Éditorial

Augustin A. Adja Anasse

Dans Revue Congolaise de Gestion 2020/2 (Numéro 30), pages 11 à 13
Éditions ESGAE
ISSN 1729-0228
ISBN 9791097468200
DOI 10.3917/rcg.030.0011
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 Éditorial

P lusieurs thèmes sont développés dans ce numéro 30 de

la RCG : la finance islamique, l’économie de
communion, les performances des PME. Ce qui montre
absolument sa richesse.
La finance islamique moderne s’est développée au
cours de ces trois dernières décennies, et fait, en effet, son
bonhomme de chemin en Afrique. Les travaux conduits
dans le cadre de la finance islamique montrent que les
Institutions Financières Islamiques (IFI) ne fonctionnent
pas comme les institutions financières traditionnelles, et
intéressées par la diminution des risques, celles-ci
proposent nombreux produits financiers dont le
fonctionnement est basé sur la charia. H.-M. Ilboudo qui
s’intéresse à la gestion comptable des IFI, apprécie la
qualité du système mis en œuvre dans l’espace UEMOA.
Telle finance est arrivée dans la zone UEMOA dans les
années 1980, et une bonne collaboration a débuté entre le
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groupe de la Banque Islamique de Développement (BID)
et les pays de l’espace considéré. Cependant, le système
mis en place actuellement au sein de l’espace UEMOA, ne
permet pas d’appliquer les instructions du plan comptable
révisé de l’UMOA et s’appuie sur un ensemble
d’instructions relatives aux dispositions particulières
applicables aux établissements de crédits qui exercent une
activité de finance islamique. La non-application du plan

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 Éditorial

comptable révisé qui combine les normes comptables

internationales IAS/IFRS, ne peut permettre d’organiser
une véritable visibilité et la surveillance du processus de
production comptable islamique. Le système utilisé
n’excelle ni par la qualité des produits réellement
proposés, ni par celle de la gestion comptable.
L’économie de communion pose encore un
problème définitionnel et reste peu comprise. La notion
d’économie de communion telle qu’elle est comprise dans
le travail que propose G. Tchouassi, est différente de celle
de l’économie de l’affection, de l’économie du don, ou
celle en vogue actuellement de l’économie sociale et
solidaire, même si elles peuvent avoir quelques liens. Non
plus, il ne s’agit pas de l’assistanat, l’assistance, de
secours ou de l’aide. Dans sa branche normative,
l’économie de communion repose sur la notion de partage
et d’entrepreneuriat. Elle cherche à définir par exemple,
comment répartir les bénéfices de l’entreprise d’économie
de communion pour que celle-ci soit efficace. Les
entreprises d’économie de communion ont des principes :
elles doivent, certes, rechercher le profit et dégager des
bénéfices. Sauf que ces bénéfices habituellement versés
sous la forme de dividendes, sont schématiquement, et
c’est là peut-être le point de rupture avec l’économie
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capitaliste, répartis en trois parties : une première partie
aux fonds propres de l’entreprise ; une deuxième partie
aux actions de lutte contre la pauvreté et l’exclusion dans
l’environnement immédiat de l’entreprise ; et enfin, une
troisième partie affectée à un fonds mondial de lutte contre
l’exclusion. De ce fait, le modèle se fonde sur le choix
préalable du dirigeant de l’entreprise d’un partage des
bénéfices futurs.

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 Han-Madou Ilboudo

Concernant la performance des jeunes PME, la

théorie de l’accompagnement semble lier cette
performance à l’accompagnement entrepreneurial qui, en
effet, permet de surmonter nombre de difficultés
auxquelles la jeune entreprise serait confrontée. Le modèle
construit au sein de cette théorie, en effet, fixe la relation
qui s’établit dans la durée, entre un entrepreneur et un
individu externe au projet de création (une structure
informelle ou une strcture formelle). T. S. Nomo, M. R.
Pouka Pouka et A. Anjorin Houssou testent des
hypothèses sur l’accompagnement des PME par des
structures formelles c’est-à-dire celles dont les
intervenants sont des professionnels de
l’accompagnement. Les résultats obtenus sont liés aux
choix de l’échantillon.
La recherche empirique présentée par B. Boubakary
tente, par application d’une modélisation des multiples
facteurs explicatifs du phénomène de défaillance, de
combler le vide sur les éléments susceptibles d’expliquer
la défaillance des PME. En effet, dans le cas camerounais,
la défaillance viendrait d’une diversité de facteurs : le
manque de liquidité ; la faible capacité d’endettement ;
l’environnement des affaires ; l’incompétence et le mode
de réflexion stratégique des dirigeants et l’incapacité des
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PME à répondre efficacement au changement. Telle étude,
bien qu’exploratoire, a tout de même une portée double :
théorique et pratique.
Pr. Augustin A. Adja ANASSE
Rédacteur en chef,
Université de Bouaké, Côte d’Ivoire.

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