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1 Capitalisme

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LE CAPITALISME

PLAN
I. LESSOR DU CAPITALISME A. Les fondements de lconomie capitaliste B. Caractristiques de la socit capitaliste C. Evolution de la socit capitaliste II. LES ECONOMIES SOCIALISTES : LA TRANSITION VERS LE CAPITALISME A. Les fondements de lconomie socialiste B. Dveloppement et crise des conomies socialistes C. La transition vers lconomie de march

I. ESSOR DU CAPITALISME
A. Les fondements de lconomie capitaliste
1. Les fondements juridiques et conomiques Le droit de proprit et la libert conomique - Le dveloppement du capitalisme repose principalement sur la reconnaissance du Droit de proprit des biens de consommation et des biens de production (installations, machines). Dans les systmes prcapitalistes, l'artisan possdait dj ses outils de travail. On parlera de capitalisme lorsque les propritaires des moyens de production ne les utilisent pas eux-mmes, mais les mettent la disposition des salaris. Le dveloppement du capitalisme peut donc se caractriser par une extension du salariat. Karl Marx insistera sur le fait que le rapport qui s'tablit entre les propritaires des moyens de production et les salaris est un rapport la fois de domination et d'exploitation, les conomistes libraux avanceront au contraire que la combinaison des facteurs de production (capital et travail) au sein de l'entreprise, cre les conditions de la collaboration entre capitalistes et salaris.
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PASSAGE DU CAPITALISME MARCHAND AU CAPITALISME INDUSTRIEL

Marchands
Marchands contrlant la production

Les marchands achtent des produits aux artisans pour les revendre

Artisans

Les marchands fournissent les Travailleurs matires premires aux travailleurs et domicile leur donnent une rmunration forfaitaire en change de la production Les marchands rassemblent dans un mme lieu les travailleurs Il y a sparation des capitalistes propritaires de leurs outils de production et les salaris propritaires de leur force de travail Travailleurs des manufactures Salaris

Marchands manufacturiers Capitalistes

- A ct de la proprit prive des moyens de production, il convient de lui associer un autre concept, la libert conomique. Celle-ci suppose la fois la libert d'entreprise et la libert d'change.
Par libert d'entreprise, on entend que toute personne possdant le capital ncessaire peut crer une entreprise destine produire des biens et services marchands. Bien entendu, cette personne accepte le risque de perdre son capital en cas d'chec. Par libert d'change, on considre que toute personne a le droit d'acheter, de stocker ou de vendre des produits (soit pour son usage priv, soit afin de raliser un profit). La libert conomique, institue en France par Turgot (1774), a t raffirme sous la Rvolution Franaise.

Ce principe sert de fondement ce que l'on appelle l'conomie de march, dans laquelle la loi de l'offre et la demande fixe les variations du prix. Le libre fonctionnement du march permet de dterminer : ce qu'il faut produire, comment il faut le produire, comment le revenu sera rparti entre les diffrents agents conomiques.
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Ce qu'il faut produire La production est oriente en fonction des seuls besoins solvables. S'il y a pnurie du bien, la hausse des prix stimule la production et rduit la demande. S'il y a abondance du bien, la baisse des prix diminue la production et augmente la demande.

Comment faut-il produire La combinaison des facteurs de production dpend de leur productivit marginale et de leur prix. Si un facteur est rare, son prix sera lev, et son utilisation faible. Si un facteur est abondant, son prix sera faible et son utilisation importante.

Comment se rpartit le revenu La loi de l'offre et la demande dtermine les prix des diffrents facteurs de production. La valeur du bien sera rparti entre le facteur capital (c'est le profit) et le facteur travail (ce sont les salaires).

2. Les fondements idologiques Les concepts du profit et de la rationalit - Le capitalisme ne pourrait se dvelopper dans une socit o l'accumulation de richesse serait prohibe ou considre comme moralement interdite. Dans ces conditions, la recherche du profit devient une finalit essentielle pour l'entrepreneur capitaliste. Mais ce qui caractrise encore davantage ce dernier, c'est l'utilisation qu'il en fait. Le profit doit tre principalement rinvesti sous la forme d'achats de biens d'quipements (on parle d'accumulation du capital). Ceci permettra d'une part d'augmenter les capacits de production et de moderniser l'entreprise, d'autre part d'accrotre les ventes (donc de faire du profit). On retrouve ici la logique capitaliste.

- La thorie conomique considre gnralement que les entreprises capitalistes ont un comportement rationnel de maximisation du profit sous une contrainte de production. En d'autres termes, toute dcision doit faire l'objet d'une rflexion au pralable. Il s'agit pour l'entreprise, de slectionner les objectifs (mthode cots/avantages) afin de les intgrer dans une politique globale. Le dveloppement du capitalisme s'est donc accompagn du dveloppement du calcul conomique.
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B. Les caractristiques de la socit capitaliste


Les caractristiques essentielles des conomies capitalistes contemporaines rsultent de nombreuses transformations qui ont aussi bien affectes la technologie, la socit, l'organisation du travail, la structure de la production et de la consommation, que la dimension des entreprises, la structure de la proprit et l'origine du pouvoir.

1. Les transformations technologiques


L'volution du capitalisme a t principalement rythme par les rvolutions industrielles, qui ont affect chaque fois quatre domaines principaux : l'nergie, les matriaux, les machines et les transports. La premire rvolution industrielle dbute en Angleterre, de 1760 1830. Elle se diffusera ensuite lEurope Continentale, lEurope du Nord et au Reste du Monde.
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Trois industries sont particulirement concernes : le textile, lnergie et la mtallurgie. Lindustrie textile ft la premire tre mcanise. En 1733, John Kay invente la navette volante (the flying shuttle). Il est ainsi possible de tisser 4 fois plus vite et des tissus plus large. Le temps ncessaire un ouvrier pour filer une livre de coton passe de 500 heures 3 heures. De 1770 1841, la production anglaise de textile sera multipli par 125 et les prix entameront une baisse vertigineuse. Cest la gnralisation du port des sous-vtements dans les classes populaires. Lapparition de la machine vapeur valorise une nouvelle ressource, le charbon. Entre 1763 et 1765, James Watt perfectionne la machine vapeur en lui associant un rgulateur, un tiroir distribution, un balancier, un volant. Entre 1750 et 1850, la production anglaise de charbon est multiplie par 10. Lusage de la vapeur va rvolutionner les transports : le bateau vapeur de Robert Fulton (1807), la locomotive vapeur de Stephenson (1813). Lusage de nouveaux procds de fabrication (affinage de la fonte en 1784 par Henry Cort), le fer est utilis dans de nombreux ouvrages (ponts, chemins de fer, immeubles).
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La seconde rvolution industrielle couronnait le ptrole et l'lectricit, des matriaux comme le plastique et l'aluminium se rpandaient dans le domaine industriel. C'tait la dcouverte du moteur explosion, et le dveloppement de l'automobile. La troisime rvolution, met en avant quant elle, l'nergie atomique (3/4 de l'lectricit devient nuclaire). Les matriaux composites tels que les alliages, le cramique font leur entre. C'est l'heure de l'informatique et de la robotique. Les distances et les frontires s'estompent devant le transport arien et la mise au point d'avions de plus en plus perfectionns et puissants. Chaque rvolution technologique a ainsi donn naissance des branches motrices qui ont impuls la croissance conomique, tant par la distribution des revenus (salaires, intrt...) que par l'ampleur des achats effectus auprs d'autres branches (consommations intermdiaires...). Ainsi au XXme sicle, l'automobile a jou le rle qui avait t celui des chemins de fer un sicle plus tt. De nos jours, l'informatique et l'lectronique jouent le rle de firmes motrices. La dveloppement de la socit capitaliste dcouvre rapidement les concepts de production et consommation de masse. L'mergence de nouvelles branches, nouveaux produits, s'accompagne dans un premier temps par une nouvelle organisation du travail.
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2. Les transformations de la socit


- Lun des lments marquants de lhistoire anglaise est le mouvement des enclosures. Il rsulte de la volont des gros propritaires terriens de reprendre le contrle de leurs terres en faisant voter par le Parlement des lois obligeant leurs propritaires enclore leurs proprits. Ce mouvement dbut eu moyen ge sest accentu en 1700 et poursuivi tout au long du 18me sicle pour culminer avec lEnclosure Act de 1801. Le rgime de proprit prive existait en Angleterre avant le mouvement des enclosures cependant sa complexit et labsence de cltures empchaient sa mise en application. Ainsi, un propritaire ne pouvait pas exclure de ses terres des paysans qui sy taient installs ou qui venaient faire patre leurs troupeaux. Le gros propritaires considrrent que ce systme les empchait dexploiter rationnellement et productivement leurs terres. Ils utilisent leur pouvoir politique de Lords pour imposer les enclosures acts. De vastes domaines furent ainsi clos et exploits. Tous ceux qui neurent pas les moyens de enclore leurs champs et toute la population qui vivait sur les terrains durent quitter les campagnes pour aller vers les villes. Cest cette main duvre qui a servi lessor des industries textiles, minires et mtallurgiques. 11

- Les transformations technologiques issus de la rvolution industrielle anglaise et le mouvement des enclosures vont engendrer une augmentation de la population des villes industrielles et un dclin de la population des campagnes. Le taux durbanisation (pourcentage de la population totale habitant dans des villes) sera multipli par 3,4 en 90 ans, passant de 14% en 1750 48,3% en 1840. Dans le mme temps, titre de comparaison, le taux durbanisation de la France passait de 10,3 14%. On voit donc, par cette double comparaison (dans le temps et entre lAngleterre et la France), combien cette modification de la composition de la population place lAngleterre dans la position singulire de leader de la rvolution industrielle. De son ct, le pourcentage de la population agricole passe de 46% 28.6% entre 1750 et 1850. La population agricole a ainsi quitt les campagnes pour aller dans les villes. Ceci a fourni une main-doeuvre bon march et favoris lessor de lindustrie. - Les enclosures vont enfin engendr un vaste mouvement de concentration des terres. Les petits et moyens propritaires, faute denclore leurs terres, les vendront aux landlords, qui devinent des Gentlemen Farmers. Cette appellation dsigne ainsi la Noblesse de la Gentry qui a cherch mettre en valeur des terres et possder les moyens juridiques lui permettant de recueillir les bnfices de ses investissements.
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3. Les transformations dans lorganisation du travail


Apparition dun march du travail en Angleterre, la suite de la fin de la loi sur les pauvres (1844, Poor Laws). Cest durant la deuxime et troisime rvolutions industrielles, que la socit voit apparatre une nouvelle organisation du travail. Cest lheure de gloire du Taylorisme et du Fordisme. - Frederick Winslow Taylor (1856 1915) est prsent aujourdhui comme le fondateur de lorganisation scientifique du travail. Obsd par la productivit et llimination du gaspillage, Taylor crira en 1911 un ouvrage dans lequel il cherchera rendre le plus efficace possible, le travail qui est par nature pnible et peu valorisant. Lorganisation scientifique du travail repose sur quatre principes gnraux :

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Le principe de l'Etude Scientifique des tches


Taylor milite en faveur dun dveloppement par la direction (et non par louvrier) dune mthode dorganisation scientifique, dune dtermination de lois strictes, dun perfectionnement de loutillage (Taylor ft lorigine de nombreux brevets, notamment pour la coupe des mtaux) et dune amlioration des conditions de travail.

Llment le plus important de la mthode scientifique repose sur le principe de la tche individuelle. La spcialisation du travail, seule susceptible damliorer le rendement, implique une division des tches et une parcellisation issues dune dcomposition en oprations lmentaires. Cest lide que plus le travail est spcialis (mesur par le nombre de rptitions) et plus le temps requis pour la ralisation dune tche est moindre. Donc, pour quun travail soit bien fait, il doit tre parcellis, car plus un ouvrier ralise les mmes mouvements, plus il augmente sa productivit. Chaque homme reoit des instructions dcrivant en dtail (ce quil faut faire, comment le faire, en combien de temps) la tche quil convient dexcuter. Lorganisation scientifique consiste principalement prparer et excuter des tches (observation, mesure, utilisation du chronomtre).
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Le principe de slection et dentranement des ouvriers


Chaque tche correspond un profil d'aptitudes. Taylor insiste sur la slection svre des hommes (limination de ceux qui refusent ou sont incapables dadopter ces nouvelles mesures) et sur leur formation (il convient den faire des ouvriers de premier ordre). On se dirige ainsi vers une spcialisation des ouvriers et une adaptation de lhomme au travail. La formation individuelle de chaque ouvrier exige la mise en place dun bureau spcial pour lingnieur et les employs chargs de ce service. Dans ce bureau, le travail de chaque ouvrier est compltement prpar lavance et les employs suivent sur les diagrammes et les plans, lutilisation de chacun des hommes en les disposant comme les pices dun chiquier.

Le principe du contrle et de lencouragement


Taylor prconise le contrle constant et bienveillant de louvrier par les agents de la direction ainsi que le paiement dune prime journalire importante tout ouvrier qui a travaill vite et accompli la tche fixe. Si lon veut que la rcompense ait quelque effet sur le rendement des ouvriers, elle doit venir peu aprs la ralisation du travail. Aux yeux de Taylor, la pratique qui consiste octroyer une participation aux bnfices (soit en distribuant des actions ngociables, soit en rpartissant un dividende proportionnellement aux salaires annuels) serait un stimulant inefficace.
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Principe de la coopration entre managers et ouvriers


Taylor insistera beaucoup sur la rpartition du travail et de la responsabilit entre louvrier et la direction. La direction doit se charger de tout ce qui dpasse la comptence des ouvriers. Le systme se traduira par une sparation du travail entre la conception, lexcution et le contrle, c'est dire entre ceux qui pensent et ceux qui excutent. Il faut en effet un homme uniquement occup prparer le travail et un autre charg de lexcuter. Dans ces conditions, la responsabilit de la tche pourra tre partage entre la direction et louvrier. Tout ceci demandera une organisation plus complique que lancienne. Il sagita demployer : (i) un personnel charg de dvelopper la science du travail par ltude des temps ; (ii) un personnel compos douvriers habiles chargs dinstruire, aider et guider leurs camarades dans le travail ; (iii) un personnel occup pourvoir les ouvriers des outils appropris et assurer lentretien de cet outillage ; (iv) des employs prparant le travail lavance.
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- Il faudra attendre la premire guerre mondiale et la mobilisation de lindustrie pour constater une gnralisation de lorganisation scientifique du travail (Taylor, mort en octobre 1915, ne pourra pas constater le succs de sa mthode).

Les prceptes tayloristes seront mis en application par Henri Ford (1863 1947) sous la forme dun :
Travail la chane Standardisation des produits (c'est la fameuse Ford T, un modle unique, sans option, de couleur noire, construite ds 1912 75 000 exemplaires par an) Salaire aux primes (pour accrotre le rendement et rduire l'absentisme) Le fordisme se rattache une nouvelle forme du rapport salarial, qui se gnralisera dans les grands pays capitalistes aprs la seconde guerre mondiale. La notion de rapport salarial dsigne lui mme, aussi bien l'organisation de la production (mise en place du taylorisme) que le mode de formation et d'utilisation du revenu des salaris (dveloppement du pouvoir d'achat des salaris parallle au dveloppement de la production).
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Le fordisme ft remis en cause dans les annes 70 pour diverses raisons : * La diversification de la demande : en effet, la diffrenciation des biens (qualit, colorie, taille...) devient un obstacle la standardisation de la production grande chelle. * L'introduction de nouvelles technologies bases sur l'lectronique et l'informatique est incompatible avec l'Organisation Scientifique du Travail. Ces nouvelles technologies ont ainsi conduit un enrichissement des tches. L'individu se distingue par une relle comptence, un besoin de responsabilits. * La forte acclration de la comptitivit internationale qui s'est traduite par une suraccumulation du capital et donc une sous-utilisation des capacits productives installes.

* La monte des luttes sociales (fin des annes 60) et la crise du procs de travail (lutte contre les cadences) ont entran une baisse de la productivit et une hausse des salaires et des cots salariaux (cotisations sociales)
* Le cot de plus en plus lev des capitaux emprunts, notamment aprs l'adoption de politiques montaires trs rigoureuses tendant faire augmenter les taux d'intrt. * Enfin, le renchrissement successif et brutal de l'nergie (1973 -1974). La crise ptrolire sera l'tincelle qui dstabilisera le systme.
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Les principes du fordisme

Organisation du Travail Standardisation des produits

Hausse de la productivit

Hausse de la production

Hausse des salaires

Baisse des cots et des prix de vente

Hausse de la consommation

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C. Evolution de la socit capitaliste


L'essor du capitalisme est caractris par la monte des grandes firmes dimension internationale et l'volution du concept de la proprit.

1. La constitution de grands groupes industriels


Aux Etats Unis, dans les annes 50, les 500 plus grandes entreprises assuraient environ la moiti de la production industrielle du pays (General Motor avait alors un chiffre d'affaires comparable celui du PNB de l'Italie). On parle de General Electric dans l'quipement lectrique, de Dupont de Nemours dans la Chimie, de U.S Steel dans la sidrurgie. En France, le phnomne est beaucoup plus tardif. C'est aprs la seconde guerre mondiale, sous l'impulsion de l'ouverture sur l'extrieur et de l'action de l'Etat, on assiste l'mergence de grands groupes industriels, vous devenir de vritables ples de comptitivit. C'est le cas de BSN dans l'agroalimentaire, de Bouygues dans le btiment, Rhne Poulenc dans la chimie...On constate cependant que la concentration des entreprises ne s'est pas observe de la mme faon dans tous les secteurs.
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2. L'volution du concept de proprit


Alors qu'au 20me sicle, l'entrepreneur tait le propritaire de son entreprise, de nos jours, des situations varies sont apparues.

L'actionnariat s'est fortement dvelopp autour des mcanismes d'mission d'actions, de participation, de fusion, d'absorption et fait apparatre une nouvelle forme de proprit. L'actionnariat peut tre trs dispers (compos d'pargnants qui ont une dmarche de placement) ou concentr (certains actionnaires ont un pouvoir de dcisions prpondrant, banques, groupes industriels...).
La prsence des salaris parmi les actionnaires peut tre soit prvue par la loi (cas de la participation en France), soit le rsultat d'une reprise (RES). L'Etat enfin, peut tre actionnaire unique ou majoritaire dans le cadre d'une nationalisation. Il peut donc accorder une autonomie de gestion l'entreprise ou la grer directement.

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3.

Le nouveau capitalisme des annes 80

Par nouveau capitalisme, on sous-entend ici que le capitalisme fordiste serait en train de passer la main, de se modifier On assisterait ainsi lmergence dun capitalisme patrimonial dont les principes forgs outre-Atlantique (modle anglo-saxon) seraient en train de se rpandre par le biais de la mondialisation. Ce nouveau capitalisme reposerait sur trois piliers : Un pilier financier : Rle important donn aux marchs financiers, les firmes sont cotes la Bourse, la notion de Return on Equity (ROE) tend sinstaller dans les comparaisons entre entreprises. Monte en puissance des produits structurs (marchs terme, subprime) Un pilier salarial : Lventail des revenus tend stendre, la dispersion des salaires saccentue et les rmunrations divergent (1 15 ou 1 300 ?) Un pilier productif : les services (76% de lemploi salari en France) prennent le relai, les entreprises sont mises en rseau, via internet et les NTIC
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SMIC au 1er janvier 2012 : 9.22 brut horaire, soit 1398,37 brut mensuel . Dispersion : (1 300 !) pour du fixe, (1 522 ! pour le salaire total fixe et variable.
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4. La diversit du capitalisme
Leffondrement du communiste a longtemps t prsent comme le signe de la toute puissance du systme capitaliste. Les annes 90 ont ainsi t prsentes comme une priode de transition pour la plupart des conomies de lEst. De nombreux travaux contemporains (Crouch, Streeck [1996] ; Hall et Soskice [2001] ; Boyer [2003] ; Amable [2005]) ont toutefois cherch montrer que le capitalisme ntait pas uniforme, quil fallait parler de diversit ou de varit du capitalisme, ainsi les pays disposeraient dune certaine libert pour choisir le degr de solidarit/quit compatible avec les mcanismes du march. Il ny aurait pas de modle unique du capitalisme mais une sorte de meeting pot dans lequel il convient de puiser les lments vitaux. Le modle franais peut tre ainsi compar au modle allemand, au modle danois, au modle sudois ou au modle anglais. Ltude de ces modles permet de mettre en vidence les variables qui contribuent son efficacit : relation march / tat / association; articulation politiques conjoncturelles et politiques structurelles; mode de gouvernance des entreprises; politique sociale; dialogue social; les valeurs sociales.
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II. LES ECONOMIES SOCIALISTES : LA TRANSITION VERS LE CAPITALISME Les conomies socialistes sont apparues la suite de ruptures dordre politique (guerre ou rvolution), leur dification repose sur une doctrine et leur fonctionnement est insparable de celui de lEtat. Les conomies socialistes se sont pendant longtemps distingus des conomies capitalistes par leurs fondements idologiques, politiques, juridiques et conomiques. On a toutefois assist depuis le milieu des annes 80, une remise en cause des grands principes socialistes. Ce grand virage, dont lcho a t largement comment dans les pays capitalistes, signifierait-il que lconomie de march a mis fin des annes de concurrence. Lconomie de march aurait elle triomph ?

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A. Les fondements de lconomie socialiste

1. Les fondements idologiques


Lidal dune socit communautaire sest dvelopp au 19me sicle avec les socialistes utopistes tels que Saint Simon, Proudhon.... Cest la doctrine de Proudhon, axe sur lessor des coopratives et des mutuelles, que se rallie dabord le mouvement ouvrier. Cependant, ds la Rvolution dOctobre de 1917 en Russie, cest essentiellement la pense de Karl Marx que les dirigeants des conomies socialistes se sont constamment rfrs. Marx a t amen faire une critique de la socit capitaliste anglaise, il dfinit le socialisme comme lantithse du capitalisme. Les penseurs marxistes de la rvolution ont fond leur doctrine sur le refus :

- De lexploitation (critique de la proprit prive des moyens de production). La transition du socialisme vers le communisme, doit saccompagner de la disparition de la classe bourgeoise en tant que classe sociale dominante et exploiteuse. - De lindividualisme (critique de lintrt priv et de la recherche du profit). Lhomme doit avant tout se dvouer lintrt gnral. Il faut privilgier les modes de satisfaction collectifs des besoins. - De lingalit (critique de lingalit en gnral). Il faut promouvoir lgalit des situations, lgalit de laccs linstruction.... - Des valeurs du pass (critique des traditions et de la religion). 26

2. Les fondements politiques


Il est curieux de voir que lEtat, dcrit par les marxistes comme linstrument de la domination de la bourgeoisie dans le systme capitaliste, continue assurer des responsabilits importantes dans les conomies socialistes. En fait, lEtat intervient pour trois raisons :
- Organiser lconomie et le dveloppement de la production : Face au capitalisme qui se dfinit par la proprit des moyens de production, le socialisme en prend lexact contre-pied en collectivisant ces mmes biens de production. Il y a donc une extension du rle de lEtat dans la production de biens et services marchands, mais galement dans la production de services non marchands (Sant, Enseignement...). - Eviter la domination dune classe capitaliste : Le pouvoir de lEtat est utilis pour empcher tout retour au pouvoir des capitalistes dans les sphres politiques, conomiques et culturelles. - Protger les travailleurs : Les intrts des travailleurs sont le fer de lance du socialisme. LEtat a pris une srie de mesures en lgifrant afin de faciliter le bien tre de ceux-ci (journe de travail de 8 heures, congs pays ds 1919, assurances sociales gratuites et obligatoires pour tous). Enfin, la socit socialiste revendique le droit au travail pour tous. Le socialisme est une phase 27 de transition qui doit mener au communisme.

3. Les fondements conomiques et juridiques


Ce qui a distingu fondamentalement lconomie socialiste de lconomie capitaliste, cest la proprit collective des moyens de production et la planification. La proprit collective des moyens de production Le principe de la suppression de la proprit prive des moyens de production, qui figurait dj dans le Manifeste du Parti Communiste de 1848, ft appliqu en Union Sovitique aprs la Rvolution dOctobre. Ds le 26 Octobre 1917, la grande proprit foncire ft abolie sans indemnit. Les Banques, les Commerces et les grandes entreprises industrielles furent successivement nationalises ds 1918, le tour des petites entreprises industrielles arriva ds 1920. Durant la priode allant de 1921 1927, Lnine met en oeuvre ce que lon a appel la Nouvelle Politique Economique (NEP). Cette priode saccompagne dune renaissance de la petite proprit, vite dsamorce par larrive au pouvoir de Staline. Un vaste mouvement de collectivisation forc, reprit et stendit notamment lagriculture. La proprit socialiste des moyens de production en Union Sovitique a alors pris deux formes (jusquen 1992) : - La proprit dEtat : elle concerne la terre, le sous-sol, la totalit des entreprises industrielles et les institutions de Crdit. Elle reprsente 70% du commerce de dtail et 55% des terres sont exploites par des fermes dEtat ou Sovkhozes. - La proprit cooprative : Lentreprise cooprative est propritaire de ses moyens de production. Elle est fortement reprsente dans lartisanat, le commerce de dtail et lagriculture (o les fermes coopratives que lon appelle Kolkhozes 28 exploitent 45% des terres).

La planification
La disparition de la proprit prive des moyens de production a eu pour consquence de remettre en cause lexistence de lconomie de march. En labsence de prix de march et de libert des agents conomiques, il ft trs vite dcid, aprs la Rvolution dOctobre en Union Sovitique dunifier toute lactivit conomique daprs un plan applicable dans tout lEtat . Il sagit en fait, par un ensemble de techniques de prvision, dagir sur les dcisions des diffrents agents conomiques de faon atteindre des objectifs dtermins. Le premier plan ne sera cependant mis en place quen 1928 sous lre stalinienne. La planification imprative et centralise permet de dterminer :

- Les objectifs de production et les prix : la production de biens et services est dcide sur la base de leur utilit sociale et non en fonction dune demande prive ou dun profit. Le plan permettra de faire des arbitrages entre consommation prive et consommation collective, entre consommation prsente et consommation future. - Les techniques de production : Le plan doit permettre de choisir entre diffrentes techniques de production afin dviter le gaspillage des ressources et de raliser le plein emploi du facteur travail. - La rpartition des revenus doit tre galitaire. Deux principes sont ici plbiscits : le travail manuel ne doit pas tre sous-pay par rapport au travail intellectuel, et les travaux les plus pnibles doivent tre les mieux rmunrs. Enfin, la masse des salaires doit tre compatible avec la valeur des biens de 29 consommation produits au cours de la priode.

B. Dveloppement et crise des conomies socialistes


1. Les modles de dveloppement a. Le modle sovitique Les performances du capitalisme russe largement infrieures au capitalisme amricain ou europen, ont engendr de la part des autorits de ce pays, certains amnagements. Le modle sovitique a t fond sur lexploitation intensive de lagriculture pour financer le dveloppement des industries de base. Un surplus fut en effet prlev sur lagriculture grce une politique de prix imposs pour permettre de raliser laccumulation du capital (on parle dun effet ciseaux). Prix levs des Consommations intermdiaires vendues par lEtat

Prix faibles des produits agricoles achets par lEtat

Surplus dgag pour laccumulation du capital dans les industries sovitiques

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Ces investissements productifs dirigs vers lindustrie sont toutefois alls davantage vers la construction dusines nouvelles et lutilisation dune quantit supplmentaire de machines, que vers le renouvellement et la modernisation de lquipement industriel. Laccumulation du capital dans lindustrie tait donc plutt extensive quintensive. Cette politique a eu linconvnient de freiner laccumulation du capital dans lagriculture et le niveau de la production agricole. Le modle de consommation tait quant lui relativement loign de celui des pays capitalistes. La consommation collective a t substitue la consommation individuelle. On a mis ainsi laccent sur le dveloppement des services collectifs gratuits (sant, ducation, loisirs...) et du secteur des biens de production. Ceci a entran un certain retard dans des activits telles que la fabrication de biens durables, de biens dquipement, dautomobiles et la construction de logements. De nos jours, les mnages sovitiques restent encore largement sous-quips.

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b. Les autres conomies socialistes


Si le modle sovitique de dveloppement a t largement imit dans la plupart des conomies socialistes aprs la seconde guerre mondiale. Des modles de dveloppement alternatifs apparurent progressivement. On peut citer ici les cas du modle chinois et du modle hongrois. Aprs lchec du Grand Bon en avant, la Chine abandonne le modle sovitique de dveloppement, tourn vers lindustrie lourde, ds 1960. Aprs la Rvolution Culturelle, le mort dordre est de prendre lagriculture comme base et lindustrie comme facteur dominant. Ce qui concrtement se traduit par un dveloppement de la production agricole et un retour de la population dans les campagnes, ainsi que la fixation dun taux raisonnable de croissance industrielle. La Hongrie est un pays qui a historiquement toujours t tourn vers lOccident. La recherche de dbouchs sur les marchs occidentaux amne la Hongrie dvelopper la production de biens intermdiaires parfaitement assimil par le systme productif (exemple du textile, de la chimie, des produits de consommation courante de bas de gamme...). Un modle de dveloppement bas sur la consommation a t privilgi (elle reprsentait en 1985, 90% du revenu national). Ceci explique pourquoi le taux dquipement des mnages hongrois tait bien suprieur celui des mnages sovitiques (13% des mnages hongrois possdaient une voiture contre 4% pour les mnages 32 sovitiques).

2. La crise du modle sovitique


La crise des conomies socialistes est en partie lie aux imperfections du systme de planification mis en place et au manque de dynamisme des entreprises sovitique. Ds 1965, des conomistes tels que Kantorovitch avaient voqu les insuffisances dune planification imprative et centralise. Ces difficults de la planification sont aussi bien lies au traitement de linformation quaux mthodes utilises. Ainsi les nomenclatures les plus dtailles ne peuvent rendre compte de la ralit (le Gosplan travaille sur 6 000 produits, les ministres sur 50 000 produits et le Gosnab sur plus dun million de produits, or il y plus de 25 millions de produits diffrents). Les entrepreneurs se gardent une marge de scurit en donnant des chiffres qui ne sont pas toujours fiables. Les dlais de prparation des plans taient rarement respects (les entreprises sont donc obligs au dbut de chaque anne de fonctionner partir des objectifs du plan prcdent, puis de les corriger lorsque le nouveau plan est prsent). Les dfaillances de la planification pouvaient se rpercuter et mme samplifier dans le reste de lconomie. Des chanes de pnuries peuvent ainsi se crer, il suffit quune seule entreprise ne puisse bnficier dapprovisionnements suffisants au cours dune priode pour quelle soit incapable de livrer les quantits voulues ses entreprises clientes... Le manque de dynamisme des entreprises sovitiques peut tre expliqu par plusieurs facteurs : le manque de concurrence, une organisation trop hirarchique et centralise, linsuffisance de stimulants pour lentrepreneur et pour les salaris.
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C. La transition vers lconomie de march 1. Des Rformes lconomie de march - Les dysfonctionnements au sein de lconomie planifie ont conduit la plupart des pays socialistes mettre en oeuvre une srie de rforme. En 1987, souvre en URSS, la priode de la PERESTROIKA. - Celle-ci consiste essentiellement dans la cration dun secteur priv, labandon de la planification imprative et lautonomie des entreprises dEtat. Toutefois, ces rformes ont pour consquence daffaiblir le systme plutt que de dynamiser lconomie. - A la suite du coup dEtat manqu du 19 Aot 1991, se produisent certains bouleversements : Interdiction du Parti Communiste le 7 Novembre 1991, Disparition de lUnion Sovitique le 8 Dcembre 1991, Dmission de M. Gorbatchev le 25 Dcembre 1991. De nouveaux tats indpendants apparaissent : la Russie (B. Eltsine est nomm prsident le 12 Juin 1991), lUkraine, ...formant entre eux une communaut (CEI) aux liens bien incertains. Il sagit tout simplement de rompre avec lorganisation politique et conomique hrite de la Rvolution dOctobre.

La majorit des pays dEurope de lEst sengag dans lconomie de march. Cette transition seffectue sur trois axes : la libralisation des prix (systme doffre et de demande), louverture des frontires (dissolution du COMECOM en 1991, convertibilit externe des monnaies) et la privatisation des entreprises (transfert de la proprit dEtat au priv). 34

Cette transition vers lconomie de march a entran toutefois de graves dsquilibres conomiques.

Le dficit extrieur (la part des ex-pays socialistes dans le commerce mondial est ainsi passe de 10 3%) et lendettement sont devenus les principaux maux des pays de lEst.
Deux lments peuvent expliquer cette crise : - linflation importante et la baisse du pouvoir dachat des salaris provoques par la libralisation des prix et linadquation entre loffre et la demande de biens de consommation (forte pression de la demande et faiblesse de la production) ;

- la baisse de la production et laugmentation du chmage causes par la suppression des subventions de lEtat et le manque de comptitivit des entreprises face la concurrence trangre.
Face ces difficults, les pays de lEst choisiront deux stratgies de dveloppement relativement distinctes. Certains pays comme la Pologne, la Rpublique Tchque, la Russie ont mis sur un changement rapide de l conomie. Il sagit dune thrapie de choc qui doit la fois faire voluer les mentalits, le comportement des agents conomiques, et moderniser lappareil de production. Dautres comme la Hongrie, ont prfr limiter lampleur du choc. La 35 libralisation des prix et louverture vers lextrieur se sont faits progressivement. LEtat continue subventionner quelques entreprises en difficult.

2. La Voie Chinoise La libralisation de lconomie chinoise commena en 1978 dans les campagnes, et ft poursuivie en 1984 dans lindustrie et les villes. A partir de 1992, sous linfluence de Deng Xiao Ping, le Parti Communiste Chinois se rallie au Socialisme de March. Ce dveloppement dun capitalisme la Chinoise, seffectue dans trois directions : - Un rle croissant jou par les entreprises prives (la cration dentreprises individuelles ou de socits prives est possible mais soumis autorisation, ainsi en 1992, il y avait 3500 socits anonymes). - Lamnagement de marchs de capitaux libres (cration de Bourses des Valeurs Shangha et Shenzhen), et dveloppement dun systme bancaire priv ct des banques dEtat. La Chine reprend possession de Hong Kong en 1997. - Lextension des zones franches. En 1979, quatre zones franches (Shenzhen prs de Hong Kong, Zhuzai prs de Macao, Shanthou et Xiamen face Taiwan). accueillaient les capitaux trangers. En 1984, quatorze villes ctires (dont Shangha) vont bnficier des mmes privilges.

Contrairement ce qui sest pass en Union Sovitique, le rle de ladministration centrale et locale est rest trs dterminant. Lmergence du secteur priv seffectue sous le contrle de ladministration, et les chefs dentreprises sont encore obligs de ngocier leurs objectifs avec les organes de tutelle. 36

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