La Notion de Dette Dans Genealogie de La Morale
La Notion de Dette Dans Genealogie de La Morale
La Notion de Dette Dans Genealogie de La Morale
PRÉSENTÉ À
M. CHRISTIAN SAINT-GERMAIN
PAR
SYLVAIN ARSENEAULT
ARSS31037007
19 NOVEMBRE 2019
INTRODUCTION
Grâce à Nietzsche, ce philosophe allemand qui nous a quittés en 1900, mais dont
les œuvres sont toujours bien vivantes, nous autres, épris de sagesse, pouvons assister à
un spectacle inusité : le procès de la morale. Évidemment, nous parlons ici de la morale à
travers les yeux d’un athée, à la moustache proéminente, qui se propose de
« déconstruire » les philosophies de grands penseurs qui l’ont précédé, comme Platon,
Descartes, Spinoza ou même Kant. Selon Nietzsche, leur morale est truffée de préjugés et
d’illusions. À l’instar de Freud, Nietzsche est un philosophe soupçonneux, qui se méfie
des idéaux et critique la démocratie de son temps, issue du christianisme. Il accuse
d’ailleurs ce mouvement « d’avoir trahi la simplicité de la vie, de l’avoir vidée de son
naturel, de son innocence, de l’avoir défraîchie, empoisonnée même, sous … prétexte de
vouloir améliorer l’homme » (Bianchi, 2012, p. 123-124). C’est cette morale, toute
déformée de supposés et de tromperies, que Nietzsche place au banc des accusés.
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LA VOLONTÉ DE PUISSANCE
Nietzsche en conclut que l’humanité est mue par une volonté de puissance.
L’impulsion première de toutes nos actions remonte à cette source. Elle est parfois altérée
ou détournée de son expression initiale, mais elle est toujours présente. Ce principe de
volonté de puissance s’avère fort utile à Nietzsche au moment d’analyser les motivations
humaines, puisqu’il lui permet de mettre en lumière les raisons sous-jacentes d’un
comportement donné. Pour ne nommer qu’un exemple éloquent, Nietzsche considère les
actions du christianisme : celles-ci ont l’apparence de la noblesse, mais se révèlent tout à
fait décadentes. On y prêche la compassion, l’humilité et l’amour fraternel, mais en
réalité, il ne s’agit que d’une perversion subtile de la volonté de puissance. Sous le
couvert de la tempérance et de la douceur, on cache des intentions de contrôle et
d’exploitation.
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concerne la question qui nous préoccupe, à savoir, d’où vient la morale, nous tâcherons
de ne pas perdre de vue ce concept de la volonté de puissance, si crucial à l’apologie de la
pensée nietzschéenne. Cela nous aidera à mieux en saisir les subtilités et la portée de son
raisonnement.
LA GÉNÉALOGIE DE LA MORALE
La position de Nietzsche sur les origines de la morale est explicitée dans son
ouvrage intitulé, La généalogie de la morale. Avant d’en explorer certains éléments
spécifiques, nous proposons un bref résumé de l’ouvrage et du contexte historique dans
lequel il fut rédigé. Ce pamphlet, que Nietzsche a mis une vingtaine de jours à écrire,
s’achève à l’été de 1887. Le texte sert de complément à un récent ouvrage : Par-delà le
Bien et le Mal (1886). Il se divise en trois dissertations, chacune questionnant et
critiquant la valeur de nos jugements moraux, à l’aide d’une méthode généalogique, au
travers de laquelle Nietzsche examine les origines, ainsi que les significations de nos
concepts moraux. L’intention du philosophe n’est pas simplement de remettre en question
la valeur de la morale elle-même. Il entend questionner la valeur de toutes ces valeurs qui
définissent la morale, ce qui n’est pas une mince affaire. Cela « nécessite d’enquêter sur
ses conditions d’apparition, et donc de procéder à une enquête généalogique » (Bianchi,
p. 123).
Contexte
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Le dédain de Nietzsche envers ces fondements de la société allemande lui attire de
nombreuses critiques. Au moment d’écrire La généalogie de la morale (1887), Nietzsche
jouit d’une mauvaise réputation. On l’accuse d’avoir érigé avec ses livres « une école du
soupçon, plus encore du mépris » (Bianchi, p. 123), mais ça lui est égal. Il assume son
étiquette « d’immoraliste » et refuse de dissimuler son mépris, notamment, envers les
faiseurs de morale. D’ailleurs, dans un ouvrage antérieur à celui qui nous intéresse,
Nietzsche leur déclare la guerre et se donne pour mission d’éclairer « jusqu’au fond
l’abîme de légèreté et de mensonge qui a porté jusqu’à présent le nom de morale »
(Puissance II, III, par. 408, 3, dans Bianchi, p. 123).
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La troisième dissertation, Que signifient les idéaux ascétiques, a pour but de
confronter l’ascèse, une force puissante et paradoxale qui domine la vie contemporaine.
Simplement résumée, l’ascèse est la manière de vivre de quelqu’un qui s’impose
certaines privations, dans le but d’atteindre la perfection spirituelle. Nietzsche y voit
l’expression d’une volonté faible et malade. Incapable de faire face à sa lutte contre elle-
même, la volonté malade considère ses instincts animaux, naturels, comme étant
« péché », indignes et ignobles. Puisqu’elle ne peut se défaire de ces instincts, elle tente
du mieux qu’elle peut de se soumettre et de s’apprivoiser. Nietzsche en conclut que
l’homme, plutôt que de ne rien vouloir, préfère le néant.
La morale n’est pas d’origine divine. Elle n’a pas été transmise aux hommes par
Dieu, sur des tables de la Loi. Bien au contraire ! Elle a ses origines ici-bas. Elle est bien
enracinée en nous, et sa naissance remonte même à la préhistoire. Il faut restaurer la
vérité sur la morale et ses idéaux, tels qu’ils ont été définis jusqu’à présent, en remontant
à la source de ses préjugés. Il faut désacraliser la morale, en exposant sa véritable nature.
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résume dans ces mots la conclusion à laquelle il était arrivé : « … et quant à la ‘solution’
que je donnai alors à ce problème, la voici : je laissais, comme de juste, l’honneur à Dieu
et j’en faisais le père du mal » (Avant-propos, par. 3). Voilà une façon assez directe
d’annoncer ses couleurs ! Il n’avait que treize ans. Il n’était pas beaucoup plus âgé quand
il a commencé à se garder de telles explications d’ordre métaphysique.
Nietzsche cherche des réponses à des phénomène terrestres ici, sur le plancher des
vaches, et non dans l’au-delà. Il se questionne sur la façon dont l’humanité s’y est prise
pour mettre au point ses concepts de bien et de mal et réfléchit quant à la valeur de ces
valeurs : nos concepts de bien et de mal ont-ils été une aide ou un obstacle à notre
développement ?
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Le souhait de Nietzsche, c’est que nous puissions acquérir une perspective plus
large en voyant la morale non pas comme un absolu éternel, mais plutôt comme quelque
chose qui a évolué, souvent par accident, jamais exempt d’erreur – un peu comme
l’espèce humaine elle-même. Quand nous pourrons voir notre moralité aussi comme
faisant partie de la comédie humaine et la regarder joyeusement, nous nous serons
vraiment élevés.
De ce point de vue, la morale ne semble plus sacrée : c’est quelque chose que l’on
peut remettre en question et critiquer. Il est logique de s’interroger sur la valeur de la
moralité si nous n’avons plus aucune garantie divine que ce que nous appelons « bon »
est en fait bon pour nous.
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qu’elle exige de lui un tout nouveau type d’examen, un scepticisme qui remet en
question, même les valeurs sur lesquelles l’enquête est fondée.
Dans cette section, Nietzsche débute par exprimer son mécontentement à l’endroit
des psychologues anglais qui ont entrepris d’expliquer les origines de la moralité. Ils
prétendent être des historiens de la morale, mais ils manquent complètement d’esprit
historique. Leurs théories suggèrent qu’à l’origine, les personnes bénéficiant des actions
non-égoïstes des autres applaudissaient ces actions et les appelaient « bonnes ». Au
départ, on considérait ce qui était bon et ce qui était utile comme une seule et même
chose. Ces généalogistes suggèrent qu’au fil du temps, nous avons oublié cette
association originale et c’est l’habitude d’appeler des actions non-égoïstes « bonnes » qui
nous a amenés à conclure qu’elles étaient, en quelque sorte, bonnes en elles-mêmes.
Nietzsche est en désaccord avec cette théorie. Il rappelle à ces psychologues qu’à
l’époque de la préhistoire, l’utilitarisme n’existe pas. Ce ne sont pas ceux qui bénéficient
des actions non-égoïstes qui définissent ce qu’est « bon ». Ce sont plutôt les « bons »
eux-mêmes, les nobles et les puissants. Ils représentent une caste supérieure, aristocrate,
bien nantie et en santé. Ils règnent en maîtres, sont remplis de joie et apprécient leur
bonheur. Ces nobles, constatant à quel point leurs conditions contrastent d’avec celles de
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ceux qui sont en dessous d’eux, c’est-à-dire, les gens ordinaires, les pauvres et les faibles,
en viennent à se voir comme les « bons ». La position d’autorité de ces maîtres signifie
également qu’ils détiennent le pouvoir sur les mots, de décider ce qu’on appelle « bon »
et « mauvais ».
Afin de bien soutenir son argument, Nietzsche, qui est également philologue, fait
remarquer la similitude entre le mot allemand pour « mauvais » et les mots pour
« simple » et « commun ». En revanche, note-t-il, dans la plupart des langues, le mot «
bon » dérive de la même racine que les mots « riches », « puissants » ou « maîtres ». En
grec, Nietzsche note que le « bien » est également associé à la « vérité ». Quant à eux, les
faibles et les pauvres sont associés au mensonge et à la lâcheté.
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introduit une importante notion pour l’ensemble de son argumentation : « morale des
maîtres » et « morale d’esclaves ». Ces deux types de morales se sont affrontés pendant
des millénaires. Ils sont toujours en opposition, l’un avec l’autre. Pour Nietzsche,
l’opposition entre ces deux morales vaut son pesant d’or, puisqu’elle reflète clairement
son concept de volonté de puissance.
Les prêtres, qui sont des « hommes du ressentiment », voudraient bien dominer
ces chevaliers, ces brutes en contrôle, mais ils ne peuvent rivaliser avec eux sur le plan de
la force. Ils devront prendre leur mal en patience et rivaliser d’astuces, tout aussi
ingénieuses et insidieuses les unes que les autres, en attendant de pouvoir prendre leur
revanche. Nietzsche suggère que la « révolte des esclaves dans la morale » commence
lorsque le ressentiment devient une force créatrice. La moralité des esclaves est
essentiellement négative et réactive. Elle entretient des sentiments de colère. Elle émane
d’un déni de tout ce qui est différent d’elle. Elle regarde vers l’extérieur et dit un « non »
ferme aux forces antagonistes qui s’opposent à elle et qui, dans son optique, l’oppriment.
La morale des maîtres, d’autre part, se préoccupe très peu de ce qui se situe en
dehors d’elle. Pour elle, « bas » ou « mauvais » n’est qu’une pensée qui lui vient après
coup, qui ne se remarque qu’au moment où elle prend conscience du contraste lui
rappelant sa supériorité sur les faibles. Nietzsche note que dans presque la totalité des cas,
les mots grecs anciens que l’on utilise pour décrire les basses classes sociales sont des
variantes du mot « malheureux ». Les nobles sont conscients de leur bonheur, et tout
malentendu repose sur la distance (un pathos d’éloignement) qui les séparait d’avec les
classes inférieures et sur le mépris qu’ils avaient à leur égard. Ces puissants aristocrates
ne haïssaient pas les faibles et les pauvres. Ils les considéraient simplement comme des
« malheureux », dans le sens où ils constataient leur malheur.
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démontrant qu’il existe en réalité deux concepts très différents du « bien » à l’œuvre : le «
bien » de l’homme noble est précisément ce que l’homme du ressentiment appelle « mal
».
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souligne l’ingéniosité des Juifs : leurs opposants, en se ralliant à Jésus, adoptent le code
moral judéo-chrétien ! Avec le succès et la croissance que connaît le christianisme,
Nietzsche suggère que le renversement des codes moraux est maintenant complet. Ce que
l’on appelait anciennement « bon » est maintenant « mauvais » et ce que l’on appelait
autrefois « mauvais », on l’appelle maintenant « bon ». C’est la victoire des faibles sur
les forts ! David l’emporte encore sur Goliath.
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certain événement ne doit pas être oublié – et secundo, une confiance en l’avenir d’avoir
la capacité de tenir sa promesse. Dans le troisième chapitre de sa seconde dissertation,
Nietzsche fait mention des « efforts » qu’ont déployés les anciens régimes allemands
dans le but de s’assurer que le peuple n’oublie pas. À travers la torture, on s’assurait de
graver ou de « brûler » la mémoire des individus. La souffrance est un moyen très
efficace pour s’assurer que l’on se souvienne d’un principe ou d’une règle. À titre
d’exemple, le jeune enfant qui place, par inadvertance, sa main sur un rond de cuisinière
allumé, a de grandes chances de ne plus refaire cela. Il risque de s’en souvenir pour très
longtemps.
Selon Nietzsche, pour que cette confiance soit acquise, nous devons nous rendre
calculables ou prévisibles et pour qu’un peuple soit prévisible, il doit partager un
ensemble commun de lois ou de coutumes qui régissent son comportement.
La société et la morale sont là pour nous rendre prévisibles, ce qui, par la suite,
nous permet de faire des promesses. Évidemment, quelqu’un d’imprévisible ne peut faire
de promesses. Ce processus a pour finalité « l’individu souverain », un homme capable
de faire des promesses, non pas parce qu’il est lié par des mœurs sociales, mais par
autonomie, parce qu’il est maître de ses propres choix. L’individu souverain est
responsable. Nietzsche appelle ce sens des responsabilités une « conscience » (par 1 et
2).
Une fois qu’il a établi ce que cela prend pour faire de l’homme un animal capable
de « promettre », donc qui peut devenir « responsable », Nietzsche a maintenant
l’intention de démontrer que certaines notions encore considérées comme des classiques
indissociables de la morale, sont en réalité issues d’actions hautement immorales. Il s’agit
du « sentiment de culpabilité » et de la « mauvaise conscience ». D’où viennent-ils ? À
quoi pense-t-on lorsqu’il est question de sentiment de culpabilité et de mauvaise
conscience ? Qui n’a pas en tête l’image du petit diable sur une épaule et du petit ange sur
l’autre ? Nietzsche, on le rappelle, est philologue, un spécialiste de l’études des langues.
Il identifie ici une similitude entre les mots allemands pour désigner « culpabilité » et
« dette ». Il suggère qu’à l’origine, la culpabilité n’avait rien à voir avec la responsabilité
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ou l’immoralité. Étonnant, n’est-ce pas ? Le châtiment n’était pas infligé sur les bases de
la culpabilité d’une personne, mais simplement à titre de représailles. Le terme allemand
« shuld » signifie « faute ». Il est intéressant de noter qu’en anglais, le verbe « should »
signifie que l’on « devrait », dans le sens de « devoir ». « Shulden » signifie « dettes »
(chapitre 4).
Pour Nietzsche, les notions que l’on utilise dans les procès, par exemple, « avec
préméditation », « par imprudence », « accidentellement », « responsable » se sont
développées tardivement dans l’histoire. Idem pour l’argument de dire que le criminel
mérite la punition, parce qu’il aurait eu le temps d’agir autrement mais ne l’a pas fait.
Pour le philosophe, quiconque désire les placer au tout début des temps fait fausse route
et ne connaît pas bien la psychologie de l’humanité primitive.
Fait à noter, Athènes est devenue une démocratie, en partie en réaction contre les
conséquences imposées par les créanciers à leurs débiteurs. Aux temps bibliques, la loi du
talion, que l’on cite quand il s’agit de parler de vengeance, « œil pour œil, dent pour
dent », a été écrit dans le bus d’éviter les abus de créanciers envers leurs débiteurs.
Exercer son droit de créancier, dit Nietzsche, c’est « accepter une invitation à la
cruauté » (chapitre 5). C’était doublement jouissif. Non seulement le créancier avait-il le
loisir de lui nuire à travers toutes sortes de moyens, mais c’était pour lui également une
façon d’être investi momentanément d’un sentiment de puissance extraordinaire.
Nietzsche donne l’exemple d’un créancier dont le rang social est bas, et qui a l’occasion
de punir son débiteur. Le temps du châtiment, il a le plaisir exquis de faire souffrir le
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débiteur, comme le font régulièrement les maîtres puissants. Il a accès à un privilège
qu’un individu de son rang n’a pas l’habitude d’avoir (chapitre 5). On fait souffrir,
simplement pour le plaisir de le faire, pour dominer, humilier quelqu’un qui n’a pas de
moyen de défense. Encore là, dans ce genre de situations, nous retrouvons le concept de
la « volonté de puissance » de Nietzsche.
Nietzsche remarque que faire souffrir les autres était considéré comme une grande
joie chez les peuples anciens. Le philosophe appelle même cela un « festival ». Un
festival de la souffrance qui équilibre une dette impayée. Ironiquement, nous trouvons les
origines de la conscience, de la culpabilité et du devoir dans la fête de la cruauté ! Quel
contraste avec notre société actuelle ! Nietzsche note un autre fait étonnant : avec la
cruauté des cultures plus anciennes, il y avait aussi beaucoup plus de gaieté. Nous en
sommes venus à voir la souffrance comme un grand argument contre la vie, bien que la
création de la souffrance ait été une fois la plus grande célébration de la vie. Nietzsche
suggère que notre répulsion contre la souffrance est, d’une part, une répulsion contre tous
nos instincts et d’autre part, une répulsion contre l’absurdité de la souffrance. Car ni les
anciens ni les chrétiens ne souffraient sans raison : il y avait toujours de la joie ou de la
justification dans la souffrance. Nietzsche suggère que nous avons inventé des dieux pour
qu’il y ait une présence tout témoin pour s’assurer qu’aucune souffrance ne soit passée
inaperçue !
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Dans le chapitre 9, Nietzsche évoque ce qui ressemble au « contrat social » de
Rousseau. Il mentionne qu’un individu qui jouit des privilèges de sa communauté a une
« dette » naturelle envers elle. Tout crime contre un autre individu ou contre la
communauté est considéré comme un bris de contrat. Le criminel perd tous ses privilèges
en étant exilé (elend) hors de la communauté. Dans le chapitre suivant, Nietzsche
souligne que, plus une société est grande et puissante, plus son système pénal a tendance
à être plus clément. On juge de la richesse, de la grandeur et des ressources d’une
communauté par le « luxe » qu’elle peut s’accorder de ne pas punir un criminel.
L’espace nous manque pour traiter en détail le reste de cette seconde dissertation
de Nietzsche. Jusqu’à maintenant, nous avons vu, au travers le concept de créancier et
débiteur, plusieurs éléments fondamentaux de son argumentaire. Nous avons vu la
relation entre le créancier et son débiteur au niveau des individus, et nous avons constaté
que l’individu est « endetté » envers la communauté. Maintenant, quelques lignes
concernant une communauté endettée, non pas envers une autre communauté, mais
envers autre chose.
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CONCLUSION
En second lieu, nous voyons dans son concept de volonté de puissance une idée
qui peut se concevoir, d’une certaine façon. Nous sommes tous mus par une volonté.
Cependant, nous trouvons que cela pose un problème d’ordre moral. Nous posons la
question : « Peut-on excuser quelqu’un qui nous traite de façon défavorable, sous prétexte
que c’est sa volonté de puissance qui l’incite à faire cela ? »
Enfin, si c’est vrai que la morale est « terrestre », et qu’elle évolue au même titre
que l’humanité, comment pouvons-nous définir un réel modèle acceptable de ce qui est
bien ou non ?
Puisque ces questions demeurent toujours en suspend pour nous, nous ne pouvons
être d’accord avec Nietzsche, car quoique cela porte à réflexion et divertit, nous ne
sommes pas convaincus pour autant.
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BIBLIOGRAPHIE
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