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Requier-Desjardins M., 2007. Pourquoi Faut-Il Investir en Zones Arides ?
Requier-Desjardins M., 2007. Pourquoi Faut-Il Investir en Zones Arides ?
Requier-Desjardins M., 2007. Pourquoi Faut-Il Investir en Zones Arides ?
Pourquoi
faut-il investir
en zones arides ?
La rédaction,
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des ministères
ministères français.
français.
Les dossiers
Les dossiers thématiques
thématiques dudu CSFD
CSFD sont
sont téléchargeables
téléchargeables librement
librement
sur le
sur le site
site Internet
Internet du
du Comité.
Comité.
Avant-propos
L’
Marc Bied-Charreton humanité doit dorénavant faire face à
Président du CSFD un problème d’envergure mondiale : la
Professeur émérite de l’Université désertification, à la fois phénomène naturel et
de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines processus lié aux activités humaines. Jamais
Chercheur au C3ED-UMR IRD/UVSQ la planète et les écosystèmes naturels n’ont été autant
dégradés par notre présence. Longtemps considérée comme
un problème local, la désertification fait désormais partie
des questions de dimension planétaire pour lesquelles nous
sommes tous concernés, scientifiques ou non, décideurs
politiques ou non, habitants du Sud comme du Nord. Il est
dans ce contexte urgent de mobiliser et de faire participer
la société civile, et dans un premier temps de lui fournir
les éléments nécessaires à une meilleure compréhension
du phénomène de désertification et de ses enjeux. Les
connaissances scientifiques doivent alors être à la portée
de tout un chacun et dans un langage compréhensible par
le plus grand nombre.
C’est dans ce contexte que le Comité Scientifique Français
de la Désertification a décidé de lancer une nouvelle
série intitulée « Les dossiers thématiques du CSFD » qui
veut fournir une information scientifique valide sur la
désertification, toutes ses implications et ses enjeux. Cette
série s’adresse aux décideurs politiques et à leurs conseillers
du Nord comme du Sud, mais également au grand public,
aux journalistes scientifiques, du développement et de
l’environnement. Elle a aussi l’ambition de fournir aux
enseignants, aux formateurs ainsi qu’aux personnes en
formation des compléments sur différents domaines.
Enfin, elle entend contribuer à la diffusion des
connaissances auprès des acteurs de la lutte contre la
désertification, la dégradation des terres et la lutte contre
la pauvreté : responsables d’organisations professionnelles,
d’organisations non gouvernementales et d’organisations de
solidarité internationale.
Une douzaine de dossiers sont consacrés à différents thèmes
aussi variés que les biens publics mondiaux, la télédétection,
l’érosion éolienne, l’agro-écologie, le pastoralisme, etc.,
afin de faire le point des connaissances sur ces différents
sujets. Il s’agit également d’exposer des débats d’idées
et de nouveaux concepts, y compris sur des questions
controversées, d’exposer des méthodologies couramment
utilisées et des résultats obtenus dans divers projets et enfin,
de fournir des références opérationnelles et intellectuelles,
des adresses et des sites Internet utiles.
Ces dossiers seront largement diffusés - notamment dans
les pays les plus touchés par la désertification - sous format
électronique à la demande et via notre site Internet, mais
également sous forme imprimée. Nous sommes à l’écoute
de vos réactions et de vos propositions. La rédaction, la
fabrication et la diffusion de ces dossiers sont entièrement
à la charge du Comité, grâce à l’appui qu’il reçoit des
ministères français. Les avis exprimés dans les dossiers
reçoivent l’aval du Comité.
Préface
Ce dossier a été l’un des éléments de base de l’atelier international
Denis Loyer sur « les coûts de l’inaction et les opportunités d’investissements
Responsable de la Division
dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches » que le
« Environnement et ressources naturelles »
Agence Française de Développement Comité Scientifique Français de la Désertification a organisé à
Rome en décembre 2006, avec l’appui du Mécanisme mondial de la
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification,
du ministère français des Affaires étrangères et européennes, de
l’Agence Française de Développement (AFD), et avec le soutien
de nombreux autres partenaires tels que le Fonds international de
développement agricole (FIDA), la coopération technique allemande
(GTZ, Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit),
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO), la Banque mondiale (Terrafrica), et l’Observatoire du Sahara
et du Sahel (OSS). Cet atelier international était placé sous l’égide
de l’année internationale des déserts et de la désertification. Il a
rassemblé environ quatre-vingt personnes provenant du Nord et du
Sud, d’ agences de développement et de ministères, des opérateurs
comme des organisations non gouvernementales et des organismes
professionnels, des scientifiques et des économistes.
4
À propos du capital naturel en zones sèches
7
Les évaluations des coûts macroéconomiques 36
de la désertification en Afrique Lexique
18 38
Rentabilité et réalités des investissements Pour en savoir plus…
dans la lutte contre la désertification
40
32 Acronymes et abréviations
Faut-il investir en zones arides ? utilisés dans le texte
Sommaire 3
À propos du capital
naturel en zones sèches
D
epuis plus de trente ans, les ressources services qui vont au-delà de la simple fourniture de sols,
naturelles des régions arides se dégradent en de végétation, d’eau et de nutriments pour l’agriculture
raison de l’augmentation de la pression des et l’élevage.
hommes sur leur milieu naturel et de crises
climatiques comme les sécheresses prolongées qui se La dégradation de ces écosystèmes est donc dommageable
sont manifestées dans diverses régions du monde. en termes économiques, sociaux et environnementaux.
Prévenir leur dégradation et restaurer le capital naturel
Le capital naturel : dégradé devraient figurer au titre des priorités nationales
et internationales dans le contexte du respect des
un ensemble de ressources exploitables objectifs du Millénaire pour le développement adoptés
en 2000. En effet, la problématique de la lutte contre la
Cette dégradation du capital naturel entraîne un dégradation des ressources et contre la désertification se
processus de désertification de plusieurs centaines de réfère clairement aux objectifs « Réduire la pauvreté et la
millions d’hectares sur tous les continents et conduit à faim » et « Assurer un environnement durable ».
des situations de pauvreté de plus en plus graves pour
des centaines de millions de personnes. Le chapitre « Désertification » de l’évaluation des
écosystèmes du Millénaire (MEA) montre que la
En effet, ces personnes tirent l’essentiel de leurs revenus dégradation des zones arides, semi-arides et sub-
de l’exploitation des ressources naturelles : eau, sols et humides sèches empêchera d’atteindre ces objectifs.
végétation. Les pays situés dans les zones arides vivent Enfin, le rapport intitulé « Where is the wealth of
surtout de l’agriculture et de l’élevage ; la part due à Nations » publié par la Banque mondiale (2006) souligne
l’exploitation de leur capital naturel dans la production l’importance du capital naturel dans les pays pauvres,
de leur richesse nationale est très importante. Par en particulier en Afrique. De plus, la plupart des pays
ailleurs, les écosystèmes des régions arides rendent des pauvres sont situés dans les zones arides.
Ce dossier tente de montrer que les taux de retour Pour en savoir plus :
économique (TRE) d’opérations de réhabilitation de www.un.org/french/millenniumgoals/
6
Les évaluations
des coûts macroéconomiques
de la désertification en Afrique
L
a désertification est définie par la Convention L’analyse des coûts économiques de la désertification
des Nations Unies sur la lutte contre la et de la dégradation des terres permettrait de mieux
désertification (UNCCD, 1994) comme « la prendre conscience de l’ampleur du phénomène en
dégradation des zones arides, semi-arides et mesurant son impact sur le développement rural et
sub-humides sèches par suite de divers facteurs parmi agricole en particulier. Elle pourrait enfin servir la
lesquels les variations climatiques et les activités prise de décision sur l’orientation sectorielle de l’aide
humaines ». au développement.
Une méthode utilisée au Mali et au Zimbabwe : à la baisse de productivité des sols, et par voie de
l’équation universelle des pertes en sols conséquence à la désertification ou à la dégradation
des sols (Craswell et al., 2004). En même temps, cette
Au Mali, l’EUPT a été utilisée en 1989 pour quantifier la méthode conduirait à une surestimation des coûts de
perte moyenne en sols de culture par hectare (Bishop la dégradation des sols (Pagiola et al., 2004).
et Allen, 1989, cité par Bojö, 1996). En utilisant des
coefficients de déclin élaborés sur une base statistique Cette méthode a été également appliquée au
pour le Niger, on passe de cette perte en sols à celle en Zimbabwe en 1986. Les résultats des expérimentations
nutriments*. statistiques ont alors relié les pertes en sols à celles
en nutriments pour les deux principaux types de
En élargissant les résultats des parcelles à l’ensemble sols du pays (Stocking, 1986, cité par Bojö, 1996). Les
des régions agricoles du pays, la perte moyenne quatre principaux systèmes de production agricole
annuelle en nutriments est obtenue à l’échelle du Zimbabwe se sont vus ensuite attribuer un taux
nationale. Celle-ci est ensuite valorisée en termes différencié d’érosion, ce qui permet de quantifier les
monétaires à partir du prix des engrais commerciaux. pertes en nutriments à une échelle nationale en tenant
La fourchette annuelle de cette perte, qui va de 2,6 à compte de facteurs écologiques et agro-économiques.
11 millions USD (dollars américains, 1989), est alors Ainsi, la dégradation des terres coûterait chaque année
utilisée comme une approximation de la perte macro- quelques 117 millions USD (1986) au Zimbabwe.
économique liée à la désertification.
Cependant, pour en revenir au cas du Mali, on peut
La méthode économique utilisée dans cet exemple aussi argumenter que la plupart des surfaces affectées
malien est celle des coûts de remplacement, à savoir par la désertification sont en fait des pâturages naturels
l’estimation monétaire d’une perte en capital naturel arides, par définition non pris en compte par l’EUPT et
par la valeur du capital artificiel correspondant à des que l’estimation des pertes liées à la désertification
fonctions identiques. Sur la question de la pertinence de pour ce pays, sur la base des pertes en sols de culture,
ce type d’évaluation économique réalisée directement est par conséquent largement inférieure à la réalité.
à partir de la perte en nutriments, il y a bien sûr débat.
De nombreux spécialistes reconnaissent que ces pertes * Les principaux nutriments des sols sont l’azote et le phosphore.
Dans de nombreux travaux et expérimentations de terrain, seul
sont élevées dans les régions sèches en raison de l’azote est pris en compte. Carbone, azote et potassium sont les
pluies rares mais intenses, ce qui contribue fortement principaux composants de la matière organique des sols.
Depuis les années 1980, de nombreuses expérimenta- Globalement, les modèles d’érosion des sols devien-
tions menées en Afrique cherchent à comprendre et à nent de plus en plus élaborés car ils prennent en
mieux caractériser les liens entre pertes de nutriments compte simultanément les effets des pluies et du vent
et pertes de productivité des sols. En Éthiopie par sur l’érosion des sols. Ils mettent également en relation
exemple, l’évaluation de l’impact de la perte de nutri- la profondeur des sols, les pertes de matière organique
ments sur la productivité des sols repose sur la mise et les pertes en eau des sols ainsi que les organismes
en œuvre d’un protocole d’expérimentations concrètes présents dans les sols ou biotes pour obtenir le taux de
au niveau des exploitations agricoles : le rendement déclin des rendements des cultures ou fourrages (voir
de deux céréales principales est étudié en relation p. ex. Pimentel et al., 1995).
avec la quantité d’azote dans les sols (Sertsu, 1999, cité
par Berry et Olson, 2003a). Les pertes en rendement Plusieurs modèles partiels sont souvent couplés pour
observées varient entre 46 et 544 USD par hectare pour favoriser des approches à la fois plus fines et plus
le blé et entre 31 et 379 USD par hectare pour le maïs, en complètes du phénomène érosif et de ses impacts.
considérant la version basse de l’impact de la perte en Des combinaisons de modèles génériques et appliqués
azote sur la quantité de récolte à l’hectare. peuvent être ainsi trouvées (p. ex. pour le Malawi :
Banque mondiale, 1992 cité par Bojö, 1996). La carto-
D’autres types de modèles sont utilisés pour graphie de l’érosion et de l’usage des terres à l’échelle
comprendre les relations entre l’eau, les sols et la des pays permet d’extrapoler les résultats obtenus
production agricole, ainsi que pour estimer les coûts de au niveau des parcelles ou des districts à l’échelle
la dégradation. En Éthiopie par exemple, l’Organisation nationale.
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO) a réalisé un modèle de satisfaction de la demande Du point de vue méthodologique, la modélisation
en eau des cultures, qui lie les valeurs pluviométriques permet finalement d’estimer les pertes de production
mensuelles, la capacité de rétention en eau des sols et sur un ensemble d’années prédéfini et de donner
l’évapotranspiration pour connaître les variations de ainsi à la dégradation des terres sa valeur annuelle
rendement des cultures (FAO, 1986 cité par Bojö, 1996). moyenne. Cependant, la plupart des travaux évoqués
Au Zimbabwe, des modèles de croissance des plantes se limitent à l’impact de la désertification sur les
ont été appliqués à l’échelle des districts pour mesurer rendements de culture, négligeant ainsi les activités
l’impact de l’érosion sur le rendement de six cultures d’élevage et forestières également affectées par la
distinctes (Grohs, 1994 cité par Bojö, 1996). baisse de productivité des sols.
Perte en rendement de deux céréales due à la perte en azote (N) liée à l’érosion des sols en Éthiopie
D’après Sertsu, 1999, cité par Berry et Olson, 2003a.
Perte en rendement
Récolte perdue
Culture (kg) par kg de N Perte en nutriment N (kg/ha)
(kg/ha)
perdu
Ratio de réponse des
Basse Haute Basse Haute
cultures
Maïs 9,6 36 429 345 4 120
Valeurs monétaires des pertes de rendement en céréales résultant de la dégradation des sols en Éthiopie
D’après Sertsu, 1999 cité par Berry et Olson, 2003a.
Récolte perdue
Culture (kg/ha) Prix du grain (Birr*/kg) Perte totale (Birr*)
Fourchette basse
Les surfaces dégradées par type de terres dans le monde et en Afrique (x1 000 ha)
D’après Dregne et Chou, 1992.
Types de terre Surface totale Surface affectée par la % des surfaces affectées
dégradation
Monde
Terres irriguées 145 495 43 147 30
Cultures pluviales 457 737 215 567 47
Pâturages 4 556 420 3 333 465 73
Tout type de terres 5 159 652 3 592 179 70
Afrique
Terres irriguées 10 424 1 902 18
Cultures pluviales 79 822 48 863 61
Pâturages 1 342 345 995 080 74
Tout type de terres 1 432 591 1 045 845 73
Limite Limite
basse haute
Érosion légère 50% 100% Dans de nombreux pays, le manque de données, qu’elles
Surfaces cultivées dégradées 4 350 8 700
soient disséminées dans diverses institutions ou
(1 000 ha) simplement indisponibles, empêche souvent de réaliser
de telles évaluations des coûts de la désertification et de
Déclin de productivité 5% 5% la dégradation des terres. Des combinaisons diverses de
Déclin des rendements (qx/ha) 0,5 0,5 données environnementales et agro-économiques sont
alors observables : en Tunisie, les évaluations nationales
Production perdue (1 000 qx) 2 175 4 350
des surfaces en terres perdues chaque année distinguent
Valeur perdue (millions Dh) 65 130 les surfaces irriguées de celles en culture pluviale ; il
est alors possible de calculer la perte économique en
Valeur perdue (millions USD) ?? ??
céréales à partir des rendements moyens de ces terres et
Moyenne (millions Dh) 97,5 195 du prix international du blé (Banque mondiale, 2003b).
Moyenne (millions USD) 10,2 21,5
Au Rwanda, l’évaluation de la dégradation des terres
s’appuie sur le calcul de la baisse de la productivité
par tête entre 1982 et 1994 pour les céréales et les
La perte issue des espaces forestiers brûlés est obtenue tubercules, obtenue par le croisement de recherches
en sommant la perte moyenne en bois et celle en micro et de données nationales sur les types et les
produits forestiers non ligneux dérivée d’une estimation quantités de production agricole entre 1966 et 1986. En
moyenne mondiale par hectare (Banque mondiale, faisant l’hypothèse que cette baisse de productivité est
2003a). Les prix au producteur du bois, du blé et de liée à la dégradation des terres, la production céréalière
l’orge permettent de valoriser en termes monétaires les moyenne perdue annuellement est estimée, puis sa
quantités annuelles de production perdues. valeur monétaire (Berry et Olson, 2003b).
Coût annuel
Pays, source Type de Coût
(valeur Principaux éléments méthodologiques
année perte (/PIBA)
absolue)
Monde
Dregne Agriculture _ 42 milliards Étendue spatiale de la désertification, coût du déclin de la
(1992) Élevage USD productivité par ha
(USD 90)
Rwanda
Berry et Olson Agriculture 3,5% 23 M USD Séries sur les productions agricoles, perte de productivité par tête
(2003) (USD 2003)
Éthiopie
Berry et Olson Agriculture 4% 139 M USD Actualisation de l’évaluation précédente
(2003) Élevage (USD 2003)
Forêt
Bojö & Cassels (1994) idem 4% 130 M USD Amélioration de l’étude de Sutcliffe : matrice de transfert des sols
(USD 94)
Sutcliffe (1993) idem 5% 155 M USD Profondeur des sols et pertes en productivité
(USD 94)
FAO (1986) Agriculture <1% 14,8 M USD Modélisation de la satisfaction en eau des cultures
(USD 94)
Zimbabwe
Grohs Agriculture <1% 0,6 M USD Modélisation de la croissance des plantes, cartographie de l’érosion
(1994) (USD 94)
Norse et Saigal Agriculture 8% 99,5 M USD Amélioration de l’étude de Stocking : budget du sol en nutriments
(1992) Élevage (USD 94)
Stocking Idem 9% 117 M USD Coût de remplacement ; principaux types de sol et d’exploitation
(1986) (USD 94) agricole
Lesotho
Bojö Agriculture <1% 0,3 M USD Statistiques liant les pertes en sol, nutriments et productivité
(1991) (USD 94)
Malawi
Banque mondiale Agriculture 3% 6,6-19 M USD Modélisation des pertes en sol et chute de la productivité
(1992) (USD 94)
Mali
2,9-11,6 M 1. Coût de remplacement
Bishop et Allen
Agriculture <1% USD 2. Modélisation des pertes en sol, nutriments et productivité
(1989)
(USD 94)
Ghana 166,4 M
Convery et Tutu Agriculture 5% USD Coût de remplacement
(1990) (USD 94)
17
Rentabilité et réalités
des investissements
dans la lutte
contre la désertification
L
es investissements de projets engagés dans la
LCD concernent des opérations de réhabilitation
des terres, c’est-à-dire de rétablissement du
fonctionnement des écosystèmes et des services
qui en dépendent (résilience et productivité). Ils se
différencient donc de la restauration écologique qui vise
à rétablir une intégrité ou une authenticité écologique.
Ils se distinguent aussi de la réaffectation qui désigne
la transformation d’un paysage par le choix d’un nouvel
usage. Ces deux derniers types d’investissement peuvent
être plus coûteux que la réhabilitation, avec des impacts
et des bénéfices différenciés (Aronson et al., 1995). La
plupart des projets de développement s’intéressent au
rendement ex ante des plans d’action qu’ils proposent. Le Creusement de demi-lunes
calcul de ce rendement sert à la fois à planifier le projet et P. Burger © CARI
à en justifier la mise en œuvre par l’annonce de retours
conséquents et bénéficiant aux populations locales.
Cependant, les résultats effectivement obtenus par ces CES (zaï, digues, cordons pierreux), d’irrigation ainsi
projets diffèrent en général de ceux annoncés car leur que des opérations de reboisement. Leur taux de retour
mise en œuvre est tributaire de leurs contextes locaux, dépasse 10 pour cent.
nationaux ou internationaux difficiles à prévoir.
L’évaluation du taux de retour économique compare
Le taux de retour économique ex post (TRE) des projets une situation initiale (ou sans projet) avec la situation avec
de LCD est intéressant car il fonde la réussite effective projet. L’étude de la rentabilité se limite généralement à
du projet ou la rentabilité de l’investissement réalisé. Un une appréhension locale des bénéfices engendrés, elle-
second indicateur chiffré vient compléter le TRE afin de même réduite aux aspects mesurables de ces bénéfices,
mieux décrire les contraintes des producteurs : il s’agit c’est-à-dire principalement aux variations de rendement
du délai de retour économique sur investissements, des cultures ou à celle de la production de bois dans
calculé pour plusieurs techniques de conservation des le cas des opérations de reboisement. Ces quantités
eaux et des sols (CES) à partir de données de projets au sont ensuite multipliées par les prix correspondants.
Burkina Faso. La valorisation économique des gains obtenus est enfin
rapportée au coût des projets comme suit :
Les conditions d’un taux de retour économique positif
Taux de retour économique = (bénéfices /coûts) x 100
Mode de calcul du TRE des projets
de LCD et les difficultés rencontrées
Il est important de souligner que la durée des projets
La référence sur ces travaux est celle de Reij et Steeds est un critère essentiel pour la validité des opérations
qui ont réalisé en 2003 une évaluation de 12 projets d’évaluation. D’une part, il est difficile de calculer les
de développement agricole et de lutte anti-érosive en bénéfices d’un projet de court terme car les variations
régions sèches africaines (pluviométrie comprise entre de productivité des terres des régions sèches sont
200 et 800 mm par an). Ces projets ont été financés et tributaires de l’aléa pluviométrique ; un relevé sur une
mis en œuvre par la coopération internationale, par courte période ne permet donc pas de différencier
les gouvernements africains et par des populations simplement les effets d’un projet de LCD du contexte
bénéficiaires : ce sont principalement des projets de climatique dans lequel il intervient.
Exemple
Deux projets réussis grâce à leur réappropriation par les populations locales
Ce projet a pour objectif de promouvoir des techniques de À partir du milieu des années 70, des projets de développement
« captage » de l’eau par la construction de banquettes en courbes agricole sont initiés au nord du Nigeria, pour accroître la
de niveau et de demi-lunes. Au départ, l’accueil des populations production par l’irrigation, par l’utilisation de fertilisants et par la
est plutôt hostile, il n’y a pas de recours à une machinerie lourde construction d’infrastructures (routes notamment). La distribution de
ni au système des rations alimentaires pour la rémunération du pompes à carburant individuelles permet aux exploitants de capter
travail, ce qui était la règle auparavant dans la région. l’eau des puits pour l’irrigation.
En 1989, le projet organise des échanges avec la région du Dans l’ensemble, ces projets sont des échecs, exceptés pour
Yatenga au Burkina Faso, région où les terres sont réhabilitées ceux situés au fond des vallées, où se développent des cultures
par la technique du zaï. L’emprunt et l’adoption au Niger de cette de saison sèche et maraîchères (oignons, tomates, ail) grâce à
technique promue par les agriculteurs nigériens après leur visite au l’irrigation. Le taux de retour du projet de l’État de Kano est par
Burkina Faso, sont alors soutenus par ce projet. exemple estimé à 38%*.
En 1998, 9 000 ha de terres dégradées ont été traités, soit 15% D’après Reij et Steeds, 2003.
des surfaces cultivées de la zone d’action du projet. L’analyse coût-
avantage compare les rendements sur les terres traitées et non * Seul le coût d’extraction de l’eau est pris en compte. Aucune évaluation
du prix de l’eau souterraine n’existe, à notre connaissance, en milieu rural
traitées : africain.
• Le coût total de la réhabilitation est de 250 USD/ha : il faut
compter 40 à 60 jours de travail par ha, plus la production et le
transport du fumier et du compost.
• Les bénéfices sont de 65 USD/ha et par an.
• Le taux de retour économique de ce projet est de 20%.
Exemple
Les bénéfices issus des techniques
de CES pour le développement rural,
Plateau central du Burkina Faso
Exemple
Deux projets de LCD
au volet institutionnel central Le projet pastoral Almy Bahaïm au Tchad (1995-200x)
Il s’agit d’un projet de maillage d’une zone pastorale en
Le PSB-Sahel (1989-2004), Burkina Faso aménagements hydrauliques afin d’accroître la fluidité de
Le Programme Sahel Burkinabé (PSB) est un projet de lutte la transhumance et éviter le surpâturage. Étendue spatiale :
contre la désertification implanté au nord du pays et axé sur la 300 000 km² ; ouvrages hydrauliques : 400 puits et mares
responsabilisation des populations dans la gestion des ressources (création et réparation) ; cheptel concerné : 3,7 millions d’UBT
naturelles. Il a mis en place des : (Unité Bétail Tropical) ; population concernée : 150 000
• appuis institutionnels : définition et mise en œuvre de conventions éleveurs.
locales d’environnement ;
• aménagements CES : 20 787 ha (zaï, demi-lunes, bandes L’idée directrice est d’assurer une meilleure répartition du bétail
enherbées, compostage, paillage, reforestation, cordons et transhumant sur le territoire à partir d’un maillage hydraulique où
digues) ; chaque réalisation reste de faible capacité (inférieure à 7 000 m3)
• formations / alphabétisation ; afin de limiter la pression pastorale et d’éviter l’installation agricole
• appuis aux initiatives socio-économiques des populations sur chaque zone. Ces ouvrages ont des fonctions différentes et
(infrastructures communautaires socio-économiques et hydrau- hiérarchisées : ouverture de nouveaux pâturages, sécurisation
liques, crédits aux activités lucratives) ; des axes de transport et des routes caravanières, retardement
• infrastructures sanitaires et éducatives. et diversion des troupeaux lors de la descente vers les zones de
saison sèche (moment des récoltes) et de la remontée (moment des
Des résultats : semailles), protection des berges cultivées.
• Doublement des rendements des cultures et fourragers des
zones traitées Le dispositif d’intervention du projet comporte deux volets :
• Variation de la charge pastorale conséquente • Un volet pastoral (élevage) qui accompagne les négociations
• Taux de recouvrement en hausse locales pour l’implantation des points d’eau et la gestion des
• Retour de la biodiversité ouvrages et des ressources par les usagers ; il inclut le travail de
• Adoption croissante de ces techniques par les populations reconnaissance des pistes de balisage.
locales • Un volet hydraulique qui assure les études techniques, les
• Chute de 75% des conflits liés à la gestion des ressources passations de marché et qui contrôle les travaux exécutés par
naturelles des entreprises (ouvrages hydrauliques et balises). L’organisation
traditionnelle des tours d’eau est faite par le « gestionnaire de
Mais les données quantitatives sur l’amélioration des conditions points d’eau », souvent le chef de village ou de la fraction la plus
de vie, sur la valorisation économique des gains en rendement ne ancienne à fréquenter les lieux.
sont pas disponibles.
D’après Dabiré, 2004 ; Bonnet et al., 2004 ; Jouve et al., 2002.
En prenant en compte l’ensemble des éléments • Les bénéfices de la stabilisation des populations,
développés précédemment, les bénéfices servant de bien que la méthode par les coûts d’opportunité soit
base au calcul du TRE des projets de LCD peuvent être réfutable *.
notablement élargis.
Il ressort in fine que les TRE des projets de LCD réussis
De façon générale, les bénéfices sociaux et sont sous-évalués. Une meilleure prise en compte de
environnementaux ne sont jamais ou très peu pris en leurs bénéfices se heurte à l’insuffisance des méthodes
compte dans l’évaluation chiffrée des projets. Trois disponibles et à leur coût de mise en œuvre.
types de bénéfices semblent cependant relativement
simples à obtenir : * Si la société civile des pays du Nord devait classer l’importance des
impacts de la LCD, ce serait les thèmes du changement climatique
• Les bénéfices de la diminution des conflits sur les et de la migration qui primeraient (d’après le contenu de la presse
ressources naturelles. française sur l’année mondiale des déserts et de la désertification).
• Les bénéfices du stockage de carbone dès que les
taux moyens de stockage peuvent être connus.
GLOBAUX
# Adaptation au changement climatique Stockage du carbone Quantités de carbone stockées
x Prix de marché du carbone
# Récupération de la biodiversité Modification des écosystèmes et des ?
paysages
# Récupération de la fertilité Variation du couvert végétal : ?
• Meilleure infiltration de l’eau
• Remontée de la fertilité
(matière organique, nutriments, etc.)
• Baisse de l’albédo
Délai de retour Le délai de retour sur les digues, les diguettes et les
! L’investissement du projet de 80 000 FCFA*/ha est amorti après cordons pierreux a été calculé au Burkina Faso par le
4 années. projet PATECORE, puis à partir des données du projet
! L’investissement paysan de 75 000 FCFA*/ha est amorti après PSB-Sahel.
3 années.
! Délai total : 7 ans Le délai de retour sur investissement calculé par le
D’après Wauters, 2005. projet PATECORE est de 3 ans pour les producteurs
* 1 euro = 655,957 FCFA (juin 2007) avec le soutien du projet et de 7 ans sinon.
Les coûts ont été également inventoriés pour chaque Le zaï : un calcul générique au Burkina Faso
type d’aménagement mécanique de CES.
Le zaï est une des techniques de CES largement
Les coûts des cordons pierreux diffèrent en fonction décrites dans la littérature. Les conditions de réussite
des deux projets. Deux facteurs principaux peuvent optimales du zaï sont des pluviométries annuelles de
expliquer cette différence : 300 à 800 mm et des sols très pauvres. Le zaï est mal
• La distance des moellons nécessaires et le transport adapté pour les sols sableux. La contrainte majeure est
correspondant : dans le cas où les moellons doivent celle liée au besoin en main d’œuvre : des fourchettes
être apportés, les frais de camionnage ont été évalués allant de 900 à 4 000 heures de travail par hectare ont
entre 87 500 et 105 000 FCFA. été recensées (soit 150 à 571 journées de travail de 6
• Le coût de la main d’œuvre : la charge de travail heures). L’adoption du zaï entraîne une réduction des
pour les cordons pierreux individuels est de 97 heures superficies cultivées. Les effets bénéfiques du zaï sur
par ha (construction familiale) et de 673 heures par le sol et la végétation peuvent se faire sentir pendant
ha pour les cordons collectifs (organisations non trente ans (Le Houérou, 1998).
gouvernementales [ONG], projets de développement).
Ainsi, au Burkina Faso, un hectare de zaï coûte a
Le rapport coût-bénéfice obtenu sur la base des résultats minima 120 000 FCFA en main d’œuvre (soit 183 euros
du PSB-Sahel indique que le temps de valorisation des ou 235 USD, novembre 2006). Pour la variation des
investissements totaux (cordons, digues et diguettes) rendements, toujours au Burkina Faso, le zaï avec
est de 3 à 8 années (Hien et al., 2004). matière organique permet de passer en moyenne d’un
rendement en céréales de 0,7 tonnes par hectare à un
Coûts par ha des cordons pierreux, digues et diguettes rendement variant de 1 à 1,7 tonnes par hectare en
filtrantes, Burkina Faso fonction de la qualité des sols et de la pluviométrie
D’après Hien et al., 2004.
(Somé et al., 2000).
Réalisation Coûts à l’ha en FCFA À partir des données FAO sur les prix des céréales entre
Projet PATECORE 2000 et 2003, le nombre d’années nécessaires pour
rentabiliser l’investissement d’un hectare a été calculé
Cordons pierreux 32 000
(tableau page suivante).
Diguettes filtrantes 49 000
Digues filtrantes 100 000 Les mêmes tendances sont observées sur le prix d’une
Programme Sahel Burkina céréale à l’autre et des variations importantes d’une
année à l’autre. À titre informatif, ces variations
Cordons pierreux 94 540
semblent sans rapport avec le niveau de la production
Digues filtrantes 114 206 de ces céréales pour les quatre années.
Il faut plusieurs années aux producteurs pour récupérer " L’une plutôt traditionnelle serait l’élargissement
les investissements de CES réalisés dans la récupération du micro-crédit au secteur rural pour appuyer
ou l’entretien de leurs terres : de quatre à cinq années l’investissement dans les techniques de LCD. Cependant,
en moyenne et une fourchette élargie de deux à huit le micro-crédit marche peu ou mal en milieu rural.
ans. Ces délais sont un frein à la mise en place de ces De plus, on reste dans une logique de réparation des
techniques. Cette variabilité du temps de retour est très problèmes créés par la désertification. Enfin, tant que
liée à celle de la pluviométrie et des prix des céréales. les producteurs ne peuvent pas améliorer de façon
L’évaluation économique des différentes techniques de conséquente leurs revenus, ils resteront dépendants
CES, de leurs coûts et de leurs bénéfices, reste délicate en de ces possibilités de crédit. Le micro-crédit, s’il est à
raison de la diversité des coûts relevés. Les évaluations ne développer sur les questions de LCD, ne peut pas suffire
prennent pas en compte les coûts de maintenance des pour stimuler le développement local.
aménagements. " Le projet Keita au Niger montre que la seule
réhabilitation des terres ne suffit pas pour le
Notre indicateur de la propension à investir dans développement rural africain. Ce projet reconnaît avoir
l’entretien des terres est donc le délai de retour sur atteint une limite dans le développement agricole de sa
investissement : compte tenu des faibles marges zone après la réalisation de nombreux aménagements
budgétaires et de l’incertitude foncière des producteurs de LCD depuis plus de 20 ans. Bien sûr, on pourrait
ruraux dans les régions, plus ce délai est long, plus cette s’interroger sur les facteurs locaux de blocage ou sur les
propension sera faible *. insuffisances dans l’organisation de la mise en œuvre du
projet. On peut aussi défendre l’idée qu’un investissement
La question foncière serait bien sûr à évoquer et à dans des activités plus lucratives (i) valorisant les
intégrer : en effet, dans le cas du district de Machakos au produits naturels et les savoir-faire spécifiques des
Kenya par exemple, les analyses faites sur les raisons d’un régions sèches, (ii) produisant localement de la valeur
investissement élevé des ménages dans la récupération ajoutée et (iii) impliquant le secteur privé national et
des terres soulignent le rôle central d’un système foncier international, permettrait aux producteurs de mettre
fluide et de la présence des infrastructures (routes en œuvre de façon autonome les techniques de LCD à
notamment) (Reij et Steeds, 2003). partir des gains dégagés par ces nouvelles activités. Cette
proposition soulève de nombreuses interrogations quant
* La pauvreté étant généralement invoquée pour expliquer l’absence à (i) la faisabilité concrète (juridique, institutionnelle,
d’investissement. Mais on peut souligner qu’aucune recherche
portant sur les liens entre types de pauvreté (ou d’absence de etc.) de tels projets d’entreprises, (ii) la répartition locale
capacité au sens de Sen) et investissement rural n’a été recensée au des bénéfices retirés et (iii) la durabilité d’une production
cours de ce travail. fondée sur le profit économique.
30
Exemple
Réussite et plafonnement des opérations
de LCD : l’exemple du projet Keita (Niger)
31
Fa ut-il investir
en zones arides ?
D
epuis les débuts de l’adoption de la
Convention des Nations Unies sur la lutte
contre la désertification, on a constaté le peu
d’engagement des pays concernés comme
des pays développés. La lutte contre la désertification
est le quotidien des populations des régions affectées,
souvent les plus pauvres et les plus marginalisées dans
le monde ; au-delà, la LCD reste cantonnée dans le cercle
étroit des personnes convaincues de la nécessité d’agir :
des ONG militantes, des scientifiques, des structures
nationales pour le développement et pour la recherche
dans les pays touchés et dans les pays développés, et
enfin des organisations internationales.
" Dans la recapitalisation du capital naturel dégradé " Dans la recherche d’activités non agricoles, forestières
des zones arides et/ou dans la protection des zones et pastorales pour soulager la pression sur les ressources
encore peu touchées ? Est-ce là le rôle de l’aide publique (écotourisme, artisanat, services…) ? Qui peut investir
au développement et des budgets nationaux ? dans ces secteurs ? Avec quels acteurs ?
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