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BOUAYAD EseenDiff
BOUAYAD EseenDiff
BOUAYAD EseenDiff
Rsum :
Le contexte conomique, dans sa globalit, impose aujourd'hui l'entreprise marocaine les
exigences de la mise niveau conomique et juridique. Cet environnement et l'volution des
modes de financement (Faiblesse des capitaux propres et recours systmatiques aux concours
bancaires aux taux relativement levs) rendent vulnrables nombre d'entreprises marocaines,
de taille moyenne, pour la plupart. Nanmoins beaucoup de dfaillances pourraient tre
vites. En effet, les difficults sont visibles plusieurs annes lavance. Le dirigeant peut
donc, prvoir ces difficults en amont compte tenu de la gestion des risques dans sa stratgie.
La prvision des difficults passe obligatoirement par la mise en place dun dispositif de
gestion cohrent et fiable, orient prospectivement.
Les dfaillances sont gnralement prvisibles et pourraient tre vites temps par un
contrle de gestion plus rigoureux. Ainsi est-il donc, crucial de dvelopper des outils de
dtection prcoce des entreprises en difficults ?
Une gestion dynamique amliore et prventive serait un soutien et non un couperet. Plusieurs
indicateurs rvlateurs de crise peuvent tre apprcis, quelles autres solutions soffrent aux
dirigeants pour sortir leur socit du marasme ?
Mots cls :
Entreprise en difficults; cessation de paiement ; diagnostic ; outils de dtection ; continuit
dexploitation.
Summary
Economic context, in its entirety, requires today the Moroccan business requirements making
economic and legal level. This environment and changing modes of financing (equity
weakness and systematic recourse to bank loans to relatively high rates) make them
vulnerable to many Moroccan companies, medium-sized, mostly. Nevertheless, many failures
could be avoided. Indeed, difficulties are seen several years in advance. The leader can
therefore predict these difficulties upstream considering the risk management strategy.
Forecasting difficulties must go with the establishment of a consistent and reliable device
management oriented prospectively.
Failures are usually predictable and could be avoided by controlling time management more
rigorous. So it is therefore crucial to develop tools for early detection of firms in difficulty?
Dynamic management is improved and preventive support and not a chopper. Several useful
indicators of crisis can be appreciated, what other options are available to leaders to get their
company out of the doldrums?
Keywords
Business difficulties insolvent; diagnostic detection tools; going concern.
Introduction
Lenvironnement conomique a profondment volu en quelques mois et beaucoup
dentreprises marocaines sont entres dans une zone de fortes turbulences qui risque de mettre
en jeu leur survie. Or, chaque anne plusieurs socits disparaissent au Maroc, le plus souvent
parce que leurs dirigeants nont pas pris, en temps utile, les dcisions qui leur auraient permis
dviter cette disparition. En effet, aucune entreprise nest arme, en marche normale, pour
faire face une situation de crise grave et, lorsquelle survient, le dirigeant est le plus souvent
dsempar, notamment par mconnaissance des solutions sa disposition.
A contrario, quand les dirigeants de socits en difficult financire ont su tirer le meilleur
parti des solutions, internes ou externes, leur disposition, ils ont russi sauver leur
entreprise dans 95% des cas.
Problmatique
Manager les entreprises en difficult ? Est-ce possible ? Existe-t-il une recette miracle pour
passer de la dfaillance la croissance ? Manager revient laborer une stratgie pour
conduire au mieux les intrts de lentreprise, renouer avec le cercle vertueux de la croissance
conomique, maintenir les emplois.
La loi de sauvegarde des entreprises, au Maroc, tente dapporter un nouveau regard sur les
difficults conomiques des entreprises. Il sagit, en grande partie, de mettre fin au fatalisme
qui visait penser que la cessation des paiements tait synonyme de liquidation judiciaire et
quaucune autre issue ntait envisageable. Dsormais, la priorit affiche est la sauvegarde
des entreprises, le maintien de lactivit conomique et des emplois. Paralllement, depuis
quelques annes, le traitement des entreprises en difficult a fortement volu, du fait de la
rforme du cadre lgislatif et rglementaire applicable, et de lvolution favorable de
lenvironnement oprationnel dont il bnficie.
Lobjectif de cette communication est de prsenter de manire concrte et synthtique les
mesures qui permettent aux dirigeants dentreprises en difficult financire de sauver leur
entreprise, mais aussi les risques quils encourent et, pour finir, des outils de prvention. Mais
le dirigeant et les conseils, doivent toujours avoir lesprit quaucune loi, si bonne soit elle,
ne saurait remplacer une politique systmatique au sein de lentreprise danticipation et de
prvention des risques auxquels lentreprise peut tre confronte.
Une fois le diagnostic flash ralis et le choix ventuel du cadre judiciaire fait, le dirigeant
doit prendre rapidement des mesures durgence.
Lapproche de la dfaillance dune entreprise peut tre opre en examinant ses aspects
conomiques 1 ou laspect financier 2 ou en recourant aux procdures collectives aprs une
analyse posteriori 3 des consquences, essentiellement financires, de ses difficults. Si les
professionnels mettent davantage laccent sur telle ou telle de ces approches pour canaliser
lentreprise en difficult, le juriste quant lui a plutt tendance lobserver au travers de la
notion de cessation de paiements. Mais dire vrai, aucune de ces manires dexaminer
lentreprise nest mme de fournir elle seule un apport dcisif llaboration dune notion
de lentreprise en difficult, en raison de leur caractre fragmentaire et des objectifs parfois
1
Cette situation concerne les problmes de trsorerie, limportance des fonds propres de lentreprise et les besoins de crdits.
PAILLUSSEAU (J.), Quest-ce quune entreprise en difficult ? Revue de Jurisprudence Commerciale 1976, n spcial ; DJOUDI (J.), Le
Il suffit, par exemple, quun nouveau brevet soit dpos et exploit pour que sa production soit terme moins comptitive, ou que le
principal dirigeant, possesseur de la majeure partie du capital, soit victime dun accident, ou encore que survienne une crise conomique ou
une msintelligence entre les associs.
5
La dtrioration dune exploitation se produit gnralement en trois temps : dans un premier stade, malgr des rsultats florissants, un
esprit averti peut dj percevoir certains signes daccumulation probable de difficults ou certains lments de fragilit ; la deuxime phase
voit ces difficults potentielles se concrtiser dans la ralit conomique et financire de lentreprise ; et si aucune mesure nest prise
efficacement, la troisime sera constitue par le dnouement au travers dune procdure de concours ou de dcisions ncessaires dune
liquidation partielle ou totale ou dune absorption.
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Les facteurs internes tiennent ou bien aux dirigeants ou bien la production, ou bien encore ltat financier de lentreprise. Il sajoute
souvent des causes de difficults tenant aux structures de lentreprise, la forme juridique choisie se rvlant inadapte, ou des conflits
internes entre les principaux associs, rendant la nominations dun administrateur provisoire ncessaire, ou encore un excs de dimension
provoquant une oprations de scission ou de liquidation de certaines units de production. Dans tous les cas, les causes des difficults
internes lentreprise sont innombrables, se cumulent et peuvent sajouter des facteurs dorigine externe. Par contre, les facteurs de
difficults extrieures lentreprise nont bien souvent quun effet rvlateur ou aggravant et on constate leur faible incidence -sauf
exception- sur les dfaillances des entreprises. Ils correspondent aux variations de la politique du crdit, aux vnements alatoires affectant
lconomie crises sectorielles, rgionale ou nationale- ou la dfaillance dun dbiteur important ou de plusieurs dentre eux.
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Si lon saccorde gnralement pour reconnatre quil est possible de prvoir deux ou trois ans lavance le caractre insurmontable de
certaines difficults, il est moins ais dtablir des critres offrant une fiabilit suffisante et ayant un caractre de gnralit tels quils
puissent tre utiliss pour lensemble des entreprises. La dfinition objective du moment partir duquel une entreprise se trouve en pril
savre impossible ; la pratique tout comme le droit positif mettent laccent sur les consquences des difficults telles quelles se traduisent
dans les bilans, que ce soit pour fixer une condition douverture dune procdure collective de liquidation des biens ou pour utiliser dautres
techniques de redressement de lentreprise. Les critres retenus, juridiques pour les premires, ou conomiques pour les secondes, ont
tendance ne prendre en considrations que laspect strictement financier et comptable. Or, malgr dincontestables progrs dans ce
domaine, il est admis que les comptes publis par les socits commerciales africaines jouent moins que dans dautres pays europens et
amricains, le rle doutil de diagnostic pour leurs associs comme pour leurs partenaires, principalement pour des raisons tenant au poids
des contraintes fiscales. Il en rsulte un scepticisme largement rpandu lgard du caractre significatif des donnes fournies par les
documents comptables des socits, et de nombreux risques dans la recherche, laide par exemple de la technique de ratios, des moyens de
prvision des difficults.
manire trs simplifie on peut dire quune entreprise entre en crise financire quand elle ne
dispose plus - ou quen raison des difficults quelle rencontre, elle anticipe quelle ne
disposera plus chance relativement courte - de la trsorerie ncessaire la continuit de
son exploitation.
Plus concrtement lentreprise nest, ou ne sera bientt, plus mme dassurer le paiement
des salaires, le paiement des fournisseurs, le remboursement des emprunts aux chances
prvues, le financement des investissements ncessaires la continuit oprationnelle, et le
paiement des ventuels cots de restructuration ncessaires cette continuit.
Une crise financire ne rsulte que trs rarement dun seul facteur et narrive en gnral pas
dun seul coup. Elle est quasiment toujours prcde de mini alertes, le plus souvent sousestimes ou ignores par le dirigeant et son quipe.
Les signaux dalerte peuvent provenir de lintrieur de lentreprise comme de lextrieur, tre
de nature financire ou non.
Les objectifs, ainsi cits de cet article, constituent les axes de notre plan de recherche. Dans
un premier temps, aprs une prsentation rapide du cadre rglementaire de la prvention et du
traitement des entreprises en difficult au Maroc, nous tudierons le concept lentreprise en
difficult au Maroc et les principaux indicateurs, dans le cadre de lanalyse explicative, qui
permettent au professionnel de prvenir le risque de dfaillance dune entreprise. Cette
exposition sera complte par une tude empirique base sur une enqute auprs des
professionnels en contact direct avec les entreprises en difficult.
Nous talerons ensuite, dans le cadre dun questionnaire, ayant pour but de mettre en vidence
des indicateurs dune situation susceptible de conduire une rupture de la continuit
dexploitation, et ce pour une prvention par linformation comptable et financire.
Nous proposerons quelques mesures de gestion de lentreprise en difficult et comment
prparer la sortie de la crise via une stratgie de communication.
Cette loi a t mise en application le 3 octobre 1997. Ainsi, le lgislateur marocain, conscient
de la ncessit de prserver les entreprises en difficult, a mis en place des procdures dalerte
interne et externe, susceptibles de prvenir les difficults des entreprises, puis une procdure
5
Notons toutefois que pour mener bien cette rforme, le lgislateur marocain, linstar de linstitution du droit des faillites, sest
largement inspir de la loi franaise n84-148 du 1 er mars 1984, relative la prvention et au rglement amiable des difficults des
entreprises, ainsi que de la loi n 85-98 du 25 janvier 1985 relative aux procdures de redressement et de liquidation judicaires, modifies par
la loi n 94-475 du 10 juin 1994.
Il y a lieu de signaler que la plus part de ces units sont implantes dans des zones
industrielles amnages.
Prs des des difficults recenses sont dordre commercial et financier. Les autres raisons
portent sur les conflits sociaux, difficults dapprovisionnement et des problmes de gestion.
La rpartition par secteur dactivit est la suivante (Source : M.C.I) :
Industries textiles et cuir : 48%
75% sont des units de confection et 25% des tanneries et des units de filature et tissage ;
Industries chimiques et para chimiques : 23%
Industries mcaniques et mtallurgiques : 17%
Industries agro alimentaires : 10% (minoteries, semouleries)
Industries clectiques et lectroniques : 2%
Il a t constat que plus les entreprises sont localises prs de Casablanca plus le risque de
sa dfaillance augmente ; plus lentreprise sloigne de Casablanca moins elle sera prmunie
contre la dfaillance. Lge et la taille de lentreprise sont des facteurs ne pas ngliger.
8
Une petite entreprise qui vient de dmarrer risque facilement un drapage. Il est ais dtre
branle par la suite face tout surgissement ; mme phmre ; de difficults passagres.
Plus encore, lappartenance un groupe de socit prserve les entreprises les plus
vulnrables de lchec. Cependant, ces entreprises absorbes peuvent se trouver face des
dissolutions sans pour autant avoir la possibilit de passer devant un juge. La baisse du chiffre
daffaire est un facteur cl de la vulnrabilit des entreprises. Sa situation peut tre dsespre
quand le profit seffondre suite un chevauchement des difficults et labsence de leur
traitement conscutif. On parle de la dgradation de la profitabilit de lentreprise.
2- Indicateurs Financiers
Les signaux sont multiples, mais ils arrivent en gnral avec un temps de dcalage par rapport
aux indicateurs dexploitation, puisquils nen sont que la rsultante.
Les points essentiels surveiller dans toute activit sont :
une diminution significative de la trsorerie ;
une augmentation du besoin en fonds de roulement ;
une augmentation des frais financiers ;
des difficults rembourser les emprunts ;
latteinte des limites dautorisation de crdits, au sens large : dcouvert, ligne
descompte, etc.
lincapacit ngocier une augmentation de concours bancaire ;
la croissance du ratio endettement / capitaux propres.
3- Indicateurs concernant les investissements
Les cycles dinvestissements sont souvent longs et financs en tout ou partie par les gains de
productivit quils permettent de raliser. Des retards dans la phase de ralisation des
investissements, suite, par exemple, au drapage du budget, peuvent se traduire, compte tenu
des montants engags, par une crise financire lourde et invitable.
4- Indicateurs concernant lenvironnement conomique gnral
Les indicateurs ci-dessous ne sont pas en eux-mmes rvlateurs de difficults financires de
lentreprise, mais leur suivi est essentiel puisquils peuvent traduire une volution de
lenvironnement conomique qui pourra conduire des difficults financires plus ou moins
court terme :
durcissement gnral des conditions de crdits ;
hausse des taux dintrt ;
variation significative des taux de change ;
hausse du taux dinflation ;
variation significative de tout indicateur spcifique li lactivit propre de
lentreprise ;
dgradation des conditions de scurit.
5- Indicateurs Ressources Humaines
Les indicateurs les plus courants sont :
un taux de rotation du personnel qui augmente fortement ;
la dmission en chane de cadres ;
des difficults recruter ;
une inquitude des partenaires sociaux ;
des mouvements de grve.
Le comit dentreprise dispose dun droit dalerte (Code du travail). Le comit dentreprise
peut mettre en oeuvre ce droit lorsquil a connaissance de faits de nature affecter de
manire proccupante la situation conomique de lentreprise.
La procdure dalerte comporte 3 phases :
demandes dexplications au dirigeant ;
en cas de rponse insatisfaisante, tablissement dun rapport crit transmis au dirigeant
et au commissaire aux comptes ;
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A. Gnralits
1. Lexercice social de la socit a-t-il t prorog ?
2. Lassemble gnrale annuelle sest elle tenue une date autre que
celle statutairement prvue ?
3. Y a-t-il eu rcemment rvocation des administrateurs ou des
commissaires ?
4. Y a-t-il eu rcemment des dfections importantes et successives au
niveau de la direction et de ses proches collaborateurs ?
5. Y a-t-il eu rcemment des retards dans le paiement ?
- de rmunrations du personnel ?
- des cotisations dues la CNSS ?
- de limpt des personnes physiques ? de limpt des socits ?
- des sommes dues la TVA ?
6. Y a-t-il eu rcemment des effets protests ?
7. Y a-t-il eu rcemment des citations en paiement devant le Tribunal de
commerce ?
8. Y a-t-il eu rcemment des saisies ?
9. Y a-t-il eu rcemment des reports dchances de
convention de crdit long terme ?
10. La dpendance financire (ventuelle) vis--vis dune autre socit
sest-elle rcemment accrue ?
11. Des droits importants de franchise, brevet, etc., sont-ils parvenus
rcemment expiration ?
12. Lentreprise fait-elle lobjet de poursuites en justice ?
13. Lactivit de lentreprise dpend-elle :
- dun ou de quelques fournisseurs importants ?
- dun ou de quelques clients importants ?
14. Lentreprise a-t-elle rcemment demand une
intervention financire lEtat ?
15. Les produits de lentreprise ne sont-ils plus comptitifs ?
non
Commentaire
s
C. Au niveau du bilan
1. Lquilibre court terme de lentreprise (liquidit, solvabilit, fonds de
roulement) est-il compromis ?
2. Lendettement de lentreprise sest-il accru rcemment ?
3. La rotation des clients et des stocks est-elle moins bonne que la rotation
moyenne dans son type dactivit ?
4. Lentreprise utilise-t-elle des fonds emprunts court
terme pour financer des investissements long terme ?
5. Les fonds propres de lentreprise sont-ils insuffisants par rapport au
total de son bilan ?
Lorsque la rponse une question est positive, il conviendrait de rechercher les raisons
fondamentales de cette rponse.
Toute la difficult pour le dirigeant est dapprhender quel moment il doit souvrir des
tiers. Trop souvent le dirigeant parle tardivement de ses difficults, compromettant parfois
dfinitivement les possibilits de redressement de son entreprise. Les conseils habituels du
dirigeant, que ce soit lexpert-comptable ou lavocat, jouent ce stade un rle cl.
Le dirigeant doit, ds lapparition des signaux annonciateurs de difficults financires, sortir
de son environnement habituel et sentourer dun ou plusieurs professionnels spcialiss
rompus ce genre de situation qui vont :
apporter un regard neuf sur la situation et lui permettre den prendre trs vite la juste
mesure ;
lui permettre de prendre rapidement les bonnes dcisions et notamment de choisir, si
ncessaire, la meilleure solution judiciaire ;
laccompagner dans la dfinition et la mise en oeuvre des modalits de sortie de crise.
Ces professionnels sont les avocats et experts-comptables spcialiss, les experts
oprationnels spcialiss (cabinets de management de transition et de retournement), les
administrateurs judiciaires.
B- Le Diagnostic Flash
Cette premire analyse, trs rapide, doit permettre de comprendre la nature et lorigine de la
crise, davoir une vision claire de la situation financire de lentreprise et didentifier les
lments de la situation qui vont orienter le choix du cadre de sortie de crise, notamment, le
choix ventuel dune procdure judiciaire amiable ou collective. Les axes danalyse
ncessaires cette prise de dcision sont essentiellement, dune part la comprhension de
lorigine des difficults et, dautre part, lanalyse de la situation financire date et trs
court terme. On peut caractriser la ncessit de recourir une procdure judiciaire par le
constat suivant : le dirigeant ne parvient pas mettre en oeuvre seul une solution prenne avec
ses partenaires financiers. Sil nest pas toujours une ncessit, le recours un cadre juridique
est en revanche trs souvent utile au dirigeant, la loi lui offrant une palette de procdures
rpondant de faon adapte aux diffrentes situations de crise financire dans lesquelles
lentreprise peut se trouver. Enfin, il convient ici de rappeler que la dclaration de cessation
des paiements est obligatoire pour toute entreprise en tat de cessation des paiements.
Comprendre les origines des difficults
En premier lieu, le chef dentreprise, le cas chant avec laide de ses conseils, doit tre
mme de se forger rapidement une opinion a priori sur lorigine des difficults et sur les
possibilits et conditions de retournement.
Sagit-il de difficults conjoncturelles ou structurelles ? Sont-elles lies au business model de
lentreprise, au contexte conomique, au positionnement de lentreprise sur son march, un
problme de rentabilit, la perte dun client majeur, une insuffisance ponctuelle de
trsorerie ? Par ailleurs, certains lments de contexte ont une incidence forte sur la capacit
de retournement de lentreprise. Ces lments sont dordre essentiellement humain et
stratgique . On peut citer :
un environnement social et humain rendant difficile la possibilit relle de retourner
lentreprise : dpart de cadres cls, dmotivation des salaris, environnement syndical
extrmement dur ;
la volont, ou non, de la part du dirigeant, des organes de gouvernance et des
actionnaires de poursuivre lactivit et de sy impliquer ;
lexistence de repreneurs potentiels ;
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15
18
Notre objectif est de mettre au point un outil de diagnostic pouvant tre utilis rapidement sur
un grand nombre d'entreprises. Cet outil s'adresse ceux qui ont un portefeuille d'entreprises
et qui doivent dans ce portefeuille pouvoir sparer les entreprises saines des entreprises
dfaillantes.
Grille de diagnostic :
Evnement menaant
1- Relations avec
les banquiers.
2- Relations avec
les salaris.
3- Relations avec
les clients.
4-Relations avec
les fournisseurs.
Catgorie de Gravit
Proccupant
Grave
Trs
grav
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Ce document rappelle notamment les investigations mener et les donnes minimales que
lanalyste doit recueillir durant son tude du dossier. Il donne galement des recommandations
concernant l'tablissement du rapport et la prsentation des rsultats. Cependant le diagnostic
ne se substitue pas une ventuelle tude de faisabilit ou d'ingnierie.
Grille de diagnostic (suite):
Evnement menaant
5- Relations
avec
Ladministration
fiscale et les
organismes
sociaux en
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Proccupant
Grave
X
X
X
X
Trs gra
fonction
du nombre et
des montants.
6- Procs
Importants
(selon risque
de perte).
7- Cotations
Diverses.
8- Relations
avec
les conseils
extrieurs et
autres
9- Procdures
dalertes
existantes.
X
X
X
Clients ;
Dnonciation du bail avec offre de renouvellement
des conditions financires impossibles.
Le diagnostic initial
La dmarche de
prvention et
dorientation vers les
solutions existantes
adaptes.
Majorit
Proccupant
Rendez-vous avec le
commissaire aux
comptes, assemble
gnrale pour coute,
information et
orientation.
X
X
Majorit
Majorit
Grave
Trs grave
Rendez-vous avec le
prsident du tribunal de
commerce pour
procdures amiables
exclusives de ltat de
cessation de paiement.
Etablissement de la
dclaration de cessation de
paiement pour
procdures collectives si tat
de cessation.
Catgorie de Gravit
Conclusion
Le mouvement dimprgnation ou dinspiration auquel a eu recours le lgislateur marocain
pour complter son dispositif lgislatif, ne pourra qutre considr comme une dmarche
intressante et enrichissante.
La prsentation des apports du droit marocain en matire damlioration du processus
prventif travers des rformes juridiques, institutionnelles et rglementaires, mais aussi par
la sensibilisation au recours aux modes alternatifs de rglement des conflits constitue une
avance grandiose. Elle vise rompre avec lesprit qui rgnait dans le climat des affaires ; cet
esprit tait domin par une peur irraisonne de recourir au tribunal pour anticiper les
difficults. Alors que lintervention du tribunal est informelle, cest un simple protecteur des
20
intrts des parties en dbut de ngociations, visant donner ces pourparlers un caractre
plus srieux.
Lassistance aux entreprises en difficults est centre sur lapport temporaire, ct du chef
dentreprise, dun manager expriment dans le domaine de la gestion de crise et du
retournement.
Celui-ci doit tre capable de mettre en place trs rapidement de nouveaux outils et de
nouvelles procdures destins optimiser la gestion de la trsorerie court terme de
lentreprise.
La crdibilit supplmentaire apporte par ce professionnel auprs des banques, son support
technique et le transfert dune partie de la pression quotidienne des fournisseurs et des
banques sur ce manager, permettent la direction de redployer une partie de son temps et de
son nergie sur la rsolution des problmes de fonds ncessaire la sortie de crise et de
prparer la phase suivante de redressement. Pour garantir le succs il convient encore :
dassocier au processus et de traiter avec respect lensemble des parties prenantes
internes et externes, en particulier les instances reprsentatives du personnel ;
de respecter les rgles de bonne gestion, cartant ainsi tout risque de sanction civile,
patrimoniale ou pnale ;
de ne pas hsiter recourir un renfort extrieur, solution privilgie qui permet
souvent dobtenir des rsultats inattendus et spectaculaires.
Enfin rappelons quune crise peut aussi tre pour lentreprise une occasion unique de se
remettre en cause. Une entreprise qui a russi surmonter ses difficults en ressort souvent
renforce et mieux arme pour rebondir sur ses marchs.
Bibliographie
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