présente deux avantages. Il lui per-
met de disposer d’une plus grande flexibilité dans la construction de sa crois-
sance et de réaliser, sans doute, des économies et des gains de productivité
(achats et gestion industrielle). On retrouve d’ailleurs, pour MagicSource, une
évolution très favorable de son coût des marchandises vendues.
Enfin, nous pouvons tirer quelques conclusions avec l’aide des données fournies
sur les effectifs.
Laudurin MagicSource
2013 2014 2013 2014
Effectifs 230 235 180 190
Frais de personnel 35 000 36 000 23 000 25 000
Coût par personne 152 153 128 132
Volumes 180 000 182 000 200 000 225 000
Unités produites / personne 783 774 1 111 1 184
Ratios de liquidité
Laudurin MagicSource
2013 2014 2013 2014
Liquidité générale
2,3 2,1 2,2 1,8
= actif circulant/dettes court terme
Liquidité relative
1,1 1,0 1,0 0,8
= (actif circulant - stocks)/dettes court terme
Quelle conclusion ?
La conclusion de ce mini-diagnostic sur un conseil de rachat d’une entreprise
plutôt qu’une autre dépend des objectifs poursuivis par le groupe Mobilo.
Si Mobilo cherche à acquérir un potentiel de croissance, un dynamisme commer-
cial fort, une présence marketing importante, le rachat de MagicSource doit être
privilégié. Les problèmes de financement seront alors facilement résolus par
injection d’argent frais, pouvant prendre la forme d’une recapitalisation ou d’un
prêt du groupe à MagicSource. Le challenge lié à la reprise consistera essentiel-
lement à maîtriser la croissance et à améliorer la rentabilité.
Si Mobilo souhaite intégrer immédiatement une forte rentabilité, s’il veut se
concentrer sur la mise en place de synergies rapides (sur les achats, par exemple),
le rachat de Laudurin constitue une belle opportunité.
© Groupe Eyrolles
366 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
Réponses
1. Vrai, mais elle doit être surtout bien interprétée.
2. Vrai, ils sont fondamentaux pour une analyse prospective.
3. Vrai, nombre d’actions fois le cours du jour.
4. Faux, il traduit simplement que le marché la valorise à 100 années de
bénéfice !
5. Faux ! la comptabilité apprécie mal certains postes et pas du tout d’autres
(capital immatériel).
© Groupe Eyrolles
Conclusion
Mais le fait que la principale matière première de la gestion soit constituée de chiffres
l’a trop souvent fait considérer comme une fonction déshumanisée. Il n’en est rien !
Les nouvelles approches évoquées dans ce livre sur l’intégration du capital immaté-
riel comme facteur clé de la croissance future de l’entreprise contribuent, au contraire,
à redonner aux facteurs humains la primauté en matière de création de valeur. La
fonction gestion s’inscrit complètement dans ce cadre.
Enfin, n’oublions pas que la gestion et la finance œuvrent, avant tout, au service de la
dynamique de croissance de l’entreprise. Le moteur essentiel de développement à
long terme est la croissance de l’activité. C’est dans cette perspective que la fonction
gestion joue pleinement son rôle de création de valeur, en cherchant sans cesse à
accélérer la dynamique de croissance de l’entreprise, dans le cadre de la stratégie
définie par la Direction générale.
© Groupe Eyrolles
Lexique
■ Actif
Partie du bilan recensant les biens possédés par l’entreprise. Il constitue l’emploi des
ressources figurant au passif.
■ Actif circulant
Éléments liés au cycle d’exploitation de l’entreprise et qui, à ce titre, vont être
« consommés » au cours de l’exercice (stocks, clients notamment).
■ Actif immobilisé
Éléments corporels et incorporels destinés à servir de façon durable à l’activité de
l’entreprise.
■ Actualisation
Technique de mathématique financière permettant de déterminer la valeur actuelle
d’un montant payable ultérieurement. C’est l’inverse de la capitalisation.
© Groupe Eyrolles
■ Amortissement
Constatation obligatoire, dans les comptes de l’entreprise, de la perte de valeur irré-
versible d’un bien, en raison du temps ou du vieillissement technologique par
370 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Annexe
Informations complémentaires inscrites au bilan et au compte de résultat faisant
partie des comptes annuels.
■ Assurance-crédit clients
Dispositif consistant à garantir le paiement de tout ou partie des créances clients
moyennant le paiement d’une assurance.
■ Augmentation de capital
Dans le cas d’une société anonyme, émission de nouveaux titres payables en espèces
ou incorporation de réserves.
■ Benchmarking
Démarche recherchant les meilleurs produits, pratiques et processus utilisés dans
d’autres environnements, dont la mise en place permettrait l’amélioration des per-
formances de l’entreprise.
■ Bilan
Représentation des emplois et des ressources de l’entreprise, photographie à un
moment donné du patrimoine de l’entreprise.
■ Bilan fonctionnel
© Groupe Eyrolles
Présentation financière du bilan qui vise à regrouper les grandes masses du bilan en
mettant en évidence les cycles de l’entreprise, les ressources et les emplois qui s’y
rattachent.
Lexique 371
■ Budget
Contrat souscrit par les différents acteurs de l’entreprise pour garantir la cohérence
entre les objectifs et la stratégie.
■ Business plan
Résumé de la stratégie d’entreprise, des objectifs à atteindre et des moyens mis en
œuvre pour développer la société, souvent utilisé lors de la création d’une entreprise
ou d’une nouvelle activité.
■ Capacité d’autofinancement
Ensemble des ressources financières dégagées par l’activité de l’entreprise pendant
un exercice. Ce « surplus » monétaire est calculé en faisant la différence entre les
produits encaissables et les charges décaissables ou, plus simplement, en addition-
nant au résultat net les dotations aux provisions et aux amortissements. En renfor-
çant les fonds propres de l’entreprise, l’autofinancement joue un rôle fondamental
dans la politique financière.
■ Capital
Ensemble des sommes mises à la disposition de l’entreprise, d’une manière perma-
nente, par les propriétaires ou les associés.
■ Capital immatériel
Ensemble d’actifs intangibles qui constituent l’essentiel de la valeur d’une entre-
prise, mais qui ne figurent pas au bilan. Composé de capital humain, de capital par-
tenaires (clients, notamment) et de capital interne (marques, systèmes d’informa-
tion, par exemple), le capital immatériel fonde la croissance future de l’entreprise. Sa
mesure est donc essentielle.
■ Capital social
Valeur nominale des actions et des parts sociales détenues par les associés, en fonc-
tion de leurs apports.
© Groupe Eyrolles
372 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Capitalisation
Technique de mathématique financière permettant de déterminer la valeur future
d’un montant placé à un taux donné.
■ Capitalisation boursière
Valeur boursière d’une entreprise obtenue en multipliant le nombre d’actions par le
cours moyen ou de fin de période. Variant en permanence, la capitalisation boursière
ne reflète pas toujours la vraie valeur de l’entreprise.
■ Capitaux permanents
Ensemble des capitaux propres et des dettes à plus d’un an.
■ Capitaux propres
Somme des « dettes » vis-à-vis des propriétaires de l’entreprise (capital social,
réserves, résultat).
■ Charges
Désigne l’ensemble des consommations de l’entreprise au cours d’un exercice
(achats, frais d’exploitation, dotations aux amortissements et aux provisions).
■ Comptabilité
Technique quantitative enregistrant les événements reflétant l’activité de l’entre-
prise en utilisant un langage homogène.
■ Comptabilité analytique
Comptabilité permettant d’analyser les charges dans le détail, afin d’évaluer les
coûts, pour comprendre comment le résultat s’est formé. Spécifique à chaque entre-
prise, elle classe les charges par destination.
■ Comptabilité générale
© Groupe Eyrolles
Comptabilité traitant toutes les transactions avec les partenaires extérieurs à l’entre-
prise. Classant les charges par nature, la comptabilité générale obéit à des règles
strictes et sa tenue est obligatoire.
Lexique 373
■ Compte de résultat
Récapitule l’ensemble des flux de produits et charges de l’exercice, sans qu’il soit
tenu compte de leur date d’encaissement ou de paiement. Il dégage le résultat de
l’entreprise.
■ Comptes annuels
Documents comptables obligatoires, déposés au greffe du Tribunal de commerce ou
de grande instance dans le mois qui suit l’approbation des comptes. Ces documents
publics et accessibles aux tiers regroupent le bilan, le compte de résultat et l’annexe.
■ Coût du capital
Moyenne pondérée des coûts des différentes sources de financement de l’entreprise.
■ Crédit
Partie droite d’un compte enregistrant la naissance d’une dette au profit d’un tiers,
ou la diminution d’un poste d’actif.
■ Crédit clients
Ensemble des créances correspondant aux factures clients non encore réglées. Ce
poste est exprimé en TTC et constitue l’une des principales composantes du besoin
en fonds de roulement. L’expression peut aussi désigner la politique de crédit clients :
conditions et délais de règlement.
■ Crédit fournisseurs
Ensemble des dettes correspondant aux factures fournisseurs non encore payées. En
termes de financement du besoin d’exploitation, il s’agit de la principale ressource.
■ Débit
Partie gauche d’un compte enregistrant la naissance d’une créance due par un tiers
ou l’augmentation d’un poste d’actif.
© Groupe Eyrolles
374 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ En–cours clients
Montant total des factures dues, mais non encore réglées par un ou plusieurs clients
(voir Crédit clients).
■ Factoring
Également nommé « affacturage ». Le système consiste, pour l’entreprise, à céder
ses créances commerciales à une société qui s’engage, par contrat, à les financer en
contrepartie d’une commission.
■ FIFO
First In, First Out. Méthode d’évaluation de stock qui évalue les sorties en utilisant
d’abord les stocks les plus anciens.
■ Fonds de roulement
Différence entre les ressources stables et les emplois stables. Dans la majorité des
entreprises, le fonds de roulement doit être positif, c’est-à-dire que les emplois stables
doivent être financés par des ressources stables.
© Groupe Eyrolles
Lexique 375
■ Inventaire
Comptage physique des quantités de l’ensemble des biens à une date donnée. L’in-
ventaire ne se limite pas aux stocks, mais peut concerner, par exemple, les immobili-
sations.
■ Inventaire permanent
Méthode comptable et informatique permettant, grâce à l’enregistrement constant
des mouvements, de disposer en permanence de la valorisation des quantités en
stock.
■ Investissement
Engagement de fonds destiné à l’acquisition d’actifs corporels ou incorporels, en
vue d’en tirer des revenus futurs satisfaisants.
■ Levier d’exploitation
Coefficient mesurant la sensibilité du résultat à une variation du niveau d’activité.
■ Levier financier
Différence engendrée par l’endettement financier entre la rentabilité économique et
la rentabilité financière.
■ LIFO
Last In, First Out. Méthode d’évaluation du stock qui permet d’estimer les sorties en
utilisant d’abord les stocks les plus récents.
■ Normes IAS
International Accounting Standards. Normes comptables internationales dont l’ap-
plication est obligatoire pour les groupes cotés en bourse, à compter du 1er janvier
2005.
© Groupe Eyrolles
376 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
■ Passif
Partie du bilan recensant l’ensemble des ressources de l’entreprise, c’est-à-dire la
totalité des dettes de l’entreprise vis-à-vis des tiers (actionnaires, fournisseurs ou
banques, par exemple).
■ Point mort
Également appelé « seuil de rentabilité d’exploitation », le point mort représente le
point à partir duquel la marge sur coûts variables équilibre les frais fixes.
■ Principes comptables
Ensemble de principes obligatoires régissant l’esprit dans lequel les comptes doivent
être établis.
■ Provision
Somme que l’entreprise affecte à la couverture d’un risque engendrant une charge ou
une perte future. Les provisions peuvent, soit corriger un élément d’actif (provisions
pour dépréciation d’actifs circulants, par exemple), soit prendre en compte des
risques futurs.
■ Ratio
Rapport significatif entre deux grandeurs cohérentes ou corrélées. Largement utili-
sés dans l’analyse financière, les ratios facilitent la compréhension des situations et
permettent l’identification rapide des problèmes éventuels. Comme toute tech-
nique, leur utilisation obéit à des règles précises.
© Groupe Eyrolles
■ Rentabilité d’exploitation
Mesure la marge que dégage l’entreprise par son activité. Cette rentabilité dépend de
la structure d’exploitation.
Lexique 377
■ Rentabilité économique
Rentabilité mesurant l’efficacité des actifs mis en œuvre (investissements et outil de
production) pour réaliser l’activité.
■ Rentabilité financière
Elle mesure la rentabilité servie aux actionnaires en rapportant le résultat net ou la
capacité d’autofinancement aux capitaux propres.
■ Report à nouveau
Bénéfice de l’exercice non distribué.
■ Reporting
Outil de gestion traduisant rapidement l’activité de l’entreprise dans un but opéra-
tionnel d’aide à la décision. Il peut comporter des informations qualitatives et doit
toujours intégrer une note de synthèse.
■ Tableau de bord
Outil regroupant des indicateurs indispensables au bon fonctionnement de l’entre-
prise. Il constitue un élément essentiel du reporting.
© Groupe Eyrolles
Termes anglo-saxons
© Groupe Eyrolles
Bibliographie
Lochard, J., Les ratios qui comptent, Éditions d’Organisation, 2e éd., 2002.
Malo, J.-L., Mathe, J.-C., L’essentiel du contrôle de gestion, Éditions d’Organisation, 2000.
382 L’essentiel de la finance à l’usage des managers
© Groupe Eyrolles
Index
A comptabilité 21 D
actif circulant 38 comptabilité analytique 86, 302 dates de valeur 146
actif immobilisé 34 compte annuel 221 délai de réucpération 246
actualisation 245 compte de régularisation 39, délais de réglement 133
affectation du résultat 51 44 dette d’exploitation 44
amortissement 44 compte de résultat 71 dette financière 43
analyse de la valeur 310 conditions bancaires 145 disponibilités 39
assurance-crédit 143 conditions générales de vente distribution de dividendes 215
augmentation du capital 219 140 dotations aux amortissements
consolidation 50 et aux provisions 76
construction 36 durée de vie 242
B continuité de l’exploitation 28
benchmarking 306 contrôle budgétaire 291
besoin en fonds de roulement coût caché 309 E
117, 136 coût complet 88 écart de consommation 98
bilan 30-31, 38, 136, 149 coût de remplacement 48 écart de prix 98
bilan fonctionnel 115 coût du capital 213 effet de levier 204
budget approvisionnements coût fixe 91 emploi durable ou stable 115
276 coût marginal 99 emprunt bancaire 216
budget de production 273 coût moyen pondéré 48 emprunt obligataire 218
budget des ventes 266 coût par activité 308 engagement hors bilan 52
budget de trésorerie 147, 282 coûts de non-qualité 308 évaluation au coût historique
budget d’investissement 279 coût standard 96 28
coût variable 90 excédent brut d’exploitation 85
créances d’exploitation 39
crédit-bail 218
C crédit-manager 142
capacité d’autofinancement
crédits généraux de trésorerie
F
154 factoring 143
150
capital 40 FIFO 48
cycle de financement 110
© Groupe Eyrolles
L
prudence 29 T
tableau de bord 296
leasing 218
tableau de financement 158
levier d’exploitation 94
liquidité 130
R tableau de flux 163
ratios 319 tableau Emplois/Ressources
ratios d’activité 327 159
ratios d'avenir 334 taux de service 137
M ratios de liquidité 326 taux interne de rendement 252
marge commerciale 83 ratios de rentabilité 332 trésorerie au jour le jour 148
mise en équivalence 51 ratios de rotation 324 triangle magique 136
ratios de structure financière
322
N ratios d’exploitation 331 U
nominalisme 28 ratios et indicateurs boursiers unité d’œuvre 88
non-compensation 29 335
normes IAS 53 ratios sociaux 335
rentabilité 130, 203 V
rentabilité financière 203 valeur actuelle nette 249
P reporting 305 valeur ajoutée 84
participation des salariés 80 réserve légale 42 valeur mobilière de placement
pay-back 246 ressources durables ou stables 39
permanence des méthodes 29 115 valeur résiduelle 242
© Groupe Eyrolles