Cours VAR 2012 12
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Cours VAR 2012 12
Intégration (suite)
Ce qui suit comporte trois parties : la première correspond à peu près à ce qui a été traité
lors du dernier cours, certains exemples du cours et d’autres calculs sont présentés dans
la deuxième, la troisième aborde la question des champs de vecteurs dans l’espace et les
théorèmes de Stokes et de Gauss-Ostrogradsky, dont il n’a pas été question en cours faute
de temps (aucune question ne portera sur ce paragraphe 3 à l’examen).
1.1 Définition
Exemples
(1) F (x , y) = (− y , x)
(2) F (x , y) = (1 , 0)
(3) F (x , y , z) = (x , y , z)
X
(4) F (X) = si X 6= 0
kXk
(5) Si f est une fonction de Rn dans R, soit F (x) =t 5f (x).
Ce champ de vecteurs est appelé champ gradient.
Exemples
r(t) = (t , tn ) , 0 6 t 6 1
F (x , y) = (− y , x)
Interprétation : notion de travail d’une force
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− F ds .
C
Z Z Z
Si C = C1 + C2 alors : F dr = F dr + F dr .
C C1 C2
Définition 1.4. F champ de vecteurs est un champ gradient s’il existe f de U dans R
telle que F = 5f .
Exemple
F (x , y) = (y , x)
Z
Théorème 1.5. Si F est un champ de gradient alors F dr ne dépend que des extrémités
C
de C.
∂Fi ∂Fj
∀i , ∀j , =
∂xj ∂xi
Soit S ⊂ R2 un domaine compact délimité par une courbe fermée, simple et C 1 par
morceaux.
On oriente C = ∂S en disant que le sens direct est celui qui laisse S à gauche.
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Notation
Voici une autre façon,
Z équivalente, d’énoncer
Z Z la conclusiondu théorème de Green-Riemann :
∂Q ∂P
Si F = (P , Q) : P dx + Q dy = − dx dy .
ZC I S ∂x ∂y
En plus, au lieu de on écrit parfois pour rappeler que le chemin C est une boucle.
C C
Z Z
1
Corollaire 1.10. Aire S = x dy = − y dx + x dy .
C 2
Application de Green-Riemann
Si G(u , v) = (x(u , v) , y(u , v)) est un changement de variables d’un domaine R à un
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Le même calcul montre que l’aire du triangle [xi,j xi,(j−1) , x(i−1),j ] est aussi
1 ∂F ∂F
(i/n, j/n) ∧ (i/n, j/n) + η(1/n) .
2n2 ∂u ∂v
Lorsque l’on fait la somme des aires de tous ces triangles on obtient donc la somme
!
1 X ∂F ∂F
(i/n, j/n) ∧ (i/n, j/n) + η(1/n)
n2 i,j ∂u ∂v
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tend vers 0. Or lorsque n tend vers l’infini cette somme converge vers l’intégrale double
ZZ
∂F ∂F
∧ du dv.
[0,1]2 ∂u ∂v
C’est donc par cette intégrale double qu’on définit l’aire de la surface paramétrée.
ZZ
∂r ∂r
Définition 1.11. On pose : Aire (S) = ∧ du dv.
T ∂u ∂v
1) Si r est injective alors S = r(T ) est une surface paramétrée simple.
∂r ∂r
2) Si ∧ 6= 0 sur T , alors S = r(T ) est dite lisse (on suppose r de classe C 1 ).
∂u ∂v
s 2 2
ZZ
∂f ∂f
Cas particulier : S est définie par z = f (x , y) alors Aire(S) = 1+ + dx dy.
∂x ∂y
Exemple
Calcul d’aire
Recherche de centre de gravité
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2.1 Boules
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calculée grâce au changement de variable x = R sin(t). On peut aussi (et c’est plus simple
quand on connaît l’expression du jacobien du passage en polaires) utiliser les coordonnées
polaires
Z R Z 2π
Aire = r dr dθ
0 0
= 2π.R2 /2
= πR2 .
Comme archimède
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définit un paramétrage régulier bijectif de la demi sphère privée du point (0, 0, a). La
formule donnant l’aire d’une nappe paramétrée s’écrit
ZZ
∂f ∂f
Aire(S+ ) = k ∧ k dudv.
[0,2π[×[0,π/2[ ∂u ∂v
On a
∂f ∂f
= (−a sin u sin v, a cos u sin v, 0), = (a cos u cos v, a sin u cos v, −a sin v),
∂u ∂v
donc
∂f ∂f
∧ = (−a2 cos u sin2 v, −a2 sin u sin2 v, −a2 sin v cos v),
∂u ∂v
et
∂f ∂f
k ∧ k = a2 sin v.
∂u ∂v
On en déduit
ZZ Z 2π Z π/2
2 2
Aire(S+ ) = a sin v dudv = a ( du)( sin v dv) = 2πa2 .
[0,2π[×[0,π/2[ 0 0
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Considérons deux plans sécants au centre de la sphère. Ils délimitent quatre secteurs
angulaires dans l’espace et quatre parties de la sphère. L’aire d’une telle partie est pro-
portionnelle à l’angle des demi-plans la définissant. Comme elle vaut 4πa2 pour un angle
de 2π, dans le cas d’un angle α elle vaut 2αa2 . On peut aussi le voir avec le calcul intégral
fait plus haut : au lieu d’intégrer entre 0 et 2π pour u on intègre entre 0 et α. Il faut
remarquer ensuite que seul l’angle des plans définissant une telle portion de la sphère
importe, pas leur orientation.
Cette remarque simple permet de démontrer le théorème de Girard sur les triangle géo-
désiques tracés sur la sphère. Un triangle géodésique sur la sphère est un triangle dont
les côtés sont formés de grands cercles de la sphère. On appelle géodésique d’une surface
les courbes de longueurs minimales entre leurs points. Pour une sphère ces courbes géo-
désiques sont les grands cercles, c’est-à-dire les intersections de la sphère avec les plans
passant par le centre de la sphère.
Théorème 2.1. (Girard) Soit ABC un triangle géodésique tracé sur la sphère de rayon
R d’angles aux sommets α, β, γ. Alors on a la relation suivante
α + β + γ = π + A/R2 ,
La relation liant les angles d’un triangle du plan doit donc être modifiée (on la retrouve
comme cas limite lorsque R tend vers l’infini).
Démonstration Il suffit de voir que les quartiers d’orange d’angles α, β et γ dont les
sommets sont ceux du triangle ABC recouvrent l’équivalent d’une demi-sphère plus deux
fois le triangle ABC on obtient donc 2(α + β + γ)R2 = 2πR2 + 2A ce qui donne l’égalité
souhaitée.
Corollaire 2.2. Soit P un polygone géodésique à n côtés tracé sur la sphère, α1 ,..., αn
les angles en ses sommets, A son aire. On a :
n
X
αi = (n − 2)π + A/R2 .
i=1
a + 2 = f + s.
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deviennent des polygones géodésiques. La somme des aires de ces polygones est l’aire de
la sphère 4πR2 . Lorsqu’on fait la somme de tous les angles on obtient 2π fois le nombre
de sommets de P . On obtient donc d’une part
!
X X
αS − (nF − 2)π = 4π,
F SF
d’autre part XX X
αS = αS = 2πs.
F SF S∈S
2π(s − a + f ) = 4π,
soit
s + f = a + 2.
Soit f une fonction positive ou nulle définie sur un intervalle [a, b]. Considérons la partie
de l’espace définie de la façon suivante :
p
V = {(x, y, z) / x ∈ [a, b], y 2 + z 2 ≤ f (x)}.
C’est le solide obtenu en faisant tourner le graphe de f autour de l’axe des x. Le volume
de V est donné par l’intégrale triple
ZZZ
dxdydz.
V
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2.3 Cônes
Ce qu’on appelle un cône a un sommet et une base. La formule pour le volume d’un cône
est la suivante : aire de la base fois la hauteur divisé par trois. Montrons-le grâce au calcul.
C’est très simple
Z H Z H
Aire(hauteurh) dh = Aire(hauteurH)h2 /H 2 dh
0 0
Z H
2
= Aire(hauteurH)/H h2 dh
0
= Aire(hauteurH)/H .H 3 /3 = Aire(hauteurH)H/3.
2
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D = {(x, y, z) / x2 + y 2 + z 2 ≤ 1, x2 + y 2 ≤ x, z ≥ 0}.
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3 Champs de vecteurs
Soient F (x , y , z) = (P (x , y , z) , Q(x , y , z) , R(x , y , z)) défini sur S = r(T ).
∂r ∂r N
Soit N = ∧ la normale à S, et n = la normale unitaire.
∂u ∂v kN k
ZZ
Définition 3.1. On appelle flux de F à travers S l’intégrale F · n dS.
ZZ ZZ
∂r ∂r
Proposition 3.2. On a F · n dS = F (r(u , v)) · ∧ du dv.
S T ∂u ∂v
Exemple
Calculer le flux de (y , − x , 1) à travers la demi sphère x2 + y 2 + z 2 = a2 , z > 0.
ZZ
Notation : le flux se note P dy ∧ dz + Q dz ∧ dx + R dx ∧ dy .
Remarque
Dans le cas où S ⊂ R2 , on retrouve Green-Riemann.
Exemple
Vérification de Stokes avec S paraboloïde z = 4x2 − y 2 , z > 0 : F (x , y , z) = (z − y , z +
x , − x − y).
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Théorème 3.6. Soit V ⊂ R3 un volume délimité par une surface S fermée et orientée.
Soient n le vecteur unitaire normal vers l’extérieur et F un champ de vecteurs de classe
C 1.
Alors : ZZZ ZZ
div(F ) dx dy dz = F · n dS
V S
En exprimant les produits scalaires apparaissant dans ces intégrales on retrouve la même
expression que plus haut. Cela montre que le théorème est vrai pour le cube [0, 1]3 . Le
même calcul montre qu’il en est de même pour tous les cubes.
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Si on colle deux cubes l’intégrale de volume sur la réunion des cubes est la somme des
deux intégrales. C’est la même chose pour l’intégrale de surface, mais les intégrales cor-
respondant à la face commune sont opposées l’une de l’autre (car les vecteurs normaux
correspondant sont opposés). La somme des intégrales de surface est donc l’intégrale de
surface du pavé obtenu comme réunion des deux cubes. De cette façon on montre que le
théorème est vrai pour toute réunion de cubes.
On peut approcher un domaine par une réunion de cubes. Les intégrales de volume (sur
le domaine et sur la réunion de cubes approchante) seront proches. Reste à voir que ce
sera aussi le cas pour les intégrales de surface.
Cas d’un volume de la forme V = {(x1 , x2 , x3 ) / (x1 , x2 ) ∈ [0, 1]2 , 0 ≤ x3 ≤ φ(x1 , x2 )}.
ZZ ZZ
∂φ ∂φ
F · n dS = hF (x, y, φ(x, y)), (− , − , 1)idxdy
S [0,1]2 ∂x ∂y
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