Environment, aquafères profonds et région saharosahélienne">
Les Ressources en Eau Profonde Du Désert Du Sahara Et de Ses Confins Arides Et Semi-Arides
Les Ressources en Eau Profonde Du Désert Du Sahara Et de Ses Confins Arides Et Semi-Arides
Les Ressources en Eau Profonde Du Désert Du Sahara Et de Ses Confins Arides Et Semi-Arides
LES RESSOURCES
EN EAU PROFONDE
DU DÉSERT DU SAHARA ET DE SES
CONFINS ARIDES ET SEMI-ARIDES
L
a dégradation des terres concerne environ 23 % ainsi que les décideurs publics et privés, par les
de la surface émergée du globe, augmente à un connaissances scientifiques les plus récentes.
rythme annuel de 5 à 10 millions d’hectares. Elle
affecte 3,2 milliards de personnes dans le monde. Dans C’est pour répondre à cette nécessité que le Comité
les zones sèches, qui représentent près de 40 % des terres Scientifique Français de la Désertification a décidé de
(hors terres gelées), on parle de désertification. lancer une série intitulée « Les dossiers thématiques du
CSFD » qui veut fournir une information scientifique
L’utilisation mal contrôlée de l’Homme sur les terres valide sur la désertification, toutes ses implications et
est la principale cause de dégradation des sols. Le ses enjeux. Cette série s’adresse aux décideurs politiques
changement climatique accentue ces effets et accélère et à leurs conseillers du Nord comme du Sud, mais
la désertification. La lutte contre la désertification est également au grand public, aux journalistes scientifiques
au cœur des enjeux de la Convention des Nations Unies du développement et de l’environnement. Elle a aussi
sur la lutte contre la désertification. Éviter, réduire la l’ambition de fournir aux enseignants, aux formateurs
dégradation des sols, restaurer les terres dégradées ainsi qu’aux personnes en formation des compléments
aident à lutter contre le changement climatique sur différents champs disciplinaires. Enfin, elle entend
(e.g. restaurer 350 millions d’hectares permettrait de contribuer à la diffusion des connaissances auprès des
soustraire de l’atmosphère de 13 à 26 gigatonnes de CO2) acteurs de la lutte contre la désertification, la dégradation
et de lutte contre la perte de biodiversité. Tendre vers des terres et la lutte contre la pauvreté : responsables
un monde neutre en termes de dégradation des terres d’organisations professionnelles, d’organisations non
est la cible 3 de l’Objectif de Développement Durable 15 gouvernementales et d’organisations de solidarité
« Vie terrestre ». Restaurer les terres − les services qu’elles internationale.
rendent à la Planète et aux Sociétés − est au cœur de la
Décennie de la restauration des écosystèmes lancé par Ces dossiers sont consacrés à différents thèmes aussi
les Nations Unies (2021-2030). variés que les biens publics mondiaux, la télédétection,
l’érosion éolienne, l’agroécologie, le pastoralisme,
Lutter contre la désertification et la dégradation etc., afin de faire le point des connaissances sur ces
des terres est un enjeu mondial qui repose sur des différents sujets. Il s’agit également d’exposer des débats
actions concrètes adaptées aux conditions locales. d’idées et de nouveaux concepts, y compris sur des
Cette mise œuvre nécessite une coopération entre questions controversées, d’exposer des méthodologies
tous les acteurs : organisations de la société civile, couramment utilisées et des résultats obtenus dans
organisations professionnelles, partenaires techniques divers projets et, enfin, de fournir des références, des
et financiers, décideurs publics, acteurs du secteur adresses et des sites internet utiles. Ces dossiers sont
privé, établissements d’enseignement supérieur et validés par les membres du comité.
de recherche. La recherche a, quant à elle, le rôle
Jean-Luc Chotte
d’accompagner ces actions ancrées dans les territoires,
Président du CSFD
Directeur de recherche de l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
1
Préface
D’une superficie comparable à celle de l’Europe actuelle à des intérêts générés par ce capital. En théorie,
géographique (dix millions de km2), le désert du Sahara l’exploitation sur le long terme de ces ressources en eau
constitue la plus grande étendue de terre aride d’un seul souterraine ne peut être considérée comme durable que
tenant dans le monde. Avec ses confins semi-arides, il si elle touche aux intérêts, donc à la recharge, et non au
occupe la quasi-totalité de l’Afrique septentrionale, de capital, le stock.
l’océan Atlantique à la mer Rouge, et près de la moitié
de la surface totale de ce continent. Cette vaste région Les flux d’alimentation de ces aquifères sahariens (leur
renferme aussi parmi les plus grandes réserves d’eau « recharge ») sont donc très faibles, voire quasi nuls
douce liquide présentes sur Terre. dans certaines zones. Par conséquent, la quantité d’eau
souterraine qui sort naturellement de ces réservoirs,
Le Comité Scientifique Français de la Désertification notamment à l’origine des oasis qui ponctuent le désert,
s’attache, dans ce dossier technique coordonné par est, globalement, très faible. Pourtant, elle est d’une
Yves Travi, qui a consacré l’essentiel de sa carrière à importance capitale, en ces lieux spécifiques, tant
l’étude des ressources en eau de cette région du monde, à pour les sociétés humaines que pour les écosystèmes,
présenter et expliciter cet apparent paradoxe. puisqu’il s’agit de la seule ressource en eau douce de
cette vaste région. En outre, dans de nombreux cas, les
Ce dossier nous rappelle notamment que les eaux débits de sortie naturels actuels, aux oasis notamment,
souterraines constituent, sur notre planète, le deuxième ne sont pas en équilibre avec le climat d’aujourd’hui et
stock d’eau douce après les glaces continentales sont encore le fruit, du fait de la lenteur des écoulements
polaires, loin devant les eaux de surface des lacs et souterrains, de périodes de recharge plus importantes,
des rivières. Il nous montre aussi que la présence de datant d’il y a plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines
ces stocks d’eau douce liquide sur les continents n’est de milliers d’années. C’est pour cette raison que ces eaux
pas directement liée au climat, mais qu’elle dépend souterraines sont souvent qualifiées de « fossiles ».
aussi de la structure géologique du sous-sol. À cet
égard, l’Afrique septentrionale est dotée des meilleurs Ce dossier nous explique aussi que l’introduction, au
réservoirs géologiques en la matière. Il s’agit de bassins cours de la seconde moitié du xxe siècle, de techniques
sédimentaires, parmi les plus vastes du monde, remplis modernes de pompage de l’eau souterraine dans ces
de roches accumulées depuis plusieurs centaines de aquifères par forages profonds a permis un certain
millions d’années sur plusieurs milliers de mètres développement économique dans ces régions, ainsi que
d’épaisseur. Chaque mètre cube de ces roches poreuses, l’amélioration du bien-être des populations concernées.
appelées « aquifères », renferme de 50 à plusieurs Ce mode de prélèvement artificiel de l’eau souterraine,
centaines de litres d’eau exploitables. Et cette eau est par opposition aux sorties naturelles artésiennes dans
douce, elle n’est pas salée par la présence de couches de les oasis, au sein de ces aquifères peu rechargés se fait
sel parmi les sédiments, comme c’est souvent le cas pour souvent en prélevant plus que la recharge, donc en
les aquifères profonds. puisant sur le capital. Il induit aussi des impacts, à plus
ou moins long terme, jusqu’à plusieurs siècles, tant
Ce dossier nous montre néanmoins que, compte tenu du socio-économiques que sur les écosystèmes, impacts eux
climat aride qui règne aujourd’hui dans cette région du aussi bien décrits dans ce dossier.
monde, ces réserves d’eau colossales ne sont, pour une
grande part, que très faiblement alimentées, c’est-à-dire Yves Travi, et les autres contributeurs au dossier,
renouvelées ou « rechargées », par les précipitations (les proposent aussi une excellente perspective sur
pluies) actuelles. Il s’agit là d’une contrainte importante, les différents types de méthodes et d’approches
qui n’existe pas dans les régions du monde qui sont progressivement développées par l’hydrogéologue, le
plus arrosées. En d’autres termes, pour établir une scientifique spécialiste des eaux souterraines, depuis
analogie financière, ces stocks d’eau souterraine peuvent la seconde moitié du xxe siècle. Ces méthodes ont été
être comparés à un capital financier et leur recharge nécessaires pour la connaissance, la mise en valeur
Préface 3
pp Lac Katam, Tchad. © Jacques Taberlet
Sommaire 5
Introduction : l’eau douce, un enjeu mondial
L’eau, sur la Terre, est essentiellement contenue dans souterraine dans les nappes, ou encore alimente les lacs ;
les océans. L’eau douce continentale représente un peu le reste constitue l’eau « verte » qui est provisoirement
moins de 3 % et se décompose en deux entités : les stocks stockée dans le sol, puis directement évaporée ou
et l’eau du cycle de l’eau renouvelable (Marsily et al., absorbée puis évapotranspirée par les plantes. L’eau bleue
2015). Quand il pleut, une fraction de l’eau qui atteint représente environ 32 % des précipitations à l’échelle du
le sol contribue à l’eau dite « bleue » qui s’écoule en globe, soit approximativement 36 000 km3 d’eau de pluie
surface, dans les rivières et, après percolation, de façon par an (Marsily et al., 2018 ; Marsily, à paraître).
pp Irrigation, Tunisie. Monsfe Hnshir (agriculteur) témoigne de l'importance de l'irrigation de sa parcelle agricole, Kettana, Tunisie.p
Christian Lamontagne © IRD
La ressource en eau directement utilisable par les Les prélèvements d’eau bleue (tout type d’usage
populations appartient à l’eau bleue. Celle-ci est confondu) sont en 2020 de l’ordre de 4 700 km3/an
principalement utilisée à des fins domestiques, dans le monde, soit 13 % de l’eau disponible, pour
industrielles, de transport et d’irrigation agricole. La une consommation de 2 500 km3/an, soit 7 % de l’eau
ressource en eau domestique s’intègre donc dans un disponible. L’irrigation constitue la part principale des
objectif plus général de gestion et de préservation de la prélèvements car elle concourt à assurer les besoins
ressource en eau. alimentaires des populations.
La croissance de la population mondiale, l’intensification Toutefois, cette vision globale reflète imparfaitement
de l’agriculture, l’augmentation de l’utilisation de l’eau la réalité lorsqu’on considère l’échelle régionale. En
dans l’industrie entraînent une hausse continue de la effet, l’eau douce n’est pas répartie équitablement
demande en eau. Les besoins en eau, à l’horizon 2050, sur le globe (cf. carte ci-dessus), suivant en cela
devraient ainsi augmenter d’environ 50 %, en particulier l’abondance ou la rareté des précipitations en plus d’une
du fait de la demande en irrigation agricole. Malgré cela, distribution de la population souvent en inadéquation
la demande sera encore très inférieure à l’eau disponible. avec cette ressource. La gestion de l’eau peut alors être
On ne peut donc pas parler de pénurie d’eau douce à confrontée à différents enjeux contradictoires et des
l’échelle mondiale. choix stratégiques doivent s’opérer. Par exemple, l’eau
Cibles Descriptifs
Accès à l’eau potable 6.1 D’ici à 2030, assurer l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable.
6.2 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène
Accès aux services
adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et
d’assainissement et d’hygiène
des filles et des personnes en situation vulnérable.
6.3 D’ici à 2030, améliorer la qualité de l’eau en réduisant la pollution, en éliminant l’immersion de déchets et en
réduisant au minimum les émissions de produits chimiques et de matières dangereuses, en diminuant de moitié
Qualité de l’eau
la proportion d’eaux usées non traitées et en augmentant considérablement à l’échelle mondiale le recyclage et la
réutilisation sans danger de l’eau.
6.4 D’ici à 2030, augmenter considérablement l’utilisation rationnelle des ressources en eau dans tous les secteurs et
Gestion durable des ressources
garantir la viabilité des prélèvements et de l’approvisionnement en eau douce afin de tenir compte de la pénurie d’eau
en eau
et de réduire nettement le nombre de personnes qui souffrent du manque d’eau.
6.5 D’ici à 2030, mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen
Gestion intégrée des ressources
de la coopération transfrontière selon qu’il convient.
Protection et restauration des 6.6 D’ici à 2020, protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones
écosystèmes humides, les rivières, les aquifères et les lacs.
6.a D’ici à 2030, développer la coopération internationale et l’appui au renforcement des capacités des pays en
Coopération et renforcement de développement en ce qui concerne les activités et programmes relatifs à l’eau et à l’assainissement, y compris la
capacités collecte de l’eau, la désalinisation, l’utilisation rationnelle de l’eau, le traitement des eaux usées, le recyclage et les
techniques de réutilisation.
6.b Appuyer et renforcer la participation de la population locale à l’amélioration de la gestion de l’eau et de
Gestion collective de l’eau
l’assainissement.
En dehors des grands bassins fluviaux, la présence d’eau de milliers d’années. Leur surexploitation par l’homme
douce dans les zones arides ou désertiques de la bande (par drainage et pompage) ou leur vidange naturelle
saharo-sahélienne, sous la forme de lacs ou de sources conduisent à l’asséchement et/ou à la salinisation de
(oasis), est souvent exclusivement liée à l’émergence ces zones humides et, par voie de conséquence, à la
d’eaux souterraines profondes, considérées comme disparition de leur biodiversité. La préservation des
« fossiles » car accumulées lors des périodes pluvieuses ressources en eaux souterraines profondes constitue un
du Quaternaire, il y a des milliers voire des centaines facteur important pour lutter contre la désertification.
tt Accès à l'eau au Niger. qq Lac Yoa (370 ha, profondeur maximale 25 m) près d’Ounianga Khebir,
Forage artésien. Nord du Tchad. Entre le Tibesti et l’Ennedi, ce lac est alimenté par plusieurs
Wankam, dans la région de Tillabéri. sources qui jaillissent des grès fracturés (eau à 300 mg/l de minéralisation). p
Tahirou Amadou © IRD © Jacques Taberlet
pp Exploitation minière des ressources en eau souterraine non renouvelables dans le monde. D’après Margat, 2006
qq Oasis d'El Guettar, Tunisie. Forage profond atteignant les aquifères fossiles. Situé en amont de l'oasis,
l'eau s'écoule gravitairement vers les parcelles cultivées et les habitations. Jean-Pierre Montoroi © IRD
Qu’elles jaillissent naturellement (sources pouvant Par exemple, l’oasis de Kufrah (Sud de la Libye, près des
alimenter des oasis) ou artificiellement (forages), les frontières du Tchad et de l’Égypte) était un magnifique
conditions d’exutoire et d’utilisation des eaux fossiles lac d’eau douce en 1924. Devenu un lac salé en une
peuvent avoir une incidence importante − telle que la quarantaine d’années (jusqu’aux années 1960), il a
salinisation des eaux et des sols ou l’arrêt du jaillissement complètement disparu aujourd’hui du fait de l’arrêt de
naturel de la ressource − dans des environnements l’artésianisme. Les palmeraies sont depuis alimentées
fragiles, comme par exemple celui de l’oasis de Kufrah par des forages profonds de plusieurs dizaines de mètres
(Lybie) ou encore au Sud de la Tunisie. (voir les photos ci-dessous).
2004
… et perte de la biodiversité
Pour en savoir plus sur la description et le comportement pp Zone d'Ounianga Serir, lac Teli, Tchad. p
hydrologique de ces lacs : Van Der Meeren Thijs et al., Dépôts de sels sur les rives du lac. © Jacques Taberlet
2019.
pp Présence d’oiseaux dans les eaux douces du lac Bokou, près d’Ounianga Serir au Nord du Tchad.
© Ministère en charge de l'Eau, Bureau national de la commission conjointe de la nappe des grès de Nubie, Ndjamena, Tchad
500
anciennes. Les oasis du désert représentent les seuls
« restes » visibles du fonctionnement hydrologique de
ces époques. Ils constituent les points de sortie naturels 400
pp Cycle de l’eau en région aride. La pluie de l’époque actuelle peut mettre plusieurs pp Oasis d'Aoué et ses palmiers au nord de la
dizaines ou centaines d’années pour atteindre la nappe. Le niveau de cette dernière s’ajuste guelta d'Archei au Tchad. Marcel Roche © IRD
aux conditions arides actuelles. D’après Edmunds, Travi et al., 2001
La majeure partie du Sahara reçoit moins de 100 mm de Les eaux souterraines s’écoulent généralement depuis
pluie par an. On trouve toutefois de l’eau souterraine de les reliefs qui s’étendent au centre du Sahara (Hoggar,
bonne qualité dans un grand nombre de vastes bassins Tassili, Tibesti, Air, Adrar des Iforas, Ennedi), zones
sédimentaires, mais l’extraction de cette d’alimentation potentielle (les zones
eau potable nécessite parfois des ouvrages Les bassins de recharge), vers le centre des bassins
de captage très profonds. La géochimie et
sédimentaires du où l’écoulement des eaux est le plus
l’hydrologie isotopique (cf. p. 23) ont démontré souvent très lent (quelques mètres par
qu’il s’agissait d’eaux anciennes alimentées Sahel et du Sahara an) avec une composante verticale
par les pluies (recharges) durant des périodes contiennent de ascendante relativement importante
anciennes qui bénéficiaient alors de climats grandes ressources (cf. carte et schéma ci-contre).
plus humides que ceux d’aujourd’hui.
en eau souterraine
fossile.
pp Le Sahara.
uu Représentation
schématique des paysages, de
la recharge et de l’évolution
de la qualité des eaux
souterraines dans la partie
africaine du Sahara.
D’après Edmunds, Travi et al., 2001
qq Délimitation
des grands
aquifères
profonds captifs
en Afrique
septentrionale.
D’après Seguin et
Gutierrez, 2016
Le Sahel : des aquifères plus petits Comme pour le Sahara, la plupart des eaux souterraines
du Sahel sont fossiles et des recharges actuelles
Le Sahel sépare la zone tropicale humide du Sahara significatives interviennent seulement le long des rivières
proprement dit. Deux grands fleuves, le Sénégal et le pérennes ou saisonnières.
Niger, comme le Nil plus à l’Est, s’étendent à travers
le Sahel, apportant l’eau en provenance de la zone
tropicale humide. De même, le Chari fournit la principale
alimentation en eau du lac Tchad. * Par convention, la date du « présent » est située au 1er janvier 1950.
pp Représentation schématique des paysages et de la présence des eaux souterraines dans les régions sahéliennes.
D’après Edmunds, Travi et al., 2001
Deutérium (0/00)
évaporation) et leurs rapports évoluent en conséquence.
-20
id mé oratio
n
Ainsi la composition isotopique (δ18O ou δ2H2) peut être fro ite d’évap
s Dr
o Droite
utilisée comme traceur climatique des eaux souterraines : Plu e(
p lui
des valeurs plus négatives associées à une diminution relative -40
de
de l’isotope lourd (appauvrissement en 18O, par exemple) u
Ea
Eaux souterraines actuelles
indiquent généralement un climat plus froid et plus humide ;
-60
inversement un enrichissement relatif en 18O relève d’un climat
plus chaud ou d’une forte évaporation de l’eau analysée. Dans Eau fossile
le cas de l’évaporation, le fractionnement se faisant dans une -80
atmosphère non saturée (contrairement à la condensation), 18O
-8 0
et 2H fractionnent de manière différente et, sur le diagramme, Oxygène -18 (0/00)
les points s’alignent alors sur une droite d’évaporation avec une pp Informations données par la relation 18O/2H.
pente différente de celle de la droite des vapeurs océaniques D’après Edmunds, Travi et al., 2001
(droite météorique mondiale).
Pour plus d’informations : Tweed et al ., 2019
Carbone-14 et krypton-81, outils de datation privilégiés La datation au carbone-14 est basée sur la mesure de son
des eaux souterraines très anciennes activité radiologique résiduelle. Principalement deux
méthodes sont utilisées pour les eaux souterraines :
Les eaux souterraines des régions saharo-sahéliennes 1. le comptage en scintillation liquide des particules
présentent des temps de résidence dans les réservoirs bêta, après extraction du carbone contenu dans les
de l’ordre de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers différentes formes carbonatées dissoutes dans l’eau et
d’années ou plus. Aussi, la méthode de datation des eaux transformation sous forme de benzène ;
souterraines au moyen du carbone-14 est de loin la plus 2. la spectrométrie de masse à accélérateur (AMS),
utilisée puisque son champ d’action, avec une précision méthode plus récente, considérée comme la plus
suffisante, s’étend jusqu’à environ 35 000 ans (cf. figure efficace. La fraction du carbone-14 est directement
ci-dessous). mesurée (par comptage des atomes) par rapport aux
atomes de carbone 12 et 13.
0
5 730 11 460 17 190 22 920
Temps (années)
riq
étéo 5
em te =
-40 roit Pen
D
-60
-80
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4
δ180 (pour cent)
2
Fossé de Nara
Fleuve Niger
1
Tombouctou et Sud de pp Schéma géologique et coupe à travers le bassin de
la ride d'Azaouad l’Azaouad, Mali. © Edmunds, Travi et al., 2001
Nord de la ride d'Azaouad
te
ali
log (ppm Br)
0 ’h
d el
n
utio
ol
ss
Di
-1 tt Haut : signatures isotopiques de l’évaporation (pentes 5 et 6).
Celles-ci permettent de distinguer les eaux souterraines du Sahara
nt
di éva me eme
io
=
b hi
at
nt
tio por
pe
E
Les limitations de la datation au 14C, au regard des âges s’est développée ces dernières années avec la mise au
très anciens des eaux profondes des grands bassins point de nouvelles techniques. Le krypton-81 est un
saharo-sahéliens, ont conduit à s’intéresser de plus en gaz noble chimiquement inactif et il ne nécessite donc
plus au krypton-81, complémentaire du carbone-14 pas de correction comme pour le carbone qui évolue
pour dater les eaux au-delà de 35 000 ans, voire chimiquement dans le système. Par ailleurs, la mesure
jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années. Son concomitante du krypton-85 permet de contrôler une
utilisation, longtemps entravée du fait de conditions éventuelle pollution par du gaz atmosphérique actuel
d’échantillonnage et d’analyses relativement complexes, lors de l’échantillonnage (Purtschert et al., 2013).
pp Oasis de Douz au sud de la Tunisie. Douz est une ville du sud de la Tunisie connue comme la « porte du Sahara ». Durant l'Antiquité, c'était l'oasis la plus
importante de la région. Elle était une escale importante pour les caravanes dans leurs voyages entre le Sahara et la Tunisie septentrionale. C'est désormais
une destination de beaucoup de touristes venus visiter les dunes du Grand Erg Oriental. Edmond Bernus © IRD
En Afrique septentrionale, trois grands types d’unités • le Continental Intercalaire, d’âge essentiellement
géologiques peuvent être distingués : (1) les zones de mésozoïque (entre 252,2 et 66 millions d’années BP)
socle ancien, (2) les bassins sédimentaires continentaux dont les formations sédimentaires sont à dominante
et (3) les bassins sédimentaires côtiers, ces derniers étant gréseuse avec des intercalations argileuses. Il constitue le
essentiellement représentés en zone subsaharienne par réservoir aquifère le plus important de l’Afrique saharo-
le bassin sénégalo-mauritanien. sahélienne, dont la ressource est souvent considérée
comme non ou peu renouvelable.
Les aquifères profonds les plus importants, souvent
multicouches et captifs dans leur partie centrale DES SYTÈMES AQUIFÈRES TRÉS VASTES
(c.-à-d. intercalés entre deux formations géologiques
quasi-imperméables), correspondent aux bassins Les principaux bassins sédimentaires continentaux de la
sédimentaires continentaux et se situent dans les deux zone Sahara/Sahel sont schématiquement représentés
grandes séquences géologiques suivantes : sur la carte ci-contre et les principaux aquifères de ces
• le Continental Terminal (ou Complexe Terminal en bassins, sont partagés entre plusieurs pays (cf. tableau
Afrique du Nord) constitué de formations sédimentaires ci-contre).
d’âge cénozoïque (Éocène moyen-Pliocène, de 56 à
2,6 millions d’années BP) essentiellement détritiques,
sableuses ou sablo-argileuses ;
Historique des études Le système aquifère des grès nubiens couvre une
superficie d’environ 2,2 millions de km2 sur quatre pays :
La plupart des études géologiques, hydrogéologiques, le Soudan (376 000 km2), le Tchad (376 000 km2), l’Égypte
hydrochimiques et isotopiques sur le NSAS (pour (828 000 km2) et la Libye (760 000 km2).
Nubian Sandstone Aquifer System) ont été réalisées dans
les années 1970 et 1980. On peut citer en particulier Sur la représentation schématique ci-dessous, on peut
les études menées pendant plusieurs années par le distinguer plusieurs sous-bassins dont le système
projet allemand du Collaborative Research Center (SFB, de Kufrah, s’étendant du Tchad vers la Lybie, et celui
Université technique de Berlin) en Égypte (Toshka, de Dakhla en Égypte avec les dépressions majeures
Dakhla, Bahariya, Farafara) et au Soudan (Darfour et Est comprenant les oasis de Kharga, Dakhla, Farafra et
Kordofan) et par le BGS (British Geological Survey) dans Bahariya.
les bassins de Sarir et Kufrah en Libye (Thorweihe et
Schandelmeier, 1993 ; Edmunds et Wright, 1979).
pp Carte du système aquifère des grès nubiens (NSAS). D’après UNESCO, 2001
* Dans le cadre des projets mis en œuvre par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA),
avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour
l’environnement mondial (FEM) (2003-2010).
Pour les activités de l’AIEA en matière de ressource en eau, voir :
https://www.iaea.org/topics/water
Aggarwal et al., 2011 ; Wallin et al., 2005.
pp Volumes d’eau stockée dans les différents pays et volumes d’eau pompés. D’après CEDARE/IFAD, 2002
Description du SASS
pp Le lac Tchad sous influence climatique. Tchad. François Delclaux © IRD Globalement, on distingue deux grands réservoirs
constitués de bas en haut par le Continental Intercalaire
LE SYSTÈME AQUIFÈRE DU SAHARA SEPTENTRIONAL (CI) et le Complexe Terminal (CT), qui est plus ou moins
(SASS) l’équivalent du Continental Terminal sud-saharien. Le
bassin couvert par ce grand système aquifère peut se
Historique des études subdiviser en trois sous-entités : les deux sous-bassins
(1) du Grand Erg Occidental et (2) du Grand Erg Oriental
Les premières études publiées sont anciennes et − qui sont des cuvettes à écoulement endoréique
accompagnent l’essor de l’exploration pétrolière aboutissant dans les dépressions fermées des « chotts »
dans les années 1950. En 1952, un premier recueil de et « sebkhas » − et (3) le plateau de la Hamada El Hamra.
monographies « Données sur l’hydrogéologie algérienne,
pp Oasis de Timimoun, Algérie. La ville de Timimoun, surnommée la flamboyante, est située à l'ouest du plateau de Tademait. Elle est entourée d'un ensemble
d'oasis (palmeraies) qui bordent le Grand Erg Occidental. Francois Molle © IRD
pp Forage artésien de la ville de Douz, région de Kebili dans le sud-tunisien. Pierre Deschamps © IRD
Les zones arides et semi-arides, où la ressource en eau Outre une évaluation du volume d’eau disponible,
est rare, doivent faire face aux besoins croissants des une bonne connaissance de l’origine et de l’âge
populations. Un des grands enjeux est alors de garantir des eaux souterraines aide à définir les meilleures
la durabilité de l’approvisionnement grâce notamment à stratégies d’exploitation pour limiter l’impact sur la
une « bonne » gestion de la ressource en eau souterraine. ressource. Comme indiqué dans le schéma ci-contre,
une surexploitation initiale est souvent possible sans
GESTION DES AQUIFÈRES FOSSILES impacter fortement l’environnement. Se pose ensuite
la question d’un rééquilibrage avec une éventuelle
De manière générale, dans un aquifère, sous des recharge ou d’une poursuite de la surexploitation.
conditions naturelles et sur une période suffisamment Cette dernière doit être réalisée avec prudence en
longue, la recharge naturelle s’équilibre avec la décharge privilégiant une exploitation raisonnée, autour de petites
naturelle, les variations périodiques de la recharge se exploitations et en planifiant la baisse de capacité de
traduisant principalement par des variations du stock l’aquifère.
d’eau présent dans l’aquifère (hausse ou baisse du niveau
piézométrique de la nappe). Dans le cas des aquifères Toutefois, une gestion efficace ne se résume pas à une
fossiles, peu ou pas réalimentés, mais renfermant des évaluation globale des volumes extraits de l’aquifère
stocks d’eau considérables, l’exploitation s’additionne à car l’impact environnemental dépend aussi de la
la décharge naturelle et donc accélère la décompression position des ouvrages de captage par rapport aux zones
des aquifères captifs. Il s’ensuit une baisse de l’altitude de recharge et de décharge de la nappe, ainsi que de la
des zones de décharge, ce qui entraîne alors la disparition planification de l’exploitation. Ces éléments sont pris en
des zones humides ou des résurgences (sources, lacs, compte dans les modèles mathématiques qui, une fois
oasis, etc.). établis et validés, permettent de vérifier des scénarios
d’exploitation.
pp Forage exploitant la nappe des Grès Nubiens, dans le wadi Qena (« Eastern desert ») en Égypte (forage prévu pour un futur ranch). © R. Guiraud
pp Récapitulatif des résultats par catégorie d’accès à l’eau. D’après OSS, 2015
Le coût plus élevé de l’accès privé à l’eau et, plus globalement, Les solutions techniques rentables mises en application (énergie
l’élévation du coût supporté par l’exploitant, entraînent une solaire, réalisation de drainage enterré, déminéralisation,
réduction de la consommation et la recherche de systèmes irrigations localisées conjuguées avec l’intensification
de culture alternatifs améliorant la productivité de l’eau. La raisonnée des systèmes de culture) ont nettement amélioré
salinité a un impact économique important qui justifie les la productivité de l’eau. On peut citer, par exemple, l’utilisation
investissements de lutte contre ce fléau (drainage, bonification de l’énergie solaire et la modification du système d’irrigation
des terres, déminéralisation, etc.). L’ensemble des résultats dans l’oasis de Reggane en Algérie ou la restauration des sols
peut servir de base à des politiques de développement altérés par la salinisation et l’hydromorphie à Kebili en Tunisie).
(tarification de l’eau, foncier, investissements, etc.). Ces résultats ont joué un rôle pédagogique, non négligeable,
en améliorant la perception de la valeur de l’eau chez les
Pour aider les « décideurs », un modèle hydro-économique a agriculteurs dorénavant plus enclins à payer l’eau d’irrigation
été mis au point. Il permet de simuler des scénarios et de définir et à investir pour une meilleure efficience.
pour chacun d’entre eux : 1) le volume maximal à pomper dans
l’aquifère et 2) le revenu maximal dégagé. Par ailleurs, les pilotes ont également joué un rôle social en
favorisant le dialogue entre les agriculteurs et en favorisant
Les pilotes de démonstration agricole : les six pilotes (deux la diffusion des innovations et l’acceptabilité sociale des
dans chacun des trois pays) avaient pour objectifs de tester des innovations. « Ces dynamiques se sont avérées prometteuses
solutions techniques pour une meilleure productivité de l’eau, et peuvent permettre de revitaliser l’intérêt pour l’agriculture
en relation avec les problèmes de pénurie, de salinisation, irriguée dans certaines régions à travers le bassin ».
d’inefficience de l’irrigation et de dégradation des sols. Pour plus d’informations : OSS, 2015
pp Forage actionné par énergie solaire, Thialaga, vallée du Fleuve. Sénégal. Kirsten Simondon © IRD
pp Lac Trouna, Lybie. Ce lac fait partie des 22 lacs de la Ramlah des Daoudas. © Jacques Taberlet
Les grands aquifères profonds de la zone saharienne Au cours des dernières décennies, ces grands systèmes
et de ses confins arides et semi-arides renferment des aquifères ont fait l’objet d’études poussées, utilisant
quantités considérables d’eau douce. À la faveur de les outils classiques de l’hydrogéologie ainsi que les
structures géologiques favorables qui permettent à cette nouvelles méthodes développées au cours de cette
eau, en partie piégée et sous pression, de remonter à la période. Elles ont permis de proposer et de développer
surface, ils ont créé des « îlots » d’eau douce dans le désert des modèles hydrogéologiques utilisés pour simuler
et rendu possible le déploiement des sociétés humaines l’évolution future de ces grands systèmes aquifères en
et de l’agriculture oasienne. Les techniques modernes fonction de différents scénarios envisagés. Compte tenu
d’exploitation des eaux profondes assurent, à l’heure des énormes quantités d’eau, si on les considère dans
actuelle, le développement de nombreuses régions et leur globalité, ces systèmes ne semblent pas menacés
une amélioration des conditions de vie des populations. à court ou moyen terme. Mais, l’exploitation n’est pas
Mais, ces réserves en grande partie héritées des épisodes uniformément répartie et certains secteurs, sur lesquels
humides du passé sont souvent peu ou pas renouvelées se concentre l’exploitation, montrent déjà localement
et sont donc, à priori, vulnérables. des problèmes techniques et environnementaux. Il est
donc important de développer des modèles régionaux
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FEM - Fonds pour l’environnement mondial
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https://isarm.org Ritimo - Réseau d’information et de documentation sur le
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ABN Autorité du bassin du Niger GIRE Gestion intégrée des ressources en eau
AIEA Agence internationale pour l’énergie atomique IRD Institut de recherche pour le développement
Institut fédéral allemand des géosciences et Programme « Internationally Shared aquifer
ISARM
BGR des ressources naturelles - Bundesanstalt für resources management »
Geowissenschaften und Rohstoffe JSAD- Joint Authority for the Study and Development of
BGS British Geological Survey NSAS the Nubian Sandstone Aquifer System
BP Before present NAS Système aquifère nubien
CBLT Commission du bassin du lac Tchad NSAS Système aquifère des grès nubiens
Centre pour l’Environnement et le Développement ODD Objectifs de développement durable
pour la Région Arabe et l’Europe / Center for OSS Observatoire du Sahara et du Sahel
CEDARE
Environment and Development for the Arab Region
and Europe PAGIRE- Plan d’action de gestion intégrée des ressources
BA en eau dans le bassin arachidier
CI Continental Intercalaire
PNAS Système aquifère post-nubien
CNRS Centre national de la recherche scientifique
Programme des Nations Unies pour le
Projet « Coopération régionale pour une gestion PNUD
CREM Développement
durable des ressources en eau au Maghreb »
Programme des Nations Unies pour
CSFD Comité Scientifique Français de la Désertification PNUE
l’Environnement
Continental Terminal (ou Complexe Terminal en SADA Shared Aquifer Diagnostic Analysis
CT
Afrique du Nord)
SAI Système aquifère des Iullemeden
Direction de la gestion et de la planification des
DGPRE SAP Strategic Action Plan
ressources en eau, Sénégal
Étude des ressources en eau du Sahara SASS Système aquifère du Sahara septentrional
ERESS
septentrional SAT Système aquifère du Taoudeni
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation SIG Système d’information géographique
FAO
et l’agriculture
Organisation des Nations Unies pour l’éducation,
FEM Fonds pour l’Environnement Mondial UNESCO
la science et la culture
FFEM Fonds Français pour l’Environnement Mondial
FIDA Fonds international de développement agricole
Ministère de la Transition
écologique et solidaire
92055 Paris-La-Défense cedex
France
Tél. +33 (0)1 40 81 21 22
www.ecologique-solidaire.gouv.fr
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1. Irrigation, Tunisie. Christian Lamontagne © IRD
2. Forage artésien, Douz, Tunisie. Pierre Deschamps © IRD
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