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Grotte de Fontéchevade

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Grotte de Fontéchevade
Entrée de la grotte.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
département
Commune
Vallée
du Fontéchevade
Localité voisine
Fontéchevade
Voie d'accès
D6
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
130 m
Occupation humaine
Patrimonialité
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte de la Charente
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La grotte de Fontéchevade est une grotte préhistorique située sur la commune de Montbron, 27 km à l'est d'Angoulême, en Charente, à 5 km de la Dordogne et 11 km de la Haute-Vienne.

Elle a été occupée au Tayacien (Paléolithique inférieur), au Moustérien (Paléolithique moyen) et à l'Aurignacien (Paléolithique supérieur).

Géographie

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La grotte se trouve à 2 km au nord-ouest de la ville de Montbron, à la limite de la commune d'Orgedeuil, au pied du hameau de Fontéchevade, dans un petit vallon orienté vers le sud-ouest où coule un ruisseau, le Fontéchevade, affluent de rive droite de la Tardoire[1].

Elle est proche de la grotte de Montgaudier (1,5 km au sud-ouest à vol d'oiseau) et de la grotte du Placard (4,8 km à l'ouest)[1].

La grotte de Fontéchevade a été fouillée à partir de 1870 par Paire, Fermond puis Durousseau-Dugontier de 1902 à 1910, Vallade en 1913-1914, Saint-Perrier en 1921, et David qui en 1933 effectue des sondages en niveau aurignacien[2]. La grotte de Fontéchevade a été classée Monument historique le [3].

Germaine Henri-Martin reprend les fouilles de 1937 à 1955. En 1947 est mise au jour une calotte crânienne humaine attribuée à un pré-néandertalien, qui serait le plus ancien ossement humain de Charente[4].

Topographie

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La grotte de Fontéchevade est un tunnel large de 6 m d'environ 30 m de long avec un parcours en U[2].

Stratigraphie

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Germaine Henri-Martin note en 1957 six couches de A à E et une couche d'argile sur le sol de la grotte, avec couche B de l'Aurignacien, couche C du Moustérien et couche E du Tayacien. Cette occupation tayacienne a été située dans l'interglaciaire Riss-Würm[5], il y a environ 150 000 ans.

Les fouilles récentes donnent une stratigraphie de huit couches[2].

Présence humaine

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Germaine Henri-Martin a mis au jour en 1947 des fragments de frontal et de pariétal et une partie de calotte crânienne comportant le frontal et une partie des pariétaux droit et gauche, d'un humain âgé car les sutures sont soudées, attribués à un pré-néandertalien.
À l'époque de la découverte les seuls autres fossiles de datation certaine connus en France pour ce même faciès culturel proviennent de la grotte de l'Hyène au site d'Arcy-sur-Cure dans l'Yonne[6].

D'autres restes humains ont été découverts : un 5e métatarsien gauche en 1948 attribué au Moustérien ; puis quatre dents et une phalange, soit de l'Aurignacien soit plus récents.

Des restes d'Homo sapiens ont été découverts, un pariétal d'homme jeune par Durousseau—Dugontier, une partie de mandibule d'enfant et un fragment de radius, tous de l'Aurignacien.

Faune ancienne

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La faune est constituée d'équidés, de gros bovidés, bœuf et bison, de cervidés, de rongeurs, de sangliers, de renards, d'ours et de hyènes[7].

La couche profonde datée du Tayacien a livré des vestiges d'une tortue terrestre, de rhinocéros de Merck (Dicerorhinus mercki) et de daim de Clacton (Dama clactoniana). La microfaune comprend le lemming des steppes (Lagurus lagurus)[8]. Cette présence est un argument pour une datation anté-Würmienne de la couche tayacienne[9].

Outils et objets

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La grotte a fonctionné comme lieu d'habitat dès le Paléolithique moyen.

Contemporain de l'Acheuléen mais dépourvu de bifaces, le Tayacien de Fontéchévade comprend des racloirs, des denticulés et des chopping-tools ou grattoirs massifs[10].

Moustérien

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Le Moustérien est représenté par une industrie lithique à pointes et à bifaces.

Aurignacien

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L'Aurignacien est représenté par des grattoirs, des burins et des lamelles ainsi que des sagaies à base fendue en os.

Périgordien

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De nombreux burins des pointes de la Gravette et un fragment de pointe de Font-Robert signent une présence humaine au Périgordien.

Notes et références

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  1. a et b « Grotte de Fontéchevade, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  2. a b et c André Debénath (préf. Yves Coppens), Néandertaliens et Cro-Magnons, les temps glaciaires dans le bassin de la Charente, Saintes, Le Croît Vif, , 356 p. (ISBN 2-916104-00-3).
  3. « Grotte de Fontéchevade », notice no PA00104429, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. A. Debénath et J.F. Tournepiche, Neandertal en Poitou-Charentes, Association régionales des musées en Poitou-Charentes, (ISBN 978-2-905221-14-8), p. 130.
  5. G. Henri-Martin 1965, p. 215.
  6. André Leroi-Gourhan, « Stratigraphie et découvertes récentes dans les grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne) », Revue de géographie de Lyon, vol. 27, no 4,‎ , p. 425-433 (lire en ligne [sur persee]), p. 431.
  7. [Henri-Martin 1939] Germaine Henri-Martin, « Recherches préhistoriques dans la vallée de Fontéchevade (Charente) », Bulletin de la Société préhistorique pour l'étude du quaternaire, vol. 36, no 4,‎ , p. 196-199 (lire en ligne [sur persee]).
  8. G. Henri-Martin 1965, p. 216.
  9. [Chaline 1965] Jean Chaline, « Problèmes posés par la découverte du Lemming des steppes dans la couche Tayaciene de la grotte de Fontéchevade », Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire, vol. 2, nos 3-4,‎ , p. 218 (lire en ligne [sur persee]).
  10. Germaine Henri-Martin, « Note préliminaire sur un niveau Tayacien », Bulletin de la Société préhistorique Française, vol. 43, nos 5-6,‎ , p. 179-182 (lire en ligne, consulté le ).

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • [Debénath 2000] André Debénath, « Apports récents à la connaissance du Paléolithique moyen du Sud-ouest de la France : les exemples de La Quina et Fontéchevade », dans Z. Mester et A. Ringer, A. (éds.), À la recherche de l'homme préhistorique (volume commémoratif de Miklos Gabori et Veronika Gabori-Csank), Liège, ERAUL 95, , p. 257-263.
  • [Henri-Martin 1957] Germaine Henri-Martin, La Grotte de Fontéchevade : historique, fouilles, stratigraphie, archéologie, vol. 1 et 2, Masson, coll. « Archives de l'Institut de paléontologie humaine » (no 28), , 288 p..
  • [Henri-Martin 1965] Germaine Henri-Martin, « La Grotte de Fontéchevade », Bulletin de l'association française pour l'étude du Quaternaire, vol. 2, nos 3-4,‎ , p. 211 (lire en ligne [sur persee]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Piveteau 1965] Jean Piveteau, « La Paléontologie humaine en Charente », Bulletin de l'Association pour l'étude du Quaternaire, vol. 2, nos 3-4,‎ (lire en ligne [sur persee]).

Liens externes

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