Imagerie de L'oreille Moyenne Normale Et Pathologique
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Mots clés : Oreille moyenne ; Scanner ; IRM ; Otite chronique ; Cholestéatome ; Otospongiose
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Les coupes fines centrées sur les rochers sont pondérées en T1 Les acquisitions en T2 haute résolution (acquisition volumi-
écho de spin rapide (fast spin echo [FSE]) ou écho de gradient, que en coupes inframillimétriques) permettent une analyse
sans et avec injection de chélates de gadolinium. Quand l’étude précise des liquides de l’oreille interne et des espaces péricéré-
du signal est privilégiée, les séquences en écho de spin permet- braux (liquide céphalorachidien [LCR]). Il s’agit des séquences
tent une analyse plus performante. Cependant, s’il s’agit de Fiesta C™, CISS™, et DRIVE™. Elles sont le plus souvent
lésions de petite taille, le nombre de coupes passant par la acquises dans le plan axial, mais parfois dans le plan coronal
lésion peut être insuffisant et l’étude volumique en écho de pour l’étude du tegmen.
gradient est privilégiée. Les séquences injectées T1 tardives (30
à 45 minutes après injection) sont utiles pour différencier une Les séquences en imagerie de diffusion en coupes fines (B
récidive de cholestéatome d’une atteinte inflammatoire simple 800 ou 1000) permettent de caractériser les cholestéatomes et de
de la caisse [5]. Une acquisition centrée sur le rocher en T2 FSE dépister les récidives. Les séquences en EPI (echo planar imaging)
est parfois réalisée. Les coupes axiales sont orientées dans l’axe sont relativement « artéfactées » et il est préférable de réaliser des
du palais osseux, et les coupes coronales sont perpendiculaires séquences en FSE. La séquence IRM dite Propeller (periodically
aux coupes axiales. rotated overlapping parallel lines with enhanced reconstruction) permet
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de diminuer les artefacts de susceptibilité magnétique, mais ce les séquences angio-IRM permettent des reconstructions 2D
mode d’acquisition n’est pas disponible sur toutes les machines. multidirectionnelles et 3D. Le mode MIP (maximum intensity
projection) permet l’analyse des structures vasculaires, mais ne se
Post-traitement
substitue pas entièrement à l’analyse des images natives.
Il est réalisé par le médecin ou un manipulateur expérimenté. L’analyse multiplanaire est utile dans le bilan des brèches du
Les séquences volumiques en écho de gradient T1 injectées et tegmen.
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Figure 3. Otite chronique. Rocher gauche. Coupes axiale (A) coronale (B) et reconstruction volumique (C) sur les osselets en scanner montrant une
perforation tympanique, une condensation mastoïdienne avec comblement tissulaire et une opacité non nodulaire de l’attique associée à une lyse de la
branche descendante de l’incus bien visible sur les reconstructions volumiques de la chaîne ossiculaire. Sur la coupe axiale, on visualise le bouton du stapes au
contact d’une petite opacité du sinus tympani. 1. Branche descendante de l’incus.
Le compte rendu du scanner permet d’établir les éléments de la cochlée, canal semi-circulaire latéral). Cette complica-
suivants : tion est recherchée systématiquement dans le cadre des bilans
• taille et localisation de l’opacité (dans le plan coronal : préimplantation cochléaires réalisés en scanner et en IRM.
épitympan, mésotympan ou hypotympan, dans le plan axial : Si une IRM est pratiquée (l’otite chronique n’est pas une
pro- ou rétrotympanum) ; indication en elle-même), les opacités présentent l’aspect de
• forme de l’opacité (insister sur l’absence d’élément nodulaire lésions inflammatoires, en isosignal T1 rehaussées après injec-
ou angulaire) ; tion de chélates de gadolinium, hypersignal relatif en T2 sans
• état de la chaîne ossiculaire : discontinuité en rapport le plus franc hypersignal en diffusion.
souvent avec une lyse localisée de la terminaison de l’apo- Tympanosclérose
physe descendante de l’incus (Fig. 3), et disjonction de
l’articulation incudostapédienne. Les reconstructions multi- La tympanosclérose survient le plus souvent après otite
planaires et éventuellement 3D sont intéressantes dans ce récidivante de l’enfant. Le scanner met en évidence un épaissis-
cas ; sement tympanique plus ou moins calcifié (myringosclérose)
• pneumatisation de la mastoïde (l’étude comparative permet pouvant fixer le manche du malléus. Elle touche le plus souvent
de différencier une condensation acquise d’une mastoïde le stapes qui présente des branches denses et un épaississement
faiblement pneumatisée). La sclérose mastoïdienne traduit la platinaire pouvant entraîner des surdités de transmission
chronicité de l’otite ; (Fig. 4).
• étude des parois de la caisse à la recherche des variantes Certaines otites chroniques peuvent présenter des calcifica-
tions au sein d’une opacité de la caisse, bloquant la chaîne
anatomiques :
ossiculaire, épaississant la platine du stapes. L’évolution à long
C déhiscence du tegmen tympani ;
terme de ce type d’otite chronique peut aboutir à une réduction
C procidence du canal du facial dans la niche de la fenêtre significative de taille de la caisse qui est alors occupée en grande
ovale ; partie par des calcifications [11-13].
C procidence ou déhiscence du golfe de la jugulaire dans Les lésions associées à l’otite chronique sont le granulome à
l’hypotympan avec ou sans coque osseuse ; cholestérine (antral ou mastoïdien), les poches de rétraction et
C variantes artérielles. le cholestéatome.
Les complications recherchées sont plus ou moins rares :
• lyse ossiculaire (cf. supra) ; Granulome à cholestérine
• labyrinthite ossifiante qui peut survenir au cours de l’évolu- C’est une lésion rare de l’oreille moyenne qui peut survenir
tion d’une otite chronique avec apparition d’une composante lors de l’évolution d’une otite chronique, qui apparaît aussi
de perception dans la surdité, voire une surdité totale. Quand dans les oreilles opérées, et qui peut évoluer pour son propre
elles sont débutantes elles peuvent être partielles (tour basal compte. Le granulome à cholestérine est constitué d’une
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Figure 5. Cholestéatomes en scanner. Coupe axiale en scanner (A) montrant une masse arrondie convexe mésotympanique venant combler la fenêtre ovale.
Sa forme nodulaire est fortement suspecte de cholestéatome. Coupes axiale (B) et coronale (C) montrant une opacité atticale et mésotympanique dont le bord
inférieur est convexe, entraînant une lyse complète de la chaîne ossiculaire, une lyse du tegmen tympani et une fistule du canal semi-circulaire latéral. À noter,
l’aspect dense du canal semi-circulaire latéral en rapport avec une labyrinthite ossifiante débutante secondaire à la fistule labyrinthique.
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“ Point important
gnal franc en diffusion, le diagnostic de récidive de choles-
téatome ne peut être éliminé de façon formelle, en particulier
pour les lésions de petite taille (inférieures à 5 mm).
IRM de l’oreille moyenne inflammatoire non L’association d’un hypersignal franc en diffusion et d’une
opérée absence de prise de contraste de la lésion sur les séquences
Indications : tardives après injection de chélates de gadolinium a une
• doute diagnostique au scanner : comblement excellente valeur pour le diagnostic de cholestéatome. Il faut
noter que l’IRM ne permet pas le diagnostic de cholestéatome
indéterminé (cholestéatome et fibrose, hernie
dans les rares cas d’épidermose tapissant les parois de la caisse,
méningoencéphalique, tumeur)
sans opacité nodulaire.
• non-visualisation du tegmen tympani au scanner (lyse Le bilan d’extension du cholestéatome en IRM est centré sur la
ou déhiscence spontanée) recherche de complications, indispensables à identifier pour
Aspect du cholestéatome en IRM : programmer la stratégie chirurgicale et l’information du
• masse nodulaire de l’oreille moyenne patient :
• isosignal T1 • atteinte méningée ou méningoencéphalique :
• hypersignal T2 C recherche de méningoencéphalocèle ;
• pas de rehaussement précoce ou tardif (45 minutes C recherche d’une prise de contraste des méninges tempora-
après injection) les homolatérales dans le plan coronal ;
• hypersignal en diffusion C étude du parenchyme cérébral à la recherche d’un abcès ou
Bilan d’extension d’une lésion de l’oreille moyenne : d’une cérébrite réactionnelle ;
• atteinte méningée (T1 injecté coronal) : recherche un • atteinte labyrinthique :
épaississement des méninges temporales, voire un abcès C envahissement du labyrinthe par le cholestéatome en cas
intracérébral (hypersignal en diffusion) de fistule labyrinthique : remplacement du signal liquidien
• atteinte des liquides labyrinthiques (labyrinthite aiguë du labyrinthe par le signal du cholestéatome sur la
ou chronique) : extinction totale ou partielle de leur signal séquence volumique T2 haute résolution ;
en T2. Prise de contraste totale ou partielle (bien vue en C labyrinthite avec une prise de contraste du labyrinthe
coupes axiales et coronales) membraneux.
Autres atteintes inflammatoires de l’oreille
Des infections plus spécifiques peuvent se localiser au niveau
Imagerie par résonance magnétique. de l’oreille telles que les otites fungiques ou les otites tubercu-
Indications. L’IRM est indiquée en préopératoire d’une otite leuses volontiers trompeuses. Les otites tuberculeuses peuvent
chronique en cas de doute diagnostique avec un cholestéatome évoquer une atteinte inflammatoire banale car la destruction
ou une tumeur, et en cas de suspicion de lyse du tegmen osseuse et l’atteinte méningée sont inconstantes. La preuve de
tympani : à la recherche de méningoencéphalocèle et pour ces infections est peropératoire avec l’étude bactériologique et
l’étude des structures encéphaliques. anatomopathologique comportant la recherche systématique de
Dans les otites chroniques compliquées de labyrinthite, le bacilles de Koch (BK). L’atteinte tuberculeuse et les infections
scanner ne peut déceler qu’une ossification du labyrinthe fungiques peuvent être étendues à la base du crâne et en
membraneux, alors que l’IRM peut également dépister une intracrânien, et devenir potentiellement graves sous la forme
fibrose et une inflammation du labyrinthe membraneux. L’IRM d’ostéomyélites [19].
permet d’évaluer la quantité de liquide labyrinthique restant et
d’envisager ou non la pose d’un implant cochléaire. Oreille inflammatoire opérée
Dans l’otite cholestéatomateuse avec fistule labyrinthique,
l’IRM permet de préciser l’extension du cholestéatome aux
structures du labyrinthe membraneux.
En cas de paralysie faciale, l’IRM peut identifier une prise de
contraste du nerf facial au contact de la lésion causale, mais
souvent également une prise de contraste des segments sus- et
“ Point important
sous-jacents.
Résultats. La séquence tardive après injection de gadolinium Conduite à tenir pour la surveillance des oreilles
couplée à la séquence de diffusion est utile dans le diagnostic inflammatoires opérées
du cholestéatome. Les coupes coronales T2 sont utiles dans le • Premier contrôle entre 6 et 12 mois : scanner
diagnostic d’une méningoencéphalocèle. • Scanner négatif : cavité propre, pas d’opacité : plus
Pour le diagnostic du cholestéatome, l’IRM met en évidence une d’imagerie
lésion nodulaire de l’oreille moyenne isolée ou située au sein • Scanner positif : comblement :
d’un comblement inflammatoire. Cette lésion est visible en : C à l’évidence récidive de cholestéatome sans lyse du
• hypersignal T2 plus ou moins intense. Cet hypersignal T2 est tegmen (opacité arrondie ou anguleuse) : chirurgie
peu spécifique ; C comblement indéterminé ou pas de visualisation du
• isosignal T1 non rehaussé après injection de chélate de tegmen tympani : IRM avec coupes coronales
gadolinium (Fig. 6). Il peut être mis en évidence une prise de
injectées, séquence de diffusion et séquences
contraste périphérique en « dentelle » autour de la lésion. Les
T1 injectées tardives
séquences tardives (30 à 45 minutes) après injection de
gadolinium sont plus sensibles pour différencier la fibrose qui • Scanner douteux : petite lésion non menaçante pour
se rehausse de façon homogène, du cholestéatome qui ne se l’os adjacent : contrôle scanner à distance
rehausse qu’en périphérie. La séquence injectée tardive a une
sensibilité et une spécificité élevée et permet de différencier
les deux diagnostics [5, 16]. Une prise de contraste élimine
formellement le diagnostic de cholestéatome (Fig. 6) ; La surveillance des oreilles opérées est difficile pour l’otolo-
• hypersignal franc sur la séquence de diffusion [17, 18]. La giste surtout quand sont pratiquées des interventions en
cartographie ADC qui représente la traduction en image des technique fermée avec tympanoplastie utilisant un fragment
calculs des coefficients de diffusion montre une baisse du cartilagineux.
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Figure 6. Cholestéatome typique en imagerie par résonance magnétique (IRM). Les coupes axiale (A) et coronale (B) T1 injectées tardives (trois quarts
d’heure après injection de chélates de gadolinium) montrent à droite une prise de contraste de l’oreille moyenne avec, au niveau de la partie antérieure et
interne du mésotympan, une image ovalaire de l’attique ne se rehaussant pas après injection. La coupe coronale montre l’absence de prise de contraste
méningée. La coupe axiale en séquence de diffusion B1000 (C) met en évidence un franc hypersignal très évocateur du diagnostic de cholestéatome survenant
au sein d’une oreille moyenne comblée et inflammatoire.
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Figure 7.
A. Tympanoplastie de type III. Rocher gauche. Coupe axiale en
scanner montrant une opacité résiduelle de la caisse. La partie
latérale de la prothèse est dense, correctement insérée dans la
membrane épaisse de tympanoplastie, son extrémité distale peu
dense est bien centrée sur la fenêtre ovale.
B. Tympanoplastie de type III : prothèse radio-opaque bien insérée
sur la néomembrane tympanique et correctement centrée sur la
fenêtre ovale.
Figure 8. Fibrose postopératoire de l’oreille moyenne (intervention 1 an auparavant pour un cholestéatome). Rocher gauche. Coupe axiale T1 tardive après
injection en imagerie par résonance magnétique (IRM) (A), séquence en diffusion coronale (B). Prise de contraste diffuse de la caisse du tympan signant le
diagnostic de fibrose postopératoire et éliminant le diagnostic de récidive de cholestéatome. Absence d’hypersignal significatif en diffusion venant confirmer
ce diagnostic.
Otospongiose
Le rôle de l’imagerie est de confirmer le diagnostic d’otos-
pongiose par des signes directs, d’éliminer les diagnostics
différentiels de surdité de transmission à tympan normal et
d’effectuer le bilan anatomique préopératoire de la caisse du
tympan.
Aspect scanographique
Quelle que soit sa forme histologique, l’otospongiose se Figure 9. Otospongiose typique. Rocher gauche. Coupe axiale oblique
présente au scanner comme une hypodensité de l’os labyrinthi- en scanner dans le plan des branches du stapes, orthogonale à la platine
que circonscrite à limites floues. du stapes montrant une otospongiose préplatinaire : hypodensité de la
Les hypodensités de l’os labyrinthique se répartissent au fissula ante fenestram.
niveau de six sites de prédilection [21] :
• fissula ante fenestram (95 % des cas) (Fig. 9) ;
• fenêtre ronde (30 % des cas). Une atteinte de la fenêtre ronde
doit être signalée car c’est un facteur potentiel de moins • parois antérieure et inférieure du méat acoustique interne.
bonne réussite de la chirurgie (Fig. 10) ; Les lésions sont, dans la plupart des cas, bilatérales même si
• capsule péricochléaire (18 % des cas) (Fig. 11) ; les symptômes ne sont qu’unilatéraux. Il n’existe pas de
• fissula post-fenestram (11 % des cas) ; parallélisme anatomoclinique et l’on peut distinguer différentes
• platine du stapes : épaisseur supérieure à 0,7 mm (platine formes cliniques :
complète dans 2 % des cas, localisation pure dans 0,02 % des • les formes infraradiologiques (8,7 % des cas) : un scanner
cas) [22] ; normal n’élimine pas le diagnostic d’otospongiose ;
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Diagnostic différentiel
Une surdité de transmission à tympan normal peut avoir Figure 13. Fixation atticale de la tête du malléus. Rocher droit. Coupe
d’autres causes que l’otospongiose. Il faut rechercher systémati- axiale en scanner. Continuité osseuse entre la tête du malléus et le tegmen
quement : tympani : cette fixation explique une surdité de transmission à tympan
• une lésion traumatique de la chaîne ossiculaire. Une lésion normal (diagnostic différentiel d’une otospongiose).
traumatique ancienne dans l’enfance peut se révéler par la
mise en évidence d’une surdité de transmission ou au cours
des cinquième et sixième décennies avec l’apparition des • une lyse partielle de la chaîne ossiculaire séquellaire d’une
premiers signes de presbyacousie, et l’audiométrie met alors infection antérieure guérie. L’articulation incudostapédienne
en évidence une surdité mixte (Fig. 12) ; est au mieux étudiée par des reconstructions multiplanaires,
• une fixation ossiculaire primitive (fixation atticale de la tête des coupes épaissies en maximum intensity projection (MIP) et
du malléus) ou secondaire (bloc de tympanosclérose, ou des reconstructions volumiques qui permettent de diagnosti-
tympanosclérose du stapes isolée en cas d’otite chronique) quer la continuité ou la discontinuité de la chaîne ossiculaire ;
(Fig. 13) ; • une masse obstruant la fenêtre ovale :
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“ Point important
Compte rendu radiologique en préopératoire
d’une otospongiose
• Hypodensité :
• Taille
• Localisation :
C fissula ante fenestram
C platine du stapes
C fenêtre ronde
C péricochléaire
C préméatique
C labyrinthe postérieur
• Atteinte de la capsule otique (contact cochléaire)
• Bilan anatomique :
C comblement de la fenêtre ronde (moins bon
pronostic)
C déhiscence d’un canal semi-circulaire (= troisième
fenêtre : moins bon pronostic)
C position du facial (procidence du facial quand il se
projette en coupes coronales sur la moitié de la fosse
ovale)
C fixation ossiculaire
C otite chronique associée
C intégrité de la longue apophyse de l’incus
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Figure 15.
A. Reconstruction le long du plan du piston en scanner (axial oblique avec double obliquité) montrant le piston détaché de la branche descendante de l’incus
et protrus de plus de 1 mm dans le vestibule.
B. Les reconstructions volumiques confirment ce diagnostic.
C. Autre patient : coupe coronale oblique : lyse de la longue apophyse de l’incus, le piston est fixé à la platine par son extrémité distale.
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Figure 19. Fracture transversale semi-récente du rocher (A) coupe axiale en scanner, (B) coupe coronale en scanner. Trait de fracture ayant entraîné une
petite disjonction incudomalléaire, une paralysie faciale et une surdité de perception avec apparition rapide d’une labyrinthite ossifiante : le canal
semi-circulaire latéral est visible sous forme d’une faible hypodensité en coupe axiale, calcification partielle du vestibule.
hypervasculaire de la lésion, différente d’une simple inflamma- Lésions traumatiques de l’oreille moyenne
tion ou d’une tumeur moins vasculaire. Le diagnostic de
paragangliome est évoqué de principe devant une masse Place du scanner dans l’exploration
tympanique vasculaire qu’il y ait ou non des éléments cliniques des traumatismes du temporal
en faveur de ce diagnostic.
Le scanner est réalisé précocement après le traumatisme en
Le diagnostic d’un paragangliome implique la réalisation d’un cas de paralysie faciale, de suspicion de brèche ostéoméningée
bilan d’extension cervical en angio-IRM ou angioscanner à la ou de fistule labyrinthique. L’exploration de la chaîne ossicu-
recherche d’une autre localisation (lésions bilatérales dans 10 % laire peut être gênée par la présence de sang, et une exploration
des cas) ainsi qu’un bilan scanographique thoracoabdominal à plus à distance du traumatisme est préférable pour le bilan de
la recherche d’une localisation extracervicale. lésions isolées de la chaîne ossiculaire.
Une embolisation préopératoire est utile pour les lésions de Les reconstructions multiplanaires obliques et volumiques
grande taille. sont essentielles pour bien apprécier l’articulation incudostapé-
dienne, les branches du stapes et la position de la platine.
Tumeurs malignes de la caisse du tympan
Fractures du rocher
Elles sont le plus souvent étendues aux structures adjacentes
(voir chapitre « Tumeurs du rocher »). Elles lysent les parois de Classifications des fractures du rocher
la caisse, et s’étendent dans la mastoïde et l’apex pétreux. Elles Les fractures longitudinales sont parallèles au grand axe de la
peuvent être révélées par une otorrhée, une surdité, et surtout pyramide pétreuse et atteignent fréquemment le conduit auditif
des douleurs ou une paralysie faciale qui sont évocatrices. Le externe et l’oreille moyenne. Elles résultent habituellement d’un
scanner retrouve fréquemment une lyse osseuse hétérogène et, choc temporal ou pariétal.
en IRM, les lésions prennent le contraste. Le diagnostic est Les fractures transversales sont perpendiculaires au grand axe
histologique, mais l’imagerie est essentielle au bilan d’extension. de la pyramide pétreuse et traversent fréquemment l’apex
La tumeur maligne la plus fréquente est le carcinome épider- pétreux, le conduit auditif interne ou la capsule otique, ainsi
moïde. Les autres tumeurs malignes sont l’adénocarcinome que le foramen spinosum ou lacerum. Elles résultent habituel-
primitif, le carcinome adénoïde kystique, le mélanome et les lement d’un choc occipital ou frontal (Fig. 19).
métastases. Ghorayeb et al., en 1992, ont ajouté à cette classification les
fractures obliques qui sont dans un plan horizontal et traversent
la fissure pétrotympanique [36].
Autres tumeurs bénignes et malignes de la caisse
du tympan Complications des fractures du rocher
La caisse du tympan peut être le siège de tumeurs bénignes Les complications des fractures du rocher comprennent :
ou malignes plus rares : les adénomes de la caisse du tympan • les paralysies faciales, notées dans 10 % à 25 % des fractures
difficiles à différencier des adénocarcinomes de la caisse parfois longitudinales et 38 % à 50 % des fractures transversales [37] ;
même en anatomopathologie [34], les choristomes, et les • les fuites de LCR, qui compliquent 6,9 % à 45 % des fractures
hémangioendothéliomes épithélioïdes [35]. L’imagerie n’est pas du rocher [38] ;
spécifique, et met en évidence un processus occupant plus ou • les surdités de transmission, de perception ou mixtes : les
moins lytique. L’IRM ne permet habituellement pas de caracté- causes de surdité de transmission post-traumatique persistante
riser ces lésions, mais peut être utile pour éliminer les lésions les sont les dislocations de la chaîne ossiculaire, les perforations
plus fréquentes de l’oreille moyenne comme le granulome à de la membrane traumatique et, secondairement, les choles-
cholestérine, le cholestéatome ou le paragangliome (qui peut téatomes post-traumatiques. Les surdités mixtes ou de
parfois être plus difficile à différencier des autres processus perception post-traumatique peuvent être causées par une
occupants qui se rehaussent). fracture ou une contusion du labyrinthe, une fistule périlym-
phatique, une lésion du tronc cérébral ou de l’encéphale.
Tumeurs de voisinage Lésions de la chaîne ossiculaire
Les tumeurs de voisinage peuvent envahir l’oreille Elles se traduisent par des surdités de transmission. Les
moyenne par contiguïté comme les tumeurs du sac endolym- luxations sont plus fréquentes que les fractures.
phatique, le granulome éosinophile ou les méningiomes, et Les traumatismes crâniens sans ou avec fracture sont la cause
certaines tumeurs cartilagineuses ou osseuses. Les lésions la plus fréquente de traumatisme ossiculaire. Les traumatismes
responsables d’un dysfonctionnement tubaire se compliquent pénétrants directs sont beaucoup plus rares (coton-tige, chirur-
d’otite séromuqueuse. gie, etc.).
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20-048-A-10 ¶ Imagerie de l’oreille moyenne normale et pathologique
lésions de l’oreille moyenne : le scanner et l’IRM ont un rôle [18] Stasolla A, Magliulo G, Parrotto D, Luppi G, Marini M. Detection of
complémentaire. Le scanner osseux est essentiel pour l’analyse postoperative relapsing/residual cholesteatomas with diffusion-
des parois et du contenu de l’oreille moyenne, et apporte weighted echo-planar magnetic resonance imaging. Otol Neurotol
également des informations primordiales sur le labyrinthe 2004;25:879-84.
osseux pour le diagnostic d’otospongiose. L’IRM est particuliè- [19] Veillon F, Riehm S, Moulin G, Roedlich MN, Blonde E, Tongio J.
rement utile pour la caractérisation des opacités de l’oreille Imaging of tumors and pseudotumors of the ear. J Radiol 1999;
moyenne et pour rechercher ou évaluer des complications 80(suppl12):1795-806.
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sur la qualité et la précision de la prescription, la mise en
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œuvre de protocoles d’examens adaptés avec différents sup-
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Cabinet de radiologie imagerie Rennes, 80, rue de Rennes, 75006 Paris, France.
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Service de radiologie, Centre cardiologique du Nord, 32, rue Moulins-Généraux, 93200 Saint-Denis, France.
Service de radiologie, Hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75674 Paris cedex 14, France.
D. Bouccara.
Service d’ORL, Hôpital Beaujon, AP-HP, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France.
54, rue Vasco de Gamma, 75015 Paris.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Cyna-Gorse F., Rodallec M., Bouccara D. Imagerie de l’oreille moyenne normale et pathologique. EMC
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