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Integrale 2
Integrale 2
Integrale 2
donc F1 − F2 est une fonction constante. Ainsi on a montré que la différence de deux
primitives de f est une constante. Par conséquent, il suffit de connaı̂tre une primitive F de
f sur l’intervalle I, pour connaı̂tre toutes les primitives de f sur I : ces sont exactement
les fonctions de la forme F (x) + c, où c est une constante. Alors on peut écrire
Z
f (x)dx = F (x) + C,
1
Z
dx = ln(x) + C sur ]0, ∞[.
x
Sur l’intervalle ] − ∞, 0[, on vérifie aisément que G(x) = ln(−x) satisfait G0 = f , donc G
1
Z
est une primitive de f . Ainsi dx = ln(−x) + C sur ] − ∞, 0[.
x
D’après ce qui précède, la fonction H : R −→ R définiepar H(x) = ln |x| est dérivable
ln |x| si x < 0,
sur R∗ et H 0 = f sur R∗ . Prenons la fonction H1 (x) = Il est
ln |x| + 7 si x > 0.
évident que H1 est dérivable sur R∗ et que H10 = f . Cependant, la différence H1 − H n’est
pas une constante ! Il faut donc faire attention : la différence de deux primitives d’une
fonction n’est constante que lorsqu’on travaille sur un intervalle (et non pas sur l’union de
deux ou plusieurs intervalles, comme c’est le cas de R∗ ).
Proposition. a) Si F est une primitive de f sur I et λ ∈ R, alors λF est une primitive
de λf .
b) Si F est une primitive de f et G est une primitive de g, alors F +G est une primitive
de f + g.
Démonstration. C’est évident car
a) (λF )0 = λF 0 = λf et
1
b) (F + G)0 = F 0 + G0 = f + g.
En pratique, on écrit
Z Z Z Z Z
λf (x)dx = λ f (x)dx et f (x) + g(x)dx = f (x)dx + g(x)dx
(puisque C + C = C et λ · C = C).
On admettra le résultat suivant :
Théorème. Si la fonction f est définie et continue sur un intervalle I, alors elle possède
une primitive sur I.
On a déjà rencontré au chapitre pécédent un nombre assez important de fonctions
remarquables et on a calculé leurs dérivées. On résume ces résultats dans le tableau suivant :
• Liste
Z des primitives usuelles (à connaı̂tre par coeur !)
a dx = ax + C sur R, où a ∈ R est une constante.
xα+1
Z
xα dx = + C sur ]0, ∞[ si α ∈ R et α 6= −1.
α+1
xn+1
Z
n
x dx = + C sur ] − ∞, 0[ si n ∈ Z et n 6= −1.
n+1
1
Z
dx = ln |x| + C sur −]∞, 0[ ou sur ]0, ∞[.
Z x
ex dx = ex + C sur R.
Z
sin x dx = − cos x + C sur R.
Z
cos x dx = sin x + C sur R.
1
Z
2
dx = arctan x + C sur R.
Z 1+x
1
√ dx = arcsin x + C sur ] − 1, 1[.
1 − x2
Z
1 √
√ dx = ln |x + x2 − 1| + C sur ] − ∞, −1[ ou sur ]1, ∞[.
x2 − 1
Z
1 √
√ dx = argsh(x) + C = ln(x + x2 + 1) + C sur R.
1 + x2
• Théorème (intégration par parties). Soient f et g deux fonctions dérivables sur un
intervalle I et telles que les dérivées f 0 et g 0 sont continues sur I. Alors on a la formule :
Z Z
f (x)g(x)dx = f (x)g(x) − f (x)g 0 (x)dx.
0
Démonstration. Notons d’abord que les fonctions f 0 g et g 0 f sont continues sur I, donc
possèdent des primitives sur I. Ce théorème est une simple conséquence du théorème de
dérivation d’un produit de fonctions. On a (f g)0 = f 0 g + g 0 f , donc la fonction f g est une
primitive de f 0 g + g 0 f , c’est-à-dire
Z
f 0 (x)g(x) + f (x)g 0(x)dx = f (x)g(x) + C, d’où
2
Z Z
0
f (x)g(x)dx +f (x)g 0 (x)dx = f (x)g(x) + C,
Z Z
ce qui donne f (x)g(x)dx = f (x)g(x) − f (x)g 0(x)dx (dans la dernière formule, l’en-
0
Remarque. On aurait pu aussi bien partir “à l’envers”, c’est-à-dire prendre v 0 (x) = x,
v(x) = 21 x2 , h(x) = ex , h0 (x) = ex et appliquer la formule d’intégration par parties. On
aurait ainsi obtenu :
1 2 x 1 2 x
Z Z Z Z
x 0 0
xe dx = v (x)h(x)dx = v(x)h(x) − v(x)h (x)dx = x e − x e dx.
2 2
On aboutit à une formule juste, mais plus compliquée que l’expression de départ... et qu’on
sait encore moins intégrer. Ce n’est pas grave, on recommence, on fait l’intégration par
parties dans l’autre sens et on trouve la solution ci-dessus. En général, en mathématiques
personne ne nous dit à priori dans quelle direction il faut partir et ce n’est que l’expérience
qu’on a acquise qui peut nous suggérer comment attaquer un problème.
Z
Exemple 2. Calculer (2x + 1) sin xdx.
Solution. On prend f 0 (x) = sin x, f (x) = − cos x, g(x) = 2x + 1, g 0(x) = 2. On intègre
par parties :
Z Z Z
(2x + 1) sin xdx = f (x)g(x)dx = f (x)g(x) − f (x)g 0(x)dx
0
Z Z
= −(2x + 1) cos x − (− cos x) · 2dx = −(2x + 1) cos x + 2 cos xdx
= −(2x + 1) cos x + 2 sin x + C.
Z
Exemple 3. Calculer x2 ex dx.
Solution. On intègre successivement par parties :
Z Z Z
x e dx = x (e ) dx = x e − (x2 )0 ex dx (première intégration par parties)
2 x 2 x 0 2 x
Z Z
2 x
= x e − 2xe dx = x e − 2x(ex )0 dx
2 x x
Z
= x e − 2xe − (2x)0 ex dx (deuxième intégration par parties)
2 x x
Z
= x e − 2xe + 2 ex dx = x2 ex − 2xex + 2ex + C.
2 x x
3
Exercice. Calculer les primitives suivantes :
Z Z Z Z
a) (3x + 2) cos x dx b) x2 sin x dx c) 3 x
x e dx d) (x2 + x) cos x dx.
1
Z Z
= x ln x − x · dx = x ln x − 1 dx = x ln x − x + C.
x
Z
* Exemple 5. Calculer ex sin x dx.
Z
Solution. Soit I = ex sin x dx. On intègre deux fois par parties et on trouve
Z Z Z
I= e sin x dx = (e ) sin x dx = e sin x − ex cos x dx
x x 0 x
Z Z
x x 0 x x x 0
= e sin x − (e ) cos x dx = e sin x − e cos x − e (cos x) dx
Z
= e sin x − e cos x − ex sin x dx = ex sin x − ex cos x − I.
x x
On a ainsi obtenu que I = ex sin x−ex cos x−I, d’où on déduit que 2I = ex sin x−ex cos x+C,
ce qui nous donne
1
I = (ex sin x − ex cos x) + C.
2
• Théorème de changement de variable. Soient I, J deux intervalles, ϕ : I −→ J
une fonction dérivable, f : J −→ R une fonction et F une primitive de f . Alors on a
Z
f (ϕ(x)) · ϕ0 (x)dx = F (ϕ(x)) + C.
4
Solution. On essaie d’écrire la fonction à intégrer sous la forme f (ϕ(x)) · ϕ0 (x). On
observe que 2x est exactement la dérivée de 1 + x2 . Prenons donc ϕ(x) = 1 + x2 . La
2x ϕ0 (x) 1 1
fonction à intégrer s’écrit 1+x 2 = ϕ(x) = ϕ(x) · ϕ (x), donc on doit prendre f (y) = y . Une
0
2x 1
Z Z Z
dx = · ϕ (x)dx = f (ϕ(x)) · ϕ0 (x)dx
0
1 + x2 ϕ(x)
= F (ϕ(x)) + C = ln |ϕ(x)| + C = ln(1 + x2 ) + C.
Z
Exemple. Calculer (sin3 x + sin2 x) cos x dx.
Solution. On observe que cos x est exactement la dérivée de sin x. Prenons donc ϕ(x) =
sin x. La fonction à intégrer s’écrit (sin3 x+sin2 x) cos x = (ϕ3 (x)+ϕ2 (x))·ϕ0 (x). On observe
que si on prend f (y) = y 3 + y 2 , la fonction à intégrer est exactement f (ϕ(x)) · ϕ0 (x). Une
pimitive de f est F (y) = 41 y 4 + 31 y 3 . Par la formule de changement de variable on a :
Z Z
3 2
(sin x + sin x) cos x dx = f (ϕ(x)) · ϕ0 (x) dx où f (y) = y 3 + y 2
= F (ϕ(x)) + C = 41 (ϕ(x))4 + 31 (ϕ(x))3 + C = 41 (sin(x))4 + 31 (sin(x))3 + C.
Z
2
Exemple. Calculer xe−x dx.
2
Solution. On observe que la dérivée
Z de −x est −2x. On essaie de mettre en évidence
1
Z
2 2
cette dérivée : on a xe−x dx = − (−2x)e−x dx. Prenons maintenant ϕ(x) = −x2 . La
2
fonction dont on veut calculer une primitive s’écrit :
2
(−2x)e−x = eϕ(x) · ϕ0(x) = f (ϕ(x)) · ϕ0 (x), où f (y) = ey . Une primitive de f est F (y) = ey .
On applique la formule de changement de variable :
1 1 1 1
Z Z Z
−x2 −x2 2
xe dx = − (−2x)e dx = − eϕ(x) ϕ0 (x)dx = − F (ϕ(x)) + C = − e−x + C.
2 2 2 2
5
u0 (x)
Z
dx = arctan(u(x)) + C.
1 + (u(x))2
u0 (x)
Z
p dx = arcsin(u(x)) + C si u(x) ∈] − 1, 1[, etc.
1 − (u(x))2
On utilisera ces formules à chaque fois quand il sera nécessaire.
Pratique. En pratique, on fait souvent les changements de variable de la manière suivante
(peu rigoureuse, mais très commode) :
- on introduit “la nouvelle variable” y = ϕ(x) ;
- on a alors (formellement) dy = ϕ0 (x)dx
On remplacera ensuite partout ϕ(x) par y et ϕ0 (x)dx par dy. À la fin (après avoir
effectué les calculs), on revient à la variable de départ (ici, x). L’algorithme est le suivant :
Z Z
0
f (ϕ(x))ϕ (x)dx = f (y)dy = ( après calculs ) = F (y) + C = F (ϕ(x)) + C.
Attention, il ne faut pas “melanger” les variables x et y, on n’a pas le droit d’écrire, par
exemple, ϕdy dy
0 (x) = dx ou encore pire, dx = ϕ (x) ! Quand on passe de la variable x à la variable
0
Une formule de type f (ϕ(x))ϕ0 (x)dx = f (y)ϕ0(x)dx = f (y)dy où les deux variables
x et y apparaı̂ssent à la fois dans une même primitive n’a aucun sens, une primitive ne
peut dépendre que d’une seule variable.
Z
Exemple. Calculer tan x dx.
sin x
Solution. On a tan x = cos x
. Posons y = cos x. Alors on a dy = (cos x)0 dx = − sin xdx
et
sin x −1
Z Z Z
tan x dx = dx = dy = − ln |y| + C = − ln | cos x| + C.
cos x y
La formule est valable sur tout intervalle où cos x ne s’annule pas (par exemple, sur ]− π2 , π2 [).
Quelques techniques classiques de calcul de primitives.
1. On sait déjà calculer les primitives des fonctions usuelles : polynômes, sinus, cosi-
nus, expenentielle P (x)ex , P (x) sin x, P (x) cos x, où P (x) est un polynôme (pour les trois
dernières, on utilise des intégrations par parties afin d’abaisser le degré du polynôme).
2. Intégration des fractions rationnelles.
N(x)
Soit une fraction rationnele où N(x) et D(x) sont des polynômes à coefficients
D(x)
réels. Tout d’abord, on effectue la division euclidienne de N(x) par D(x). On obtient ainsi
N(x) R(x)
= Q(x) +
D(x) D(x)
où Q(x) est un polynôme (dont on sait trouver les primitives) et R(x) est aussi un polynôme
avec deg(R) < deg(D).
Le dénominateur D(x) se décompose en un produit de facteurs du premier degre et du
deuxième degré irreductibles sur R :
6
où c ∈ R, aj ∈ R, pi , qi ∈ R avec ∆i = p2i − 4qi < 0 pour 1 ≤ i ≤ s et m1 , . . . , mp ,
h1 , . . . , hs sont des entiers.
R(x)
La fraction rationnelle se décompose en une somme de fractions rationnelles
D(x)
appelées éléments simples de la façon suivante :
- Chaque facteur (x − a)m du dénominateur D(x) fournit une somme de m éléments
simples (appelés de première espèce) de la forme
Am Am−1 A2 A1
m
+ m−1
+···+ 2
+ ,
(x − a) (x − a) (x − a) x−a
où Ai ∈ R, 1 ≤ i ≤ m.
- Chaque facteur (x2 + px+ q)h du dénominateur D(x) fournit une somme de h éléments
simples (appelés de deuxième espèce) de la forme
C h x + Dh Ch−1x + Dh−1 C 1 x + D1
+ 2 +···+ 2 ,
(x2 + px + q) h (x + px + q) h−1 x + px + q
où Ci , Di ∈ R, 1 ≤ i ≤ h.
x9 − 5
Exemple. peut s’écrire sous la forme
2(x − 1)(x + 2)2 (x2 + x + 1)2
A B2 B1 C 2 x + D2 C 1 x + D1
Q(x) + + 2
+ + 2 2
+ 2
x − 1 (x + 2) x + 2 (x + x + 1) x +x+1
7
2
b > 0 tel que q − p4 = b2 et alors on a x2 + px + q = (x + 2p )2 + b2 . En faisant le changement
de variable y = x + 2p (qui implique dy = (x + 2p )0 dx, i.e. dy = dx) on obtient
1 1 1
Z Z Z
2
dx = + p 2
dx = dy
x + px + q (x 2 ) + b y + b2
2
1 y 1 x + 2p
= arctan( ) + C = arctan( ) + C.
b b b b
1
Donc on sait déterminer les primitives de .
x2 + px + q
x+k
Lorsqu’on a une fraction simple de type 2 , on procède ainsi : on observe que
x + px + q
(x2 + px + q)0 = 2x + p et on écrit
x+k 1 2x + p k − 2p
= + .
x2 + px + q 2 x2 + px + q x2 + px + q
En utilisant le changement deZvariable z = x2 + px +Z q (donc dz = (2x + p)dx) on trouve les
2x + p 1
primitives du premier terme : 2
dx = dz = ln |z|+C = ln(x2 +px+q)+C.
x + px + q z
On a déjà expliqué ci-dessus comment trouver les primitives du second terme.
x+5
Z
Exemple. Calculer 2
dx.
x + 2x + 10
Solution. Le discriminant de x2 + 2x + 10 est négatif (−36), le trinôme est irreductible.
On a (x2 + 2x + 10)0 = 2x + 2. On écrit donc
x+5 1 2x + 2 4
= · + .
x2 + 2x + 10 2 x2 + 2x + 10 x2 + 2x + 10
On a
2x + 2 (x2 + 2x + 10)0
Z Z
dx = dx = ln(x2 + 2x + 10) + C et
x2 + 2x + 10 x2 + 2x + 10
4 4 4
Z Z Z
2
dx = 2
dx = dx où y = x + 1
x + 2x + 10 (x + 1) + 9 y + 32
2
4 y 4 x+1
= arctan + C = arctan + C.
3 3 3 3
On trouve donc
x+5 1 4 x+1
Z
2
dx = ln(x + 2x + 10) + arctan + C.
x2 + 2x + 10 2 3 3
8
On détermine ensuite les constantes A, B, C, D, E. On multiplie (*) par (x−1)3 , on trouve
On effectue les calculs dans le membre de gauche et on simplifie par (x − 1) (il y a toujours
une telle simplification si on a travaillé correctement). On aboutit à
3x3 − 6x2 + 5x − 6 B C Dx + E
(∗∗) 2 2
= 2
+ + 2 .
(x − 1) (x + 1) (x − 1) x−1 x +1
On multiplie (**) par (x − 1)2 , puis on donne à x la valeur 1 et on obtient B = −2. Ensuite
B
on soustrait (x−1)2 de chaque membre de (**) :
3x3 − 6x2 + 5x − 6 −2 C Dx + E
2 2
− 2
= + 2 .
(x − 1) (x + 1) (x − 1) x−1 x +1
On effectue les calculs dans le membre de gauche de cette dernière équation et on obtient
(après simplification par (x − 1)) :
3x2 − x + 4 C Dx + E
(∗ ∗ ∗) 2
= + 2 .
(x − 1)(x + 1) x−1 x +1
3x2 − x + 4 3 Dx + E
2
− = 2 .
(x − 1)(x + 1) x − 1 x +1
−1 Dx+E
Après avoir effectué les calculs à gauche et simplifié par (x − 1), on obtient x2 +1
= x2 +1
.
Par conséquent, D = 0 et E = −1. On a ainsi trouvé :
9
√ t2 −b
On fait le changement de variable ax + b = t. Ceci donne ax + b = t2 , donc x = a
,
2 0
par conséquent dx = t a−b dt, c’est-à-dire dx = a2 t dt. On obtient ainsi
√ t2 − b
2
Z Z
R(x, ax + b) dx = R , t t dt
a a
et la dernière primitive est la primitive d’une fraction rationnelle (qu’on sait maintenant
calculer). Z
1
Plus généralement, lorsqu’on a une primitive de type R(x, (ax + b) m ) dx où R est
une fraction rationnelle de deux variables et m ∈ N∗ , il est utile de faire le changement
1 m
de variable (ax + b)m = t. On obtient ainsi x = t a−b et dx = mb tm−1 . La primitive se
tm − b
m m−1
Z
transforme en R , t t dt, qui est la primitive d’une fraction rationnelle.
a a
x
Z
Exemple. Calculer √ dx.
x−1+x √
Solution. On fait le changement de variable x − 1 = t. On a x = t2 + 1 et dx = 2tdt.
On obtient
x t2 + 1
Z Z
√ dx = · 2t dt.
x−1+x t + t2 + 1
2t3 + 2t
On s’est ramené ainsi au calcul d’une primitive de la fraction rationnelle . Comme
t2 + t + 1
le degré du numérateur (3) est plus grand ou égal que le degré du dénominateur (ici, 2),
2t3 + 2t (t2 + t + 1)(2t − 2) + 2t + 2
on effectue une division euclidienne : 2 = = 2t − 2 +
t +t+1 t2 + t + 1
2t + 2
. On obtient donc
t2 + t + 1
2t3 + 2t 2t + 2
Z Z
· 2t dt = 2t − 2 + dt
t2 + t + 1 t2 + t + 1
2t + 1 1
Z Z Z
= 2t − 2 dt + 2
dt + 2
dt
t +t+1 t +t+1
Z 2
(t + t + 1)0 1
Z
2
= t − 2t + dt + dt
2
t +t+1 1 2
(t + 2 ) + 43
2 2 1 t + 12
= t − 2t + ln(t + t + 1) + √ arctan √ +C
3/2 3/2
10
Z On fait le changement
Z de variable t = sin x. Alors on a dt = cos x dx et
f (sin x) cos x dx = f (t) dt.
Z
La même technique s’applique lorsqu’on a des primitives de type f (cos x) sin x dx.
Dans
Z ce cas on fait le changement
Z de variable t = cos x. Alors on a dt = − sin x dx et
f (cos x) sin x dx = − f (t) dt.
Z Remarquons que cette technique s’applique lorsqu’on a à calculer une primitive de type
sinm x cosp x dx où m et p sont des entiers et au moins un est impaire. Dans ce cas, on
utilise l’identité cos2 x + sin2 x = 1. Par exemple, si p est impaire, p = 2k + 1 avec k ∈ Z,
on peut écrire
sinm x cos2k+1 x = sinm x(cos2 x)k cos x = sinm x(1 − sin2 x)k cos x
Z
et on ramène le calcul de la primitive au calcul d’une primitive de type P (sin x) cos x dx,
où P est un polynôme.
Z
Exemple. Calculer sin2 x cos5 x dx.
Solution. On a sin2 x cos5 x = sin2 x cos4 x cos x = sin2 x(1 − sin2 x)2 cos x. On fait le
changement de variable t = sin x. Alors dt = cos x dx et on obtient
Z Z Z
sin x cos x dx = sin x(1 − sin x) cos x dx = t2 (1 − t2 )2 dt
2 5 2 2 2
1 2 1 1 2 1
Z
= (t6 − 2t4 + t2 ) dt = t7 − t5 + t3 + C = sin7 x − sin5 x + sin3 x + C.
7 5 3 7 5 3
Z Z
5. Primitives de type cos(mx) cos(px) dx ou sin(mx) sin(px) dx ou
Z
cos(mx) sin(px) dx.
On transforme un produit de sinus et de cosinus en une somme de sinus et de cosinus
en utilisant les formules de linéarisation bien connues :
2 cos a cos b = cos(a + b) + cos(a − b)
2 sin a sin b = − cos(a + b) + cos(a − b)
2 sin a cos b = sin(a + b) + sin(a − b).
Z
Exemple. Calculer sin(7x) sin(3x) dx.
11
Solution. Par la formule de linéarisation on a sin(7x) sin(3x) = 21 (− cos(10x)+cos(4x)).
Par conséquent,
1 1 1
Z Z
sin(7x) sin(3x) dx = (− cos(10x) + cos(4x)) dx = − sin(10x) + sin(4x) + C.
2 20 8
Z
Exemple. Calculer cos(3x) sin(5x) sin(6x) dx.
Solution. On applique successivement les formules de linéarisation. On écrit d’abord
1
cos(3x) sin(5x) = (sin(8x) + sin(2x)), puis
2
cos(3x) sin(5x) sin(6x) = 12 (sin(8x) sin(6x) + sin(2x) sin(6x))
= 14 (− cos(14x) + cos(2x) − cos(8x) + cos(4x)).
Par conséquent,
1
Z Z
cos(3x) sin(5x) sin(6x) dx = (− cos(14x) + cos(2x) − cos(8x) + cos(4x)) dx
4
1 1 1 1
= − sin(14x) + sin(8x) − sin(8x) + sin(4x) + C.
56 8 32 16
Z
* 6. Primitives de type R(sin x, cos x, tan x) dx où R est une fraction rationnelle.
Si les méthodes décrites précédemment (4 et 5) ne s’appliquent pas, on peut faire le
2
changement de variable t = tan x2 . On obtient x = 2 arctan t, donc dx = 1+t 2 dt. On peut
Par conséquent, les fonctions sin x, cos x et tan x peuvent s’exprimer à l’aide de la nouvelle
variable t :
2t 1 − t2 2t
sin x = cos x = tan x = .
1 + t2 1 + t2 1 − t2
On obtient
1 − t2
2t 2t 2
Z Z
R(sin x, cos x, tan x) dx = R , , dt.
1 + t 1 + t 1 − t2
2 2 1 + t2
La dernière primitive est la primitive d’une fraction rationnelle en t (elle risque d’être
compliquée, mais en principe on sait la calculer).
1
Z
* Exercice. Calculer dx.
2 + sin x + cos x
12
Intégration par parties, changement de variables dans
une intégrale définie
Démonstration. Soit F une primitive de f (on sait que f est continue, par conséquent f
admet des primitives). Par la formule de Leibniz-Newton on a :
Z ϕ(b)
(∗) f (y)dy = F (ϕ(b)) − F (ϕ(a)).
ϕ(a)
13
Z b Z ϕ(b)
0
Les formules (*) et (**) montrent que f (ϕ(x))·ϕ (x)dx = f (y)dy, ce qu’on voulait
a ϕ(a)
démontrer.
Pratique. En pratique, on applique souvent le théorème de changement de variable dans
une intégrale définie de la manir̀e suivante :
- on pose y = ϕ(x) ;
- on a alors dy = ϕ0 (x)dx ;
- on remplace à la fois ϕ(x) par y, ϕ0 (x)dx par dy et on change les bornes
d’intégration :
a est remplacé par ϕ(a) (car lorsque x = a, on a y = ϕ(x) = ϕ(a))
b est remplacé par ϕ(b) (car lorsque x = b, on a y = ϕ(x) = ϕ(b)).
Z ϕ(b)
On obtient ainsi une nouvelle intégrale définie f (y)dy.
ϕ(a)
4
2x
Z
Exemple. Calculer √ dx.
0 x2 + 9
Solution. On observe que (x2 + 9)0 = 2x. On prend ϕ(x) = x2 + 9 et on pose y = ϕ(x),
c’est-à-dire y = x2 + 9. On obtient alors dy = (x2 + 9)0 dx = 2xdx. Lorsque x = 0, on a
y = ϕ(0) = 9 et lorsque x = 4 on a y = ϕ(4) = 42 + 9 = 25. En utilisant la formule de
changement de variables on obtient :
Z 4 Z 25 Z 25
2x 1 − 21
h 1
− 21 +1
i25 h √ i25
√ dx = √ dy = y dy = y = 2 y = 2 · 5 − 2 · 3 = 4.
0 x2 + 9 9 y 9 1 − 12 9 9
Fonctions hyperboliques
Définition. La fonction sinus hyperbolique, notée sh, est définie sur R par la formule
ex − e−x
sh(x) = .
2
La fonction cosinus hyperbolique, notée ch, est définie sur R par la formule
ex + e−x
ch(x) = .
2
ix −ix ix −ix
(Rappelons qu’on a sin x = e −e 2i
et cos x = e +e2
pour tout x ∈ R, où i est l’unité
2
imagimaire, i ∈ C et i = −1. C’est par analogie avec ces formules qu’on a définit les
fonctions sinus et cosinus hyperbolique. Ces fonctions hyperboliques ont quelques propriétés
algébriques semblables aux propriétés des fonctions trigonométriques, mais elles ne sont pas
périodiques, ni bornées.)
Un simple calcul montre qu’on a l’identité
Parité. On voit facilement que la fonction sh est impaire (i.e. sh(−x) = −sh(x) quelque
soit x ∈ R) et la fonction ch est paire (i.e. ch(−x) = ch(x) pour tout x).
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