L'histoire de L'éclairage
L'histoire de L'éclairage
L'histoire de L'éclairage
C h a n d e l l e s - L a mp e s h u i l e , g a z e t p t r o l e - L a mp e s d e m i n e - Eclairage public
Histoire de l'clairage
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Histoire de l'clairage
-IL e s l a mp e s p r i m i t i v e s : d u n o l i t h i q u e l ' a n t i q u i t
L'clairage apparat aux plus anciennes origines de l'homme, ds l'apparition du feu qui va chauffer,
cuire et clairer. Il sommeillera dans son foyer aliment sur place pour ne jamais s'teindre, puis transport pour donner ailleurs un autre feu. Jusqu' ce qu'un jour un individu utilise l'un de ces morceaux de bois pour se dplacer avec, l o il ne pouvait voir auparavant. En domestiquant le feu, et peut tre mme bien avant de pouvoir l'allumer sa guise, tait n l'clairage.
On sait aujourd'hui que l'homme du palolithique utilisait la lumire naturelle pour s'aventurer dans les cavernes en prenant garde de ne pas trop s'en carter. Lors de rcentes fouilles archologiques on retrouv des trace de puits de mines primitifs de faible profondeur, creuss la mme poque pour trouver du silex, dbouchant vers de trs courtes galeries horizontales, toujours claires par le soleil. Le silex lui permettait de faire le feu, mais pour brler du bois, et faire durer la flamme, il a fallu y associer du combustible. De la paille, de la graisse animale, et tout ce qui pouvait donner une flamme continue, persistant le plus longtemps possible l'cart du foyer principal. Ce simple assemblage constituant la torche allait prendre plusieurs milliers d'annes encore. Il allait falloir attendre l'antiquit pour que cette torche primitive se perfectionne encore un peu grce des tissus imprgns de souffre, de salptre et d'une rsine noire et gluante appele la poix. Grce cette rsine, les torches durent bien plus longtemps mais leur combustion dgagent une telle fume qu'on les rserve des utilisations extrieures. Cette ide va faire son chemin; poix et graisses contenues dans des rcipients, parfois constitus d'une simple pierre creuse, pourront fournir durablement de la lumire alimente par cette petite rserve de combustible.
Ces premires lampes utiliseront toutes sortes de graisses d'abord animales, puis vgtales, plus fines et plus liquides mais aussi plus rares. Les modes d'clairage seront pendant une trs vaste priode s'talant de l'antiquit, au moyen ge uniquement pourvus par ces lampes huile. Cette invention ne d'une ncessit devenue vitale de s'clairer, va progressivement passer de l'tat "d'objets utilitaires", uniquement destins cet usage, des lampes plus raffines, faonnes, dcoratives.
Lampe antique
Celles-ci vont diffrer par leur aspect, leurs contenants, leurs matires, leurs styles emprunts aux modes ou aux coutumes des pays. On utilisera frquemment les petites lampes en terre cuite, usuellement assimiles aux lampes antiques. Trs simples fabriquer et utiliser, elles sont alimentes de graisse d'animaux (porcs, moutons et mme sur les littoraux, de poissons, de phoques ou de baleines), qu'on appelle communment le suif fournit un combustible facilement disponible et peu onreux, parfois commercialis par des corporations de bouchers, paralllement la viande qu'ils produisent. L'origine des graisses et des huiles varie selon les rgions et les pays, sur les littoraux on utilisera des produits de la mer, de l'levage ou des huiles vgtales (mais, olive, colza...) qui varieront selon les cultures locales. Les mches sont tresses, files, tisses, ou torsades partir de fibres vgtales, lin, chanvre, laine ou coton qui alimenteront la flamme par capillarit, plonges dans le rcipient qui contiendra le combustible.
Lampe antique
On trouve des traces des clairages romains ou grecs constitus de vasques remplies d'huiles parfumes, amliorant un peu l'odeur cre des combustibles et des fumes produites par ces modes d'clairages rudimentaires. On utilise galement des lampes de bronze ou de fer, sur pieds, perches sur de longues tiges de mtal, suspendues en hauteur des chanes ou par des crochets en forme de harpon, pour mieux diffuser la faible lumire qu'ils fournissent. Certaines sont extrmement raffines, graves, moules, sculptes l'image de divinits ou d'animaux.
Lampes antiques
Toutes ce lampes antiques ont le point commun d'clairer peu et de produire beaucoup de fumes, rsultant de la mauvaise qualit des huiles et graisses utilises; ne pouvant tre entirement consumes par la petite flamme qu'ils produisent ; elles s'chappent sous forme de suies contenant des impurets de carbones partiellement brles. Les combustibles, les formes des rcipients et la qualit des mches permettront d'obtenir des lampes de diffrentes qualits, brlant mieux, dgageant une meilleure odeur, un peu moins de fume, ou brlant plus longtemps selon la fortune de leur propritaire.
Lampes antiques
L'clairage domestique sera conu ainsi pendant environ 40 sicles, peu efficace moins d'tre multipli en grand nombre, et produisant odeurs nausabondes et fumes paisses. L'clairage portatif est pour sa part encore plus rare, puisque ces flammes s'teignent facilement au vent, se consument beaucoup plus vite et diffusent un trs faible rayon de lumire autour d'elles. La torche rudimentaire entoure de tissus imprgne de poix offre sans nul doute un bien meilleur rendement, si on la considre en tant que telle comme une lampe pour le moins primitive.
La vie restera longtemps rgle sur le soleil, partout dans le monde on se lve l'aube, quatre ou cinq heures du matin. La journe s'achve avec le coucher du soleil, fort peu prolonge par les faibles moyens lumineux dont on dispose et qui constituent un luxe rserv une lite possdant la fois les lampes, et les serviteurs pour les alimenter rgulirement.
Histoire de l'clairage
Il faudra donc attendre le moyen ge pour qu'apparaissent les chandelles dont on attribue la paternit aux celtes entre 100 et 500 ans ap. JC. Il ne s'agit l que d'un reconditionnement des lampes antiques, probablement conu dfaut d'autre moyen d'clairage. Le suif durci autour d'une mche est plus ou moins roul en boule pour obtenir un mode d'clairage autonome. Une avance technique modeste qui permettra cependant de mettre au point les lanternes bougie apparues au bas moyen ge, et qui vont progressivement concurrencer les lampes huiles utilises jusqu'alors. Une simple enveloppe de mtal perce de quelques petits orifices et pourvue d'une mince lame de corne protge la chandelle du vent des courants d'air. En 1067 c'est la corporation des bouchers qui en France, fond les graisses pour fabriquer les bougies. Les lanternes sont fabriques chez les peigniers tabletiers qui ont le privilge de travailler la corne.
Chandelier mdival
Chez les moins fortuns, on continue d'utiliser les modes d'clairage les plus simple et les moins coteux : le feu de la chemine qui cuit le repas et claire la table, ou les brle joncs s'apparentant des torches antiques faites de joncs assembles par un crochet et trempes dans de la graisse. On imagine seulement ce que ces diffrents procds produisent en fumes en comparaison aux faibles flammes produites. Les plus riches en revanche bnficient des clairages les plus raffins constitus par des cierges de cire d'abeille produisant une lumire bien plus agrable mais extrmement onreuse. La production de chandelles de toutes sortes, et particulirement de suif fera l'objet d'une industrie trs organise pour alimenter tous ces foyers. Cierges et chandelles dvelopperont aussi la production de chandeliers plus ou moins labors, une ou plusieurs branches, gnralement plants sur un clou fix une coupelle servant de rceptacle la cire fondue. Certaines sont aussi introduites dans des tubes poussant la bougie vers le haut grce un ressort ou une molette. Les bougeoirs servent gnralement aux lieux abrits par le vent la diffrence
des lanternes qu'on peut dplacer n'importe o et en particulier l'extrieur. Quelques unes sont places pendant la nuit cot de statues de la vierge ou aux portes des couvents et des glises. Dans les villes qui se constituent peu peu vers l'an 1200, les ruelles sont de vritables coupe gorges ds la tombe de l'obscurit. Voleurs et dtrousseurs svissent l'abri des regards, et il ne fait pas bon s'attarder l'extrieur sans escorte. Boileau composa cet effet un petit pome qui dcrit parfaitement l'ambiance de l'poque:
"Le bois le plus funeste et le moins frquent, est au prix de Paris un lieu de sret, Malheureux donc celui qu'une affaire imprvue, Engage un peu trop au tard au dtour d'une rue."
Non que Paris soit en ce temps plus mal fam que les autres villes d'Europe ou du monde, mais l'histoire de l'clairage va y faire un dtour pour deux simples raisons : la ville s'accrot rapidement et devient l'une des vaste et plus riche cit du monde. Elle y concentre en outre le pouvoir seigneurial puis royal d'o partent les dcisions importantes qui seront progressivement mises en application dans ce qui devint plus tard la Capitale. Les autres agglomrations Franaises profiteront de ces innovations progressivement. Le mot bougie apparat pour la premire fois dans une ordonnance de Philippe le bel en 1315. Ce simple changement de terminologie annonce en quelque sorte une re nouvelle de l'clairage non plus individuel, mais public.
- III -
Installation des Lanternes Paris Partout dans les cits, j'en excepte Avignon *, o ne domine point la royale frule, des verres lumineux perchs en rang doignons, y remplacent le jour quand la clart recule . *Avignon, cit du Pape est en effet place cette poque en dehors de l'autorit du Roi.
L e s i d e s l u m i n e u s e s d e s b o u r g e o i s d e v e n u s l a mp i s t e s .
Pour chapper cette charge dlgue aux bourgeois lus par quartier, les plus anciens d'entre eux vont tout d'abord se liguer pour dsigner d'emble les nouveaux parvenus cette tche. Mais le rglement est modifi devant ces abus, et certains des lus doivent tre choisis parmi les plus anciens notables du quartier. On peut alors imaginer certains des plus haut personnages d'une ville, d'un quartier ou mme de la capitale, huissiers, magistrats, prsidents de la chambre des comptes remplir leurs taches de lampistes publics sur ordre du roi... Chacun va bien sr essayer de se soustraire sa tche
L e s c o n o mi e s d e b o u t s d e c h a n d e l l e s
Certains vont dtourner des bougies et s'approprier les stocks allous l'clairage public. On prendra ainsi sur le fait un bourgeois peu scrupuleux dcoupant la moiti de leur longueur pour mettre de cot la diffrence. Les chandelles devant tres allumes vont aussi tre manipules de manire s'teindre d'elles mmes en utilisant une tige de fer pour y faire glisser une goutte d'eau jusqu' la mche. Leur subterfuge invisible aux yeux des prposs chargs de la bonne application des textes royaux provoquait ainsi invariablement l'extinction de la mche mouille cet endroit. Cette poque de 1720 1750 marque par les bourgeois prt toutes les extrmits pour tirer jusqu'au plus petit profit d'une charge qui leur fut impose demeure dans la langue Franaise sous la forme d'une expression fort connue : faire des conomies de bouts de chandelles .
Lampe rverbre
Histoire de l'clairage
- IV L a " r v o l u t i o n " d e s l a mp e s h u i l e d u 1 8 e m e s i c l e
En 1758, un nouveau dcret renfora le dispositif et le plaa sous la charge de l'Etat, librant ainsi les Bourgeois de Paris de leurs tracas de lampistes involontaires. Les clairages deviennent des lampadaires recevant des grosses bougies places dans des lanternes faisant briller sur leurs parois la forme d'un coq symbole de vigilance. Cet clairage urbain amliore grandement la vie des citoyens de la Capitale, mais demeure insuffisante, puisque les services de l'abb Laudati de Caraffa continuent d'tre en vigueur pour complter ce dispositif. Ce faible clairage trop laborieux entretenir finira par tre abandonn en 1765 la suite d'un concours public auquel participera mme le clbre chimiste Lavoisier, dont le mmoire trop consquent ne sera pas retenu. On installera alors un rseau de lanternes huile places devant un rflecteur dans un dispositif qui en tire son nom : le rverbre (qui "rverbre" la lumire de la lampe).
Argand de Genve
Le dispositif d'Argand
La lampe huile d'Argand dite lampe double courant d'air, se compose de deux tubes embots l'un dans l'autre alimentant la lampe en air vers un bec diffusant une flamme ronde et cylindrique, are l'intrieur et l'extrieur. Plus dense elle est aussi plus vive. Sa lampe surmonte d'un verre droit va constituer un vritable prototype des modles qui seront plus tard amliors.
L a l a mp e Q u i n q u e t - L a n g e
Argand possde aussi des concurrents. On retrouve ainsi la trace d'Antoine Quinquet qui va trs vite s'intresser ces dcouvertes et s'arranger pour devenir un proche de l'inventeur Suisse. Celui-ci ne lui dvoilera jamais la teneur de son procd, mais en vivant suffisamment ses cots, Quinquet associ un autre inventeur, Lange, russira mettre au point un modle amlior, en raccourcissant notamment la partie suprieure du verre pour amliorer la combustion de la flamme et en fixant l'ensemble sur une rampe verticale coulissante. La lampe Quinquet connatra un bien plus grand succs que le modle dont elle s'inspire, aux dpend de l'infortun Suisse qui sera contraint de s'associer avec ses contrefacteurs pour obtenir le brevet et les droits sur sa propre invention.
Les trois constructeurs installeront des ateliers pour concevoir une nouvelle lampe connue sous le nom de lampe tringle (ou "lampe de bureau") et dont l'amlioration majeure sera apporte par le rservoir d'huile revers dans un vase reli la lampe. Celui-ci va s'couler rgulirement mesure qu'une bulle d'air faisant office de rgulateur s'introduit dans le dispositif pendant la combustion de la mche, suivant la loi physique connue sous le nom de vase de Mariotte. Le succs immdiat de la lampe Paris et Londres est tel, que le brevet accord Argand-Lange-Quinquet est immdiatement attaqu par tous les concurrents d'Europe, et particulirement les "Ferblantiers"* dsireux de s'offrir une part de ce fructueux commerce. Mais la justice tranchera enfin en faveur des inventeurs, qui ne jouiront pourtant pas longtemps de cette exclusivit. En 1789 la rvolution effacera tous les privilges accords aux personnes et aux industries. La lampe tombera dans le domaine public.
*fabricants d'objets manufacturs en fer de l'poque, dont les lampes et lanternes. "Voyez-vous cette lampe o, muni d'un cristal, brille un cercle de feu qu'anime l'air vital ? Tranquille avec clat, ardente sans fume, Argand la mit au jour, et Quinquet l'a nomme."
Histoire de l'clairage
-VL e s i c l e d e s l u mi r e s - L e p e r f e c t i o n n e m e n t d e s l a m p e s h u i l e
Lampe quinquet
Lampe de Proust
L a mp e d e P r o u s t e t L a mp e s n i v e a u x c o n s t a n t s
Aprs la rvolution, l'invention d'Argand ne cessera pas d'tre amliore. On cherchera modifier le systme de rglage de la mche, trs ordinaire, et peu pratique, pour le remplacer par un autre ne ncessitent pas trop de manipulation de verre. Une tige manuvre par une petite roue dente accessible l'extrieur de la lampe servira ce rglage. A dire vrai, la seule amlioration apporte l'invention de la lampe double courant d'air d'Argand et au systme de rtrcissement de la flamme de quinquet ne consistera qu' un perfectionnement du rservoir et des arrives d'huile et non aux procds agissant directement sur la diffusion de la lumire. Pour obtenir une flamme rgulire, on adopte un mcanisme niveaux constants, constitu par un systme rgulant naturellement la pression entre l'huile arrivant la mche et le rservoir latral de la lampe. De son cot, Argand continuera appliquer son savoir aux clairages publics en concevant des rverbres huile, puis se diversifiera en amliorant grce aux propositions de Quinquet, une lampe de salon appele lampe niveaux constants invente par Proust. En y ajoutant un rservoir plat permettant l'accrochage en applique il diminuera notablement l'ombre porte de la lampe.
L a l a mp e P h i l i p p s
En 1820, un lampiste dnomm Philipps va concevoir la lampe sinombre (du latin, "sine ombra", sans ombre) comblant un des dfauts notables de la fameuse lampe Argand. Aprs l'invention de la mche plate qui amliorera l'oxygnation de la flamme couverte par une plus grande surface, ce procd va encore augmenter la luminosit de la lampe en supprimant ces ombres disgracieuses portes par les anciens modles aux rservoirs encombrants. Un vase sera ainsi plac autour de la mche ainsi place au centre d'un rservoir d'huile circulaire et plat. La lampe place sur une colonne tait alimente par un systme de vases communicants. Ce modle ainsi conu est destine aux salons et aux salles mangers (de ceux qui peuvent l'poque se l'offrir). Argand va profiter de ce notable progrs pour placer sur ce rservoir disgracieux un dme de verre dpoli qui va diffuser cette lumire. Ces modles connatront en leur temps un grand succs, dont le plus connu, la lampe Bordier-Marcet qui sera baptise par le nom pompeux de "lampe Astrale", diffusant certes une bonne lumire, mais restant relativement optimiste quand au rel pouvoir lumineux de son invention.
L a l a mp e d ' h o r l o g e r i e C a r c e l .
Carcel
Tandis que les inventeurs se partagent les fruits de leurs inventions, un horloger du nom de Guillaume Carcel va imaginer un systme tout fait extraordinaire pour remdier aux problmes de rservoirs ronds ou toriques (en forme de vases), projetant toujours des ombres involontaires, certes amoindries par la lampe Philipps, mais toujours rcurant. Pour s'en soustraire dfinitivement, le seul moyen consiste placer l'huile directement sous la mche, dans le pied de la lampe qui ne projette ainsi plus aucune ombre, ni pas le bas, ni par le fond, aux emplacements jusqu'alors utiliss pour placer les rservoirs. La physique interdisant l'huile de remonter toute seule d'un point si bas, il modernise le systme de lampe pompe utilise dans le sud mridional. Cette lampe munie d'un piston prsente l'avantage d'tre trs rectiligne et pratiquement sans ombre. Il suffit alors pour amener l'huile vers la mche de pomper
l'intrieur du rservoir priodiquement la main faisant ainsi remonter l'huile au fur et mesure que le niveau descend et qu'elle se consume.
L'ide de Carcel est de refouler continuellement l'huile pour rendre ce mouvement continu grce un dlicat mcanisme d'horlogerie faisant mouvoir une tige qui actionne de petits pistons sui sera baptis la pompe foulante de Carcel. Le malheureux Carcel frapp par de graves infirmits verra ses travaux dtourns et son brevet sera repris en partie par celui qui le financera. Il mettra galement au point une amlioration de l'invention d'Argand, en fabriquant un verre coud amovible trs pratique. Mais les lampes Carcel se vendent trs mal, rserves un public fortun, elles ne couvrent pas les frais engags pour leur conception. L'inventeur finira par dcder dans la pauvret en 1812, sans connatre le vritable succs de sa lampe qui n'aura lieu qu'en 1815 sous le rgne de louis XVIII, alors que la noblesse re-florissante amoureuse du luxe s'arrache ses lampes d'un clat ingalable.
Lampe Carcel
L e s l a mp e s G a g n e a u e t G o t t e n
Le brevet Carcel expire en 1816, et tous les fabricants de lampes s'en donnent coeur joie pour rcuprer cette fabuleuse invention, la perfectionner et la dcliner en nombreuses variantes. Deux inventeurs vont relever le dfi et munir le mcanisme de deux pompes rendant le mouvement d'lvation de l'huile vers le bec plus fluide et plus rgulier. Gagneau va mettre en place la technique, et Gotten se chargera de la simplifier en ajouter deux petits sacs souples en caoutchouc contenant de l'huile et produisant le mme effet que la pompe foulante de Carcel. Ces lampes sont cependant des mcaniques de prcision fragiles qui ncessitent presque tous les ans un nettoyage pour continuer fonctionner correctement. Quant elles sont produites des prix plus bas, ce sont de frquentes rparations qui s'imposent pour les maintenir en tat.
L a mp e s h y d r a u l i q u e s e t h y d r o s t a t i q u e s
D'autres inventeurs cherchrent de nouveaux systmes, ou l'amlioration de procds plus anciens pour palier ces problmes. La lampe Hydraulique de Heron compose de deux vasques communicantes recycle une lampe antique en y ajoutant un systme hydraulique poussant l'huile grce la diffrence de densit des deux liquides. On verra ce principe repris dans des modles comme les lampes Girard (en France) ou les lampes Keir (en Angleterre) utilisant le principe de Mariotte (mentionn prcdemment) et le systme hydraulique de Gagneau. Ces lampes sont si complexes qu'il devient trs difficile de les entretenir et plus encore de les rparer, obligeant parfois de dessouder l'ensemble pour en assurer la maintenance. Le physicien Thilorier arrivera toutefois rendre ces diffrents systmes plus pratiques : la lampe hydrostatique de Thilorier en utilisant des principes chimiques ( base de solution de sulfate de zinc) pour amliorer la remonte des huiles.
L a l a mp e mo d r a t e u r .
Les succs de la lampe hydrostatique s'achveront ds l'apparition de la lampe modrateur, conue au dpart pour remplacer le systme mcanique de Carcel. L'ide assez ancienne se heurtait jusqu' prsent la fabrication d'une telle lampe utilisant une fine aiguille ajuste dans le tuyau d'ascension, pour gner ou faciliter le passage de l'huile. En prsence d'une lampe pleine, le niveau de l'huile son maximum pousse l'aiguille dans le piston et limite son dbit. A mesure que ce niveau descend, l'aiguille se libre galement et s'abaisse de manire faire remonter plus facilement l'huile jusqu'au bec. La lampe est dite modrateur, puisque ce systme lui permet de moduler l'arrive d'huile. Deux cls gnralement ornes de dcorations et de ciselures permettent de rgler les hauteurs du piston et de la mche.
Bien qu'ingnieux, ce systme souffre encore du grave problme d'encrassement et de maintenance, pratiquement invitable en raison de l'utilisation du combustible gras qu'est l'huile, et de la prsence de combustion et de suies, finissant irrmdiablement par engluer les mcanismes de ces diffrentes
lampes. Ces modles exigent en outre un entretien courant, nettoyage, remplissage, changement des mches et purges qui en font des objets relativement peu pratiques. Cette invention dans le contexte de vive concurrence et d'effervescence d'inventions est difficile attribuer un auteur en particulier. A cette question, l'acadmie des sciences tranchera en 1824 en dsignant M. Franchot, mcanicien de Paris comme dtenteur de ce brevet; dcision que mme l'intress refusera d'accepter et qui justifiera l'appellation de ces lampes sous le terme gnrique de Lampes modrateur.
L a b o u g i e mo d e r n e , d i t e b o u g i e s t a r i q u e
Dans ce contexte de bataille industrielle pour la conception et la diffusion de lampes huiles "modernes" tout du moins pour l'poque, l'clairage public ou les lampes utilises par les plus fortuns demeurent encore marginaux. Le peuple dans sa majorit utilise encore en de nombreuses occasions les chandelles et lanternes d'autrefois par simple soucis d'conomie. En 1831, le progrs de la chimie va permettre de dissocier dans la cire, l'acide olique de l'acide starique. Prives de cette premire composante qui constitue une source d'impurets lors de sa combustion, la cire devient plus pure. La bougie starique (contenant comme les bougies d'aujourd'hui, de la starine) associe une mche de coton tress plus finement, maintient la flamme parfaitement verticale et produit une meilleure lumire qui va progressivement remplacer les vieilles chandelles charbonneuses du moyen ge.
L a l a mp e " s o l a i r e "
Pour complter ces diffrents chapitres de l'histoire de ces clairages, on citera l'invention d'une lampe qui connut un certain succs vers 1840 : la lampe solaire de M. Neuburger. Celle-ci va en quelque sorte bouleverser les inventions prcdentes puisqu'elle n'utilise ni systme d'horlogeries compliques, ni systme de relevage de l'huile. La lampe solaire peut utiliser toutes sortes de combustible, graisses, huiles, ou corps gras sans valeur. C'est un simple rservoir circulaire empli d'huile sur lequel on place le bec d'Algrand muni d'une chemine de cuivre sans verre, o l'on fait trs lgrement dpasser la mche du niveau d'huile. Le terme de lampe solaire semble un peu prmatur en l'occurrence, on parlera plutt de lampe thermique (fonctionnant la chaleur), qui va en quelque sorte rchauffer la lampe et produire des vapeurs d'huile. Compresse dans un large rservoir et pousse sous forme de gaz jusqu' une conduite de faible diamtre, elle arrive au bec ou elle s'enflamme en produisant une flamme plus
lumineuse qui possde l'avantage de consumer bien plus qu'une lampe classique vitant ainsi un grand nombre d'impurets et la production de fumes et d'odeurs.
L a l a mp e d u P a u v r e ( o u l a mp e d e J o b a r d )
Cette modeste invention du docteur Jobard conclut cet inventaire des lampes huile du 19eme sicle par un procd ingnieux n'ayant d'autre but que de remplacer la chandelle. Il s'inspire des lampes mridionales, utilises dans le midi, en Espagne et en Italie utilisant un simple globe de verre rempli d'huile dans lequel sont places une ou plusieurs mches. Cet ancien mode d'clairage rserv dans cette rgion aux repas de familles et aux jours de fte, souffre d'un dfaut quant le niveau de rservoir baisse. La mche moins alimente en huile se consume, ou se dessche prmaturment. On constata en outre que ce phnomne tait accompagn d'une apparition rapide de champignons finissant de dtruire la mche.
Jobard remploya le systme en couvrant un verre d'huile d'un ingnieux capuchon perc de trous laissant passer l'air et d'une ouverture centrale pour l'vacuation des fumes et de la flamme. La mche
porte par une tige lastique permettait une rgulation "par le haut" de la hauteur de mche. Cette invention de peu d'importance n'apporta pas la fortune de son modeste inventeur. Elle fut prsente l'exposition universelle de 1855 ou elle ne remporta qu'un succs d'estime, diffusant une faible lumire n'clairant qu'un volume suffisant pour une unique personne, elle possdait l'avantage d'tre particulirement conome. Le nom de lampe de jobard n'tant pas des plus flatteurs pour son inventeur, on utilisa pour la dcrire le nom de lampe du pauvre. On conclura cette anecdote amusante par le fait que Jobard, s'il ne fut l'auteur d'aucune dcouverte majeure de son temps, permis, grce sa petite invention de faire dcouvrir le phnomne d'apparition des champignons microscopiques que sa lampe du pauvre arrivait miraculeusement faire disparatre.
Jobard
Histoire de l'clairage
Philippe Lebon
E x p r i me n t a t i o n s e t b r e v e t s d e P h i l i p p e L e b o n
Lebon lors de ses expriences va faire apparatre que la dcomposition du bois en vase clos laisse
s'chapper un gaz qui s'enflamme l'approche d'une bougie. Cette dcouverte et ces expriences, impensables pour l'poque, dnotent de l'esprit trs prcoce de Lebon qui va poursuivre ses travaux pour dposer deux brevets en 1799 et 1801, l'heure peine balbutiante des clairages huile dit "volus". Cet esprit vif va rapidement monter dans l'administration napolonienne. Responsable de service des ponts et chausse, il devient ingnieur en chef du dpartement des Vosges. Il persvre et met au point de petits systmes de chauffages et d'clairages exprimentaux usage civil. Ses dcouvertes attirant des puissances trangres, lui font l'objet de propositions pour l'Empire de Russie, qu'il refuse par patriotisme, en dpit des fortunes qu'on lui promet. Dans les jours qui suivent et dans des circonstances trs confuses et toujours inexpliques, on retrouvera son corps, Avenue des Champs Elyses, transperc de 13 coups de couteaux.
Gazomtre Tlescopique
D v e l o p p e me n t e t e x p l o i t a t i o n d u g a z P a r i s i e n
Pour autant, l'exploitation n'est pas un succs commercial, et la compagnie Windsor se porte au plus mal. Ses investissements trop importants ne rapportent pas les bnfices escompts. Louis XVIII esprant marquer l'histoire de son nom par son soutien ces grands travaux, injecte son tour des fonds royaux, mais doit finalement se rsoudre accepter la droute de son initiative. D'autres compagnies soutiennent enfin ces investissements, s'associent, et en 1821, finissent enfin par dgager un bnfice et par devenir soudainement trs lucratives. D'autres compagnies entrent en course et le fabuleux dveloppement du gaz va ainsi rattraper son norme retard. Le monopole de la "Compagnie Parisienne de Gaz" devient alors un vritable pactole. Les compagnies de production lui fournissent le gaz 15 centime le m3, revendu le double aux particuliers, qui du reste s'en plaignent devant les prix Londoniens plafonnant environ 20 cts. A partir de 1855, l'clairage au gaz fera donc de rapide progrs en France, s'tendant successivement aux grandes agglomrations de ses dpartements. Les usines fleuriront en suivant le mme rythme effrn, composant de nouveaux mlanges, raffinant huiles et rsines pour obtenir d'autres produits combustibles. A travers le dveloppement de l'clairage, puis du chauffage, la France va entrer de plain pied dans l're industrielle.
Histoire de l'clairage
L e s l a mp e s p o r t a t i v e s e t l e s p r o g r s d e s s y s t me s d ' c l a i r a g e
Comme on l'a vu prcdemment la gaz obtenu par distillation de la houille permet de fournir une flamme clairante en utilisant un bec. Les diffrentes fabrications de cette pice permettront d'obtenir des rsultats varis qui tenteront d'tre amliors pour obtenir une flamme toujours plus vive et donc plus clairante. Ces becs se diffrencient en deux types : les becs simple courrant d'air, dans lequel le gaz s'chappe par une ouverture pour produire des flammes de formes diffrentes : papillon, crte de coq, aile de chauve souris ou en cne allong (dites flamme bougie ou flamme en tube). Le second procd consiste en des becs multiples double courrant d'air successeurs directs des becs d'Argand, utilisant cette fois le gaz comme combustible.
Bec Manchester
L e s b e c s s i mp l e s - L e s b e c s M a n c h e s t e r
Le premier de ces becs simple courrant d'air est le plus rpandu : c'est le bec flamme papillon. Il fournit une flamme plate, le plus largement possible en contact avec l'air, pour offrir une meilleure combustion, et donc plus de lumire. obtenu avec une fente transversale comme pour les becs utiliss dans les rverbres. Le Bec Manchester fait aussi partie de cette catgorie et associe deux becs dirigs l'un vers l'autre pour obtenir une flamme couvrant un ventail encore plus large, utilis notamment pour les diffuseurs de trs grande taille qu'on plaait sur les places des villes, autour des fontaines ou des monuments. On pouvait faire varier la forme des flammes en modifiant le dbit de ces becs, la forme ou la taille de la tte du bec, en rduisant ou largissant la fente... etc.
Bec Argand
Bec Sinombre
Elle avait donc le dfaut de pouvoir s'teindre assez facilement ce qui obligeait de l'accompagner d'une chemine de verre pour la protger et mieux diffuser sa lumire. Ces becs sans ombre, parce que le corps du bec trs petit ne projetait pratiquement aucune ombre, taient plus adapts des dbits importants.
B e c D u ma s e t b e c s c o n o m i q u e s
Les becs Dumas ou Becs "conomiques" trs rpandus en France utilisent un parcours beaucoup plus compliqus puisqu'en passant dans le bec, ils sont tout d'abord diviss dans deux tubes plus fins pour se rejoindre et tre canaliss dans une couronne qui va les expulser. En suivant cette route travers le bec, l'ensemble va s'chauffer et sortir avec une flamme avive et peu gourmande, puisqu'elle va utiliser peu de gaz pour une flamme plus importante qui sera d'ailleurs sera souvent trompeuse, puisqu'elle va en fait perdre de son intensit mesure qu'elle va s'accrotre.
J.B. Dumas
L a c o e x i s t e n c e d e s mo d e s d ' c l a i r a g e .
La concurrence des diffrents moyens d'clairages entre eux va amener une intensification des recherches pour amliorer ces diffrents procds. La fin du 19eme sicle sera ce titre trs florissante en innovations. Dans les foyers, les partisans du gaz loueront ses bienfaits et la simplicit de son utilisation, l'absence d'entretien, et l'intensit de sa flamme. Les dtracteurs redoutant des mfaits d'manations gazeuses freineront la diffusion de cet clairage prfrant les traditionnelles bougies ou les lampes huile de salon devenues trs volues, mais ncessitant toujours un entretien rgulier. Enfin, l'invention et le dveloppement rapide de l'lectricit va amener un nouvel essor la lampe,
gnralisant un mode d'clairage encore plus simple et conomique. On assistera donc paralllement au dclin de certains procds, la renaissance de certains autres et l'apparition fulgurante de nouvelles sources d'nergies de 1880 1900.
Les compagnies de gaz devant ces nouveaux progrs vont devoir faire voluer les becs de leurs lampes. C'est ainsi que verront le jour les becs gaz intensifs runissant plusieurs becs de gaz simultanment. Ces derniers tests dans la rue du 4 septembre en 1878 prirent le nom familier des becs de la rue du quatre Septembre (ou becs du 4 septembre) runissant six becs papillons brlant au milieu d'une coupe de cristal taill surmonte d'un rflecteur poli rflchissant cette lumire vers le bas. Les becs intensifs sont placs hauteur d'environ 3m20. Ils fournissent une lumire trs nettement suprieure aux becs Carcel, mais restent encore bien en dessous de l'effet lumineux de l'arc lectrique. La rue de la Paix sera ainsi borde de ranges de becs intensifs dont on disait l'poque qu'il lui donnait chaque soir l'aspect d'un salon. Ces combinaisons de becs ne constituent pas en soi une grande innovation technologique, mais les recherche sur leur agencement vont permettre l'laboration des becs dits " rchauffeurs gaz".
Cette voie dj explore dans les recherches sur les lampes huile avait permis de dcouvrir qu'une flamme tait d'autant plus vive que l'air qui l'alimentait tait chaud. On verra donc apparatre un certain nombre de becs utilisant ce systme. Le "Bec Siemens" va recycler les manations gazeuses rchauffes pour les rinjecter dans le circuit d'alimentation de la flamme en le conduisant par un tube latral. On constatera ainsi qu'un bec Siemens donnera plus de lumire qu'un bec intensif de 1400 litres, tout en n'en consommant que 500. Ce systme conomique sera notamment repris dans des villes de Russie et d'Allemagne.
Bec Delmas-Azma
L e b e c D e l m a s - A z ma e t l e b e c M u l t i p l e x
Le "Bec Delmas-Azma" fait partie de la mme famille. Il se compose d'un brleur en statite enferm dans un globe surmont d'une chemine. L'appareil est ensuite entour de diffrents tubes qui vont multiplier les surfaces d'chauffement. Ce rendement pourra encore tre amlior grce l'invention de M.A. Bandsept et de son bec Multiplex. Cette disposition tout fait originale renvoie la lumire de du
bas vers le haut, contrairement aux autres dispositifs. La flamme est canalise par une chemine de rcupration qui va renvoyer vers la flamme une combinaison de gaz chauds (de haut en bas vers le centre de la flamme) et d'air froids (entourant l'extrieur de la flamme) crant ainsi un volume de basse pression. Sous l'action combine de ces courants d'air, la flamme prend une forme de tulipe d'une fixit et d'une luminosit remarquable pour la plus faible consommation possible. Cette invention vaudra Bandsept une mdaille d'or l'exposition universelle de paris de 1889.
Bec Multiplex
Bec Albo-carbon
Pour amliorer ces performances optimales obtenues par le bec multiplex, il faudra toute l'ingniosit de M. Roosevelt qui va combiner au gaz des vapeurs de naphtaline et de drivs de gaz ou d'essence. Ce procd ncessite un complment contenu dans un rservoir supplmentaire. Dans le mme temps, ces lampes destines tre fixes en plafonniers ou en appliques peuvent dsormais tre couples des tuyaux souples acheminant le gaz jusqu'au brleur pour obtenir un clairage "mobile", un peu moins statique que les anciens dispositifs, qui, dans le meilleur des cas permettaient d'avancer la lumire grce
des systmes compliqus et peu pratiques de bras articuls (appels les "Grenouillres"). L'albocarbon permettra aussi la mise au point des lampes Dery construites pour l'clairage des voitures de chemin de fer et utilisant aussi des ajouts de naphtaline pour accrotre leur luminosit et leur autonomie. Il faudra pour surpasser ces systmes trs volus l'apparition d'un bec mis au point par un certain Auer de Welsbach, dits "bec Auer" qui va utiliser le principe des becs Bunsen bien connus pour orner toutes les paillasses de salles de classes de chimie. Monsieur Auer, va avoir l'ide d'apporter au dessus de la flamme un lment supplmentaire qui, amen trs forte temprature, va augmenter la luminosit de l'ensemble. Ce n'est encore qu'un cne de 6 7 cm de long en forme de capuchon, mais il sera le prcurseur d'une srie d'inventions qui ne sera pas sans rappeler.... "le filament".
L a mp e s o x y - h y d r i q u e s g a z
Tandis que le dbut du XXeme sicle se profile, le gaz connat vers 1880 une transformation sous la forme de becs gaz jets multiples devant lesquels on place "un crayon rflchissant" qui va augmenter la puissance lumineuse de l'ensemble. La synthse de ces deux techniques permet de confectionner des lampes lgantes et lances qui souffrent de ne projeter la lumire que de manire trs concentre pendant une dure limite la combustion de la pice consume pour accentuer la luminosit (crayon, pastille...). M. Bourbouze proposera une variante bien plus conomiques en utilisant un tamis, comme sur les lampes de srets mises au point par Davy en Angleterre ou par des " peignes de magnsie" , pour diviser le gaz en minces filets oxygns. On utilisera cependant ce procd pour la fabrication de projecteurs puissants ou de modes de transports, certes encore peu rpandus, mais pour lequel cette technique semblait particulirement adapte.
Histoire de l'clairage
L ' a r c l e c t r i q u e d ' H u mp h r y D a v y
Ds 1813, le chimiste Anglais Humphry Davy va russir le prodige de faire natre au cours d'une exprience un arc lectrique blouissant en utilisant la dcharge lectrique d'une pile trs puissante entre deux fils conducteurs termins par deux crayons de charbons de bois. Le phnomne se produisit dans un flacon de cristal dans lequel il avait fait le vide. Le chimiste se consacrera galement par la suite la recherche exprimentale des lampes de mines. Un domaine dans lequel il deviendra galement minemment clbre en ralisant les tout premiers modles de lampes de sret protgeant leur flamme du tristement clbre grisou qui faisait de si nombreuses victimes dans les mines de charbon. Il faudra attendre 1844 pour que Lon Foucault adopte cette dcouverte et songe l'employer pour fournir de la lumire en remplaant le vide du cristal de Davy par un gaz conducteur de courrant.
Le problme technique rsidait dans l'adaptation des charbons, consums par cet arc lectrique, qui devaient tre progressivement raccourcis pour continuer assurer la continuit de l'arc lumineux. Le procd qui permettra cette prouesse prendra la forme du premier rgulateur ralis par Foucault et
Dubosc. Le rgulateur Serrin (du chercheur du mme nom) permettra d'clairer de grands espaces d'une lumire bleute, les chantiers nocturnes ds 1870.
C'est un jeune ingnieur Russe du nom de Jablochkoff qui va imprimer cette industrie une impulsion inattendue en remplaant ces rgulateurs mcaniques, par un procd qui sera appel "la bougie lectrique". Les deux mches de charbons places cte cte, exactement comme une mche de bougie vont se consumer la mme vitesse en continuant fournir l'arc lectrique. Pour assurer une autonomie plus longue de l'clairage, limit environ 1heure 1/2, plusieurs mches de charbons taient places sur un disque actionn par une petite cl, remplaant manuellement les mches au fur et mesure de leur combustion. La troisime tape dcisive de ces volutions sera amene par le systme Werdermann.
Lampe Werdermann
Celui-ci va remplacer les lments de charbons en contact continu par un seul brin positionn dans un tube rgl au moyen de poulies contrepoids pour faire buter l'extrmit du charbon contre un disque de cuivre. C'est ce point prcis que se produit le jaillissement de l'arc lectrique annonant le dbut de l'incandescence. On pourra ainsi diminuer l'intensit de la lumire des dispositifs jusqu'alors rservs de grands volumes et envisager un clairage plus diffus et matris, sur un plus faible espace. En 1881, M. de Changy va remplacer ce dispositif par un fil mtallique de trs faible diamtre. Surcharg par l'lectricit de la pile voltaque qui va y passer, il va rougir le mtal et le porter incandescence. On renouvellera l'exprience avec un fil de platine obtenant ainsi exactement ce que l'on recherchait : une illumination de faible puissance recherche pour l'clairage des maisons.
Changy
Edison
Jablochkoff
L a L a mp e d ' E d i s o n , l a l a mp e S w a n n e t l e u r s s u c c e s s e u r s .
Lampe Swann
Lampe Edison
En 1879, un physicien Amricain va utiliser le principe de l'incandescence et enfermer son systme dans une ampoule de gaz impropre la combustion, base d'azote ou d'oxyde de carbone. L'ampoule de forme ovode de M. Edison va empcher la combustion d'un filament de charbon par absence de gaz, ce fil sera fix ses extrmits par deux fils de platine. La rduction de cette ampoule permet non seulement de constituer des lustres de grandes dimensions, mais aussi de durer pendant prs de mille
heures avant d'tre remplacs et ce, pour un prix de fabrication trs modique (25 frs de l'poque).
Ampoule Swann
Lampe A. Grard
Lampe Weston
Lampe Edison
Dans le mme temps son concurrent M. Swann confectionne des filaments de cotons plongs dans l'acide sulfurique puis recouverts de poussire de charbon acquerrant ainsi une trs grande rsistance mcanique. Les deux systmes vont coexister en 1881 mais ncessitent bien entendu un quipement supplmentaire encore peu rpandu : la fourniture d'lectricit. En attendant sa gnralisation, le systme de Swann sera dvelopp par la lampe Lane Fox (en Angleterre) et la lampe d'Anatole Grard utilisant elles aussi de la poudre de charbon pour former le filament qui va prendre des formes courbes et triangulaires en les reliant une partie maille situe la base de la "lampe" qu'on dfinit ainsi comme l'lment essentiel du systme d'clairage. Le terme devenu courrant dcrit "l'ampoule lectrique", devenue si commune aujourd'hui qu'on en oublie les formidables efforts accomplis pour l'amliorer. Celles-ci vont connatre de nouvelles exprimentations pour tester les composants qui permettront le meilleur rendement et la plus grande autonomie. Suivront ainsi la lampe Weston utilises pour les clairages de New York l'poque, et la lampe Cruto.
Lampe Maxim
Ampoule Edison
P i l e s , b a t t e r i e s e t a l i me n t a t i o n g n r a l e .
Dynamo Edison
Pour fournir cette nergie indispensable au fonctionnement des lampes (ou plutt, des ampoules) lectriques incandescence, le courrant lectrique peut tre fourni par des machines dynamo lectriques, (que l'on nommera des "machines dynamos", devenues, "dynamos"), par des accumulateurs ou par des piles voltaques. Sans rentrer dans le dtail des procds lectriques, ces dynamos fournissent le courrant principal, gnr par de trs grosses machines mcaniques. On utilisera ainsi des moteurs fonctionnant au gaz ou des machines vapeur et air comprim prenant de plus en plus d'ampleur pour rpondre aux besoins des grandes villes. Les moyens hydro-lectriques sont trs vite dcouverts, en plaant simplement une turbine dans un fort courrant, elles permettent de fournir une nergie lectrique moindre cot.
Eclairage urbain au 19
eme
sicle ( Minneapolis)
eme
sicle
Les accumulateurs fonctionnent comme des batteries qui fournissent un courrant auxiliaire ou de secours, accumulant l'nergie et la restituant de manire plus limite en absence de production des machines dynamo-lectriques. Enfin les piles voltaques ne produisent que trs peu d'nergie l'poque et leur rle est quasi-nul en comparaison des deux sources prcdentes. Ces trois systmes
sont en quelque sorte les anctres de nos alimentations modernes : le courrant lectrique domestique, les batteries ou les gnrateurs, et les piles, utilisant certes d'autres systmes mais correspondant dj aux diffrents besoins de la socit.
L e s l a mp e s l e c t r i q u e s d a n s l e s mi n e s .
Les progrs raliss sur les lampes huile puis essence dans le domaine minier vont naturellement amener les exploitants s'intresser aux bienfaits de l'lectricit pour fournir leur clairage souterrain. Le problme de ces prototypes sera li la fragilit des ampoules qui, en se cassant, exposent leur filament l'air libre. Celui-ci encore chaud conserve pendant cinq six secondes (d'aprs les calculs des ingnieurs de l'poque) une temprature value 500. A cette temprature le grisou ml l'air dtonne. Pour cette raison, les propritaires de mines de France, d'Allemagne, d'Amrique et de
Belgique vont longtemps hsiter mettre en place ces types d'clairage, ayant dj beaucoup souffert du sicle et demi d'exprimentations pour mettre au point des lampes de sret relativement efficaces qui en arrivant la fin du 19eme sicle n'apparaissent pas du tout comme obsoltes face la gnralisation de l'lectricit. On conservera donc ces "anciens" systmes en attendant d'prouver des lampes lectriques scurises puis certifies anti-dflagration et qui servent encore aujourd'hui dans nombreuses mines encore en activit travers le monde.
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Histoire de l'clairage
- XIXL a mp e s P t r o l e e t e s s e n c e mi n r a l e .
Lampes ptrole Marmet, Lampes et bec Boital, lampes ptrole (modle inconnu)
Tandis que les progrs de l'lectricit et du gaz suivent leur cours, l'utilisation rgulire de lampes traditionnelles dans les foyers participe la mise au point de lampes toujours apprcies fournissant une lumire chaude et conviviale. On aurait pu imaginer leur soudaine disparition, mais au contraire, cette diversification de l'clairage va imprimer une impulsion nouvelle dans les progrs des lampes communment dsignes sous le nom de "lampes ptrole". Celles-ci utilisent en fait du parole lampant ou du krosne. A partir de 1853 la dcouverte de champs ptroliers et les recherches permettant la distillation du ptrole (ou huile minrale) permettent de produire un driv : le krosne; un produit trs pris par les constructeurs puisqu'il offre l'norme avantage de trs bien monter par capillarit dans les mches. On en revient des lampes d'une parfaite simplicit devenus de simples ornementations rduites trois pices : le rservoir, la mche, et le bec.
On utilise aussi un mlange d'alcool et d'essence de trbenthine (aussi appel gazogne) trs volatile, fournissant une flamme trs fuligineuse (droite et rgulire). Ce systme dsign sous le nom de lampes Robert est terriblement efficace, mais il engage les utilisateurs une certaine tmrit. Instable et trs inflammable, le gazogne est bien plus dangereux que le gaz de houille ou que les autres lampes utilises jusqu'alors. On le remplace par "l'huile de schiste, du ptrole distill proche du krosne ou "l'huile essentielle" dsign aujourd'hui sous le nom de ptrole lampant. Ce nouvel lan sera facilit par la dcouverte des gisements ptroliers dans les annes 1850-1860 qu'on va potiquement baptiser les "sources d'huile jaillissantes". Il suffisait alors pour les Amricains de l'poque et d'aprs les observateurs Franais, de creuser un trou pour faire sortir le ptrole...
Les lampes de ptrole trs volues vont avoir tout le temps de se diffuser en France profitant de l'implantation progressive du gaz, puis de l'lectricit rserve aux agglomrations importantes. Sur le territoire, nombreux sont les foyers isol, les petites communes, les campagnes, utilisant encore les lampes ptrole (et mme huile ou carbure) pour seule source d'clairage, et ce, jusque dans les annes 40 o la gnralisation des implantations lectriques couvrira la plus grande partie du territoire. Les fabricants vont donc continuer leurs recherches qui trouveront donc un march en dpit du progrs des autres types d'clairage.
La lampe Hinks, compose d'un magnifique porte bec ouvrag, est pourvue d'un mcanisme lvateur permettant de remonter le verre pour permettre un allumage plus ais. Un systme compos de deux mches plates rparties faces faces, assurent une grande rgularit de flamme et un bon pouvoir clairant. La lampe provoque un tel intrt en Angleterre, qu' peine diffuse, elle est immdiatement copie et rapparat en France sous les noms de lampes Messenger, lampes Evered... etc. A la mme poque apparat la lampe Rochester plus ou moins situe dans la mme ligne mais dote d'un bec mches circulaire qu'on dit mme trop lumineuse pour les besoins domestiques. On lui reproche galement de dgager une forte chaleur qui la relgue certains usages spcifiques. Les inventeurs se succdent et proposent des modles toujours plus tudis ou plus farfelus. Ce lui de M. Sepulchre runit en effet tous les systmes connus sur la mme lampe, garnie de rouages mcaniques, de mches, de rservoirs complexes. Elle est dote comme sur les lampes Hinks d'un lvateur et fournit une lumire d'une forte intensit, qui contre toute attente connat un certain succs.
Histoire de l'clairage
- XL e s l a mp e s c a r b u r e e t l a mp e s a c t y l n e
Le gaz actylne est dcouvert par le chimiste britannique Edmund Davy en 1836. Son application directe pour l'clairage n'interviendra que plus tard aprs la mise au point du procd de fabrication du carbure dans un four arc lectrique en 1892 par un chimiste Franais H. Moissan. Cet clairage l'actylne offre un trs grand espoir d'amlioration technique. Son clairage puissant permet d'enrayer une maladie du mineur, le "nystagmus du houilleur", infection des yeux due un clairage inadquat prolong. A partir de 1910, les fabricants vont dvelopper de nombreux modles, notamment en France (Arras) et en Allemagne (Wolf) mais leur utilisation se limitera aux mines non-grisouteuses. Dans le monde entier, on utilisera alors la lampe carbure, dcline dans d'innombrables modles, pour l'exploitation des gisements mtallifres mais galement pour lextraction de la pierre en carrire souterraine (de craie, de gypse, de calcaire...) et la culture champignonnire (Champignons de Paris). Le fonctionnement de la lampe carbure est trs simple. Un rservoir d'eau plac dans la lampe permet un coulement au goutte goutte dans une cuve remplie da carbure de calcium. Ces deux lments produisent lorsqu'ils sont en contact un gaz inflammable, appel actylne. Celui-ci ressort par un tuyau plac dans la lampe qui s'achve par un bec fournissant une flamme trs lumineuse. (voir schma descriptif sur cette page : lampes de mine carbure carbure ou animation ici)