DSCG 4 - Comptabilité Et Audit
DSCG 4 - Comptabilité Et Audit
DSCG 4 - Comptabilité Et Audit
Comptabilité
et audit
FICHES DE RÉVISION
4e édition
Robert Obert
Agrégé d’économie et gestion
Docteur en sciences de gestion
Ancien directeur des études de l’Intec
Diplômé d’expertise comptable
Maquette de couverture
et maquette intérieure : Yves Tremblay
Mise en page : Nord Compo
© Dunod, 2022
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-084729-7
Sommaire
Avant-propos������������������������������ 5
Modalités des opérations de restructuration����������� 7
FICHE &
FICHE 2
Évaluation des titres et parités d’échange…………………………………11
FICHE 3
Règles comptables applicables aux fusions
et opérations assimilées������������������� 13
FICHE 4
Comptabilisation des fusions aux valeurs réelles……………………… 15
Comptabilisation des fusions aux valeurs comptables………………… 19
FICHE 5
FICHE 6
Participations de l’absorbante dans l’absorbée ou de l’absorbée
dans l’absorbante���������������������� 23
FICHE 7
Participations croisées et circulaires…………………………………… 27
FICHE 8
Boni et mali de fusion……………………………………………………… 31
FICHE 9
Affectation du mali technique, amortissement et dépréciation……… 35
FICHE p
Scissions et apports partiels d’actif……………………………………… 39
Présentation de la normalisation comptable internationale………… 43
FICHE q
FICHE s
Principes généraux et cadre conceptuel………………………………… 47
FICHE d
États financiers……………………………………………………………… 51
FICHE f
Immobilisations corporelles, incorporelles,
immeubles de placement������������������ 55
FICHE g
Contrats de location……………………………………………………… 59
Dépréciations d’actifs……………………………………………………… 63
FICHE h
FICHE j
Instruments financiers : présentation et classification………………… 67
FICHE k
Instruments financiers : comptabilisation……………………………… 71
FICHE l
Provisions et avantages du personnel…………………………………… 75
FICHE m
Reconnaissance des revenus……………………………………………… 79
FICHE w
Règles applicables aux comptes de groupe……………………………… 83
FICHE x
Détermination du périmètre de consolidation………………………… 85
FICHE c
Pourcentages de contrôle et d’intérêts………………………………… 89
FICHE v
Méthodes de consolidation……………………………………………… 91
FICHE b
Processus de base d’une consolidation………………………………… 95
Retraitements de préconsolidation : règles françaises…………………… 99
FICHE A
FICHE Z
Retraitements de préconsolidation : règles internationales……………… 103
3
FICHE E
Retraitement des immobilisations……………………………………… 107
FICHE R
Retraitement des contrats de location………………………………… 111
FICHE T
Retraitement des provisions réglementées et des subventions……… 115
Retraitement des instruments financiers……………………………… 117
FICHE Y
FICHE U
Retraitement des comptes des entités étrangères…………………… 121
FICHE I
Élimination des comptes réciproques et des résultats internes……… 125
FICHE O
Écarts d’évaluation………………………………………………………… 129
FICHE P
Écarts d’acquisition en normes françaises……………………………… 131
FICHE Q
Écarts d’acquisition en normes internationales………………………… 135
FICHE S
Traitement des titres mis en équivalence……………………………… 139
Traitement des titres des entités intégrées……………………………… 143
FICHE D
FICHE F
Changements de périmètre de consolidation………………………… 147
FICHE G
Documents de synthèse des groupes…………………………………… 151
FICHE H
Cadre général de l’audit…………………………………………………… 155
FICHE J
Normes d’audit…………………………………………………………… 159
Cadre d’exercice de l’expert-comptable et du CAC…………………… 161
FICHE K
FICHE L
Déontologie et responsabilité de l’auditeur…………………………… 165
FICHE M
Audit des comptes individuels et consolidés…………………………… 169
FICHE W
Évaluation des risques et planification de la mission………………… 173
FICHE X
Procédures mises en œuvre dans une mission d’audit………………… 177
FICHE C
Appréciation du contrôle interne………………………………………… 181
FICHE V
Demandes de confirmation à des tiers………………………………… 185
FICHE B
Rapports émis par l’auditeur……………………………………………… 189
Remarques
• Les fiches 1 à 10 correspondent à la partie 1 « Restructurations », les fiches 11 à 20
à la partie 2 « Normes internationales », les fiches 21 à 39 à la partie 3 « Comptes
de groupe » et les fiches 40 à 50 à la partie 4 « Audit » du programme.
• Par mesure de simplification, le taux d’impôt sur les sociétés sera toujours de 25 %.
En pratique, il y a lieu de considérer le taux réel applicable (33 1/3 % ; 31 % ; 28 % ;
26,5 % ; 25 %, selon les années).
• Les opérations de restructuration (fiches 1 à 10) sont traitées par le PCG, lequel
comprend une liste (art. 932-1) prévoyant une numérotation spécifique pour chaque
compte. En normes françaises relatives à la consolidation et en normes internationales,
il n’existe pas de disposition équivalente. C’est pourquoi nous avons choisi de présenter
les écritures comptables de consolidation et de normes internationales sans indiquer
de numéros de compte.
4
Avant-propos
Bienvenue dans l’univers des fiches de révision Expert Sup !
Retrouvez l’essentiel du programme en cinq mots-clés.
1 MOBILES
Les fiches sont détachables ! Elles permettent donc de réviser en toutes circonstances
pour des usages variés : glissées dans le manuel, en complément du cours, à emporter
partout pour optimiser votre temps (dans les transports, entre deux cours…), etc.
2 SIMPLES
La structure des fiches est basique et claire. Chaque fiche comporte des titres et rubriques
aisément repérables, des mots-clés, des notions essentielles surlignées.
3 VISUELLES
Les fiches détachables Dunod reprennent l’essentiel du cours comme vous auriez pu le
faire. Les informations les plus importantes ont été sélectionnées et mises en avant dans
les rubriques ou surlignées dans le texte.
Des schémas, tableaux et autres synthèses facilitent la mémorisation du cours.
4 ERGONOMIQUES
La navigation d’une fiche à l’autre est aisée : les nombreux renvois vous guident et
vous permettent de progresser à votre rythme tout en liant les notions du programme.
La lecture n’est donc pas nécessairement linéaire.
#Souple #Complémentaire
5 FIDÈLES AU PROGRAMME
100 % conformes au nouveau programme applicable depuis la rentrée 2019, les fiches
couvrent toutes les notions incontournables. À la fin de chaque fiche, la rubrique
« Le + de l’expert » vous offre de précieux conseils pour faire la différence lors
de l’épreuve.
#Fiable #RéussiteAssurée
5
DSCG4
1 Modalités des opérations
de restructuration
Mots-clés
Apport partiel d’actif • Augmentation de capital • Commissaire à la fusion • Fusion
à l’endroit • Fusion à l’envers • Fusion sans échange de titres • Projet de fusion • Régime
spécial des fusions • Restructuration • Scission • Transmission universelle de patrimoine
Le terme générique de restructuration peut être défini comme une opération par
laquelle un ensemble organisé voit sa structure organisationnelle remaniée en vue
d’atteindre une nouvelle configuration. Il englobe les différentes formes de fusion
(fusion par création de société nouvelle, fusion-absorption, fusion sans échange de titres
ou fusion simplifiée) et les opérations assimilées (scission, apports partiels d’actif, trans-
mission universelle de patrimoine).
Dans le cadre d’une fusion simplifiée, la nomination d’un commissaire à la fusion n’est
pas nécessaire.
B. Fusion à l’endroit et fusion à l’envers
Le PCG distingue les fusions à l’endroit et les fusions à l’envers.
PCG, art. 742‑1. Une fusion à l’endroit est une fusion à l’issue de laquelle la personne
morale, actionnaire principal de l’entité absorbante avant l’opération, conserve, bien que
dilué le cas échéant, son pouvoir de contrôle sur l’absorbante.
▸▸Exemple
Alpha, société au capital de 8 000 actions, absorbe Bêta, société au capital de 5 000 actions
dont elle en possède 2 000. Il est remis 2 actions Alpha pour 3 actions Bêta. L’augmentation
de capital d’Alpha est de (5 000 – 2 000) × 2/3 = 2 000 actions. Ses anciens actionnaires res-
teront majoritaires après la fusion (8 000 actions sur 10 000). C’est une fusion à l’endroit. ◂
PCG, art. 742‑2. Une fusion à l’envers est une fusion à l’issue de laquelle la personne
morale, actionnaire principal de l’entité absorbée avant l’opération, prend le contrôle de
l’entité absorbante, appelée cible.
▸▸Exemple
La société Alpha, société au capital de 8 000 actions, absorbe la société Gamma, société
au capital de 7 000 actions dont elle possède 1 000 actions. Il est remis 3 actions Alpha
pour 2 actions Gamma. L’augmentation de capital d’Alpha est de (7 000 – 1 000) × 3/2
= 9 000 actions. Les anciens actionnaires d’Alpha ne resteront pas majoritaires après la
fusion (8 000 actions sur 17 000). Il s’agit d’une fusion à l’envers. ◂
C. Scission
Code de commerce, art. L. 236‑1 al. 2. Une scission est une opération dans laquelle le
patrimoine d’une société est transmis, soit à deux ou plusieurs sociétés existantes, soit à
deux ou plusieurs sociétés nouvelles
▸▸Exemple
La société anonyme Alpha qui gère deux branches d’activité, a décidé de se scinder en deux
sociétés nouvelles, les sociétés anonymes Bêta et Gamma. Les actions des sociétés Bêta et
Gamma seront attribuées aux anciens actionnaires de la société Alpha qui sera dissoute. ◂
▸▸Exemple
La société anonyme Alpha est devenue propriétaire de l’intégralité des parts de la société
anonyme Bêta. Au lieu de procéder à une fusion sans échange de titres (ou simplifiée),
l’associé, personne morale unique de la société Bêta, peut décider au titre de l ’article 1844‑5
du Code civil de dissoudre, sans autres formalités qu’une insertion dans un journal d’annonces
légales et une déclaration aux services fiscaux chargés des opérations d’enregistrement. ◂
LE + DE L’EXPERT
Maîtrisez bien les définitions. Distinguez les fusions à l’endroit et les fusions à
l’envers, très importantes en matière de traitement comptable. Veillez à ne pas
confondre la fusion sans échange de titres et la transmission universelle de
patrimoine.
Le premier enjeu consiste à définir la valeur de chaque titre, puisque ce sont ces valeurs
qui vont permettre d’établir la parité. Le second enjeu consiste à obtenir une parité
d’échange simple. Or les valeurs recherchées ne conduisent pas toujours à un rapport
facile à mettre en œuvre, d’où la nécessité d’arrondir les valeurs ou de pratiquer un
système de soulte.
Ce n’est pas tant l’évaluation de l’actif net des sociétés qui importe que la comparaison
de leur « poids » respectif. Cette comparaison implique en particulier :
• l’emploi de méthodes d’évaluation multicritères ;
• l’homogénéité des méthodes d’emploi de ces critères ;
• l’arrêt des comptes servant de base à la fusion à une même date.
La valeur d’apport de la société absorbée (qui figure dans le projet de fusion fiche 1)
peut être différente de la valeur retenue pour le calcul de la parité d’échange.
▸▸Exemple
Vous êtes appelé(e) à réaliser la fusion de la société Alpha et de la société Bêta. La société
Alpha est propriétaire de 60 % du capital et des droits de vote de la société Bêta.
Le capital d’Alpha est composé de 10 000 actions de 100 € et celui de Bêta de 15 000 actions
de 100 €. La valeur estimée de l’action Alpha est de 148 € alors que celle de l’action Bêta est
de 200 €.
Comme la valeur unitaire des titres Bêta est de 200 € et celle des titres Alpha de 148 €,
il devrait être remis 200 actions Alpha pour 148 actions Bêta., ce qui ne faciliterait pas les
échanges. Il eut été préférable de considérer que l’action Alpha soit de 150 € et de remettre,
pour chaque action Alpha créée et remise aux actionnaires de Bêta, une soulte de 2 €. Ainsi,
il sera remis 4 actions Alpha pour 3 actions Bêta (4 × 150 = 3 × 200 = 600). Comme le capital
de Bêta est composé de 15 000 actions dont 60 % appartiennent à Alpha, il ne sera créé que
15 000 × 40 % × 4 / 3 = 8 000 actions nouvelles Alpha. L’augmentation de capital sera de
8 000 × 100, soit 800 000 €, et la soulte remise aux actionnaires nouveaux de 8 000 × 2,
soit 16 000 €. Cette soulte est inférieure à 10 % de l’augmentation de capital. ◂
LE + DE L’EXPERT
Les parités d’échange ne correspondent pas toujours à la valeur intrinsèque des titres.
Elles peuvent être la combinaison de plusieurs valeurs.
Selon le PCG (art. 743-1), les apports sont évalués à la valeur comptable ou à la valeur
réelle, selon la situation de contrôle au moment de l’opération et le sens de l’opération.
d’Alpha resteront majoritaires après la fusion puisqu’ils possèdent 8 000 actions sur 11 000.
Il s’agit d’une fusion à l’endroit.
Dans le second cas, il sera remis 2 actions Alpha pour 1 action Gamma.
L’augmentation de capital d’Alpha est de (6 000 – 1 000) × 2, soit 10 000 actions. Les anciens
actionnaires d’Alpha ne resteront pas majoritaires après la fusion puisqu’ils ne posséderont
plus que 8 000 actions sur 18 000. Il s’agit d’une fusion à l’envers. ◂
▸▸Exemple
En reprenant les cas présentés dans les exemples ci-avant, il apparaît que la valeur d’ap-
port de la société Bêta sera la valeur comptable puisqu’il s’agit d’une opération à l’endroit
impliquant des entités sous contrôle commun. La valeur d’apport de la société Gamma sera
également la valeur comptable puisqu’il s’agit d’une opération à l’envers impliquant des
entités sous contrôle distinct. ◂
LE + DE L’EXPERT
Pour connaître la méthode de détermination de la valeur d’apport (valeur comptable,
valeur réelle), il est important de bien analyser les critères de la fusion (contrôle
commun, contrôle distinct, opération à l’endroit, opération à l’envers).
L’évaluation des apports est faite à la valeur réelle lorsqu’il s’agit d’opérations à l’endroit
impliquant des sociétés sous contrôle distinct ( fiche 3), c’est-à-dire lorsque la société
absorbante n’a pas de participation ou simplement une participation minoritaire dans la
société absorbée. Ces opérations sont considérées par le PCG (art. 743-1) comme des
opérations de prise de contrôle.
▸ Exemple
Les marques ou les impôts différés actifs mais aussi les éléments du passif, comme les provi-
sions pour retraite ou les impôts différés du bilan de l’absorbée ou de la société apporteuse à
la date de l’opération, sont évalués à la valeur réelle mentionnée dans le traité. ◂
Les valeurs individuelles des apports s’apprécient en fonction du marché et de l’utilité
du bien pour la société. Pour l’établissement de ces valeurs, la société utilise les tech-
niques les mieux adaptées à la nature du bien (ex. : prix de marché, indices spécifiques,
expertises indépendantes) :
• Des impôts différés devront être comptabilisés lors les opérations de fusion. Lorsque
la fusion, sur le plan fiscal, sera faite selon le régime de faveur ( fiche 1), aucun
impôt différé ne sera calculé sur les immobilisations non amortissables (la société
absorbante devant par ailleurs réintégrer dans ses bénéfices imposables des exercices
à venir les plus-values dégagées lors de l’apport des biens amortissables).
• La différence éventuelle entre la valeur globale des apports et la somme algébrique
des valeurs réelles des actifs et passifs identifiés est également inscrite dans le traité
d’apport ou un autre document faisant foi, sur une ligne « fonds commercial », reprise
comme telle au bilan de la société bénéficiaire.
2 La prime de fusion
Définition
La prime de fusion est égale à la prime d’émission des nouveaux titres émis par la société
absorbante.
3 Opérations réciproques
Les opérations réciproques (ex. : dettes et créances réciproques) entre l’absorbante et
l’absorbée doivent être neutralisées.
Les effets à recevoir et les effets à payer s’éliminent réciproquement mais, lorsque l’effet
à recevoir est remis à l’escompte, le concours bancaire consenti au groupe est substitué
à l’effet à payer.
▸▸Exemple
Au moment de la fusion, il est constaté que la société Alpha a vendu des produits à la société
Bêta et que la créance concernant ces produits est de 50 000 € TTC. On passera l’écriture
suivante à la suite des écritures de fusion :
Date
4. Autres dettes 50 000
4. Autres créances 50 000
Dettes et créances réciproques
4 Provisions réglementées
Conformément à l’article 210 A du CGI, la société absorbante doit reprendre à son passif :
–– les provisions dont l’imposition est différée ;
–– la réserve spéciale où la société absorbée a porté les plus-values à long terme sou-
mises antérieurement au taux réduit ainsi que la réserve où les provisions pour fluc-
tuation des cours ont été portées.
L’absorbante impute ces éléments sur la prime de fusion, laquelle doit être suffisante.
À défaut, les provisions et réserves de plus-values à long terme sont immédiatement
imposées.
L’article 212‑9 du PCG précise que les frais de fusion (et de scission) peuvent certes être
inscrits à l’actif comme frais d’établissement, mais que leur imputation sur les primes
Seules seront reprises (avec effet fiscal) les provisions pour hausse de prix, et non les amortis-
sements dérogatoires. ◂
LE + DE L’EXPERT
En cas d’évaluation des apports à la valeur réelle, la prime de fusion peut comprendre
deux éléments : la prime d’émission sur les nouveaux titres et la plus-value sur les
titres de participation que possédait éventuellement l’absorbante sur l’absorbée.
Le titre Alpha ayant une valeur de 150 € et le titre Bêta de 30 €, il sera remis une action
Alpha pour cinq actions Bêta. Comme le capital de Bêta est de 40 000 actions de 15 €, soit
600 000 €, il sera remis aux actionnaires de Bêta 40 000 / 5 = 8 000 actions Alpha.
L’augmentation de capital sera donc de 8 000 × 100 = 800 000 €.
Les capitaux propres de la société Bêta au moment de la fusion sont de 600 000 + 200 000
+ 40 000 + 60 000 + 120 000 = 1 020 000 €, ce qui correspond à une valeur comptable de
titre de 1 020 000 / 40 000 = 25,50 €. La valeur correspondante de l’action Alpha est de
25,50 × 5, soit 127,50 €.
La prime de fusion par action Alpha est donc de 127,50 – 100 = 27,50 €, soit au total 27,50 €
× 8 000 = 220 000 €. La provision pour hausse de prix est imputée sur cette prime de fusion,
soit 60 000 €. On passera les écritures suivantes dans la société Alpha :
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 1 020 000
101 Capital social 800 000
1042 Prime de fusion 220 000
Absorption société Bêta
LE + DE L’EXPERT
En cas d’évaluation des apports à la valeur comptable, dans les écritures de réalisa-
tion de l’apport, amortissements et dépréciations doivent être repris à l’identique.
Le capital de la société Alpha est composé de 2 000 000 / 100 = 20 000 actions et celui de
la société Bêta de 1 000 000 / 100 = 10 000 actions.
55 % du capital de la société Bêta soit 5 500 actions sont la propriété de la société Alpha.
Pour rémunérer les apports de la société Bêta, la société Alpha devra émettre (10 000
– 5 500) × 3/4 = 3 375 actions.
Les apports de Bêta seront comptabilisés à la valeur comptable. En effet la fusion Alpha/
Bêta est une fusion à l’endroit (l’initiatrice est la société Alpha et la cible la société Bêta) et
les deux sociétés sont sous contrôle commun (la société Alpha est majoritaire en capital de
la société Bêta). On passera les écritures suivantes :
1.7.N
456 Société Bêta, compte d’apport 1 900 000
1 000 000 + 620 000 + 100 000 + 60 000 + 120 000
101 Capital social 3 375 × 100 337 500
1042 Prime de fusion 1 012 500
261 Titres de participation 5 500 × 100 550 000
Absorption société Bêta
▸▸Exemple
Reprenons le cas de la société Alpha, société anonyme au capital de 2 000 000 € (actions
de 100 €), qui a décidé également d’absorber, avec effet au 1er juillet N, la société Gamma,
société anonyme au capital de 3 000 000 € (actions de 100 €), laquelle avait une participa-
tion de 20 % dans le capital de la société Alpha.
Les titres seront échangés sur la base de trois actions Alpha pour cinq actions Gamma.
Le bilan (simplifié) de la société Gamma préalablement à la fusion vous est fourni ci-dessous.
Le capital de la société Alpha est composé de 2 000 000 / 100 = 20 000 actions et celui de
la société Gamma de 3 000 000 / 100 = 30 000 actions.
20 % du capital de la société Alpha, soit 4 000 actions sont la propriété de la société Gamma.
Pour rémunérer les apports de la société Gamma, la société Alpha devra émettre 30 000
× 3/5 = 18 000 actions. Mais, comme elle récupérera 4 000 actions que possédait la société
Gamma, l’augmentation nette de capital pour rémunérer les apports de Gamma sera de
18 000 – 4 000 = 14 000 actions Alpha.
LE + DE L’EXPERT
Lors d’une évaluation à la valeur comptable, lorsque l’entité absorbante possède
des titres de l’entité absorbée, il est plus facile de calculer la prime de fusion par
différence entre l’apport et la somme de l’augmentation de capital et de la valeur
des titres annulés, qu’en additionnant la prime d’émission des nouveaux titres émis
et la plus-value sur les titres de participation possédés non échangés.
Code de commerce, art. L. 233‑29. « Une société par actions ne peut posséder
d’actions d’une autre société, si celle-ci détient une fraction de son capital supérieure à
10 %. À défaut d’accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle
qui détient la fraction la plus faible du capital de l’autre doit aliéner son investissement ».
Un des moyens utilisés pour ne pas avoir à appliquer ce texte est de mettre en place une
participation circulaire, la société Alpha, par exemple, possédant une partie du capital de
Bêta ; Bêta, une partie du capital de Gamma ; et Gamma, une partie du capital de Alpha.
L’évaluation des titres de chacune des sociétés implique généralement la résolution d’un
système algébrique comptant autant d’inconnues que de sociétés.
Soit a et b les valeurs des actions Alpha et Bêta, le système d’équations est le suivant :
Pour Alpha : 10 000 000 + 6 000 b = 100 000 a + 2 600 000
Pour Bêta : 9 000 000 + 8 000 a = 80 000 b + 1 640 000
La résolution de ce système donnera : a = 80 ; b = 100. ◂
Alpha possède une participation de 30 000 actions Bêta ; Bêta, 40 000 actions Gamma ;
Gamma, 20 000 actions Delta ; et Delta, 10 000 actions Alpha.
Vous avez déterminé les actifs réels et passifs exigibles des quatre sociétés (à l’exception des
participations présentées ci-dessus).
Ces valeurs vous sont données dans le tableau ci-dessous :
Sociétés Actif réel total Passif exigible total
Alpha 6 000 000 2 400 000
Bêta 1 800 000 1 000 000
Gamma 8 400 000 2 800 000
Delta 8 000 000 2 600 000
Si a, b, c, d sont les valeurs des actions Alpha, Bêta, Gamma, Delta, on peut poser le système
d’équations suivant :
Pour Alpha : 6 000 000 + 30 000 b = 100 000 a + 2 400 000
Pour Bêta : 1 800 000 + 40 000 c = 60 000 b + 1 000 000
Pour Gamma : 8 400 000 + 20 000 d = 80 000 c + 2 800 000
Pour Delta : 8 000 000 + 10 000 a = 50 000 d + 2 600 000
La résolution de ce système donnera :
a = 60 ; b = 80 ; c = 100 et d = 120. ◂
▸▸Exemple
Vous êtes appelé(e) à préparer la fusion au 1er janvier N de 3 sociétés, Alpha, Bêta et Gamma.
Après la création des trois sociétés, la société Alpha a pris une participation de 60 % dans la
société Bêta, laquelle a pris une participation de 10 % dans la société Gamma qui, elle, a pris
une participation de 5 % dans la société Alpha. Les actions de chaque société ont une valeur
nominale de 100 €. Vous trouverez en annexe les bilans des 3 sociétés, les valeurs réelles des
éléments d’actif, les créances, liquidités et passifs exigibles étant repris à leur valeur comp-
table, et les valeurs d’échange entre les titres des 3 sociétés. Il sera tenu compte d’un impôt
latent (ou différé) de 25 % sur la totalité des actifs réévalués (à l’exception des terrains et
du fonds commercial).
––Parités d’échange
Actions Alpha contre actions Bêta : 300 / 320 = 15 / 16
Actions Alpha contre actions Gamma : 250 / 320 = 25 / 32
––Titres émis
Apports de Bêta : 5 000 × 40 % × 15 / 16 = 1 875
Apports de Gamma : 8 000 × 90 % × 25 / 32 – 10 000 × 5 % = 5 125
7 000
L’apport de la société Bêta sera effectué à la valeur comptable (Alpha et Bêta sont sous
contrôle commun, puisque la société Alpha détient 60 % du capital de Bêta). L’apport de la
société Gamma sera effectué à la valeur réelle, puisque la société Alpha et la société Gamma
sont sous contrôle distinct (sauf si elles ont toutes deux un actionnaire majoritaire commun,
ce qui n’est pas précisé dans l’énoncé) et que la fusion est considérée comme effectuée à
l’endroit (la société initiatrice est la société Alpha et la société cible la société Gamma).
On passera alors les écritures suivantes dans la société Alpha :
Participations croisées et circulaires 29
Fiche 7
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 1 350 000
500 000 + 740 000 + 110 000
101 Capital social 1 875 × 100 187 500
1042 Prime de fusion 862 500
261 Titres de participation Bêta 300 000
Absorption de la société Bêta
LE + DE L’EXPERT
La valeur intrinsèque (valeur réelle) d’un titre ne correspond pas nécessairement à
sa valeur d’échange.
1 Boni de fusion
Définition
Le boni de fusion représente l’écart positif entre l’actif net reçu par l’entité absorbante
à hauteur de sa participation détenue dans l’entité absorbée, et la valeur comptable de
cette participation.
▸ Exemple
La société Alpha avait, le 1er janvier N-5 pris une participation de 60 % du capital dans la
société Bêta. Pour cela, elle avait fait l’acquisition de 60 000 actions Bêta pour une valeur
de 12 000 000 €.
Lors de la fusion, le 1er janvier N, la situation nette comptable de Bêta est de 25 000 000 €,
dont 4 000 000 € correspondant à des bénéfices réalisés depuis le 1er janvier N–5 et non
distribués. Il sera remis aux actionnaires représentant 40 % du capital de Bêta (actionnaires
autres que la société Alpha) 80 000 actions Alpha à la valeur nominale de 50 € dans les
conditions suivantes :
– La valorisation des apports devant être faite à la valeur comptable (Alpha et Bêta
étant sous contrôle commun), le prix d’émission des nouvelles actions Alpha est de
25 000 000 × 40 % / 80 000, soit 125 €. La prime d’émission sur les nouveaux titres
émis est de 125 – 50, soit 75 €.
– L’actif net de la société absorbée reçu par la société absorbante à hauteur de sa partici-
pation est de 25 000 000 × 60 % = 15 000 000 €.
––Le boni de fusion est de 15 000 000 – 12 000 000 = 3 000 000 €.
––Si les résultats accumulés par la société absorbée et non distribués depuis l’acquisition
ne peuvent être déterminés de manière fiable (ce qui n’est pas le cas ici), la totalité du
boni de fusion serait comptabilisé en capitaux propres (dans la prime de fusion).
––La quote-part des résultats accumulés et non distribués par la société absorbée et reve-
nant à la société absorbante est de 4 000 000 × 60 % = 2 400 000 €.
––Le boni de fusion sera comptabilisé en produits financiers pour 2 400 000 € et en capi-
taux propres pour le solde, soit 600 000 €.
––La prime de fusion se composera :
• de la prime d’émission sur les titres émis : 80 000 × 75 = 6 000 000
• du boni de fusion comptabilisé en capitaux propres : 600 000
6 600 000
On passera l’écriture suivante :
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 25 000 000
101 Capital social 80 000 × 50 4 000 000
1042 Prime de fusion 6 600 000
261 Titres de participation Bêta 12 000 000
768 Autres produits financiers 2 400 000
Absorption de la société Bêta
2 Mali de fusion
Définition
Le mali de fusion représente l’écart négatif entre l’actif net reçu par l’entité absorbante à
hauteur de sa participation détenue dans l’entité absorbée et la valeur comptable de cette
participation.
Un mali de fusion se rencontre généralement lorsque, lors d’une fusion ou d’une TUP,
les apports d’une entité absorbée sont comptabilisés à la valeur comptable et que la
valeur nette des titres de l’entité absorbée figurant à l’actif de l’entité absorbante est
supérieure à l’actif net comptable apporté :
•• Lorsqu’une fusion a pour effet de transférer à l’entité absorbante ses propres titres,
aucun mali de fusion n’est constaté sur l’annulation de ces derniers.
•• En cas d’effet rétroactif de la fusion, le mali de fusion doit être calculé à la date d’effet
rétroactif de la fusion. Ainsi, ni la perte intercalaire, ni les dividendes à verser ne sont
pris en compte pour son évaluation.
▸▸Exemple
La société Alpha possède 60 % des actions de la société Gamma, acquises pour 24 000 k€
en N–5. En N, la société Alpha absorbe la société Gamma dont l’actif net comptable est
de 30 000 k€. Les apports seront comptabilisés à la valeur comptable, puisque les socié-
tés Alpha et Gamma sont sous contrôle commun (PCG, art. 743-1). L’actif net reçu par
l’absorbante à hauteur de sa participation est de 30 000 × 60 % = 18 000 k€. Le mali de
fusion sera de 24 000 – 18 000, soit 6 000 k€. ◂
32 Boni et mali de fusion
Fiche 8
• Mali de fusion = Valeur comptable de la participation – Actif net reçu par la société
absorbante × Taux de participation
• Mali technique = (Plus-values latentes sur éléments d’actif – Passifs non comptabilisés)
× Taux de participation
• Résultat financier (complément de dépréciation) = Mali de fusion – Mali technique
▸▸Exemple
La société Alpha avait, le 1er janvier N–5, pris une participation de 60 % du capital dans Bêta.
À cette fin, elle avait fait l’acquisition de 60 000 actions Bêta pour une valeur de 12 000 000 €.
Au moment de la fusion, le 1er janvier N, la valeur nette comptable de Bêta est de 16 000 000 €.
Il sera remis aux actionnaires représentant 40 % du capital de Bêta (actionnaires autres
que la société Alpha) 80 000 actions Alpha à la valeur nominale de 50 €.
La valorisation des apports devant être faite à la valeur comptable (Alpha et Bêta étant sous
contrôle commun), le prix d’émission des nouvelles actions Alpha est de 16 000 000 × 40 % /
80 000 = 80 €. La prime d’émission sur les nouveaux titres émis est de 80 – 50 = 30 €.
Toutefois, lors de l’évaluation des actifs et des passifs de la société Bêta (pour la détermi-
nation de la parité entre titres Alpha et titres Bêta), la valeur réelle de Bêta a été estimée à
19 000 000 €.
L’écart entre valeur comptable et valeur réelle (soit 3 000 000 €) s’explique notamment
par les éléments suivants (en dehors d’une plus-value sur éléments non identifiés, fonds
commercial créé par exemple) :
––plus-values sur brevets 400 000 €
––plus-values sur constructions 1 200 000 €
––provisions pour retraites non comptabilisées – 200 000 €
––Le mali de fusion sera de 12 000 000 – 16 000 000 × 60 % = 2 400 000 €
––Le mali technique est égal à 3 000 000 × 60 % = 1 800 000 €.
––Le complément de dépréciation de la participation dans la société absorbante peut être
estimé à 2 400 000 – 1 800 000, soit 600 000 €
On passera alors l’écriture suivante :
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 16 000 000
2. Mali technique (poste à décomposer) 1 800 000
668 Autres charges financières 600 000
101 Capital social 80 000 × 50 4 000 000
1042 Prime de fusion 80 000 × 30 2 400 000
261 Titres de participation Bêta 12 000 000
Absorption de la société Bêta
LE + DE L’EXPERT
Pour éviter la confusion entre mali de fusion et mali technique (qui peuvent parfois
être semblables lorsqu’il n’y pas de complément de dépréciation), il convient de bien
avoir à l’esprit les formules de calcul du mali de fusion et du mali technique.
• Mali de fusion = Valeur comptable de la participation – Actif net reçu par la société
absorbante × Taux de participation
• Mali technique = (PV latentes sur éléments d’actif – Passifs non comptabilisés)
× Taux de participation
▸▸Exemple
Reprenons le cas de la fusion de la société Gamma avec la société Alpha ci-dessus.
Les constructions prises en compte ont une durée de vie résiduelle de 20 ans.
Au 31 décembre N, ces valeurs sont devenues les suivantes (en k€) :
Valeur comptable Valeur réelle
Terrains 50 000 54 000
Constructions 85 000 82 000
Fonds commercial 0 10 000
LE + DE L’EXPERT
Notez que le mali technique ne peut être affecté qu’aux différents actifs apportés,
hors fonds commercial, inscrits dans les comptes de la société absorbée. Les passifs
déduits ne doivent jamais être pris en compte dans l’affectation.
1 Scissions
Définition
Une scission est une opération dans laquelle le patrimoine d’une société est transmis, soit
à deux ou plusieurs sociétés existantes, soit à deux ou plusieurs sociétés nouvelles.
A. Aspects juridiques
La scission doit être décidée par l’assemblée générale de chacune des sociétés qui parti-
cipent à l’opération. La nomination d’un ou plusieurs commissaires à la fusion chargés
d’établir, sous leur responsabilité, un rapport sur les modalités de la scission est obliga-
toire. Il doit être établi un projet de scission présenté conformément à l’article R. 231-6
du Code de commerce ( fiche 1).
B. Aspects fiscaux
L’article 210 B du CGI précise que les dispositions de l’article 210 A ( fiche 1)
s’appliquent à la scission de société comportant au moins deux branches complètes
d’activités lorsque chacune des sociétés bénéficiaires des apports reçoit une ou plusieurs
de ces branches.
C. Aspects comptables
Comptabilisation dans la société scindée
Les traitements comptables constatent l’apport du patrimoine de la société scindée à
une ou plusieurs sociétés existantes ou nouvelles.
Comptabilisation dans les sociétés bénéficiaires
Les écritures sont identiques à celles enregistrées lors d’une fusion dans les comptes
d’une société absorbante. Les écritures sont les mêmes dans chacune des sociétés
bénéficiaires.
Les apports sont évalués à la valeur comptable ou à la valeur réelle, selon la situation
de contrôle au moment de l’opération et le sens de l’opération (entités sous contrôle
commun ou sous contrôle distinct, opérations à l’endroit ou à l’envers) ( fiche 3).
▸ Exemple
La société Bêta est une filiale de la société Alpha qui possède 60 % de son capi-
tal (600 000 actions acquises pour 90 000 000 €). Elle est organisée en deux branches
d’activité autonomes « Électricité » et « Électronique ». Il est envisagé une scission, avec
effet au 1er janvier N, de Bêta avec un apport de la branche « Électricité » à Alpha, un apport
de la branche « Électronique » à une société existante indépendante, Gamma.
Scissions et apports partiels d’actif 39
Fiche 10
La valeur d’échange des actions Alpha est fixée à 260 € (nominal 100 €) et celle des actions
Gamma à 150 € (nominal 100 €).
En tenant compte d’un impôt latent sur les plus-values dégagées sur les immobilisations
corporelles amortissables et sur l’actif circulant, la valeur réelle des apports serait de :
––Apports branche « Électricité » : 136 000 – [(89 000 – 70 000) + (45 000 – 40 000)] × 25 %
= 130 000 k€.
––Apports branche « Électronique » : 254 000 – [(183 000 – 130 000) + (103 000 –
100 000)] × 25 = 240 000 k€.
On peut en déduire le nombre de titres émis :
––Apports branche « Électricité » : comme la société Alpha détient 60 % du capital, il ne
sera donc créé de titres Alpha que pour rémunérer les autres 40 % des propriétaires du
capital de Bêta. On émettra donc 130 000 000 × 40 % / 260 = 200 000 actions Alpha.
––Apports branche « Électronique » : on émettra 240 000 000 / 150 = 1 600 000 actions
Gamma dont 60 % seront remis à Alpha en remplacement des titres Bêta.
Société Alpha
L’apport d’actif de Bêta à Alpha sera effectué à la valeur comptable puisque toutes deux
sont sous contrôle commun. La valeur comptable de chacune des actions Bêta est de
(100 000 000 + 140 000 000) / 1 000 000 = 240 €.
L’apport de Bêta correspond à 96 000 000 / 240 = 400 000 actions (dont 60 % soit 240 000
possédés par Alpha, acquises au prix de 90 000 000 / 600 000 = 150 €).
Comme il est émis 200 000 titres nouveaux pour remplacer 40 % de 400 000 soit 160 000
existants, la valeur comptable correspondante pour les titres Alpha est de 240 × 160 000 /
200 000 = 192 €. La prime de fusion sera de :
––prime d’émission sur les nouveaux titres : 200 000 × (192 – 100) = 18 400 000
––boni de fusion sur anciens titres : 240 000 × (240 – 150) = 21 600 000
40 000 000
On passera l’écriture suivante :
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 96 000 000
101 Capital social 200 000 × 100 20 000 000
1042 Prime de fusion 40 000 000
261 Titres de participation 240 000 × 150 36 000 000
Apport partiel branche « Électricité »
Société Bêta
Les écritures enregistrées seront des écritures de cession des actifs puis de partage. Ils seront
effectués aux valeurs réelles, seules valeurs valables pour déterminer les droits de chacun.
On passera les écritures suivantes (en passant directement par un compte de résultat de
scission) :
1.1.N
456 Société Alpha 130 000 000
4. Dettes 120 000 000
2. Actif immobilisé 26 000 000 + 70 000 000 96 000 000
3./4/5. Actif circulant 40 000 000
121 Résultat de la scission 34 000 000
136 000 – 96 000 – 6 000 k€ (impôts sur plus-
values)
Cession branche « Électricité »
456 Société Alpha 144 000 000 + 78 000 000 222 000 000
456 Autres actionnaires 148 000 000
456 Société Alpha 130 000 000
456 Société Gamma 240 000 000
Attribution des titres et solde des comptes
Société Gamma
Les sociétés Bêta et Gamma étant sous contrôle distinct, les apports seront comptabilisés
à la valeur réelle. On passera l’écriture suivante :
1.1.N
456 Société Bêta, compte d’apport 240 000 000
101 Capital social 1 600 000 × 100 160 000 000
1042 Prime de fusion 1 600 000 × (150 – 100) 80 000 000
Apport partiel branche « Électronique »
A. Aspects juridiques
L’apport partiel d’actif est un cas particulier de scission, dans lequel la société apporteuse
continue d’exister (alors que, en présence d’une scission, la société scindée est liquidée).
Les apports d’actif ne constituant pas une branche autonome d’activité sont traités
comme des acquisitions et des cessions ordinaires (d’immobilisations, de stocks, etc.).
B. Aspects comptables
Comptabilisation dans la société apporteuse
Les traitements comptables constatent l’apport d’une partie de l’actif à une ou plusieurs
sociétés existantes ou nouvelles.
Comptabilisation dans la société bénéficiaire des apports
Les écritures sont identiques à celles qui sont enregistrées au moment de la fusion dans
les comptes de la société absorbante. L’opération est assimilée à une augmentation de
capital assortie d’une réalisation des apports en nature.
LE + DE L’EXPERT
Scissions et apports partiels d’actif obéissent aux règles juridiques, fiscales et comp-
tables des fusions (avec quelques particularités).
IFRS Foundation
Chargé de la stratégie, de l’organisation et du financement
Les normes IFRS s’appliquent tant aux états financiers individuels et consolidés à voca-
tion générale de toutes les entités à but lucratif, quels que soient leur secteur d’activité
et leur forme, qu’à toute information publiée par ces entités. Mais ces normes IFRS
peuvent aussi s’appliquer aux entités à but non lucratif et aux entreprises gouvernemen-
tales commerciales à chaque fois que cela est jugé approprié (notamment par le biais
des International Public Sector Accounting Standards ou IPSAS).
Les normes IFRS sont bâties sur des principes, à la différence, par exemple, des normes
américaines (les US GAAP) bâties sur des règles précises à respecter.
LE + DE L’EXPERT
Les normes applicables aux comptes consolidés des entités admises aux négocia-
tions sur un marché réglementé sont les normes IFRS et les interprétations adop-
tées conformément au règlement européen du 19 juillet 2002 sur l’application des
normes comptables internationales.
C. Rapidité
La rapidité est la qualité qui répond au besoin de rendre l’information accessible aux
décideurs avant qu’elle perde sa capacité d’influencer leurs décisions.
D. Compréhensibilité
La compréhensibilité est la qualité de l’information qui permet aux utilisateurs d’en
comprendre la signification. Elle se trouve accrue lorsque l’information est classée, défi-
nie et présentée de façon claire et concise.
5 Concepts d’entité comptable et d’états financiers
Définition
Une entité comptable est une entité qui, par choix ou par obligation, prépare des états
financiers à usage général.
Les états financiers fournissent de l’information au sujet des actifs, passifs, capitaux
propres, produits et charges qui sont issus de l’ensemble d’activités économiques
contenu dans le périmètre de l’entité comptable.
Une ressource économique est un droit ayant le potentiel de produire des avantages
économiques.
B. Capitaux propres
Définition
Les capitaux propres sont des intérêts résiduels dans le patrimoine de l’entité (c’est-à-
dire son actif, déduction faite de son passif).
C. Charges et produits
Définitions
•• Les charges sont des diminutions d’actif et des accroissements de passif qui se soldent
par des diminutions de capitaux propres autres que celles se rattachant aux distributions
aux titulaires de droits patrimoniaux.
•• Les produits sont l’inverse des charges.
7 Comptabilisation et décomptabilisation
Définitions
•• La comptabilisation consiste à enregistrer, pour l’inclure dans l’état de la situation finan-
cière ou dans l’état ou les états de la performance financière, un élément qui répond à la
définition d’une composante des états financiers.
•• La décomptabilisation est la suppression totale ou partielle d’un actif ou d’un passif
antérieurement comptabilisé de l’état de la situation financière d’une entité.
8 Systèmes de mesure
Le cadre conceptuel distingue de coût historique et la valeur actuelle.
A. Coût historique
Les évaluations au coût historique fournissent de l’information monétaire sur les actifs,
les passifs, les produits et les charges au moyen de données issues de la transaction ou
de l’événement dont ils résultent.
B. Valeur actuelle
Les évaluations à la valeur actuelle fournissent de l’information exprimée en monnaie
sur les actifs, les passifs, les produits et les charges, mise à jour afin de refléter les
conditions à la date d’évaluation. On distingue la juste valeur et les valeurs d’utilité et
de remboursement.
Définition
La juste valeur est, d’après l’IFRS 13, le prix qui serait perçu à l’occasion de la vente d’un
actif ou qui serait payé pour transférer une dette, dans le cadre d’une opération conclue à
des conditions normales, entre des intervenants de marché, à la date d’évaluation.
La juste valeur est la traduction de l’expression anglo-saxonne fair value (valeur s incère
ou loyale). Si la valeur de marché peut être retenue comme juste valeur, en cas d’absence
de marchés organisés, la détermination de la juste valeur peut faire appel à des tech-
niques spécifiques (actualisation des flux de trésorerie attendus par exemple ou modèles
financiers).
L’IFRS 13 présente une hiérarchie en trois niveaux de l’évaluation à la juste valeur :
Niveaux des données d’entrée
Données d’entrée Prix cotés (non ajustés) sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs
de niveau 1 identiques.
Données d’entrée concernant l’actif ou le passif, autres que les prix
cotés, inclus dans les données d’entrée de niveau 1, qui sont observables
Données d’entrée
soit directement soit indirectement (déterminées à partir de prix constatés
de niveau 2
sur des produits similaires, par exemple évaluation d’un bâtiment à partir
de la valeur au m² de bâtiments semblables).
Définitions
•• La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie que l’entité attend
de l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité.
•• La valeur de remboursement est la valeur actualisée des flux de trésorerie que l’entité
prévoit de consacrer à l’acquittement d’un passif.
LE + DE L’EXPERT
La connaissance du cadre conceptuel de l’IASB (qui n’est pas une norme et qui n’est
donc pas repris dans les règlements de l’Union européenne) est fondamentale pour
comprendre les principes applicables aux normes comptables internationales.
Une entité peut utiliser des titres d’états autres que ceux indiqués dans la norme.
▸ Exemple
L’entité peut remplacer le titre état de la situation financière à la fin de la période par bilan. ◂
Le jeu d’états financiers peut s’appliquer aux comptes individuels des entités ou aux
comptes consolidés.
Il n’existe pas en normes IFRS de formes normalisées (mais simplement des modèles
présentés par les utilisateurs) d’état de situation financière (bilan), d’état de résultat net
et des autres éléments du résultat global, d’état des variations de capitaux propres et de
tableau de flux de trésorerie.
Les normes ne donnent que la liste des informations à présenter dans ces états financiers.
États financiers 51
Fiche 13
N N–1
Actifs courants
Stocks
Actifs courants biologiques (agriculture)
Créances clients
Autres actifs courants
Trésorerie et équivalents
Total
Actifs classés en actifs non courants destinés à être cédés
Total
52 États financiers
Fiche 13
Modèle d’état des autres éléments du résultat global (distinct de l’état du résultat net)
N N–1
Résultat de l’exercice
Profits sur réévaluations des immobilisations
Instruments financiers : gains ou pertes portés en capitaux propres
Différences de change liées aux conversions
Autres (à détailler)
Impôts sur les éléments portés ou transférés en capitaux propres
Total autres éléments du résultat global
Résultat global
Attribuable à :
Actionnaires de la société mère
Intérêts minoritaires
États financiers 53
Fiche 13
6 Notes annexes
Les notes annexes doivent :
–– présenter des informations sur la base d’établissement des états financiers et sur les
méthodes comptables spécifiques utilisées ;
–– indiquer les informations imposées par les IFRS qui ne sont pas présentées par ailleurs
dans les états financiers ;
–– fournir des informations supplémentaires qui ne sont pas présentées par ailleurs dans
les états financiers mais qui sont pertinentes pour les comprendre.
LE + DE L’EXPERT
Les états financiers présentés dans les normes comptables internationales ne sont
pas identiques à ceux présentés par le PCG (bilan, compte de résultat, annexe). Ils
sont plus nombreux et structurés différemment.
54 États financiers
DSCG4
14 Immobilisations
corporelles, incorporelles,
immeubles de placement
Mots-clés
Actif qualifié • Goodwill • Immeuble de placement • Immobilisation corporelle
• Immobilisation incorporelle • Juste valeur
Les règles de comptabilité relatives aux immobilisations selon les IFRS sont comprises
dans les normes IAS 16 « Immobilisations corporelles », IAS 38, « Immobilisations
incorporelles » et IAS 40 « Immeubles de placement ».
1 Immobilisations corporelles
Définition
Une immobilisation corporelle est un actif corporel détenu par une entité pour être utilisé
dans la production ou la fourniture de biens ou de services, ou pour être loué à des tiers ou
à des fins administratives ; et dont on s’attend à ce qu’il soit utilisé sur plus d’une période.
Prix d’achat, y compris droits de douane et taxes non remboursables, après déduction
des remises et rabais commerciaux.
+ Tout coût directement attribuable au transfert de l’actif jusqu’à son lieu
d’exploitation et à sa mise en état pour permettre son exploitation de la manière
prévue par la direction.
+ Coûts d’emprunts directement attribuables dans le cas d’un actif qualifié (actif
qui exige une longue période de préparation avant de pouvoir être utilisé ou vendu).
+ Estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’enlèvement de
l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située.
▸ Exemple
La société Alpha réalise l’acquisition au 1er avril N d’un ensemble immobilier à rénover et
effectue les dépenses suivantes :
– Prix d’achat du terrain 400 000 €
– Prix d’achat de la construction 1 600 000 €
– Droits d’enregistrement et honoraires (dont TVA 8 000 €) 148 000 €
– Grosses réparations et frais d’architecte (dont TVA 100 000 €) 600 000 €
Immobilisations corporelles, incorporelles, immeubles de placement 55
Fiche 14
C. Évaluations postérieures
L’entité doit choisir entre le modèle du coût et le modèle de la réévaluation.
Modèle du coût
La comptabilisation est effectuée au coût diminué du cumul des amortissements et du
cumul des pertes de valeur
Modèle de la réévaluation
La comptabilisation est effectuée à la juste valeur à la date de réévaluation (écart de
réévaluation constaté en capitaux propres), diminuée du cumul des amortissements
ultérieurs et des pertes de valeurs ultérieures.
D. Amortissements
Chaque partie d’une immobilisation corporelle ayant un coût significatif par rapport au
coût total de l’élément (composant) doit être amortie séparément :
•• Le montant amortissable est le coût d’un actif, ou tout autre montant substitué au
coût, diminué de sa valeur résiduelle.
•• Le montant amortissable d’un actif doit être réparti systématiquement sur sa durée
d’utilité.
•• Le mode d’amortissement utilisé doit refléter le rythme selon lequel l’entité s’attend
à consommer les avantages économiques futurs liés à l’actif.
E. Dépréciation
La perte de valeur d’un actif, sauf goodwill, est reprise uniquement en cas de change-
ment d’estimation ( fiche 16).
2 Immobilisations incorporelles
Définitions
•• Les immobilisations incorporelles sont des actifs non monétaires identifiables sans
substance physique. Un actif est identifiable lorsqu’il est séparable et qu’il résulte de
droits contractuels ou d’autres droits légaux.
•• Le goodwill est un actif incorporel représentant les avantages économiques futurs géné-
rés par des actifs acquis dans un regroupement d’entreprises qui ne peuvent être indivi-
duellement identifiés et comptabilisés séparément ( fiche 36).
▸▸Exemple
La société Alpha effectue des travaux de recherche et de développement dans les matériaux
composites. Au cours de l’année N, elle a effectué les dépenses suivantes qu’elle a compta-
bilisées en charges :
––travaux de recherche appliquée relatives aux composites : 80 000 € ;
––travaux de développement de nouvelles hélices d’hélicoptères : 160 000 €.
Si les dépenses liées aux travaux de recherche appliquée doivent être laissées en charges, les
dépenses relatives aux travaux de développement de nouvelles hélices d’hélicoptères, si les
conditions présentées ci-dessus sont réunies, doivent être immobilisées. Elles pourront être
ensuite amorties sur un nombre fini d’années. La contrepartie de la valeur immobilisée sera
constatée dans un compte de « Production immobilisée ». ◂
B. Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale
Postérieurement à la comptabilisation initiale, l’entité peut choisir soit le modèle du
coût, soit le modèle de la réévaluation.
C. Durée d’utilité, amortissement et perte de valeur
Une entité doit apprécier si la durée d’utilité est finie ou indéterminée.
Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie doit
être réparti systématiquement sur sa durée d’utilité.
Une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée ne doit pas être amortie,
elle peut être dépréciée conformément à IAS 36 ( fiche 16).
3 Immeubles de placement
Définition
Un immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâtiment, ou partie d’un
bâtiment, ou les deux) détenu (par le propriétaire ou par le preneur dans le cadre d’un
contrat de location) pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital ou les deux, plu-
tôt que pour l’utiliser dans la production ou la fourniture de biens ou de services ou à des
fins administratives, ou le vendre dans le cadre de l’activité ordinaire.
Un immeuble de placement doit être évalué initialement à son coût. Les coûts de tran-
saction doivent être inclus dans l’évaluation initiale.
Postérieurement, l’entité doit choisir comme méthode comptable :
–– soit le modèle de la juste valeur ;
–– soit le modèle du coût et doit appliquer cette méthode à tous ses immeubles
de placement.
LE + DE L’EXPERT
La notion de composant appliquée par la norme IAS 16 « Immobilisations corporelles »
a été transposée dans les textes nationaux par le règlement 2004‑06 du Comité de la
réglementation comptable relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des
actifs. Toutefois, sur certains points, la transposition n’est pas totale et des divergences
continuent d’exister (provisions pour gros entretien ou grandes révisions, par exemple).
▸ Exemple
La société Alpha a fait l’acquisition le 1er janvier N d’un matériel industriel par crédit-bail
d’une durée de 8 ans auprès de la société Bêta. La redevance (semestrielle) est de 10 000 €
payables les 1er janvier et 1er juillet. L’option de rachat à la fin du contrat de crédit-bail est
fixée à 5 275 €. La juste valeur du matériel était le 1er janvier N–2 de 122 000 €, auxquels il
faut ajouter 2 000 € de frais de contrat, d’une durée de vie de 10 ans (sans valeur résiduelle
finale).
Il y a lieu d’abord de déterminer le taux implicite ( fiche 29) du contrat de contrat de crédit-bail.
On appelle, selon IFRS 16, taux implicite du contrat de location le taux d’intérêt qui per-
met d’égaliser la valeur actualisée des paiements de loyers et de la valeur résiduelle non
garantie égale à la somme de la juste valeur de l’actif sous-jacent et des coûts directs initiaux
du bailleur.
Contrats de location 59
Fiche 15
On écrira :
− 16
1 − (1 + i) −16
122 000 + 2 000 = 10 000 × × ( 1 + i ) + 5 275 × ( 1 + i )
i
On trouvera un taux implicite semestriel de 4 %.
L’obligation d’effectuer des paiements locatifs peut être évalué au début du contrat à
122 000 + 2 000 = 124 000 €, juste valeur du bien et valeur estimée de l’emprunt qu’il
aurait fallu faire si le bien avait été acquis en toute propriété.Le tableau d’amortissement de
l’emprunt lié au crédit-bail se présenterait comme suit (pour la première année) :
Remboursement
Reste à rembourser Intérêts 4 % Montant du paiement
effectué
1.1.N 124 000 – 10 000 10 000
1.7.N 114 000 4 560 5 440 10 000
1.1.N+1 108 560 4 342 5 658 10 000
À noter que les intérêts courus du 1er juillet au 31 décembre ne seront payés que le 1er janvier
(à terme échu). ◂
60 Contrats de location
Fiche 15
Banque 10 000
Prêt de location-financement 10 000
Première échéance semestrielle
1.7.N
Banque 10 000
Prêt de location-financement 4 560
Revenus des prêts 5 440
Seconde échéance semestrielle
Contrats de location 61
Fiche 15
31.12.N
Intérêts courus sur prêts 4 342
Revenus des prêts 4 342
Intérêts courus au 31 décembre
▸▸Exemple
La société Alpha (le bailleur) a conclu le 1er janvier N avec la société Bêta (le preneur) un bail
de location de bureaux dans une tour de La Défense. Le loyer sera de 20 000 € hors taxes
par trimestre (payable d’avance). Le bail a été conclu pour 9 ans. Les bureaux loués avaient
été acquis par la société Alpha pour 1 600 000 € en N–4. Son amortissement est prévu en
50 ans (valeur résiduelle 600 000 €).
On a affaire ici à un contrat de location simple, celui-ci ne transférant pas au preneur la
quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété de l’actif sous-jacent.
Dans l’année N, on passera les écritures suivantes :
1/1/N
Banque 24 000
Prestations de services 20 000
État, TVA collectée 4 000
Location simple
LE + DE L’EXPERT
Chez le preneur, à l’exception des contrats de faible durée ou portant sur des élé-
ments de faible valeur, il n’existe, depuis l’IFRS 16, qu’un seul modèle de comptabi-
lisation. Pour le bailleur, la distinction entre contrat de location simple et contrat de
location-financement existant avant l’IFRS 16 reste applicable.
62 Contrats de location
DSCG4
16 Dépréciations d’actifs
Mots-clés
Dépréciation • Flux de trésorerie • Perte de valeur • Unité génératrice de trésorerie
• Valeur d’utilité • Valeur recouvrable
Les dépréciations d’actifs sont traitées par la norme IAS 36 « Dépréciation d’actifs ».
Cette norme s’applique à tous les actifs à l’exception notamment des stocks (IAS 2), des
actifs d’impôts différés (IAS 12), des actifs résultant d’avantages du personnel (IAS 19,
fiche 19) et des actifs financiers compris dans le champ d’application de IFRS 9
( fiche 18).
Dépréciations d’actifs 63
Fiche 16
▸▸Exemple
La société Alpha vient de faire le 1er janvier N l’acquisition d’un matériel dont le coût est de
200 000 € et dont la valeur résiduelle sera de 10 000 € à la fin de la période d’amortissement.
Ce matériel d’une durée de vie de 5 ans permettra une croissance du chiffre d’affaires de la
société de 250 000 € par an. La marge moyenne de la société avant amortissement et impôt
est de 16 %. Le taux d’actualisation, avant impôt, compte tenu des risques est fixé à 10 %.
Si l’on se place au 31 décembre N, la valeur d’utilité de ce matériel est égale à :
1 − 1, 1 0 −5
250 000 × 16 % × = 151 630 €.
0 , 10
En supposant maintenant que l’amortissement avait été calculé dès le 1er janvier N de manière
linéaire sur 5 ans, l’amortissement de N avait été de (200 000 – 10 000) / 5 = 38 000 € et la
valeur comptable du matériel de 200 000 – 38 000 = 162 000 €. En supposant que la juste
valeur diminuée des coûts de vente de ce matériel au 31 décembre N soit de 148 000 €, nous
avons une valeur recouvrable (la plus élevée entre la juste valeur diminuée des coûts de la
vente et la valeur d’utilité) de 151 630 €. Il y a lieu donc de constater une perte de valeur (sous
forme de dépréciation) de 162 000 – 151 630 = 10 470 €.
▸▸Exemple
Dans le cadre de boutiques ou points de vente appartenant à une chaîne, il y a présomption
que chaque boutique constitue une UGT si elle bénéficie d’une clientèle propre, indépen-
dante de celles des autres boutiques de la chaîne. ◂
A. Règles de dépréciation
S’il existe un indice qu’un actif peut s’être déprécié, la valeur recouvrable de l’actif isolé
doit être estimée.
S’il n’est pas possible d’estimer la valeur recouvrable de l’actif isolé, la valeur recouvrable
de l’UGT, à laquelle l’actif appartient doit être déterminée. Le goodwill acquis dans un
regroupement d’entreprises doit être affecté à chacune des UGT de l’acquéreur.
B. Perte de valeur d’une unité génératrice de trésorerie
La perte de valeur doit être répartie, en réduction de la valeur comptable des actifs de
l’UGT dans l’ordre suivant :
–– réduction de la valeur comptable de tout goodwill affecté à l’UGT (ou au groupe d’UGT) ;
–– réduction des autres actifs de l’UGT (ou du groupe d’UGT) au prorata de la valeur
comptable de chaque actif dans l’unité.
Lors de la répartition d’une perte de valeur, la valeur comptable d’un actif ne doit pas
être ramenée en dessous du plus élevé de :
–– son prix de vente net (si on peut le déterminer) ;
64 Dépréciations d’actifs
DSCG4
–– sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer) ;
–– zéro.
Le montant de la perte de valeur qui autrement aurait été affecté à l’actif doit être réparti
au prorata entre les autres actifs de l’unité.
▸▸Exemple
Au 1er janvier N, la société « Pneumatique international Alpha » a absorbé la société « Pneus
increvables Bêta ». Malgré la fusion, l’unité de production de la société « Pneus increvables »
est restée autonome et il est possible de déterminer les flux de trésorerie dégagés (ou qui
seront dégagés) par cette unité. L’unité de production « Pneus increvables » a été acquise en
janvier N pour 10 000 000 €. Elle comprenait les éléments suivants :
––un terrain estimé 1 600 000 € ;
––des constructions estimées 3 000 000 € (amortissables en 20 ans, valeur résiduelle 500 000 €) ;
––des matériels estimés 4 000 000 € (amortissable en 10 ans, valeur résiduelle 400 000 €) ;
––un fonds commercial (goodwill) estimé 1 400 000 €.
Le chiffre d’affaires de l’année N de production a été de 9 000 000 d’euros.
Sur les 5 années (fin N) à venir, le chiffre d’affaires est estimé à :
––N+1 : 10 000 000 € ;
––N+2 : 12 000 000 € ;
––N+3 : 12 000 000 € ;
––N+ 4 : 10 000 000 € ;
––N+ 5 : 8 000 000 €.
Un besoin de fonds de roulement égal à 72 jours de chiffre d’affaires est à prévoir.
Le coût des productions (hors amortissements) peut être estimé à 85 %.
On prendra un taux d’actualisation annuel de 12 % avant impôt.
On déterminera d’abord les marges brutes d’autofinancement (MBA) avant impôt (en k€) :
Éléments N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Chiffre d’affaires 9 000 10 000 12 000 12 000 10 000 8 000
Coûts directs 7 650 8 500 10 200 10 200 8 500 6 800
MBA avant impôt 1 350 1 500 1 800 1 800 1 500 1 200
Dépréciations d’actifs 65
Fiche 16
LE + DE L’EXPERT
Pour constater une dépréciation d’actif, il faut comparer la valeur comptable de
l’actif avec sa valeur recouvrable, laquelle est la plus élevée entre sa juste valeur,
diminuée des coûts de vente, et sa valeur d’utilité.
66 Dépréciations d’actifs
DSCG4
17 Instruments financiers :
présentation et classification
Mots-clés
Actif financier • Coût amorti • Couverture • Couverture de flux de trésorerie • Couverture de juste
valeur • Couverture d’investissement net dans une activité à l’étranger • Dérivé • Instrument
de capitaux propres • Instrument de couverture • Instrument financier • Passif financier
Les instruments financiers qui concernent toutes les entités (y compris les banques et
les assurances) font l’objet de trois normes essentielles : l’IAS 32 qui traite de la présen-
tation des éléments financiers, l’IFRS 9 qui traite de la comptabilisation et l’IFRS 7 qui
traite des informations à fournir.
C. Passif financier
Relèvent notamment du passif financier :
– une obligation contractuelle de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier ;
– une obligation contractuelle d’échanger des actifs ou passifs financiers avec une autre
entité à des conditions potentiellement défavorables.
▸ Exemple
Emprunt bancaire ou emprunt obligataire, options défavorables d’achat de devises, options
défavorables de vente d’actions, etc. ◂
▸▸Exemple
Titres de capital de l’entité (actions, parts, bons de souscriptions d’actions ou de parts, etc.). ◂
E. Dérivé
Définition
Un dérivé est un instrument financier ou tout autre contrat qui présente les trois
caractéristiques suivantes :
•• sa valeur fluctue en fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du prix d’un instrument
financier ou d’une marchandise, d’un cours de change, d’un indice de prix ou de cours, d’une
notation de crédit ou d’un indice de crédit ou d’une autre variable (le « sous-jacent ») ;
•• il ne requiert aucun placement initial ou un placement faible initial faible ;
•• il est réglé à une date future.
▸▸Exemple
Swaps ou contrats d’échange (de taux d’intérêt, de devises, de risque de crédit [credit default
swaps, CDS], de matières premières, etc.), contrats à terme de gré à gré (de taux d’intérêt
[forward rate agreements, FRA], de devises, etc.), contrats à terme standardisés sur un mar-
ché réglementé (futures) de taux d’intérêt notamment, options (call, put) et warrants, etc. ◂
F. Instrument financier composé
Définition
Un instrument financier est dit « composé » lorsqu’il comprend à la fois une composante
de passif et une composante de capitaux propres.
▸▸Exemple
Obligations avec bons de souscription d’actions. ◂
▸▸Exemple
Prêts au personnel et autres prêts, titres immobilisés (obligations et bons), créances non
courantes. ◂
B. Actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments
du résultat global
Un actif financier doit être évalué à la juste valeur par le biais des autres éléments du
résultat global si les deux conditions suivantes sont remplies :
•• L’actif financier s’inscrit dans un business model dont l’objectif est atteint à la fois par
la collecte des flux de trésorerie contractuels et par la vente d’actifs financiers.
•• Les conditions contractuelles donnent lieu, à des dates spécifiées, à des flux de tré-
sorerie qui correspondent uniquement à des remboursements de principal et à des
versements d’intérêts sur le principal restant dû.
▸▸Exemple
Titres immobilisés de l’activité de portefeuille. ◂
C. Actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
Un actif financier doit être évalué à la juste valeur par le biais du résultat net s’il n’est pas
évalué au coût amorti ou à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global.
D. Passifs financiers évalués au coût amorti
L’entité doit classer comme étant évalués au coût amorti tous les passifs financiers à
l’exception de ceux (y compris les dérivés) qui sont évalués à la juste valeur par le biais
du résultat net.
▸▸Exemple
Les emprunts obligataires peuvent être évalués à au coût amorti. ◂
E. Passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
Le passif financier est évalué ainsi si l’on aboutit ainsi à des informations plus pertinentes.
▸▸Exemple
Les dérivés de change sont souvent évalués à leur juste valeur par le biais du résultat net. ◂
3 Relations de couverture
L’IFRS 9 distingue, d’une part, les instruments de couverture et, d’autre part, les élé-
ments couverts et trois types de couverture.
A. Instrument de couverture
Définition
Un instrument de couverture est tout produit dérivé désigné ou, dans des circonstances
limitées, tout actif ou passif financier non dérivé dont on s’attend à ce que la juste valeur
ou les flux de trésorerie compensent les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie
d’un élément couvert désigné.
▸▸Exemple
Contrat d’accord de taux futur (Forward rate agreement, FRA) utilisé sur le marché moné-
taire, négocié de gré à gré avec une entité financière, permettant de fixer dès aujourd’hui le
taux d’intérêt d’une opération future (sur un emprunt à taux variable entre autres). ◂
B. Élément couvert
L’élément couvert peut être un actif, un passif, un engagement ferme, une transaction
future prévue ou un investissement net dans une entité étrangère, qui expose l’entité à
un risque de variation de juste valeur ou de variation de flux de trésorerie futur.
▸▸Exemple
Les paiements d’intérêts futurs sur un emprunt réalisé par l’entité sont des actifs couverts. ◂
C. Couverture de juste valeur
Définition
La couverture de juste valeur dans une activité à l’étranger est une couverture de l’expo-
sition aux variations de juste valeur d’un actif ou d’un passif comptabilisé, ou d’un enga-
gement ferme non comptabilisé.
▸▸Exemple
Un contrat de vente à terme de devises par un exportateur lors d’une vente à crédit à l’étran-
ger permettant de couvrir les variations de juste valeur de la créance qu’il a sur son client
constitue une couverture de juste valeur. ◂
D. Couverture de flux de trésorerie
Définition
La couverture de flux de trésorerie est une couverture de l’exposition aux variations de
flux de trésorerie attribuable associé à un actif ou un passif ou à une transaction haute-
ment probable.
▸▸Exemple
Le recours à un swap d’intérêt pour changer un emprunt à taux variable en un emprunt à
taux fixe est une couverture de flux de trésorerie. Les flux de trésorerie futurs correspondent
alors au paiement des intérêts. ◂
E. Couverture d’un investissement net dans une activité à l’étranger
Définition
Constitue une couverture d’investissement net dans une activité à l’étranger la couver-
ture du montant de la participation de l’entité présentant les états financiers dans l’actif net
de cette activité.
▸▸Exemple
Les variations monétaires de l’actif net d’une filiale située à l’étranger peuvent être cou-
vertes par une option de change à terme ◂
LE + DE L’EXPERT
Alors que l’IFRS 9 distingue trois catégories d’actifs financiers, ladite norme ne
distingue que deux catégories de passifs financiers. La catégorie de passifs finan-
ciers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global
n’existe pas.
70 Instruments financiers : présentation et classification
DSCG4
18 Instruments financiers :
comptabilisation
Mots-clés
Actif financier • Coût amorti • Couverture • Instrument financier • Juste valeur • Passif
financier • Taux d’intérêt effectif
▸ Exemple
Le 1er septembre N, la société Alpha a fait l’acquisition, en vue d’un placement, de
1 000 actions Oméga au cours de 18 € l’unité. Ces titres seront évalués à la juste valeur par
le biais du résultat net. Les frais d’acquisition se sont élevés à 500 € plus une TVA récupé-
rable de 100 €.
On passera l’écriture suivante :
1.9.N
Valeurs mobilières – Actions 18 000
Frais sur titres (achat, vente, garde) 500
État, TVA déductible 100
Banque 18 600
Acquisition 1 000 actions Oméga
Si les actions devaient être évaluées au coût amorti ou à la juste valeur par le biais des autres
éléments global, la valeur d’acquisition eut été de 18 000 + 500 = 18 500 €. ◂
▸▸Exemple
La société Alpha a prêté une somme de 100 000 € le 1er janvier N à la société Bêta. Le rem-
boursement sera effectué en bloc le 31 décembre N+4. Un intérêt de 5 % sera versé les
1er janvier N+1 à N+4.
Il y a lieu de déterminer d’abord le taux d’intérêt effectif : soit i ce taux, on peut écrire :
1 − (1 + i )−4
100 000 = 100 000 × 5 % × + 100 000 × (1 + i )−5
i
On trouve i = 4,0783 %.
On pourra ensuite établir le tableau suivant permettant de suivre le coût amorti :
Coût amorti en fin année = Coût amorti fin année précédente + Intérêts – Paiements, les
intérêts étant calculés sur le coût amorti du début de l’exercice.
Intérêts à 4,0783 % Paiements Coût amorti
01.01.N 100 000
31.12.N 4 078 5 000 99 078
31.12.N+1 4 041 5 000 98 119
31.12.N+2 4 001 5 000 97 121
31.12.N+3 3 960 5 000 96 081
31.12.N+4 3 919 100 000 0
Banque 5 000
Prêt à la filiale 5 000
Intérêts perçus
▸▸Exemple
Dans le cadre de son activité de portefeuille, la société Alpha a fait l’acquisition le 1er sep-
tembre N de 5 000 obligations Lambda acquises 240 000 €. Au 31 décembre N le cours de
ces obligations est de 49 €. On passera l’écriture suivante :
31.12. N
Titres immobilisés de l’activité de portefeuille – Obligations 5 000
Écart d’évaluation sur instruments financiers 5 000
Plus-value sur actions Lambda 5 000 × 49 – 240 000
▸▸Exemple
La société Alpha a fait l’acquisition le 1er septembre N de 1 000 actions Oméga acquises
18 000 €. Au 31 décembre N le cours de ces actions est de 19 €. On passera l’écriture
suivante :
31.12. N
Valeurs mobilières – Actions 1 000
Autres produits financiers 1 000
(plus-value sur valeurs mobilières de placement)
Plus-value sur actions Oméga 1 000 × 19 – 18 000
▸▸Exemple
La société Alpha a émis le 1er janvier N–2 un emprunt de 12 000 obligations de 50 € nominal
et remboursables au pair par annuités constantes durant 10 ans (le 31 décembre de chaque
année). Le taux nominal de l’emprunt est de 6 % l’an. Les obligations ont été émises à 46 €
l’unité et les frais d’émission se sont élevés à 5 000 € hors taxes. Le taux d’intérêt effectif est
de cet emprunt est de 8 % l’an.
On va d’abord calculer l’annuité constante théorique et établir le tableau d’amortissement
de l’emprunt pour les années N–2 à N.
Annuité constante théorique :
0,06
12 000 × 50 × = 81 521
1 − 1,06−10
LE + DE L’EXPERT
Le principe de base d’une comptabilité de couverture est qu’il faut retenir l’instru-
ment de couverture comme l’élément principal.
1 Les provisions
Définition
Une provision est un passif dont l’échéance ou le montant est incertain.
–– des avantages postérieurs à l’emploi (en distinguant les régimes à cotisations défi-
nies et les régimes à prestations définies) ;
–– des autres avantages à long terme (médailles du travail, primes, intéressement et rému-
nérations différées de plus de 12 mois, etc.) et des indemnités de cessation d’emploi.
La norme IFRS 2 traite également des avantages attribués en actions (ex. : stock-options).
A. Régimes à cotisations définies et régimes à prestations définies
Les régimes à cotisations définies désignent les régimes en vertu desquels une entité
verse des cotisations à une entité distincte (un fonds) et n’aura aucune obligation juri-
dique ou implicite de payer des cotisations supplémentaires si le fonds n’a pas suffi-
samment d’actifs pour servir tous les avantages correspondant aux services rendus par
le personnel pendant l’exercice et les exercices antérieurs. Les régimes sociaux pour la
retraite par répartition (assurance vieillesse, ARRCO, AGIRC, etc.) font partie des régimes
à cotisations définies.
Définition
Les régimes à prestations définies (ex. : retraite chapeau, indemnités de départ à la retraite)
sont les régimes autres que ceux à cotisations définies.
▸▸Exemple
M. Raphaël, salarié de la société Alpha, est né en N–47. Son salaire actuel est de 2 500 € par
mois. Il est entré dans l’entreprise en N–10 et compte partir en retraite en N+15. La société
Alpha s’est engagée à lui verser un complément de retraite de 10 % de son salaire. La proba-
bilité qu’il a d’être présent à l’âge de 62 ans (âge de la retraite pour ce salarié) dans l’entre-
prise est de 75 % (elle était de 74 % l’année précédente) et son espérance de vie à 62 ans est
de 20 ans. Le taux d’augmentation des salaires est de 2,5 % par an, celui des retraites de 2 %
et le taux d’actualisation de 2 %. Le taux de charges sociales est de 30 %.
On se pose la question suivante : quelle doit être l’obligation de la société Alpha à la clôture
de l’exercice N vis-à-vis de M. Raphaël ?
Cette obligation se déterminera en fonction du salaire estimé de fin de carrière, des droits
calculés à partir de ce salaire, du rapport d’ancienneté, de l’inflation et d’un taux d’actualisa-
tion. Dans le cas présent, on a :
––Salaire estimé en fin de carrière : 2 500 × 1,02515 = 3 620,74
––Droits en fin de carrière : 3 620,74 × 10 % = 362,07
––Rapport d’ancienneté : 10/25
––Dette actuarielle en unités de crédit : 362,07 × 10/25 × 0,75 × 1,02–15 = 80,707
––Dette actuarielle en € en N : 80,707 × 12 × 1,30 × 20 = 25 180,58
(sans d’effet inflation car l’augmentation des retraites est égale au taux d’actualisation).
En comparant la dette actuarielle pour un salarié à la fin d’un exercice et celle de
l’exercice précédent, on peut déterminer une charge financière sur cette dette (au taux
d’actualisation) et par différence le coût des services rendus. ◂
C. Comptabilisation et évaluation dans le cadre de régimes à prestations définies
Le montant comptabilisé au passif au titre des prestations définies doit être égal au
total de :
–– la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies à la date de clôture ;
–– diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs du régime (s’ils existent)
utilisés directement pour éteindre les obligations.
▸▸Exemple
La société Alpha attribue à ses salariés des indemnités de départ à la retraite. Pour couvrir
ces indemnités, elle a fait l’acquisition d’un ensemble de titres faisant l’objet d’un suivi (titres
immobilisés de l’activité de portefeuille). Au 31 décembre N–1, actualisés au taux de 4 %, le
montant des engagements est égal à 1 000 000 € ; au 31 décembre N, il est de 1 100 000 €.
Le portefeuille titres servant d’instrument de couverture ( fiches 17 et 18), comptabilisé à
la juste valeur, s’élève au 31 décembre N–1 à 800 000 € et au 31 décembre N à 820 000 €.
Au bilan, le montant comptabilisé au titre des prestations définies sera de
1 000 000 – 800 000 = 200 000 € au 31 décembre N (les titres immobilisés de couverture
n’étant pas inscrits à l’actif mais en diminution du passif) et le montant comptabilisé au
31 décembre N sera de 1 100 000 – 820 000 = 280 000 €.
Pour ce qui concerne la « dette provisionnée » pour indemnité de départ à la retraite propre-
ment dite, elle sera augmentée de 1 100 000 – 1 000 000 = 100 000 € provenant d’intérêts
calculés à 4 % sur la dette de l’exercice précédent soit 1 000 000 × 4 % = 40 000 € et de
services rendus pour 60 000 €.
On comptabilisera ainsi cette variation :
31.12.N
Autres charges de personnel 60 000
Autres charges financières 1 000 000 × 4 % 40 000
Dettes provisionnées pour avantages 100 000
du personnel postérieurs à l’emploi
Services rendus et intérêts calculés
▸▸Exemple
M. Epsilon, directeur général de la société Alpha, a droit, chaque année, à une rémuné-
ration complémentaire sous forme d’options de souscription en actions de la société.
Au 31 décembre N, son droit est estimé à 200 actions qui pourront lui être attribuées au
31 décembre N+2 au prix d’émission de 120 €. Au 31 décembre N, le cours de l’action estimé
est de 150 €. Les services rendus par M. Epsilon sont donc estimés à cette date à : 200 ×
(150 – 120), soit 6 000 €. Au 31 décembre N+2, M. Epsilon exerce son option. La société Alpha
va émettre 200 titres à 158 € (nominal 50 €), cours à cette date, et les attribuera à M. Epsilon.
L’évaluation doit être effectuée à la date d’octroi (et ne doit plus être modifiée ensuite).
On passera les écritures suivantes :
31.12.N
Autres charges du personnel 6 000
Prime d’émission 6 000
Options attribuées 200 × (150 – 120)
31.12.N+2
Banque 200 × 120 24 000
Capital 50 × 200 10 000
Primes d’émission (150 – 50) × 200 – 6 000 14 000
Options exercées
LE + DE L’EXPERT
En normes IFRS, les avantages du personnel, qu’ils soient à court terme (comme les
salaires et charges correspondantes) ou à long terme (comme les droits à pensions
et les obligations similaires ou les stock-options) sont toujours rattachées aux exer-
cices qui les ont générés.
La norme IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec
les clients » (qui a remplacé à compter du 1er janvier 2018 les normes IAS 11 et IAS 18)
prévoit une approche de la reconnaissance des revenus en cinq étapes.
▸ Exemple
Une entité s’est dotée d’un programme de fidélisation de la clientèle selon lequel le client
obtient un point de fidélité par tranche de 10 € d’achats. Chaque point peut être échangé
contre une remise de 1 € sur tout achat futur. Au cours d’une période de présentation
de l’information financière, les clients achètent pour 100 000 € de produits et gagnent
10 000 points échangeables lors d’achats futurs. L’entité s’attend à ce que 9 000 points
soient échangés. Compte tenu de cette probabilité, elle estime que le prix de vente spéci-
fique d’un point est de 0,90 € (soit 9 000 € pour l’ensemble des points).
Les points confèrent au client un droit significatif qui ne lui serait pas accordé en l’absence
de contrat. L’entité conclut donc que les points représentent une obligation de prestation
distincte.
L’entité répartit le prix de transaction entre le produit et les points sur la base du prix de
vente spécifique relatif, comme suit :
––Produit : (100 000 € × 100 000 € / 109 000 €) = 91 743 €
––Points : (100 000 € × 9 000 € / 109 000 €) = 8 257 € ◂
La contrepartie promise dans un contrat conclu avec un client peut consister en des
montants déterminés, des montants variables ou les deux.
▸▸Exemple
Une entité vend 100 unités d’un produit à 100 € chacune. Selon ses pratiques commerciales
habituelles, elle permet au client de retourner dans les 30 jours toute unité inutilisée et d’en
recevoir le remboursement intégral. Le coût unitaire du produit est de 60 €. L’entité s’attend
à ce que 3 unités soient retournées. Elle estime que le coût de récupération sera non signifi-
catif et prévoit que les unités retournées pourront être revendues avec profit.
Lors du transfert du contrôle des unités vendues, l’entité ne comptabilise pas de produits
pour les 3 unités dont le retour est prévu. Elle comptabilise donc :
––des produits de 9 700 € (100 € × 97 unités sans retour prévu) ;
––un passif au titre du remboursement de 300 € (100 € × 3 unités dont le retour est prévu) ;
––un actif de 180 € (60 € × 3 unités) pour son droit de récupération des unités non utilisées
par les clients sur règlement du passif au titre du remboursement.
––Le montant comptabilisé en coût des ventes pour 97 unités sera ainsi de 5 820 €
(60 € × 97). ◂
▸▸Exemple
Dans les télécommunications, une pratique commerciale habituelle est de vendre le télé-
phone mobile en même temps qu’un abonnement sur une certaine durée fixe pour un prix
global, parfois nul. La rémunération de l’opérateur de télécommunication est principale-
ment obtenue grâce à la facturation ultérieure liée à l’usage du téléphone portable.
Si la société Alpha propose un contrat de 3 ans à 60 € par mois avec la fourniture d’un télé-
phone portable d’une valeur de 289 € facturé 1 €, elle comptabilisera au moment de l’obten-
tion du contrat un produit de 289 € pour la cession du téléphone portable puis chaque mois
une redevance pour prestations de [(3 × 12 × 60) – (289 – 1)] / (3 × 12) = 52 €. ◂
▸▸Exemple
La société Alpha a lancé en juillet N un chantier de travaux qui doit se terminer en N+1. Le
produit attendu de ce chantier est estimé à 480 000 €.
Au 31 décembre N les charges engagées (ou restant à engager) sur ce chantier peuvent être
estimées comme suit :
Année N Année N+1
Charges directes de production 100 000 120 000
Charges indirectes de production 80 000 76 000
Charges de distribution 24 000
Quote-part de frais généraux 20 000 40 000
200 000 260 000
Les frais généraux ne faisant pas partie du coût du contrat, le coût total peut être estimé à :
––Dépenses N : 100 000 + 80 000 = 180 000
––Dépenses N+1 : 120 000 + 76 000 + 24 000 = 220 000
400 000
Le contrat est donc bénéficiaire.
Le degré d’avancement à la fin de l’année N peut être estimé à 180 000 / 400 000 = 45 %.
Le chiffre d’affaires à constater correspondant est donc de 480 000 × 45 % = 216 000 €, ce
qui permettra de dégager une marge de 216 000 – 180 000 = 36 000 €.
On passera donc l’écriture suivante (TVA 20 %) :
31.12.N
Clients, facture à établir 216 000 × 1,20 259 200
Travaux 216 000
État, TVA sur factures à établir 43 200
Travaux à l’avancement
LE + DE L’EXPERT
Avant d’effectuer la comptabilisation de produits des activités ordinaires, il y a lieu,
après avoir analysé le contrat conclu avec un client, d’identifier les différentes obli-
gations prévues au contrat, de déterminer le prix de la transaction et de le répartir
entre les différentes obligations de prestation prévues au contrat.
LE + DE L’EXPERT
Cherchez sur Internet les textes régissant l’établissement des comptes consolidés,
notamment le Code de commerce (sur legifrance.gouv.fr), le règlement 2020-01 de
l’ANC (sur www.anc.gouv.fr) et les normes internationales (sur eur-lex.europa.eu).
Pour l’article L. 233-16 du Code de commerce, les sociétés commerciales doivent éta-
blir et publier chaque année des comptes consolidés « dès lors qu’elles contrôlent
de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs autres entreprises ». Il n’y a pas
d’obligation de consolidation pour les sociétés qui ne détiennent que des entreprises
dites sous influence notable. L’article L. 233-17-2 précise toutefois que « sont comprises
dans la consolidation les filiales ou participations contrôlées de manière exclusive ou
conjointe ou sur lesquelles est exercée une influence notable ».
Les règles édictées par les articles L. 233-16 à L. 233-28, R. 233-3 à R. 233-16 du Code
de commerce et par le règlement relatif aux comptes consolidés ( fiche 21) ne sont pas
très différentes des règles édictées par les normes comptables internationales, à l’excep-
tion des entités sous contrôle conjoint. Le vocabulaire est cependant parfois différent.
ANC, règlement 2020-01, art. 211-3. Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger
les politiques financière et opérationnelle d’une entité afin de tirer avantage de ses
activités. Il résulte :
– soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre
entité ;
ANC, règlement 2020-01, art. 211-4. Le contrôle conjoint est le partage du contrôle
d’une entité exploitée en commun par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de
sorte que les politiques financière et opérationnelle résultent de leur accord.
ANC, règlement 2020-01, art. 211-5. L’influence notable est le pouvoir de participer
aux politiques financière et opérationnelle d’une entité sans en détenir le contrôle. […].
L’influence notable sur les politiques financière et opérationnelle d’une entité est présumée
lorsque l’entité consolidante dispose, directement ou indirectement, d’une fraction au
moins égale à 20 % des droits de vote de cette entreprise.
IFRS 10 (annexe A). Le contrôle d’une entité faisant l’objet d’un investissement est ainsi
défini : « un investisseur contrôle une entité faisant l’objet d’un investissement lorsqu’il
est exposé ou qu’il a droit à des rendements variables en raison de ses liens avec l’entité
faisant l’objet d’un investissement et qu’il a la capacité d’influer sur ces rendements du fait
du pouvoir qu’il détient sur celle-ci ».
IAS 28 (§ 3.) L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de politique
financière et opérationnelle de l’entreprise détenue (appelée par la norme « entité
associée »), sans toutefois exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques.
B. Règles internationales
En normes IFRS, les états financiers consolidés doivent comprendre toutes les filiales de
la société mère, y compris celles dont le contrôle est destiné à être temporaire du fait
que la filiale est acquise et détenue exclusivement en vue de sa cession dans un délai de
douze mois, lesquelles doivent être comptabilisées selon la norme IFRS 5 « Actifs non
courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées ».
5 Cas des entités ad hoc
Définition
On appelle entités ad hoc une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour
gérer une opération ou un groupe d’opérations similaires pour le compte d’une orga
nisation publique ou privée.
L’entité ad hoc est structurée ou organisée de manière telle que son activité n’est en
fait exercée que pour le compte de cette entreprise, par mise à disposition d’actifs ou
fourniture de biens, de services ou de capitaux. En normes françaises comme en normes
internationales, une entité ad hoc est comprise dans le périmètre de consolidation dès
lors qu’une ou plusieurs entreprises contrôlées ont en substance, en vertu de contrats,
d’accords, de clauses statutaires, le contrôle de ladite entité.
6 Comptes combinés
Les entités qui constituent un ensemble, mais dont la cohésion ne résulte pas de liens de
participation (et qui ne sont pas, de ce fait, en mesure d’établir des comptes consolidés),
peuvent préparer des comptes combinés afin de présenter les comptes de cet ensemble
comme si celui-ci était formé d’une seule entité.
Des comptes combinés peuvent être établis notamment lorsque les entités :
–– sont dirigées par la même personne ou un même groupe de personnes ayant des
intérêts communs ;
–– ont un même propriétaire, personne physique ou membres d’une même famille ;
–– appartiennent aux secteurs coopératifs ou mutualistes dans lesquels les différentes
organisations, non nécessairement liées juridiquement, forment un ensemble homo-
gène à stratégie et direction communes ;
–– sont liées par un accord de partage de résultat suffisamment contraignant pour que
les comptes combinés soient plus représentatifs que les comptes isolés de chacune.
Seules les entreprises d’assurance et de réassurance, les coopératives agricoles et leurs
unions, les organismes nationaux de sécurité sociale qui gèrent un régime obligatoire
et l’État, pour toutes les entités significatives, établissements et sociétés qu’il contrôle,
ont l’obligation d’établir des comptes combinés.
LE + DE L’EXPERT
Les définitions du contrôle (exclusif), du contrôle conjoint et de l’influence notable
se ressemblent en normes françaises et en normes internationales. Les exceptions à
l’obligation de présenter des comptes consolidés et à l’obligation d’intégrer toutes
les filiales ou participations sont moins nombreuses en normes internationales.
88 Détermination du périmètre de consolidation
DSCG4
23 Pourcentages de contrôle
et d’intérêts
Mots-clés
Autocontrôle • Périmètre de consolidation • Pourcentage de contrôle • Pourcentage d’intérêts
▸ Exemple
Alpha est la société mère d’un groupe composé des sociétés Alpha, Bêta et Gamma.
La société Alpha est propriétaire de 6 300 actions Bêta (sur 9 000) dont 1 000 actions à
vote double (sur 2 000) et 500 actions à dividende prioritaire sans droit de vote (sur 1 000).
La société Bêta est propriétaire de 4 000 actions Gamma (sur 5 000). Il n’existe pas dans la
société Gamma d’actions à vote double et d’actions sans droit de vote.
• Le nombre de droits de vote sur la société Bêta que possède la société Alpha est de
6 300 – 1 000 + 1 000 × 2 – 500 = 6 800.
• Le nombre de droits de vote attachés aux actions de la société Bêta est de
9 000 – 2 000 + 2 000 × 2 – 1 000 = 10 000.
• Le pourcentage de contrôle de A sur B est de 6 800 / 10 000 = 68 %.
• Le pourcentage d’intérêts de A dans B est de 6 300 / 9 000 = 70 %.
• Le nombre de droits de vote sur la société Gamma que possède la société Bêta est de 4 000.
• Le nombre de droits de vote attachés aux actions de la société Bêta est de 5 000.
• Le pourcentage de contrôle de Bêta sur Gamma est de 4 000 / 5 000 = 80 %.
• Le pourcentage d’intérêts de Bêta dans Gamma est de 4 000 / 5 000 = 80 %.
•• Le pourcentage de contrôle d’Alpha sur Gamma est le même que celui de Bêta sur Gamma
puisque Alpha contrôle Bêta
•• Le pourcentage d’intérêts d’Alpha dans Gamma est de 70 % × 80 % = 56 %. ◂
▸▸Exemple
Supposons une société A qui possède 80 % des actions et droits de vote d’une société B,
laquelle possède 60 % des actions et droits de vote de la société C, laquelle possède 70 %
des actions et droits de vote d’une société D, laquelle possède 10 % du capital et des droits
de vote théoriques de la société B. tel que le schéma ci-dessous le décrit :
80 % 60 % 70 %
A B C D
10 %
Les actions que D possède n’ont pas le droit aux assemblées de la société B, le pourcentage
de contrôle de A sur B est donc de 80 % / (100 % – 10 %) = 88,89 %. Le pourcentage de
contrôle de B sur C (et de A sur C) est de 60 %, celui de C sur D (et de A sur C) est de 70 %.
On appellera b, c, d, les pourcentages d’intérêts de A sur B, de A sur C et de A sur D.
On peut écrire :
b = 0,80 + 0, 10 d
c = 0, 60 b
d = 0, 70 c
ce qui donnera :
b = 83,5 %
c = 50,1 %
d = 35,07 % ◂
LE + DE L’EXPERT
Les pourcentages de contrôle se déterminent à partir des quantités de droits de vote
alors que les pourcentages d’intérêts se déterminent à partir des droits de propriété
des titres de capital.
Un investisseur détient le pouvoir sur une entité émettrice lorsqu’il a des droits effec-
tifs qui lui confèrent la capacité actuelle de diriger les activités pertinentes, à savoir les
activités qui ont une incidence importante sur les rendements de l’entité émettrice. Le
pouvoir peut être conféré par les droits de vote ou résulter de circonstances où les droits
de vote ne sont pas déterminants (cas des entités ad hoc ( fiche 22).
B. Contrôle conjoint
L’IFRS 11 distingue deux types de contrôle conjoint (appelés aussi « partenariats ») :
l’activité conjointe et la coentreprise.
Définitions
•• Une activité conjointe est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un contrôle
conjoint sur l’opération ont des droits sur les actifs et des obligations, au titre des passifs,
relatifs à celle-ci.
•• Une coentreprise est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un contrôle
conjoint sur l’opération ont des droits sur l’actif net de celle-ci.
Dans un partenariat, l’exercice du pouvoir sur les activités pertinentes exige le consen-
tement unanime des parties signataires de l’accord.
C. Influence notable
Une entité dans laquelle l’investisseur (l’entité détentrice) a une influence notable est
appelée entité associée.
L’existence de l’influence notable d’une entité associée est habituellement mise en évi-
dence par une ou plusieurs des situations suivantes :
–– représentation au conseil d’administration ou à l’organe de direction équivalent de
l’entreprise détenue ;
–– participation au processus d’élaboration des politiques, et notamment participation
aux décisions relatives aux dividendes et autres distributions ;
–– transactions significatives entre l’investisseur et l’entreprise détenue ;
–– échange de personnels dirigeants ;
–– fourniture d’informations techniques essentielles.
– répartir les capitaux propres et le résultat entre les intérêts de l’entité consolidante et les
intérêts des autres actionnaires ou associés dits « intérêts minoritaires » ;
– éliminer les opérations et comptes entre l’entité intégrée globalement et les autres
entités comprises dans le périmètre de consolidation »
C. Intégration proportionnelle
D. Mise en équivalence
C. Mise en équivalence
D. Consolidation partielle
LE + DE L’EXPERT
L’intégration proportionnelle n’existe pas en normes internationales. En IFRS,
les coentreprises sont mises en équivalence.
94 Méthodes de consolidation
DSCG4
25 Processus de base
d’une consolidation
Mots-clés
Comptes consolidés • Consolidation directe • Consolidation par paliers • Intérêts
minoritaires • Liasse de consolidation
1 Étapes de la consolidation
En dehors de la définition du périmètre de consolidation ( fiches 22 et 23), la consoli-
dation s’effectue, en pratique, selon les étapes suivantes.
A. Retraitement des comptes individuels de l’entité consolidante
et des entités intégrées (globalement ou proportionnellement)
Lorsque l’entité établit des comptes consolidés, elle doit procéder aux retraitements
relatifs à l’homogénéisation des méthodes et modalités d’évaluation retenues pour la
consolidation.
Ces retraitements (appelées aussi opérations de préconsolidation) ont pour but de
rendre homogènes les comptes individuels des entités consolidées ( fiches 26 à 32).
B. Cumul des données de base
Il s’agit d’établir un bilan et un compte de résultat cumulés des entités intégrées.
C. Élimination des comptes réciproques et des résultats internes
Il s’agit d’éliminer des comptes cumulés (bilan et compte de résultat) les comptes réci-
proques entre les entités consolidées (comptes clients et fournisseurs par exemple) ou
l’effet sur le résultat (ou les réserves) d’opérations effectuées entre les entités consoli-
dées (ex. : cession de stocks, cession d’immobilisations, dividendes) ( fiche 33).
D. Mise en équivalence des entités mise en équivalence
Il s’agit de substituer à la valeur comptable des titres détenus, la quote-part des capitaux
propres, y compris le résultat de l’exercice déterminé d’après les règles de consolidation
( fiche 37).
E. Retraitement des capitaux propres et des titres d’entités intégrées
Il s’agit notamment de séparer les droits sur une filiale revenant à l’entité consolidante
de ceux revenant aux intérêts minoritaires. Dans le cas des entités intégrées propor-
tionnellement, aucun intérêt minoritaire n’est constaté ( fiche 38).
F. Établissement des états financiers consolidés
En normes françaises, bilan, compte de résultat, annexe ; en normes internationales,
état de situation financière, état du résultat net et des autres éléments du résultat glo-
bal, état des variations des capitaux propres, tableau de flux de trésorerie, notes dites
annexes ( fiche 40).
Retraitements de préconsolidation
pour homogénéisation
4 Organisation de la consolidation
Les opérations conduisant à la présentation des comptes consolidés peuvent être orga-
nisés de différentes manières :
•• Généralement, les comptes consolidés sont établis à partir des comptes sociaux des
diverses sociétés du groupes mais les travaux de consolidation peuvent être répartis
entre les services comptables des filiales et le service de consolidation de la société
mère.
•• La participation des services comptables des filiales consiste essentiellement en l’éta-
blissement d’un document appelé généralement liasse de consolidation selon des
modalités définies par le service de consolidation de la société mère.
▸▸Exemple
Supposons que la société Alpha possède 80 % du capital de la société Bêta laquelle possède
60 % du capital de la société Gamma. Le pourcentage d’intérêts d’Alpha sur Gamma est de
80 % × 60 % = 48 %.
Dans le cadre d’une consolidation directe, l’écriture de retraitement de la société Gamma
fera ressortir que 48 % des capitaux propres reviennent directement à la société mère Alpha
alors que 52 % des capitaux propres reviennent aux intérêts minoritaires.
Dans le cadre d’une consolidation par paliers, la même écriture de retraitement fera d’abord
ressortir que 60 % des capitaux propres de la société Gamma reviennent à la société Bêta
(et devront ensuite être répartis entre Alpha et les minoritaires de Bêta) et 40 % des mêmes
capitaux reviennent aux minoritaires.
Si les capitaux propres (résultat inclus) de Bêta sont de 1 000 000 € et ceux de Gamma de
800 000 € et que les titres aient été acquis respectivement pour 600 000 € et 400 000 €,
on aurait les écritures de consolidation suivantes :
Consolidation directe
31.12.N
Capitaux propres Gamma 800 000
Titres de participation (Gamma) 400 000
Capitaux propres Alpha 800 000 × 48 % 64 000
– 400 000 × 80 %
Intérêts minoritaires 800 000 × 52 % – 400 000 × 20 % 336 000
Consolidation Gamma
Les deux méthodes donnent bien entendu les mêmes situations consolidées, à savoir :
––Capitaux propres Alpha 264 000
––Intérêts minoritaires 536 000
Dans cet ouvrage, nous utiliserons la méthode de consolidation directe. ◂
LE + DE L’EXPERT
Le programme du DSCG 4 rénové précise (indication complémentaire n° 5) : « les
opérations de consolidation se positionnent dans le cadre de la technique de conso-
lidation directe ».
1 Retraitements obligatoires
A. Écritures passées pour la seule application de législations fiscales
Ces écritures doivent être éliminées. C’est le cas :
– de la constatation ou de la reprise d’amortissements dérogatoires ou d’autres
provisions réglementées ( fiche 30) ;
– de la comptabilisation en résultat de l’impact des changements de méthodes : dans
les comptes consolidés, l’impact du changement déterminé à l’ouverture, après effet
d’impôt, est toujours imputé en « report à nouveau » à l’ouverture de l’exercice.
B. Inscription au bilan des contrats de crédit-bail et des contrats similaires
Selon l’article 272-2 du règlement 2020-01 de l’ANC, les contrats de crédit-bail et
contrats similaires doivent être comptabilisés chez le preneur :
– au bilan sous forme d’une immobilisation corporelle et d’un emprunt correspondant ;
– au compte de résultat, sous forme d’une dotation aux amortissements et d’une charge
financière » ( fiche 29).
C. Comptabilisation des coûts d’emprunts
Conformément à l’article 272-4 du règlement 2020-01 de l’ANC, le coût d’un emprunt
(les frais d’émission, les primes d’émission, les primes de remboursement) doit être
réparti sur la durée de l’emprunt d’une manière appropriée aux modalités de rembour-
sement. Dans les cas (rares) où, dans les comptes sociaux, une autre méthode aurait été
utilisée, des écritures de retraitement seraient nécessaires.
D. Comptabilisation en charges des frais d’établissement
Conformément au règlement 2020-01 de l’ANC (art. 272-5), les frais de constitution,
de transformation, de premier établissement doivent être comptabilisés en compte de
résultat de l’exercice au cours duquel ils ont été encourus. ( fiche 28). Il est à noter
que le règlement n’évoque pas les frais d’augmentation de capital ou liés aux opérations
diverses (fusions, etc.), lesquels peuvent être imputés sur les primes d’émission et de
fusion (PCG, art. 212-9).
▸▸Exemple
La société Alpha a constaté un bénéfice comptable de 530 000 €, un bénéfice fiscal de
600 000 € et un impôt sur les bénéfices (calculé au taux de 25 %) de 150 000 €.
Le passage du bénéfice comptable au bénéfice fiscal (tableau 2058 A) comprend les
éléments suivants :
Bénéfice comptable 530 000
Réintégrations
Impôt sur les bénéfices (taux 25 %) 150 000
Charges comptabilisées en N mais déductibles en N+1 100 000
Provision pour impôt sur plus-values d’expropriation 20 000
270 000
Déductions
Charges comptabilisées en N–1 mais déductibles en N 120 000
Plus-values d’expropriation reportées 80 000
200 000
Bénéfice fiscal : 530 000 + 270 000 – 200 000 = 600 000
Seuls ont été comptabilisés l’impôt exigible et la provision pour impôt.
Pour passer aux comptes établis conformément au règlement 2020-01 de l’ANC (voire aux
comptes IFRS), on enregistrera les écritures suivantes :
•• Pour le bilan
31.12.N
Impôts différés (créance) 100 000 × 25 % 25 000
Provision pour impôt 20 000
Résultat (120 000 – 100 000) × 25 % 5 000
Réserves 120 000 × 25 % 30 000
Impôts différés (dette) 80 000 × 25 % 20 000
Retraitement des impôts différés
2 Retraitements optionnels
A. Retraitements liés à l’existence dans le PCG de méthodes de référence
ou de méthodes alternatives
Lorsque plusieurs traitements sont autorisés par le PCG, celui-ci distingue, parmi les
méthodes comptables, les méthodes de référence et les autres méthodes (PCG art 121-5).
La plupart des méthodes de référence et autres méthodes alternatives du PCG sont
rendues obligatoires par le règlement 2020-01 de l’ANC.
Seuls, le provisionnement des engagements en matière de pensions et obligations simi-
laires, les contrats à long terme, les coûts d’emprunt engagés pour financer l’acquisi-
tion ou la production d’un actif éligible et les dépenses de programmes pluriannuels de
gros entretien ou de grandes révisions peuvent, à ce titre, faire l’objet de retraitements
optionnels.
Prestations de retraite et prestations assimilées
L’article L 123-13 du Code de commerce oblige les entreprises d’indiquer en annexe le
montant des leurs engagements en matière de prestations de retraite et obligations
similaires. Par ailleurs, les entreprises peuvent décider d’inscrire au bilan, sous forme de
provision, le montant correspondant à tout ou partie de ces engagements.
L’entité peut décider, en ne provisionnant pas les coûts des pensions et prestations
assimilées versées à la date du départ à la retraite ou ultérieurement au bénéfice du
personnel dans les comptes sociaux, de les présenter différemment dans les comptes
consolidés.
Contrats à long terme
L’article 622-2 du PCG autorise la comptabilisation des contrats à long terme selon la
méthode à l’achèvement ou selon la méthode à l’avancement, sans considérer (art. 121-5
additif R2) que cette méthode est préférentielle.
▸▸Exemple
La société Alpha a conclu un contrat à long terme avec la société Bêta. Les travaux ont
démarré en N–1 et ne seront terminés qu’en N+1. Elle comptabilise ses produits à l’achève-
ment selon les données suivantes :
Valeur de négociation du contrat : 100 000 €
Dépenses enregistrées en N-1 : 20 000 €
Dépenses enregistrées en N : 48 000 €
Dépenses prévues en N+1 : 12 000 €
Le coût global de ce contrat est estimé à 20 000 + 48 000 + 12 000 = 80 000 € et le résultat
espéré est donc de 100 000 – 80 000 = 20 000 € à répartir sur N–1, N et N+1 dans le cadre
d’un contrat comptabilisé à l’avancement.
Quote-part imputable en N–1 : 20 000 / 80 000 = 25 %
Quote-part imputable en N : 48 000 / 80 000 = 60 %
Quote-part imputable en N+1 : 12 000 / 80 000 = 15 %
On passera les écritures suivantes (taux IS : 25 %)
•• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Clients, factures à établir 100 000 × 85 % × 120 % 102 000
État, TVA sur factures à établir 100 000 × 85 % 17 000
× 20 %
Stock de produits 20 000 + 48 000 68 000
Impôts différés 20 000× 85 %× 25 % 4 250
Réserves Alpha 20 000× 25 %× 75 % 3 750
Résultat Alpha 20 000× 60 %× 75 % 9 000
Retraitement contrat à long terme
LE + DE L’EXPERT
La connaissance des règles du PCG (qui s’appliquent aux comptes annuels sociaux)
et des normes internationales correspondantes est fondamentale pour pouvoir
effectuer les retraitements nécessaires.
▸ Exemple
La société Alpha est propriétaire d’un ensemble à usage de bureau, qu’elle amortit en 50 ans,
acquis en janvier N–5. Les frais d’acquisition de cet immeuble (frais d’acte, droits d’enregis-
trement) se sont élevés à 80 000 € et ont été constatés en charges. D’autre part, la société
Alpha doit effectuer tous les 10 ans des travaux de révision et de d’entretien des installations
électriques. Le coût moyen de ces révisions a été estimé à 100 000 € en N–5 et chaque
année une provision pour gros entretien de 10 000 € est comptabilisée.
Le passage des comptes du PCG aux comptes IFRS impliquera les écritures suivantes :
• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Constructions – composant structure 80 000
Résultat 80 000 × 1/50 × 75 % 1 200
Amortissement des constructions – composant 9 600
structure 80 000 × 6/50
Réserves (80 000 – 80 000 × 5/50) × 75 % 54 000
Impôts différés (80 000 – 80 000 × 6/50) × 25 % 17 600
Retraitement frais d’acquisition
Résultat 7 500
Impôts sur les bénéfices 2 500
Dotations aux provisions d’exploitation 10 000
Annulation provision pour grosses réparations
▸▸Exemple
La société Alpha a été constituée le 1er janvier N–2. En N–2 ont été dépensés des frais de
constitution pour 20 000 €, comptabilisés en frais d’établissement. Par ailleurs en janvier N,
la société Alpha a procédé à une augmentation de capital. Les frais d’augmentation de capi-
tal se sont élevés à 40 000 €, comptabilisés en frais d’établissement.
La société Alpha amortit ses frais d’établissement sur 5 ans.
Pour passer du PCG au normes IFRS, il y a lieu de passer les écritures suivantes :
•• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Amortissement des frais de constitution 20 000 × 3/5 12 000
Amortissement des frais d’augmentation de capital 8 000
40 000 × 1/5
Prime d’émission 40 000 × 75 % 30 000
Impôts différés (20 000 – 12 000 + 40 000 – 8 000) × 25 % 10 000
Réserves (20 000 – 20 000 × 2/5) × 75 % 9 000
Frais de constitution 20 000
Frais d’augmentation de capital 40 000
Résultat (20 000 + 40 000) / 5 × 75 % 9 000
Retraitement des frais d’établissement
LE + DE L’EXPERT
Pour les immobilisations corporelles, les immeubles de placement et les immobili-
sations incorporelles, comparez les règles applicables en normes internationales et
celles du PCG.
1er juillet N–3 un dépôt de garantie de 25 000 € remboursable en fin de contrat. La durée du
contrat est de 6 années. La redevance trimestrielle (payée en début de chaque trimestre) est
de 15 000 € et le prix de l’option d’achat de l’actif à la fin du contrat le 30 juin N+3 est de
10 000 €. Ce matériel a une durée d’utilisation prévue de 10 ans, sa valeur résiduelle à l’issue
de ces 10 années pouvant être estimée à 32 000 €.
Soit i le taux d’actualisation, on peut écrire que (en k€) :
1 − (1 + i ) −24
332 000 = 25 000 + 15 000 × × (1 + i ) + (50 000 − 25 000 ) × (1 + i )−24
i
On trouve i = 1,9386 %, ce qui donne un taux annuel de 1,0193864 – 1 ≈ 8 %. ◂
Résultat 45 000
Impôts sur les bénéfices 15 000
Redevances de crédit-bail 60 000
Annulation redevance 15 000 × 4
LE + DE L’EXPERT
Dans les comptes sociaux, chez le preneur, les locations sont comptabilisées comme
dans des contrats de location simple. Dans les comptes consolidés établis conformé-
ment au règlement 2020-01 de l’ANC, certains contrats peuvent être comptabilisés
comme des contrats de location-financement. En normes internationales, ils sont
tous comptabilisés comme des contrats de location-financement.
▸▸Exemple
Vous êtes appelé(e) à effectuer le retraitement des comptes sociaux des sociétés du groupe
Alpha. Les comptes d’amortissements dérogatoires de la société mère du groupe est ainsi
analysé :
Amortissements dérogatoires Dotations Reprises
au bilan de l’exercice de l’exercice
30 000 12 000 24 000
Le taux de l’impôt sur les bénéfices est de 25 %. On passera les écritures suivantes :
• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Amortissements dérogatoires 30 000
Résultat Alpha (24 000 – 12 000) × 75 % 9 000
Impôts différés 30 000 × 25 % 7 500
Réserves Alpha (30 000 + 24 000 – 12 000) × 75 % 31 500
Retraitement provisions réglementées Alpha
LE + DE L’EXPERT
Selon les normes internationales, comme selon le règlement 2020-01 de l’ANC,
les provisions réglementées ne doivent pas être inscrites dans les comptes consolidés.
▸ Exemple
La société Gamma a fait l’acquisition le 1er janvier N–1 de 500 obligations remboursables
en bloc dans 5 ans au nominal de 1 000 € et émises à 980 €. Le taux de ces obligations est
de 6 % l’an et la société Gamma désire les garder jusqu’à l’échéance. Les frais d’acquisition
de ces obligations sont de 1 665 € hors taxes. Le taux effectif de ce placement est estimé à
6,4 %.
Au 1er janvier N–1, la société Gamma a comptabilisé ces obligations (comptes individuels
PCG) au débit du compte 2721 « Titres immobilisés – obligations » pour 490 000 €, les frais
d’acquisition au compte 6271 « Frais sur titres ». Au 31 décembre N–1 et au 31 décembre N,
elle a comptabilisé 500 × 1 000 × 6 %, soit 30 000 € de produits financiers.
Le coût amorti au 1.1.N–1 est de 500 × 980 + 1 665, soit 491 665 €.
On peut ainsi établir le tableau de l’emprunt comme suit :
Remboursement
Dates Intérêts à 6,4 % Coût amorti
+ Intérêts
1.1.N–1 491 665
31.12.N–1 31 467 30 000 493 132
31.12.N 31 560 30 000 494 692
31.12.N+1 31 660 30 000 496 352
31.12.N+2 31 767 30 000 498 119
31.12.N+3 31 881 30 000 500 000
• Pour le bilan
31.12.N
Titres immobilises – obligations IFRS au coût amorti 494 692
Titres immobilisés – obligations PCG 490 000
Impôts différés (494 692 – 490 000) × 25 % 1 173
Résultat (31 560 – 30 000) × 75 % 1 170
Réserves [1 665 + (31 467 – 30 000)] × 75 % 2 349
Retraitement obligations
▸▸Exemple
La société Delta a émis le 31 décembre N–2 un emprunt de 5 000 obligations de nominal
100 € au taux de 3,3 % sur 20 ans, la valeur de remboursement des obligations étant de
110 €, alors que la valeur d’émission était de 95 €. Les frais d’émission étaient de 14 290 €.
Par rapport à la valeur de remboursement, le taux de l’emprunt est de 3,3 × 100/110 = 3 %.
L’annuité constante de remboursement est 110 × 5 000 × 0,03 / (1 – 1,03–20) = 36 968 €.
Le taux effectif est de 5 %.
On peut ainsi établir le tableau de l’emprunt comme suit (le coût amorti étant fin N-2 égal
à 5 000 × 95 – 14 290 = 460 710 €) :
Remboursement Remboursement
Dates Intérêts à 5 % Coût amorti
Intérêts Capital
31.12.N–2 460 710
31.12.N–1 23 035 16 500 20 460 446 785
31.12.N 22 339 15 886 21 010 432 228
Pour les fins d’années suivantes, le coût amorti est égal au coût amorti de l’année précé-
dente majoré de l’intérêt de 5 % et diminué des remboursements (intérêts + capital).
5 000 × 100 × 3,3 % = 16 500 ; (36 968 – 16 500) / 110 = 186 obligations remboursées ;
186 × 110 = 20 460
(5 000 – 186) × 100 × 3,3 % = 15 886 ; (36 968 – 15 886) / 110 = 191 obligations r emboursées ;
191 × 110 = 21 010
118 Retraitement des instruments financiers
Fiche 31
▸▸Exemple
La société Alpha a fait l’acquisition le 1er juillet N de 200 actions Lambda (société cotée en
bourse) au cours de 60 €. Les frais d’acquisition s’élèvent à 1 %. Au 31 décembre N, le cours
de l’action Denis est de 62 €. Dans les comptes individuels, ont été débités les comptes 50
« Valeurs mobilières de placement » (pour 12 000 €) et 6271 « Frais sur titres » (pour
120 €). Il y a donc lieu de constater des écritures de retraitement suivantes de ces titres :
• Pour le bilan
31.12.N
Actifs financiers à la juste valeur par le biais du résultat net 12 400
200 × 62
Valeurs mobilières de placement 12 000
Résultat (200 × 2) × 75 % 300
Impôts différés (200 × 2) × 25 % 100
Retraitement titres de placement
Les comptes des entités étrangères doivent être retraités en monnaie de présentation
des comptes consolidés. Les écarts de conversion sont enregistrés dans les capitaux
propres ou dans le résultat net selon le cas
1 Méthodes de retraitement
A. Méthode du règlement 2020‑01 de l’ANC
Le règlement 2020-01 de l’ANC sur les comptes consolidés distingue :
– la méthode du cours de clôture pour les entités ayant une autonomie économique
et financière (filiale autonome) ;
– la méthode du cours historique pour les entités n’ayant pas une autonomie écono-
mique et financière (filiale non autonome).
Une entité étrangère est considérée comme non autonome lorsque son exploitation fait
partie intégrante des activités d’une autre entité. Il en est ainsi :
– lorsque la monnaie nationale de l’entité consolidante est prépondérante sur le plan
des opérations ou du financement de l’entité étrangère ;
– lorsque l’entité étrangère a des liens commerciaux ou financiers prépondérants avec
l’entité consolidante.
B. Méthode de la norme IAS 21
La norme internationale IAS 21 distingue :
– la présentation des transactions en monnaie étrangère dans la monnaie fonctionnelle
( fiche 27) ;
– l’utilisation d’une monnaie de présentation autre que la monnaie fonctionnelle.
On appelle monnaie fonctionnelle (IAS 21) « la monnaie de l’environnement éco-
nomique principal dans lequel opère l’entité » et monnaie de présentation « la monnaie
utilisée pour la présentation des états financiers ».
Pour ce qui concerne les conversions, la norme internationale distingue deux méthodo-
logies :
– la conversion dans la monnaie de présentation (pour les entités ou structures dis-
posant d’une autonomie économique et financière), laquelle s’effectue au cours de
clôture ;
– la conversion d’une activité à l’étranger dans la monnaie fonctionnelle (cas d’une filiale
vendant uniquement des biens importés de l’entité consolidante et remettant à celle-ci
les produits correspondants, par exemple), laquelle s’effectue au cours historique.
Retraitement des comptes des entités étrangères 121
Fiche 32
▸▸Exemple
La société Alpha, non cotée sur un marché réglementé, a une participation de 70 % dans une
société américaine, la société Kévin. Elle doit consolider celle-ci par intégration globale. Le
bilan et le compte de résultat de la société Kévin (établis en k$) sont les suivants :
LE + DE L’EXPERT
Déterminez bien, en normes françaises comme en normes internationales, si l’entité
étrangère est autonome ou non.
Les comptes consolidés visent à donner une image de l’activité et de la situation de l’entité
économique que forment les diverses entités retenues dans le périmètre de consolidation.
Sont uniquement retenus :
– les seuls comptes exprimant un actif ou un passif à l’égard des tiers étrangers à l’entité ;
– les seules transactions réalisées avec ces tiers ;
– les seuls résultats provenant d’opérations réalisées avec ces tiers.
Les opérations entre entreprises consolidées ayant une incidence significative sur les bilan
et compte de résultat doivent être annulées.
▸ Exemple
La société Alpha a vendu des marchandises à sa filiale Bêta. Au 31 décembre N, il reste
1 000 000 TTC à régler.
On passera l’écriture suivante :
Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Fournisseur Alpha (chez Bêta) 1 000 000
Client Bêta (chez Alpha) 1 000 000
Créance / dette réciproque
▸ Exemple
En N, la société Alpha a vendu à sa filiale Bêta, dont elle possède 80 % du capital
5 000 000 € HT de produits. On passera l’écriture suivante :
Élimination des comptes réciproques et des résultats internes 125
Fiche 33
Les plus-values dégagées sur des immobilisations cédées à l’intérieur du groupe ainsi que
les suppléments d’amortissements constatés doivent être annulés.
▸▸Exemple
Le 1er avril N–1, la société Bêta, filiale à 80 % de la société Alpha, a vendu à la société Alpha
un ensemble immobilier acquis le 1er avril N–6 pour 1 000 000 € (dont 200 000 € pour le
terrain) et amortissable en 20 ans (valeur résiduelle de la construction : 400 000 €). Le prix a
été fixé à 1 200 000 € (dont 260 000 € pour le terrain), l’amortissement devant se terminer
le 1er avril N+14.
On passera les écritures suivantes :
• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Réserves Alpha (60 000 + 240 000) × 80 % × 75 % 180 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 45 000
(60 000 + 240 000) × 20 % × 75 %
Impôts différés (60 000 + 240 000) × 25 % 75 000
Terrains 260 000 – 200 000 60 000
Constructions 940 000 – [800 000 – (800 000 240 000
– 400 000) × 5 % × 5]
Annulation plus-value sur construction
5 Dividendes internes
Les dividendes de la filiale touchés par la société mère sont en fait des résultats d’exer-
cices précédents qui doivent être considérés comme des réserves : il est nécessaire de
les virer à ce compte. Les dividendes n’étant pas imposés (régime des sociétés mères et
des filiales), il n’y a pas lieu en général de tenir compte d’une fiscalité incidente.
▸▸Exemple
La société Alpha possède au 31 décembre N, 80 % du capital de la société Bêta et 30 % de
la société Gamma. Les sociétés Alpha, Bêta, Gamma ont distribué respectivement en N :
5 000 000 €, 1 500 000 €et 1 000 000 € de dividendes.
On passera les écritures suivantes :
Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Résultat Alpha 1 500 000
Réserves Alpha 1 500 000
Dividendes du groupe reçus par Alpha
1 500 000 × 80 % + 1 000 000 × 30 %
6 Titres d’autocontrôle
Lorsque des actions ou des droits de vote d’une société sont possédés par une ou
plusieurs sociétés dont elle détient directement ou indirectement le contrôle, il y
a autocontrôle et – dans le droit français notamment (article L. 233‑31 du Code de
commerce) – les droits de vote attachés à ces actions ou ces droits de vote ne peuvent
être exercés à l’assemblée générale de la société.
Dans le cadre de la présentation des comptes consolidés, ces titres doivent être a nnulés.
Serait crédité le compte « Titres de participation » et seraient débités les comptes
« Capital » et « Réserves ».
7 Cas des entités mises en équivalence
Dans le cadre d’entités mises en équivalence, pour les opérations n’ayant aucune inci-
dence sur les résultats, les comptes d’actif et de passif et les comptes de produits et
charges réciproques ne doivent pas être retraités, les comptes correspondants des enti-
tés mises en équivalence n’étant pas intégrés.
En revanche, selon l’article 262-4 du règlement 2020-01 de l’ANC, les résultats internes
compris dans les stocks, les placements, les immobilisations et autres actifs provenant
d’opérations réalisées entre les entités dont les titres sont mis en équivalence et les
entités dont les comptes sont intégrés globalement ou proportionnellement, voire entre
entités sous influence notable, doivent être éliminés. Ces ajustements sont également
spécifiés par la norme IAS 28.
LE + DE L’EXPERT
Dans le cadre de cessions internes, appliquez bien l’annulation des plus-values
dégagées à l’entité qui les a comptabilisées.
▸▸Exemple
La société Alpha a pris le contrôle le 1er janvier N-3 de la société Bêta, en faisant l’acquisition
de 80 % du capital de cette dernière.
Il y a lieu de tenir compte des valeurs suivantes au 1er janvier N-3 :
Valeurs Valeurs d’utilité Durée
Éléments d’actif identifiables
comptables (juste valeur) d’amortissement
Terrains d’exploitation 120 000 153 000 –
Constructions d’exploitation 600 000 750 000 20 ans
Terrains hors exploitation 80 000 100 000 –
Constructions hors exploitation 200 000 250 000 20 ans
Les terrains et constructions hors exploitation sont destinés à être vendus. Les frais de vente
sur ces immobilisations sont estimés à 5 % du prix de vente. Au 31 décembre N, la vente n’a
toujours pas été effectuée et les valeurs vénales sont semblables à celles au 1er janvier N–3.
On passera les écritures suivantes (consolidation directe) pour l’établissement du bilan
(normes françaises : absence d’impôt différé sur les éléments non amortissables gardés) :
31.12.N
Terrains d’exploitation 153 000 – 120 000 33 000
Constructions d’exploitation 750 000 – 600 000 150 000
Terrains hors exploitation 100 000 × 95 % – 80 000 15 000
Constructions hors exploitation 250 000 × 95 % – 200 000 37 500
Impôts différés (150 000 + 15 000 + 37 500) 50 625
× 25 %
Réserves Alpha (33 000 + 150 000 147 900
+ 15 000 + 37 500 – 50 625) × 80 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 36 975
33 000 + 150 000 + 15 000 + 37 500 – 50 625)
× 20 %
Écart d’évaluation société Bêta
LE + DE L’EXPERT
L’écart d’évaluation se détermine à compter de la prise de contrôle. Il s’amortit
ensuite sur la durée d’utilisation des biens concernés.
Selon le règlement 2020-01 de l’ANC (art. 231-9) la différence entre le coût d’acquisi-
tion des titres et l’évaluation totale des actifs et passifs identifiés à la date d’acquisition
constitue l’écart d’acquisition. Cet écart peut être positif ou négatif.
▸ Exemple
Alpha a fait l’acquisition le 1er janvier N–2 pour 800 000 € de 60 % du capital de la société
Bêta. À cette date, les actifs et passifs identifiables évalués à leur juste valeur (tenant
compte des écarts d’évaluation tels qu’ils ont été déterminés) sont de 1 100 000 €. La
quote-part d’intérêt de la société Alpha dans la valeur de ces actifs et passifs identifiables
est de 1 100 000 × 60 % = 660 000 €. L’écart d’acquisition est donc de 800 000 – 660 000,
soit 140 000 €. ◂
▸ Exemple
La société Alpha a pris, le 1er janvier N, le contrôle de la société Gamma en acquérant 80 %
du capital de cette société pour 3 000 000 €
Au moment de la prise de contrôle, les capitaux propres de Gamma (après retraitements
éventuels comme ceux relatifs aux provisions réglementées) s’élevaient à 3 600 000 €.
Par ailleurs, les actifs identifiables de Gamma dégageaient une plus-value latente de :
– sur les marques 100 000 €
– sur les terrains 80 000 €
– sur des constructions amortissables en 20 ans 200 000 €
Les marques peuvent être cédées indépendamment de la société acquise.
Si l’on tenait compte de la juste valeur de tous les actifs apportés, le montant des capitaux
propres (corrigés) de la société Gamma s’élèverait à :
3 600 000 + (100 000 + 80 000 + 200 000) × 75 %, soit 3 885 000 €.
Écarts d’acquisition en normes françaises 131
Fiche 35
Dans ce cas, l’écart d’acquisition négatif serait de : 3 885 000 × 80 % – 3 000 000, soit 108 000 €.
Les marques ne pouvant être cédées séparément, elles ne peuvent pas faire l’objet
d’une évaluation sur un marché actif. Dans le cas où les plus-values estimées sur ces
marques conduisent à augmenter – voire à créer – un écart d’acquisition négatif, elles
ne doivent pas être prises en compte dans la détermination de l’écart d’acquisition
négatif. En définitive, le montant des capitaux propres à prendre en compte sera de :
3 600 000 + (80 000 + 200 000) × 75 %, soit 3 810 000 €, et l’écart d’acquisition négatif
sera de 3 810 000 × 80 % – 3 000 000, soit 48 000 €. ◂
Que sa durée d’utilisation soit limitée ou non, l’écart d’acquisition comptabilisé à l’actif
fait l’objet d’une dépréciation lorsque sa valeur d’inventaire est inférieure à sa valeur
comptable si l’on prévoit que la perte de valeur sera durable. Ces dépréciations ne sont
jamais reprises.
L’article 231-1 du règlement 2020-01 de l’ANC prévoit également que, en l’absence de
limite prévisible à la durée pendant laquelle l’écart d’acquisition procurera des avantages
économiques au groupe, ce dernier ne soit pas amorti.
▸▸Exemple
La société Alpha a pris, le 1er juillet N, le contrôle de Bêta en faisant l’acquisition de 60 %
du capital de cette société pour 3 000 000 €. Au moment de la prise de contrôle, les capi-
taux propres de cette société (après retraitements éventuels) s’élevaient à 4 500 000 €.
L’écart d’acquisition (positif) est donc de 3 000 000 – 4 500 000 × 60 % = 300 000 €.
Si cet écart devait s’imputer sur les résultats de 10 années, on passerait les écritures
suivantes) pour N :
Résultat 15 000
Écart d’acquisition sur titres Bêta 15 000
Amortissement de l’écart d’acquisition positif
au 31 décembre N : 300 000 × 10 % × 6/12
Durée Test
d’utilisation non Absence de dépréciation
limitée ? d’amortissement annuel
obligatoire
oui
oui
oui oui
▸▸Exemple
La société Alpha a pris, le 1er juillet N, le contrôle de la société Bêta en acquérant 60 % du
capital de cette société pour 2 400 000 €. Au moment de la prise de contrôle, les capitaux
propres de cette société (après retraitements éventuels) s’élevaient à 4 500 000 €. L’écart
d’acquisition (négatif) est donc de 4 500 000 × 60 % – 2 400 000, soit 300 000 €. Si cet écart
doit s’imputer sur les résultats de 5 années, on passera les écritures suivantes pour N :
• Pour l’établissement du bilan
Résultat 30 000
Reprise sur provisions pour risques et charges 30 000
Amortissement de l’écart d’acquisition négatif
au 31 décembre N
Remarque méthodologique : alors que nous avons imputé les écarts d’acquisition posi-
tifs sur les capitaux propres, nous préférons imputer les écarts d’acquisition négatifs,
qui représentent un boni relevant d’une acquisition avantageuse, sur les titres de parti-
cipation en ajustant la valeur de ceux-ci à une valeur d’acquisition ne tenant pas compte
de cet avantage. Cette méthode facilite par la suite le traitement des titres des entités
intégrées en neutralisant les écarts.
LE + DE L’EXPERT
En normes françaises, selon le cas, l’écart d’acquisition peut faire l’objet d’un amor-
tissement, depuis la prise de contrôle, ou d’une dépréciation.
Définition
Le goodwill est défini par la norme IFRS 3 comme un « actif représentant les avantages
économiques futurs résultant des autres actifs acquis lors d’un regroupement d’entre-
prises qui ne sont pas identifiés individuellement et comptabilisés séparément ».
▸ Exemple
La société Alpha a fait l’acquisition le 1er janvier N–1, pour 900 000 €, de 60 % du capital de
Bêta. À cette date, les actifs et passifs identifiables évalués à leur juste valeur (tenant compte
des écarts d’évaluation tels qu’ils ont été déterminés fiche 34) sont de 1 200 000 €.
La quote-part d’intérêts de la société Alpha dans la valeur de ces actifs et passifs identi-
fiables est de 1 200 000 × 60 % = 720 000 €.
Le goodwill est donc de 900 000 – 720 000 = 180 000 €. ◂
B. Évaluation du goodwill total
L’acquéreur doit évaluer la juste valeur de l’entité acquise, dans sa totalité, à la date
d’acquisition. Elle dégagera un goodwill égal à la différence entre la juste valeur de
l’entité acquise et la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables.
▸ Exemple (suite)
Les titres Bêta acquis par la société Alpha dans l’exemple ci-dessus sont évalués à 900 000 €.
La valeur de la société Bêta pourrait se déduire de cette valeur de titre de la manière sui-
vante : 900 000 / 60 % = 1 500 000 €.
▸▸Exemple
Reprenons le cas du goodwill total déterminé ci-dessus. Ce goodwill est de 250 000 €. Il se
répartit entre les majoritaires pour 180 000 € et les minoritaires (participations ne donnant
pas le contrôle) pour 70 000 €.
Il sera comptabilisé comme suit :
31.12.N
Goodwill 250 000
Réserves Alpha 180 000
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 70 000
Goodwill d’acquisition de la société Bêta
4 Dépréciation du goodwill
En normes internationales, le goodwill ne peut être amorti. Il peut simplement faire
l’objet d’une dépréciation :
•• Pour les besoins des tests de dépréciation, à compter de la date d’acquisition, le good-
will acquis dans un regroupement d’entreprises doit être affecté à chacune des unités
(ou des groupes d’unités) génératrices de trésorerie de l’acquéreur ( fiche 16).
•• Une perte de valeur comptabilisée pour un goodwill ne doit pas être reprise lors d’une
période ultérieure.
▸▸Exemple
La société Alpha a pris une participation de 80 % dans la société Bêta. La société Bêta est
organisée en plusieurs unités génératrices de trésorerie ( fiche 16).
À la clôture de l’exercice N, les valeurs comptables des actifs affectés à l’unité génératrice de
trésorerie Sigma sont les suivants :
Éléments incorporels identifiables 100 000 €
Terrains 50 000 €
Constructions 150 000 €
Matériels 200 000 €
Goodwill 80 000 €
580 000 €
Si l’on considère que la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie au 31 décembre
N est de 540 000 € et que la juste valeur des éléments identifiables est égale à leur valeur
comptable, soit au total 500 000 €, la valeur implicite du goodwill sera de :
540 000 – 500 000 = 40 000 € et il faut déprécier le goodwill de 80 000 – 40 000,
soit 40 000 €.
▸▸Exemple
Reprenons l’exemple analysé ci-dessus : le goodwill négatif de 100 000 € provenant de
l’acquisition de la société Bêta par la société Alpha le 1er janvier N sera comptabilisé ainsi :
• Pour l’établissement du bilan
31.12.N
Titres de participation 100 000
Résultat Alpha 100 000
Goodwill négatif société Bêta
LE + DE L’EXPERT
En normes internationales, le goodwill ne peut être amorti mais seulement déprécié.
Les titres mis en équivalence sont réévalués dans les comptes consolidés à la quote-part
de l’actif net comptable de la participation. Les plus-values dégagées sont portées en
réserves et dans un compte de résultat spécifique.
La mise en équivalence s’applique aux entités sous influence notable (entités asso-
ciées). Dans les IFRS, elle s’applique également dans le cadre de la consolidation des
coentreprises.
▸ Exemple
La société Alpha a pris une participation de 30 % lors de la constitution de la société Oméga.
Le prix d’acquisition des titres était de 300 000 €.
Les capitaux propres de la société Oméga s’analysent ainsi au 31 décembre N :
– Capital 1 000 000
– Réserves 400 000
– Résultat 100 000
1 500 000
La valeur d’équivalence des titres Oméga possédés par la société Alpha s’élève à :
1 500 000 × 30 % = 450 000 €.
Les écritures de retraitement suivantes devront être comptabilisées.
• Écriture pour le bilan
31.12.N
Titres Oméga mis en équivalence 450 000
Titres de participation Oméga 300 000
Réserves Alpha 400 000 × 30 % 120 000
Résultat Alpha 100 000 × 30 % 30 000
Mise en équivalence d’une participation
▸▸Exemple
La société Alpha a pris le 1er janvier N–4 dans la société Bêta une participation de 24 % du
capital pour 400 000 €.
Au 1er janvier N–4 après répartition des résultats de l’année N–5, les capitaux propres de
la société Bêta étaient de 1 200 000 € (capital 800 000 €, réserves 400 000 €). Sur un
ensemble immobilier, on avait cependant constaté une plus-value latente de 300 000 €
(100 000 pour le terrain, 200 000 pour la construction, dont l’amortissement est prévu en
40 ans). L’impôt sur les bénéfices est calculé au taux de 25 %.
On a donc :
– un écart d’évaluation ( fiche 34) de : 300 000 × 75 % = 225 000 € ;
– un écart d’acquisition ( fiche 35) de : 400 000 – (1 200 000 + 225 000) × 24 % = 58 000 €.
Au 31 décembre N, les capitaux propres de la société Bêta sont les suivants :
•• Capital 800 000
•• Réserves 520 000
•• Résultat 80 000
1 400 000
Pour déterminer et comptabiliser la valeur d’équivalence de la société Bêta, on fera l’analyse
suivante (en tenant compte d’un amortissement en 10 ans de l’écart d’acquisition.
Situation Évolution Situation
Évolution N
1.1.N–4 N–4 à N–1 31.12.N
Capital 800 000 800 000
Réserves 400 000 + 120 000 520 000
Écart d’évaluation 225 000 – 15 000 – 3 750 206 250
Résultat + 80 000 80 000
Total 1 425 000 105 000 76 250 1 606 250
Quote-part 24 % 342 000 25 200 18 300 385 500
Écart d’acquisition 58 000 – 23 200 – 5 800 29 000
Résultat 18 300
Quote-part de résultat de sociétés mises en 18 300
équivalence
Résultat participation Bêta (80 000 – 3 750) × 24 %
LE + DE L’EXPERT
Déterminez si vous êtes en présence d’une mise en équivalence en normes françaises
ou en normes internationales. En normes internationales, les coentreprises sont
mises en équivalence et les écarts d’acquisition (goodwill) sont intégrés à la valeur
d’équivalence.
•• Au 31 décembre N, la situation nette de Bêta est de 8 500 000 € dont 5 000 000 € pour le
capital, 2 800 000 € pour les réserves et 700 000 € pour le résultat.
•• Au 31 décembre N, la situation nette de Gamma est de 2 500 000 € dont 1 500 000 € pour
le capital 800 000 € pour les réserves et 200 000 € pour le résultat.
On passera, pour la société Gamma, au 31 décembre N, l’écriture suivante :
31.12.N
Capital Gamma 1 500 000
Réserves Gamma 800 000
Résultat Gamma 200 000
Titres de participation 1 000 000
Réserves Alpha (1 500 000 + 800 000) × 42 % 266 000
– 1 000 000 × 70 %
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 1 034 000
(1 500 000 + 800 000) × 58 % – 1 000 000 × 30 %
Résultat Alpha 200 000 × 42 % 84 000
Intérêts minoritaires sur résultat 200 000 × 58 % 116 000
Consolidation
31.12.N
Capital Alpha 5 000 000
Réserves Alpha 3 600 000
Résultat Alpha 800 000
Titres de participation Alpha 5 000 000 × 10 % 500 000
Capital Alpha 5 000 000
Réserves Alpha (5 000 000 + 3 600 000) × 94,54 % 2 903 540
– 500 000 × 45,38 % – 5 000 000 (capital)
Intérêts minoritaires sur capital et réserves 196 460
(5 000 000 + 3 600 000) × 5,46 % – 500 000
× 54,62 %
Résultat Alpha 800 000 × 94,54 % 756 320
Intérêts minoritaires sur résultat 800 000 × 5,46 % 43 680
Consolidation Alpha
consolidée doit être intégrée dans les comptes de l’entité consolidante. Aucun intérêt
minoritaire n’est constaté.
Uniquement pratiqué en normes françaises pour les entités sous contrôle conjoint ou
coentreprises (en IFRS est pratiquée la mise en équivalence), ce retraitement s’effectue
comme pour une société intégrée globalement mais les intérêts minoritaires n’appa-
raissent pas : seule la quote-part des actifs et des passifs de la société intégrée revenant
au groupe est comprise dans le total du bilan cumulé.
▸▸Exemple
Supposons que la société Alpha qui possède 50 % du capital de la société Gamma partage
le contrôle (à parité de droits de vote) de cette société avec la société Oméga (qui possède
également 50 % de la société Gamma). Les titres ont été acquis au moment de la constitu-
tion de la société.
L’actif net de la société Gamma au 31 décembre N, date de présentation des comptes conso-
lidés, est de 800 000 € et s’analyse ainsi :
––Capital 500 000
––Réserves 200 000
––Résultat 100 000
Au moment de la sommation, 50 % des valeurs du capital, des réserves et des résultats de la
société Gamma sont compris dans le bilan cumulé.
Groupe Alpha Groupe Oméga
Postes Total
(50 %) (50 %)
Capital 500 000 250 000 250 000
Réserves 200 000 100 000 100 000
Résultat 100 000 50 000 50 000
800 000 400 000 400 000
LE + DE L’EXPERT
En cas de consolidation, n’oubliez pas de dégager les intérêts minoritaires (directs,
pour les filiales et indirects pour les sous-filiales).
Un certain nombre d’opérations peuvent avoir pour conséquence de faire varier les pour-
centages de contrôle et d’intérêts de la société mère sur une ou plusieurs de ses filiales
ainsi que le périmètre de consolidation.
Ces opérations sont enregistrées dans les comptes sociaux sans tenir compte des spéci-
ficités propres aux comptes consolidés. Lors de la consolidation, ces opérations doivent
être analysées ; des enregistrements spécifiques sont alors passés.
▸ Exemple
La société mère Alpha a acquis les titres suivants de la société Bêta :
– le premier lot a été acquis au début de l’exercice N–4 : 60 % pour 1 200 000 €. Les capi-
taux propres de Bêta étaient alors de 1 600 000 €, des terrains avaient été réestimés de
140 000 € et des constructions amortissables en 20 ans de 260 000 € ;
– le second lot (20 % pour 500 000 €) a été acquis au début de l’exercice N alors que
les capitaux propres étaient de 1 800 000 € (dont 100 000 de résultat de l’exercice), la
valeur des terrains réestimés de 180 000 €, les constructions de 420 000 €.
Au moment de l’acquisition du premier lot, l’écart d’acquisition s’élève à :
1 200 000 – [1 600 000 + (140 000 + 260 000) × 75 %] × 60 %, soit 60 000 €.
Au moment de l’acquisition du second lot, comme les plus-values sur éléments identifiables
sont supérieures aux écarts d’évaluation constatés lors de la première acquisition et amor-
ties en partie depuis (dans le cas inverse, il aurait fallu constater une dépréciation), l’écart
d’acquisition doit être non pas calculé à partir des données de la seconde acquisition (dans
ce cas, il aurait été de : 500 000 – [1 800 000 + (180 000 + 420 000) × 75 %] × 20 %
= 50 000 €), mais à partir des données de la première acquisition (la prise de contrôle).
Si on avait gardé en N les écarts d’évaluation constatés lors de l’acquisition du premier lot
on aurait la valeur de la société Alpha suivante :
Capitaux propres 1 800 000
Écarts d’évaluation (amortis) (140 000 + 260 000 – 260 000 × 2,5/20) × 75 % = 361 000
2 161 000
L’écart d’acquisition constaté lors de la seconde acquisition sera donc de : 500 000
– 2 161 000 × 20 % = 67 800 €.
Lors de la consolidation effectuée fin N, on comptabilisera l’écart d’acquisition total non
amorti pour 60 000 + 67 800 = 127 800 €.
31.12.N
Écart d’acquisition 127 800
Réserves Alpha 127 800
Écart d’acquisition global sur les deux acquisitions
Normes internationales
Conformément au § 96 B de l’IFRS 10, il y aura lieu d’ajuster la valeur comptable de la
seconde acquisition et de comptabiliser en résultat la différence entre le montant ajusté
et la valeur de la contrepartie versée.
▸▸Exemple (suite)
Lors de la première acquisition, on a dégagé un goodwill (partiel) de 60 000 € pour une
participation de 60 %. Pour une participation de 20 % on aurait dû dégager un goodwill
de 60 000 × 20 / 60 = 20 000 € et les titres Bêta de la seconde acquisition auraient dû
être acquis à la valeur suivante : 2 161 000 × 20 % + 20 000, soit 452 200 € (au lieu de
500 000 €).
On passera l’écriture suivante (pour le bilan) pour enregistrer cette différence :
31.12.N
Réserves Alpha 47 800 × 75 % 35 850
Impôts différés 11 950
Titres de participation 500 000 – 452 200 47 800
Retraitement de la valeur d’acquisition du deuxième lot
de titres
B. Augmentation de capital
Ne peuvent participer à une augmentation de capital que les titulaires de droits préfé-
rentiels de souscription. Si le prix d’acquisition des droits de souscription était différent de
la valeur théorique, il serait nécessaire d’effectuer une régularisation.
▸▸Exemple
La société Alpha a fait l’acquisition au début de N-2 de 20 % du capital de la société Bêta
pour 200 000 € puis, au début de l’année N, de 50 % du capital de Bêta pour 625 000 €.
Les capitaux propres de Bêta étaient au début de N-2 de 800 000 €, des terrains avaient été
réestimés de 60 000 € et des constructions amortissables en 20 ans de 180 000 €.
Au début de l’année N, les capitaux propres de Bêta étaient de 950 000 €, la valeur des
terrains réestimés de 90 000 €, les constructions de 210 000 €.
Juste avant l’acquisition du second lot, la société Bêta est mise en équivalence et, pour
l’établissement d’un bilan consolidé au 1er janvier N, on aurait une évaluation des titres
suivante :
Prix d’acquisition des titres 200 000
Quote-part de l’évolution des capitaux propres du 1er janvier N–2 au 1er janvier N :
(950 000 – 800 000) × 20 % = 30 000
Quote-part des amortissements de l’évaluation sur construction :
180 000 × 2 /20 × 75 % × 20 % = – 2 700
227 300
La juste valeur de la société Bêta étant déterminée au 1er janvier N, on passerait le 1er janvier N
(si l’on établissait les comptes consolidés du groupe à cette date) les écritures suivantes
(pour le bilan) :
1.1.N
Terrains 90 000
Constructions 210 000
Réserves Alpha (90 000 + 210 000) × 75 % × 70 % 157 500
Intérêts minoritaires sur capital et réserves
(90 000 + 210 000) × 75 % × 30 % 67 500
Impôts différés (90 000 + 210 000) × 25 % 75 000
Écart d’évaluation
Goodwill 52 500
Réserves Alpha 52 500
Écart d’acquisition 625 000 × 70 % / 50 % – [950 000 +
(90 000 + 210 000) × 75 %] × 70 %
C. Annexe
L’annexe doit comporter toute information de caractère significatif permettant aux
utilisateurs des comptes consolidés de porter une appréciation sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’ensemble constitué par les entreprises comprises
dans la consolidation. L’information porte au minimum sur l’exercice écoulé et sur le
précédent.
LE + DE L’EXPERT
Que ce soit en normes françaises ou en normes internationales, les modèles de
comptes consolidés ne sont pas identiques à ceux qui sont utilisés pour les comptes
individuels sociaux.
Généralement, les définitions de l’audit données par les auteurs convergent vers une
mission d’opinion :
– confiée à un professionnel « indépendant » (auditeur interne ou externe) ;
– utilisant une méthodologie spécifique ;
– justifiant un niveau de diligences acceptable par rapport à des normes.
Pour l’IAASB de l’IFAC, « le but d’un audit est de renforcer le degré de confiance des
utilisateurs présumés des états financiers. Celui-ci est atteint par l’expression par l’auditeur
d’une opinion selon laquelle les états financiers sont établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable. »
De l’examen des états financiers (audit comptable et financier), l’audit s’est étendu
à d’autres domaines (informatique, juridique, fiscal, social, achats, production, etc.).
On peut ainsi distinguer :
• L’audit de fiabilité des systèmes, dont le but est de donner aux utilisateurs l’assurance
du bon fonctionnement d’un système (l’audit comptable et financier contribue à amé-
liorer la crédibilité de l’information ; l’audit juridique contribue à s’assurer qu’aucune
règle n’a été omise).
• L’audit de l’efficacité des systèmes (audit opérationnel), susceptible d’être mis en
œuvre dans le domaine comptable et financier, mais aussi dans d’autres domaines :
stratégie, production, informatique ou juridique, et dont le but est d’améliorer les
performances de l’entreprise.
Si l’audit de fiabilité est orienté vers le contrôle, l’audit d’efficacité relève davantage du
conseil, son but étant d’améliorer les systèmes et non simplement de vérifier s’ils fonc-
tionnent correctement.
•• Les missions sans assurance : missions d’examen d’informations sur la base de pro-
cédures convenues, missions de compilation de comptes, missions sans assurance
prévues par la loi ou le règlement, autres prestations fournies à l’entité.
A. La mission de présentation des comptes
La mission de présentation permet à l’expert-comptable d’exprimer une assurance
modérée portant sur la cohérence et la vraisemblance des comptes annuels. Dans cette
mission, qui répond aux besoins d’information financière et comptable internes et
externes des petites et moyennes entreprises, l’entité confie généralement à l’expert-
comptable le soin de tenir sa comptabilité, en totalité ou en partie.
B. La mission d’examen limité des comptes
La mission d’examen limité permet à l’expert-comptable d’exprimer une assurance d’un
degré inférieur à celui de l’audit. Les diligences mises en œuvre ne sont pas de même
nature ni aussi étendues que celles effectuées lors d’un audit.
C. La mission d’audit (contractuel) des états financiers
La mission d’audit contractuel des états financiers permet à l’expert-comptable d’expri-
mer une assurance de niveau élevé qualifiée par convention d’« assurance raisonnable »
sur la régularité, la sincérité des comptes et l’image fidèle donnée par ceux-ci du patri-
moine de l’entreprise.
D. Les autres missions
Les missions accessoires se traduisent généralement par l’établissement des déclara-
tions fiscales, l’établissement des bulletins de paie, la rédaction des contrats de travail
et la déclaration des charges sociales, la rédaction d’actes juridiques, la mise en place et
l’actualisation de tableaux de bord, etc.
4 Les missions du commissaire aux comptes
Les missions du commissaire aux comptes sont définies notamment par l’article
L. 822‑20 du Code de commerce. On peut distinguer les missions de certification des
comptes et les services autres que la certification des comptes (SACC).
LE + DE L’EXPERT
Si les missions d’expertise comptable sont réglementées nationalement, les mis-
sions de CAC, et notamment celles qui sont relatives aux EIP, sont encadrées par des
textes européens (directive et règlement).
De nombreuses normes ont été édictées par plusieurs organisations en vue de fournir
une base incontestable aux différentes missions d’audit. Il s’agit notamment :
– des normes internationales édictées par l’IAASB de l’IFAC ;
– des normes nationales édictées par l’OEC et par le H3C ( fiche 43).
1 Normes internationales d’audit
L’IAASB est une commission permanente du Conseil de l’IFAC (International Federation of
Accountants) ( fiche 41). À ce jour, l’IAASB a publié un peu plus de quarante normes.
Au travers de ses normes, l’IAASB distingue les missions :
– d’audit (normes ISA) ;
– d’examen limité (normes ISRE) ;
– d’application des procédures convenues ;
– de compilation.
Conformément à la directive européenne relative aux contrôles légaux des comptes
annuels et consolidés ( fiche 41), ces normes seront applicables dans l’Union euro-
péenne après adoption par la Commission.
2 Normes applicables aux professionnels de l’expertise comptable
Le référentiel normatif des professionnels de l’expertise comptable, établi par le
Conseil national de l’Ordre des experts-comptables et homologué par arrêté ministériel
se compose d’un cadre de référence qui distingue les différentes missions de l’expert-
comptable et de plusieurs normes spécifiques.
LE + DE L’EXPERT
Prenez connaissance du contenu des normes d’audit applicables en France. Les
normes d’exercice professionnel des CAC sont consultables sur www.cncc.fr, dans la
rubrique « Réglementation ». Vous vous attacherez particulièrement aux NEP 200,
300, 315, 500, 501 et 700.
Pour ce qui concerne les experts-comptables, le cadre légal et réglementaire repose sur
l’ordonnance du 19 juillet 1945 et le décret 2012-432 du 30 mars 2012 relatif à l’exercice
de l’activité d’expertise comptable.
Le commissaire aux comptes, quant à lui, exerce une mission dans les conditions fixées
par le Code de commerce (art. L. 820-1 à 824-16) et les dispositions réglementaires qui
l’accompagnent, lesquelles présentent les règles relatives à l’organisation de la profes-
sion, au statut des CAC et à l’exercice du contrôle légal.
Absence
Garanties
de condamnation
Diplôme français de moralité
entachant
Jouissance d’expertise exigées
l’honorabilité
des droits civils comptable par l’Ordre
ou interdisant
ou équivalent des experts-
de gérer/
comptables
administrer
–– prononcer des sanctions dans les conditions par le Code de commerce et relatives à
la nomination, la révocation, la récusation et la mission du CAC ;
–– arbitrer le renouvellement des commissaires des entités d’intérêt public (EIP) ;
–– conduire les procédures disciplinaires à l’encontre des CAC des EIP.
B. Établissement de la liste des commissaires aux comptes
Les fonctions de CAC sont exercées par des personnes physiques ou par des sociétés
inscrites sur une liste établie par le H3C. L’article L. 822‑1-1 du Code de commerce
impose quatre conditions à l’exercice de la profession :
Absence
Nationalité
de condamnation Réussite
française Existence
pénale ou disciplinaire aux épreuves
ou d’un pays d’un stage
entachant l’honneur du certificat
de l’UE professionnel
ou la probité, d’aptitude
(ou accordant de 3 ans
de faillite personnelle, ou diplôme
un droit réciproque chez une personne
de déchéance d’expertise
de certification agréée
ou d’interdiction comptable
des comptes)
d’exercice
▸▸Exemple
Les entités cotées sur un marché réglementé, établissements de crédit, entreprises d’assu-
rance font l’objet de dispositions particulières. ◂
LE + DE L’EXPERT
La loi Pacte du 22 mai 2019 (et ses décrets d’application) a profondément modifié les
missions de l’expert-comptable et du commissaire aux comptes. Le statut d’expert-
comptable en entreprise est désormais juridiquement consacré.
1 Intégrité et probité
Code de déontologie des CAC, art. 3. Le commissaire aux comptes exerce son activité
professionnelle avec honnêteté et droiture. Il s’abstient, en toutes circonstances, de tout
agissement contraire à l’honneur et à la probité.
Code de déontologie des experts-comptables, art. 145. Les personnes mentionnées à
l’article 141 (experts-comptables, sociétés d’expertise comptable, experts-comptables
stagiaires, salariés des centres de gestion agrées inscrits au tableau de l’Ordre des experts-
comptables) exercent leur activité avec compétence, conscience professionnelle et
indépendance d’esprit. Elles s’abstiennent, en toutes circonstances, d’agissements
contraires à la probité, l’honneur et la dignité […].
2 Impartialité
Code de déontologie des CAC, art. 4. Dans l’exercice de son activité professionnelle,
le commissaire aux comptes conserve en toutes circonstances une attitude impartiale.
Il fonde ses conclusions et ses jugements sur une analyse objective de l’ensemble des
données dont il a connaissance, sans préjugé ni parti pris. Il évite toute situation qui
l’exposerait à des influences susceptibles de porter atteinte à son impartialité.
Code de déontologie des CAC, art. 5. I. Le commissaire aux comptes doit être indépendant
de la personne ou de l’entité à laquelle il fournit une mission ou une prestation […].
II. L’indépendance du commissaire aux comptes s’apprécie en réalité et en apparence. Elle se
caractérise par l’exercice en toute objectivité des pouvoirs et des compétences qui sont conférés
par la loi. Elle garantit qu’il émet des conclusions exemptes de tout parti pris, conflit d’intérêts,
Le CAC doit rester attentif aux éléments qui pourraient révéler l’existence d’éventuelles
anomalies significatives dues à une erreur ou à une fraude en procédant à une évaluation
critique des éléments probants pour la certification des comptes.
5 Compétence et diligence
Code de déontologie des CAC, art. 7. Le commissaire aux comptes doit posséder les
connaissances théoriques et pratiques nécessaires à la réalisation de ses missions et
prestations. Il maintient un niveau élevé de compétence, notamment par la mise à jour
régulière de ses connaissances et la participation à des actions de formation.
Le commissaire aux comptes veille à ce que ses collaborateurs disposent des compétences
appropriées à la bonne exécution des tâches qu’il leur confie et à ce qu’ils reçoivent et
maintiennent un niveau de formation approprié.
Lorsqu’il n’a pas les compétences requises pour réaliser lui-même certains travaux
indispensables à la réalisation de sa mission ou de sa prestation, le commissaire aux comptes
fait appel à des experts indépendants de la personne ou de l’entité pour laquelle il les réalise.
Le commissaire aux comptes doit faire preuve de conscience professionnelle, laquelle consiste
à exercer chaque mission ou prestation avec diligence et à y consacrer le soin approprié.
Code de déontologie des experts-comptables, art. 145. Les personnes mentionnées
à l’article 141 exercent leur activité avec compétence, conscience professionnelle et
indépendance d’esprit […]
Elles doivent en conséquence s’attacher :
1. À compléter et mettre à jour régulièrement leur culture professionnelle et leurs
connaissances générales […].
Code de déontologie des CAC, art. 8. Dans le respect des obligations attachées à
leur activité professionnelle, les commissaires aux comptes entretiennent entre eux des
rapports de confraternité. Ils se gardent de tout acte ou propos déloyal à l’égard d’un
confrère ou susceptible de ternir l’image de la profession.
Ils s’efforcent de résoudre à l’amiable leurs différends professionnels. Si nécessaire, ils
recourent à la conciliation du président de leur compagnie régionale ou, s’ils appartiennent
à des compagnies régionales distinctes, des présidents de leur compagnie respective.
Code de déontologie des experts-comptables, art. 161. Les personnes mentionnées à
l’article 141 se doivent assistance et courtoisie réciproques.
Elles doivent s’abstenir de toute parole blessante, de toute attitude malveillante, de tout
écrit public ou privé, de toute démarche ou manœuvre susceptible de nuire à la situation
de leurs confrères […].
Code de déontologie des CAC, art. 9. Le commissaire aux comptes respecte le secret
professionnel auquel la loi le soumet. Il ne communique les informations qu’il détient
qu’aux personnes légalement qualifiées pour en connaître.
Il fait preuve de prudence et de discrétion dans l’utilisation des informations qui concernent
des personnes ou entités auxquelles il ne fournit pas de mission ou de prestation.
9 Conscience professionnelle
LE + DE L’EXPERT
La responsabilité des auditeurs (experts-comptables et CAC) peut être de nature
civile, pénale ou disciplinaire. Les sanctions varient selon le cas : dommages et
intérêts en matière civile ; amende et/ou emprisonnement en matière pénale ;
sanctions professionnelles en matière disciplinaire (avertissement, blâme,
suspension, radiation, etc.).
2 Acceptation de la mission
L’auditeur et la direction de l’entité doivent convenir des termes et conditions de la mis-
sion. Les termes convenus sont consignés dans une lettre de mission d’audit ou dans
tout type de contrat adéquat.
▸ Exemple
Contenu type d’une lettre de mission
– Identité des parties
– Présentation globale de la mission
Audit des comptes individuels et consolidés 169
Fiche 45
––Nature et l’étendue des interventions que l’auditeur entend mener conformément aux
dispositions du Code de commerce, des normes d’exercice professionnel et de la doctrine
professionnelle du CNCC
––Façon dont seront portées à la connaissance des organes dirigeants les conclusions
issues de ses interventions
––Dispositions relatives aux signataires, aux intervenants et au calendrier
––Nécessité de l’accès sans restriction à tout document comptable, pièce justificative ou
autre information demandée dans le cadre de ses interventions
––Rappel des informations et documents que la personne ou l’entité doit lui communiquer
ou mettre à sa disposition
––Souhait de recevoir une confirmation écrite des organes dirigeants de la personne ou de
l’entité pour ce qui concerne les déclarations faites à l’auditeur en lien avec sa mission
––Budget d’honoraires et les conditions de facturation
––Clauses diverses : possibilité de réalisation du contrat, clauses de responsabilité, exten-
sion possible de la mission (notamment dans le cadre d’un audit contractuel), exercice
du secret professionnel, etc. ◂
–– consulter les procès-verbaux ou les comptes rendus des réunions tenues par l’organe
appelé à statuer sur les comptes, par l’organe d’administration ou de surveillance et
par la direction après la date de clôture de l’exercice ;
–– prendre connaissance, le cas échéant, des dernières situations intermédiaires et des
derniers documents prévisionnels établis par l’entité ;
–– s’enquérir auprès des personnes compétentes de l’entité de l’évolution des procès,
contentieux et litiges depuis ses derniers contrôles ;
–– s’enquérir auprès de la direction de sa connaissance de la survenance d’événements
postérieurs.
Procédure à suivre par l’auditeur en cas d’événement postérieur
Fin de la possibilité
de mise en œuvre
d’une procédure d’audit relative
aux événements postérieurs
B. Lettre d’affirmation
Définition
Une lettre d’affirmation est un courrier récapitulant et complétant, notamment à la fin
des travaux, certaines déclarations importantes qui ont une incidence sur les projets de
conclusions du CAC et qui lui ont été faites, par les dirigeants ou le personnel de direction
de l’entreprise, au cours de sa mission.
Une lettre d’affirmation est adressée par la direction d’une entreprise à un CAC. Elle per-
met à ce dernier d’obtenir, sur des aspects significatifs, des déclarations écrites de la
direction dès lors qu’il ne peut raisonnablement exister d’autres éléments probants
suffisants et appropriés.
La lettre d’affirmation mentionne, le plus souvent, des éléments ayant trait à la marche
de l’entreprise pour lesquels il n’existe pas, ou pas encore au moment de la vérification,
de preuve écrite.
C. Revue de la documentation
Le CAC doit constituer, pour chaque entité qu’il contrôle, un dossier contenant la
documentation de l’audit des comptes. Il doit documenter ses travaux au fur et à mesure
de leur réalisation. Au-delà de la date de signature de son rapport, le CAC ne peut appor-
ter aucune modification de fond aux éléments de documentation.
LE + DE L’EXPERT
La lettre de mission est un document essentiel dans la procédure d’audit.
Elle formalise les obligations de l’auditeur et de l’entité auditée.
L’auditeur doit planifier le travail d’audit pour que celui-ci soit réalisé de manière effi-
ciente. Il comprend notamment les étapes suivantes : la prise de connaissance de l’entité
et de son secteur d’activité, l’évaluation des risques, la détermination du seuil de signi-
fication, l’élaboration du programme de travail.
Définition
Le risque d’audit correspond à la possibilité pour l’auditeur de formuler une opinion
inappropriée eu égard aux circonstances (ex. : opinion sans réserves en cas d’anomalie
significative).
Risque
Risque
d’anomalies
de non-détection Risque d’audit
significatives
des anomalies
dans les comptes
L’auditeur se doit de fixer un risque d’audit acceptable : il ne lui reste plus qu’à évaluer
chacune des composantes (le risque inhérent et le risque lié au contrôle sont souvent
corrélés). Si le risque inhérent et le risque lié au contrôle sont faibles, l’auditeur pourra
limiter ses contrôles, le risque de non-détection ayant un effet réduit sur le risque
d’audit.
Risque d’audit
Entité Auditeur
Contrôle
interne
Risque lié
Risque inhérent
au contrôle interne
La CNCC fait notamment ressortir qu’il y importance relative lorsque l’élément consi-
déré a une incidence sur (sauf s’il existe des circonstances particulières, comme une
non-continuité d’exploitation, par exemple, pour rendre l’élément moins important) :
–– l’actif net de 5 % à 10 %, ou plus ;
–– le bénéfice net après impôt de 5 % à 10 %, ou plus ;
–– des rubriques du bilan de plus de 10 %.
Sont généralement pris comme base pour la détermination du seuil de signification :
–– le résultat courant ;
–– le résultat net ;
–– le chiffre d’affaires ;
Évaluation des risques et planification de la mission 175
Fiche 46
LE + DE L’EXPERT
La planification de l’audit, l’établissement du plan de mission et des programmes
de travail par l’auditeur sont fonction du risque d’audit accepté, lequel peut être
matérialisé par un ou plusieurs seuils de signification.
Les procédures d’audit comprennent des tests de procédures, des contrôles de subs-
tance, ou une approche mixte utilisant les deux à la fois ( fiche 46).
Différents types de procédures et de contrôles peuvent être envisagés.
–– évaluation et imputation : les actifs et les passifs sont inscrits dans les comptes
pour des montants appropriés et tous les ajustements résultant de leur évaluation
ou imputation sont correctement enregistrés.
•• Assertions concernant la présentation des comptes et les informations fournies dans
l’annexe :
–– réalité et droits et obligations : les événements, les transactions et les autres élé-
ments fournis se sont produits et se rapportent à l’entité ;
–– exhaustivité : toutes les informations relatives à l’annexe des comptes requises par
le référentiel comptable ont été fournies ;
–– présentation et intelligibilité : l’information financière est présentée et décrite de
manière appropriée, et les informations données dans l’annexe des comptes sont
clairement présentées ;
–– mesure et évaluation : les informations financières et les autres informations sont
données fidèlement et pour les bons montants.
5 Observation physique
Définition
L’observation physique consiste à examiner la façon dont une procédure est exécutée au
sein de l’entité. L’appréciation du contrôle interne utilise généralement cette procédure.
6 Demande d’information
L’auditeur peut émettre des demandes d’information en s’adressant à des personnes
internes ou externes à l’entreprise. Il peut s’adresser à des membres du personnel, aux
dirigeants, mais aussi à des tiers en relation avec l’entité.
Souvent, notamment lors des travaux de fin de mission l’auditeur demande à la direction
les déclarations (sous forme de lettres d’affirmation de la direction) ( fiche 45) qu’il
estime nécessaire dans le cadre de sa mission ou qui sont requises par d’autres normes.
7 Demande de confirmation à des tiers
Selon la norme NEP 505, la demande de confirmation des tiers consiste à obtenir de
la part d’un tiers une déclaration directement adressée au CAC concernant une ou plu-
sieurs informations ( fiche 49).
8 Vérification de calculs
L’auditeur peut être amené à vérifier un calcul effectué par le personnel de l’entité. Ainsi,
dans le cadre de la vérification des postes amortissements des immobilisations, il effec-
tuera, notamment pour certaines immobilisations spécifiques, les calculs nécessaires
pour justifier le montant des amortissements déjà pratiqués (y compris les amortisse-
ments dérogatoires induits par la fiscalité) ainsi que les dotations de l’exercice (amor-
tissements proprement dits et amortissements dérogatoires).
9 Réexécution des contrôles
L’auditeur peut effectuer des contrôles (théoriquement déjà effectués par l’entité) par
recoupements internes. Ces contrôles se font par rapprochement d’informations internes
provenant de différentes origines (par exemple rapprochement entre les déclarations de
taxes sur le chiffre d’affaires, les montants comptabilisés dans le compte « État » et les
montants comptabilisés dans les différents postes de charges et de produits).
10 Procédures analytiques
Les procédures analytiques (ou examen analytique) sont des techniques de contrôle
consistant à apprécier des informations financières à partir de :
–– leurs corrélations avec d’autres informations, issues ou non des comptes, ou avec des
données antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou d’entités similaires ;
–– l’analyse des variations significatives ou des tendances inattendues.
Types d’examen
Examen critique des composantes d’un solde pour identifier
Revue de vraisemblance
celles qui sont a priori anormales.
Comparaison de données Analyse des données de l’exercice par rapport à celles des périodes
absolues antérieures pour déterminer si l’évolution est cohérente.
Comparaison de données Détermination et analyse des ratios significatifs (ex. : ratios
relatives d’exploitation, de structure de bilan, de rotation).
Analyse des différents résultats, issus de la comparaison de données
Analyse de tendances absolues ou relatives, en essayant d’en tirer des règles plus précises
sur les relations qui existent entre les données utilisées.
LE + DE L’EXPERT
Les procédures d’audit comprennent des tests de procédures et des contrôles de
substance. Ces procédures sont multiples ; elles doivent être choisies le plus souvent
en fonction de l’élément contrôlé et du niveau de risque d’audit lié à cet élément.
Définition
Le contrôle interne est l’ensemble des politiques et procédures mises en œuvre par la
direction d’une entité en vue de s’assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse
et efficace de ses activités.
▸ Exemple
Objectifs de contrôle interne de la fonction « Achats fournisseurs »
Le système du contrôle interne de la fonction Achats fournisseurs doit permettre de s’assurer que :
– tous les achats (matières et services) de l’entreprise sont correctement autorisés et
comptabilisés ;
– les achats comptabilisés correspondent à des dépenses réelles de l’entreprise ;
– ces dépenses sont faites dans l’intérêt de l’entreprise et conformément à son objet ;
– tous les avoirs à obtenir sont enregistrés ;
– toutes les dettes concernant les marchandises et services reçus sont enregistrés dans la
bonne période ;
– les engagements pris par l’entreprise et devant figurer dans l’annexe sont correctement
repris. ◂
La prise de connaissance du dispositif de contrôle peut s’effectuer selon les cinq tech-
niques suivantes :
–– la prise de connaissance de documents existants ;
–– la conversation d’approche ;
–– l’analyse des circuits par diagramme ;
–– les questionnaires et les guides opératoires ;
–– les grilles d’analyse de contrôle interne.
A. Prise de connaissance des documents existants
Définition
La prise de connaissance consiste à recenser tout ce qui peut aider l’auditeur à apprécier
les systèmes, procédures et méthodes de l’entreprise.
B. Conversation d’approche
Définition
Technique la plus informelle, la conversation d’approche consiste, au cours d’un ou de
plusieurs entretiens, à demander aux professionnels de décrire les systèmes en place.
LE + DE L’EXPERT
L’appréciation du contrôle interne permet à l’auditeur d’évaluer le risque lié aux
contrôles et de déterminer ainsi l’importance des contrôles substantifs à effectuer
afin de limiter le risque d’audit à un niveau acceptable.
Selon la norme NEP 505, la demande de confirmation à des tiers (appelée aussi circu-
larisation ou confirmation directe) consiste à obtenir de la part d’un tiers une déclara-
tion directement adressée au commissaire aux comptes concernant une ou plusieurs
informations.
•• Il faut également prévoir un délai suffisant pour obtenir les réponses, en faire le
dépouillement et effectuer les relances.
•• De plus, il est souhaitable de répartir le travail de l’auditeur dans le temps.
Pour la plupart des tiers qui sont appelés à être confirmés systématiquement (ex. : banques,
cadastre, hypothèques), il faut plutôt retenir la date de clôture de l’exercice.
G. Préparation des demandes de confirmation
Toute demande de confirmation doit comporter :
–– une lettre explicative ou un formulaire indiquant de façon précise ce qui est attendu
du tiers ;
–– le cas échéant, les montants sur lesquels l’accord est demandé. Il est alors conseillé
d’adresser des relevés de compte ;
–– une enveloppe timbrée à l’adresse de l’auditeur (et non de l’entreprise) pour la réponse.
H. Envoi des demandes
À partir du moment où les divers documents sont prêts, il appartient à l’auditeur ou
à ses collaborateurs de procéder lui-même à la mise sous enveloppe et au dépôt à la
poste. Cette mesure a pour but d’éviter que l’entreprise n’intercepte une ou plusieurs
demandes.
I. Réception des réponses
Il est souhaitable que les enveloppes adressées aux tiers comportent extérieurement,
non pas le nom de la société contrôlée, mais celui de l’auditeur, de façon à lui être
retournées directement en cas d’adresse erronée.
J. Traitement des réponses
Elles seront pointées, au fur et à mesure de leur arrivée sur une feuille de travail spé-
cialisée indiquant, pour chaque poste faisant l’objet d’une confirmation à des tiers, les
montants à confirmer, les dates d’envoi et de relance des demandes, et les montants
confirmés ou non confirmés adressés par les tiers. Les réponses non confirmées seront
analysées.
Pour les clients, par exemple, les principales causes de non-conformité sont des diffé-
rences dues à :
–– des chevauchements, soit de factures (le client n’a pas encore enregistré les der-
nières factures), soit de règlements (la société n’a pas encore enregistré les derniers
règlements) ;
–– des erreurs, en général d’imputation comptable, soit de la société, soit du client ;
–– des litiges.
Il est possible, avec l’accord de la société, d’entrer en contact avec le tiers pour complé-
ter les informations manquantes :
•• En cas de différence, il est possible de demander au comptable de l’entreprise de pro-
céder à un rapprochement des soldes en lui communiquant un double de la réponse
ainsi que le modèle de la feuille de travail.
•• Faute de réponse des tiers, il faut poursuivre l’investigation par des moyens différents,
sous peine d’enlever à l’échantillon retenu sa représentativité.
Demandes de confirmation à des tiers 187
Fiche 49
▸▸Exemple
Vous êtes amené(e) à analyser le programme de confirmation à des tiers mis en place par
l’assistant d’un CAC chargé de contrôler la société Alpha.
Ce programme prévoit les cinq points suivants :
• Sélection des 15 clients dont les soldes au 30 novembre sont les plus élevés.
• Préparation des relevés clients et de lettres de demandes de confirmation par la société
Alpha. Celles-ci sont établies sur papier à en-tête de la société et précisent l’identité du
réviseur, mais pas son adresse.
• Envoi des lettres par l’assistant qui les fait partir de la société en utilisant la machine à
affranchir Alpha.
• Examen par l’assistant des réponses reçues par la société et analysées par celle-ci.
Aucun contrôle n’est prévu pour les lettres demeurées sans réponse (10 sur 15 comptes
sélectionnés).
• Conclusions dressées par l’assistant, sur la base des 10 réponses reçues qui sont en accord
avec Alpha, que les comptes clients sont justifiés.
Analyse critique
Dans le cas présenté, on relève les quatre faiblesses suivantes :
• La sélection est effectuée sur la base des soldes au 30 novembre. Si la confirmation est
effectuée à cette date, il convient de contrôler les mouvements entre le 30 novembre et le
31 décembre. Si la confirmation est effectuée au 31 décembre, mais que seule la sélection
a été faite au 30 novembre, il convient de s’assurer que des soldes importants n’ont pas été
omis compte tenu de cette sélection et plus généralement que la sélection n’a pas omis
des éléments très importants.
• Les lettres sont envoyées par l’entreprise, ce qui conduit la Poste à y retourner les lettres
dont le destinataire serait inconnu.
• Les réponses sont adressées par les clients à la société et non à l’auditeur ; dans ce cas,
toute réponse gênante peut être détruite ou corrigée.
• Les autres procédures ne sont pas appliquées pour les clients n’ayant pas répondu (pour-
suite de l’investigation par des moyens différents : examen d’encaissements ultérieurs,
vérification des facturations et des livraisons composant le solde, contrôle d’adresse).
L’échantillon de 15 clients sélectionnés n’étant pas traité exhaustivement, le programme
de travail n’est pas rempli.
Finalement, il s’agit plus, au cas présent, d’un simulacre de confirmation, les normes d’audit
en la matière n’étant pas appliquées. ◂
LE + DE L’EXPERT
Les demandes de confirmation doivent être adressées par l’auditeur (et non par
l’entité auditée) aux tiers. Les réponses aux demandes de confirmation doivent être
adressées à l’auditeur (et non à l’entité auditée).
Le rapport d’audit permet à l’auditeur d’exprimer, par écrit, son opinion sur les états
financiers et autres documents publiés pris dans leur ensemble. Il conclut la mission
d’audit : c’est lui qui permet la perception de l’audit par le public.
Les rapports d’audit du CAC sont normalisés (NEP 700 : rapport du commissaire aux
comptes sur les comptes annuels et consolidés) ; il en est de même des rapports d’audit
de l’expert-comptable (ISA 700).
D’autres rapports peuvent être établis par le CAC et présentés à l’assemblée générale
des actionnaires, notamment le rapport du CAC sur les conventions réglementées.
A. Opinion
En application des dispositions des articles L. 823-9 et R. 823-7 du Code de commerce,
le CAC déclare :
– certifier que les comptes annuels ou consolidés sur lesquels porte le rapport sont
réguliers et sincères et qu’ils donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la personne ou
de l’entité ou de l’ensemble des personnes et entités comprises dans la consolidation
à la fin de l’exercice ;
– assortir la certification de réserves ;
– refuser la certification des comptes ;
– ou être dans l’impossibilité de certifier.
Outre la certification des comptes, l’opinion doit indiquer l’origine de la désignation du
commissaire aux comptes, l’identité de la personne ou de l’entité dont les comptes sont
certifiés, la nature des comptes, annuels ou consolidés, qui font l’objet du rapport et qui
sont joints à ce dernier, la date de clôture et l’exercice auquel les comptes se rapportent,
les règles et méthodes comptables appliquées.
B. Fondement de l’opinion
Le fondement de cette opinion comprend :
– la référence aux normes d’exercice professionnel conformément auxquelles la mission
a été accomplie ;
– une attestation qu’il n’a pas été fourni de services interdits par le Code de déontologie
et, éventuellement, les motifs de la réserve, du refus ou de l’impossibilité de certifier
les comptes.
Les anomalies ( fiche 46) peuvent provenir de fraudes ou résulter d’erreurs. Elles sont
considérées comme significatives lorsque l’on peut raisonnablement s’attendre à ce
qu’elles puissent, prises individuellement ou en cumulé, influencer les décisions écono-
miques que les utilisateurs des comptes prennent en se fondant sur ceux-ci.
Rapports émis par l’auditeur 191
Fiche 50