These Moutet Mars 17
These Moutet Mars 17
These Moutet Mars 17
Thèse
par
Laurent MOUTET
Résumé
Nous avons cherché à développer et à mettre à l’épreuve de la classe des activités utilisant un
registre basé sur des diagrammes lors de l’enseignement de la théorie de la relativité restreinte
avec des élèves de terminale S. Même si l’approche graphique est source de difficultés
didactiques, les potentialités didactiques des graphiques peuvent s’avérer être plus
avantageuses. Une étude épistémologique sur les diagrammes utilisables en relativité
restreinte nous a permis de nous rendre compte des liens importants entre les mathématiques
et la genèse de la théorie de la relativité restreinte. C’est le cas du diagramme de Minkowski.
Nous nous sommes également intéressés à deux autres diagrammes développés beaucoup plus
tard pour des raisons didactiques, ceux de Brehme et de Loedel. A la suite de séances pilotes,
nous avons développé un nouveau cadre théorique, permettant d’analyser plus finement les
interactions développées par les élèves résolvant un problème utilisant des diagrammes en
relativité restreinte. Nous avons modifié les espaces de travail mathématique (ETM) en
rajoutant un nouveau cadre de rationalité à celui des mathématiques initialement présentes,
celui de la physique. Le cadre des ETM étendu nous a permis de concevoir plusieurs versions
de séquences proposées aux élèves et de réaliser une analyse a priori de leur niveau de
difficulté et a posteriori en analysant des travaux d’élèves. Nous avons effectué l’analyse du
travail de groupes d’élèves lors d’une séquence utilisant le diagramme de Minkowski avec
GeoGebra, un logiciel de simulation graphique. Cela nous a permis d’évaluer le degré de
maîtrise du diagramme de Minkowski pour chaque élève, tant du point de vue du cadre de
rationalité des mathématiques que de celui des sciences physiques. Les résultats sont
prometteurs, ils tendent à montrer une appropriation réelle des concepts de la théorie de la
relativité restreinte via une approche utilisant des diagrammes.
ii
Abstract
We tried to develop and test several activities using a register based on diagrams for teaching
the special theory of relativity to S class of twelfth graders. The graphic approach may result
it complications in learning. However, its educational potential can turn out to be more
beneficial. An epistemological study on diagrams used in special relativity allowed us to
report important links between mathematics and the genesis of the special theory of relativity.
This is the case of the Minkowski diagram. We were also interested in two other diagrams,
Brehme and Loedel, which were developed much later for teaching purposes. Following
experimental sessions, we developed a new theoretical frame to comprehensively analyse the
interactions developed by students to solve a problem using diagrams in special relativity. We
modified the mathematical working spaces (MWS) by adding a new frame of rationality to
the existing mathematical workspace to physics. The extended frame of the MWS allowed us
to plan several versions of sequences proposed to the students and realize a priori analysis of
their difficulty level and a posteriori study by analysing pupils' works. We have considered
several works of student groups during a sequence using the Minkowski diagram with
GeoGebra, a graphic simulation software. It allowed us to estimate the degree of control of
the Minkowski diagram for every student, both from the frame of rationality of the
mathematics and the physical sciences’ point of view. The results are promising and they tend
to show a real appropriation of the concepts of the special theory of relativity with an
approach using diagrams.
iii
iv
Remerciements
Je remercie Etienne Parizot d’avoir accepté d’être le président de mon jury de thèse. Nous
avons déjà eu l’occasion de discuter un peu de relativité restreinte dans le bureau de Cécile.
J’ai eu le temps de voir passer quelques étudiants au laboratoire, je m’excuse d’avance si j’en
oublie certains. L’ambiance au laboratoire était exceptionnelle et en même temps très
v
studieuse, je leur remercie de tout cela. C’était très vivifiant lorsque je venais de mon lycée.
Merci donc à Robin, Clément, Sophie, Charlotte et Charlotte, Adry, Valentin, Assia, Zakaria,
Luz, Leonard, Michael, Alice, Zoé, Arturo, Ines …
Merci à Christiane Simon, Pierre Daussin et Thouraya Abdellatif pour leur gentillesse, leur
professionnalisme et pour m’avoir soutenu dans mon projet. C’est grâce à une discussion avec
Christiane que j’ai décidé de me relancer dans des travaux de recherche.
Je remercie mes élèves de TS du lycée Boucher de Perthes à Abbeville qui ont suivi les
différentes séquences de relativité restreinte. Les derniers ont eu peur que les diagrammes
d’espace-temps « tombent au bac ». Je m’excuse de leur avoir fait des frayeurs !
Merci à mes deux petits référentiels, Armineh et Daniel de m’avoir supporté et soutenu dans
la vie de tous les jours. A la fin de l’écriture de la thèse, je disais à Armineh « tu pourrais
rester un peu immobile par rapport à Daniel, cela m’arrangerait s’il te plait, cela serait plus
facile ».
Une pensée à ma mère qui nous a quitté pendant ces six longues années de préparation qui
« ne comprenait pas ce que j’allais faire à Paris », à mon frère Christian, trop vite parti, à mon
père, heureusement toujours parmi nous, à ma tante Anne-Marie, à Céline, Sylvain,
Anouchik, Vahe, Vache et Shakeh.
Introduction ....................................................................................................................... 1
II.1. Mise en place d’une première séance pilote avec des élèves de terminale ............ 47
II.1.7. Analyse des documents écrits des élèves ainsi que du verbatim de la séance ....... 64
III.1. Les espaces de travail mathématique : un cadre pour penser l'usage des
diagrammes d'espace-temps en relativité retreinte....................................................... 132
Annexes............................................................................................................................. 207
Les tableaux
Tableau 21 : Éléments étudiés dans cette thèse en fonction du cadre de rationalité..…… 124
Les documents
Document 4.1 : Le registre diagrammatique utilisé dans la première séance pilote ; le repère
du référentiel R…………………………………………………………………..……….. 54
Document 4.2 : Le registre diagrammatique utilisé dans la première séance pilote ; le repère
du référentiel R’………………………………………………………………….……….. 55
Document 4.3 : Le registre diagrammatique utilisé dans la première séance pilote ; les deux
repères des référentiels R et R’………...…………………………………………………. 56
Document 5.1 : Les registres diagrammatique et schématique utilisés dans la première séance
pilote ; le repère du référentiel R……………………………………………….………… 57
Document 5.2 : Les registres diagrammatique et schématique utilisés dans la première séance
pilote ; le repère du référentiel R’…………………………………………………………58
xii
Document 5.3 : Les registres diagrammatique et schématique utilisés dans la première séance
pilote ; les deux repères des référentiels R et R’……………………………….………… 59
Les figures
Figure 4 : Situation proposant de trouver la durée d’un avion pour franchir Paris Montréal en
fonction de sa vitesse. Extrait de Janvier (1993)………………………............................. 8
Figure 7 : Dépassement d’un escargot par une limace. Extrait de Lerouge (1993)……... 10
Figure 8 : Une image pour représenter l’effet Doppler. Extrait de Leroy-Bury et Viennot
(2003)…………………………………………………………………………………….. 12
Figure 12 : Image de deux éclairs frappant simultanément le train pour l’observateur du quai.
Extrait de Kermen et de de Hosson (2013)………………………………………………. 16
Figure 16 : Situation du pont dans le référentiel du pont. Extrait de de Hosson et al. (2010,
2012)……………………………………………………………………………………… 21
Figure 18 : Situation du pont dans le référentiel des scooters avec les lignes d’univers de E et
F……………………………………………………………………………………........... 23
Figure 20 : Correspondance des échelles des repères dans deux référentiels dans le
diagramme de Minkowski………………………………………………………………... 29
Figure 25 : Correspondance des coordonnées d’un point dans les deux référentiels d’un
diagramme de Minkowski………………………………………………………………... 36
Figure 26 : Correspondance des échelles entre deux repères de deux référentiels dans le
diagramme de Minkowski………………………………………………………………... 37
Figure 46 : Mise en évidence graphique d’une durée propre entre les événements E2 et E1
dans le référentiel R à l’aide d’un diagramme de Loedel………………………….……... 97
Figure 48 : Les événements E2 et E3 ne forment pas une durée propre dans le référentiel de
Daniel………………………………………………………………………………….…. 99
Figure 49 : Déterminations graphiques des durées entre les événements E3 et E2 dans deux
référentiels à l’aide du diagramme de Loedel…………….…..………………………….. 100
Figure 52 : Les différentes genèses dans les ETM. Extrait de Kuzniak et Richard
(2014)…………………………………………………………………………………….. 119
Figure 59 : Double catégorisation des savoirs pour chaque monde. Extrait de Tiberghien
(2005)…………………………………………………………………………………….. 127
Figure 60 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle des deux mondes.
Extrait de Tiberghien (2005)………………………………………………….………….. 128
Figure 61 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle de l’ETM
étendu…………………………………………………………………………………….. 129
Figure 62 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle de l’ETM
étendu…………………………………………………………………………………….. 130
Figure 63 : Image d’une poursuite de Bip-Bip par Vil Coyotte. Extrait de Cazes et
Vandebrouck (2014)…………………………………………………………………….... 136
Figure 84 : Construction des abscisses x et des ordonnées c.t des différents événements avec
GeoGebra…………………………………………………………………………….…… 171
Figure 87 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,1.c dans le référentiel lié à
Armineh…………………………………………………………….……………….……. 173
Figure 88 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,2.c dans le référentiel lié à
Armineh……………………………………………………………………………..……. 174
Figure 89 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,4.c dans le référentiel lié à
Armineh……………………………………………………………………………..……. 174
Figure 92 : Tracé de xE1, xE2, xE3, c.tE1, c.tE2 et c.tE3 sur le diagramme de Loedel….........177
Figure 101 : Copie d’écran de la seconde version GeoGebra du groupe d’Anthony..…... 191
Figure 104 : Copie d’écran de la première version GeoGebra du groupe de Lucie........... 197
Figure 105 : Copie d’écran de la seconde version GeoGebra du groupe de Lucie…..….. 198
xviii
1
Introduction
Le programme officiel de 2012 (voir tableau 1) leur laisse une certaine latitude pour traiter
cette partie du programme « La liberté didactique du professeur consiste à faire un choix,
notamment entre une approche historique, pouvant d’emblée annoncer le postulat et le faire
suivre par des tests expérimentaux, et une approche plus «pédagogique», partant des
résultats expérimentaux pour rendre plus naturelle ensuite l’hypothèse d’Einstein. En ce sens,
le programme se présente selon un ordre qui ne saurait être prescriptif, selon l’esprit général
qui l’anime ». Cette petite partie « temps et relativité restreinte » est généralement traitée tout
au plus en deux semaines par les enseignants.
Ce sont des notions qui n’ont jamais été vues auparavant par les élèves. Cette partie de
programme nécessite une maîtrise de la notion de référentiel qui a été vue pour la première
fois dans le programme de seconde en relation avec « la nature du mouvement observé » (voir
tableau 2).
2
La notion de référentiel n’a été revue ensuite qu’en classe de terminale S lorsque les élèves
doivent « choisir un référentiel d’étude » lors de la « description du mouvement d’un point au
cours du temps » (voir tableau 3).
Des études ont montré que dans le contexte de situations relativistes, la maîtrise de ce
concept, qui s'avère déterminante n'est pas du tout effective même après un cursus
universitaire de physique. Scherr et al. (2001) ont montré que les étudiants ont tendance à
croire que deux observateurs, situés au même endroit, constituent un même référentiel même
s’ils sont en mouvement les uns par rapport aux autres. De même, pour eux, deux
observateurs immobiles l’un par rapport à l’autre à deux endroits différents constituent deux
référentiels indépendants.
1
Dans les manuels scolaires, un référentiel est défini comme un objet ou un solide de référence, éventuellement
muni d’une horloge. Pour Valentin, L. (1983) L’Univers mécanique, Hermann, 26 : “ Par référentiel, on entend
généralement des corps solides, supposés idéalement indéformables, par rapport auxquels tout point matériel est
repéré par trois coordonnées, x, y, z, mesurées sur des axes fixes qui sont les arêtes d’un trièdre d’ordinaire
choisi trirectangle. Par exemple, les murs d’une pièce peuvent servir de référentiel même si cette pièce est la
cabine d’un bateau sur une mer agitée, ou tout autre habitacle effectuant un mouvement quelconque ”.
3
de Hosson et al. (2010, 2012) ont également montré le même type de difficultés auprès
d’étudiants professeurs de sciences physiques cette fois-ci en étudiant comment la notion
d’événement est mobilisée. Une des situations étudiées est décrite ci-après.
La situation « du pont » concerne quatre personnes immobiles sur un pont (voir figure 1). A
et B sont immobiles face à face chacun à une extrémité du pont et disposent d’un appareil
photo avec flash. C est immobile au milieu du pont, et D est également immobile sur le pont,
mais se trouve à égale distance entre A et C. À un instant donné, C émet un signal en direction
de A et B afin que ceux-ci déclenchent leur appareil photo (on considère que les temps de
réaction d’A et B sont identiques).
A B
D C
Figure 1 : La situation du « pont » dans le référentiel du pont. Extrait de Kermen et de
de Hosson (2012).
Deux autres personnes E et F traversent le pont sur deux scooters cosmiques à la vitesse
constante v = 0,8.c par rapport au sol. F se dirige de A vers B et arrive à la hauteur de D à
l’instant même où celui-ci reçoit la lumière émise par A. E, qui se trouve devant F à une
vitesse semblable à celle de F dans le référentiel du pont, arrive à la hauteur de C au moment
où celui-ci reçoit la lumière émise par les flashes A et B (voir figure 2).
4
Un questionnaire demande quel est l’ordre selon lequel les flashes émis par A et B sont perçus
par C, D, E et F ainsi que sur l’ordre selon lequel ces mêmes flashes ont été émis (pour C, D,
E et F) afin de voir si les étudiants confondent les événements relatifs à l’émission et à la
réception des flashes.
Les flashes sont émis au même instant dans le référentiel du pont et donc pour les points A, B,
C et D car comme ils sont immobiles les uns par rapport aux autres, ils constituent un même
référentiel. Les flashes sont reçus au même instant pour C car la lumière doit parcourir la
même distance en venant de A ou de B (AC = CB). C’est le flash venant de A qui est perçu en
premier par D car la distance à parcourir par la lumière est plus faible dans ce cas (AD < BD).
E et F forment un même référentiel, dit des scooters, car ils sont immobiles l’un par rapport à
l’autre. E et C étant au même point de l’espace-temps à l’instant où la lumière des flashes y
arrive, ils perçoivent tous les deux les flashes au même instant dans le référentiel du pont ou
dans celui des scooters. De la même façon F étant au même point de l’espace-temps que D
5
lorsque la lumière issue du flash de A y arrive, F reçoit la lumière de ce flash d’abord, et ceci
dans les deux référentiels.
A partir de ce constat, nous nous sommes dit qu’une manière de donner plus de sens aux
concepts utilisés en relativité restreinte pourrait être de les mobiliser dans le cadre d’espaces
graphiques2 et ceci pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, les travaux de Walter (1996) illustrent au travers de la description de la genèse
de la théorie de la relativité restreinte, l’apport des mathématiciens sur cette théorie avec en
particulier l’influence de Poincaré et de Minkowski. Ce dernier a contribué par sa vision plus
mathématique de la relativité restreinte à de nouvelles pistes qui se sont avérées utiles pour le
développement de la théorie de la relativité générale. L’étude historique de la genèse de la
théorie de la relativité restreinte montre donc un lien important avec les mathématiques et en
particulier les diagrammes d’espace-temps3.
D’un point de vue à la fois cognitif et sémiotique, les travaux de Duval (1993) ont montré que
la compréhension d’un concept est améliorée lorsqu’au moins deux registres de représentation
sont mobilisés et lorsque les traductions entre registres sont favorisées. Ainsi un registre basé
2
Nous parlerons par la suite d’espaces diagrammatiques ou de registres diagrammatiques.
3
Nous utiliserons dans ce travail de thèse indifféremment « diagramme » ou « diagramme d’espace-temps ».
6
sur les diagrammes était mobilisable grâce à celui associé à la genèse de la théorie, celui de
Minkowski (conférence de Cologne, 1908), et de deux diagrammes développés beaucoup plus
tard dans le cadre de l’enseignement de cette théorie, les diagrammes de Brehme (1962, 1964)
et de Loedel (1955, 1957).
Nous nous proposons donc dans ce travail de thèse d’élaborer une séquence d’enseignement
de la théorie de la relativité restreinte qui utilise des constructions graphiques4 et d’en évaluer
l’impact auprès d’élèves de terminale S.
Pour cela nous nous intéresserons pour commencer dans une première partie aux éléments
épistémologiques et didactiques de la théorie de la relativité restreinte et des diagrammes
d’espace-temps5. Nous allons voir plus particulièrement dans cette partie les difficultés que
les graphiques d’espace-temps6 sont susceptibles de générer ainsi que leurs potentialités
didactiques puis l’analyse épistémologique des diagrammes d’espace-temps. Puis nous
décrirons la mise en place d’une séance pilote. Par la suite, dans une seconde partie, nous
allons décrire l’élaboration d’outils théoriques nécessaires à la création d’une séquence
d’enseignement en théorie de la relativité restreinte. Il s’agira d’adapter les espaces de travail
mathématiques (ETM) utilisés en didactique des mathématiques pour utiliser ces outils afin de
développer une nouvelle séquence utilisant plusieurs niveaux de progressivité. L’utilisation
d’un logiciel de géométrie dynamique, GeoGebra sera envisagée (lieu d’expérimentation et de
représentation des diagrammes). Enfin, cette nouvelle séquence sera mise à l’épreuve de la
classe.
Une dernière partie nous permettra de nous interroger sur les perspectives de notre travail, en
particulier en termes de formation des enseignants.
4
Nous allons adopter dans ce travail de thèse la définition suivante pour le mot « graphique » : représentation
d'une ou plusieurs fonctions mathématiques avec l'utilisation éventuellement d'outils empruntés à la géométrie.
5
Nous allons adopter dans ce travail de thèse la définition suivante pour l’expression « diagramme d’espace-
temps » : représentation visuelle simplifiée et structurée des concepts de la relativité restreinte, des constructions
graphiques associées et des relations entre les grandeurs de temps et d'espace.
6
Nous considérerons dans ce travail de thèse que l’on passe d’un graphique d’espace-temps à un diagramme
d’espace-temps lorsque deux repères dans deux référentiels différents sont représentés.
7
Première partie
Cette partie a pour objet de montrer que les représentations graphiques (x, t) permettent de
matérialiser des concepts et des énoncés qui peuvent être, nous l’avons vu, difficiles pour les
étudiants. Nous allons montrer que l'usage des graphiques dans l'enseignement peut être
délicat, mais, pour autant, nous posons pour le moment l'hypothèse que leur gain peut être
supérieur à la difficulté de leur utilisation.
Les difficultés des élèves à utiliser les graphiques en mécanique et à manipuler en particulier
la notion de pente (voir figure 3) ont été étudiées notamment par McDermott (1987).
McDermott a utilisé un questionnement basé sur la notion de pentes pour mettre en évidence
ces difficultés. On considère par exemple deux objets A et B se déplaçant avec une vitesse
constante suivant un axe orienté. La figure 3 correspond à la représentation graphique de cette
situation. Elle a demandé, à l’instant t = 2 s, si la vitesse de l’objet A est plus grande, plus
petite ou égale à la vitesse de l’objet B. De même elle a demandé si les objets A et B peuvent
avoir la même vitesse et si oui, à quel instant. Beaucoup d’élèves se sont trompés, car ils ont
confondu la position de l’objet avec la valeur de sa vitesse. Lorsque t = 2s, la position de
l’objet A est plus petite que celle de B et pourtant la vitesse de l’objet A est plus grande que
celle de B. De même les élèves ne se rendent pas compte que les deux objets ne peuvent
jamais avoir la même vitesse.
Les élèves ont souvent tendance à traduire graphiquement une situation comme la variation
temporelle d’une grandeur (voir figure 4). C’est ce qu’a montré Janvier (1993). Il a été
demandé à 224 étudiants entrant à l’université de tracer sur le système d’axes de gauche de la
figure 4 comment varie la durée que met un avion pour franchir Paris-Montréal en fonction
de sa vitesse. La bonne réponse 9c est donnée par 23% des étudiants, on observe des réponses
de type 9d, ce qui correspond à l’évolution temporelle de la vitesse de vol de l’avion pour
15% de ces mêmes étudiants.
Figure 4 : Situation proposant de trouver la durée d’un avion pour franchir Paris
Montréal en fonction de sa vitesse. Extrait de Janvier (1993).
L’interprétation d’une représentation graphique peut être faussée à cause de l’outil graphique
lui-même ou à cause du concept représenté (voir figures 5, 6 et 7). Cela a été étudié par
9
Lerouge (1993). Il a proposé aux élèves des questionnaires avec plusieurs représentations
possibles données ci-après. Une mauvaise interprétation à cause de l’outil graphique peut être
illustrée à l’aide du résultat de l’analyse des deux graphiques de la figure 5. 57% des élèves
de fin de troisième pensent par exemple que l’intersection est réduite à un point dans le cas a
et qu’elle comporte plusieurs points dans le cas b.
a b
Une mauvaise interprétation à cause du concept représenté peut être illustrée par les
graphiques des figures 6 et 7. La figure 6 correspond à la situation de dépassement de deux
trains. 46 % des élèves de fin de troisième pensent que la longueur des trains influe sur le
nombre de points d’intersection entre deux droites. Ici elles représentent les distances
parcourues par les deux trains en fonction du temps. La figure 7 correspond à la situation de
dépassement d’un escargot par une limace. 51 % de ces mêmes élèves pensent aussi qu’il en
est de même à cause de la faible vitesse entre la limace et l’escargot.
10
Figure 7 : Dépassement d’un escargot par une limace. Extrait de Lerouge (1993).
11
Nous venons de mettre en évidence précédemment des difficultés pour effectuer une
traduction du registre graphique au registre du langage naturel. Il existe également des
problèmes avec d’autres registres.
La chute d’un corps en mouvement dans un fluide a été analysée par Hannoun Kummer
(2009) dans le cadre du programme de terminale S de 2002. Après l’établissement des
équations différentielles ayant pour solution une fonction de type exponentielle, les élèves
devaient être capables de tracer la courbe représentant la solution de l’équation différentielle
modélisant le mouvement de la goutte afin de pouvoir l’interpréter. Les élèves interrogés ont
eu de grosses difficultés lors de la traduction entre le registre numérique ou analytique et le
registre graphique ainsi que dans l’articulation entre la solution mathématique et sa
signification physique pour le phénomène considéré. Les exemples de phénomènes étudiés en
sciences physiques et décrits par une fonction mathématique montrent que le graphique a
souvent un rôle de tracé illustratif d’une solution analytique. Il a un rôle d’outil et il est
simplement utilisé pour une lecture par pointage en assurant une simple correspondance entre
une abscisse et une ordonnée avec la prédominance du facteur temps. Il n’a pas, par contre, le
rôle de preuve ou d’outil de calcul, le calcul associé est toujours réalisé dans le registre
analytique ou numérique.
Nous avons mis en évidence dans ce chapitre des difficultés potentielles à utiliser le registre
graphique lors de changement de registres. Nous faisons l’hypothèse que ces difficultés vont
être toujours présentes lors de l’utilisation du registre diagrammatique. Voyons maintenant
les potentialités didactiques des représentations graphiques de type (x, t) révélées,
notamment, par quelques exemples extraits de la littérature de recherche.
En observant, par exemple, une image représentant l’effet Doppler (voir figure 8), on
s’aperçoit que la distance d, entre l’émetteur et l’observateur, placée sur le graphique donne
de l’importance à un paramètre qui n’intervient pas dans la formule de transformation des
fréquences. De même on voit « un train d’onde », avec la représentation des longueurs d’onde
et ’, qui devient un objet qui se transforme sans que l’on sache pourquoi. Ce phénomène
est accentué par la confusion des référentiels, car « le train d’onde » associé à la longueur
d’onde est représenté dans le référentiel de l’émetteur et celui qui est associé à la longueur
d’onde ’ l’est dans le référentiel de l’observateur sans que cela soit bien explicité sur
l’image.
Figure 8 : Une image pour représenter l’effet Doppler. Extrait de Leroy-Bury et Viennot
(2003).
On considère une source se déplaçant suivant une demi-droite orientée Ox. Le récepteur est
placé à une distance d de la source sur cette demi-droite.
13
La source et le récepteur sont immobiles par rapport au référentiel terrestre (voir figure 9),
c’est pour cela que les demi-droites représentant leurs positions au cours du temps sont
parallèles à l’axe des abscisses. La source émet des bips réguliers séparés d’une durée TS qui
correspond à la période de la source. Le signal se propage jusqu’au récepteur (il aurait pu se
propager dans les deux sens, celui des x positifs et celui des x négatifs mais on ne représente
que ce qui est pertinent pour le problème). Ceci est représenté par les segments appelés
« signal ». La pente de ces segments correspond à la vitesse du signal dans le milieu de
propagation considéré. Le récepteur reçoit un bip lorsqu’un segment « signal » rencontre la
demi-droite associée aux positions au cours du temps du récepteur. Le graphique permet
ensuite de repérer la période du signal perçu par le récepteur, notée TR. Ici TR = TS car la
source et le récepteur sont immobiles par rapport au référentiel terrestre.
14
Ici le récepteur est immobile et la source s’éloigne de lui (voir figure 10). Il est possible de
trouver la vitesse de la source par rapport au récepteur à partir de la pente de la demi-droite
représentant les positions de la source au cours du temps. La source émet également des bips
réguliers séparés d’une durée TS. Comme tout à l’heure, le signal se propage jusqu’au
récepteur. Il est possible de connaitre également sa vitesse par rapport au référentiel terrestre
grâce à la pente des segments nommés « signal ». Dans ce cas, la construction graphique
montre que TR > TS ce qui veut dire que la fréquence du signal perçu par le récepteur est plus
petite que la fréquence du signal émis par la source (la fréquence est inversement
proportionnelle à la période).
Particule B en mouvement
uniforme
45° 45°
E
c.tE
xE x
Photons
Dans un graphique d’espace-temps (x, c.t), un événement est un simple point et les lignes
d’univers correspondent aux positions d’une particule au cours du temps. Une particule
immobile a donc une ligne d’univers verticale. La ligne d’univers d’un photon est parallèle à
la bissectrice de l’angle formé par Ox et Oc.t qui a pour équation x = c.t si les photons se
déplacent dans le sens des x croissants. Elle peut aussi être parallèle à la bissectrice de l’angle
formé par – Ox et Oc.t si les photons se déplacent suivant le sens des x décroissants.
Une particule en mouvement ne peut pas avoir une ligne d’univers qui a une pente plus faible
que la ligne d’univers d’un photon lorsque le déplacement se fait suivant les valeurs de x
croissantes (ou une pente plus grande dans le cas d’un déplacement suivant les valeurs de x
décroissantes).
En effet, dans le cas d’un mouvement suivant les valeurs de x croissantes, la ligne d’univers
d’une particule de vitesse v a pour équation :
x = v.t
16
c.x
Cette équation peut s’écrire également : v
= c.t
Si la pente de cette droite est plus petite que celle de la droite d’équation x = c.t, cela entraîne
obligatoirement que :
c
v
< 1 et donc c < v ce qui n’est pas possible.
Kermen et de Hosson (2013) ont traduit graphiquement la situation d’une vidéo disponible à
l’adresse suivante : www.youtube.com/watch?v=wteiuxyqtoM
Cette vidéo décrit un train qui se déplace en ligne droite et avec une vitesse constante le long
d’un quai avec une vitesse proche de c. Une passagère est située au milieu du train et un
observateur se trouve immobile le long du quai. Lorsque le milieu du train coïncide avec la
position de l’observateur sur le quai, deux éclairs frappent simultanément pour cet observateur
l’avant et l’arrière du train (voir figure 12).
La passagère du train est atteinte en premier par le front d’onde émis par l’éclair à l’avant du
train (voir figure 13). Comme elle se trouve au milieu du train, les distances à parcourir par
chaque front d’onde sont égales. Cela veut dire que par rapport à la passagère du train, l’éclair
a frappé l’avant du train avant l’éclair qui a frappé l’arrière du train.
17
La résolution graphique de cette situation est déclinée en deux parties avec un graphique dans
le référentiel du quai (voir figure 14) et un autre dans le référentiel du train (voir figure 15).
Le graphique d’espace-temps comportant un repère (x, c.t) dans le référentiel du quai est
représenté sur la figure 14. La ligne d’univers de l’observateur est une demi-droite verticale.
Les lignes d’univers de l’avant, l’arrière et la passagère du train sont représentées par des
demi-droites obliques vers la droite, car le train s’éloigne de l’observateur dans le sens des
valeurs de x croissantes.
A l’instant t0, pris pour origine des dates, les éclairs frappent simultanément l’avant et
l’arrière du train dans le référentiel du quai. De même à cet instant, la position de
l’observateur sur le quai coïncide avec la position de la passagère dans le train. Les lignes
d’univers des photons se déplaçant dans le sens des x croissants ou décroissants sont
également représentées pour les deux éclairs.
On remarque sur la construction graphique que l’instant t1 correspond au temps pour lequel la
lumière issue de l’éclair ayant frappé l’avant du train arrive au niveau de la passagère. t2 est
associé à l’instant pour lequel la lumière créée par les deux éclairs arrive simultanément au
niveau de l’observateur resté sur le quai. Enfin l’instant t3 est associé à l’arrivée, au niveau de
la passagère, de la lumière créée par l’éclair ayant touché l’arrière du train. Comme t1 < t3 on
observe graphiquement que la passagère perçoit d’abord la lumière issue de l’éclair ayant
18
touché l’avant du train. Comme elle se trouve au milieu du train, pour elle, l’éclair ayant
touché l’avant du train a eu lieu avant l’éclair ayant touché l’arrière du train.
L’événement « observateur du quai perçoit simultanément la lumière des deux éclairs » a lieu
à l’instant t’3. Cet événement a lieu lorsque l’observateur, placé dans le référentiel du quai, se
trouve entre le milieu et l’arrière du train. Il est placé arbitrairement sur le graphique. En
remontant le temps, les lignes d’univers des photons arrivant en ce point permettent de trouver
les instants d’émission des éclairs. t’1 est associé au temps d’émission de l’éclair frappant
l’avant du train et t’2 à l’éclair frappant l’arrière du train. Les deux événements ne sont pas
simultanés dans le référentiel du train et comme t’1 < t’2, l’éclair frappant l’avant du train a
bien eu lieu avant l’éclair frappant l’arrière du train.
La non-simultanéité des deux événements associés aux éclairs frappant l’avant et l’arrière du
train dans le référentiel du train est cette fois-ci visible graphiquement, car les deux
événements correspondants n’ont pas la même coordonnée temporelle.
de Hosson et al. (2010, 2012) ont également proposé une résolution graphique de la situation
des scooters (voir figures 16, 17 et 18) préalablement présentée dans l’introduction de ce
travail de recherche et rappelée ci-après.
La figure 18 montre bien que les points E et C coïncident à l’instant t’5 ainsi que D et F en t’4.
22
7
La distance entre les personnages change lorsque l’on change de référentiel.
23
Figure 18 : Situation du pont dans le référentiel des scooters avec les lignes d’univers de
E et F.
Nous venons de voir dans ce chapitre que les graphiques d’espace-temps8 permettent une
visualisation de concepts délicats à interpréter comme l’effet Doppler ou la non-simultanéité
d’événements dans le cas de mouvements relativistes. Nous allons voir par la suite les liens
étroits qui existent entre la genèse de la théorie de la relativité restreinte et les diagrammes
d’espace-temps9.
8
Voir à ce propos l’ouvrage de Sander Bais (2007)
9
Rappelons que nous considérons dans ce travail de thèse que l’on passe du graphique d’espace-temps au
diagramme d’espace-temps lorsque deux repères dans deux référentiels différents sont représentés.
24
10
D’après Hladik, J., Chrysos, M. (2001) ; Semay, C., Silvestre-Brac, B. (2010) et Walter, S.A. (1996)
25
Les transformations dites de Galilée permettent d’exprimer les coordonnées d’un point situé
dans le repère d’un référentiel particulier R, dans le repère d’un autre référentiel particulier
R’. Ces référentiels, nommés référentiels galiléens, vérifient la propriété selon laquelle tout
corps conserve son état de repos ou de mouvement rectiligne uniforme, en l’absence de force
extérieure agissant sur lui. Les référentiels galiléens se déduisent les uns des autres par un
mouvement rectiligne uniforme. Les équations de transformation entre ces deux référentiels R
et R’ s’écrivent alors :
t' 1 0 0 0 t
x' = -v 1 0 0 x
y' 0 0 1 0 y
z' 0 0 0 1 z
D’où
t' t
x' = x-v.t
y' y
z' z
Dans cette transformation, le temps est absolu. Néanmoins, les équations de Maxwell ne sont
pas invariantes par les transformations de Galilée. Pour régler ce problème épineux, plusieurs
stratégies ont été évoquées au XIXe siècle :
C’est la dernière stratégie qui a finalement été adoptée lors du développement des
transformations spéciales dites de Lorentz par Lorentz (1853-1928) et Poincaré (1855-1912).
Les équations de transformation entre les référentiels R et R’ s’écrivent alors :
-.v
t' 0 0 t
x' = -v. c x
y' 0 0 y
0 0 1 0 z
z' 0 0 0 1
26
v.x
t' .(t- c2 )
D’où x' = .(x-v.t)
y' y
z' z
avec =
Les équations de Maxwell sont cette fois-ci invariantes avec ces transformations. Lorentz a
construit en même temps une théorie de la matière dans laquelle les solides subissent une
contraction de longueur selon l’axe de leur mouvement.
v2
L=L0 1-
c2
Les atomes peuvent être représentés par des petites boules pouvant s’aplatir ou se tasser selon
l’axe de leur mouvement. Poincaré a montré que la transformation de Galilée est une
approximation valable pour v très petite devant c. Il a cherché à étendre l’invariance de toutes
les lois physiques sous la transformation de Lorentz (Principe de relativité). Il a remis en
cause la notion newtonienne de temps dès 1893 ainsi que la notion newtonienne de masse. Il a
aussi montré que les transformations de Lorentz constituent une rotation autour de l’origine
dans un espace à quatre dimensions.
v
Il faut définir pour cela la rapidité telle que tanh = = c ; cosh = et donc sinh = .
c.t' 1 0 0 0 c.t
x' = 0 1 0 0 x
y' 0 0 1 0 y
z' 0 0 0 1 z
Si s2 > 0, l’intervalle est dit du genre temps. Cela veut dire que les deux événements E1 et E2
sont dépendants.
Si s2 < 0, l’intervalle est dit du genre espace, les deux événements E1 et E2 sont
indépendants.
Enfin si s2 = 0, l’intervalle est de type lumière. Dans ce cas, des photons peuvent relient les
deux événements.
Einstein (1879-1955) a par la suite énoncé en 1905 dans sa théorie de la relativité restreinte
deux postulats.
28
Premier postulat
Tous les référentiels d’inertie sont équivalents, autrement dit, la formulation mathématique
des lois de la physique doit être la même dans tous ces référentiels.
Deuxième postulat
La vitesse de la lumière dans le vide possède la même valeur c dans toutes les directions et
dans tous les référentiels inertiels.
La correspondance des échelles entre les repères des référentiels R et R’ est assurée par des
équations d’hyperboles de type c2.t2 - x2 = constante (on considère les coordonnées y et z
constantes, voir figure 20). La disposition des axes Ox’ et Oc.t’ par rapport aux axes Ox et
Oc.t est fonction de la vitesse du référentiel R’ par rapport à R. Il est possible de superposer
autant de repères que l’on veut, associés à des référentiels en mouvement rectiligne uniforme
les uns par rapport aux autres, dans un diagramme de Minkowski.
29
c.t c.t’
x = c.t
2 2 2
c .t -x = 1
x’
1
1
1
O
x
1
Figure 20 : Correspondance des échelles des repères dans deux référentiels dans le
diagramme de Minkowski11.
Enfin les projections des événements des différents repères se font parallèlement aux axes. Il
est ainsi possible de voir directement les coordonnées d’un même événement dans deux
référentiels différents (ou plus) se translatant l’un par rapport à l’autre à une vitesse constante
proche de la vitesse de la lumière dans le vide c (voir figure 21).
11
Dans la suite de ce travail de thèse, il sera sous-entendu, si ce n’est pas précisé, que l’unité des valeurs
numériques suivant l’axe des ordonnées et l’axe des abscisses des diagrammes d’espace-temps est le mètre.
30
c.t c.t’
x’
c.t’A x’B
A O
B x
x’A
c.t’B
Nous venons de voir que le diagramme de Minkowski est intimement lié avec le
développement de la théorie de la relativité restreinte. Il existe un lien très fort entre cette
théorie et les mathématiques puisque des mathématiciens comme des physiciens ont œuvré
pour son développement.
Nous nous sommes intéressés à trois types de diagrammes : un diagramme historique associé
à la genèse de la théorie de la relativité restreinte, celui de Minkowski et deux autres
diagrammes développés plus tard avec un rôle plus didactique : le diagramme de Brehme et
celui de Loedel. Nous allons commencer par voir comment la perte de simultanéité ainsi que
les notions de durées propres et impropres peuvent être traitées grâce à la transformée de
Lorentz afin de faire le parallèle avec l’utilisation de diagrammes.
Nous allons voir comment la perte de simultanéité peut être traitée à l’aide de la transformée
de Lorentz. Nous nous situons au-delà du programme de terminale S.
v v Train
M’
M Voie
A B
Considérons deux référentiels, un lié à une voie ferrée et un lié à un train très long se
déplaçant de façon rectiligne à une vitesse v constante et proche de la vitesse de la lumière
(Einstein, 2004)12. A et B sont deux positions repérées sur la voie ferrée. Deux éclairs sont
envoyés de façon simultanée par rapport à la voie ferrée de A et B vers M qui est le milieu du
segment [AB]. M, lié à la voie ferrée, reçoit les rayons lumineux issus de A et B au même
instant et il coïncide également avec M’, qui est lié au train, au moment de la réception (voir
figure 22).
12
C’est aussi la situation du train qui a été illustrée sur la vidéo présentée dans le I.1.2.
32
Avant que M’ soit en face de M et puisque le train se déplace de A vers B, l’émetteur A était
plus proche de M’ que l’émetteur B. L’éclair émis par B aura eu un plus long chemin à
parcourir que celui émis par A. Donc B a dû émettre son éclair avant que A n’envoie le
sien.
Il est également possible d’utiliser la transformée de Lorentz pour comprendre que les deux
événements qui sont simultanés par rapport au référentiel associé à la voie, ne le sont plus par
rapport au référentiel lié au train (Hladik, 2001).
Considérons deux événements de coordonnées respectives xA, yA, zA, tA et xB, yB, zB, tB ayant
lieu dans un référentiel R tel que xB > xA.
v.xB
t’B = (tB – c2
)
Cette dernière relation est toujours vraie même si v est petite mais elle est mise en évidence
lorsque la vitesse v est relativiste. Les événements ne sont pas simultanés dans R’ et t’ < 0 (si
v > 0) c’est-à-dire que t’B < t’A. L’émission de l’éclair venant de B a eu lieu en premier
dans R’.
Considérons deux événements A et B de coordonnées respectives xA, yA, zA, tA et xB, yB, zB, tB
ayant lieu dans un référentiel R tels que xA = xB.
33
La durée t = tB – tA est mesurée par une horloge H fixe dans R au même endroit que les deux
événements.
v.xB
t’B = (tB – c2
)
Or xA = xB
v.(xB -xA )
D’où t’ = t’B – t’A = [(tB - tA) – c2
] = .(tB - tA) = .t
x’ A = .(xA - v.tA)
x’ B = .(xB - v.tB)
Or xA = xB
t est une durée propre. C’est une durée entre deux événements, situés au même point
d’espace (ou ayant les mêmes coordonnées spatiales), mesurée par une seule horloge fixe H
dans son référentiel R.
t’ est une durée impropre. C’est une durée entre deux événements mesurés en deux endroits
différents par deux horloges distinctes H1 et H2, fixes dans leur référentiel R’.
Le diagramme de Minkowski
Tout d’abord on place un repère orthonormé (xOc.t) qui correspond à un repère du référentiel
R. On construit la bissectrice x = c.t puis la droite x = 0,6.c.t qui correspond à c.t = x / 0,6 soit
c.t = 10.x / 6. On part donc de l’origine puis on compte 10 pour c.t et 6 pour x. La droite
x = 0,6.c.t correspond à la ligne d’univers d’un objet partant du point O et se déplaçant à la
vitesse 0,6.c dans R. Cela correspond à la droite Oc.t’. La droite Ox’ est la symétrique de la
droite Oc.t’ par rapport à la droite x = c.t. Les projections sur ce type de diagramme se font
parallèlement aux axes.
O x
6
Dans le diagramme de Minkowski, la droite x = 0 est décrite par l’axe Oc.t. De même la
droite x’ = 0 est décrite par l’axe Oc.t’.
On place les événements A et B tels que tA = tB car ces deux événements sont simultanés dans
R. On voit que t’A > t’B en projetant les événements A et B sur l’axe Oc.t’ parallèlement à
l’axe Ox’. L’événement A a bien lieu après l’événement B dans le référentiel R’
(voir figure 24) parce que la droite parallèle à l’axe Ox’ passant par l’événement A se trouve
au-dessus de celle passant par l’événement B.
35
x’
M
t’A > t’B
c.t’A
A
O B x
6 10
c.t’B
Le diagramme de Minkowski est donc utile pour étudier la perte de la simultanéité de deux
événements entre deux référentiels, mais les projections parallèlement aux axes ne sont pas
habituelles pour les élèves du secondaire.
36
c.t c.t’
= 0,6
1/ = 0,8
x’
1/ A
1
O x
Figure 25 : Correspondance des coordonnées d’un point dans les deux référentiels d’un
diagramme de Minkowski.
On considère un point A dans R tel que c.t = 1m (voir figure 25). C’est le point d’intersection
entre les deux droites d’équation c.t = 1 et x = v.t = .c.t (c’est l’équation de l’axe Oc.t’ dans
v
R avec = c).
Comme v = 0,6.c, on a = 0,6. Les coordonnées du point A dans R sont donc A ( ; 1).
2 1
c.t’ = .(c.t - .x) = .(1 - ) =
1
Les coordonnées du point A dans R’ sont donc : A (0 ; ). Une unité de c.t dans R est donc
1
associée à unité de c.t’ dans R’.
37
Sur la figure 26, entre deux événements A et B à la même position dans R on trouve c.t 4
unités de c.t par lecture graphique.
t correspond à la durée propre. En projetant une unité de c.t sur c.t’ parallèlement à x on
1
trouve une unité de c.t’ qui correspond à 0,8 unité de c.t soit . En projetant parallèlement à x’
1
les points A et B sur l’axe Oc.t’ on trouve c.t’ 6,5. = 6,5 x 0,8 = 5,2 unités de c.t.
t'
On a donc t
1,3 ,
= .
c.t c.t’
= 0,6
1/ = 0,8
10
x’
c.tB B
6 c.t 4
c.t’ 6,5 x 0,8 = 5,2
t’ / t 1,3 1 / 0,8 =
c.t’B
1
c.tA
A
0,8
O x
6 10
c.t’A x A = xB
Figure 26 : Correspondance des échelles entre deux repères de deux référentiels dans le
diagramme de Minkowski.
38
Il existe une autre méthode décrite dans Semay (2010). En effet une unité de l’axe Oc.t’ ou de
1+2
l’axe Ox’ d’un repère dans le référentiel R’ se trouve à la distance de l’origine
1-2
Le diagramme de Minkowski est donc utilisable pour étudier les effets de dilatation du temps,
mais comme les échelles ne sont pas respectées d’un référentiel à un autre, les résultats ne
sont pas immédiats. Cela peut constituer une source de difficulté supplémentaire pour les
élèves du secondaire.
Le diagramme de Brehme
Dans le diagramme de Brehme (voir figures 27 et 28), l’axe Ox est perpendiculaire à l’axe
Oc.t’ et l’axe Ox’ est perpendiculaire à l’axe Oc.t. On retrouve le même angle α entre les
angles Ox’ et Ox et entre les axes Oc.t et Oc.t’. Les échelles sont conservées, c’est-à-dire que
10 unités de x’ sont représentées de la même façon que 10 unités de x, que 10 unités de c.t et
10 unités de c.t’. Cela est illustré par le tracé du cercle de rayon 10 unités de distance car x,
c.t, x’ et c.t’ sont tous les quatre homogènes à une distance.
x = c.t
c.t
c.t’ 10
8 x
x’
O
6 8 10
Il n’est pas possible, par contre, de représenter plus de deux repères associés à deux
référentiels sur un diagramme de Brehme, car la position des événements dépend des repères
représentés.
x = c.t
c.t
c.t’
10
8 M x
x = - c.t A
6 B
c.t’A
t’B < t’A
c.t’B
x’
O 8 10
6
Le diagramme de Brehme est donc utilisable pour étudier la perte de la simultanéité entre
deux référentiels. Les projections perpendiculairement aux axes sont plutôt habituelles pour
les élèves du secondaire.
41
c.t
c.t’
M x
A B
xB
c.t’A
xA
c.t’B
x’
O
1
De même, Sin = et Cos = .
v.x
On retrouve bien t’ = .(t – c2
) sachant que dans ce cas tB - tA = 0.
42
Il est possible d’utiliser le diagramme de Brehme dans le cas des effets de dilatations de
durées (voir figure 30).
c.t
c.t’
B
c.tB
c.tA
c.t’B
A
c.t’A
x’
O
(t - t )
Donc = (tB' - t 'A)
B A
. t = t’
On a bien la durée impropre qui est plus grande que la durée propre.
Le diagramme de Brehme est donc utilisable pour étudier les effets de dilatation de temps et
comme les échelles sont respectées d’un référentiel à un autre, les résultats sont immédiats.
43
Les lignes d’univers peuvent être inhabituelles dans le diagramme de Brehme à cause des
projections perpendiculairement aux axes.
Le diagramme de Loedel
Les diagrammes de Loedel (voir figures 31 et 32) ressemblent aux diagrammes de Brehme.
Dans le diagramme de Loedel les projections se font parallèlement aux axes comme avec le
diagramme de Minkowski. L’axe Ox est perpendiculaire à l’axe Oc.t’ et l’axe Ox’ est
perpendiculaire à l’axe Oc.t comme avec le diagramme de Brehme. Les échelles sont
également conservées et ce type de diagramme est aussi utile pour l’étude de l’ordre
chronologique d’événements.
44
c.t
c.t’
E
x’
O
Dans un diagramme de Loedel, la ligne d’univers d’un objet immobile dans R correspondant à
x = 0 est l’axe Oc.t. De même la ligne d’univers d’un objet immobile dans R’ correspondant à
x’ = 0 est l’axe Oc.t’ (voir figure 32).
45
c.t
E
x’
O
Le tableau 4 regroupe les avantages et les inconvénients des différents diagrammes vus
précédemment.
Seconde partie
Nous avons mis en place des séances pilotes avec des élèves de terminale S tout en tenant
compte des études précédentes.
II.1. Mise en place d’une première séance pilote avec des élèves de
terminale
Nous avons développé une séance pilote courant janvier 2012 avant la mise en place du
nouveau programme de sciences physiques dans lequel apparaissent des notions de relativité
restreinte.
Cette séance nous a permis de voir dans quelle mesure les diagrammes sont utiles pour la
conceptualisation. Avant cette séance pilote, les élèves n’avaient jamais entendu parler des
notions de relativité restreinte en cours de sciences physiques, ce qui était une contrainte
supplémentaire. Il a ainsi fallu introduire les concepts de relativité restreinte appropriés.
L’hypothèse que nous avons retenue dans cette séance est que le passage pour les élèves d’un
registre à l’autre est fructueux d’un point de vue cognitif. Un certain nombre de questions ont
guidé cette séance : à quelles conditions les diagrammes sont-ils utiles ? Pour quels concepts ?
Selon quels schémas d’usage ?
La séquence s’appelle « la longue vie des muons ». Elle prend appui sur des travaux de
Duval (1993) pour lequel la compréhension d’un concept fait intervenir au moins deux
registres sémiotiques. C’est une activité documentaire, de niveau terminale S, traitant du
temps de vie des muons et de l’effet relativiste associé à la détermination de leur temps de vie
dans deux référentiels : le référentiel terrestre et le référentiel propre des muons. Comme les
muons ont une vitesse proche de celle de la lumière, le temps de vie des muons dans le
référentiel terrestre est plus important que le temps de vie des muons dans leur référentiel
propre. Nous avons conçu les différents documents avec un but bien précis explicité un peu
48
plus loin. Ils traitent du même sujet, se complètent et des fois sont redondants mais le registre
d’entrée change.
Le document 1 fait appel à un seul registre alors que c’est le document 2 le plus riche
puisqu’il est articulé avec trois registres. Un code de couleur et un code algébrique ont été
adoptés. La couleur rouge et les notations R, v, t, H, x, tp sont réservées au référentiel fixe
par rapport aux muons. La couleur bleue et les notations R’, v’, H’, x’, tm’ seront réservées
au référentiel terrestre. La cohérence entre les différents documents doit permettre une aide au
déchiffrage de l’information grâce à l’explicitation de la traduction inter-registre.
Les muons qui arrivent à la surface de la Terre ont été créés dans la haute atmosphère grâce à
des rayonnements cosmiques. Ils ont une masse d’environ deux cents fois celle d’un électron
et ils ont une vitesse de déplacement proche de celle de la lumière. Leur durée de vie est de
l’ordre de la microseconde.
La population des muons peut être modélisée par une loi d’évolution de type exponentielle. Il
est possible de prévoir la population des muons pouvant être détectée à la surface de la Terre
en considérant qu’ils sont formés dans la stratosphère à une vingtaine de kilomètres d’altitude.
Pourtant, même si leur vitesse est très grande, leur durée de vie est si faible que la proportion
de muons atteignant la surface de la Terre devrait les rendre quasiment indétectables. Or les
muons cosmiques sont détectés à la surface de la Terre avec une proportion largement
supérieure aux prévisions.
Cette apparente contradiction est levée en considérant deux référentiels : le référentiel R fixe
par rapport aux muons et le référentiel R’ fixe par rapport à la Terre. Dans le référentiel R, les
muons sont immobiles, c’est la Terre qui se déplace avec une vitesse proche de la lumière.
Dans le référentiel R’, la Terre est immobile, ce sont les muons qui se déplacent avec une
vitesse proche de celle de la lumière.
Comme les muons sont effectivement détectés à la surface de la Terre, ils ont parcouru, dans
le référentiel terrestre R’, une distance plus élevée que prévu. La vitesse des muons dans R’
ne pouvant pas dépasser la vitesse de la lumière, leur durée de vie a obligatoirement augmenté
dans R’.
On arrive à un résultat bien curieux. La durée de vie des muons est plus élevée dans le
référentiel terrestre R’ que dans le référentiel R, fixe par rapport aux muons.
La durée de vie des muons est bien de l’ordre de la microseconde dans R. Elle est augmentée
dans le référentiel terrestre R’. Ce phénomène est d’autant plus visible que les vitesses
considérées sont proches de celle de la lumière.
L’horloge H mesure la durée tp, appelée durée propre, entre deux événements E1 (associé
au début d’un phénomène) et E2 (associé à la fin d’un phénomène) fixes dans R et à la même
position que H. Les horloges H’1 et H’2 mesurent la durée tm’, appelée durée impropre,
entre les deux mêmes événements (H’1 se trouve à la même position que E1 et H’2 à la même
position que E2) dans R’.
c est la vitesse de la lumière dans le vide, v’ est la vitesse du référentiel R par rapport à R’.
Généralement pour des vitesses très faibles par rapport à la vitesse de la lumière, cela conduit
à 1, c’est-à-dire tm’ tp.
E1 H H’1 E1 H H’1
H’2 H’2
E2 H H’1
H’1
E2 H H’2
H’2
D.H. Frish et J.H. Smith ont publié en 1963 une étude sur la durée de vie des muons. Ils ont
enregistré sur une heure les muons détectés au Mont Washington situé à 1907 mètres au-
dessus de la mer et ils ont comparé ces résultats par rapport aux mêmes mesures effectuées au
niveau de la mer à Cambridge.
Le temps de vie du muon au repos dans le référentiel du muon, noté R, est de 2,21 µs. La
vitesse du muon par rapport au référentiel terrestre, noté R’, est de v’ = 0,992.c.
Les mesures effectuées au Mont Washington ont conduit en moyenne à 563 comptages par
heure, celles à Cambridge étaient en moyenne de 408 comptages par heure.
Le nombre N(t’) de muons, détectés dans le référentiel terrestre R’ en une heure, peut-être
′=
( )
t’-t’0 correspond à la durée de parcours vertical du muon pour une distance de 1907 m.
En considérant que c = 2,998.108 m.s-1, on trouve que ’ = 9,0.. Cela correspond avec une
relative bonne précision à ’ = ..
Le document 4 est composé de trois sous parties (voir documents 4.1, 4.2 et 4.3). Il a été
ajouté, car il utilise essentiellement le registre diagrammatique. C’est le diagramme de
Brehme (1962, 1964) qui est utilisé. Il permet de représenter un repère (x, c.t) du référentiel
propre au muon et un repère (x’, c.t’) du référentiel terrestre sur le même diagramme. On a la
possibilité d’exprimer les coordonnées d’un événement E dans les deux repères à la fois et
donc d’avoir deux points de vue : suivant le référentiel terrestre et suivant le référentiel propre
du muon. Le second postulat d’Einstein a comme correspondance dans ce registre
diagrammatique, une seule et même bissectrice pour les deux repères (x, c.t) et (x’, c.t’). Afin
d’aider les élèves à l’appropriation de ce type de diagramme, il a été décomposé en trois sous
diagrammes : tout d’abord dans le référentiel des muons R, ensuite dans le référentiel terrestre
R’ puis dans les deux à la fois. Le code des couleurs est conservé. Les tracés relatifs au
référentiel R sont en rouge tandis que les tracés relatifs au référentiel R’ sont en bleu.
54
L’axe des abscisses Ox et l’axe des ordonnées Oc.t forment un repère pour le référentiel R. Il
n’est pas orthonormé.
L’axe des abscisses permet de repérer une position de l’espace x et l’axe des ordonnées
permet de connaitre une date t.
Toute ligne perpendiculaire à l’axe Ox correspond à une position fixe dans R. Toute ligne
perpendiculaire à l’axe Oc.t a une date fixe dans R.
c.t
E2
E1
c.tp
O
x
L’axe des abscisses Ox’ et l’axe des ordonnées Oc.t’ forment un repère pour le référentiel R’.
Il n’est pas orthonormé.
L’axe des abscisses permet de repérer une position de l’espace x’ et l’axe des ordonnées
permet de connaitre une date t’.
Toute ligne perpendiculaire à l’axe Ox’ correspond à une position fixe dans R’. Toute ligne
perpendiculaire à l’axe Oc.t’ a une date fixe dans R’.
c.t’
E2
x’
c.t'm
E1
Ce diagramme correspond au cas où 1,2. Lorsque est beaucoup plus élevé, t’m est
beaucoup plus grand que tp et les angles, entre les axes Ox et Ox’ d’une part, et entre les
axes Oc.t et Oc.t’ d’autres part, sont plus importants.
c.t’
c.t
E2
c.t’m
E1 x’
c.tp
O
x
Document 4.3 : Le registre diagrammatique utilisé dans la première séance pilote ; les
deux repères des référentiels R et R’.
57
c.t
E2
E1
c.tp
O
x
c.t’
E2
x’
c.t’m
E1
c.t’
c.t E2
c.t’m
x’
E1
c.tp
O
x
Une dernière page intitulée « travail demandé » propose trois niveaux de réflexion.
Le rôle de ces questions était d’une part de faciliter l’apprentissage de certains concepts de
relativité restreinte jusque-là inconnus des élèves, d’autre part de varier les registres de
travail afin de faciliter les apprentissages et enfin d’utiliser le registre diagrammatique.
1. A l’aide du document 1, expliquer pourquoi les muons ont parcouru une distance dans le
référentiel terrestre R’ plus grande que prévue.
Ici on travaille exclusivement dans le registre du langage naturel. C’est un registre plutôt
habituel pour les élèves. C’est pour cela que le premier document utilise ce registre afin de
familiariser les élèves avec le sujet de l’activité.
2. A l’aide du document 2, retrouver tm’ et tp sur le schéma relatif au cas 1 et le schéma
relatif au cas 2.
Ici, le travail des élèves porte sur la notion de durée et de sa mesure à l’aide d’une horloge
dans le référentiel propre et de deux horloges dans le référentiel impropre. Il faut interpréter
un schéma issu d’une publication scientifique ainsi que les explications sur la dilatation de
61
durées. C’est la première fois que les élèves voient ces notions qui n’étaient pas encore au
programme à l’époque où la séance pilote a été réalisée. On utilise trois registres ici : le
registre analytique, le registre du langage naturel et le registre schématique. La
multiplication des registres pourrait être un indicateur de la difficulté à s’approprier les
notions de ce document. D’autre part il utilise une dimension spatiale qui n’est pas au
premier abord très accessible aux élèves, car ils sont habitués à la représentation d’axes
alors qu’ici c’est implicite.
On utilise ici le registre fonctionnel afin de faire correspondre des mesures de comptages
découlant d’une expérience avec des prévisions théoriques.
4. A l’aide du document 4, expliquer comment voit-on que les muons sont fixes dans R ?
Ici, le travail fait appel au registre diagrammatique afin d’associer l’immobilité dans un
référentiel à une abscisse unique. Il faut donc savoir lire une abscisse sur un diagramme de
Brehme et en connaitre la signification physique.
Le travail est basé sur le registre diagrammatique. Il faut repérer un triangle rectangle sur le
diagramme de Brehme et en comparant les longueurs d’un côté et l’hypoténuse, en déduire la
comparaison entre deux durées à un facteur c près. Il est à noter que les documents d’origine
présentaient une erreur puisque le facteur c n’apparaissait pas. On voit ici directement la
dilatation des durées dans les repères des deux référentiels différents.
62
1. A l’aide du document 1, indiquer quel paramètre influence la durée de vie des muons dans
R’ par rapport à la durée de vie des muons dans R ?
Ici on travaille dans le registre du langage naturel. On veut mettre l’accent sur la vitesse des
muons dans le référentiel terrestre qui est le paramètre pertinent influençant la durée de vie
des muons dans le référentiel terrestre.
Le travail est basé sur le registre analytique afin de trouver une relation analytique entre les
deux durées étudiées et de renforcer chez les élèves la notion de dilatation de durée entre les
deux référentiels R et R’.
′=
( )
Même chose le travail est basé sur le registre fonctionnel. C’est un registre qui était souvent
utilisé avec les élèves de terminale S avant les changements de programme de sciences
physiques de 2012 et qui avait tendance à les rassurer, car il était habituel pour eux.
Le travail est ici essentiellement diagrammatique. Les élèves doivent vérifier sur le
diagramme que dans le référentiel terrestre les deux événements ne se trouvent pas au même
endroit en utilisant des projections perpendiculairement aux axes. Ils ont vu précédemment
que ces deux événements se trouvent au même lieu dans le référentiel des muons.
Après avoir vu sur le diagramme que les durées dans R et dans R’ sont différentes, il est
demandé aux élèves d’identifier l’origine graphique de cette différence en indiquant que ces
deux durées sont mesurées dans deux référentiels pour lesquels les mesures de durées ne sont
pas identiques.
Question de synthèse :
A l’aide de tous les documents mis à disposition, expliquer pourquoi il est possible de détecter
les muons à la surface de la Terre avec une proportion largement supérieure aux prévisions.
Une réponse argumentée et justifiée est souhaitée.
Nous avions supposé que cette question de synthèse permettrait de voir quels sont les
registres utilisés par les élèves pour répondre au problème posé. Cette hypothèse est difficile
à étudier finement, car la réponse à la question de synthèse est rédigée à l’aide du registre du
langage naturel. Une nécessaire adaptation inter registre est donc obligatoire pour les élèves.
La correspondance entre l’utilisation de plusieurs registres et une compréhension manifeste
de la problématique irait dans le sens de l’hypothèse que nous avions posée initialement qui
était que le passage pour les élèves d’un registre à l’autre est fructueux d’un point de vue
cognitif. D’autre part nous voulions voir si un diagramme était utilisé lors de la question de
synthèse et si oui de quelle façon et pour quels concepts.
64
II.1.7. Analyse des documents écrits des élèves ainsi que du verbatim de la
séance
La séance pilote a été réalisée avec une classe de 33 élèves de terminales S pendant une
séance de deux heures en groupe à effectif réduit courant janvier 2012. L’enseignant est
l’auteur de cette étude. Les résultats écrits et le verbatim correspondant au déroulé de
l’activité d’un seul groupe ont été analysés.
La difficulté engendrée par l’utilisation des graphiques par les élèves, nous a incités à ne pas
privilégier fortement le registre diagrammatique. Les axes ne sont pas orthonormés. Ce n’est
pas habituel pour les élèves du secondaire. L’utilisation d’un axe de temps en ordonnée n’est
pas courante non plus, les élèves étant souvent induits en erreur par des chroniques (Janvier
1993). L’utilisation de l’axe « c.t » peut aussi poser problème. Les règles de projection
perpendiculairement aux axes sont aussi à assimiler. Le risque d’une mauvaise interprétation
du diagramme est très important (Lerouge 1993). La notion de pente, difficile à manipuler par
les élèves, est sous-entendue par la disposition d’un repère par rapport à un autre
(McDermott 1987).
Les réponses écrites des élèves ont été analysées en regardant le nombre de registres utilisés
dans les réponses des élèves (voir tableau 5). Le registre diagrammatique n’est pas utilisé en
tant que tel, mais ce sont les résultats venant de ce registre qui ont été analysés. La cohérence
des réponses est évaluée en tenant compte de la justesse de la réponse et de sa rigueur :
indication dans la réponse d’une mesure d’une durée et d’une vitesse en précisant le
référentiel d’étude, exactitude des référentiels R et R’ utilisés. Le registre fonctionnel n’est
pas utilisé également, seuls des résultats que nous considérons appartenir au seul registre
analytique sont donnés par les élèves.
65
Naturel et résultats du
registre 19 % (3 élèves) 33 % (1 élève)
diagrammatique
Naturel, algébrique et
résultats du registre 25 % (4 élèves) 100 % (4 élèves)
diagrammatique
On s’aperçoit à la lueur des résultats que plus le nombre de registres mobilisés est important
plus la cohérence des réponses des élèves tendrait elle aussi à devenir importante. C’est-à-dire
que les réponses seraient scientifiquement justes.
44 % des élèves utilisent les résultats du registre diagrammatique dans leur réponse finale. En
regardant les sujets distribués aux élèves et relevés par la suite, des annotations ont été
rajoutées sur les diagrammes. C’est un indicateur permettant de mettre en évidence une
appropriation du diagramme même si elle n’est que partielle.
Le document 2 a été annoté par 47 % des élèves. Il s’agissait d’un schéma tiré de la
publication originale de Frish et Smith (1963) représentant la mesure des durées dans le
référentiel terrestre et dans le référentiel des muons. C’est un document délicat à comprendre
13
Pourcentages calculés en divisant le nombre de synthèses concernées par le nombre total d’élèves.
66
pour les élèves car il explique comment mesurer des durées, ce qui est plutôt contre-intuitif
surtout lorsqu’il est nécessaire d’utiliser deux horloges à des positions différentes. Le nombre
d’annotations important montre la difficulté de l’appropriation du document pour les élèves
ainsi que le temps passé pour le comprendre. Les annotations sur les documents utilisant des
diagrammes ne concernent que 33 % des élèves. Il peut s’agir d’une précision sur des axes,
sur les événements E1 (création) ou E2 (détection), sur la mise en évidence graphique de
triangles rectangles (permettant d’en déduire que la longueur de l’hypoténuse, t’m, est plus
grande que la longueur d’un côté, tp), sur la présence d’angles droits ou l’explicitation du
fonctionnement des diagrammes (« dates fixes », « position fixe »).
38 % des élèves utilisent une démonstration faisant appel à la géométrie pour montrer que la
durée impropre est plus grande que la durée propre en comparant la longueur d’un côté d’un
triangle et la longueur de son hypoténuse. Les autres se contentent de donner soit le résultat
sous la forme de l’inégalité t’m > tp, soit sous la forme d’une phrase.
Une partie du verbatim est reprise ci-après (voir tableau 6). Nous voyons dans cet extrait
l’utilisation du diagramme. En comparant simplement la longueur du côté d’un triangle
rectangle et celle de son hypoténuse, il est possible de comparer une durée propre et une durée
impropre.
67
Et qu’est-ce que l’on sait sur la dimension d’un côté par rapport
1.01.30 Professeur
à l’hypoténuse ?
1.01.38 Professeur Oui, alors là tout ce qu’on demande c’est juste une comparaison.
Le diagramme de Brehme permet de comparer des durées dans deux référentiels inertiels se
déplaçant à une vitesse proche de la lumière l’un par rapport à l’autre. Cela permet par la suite
des constats géométriques simples sur la durée propre et la durée impropre (voir figure 33).
Le document d’origine comportait une erreur puisque c’était tp et t’m qui étaient
mentionnés sur les diagrammes et non c.tp et c.t’m.
c.t’
c.t E2
M
c.t’m
x’
E1
c.tp
O
x
On en déduit un triangle rectangle E1E2M rectangle en M avec E1M = c.tp et E1E2 = c.t’m.
Dans l’extrait suivant (voir tableau 7 et figure 34), on voit l’utilisation de l’association
diagramme de Brehme / horloges.
69
1.05.08 Oui !
Élève
1.05.15 Ben si, la différence avec tp est plus petite qu’avec …
1.05.04 Tandis que pour t’m c’est midi et puis 15, du coup.
c.t’
15
c.t E2
10 c.t’m
0
x’
E1
c.tp
O
x
On en déduit avec les horloges que tp correspond par exemple à 10 unités de temps alors que
t’m correspond à 15 unités de temps ce qui permet de conclure que tp < t’m.
L’accueil des diagrammes de la part des élèves est plutôt mitigé lorsqu’on leur demande ce
qui les a le plus gênés dans cette activité (voir tableau 8).
71
Alors vite fait. Donc au niveau des documents, quels sont les
2.37.05 Professeur
documents qui vous ont le plus gênés ?
2.37.15 Professeur Les horloges. Donc les horloges c’est quel document ?
Le raisonnement géométrique utilisant les triangles est contrasté. Certains élèves trouvent un
intérêt à leur utilisation (voir tableau 9).
2.37.52 Élève Avec les triangles ça permet de bien de voir les différences.
D’autres sont plus critiques sur leur utilisation (voir tableau 10). C’est le document 5 qui
pose problème, celui qui utilise l’association diagramme et horloges.
72
2.38.10 Professeur D’accord. S’il y avait des documents à sortir, ça serait lesquels ?
2.38.13 Élève Deux. Ils ne seraient pas à sortir, mais à simplifier peut-être.
2.38.25 Le cinq !
En fait c’est à peu près. En fait il faudrait juste les, … mieux les
2.38.32 Élève
expliquer. Ça va les triangles, ça va encore.
Les documents étaient reliés par un codage récurrent. La couleur rouge et les notations R, v, t,
H, x, tp étaient réservées au référentiel fixe par rapport aux muons. La couleur bleue et les
notations R’, v’, H’, x’, tm’ étaient réservées au référentiel terrestre. La cohérence entre les
différents documents devait permettre une aide au déchiffrage de l’information grâce à
l’explicitation du passage inter registre.
Ah, ben soit vous pouvez utiliser les horloges qui sont
1.05.58 Professeur
indiquées …
2.00.10 Professeur Vous pouvez prendre l’autre aussi. Ici, c’est ce côté-là.
c.t’
c.t E2
En bleu
En rouge
c.t’m
x’
E1
c.tp
O
x
D’un autre côté, lorsque l’enseignant interroge les élèves sur leurs ressentis en fin de séance,
ils ont l’air d’avoir apprécié l’apport de la couleur (voir tableau 12).
75
Oui. Oui c’est pratique. Oui car noir et blanc ça aurait été un peu
2.38.04 Élève
pénible. Très pénible.
Un excès de codage n’est peut-être pas la solution pour simplifier le problème car au contraire
il peut être source de difficultés supplémentaires inhérentes au codage utilisé.
Les élèves utilisant le plus de registres semblent avoir mieux compris la problématique de la
séance pilote, car le pourcentage de réponses cohérentes dans leur synthèse finale est plus
important. Néanmoins même si le registre diagrammatique permet une présentation originale
de la dilatation des durées entre deux référentiels inertiels se déplaçant l’un par rapport à
l’autre à des vitesses proches de la vitesse de la lumière, le ressenti des élèves est parfois
mitigé. Le codage utilisé lors de cette séance aide les élèves, mais il peut aussi être source de
difficulté à cause d’une mauvaise interprétation du diagramme qui est possible. Finalement, il
est difficile de discerner l’apport du diagramme sur la compréhension des concepts de la
relativité restreinte lorsque trop de registres sont mis en œuvre, la séance pilote étant mal
conçue. La tâche n’était par contre pas facile à réaliser, car les élèves n’avaient pas vu les
concepts de relativité restreinte en cours et ces notions n’étaient pas au programme en janvier
2012. Certains points positifs encourageants quant à l’utilisation des diagrammes peuvent être
tout de même retenus (assez bonne appropriation des diagrammes par les élèves, visualisation
intéressante de la dilatation des durées en comparant les distances des deux côtés d’un
triangle) et cela nous a conduits à développer une nouvelle séquence d’enseignement utilisant
uniquement le registre diagrammatique.
76
De nombreux obstacles sont prévisibles lors de l’utilisation des diagrammes, mais il demeure
un autre registre accessible et peut permettre selon Duval, s’il est activé, de maîtriser le
concept étudié, car plusieurs registres sont mobilisés. Trois types de diagrammes ont été
présentés dans la première partie en ce qui concerne la perte de simultanéité de deux
événements entre deux référentiels et les effets de dilatation de temps. La première séance
pilote a montré que les élèves mobilisant plusieurs registres dans leur réponse semblent avoir
un plus grand nombre de réponses cohérentes dans leur synthèse finale. Néanmoins le registre
diagrammatique intervenant parmi de nombreux autres (langage naturel, schémas, registre
algébrique et fonctionnel), il a été difficile de repérer clairement la valeur ajoutée de son
utilisation, tout au plus un traitement original par les élèves de la dilatation des durées dans le
cadre de la théorie de la relativité restreinte a été mis en évidence. Par la suite, nous avons
donc décidé de développer une seconde séquence pilote permettant d’utiliser majoritairement
77
Contexte de l’activité
Les notions de relativité restreinte exigibles au programme officiel avaient déjà été enseignées
aux élèves ainsi qu’une séance d’exercices corrigés. Il manquait, dans le cadre du programme
de terminale S, une activité en relation avec une situation concrète où le caractère relatif du
temps est à prendre en compte.
Il faut préciser ici que l’enseignant est l’auteur de la thèse, donc, le chercheur. La posture de
chercheur – professeur a été décrite par Santini (2013) et initialement par Sensevy (1998).
Cette association complexe permet de lutter contre deux obstacles : l’obstacle empiriste
venant du côté « professeur » et l’obstacle intellectualiste venant du côté « chercheur ». La
78
L’énoncé est le suivant : « Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des
flashs lumineux afin de repérer un danger. Daniel est immobile sur le côté de la route qui
peut être modélisée par une droite Ox orientée. Une voiture conduite par Armineh, se
déplaçant à une vitesse de + 0,8.c, passe sur la route à côté de Daniel et se dirige vers les
dispositifs lumineux. L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour
lequel Daniel et Armineh se trouvent à la même abscisse. En se plaçant dans le référentiel de
Daniel, les deux premiers dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le
troisième, noté S3, se trouve à + 9 mètres de lui. S1 émet un flash au bout de 10 ns, S2 au bout
de 23 ns et S3 au bout de 27 ns ».
On veut travailler ici sur les ordres chronologiques relatifs en montrant que l’ordre des
événements E2 et E3 peut changer en fonction du référentiel.
14
Le terme « dispositif » doit être pris dans le sens « appareil électronique émettant des signaux ».
79
Quelle est la durée entre l’émission du flash de S2 et du flash de S1 dans le référentiel associé
à Daniel15 ? Dans le référentiel associé à Armineh ?
On veut travailler ici sur la notion de durée propre dans le référentiel associé à Daniel et de
durée impropre dans le référentiel associé à Armineh. Cette question correspond à une
situation où la relation entre la durée propre et la durée impropre vue en cours de terminale
S est applicable. La relativité des durées est donc travaillée ici.
Quelle est la durée entre l’émission du flash de S3 et du flash de S2 dans le référentiel associé
à Daniel ? Dans le référentiel associé à Armineh ?
Cette question correspond à une situation où aucune durée propre n’apparaît. La relation
entre la durée propre et la durée impropre vue en cours de terminale S n’est donc plus
applicable. La relativité des durées est aussi travaillée ici. Les événements E2 et E3 ont été
choisis de façon à ce que leur ordre chronologique soit inversé dans les deux référentiels
étudiés.
15
Dans le référentiel associé à Daniel ou à Armineh est une contraction de : Dans le référentiel dont Daniel ou
Armineh définit les coordonnées d’espace et de temps.
80
Le diagramme de Minkowski a été choisi, car il permet de travailler avec les élèves au tout
début avec un repère orthonormé dans un premier référentiel. Son repère dans le second
référentiel permet de découvrir les projections parallèlement aux axes. Le diagramme de
Loedel utilise ensuite des projections parallèlement aux axes sur les repères des deux
référentiels.
Les coordonnées des événements dans R sont accessibles dans R’. R’ est un référentiel
associé à Armineh et R un référentiel associé à Daniel. R’ possède un mouvement rectiligne
uniforme par rapport à R suivant une droite Ox à la vitesse de 0,8.c. Ox et Ox’ sont donc deux
directions confondues dans la réalité mais sont représentées par deux axes disjoints sur des
diagrammes spatio-temporels. La même origine est utilisée pour ces axes. Le point O
correspond à l’événement pour lequel Daniel et Armineh se rencontrent (condition d’espace et
de temps). Les autres axes d’espace ne sont pas utilisés car à chaque instant y’ = y et z’ = z,
ces coordonnées ne changent pas en passant d’un repère d’un référentiel à un autre.
L’enseignant donne des consignes détaillées par la suite afin de résoudre l’exercice par une
méthode utilisant le diagramme de Minkowski. Le diagramme de Loedel est déjà tracé et il est
utilisé par les élèves avec une aide importante de l’enseignant. Ils ne sont donc pas laissés tout
seuls avec les documents. L’enseignant favorise la construction du diagramme de Minkowski
utilisé ensuite par les élèves.
16
L’usage habituel des graphiques (x, t) est prédictif ou illustratif sans utiliser de valeurs numériques.
81
multipliées par c au lieu de le graduer en mètres, ce qui est sa véritable unité. C’est une
solution qui n’est pas parfaite, mais elle permet d’avoir formellement une lecture rapide du
temps sur l’axe Oc.t tout en satisfaisant à l’homogénéité des équations.
c.t
(en ns.c)
x = c.t
30
20
10
O x
3 6 9 (en m)
carreaux, on peut prendre simplement cinq carreaux verticalement pour quatre carreaux
horizontalement par rapport à l’origine, ce qui conduit à se trouver au-dessus de la droite
x = c.t.
c.t
(en ns.c)
x = 0,8.c.t.
x = c.t
30
20
10
O x
3 6 9 (en m)
La droite d’équation x = 0,8.c.t correspond à l’axe Oc.t’ car la ligne d’univers d’Armineh
dans R lié à Daniel est aussi décrite par l’équation x’ = 0 dans R’ lié à Armineh
(voir figure 38).
D’après le second postulat d’Einstein, la vitesse de la lumière est la même dans chaque
référentiel inertiel. Etant donné que x = c.t est la bissectrice du repère (xOc.t), elle sera
confondue avec la droite x’ = c.t’ qui est aussi la bissectrice du repère (x’Oc.t’).
85
c.t
(en ns.c)
c.t’
(en ns.c)
x = c.t
x’
30
E3
E2
20
10
E1
O x
3 6 9 (en m)
Ox’ est construit en prenant le symétrique de l’axe Oc.t’ par rapport à la droite x’ = c.t’ (on
compte quatre carreaux verticalement et cinq carreaux horizontalement par rapport à l’origine
pour obtenir le résultat de la figure 38). Les trois événements E1, E2 et E3 sont ensuite placés
86
c.t
(en ns.c)
c.t’
(en ns.c)
x = c.t
x’
30
E2
E3
20
10
E1
O x
3 6 9 (en m)
Les diagrammes de Minkowski ont la particularité de ne pas conserver les distances entre R et
R’ c'est-à-dire que l’échelle utilisée pour Oc.t n’est pas la même que celle qui est utilisée pour
Oc.t’.
Il est possible d’utiliser la formule t’ = .t dans le cas des événements E1 et E2 car on a une
durée propre dans R. Les diagrammes de Minkowski permettent de mesurer la durée entre E2
et E1 dans R ainsi que dans R’ mais la comparaison n’est pas immédiate (voir figure 40). Il
faut tenir compte de l’échelle différente sur Oc.t et sur Oc.t’ (5 cm pour 10-8 s sur Oc.t et 6,5
1
cm pour 10-8 s sur Oc.t’ par exemple) ainsi que du rapport de
à appliquer sur R’ car une
1
unité sur R correspond à unité sur R’.
En utilisant la figure 40, un calcul donne par exemple dans R, t = 6,5 cm = 1,3.10-8 s
1 1 1
= 13 ns. Et dans R’, t’ = 23,9 cm ,
= 3,68.10-8 s = 36,8 ns = 22,1 ns
t' ,
t
= = 1,7
c.t
(en ns.c)
c.t’
(en ns.c)
x = c.t
x’
30
E3
E2
20
10
E1
O x
3 6 9 (en m)
Le diagramme de Loedel (1955, 1957) a été donné tout prêt aux élèves. Il permet de répondre
aux questions relatives aux durées entre les événements E2 et E3 dans le référentiel d’Armineh
et pour l’observatrice Armineh. Il est possible de le construire simplement en utilisant la
procédure ci-dessous.
c.t’
O x’
8
On commence par tracer un axe Ox’ horizontal puis un cercle de diamètre 10 unités
(voir figure 41). Si v = 0,8.c alors = 0,8. L’angle entre Ox’ et Oc.t’ vérifie :
90
1
Sin = = 0,6 et Cos = = 0,8. Le cercle trigonométrique de la figure 41 est utilisé lors de
Les axes Oc.t et Ox sont construits en utilisant le fait que Oc.t est perpendiculaire à Ox’ et que
Ox est perpendiculaire à Oc.t’ (voir figure 42).
c.t
c.t’
O x’
La droite x = c.t est bissectrice de Ox, Oc.t et Ox’, Oc.t’. Elle est confondue avec la droite
x’ = c.t’ (voir figure 43).
c.t
c.t’
x = c.t
x’ = c.t’
x’
O 5
Pour placer les trois événements E1, E2 et E3, il faut respecter les règles de construction en
réalisant des projections parallèlement aux axes.
La projection sur l’axe Ox d’un point représentatif d’un événement se fait parallèlement à
l’axe Oc.t (vertical ici). De même la projection sur l’axe Ox’ (horizontal ici) d’un point
représentatif d’un événement se fait parallèlement à l’axe Oc.t’ (voir figure 44).
c.t
c.t’
6,9
7,6
E2
-4,3
x’
O
Une première tâche demandée aux élèves a consisté à faire un dessin de la situation dans
l’optique de se l’approprier. Ceci permet de faire varier les registres travaillés ainsi que leurs
changements afin de favoriser, selon Duval (1993), la compréhension des phénomènes.
Le diagramme de Minkowski a ensuite été construit pas à pas avec les élèves afin de favoriser
son appropriation. On commence avec un repère orthonormé (xOc.t) relatif au référentiel de
Daniel, car c’est le plus habituel pour les élèves. Les trois événements E1, E2 et E3 sont placés
à l’aide de leurs coordonnées dans le repère orthonormé puis les droites x = 0,8.c.t ainsi que
10.x
x = c.t sont construites. x = 0,8.c.t est construite en remarquant que c.t = 8
et que la droite
x = c.t correspond à la bissectrice de l’angle décrit par les axes Ox et Oc.t (figures 37 et 38).
Les coordonnées des trois événements E1, E2 et E3 peuvent être visualisées dans le référentiel
d’Armineh. Il suffit de faire des projections de ces événements sur l’axe Oc.t’ parallèlement à
l’axe Ox’, ce qui n’est pas habituel pour des élèves de terminale. L’ordre séquentiel des trois
événements dans le repère relatif au référentiel d’Armineh est donc accessible graphiquement
(figures 39 et 40).
Les événements ont été conçus de façon à ce que la chronologie des événements soit inversée
dans le référentiel de Daniel (E1, E2 puis E3) et dans le référentiel d’Armineh (E1, E3 puis E2)
afin que cela soit visible graphiquement par les élèves. Cela apparaît clairement en visualisant
les coordonnées des différents événements suivant l’axe c.t.
94
Le diagramme de Loedel est ensuite donné aux élèves avec les quatre axes Ox, Oc.t, Ox’ et
Oc.t’ déjà construits et dont le positionnement correspond à la situation où v = 0,8.c
(figure 42). Avec ce type de diagramme, les échelles sont conservées en changeant de
référentiel, il est donc plus facile de comparer des durées d’un référentiel à un autre. Les
durées en unités de c correspondent aux projections des événements sur l’axe Oc.t suivant
l’axe Ox pour le référentiel de Daniel. Ce sont les projections des événements sur l’axe Oc.t’
suivant l’axe Ox’ pour le référentiel d’Armineh.
Les trois événements E1, E2 et E3 sont placés dans le diagramme de Loedel dans le repère du
référentiel de Daniel en appliquant les règles de projections parallèlement aux axes, car leurs
coordonnées sont connues dans ce référentiel.
Comme on s’attend à ce que tous les élèves aient réussi à trouver les coordonnées des trois
événements dans le référentiel d’Armineh, la correction papier est donnée sous forme d’un
diagramme de Loedel sur lequel sont reportés les trois événements et leurs coordonnées dans
les deux référentiels.
Elle sera corrigée à l’aide d’une méthode numérique. Si S3 se déclenche après S2 grâce à un
dispositif adéquat utilisant un signal on devrait avoir :
dE 3 E 2 6
V signal t t 15 . 10 8 m.s 1 c
3 2 4 . 10 9
La vitesse du signal devant être supérieure à la vitesse de la lumière, ce n’est pas possible. Il
est possible d’utiliser une méthode graphique en raisonnant sur les pentes (voir figure 45).
95
Dans les diagrammes de Minkowski et de Loedel, la pente de la droite E2E3 est plus petite en
valeur absolue que celle de la droite d’équation x = - c.t, également en valeur absolue. La
vitesse v nécessaire pour passer de l’événement E2 à l’événement E3, dans les référentiels liés
à Daniel ou à Armineh, devrait vérifier v > c, ce qui n’est pas possible (E3 se trouve en dehors
du cône de lumière lié à l’événement E2).
x = -c.t c.t
x = c.t c.t
c.t’
x=
E2
E1 E3
E x’
O
x
x
Quelle est la durée entre l’émission du flash de S2 et du flash de S1 dans le référentiel associé
à Daniel ? Dans le référentiel associé à Armineh ?
La durée entre les événements E2 et E1 correspond à une durée propre dans le référentiel de
Daniel. On peut déterminer cette durée dans le référentiel d’Armineh par l’utilisation d’un
diagramme ou une voie analytique en utilisant la relation t’(E2-E1) = .t(E2-E1).
t2-t1 = 2,3.10-8 – 1,0.10-8 = 1,3.10-8 s. C’est une durée propre dans le référentiel associé à
Daniel (la durée entre deux événements ayant la même coordonnée d’espace, et mesurée par
une même horloge immobile, voir figure 46).
97
c.t
c.t’
E2
E1 E3
x’
O
Figure 46 : Mise en évidence graphique d’une durée propre entre les événements E2 et
E1 dans le référentiel R à l’aide d’un diagramme de Loedel.
1
1,7
1 2
Ou t’2-t’1 = 2,5.10-8 – 3,3.10-9 = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh à partir d’une
lecture graphique (voir figure 47).
98
c.t’
23 (en ns.c)
25,3
E2
10
3,3
E E3
1 x’
O
Quelle est la durée entre l’émission du flash de S3 et du flash de S2 dans le référentiel associé
à Daniel ? Dans le référentiel associé à Armineh ?
La durée entre les événements E3 et E2 ne correspond pas à une durée propre dans le
référentiel de Daniel (voir figure 48).
c.t
c.t’
E2
E1 E3
x’
O
Figure 48 : Les événements E2 et E3 ne forment pas une durée propre dans le référentiel
de Daniel.
100
Il est possible de faire une détermination graphique de cette durée dans le référentiel
d’Armineh. La relation algébrique usuellement utilisée en terminale S n’est plus applicable
ici. On voit bien l’inversion des événements, car on obtient dans le référentiel d’Armineh une
durée négative.
26,7
c.t’
23 (en ns.c)
25,3
E2
4,7
-
E1 E3
x’
O
t’3-t’2 = 4,7.10-9 – 2,5.10-8 = -2,0.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par une
résolution à partir du diagramme de Loedel (voir figure 49).
Nous avons donc commencé l’activité avec le diagramme de Minkowski car les élèves
débutent avec un repère orthonormé pour le référentiel R. Ils s’initient aux projections
parallèlement aux axes avec le diagramme de Minkowski avec le repère du référentiel R’. Le
diagramme de Loedel est ensuite utilisé dans un second temps, car ce type de diagramme
utilise toujours les projections parallèlement aux axes et de plus les échelles sont conservées
d’un référentiel à l’autre.
Des hypothèses nous ont guidés tout le long de la conception de la séquence. Elles sont de
deux types : des hypothèses macrodidactiques et des hypothèses microdidactiques.
102
Hypothèses macrodidactiques
Elles sont au nombre de trois, elles sont basées sur des considérations globales. Les deux
premières relèvent d’un choix didactique général et la dernière liée à l’activité elle-même :
Hypothèses microdidactiques
Ce sont des stratégies adoptées lors de la chronologie a priori de la séquence précédente afin
de faciliter la compréhension des concepts introduits.
En ce qui concerne le diagramme de Loedel, comme il est déjà donné et que les règles de
construction parallèlement aux axes sont identiques à celles du diagramme de Minkowski,
103
nous avons supposé que cela conduirait à une meilleure appropriation de ce diagramme. Le
travail des élèves sur le placement des événements dans (xOc.t) et sur la détermination des
durées, le diagramme de Loedel ayant la particularité d’avoir ses échelles conservées, permet
aux élèves une approche géométrique sur la notion de durée plus accessible, car « visuelle ».
Cela permet d’avoir une autre compréhension des notions de durées propre et impropre (en
lien avec l’hypothèse macro-didactique b).
Une difficulté non initialement prévue a nécessité la mise en place de deux stratégies en
fonctions des groupes :
Le premier groupe a eu la présentation de l’échelle par l’enseignant et devait placer les trois
événements E1, E2 et E3 sur le diagramme de Minkowski en utilisant une échelle fournie pour
l’axe des abscisses Ox et pour l’axe des ordonnées Oc.t. Il devait également tracer la droite
x = 0,8.c.t, puis devant les difficultés associées à cette tâche, l’explicitation du repère
orthonormé a été donnée par l’enseignant en même temps que l’explication du placement de
la droite x = c.t. Le tracé de la droite x = 0,8.c.t a été finalisé ainsi que le tracé qualitatif des
c.t
droites de type x = a
(a > 1 correspond à un cas possible, a < 1 correspond à un cas
impossible).
Le second groupe a eu également la présentation de l’échelle par l’enseignant, a placé les trois
événements, a eu l’explicitation du repère orthonormé en même temps que le placement de la
droite x = c.t, a tracé la droite x = 0,8.c.t puis a indiqué qualitativement le placement des
c.t
droites de type x = a .
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 13) :
105
A1 35.20 à A1 43.35
Travail sur la droite x = 0,8.c.t et sur le coefficient directeur
B1 27.15 à B1 43.33
A1 49.36 à A1 50.40
Mobilisation du second postulat dans le registre diagrammatique
B1 44.05 à B1 44.52
Les échanges entre l’enseignant et les élèves peuvent se produire avec des registres différents
et c’est une source d’incompréhension. C’est le cas des échanges entre A1 40.08 et A1 42.30.
L’enseignant apporte des informations techniques alors que les élèves ont des difficultés intra
registres quant à l’utilisation de l’échelle. On voit ci-après que 73 % des apports de
l’enseignant sont de type technique alors que seulement 14 % sont de type intra registre, mais
que 50% des difficultés exprimées par les élèves sont de type intra registre.
1
La notion de coefficient directeur reste problématique, car sa valeur est de 0,8
et pas de 0,8.
x
Cela amène les élèves à réaliser une opération algébrique de l’expression x = 0,8.c.t à c.t = 0,8.
La manipulation des échelles pose aussi problème, car elle conduit à un guidage élevé de
l’enseignant (41% des échanges sont des apports de l’enseignant) et les élèves à ce stade ne
semblent pas donner de sens à la position respective des deux droites x = c.t et x = 0,8.c.t (lié
au fait que l’inversion des axes par rapport à ce qui est fait d’habitude entraîne qu’une droite
associée à une valeur de a plus élevée est plus verticale, alors que la vitesse est plus lente).
106
Le second postulat est mobilisé lors de l’étude graphique des pentes des lignes d’univers
permises. Ce sont des réussites d’élèves majoritairement inter registres ou intra registres.
Un élève arrive à réaliser une opération inter registre en reliant la pente d’une ligne d’univers
à la vitesse de l’objet étudié (voir A1 50.20).
Les élèves sont amenés ensuite à prédire la vitesse d’un objet dans le référentiel de Daniel en
fonction de la position de sa ligne d’univers sur le diagramme.
Après avoir construit le repère orthonormé relatif au référentiel de Daniel, le repère relatif au
référentiel d’Armineh est construit par déduction du premier, en utilisant la traduction du
second postulat à l’aide du diagramme.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 14) :
La construction du repère dans le référentiel d’Armineh pose des problèmes aux élèves, car ils
ont des difficultés à s’apercevoir que la ligne d’univers d’Armineh dans le référentiel de
Daniel correspond à l’axe Oc.t’ dans le référentiel d’Armineh.
Ce sont essentiellement des difficultés de types inter registre, ce qui nécessite un apport
conséquent de ce type de la part de l’enseignant.
Par la suite, les élèves arrivent à comprendre la construction de l’axe Ox’ par symétrie par
rapport à la droite x’ = c.t’ sans pour autant associer cette construction au second postulat
d’Einstein. Ce sont donc des réussites plutôt techniques de la part des élèves.
Les diagrammes d’espace-temps, tels que ceux de Minkowski ou de Loedel utilisés dans
l’activité avec les élèves, permettent de visualiser sur l’axe des ordonnées la chronologie des
événements dans le référentiel de Daniel avec l’axe Oc.t, ou dans le référentiel d’Armineh,
grâce à l’axe Oc.t’. La séquence a été conçue de façon à ce que l’ordre chronologique des
événements soit différent dans les deux référentiels. Il a suffi de s’arranger pour que, d’une
part, l’ordre chronologique puisse changer en fonction du référentiel en prenant un événement
non inclus dans le cône de lumière d’un autre, par exemple. D’autre part, il a fallu trouver des
coordonnées d’événements particulières pour que l’ordre chronologique soit inversé.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 15), deux
stratégies sont utilisées pour présenter l’ordre chronologique relatif par l’observation de deux
événements dans deux référentiels différents :
L’inversion chronologique des événements, bien que rendue visible au travers des
diagrammes d’espace-temps, pose toujours des problèmes aux élèves :
Les apports de l’enseignant demeurent très importants ainsi que le questionnement servant à
relancer la réflexion des élèves.
Après avoir construit et utilisé le diagramme de Minkowski, les élèves sont amenés à utiliser
le diagramme de Loedel, et tout d’abord à découvrir son principe de fonctionnement.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 16) :
110
A2 29.56 à A2 44.32
B2 14.12 à B2 39.28
Dans l’enregistrement de la partie du premier groupe, l’enseignant fait des comparaisons inter
registres entre le registre diagrammatique et le registre du langage naturel. Les élèves arrivent
à attribuer les bons axes aux bons référentiels ainsi qu’à s’apercevoir que les axes Ox et Oc.t’
ainsi que Ox’ et Oc.t sont perpendiculaires entre eux.
L’enseignant bâtit la traduction du second postulat sur le diagramme avec les droites
confondues x = c.t ou x’ = c.t’ qui sont les bissectrices des angles formés par les axes Ox et
Oc.t ou Ox’ et Oc.t’. On voit également une mauvaise interprétation du diagramme avec
d’autres éventuelles bissectrices. Elles conduisent à des confusions, car cela amène à associer
de mauvais axes pour définir les repères de chaque référentiel. On voit ici la limite à utiliser
un diagramme tout prêt, sans que les élèves aient pu prendre part à sa construction.
Les règles de projections parallèlement aux axes qui viennent d’être vues avec le diagramme
de Minkowski dans le référentiel d’Armineh ont du mal à être assimilées par tous les élèves.
Le placement précis des événements pose aussi problème en particulier la manipulation de la
règle de trois lors de l’utilisation des échelles.
Dans l’enregistrement du second groupe, la règle de trois est explicitée par l’enseignant afin
de limiter les problèmes techniques des élèves. Il apporte également des informations sur la
signification physique d’abscisses négatives pour des événements dans le repère du référentiel
d’Armineh et une aide technique sur les projections et la détermination des coordonnées. Le
diagramme permet aux élèves de se rendre compte de phénomènes contre-intuitifs : inversion
de l’ordre chronologique des événements, ce qui amène la surprise chez eux (B2 31.40) et de
l’ordre des positions des événements. L’enseignant pose également plus de questions que dans
le premier groupe, ce qui induit un pourcentage de réussite plus élevé et moins de difficultés
exprimées chez les élèves.
111
Les diagrammes de Loedel posent des problèmes importants aux élèves, mais ils suscitent
néanmoins une réflexion intéressante de leur part :
Les élèves sont amenés à utiliser dans la deuxième séance les diagrammes de Minkowski et
de Loedel vus dans la première séance. La première tâche des élèves consiste à revoir la
notion d’ordre chronologique relatif en étudiant deux événements indépendants E2 et E3 pour
lesquels E3 n’est pas à l’intérieur du cône de lumière d’E2.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 17) :
112
A3 23.13 à A3 30.48
L’ordre chronologique relatif avec Loedel à partir des
ou
coordonnées des événements.
B3 19.01 à B3 25.09
A3 30.51 à A3 33.34
L’ordre chronologique relatif avec Loedel à partir d’un
ou
raisonnement sur les pentes.
B3 25.31 à B3 29.04
Les élèves ne font pas forcément la différence entre le temps, la date ou la durée. La notion
« d’événement » utilisée dans le cadre de rationalité familier (par exemple un concert qui dure
1H30) s’oppose avec cette même notion dans le cadre de rationalité des sciences physiques.
La notion de référentiel n’est pas toujours comprise par les élèves ce qui amène des difficultés
d’ordre conceptuel. Ils ont du mal à utiliser la notion de référentiel pour définir une durée, car
c’est contre-intuitif.
Les élèves semblent trouver qu’une durée de 4 ns est trop petite et cela peut leur paraître
comme une impossibilité technique. Les activités en relativité restreinte, même numérisées,
peuvent apparaître comme de la science-fiction à leurs yeux (peu concrètes, ne faisant partie
du monde réel). L’assignation de valeurs numériques, mêmes « pseudo » réalistes, ne facilite
pas forcement la circulation entre les registres.
- La différence entre temps, date ou durée n’est pas forcement acquise par les
élèves avec des confusions entre « événement » en tant que durée
(contamination du sens commun) et « événement » du physicien en tant que
point de l’espace-temps ;
- La notion de référentiel n’est pas toujours comprise ;
- L’obligation de définir le référentiel dans lequel une durée est mesurée est
contre-intuitive pour les élèves ;
- La vitesse d’Armineh est avancée pour traiter l’ordre chronologique relatif
d’événements dans le référentiel de Daniel ;
- Les règles de projection parallèlement aux axes ont du mal à être bien
maitrisées par les élèves ;
- La lecture des coordonnées des événements et l’utilisation de la
proportionnalité sont parfois hésitantes aussi ;
- Une durée de 4 ns n’est pas forcement concrète pour les élèves.
- Les difficultés conceptuelles des élèves sont importantes dans cet épisode,
mais les réussites conceptuelles exprimées par les élèves ne sont pas
négligeables ;
- Des explications graphiques sur la conséquence d’un déplacement à une
vitesse plus grande que celle de la lumière dans le vide peuvent être données à
cette occasion, car cette possibilité interdite peut être facilement visualisée sur
un diagramme d’espace-temps.
114
Mesure de la durée propre et comparaison avec une durée impropre dans le diagramme
de Loedel
Une durée propre est mesurée dans un référentiel galiléen à l’aide d’une seule horloge fixe
entre deux événements situés à la même position que l’horloge de mesure. Les diagrammes
d’espace-temps permettent de visualiser graphiquement la mesure de la durée propre en
mettant en valeur le fait que l’abscisse des deux événements soit identique. La conservation
des échelles d’un référentiel à l’autre avec le diagramme de Loedel peut s’avérer utile.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 18) :
A3 34.34 à A3 44.44
B3 29.31 à B3 36.22
La durée propre visualisée dans le référentiel de Daniel est prise entre les événements E2 et
E1. Cela n’apparaît pas spontanément aux élèves que c’est une durée propre. Ils calculent la
durée impropre dans le référentiel d’Armineh à partir de la formule de dilatation des durées vu
dans le cours. Les interactions enseignant – élèves permettent donc de réactiver ici ce qui a été
déjà vu. Les questions de l’enseignant sont essentiellement techniques comme les réussites
exprimées par les élèves. Le diagramme de Loedel permet de vérifier graphiquement que la
durée prise dans le référentiel de Daniel est bien la durée propre alors que la durée prise dans
le référentiel d’Armineh est une durée impropre.
Le diagramme est aussi utilisé pour mesurer des durées, mais son utilisation n’est pas
forcément perçue par les élèves comme plus simple ou plus précise que le registre fonctionnel
ou algébrique. Ils trouvent par lecture graphique la valeur de la durée impropre dans le
référentiel d’Armineh. Le diagramme permet de réinvestir les notions de durée propre et de
durée impropre, car ces notions deviennent maintenant visibles.
115
- Cette notion de durée propre n’est pas reconnue spontanément par les élèves
dans un contexte géométrique ;
- La notion même de durée semble ne pas être toujours bien maitrisée ;
- Même si les élèves trouvent qu’il est aussi possible d’utiliser le diagramme
pour mesurer les durées, son utilisation n’est pas forcement perçue par eux
comme plus simple ou plus précise que le registre fonctionnel ou algébrique.
L’organisation de l’épisode est résumée dans le tableau ci-après (voir tableau 19) :
116
A3 44.49 à A3 50.25
B3 37.06 à B3 43.29
Les élèves se rendent comptent que les deux durées relatives aux événements E2 et E3 ne
correspondent pas à durée propre dans le référentiel de Daniel ou d’Armineh et donc que la
relation mathématique vue en cours n’est plus applicable. Ils trouvent la durée dans le
référentiel d’Armineh en utilisant le diagramme de Loedel.
C’est une partie conduisant majoritairement à des difficultés techniques exprimées par les
élèves. Cela demande donc un apport technique important de l’enseignant ainsi qu’un
questionnement du même type.
Au fur et à mesure de ce travail, il nous est apparu de plus en plus crucial de construire des
outils théoriques afin de nous aider à construire et à analyser des séquences basées sur une
approche utilisant des diagrammes d’espace-temps pour introduire des concepts de la
relativité restreinte.
Nous avons déjà vu que les graphiques présentent un potentiel cognitif important. Duval
(1993) a introduit la notion de registre de représentation sémiotique en étudiant des objets
mathématiques. Il existe différents registres mobilisables : le langage naturel, l’écriture
symbolique, le graphique cartésien, les diagrammes, les figures géométriques, les tableaux de
données, … Duval soutient que la maîtrise d’un concept mathématique suppose la maîtrise
d’au moins deux registres ainsi que les conversions associées entre les registres.
L’organisation de la représentation spatiale a été étudiée par Vergnaud (1994, page 33, voir
figure 50). Il s’est interrogé sur la façon dont les propriétés du signifiant sont associées aux
propriétés du signifié et si ces propriétés sont véritablement utiles aux apprentissages.
L’espace de travail mathématique (ETM) a été développé afin de mieux comprendre les
enjeux didactiques autour du travail mathématique dans un cadre scolaire par Kuzniak et
Richard (2014). Il correspond à une extension de l’espace de travail géométrique (ETG)
étudié par Kuzniak (2006, 2011). L’ETM comporte deux niveaux : un de nature cognitive en
relation avec l’apprenant et un autre de nature épistémologique en rapport avec les contenus
mathématiques étudiés (voir figure 51).
Les différentes phases du travail mathématique lors de l’accomplissement d’une tâche ont été
mises en évidence par la représentation de trois plans verticaux sur le diagramme de l’ETM
représentés sur la figure 52.
Figure 52 : Les différentes genèses dans les ETM. Extrait de Kuzniak et Richard (2014).
Pour que le travail réalisé sur des résolutions de problèmes en mathématiques soit utilisable
en sciences physiques, il convient d’étudier au préalable un modèle d’analyse de processus de
conceptualisation mettant en jeu des relations entre processus mathématiques et processus
physiques (voir figure 53). Un tel exemple de mise en lien a été développé par Malafosse
120
(2000, page 70). Son étude portait sur la loi d’Ohm, ce qui explique l’importance qu’il a
consacrée aux relations algébriques.
Dans l’exemple ci-après, trois cadres de rationalité sont étudiés : le cadre de rationalité des
mathématiques, le cadre familier et celui de la physique (voir tableau 20). Des objets
conceptuels et des éléments de rationalité ont été explicités à chaque fois.
121
Il existe des obstacles liés aux changements de registres sémiotiques, ce qui va être source de
difficultés prévisibles pour les élèves. Dans l’exemple de l’établissement de la loi d’Ohm
(Voir figure 54), le registre algébrique occupe une place prépondérante, car la
correspondance entre les deux cadres n’est pas triviale pour les élèves et c’est pour cela
qu’elle conduit généralement à des obstacles (voir figure 55). En relativité restreinte, il existe
d’autres registres mobilisables tels que les registres matriciels, les registres fonctionnels, …
Cela conduit également à des ruptures entre les cadres culturels des mathématiques et de la
physique du point de vue des concepts scientifiques comme des conceptions des enseignants.
C’est ce qui a été montré par Malafosse (2001) sur la figure 56.
123
Le tableau 21 nous permet de comparer quelques éléments utilisés dans ce travail de thèse
contenus dans les plans épistémologiques des cadres de rationalité des sciences physiques et
des mathématiques.
124
Graphiques Graphiques
Diagrammes Diagrammes
Evénements Droites
Unités Projections
Durées Axe
Référentiel
Ordre chronologique Plan
Calcul formel
Axe
Tout ceci, nous a conduits à développer de nouveaux outils adaptés aux séquences que nous
voulions mettre en place avec les élèves de terminale S. C’est ainsi que le diagramme associé
au modèle des ETM a été transformé en rajoutant un plan épistémologique supplémentaire
125
correspondant au cadre de rationalité des sciences physiques (voir figure 57). Nous avons
choisi de ne garder qu’un seul plan cognitif, c’est pour cela que nous n’avons pas retenu un
ETM pour chaque cadre de rationalité. Le domaine auquel nous allons restreindre notre étude
est celui de la cinématique relativiste. De plus les éléments que nous intégrons font partie
d’un ETM idoine bien particulier, associé à notre étude, et qui n’est pas forcément classique.
Cela va nous permettre d’analyser finement les interactions entre les différents cadres de
rationalité et le plan cognitif de l’élève et de qualifier la nature du travail réalisé par l’élève ou
celui qui lui est demandé.
Le terme « preuve » est conservé, mais il prendra dans le cas de l’ETM étendu un sens plus
« mou » de justification ou de raisonnement. Nous allons nous limiter dans ce travail de thèse
uniquement aux interactions entre un plan épistémologique et le plan cognitif afin de travailler
plus particulièrement sur les interactions avec les élèves.
126
Une double distinction a par la suite été établie entre savoir quotidien et savoir de la physique
pour chacun des deux mondes décrits précédemment.
127
Figure 59 : Double catégorisation des savoirs pour chaque monde. Extrait de Tiberghien
(2005).
La double catégorisation décrite sur la figure 59 permet de prendre en compte les difficultés
et les évolutions des apprenants et de montrer que la description en termes d’objets et
d’événements demandée dans l’enseignement de la physique n’est pas celle de la vie
quotidienne même pour une situation familière.
Lors d’une étude du son en classe de seconde, Tiberghien (2005) a étudié dans une situation
d’enseignement pour laquelle des élèves doivent mettre en relation des perceptions et des
phénomènes mécaniques. Nous nous intéressons plus particulièrement ici à son étude de
l’association de la perception aigu / grave avec la fréquence de vibration de la source.
La réponse d’un élève a été analysée en utilisant le modèle des deux mondes sur la figure 60.
128
Figure 60 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle des deux
mondes. Extrait de Tiberghien (2005).
La situation d’enseignement vise la mise en relation, par les élèves, des perceptions d’une part
et des phénomènes mécaniques d’autre part.
Un élève faisait partie d’un binôme ayant à disposition un générateur basse fréquence (GBF)
relié à un haut-parleur (HP). En changeant la fréquence du GBF il pouvait ainsi écouter le son
produit. Lors de l’échange avec son camarade, il a été mis en évidence sur le verbatim qu’il
associait à une fréquence de vibration élevée par l’intermédiaire du dispositif technique (GBF
+ HP) une vibration plus importante et donc un son plus aigu. Il a ensuite associé à la notion
de vibration, celle de la membrane du HP ainsi que l’analogie du cœur.
Cette situation nous permet de tester le modèle de l’ETM étendu que nous avons décrit à la
figure 57. Une proposition de description de la tâche réalisée par l’élève est représentée sur la
figure 61.
plus de sens à cette situation pour lui. Cela permet de reboucler sur le plan épistémologique de
la physique en renforçant la notion de vibration plus élevée.
Il existe ici, en fait, une double construction « fréquence élevée » associée à « aigu » puis
« son » à « vibration d’une membrane ». On considère que la seconde association a déjà été
travaillée précédemment puisque la situation d’enseignement se focalise sur la perception
aigu / grave avec la fréquence de la vibration de la source.
Figure 61 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle de l’ETM
étendu.
Le plan épistémologique des mathématiques n’est pas mobilisé ici. Les genèses mises en
évidence sont de type instrumentales et discursives. L’association de ces deux genèses est en
général plutôt associée à une tâche favorisant le raisonnement. Même si la description semble
130
proposer un ordre chronologique privilégié, il n’en est a priori rien puisqu’il existe des va-et-
vient permanents entre les différents éléments concernés dans les deux plans.
Nous avons pu utiliser le modèle de l’ETM étendu avec l’exemple issu de l’étude de
Tiberghien (2005). Il demeure un exemple pour lequel les mathématiques ne sont pas
mobilisées, nous l’avons mis en évidence sur la figure 61. Ce ne sera plus du tout le cas avec
la cinématique relativiste pour laquelle la place des mathématiques est importante.
Le cadre des mathématiques aurait été mobilisé, par exemple, si les élèves avaient eu à
trouver ensuite sur un graphique une période T, à en déduire la fréquence f à partir de la
1
relation algébrique f = T
et à conclure si le son associé était aigu ou grave (voir figure 62).
Figure 62 : Analyse d’une tâche effectuée par un élève à l’aide du modèle de l’ETM
étendu.
131
discursive entre le plan épistémologique des mathématiques et le plan cognitif. (il faut isoler T
puis effectuer un calcul numérique). Enfin une genèse discursive entre le plan
épistémologique de la physique et le plan cognitif est mise en œuvre lorsqu’il faut conclure si
le son est aigu ou grave (il faut effectuer un raisonnement pour conclure et utiliser les bonnes
unités pour la période T et la fréquence f).
Nous commençons donc à entrevoir les potentialités à utiliser un ETM étendu dans l’analyse
de tâches réalisées par des élèves. Nous faisons l’hypothèse par la suite que ces ETM vont
être d’une aide précieuse lors de la conception, mais aussi l’analyse de séquences
d’enseignement utilisant des diagrammes d’espace-temps en relativité restreinte, car cela va
permettre de caractériser la diversité des activités cognitives engagées.
132
Troisième partie
Nous allons nous aider du cadre théorique des ETM pour construire une séquence
d’enseignement en relativité restreinte mobilisant le registre des diagrammes. Ce cadre permet
une certaine distanciation avec les séquences proposées tout en explicitant les interactions
entre l’élève (au travers d’un plan appelé « plan cognitif ») et un niveau disciplinaire (décliné
en deux plans appelés « plan épistémologique » en fonction des cadres de rationalité des
mathématiques ou de la physique). Ce cadre théorique nous sera utile pour évaluer les tâches
réalisées et réalisables par les élèves, ce qui nous manquait dans les analyses a priori et a
posteriori de la séance ou de la séquence pilote. Commençons par décrire plus
particulièrement le fonctionnement que nous allons faire des ETM dans ce travail de thèse.
Tout d’abord il convient de repérer dans une tâche si un ou des cadres de rationalité des
mathématiques ou de la physique sont mobilisés. Si la signification physique d’un phénomène
n’est pas mobilisée et que le travail ne porte que sur l’exploitation mathématique d’objets
représentés sur un diagramme, le plan épistémologique de la physique ne sera pas utilisé.
Par exemple, s’il est demandé d’expliquer si deux événements E1 et E2, placés sur un
diagramme, ont la même abscisse dans un référentiel donné, le travail ne s’effectue pas dans
le plan de l’épistémologie de la physique qui n’est pas mobilisé.
Par contre s’il est demandé d’expliquer pourquoi les événements E1 et E2, placés sur un
diagramme, permettent de définir une durée propre dans un référentiel donné, cette fois-ci les
deux plans épistémologiques sont mobilisés. Il faut d’une part connaître la signification
physique d’une durée propre et d’autre part repérer si les deux événements ont la même
abscisse dans un référentiel donné.
133
En fonction du questionnement, la tâche peut donc porter sur un ou deux cadres de rationalité
et donc conduire à un niveau de complexité plus élevé.
Par défaut le plan cognitif est à chaque fois utilisé, car nous nous intéressons aux interactions
entre l’élève via son plan cognitif et un ou deux plans épistémologiques. De plus, nous
n’allons pas nous intéresser dans ce travail de thèse, aux éventuelles interactions entre les
deux plans épistémologiques sans passer par le plan cognitif de l’élève, car nous focalisons
notre attention sur lui en posture de résolution d’une tâche.
L’élève est étudié dans sa posture de résolution d’une tâche. Les interactions avec le plan
cognitif seront donc les seules prises en compte.
Un élément d’un plan sera bien souvent en interaction avec un élément d’un autre plan sur
une verticale pour former une genèse. Il existe également des interactions sur un même plan
qui ne sont pas associées cette fois-ci aux genèses. La genèse sémiotique correspond à une
134
La genèse sémiotique sera donc associée bien souvent ici à une observation (deux événements
avec une même abscisse ou pas, une inversion d’ordre chronologique d’événements sur une
animation). La genèse instrumentale demandera une action de la part de l’élève sur un
diagramme ou un logiciel (tracer des parallèles, relever une durée). Enfin la genèse discursive
sera associée à un raisonnement associé à un domaine théorique (on voit une inversion de
l’ordre chronologique de deux événements dans un référentiel B par rapport au référentiel A
donc les événements sont indépendants).
L’interaction entre deux éléments à la verticale dans deux plans différents forme une genèse
et correspond à un type de tâche réalisé par l’élève.
L’association de deux genèses (observée sur un verbatim ou supposée lors d’une analyse a
priori) peut être reliée à un niveau de maîtrise d’un élève sur un problème posé.
L’association d’une genèse instrumentale et d’une genèse discursive correspond plutôt à des
actions majoritairement de raisonnement. L’élève agit sur des artéfacts et en déduit des
résultats en utilisant un bagage théorique à sa disposition (l’élève trace plusieurs lignes
d’univers d’objets ayant des valeurs de vitesse différentes dans un référentiel donné et il en
déduit des résultats sur la traduction, sur le diagramme, du second postulat).
Enfin l’association d’une genèse sémiotique et d’une genèse discursive correspond à des
actions décrites comme étant plutôt de communication. Cela correspond à un niveau de
maîtrise élaboré de l’élève pour le problème posé. Il prend du recul car il n’agit pas
directement sur les artéfacts pour visualiser et en déduire des résultats théoriques (l’élève
anticipe ce qu’il pourrait se passer pour la ligne d’univers d’un objet en changeant sa vitesse
dans un référentiel donné et il comprend à quoi correspond le second postulat explicité sur le
diagramme).
135
L’association de deux genèses conduit à une tâche plus élaborée mise en œuvre par l’élève. Il
est ainsi possible de quantifier son degré de maîtrise lors de la résolution d’un problème
posé. Le niveau de difficulté d’une séance va être également relié aux associations qu’il est
possible de développer chez les élèves. Une double évaluation est donc envisageable en
utilisant le cadre théorique des ETM : une évaluation a priori de la séance et a posteriori via
l’observation du travail des élèves. Cette évaluation est aussi possible en la déclinant au
niveau des questions d’un problème posé. Enfin, comme nous avons vu, il faut aussi tenir
compte de l’utilisation des deux cadres de rationalité pour quantifier le niveau de difficulté
d’une tâche et le niveau de maîtrise d’une notion par un élève. Il doit même être possible de
quantifier ces niveaux pour chaque cadre de rationalité.
La séquence commence par le visionnage par les élèves de vidéos de poursuites permettant la
constitution d’une banque de situations réelles. Une des vidéos décrit la poursuite de Bip-Bip
par Vil Coyotte (voir figure 63).
136
Figure 63 : Image d’une poursuite de Bip-Bip par Vil Coyotte. Extrait de Cazes et
Vandebrouck (2014).
Après tout un travail de mise en situation avec les élèves, il leur est posé la question suivante :
« Etant donnée une vitesse du coyote fixée, peut-il rattraper Bip-Bip et dans ce cas, quelle est
la durée de la poursuite ? ». La simulation a été construite sur GeoGebra, les élèves devant
créer des curseurs permettant de contrôler le défilement du temps et éventuellement de la
vitesse de Vil Coyotte. Il a été convenu collectivement que le mouvement se fait sur l’axe des
abscisses, que Vil Coyotte est assimilé à un point C et Bip Bip à un point P. Un repère xOy
est représenté. Bip Bip se trouve initialement à 20 m de Vil Coyotte. La position initiale C0 de
C correspond à l’origine du repère et celle P0 de P à (20, 0). La vitesse de Bip-Bip est fixée à
2 m.s-1. La figure 64 correspond à une copie d’écran de la simulation sur GeoGebra.
137
La simulation est ensuite utilisée par les élèves pour repérer des cas de capture pour lesquelles
Vil Coyotte rattrape Bip Bip. Ils récupèrent ainsi des couples de points (v ; T) où v correspond
à la vitesse du poursuivant et T à la durée de la poursuite. Les différents couples de valeurs
des élèves sont récupérés par l’enseignant qui projette à l’écran la courbe de tendance
associée afin d’exploiter les résultats obtenus par la simulation. Les élèves visualisent le
graphe et émettent par la suite des hypothèses sur ses propriétés globales et asymptotiques.
20
Il s’agit de la courbe de la fonction qui associe x à (x-2)
et qui n’a pas encore été étudiée par
Enfin les élèves sont invités à trouver la solution exacte du problème à l’aide du modèle
mathématique en leur demandant d’écrire la relation algébrique suivante : v.t = 20 + 2.t puis
20
de trouver la durée de poursuite T en fonction de v : T= (v-2)
La fonction obtenue est représentée à l’aide de GeoGebra puis comparée avec la courbe de
tendance projetée par l’enseignant, ce qui permet également retrouver les couples de points
(v, T).
138
Cazes et Vandebrouck (2014) ont basé leur travail sur le processus de modélisation décrit par
Borromeo-Ferri (2006), représenté sur la figure 65, dans lequel il utilise le schéma de Kaiser
et Blum. Il commence avec « un problème ou une simulation du monde réel » (Real
situation). En simplifiant ce problème réel, les élèves construisent ensuite « un monde réel »
(Real world model) qui est mathématisé pour conduire au « modèle mathématique »
(Mathematical model). Il conduit aux « résultats mathématiques » (Mathématical results)
qu’il est possible de confronter à la situation réelle initiale.
Cazes et Vandebrouck (2014) ont également introduit la notion de modèle implémenté qui
correspond ici à l’implantation dans GeoGebra du monde réel (voir figures 66 et 67). Ainsi,
en considérant le mouvement de chacun des protagonistes (les agents), la figure 66 montre
que la simulation est consécutive au modèle mathématique qui est considéré comme admis.
139
Pour le fonctionnement de la situation globale représenté sur la figure 67, les couples de
valeurs (v, T) obtenus via la simulation numérique permettent d’avoir accès au modèle
mathématique plus facilement.
140
Nous n’allons pas utiliser le logiciel GeoGebra avec le processus de modélisation décrit par
Borromeo-Ferri (2006) ni avec le modèle implémenté de Cazes et Vandebrouck (2014). Cette
étude nous a montré que le logiciel GeoGebra permet de réaliser des simulations qui, en
fonction des situations, peuvent favoriser le passage du modèle réel au modèle mathématique.
Nous faisons l’hypothèse que ce logiciel, qualifié d’artefact dans le cadre du modèle de
l’ETM étendu, pourrait favoriser des genèses entre le plan épistémologique des
mathématiques et le plan cognitif. La démarche de découverte du logiciel (genèses sémiotique
et instrumentale) et celle de raisonnement se basant sur ses fonctionnalités facilement
accessibles (genèses instrumentale et discursive) seraient ainsi favorisées.
Nous avons choisi de proposer cinq versions d’une même « activité » en les classant selon la
complexité des tâches laissées à la charge des élèves et évaluées à l’aide du modèle des ETM
étendus. Ce sont des versions qui se complètent. C'est-à-dire que la troisième version englobe
la seconde version qui elle-même complétait déjà la première version. Les quatrième et
141
cinquième versions supposent que la troisième version ait déjà été traitée avec les élèves. Le
diagramme de Minkowski, est utilisé ou bien peut être construit par les élèves puis utilisé, en
fonction des versions proposées. Le diagramme de Loedel, est également travaillé sur
certaines versions « expertes ». Deux référentiels sont utilisés comme précédemment. Ils sont
associés à deux observateurs : Daniel et Armineh. Les trois mêmes événements sont placés
dans chaque repère des deux référentiels. Les versions « initiation », « intermédiaire » et
« expertes » sont décrites par la suite en fonction des interactions que l’on souhaite
développer avec les élèves. Des documents sont fournis aux élèves afin de les aider à
répondre aux questions posées dans les différentes versions. Trois versions ne mobilisent pas
le logiciel GeoGebra et deux autres le mobilisent.
Nous allons commencer par voir les différentes notions travaillées puis l’organisation des
séquences en expliquant les tâches dévolues aux élèves. Enfin, nous allons réaliser l’analyse a
priori des différentes versions proposées.
Dans la première version, il s’agit de travailler spécifiquement les notions d’« événement » et
de « référentiel ». Au travers de ces deux notions, il s’agit ensuite de repérer graphiquement
une durée propre ou une durée impropre puis de voir s’il est possible d’appliquer la relation
de dilatation des durées vue en terminale S. Les élèves utilisent un diagramme de Minkowski.
La notion de « référentiel » n’est pas travaillée à proprement parler comme dans les études sur
ce sujet (Scherr et al. (2001) et de Hosson et al. (2010, 2012) notamment). En effet, la
situation travaillée dans chaque séquence n’engage pas deux ou trois observateurs immobiles,
mais un observateur par référentiel. Ici le travail sur la notion de « référentiel » consiste à une
prise en compte de deux référentiels différents associés à un seul observateur à chaque fois et
chacun munis d’un repère particulier. Un référentiel est donc vu comme un système de
coordonnées spatio-temporelles.
Dans la seconde version, ce sont les notions d’événement, de référentiel, de durées propre
et impropre puis d’invariance de la vitesse de la lumière dans des référentiels inertiels
qui sont travaillées. Les élèves construisent et utilisent un diagramme de Minkowski.
142
Les différentes séquences proposées permettent donc de travailler sur les notions
d’événement, de référentiel, de durées propre et impropre puis d’approfondir, en fonction
des cas, les notions d’invariance de la vitesse de la lumière dans les référentiels inertiels ou
d’ordre chronologique relatif.
Les séquences sont constituées d’une ou deux séances en groupe (une à deux séances pour les
versions « préliminaire » ou « initiation » à deux séances pour la version 3 « experte »). Il est
préférable que le cours sur la relativité restreinte ait déjà eu lieu afin que les élèves
connaissent la relation entre durée propre et durée impropre : tm = .tp.
143
Passage du registre
du Passage du registre du
langage naturel au registre du langage naturel au registre du
diagramme : diagramme :
Les trois événements E1, E2 et E3 Il faut exprimer c.t en mètres.
sont placés dans un repère
orthonormé (xOc.t) relatif au
référentiel associé à Daniel en
utilisant les coordonnées fournies
dans le texte.
Passage du registre
du Passage du registre du
langage naturel au registre du langage naturel au registre du
diagramme : diagramme :
Le diagramme de Minkowski
Le repère (xOc.t) est associé au
permet de décrire les coordonnées
référentiel de Daniel et le repère
d’un événement dans au moins
(x’Oc.t’) au référentiel d’Armineh.
Référentiels deux référentiels à la fois.
en ordonnée et 8 cm en abscisse ou
10 petits carreaux et 5 petits
carreaux par exemple afin d’avoir
un premier point. L’origine du
La construction du diagramme
repère constitue le second point
de Minkowski renforce la notion
pour tracer la droite d’équation
de référentiel, car les repères
x = 0,8.c.t.
sont construits en lien étroit avec
le contexte de l’activité. Il existe L’enseignant fournit de multiples
deux points de vue différents en informations sur la pente de la
fonction du référentiel considéré. droite x = 0,8.c.t et indique
comment tracer cette droite.
Passage du registre du
diagramme au registre
algébrique :
Passage du registre du
diagramme au registre du
Passage du registre du
langage naturel :
diagramme au registre du
Les élèves observent l’inversion langage naturel :
chronologique entre les
C’est l'occasion de dire que si
événements E2 et E3 renforcée par
l'ordre chronologique de deux
la mesure des durées.
Ordre chronologique relatif événements dans deux référentiels
inertiels différents change, c'est
que les événements sont
indépendants.
Versions « expertes 4 ou 5 » (Au moins 1H30, une partie en devoir à faire à la maison)
Les versions 4 et 5 permettent aux élèves ayant déjà traitées la version 3 d’utiliser le logiciel
GeoGebra. Ils sont répartis cette fois-ci en binômes.
Passage du registre du
Passage du registre du
langage naturel au registre du
langage naturel au registre du
diagramme :
diagramme :
Le lien de téléchargement du
C’est aux élèves d’effectuer les
logiciel GeoGebra est fourni aux
constructions du diagramme de
élèves afin qu’ils puissent
Minkowski à l’aide du logiciel
l’installer sur leur ordinateur chez
GeoGebra pour la version 4. Une
eux. Il n’est pas donné plus
partie du travail est réalisée à la
d’indications, même pour les
maison par les élèves une à deux
élèves n’ayant pas utilisé
Événements semaines avant. La version 5
GeoGebra au lycée, ce qui était le
contient déjà un fichier GeoGebra
Référentiels cas pour la séquence testée. Il a été
avec le diagramme de Loedel pré-
observé que les élèves vont
tracé et pour lequel il faut placer
spontanément voir des tutoriels en
les événements.
ligne ou préfèrent découvrir les
fonctionnalités du logiciel en
l’utilisant directement. C’est un
logiciel assez intuitif dont la prise
en main par les élèves est
Cela permet de réinvestir les relativement rapide.
notions vues dans la version 3 à
l’aide du logiciel de simulation.
151
17
Un autre fichier est disponible indépendamment des activités proposées. Il utilise le diagramme de Minkowski
et il affiche également les durées prises entre les deux référentiels en tenant compte d’un facteur de correction.
1+2
Une unité de l’axe Oc.t’ d’un repère dans le référentiel R’ se trouve à la distance de l’origine
1-2
spatiotemporelle d’un repère du référentiel R lorsque R’ se déplace à une vitesse v de R.
152
Passage du registre du
Passage du registre du
diagramme au registre
diagramme au registre
algébrique :
algébrique :
Le diagramme de Loedel permet
La durée propre relative aux
d’afficher facilement des valeurs
événements E1 et E2 dans le
numériques de durées dans deux
référentiel associé à Daniel et la
référentiels différents.
durée impropre relative aux mêmes
L’inversion chronologique des événements dans le référentiel
événements E2 et E3 dans le associé à Armineh sont affichées
référentiel associé à Armineh est en temps réel et permettent
Durées propre et impropre caractérisée par un affichage d’une d’utiliser la relation algébrique de
durée pondérée par un signe dilatation des durées vue en cours
(Version 5)
« moins ». de terminale S. Les durées
mesurées relatives aux événements
E2 et E3 dans les référentiels
d’Armineh et de Daniel sont aussi
affichées.
Nous venons de voir l’organisation de chaque séquence avec le détail des différentes tâches
affectées aux élèves ou à l’enseignant. Par la suite, nous allons voir l’analyse a priori des
tâches affectées aux élèves.
153
Les questions associées aux différentes versions sont analysées en utilisant le modèle de
l’ETM étendu.
Que peut-on dire des abscisses des événements E1 et E2 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
Les abscisses des événements E1 et E2 sont identiques dans le référentiel associé à Daniel.
Elles sont différentes dans le référentiel associé à Armineh.
Les trois événements ont été placés sur le diagramme de Minkowski déjà construit. Cela
correspond à une genèse instrumentale entre le plan épistémologique des mathématiques et le
plan cognitif des élèves (voir figure 68). Les abscisses des deux événements sont visualisées.
Cela reste dans le cadre de rationalité des mathématiques. C’est une genèse de type
sémiotique entre le plan épistémologique des mathématiques et le plan cognitif des élèves.
154
Comment s’appellent les durées prises entre les événements E2 et E1 dans les référentiels
associés à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
La durée prise entre les événements E2 et E1 s’appelle une durée propre dans le référentiel
associé à Daniel. Elle est notée par exemple tp. C’est une durée impropre dans le référentiel
associé à Armineh. Elle est notée par exemple tm. La relationtm = .tp est donc bien
applicable. Aucun calcul n’est demandé ici.
155
Ici, le cadre de rationalité de la physique est mobilisé (voir figure 69). C’est une genèse de
type sémiotique entre le plan épistémologique de la physique et le plan cognitif des élèves, car
ils doivent être capables de repérer visuellement une durée propre et une durée impropre. Le
référentiel de la physique est aussi mobilisé puisque des notions relatives à la théorie de la
relativité restreinte sont utilisées.
Que peut-on dire des abscisses des événements E2 et E3 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
Les abscisses des événements E2 et E3 sont différentes dans le référentiel associé à Daniel
comme dans le référentiel associé à Armineh.
C’est le cadre de rationalité des mathématiques qui est mobilisé (voir figure 70). Cela conduit
à une genèse de type sémiotique entre le plan épistémologique des mathématiques et le plan
cognitif des élèves lors de la visualisation des abscisses. La genèse instrumentale est
mobilisée entre ces deux mêmes plans, car les élèves doivent effectuer des projections pour
trouver les abscisses des événements.
157
Comment s’appellent les durées prises entre les événements E3 et E2 dans les référentiels
associés à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
Les durées prises entre les événements E3 et E2 ne sont pas des durées propres ni dans le
référentiel associé à Daniel ni dans le référentiel associé à Armineh. Ce sont des durées
impropres, notée par exemple respectivement tm1 et tm2. La relation tm = .tp n’est donc
plus applicable. De plus tm1 est positive alors que tm2 est négative, car est supérieur ou
égal à 1.
158
Dans ce cas c’est le cadre de rationalité de la physique qui est mobilisé (voir figure 71). C’est
une genèse de type sémiotique entre le plan épistémologique de la physique et le plan cognitif
des élèves lors de la reconnaissance visuelle d’une durée propre ou impropre. Le référentiel de
la physique est aussi mobilisé, car des notions de relativité restreinte sont utilisées.
élèves réalisent une construction en plaçant les événements et visualisent le résultat de leur
construction. Le référentiel du cadre de rationalité des sciences physiques est utilisé pour la
reconnaissance de la durée propre et l’utilisation ou non de la relation de dilatation des durées.
La notion de d’ordre chronologique relatif n’est pas évoquée ici.
Les trois premières questions de la version « intermédiaire » sont analysées ci-après. Les
quatre questions suivantes ont déjà été analysées dans la version « initiation ».
La droite x = 0,8.c.t représente les différentes positions d’Armineh au cours du temps dans le
référentiel associé à Daniel.
Ici, c’est une genèse instrumentale entre le plan épistémologique des mathématiques et le plan
cognitif des élèves puisque les élèves ont dû tracer la droite x = 0,8.c.t (voir figure 72). Une
genèse discursive est aussi mobilisée entre ces deux plans car il faut trouver le coefficient
1
directeur de la droite qui n’est pas de 0,8 mais de 0,8.
Comment trouver l’axe Oc.t’? Placer l’axe Ox’ afin d’obtenir le diagramme de Minkowski.
L’axe Oc.t’ dans le référentiel associé à Armineh est confondu avec la droite x = 0,8.c.t.
L’axe Ox’ est le symétrique de l’axe Oc.t’ par rapport à la droite x = c.t ou x’ = c.t’.
Le cadre de rationalité de la physique permet d’associer la droite x = 0,8.c.t à l’axe Oc.t’ lors
d’une genèse discursive entre le plan épistémologique de la physique et le plan cognitif de
l’élève, car un raisonnement est nécessaire. On est dans le cadre de rationalité des
mathématiques lorsqu’il faut construire le symétrique de l’axe Oc.t’ par rapport à la droite
x’ = c.t’. Cela correspond à une genèse instrumentale entre le plan épistémologique des
mathématiques et le plan cognitif de l’élève. On a également une genèse sémiotique entre ces
deux plans lors de l’analyse du document 3 sur le sujet qui permet de comprendre que les
droites x = c.t et x’ = c.t’ sont confondues.
associé à Daniel ou de l’angle formé par les axes Ox’ et Oc.t’ d’un repère du référentiel
associé à Armineh est la même.
Les cadres de rationalité de la physique et des mathématiques sont mobilisés (voir figure 74).
Une genèse sémiotique entre le plan épistémologique des mathématiques et le plan cognitif de
l’élève est mise en évidence également puisqu’on utilise la visualisation graphique de l’égalité
des bissectrices.
peu plus les genèses instrumentales et discursives (ins-dis). Cela correspond à une activité
favorisant le raisonnement lors de la construction du diagramme de Minkowski et lors de la
mobilisation sur le diagramme du second postulat pour construire l’axe Ox’ du référentiel
associé à Armineh. Cognitivement, les élèves réalisent une construction élaborée nécessitant
un raisonnement utilisant le référentiel du cadre de rationalité des mathématiques (symétrie)
et celui du cadre de rationalité des sciences physiques (second postulat).
Les deux dernières questions de la version « experte 3 » sont analysées ci-après. Les questions
précédentes ont déjà été analysées dans la version « initiation » et « intermédiaire ».
tp = tE2 - tE1 = 2,3.10-8 – 1,0.10-8 = 1,3.10-8 s dans le référentiel associé à Daniel.
tm = t’E2 - t’E1 = 2,5.10-8 – 3,3.10-9 = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par une
résolution à partir du diagramme de Loedel.
1
On aurait aussi pu utiliser la relation tm = .tp 1,7
1 2
tm = t’E2 - t’E1 = .(tE2 - tE1) = 1,7 1,3.10-8 s = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à
Armineh.
Ce sont les cadres de rationalité des mathématiques et de la physique qui sont mobilisés ici
(voir figure 75). Le cadre de rationalité des mathématiques est utilisé lors du placement des
événements en utilisant les règles de projections. C’est une genèse instrumentale entre le plan
épistémologique des mathématiques et le plan cognitif de l’élève. La visualisation des
coordonnées temporelles correspond à une genèse sémiotique sur les mêmes plans. Le cadre
de rationalité des sciences physiques est mobilisé lors de la recherche de l’autre méthode de
164
détermination des durées en faisant appel à une genèse discursive entre le plan
épistémologique de la physique et le plan cognitif de l’élève, car un raisonnement est
nécessaire de la part de l’élève.
tm1 = tE3 - tE2 = 2,7.10-8 – 2,3.10-8 = 0,4.10-8 s dans le référentiel associé à Daniel.
tm2 = t’E3 - t’E2 = 4,7.10-9 – 2,5.10-8 = -2,0.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par
une résolution à partir du diagramme de Loedel.
165
Ce sont les mêmes types d’interactions que la question précédente (voir figure 76).
La version « experte 4 » est proposée après avoir traité avec les élèves la version
« experte 3 ». Le contexte et les documents fournis sont presque identiques entre les deux
versions, seul le diagramme de Loedel n’est pas traité dans la version « experte 4 ». Une
proposition de résolution est donnée par la suite (téléchargeable en cliquant sur ce lien).
Les élèves placent tout d’abord eux-mêmes les trois événements E1, E2 et E3. Ils doivent
éventuellement recadrer l’échelle du repère orthonormé initialement présent. C’est un repère
du référentiel lié à Daniel (voir figure 77).
Ils nomment les axes Ox (axe Ox sur GeoGebra) et Oc.t (axe Oy sur GeoGebra nommé ici
Oc.t) avec éventuellement une unité en mètre (voir figure 78).
Ils construisent ensuite la droite x = c.t ou x’ = c.t’ (voir figure 79) en entrant à l’aide de la
barre de saisie de GeoGebra l’équation y = x et en renommant la droite obtenue.
L’axe Oc.t’ est ensuite construit en entrant sur la barre de saisie de GeoGebra l’équation
y= ,
si par exemple la vitesse d’Armineh par rapport à Daniel est v = 0,8.c. L’axe Ox’ est
construit en traçant le symétrique de l’axe Oc.t’ par rapport à la droite x = c.t à l’aide de la
fonctionnalité « symétrie axiale » de GeoGebra ou en entrant sur la barre de saisie l’équation
y = 0,8.x. Cela permet de construire un repère du référentiel lié à Armineh (voir figure 81).
169
Les élèves tracent les parallèles à l’axe Ox’ passant par les différents événements et coupant
l’axe Oc.t’ à l’aide de la fonctionnalité « droite parallèle » de GeoGebra. Les ordonnées c.t’
des différents événements dans un repère lié à Armineh sont repérés à l’aide de la
fonctionnalité « intersection entre deux objets » (voir figure 82).
Figure 82 : Construction des ordonnées c.t’ des différents événements avec GeoGebra.
170
Les élèves tracent éventuellement les parallèles à l’axe Oc.t’ passant par les différents
événements et coupant l’axe Ox’ également à l’aide de la fonctionnalité « droite parallèle »
de GeoGebra. Les abscisses x’ des différents événements dans un repère lié à Armineh sont
repérées à l’aide de la fonctionnalité « intersection entre deux objets » (voir figure 83).
Les élèves peuvent également représenter les abscisses et les ordonnées des différents
événements dans un repère du référentiel lié à Daniel (voir figure 84).
Figure 84 : Construction des abscisses x et des ordonnées c.t des différents événements
avec GeoGebra.
172
C’est majoritairement une démarche de raisonnement (ins-dis) qui est mise en jeu lors de la
construction du diagramme de Minkowski grâce aux fonctionnalités du logiciel. C’est encore
le cadre de rationalité des mathématiques qui est mobilisé (voir figure 85).
Les élèves utilisent ensuite la fonctionnalité « curseur » proposée par GeoGebra afin de
changer les conditions de vitesse d’Armineh par rapport à Daniel. Il faut introduire, par
exemple, un paramètre compris entre 0 et 1 tel que = . L’équation de l’axe Oc.t’ est
modifiée en changeant = ,
en = . La valeur de v peut également être affichée
En affichant les ordonnées ct’ des différents événements et en modifiant la valeur de , l’ordre
chronologique des événements dans le référentiel lié à Armineh est observable
(voir figures 87, 88 et 89).
Figure 87 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,1.c dans le référentiel
lié à Armineh.
174
Figure 88 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,2.c dans le référentiel
lié à Armineh.
Figure 89 : Ordre chronologique des trois événements pour v = 0,4.c dans le référentiel
lié à Armineh.
175
Ce sont des genèses de type sémiotiques et instrumentales (démarche de découverte) qui sont
associées au cadre de rationalité des mathématiques. Le curseur est construit puis manipulé
sans rapport avec les concepts physiques. C’est une démarche de compréhension du modèle,
associée au cadre de rationalité de la physique, qui est mise en jeu lorsque les élèves
modifient la vitesse d’Armineh par rapport à Daniel. Les diagrammes de Minkowski obtenus
sont ensuite exploités en traitant de l’ordre chronologique relatif des événements. Ce sont des
genèses de type sémiotiques et discursives qui sont mobilisées et qui montrent une utilisation
avancée du modèle.
La version « experte 5 » est proposée après avoir traité avec les élèves la version
« experte 3 ». Le contexte et les documents fournis sont presque identiques entre les deux
versions, seul le diagramme de Minkowski n’est pas fourni. La version 5 contient déjà un
fichier GeoGebra avec un diagramme de Loedel pré-tracé et également muni du curseur
permettant de changer les conditions expérimentales de vitesse d’Armineh par rapport à
Daniel (voir figure 91). Une proposition de résolution est donnée par la suite (téléchargeable
en cliquant sur ce lien).
Le but de cette activité est d’utiliser le diagramme de Loedel, de repérer les trois événements
E1, E2 et E3 dans le repère des référentiels associés à Daniel et à Armineh à l’aide du
logiciel GeoGebra, de faire des mesures de durées dans deux référentiels différents et d’en
déduire des résultats remarquables lorsque l’on fait varier la vitesse d’Armineh par rapport
à Daniel à l’aide de l’outil curseur.
Les élèves placent tout d’abord eux-mêmes les trois événements E1, E2 et E3 sur le diagramme
de Loedel déjà fourni (voir figure 91).
Les élèves doivent tracer des cercles de centre O et de rayon 3 m, 6,9 m, 8,1 m ou 9 m afin de
repérer les abscisses xE1, xE2 et xE3 ainsi que les ordonnées c.tE1, c.tE2 et c.tE3 des trois
événements E1, E2 et E3 dans un repère du référentiel lié à Daniel (voir figure 92).
Figure 92 : Tracé de xE1, xE2, xE3, c.tE1, c.tE2 et c.tE3 sur le diagramme de Loedel.
178
En traçant les parallèles à l’axe Ox passant par les ordonnées c.tE1, c.tE2 et c.tE3 ainsi que les
parallèles à l’axe Oc.t passant par les abscisses xE1, xE2 et xE3, les positions des événements
E1, E2 et E3 sont trouvées (voir figure 93).
Figure 93 : Tracé des positions des événements E1, E2 et E3 sur le diagramme de Loedel.
179
Les abscisses x’E1, x’E2, x’E3 sont trouvées en traçant des parallèles à l’axe Oc.t’ passant par
les événements E1, E2 et E3 et coupant l’axe Ox’. De même, les ordonnées c.t’E1, ct’E2, c.t’E3
sont trouvées en traçant des parallèles à l’axe Ox’ passant par les événements E1, E2 et E3 et
coupant l’axe Oc.t’ (voir figure 94).
Le début de la version « experte 5 » correspond à une tâche mettant en jeu initialement une
démarche de découverte (sém-ins) du logiciel GeoGebra (voir figure 80). Une démarche de
raisonnement (ins-dis) est également mise en jeu lors de la recherche de la position des trois
événements (voir figure 85). C’est le registre mathématique qui est tout d’abord mobilisé.
Pour obtenir, par exemple, la durée entre l’événement E3 et l’événement E2 dans le référentiel
d’Armineh, il suffit de soustraire la durée entre l’événement E3 et l’origine du repère et celle
entre l’événement E2 et celle de l’origine du repère dans ce même référentiel. Cela permet
180
ainsi de visualiser une durée affectée d’un signe moins lors d’une éventuelle inversion
chronologique des événements E2 et E3 (voir figures 95, 96 et 97).
Ce sont des genèses de type sémiotiques et instrumentales (démarche de découverte) qui sont
associées au cadre de rationalité des mathématiques. Le curseur est manipulé puis l’affichage
des durées est construit puis manipulé sans rapport avec les concepts physiques.
Voyons dans le tableau 26 la description des différentes séquences à l’aide des différents
ETM.
182
Version initiation
Version intermédiaire
183
Version experte 3
Versions expertes 4 et 5
Le modèle de l’ETM étendu nous a permis de décrire les différentes versions de séquences
que nous proposons. Le niveau de difficulté peut être apprécié en regardant la part des
genèses instrumentale-discursive (ins-dis) par rapport aux genèses sémiotique-instrumentale
(sém-ins).
Nous avons décidé d’analyser le travail des élèves à la fin de la séquence de la version 4. Cela
va permettre d’évaluer leur réinvestissement des notions vues dans les séances précédentes.
De plus, comme les interventions de l’enseignant sont moins importantes, il nous a paru plus
facile de voir le travail véritablement réalisé par les élèves. Le travail de simulation avec le
logiciel GeoGebra va aussi permettre un travail plus développé sur la notion d’ordre
chronologique relatif, tout en reprenant les notions d’événement, de référentiel, d’invariance
de la vitesse de la lumière dans un référentiel inertiel puis de durées propre et impropre.
Enfin, le modèle de l’ETM étendu, nous a permis de voir que les interactions développées par
les élèves, lors de la séquence de la version 4, comportaient des genèses de type
instrumentale-discursive ou sémiotique-discursive caractéristiques d’une utilisation élaborée
du diagramme de Minkowski tant du point de vue des mathématiques que de celui de la
physique.
La séquence, version 4, a été ensuite donnée en devoir à réaliser à la maison. Les conditions
de vitesses étaient différentes d’un groupe à l’autre. La très grande majorité des élèves n’avait
pas utilisé le logiciel GeoGebra au lycée.
18
Des analyses plus complètes des travaux des élèves se trouvent en annexe.
19
Exercices d’application au cours cherchés à la maison et corrigés en classe.
185
Les élèves ont rendu une première version de leur devoir maison puis ils ont travaillé deux
heures en demi-classe en salle informatique afin de finaliser leur fichier GeoGebra. Chaque
élève a réalisé également un enregistrement MP3 permettant de résumer la totalité de la
séquence qui aura duré cinq heures en tout.
Quatre fichiers audio ont été analysés sur les 33 disponibles. Seuls une quinzaine sont
véritablement différents, car les membres d’un même groupe ont bien souvent la même trame
puisqu’ils avaient tout d’abord rédigé par écrit ce qu’ils devaient dire.
L’enregistrement de Clément
Le devoir maison du groupe de Clément est placé ci-après (voir figure 98). Le groupe de
Clément a représenté avec le logiciel GeoGebra un diagramme de Minkowski complet avec la
v
fonctionnalité Curseur qui est opérationnelle pour changer la valeur de c. Les trois événements
ont leur abscisse qui est représentée sur l’axe Ox’ dans le référentiel d’Armineh.
Les notions d’événements et de référentiel sont mobilisées puisque les trois événements sont
présents ainsi que les repères des deux référentiels. L’invariance de la vitesse de la lumière a
été déclinée sur le diagramme lors du tracé de l’axe Ox’ symétriquement à l’axe Oc.t’ par
rapport à la droite x = c.t ou x’ = c.t’. La notion d’ordre chronologique relatif n’est pas bien
mobilisée puisque ce sont les abscisses x’ des événements qui sont représentées, pas les
ordonnées c.t’20.
20
Une autre interprétation est également envisageable. Cela pourrait être également une confusion entre la
représentation usuelle d’une distance (en « x ») et celle mobilisée ici (en « c.t ») car l’axe Oc.t représente
également une distance. En conséquence, les élèves n’observent pas ce qu’ils auraient dû observer.
186
21
Nous avons rajouté sur la copie d’écran (et les suivantes du même type) des flèches légendées afin d’expliquer
ce que les élèves ont représenté en comparant leur travail avec ce qui était attendu.
187
Sur la version retravaillée en classe22 représentée sur la figure 99, ce sont les ordonnées sur
l’axe Oc.t’ qui sont représentées afin de pouvoir mettre en évidence plus facilement
l’inversion de l’ordre chronologique d’événements dans le référentiel d’Armineh.
22
Intervention orale de l’enseignant avec le groupe de Clément pour préciser la signification de l’axe Oc.t’.
188
Cadre de
Temps Interactions23 Extrait audio
rationalité24
23
SEM pour sémiotique, INST pour instrumentale et DISC pour discursive
24
P pour physique et M pour mathématiques
189
L’enregistrement d’Anthony
Le devoir maison du groupe d’Anthony est représenté sur la figure 100. Le diagramme de
Minkowski comporte les trois événements de placés, les différents axes, la droite x = c.t, et
des projections parallèlement à l’axe Oc.t’ coupant l’axe Ox’. Néanmoins les différents
éléments ne sont pas nommés sur GeoGebra et le curseur n’apparait pas. La notion
190
d’événement semble mobilisée. La notion de référentiel semble l’être partiellement, car les
axes des repères ne sont pas nommés. La traduction du second postulat sur le diagramme est
également partiellement mobilisée, car même si l’axe Ox’ est construit, la droite x = c.t ou
x’ = c.t’ n’est pas nommée. La notion d’ordre chronologique relatif n’est pas traitée, le
curseur permettant de changer la vitesse n’apparait pas, les coordonnées des événements sur
l’axe oc.t’ non plus.
La version retravaillée en classe25 comporte les différents éléments qui manquaient dans la
v
première version (voir figure 101). Un curseur permet de changer la valeur de c
et les
projections des événements parallèlement à l’axe Ox’ sur l’axe Oc.t’ ou parallèlement à l’axe
25
Intervention orale de l’enseignant avec le groupe d’Anthony pour donner des informations techniques sur le
curseur et la façon de nommer des éléments sur GeoGebra.
191
Oc.t’ sur l’axe Ox’ apparaissent. Les coordonnées des trois événements sont mentionnées
dans le repère (x’Oc.t’). Les axes Ox’ et Oc.t’ sont maintenant nommés, mais la droite x = c.t
ou x’ = c.t’ est simplement décrite comme « xy ». Il est possible de traiter maintenant la
notion d’ordre chronologique relatif.
L’enregistrement audio d’Anthony ne porte que sur un seul cadre de rationalité. Il utilise très
souvent des interactions de type instrumentales puisqu’il a tendance à utiliser le diagramme de
Minkowski pour en déduire des résultats physiques.
192
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
L’enregistrement de Léopoldine
Le devoir maison du groupe de Léopoldine est représenté sur la figure 102. Le diagramme de
Minkowski comporte les trois événements de placés, les axes Ox, Oc.t, Oc.t’, la droite x = c.t,
et des projections parallèlement à l’axe Oc.t’ coupant un axe Ox’ qui n’est pas correctement
placé. La droite x’ = c.t’ ne jouent pas ici le rôle de bissectrice de l’angle formé par les axes
Ox’ et Oc.t’. De plus, le curseur n’apparait pas. La notion d’événement semble mobilisée
ainsi que celle de référentiel puisque les deux repères apparaissent explicitement même si cela
est imparfait. La traduction de l’invariance de c sur le diagramme ne semble pas acquise
comme la notion d’ordre chronologique relatif. La droite x = c.t ou x’ = c.t’ est simplement
notée « x ».
La version retravaillée en classe26 comporte les différents éléments qui manquaient dans la
première version (voir figure 103). L’axe Ox’ est bien placé, le curseur permettant de changer
v
la valeur de c
apparaît et les ordonnées c.t’ des différents événements également. Des
parallèles à l’axe Oc.t’ ou à l’axe Ox’ passant par les différents événements sont aussi
représentées.
26
Intervention orale de l’enseignant avec le groupe de Léopoldine pour amener des informations techniques sur
le curseur et sur la signification des droites x = c.t ou x’ = c.t’.
195
L’enregistrement audio de Léopoldine montre que deux cadres de rationalité sont mobilisés
(voir tableau 30). Elle utilise très souvent des interactions de type sémiotique dans le cadre de
rationalité de sciences physiques en énonçant des résultats sans utiliser véritablement le
diagramme de Minkowski (à 01.45 durée propre et impropre) ou de façon élémentaire (02.02
et 02.05 changement d’ordre des événements en bougeant le curseur). Des confusions
subsistent sur le but de l’activité (00.23 consistant à comparer des vitesses) ou sur la notion de
vitesse d’un système dans un référentiel donné (01.53 elle parle plutôt de la vitesse d’un
référentiel).
Le cadre de rationalité des mathématiques est mobilisé avec des interactions majoritairement
de type instrumental, mais aussi des interactions de type discursives non négligeables.
Néanmoins des confusions importantes sont mises en évidences sur la construction de la
droite O.c.t’ avec un coefficient directeur incorrect (00.59 et 1.05 coefficient directeur de 0,8
1
au lieu de 0,8
). Les explications du tracé de la droite x = c.t sont vagues (01.08 c’est la
fonction de x) ainsi que les positions des ordonnées c.t’ des différents événements (1.32 tracé
des parallèles qui joignent la bissectrice x’).
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
L’enregistrement de Lucie
Le devoir maison du groupe de Lucie est représenté sur la figure 104. Le groupe de Lucie a
représenté avec le logiciel GeoGebra un diagramme de Minkowski contenant les trois
événements, la droite x = c.t, les quatre axes Ox, Oc.t, Ox’ et Oc.t’ ainsi que les projections
des trois événements parallèlement à l’axe Oc.t’ sur l’axe Ox’. Les noms des différents axes
n’apparaissent pas. Le curseur est utilisable, mais les axes qui apparaissent ne correspondent
pas à des axes Ox’ et Oc.t’ et la droite x = c.t n’est pas la bissectrice de l’angle formé par les
deux droites ainsi créées. La valeur affichée par le curseur n’est pas rattachée à la valeur de la
vitesse d’Armineh par rapport à Daniel.
197
Sur la version retravaillée en classe27 représentée figure 105, les ordonnées des événements
sur l’axe Oc.t’ sont représentées. Elles sont nommées yE1, yE2 ou yE3. Les abscisses des
événements sur l’axe Ox’ sont nommées A,B ou C. Les noms des axes Ox’, Oc.t’ et de la
droite x = c.t ne sont toujours pas représentées.
27
Intervention orale de l’enseignant avec le groupe de Lucie pour préciser les significations de l’axe Oc.t’ et des
droites x = c.t ou x’ = c.t’.
198
L’enregistrement audio de Lucie (voir tableau 31) montre la mobilisation des deux cadres de
rationalité, mathématiques et sciences physiques. Le cadre de rationalité des mathématiques
est caractérisé par une prépondérance des interactions de type instrumentales puis sémiotique.
Lucie décrit la façon dont a été construit mathématiquement le diagramme de Minkowski.
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
de la physique. Quelques erreurs surgissent lors de l’utilisation du modèle dans chaque cadre
de rationalité.
En résumé, nous avons effectué l’analyse a posteriori de quatre travaux d’élèves. Nous avons
tout d’abord regardé les différentes notions qu’ils ont traitées. Le fichier GeoGebra nous a
permis d’évaluer leur utilisation du registre mathématique lors de la construction du
diagramme de Minkowski. Le fichier audio a permis quant à lui d’évaluer leur utilisation du
registre physique lors de l’utilisation du diagramme de Minkowski. La nature des genèses
mises en jeu permet éventuellement de connaître le niveau de maîtrise de chaque registre. Des
genèses de nature discursives sont bien souvent associées à une utilisation plus élaborée du
registre correspondant.
201
Conclusion et perspectives
Tout au long de ce travail de thèse, nous avons cherché à développer et à mettre à l’épreuve
de la classe des activités utilisant un registre basé sur des diagrammes lors de l’enseignement
de la théorie de la relativité restreinte avec des élèves de terminale S.
Nous avons montré que l’approche graphique au sens strict est source de difficultés
didactiques (problèmes avec les pentes, interprétation faussée par la représentation elle-même
ou le concept représenté). Néanmoins, nous avons formé l’hypothèse que les potentialités
didactiques des graphiques, mises en évidence avec l’effet Doppler ou la théorie de la
relativité restreinte, pouvaient s’avérer plus avantageuses que les difficultés mises initialement
en évidence.
Une étude épistémologique sur les diagrammes utilisables en relativité restreinte nous a
permis de nous rendre compte des liens importants entre les mathématiques et la genèse de la
théorie de la relativité restreinte. Nous avons ensuite effectué une analyse épistémologique
d’un diagramme associé à la genèse de la théorie de la relativité restreinte, le diagramme de
Minkowski, puis de deux autres développés beaucoup plus tard pour des raisons didactiques,
ceux de Brehme et de Loedel.
Les travaux de Duval expliquent qu’il faut maîtriser au moins deux registres et favoriser
particulièrement les conversions entre registres pour bien comprendre un concept
mathématique. Nous avons donc créé des activités utilisant plusieurs registres avec, entre
autres, un registre basé sur les diagrammes.
La mise en place de deux séances pilotes nous a permis de tester l’enseignement, avec des
élèves, des notions d’événement, de référentiel, de durée propre ou impropre, d’invariance de
la vitesse de la lumière dans des référentiels inertiels ou d’ordre chronologique relatif à l’aide
des diagrammes d’espace-temps.
La première séance pilote comportait plusieurs registres d’entrée : langage naturel, analytique,
schématique, diagramme (avec celui de Brehme). Elle nous a permis de comprendre toute la
complexité qu’il peut y avoir à faire ressortir la contribution d’un registre par rapport à un
autre sur la compréhension d’un concept par les élèves.
échanges entre l’enseignant et les élèves en tenant compte des réussites, des blocages, des
différentes interventions de l’enseignant ainsi que des registres mis en œuvre lors des
échanges.
Cela nous a permis de voir, d’une part, les difficultés à manipuler des concepts de la relativité
restreinte ou à utiliser des diagrammes d’espace-temps, et, d’autre part, de voir les
potentialités de ce type de diagrammes.
Le cadre des ETM étendu nous a permis de concevoir plusieurs versions de séquences
proposées aux élèves et de réaliser une analyse a priori de leur niveau de difficulté et a
posteriori en analysant des travaux d’élèves.
Nous avons effectué l’analyse du travail de quatre groupes d’élèves lors d’une séquence
utilisant le diagramme de Minkowski avec GeoGebra, un logiciel de simulation graphique.
Cela nous a permis d’évaluer le degré de maîtrise du diagramme de Minkowski pour chaque
élève, tant du point de vue du cadre de rationalité des mathématiques que de celui des
sciences physiques.
Les résultats sont prometteurs, ils tendent à montrer une première appropriation authentique
des concepts de la théorie de la relativité restreinte via une approche basée sur des
diagrammes.
Le second postulat peut être décliné sur un diagramme en utilisant des propriétés de symétrie
axiale sur les repères de deux référentiels, en mouvement relativiste l’un par rapport à l’autre,
au niveau des différents diagrammes que nous avons étudiés. L’introduction du concept
d’événement comme un point de l’espace-temps permet, par la suite, de travailler
différemment la notion de durée propre ou impropre et même des problèmes plus délicats tels
que l’ordre chronologique relatif ou la simultanéité. La notion de référentiel est retravaillée
lors de cette approche basée sur les diagrammes, car l’accent est mis sur les points de vue de
deux observateurs liés à des référentiels différents.
Il conviendra, par la suite, de continuer à développer des séquences utilisant des diagrammes
mêlant le cadre de rationalité des mathématiques et celui de la physique en utilisant le cadre
203
théorique que nous avons modifié. Pour le moment nous avons montré que le cadre de l’ETM
étendu est opérationnel dans le cas de la cinématique relativiste. Il est probable que ce doit
être également le cas dans le cas de la cinématique non relativiste. Il faudrait vérifier plus tard
cette hypothèse et la tester avec d’autres domaines de la physique.
Les analyses que nous avons effectuées dans le cadre de l’ETM étendu se sont centrées sur les
interactions entre les plans épistémologiques (mathématiques et sciences physiques) et le plan
cognitif. Nous n’avons pas regardé les interactions entre les deux plans épistémologiques, cela
peut constituer d’autres pistes de recherche orientées sur des activités de modélisation lors de
tâches, au-delà de la cinématique relativiste, mettant en œuvre les mathématiques et les
sciences physiques.
Enfin, même après une introduction de la relativité restreinte dans les programmes du
secondaire qui date déjà de quelques années, il semble important de former les enseignants à
l’approche des concepts de la relativité restreinte par les diagrammes en montrant la plus-
value à utiliser de nouveaux registres, tant pour leur culture personnelle que pour leur
enseignement avec leurs élèves.
204
Bibliographie
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Annexes
Analyse de la première séance pilote
4 élèves sur 16 utilisent uniquement le registre du langage naturel avec des réponses finales
bien souvent incohérentes.
« Les muons sont détectés à la surface de la Terre, car leur durée de vie a augmenté. La terre
du référentiel terrestre est plus rapide que la vitesse du référentiel ».
« La durée n’est pas la même suivant le référentiel. Comme la durée n’est pas la même, la
vitesse n’est pas la même non plus. Dans ce cas, même en ayant une durée de vie similaire,
les muons peuvent atteindre la Terre à cause de leur vitesse variable, en fonction du
référentiel ».
« Il est possible de détecter des muons à la surface de la Terre, car dans le référentiel des
muons le temps passe plus vite que dans le référentiel terrestre donc ils ont une durée de vie
plus longue dans le référentiel terrestre donc il est possible d’en trouver à la surface de la
Terre. Le nombre de muons trouvé à l’expérience faite avec Frish et Smith montre une petite
erreur par rapport à ce qu’ils avaient prévu ».
5 élèves sur 16 utilisent le registre du langage naturel et des résultats obtenus à partir du
registre algébrique.
« Les muons ont une durée de vie de 21 s et se déplacent à une vitesse de 0,992c et leur
durée de vie n’est pas la même dans R que dans R’ car le temps passe plus vite dans le
référentiel des muons c’est pour tout cela qu’ils arrivent à atteindre la surface de la Terre ».
« Lorsque les muons sont créés à la surface de la Terre, ils se dirigent vers elle avec une
vitesse très proche de celle de la lumière. La durée qui est de 1 s est alors multipliée par 9
car ils se placent dans le référentiel terrestre. Leur durée de vie rallongée grâce à leur vitesse
nous permet de les détecter ».
208
« Le temps passe plus lentement dans le référentiel terrestre donc il y a moins de muons qui
sont détectés en se rapprochant de la surface de la Terre. Donc c’est logique qu’on en trouve
à la surface de la Terre. ’ (Durée de vie dans le référentiel terrestre) est 9,00 fois plus grand
que la durée de vie dans le référentiel du muon. Donc on peut en trouver à la surface de la
Terre ».
« La durée de vie d’un muon a une durée de vie 9,00 fois supérieure dans le référentiel
terrestre donc il parcourt une plus grande distance donc ils peuvent atteindre la Terre ».
« Il est possible de détecter les muons à la surface de la Terre, car dans le référentiel
terrestre le temps s’écoule moins vite. La durée de vie du muon est plus élevée dans le
référentiel terrestre que dans le référentiel du muon (’> → 19,9 s > 2,21 s). Le muon
met moins de temps dans le référentiel du muon pour parcourir une même distance (dans le
référentiel terrestre) ».
3 élèves sur 16 utilisent le registre du langage naturel et des résultats obtenus à partir du
registre diagrammatique.
« Les muons parcourent une plus grande distance que prévu dans R’ car le temps a augmenté.
Ces détections varient en fonction de l’altitude de l’endroit où a lieu la mesure. La durée de
vie des muons varie en fonction de la vitesse. La durée création – détection varie suivant R et
R’ car le temps est plus court dans R ».
« Il est possible de détecter les muons à la surface de la Terre avec une proportion supérieure
aux prévisions, car ils ont une durée de vie plus importante, mais aussi que t’m > tp ».
« Les muons ont une durée de vie de 2,21 s. Pourtant, ils ont été détectés à la surface de la
Terre. On a pu voir que leur vitesse de 0,992.c dans le référentiel R leur permet d’arriver
avant, d’où tp < t’m. Le temps est en quelque sorte ralenti grâce à leur vitesse se
rapprochant de celle de la lumière ».
4 élèves sur 16 utilisent le registre du langage naturel et des résultats obtenus à partir des
questions utilisant des réponses dans les registres algébriques et diagrammatiques.
« Normalement, la durée de vie d’un muon est de 2,21 s. On ne devrait pas pouvoir détecter
des muons à la surface de la Terre puisqu’ils sont créés dans la haute atmosphère. Dans le
référentiel terrestre, on a vu que leur durée est plus élevée. C’est dû à l’écart de temps entre
les deux référentiels tp < t’m. On sait que ’ = 7,92.. Donc le temps s’écoule moins vite
dans R’ que dans R, ce qui explique que l’on détecte plus de muons que prévu ».
209
« Il est possible de détecter les muons à la surface de la Terre avec une proportion largement
supérieure aux prévisions, car leur durée de vie est beaucoup plus importante, la vitesse
influence la durée de vie des muons dans R’ par rapport à la durée de vie des muons dans R.
t’m = 7,92.tp. La durée entre la création et la détection dans R est plus courte que dans
R’ ».
« On arrive à détecter des muons à la surface de la Terre, car comme ils se déplacent
presqu’à la vitesse de la lumière soit 0,992.c devient supérieur à 1 donc dans la relation
t’m = .tp t’m > tp c'est-à-dire que ’ > donc que la durée de vie des muons est plus
grande dans le référentiel terrestre que dans le référentiel du muon ce qui explique qu’on les
détecte à la surface de la Terre ».
« Le muon se déplace à une certaine vitesse, or on ne devrait pas les détecter. Dans le
référentiel terrestre, le temps s’écoule plus lentement, et les muons semblent se déplacer par
rapport à cette abscisse. La durée de vie des muons est influencée par leur vitesse. La mesure
de ’ montre que la durée de vie du muon est 9,00 fois plus grande que celle dans le
référentiel du muon. La détection ayant lieu à des niveaux différents selon l’altitude dans le
référentiel terrestre, on peut remarquer une désintégration progressive ».
8.04 Professeur Deux référentiels différents, oui, mais avec les couleurs ?
8.06 Professeur Un rouge, un bleu. Est-ce que c’est mis n’importe comment ?
8.18 Élève R.
8.56 Élève R et H.
9.05 Professeur Alors H l’horloge fixe elle est dans quel référentiel ?
9.10 Professeur tp est la durée propre qui sera mesurée dans le référentiel ?
9.22 Document 3.
Professeur
Voyez on voit toujours aussi du rouge et du bleu. Tout ce qui
9.26 sera rouge ce sera relatif au référentiel des muons et tout ce qui
sera bleu ce sera relatif au référentiel terrestre.
10.13 Professeur Référentiel des muons en plus vous voyez apparaitre des
212
horloges.
D’accord ? Donc dans toute cette activité tout ce qui sera rouge
10.33 çà sera relatif au référentiel des muons et tout ce qui sera bleu ça
sera relatif au référentiel terrestre.
11.02 Professeur Oui alors la durée de vie, vous me dites, est plus élevée ?
11.08 Élève La durée de vie du muon est plus élevée dans R’ que dans R.
Pourquoi ils disent que la durée de vie est plus importante dans
13.18
le référentiel terrestre ?
Parce que la vitesse des muons, elle ne peut pas dépasser celle de
13.22 Élève
la lumière.
13.29 Élève Ben deuxième paragraphe … Ben ils vont plus vite donc …
Ils ont parcouru une distance plus grande que prévue, c’est vrai.
13.52
Pourquoi ? Qu’est ce qui …
Professeur
Oui, mais quelle est l’expérience qui a été réalisée et qui a
14.01 montré que ben justement ils ont … leur durée de vie est plus
importante que prévue ?
Oui, alors les muons ils sont créés donc dans la haute
14.19 Professeur atmosphère. Ça correspond à leur création. Et est-ce qu’ils sont
stables, d’après le texte ?
14.29 Professeur Non, donc ça veut dire qu’au bout d’un certain temps ils vont …
14.35 Professeur Ils vont se désintégrer. Donc, entre le moment où ils ont été
215
Une distance plus grande que prévue. Alors pour parcourir une
distance plus grande que prévue qu’est-ce qu’on peut faire ? La
14.58 Professeur
première possibilité c’est : augmenter la vitesse et le problème
c’est ?
Professeur Alors juste pour revenir sur la vitesse, on vous dit que les muons
ont une vitesse proche de celle de la lumière par rapport au
référentiel terrestre. On va dire, on va voir un peu plus tard, c’est
16.22
0,992 fois c, c'est-à-dire 99,2 % de la vitesse de la lumière. Donc
si les muons ont cette vitesse par rapport au référentiel terrestre,
dans le référentiel des muons, les muons sont comment ?
16.48 Professeur Ils sont immobiles et c’est la Terre qui se déplace à la vitesse de
216
Pour reprendre ça, vous êtes dans un train qui va à 100 km/h par
rapport, euh, au quai donc par rapport au référentiel terrestre.
17.08
Une autre chose, on peut le voir différemment. Par rapport à
vous, le quai va à 100 km/h, à cette vitesse-là.
S’ils ont une durée de vie plus longue ce n’est pas parce que
18.08 Élève
justement on se rapproche de la vitesse de la lumière ?
25.11 Élève H.
25.12 Professeur H. donc H est de couleur rouge donc c’est une horloge.
25.24 Professeur Fixe, ensuite qu’est-ce qu’on trouve d’autre comme horloges ?
H’1 et H’2. Donc elles sont bleues. Elles, elles sont dans le
25.31 Professeur
référentiel ?
Elles sont fixes. Alors ces horloges, elles vont pouvoir mesurer
25.46
deux durées. L’horloge H, elle va mesurer quelle durée ?
Professeur
Comme elle est dans le référentiel du muon, elle va mesurer une
25.58
durée dans le référentiel ?
26.01 Élève R.
tp … et puis les horloges H’1 et H’2 vont mesurer une durée
26.07 Professeur
dans le référentiel ?
26.22 Professeur t’m. tp voyez ça s’appelle la durée... Elle a un nom particulier.
27.21 Professeur C’est la vitesse de la lumière dans le vide. Si on a gamma qui est
219
Très petit. Donc si v’ est petit par rapport à c, v’ carré sur c carré
ça va être très petit donc 1 moins v’ carré sur carré ça sera à peu
près égal à un. Donc on aura gamma qui est égal à un. Une
vitesse faible par rapport à la vitesse de la lumière, c’est la vie de
tous les jours. Lorsqu’on est dans une voiture, lorsqu’on est dans
27.33
un train, lorsqu’on est dans un avion. Donc la vitesse est faible
Ben c’est la même. Pourquoi c’est la même, parce que vous avez
28.30 Professeur
la vitesse qui est très faible par rapport à ?
Non donc vous voyez que lorsque vous avez des vitesses entre
deux référentiels qui sont éloignées de la vitesse de la lumière, le
29.47 temps s’écoule de la même façon par contre lorsque la vitesse
d’un référentiel par rapport à un autre se rapproche de la vitesse
Professeur
de la lumière, le temps ne s’écoule plus de la même façon.
Les deux vitesses sont à peu près égales. Non, ça veut dire que
30.21 Élève
gamma est égal à un. Mouais.
221
Gamma est égal à un, oui. Alors pour notre cas, pour le muon ça
30.25 Professeur correspondrait à quoi ? Ça correspondrait à un muon qui
serait …
Euh, oui mais … alors peut-être pas tout à fait la durée de vie du
muon, lorsqu’on regarde, on revoit la question, à l’aide du
document 2 retrouver t’m et tp sur le schéma relatif au cas 1 et
31.24 Professeur le schéma relatif au cas 2. Donc je reprends, on est sur le
document 2, cas numéro un, on s’intéresse au muon donc qui est
en rouge donc question : à partir des deux indications de
l’horloge qu’est-ce qu’on va pouvoir mesurer ?
32.38 Professeur Elles sont synchronisées, cela veut dire qu’elles indiquent …
33.22 Professeur Ah, elles sont au même endroit. Alors ce n’est peut-être pas
223
Elles sont à une distance différente, oui, à la fin, pour le cas N°1,
on a dit que là le muon est immobile. Qu’est-ce qu’il se passe si
33.46 Professeur
le muon est immobile ? Qu’est-ce qu’il va se passer pour H et
H’1 ?
Comment est-ce que vous allez pouvoir trouver t’m dans le cas
34.11
Professeur N°1 ?
34.38 Élève H.
34.54 Professeur Non, donc dans le cas N°1 finalement H’2 elle ne sert à …
35.49 Professeur H’1. Donc un observateur qui serait lié au référentiel du muon, il
verrait quelle horloge ? Il verrait l’horloge ?
35.55 Élève H!
35.56 Professeur H et ?
horloge ? Il va voir H et …
Oui, alors moi je veux t’m donc t’m c’est dans le référentiel
36.38 Professeur
terrestre. Vous dites la différence entre ?
Entre H’1 et H’2. Alors pour que ça soit une valeur positive ça
36.47 Professeur
serait plutôt ?
38.05 Élève 2 1!
H’2. Donc c’est pour cela que dans le cas 2, qu’il y a besoin de
39.05 Professeur deux horloges H’1 et H’2. Dans le cas N°1, est-ce qu’il y a besoin
de H’2 ?
Ben non, parce que vous avez le muon qui ne se déplace pas par
rapport au référentiel terrestre. Donc l’observateur regarde sa
39.16 Professeur montre au début et à la fin et puis l’observateur regarde l’horloge
terrestre au début et à la fin. Comme il est resté à la même
position, il n’a besoin que d’une seule horloge… Allez, je vous
227
C’est une durée. Pour avoir une durée, il faut mesurer deux
40.03 temps. Donc avec quelle horloge vous allez mesurer chacun des
temps ?
40.05 Pardon ?
40.50 Professeur Pour t’m, pour le cas N°1, vous allez utiliser quelle horloge ?
40.55 H’1 !
Élève
40.57 Moins le temps de H’1 au début.
228
Pour le cas N°1, vous êtes en face de quelle horloge ? H’1. Est-ce
41.02 Professeur
qu’on va utiliser H’2 ?
Non, donc on n’utilise pas H’2. Donc pour avoir t’m ça va être
41.06 Professeur
le temps mesuré par …
Ben, vous faites comme cela quand vous mesurez une durée.
41.52 Vous regardez, euh, ben l’heure, après, et vous faites, moins
Professeur
l’heure avant.
Professeur comment peut-on savoir la durée qui s’est passée par rapport au
42.18 quai ? Ben vous êtes à la gare d’Abbeville au début et vous
voyez l’horloge à Abbeville, donc ça correspond à votre départ
puis vous arrivez à Amiens, vous regardez …, vous n’allez pas
229
Abbeville.
46.41 Élève Ça veut dire qu’il doit aller si vite que le temps ralenti.
Non, ce n’est pas le même cas car là vous avez des vitesses qui
47.10
sont proches de la vitesse de la lumière, ce n’est pas ça.
47.25 Document 3.
Professeur
Alors pour le document 3, on retrouve un code de couleurs rouge
47.27 et bleu donc vous avez qui apparait en rouge, 2,21 en rouge, R
en rouge, donc ça c’est dans le référentiel ?
Des muons. Vous avez R’ v’ 563 408 N(t’) ’ (t-to)’ vous avez
47.42 Professeur
une formule qui est en bleu, c’est dans le référentiel ?
47.44 Terrestre.
50.24 Professeur C’est cohérent. Voilà. Ben voilà, donc vous expliquez cela.
232
50.29 C’est tout ce qui est demandé pour le moment pour ce document.
55.29 Élève Ox !
56.37 Élève c!
57.19 Élève E1 !
Ben oui, les muons sont fixes dans R. S’ils sont fixes dans R
57.48 donc ils sont à la même position. Donc ils vont avoir la même
abscisse et on le retrouve effectivement sur le schéma.
58.34 Élève Ils sont au même point au niveau de la ligne des abscisses.
59.29 Élève Le 3 !
Euh, alors, par rapport au document 4.3 euh oui, ce qui change
59.40 Professeur
c’est qu’il y a des …
Des horloges. Et les horloges vous les avez déjà vues dans le
59.47 Professeur
document ?
59.50 Deux.
Professeur Donc que peut-on dire de t’m et tp ? Donc ça revient à dire ? Il
1.00.12
faut comparer quoi ? Il faut comparer ?
Et qu’est-ce que l’on sait sur la dimension d’un côté par rapport
1.01.30 Professeur
à l’hypoténuse ?
1.01.38 Professeur Oui, alors là tout ce qu’on demande c’est juste une comparaison.
C’est plus petit. Ça peut aussi vous aider. Soit vous pouvez
1.01.41 Professeur utiliser les horloges, soit vous pouvez utiliser, ben finalement ce
qu’il se passe au niveau d’un triangle ?
Alors vous avez E1, E2. Vous avez déjà deux sommets et puis il
1.01.57
y en a un troisième. Et vous avez un triangle rectangle.
Professeur Ah ben, c’est à vous de trouver. Alors il y en a un soit un peu
1.02.05 plus à gauche, soit un peu plus à droite. Vous avez deux triangles
rectangles.
1.02.15 Ben oui, vous avez celui-là ou vous avez celui-là aussi.
Professeur Là vous avez l’hypoténuse, et puis là vous avez un côté ou alors
1.02.20
sur celui-là vous avez l’hypoténuse ici, là vous avez le côté.
La question c’est juste que peut-on dire, euh que peut-on dire, de
1.03.08 Professeur
t’m et tp. Il faut juste les comparer. C’est tout.
1.03.25 Élève tp c’est plus petit que t’m. C’est ce que je viens de dire !
Comment on sait que tp c’est plus petit que t’m ? Parce que
1.04.02 Élève
l’hypoténuse …
239
Mais là vous savez que chaque fois que vous avez un triangle, de
1.04.38 Professeur
toute façon l’hypoténuse sera toujours plus grande qu’un côté.
1.05.08 Oui !
Élève
1.05.15 Ben si, la différence avec tp est plus petite qu’avec …
1.05.04 Tandis que pour t’m c’est midi et puis 15, du coup.
Ah, ben soit vous pouvez utiliser les horloges qui sont
1.05.58 Professeur
indiquées …
2.00.10 Professeur Vous pouvez prendre l’autre aussi. Ici, c’est ce côté-là.
on n’a pas les mêmes, on n’a pas les mêmes durées de vie.
Et c’est cette condition inhabituelle qui fait que les durées de vie
2.01.47
sont différentes.
Ça veut dire que par exemple s’il y avait une civilisation sur une
2.03.04 Élève autre planète et que la distance entre notre planète et la leur elle
était supérieure à la vitesse de la lumière ça veut dire que …
planète ça veut dire qu’on les verrait plus vieux qu’ils ne le sont.
On les verrait en fait non, par exemple eux ils seront à une
époque plus ancienne, enfin …
Alors, il suffit de, d’imaginer que vous êtes dans une navette
spatiale et puis, euh, vous partez à une vitesse proche de celle de
2.03.33 Professeur
la lumière. Donc quand vous avez une minute pour vous, sur la
Terre ça va être ?
Ça veut dire que si on va très très loin avec une navette spatiale
2.04.01 Élève
on verra ben. La planète des singes ?
La vitesse que vous allez avoir. Si vous avez une vitesse faible
par rapport à la vitesse de la lumière, il y aura peu, il n’y aura
2.04.25 Professeur
pas de différences. Par contre si vous avez une vitesse élevée …
oui.
Non, là non, là non. Là, on ne peut pas avoir le temps qui recule.
2.04.34 Professeur
On peut juste avoir un temps qui s’écoule ?
2.06.14 Professeur Fois c au carré. Or, c’est déjà divisé par c au carré.
Quand vous avez, euh 4, c’est deux fois deux. Quatre c’est deux
fois deux. Quatre au carré c’est deux au carré fois deux au carré.
OK ? Donc, v’ c’est 0,992 fois c. Donc v’ au carré c’est 0,992 au
2.06.59 Professeur carré fois c au carré. Or dans la formule, de gamma c’est 1 divisé
par racine d’un moins v’ au carré sur c au carré. Et vous avez c
au carré, donc on simplifie par c au carré. Donc finalement, on a
besoin uniquement que 0,992 au carré.
2.10.16 Professeur Oui, donc vous remplacez gamma par la valeur numérique.
Ben si. Si le muon, y’a une minute. Alors ce n’est pas possible,
2.10.46
pourquoi ce ne serait pas possible ?
(Écrit au tableau) Alors 1907 oui divisé par 0,992. Est-ce qu’on
2.16.09 a besoin de la valeur de c maintenant ? Oui ? Donc je vais
prendre 3,00.108 ça va être égal à t’-t’0.
Professeur Donc t’-t’0 c’est la durée de parcours des muons entre l’altitude
de 1907 m et l’altitude 0 et les muons se déplacent à 0,992 fois
2.16.35
la vitesse de la lumière. Est-ce que l’on va avoir une valeur
grande ou petite ?
249
2.18.30 Terrestre.
Professeur
2.18.59 19,9 ? … Alors 19,9 c’est en quelle unité ?
2.20.08 9,00.
Professeur
2.20.13 Donc on voit que ’ c’est égal à 9,00 ...
2.20.21 Élève !
2.20.22 Fois .
Professeur
On aurait dû trouver combien en se servant des documents, des
2.20.26
questions précédentes ? On aurait dû trouver quoi à la place de
251
2.20.36 Élève !
7.92. Alors 7,92 et 9 ce n’est pas tout à fait pareil. C’est à peu
2.20.40 Professeur près le même ordre de grandeur. Mais qu’est-ce qui a été fait en
plus dans ce document-là ?
Une marge d’erreur. Donc que peut être qu’à la marge d’erreur
près on trouve à peu près la même chose. Ce qui manque, ce qui
manque ici effectivement, c’est ?... Quelle est la marge d’erreur
2.21.14
qui est associée à … aux valeurs 563 et 408 parce que peut être
Professeur 563 et 408 c’est à plus ou moins 10%. On ne sait pas. Il n’y a pas
la précision.
2.22.15 Élève Parce que la droite E1E2 … parce qu’il est immobile !
R’.
2.24.25 Question 5.
2.25.37 Élève E1 !
2.25.39 Élève E2 !
Vous l’avez déjà marqué, mais avant vous aviez juste comparé
des distances tandis que là ben vous savez ce qui se passe entre
2.26.13 Professeur la création et la détection. Ça revient finalement à dire la même
chose sauf que maintenant vous savez que E1 c’est la … création
et E2 … la détection.
Oui, mais c’est un peu plus détaillé. C’est tout. Mais sinon le
2.26.34 Professeur
résultat est le même.
Alors tp est plus petit que t’m oui ? Mais c’est pour la création
Professeur
et la détection du muon. Au début la question ici 5, c’est vrai que
les deux sont très, se ressemblent beaucoup. Le premier il
2.27.03
suffisait juste de dire que le côté est plus petit que l’hypoténuse
donc c’est plus grand sans forcément avoir compris ce qui se
passait tandis que là vous savez que E1 ça correspond à la
255
Oui, oui, ben oui, ben oui. Entre la création et la détection c’est,
2.27.55 Professeur le temps est plus court dans R que dans R’ parce que R’, c’est
quoi, c’est le référentiel ?
Professeur Donc j’ai besoin du document vous mettrez votre nom dessus et
puis donc de la copie que vous avez remplie vous mettrez votre
2.35.35
nom aussi dessus que je voie la correspondance et puis ensuite
on va parler juste deux trois minutes de ce que vous avez fait.
Alors vite fait. Donc au niveau des documents, quels sont les
2.37.05
documents qui vous ont le plus gênés ?
2.37.15 Professeur Les horloges. Donc les horloges c’est quel document ?
2.37.52 Élève Avec les triangles ça permet de bien de voir les différences.
Oui. Oui c’est pratique. Oui car noir et blanc ça aurait été un peu
2.38.04 Élève
pénible. Très pénible.
2.38.10 Professeur D’accord. S’il y avait des documents à sortir, ça serait lesquels ?
2.38.13 Élève Deux. Ils ne seraient pas à sortir, mais à simplifier peut-être.
2.38.25 Le cinq !
En fait c’est à peu près. En fait il faudrait juste les, … mieux les
2.38.32 Élève
expliquer. Ça va les triangles, ça va encore.
Activité relativité
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh, se déplaçant à une vitesse de + 0,8.c, passe sur la route à
côté de Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel Daniel et Armineh
se trouvent à la même abscisse. En se plaçant dans le référentiel de Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
260
t’ = .t
c.t
(en ns.c)
c.t’
(en ns.c)
x = c.t
x’
10
x
1 (en m)
c.t
(en ns.c)
c.t’
(en ns.c)
x = c.t
10
10
10
x’
1 (en m)
1
x
(en m)
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh, se déplaçant à une vitesse de + 0,8.c, passe sur la route à
côté de Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel Daniel et Armineh
se trouvent à la même abscisse. En se plaçant dans le référentiel de Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
dE 3 E 2 6
V signal t t 15 . 10 8 m.s 1 c
3 2 4 . 10 9
C’est impossible.
Ou
Dans les diagrammes Minkowski et de Loedel, la pente de la droite E2E3 est plus petite que
celle de la droite d’équation x = c.t, d’où la vitesse v du signal pour passer de l’événement E2
à l’événement E3, dans les référentiels liés à Daniel ou à Armineh, doit vérifier v > c. C’est
impossible (E3 se trouve en dehors du cône de lumière lié à l’événement E2).
t2-t1 = 2,3.10-8 – 1,0.10-8 = 1,3.10-8 s. C’est une durée propre dans le référentiel associé à
Daniel (deux événements au même endroit et mesurés par une même horloge immobile).
263
1
1,7
1 2
Ou
t’2-t’1 = 2,5.10-8 – 3,3.10-9 = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh à partir d’une
lecture graphique.
t’3-t’2 = 4,7.10-9 – 2,5.10-8 = -2,0.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par une
résolution à partir du diagramme de Loedel.
26,7
c.t’
23 (en ns.c)
25,3
x = c.t
E2
10
4,7
3,3 E3
- 4,3
x’
1 4,3
(en m)
x
(en m)
Des marqueurs illustrant les difficultés des élèves sont analysés dans le corpus. Ils ont été
inférés après une première lecture du corpus retranscrit. Six marqueurs ont été répertoriés et
ont été associés à un code commençant par D :
Nous voyons ci-après la réponse fausse d’un élève suite à la question du professeur sur une
construction dans le diagramme de Loedel. La bonne réponse attendue était : « on prend la
parallèle à l’axe c.t passant par x = 3m ».
A2 Bon, comment est-ce que l’on trace toutes les positions qui sont
QT Professeur
35.30(2) égales à 3 m ?
A2
DT Élève C’est la perpendiculaire à c.t.
35.42
266
- Les difficultés langagières (codées DL) illustrent un blocage langagier et sont bien souvent
synonymes de propos qui manquent de précision ou de rigueur :
Nous voyons ici un exemple pour lequel l’élève a des difficultés pour expliquer que deux
évènements ont la même position.
A4
DL Élève Oui on n’a pas de mètres ! De distance !
02.56
A4
DL Élève Ben on n’a pas de x quoi, le x = 0 !
03.05
A4
RIR2 Élève C’est la même position !
03.13
Ici c’est un exemple de difficulté conceptuelle pour un élève qui n’a pas compris à quoi
correspondait un référentiel.
A3
DC Élève Monsieur ? Parce qu’ils ne sont pas dans le même référentiel.
24.33
267
- Les difficultés intra registres (codées DIR1) montrent le souci à utiliser par les élèves les
outils graphiques. Cela correspond à une utilisation plus élaborée des outils graphiques qui
diffère de la difficulté technique (DT). Néanmoins les catégories ne sont pas toujours
exclusives entre DIR1 et DT :
L’élève a des difficultés de type intra-registre pour estimer la position de la droite x = 0,8.c.t
par rapport à la droite x = c.t.
A1
DIR1 Élève Vers x !
45.34
- Les difficultés inter registre (codées DIR2) illustrent la difficulté à passer d’un registre à
l’autre :
Cette proposition met en évidence une difficulté de type inter registre car l’élève ne fait pas
de lien entre l’équation de la droite et la position d’Armineh.
A1
DIR2 Élève C’est la vitesse d’Armineh.
36.30
Des marqueurs illustrant les réussites des élèves sont analysés dans le corpus. Six marqueurs
ont été répertoriés et ont été associés à un code commençant par R :
- Les réussites en relation avec la technique (codées RT) permettent de visualiser la maîtrise
des techniques graphiques de base ou mathématiques :
On voit ici l’élève qui arrive à repérer l’ordonnée comme étant c.t.
A1
RT Élève Ben c.t.
37.54
- Les réussites langagières (codées RL) illustrent une utilisation correcte du vocabulaire après
avoir eu des difficultés à s’exprimer :
A1
RIR1 Élève Pareil, encore plus haut.
49.56
A1
QL Professeur Alors encore plus haut, cela veut dire qu’on se déplacerait …
49.57
A1
RL Élève Encore plus verticalement !
50.00
A3
RC Élève Quand on a une durée propre !
44.05
- Les réussites intra registres (codées RIR1) montrent la bonne utilisation des outils
graphiques. Comme tout à l’heure, cela correspond à une utilisation plus élaborée des outils
graphiques qui diffère de la réussite technique (RT). Néanmoins les catégories ne sont pas
toujours exclusives entre RIR1 et RT :
L’élève arrive à prévoir la position d’une ligne d’univers d’un objet en changeant la vitesse
de déplacement.
270
B1
RIR1 Élève Elle serait plus rapprochée. Vers l’ordonnée !
44.14
- Les réussites inter registre (codées RIR2) illustrent la réussite à passer d’un registre à l’autre.
Ici on voit un élève arrivant à associer le bon axe dans le référentiel d’Armineh avec la
position d’Armineh.
B1
DL Élève Dans le référentiel d’Armineh ?
46.10
B1
DIR2 Élève Ah ça ! Abscisse !
46.18
B1
RIR2 Élève Ben non abscisse, il se déplace, c’est ordonnée !
46.18
Le corpus comporte des réponses d’élèves mais aussi des questions de la part de l’enseignant.
La nature des questions, le niveau de difficulté ainsi que les registres nécessaires d’être
mobilisés par les élèves pour répondre aux questions changent en fonction des situations. Six
marqueurs ont été répertoriés et ont été associés à un code commençant par Q :
271
Nous voyons ici la question du professeur sur une construction dans le diagramme de Loedel.
La bonne réponse attendue était : « on prend la parallèle à l’axe c.t passant par x = 3m ».
A2 Bon, comment est-ce que l’on trace toutes les positions qui sont
QT Professeur
35.30 égales à 3 m ?
A2
DT Élève C’est la perpendiculaire à c.t.
35.42
Nous voyons ici un exemple pour lequel l’enseignant demande à l’élève de préciser son
propos.
A4
DL Élève Oui on n’a pas de mètres ! De distance !
02.56
A4
DL Ben on n’a pas de x quoi, le x = 0 !
03.05
Élève
A4
RIR2 C’est la même position !
03.13
L’enseignant pose une question sur les conditions d’application de la relation vue en cours.
272
A3
RC Élève Quand on a une durée propre !
44.05
- Questionnement sur l’habileté de travail intra registre (codé QIR1). Comme tout à l’heure,
cela correspond à un questionnement sur une utilisation plus élaborée des outils graphiques
qui diffère du questionnement technique (QT). Néanmoins les catégories ne sont pas toujours
exclusives entre QIR1 et QT :
Le professeur interroge les élèves sur la position des lignes d’univers d’objets lorsque la
vitesse de déplacement change.
B1
RIR1 Élève Elle serait plus rapprochée. Vers l’ordonnée !
44.14
Le professeur pose une question pour avoir la signification physique d’un axe dans le
référentiel d’Armineh.
273
B1
DL Élève Dans le référentiel d’Armineh ?
46.10
B1 DIR2 Ah ça ! Abscisse !
Élève
46.18 RIR2 Ben non abscisse, il se déplace, c’est l’ordonnée !
Le professeur donne des explications aux élèves afin qu’ils puissent comprendre qu’il est
possible d’observer une inversion de l’ordre chronologique d’événements en changeant de
référentiel.
274
A2
RIR2 Élève S1, S3, S2 !
14.37
A2
QIR2 Professeur S1, S3, S2. Est-ce que tout le monde est d’accord ?
14.38
A2
DIR2 Élève Non !
14.40
A1
RT Élève Ben c.t.
37.54
Le professeur apporte une précision sur la définition de la naissance dans l’optique de parler
ensuite de l’ordre chronologique relatif.
A3
RL Élève Si les bébés qui meurent dans le ventre de leur mère !
33.26
A3
RL Élève Ben c’est la création …
33.34
Le professeur apporte une information sur la façon dont s’écoule le temps d’un référentiel à
l’autre pour deux événements donnés, dans le cadre de la relativité restreinte.
276
- Apport de connaissance favorisant un travail intra registre (codé AIR1). Cela correspond à
un apport plus élaboré sur les outils graphiques qui diffère de l’apport technique (AT).
Néanmoins les catégories ne sont pas toujours exclusives entre AIR1 et AT :
Le professeur donne des indications sur les différents axes dans les diagrammes de
Minkowski et de Loedel.
277
B2
RIR1 Élève Et aucun des repères n’est orthonormé.
15.09
Des changements de stratégie éventuels entre les deux groupes sont aussi codifiables à l’aide
d’un code commençant par CS :
Le changement de stratégie adopté ici, consiste à placer d’autorité dès le début la droite
x = c.t et à faire trouver aux élèves que l’événement E1 se trouve sur cette droite afin de
rendre plus explicite le repère orthonormé du référentiel de Daniel dans le diagramme de
Minkowski.
B1
QT Professeur Là vous avez quel angle ici ?
29.48
Dans l’extrait ci-après, tiré du verbatim de la séquence du premier groupe, nous allons voir
comment le tracé de la droite x = 0,8.c.t est mené.
QIR2 Ça correspond à quoi cette droite-là ? x est égal à 0,8 fois c.t …
280
L’enseignant commence par apporter au début des connaissances de type inter registre en
faisant le lien entre le registre diagrammatique et la situation réelle. Un apport conceptuel est
ensuite donné en faisant le lien entre le fait que les deux axes Oc.t et Oc.t’ soient non
confondus et le fait que le temps ne soit pas absolu, d’autant plus que les deux référentiels
choisis se déplacent l’un par rapport à l’autre à une vitesse non négligeable par rapport à la
vitesse de la lumière. L’enseignant donne la consigne technique de tracer la droite x = 0,8.c.t
puis pose une question assez inhabituelle pour les élèves, car en demandant quelle est la
signification physique de cette droite ils ne sont plus dans une simple réplication de ce qui a
été vu en cours. C’est une question de type inter registre car il faut faire le lien entre une
droite dans le registre diagrammatique et la position d’Armineh dans la situation énoncée.
A1
DIR2 Élève C’est la vitesse d’Armineh.
36.30
Les élèves sont mis dans une situation inédite de type inter registre car l’élève ne fait pas de
lien entre l’équation de la droite et la position d’Armineh et cela s’avère difficile pour eux.
A1
DT Élève On met tout à 0 et puis on prend 0,8.
37.15
La réponse de l’élève met en évidence une difficulté de type technique pour tracer la droite
car la proposition n’est pas correcte.
L’enseignant pose une question de type technique devant la difficulté des élèves pour tracer la
droite.
A1
RT Élève ax + b !
37.31
C’est une bonne réponse d’un élève traduisant une restitution de connaissances
mathématiques indépendamment du contexte de l’activité.
L’enseignant apporte des informations techniques afin de faire rendre compte aux élèves que
0,8 ne correspond pas au coefficient directeur de la droite. La question technique de
l’enseignant met l’accent sur l’ordonnée.
282
A1
RT Élève Ben c.t.
37.54
Donc cela veut dire, est-ce que 0,8 c’est le coefficient directeur
QIR1
de la droite que l’on va représenter ?
A1
DIR1 Élève Non. C’est l’ordonnée à l’origine ? La vitesse.
38.25
Cette réponse illustre des difficultés importantes des élèves à utiliser leurs connaissances
mathématiques dans le cadre de l’activité.
283
A1
RIR1 Élève x / 0,8 = c.t.
39.03
C’est une bonne réponse d’un élève dans la catégorie intra registre plutôt que technique car
le niveau de difficulté est un peu plus élevé.
Oui c’est ça. On peut dire que c.t = x / 0,8. c.t ça correspond à
A1
AT Professeur l’ordonnée, x ça correspond à l’abscisse. Donc ça va être sous
39.05
cette forme-là.
A1
RT Élève Ben on prend des valeurs !
39.23
L’enseignant décide d’utiliser une autre stratégie et de travailler plutôt sur les pentes.
A1
RT Élève Cela fait 10.x / 8 !
39.42
Un élève exprime le coefficient directeur sous une forme plus pratique par la suite.
A1
RT Élève 0?
40.07
L’enseignant guide les élèves sur le choix du second point à prendre en utilisant la notion de
pente sous forme d’un déplacement vertical et d’un déplacement horizontal depuis l’origine.
A1
DIR1 Élève cm ou 5 ns ?
40.45
L’élève a un problème de catégorie intra registre, car il n’a pas compris comment utiliser
l’échelle ainsi que la notion de pente amenée par l’enseignant.
L’enseignant est toujours sur le niveau technique, pas ses élèves. Il n’a pas saisi la confusion
entre cm et ns pour la majorité des élèves.
A1
DIR1 Élève Non les ns et …
42.07
286
Les élèves sont en difficultés sur un autre registre que l’enseignant. Il y a une
incompréhension.
A1
QT Professeur Donc vous prenez 10 cm et 8 cm ?
42.14
A1
Non 10 ns et 8m.
42.17
DIR1 Élève
A1
10 ns et 8 m monsieur ??
42.30
Dans l’extrait ci-après, toujours tiré du verbatim de la séquence du premier groupe, nous
allons voir la suite du tracé de la droite x = 0,8.c.t.
Alors vous allez faire aussi une autre droite. Il va falloir tracer la
droite x = ct. Ça peut paraitre un peu bizarre, mais lorsque vous
A1
AT Professeur avez 5 cm pour 3 m (place sur le graphe) et là vous avez 5 cm
42.43
pour 10 ns fois c.10 ns fois c. Je vais remplacer c par sa valeur.
10 ns c’est 10.10-9 et c c’est 3.108.
L’enseignant part sur le tracé de la droite x = c.t et sur la valeur numérique de c fois t.
A1
RT Élève Cela fait 3,0 !
43.38
287
A1
Élève Vous pouvez venir voir si vous plait ?
44.55
L’enseignant reste sur le niveau technique et pose une question sur le même niveau.
A1
RT Élève 45 !
45.15
C’est une réponse d’un élève après observation d’un diagramme au tableau.
Une partie de l’intervention de l’enseignant reste sur un niveau technique, l’autre est un peu
plus élaborée puisqu’elle interroge les élèves sur la position de la droite x = 0,8.c.t par
rapport à la droite x = c.t.
A1
DIR1 Élève Vers x !
45.34
L’élève ayant répondu a des difficultés pour utiliser la notion de pente vu précédemment.
L’enseignant relie la notion de pente au tracé de la droite. On est à un niveau plus complexe
que celui technique, car la tâche à réaliser par les élèves consiste à utiliser les outils
graphiques pour prévoir une nouvelle construction.
(Avec un élève) non parce que quand je vous ai dit comme c’est
A1 un repère orthonormé vous avez 10 et 8 là vous pouvez
AT Professeur
46.32 quasiment compter en carreaux si vous prenez 10 carreaux
verticalement.
A1
RT Élève Cela fait 5 cm
46.41
A1
QT Professeur x = c.t passe par quel évènement ?
48.00
C’est une question technique de l’enseignant pour s’assurer que l’événement E1 est bien
positionné.
A1
RT Élève E1 !
48.01
L’enseignant apporte des informations techniques puis un peu plus développées lorsqu’il
compare la position relative des droites x = c.t et x = 0,8.c.t.
A1 DT Et on prend combien ?
Élève
48.56 RT On prend 10 et on prend 8 !
Ces interventions d’élèves montrent qu’à ce stade tout n’est pas encore bien compris.
291
A1 AT Professeur
C’est bon tout le monde a tracé ces deux droites ?
49.17
Vous pouvez aussi compter les petits carreaux. Avec les petits
A1
carreaux, ça marche bien. Vous comptez 10 petits carreaux
49.27
verticalement et 8 petits carreaux horizontalement.
A1
RT Élève C’est x = 0,8.c.t !
49.35
Apports de l'enseignant
AC
AIR2 4%
8%
AIR1
12%
AT
76%
292
Alors que les difficultés des élèves sont majoritairement de type intra registre.
DIR2
14% DT
29%
DIR1
57%
Réussites Apports de
exprimées par l'enseignant
les élèves 43%
21%
Questions de
l'enseignant
24%
293
Alors pour cela vous allez utiliser la feuille à petits carreaux que
je vous ai donnée. Alors, on ne va peut-être pas faire la même
B1
erreur que les autres, vous allez vous arranger pour que l’origine
27.56
de votre repère vous allez plutôt la faire par-là (montre en bas à
droite de la feuille). Donc là vous allez avoir Ox et là Oc.t.
Professeur
Je vais vous donner une échelle pour Ox. Vous prenez 5 cm pour
3 m. Cela veut dire que les deux premiers événements E1, E2 se
AT
trouvent à 5 cm de l’origine et E3 ce sera à 15 cm. Et alors en
ordonnée c’est 5 cm pour 10 ns.c (écrit au tableau). Alors le
B1
multiplié par c, vous verrez un peu plus tard, mais là vous avez
28.32
5 cm pour 10 ns. Si vous avez 20 ns cela correspond à 10 cm. Si
vous avez 30 ns cela correspond à 15 cm. Comme vous avez les
repères Ox et Oc.t qui sont perpendiculaires, là on est dans le
référentiel de Daniel et donc vous allez placer E1, E2 et E3.
Le changement de stratégie adopté ici, consiste à placer d’autorité dès le début la droite
x = c.t et à faire trouver aux élèves que l’événement E1 se trouve sur cette droite par un
placement du point selon ses coordonnées (x, t). Cela permet de rendre plus explicite le
repère orthonormé du référentiel de Daniel dans le diagramme de Minkowski.
294
B1
RT Élève La moitié
30.15
B1
RIR2 Élève x on peut dire qu’il est en mètres ?
30.40
B1
QIR2 Professeur x est en mètres oui. Et c.t ?
30.43
L’enseignant établit la conversion entre l’axe des ordonnées Oc.t et l’unité de c.t qui est
homogène à une distance. Cela correspond à un pont entre le registre diagrammatique et le
registre algébrique.
B1
DT Élève C’est quoi x = ct ? Ah oui c’est un …
31.30
B1
RIR1 Élève Sa position
32.08
B1
RT Élève Il est sur la bissectrice.
32.29
B1
Alors 10 ns. Nano c’est 10 - ?
34.41
B1
RT Élève 9
34.41
B1
RT Élève 3
35.07
B1
QT Professeur Ça fait 3. 3 quoi ?
35.08
B1
RT Élève Mètres
35.10
L’enseignant justifie la position de l’événement E1 sur la droite x = c.t car xE1 = c.tE1 = 3 m.
B1
RIR1 Élève En dessous
35.42
B1
QIR1 Professeur Alors par rapport à E2 il est comment ?
35.43
B1
RIR1 Élève Au-dessus
35.44
Au-dessus donc vous avez E3 qui est par là. Euh, ce qui parait
clair c’est que l’ordre chronologique vous avez d’abord
l’événement E1, ensuite E2 et E3. Ça c’est pour Daniel. Alors
maintenant ce qu’on veut faire, c’est la même chose pour
Armineh et sur le même diagramme. Qu’est-ce qui est commun
B1 avec Armineh, c’est le point O. Le point O pour Daniel, c’est
AIR2
35.50 l’origine. C’est la même origine pour Daniel et Armineh. On va
vouloir construire l’axe Ox’ et l’axe Oc.t’. Ox’ c’est la position
Professeur par rapport à Armineh, Oc.t’ c’est l’axe des temps multiplié par
B1
RT Élève Ben 0,8.c.t.
37.16
297
B1
DT Élève Avec une droite ... Avec un coefficient directeur de 0,8.
37.55
B1
RT Élève y = ax + b
38.05
B1
RIR1 Élève C’est l’ordonnée. ct !
38.17
B1
QT Professeur C’est l’ordonnée d’accord. y c’est l’ordonnée. x ?
38.18
B1 RT Abscisse.
Élève
38.22 DT Coefficient directeur !
B1
RT Élève c.t
38.36
298
B1
RT Élève Il faut isoler c.t !
38.46
B1
QT Professeur Oui, il faut isoler c.t. Plus simplement ?
38.47
B1
RT Élève On divise par 0,8.
38.53
Ici le repère orthonormé est défini explicitement par l’enseignant afin de ne pas perturber les
élèves quant au placement de la ligne d’univers d’Armineh.
0,8, pour simplifier on peut dire que c’est 8 / 10. c.t = x / 8 /10
AT
B1 (marque au tableau) donc c’est 10 x / 8.
Professeur
39.43 Comment on peut facilement construire cette droite-là en
QT
utilisant les petits carreaux ? Là vous avez un repère orthonormé.
B1
RT Élève On prend 10 et on relève de 8.
40.12
B1
RT Élève 8!
40.23
B1
DT Élève On la fait en pointillé ?
41.29
B1
AT Professeur Non vous la faites d’une couleur différente.
41.30
B1
DT Élève Pleine ?
41.33
B1
QT Tout le monde l’a tracée ?
43.33
300
On voit ici que l’enseignant apporte plus d’informations de type inter registre au détriment
des apports de type technique.
Apports de l'enseignant
AC
4%
AIR2
18%
AIR1
13%
AT
65%
DT
100%
301
L’enseignant donne moins d’apports à ses élèves dans ses échanges, mais pose plus de
questions ciblées. Cela conduit ses élèves à être plus en réussite car leurs difficultés ont été
identifiées par l’enseignant.
Difficultés
exprimées
Catégories des échanges
par les
élèves
8%
Apports de
Réussites l'enseignant
exprimées par 34%
les élèves
28%
Questions de
l'enseignant
30%
Dans l’extrait ci-après, tiré du verbatim de la séquence du premier groupe, nous allons voir
comment l’invariance de la vitesse de la lumière est introduite.
L’enseignant pose une question pour laquelle les élèves doivent avoir une réflexion dans le
registre diagrammatique.
302
A1
RIR1 Élève Pareil, encore plus haut.
49.56
A1
QL Professeur Alors encore plus haut, cela veut dire qu’on se déplacerait …
49.57
A1
RL Élève Encore plus verticalement !
50.00
A1
QIR1 Professeur Oui, encore plus verticalement. Si on avait x = 0,3.c.t.
50.01
A1
RIR1 Élève Encore plus rapproché !
50.03
C’est une bonne réponse d’un élève qui propose une bonne interprétation de la position d’une
nouvelle ligne d’univers.
Encore plus rapproché de l’axe Oc.t. Imaginons que l’on ait une
A1
QIR1 Professeur droite comme cela (l’enseignant dessine une demi-droite sous la
50.04
demi-droite x = c.t).
A1 Ce n’est pas possible, car c’est quelque chose qui va plus vite
RIR2 Élève
50.20 que la lumière !
Un élève arrive à relier la position d’une ligne d’univers d’un objet avec sa vitesse en passant
du registre diagrammatique au monde réel.
303
Très bien. Regardez, si vous avez une droite qui est en-dessous
A1 de x = c.t cela veut dire que c’est par exemple x = 2.c.t, mais ça
AIR2 Professeur
50.23 ce n’est pas possible car 2.c.t cela veut que l’on se déplace 2 fois
plus vite que la vitesse de la lumière.
A1
RC Élève Ce n’est pas possible !
50.38
Les échanges sont majoritairement des réussites exprimées par les élèves.
Apports de
l'enseignant
18%
Réussites
exprimées par
les élèves
46%
Questions de
l'enseignant
36%
Langagier
20% Inter registre
20%
Conceptuel
20% Intra registre
40%
B1
RIR1 Élève Elle serait plus rapprochée. Vers l’ordonnée !
44.14
B1 Encore plus vers la gauche. S’il y a une droite ici est-ce que c’est
QIR2 Professeur
44.45 possible ? En dessous de x = c.t ?
B1
RC Élève Non ! Ça ira plus vite que la lumière !
44.50
B1 AIR2 Professeur En dessous ça serait par exemple x = 2.c.t donc ça ce n’est pas
305
44.52 AC possible cela veut dire que l’on se déplace deux fois plus vite
que la vitesse de la lumière. Donc en fonction de la position par
rapport à x = c.t on peut voir si c’est possible ou pas.
Les échanges sont équilibrés entre les apports de l’enseignant, ses questions et les réussites
exprimées par les élèves.
Réussites
Apports de
exprimées par
l'enseignant
les élèves
34%
33%
Questions de
l'enseignant
33%
Les réussites exprimées par les élèves sont essentiellement de type intra registre.
306
RC
33%
RIR1
67%
Questionnement de l'enseignant
QIR2
33%
QIR1
67%
307
Apport de l'enseignant
AC
33%
AIR2
67%
B1
RT Élève Elle est immobile !
45.21
L’enseignant apporte des connaissances et pose une question afin de faire le lien entre le
registre diagrammatique et la situation concrète.
B1
DIR2 Élève Ox’ !
45.37
Ici on voit une difficulté de type inter registre puisque l’élève indique un axe de position pour
finalement décrire une ligne d’univers. La notion de temps n’est pas prise en compte par
l’élève.
B1
RIR2 Élève Ça serait l’axe des ordonnées !
45.49
Cette fois-ci c’est une bonne réponse après que l’enseignant ait expliqué que la variation de
l’abscisse x’ en décrivant l’axe Ox’ n’est pas compatible avec son immobilité dans son
référentiel. Les axes des abscisses et des ordonnées ayant été présentés, dans un épisode
précédent, comme représentant tous les deux une grandeur homogène à une distance, cela a
pu également perturber la compréhension des élèves.
309
B1
DL Élève Dans le référentiel d’Armineh ?
46.10
B1 DIR2 Ah ça ! Abscisse !
Élève
46.18 RIR2 Ben non abscisse, il se déplace, c’est l’ordonnée !
B1
QT Professeur Oui, donc si c’est l’axe des ordonnées c’est l’axe ?
46.19
B1
RT Élève Oc.t’ !
46.22
Cette partie reprend ce qui a été dit précédemment, car la notion n’est pas, à première vue,
maîtrisée.
310
On voit ici que l’enseignant apporte exclusivement des informations de type inter registre.
Apports de l'enseignant
AIR2
100%
Questions de l'enseignant
QT
40%
QIR2
60%
311
Les difficultés des élèves sont aussi essentiellement de type inter registre.
DL
33%
DIR2
67%
On voit ici que les réussites des élèves sont pour moitié de type technique et pour moitié de
type inter registre.
RT
50% RIR2
50%
312
Ce passage demeure délicat, car la part des difficultés exprimées par les élèves lors des
échanges demeure importante devant celle des réussites pour une part d’intervention de
l’enseignant relativement forte.
Difficultés
exprimées
Apports de
par les
l'enseignant
élèves
29%
18%
Réussites
exprimées par
les élèves
24% Questions de
l'enseignant
29%
B1
RC Élève C’est la même vitesse !
46.55
B1
RT Élève C’est la bissectrice !
47.11
B1
RT Élève x’ !
47.38
B1
QL Professeur x’ ?
47.40
B1 RL
Élève Ben c’est le symétrique de …x = c.t … par rapport à c.t’ !
47.45 RIR1
Ici l’enseignant fait trouver le rôle graphique de la droite x = c.t dans la construction de l’axe
Ox’.
314
B1
RT Élève En dessous de x = c.t !
48.21
Apports de l'enseignant
AT
14%
AC
29% AIR2
57%
Questions de l'enseignant
QC QL
20% 20%
QT
60%
316
On voit ici que les réussites des élèves sont pour moitié de type technique.
RIR1
16%
RT
50% RL
17%
RC
17%
Ce passage est plutôt bien réussi par les élèves, car leurs difficultés ne sont pas exprimées.
Réussites
exprimées par Apports de
les élèves l'enseignant
33% 39%
Questions de
l'enseignant
28%
317
Après avoir demandé ce qu’il se passe dans le référentiel d’Armineh, l’enseignant préfère
demander la même chose dans le référentiel de Daniel. Cela ne pose pas de problème
puisqu’il est possible de répondre à cette question sans utiliser le diagramme à partir de la
consigne écrite.
A2
RT Élève S1 !
11.52
A2
RT Élève S2 !
11.56
L’enseignant pose ensuite la même question dans le référentiel d’Armineh ce qui est
susceptible de poser plus de difficultés aux élèves puisqu’il faut maîtriser les règles de
projection sur l’axe Oc.t’ des différents événements parallèlement à l’axe Ox’.
318
A2
RIR2 Élève S1, S3, S2 !
14.37
A2
QIR2 Professeur S1, S3, S2. Est-ce que tout le monde est d’accord ?
14.38
A2
DIR2 Élève Non !
14.40
L’inversion des événements pose toujours problème. La difficulté est codée de type inter-
registre car l’élève n’arrive pas à faire le lien entre le diagramme et l’interprétation physique
de ce qu’il observe. La difficulté peut aussi être simplement technique avec un élève
n’arrivant pas à réaliser des projections correctement.
319
L’enseignant pose ici une question de type conceptuelle en demandant aux élèves la raison
physique de l’inversion des événements.
A2
RC Élève En fait on va tellement vite … !
15.48
L’élève se doute ici qu’il y a un lien avec la vitesse, mais sans pour autant donner une
réponse pleinement satisfaisante.
320
A2 Oui alors c’est la vitesse qui est élevée qui fait cela mais est-ce
QC Professeur
15.52 qu’il y a une dépendance entre E2 et E3 ?
A2
RL Élève Non !
15.58
A2
RL Élève Ben non, la preuve !
16.15
La question conceptuelle de l’enseignant est tellement simplifiée que son niveau de difficulté
en devient minimal.
Les élèves semblent avoir des difficultés de compréhension avec la notion d’ordre
chronologique relatif.
321
Apports de l'enseignant
AIR2
7%
ASC
33%
AC
33%
AT
27%
322
Questions de l'enseignant
QC
30%
QIR2
50%
QT
20%
On voit ici que les réussites des élèves sont plutôt de types techniques ou langagiers avec bien
souvent une simple reformulation des apports de l’enseignant.
RIR2
17%
RT
33%
RL
33%
RC
17%
323
La part d’intervention de l’enseignant demeure très élevée avec une majorité d’apports et une
faible participation des élèves.
Difficultées
exprimées Catégories des échanges
par les
élèves
6%
Réussites
exprimées
par les Apports de
élèves l'enseignant
18% 46%
Questions de
l'enseignant
30%
Ici l’enseignant et l’élève ne sont pas sur le même registre. L’enseignant apporte des
informations inter registre ou intra registres alors que l’élève a simplement des difficultés
techniques.
B2
DIR1 Élève Et les positions par rapport à ça ?
03.02
Ici l’élève raisonne toujours par rapport à la position plutôt que par rapport à la date pour
laquelle l’événement a eu lieu.
325
B2
QT Est-ce que tout le monde a vu l’inversion des événements ?
09.01
Ici le travail des élèves ne consiste plus qu’en une validation géométrique d’une inversion de
l’ordre chronologique d’événements.
B2
DT Élève Il faut que l’on replace les points sur cette feuille ?
10.28
B2 Non, c’est juste, je vous donne la feuille que j’avais sortie tout
AT Professeur
10.29 à l’heure.
326
B2
Donc ensuite on va s’intéresser aux diagrammes de Loedel.
10.57
L’enseignant apporte des informations conceptuelles suite à une question d’un élève sur la
façon dont s’écoule le temps d’un référentiel à l’autre.
B2 C’est ce qu’on dit là, étant donné que les coordonnées sont
AT
12.05 inversées.
L’utilisation du diagramme de Loedel est justifiée par une comparaison plus facile de la
durée entre deux événements dans deux référentiels différents.
327
B2
QC Qu’est-ce qu’il n’y a pas pour ces deux événements ?
13.06
C’est une question difficile de l’enseignant. Il veut savoir la raison pour laquelle les
événements E2 et E3 sont inversables dans deux référentiels bien choisis.
Apports de l'enseignant
AIR1
ASC 7%
7% AIR2
28%
AT
29%
AC
29%
329
Questions de l'enseignant
QT
40%
QC
60%
Les réussites des élèves ne sont pas mises en évidence dans cet extrait. La part d’intervention
de l’enseignant est plus élevée que dans l’épisode précédent avec une majorité d’apports et
une très faible participation des élèves.
Questions de
l'enseignant
23% Apports de
l'enseignant
63%
330
A2
RIR1 Élève Il y a des choses qui changent !
30.07
A2
RIR1 Élève Là on a Ox’ et Oc.t qui … !
30.45
Oui, tandis que là vous avez Ox’ et Oc.t. Donc vous avez l’axe
A2 AIR1
Professeur Ox’ qui est perpendiculaire à Oc.t.
30.47
QIR2 Donc Ox’ c’est le référentiel de ?
A2
RIR2 Élève Armineh !
30.55
A2 AIR2 Armineh et
Professeur
30.58 QIR2 Oc.t c’est le référentiel de ?
A2
RIR2 Élève Daniel
30.59
Daniel. Donc là vous voyez vous avez des axes qui sont
A2 AIR2 Professeur
perpendiculaires deux à deux mais pas dans le même
331
31.00 référentiel.
A2 QT
Ox dans Loedel il est perpendiculaire à ?
31.10
A2
RT Élève Oc.t’ !
31.16
AT Oc.t’ d’accord ?
A2
Donc vous voyez que c’est un peu le même principe, quelque
31.17 AIR1
chose d’autre va aussi se conserver.
Professeur
Dans Minkowski, j’ai utilisé ça. Vous voyez x = c.t dans
A2
AIR1 Minkowski. x = c.t c’est la bissectrice de l’angle formé par Ox
31.26
et Oc.t.
A2
DIR1 Élève Et là c’est c.t’ qui est la bissectrice de Oc.t et Ox’ !
31.38
A2
Professeur Attendez !
31.40
A2
RIR1 Élève C’est aussi la bissectrice de l’angle Ox’ et Oc.t’.
31.41
A2
Oui, vous disiez ?
32.11
A2
DIR1 Élève Que maintenant la bissectrice de Ox’ et Oc.t c’est c.t’ !
32.12
32.16
A2
RT Élève Oui
32.21
A2
QT Professeur Alors Ox’ et Oc.t’ ?
32.22
A2
DIR1 Élève Non Ox’ et Oc.t ce sera c.t’ qui va être la bissectrice.
32.25
Euh, oui, peut-être. Pas persuadé parce que Oc.t’ est quand
AT
A2 même un peu plus bas. Par contre, pour Loedel, regardez !
Professeur
32.28 Pour Loedel, qu’est-ce qu’on peut dire de x = c.t pour l’axe
QT
Ox’ et Oc.t’ ?
A2
RT Élève C’est que c’est la bissectrice.
32.45
A2
RT Élève C’est x’ = c.t’ aussi !
32.53
Alors ensuite vous voyez que dans Loedel vous avez des axes
A2 qui sont perpendiculaires deux à deux. Ensuite on retrouve
AIR1
33.47 toujours Ox Ox’ du même côté de la bissectrice x = c.t et Oc.t’
Oc.t du même côté de la bissectrice.
Qu’est-ce que vous allez faire ? Et bien vous allez placer les
événements E1, E2 et E3. Donc comment vous allez faire ?
Vous allez d’abord les placer dans le référentiel de Daniel.
AT
D’accord ? Dans le référentiel de Daniel vous connaissez la
position de E1, E1 c’est 3 mètres et vous connaissez le temps
correspondant c’est 10 ns. Donc vous allez placer E1, E2, E3.
A2
Donc là vous avez les échelles qui sont données, vous utilisez
34.10
directement le diagramme de Loedel et ensuite vous regarderez
ce qu’il se passe dans le référentiel d’Armineh et là l’avantage
AIR1 Professeur des diagrammes de Loedel, c’est que vous avez des échelles
qui sont conservées donc vous allez véritablement lire les
positions et les temps dans les deux référentiels. Donc là dans
le diagramme de Loedel vous placez E1, E2 et E3.
A2
Oui
35.29
A2 Bon, comment est-ce que l’on trace toutes les positions qui
QT
35.30 sont égales à 3 m ?
35.42
A2
Professeur Non
35.43
A2
RT Élève Parallèle à c.t !
35.46
A2
DT Élève Je n’ai pas compris !
36.08
A2
DT Élève Monsieur c’est sur x ou sur x’ ?
37.12
A2
AT Sur x !
37.16
A2
Ce n’est pas comme cela qu’on trace …
37.27
335
A2
Oui mais 10 il faut …
38.37
A2
DT Élève Il faut décaler ?
38.37
Là vous avez 10, vous faites une règle de trois. Ben regardez
A2
AT Professeur combien vous avez de cm, là vous avez par exemple … 10
40.24
unités pour 1,8 et puis vous vous voulez 27.
A2
DT Élève On divise 2,7 par 1,8 !
40.51
A2
Oui, euh, c’est 27 pas 2,7.
40.55
AT Professeur
Avant de répondre à une question, donc pour l’événement E2,
A2
vous avez 23 ns. C’est gradué sur l’axe Oc.t en 10. 10, 20, 30,
336
A2
RT Élève 1,8 !
41.58
A2
On pouvait faire 2,3 fois 1,8 direct !
42.16
RT Élève
A2
4,14 !
42.19
A2
Professeur Oui, le principal c’est d’y arriver. C’était ça votre question ?
42.22
A2
Euh, non …
42.26
Élève
A2 C’est pour savoir si c’était juste ce que j’ai fait … J’ai placé
DT
42.29 mes points.
A2
DT Élève Ben un peu
42.40
A2
AT Professeur Il faut le faire assez précisément.
42.42
A2
RT Élève Ah oui E2 il est un peu dessous.
43.17
A2
Dans le référentiel de Daniel, vous connaissez déjà.
43.47
A2
C’est juste un problème de projections et de parallèles.
44.32
338
Apports de l'enseignant
AIR1 AIR2
18% 20%
AT
62%
Questions de l'enseignant
QIR2
20%
QT
80%
339
DIR1
36%
DT
64%
L’accent étant mis sur le côté technique, ce sont surtout ces réussites qui sont mises en
évidence chez les élèves.
RIR2
RIR1 14%
22%
RT
64%
340
Réussites
exprimées par Apports de
les élèves l'enseignant
19% 53%
Questions de
l'enseignant
13%
B2
x = c.t !
14.38
B2
RT Élève x = c.t
14.39
B2
Et les deux axes qui sont les mêmes. Ah pardon, les quatre !
14.41
B2 Alors x = c.t et les quatre axes qui sont les mêmes. C’est-à-
QT Professeur
14.48 dire ?
341
B2
RT Élève Ben il y’a quatre fois les axes.
14.50
B2
AT Il y a quatre fois les axes, oui.
14.52
B2
RIR1 Élève Et aucun des repères n’est orthonormé.
15.09
B2
RT Élève Dans Loedel, l’abscisse c’est x’.
15.30
B2
RT Élève On aurait pu mettre Ox.
15.44
B2 AT Oui, mais par exemple le fait que Ox’ soit horizontal. On aurait
342
B2
RT Élève Les distances auraient été les mêmes.
16.03
B2
RT Élève Il est décalé.
16.23
B2
RT Élève Il est perpendiculaire avec Oc.t’.
16.28
B2
RT Élève Et Ox’ et Oc.t sont perpendiculaires aussi.
16.35
B2 Élève Oui …
343
17.13
B2
QT x = c.t c’est dans quel référentiel ?
17.31
B2
RT Élève De Daniel.
17.33
B2
RIR2 Élève Oc.t’
17.43
B2
QT Oui Oc.t’ qui est égal à
17.44
Professeur
B2 à x’. Donc vous voyez que x = c.t est confondu avec la droite
AT
17.47 x’ = c.t’. C’est bon ?
B2
AT Vous avez 1 qui est représenté.
18.35
B2
RT Élève Le 1 pour Daniel là ?
18.36
Oui E1 pour Daniel. Ben oui parce que E1, E2, E3 on l’a que
B2
AIR1 pour Daniel. On l’a pas pour Armineh mais du moment qu’on
18.38
le place pour Daniel après on pourra le lire pour Armineh.
Professeur Alors pour x vous avez 1. Vous allez repérer 3. Comment est-
B2 ce que l’on trouve dans le référentiel de Daniel, euh, lorsqu’on
QT
18.47 a une abscisse qui est constante ? Comment est-ce qu‘on fait
pour avoir une abscisse de constante ?
B2
RT Élève C’est une droite verticale !
19.05
B2 DT Des abscisses
Élève
19.10 RT Des ordonnées
B2
RT Élève Ça tombe sur x = c.t !
20.08
345
B2
Ça c’est normal. Effectivement ça tombe sur l’axe x = c.t.
20.12
AT Professeur
B2
Donc les projections, se font parallèlement aux axes.
21.01
B2
DT Élève Et même chose pour les autres ?
21.08
B2
AT Professeur Même chose pour les autres …
21.10
Alors pour E1 c’est simple vous avez les graduations qui sont
données. Comment on va faire pour E2 ? Pour E2 vous avez 3
AT m, donc ça ne change pas, mais vous avez 23 ns. 23 ns il n’y a
B2
Professeur pas des graduations parfaites donc il va falloir faire une règle
22.28
de 3. Il ne faut pas placer n’importe comment.
B2
RT Élève 1,8
22.57
B2
QT Allez-vous placez les trois événements.
26.44
Professeur
B2 Alors lorsque vous avez placé les trois événements, après, vous
AT
27.18 vous êtes servi du référentiel de Daniel pour placer les trois
346
B2
DT Élève Je ne comprends pas trop là.
27.51
B2
AT Professeur Vous avez fait les trois événements.
27.53
B2
RT Élève On fait pareil que tout à l’heure !
27.55
On fait pareil que tout à l’heure donc vous allez faire des
B2 projections suivant Ox’ et Oc.t’ et en plus après il va falloir
27.56 regarder quelle est la valeur. Tout à l’heure on n’a pas regardé
AT Professeur quelle était la valeur de x’ et c.t’.
Pour E3, c.t’, je prends parallèlement à c.t’ sur x’, hop ça sera
B2
ici (montre sur la copie de l’élève). Et après vous regarderez
28.15
quelle est la valeur. Ce sera 3 quelque chose.
B2
Élève Monsieur ? Là c’est bon ou pas …
28.26
30.01
B2
DT Élève Et parallèle à x’ !
30.28
B2
AT Professeur Parallèle à c.t’ ! Si c’est parallèle à x’ on ne va jamais …
30.32
B2
RT Élève Oui !
30.36
B2
QT Professeur Et donc après il va falloir trouver la valeur.
30.37
B2
DT Élève On s’arrête lorsqu’on rencontre une droite ?
30.42
B2
AT Professeur Ben oui
30.43
B2
DT On rencontre laquelle ?
30.44
Élève
B2
RT Quand on rencontre x’ ! (Autre élève)
30.45
B2
RT Élève Donc x’ c’est la position en fait ?
31.07
B2
AT Professeur Oui, c’est la position.
31.08
B2
Élève C’est x’ de …
31.09
B2 Elle n’était pas face … Elle n’était pas au niveau du flash, mais
DIR2 Élève
31.29 elle (inaudible) …
B2
Oui, oui, déjà ça c’est chaud …
31.40
Élève
B2
DT E1 c’est 0 ??
31.45
B2 Mais si vous avez x’ qui est négatif, cela veut dire que l’objet il
AIR2
32.26 est où ? Il est derrière.
B2
RT Élève Oui, ben oui.
32.31
B2
AT Professeur Si c’est négatif !
32.38
B2
RT Élève Ça parait plus logique …
32.39
B2 AIR2 Professeur Vous avez l’événement, l’origine c’est quoi ? C’est lorsque
349
Donc vous voyez que par rapport à tout à l’heure, c’est un tout
B2
AT petit peu plus. Il faut faire les projections suivant x’ et c.t’ et
33.22
trouver les valeurs.
B2
DT Élève On arrondit à combien pour les valeurs ?
38.47
B2
AT Euh, vous gardez une décimale.
38.48
Dans cette partie de séance, les apports de l’enseignant sont essentiellement techniques.
AC
3% Apports de l'enseignant
AIR2
AIR1 7%
14%
AT
76%
351
Questions de l'enseignant
QIR1 QIR2
10% 10%
QT
80%
Cela n’empêche pas des difficultés pour l’écrasante majorité technique de la part des élèves.
DIR2
10%
DT
90%
352
RT
92%
L’enseignant pose plus de question que dans le premier groupe ce qui induit un pourcentage
de réussite plus élevé et moins de difficultés exprimées chez les élèves.
Réussites Apports de
exprimées par l'enseignant
les élèves 44%
25%
Questions de
l'enseignant
21%
353
A3
DIR1 Élève Ce n’est pas une durée ?
23.30
Alors une durée c’est une différence de temps. C’est pour cela
que l’on parle plutôt de position et de temps. Une durée cela va
être une différence de temps. Donc, on place les trois
événements dans un référentiel donné donc, dans le référentiel
de Daniel. On utilise un repère qui permet de placer ces trois
A3 événements dans le référentiel de Daniel et puis on va pouvoir
AIR1 Professeur
23.32 les lire automatiquement dans le référentiel d’Armineh. Donc
vous voyez il n’y a finalement pas tant de questions à se poser
que ça, c’est juste une lecture graphique. Et on va voir ce que
l’on peut en faire. Normalement avec l’activité vous avez
différentes questions, d’accord, donc on va essayer à répondre
à ces questions.
A3
DC Élève Monsieur ? Parce qu’ils ne sont pas dans le même référentiel.
24.33
Non. Ben, non là on est, on vous dit que le flash S2, alors S2 se
trouve à 3 m de Daniel, on a un flash au bout de 23 ns, donc un
A3 flash lumineux. S3 se trouve à 9 m de Daniel et puis on a un
AIR1 Professeur
24.38 flash au bout de 27 ns. Donc là quand on explique cela, on est
par rapport à Daniel. Ça correspond, vous avez placé les trois
événements par rapport à Daniel. Ce n’est pas une réponse.
354
A3
DC Élève 4 ns c’est vraiment trop petit non.
25.06
A3
QC Professeur Par rapport à quoi c’est trop petit ?
25.09
A3
DL Élève Par rapport à …
25.11
A3
QC Professeur Parce que 4 ns c’est petit mais par rapport à quoi ?
25.13
A3
DC à x2 !
25.16
Oui mais, trop petit en général c’est trop petit par rapport à
A3 quoi. Qu’est-ce qu’il y a de différent entre S2 et S3 ? Parce que
QC Professeur
25.25 là vous m’avez parlé de 4 ns donc vous avez fait une différence
de temps.
A3
RL Élève Il y’a 6 m de …
25.37
A3
QT Professeur Ah 6 m. Alors 6 m en 4 ns qu’est-ce qu’on pourrait calculer ?
25.38
A3
RT Élève La vitesse.
25.42
A3 QT Professeur
Et comparer sa vitesse réelle et …
25.51
25.52
A3
RT Élève Ben c
25.55
A3
RT Élève C’est impossible !
25.58
A3
AT Professeur Ce n’est pas possible. Allez-y faites le calcul.
25.59
A3
RC Élève Même théorique ce n’est pas possible monsieur !
26.01
A3
Professeur Pardon ?
26.02
A3
RC Même théorique ce n’est pas possible.
26.03
Élève
A3
RL (Autre élève) ce n’est pas si théorique que ça !
26.04
A3
RT Élève On trouve 1 milliard 500 millions m/s.
26.21
1 milliard 500 millions de m/s donc cela veut dire qu’on est au-
delà de la vitesse de la lumière. Donc est-ce que c’est possible
A3 que l’on puisse imaginer que le flash S3 se déclenche après le
AC Professeur
26.24 flash S2 avec un système automatique par exemple un système
électronique qui permette de déclencher le flash S3 après le
flash S2. Ben non ce n’est pas possible.
356
A3
RIR1 Élève Ce n’est pas S3 qui se déclenchait avant S2 ?
26.59
A3
RT Élève On ne calcule pas la vitesse ?
27.37
A3
AT On va calculer, oui, oui.
27.38
A3
RT Élève 1 milliard 500 millions
29.00
A3
QT Professeur Donc en notation scientifique ?
29.02
A3
RT Élève 1 fois 109.
29.04
A3
RT Élève 300000 km.s-1.
29.23
A3
RC Élève C’est même irréalisable.
29.36
A3
RL Élève Mais je parle de dépasser la vitesse de la lumière.
29.50
A3
AC Oui, c’est impossible.
29.52
Professeur Vous ne pouvez pas avoir une information qui dépasse la
A3
AC vitesse de la lumière. Donc ce n’est pas possible on ne peut pas
29.53
imaginer un dispositif permettant de déclencher S3 après S2.
A3
RL Élève C’est S3 après S2 monsieur.
30.48
A3
RIR1 Élève Ben la position des événements.
31.11
A3
(Élève) Non !
31.43
Élève
A3
DL Sur le diagramme c’est …
31.47
A3
DT Élève (Élève) x !
32.00
A3
RL Élève Si les bébés qui meurent dans le ventre de leur mère !
33.26
A3
RL Élève Ben c’est la création …
33.34
Apports de l'enseignant
AL AIR2
10% 10%
AT
AC 30%
35%
AIR1
15%
Les questions de l’enseignant sont majoritairement de types techniques puis conceptuels dans
une moindre mesure.
Questions de l'enseignant
QIR2
7%
QC
26%
QIR1
7%
QT
60%
Les difficultés exprimées par les élèves sont de types conceptuels puis langagièrs.
361
DT
11%
DIR1
DC 11%
45%
DL
33%
Les réussites exprimées par les élèves sont préférentiellement de types techniques puis
langagiers.
RC
16%
RL
32%
RIR1 RT
10% 42%
Les apports de l’enseignant sont du même ordre de grandeur que les réussites exprimées par
les élèves.
362
Apports de
l'enseignant
32%
Réussites
exprimées par
les élèves
30%
Questions de
l'enseignant
24%
B3
QL Professeur Pardon ?
19.22
B3
DC Élève Parce que ça va dépendre de la vitesse de l’automobiliste !
19.23
B3 RC Élève Parce qu’il faudrait qu’il y ait un signal qui aille plus vite que
363
B3
QL Professeur Ah, et comment est-ce que vous déterminez ça ?
19.51
B3
RT Élève Ben il faut calculer la distance du document !
19.54
B3
RT Élève Euh, 6 m !
20.04
B3
RT Élève Ça fait un milliard 500 millions m/s !
22.09
B3
QT Professeur Ouais donc ça fait 1,5.10 puissance …
22.12
B3
RT Élève 6, 8, pff 9 !
22.14
B3 AC Professeur 1,5.109 m.s-1. Alors ça veut dire quoi, ça veut dire qu’on aurait
364
B3
RC Élève Parce que l’un s’est déclenché que le suivant se déclenche !
22.36
B3
RT Élève Il y avait E3 avant E2 !
24.08
B3
QIR2 Professeur Euh, alors il y a une autre façon de voir ça.
24.33
B3
QL Professeur Euh oui, alors qu’est-ce qu’on vient de faire là ?
24.42
24.46
B3
DT Élève Négative !
24.56
B3
Oui !
25.08
Professeur C’est ça ? Donc une autre façon de voir, c’est-à-dire qu’on part
de E2, on se déplace à la vitesse de la lumière et on regarde
quelle distance on a parcouru. Pour aller jusqu’à E3 il faut
B3
AC parcourir 6 m. Et allant à la vitesse de la lumière on s’aperçoit
25.09
qu’on parcourt une distance plus petite que 6 m, donc ça veut
dire que la lumière n’arrive pas à atteindre l’événement E3. Oui
on pouvait aussi faire comme cela.
Loedel au tableau).
B3
RIR2 Élève Ben c’était au-dessus !
27.04
B3
RIR1 Élève La gauche ! La gauche !
27.11
B3
RC Élève Ça risque d’être dur !
28.35
Apports de l'enseignant
AIR2
12%
AC
47%
AT
35%
AIR1
6%
368
Les questions de l’enseignant sont majoritairement de types techniques puis langagiers dans
une moindre mesure.
Questions de l'enseignant
QIR2
QL 15%
23%
QC
15%
QT
39%
QIR1
8%
Les difficultés exprimées par les élèves sont de types conceptuels puis techniques.
DT
40%
DC
60%
369
Les réussites exprimées par les élèves sont préférentiellement de types techniques puis
conceptuels.
RIR2
RL 8%
7% RC
31%
RIR1
8%
RT
46%
Les apports de l’enseignant sont les plus élevés puis les réussites exprimées par les élèves sont
équivalentes aux questionnements de l’enseignant.
Apports de
l'enseignant
Réussites
35%
exprimées par
les élèves
27%
Questions de
l'enseignant
27%
370
A3
DT Élève 4 ns
34.52
A3
QT Professeur 4 ns. Qu’est-ce que vous faites pour faire ça ?
34.53
A3
DT Élève 27 – 23
34.56
A3
AT Professeur Euh, par contre c’est entre S2 et S1.
34.58
A3
RT Élève 13
35.00
A3
RT Élève Ben la même
36.08
A3
AT Professeur S2 et S1 sont dans la même position.
36.09
A3
RT Pas S3 !
36.12
Élève
A3
RT Et ils ne se déclenchent pas au même moment !
36.14
371
A3
DL Élève Immobile.
36.23
A3
DC Élève C’est l’équation paramétrique !
36.50
A3
RL Élève Euh, propre ?
37.09
Très bien. C’est une durée propre. Une durée propre c’est
quoi ? Vous avez deux événements qui se passent au même
A3
AC endroit. D’accord, et donc vous mesurez la durée par rapport à
37.10
Professeur ces deux événements. Donc ça, ça correspond à une durée
propre (marque au tableau).
A3 Donc vous voyez que pour avoir une durée propre, il faut avoir
AT
37.30 les deux événements qui ont la même position.
A3
Élève Pas propre !
37.52
A3
Professeur Oui pas propre mais on l’appelle autrement.
37.53
A3
Élève Sale
37.54
A3
Professeur Sale non. Oui ?
37.55
A3
RL Élève Mesurée
37.57
A3
RC C’est proportionnel.
38.03
Élève
A3
RC Il y’a une relation entre.
38.04
A3
QT Professeur Oui, ils sont proportionnels. Ça correspond ?
38.05
A3
RT Élève Avec gamma !
38.06
A3
RT Élève 0,8 c !
39.21
A3
RT Élève Monsieur, je trouve 1,6 moi.
40.31
A3
QT Professeur 1,6 oui, euh après le 6 c’est quoi ?
40.33
40.34
A3
QT Professeur Oui donc ça arrondi à à peu près …
40.37
A3
RT Élève 1,7 !
40.38
A3
RT Élève 21,7 !
41.06
21,7 ns (écrit). Donc c’est pour cela que l’on vous parle de
dilatation de durées. Parce que par rapport au référentiel propre
A3 pour les deux événements E1 et E2 dans le référentiel de Daniel,
AIR2 Professeur
41.08 dans le référentiel d’Armineh la durée impropre va être
beaucoup plus importante. Ça c’est ce que l’on a vu en cours.
Est-ce qu’il y a des difficultés sur ça, sur ce petit calcul ?
A3 RT Élève D’accord !
375
42.11
A3
AIR1 Professeur D’accord ? Et ces deux événements sont à la même position.
42.12
A3
RT Élève Oui !
42.15
A3
RIR2 Élève Avec le diagramme !
42.30
A3
AL Professeur Avec le diagramme.
42.31
A3
DIR2 Élève En plus dur !
42.32
A3
QL Professeur En plus dur ?
42.33
A3
RL Élève Non ! Le diagramme c’est toujours plus simple.
42.34
A3
QL Professeur Bon là ça vous parait …
42.35
A3
RL C’est moins précis !
42.37
Élève
A3
DL Ça dépend …
42.38
42.47
A3
RT Ben non par le diagramme !
42.48
A3
RT Ben oui on le calcule sur le diagramme !
42.49
A3
AT Alors ça fait 25
43.36
A3
RT Élève Moins 3,3 !
43.39
A3
AT Professeur Moins 3,3.
43.40
A3
RT Élève 21,7 !
43.41
A3
RC Élève Quand on a une durée propre !
44.05
A3
DC Élève Soient égales à la durée impropre !
44.17
A3
Non.
44.19
Professeur
A3 Pour qu’on ait une durée propre il faut que les deux
QC
44.21 événements ?
A3
RC Élève Soient à la même position.
44.23
Soient à la même position, très bien. Donc pour qu’on ait une
durée propre, il faut que les deux événements soient à la même
AIR2
A3 position. Là c’était possible parce que l’événement E1 et E2 se
Professeur
44.25 trouvaient à 3 m, strictement à la même position.
A3
RL Élève Une durée propre !
44.43
A3
AL Professeur Ça ne sera pas une durée propre.
44.44
378
Apports de l'enseignant
AL
AC 8% AIR2
AIR1
8% 21%
4%
AT
59%
Questions de l'enseignant
QL QIR2
17% 9%
QC
22%
QT
52%
379
Les difficultés exprimées par les élèves sont équitablement réparties entre des difficultés de
types conceptuels, techniques et langagiers.
DL DT
28% 29%
DIR2
14%
DC
29%
Les réussites exprimées par les élèves sont essentiellement de types techniques.
RC
RL 15%
18%
RT
63%
380
Les apports de l’enseignant, ses questions et les réussites exprimées par les élèves sont à peu
près équitablement répartis.
Difficultés
exprimées Catégories des échanges
par les
élèves
9%
Apports de
l'enseignant
Réussites 30%
exprimées par
les élèves
33%
Questions de
l'enseignant
28%
Dans le second groupe, les élèves proposent spontanément de mesurer graphiquement la durée
entre les événements E2 et E1 dans le référentiel d’Armineh. Mais comme dans le premier
groupe, ils ont des difficultés pour trouver spontanément la représentation géométrique d’une
durée propre. La notion même de durée semble ne pas être maitrisée.
B3
RT Élève 13 !
29.49
B3
RT Élève 23 - 10 !
29.57
B3
RT Élève Monsieur, c’est S2 et S1 !
30.33
B3
RT Élève Pareil !
31.15
B3
RT Élève On récupère les valeurs t’2 et t’1 de …
31.30
B3
AT Professeur Oui, c’est t’E2
31.36
B3
RT Élève Moins t’E1 !
31.37
B3 RT Élève 25 ns – 3,3 !
382
31.51
B3
QT Professeur Donc 25 – 3,3 ça vous donnent ?
31.52
B3
RT Élève 21,7 !
32.03
B3
DT Élève Ils sont alignés !
32.48
Alors ils sont alignés. Oui mais c’est deux points, deux points
B3
QIR1 Professeur sont forcément alignés. Oui ils sont ? Qu’est-ce qu’il y a de
32.49
particulier là (montre au tableau) ?
B3
RT Élève C’est parallèle à l’axe ct !
33.01
B3
QT Professeur Alors c’est parallèle à l’axe ct oui. Ça veut dire que ?
33.02
B3
RT Élève Ils ont la même abscisse !
33.05
B3
RT Élève La même position !
33.11
B3
DL Élève Elle est égale à 0 !
33.20
B3
AL Professeur Ah non, elle n’est pas égale à 0 la durée.
33.21
B3
DL Élève Même base de référence !
33.23
B3
AL Professeur Non, ce n’est pas ça.
33.24
B3
DC Élève C’est quoi la durée déjà !
33.25
B3
RC Élève La durée propre !
33.38
B3
RC Élève La durée impropre c’est égal à gamma fois la durée propre !
33.58
B3
Élève C’est toujours la question 2 ça !
35.27
B3
QT Donc vous trouvez combien ?
35.51
B3
RT Élève 1,66 !
35.56
Alors 1,66. Alors 1,66 on va dire à peu près 1,7. Donc gamma
QT Ça fait combien ?
B3
RT Élève 21,7 !
36.17
B3
QT Professeur Vous avez trouvé 21,7 ?
36.20
B3 RT Élève 21,7 !
385
36.21
Apports de l'enseignant
AIR2
AL
8%
17%
AC
17%
AT
58%
386
Questions de l'enseignant
QIR1 QIR2
11% 5%
QC
17%
QT
67%
Les difficultés exprimées par les élèves sont majoritairement des difficultés de types
langagiers puis conceptuels et techniques dans une moindre mesure.
DT
25%
DL
50%
DC
25%
387
Les réussites exprimées par les élèves sont essentiellement de types techniques.
RC
13%
RT
87%
Les questions de l’enseignant et les réussites exprimées par les élèves sont à peu près
équitablement répartis.
Difficultés
exprimées par Catégories des échanges
les élèves
8%
Apports de
l'enseignant
24%
Réussites
exprimées par
les élèves
32%
Questions de
l'enseignant
36%
388
A3
RT Élève 4 ns !
45.05
A3
QT Professeur 4 ns, quand on fait ça qu’est-ce qu’on fait ?
45.06
A3
DT Élève tE3 - tE1 !
45.11
Oui c’est tE3, alors euh … c’est entre S3 et S2, donc c’est tE3 -
A3 tE2. Donc vous faites 27 – 23 donc on trouve 4 ns. Dans le
AT
45.13 référentiel de Daniel c’est très simple puisqu’on vous donne les
valeurs.
A3
RT Élève Euh, éloignés. Ce n’est pas une durée propre !
46.30
A3
RT Élève On ne peut rien calculer !
46.38
A3
RIR2 Élève Graphiquement !
47.11
A3
QL Professeur Pardon ?
47.12
A3
RIR2 Élève Graphiquement !
47.12
A3
QT Alors t’E3 c’est combien ?
47.54
A3
RT Élève 4,7 !
47.58
A3
QT Professeur Alors 4,7 ns. t’E2 ?
47.59
A3
RT Élève 25 !
48.09
A3
QT Professeur 25. Alors ça vous donne combien ?
48.10
A3
AT Professeur -20,3 ns
48.16
A3 AT tE3 - tE2 c’est 4 ns, donc plus 4 ns. t’E3 - t’E2 c’est – 20,3 ns.
Professeur
48.22 QC Qu’est-ce qu’on peut déduire de …
A3
DT Élève C’est pratiquement l’opposé !
48.32
A3
DT Élève Oui et puis là y’a qu’à environ 1,4 ns près …
48.53
A3
AT Professeur Ben non on passe de 4 à -20.
48.58
A3
DT Élève Par rapport à l’autre !
49.01
A3
AT Professeur Par rapport à l’autre, par rapport à la question 2 ?
49.02
A3
DT Élève Oui !
49.03
A3
DC Élève Cela veut dire qu’E2 va se déclencher avant E3 !
49.19
391
A3 QT
Si t0 est positif,
49.58
A3
RT Élève Ce sera positif !
49.59
A3
QT Professeur Ce sera positif. Si t0 est négatif …
50.00
A3
RC Élève Ils dépendent l’un de l’autre !
50.02
A3 D’une part parce que vous n’avez pas du tout le même signe,
QT
50.18 d’autre part, parce que ?
A3
RC Élève On n’a pas une durée propre !
50.24
Parce qu’on n’a pas une durée propre. Pour avoir une durée
propre il faut que les deux événements soient à la même
A3
AC Professeur position et là ce n’est pas le cas. Vous avez E3 et E2 qui ne sont
50.25
pas dans la même position donc on ne peut pas, on ne peut pas
euh calculer une durée propre.
392
Apports de l'enseignant
AIR2
7%
AC
27%
AT
66%
Questions de l'enseignant
QL QIR2
QC 7% 8%
8%
QT
77%
393
Les difficultés exprimées par les élèves sont essentiellement de types techniques.
DC
14%
DT
86%
Les réussites exprimées par les élèves sont essentiellement de types techniques.
RIR2 RC
18% 18%
RT
64%
394
Les apports de l’enseignant, ses questions et les réussites exprimées par les élèves sont à peu
près équitablement répartis.
Apports de
l'enseignant
Réussites 33%
exprimées par
les élèves
24%
Questions de
l'enseignant
28%
Le verbatim du second groupe n’a pas mis en évidence des résultats remarquables par rapport
à ceux du premier groupe.
B3
RT Élève Ben c’est 3 et 2 !
37.24
B3
RT Élève La distance !
37.36
B3
QT Professeur La distance, je suis d’accord. Donc là on utilise …
37.36
B3
RT Élève Il y a un événement qui est avant l’autre dans le !
37.40
B3
AT Professeur Il y a un événement qui est avant l’autre, oui.
37.41
B3
RT Élève Il y a une inversion !
37.43
B3
DL Élève Ben qu’ils soient dans le même …
37.57
B3
DC Élève Dans le même référentiel !
38.05
B3
AL Professeur Non, pas dans le même référentiel. Pardon ?
38.07
B3
DL Élève Indépendants !
38.08
38.17 endroit.
B3
RT Élève Ah, là ils ne l’ont pas !
38.20
B3
RT Élève Non ! Non !
38.25
B3
RT Élève Non ! Non ! Si ! Ben non ! Ah non non !
38.29
B3
RC Élève Non !
38.44
B3
AT Donc là c’est tE3 – tE2. t’E3 – t’E2.
40.18
B3
DC Élève Là ça fait un temps négatif !
40.29
397
B3
RC Élève Non.
40.38
B3
QT Professeur Qu’est-ce qu’on a vu la semaine dernière ?
40.40
B3
RT Élève Euh E3 se déclenchait avant E2 !
40.43
B3
Oui ! Ça fonctionne !
40.49
RC Élève
B3
Oui, c’est bon, c’est bon.
40.51
B3
QT Professeur Alors là tE3 – tE2. tE3 c’est égal à combien ?
41.10
B3
RT Élève 2,7 !
41.14
B3
QT Professeur Alors tE3 c’est 27 ns tE2 ?
41.15
B3
DT Élève 4 ns !
41.21
B3
AL Professeur Là on est pour Daniel.
41.23
B3
Élève Ah pardon !
41.24
B3
RT Élève Moins 23 !
41.30
B3
RT Élève 4,7 !
41.40
B3
AT Professeur 4,7
41.41
B3
RT Élève Moins 25 !
41.43
B3
AT Professeur Moins 25.
41.44
B3
RT Élève Et 20,3 !
41.45
B3
RC Élève Parce qu’on n’a pas de référentiel propre !
42.10
B3
RC Élève Il faut la même position !
42.17
B3
RT Élève Positif !
42.35
B3
QT Professeur Positif. Si t0 est positif
42.36
B3
RT Élève Positif !
42.41
B3
QT Professeur tm est positif. Si t0 est négatif ?
42.42
B3
RT Élève C’est négatif !
42.45
Si tm est négatif. D’accord donc vous voyez que tm et t0
doivent avoir le même signe. Et là on voit que, ça correspond à,
par exemple si on dit que t0 c’est ça, ben ce n’est pas possible
d’avoir tm. Donc vous voyez que le fait que les deux signes
soient inversés ça montre qu’effectivement on ne peut pas
B3 utiliser cette formule. D’accord ? On peut appliquer cette
AC Professeur
42.46 formule uniquement lorsque vous avez une durée propre. Et on
voit bien que de toute façon cette formule on ne peut pas
l’appliquer parce que vous avez deux durées qui sont, qui n’ont
pas le même signe. Donc ça veut dire qu’entre E3 et E2 l’ordre
chronologique peut être modifié. Ces eux événements peuvent
exister, mais ils sont indépendants l’un de l’autre. C’est bon ?
B3
Élève Oui !
43.29
400
Apports de l'enseignant
AL
13%
AT
AC 54%
33%
Questions de l'enseignant
QIR2
5%
QC
28%
QT
67%
401
Les difficultés exprimées par les élèves sont majoritairement des difficultés de types
langagiers et conceptuels puis techniques dans une moindre mesure.
DT
20%
DL
40%
DC
40%
Les réussites exprimées par les élèves sont essentiellement de types techniques.
RC
23%
RT
77%
402
Les questions de l’enseignant et les réussites exprimées par les élèves sont à peu près
équitablement répartis.
Apports de
l'enseignant
24%
Réussites
exprimées par
les élèves
35% Questions de
l'enseignant
33%
403
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh se déplace à une vitesse de + 0,8.c sur la route à côté de
Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel les coordonnées de
Daniel et Armineh coïncident. Dans le référentiel associé à Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
Les positions et les dates d’émissions des flashs de S1, S2 et S3 permettent de définir les trois
événements E1, E2 et E3.
Le but de cette activité est de repérer les trois événements E1, E2 et E3 dans les repères des
référentiels associés à Daniel et à Armineh et d’en déduire des résultats remarquables.
404
c.t
E E x’
c.tE
O
x O
xE
x’E
La durée propre, notée tp, correspond à la durée entre deux événements A et B ayant les
mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette durée est mesurée par
une horloge unique, fixe dans ce référentiel, et ayant les mêmes coordonnées spatiales que les
deux événements.
Une durée impropre, notée tm, correspond à la durée entre les deux mêmes événements A et
B n’ayant pas les mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette
durée est mesurée par deux horloges, fixes dans ce référentiel et situées à la même
coordonnée spatiale de chaque événement.
Les durées tm et tp sont reliées par la relation suivante : tm = .tp.
Placer les trois événements E1, E2 et E3 dans le diagramme de Minkowski en utilisant tout
d’abord le repère (xOc.t) du référentiel associé à Daniel.
1. Que peut-on dire des abscisses des événements E1 et E2 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
2. Comment s’appellent les durées entre les événements E2 et E1 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
3. Que peut-on dire des abscisses des événements E2 et E3 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
4. Comment s’appellent les durées entre les événements E3 et E2 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
406
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
x = c.t
x’
(en m)
O x
1 (en m)
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh se déplace à une vitesse de + 0,8.c sur la route à côté de
Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel les coordonnées de
Daniel et Armineh coïncident. Dans le référentiel associé à Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
Le but de cette activité est de construire le diagramme de Minkowski, de repérer les trois
événements E1, E2 et E3 dans le repère des référentiels associés à Daniel et à Armineh et d’en
déduire des résultats remarquables.
408
c.t
E E x’
c.tE
O
x O
xE
x’E
La durée propre, notée tp, correspond à la durée entre deux événements A et B ayant les
mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette durée est mesurée par
une horloge unique, fixe dans ce référentiel, et ayant les mêmes coordonnées spatiales que les
deux événements.
Une durée impropre, notée tm, correspond à la durée entre les deux mêmes événements A et
B n’ayant pas les mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette
durée est mesurée par deux horloges, fixes dans ce référentiel et situées à la même
coordonnée spatiale de chaque événement.
Les durées tm et tp sont reliées par la relation suivante : tm = .tp.
c.t’
● Le repère (xOc.t) du référentiel associé à Daniel est orthonormé. (en m)
x = c.t
x’
● Le repère (x’Oc.t’) du référentiel associé à Armineh n’est pas (en
m)
orthonormé.
O x
Ox et Oc.t. 1 (en m)
Placer sur une feuille les axes Ox et Oc.t puis la droite x = 0,8.c.t.
2. Comment trouver l’axe Oc.t’ ? Placer l’axe Ox’ afin d’obtenir le diagramme de Minkowski.
Placer les trois événements E1, E2 et E3 dans le diagramme de Minkowski en utilisant tout
d’abord le repère (xOc.t) du référentiel associé à Daniel.
4. Que peut-on dire des abscisses des événements E1 et E2 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
5. Comment s’appellent les durées entre les événements E2 et E1 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
6. Que peut-on dire des abscisses des événements E2 et E3 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
7. Comment s’appellent les durées entre les événements E3 et E2 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
411
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh se déplace à une vitesse de + 0,8.c sur la route à côté de
Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel les coordonnées de
Daniel et Armineh coïncident. Dans le référentiel associé à Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
Le but de cette activité est de construire le diagramme de Minkowski, de repérer les trois
événements E1, E2 et E3 dans le repère des référentiels associés à Daniel et à Armineh, d’en
déduire des résultats remarquables puis d’utiliser le diagramme de Loedel afin de faire des
mesures de durées dans deux référentiels différents.
412
c.t’
c.t’E
c.t
E E x’
c.tE
O
x O
xE
x’E
La durée propre, notée tp, correspond à la durée entre deux événements A et B ayant les
mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette durée est mesurée par
une horloge unique, fixe dans ce référentiel, et ayant les mêmes coordonnées spatiales que les
deux événements.
Une durée impropre, notée tm, correspond à la durée entre les deux mêmes événements A et
B n’ayant pas les mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette
durée est mesurée par deux horloges, fixes dans ce référentiel et situées à la même
coordonnée spatiale de chaque événement.
Les durées tm et tp sont reliées par la relation suivante : tm = .tp.
c.t’
(en m)
x = c.t
x’
orthonormé.
3
O x
● La droite x = c.t est la bissectrice de l’angle formé par les axes 1 (en m)
Ox et Oc.t.
orthonormé.
Placer sur une feuille les axes Ox et Oc.t puis la droite x = 0,8.c.t.
2. Comment trouver l’axe Oc.t’ ? Placer l’axe Ox’ afin d’obtenir le diagramme de Minkowski.
Placer les trois événements E1, E2 et E3 dans le diagramme de Minkowski en utilisant tout
d’abord le repère (xOc.t) du référentiel associé à Daniel.
4. Que peut-on dire des abscisses des événements E1 et E2 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
415
5. Comment s’appellent les durées entre les événements E2 et E1 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
6. Que peut-on dire des abscisses des événements E2 et E3 dans les référentiels associés à
Daniel et à Armineh ?
7. Comment s’appellent les durées entre les événements E3 et E2 dans les référentiels associés
à Daniel et à Armineh ? La relation tm = .tp est-elle applicable ?
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
x = c.t
3
x’
O 1 (en m)
1
x
(en m)
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh se déplace à une vitesse de + 0,8.c sur la route à côté de
Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel les coordonnées de
Daniel et Armineh coïncident. Dans le référentiel associé à Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
c.t
E E x’
c.tE
O
x O
xE
x’E
La durée propre, notée tp, correspond à la durée entre deux événements A et B ayant les
mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette durée est mesurée par
une horloge unique, fixe dans ce référentiel, et ayant les mêmes coordonnées spatiales que les
deux événements.
Une durée impropre, notée tm, correspond à la durée entre les deux mêmes événements A et
B n’ayant pas les mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette
durée est mesurée par deux horloges, fixes dans ce référentiel et situées à la même
coordonnée spatiale de chaque événement.
Les durées tm et tp sont reliées par la relation suivante : tm = .tp.
c.t’
● Le repère (xOc.t) du référentiel associé à Daniel est orthonormé. (en m)
x = c.t
x’
orthonormé.
O x
Ox et Oc.t. 1 (en m)
Une route horizontale comporte trois dispositifs émettant des flashs lumineux afin de repérer
un danger.
Daniel est immobile sur le côté de la route qui peut être modélisée par une droite Ox orientée.
Une voiture conduite par Armineh se déplace à une vitesse de + 0,8.c sur la route à côté de
Daniel et se dirige vers les dispositifs lumineux.
L’origine des dates et des positions correspond à l’événement pour lequel les coordonnées de
Daniel et Armineh coïncident. Dans le référentiel associé à Daniel, les deux premiers
dispositifs notés S1 et S2 se trouvent à + 3 mètres de Daniel et le troisième, noté S3, se trouve à
+ 9 mètres de lui.
Le but de cette activité est d’utiliser le diagramme de Loedel, de repérer les trois événements
E1, E2 et E3 dans le repère des référentiels associés à Daniel et à Armineh à l’aide du logiciel
GeoGebra, de faire des mesures de durées dans deux référentiels différents et d’en déduire
des résultats remarquables lorsque l’on fait varier la vitesse d’Armineh par rapport à Daniel
à l’aide de l’outil curseur.
421
c.t
E E x’
c.tE
O
x O
xE
x’E
La durée propre, notée tp, correspond à la durée entre deux événements A et B ayant les
mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette durée est mesurée par
une horloge unique, fixe dans ce référentiel, et ayant les mêmes coordonnées spatiales que les
deux événements.
Une durée impropre, notée tm, correspond à la durée entre les deux mêmes événements A et
B n’ayant pas les mêmes coordonnées spatiales, dans un référentiel galiléen donné. Cette
durée est mesurée par deux horloges, fixes dans ce référentiel et situées à la même
coordonnée spatiale de chaque événement.
Les durées tm et tp sont reliées par la relation suivante : tm = .tp.
orthonormé.
c.t’
● Les échelles sont conservées d’un repère à l’autre. (en m)
x
(en m)
2. L’axe Oc.t’ dans le référentiel associé à Armineh est confondu avec la droite x = 0,8.c.t.
L’axe Ox’ est le symétrique de l’axe Oc.t’ par rapport à la droite x = c.t ou x’ = c.t’.
3. La vitesse de la lumière est la même dans le référentiel associé à Daniel ou dans celui
associé à Armineh. La bissectrice de l’angle formé par les axes Ox et Oc.t d’un repère du
référentiel associé à Daniel ou de l’angle formé par les axes Ox’ et Oc.t’ d’un repère du
référentiel associé à Armineh est la même.
4. Les abscisses des événements E1 et E2 sont identiques dans le référentiel associé à Daniel.
Elles sont différentes dans le référentiel associé à Armineh.
5. La durée entre les événements E2 et E1 s’appelle une durée propre dans le référentiel
associé à Daniel. Elle est notée par exemple tp. C’est une durée impropre dans le référentiel
associé à Armineh. Elle est notée par exemple tm. La relation tm = .tp est donc bien
applicable.
6. Les abscisses des événements E2 et E3 sont différentes dans le référentiel associé à Daniel
comme dans le référentiel associé à Armineh.
424
7. Les durées entre les événements E3 et E2 ne sont pas des durées propres ni dans le
référentiel associé à Daniel ni dans le référentiel associé à Armineh. Ce sont des durées
impropres, notée par exemple respectivement tm1 et tm2. La relation tm = .tp n’est donc
plus applicable. De plus tm1 est positive alors que tm2 est négative.
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
x= c.t
x’
(en m)
E3
E2
E1
O x
1 (en m)
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
x’
(en m)
E3
E2
x’E3
E1
3
x’E1
O x
1 (en m)
x’E2
426
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
x = c.t
x’
(en m)
E3
c.tE3
tm1
E2
c.tE2
tp
E1
c.tE1
O x
1 (en m)
427
c.t
(en m)
c.t’
(en m)
c.t’E2
x’
tm
tm2 (en m)
E3
E2
c.t’E3
E1
3
c.t’E1
O x
1 (en m)
428
8. tp = tE2 - tE1 = 2,3.10-8 – 1,0.10-8 = 1,3.10-8 s dans le référentiel associé à Daniel.
tm = t’E2 - t’E1 = 2,5.10-8 – 3,3.10-9 = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par une
résolution à partir du diagramme de Loedel.
1
1,7
1 2
tm = t’E2 - t’E1 = .(tE2 - tE1) = 1,7 1,3.10-8 s = 2,2.10-8 s dans le référentiel associé à
Armineh.
9. tm1 = tE3 - tE2 = 2,7.10-8 – 2,3.10-8 = 0,4.10-8 s dans le référentiel associé à Daniel.
tm2 = t’E3 - t’E2 = 4,7.10-9 – 2,5.10-8 = -2,0.10-8 s dans le référentiel associé à Armineh par une
résolution à partir du diagramme de Loedel.
c.t (en m)
8,1
c.t’
6,9 (en m)
7,5
x = c.t
E2
3
1,4
1
E3
- 4,3 O E1 x’
1 4,3
(en m)
x
(en m)
E1 xE1 = 3 m x’E1 = 1 m
Cadre de
Temps Interactions28 Extrait audio
rationalité29
28
SEM pour sémiotique, INST pour instrumentale et DISC pour discursive
29
P pour physique et M pour mathématiques
431
Les différents types d’interactions ont ensuite été analysés suivant le cadre de rationalité
mobilisé.
432
Global
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
Les différents types d’interactions ont ensuite été analysés suivant le seul cadre de rationalité
mobilisé ici, c’est-à-dire celui des sciences physiques.
436
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
Les différents types d’interactions ont ensuite été analysés suivant le cadre de rationalité
mobilisé.
439
Global
La retranscription du fichier audio de Lucie a permis une analyse des différentes interactions
mises en jeu lors de sa communication en tenant compte du cadre de rationalité des
mathématiques et des sciences physiques. L’unité d’analyse du verbatim est située au niveau
de la phrase.
Cadre de
Temps Interactions Extrait audio
rationalité
Les différents types d’interactions ont ensuite été analysés suivant le cadre de rationalité
mobilisé.
444
Global
AUTEUR :
Laurent Moutet
RESUME :
Nous avons cherché à développer et à mettre à l’épreuve de la classe des activités utilisant un
registre basé sur des diagrammes lors de l’enseignement de la théorie de la relativité restreinte
avec des élèves de terminale S. Même si l’approche graphique est source de difficultés
didactiques, les potentialités didactiques des graphiques peuvent s’avérer être plus
avantageuses. Une étude épistémologique sur les diagrammes utilisables en relativité
restreinte nous a permis de nous rendre compte des liens importants entre les mathématiques
et la genèse de la théorie de la relativité restreinte. C’est le cas du diagramme de Minkowski.
Nous nous sommes également intéressés à deux autres diagrammes développés beaucoup plus
tard pour des raisons didactiques, ceux de Brehme et de Loedel. A la suite de séances pilotes,
nous avons développé un nouveau cadre théorique, permettant d’analyser plus finement les
interactions développées par les élèves résolvant un problème utilisant des diagrammes en
relativité restreinte. Nous avons modifié les espaces de travail mathématique (ETM) en
rajoutant un nouveau cadre de rationalité à celui des mathématiques initialement présentes,
celui de la physique. Le cadre des ETM étendu nous a permis de concevoir plusieurs versions
de séquences proposées aux élèves et de réaliser une analyse a priori de leur niveau de
difficulté et a posteriori en analysant des travaux d’élèves. Nous avons effectué l’analyse du
travail de groupes d’élèves lors d’une séquence utilisant le diagramme de Minkowski avec
GeoGebra, un logiciel de simulation graphique. Cela nous a permis d’évaluer le degré de
maîtrise du diagramme de Minkowski pour chaque élève, tant du point de vue du cadre de
rationalité des mathématiques que de celui des sciences physiques. Les résultats sont
prometteurs, ils tendent à montrer une appropriation réelle des concepts de la théorie de la
relativité restreinte via une approche utilisant des diagrammes.
MOTS -CLES :