Saint Gerard Majella
Saint Gerard Majella
Saint Gerard Majella
THAUMATURGE
SAINT GRARD MAJELLA
Frre Rdemptoriste
1726-1755
R. P. Alphonse, C.S.S.R
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gnrale
PRFACE
CHAPITRE I Saintet prcoce. 1723-1738.
CHAPITRE II Apprenti et domestique. 1738-1749.
CHAPITRE III Vocation religieuse. 1749.
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les plus dlicats pour les soulager. S'il devinait chez eux le
moindre dsir, il essayait de le satisfaire aussitt. Il agissait
ainsi non seulement avec les membres de sa communaut,
mais aussi avec les trangers tombs malades dans la maison.
Un chanoine de Melfi, nomm Antoine Sabbatelli, de passage
au couvent, eut le bonheur d'tre assist par Grard ; il lui
garda un souvenir imprissable, (28) et, tout le reste de sa vie,
ne cessa d'exalter la charit du Saint.
Avides du rconfort qu'apportait toutes les souffrances
cet ange consolateur, les habitants de la ville l'appelaient au
chevet de leurs malades :. c'est ainsi qu'il eut l'occasion d'aller
voir un pauvre homme d'Iliceto, consum par la phtisie. Grard
l'exhorta mettre sa confiance en Dieu, qui lui accorderait sa
gurison. Quant cela, non ! s'cria le mdecin, prsent
l'entretien, la gurison est impossible. Le poumon est trop
attaqu. Mais, monsieur le docteur, rpliqua Grard, pensez45
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Grard revenait un jour cheval, de Foggia Iliceto.
Ignorant que le duc de Bovino avait dfendu de passer sur ses
terres, il les traversait sans aucune apprhension, en priant
tranquillement, selon sa coutume. Tout coup, un garde
s'lance sur le pacifique voyageur, et, le frappant coups
redoubls avec la crosse de son fusil, le renverse de sa
monture. Grard, genoux, demande grce, prsentant ses
humbles excuses de n'avoir pas connu la dfense. La fureur du
garde ne fait que redoubler. Alors Grard joint les mains, et,
dans l'attitude d'une victime, il s'crie, avec un accent plein de
rsignation et de calme : Frappe, mon frre, frappe; tu as
raison. Tant de douceur dsarme la frocit du garde : il jette
son arme, se frappe le front et verse des larmes, en pensant
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que vous avez perdu depuis tant d'annes ; le trsor que vous
avez chang contre de viles cratures de boue... Avec cette
irrsistible loquence que lui inspirait l'amour des mes,
Grard dpeint sous les plus sombres couleurs, ce pcheur
qui se tient ananti devant lui, l'tat lamentable auquel il se
trouve rduit.
Grard, voyant son repentir, l'embrasse et lui dit : Mon
frre, viens avec moi ! Et il l'emmne au couvent. L, il lui fit
faire une bonne confession et prit soin de lui pendant plusieurs
jours. Le nouveau converti se retira pleinement consol,
bnissant l'heure fortune o il avait, en rencontrant le
serviteur de Dieu, trouv, contre son attente, un trsor
vritable.
Mais si le bon Frre avait un talent tout (42) particulier pour
parler des misricordes de Dieu aux pcheurs repentants, il
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A ce rcit, attest par le P. Ripoli au procs apostolique, le
P. Landi ajoute le tmoignage d'un autre fait qui signala
l'arrive de Grard Corato. Un riche habitant de la cit,
Flix Papaleo, devait lui donner l'hospitalit ; mais le bon Frre
ignorait o se trouvait la demeure de son hte. Il laissa le
cheval marcher, la bride sur le cou, abandonnant la
Providence le soin de le guider. La monture le conduisit la
maison du seigneur Papaleo. On ne connut pas plus tt sa
prsence que toute la ville fut en mouvement. Ses moindres
paroles furent recueillies avec admiration. Un tmoin
contemporain, Xavier Scoppa, crivit au P. Fiocchi : Vous ne
pouvez vous imaginer avec quel empressement le peuple
courait au-devant de Grard dans les rues ; on ne pouvait se
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CHAPITRE IX La grande preuve. Avril-Juillet 1754.
Une postulante qui rentre dans le monde. Tentation
satanique. Calomnie accrdite auprs de saint Alphonse.
Grard refuse de se justifier. Privation de la communion.
Angoisses et consolations. Dieu justifie son serviteur.
La Rgle le dfend !
LES chapitres prcdents nous ont montr le saint Frre
remplissant des emplois et des missions qui dpassaient de
loin les attributions d'un religieux non revtu du sacerdoce.
Evques, prtres et fidles multipliaient tour tour leurs
instances auprs des suprieurs pour les dcider faire de
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ordinaire : Je suis continuellement dans les plaies de JsusChrist, et les plaies de Jsus-Christ sont en moi. Je ressens
dans mon tre les peines de la Passion.
Les mystrieuses angoisses qui, chaque vendredi, depuis
plusieurs annes, plongeaient Grard dans une sorte
d'anantissement, furent (131) continuelles durant sa dernire
maladie ; mais elles ne se manifestaient dans toute leur
intensit que pendant trois heures du jour. Alors le Saint tait
accabl des douleurs les plus aigus. Il se tranait jusque sous
le grand Christ dchir et ensanglant que, depuis son retour
d'Oliveto, il avait fait placer devant lui au-dessus de son lit; et
l, il prenait part, autant qu'il le pouvait, l'agonie de Jsus
durant les trois heures qu'il demeura suspendu sur l'arbre de
la croix. On se sentait le coeur boulevers voir le pauvre
Frre tendu sous le Crucifix, la poitrine haletante, une pleur
mortelle sur le visage, regardant les plaies de son Bien200
faire plaisir; je veux mourir pour faire votre trs sainte volont.
Et quand il lui fut impossible d'articuler une parole, le
mouvement de ses lvres montrait suffisamment que son me
continuait de s'lancer vers son Dieu. De son coeur
s'exhalaient alors des soupirs vhments qui enflammaient
d'amour le Frre infirmier.
Une demi-heure avant de mourir, Grard demanda un peu
d'eau. Le F. Xavier alla aussitt en chercher. Mais la porte du
rfectoire tant ferme, il duttarder quelques instants; quand il
revint, le malade tait couch sur le ct et tourn vers le mur.
L'infirmier supposa (135) qu'il dormait. Mais bientt il le vit se
tourner sur l'autre ct et l'entendit pousser un rle profond : il
comprit que c'tait l'agonie. Alors il courut rveiller un autre
Frre, ainsi que le Pre Buonamano, qui remplaait le
suprieur absent. Ce Pre arriva immdiatement et trouva le
malade expirant. Pendant qu'il prononait les paroles d'une
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honor sur les autels, fit prendre acte notari des prodiges
survenus entre la mort et la mise au tombeau. Douze
membres de la communaut de Caposle et dix habitants de
l'endroit fournirent leur tmoignage sous la foi du serment.
Plus tard, cet acte fut transmis au procs de batification.
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CHAPITRE XVII La glorification. 1755-1904
Saint Grard, grand thaumaturge aprs sa mort. Procs de
batification. Huile miraculeuse manant des ossements du
Saint. Canonisation en 1904.
A la mort d'un homme de Dieu, quels que soient l'clat de
ses vertus et l'austrit de sa pnitence, quelles que soient les
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CHAPITRE XVIII Mission posthume.
Saint Grard protecteur des mres et des petits enfants.
Patron des enfants qui se prparent la premire communion.
Modle des jeunes gens appels la vie religieuse.
CHAQUE saint, peut-on affirmer, a ses privilges auprs du
Seigneur et ses privilgis sur la terre. Les uns, comme les
Aptres, les docteurs, les martyrs les plus illustres, remplissent
une mission dans 1'Eglise universelle; les autres, comme
sainte Jeanne d'Arc, saint Patrice, saint Isidore, saint Georges,
sont les protecteurs d'une nation ; d'autres, comme saint
Antoine de Padoue, saint Roch, obtiennent de Dieu tel genre
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