Aux bords du champ. Agricultures et sociétés contemporaines
Antoine Bernard de Raymond et Gilles Tétart
L’agriculture est aujourd’hui confrontée à une diversification des attentes qui lui sont
adressées et à une ouverture des possibles mettant en variation un impératif de rupture avec le
modèle de développement issu des « Trente Glorieuses ». Si le consensus semble être assez
large sur la nécessité de faire naître de nouvelles alternatives, les moyens d’y parvenir sont
encore soumis à de nombreux débats techniques et de valeurs, lesquels sont nourris par une
pluralisation et une mise en concurrence de modèles productifs et d’échanges émergents.
D’où l’idée de revenir dans ce numéro de Terrains & Travaux sur quelques perspectives
idéelles et matérielles qui bordent aujourd’hui l’agriculture – étant entendu que les bords
peuvent tout à la fois constituer des extrémités physiques (entretenues ou non) permettant de
maintenir les limites de distinction d’une surface et des points de passage ou de
franchissement à partir desquels les motifs de l’action sont remis sur l’établi. Les bords sont
donc aussi des principes directionnels.
Justement, le principe désormais institutionnalisé de la responsabilité environnementale a
produit des contraintes sur les pratiques agricoles et leur régime productiviste. Il a
accompagné l’émergence de nouvelles normes de production (Agriculture Raisonnée,
Agriculture Biologique, Biodynamie, etc.), engendré des politiques publiques (plan Ecophyto
2018) ou créé de nouveaux modes de mise en marché. Depuis sa restructuration nationale
d’après-guerre, jamais les outils et les standards de production de l’agriculture n’ont à ce point
fait l’objet de de débats sur la gamme de ses futurs possibles. Dans cette reconfiguration
contemporaine, les entités naturelles que manie l’agriculture sont devenues mobilisables au
titre de biens communs, sous des notions génériques telles que biodiversité, paysage, santé
publique. Et l’interprétation de ces nouvelles catégories du sens commun engage
l’aménagement des territoires et leur gestion collective (Fortier 2009 ; Cardona 2012),
conjointement à la production de nouvelles normes agronomiques.
Se faisant, l’agriculture, souvent requalifiée d’activité agro-environnementale, devient aussi
un objet de concernement qui dépasse la catégorie socio-professionnelle des agriculteurs ; les
débats publics formées autour des OGM (Bernard de Raymond 2010), des algues vertes, de
l’épandage des boues d’épuration (Borraz 2008), des pollutions liées aux effluents d’élevage
(Bourblanc & Brives 2009) ou de la réduction des intrants (Haynes & Lamine 2010) illustrent
la façon dont une multiplicité d’acteurs non agricoles (associations environnementalistes,
consommateurs, riverains, organisations professionnelles, élus locaux) sont susceptibles
d’intervenir plus ou moins directement dans les affaires agricoles en invoquant par exemple la
défense d’un intérêt général ou en administrant la preuve d’un préjudice. Ainsi l’espace
professionnel rural se trouve-t-il exposé à un tiers capable de peser dans la conduite de ses
actions. Bien sûr, le monde agricole n’est pas pour autant dessaisi des moyens de sa
gouvernance, mais l’on peut se poser la question de la remise en cause du monopole
professionnel sur les enjeux agricoles et sur l’expertise des évolutions futures du monde rural.
Parmi les options d’enquête permettant d’aborder cette question, on peut suivre les
mobilisations d’acteurs agricoles qui s’emploient à maintenir confiné dans leurs arènes un
problème qui les concerne et dont d’autres acteurs sont capables de s’emparer pour le définir
et le résoudre autrement. Dans ces luttes d’appropriation, on retrouve la perspective des
cadres de l’action collective et des opérations de cadrage/contre-cadrage. Les contributions de
Maïa Martin et de Giovanni Prete à ce volume offrent matière à réflexion sur ces aspects, la
première à partir du cas très médiatique du loup, la seconde à partir d’évènements
phytosanitaires survenus dans des cultures circonscrites. En retraçant la controverse autour du
retour du loup dans les Cévennes, Maïa Martin décrit comment la mobilisation des pastoraux
vise d’une part à faire de la présence du loup un problème agricole (vs. une espèce protégée)
et, d’autre part, à revendiquer la légitimité à gérer les modalités de sa régulation. En restituant
les jeux d’acteurs et les ressources argumentatives mettant en tension les pastoraux, l’Etat et
les protecteurs de la nature, l’auteur fait ressortir la façon dont se définissent réciproquement
la recherche d’une inclusion du loup dans la sphère des compétences agro-pastorale, la
reconnaissance des spécificités de l’agriculture de montagne et la revendication d’un droit
d’usage de ce territoire. De la fin des années 1990 à aujourd’hui, la série des épreuves qui
jalonnent les désaccords à propos de la population lupine nous conduit à une ligne de front
formée autour de la notion (sémantiquement saturée) de biodiversité ; au loup associé à la
biodiversité sauvage et à la mise en réserve de la nature, les pastoraux opposent leur vocation
à entretenir les milieux et leur rôle central dans la gestion de la biodiversité cultivée. Avec
l’enquête multisituée de G. Prete, on passe de la prédation dans le domaine de l’élevage aux
parasites dans celui de la culture des végétaux. Elle permet de mettre en variation cette
question de l’autonomie d’une activité agricole vis-à-vis d’un tiers et du maintien d’un
pouvoir décisionnel qui engage aussi le dessin des frontières professionnelles. Ici, la gestion
concertée par des agriculteurs d’une problématique qui leur est propre peut constituer une
anticipation de ses contre-cadrages possibles par d’autres. On y retrouve toute la chaîne des
concepts qui sont travaillés par les acteurs pour asseoir leur position (sécurité sanitaire, risque
économiques, développement durable, santé publique). Sous l’angle d’une sociologie des
risques, les cas étudiés de crises agricoles liées à l’apparition de pathogènes des cultures font
apparaître que les modalités de définition de ces crises visent le confinement dans le système
des relations déjà établies entre les acteurs d’une filière (zone céréalière et zone maraîchère,
en l’occurrence). Le fait est d’autant plus remarquable que, comme le montre l’auteur,
d’autres solutions candidates à la résolution de ces infestations pathogènes existent, mais elles
sont portées par des acteurs extérieurs au monde agricole (scientifiques, riverains, etc.) et
maintenues à distance par les professionnels. Ces situations – dont l’éventail de comparaison
pourrait être étendues aux cas d’invasion biologique (Barbault & Atramentowicz 2010 ;
Javelle 2010) – font ressortir que les risques agricoles sont des épreuves collectives d’où
peuvent naître plusieurs systèmes d’interaction et de coordination possibles offrant des voies
de résolution différenciées. Pour les réseaux d’agriculteurs examinés dans cet article, l’une
des clés de la résistance à des cadrages concurrents répondant à leurs propres difficultés est de
faire valoir auprès des pouvoirs publics des logiques d’urgence exigeant une prise en charge à
court terme dont ils maîtrisent le scénario.
Les cas d’entités définies comme prédateurs ou parasites des activités agricoles illustrent la
manière dont des « objets frontière » permettent de remettre en cause un cadrage
professionnel agricole des problèmes. Mais ce type de remise en cause n’émane pas que
d’acteurs extérieurs au monde agricole, comme en témoigne le cas de mobilisations
minoritaires dans le champ du syndicalisme agricole. Celles-ci visent parfois à décloisonner le
cadre strictement professionnel de leur action, afin de transformer un rapport de forces qui
leur est défavorable1, en élargissant la mobilisation à d’autres acteurs (consommateurs,
1
Les mécanismes de cogestion par la profession et l’Etat, et la recherche de l’unité de la profession agricole,
principes centraux dans la politique agricole en France depuis la seconde guerre mondiale rendent difficile
l’expression de points de vue différents du syndicat majoritaire, la FNSEA.
associations de défense de l’environnement, ONG, etc.) et/ou en modifiant l’échelle
pertinente de la mobilisation. Ces tentatives ne répondent pas qu’à des motivations
stratégiques, mais engagent un important travail de redéfinition et de diversification des
motifs de l’action syndicale. Les articles d’Elise Roullaud et Delphine Thivet dans ce dossier,
qui portent respectivement sur les coalitions transectorielles auxquelles participent la
Confédération Paysanne à l’occasion des réformes successives de la PAC, et sur la
construction de la « souveraineté alimentaire » comme motif d’une mobilisation
transnationale par la Via Campesina, donnent à voir certains ressorts de cet élargissement de
l’action syndicale. Tout d’abord, ces mobilisations engagent un travail de décentrement des
intérêts professionnels agricoles vers l’intérêt général et une requalification de l’objet de
l’activité agricole, ce qui permet par exemple de renforcer la critique des subventions
agricoles dans le cadre de la PAC. Dans le cas des réformes de la PAC comme dans celui des
revendications de « souveraineté alimentaire », la mise en exergue de liens entre les politiques
menées dans les pays « du Nord » et les externalités négatives qui en résultent dans les pays
« du Sud » montre également l’importance des jeux d’échelle entre cadre national et enjeux
internationaux. D’où la construction de nouvelles formes de solidarités transnationales,
reposant sur d’autres mécanismes que la charité ou l’aide humanitaire : la revendication d’un
redéploiement des subventions agricoles européennes s’appuie aussi désormais sur la
revendication de politiques agricoles qui n’entravent pas le développement de l’agriculture
dans les pays pauvres par des exportations à bas prix. Le décloisonnement des mobilisations
syndicales agricoles aboutit alors à « politiser » des enjeux agricoles souvent traités, dans le
cadre des politiques agricoles ou dans les institutions du développement (FAO, etc.) comme
de simples problème techniques ou économiques.
L’intérêt des articles d’E. Roullaud et D. Thivet n’est pas seulement thématique, car ils
ouvrent tous les deux des perspectives en sociologie des mobilisations, en donnant à voir les
contraintes des acteurs qui s’engagent dans des collectifs (plateformes, coalitions, etc.) qui
agrègent des collectifs déjà constitués : ces deux articles nous éclairent sur la manière dont
des acteurs hétérogènes parviennent à articuler leurs compétences tout en protégeant leur
domaine d’expertise, et la façon dont se construisent des mots d’ordre partagés qui, en
circulant parmi des collectifs aussi différenciés, sont soumis à des mises en variations, des
appropriations multiples, conduisant les membres de ces collectifs à mener un vaste travail de
convergence interprétative. Le risque pour les parties prenantes de ces collectifs est de n’avoir
autre chose à faire valoir que des mots qui, tout en étant dotés d’une valeur universelle, ne
parviennent pas à devenir des outils de transformation sociale. La réflexion sur la manière
d’opérationnaliser des concepts fédérateurs pose alors la question de leur inscription dans des
cadres juridiques, qui constitue un élément clé de la pérennisation d’une dynamique
mobilisatrice.
Plusieurs articles figurant dans ce dossier invitent à observer l’agriculture du point de vue des
relations entre acteurs agricoles et non agricoles. Mais cet angle de vue ne doit pas faire
oublier les évolutions de l’appareil de « développement agricole » qui gravite autour de la
profession et la structure, en conditionnant l’accès à la terre, en assurant la commercialisation
des produits, en produisant des connaissances et en prescrivant des normes d’usage des
intrants. C’est en effet une des spécificités de la modernisation de l’agriculture en France que
d’avoir mis en place des mécanismes de cogestion entre l’Etat et la profession agricole,
incarnés dans une série de médiations institutionnelles (Chambres d’agriculture, coopératives,
crédit agricole, enseignement agricole, Safer, etc.), destinées à la fois à protéger l’agriculteur
du marché et à favoriser sont insertion dans le marché. Dans ce volume, Laure Bonnaud
Zouhair Bouhsina et Jean-Marie Codron s’intéressent précisément au rôle de collectifs
d’agriculteurs à vocation de marché (organisations de producteurs dans le secteur de la
tomate) dans la gestion des rapports entre normes publiques et normes privées de réduction
des intrants. Comme ils le soulignent, l’intérêt de ce domaine d’investigation est de contribuer
au renouvellement des approches essentiellement centrées sur les exploitations agricoles ou
les pratiques individuelles, et dans lesquelles les médiations entre les producteurs et le marché
apparaissent encore trop souvent comme secondaires (Cf. Bernard de Raymond, 2012, Lockie
& Kitto, 2000). Il s’agit alors d’observer les rationalités portées par ces organisations pour
saisir leur rôle dans la mise au point et l’encadrement de pratiques agricoles. L’unité
d’analyse pertinente devient alors le système des relations entre la profession agricole et ces
organisations d’encadrement, qui constituent des opérateurs de développement agricole à
partir de la confrontation entre normes publiques et normes privés. Dans le prolongement de
l'enquête de L. Bonnaud et al., le texte de Yannick Sencébé sur les Safer pose la question de
la distance/ proximité pertinente (du point de vue des acteurs) entre chacune de ces
institutions et la profession agricole, alors que le modèle historique de la cogestion semble
actuellement entrer en tension avec un modèle de régulation plus directement marchand.
L’auteur montre en quoi les Safer ont besoin, pour leur bon fonctionnement, de la
participation active du milieu agricole, afin d’être informés le plus tôt possible des
transactions foncières. Or les Safer se trouvent actuellement confrontées au désengagement
des agriculteurs de leur rôle d’informateur, en particulier dans un contexte où la majorité des
échanges fonciers passe par le fermage, qui échappe au contrôle direct des Safer. Face à cette
situation, les Safer sont tentées, dans certains départements, de jouer pleinement le jeu de
l’autonomisation vis-à-vis de la profession agricole, et de se reconvertir en « opérateurs
polyvalents du foncier », en vendant une expertise aux collectivités locales, tandis qu’ailleurs,
les Safer tentent de diversifier leurs services afin de garder les agriculteurs dans leur giron.
Le développement de pratiques agricoles dites alternatives étudié par Elise Demeulenaere et
Frédéric Goulet interroge, lui aussi, l’encadrement de la profession agricole. En effet, plutôt
que sur des connaissances et des outils standardisés, et des innovations diffusées selon un
modèle hiérarchique descendant, ces agricultures (semences paysannes, techniques sans
labour) se fondent sur la singularité des objets, des pratiques et des personnes. Cette
singularité apparaît non comme un obstacle, mais au contraire comme la meilleure manière de
valoriser la diversité et l’hétérogénéité des milieux, lorsque l’on renonce à leur
homogénéisation par le recours à des artefacts techniques (variétés améliorées, outils
mécaniques, engrais, etc.). Mais alors, « si tout est si singulier, quelle forme de collectif entre
pairs peut bien exister au sein de ces mouvements, alors même que le partage est désigné
comme l’une de leurs ambitions fondatrices ? ». Les auteurs soulignent le rôle d’une
organisation en réseau, à la fois des personnes et des objets de ces pratiques alternatives,
organisation génératrice de nouvelles formes de solidarité entre ses membres, mais aussi de
tensions épistémiques. En effet, si le partage d’expériences en réseau favorise l’émergence de
connaissances par la mise en variation à travers des situations singulières, cette production de
connaissances se heurte à l’impératif de robustesse et de généralité des résultats promu
notamment par les institutions « officielles ». Les agricultures « alternatives » interrogent
donc dans sa globalité l’organisation de l’encadrement de l’agriculture.
Rompant avec un modèle de développement agricole français fortement intégratif, cette
tendance à l’autonomisation des organisations d’encadrement (Safer, organisations de
producteurs, réseaux de pairs) est aussi une réalité observable du point de vue des activités de
production agricole, quand ce n’est pas les deux qui co-produisent leur trajectoire
d’indépendance. Les cas de conversions à l’AB présentés par Claire Lamine puis Florence
Hellec et André Blouet en témoignent : les modalités de la transition vers l’AB y apparaissent
comme un chaînage associant les compétences de coopératives, de conseillers agricoles,
d’éleveurs et de producteurs avec des effets d’apprentissage collectifs. Et la transition − à
l’échelle « agri-alimentaire » comme la nomme C. Lamine − est l’espace lui-même créé par
ces acteurs, reliant agriculture, marchés et consommation, ou encore activités productives et
commerciales. On y voit non seulement que le déverrouillage du paradigme productiviste
relève de combinaisons inédites entre tous ces segments (spécialisation de coopératives,
nouveaux modes de mise en marché, diversification des systèmes de production, coopération
scientifique), mais aussi que le développement de l’agriculture biologique ne se produit pas ex
nihilo : il s’appuie, avec succès ou non, sur les organismes classiques de l’encadrement
technico-économique et sur des structures d’intermédiations marchandes qui lui préexistent et
ne lui sont pas nécessairement dédiées. Cela n’exclut pas la recherche d’une autonomie
technique et de gestion des systèmes de production AB, comme dans le cas de l’élevage laitier
en Alsace (F. Hellec et A. Blouet) ou de productions maraîchères en Ardèche méridionale (C.
Lamine). Mais singulièrement, la réalisation d’une indépendance socio-technique vis-à-vis du
système agricole conventionnel semble, à des degrés divers, avoir pour contrepartie
l’apprentissage d’une haute technicité (source de distinction professionnelle) et l’adoption
d’un modèle de productivité permettant justement de soutenir la comparaison avec les
standards dominants.
Un autre point mérite d’être souligné : le rôle déterminant des singularités territoriales dans
les processus de conversion. Les exemples de territoires herbagers (la plaine des Vosges et
l’Alsace bossue), étudiés par F. Hellec et A. Blouet, sont forts instructifs à cet égard. La
diffusion de l’AB chez les éleveurs (envisagée sur la période 1980-2010) y apparaît tout à la
fois comme une option technique de contournement de contraintes économiques liées à des
pratiques intensives (intensification fourragère par le maïs) et l’optimisation de spécificités
géographiques et pédoclimatiques ; les plaines herbagères, qui représentaient une limite dans
la réalisation de hauts rendements des cultures de maïs, sont retournées en atout en devenant
une ressource naturelle de premier plan pour les exploitations biologiques. A n’en pas douter,
dans le contexte actuel d’une inflexion des politiques publiques axées sur la gestion paysagère
et environnementale, cette perspective des transitions territorialisées est plus qu’opportune.
De même, dans un contexte fort différent, Joël Sotamenou, étudiant les facteurs d’adoption du
compost (à la place d’engrais minéraux) en agriculture urbaine et péri-urbaine, souligne à quel
point la morphologie sociale du territoire, ainsi que sa qualification institutionnelle constituent
des contraintes pour le développement de cette pratique. En effet, tandis que l’usage du
compost (ne procurant pas d’amélioration immédiate de la productivité, mais plutôt une
amélioration à long terme de la structure des sols) implique un allongement de la temporalité
pertinente pour la pratique agricole, les agriculteurs en zone urbaines sont confrontés à la
précarité du statut auquel ils occupent les sols, et à l’éloignement entre leur domicile et leur
parcelle. Ce constat implique selon l’auteur une gouvernance participative de la collecte des
déchets organiques et du compost.
Ce dossier, que ce soit à travers l’analyse des mobilisations collectives, des transformations de
l’appareil de développement agricole, des liens entre agriculture et marchés, ou des processus
d’adoption de pratiques dites alternatives, offre de multiples prises pour saisir les
transformations actuelles de l’agriculture et les tensions auxquelles elle est soumise, et ouvre
simultanément des pistes originales pour d’autres recherches, par la variété des approches et
des espaces sociaux étudiés.
Références
Barbault A., Atramentowicz M., 2010. Les invasions biologiques, une question de nature et
de société, Paris, Éditions Quae.
Bernard de Raymond A., 2010. « Les mobilisations autour des OGM en France. Essai de
périodisation d’un conflit politique », Les mondes agricoles en politique, Paris, Presses de
Sc.-Po : 293-336.
Bernard de Raymond A., 2012. En toute saison. Le marché des fruits et légumes en France,
Paris, Economica, à paraître.
Borraz O., 2008. Les politiques du risque, Paris, Presses de Sc.-Po.
Bourblanc M., Brives H., 2009. « La construction du caractère “diffus” des pollutions
agricoles » Études rurales n° 183 : 161-176.
Cardona A., 2012. L'agriculture à l’épreuve de l'écologisation. Éléments pour une sociologie
des transitions, Thèse de doctorat en sociologie, Paris, EHESS.
Fortier A., 2009. « La conservation de la biodiversité. Vers la constitution de nouveaux
territoires ? », Études rurales n° 183 : 129-142.
Javelle A., 2010. « De la validité d’une invasion biologique. Prunus serotina en forêt de
Compiène », Études rurales n° 185 : 39-50.
Lockie S., Kitto S., 2000. « Beyond the farm gate : Production-Consumption Networks and
Agri-Food Research », Sociologia Ruralis, 40 (1), pp. 3-19.