Esccap GL7 F Petits Mammiferes

Traitement et prévention
des maladies parasitaires et fongiques

des petits mammifères de compagnie
Adaptation du Guide de recommandations ESCCAP no. 7 pour la Suisse
Première publication – juillet 2021
1
PRÉAMBULE TA B L E D E S M AT I È R E S
Préambule
Introduction .............................................................................................................................................................. 4
Cette publication, intitulée « Traitement et prévention des maladies parasitaires et fongiques des petits mammifères de compag-
nie » présente la version suisse du Guide de recommandations européen ESCCAP no. 7. Facteurs favorisants des maladies parasitaires et fongiques des petits mammiferes de compagnie ................ 5
Elle a été élaborée par le Groupe ESCCAP Suisse en collaboration avec l’Association Suisse 1. Lapin ........................................................................................................................................................................... 6
pour la Médecine des Petits Animaux SVK/ASMPA 1.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le lapin ...................................................... 7
1.b. Traitement des parasitoses et des mycoses ............................................................................................................ 12
1.c. Prévention des parasitoses et des mycoses ............................................................................................................ 14
Auteurs ayant participé à l’adaptation :
2. Rat ............................................................................................................................................................................ 15
2.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le rat ......................................................... 16
• Pr. Dr méd. vét. Manuela Schnyder, Dip EVPC, FVH, Institut de Parasitologie, Faculté Vetsuisse, Université de Zurich,
Présidente d’ESCCAP Suisse
• Pr. Dr Caroline F. Frey, Co-Directrice Institut de Parasitologie, Faculté Vetsuisse, Université de Berne
3. Souris .......................................................................................................................................................................... 22
• Pr. Dr Peter Deplazes, Dip EVPC, Directeur Institut de Parasitologie, Faculté Vetsuisse, Université de Zurich
3.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez la souris ..................................................... 23
• PD Dr méd. vét. Walter U. Basso, Dip EVPC, FVH, Institut de Parasitologie, Faculté Vetsuisse, Université de Berne 3.b. Traitement des parasitoses et des mycoses ............................................................................................................ 25
• Dr méd. vét. Barbara Knutti, Spécialiste en reproduction équine, Corcelles près Payerne 3.c. Prévention des parasitoses et des mycoses ............................................................................................................ 27
• Dr méd. vét. Claudia Nett-Mettler, Présidente de l’Association Suisse pour la Médecine des Petits Animaux
4. Gerbille ....................................................................................................................................................................... 28
(SVK/ASMPA)
4.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez la gerbille .................................................. 29
4.b. Traitement des parasitoses et des mycoses ........................................................................................................... 30
5. Cobaye ....................................................................................................................................................................... 32
5.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le cobaye ................................................... 33
6. Hamster ...................................................................................................................................................................... 40
6.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le hamster ................................................. 41
7. Chinchilla ................................................................................................................................................................... 48
7.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le chinchilla ............................................... 49
8. Furet ........................................................................................................................................................................... 53
8.a. Parasitoses et mycoses fréquentes ou cliniquement significatives chez le furet ...................................................... 54
A propos d’ESCCAP ................................................................................................................................................... 60
Remerciements .......................................................................................................................................................... 61
2 GUIDE DE RECOMMANDATIONS ESCCAP NO. 7 Traitement et prévention des maladies parasitaires et fongiques des petits mammifères de compagnie 3
INTRODUCTION FACTEURS FAVORISANTS
Facteurs favorisants des maladies parasitaires et

Introduction fongiques des petits mammiferes de compagnie
De même que chez les grands mammifères, les parasites peu- Lorsqu’un traitement autorisé est disponible, celui-ci est men- Les animaux nécessitent des soins adaptés à leurs besoins in- Hygiène
vent être à l’origine de maladies graves chez les petits mam- tionné dans ce guide. Cependant, la plupart des traitements dividuels. Certains facteurs peuvent inciter à une surveillance
mifères de compagnie. Ce guide de recommandations fournit prophylactiques ou thérapeutiques proposés dans ce guide et/ou des traitements plus intensifs, alors que d’autres peu- Le maintien de normes d’hygiène habituelles est important,
des informations sur les principales maladies parasitaires et sont basés sur des médicaments sans indication pour les pe- vent suggérer une approche moins agressive. comme le traitement de l’environnement dans certains cas.
fongiques décrites chez les lapins, les rats, les souris, les co- tits mammifères de compagnie. Les listes des traitements spé- Cela inclut de garder les cages ou les clapiers propres, de
bayes, les hamsters, les chinchillas et les furets en Europe. Il cifiques disponibles pour les chats et les chiens dans les dif- Animal changer fréquemment la litière pour éliminer les sources pos-
présente les risques pour les animaux et fournit des recom- férents pays européens sont disponibles sur les sites Internet sibles de réinfestation.
mandations à propos des méthodes de lutte. des associations nationales d’ESCCAP. L’âge et l’état de santé des individus sont importants, y com-
pris leurs antécédents médicaux et leur origine. Certaines Nutrition
Les risques zoonotiques potentiels sont présentés dans le gui- espèces animales présentent une plus grande sensibilité à
La liste des parasites inclus dans ce guide
de. Il est important de réduire autant que possible l’exposition certaines maladies, tandis que des infections concomitantes Une alimentation de mauvaise qualité et/ou inadaptée peut
de recommandations n’est pas exhausti- humaine à des environnements potentiellement contaminés peuvent prédisposer à ou aggraver des maladies parasitaires contribuer à augmenter la sensibilité d’un animal à de nom-
ve mais comprend les plus communs et et de mettre en œuvre de bonnes pratiques d’hygiène. Toute ou fongiques existantes. breuses maladies, y compris les infestations parasitaires et
personne immunodéprimée ou souffrant d’une affection dé- fongiques. Une alimentation de bonne qualité et la supplé-
les plus pathogènes en Europe. bilitante doit être informée des risques pour sa santé. Environnement mentation en vitamines est recommandée et considérée com-
me une aide importante à la guérison.
Comme peu de traitements des maladies parasitaires et fon- Un certain nombre de publications spécialisées sont disponi- Les animaux en collectivité ou ceux qui vivent à l’extérieur
giques ont une indication chez les petits mammifères de bles sur les maladies qui touchent les petits mammifères de seront plus fréquemment parasités que les individus isolés ou Localisation géographique et voyages
compagnie, la plupart des préparations médicamenteuses compagnie, y compris les maladies parasitaires et fongiques. vivant à l’intérieur. De plus, des contaminations croisées sont
sont utilisées hors AMM. Dans certains pays européens, des D’autres suggestions de lecture peuvent être disponibles via possibles avec certains parasites entre petits mammifères vi- Les animaux vivant ou voyageant dans des zones d’enzootie
dérogations existent pour l’utilisation de produits non auto- ESCCAP Suisse. vant dans des familles avec d’autres animaux domestiques. présentent un risque plus élevé de contracter certaines af-
risés. Dans les pays ne disposant pas de telles dérogations, la Le risque de transmission peut aussi dépendre des différen- fections. Des précautions supplémentaires doivent être prises
décision d’utiliser des médicaments hors AMM incombe au tes conditions locales, comme la localisation géographique lorsque l’on emmène son animal en vacances, dans des expo-
vétérinaire. puisque certaines maladies parasitaires sont enzootiques en sitions, s’il est adopté ou placé en chenil.
certaines régions.
1. LAPIN 1. LAPIN
1.a. PRINCIPAUX PARASITES

ET MYCOSES DU LAPIN
1.
Ce chapitre ne traite pas des parasitoses et mycoses des lapins d’élevage pour lesquels les conditions d’entretien et la délivrance
de médicaments sont soumises à une réglementation spécifique.
Tableau 1 : Espèces de parasites et de champignons chez le lapin

LAPIN
INTERNES
Nématodes Passalurus ambiguus, Obeliscoides cuniculi, Graphidium strigosum,
Trichostrongylus retortaeformis
Cestodes (adultes) Cittotaenia ctenoides, Mosgovoyia pectinata
Cestodes (formes Larve de Taenia pisiformis (cysticercus pisiformis), larve de Taenia serialis
larvaires) (coenurus serialis), larve d’Echinococcus multilocularis
Protozoaires Eimeria spp., Giardia spp., Toxoplasma gondii
PARASITES EXTERNES
Puces Spilopsyllus cuniculi, Ctenocephalides spp.
Mouches Lucilia sericata et autres mouches agents de myiases
Poux Haemodipsus ventricosus
Acariens (agents des ga- Cheyletiella parasitivorax, Psoroptes cuniculi, Leporacarus gibbus, Demodex
les et des pseudogales) cuniculi, Sarcoptes scabiei, Notoedres cati, Ornithonyssus bacoti
Tiques Ixodes ricinus et autres Ixodidae
Mycoses systémiques Encephalitozoon cuniculi, Pneumocystis oryctolagi

AGENTS DE
MYCOSES Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum canis
PARASITES INTERNES
Nématodes
Les principales nématodoses imaginales du lapin de compag-

nie sont à localisation digestive.
Passalurus ambiguus est un parasite fréquent du lapin (Fig. 1).

Les adultes se développent dans le caecum et le gros in-
testin des lapins et peuvent mesurer jusqu’à 1 cm de long.
L’infestation est symptomatique surtout chez les jeunes alors
qu’elle est généralement bien tolérée chez les adultes. Oc-
casionnellement, l’infestation par P. ambiguus est à l’origine
d’une irritation anale et péri-anale, d’un prolapsus rectal,
d’une agitation et d’une diminution de poids. Obeliscoides
cuniculi, Graphidium strigosum et Trichostrongylus retorta-
eformis sont des nématodes à localisation digestive des Lé-
poridés sauvages principalement. L’infestation des lapins de
compagnie par ces nématodes semble rare. Leur cycle est
Fig. 1. Aspect d’un œuf du nématode Passalurus ambiguus
direct et n’implique donc pas le passage par un hôte inter- et d’oocystes de coccidies du lapin
médiaire.
1. LAPIN 1. LAPIN
Cestodes PARASITES EXTERNES

Un certain nombre de cestodes sont parasites à l’état adulte Les coccidioses intestinales peuvent se manifester par de la
Puces
dans l’intestin des lapins. Cittotaenia ctenoides et Mosgovoyia diarrhée chronique, de l’anorexie ou de la dysorexie et un am-
pectinata sont des parasites de lapins sauvages et plus rare- aigrissement. Les coccidioses hépatiques, se traduisent quant
Les lapins sauvages et les lapins domestiques vivant au contact
ment de lapins de compagnie. Tous ont des cycles indirects à elles par de la diarrhée, un amaigrissement, un ictère, une
de lapins sauvages peuvent être infestés par la puce du lapin
impliquant le passage obligatoire par des hôtes intermédiaires hypertrophie du foie et de l’ascite. Dans tous les cas, la gravité
Spilopsyllus cuniculi. Ces puces se fixent le plus souvent sur
tels que des acariens non parasites et d’autres invertébrés. de l’atteinte dépendra de l’espèce d’Eimeria en cause, de la
le bord du pavillon et restent généralement immobiles même
charge parasitaire et du statut immunitaire de l’animal. Le dia-
lors de tentative de retrait manuel. Les puces de l’espèce Spi-
Les lapins peuvent être hôtes intermédiaires et donc infestés gnostic repose sur l’association de signes cliniques évocateurs
lopsyllus cuniculi sont des vecteurs de la myxomatose du lapin
par les formes larvaires de plusieurs espèces de cestodes du et la mise en évidence des oocystes dans les selles.
(comme le sont les moustiques).
chien, dont Taenia pisiformis et Taenia serialis. L’infestation
parasitaire est responsable de la formation de kystes à locali- Les Giardia spp. parasitent l’intestin grêle des lapins. Le dia-
Les lapins vivant au contact de carnivores domestiques peu-
sations hépatique, péritonéale et rétro-bulbaire (dans le cas de gnostic repose sur la mise en évidence de leurs kystes (8–10
vent être parasités par les puces de carnivores (Ctenocepha-
T. pisiformis) et à localisation musculaire et sous-cutanée (dans µm) dans les selles. Les répercussions cliniques chez les lapins
lides spp.). Ces puces se localisent préférentiellement sur le
le cas (dans le cas de T. serialis). Ces kystes sont le plus souvent parasités ainsi que les risques zoonotiques associés restent
corps. L’infestation peut dans certains cas se traduire par un
des découvertes fortuites car les larves de cestodes sont peu mal connus.
Fig. 2. Oocyste de la coccidie Eimeria intestinalis (18x27 µm) prurit marqué. Comme pour le chien et le chat, le diagnostic
pathogènes. Une exérèse chirurgicale peut toutefois être en-
repose sur la mise en évidence des puces et/ou de leurs excré-
visagée si nécessaire. L’infestation de lapins à partir de renards Enfin les lapins peuvent jouer le rôle d’hôte intermédiaire de
ments dans le pelage à l’aide d’un peigne à puces.
(ou d’autres carnivores) vivant à proximité des habitations est Toxoplasma gondii. L’infection est le plus souvent asympto-
de plus en plus fréquemment décrite. matique. Dans certains cas, elle se traduit par une inflam-
Mouches
mation granulomateuse de divers organes dont le Système
Protozoaires Nerveux Central. Le contact avec un lapin infecté ne constitue
Les mouches (Lucilia sericata et autres espèces) sont respon-
pas un risque pour le propriétaire.
sables de myiases en période estivale. Les femelles pondent
De nombreuses espèces de coccidies du genre Eimeria para-
sur les plaies ou dans le pelage souillé par l’urine et les selles
sitent le lapin. Parmi elles, Eimeria intestinalis et Eimeria fla-
notamment. Après éclosion, les larves (asticots) se dévelop-
vescens sont les plus pathogènes, à l’origine de coccidioses
pent sur la peau dont elles se nourrissent puis atteignent ra-
intestinales. L’espèce Eimeria stiedai est responsable d’une
pidement le tissu sous-cutané. L’infestation se traduit par de
coccidiose hépatique. Elle se développe dans les cellules épi-
l’abattement et peut être fatale si elle n’est pas prise en char-
théliales des canaux biliaires des lapins parasités. Dans tous
ge rapidement. Le diagnostic repose sur la mise en évidence
les cas la contamination se produit par ingestion d’oocystes
des asticots dans les tissus.
résistants présents dans l’environnement et excrétés dans les
selles des lapins parasités. Les occystes de coccidies sont par-
Poux
fois confondus avec les levures Cyniclomyces guttulatus, orga-
nismes commensaux du tube digestif des lapins.
Les phtirioses à Haemodipsus ventricosus sont des affections
rares chez les lapins domestiques. De mauvaises conditions
Les coccidioses à Eimeria sont des infections d’élevage et de Fig. 3. Levures Cyniclomyces guttulatus (8-10 µm de long)
d’élevage sont des facteurs favorisants. L’infestation par ces
collectivité principalement mais peuvent intéresser également
poux peut se traduire par du prurit, une mauvaise qualité du
des lapins de compagnie. Lorsque les conditions sont favorab-
pelage associée à des zones de dépilation modérée et/ou de
les à la survie des oocystes ces infections peuvent prendre des
l’anémie. Le diagnostic repose sur la mise en évidence des
allures épidémiques. L’infection est symptomatique surtout
poux ou de leurs œufs (lentes) dans le pelage.
chez les jeunes. En effet, l’exposition à ces agents se traduit
le plus souvent par l’acquisition d’une immunité capable de
prévenir de nouvelles infections.
1. LAPIN 1. LAPIN
AGENTS DE MYCOSES
Acariens agents de gales et pseudo-gales Agents de mycoses internes Agents de mycoses cutanees
Cheyletiella parasitivorax et Leporacarus gibbus sont des acari- Encephalitozoon cuniculi est une microsporidie parasite à La plupart des cas de dermatophytose décrits chez le lapin
ens pilicoles parasites du lapin. Le portage peut-être asympto- localisation intracellulaire. L’infection peut être asymptoma- sont dus au dermatophyte Trichophyton mentagrophytes, plus
matique ou se traduire par du prurit, des dépilations modérées tique ou se traduire par des signes cliniques modérés à sé- rarement (<5%) à Microsporum canis. Les spores de dermato-
et un squamosis le plus souvent en région dorsale. Ce sont des vères. Le parasite de développe plus particulièrement dans le phyte sont particulièrement résistantes dans l’environnement.
acariens de grande taille (visibles à l’œil nu) si on les compare Système Nerveux Centzral, les reins et les yeux. Des études La transmission se produit donc par contact direct entre ani-
aux autres acariens agents de dermatites parasitaires. Ils font ont montré que la séroprévalence pouvait atteindre 50% maux infectés ou indirect chez des lapins exposés à un envi-
bouger les squames d’où l’expression « walking dandruff » chez les lapins. L’encéphalitozoonose peut se traduire par ronnement contaminé. Les jeunes animaux sont plus souvent
(littéralement les squames qui marchent…) utilisée par les des signes neurologiques - un torticolis (Fig. 6), une ataxie atteints. Les lésions débutent par une alopécie circulaire et
Anglosaxons. Le diagnostic repose sur l’observation microsco- ou une paralysie – ou d’autres signes comme une uvéite, une croûteuse localisée le plus souvent à la base des oreilles et
pique des acariens dans un produit de raclage ou de brossage néphrite et un amaigrissement pouvant conduire à la mort. sur le museau (Fig. 7). Le diagnostic peut être confirmé par la
du pelage (Fig. 4). Cheyletiella parasitivorax est transmissible à La source d’infection est constituée par des spores, excrété- mise en évidence de poils teigneux dans des raclages cutanés
l’homme chez qui un prurigo galeux est alors observé. es dans les urines à partir d’un mois post-infection. Le diag- observés au microscope (après éclaircissement dans le lacto-
nostic repose sur une analyse conjointe des commémoratifs, phénol) ou par mise en culture.
Psoroptes cuniculi est un agent de gale superficielle qui se dé- des signes cliniques, des résultats de la sérologie et la mise en
veloppe le plus souvent dans le conduit auditif externe et sur évidence, bien que rare, des spores dans les urines. Encepha- La dermatophytose se transmet facilement par l’intermédiaire
le pavillon auriculaire des lapins. L’infestation entraine le déve- Fig. 4. L’acarien Cheyletiella parasitivorax litozoon cuniculi est un agent zoonotique, considéré comme des spores déposées sur le matériel de toilettage et la litière.
loppement de lésions ulcéro-crouteuses étendues intéressant une des microsporidies les plus virulentes pour l’homme. Les En cas de suspicion clinique, l’utilisation de matériel de toi-
le conduit auditif et le pavillon de l’oreille (Fig. 5). L’observation infections cliniques sont toutefois rares chez les individus en lettage à usage unique ou individuel doit être conseillée. Les
de ces lésions est pathognomonique de l’affection. La confir- bonne santé et concernent plus généralement les personnes spores sont capables de rester infectantes pendant une très
mation diagnostique repose sur l’observation microscopique malades ou immunodéprimées. longue période dans les cages ou les clapiers. Un nettoyage
des acariens. minutieux et une désinfection complète sont donc indispen-
Les champignons du genre Pneumocystis sont des organis- sables pour éliminer le champignon. L’incinération des litières
La démodécie à Demodex cuniculi est une affection relative- mes commensaux capables de se développer dans les pou- est vivement conseillée afin d’éviter les risques de recontami-
ment rare chez le lapin domestique. Elle se manifeste par des mons des lapins. Ces champignons atypiques ont une spéci- nation. La dermatophytose est une affection courante chez
signes cliniques assez semblables à ceux observés lors de chey- ficité étroite vis-à-vis de leur hôte. Pneumocystis oryctolagi a le lapin et représente un risque zoonotique non négligeable
letiellose (prurit modéré et squamosis). été décrit chez le lapin. L’infection peut se manifester par une pour les personnes vivant au contact d’animaux parasités. Du
pneumonie interstitielle secondaire chez des animaux immu- fait de ce risque zoonotique, le port de gants doit être vive-
Des cas d’infestation par les agents de gale profondes Noto- nodéprimés ou affaiblis par une infection intercurrente. Elle ment conseillé pour la manipulation des animaux infectés et
edres cati et Sarcoptes scabiei sont décrits chez le lapin. Le est également observée chez des lapereaux au sevrage. le nettoyage de l’environnement contaminé.
prurit est généralement modéré mais les lésions sont caracté-
ristiques et associent hyperkératose, excoriations, croûtes et
squamosis localisés à la face et les extrémités, plus particuli-
Fig. 5. Lésions de gale psoroptique chez un lapin
èrement au niveau des espaces interdigités. Notoedres cati et
Sarcoptes scabiei sont tous deux responsables de lésions de immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que
prurigo galeux chez l’homme par contact avec des animaux sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont
parasités. des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus
bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez
L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs l’homme.
sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 13). Ce-
pendant, les petits mammifères domestiques, dont le lapin, Tiques
peuvent être des réservoirs. Cet acarien est hématophage et
à l’origine d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit Les lapins élevés en extérieur peuvent être infestés par des
et se cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la tiques. Ces tiques se nourrissent pendant plusieurs jours sur Fig. 7. Lésions de dermatophytose chez un jeune lapin
journée. L’identification du parasite est requise pour un diag- leur hôte puis se détachent spontanément. Elles peuvent être
nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement retirées à l’aide de pinces ou crochets adaptés.
Fig. 6. Torticolis chez un lapin souffrant d’encéphalitozoonose
1. LAPIN 1. LAPIN
1.b.
Autres ectoparasitoses
TRAITEMENT DES MALADIES La perméthrine peut être utilisée pour le traitement et la moins deux fois par semaine. Les propriétaires doivent être
PARASITAIRES ET FONGIQUES prévention des infestations par les mouches, les tiques et les
poux. Les lactones macrocycliques, notamment l’ivermectine
mis en garde vis-à-vis d’un risque potentiel d’hypothermie
suite à l’application sur l’ensemble du corps d’une solution
(0,2-0,4 mg/kg, par voie souscutanée tous les 10 à 14 jours), antifongique si le pelage de l’animal n’est pas séché correcte-
la doramectine (0,2-0,3 mg/kg par voie sous-cutanée ou in- ment. Des formulations antifongiques sous forme de lotions,
tramusculaire en une dose unique), la moxidectine (0,2-0,3 de gels ou de pommade peuvent être utilisées mais elles de-
mg/kg par voie orale ou par voie sous-cutanée à répéter au vront être appliquées tous les jours. Les traitements doivent
Il existe un nombre limité de spécialités développées pour le Protozooses bout de 10 jours si nécessaire) et la sélamectine peuvent être être poursuivis jusqu’à obtention de deux cultures mycolo-
traitement des lapins. L’utilisation de molécules hors AMM employées pour le traitement et la prévention des infestations giques négatives.
est donc fréquente. Ce paragraphe propose une revue des Plusieurs molécules à activité anti-coccidienne peuvent être par les poux et les agents de gale ou pseudogale chez le lapin.
molécules et des spécialités utilisables pour le traitement anti- utilisées chez le lapin, avec ou sans AMM si besoin. Le toltra- La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
parasitaire ou antifongique des lapins. zuril, par exemple, à la dose de 2,5-5 mg/kg PV, administré par Le nitenpyram, utilisé par les vétérinaires et les responsab- res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
voie orale 3 à 5 jours consécutifs a été recommandé. Dans le les de centres de protection de la faune sauvage pour lutter de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
Nématodoses cadre d’une utilisation prophylactique lors de rassemblement contre les myiases chez les mammifères et les oiseaux, peut d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
d’animaux, d’expositions ou de concours, le totrazuril peut également être employé chez le lapin. Un traitement contre sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
Le fenbendazole peut être utilisé pour le traitement des né- être administré dans l’eau de boisson, à la dose de 25 mg/L la douleur est recommandé pour prévenir d’un éventuel choc des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
matodoses digestives à la dose de 5 à 20 mg/ kg par voie pendant 2 jours consécutifs puis 5 à 7 jours plus tard suivant associé à l’élimination brutale des larves. et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
orale pendant 5 jours (à répéter si nécessaire au bout de le même protocole. Les sulfamides sont une autre option : la générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
2 semaines). Pour le traitement de l’infestation par l’oxyure combinaison sulfaméthoxazole/triméthoprime est utilisable à Mycoses l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
P. ambiguus, la dose la plus élevée (20 mg/kg) est requise. la dose de 40 mg/kg par voie orale 2 fois par jour. Ces mo- maine pendant 4 mois.
lécules doivent cependant être utilisées avec prudences chez Une diminution des signes cliniques associés à l’infection
D’autres anthelminthiques efficaces contre les nématodes les animaux présentant des signes d’insuffisance hépatique. par Encephalitozoon cuniculi peut être obtenue par
sont également disponibles sous diverses formulations et l’administration de fenbendazole à la dose de 20 mg/kg,
pourraient être utilisés chez les lapins aux mêmes doses que Infestation par les puces 1 fois par jour pendant 28 jours. Aucun traitement ne permet
celles recommandées pour d’autres animaux domestiques. à l’heure actuelle d’éliminer l’infection de manière définitive.
L’imidaclopride (10-16 mg/kg, spot-on) peut-être utilisé pour
Cestodoses le traitement des infestations par les puces chez le lapin (c’est Dans le cas des mycoses externes, l’utilisation conjoin-
la seule molécule disposant d’une AMM). Des spécialités à te d’antifongiques internes et externes est recommandée.
Le praziquantel est la molécule de choix pour lutter contre les base de sélamectine (8-20 mg/kg, spot-on, tous les 7 à 30 Les traitements systémiques reposent sur l’administration
infestations par les cestodes chez les petits mammifères de jours), de perméthrine ou de deltaméthrine ont également orale quotidienne d’antifongiques comme la griséofulvine
compagnie. Une dose unique de 10 mg/kg est recommandée, démontré leur efficacité pour le traitement et la prévention (25-50 mg/kg), l’itraconazole (2,5-10 mg/kg) ou la terbinafine
par voie orale (à répéter si nécessaire au bout de 10 jours). des infestations par les puces chez le lapin. Le fipronil et le (8-20 mg/kg). La décision de mettre en place un traitement
pyriprole sont formellement contre-indiqués chez le lapin. Le topique dépend de la capacité du propriétaire à appliquer à
traitement de l’environnement est recommandé afin d’éviter l’éponge le traitement sur l’ensemble du pelage. Les traite-
les réinfestations. ments topiques, s’ils sont entrepris, doivent être appliqués au
1. LAPIN 2 . R AT
1.c. PREVENTION DES MALADIES

PARASITAIRES ET FONGIQUES
La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose

le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et
l’utilisation de molécules à visée prophylactique.
Les coccidies ont peu de chance de se développer dans des
élevages de petite taille et bien entretenus. Un nettoyage
quotidien des cages et du matériel permet de prévenir la con-
2.
RAT
tamination de l’environnement par des ookystes.

Une quarantaine devrait par exemple être systématiquement
instaurée pour tout lapin nouvellement introduit dès lors que Le fenbendazole peut être utilisé pour prévenir l’infection
son statut parasitaire est incertain. La vérification voire la cor- par Encephalitozoon cuniculi à la dose de 20 mg/kg, par voie
rection des conditions d’entretien (hygiène de la cage et qua- orale pendant 7 à 14 jours, 4 fois par an. Cette prophylaxie
lité de l’alimentation) est également essentielle pour prévenir antiparasitaire peut-être préconisée lors de situation à risque
les infestations parasitaires. Les chiens ayant accès à des zo- telle que la participation à des expositions ou à des concours.
nes herbeuses fréquentées par des lapins devront être traités L’utilisation prolongée de fenbendazole peut conduire à une
contre les cestodes de façon régulière afin de limiter le risque aplasie médullaire chez le lapin.
d’infection des lapins par leurs larves.
Diverses spécialités commercialisées pour la prévention des
Malgré l’efficacité reconnue des méthodes hygiéniques pour myiases chez les moutons, comme le dicyclanil, peuvent aussi
la prévention des infestations parasitaires, le nombre de mo- être utilisées chez le lapin. Elles permettent de protéger les
lécules antiparasitaires à usage prophylactique ou thérapeu- animaux de nouvelles infestations jusqu’à 16 semaines après
tique développées spécifiquement pour le lapin reste limité. application. La prévention des myiases repose également sur
le maintien des animaux à l’intérieur et l’entretien régulier du
pelage, notamment pendant la période estivale.
2 . R AT 2 . R AT
2.a. PARASITOSES ET MYCOSES

FRÉQUENTES OU CLINIQUEMENT
SIGNIFICATIVES CHEZ LE RAT
Tableau 2 : Espèces de parasites et de champignons chez les rats tout les jeunes animaux chez qui une infestation massive peut
être fatale. La période prépatente d’E. nieschulzi est de 6 jours
INTERNES avec 4 multiplications asexuées. Le diagnostic s’effectue par
Nématodes Heligmosomoides polygyrus (syn. Nematospiroides dubius), Nippostrongylus spp., coproscopie (détection d’oocystes classiques) ou à l’autopsie
Trichostrongylus spp., Heterakis spumosa, Calodium hepaticum (syn. Capillaria qui révèle un épaississement de la paroi intestinale avec des
hepatica), Trichosomoides crassicauda, Syphacia muris, Aspiculuris tetraptera, pétéchies.
Moniliformis moniliformis, Trichuris muris
Cestodes (adultes) Rodentolepis nana (syn. Hymenolepis nana), Hymenolepis diminuta, La cryptosporidiose est une affection qui peut toucher une
Cataenotaenia pusilla
grande variété d’hôtes, y compris les rongeurs. Les techniques
Larves de Cestodes Larve de Taenia taeniaeformis (cysticercus fasciolaris)
de biologie moléculaire ont permis l’identification de plusi-
PARASITES Protozoaires Giardia spp., Chilomastix spp., Trichomonas spp., Entamoeba muris, Trypanosoma
eurs espèces de Cryptosporidium (dont C. parvum, C. muris,
lewisi, Spironucleus muris, Eimeria spp., Cryptosporidium spp., Sarcocystis spp.,
Toxoplasma gondii, Babesia microti C. andersoni et C. wrairi) ainsi que près de 20 génotypes ou
EXTERNES espèces de statut indéterminé chez les rongeurs. On retrou-
ve également des mélanges d’espèces et de génotypes. On
Puces Nosopsyllus fasciatus, Xenopsylla spp., Ctenocephalides spp. retrouve les cryptosporidies dans les cellules épithéliales de
Poux Polyplax spinulosa Fig. 8. Œuf de Rodentolepis/Hymenolepis (60x80 µ) l’estomac ou de l’intestin. Les signes cliniques sont le plus
souvent associés à une atrophie des villosités et à une entérite
Acariens Myobia musculi, Myocoptes musculinus, Radfordia spp., Notoedres muris, Trixa-
à l’origine d’épisodes diarrhéiques, à une perte de poids et
carus diversus, Demodex ratticola, Psorergates simplex, Ornithonyssus bacoti,
Liponyssoides sanguineus conditions d’entretien des rats. Les œufs émis dans le milieu de la mortalité. Les oocystes de Cryptosporidium de rongeurs
extérieur sont infestants pour l’homme. Pour réduire le risque sont très petits (environ 4-5 µm) mais peuvent être détectés
Tiques Ixodes spp. et autres Ixodidae
de transmission, le respect des mesures d’hygiène est indis- par des techniques de coloration du contenu caecal.
Mycoses systémiques Encephalitozoon cuniculi, Pneumocystis spp. pensable, comme le nettoyage et la désinfection des cages.
AGENTS DE
MYCOSES L’infestation par des cestodes adultes est généralement sans Les rats peuvent jouer le rôle d’hôte intermédiaire pour To-
Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum spp.
conséquence clinique chez le rat. xoplasma gondii. L’infection est acquise soit par l’ingestion
d’oocystes sporulés émis par un chat soit par transmission
Le diagnostic s’effectue par un examen des selles et la recher- verticale à travers le placenta lors de la gestation. La patho-
PARASITES INTERNES che d’œufs arrondis (40-45 µm), avec une coque épaisse et génicité de l’infection dépend de la dose infectante et de la
Trichuris muris est un nématode parasite du gros intestin. Ce
contenant un embryon avec 6 crochets (embryon hexacan- virulence de la souche en cause. L’infection est généralement
Nématodes trichure est fréquemment retrouvé chez des rats et des souris
the) (Fig. 8). asymptomatique mais peut être à l’origine d’une inflammati-
sauvages mais on peut également le mettre en évidence chez
on granulomateuse d’un grand nombre d’organes. Le contact
des rongeurs domestiques. L’infestation par T. muris peut se
Les oxyures (Syphacia muris, Aspicuiaris tetraptera) ont un Protozoaires avec des rats infectés ne représente aucun danger pour les
cycle direct. Ils se nourrissent de bactéries dans l’intestin et traduire par des matières fécales diarrhéiques avec parfois des
propriétaires de l’animal.
sont considérés comme non pathogènes, même lorsqu’ils traces de sang. Les œufs libérés dans les selles sont facile-
Des flagellés du genre Giardia parasitent fréquemment
sont présents en grand nombre. Il peut néanmoins arriver ment mis en évidence par des techniques coproscopiques par
l’intestin des rongeurs. Les rats peuvent ainsi être parasités
que la présence de Syphacia entraine de l’irritation rectale, un centrifugation/flottaison. Il ont un aspect caractéristique en
par Giardia intestinalis ou G. muris. Les formes végétatives
prolapsus rectal et une perte de poids. Un mauvais état des « ballon de rugby » avec deux bouchons polaires et une cou-
(trophozoïtes) s’attachent aux villosités intestinales. Les kystes
animaux parasités peut entrainer une plus grande sensibilité leur brune.
de Giardia (8-10 µm) peuvent être retrouvés dans les matières
à d’autres affections. Le diagnostic s’effectue par coproscopie fécales. L’infection est souvent subclinique mais peut parfois
ou par un test au ruban adhésif. Les œufs sont légèrement Cestodes être à l’origine d’une diarrhée et d’une perte de poids.
aplatis d’un côté.
Les cestodes Rodentolepis nana et Hymenolepis diminuta
Les coccidies du genre Eimeria sont généralement considérées
Trichosomoides crassicauda est un nématode qui a été re- peuvent être retrouvés dans la lumière de l’intestin grêle de
comme non pathogènes ou comme des pathogènes secon-
trouvé dans l’épithélium et la lumière de la vessie des rats plusieurs mammifères, dont le rat. Ces parasites sont transmis
daires chez les rongeurs. Le rat peut être l’hôte de plusieurs
sauvages. Il excrète des œufs (qui ressemblent à ceux des soit par voie directe par l’ingestion de leurs œufs, soit par voie
espèces d’Eimeria : deux qui sont parasites de l’intestin grêle
capillaires) dans l’urine. Les signes cliniques sont associés à indirecte par l’ingestion d’un hôte intermédiaire du cestode.
(E. nieschulzi and E. miyairii) et l’une du caecum (E. separata).
la phase migratoire des larves quand elles traversent les pou- Une auto-infection est également possible car les œufs sont
Eimeria nieschulzi est l’espèce la plus fréquemment retrouvée
mons et les reins où elles déclenchent des inflammations et capables d’acquérir leur maturité directement dans la lumière
mais potentiellement aussi la plus pathogène. Elle touche sur-
des réactions granulomateuses. intestinale de leur hôte. Les taux d’infestation dépendent des
2 . R AT 2 . R AT
PARASITES EXTERNES L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs

sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 13). Ce-
Puces pendant, les petits mammifères domestiques peuvent être
des réservoirs. Cet acarien est hématophage et à l’origine
Les rats sont les hôtes préférentiels des puces du genre No- d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit et se
sopsyllus (Fig. 9) et Xenopsylla, alors que celles du genre Cte- cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la jour-
nocephalides infestent souvent les rats domestiques vivant née. L’identification du parasite est requise pour un diag-
avec des chats et/ ou des chiens. L’infestation par les puces est nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement
le plus souvent associée avec un pelage terne, de l’alopécie immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que
et du prurit. Des infections bactériennes secondaires, de sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont
l’hypersensibilité et de l’anémie sont des complications assez des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus
Fig. 9. Nosopsyllus fasciatus (100x) Fig. 12. Lésions de gale due à Notoedres muris chez un rat bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez
fréquentes dans les cas d’infestations sévères par les puces. (400x)
l’homme.
Poux
Tiques
Des poux piqueurs (Polyplax spinulosa) peuvent être la cause
d’infestations massives, en particulier chez des animaux ma- Les tiques peuvent parasiter les rats à partir du moment où
lades ou âgés. Ils sont à l’origine de prurit, d’agitation et les animaux ont un accès à un jardin. Les tiques vont alors se
d’anémie. Ils peuvent aussi transmettre des bactéries patho- gorger plusieurs jours avant de se détacher. Elles peuvent être
gènes. Les poux sont des parasites spécifiques et ne quittent retirées à l’aide de pinces ou de crochets adaptés.
pas leur hôte. Les adultes et les œufs (lentes) sont facilement
identifiables lors d’un examen soigné du pelage de l’animal AGENTS DE MYCOSES INTERNES
(Fig. 10).
Fig. 10. Polyplax spinulosa. (100x) Comme chez beaucoup de mammifères, Encephalitozoon cu-
Acariens Fig. 13. Ornithonyssus bacoti (400x) niculi peut être un agent pathogène chez le rat.
Des acariens du pelage (Myobia musculi, Myocoptes musculi- Les Pneumocystis sont des organismes commensaux de
nus, Radfordia affinis, Radfordia ensifera) peuvent s’observer l’appareil respiratoire chez beaucoup de rongeurs. Ces cham-
à la base des poils. Ils ont un corps dont les marges latérales pignons atypiques présentent une spécificité d’hôte absolue.
ont tendance à s’étendre entre les pattes (Figs. 15 et 16). Les Pneumocystis carinii et P. wakefieldiae sont les deux espèces
œufs sont collés à la base des poils. La transmission s’effectue décrites chez le rat domestique. Elles peuvent être à l’origine
par contact direct entre rats (ou d’autres rongeurs tels que de pneumonies interstitielles quand les animaux porteurs sont
les souris). Les signes cliniques observés sont du prurit, de immunodéprimés ou débilités par une autre pathologie.
l’alopécie, de l’érythème et un épaississement de la peau. Les
lésions sont les plus souvent retrouvées autour de la tête et AGENTS DE MYCOSES CUTANEES
sur les épaules. Des infections bactériennes secondaires asso- Fig. 11. Notoedres muris (400x)
ciées au prurit peuvent survenir. Le raclage cutané, l’examen Les rats peuvent être infectés par des dermatophytes, plus
des poils ou le test au ruban adhésif sont les méthodes utilisa- particulièrement Trichophyton mentagrophytes. Dans la plu-
Fig. 14. Lésion de dermatophytose chez un rat
bles pour la mise en évidence de ces acariens. part des cas, les rats resteront asymptomatiques mais seront
une source d’infection pour d’autres animaux, y compris
Les acariens psoriques Notoedres muris (Fig. 11) et Trixacarus l’homme. Quand les lésions sont présentes, on observe le plus
diversus sont responsables de gales. Notoedres muris préfère souvent une alopécie circulaire ou diffuse ainsi qu’un squa-
l’épiderme des oreilles et de la face et est à l’origine de lési- mosis sur la tête, le cou et la queue (Fig. 14). Le diagnostic
ons papulaires, souvent accompagnées de croûtes jaunâtres peut être confirmé par la mise en évidence de poils teigneux
(Fig. 12). Le raclage cutané est la méthode de choix pour dans des raclages cutanés observés au microscope (après éc-
mettre en évidence les acariens psoriques. laircissement dans le lactophénol) ou par mise en culture. Les
dermatophytoses animales sont pour la plupart zoonotiques.
2 . R AT 2 . R AT
2.b.
Infestation par les tiques d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application sur
l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pelage
du rat n’est pas séché correctement. Des formulations an-
TRAITEMENT DES MALADIES Les tiques peuvent être éliminées par l’application de fipronil
(en spray) sur le pelage des rats. tifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pommade
PARASITAIRES ET FONGIQUES peuvent être utilisées mais elles devront être appliquées tous
MYCOSES les jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à ob-
tention de deux cultures mycologiques négatives.
Le fenbendazole est recommandé pour le traitement de
l’encéphalitozoonose et peut diminuer la sévérité des signes La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
Il existe peu de médicaments utilisables pour traiter les ma- La coccidiose peut être traitée avec le toltrazuril (10 mg/kg cliniques, même si l’élimination du parasite est impossible. res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
ladies parasitaires et fongiques chez les rats et la plupart du par voie orale avec un traitement alterné tous les 3 jours ou de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
temps, hors AMM. Dans le cas de l’application d’un topique, 25 ppm/L dans l’eau de boisson), la sulfamérazine (1 mg/mL Les dermatophytoses du rat seront traitées en associant un d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
il existe un risque élevé de toxicité du fait de la petite taille dans l’eau de boisson), la sulfaméthazine (1 à 5 mg/mL dans traitement topique et un traitement systémique. Le traite- sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
des animaux traités et de leur comportement de toilettage qui l’eau de boisson) ou la sulfaquinoxaline (1 mg/mL dans l’eau ment systémique consiste en l’administration d’une dose ora- des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
augmente le plus souvent lors d’affections cutanées. de boisson pendant 14 à 21 jours). le journalière d’un antifongique : la griséofulvine (25 à 50 et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou la générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
Nématodoses Infestation par les puces terbinafine (10 à 30 mg/ kg). Les traitements topiques, s’ils l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois par maine pendant 4 mois.
L’ivermectine a été utilisée pour traiter les nématodoses du Les rats peuvent être traités contre les puces avec un in- semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-à-vis
rat. Plusieurs posologies ont été proposées pour des traite- secticide en topique (fipronil à 7,5 mg/kg ou imidaclopide à
ments individuels ou collectifs comme par exemple, 0,2 mg/ 20 mg/kg) tous les 30 à 60 jours ou avec une dose appropriée
2.c.
kg par voie orale 5 jours consécutifs. La doramectine a éga- de sélamectine en spot-on (15 à 30 mg/kg, à répéter au bout de
lement été utilisée avec succès à la dose de 0,2 mg/kg dans 15 jours). Il est également important de traiter l’environnement.
l’alimentation pendant 4 jours de suite. D’autres anthelmin-
thiques tels que le fenbendazole et le pyrantel ont également Infestation par les poux PREVENTION DES MALADIES
montré leur efficacité contre les oxyures. L’oxantel (25 mg/
kg) ou le mébendazole (50 mg/kg) administrés en deux pri- L’ivermectine peut être utilisée aux doses de 0,2 à 0,4 mg/kg PARASITAIRES ET FONGIQUES
ses sont recommandés pour le traitement de l’infestation par en sous-cutané ou par voie orale avec 3 traitements espacés 7
T. muris. La combinaison d’imidaclopride (10%) et de moxi- à 14 jours. L’efficacité de la sélamectine (une goutte de spot-
dectine (1%), en spot-on, en une administration, peut égale- on) et du fipronil (en spray sur l’ensemble du corps) a aussi
ment être utilisée. été rapportée.
La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose Les chiens et les chats ayant accès aux locaux hébergeant des
le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et rats devront être régulièrement traités par des antiparasitaires
Cestodoses Gales
l’utilisation de molécules à visée prophylactique. internes et externes de façon à limiter la contamination des
rats par des larves de cestodes ou par des ectoparasites com-
Le praziquantel (5-10 mg/kg, par voie orale ou par voie sous- L’ivermectine peut être utilisée par voie orale ou par voie
Une quarantaine doit être préconisée pour des animaux me les puces.
cutanée deux fois à 10 jours d’intervalle) est la molécule la sous-cutanée (à la dose de 0,2 à 0,4 mg/kg), tous les 7 à
d’origine incertaine. La nourriture, les cages et la litière doi-
plus efficace pour traiter les cestodoses imaginales. Le fen- 14 jours, 2 à 3 fois. La moxidectine (0,5 mg/kg en spot-on ou
vent être propres.
bendazole (20 mg/kg par voie orale) a aussi été utilisé. 2 mg/kg par voie orale), la doramectine (0,2 à 0,4 mg/kg), la
sélamectine, le fipronil et la perméthrine ont également été
Protozooses utilisées par voie orale, souscutanée ou en topique. Tous les
animaux infectés ou en contact doivent être traités. De ma-
Le métronidazole (2,5 mg/mL dans l’eau de boisson) et le di- nière intéressante, la doramectine a une activité anxiolytique
métridazole (1 mg/mL dans l’eau de boisson) pendant 7 à et anticonvulsive chez les rats. Ces propriétés contribuent à
14 jours sont recommandés pour le traitement de la plupart une baisse de l’activité de nettoyage des animaux, pouvant
des protozooses. L’administration orale de métronidazole améliorer la guérison des lésions cutanées.
est aussi possible à la dose de 10 à 40 mg/kg tous les jours.
3. SOURIS 1 . I N D I V I D U E L L E F3A. KSTOOURREINS

ET MYCOSES DE LA SOURIS
3.
Tableau 3 : Espèces de parasites et de champignons chez les souris
INTERNES
SOURIS Nématodes Nematospiroides dubius, Nippostrongylus spp., Trichostrongylus spp.,

Syphacia obvelata, Aspiculuris tetraptera, Trichuris muris
Larves de cestodes Larve de Taenia taeniaeformis (cysticercus fasciolaris), larve d’Echinococcus
multilocularis
Protozoaires Giardia spp., Chilomastix spp., Trichomonas muris, Spironucleus muris
(syn. Hexamita muris), Entamoeba muris, Eimeria spp., Cryptosporidium spp.,
PARASITES Klossiella muris, Sarcocystis spp., Toxoplasma gondii
EXTERNES
Puces Leptospylla segnis, Ctenocephalides spp.
Poux Polyplax serrata
Acariens Myobia musculi, Radfordia affinis, Myocoptes musculinus, Psorergates spp.,

Liponyssoides sanguineus, Ornithonyssus bacoti
Mycoses systémiques Pneumocystis murina
AGENTS DE
MYCOSES Dermatophytes Trichophyton spp.
PARASITES INTERNES Cestodes
Nématodes Les cestodes Rodentolepis nana et Hymenolepis diminu-

ta peuvent être retrouvés dans la lumière de l’intestin grêle
Les oxyures (Syphacia obvelata, Aspiculuris tetraptera) sont de plusieurs mammifères, dont la souris. Ces parasites sont
considérés comme non pathogènes. Ils se nourrissent de bac- transmis à la souris, soit par voie directe par l’ingestion de
téries qui vivent dans l’intestin des souris. Les oxyures peuvent leurs œufs, soit par voie indirecte par l’ingestion d’un hôte
cependant être à l’origine d’une irritation anale, un prolapsus intermédiaire du cestode. Une auto-infection est également
rectal et une perte de poids. Le mauvais état des animaux possible car les œufs sont capables d’acquérir leur maturité
parasités peut être associé à une plus grande sensibilité à directement dans la lumière intestinale de leur hôte. Les œufs
d’autres infections. Le diagnostic s’effectue par coproscopie émis dans le milieu extérieur sont infestants pour l’homme.
ou par l’utilisation du test au ruban adhésif. Les œufs sont Pour réduire le risque de transmission, le respect des mesures
légèrement aplatis d’un côté. d’hygiène est indispensable, comme le nettoyage et la désin-
fection des cages. L’infestation par des cestodes adultes est
Trichuris muris est un nématode parasite du gros intestin. Ce généralement sans conséquence clinique chez la souris. Ce-
trichure est fréquemment retrouvé chez des rats et des souris pendant, lors d’infestations massives chez de jeunes animaux,
sauvages mais on peut également le mettre en évidence chez il est possible d’observer un amaigrissement, une diarrhée et
des rongeurs domestiques. L’infestation par T. muris peut se même de la mortalité. Le diagnostic s’effectue par un examen
traduire par des matières fécales diarrhéiques avec parfois des des selles et la recherche d’œufs arrondis (40-45 µm), avec
traces de sang. Les œufs libérés dans les selles sont facile- une coque épaisse et contenant un embryon avec 6 crochets
ment mis en évidence par des techniques coproscopiques par (embryon hexacanthe) (Fig. 8).
centrifugation/flottation. Il ont un aspect caractéristique en
« ballon de rugby » avec deux bouchons polaires et une cou- Les souris peuvent jouer le rôle d’hôtes intermédiaires de
leur brune. Taenia taeniaeformis, un cestode qui vit à l’état adulte chez le
chat. Chez la souris, le stade larvaire (cysticercus fasciolaris) se
développe dans le foie sans signe clinique observable. Il a été
3. SOURIS 3. SOURIS
suggéré qu’un processus de cancérisation hépatique pouvait sont très petits (environ 4-5 µm) mais peuvent être détectés Cet acarien est hématophage et à l’origine d’irritations cuta-
être associé avec cette infestation chez la souris. Les souris par des techniques de coloration du contenu caecal. nées et d’anémie. Il est actif la nuit et se cache hors de son
avec un accès à l’extérieur peuvent également être des hôtes hôte, à l’abri de la lumière, durant la journée. L’identification
intermédiaires de cestodes de renards et de chiens, comme L’infection par une coccidie rénale du genre Klossiella est dé- du parasite est requise pour un diagnostic, ce qui nécessite
Echinoccocus multilocularis. Cependant, il n’y a aucun risque crite chez la souris. Cette affection est habituellement asym- de le rechercher dans l’environnement immédiat des animaux
de contamination directe de l’homme à partir d’une larve ptomatique. Une forte charge parasitaire peut cependant (dans les cages, la litière…) plus que sur les animaux eux-
d’E. multilocularis présente chez une souris. provoquer une nécrose tubulaire focale. Le diagnostic d’une mêmes. Dans les cas où les animaux ont des contacts fré-
infection par Klossiella est basé sur l’examen anatomopatho- quents avec leur propriétaire, Ornithonyssus bacoti peut être
Protozoaires logique et la détection de sporocystes dans les urines. à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez l’homme.
Fig. 15. Myobia musculi Fig. 16. Myocoptes musculi-
(400x) nus (400x)
Des flagellés du genre Giardia parasitent fréquemment Les souris sont des hôtes intermédiaires naturels de Toxo- Tiques
l’intestin des rongeurs. Les souris sont habituellement para- plasma gondii. L’infection est acquise soit par l’ingestion Acariens
sitées par Giardia muris. La giardiose demeure le plus sou- d’oocystes sporulés émis par un chat, soit de manière ver- Les Pneumocystis sont des organismes commensaux de
vent asymptomatique, mais peut parfois s’accompagner de ticale via le placenta lors de la gestation. La pathogénie de Des acariens du pelage (Myobia musculi, Radfordia affinis, l’appareil respiratoire chez beaucoup de rongeurs. Ces cham-
diarrhée et d’un amaigrissement. Les formes végétatives (tro- l’infection dépend de la dose infectante et de la virulence de Myocoptes musculinus) peuvent être observés à la base des pignons atypiques présentent une spécificité d’hôte absolue.
phozoïtes) s’attachent aux villosités intestinales. Les kystes de la souche en cause. La toxoplasmose de la souris est en gé- poils. Les genres Myobia et Radfordia ont un aspect caracté- Pneumocystis murina est l’espèce retrouvée chez les souris.
Giardia (8-10 µm) sont retrouvés dans les matières fécales. néral asymptomatique mais peut parfois se traduire par une ristique : une ondulation des marges latérales du corps qui ont Elle peut être à l’origine de pneumonies interstitielles quand
inflammation granulomateuse d’un grand nombre d’organes. tendance à s’étendre entre les pattes (Fig. 15). Les acariens du les animaux porteurs sont immunodéprimés ou débilités par
Spironucleus (Hexamita) muris est un flagellé piriforme (2-3 x Les souris infectées ne représentent pas un risque direct pour genre Myocoptes possèdent des pattes fortement chitinisées une autre pathologie.
7-9 µm) qui vit dans la partie antérieure de l’intestin grêle chez leur propriétaire. et adaptées pour s’accrocher aux poils (Fig. 16). Les œufs sont
la souris. Sa présence a été associée à de l’amaigrissement et collés à la base des poils. La transmission s’effectue par con- AGENTS DE MYCOSES INTERNES
de la diarrhée, mais uniquement chez certaines souches de PARASITES EXTERNES tact direct entre souris (ou d’autres rongeurs pour les acari-
souris de laboratoire. ens non spécifiques). Une souris en bonne santé peut tolérer Les Pneumocystis sont des organismes commensaux de
Des ectoparasites sont fréquemment retrouvés chez la souris. une infestation massive sans aucun signe clinique apparent. l’appareil respiratoire chez beaucoup de rongeurs. Ces cham-
Les coccidies du genre Eimeria sont généralement considérées L’augmentation du nombre de parasites et l’apparition de lé- pignons atypiques présentent une spécificité d’hôte absolue.
comme non pathogènes ou comme des pathogènes secon- Puces sions cutanées sont en général associées avec l’âge ou des Pneumocystis murina est l’espèce retrouvée chez les souris.
daires chez les rongeurs. Plusieurs coccidies hôte-spécifiques facteurs de stress comme une gestation. Les signes cliniques Elle peut être à l’origine de pneumonies interstitielles quand
ont été décrites chez la souris. Eimeria pragensis se multiplie La puce de la souris (Leptopsylla segnis) peut être observée incluent du prurit, de l’alopécie, de l’érythème et un épaissis- les animaux porteurs sont immunodéprimés ou débilités par
dans les cryptes du caecum et du colon et semble l’espèce chez les souris sauvages alors que les puces du genre Cte- sement de la peau. Des surinfections bactériennes associées une autre pathologie.
la plus pathogène. Les signes cliniques incluent une diarrhée nocephalides sont retrouvées chez les souris domestiques au grattage peuvent survenir. Le raclage cutané, l’examen des
profuse et souvent hémorragique, de l’amaigrissement et de vivant avec des chiens ou des chats dans les habitations. poils ou le test au ruban adhésif sont les méthodes utilisables AGENTS DE MYCOSES CUTANEES
la mortalité. Le diagnostic s’effectue par coproscopie (détec- L’infestation par les puces est le plus souvent associée avec pour la mise en évidence de ces acariens.
tion d’oocystes) ou à l’autopsie qui révèle un épaississement un pelage terne, de l’alopécie et du prurit. Une infection bac- Les souris peuvent être infectées par le dermatophyte Tri-
des parois intestinales avec des pétéchies. térienne secondaire, une hypersensibilité et une anémie sont Des acariens du genre Psorergates peuvent parasiter les folli- chophyton mentagrophytes, mais dans la plupart des cas,
des complications assez fréquentes dans les cas d’infestations cules pileux chez la souris. L’infestation est en général asymp- l’infection est asymptomatique. Par contre, ces souris pour-
La cryptosporidiose est une affection qui peut toucher une sévères par les puces. tomatique mais peut parfois être à l’origine de l’apparition de ront être à l’origine d’une transmission aux autres animaux
grande variété d’hôtes, y compris la souris. Les techniques petits nodules blanchâtres sur les oreilles et le reste du corps. et à l’homme. Quand les lésions sont présentes, on observe
de biologie moléculaire ont permis l’identification de plusi- Poux le plus souvent une alopécie circulaire ou diffuse ainsi qu’un
eurs espèces de Cryptosporidium (dont C. parvum, C. mu- La présence des acariens Liponyssoides sanguineus passe in- squamosis sur la tête, le cou et la queue. Il n’y a pas de prurit.
ris, C. andersoni et C. wrairi) ainsi que près de 20 génotypes Les poux piqueurs (Polyplax serrata) sont rarement retrouvés aperçue la plupart du temps sauf en cas d’infestation massi- Dans le cas d’une infection par Trichophyton quinckeanum,
ou espèces de statut indéterminé chez les rongeurs. On re- chez les souris. Quand ils sont présents, ils peuvent être à ve. Ces acariens hématophages peuvent être détectés sur les on peut observer de petites dépressions cupuliformes rem-
trouve également des mélanges d’espèces et de génotypes. l’origine de prurit et d’anémie. Polyplax serrata est égale- souris mais également dans leur environnement. Ils peuvent plies de croûtes (« godets faviques »). Le diagnostic peut être
On retrouve les cryptosporidies dans les cellules épithéliales ment le vecteur d’une rickettsie, Eperythrozoon coccoides, à également être vecteurs de Rickettsia akari responsable d’une confirmé par la mise en évidence de poils teigneux dans des
de l’estomac ou de l’intestin. La cryptosporidiose est habi- l’origine de l’épérythrozoonose murine. Les poux sont des pa- rickettsiose chez l’homme. raclages cutanés observés au microscope (après éclaircisse-
tuellement asymptomatique chez la souris bien que parfois rasites spécifiques qui normalement ne quittent pas leur hôte. L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs ment dans le lactophénol) ou par mise en culture. Les derma-
l’atrophie des villosités et l’entérite liées au développement Les adultes et les œufs (lentes) sont facilement identifiables sauvages, principalement les rats et les souris. Cependant, les tophytoses animales sont pour la plupart zoonotiques.
des parasites conduisent à une perte de poids voire à la mort lors de l’examen attentif du pelage de l’animal. petits mammifères domestiques peuvent être des réservoirs.
de l’animal. Les oocystes de Cryptosporidium de rongeurs
3. SOURIS 3. SOURIS
3.b.
Infestation par les tiques l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pelage
de la souris n’est pas séché correctement. Des formulations
TRAITEMENT DES MALADIES L’infestation par les tiques peut être traitée et prévenue par antifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pommade
l’application de fipronil à 7,5 mg/kg (il faut pulvériser le pro- peuvent être utilisées mais ils devront être appliqués tous les
PARASITAIRES ET FONGIQUES duit sur un gant et l’appliquer délicatement sur le corps de jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à obtenti-
la souris en évitant le contact avec la bouche, les yeux et les on de deux cultures mycologiques négatives.
oreilles) tous les 30 à 60 jours.
La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
Il existe peu de médicaments utilisables pour traiter les ma- Infestation par les puces Dermatophytoses res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
ladies parasitaires et fongiques chez les souris et la plupart de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
du temps hors AMM. Dans le cas d’application de topiques, Les souris peuvent être traitées contre les puces avec le fi- d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
Les dermatophytoses de la souris seront traitées en associant
il existe un risque fort de toxicité du fait de la petite taille des pronil à 7,5 mg/kg (il faut pulvériser le produit sur un gant et sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
un traitement topique et un traitement systémique. Le trai-
animaux traités et de leur comportement de toilettage qui l’appliquer délicatement sur le corps de la souris en évitant des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
tement systémique consiste en l’administration d’une dose
augmente le plus souvent lors d’affections cutanées. le contact avec la bouche, les yeux et les oreilles) tous les et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
orale journalière d’un antifongique : la griséofulvine (25 à 50
30 à 60 jours, l’imidaclopide (20 mg/kg) ou la sélamectine en mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou la générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
Nématodoses spot-on (15 à 30 mg/kg). Il est également important de traiter terbinafine (10 à 30 mg/ kg). Les traitements topiques, s’ils l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
l’environnement. sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois par maine pendant 4 mois.
L’ivermectine élimine les oxyures (suivant les mêmes proto-
semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-à-vis
coles que ceux recommandés pour le traitement des acari- Acarioses d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application sur
oses). Le fenbendazole peut également être utilisé à la po-
3.c.
sologie de 20 à 50 mg/kg par voie orale pendant 5 jours ou Plusieurs protocoles ont été testés, mais l’éradication des aca-
0,3% dans l’aliment pendant 14 jours. Dans tous les cas, il riens dans un élevage est toujours plus compliquée que le trai-
est impératif d’effectuer une désinfection concomitante de tement d’un individu isolé. Pour les souris infestées, un trai-
l’environnement. L’oxantel (25 mg/kg) ou le mébendazole
(50 mg/kg) administrés en deux prises sont recommandés
tement par une « microgoutte » d’ivermectine déposée sur la
PREVENTION DES MALADIES
peau peut être utilisé. Deux traitements à 10 jours d’intervalle
pour le traitement de l’infestation par T. muris. La combinai- (5 µL d’une solution d’ivermectine à 1%) directement sur la PARASITAIRES ET FONGIQUES
son d’imidaclopride (10%) et de moxidectine (1%), en spot- peau entre les deux omoplates sont recommandés. Pour un
on, en une administration, peut également être utilisée. traitement collectif d’un grand nombre d’animaux, la dose
totale peut être calculée pour le groupe et la solution asper-
Cestodoses gée dans les différentes cages. Une part d’ivermectine à 1%
La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose chats) en contact avec les souris doivent être régulièrement
(10 mg/mL) doit être diluée dans 10 parts d’eau du robinet et
le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et traités contre les cestodes.
Le praziquantel peut être utilisé. Il est important d’associer le aspergée une fois par semaine pendant 3 semaines. Comme
l’utilisation de molécules à visée prophylactique.
nettoyage des cages et le changement de la litière au traite- l’ivermectine est faiblement soluble dans l’eau, le recours au
Des césariennes suivies d’une adoption des nouveaux nés par
ment médical pour éviter une réinfestation. propylène glycol est utile. Il ne faut pas que chaque animal
Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux des mères allaitantes en zones contrôlées ont été proposées
reçoive plus d’un mL de la solution diluée. Chez les souris,
d’origine incertaine. La nourriture, les cages et la litière doi- pour éliminer des infestations d’acariens de colonies.
Protozooses la moxidectine (0,5 mg/kg en spot-on ou 2 mg/kg par voie
vent être propres et les autres animaux domestiques (chiens,
orale), la sélamectine (15 à 30 mg/kg) et le fipronil peuvent
Le métronidazole (2,5 mg/mL dans l’eau de boisson pendant également être utilisés.
5 jours), le dimétridazole (1 mg/mL dans l’eau de boisson) ou
le ronidazole sont recommandés pour le traitement des pro- La charge parasitaire peut être réduite par l’application sur
tozooses dues aux Giardia ou à Spironucleus muris. La désin- les adultes et les jeunes souris sevrées ainsi que sur la litière,
fection de l’environnement est requise lors de giardiose. Les d’une poudre contenant de la perméthrine une fois par se-
coccidioses peuvent être traitées avec le toltrazuril (10 mg/kg maine. Du coton contenant de la perméthrine a également
par voie orale avec un traitement alterné tous les 3 jours ou été utilisé comme litière ou matériel de nidification pour trai-
25 ppm/L dans l’eau de boisson), la sulfamérazine (1 mg/mL ter des souris infestées par des acariens.
dans l’eau de boisson), la sulfaméthazine (1 à 5 mg/mL dans
l’eau de boisson) ou la sulfaquinoxaline (1 mg/mL dans l’eau
de boisson pendant 14 à 21 jours).
4. GERBILLE 1 . I N D I V I D U E L L E4 .F A
GK TO
ER B IRLEL N
E

ET MYCOSES DE LA GERBILLE
4.
Tableau 4 : Espèces de parasites et de champignons chez les gerbilles
INTERNES
GERBILLE Nématodes Dentostomella translucida, Syphacia spp., Aspiculuris tetraptera
Cestodes adultes Rodentolepis nana (syn. Hymenolepis nana), Hymenolepis diminuta
PARASITES
Protozoaires Entamoeba muris, Tritrichomonas caviae, Giardia spp., Eimeria spp.,
Toxoplasma gondii
EXTERNES
Acariens Demodex spp., Liponyssoides sanguineus, Notoedres muris, Trixacarus diversus,

Tyrophagus castellanii, Ornithonyssus bacoti
AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum gypseum

MYCOSES
hexacanthe) (Fig. 8). Les œufs de R. nana sont infestants pour

PARASITES INTERNES
les humains.
Nématodes
Le stade larvaire du cestode Taenia taeniaeformis est localisé
dans le foie des rongeurs, hôtes intermédiaires. La larve cysti-
Dentostomella translucida est l’oxyure le plus fréquent chez
cerque est petite et le scolex, évaginé, est relié au kyste par un
les gerbilles. L’oxyure mâle mesure environ 10 mm de long
long “cou” segmenté. L’hôte définitif est le chat, et parfois le
et la femelle 20 mm. La transmission se fait par l’ingestion
renard. Les gerbilles infectées par ces larves cysticerques ne
d’œufs embryonnés présents en région périanale qui conta-
semblent pas présenter de signes cliniques.
minent les aliments et l’eau potable. Les œufs sont légèrement
aplatis d’un côté. Des infestations rétrogrades par pénétrati-
on dans le côlon ou le caecum de larves écloses présentes en
Protozoaires
région périanale peuvent également se produire. Les animaux
Entamoeba muris est régulièrement observé chez les gerbilles
infectés peuvent présenter peu ou pas de signes cliniques,
par la détection de kystes lors d’examens coprologiques. Cet-
mais en cas d’infestation sévère, les gerbilles peuvent perdre
te espèce d’Entamoeba semble être non pathogène.
du poids ou avoir un mauvais taux de croissance. Parfois, les
oxyures peuvent provoquer une obstruction intestinale et une
Tritrichomonas caviae peut être observé dans des échantillons
intussusception.
fécaux frais sous la forme de protozoaires flagellés mobiles.
Tritrichomonas caviae n’est pas considéré comme un agent
Syphacia muris, S. obvelata et Aspiculuris tetraptera sont
pathogène.
d’autres oxyures retrouvés chez les gerbilles. Les deux derniers
peuvent être transmis par contact avec des souris parasitées.
PARASITES EXTERNES
Cestodes
Les infestations par les puces sont rares chez les gerbilles à
Rodentolepis nana et Hymenolepis diminuta sont des cesto- l’exception des gerbilles vivant avec des chiens, des chats ou
des fréquemment retrouvés dans l’intestin des rongeurs. La des lapins eux-mêmes parasités.
transmission peut être directe par ingestion d’œufs (R. nana)
ou indirecte, par ingestion d’un arthropode hôte intermédi- Acariens
aire (une puce ou un coléoptère). L’infestation par des cesto-
des adultes est généralement sans conséquence clinique pour Le contact direct entre animaux ou avec des éléments cuta-
les gerbilles. Le diagnostic s’effectue par un examen des selles nés infectés (par exemple des croûtes provenant d’animaux
et la recherche d’œufs arrondis (40-45 µm), avec une coque infectés) peut être une voie importante de contamination par
épaisse et contenant un embryon avec 6 crochets (embryon des acariens. Dans un premier temps, les signes cliniques peu-
4. GERBILLE 4. GERBILLE
vent ressembler à des blessures par morsure. Les poils secs, pendant, les petits mammifères domestiques, dont la gerbil- Protozooses La charge parasitaire peut être réduite par l’application sur
l’alopécie, la formation de croûtes et de l’érythème cutané le, peuvent être parasités. Cet acarien est hématophage et à les gerbilles adultes et les jeunes sevrés ainsi que sur la liti-
avec parfois ulcération peuvent être causés par Demodex l’origine d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit Le métronidazole (25 mg/kg par voie orale pendant 5 jours) ère, d’une poudre contenant de la perméthrine une fois par
chez les animaux immunodéprimés, les animaux jeunes ou et se cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la et le fenbendazole (20 à 50 mg/kg) sont recommandés pour semaine.
âgés. Le diagnostic se fait par l’examen au microscope de pro- journée. L’identification du parasite est requise pour un diag- le traitement de la giardiose. La coccidiose peut être traitée
duits de raclages cutanés. nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement avec le toltrazuril (10 mg/kg par voie orale avec un traitement Dermatophytoses
immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que alterné tous les 3 jours ou 25 ppm/L dans l’eau de boisson),
L’acarien Liponyssoides sanguineus n’est pas responsable sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont la sulfamérazine (0,8 à 1 mg/mL dans l’eau de boisson), la Les dermatophytoses de la gerbille seront traitées en asso-
d’irritations, à moins d’infestation importante. des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus sulfaméthazine (0,8 mg/mL dans l’eau de boisson) ou la sulfa- ciant un traitement topique et un traitement systémique.
bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez quinoxaline (1 mg/mL dans l’eau de boisson). Le traitement systémique consiste en l’administration d’une
Trixacarus diversus est un acarien sarcoptidé à l’origine parfois l’homme. dose orale journalière d’un antifongique : la griséofulvine
de gale chez la gerbille. Il y a un risque plus élevé d’infection Acarioses (25 à 50 mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg)
chez les animaux dans les élevages par rapport à ceux vivant AGENTS DE MYCOSES CUTANEES ou la terbinafine (10 à 30 mg/kg). Les traitements topiques,
seuls. Cet acarien peut également être à l’origine de lésions Plusieurs protocoles ont été testés, mais l’éradication des aca- s’ils sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois
cutanées chez l’homme. Chez les gerbilles, la plupart des dermatomycoses sont cau- riens dans un élevage est toujours plus compliquée que le trai- par semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-
sées par des espèces du genre Microsporum, en particulier tement d’un individu isolé. Pour les gerbilles infestées, un trai- à-vis d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application
Notoedres muris est un autre acarien agent de gale chez les M. gypseum. L’infection par Trichophyton mentagrophytes est tement par une « microgoutte » d’ivermectine déposée sur la sur l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pe-
gerbilles. Il est à l’origine d’irritations, de prurit et d’un épais- également possible. La plupart des animaux n’ont pas de sig- peau peut être utilisé. Deux traitements à 10 jours d’intervalle lage de la gerbille n’est pas séché correctement. Des formula-
sissement de la peau. Cet acarien peut également provoquer nes cliniques, mais certains présentent des zones alopéciques (5 µL d’une solution d’ivermectine à 1%) directement sur la tions antifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pom-
des lésions cutanées chez l’homme. circulaires avec de l’érythème et des croûtes, en particulier peau entre les deux omoplates sont recommandés. Pour un made peuvent être utilisées mais ils devront être appliqués
autour des yeux, des oreilles et du museau. La peau peut aussi traitement collectif d’un grand nombre d’animaux, la dose tous les jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à
Dans le cas de Tyrophagus castellani (un acarien détriticole apparaître sèche et épaissie. L’infection peut se propager au totale peut être calculée pour le groupe et la solution asper- obtention de deux cultures mycologiques négatives.
habituellement non pathogène), la manipulation de mati- sein d’un groupe et les individus les plus sensibles sont les ani- gée dans les différentes cages. Une part d’ivermectine à 1%
ères fécales contaminées peut provoquer des démangeaisons maux très jeunes, stressés ou immunodéprimés. Le diagnostic (10 mg/mL) doit être diluée dans 10 parts d’eau du robinet et La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
cutanées chez l’homme. peut être confirmé par la mise en évidence de poils teigneux aspergée une fois par semaine pendant 3 semaines. Comme res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
dans des raclages cutanés observés au microscope (après éc- l’ivermectine est faiblement soluble dans l’eau, le recours au de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs laircissement dans le lactophénol) ou par mise en culture. Les propylène glycol est utile. Il ne faut pas que chaque animal d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 13). Ce- dermatophytoses animales sont pour la plupart zoonotiques. reçoive plus d’un mL de la solution diluée. Le traitement de sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
l’infection par Demodex doit être poursuivi pendant 3 se- des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
4.b.
maines après la guérison clinique ou jusqu’à l’obtention de et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
2 raclages cutanés négatifs successifs. L’amitraz appliqué générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
localement avec une boule de coton à des intervalles d’une l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
semaine a également prouvé son efficacité dans le traitement maine pendant 4 mois.
TRAITEMENT DES MALADIES de l’infection par Demodex chez les gerbilles.
4.c.
Il y a très peu de traitements disponibles pour lutter contre tré selon une alternance « une semaine avec – une semaine
les maladies parasitaires et fongiques chez les gerbilles. Be- sans traitement », pendant au moins 3 cycles. Dans tous les
aucoup d’entre eux sont utilisés hors AMM. En raison de la cas, il est impératif d’associer au traitement la désinfection de PREVENTION DES MALADIES
faible masse corporelle des gerbilles et de l’augmentation de l’environnement. PARASITAIRES ET FONGIQUES
l’activité de toilettage lors de dermatose, il existe un risque
élevé d’ingestion et de toxicité lors d’utilisation de traitements Cestodoses
topiques.
Le praziquantel (5-30 mg/kg, par voie orale ou par voie sous-
Nématodoses cutanée trois fois à 14 jours d’intervalle) peut être utilisé. Le La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux
traitement doit être associé à une désinfection des cages pour le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et d’origine incertaine. La nourriture, les cages et la litière doi-
L’ivermectine élimine les oxyures selon les mêmes protocoles empêcher la réinfestation (la transmission du cestode R. nana l’utilisation de molécules à visée prophylactique. vent être propres et les autres animaux domestiques (chiens,
que ceux recommandés pour le traitement des acarioses. Le ne nécessite pas forcément un hôte intermédiaire). chats) en contact avec les gerbilles doivent être régulièrement
fenbendazole (20 mg/kg par voie orale pendant 5 jours) peut traités contre les cestodes.
également être utilisé. Le produit est généralement adminis-
5 . C O B AY E 1 . I N D I V I D U E L L E 5F .A K
COTO
BRAE
YNE
5.a. PRINCIPAUX PARASITES ET

MYCOSES DU COBAYE
5.
Tableau 5 : Espèces de parasites et de champignons chez les cobayes
INTERNES
COBAYE Nématodes Paraspidodera uncinata
Protozoaires Entamoeba caviae, Tetratrichomonas spp., Tritrichomonas caviae, Chilomastix

spp., Retortamonas spp., Giardia spp., Balantidium caviae, Cyathodinium spp.,
Cryptosporidium spp., Eimeria caviae, Toxoplasma gondii, Sarcocystis spp.,
PARASITES Klossiella spp.
EXTERNES
Puces Nosopsyllus fasciatus, Pulex irritans, Ctenocephalides felis, Rhopalopsylla clavicola
Poux Gliricola porcelli, Gyropus ovalis, Trimenopon hispidum
Acariens Chirodiscoides caviae, Trixacarus caviae, Demodex caviae
Tiques Ixodes ricinus et autres Ixodidae
AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton benhamiae, T. mentagrophytes

MYCOSES
PARASITES INTERNES est directe, par ingestion des œufs excrétés dans les fèces. Les
œufs rejetés dans l’environnement sont susceptibles d’infecter
Nématodes l’homme, plus particulièrement les enfants. L’infection est le
plus souvent asymptomatique chez le cobaye. Toutefois, des
Paraspidodera uncinata, plus connu sous le nom d’ « oxyure infestations sévères peuvent de traduire par un retard de crois-
du cobaye » n’est pas un oxyure au sens propre du terme. sance, une impaction intestinale et occasionnellement de la
En effet, il possède une ventouse pré-cloacale très semblable mortalité notamment chez les jeunes cobayes. Le diagnostic
à celle des nématodes du genre Heterakis. L’infestation est repose sur l’analyse coproscopique des selles et la mise en
fréquente chez les cobayes élevés à l’extérieur, beaucoup plus évidence des œufs arrondis (40-45 µm), à paroi épaisse et
rare chez les cobayes élevés en cage. Le mâle et la femelle contenant une larve à 6 crochets caractéristique (embryon he-
mesurent 11 mm et 16 mm de long, respectivement et se xacanthe) (Fig. 8).
développent dans le caecum et le colon. Ils ne possèdent pas
d’aile cervicale mais présentent un œsophage rhabditoïde. L’infestation par Hymenolepis diminuta est plus rare et est
Les œufs peuvent être mis en évidence lors de l’examen co- en général mieux tolérée que celle par R. nana. Le diagnostic
proscopique par flottation. Les cobayes se contaminent par repose également sur l’analyse coproscopique des selles. Les
ingestion d’œufs embryonnés et demeurent généralement œufs sont morphologiquement semblables à ceux de R. nana
asymptomatiques. mais de taille supérieure (60-88 x 52-81 µm).
Cestodes Protozoaires
Rodentolepis nana (syn. Hymenolepis nana) est un cestode Entamoeba caviae, Tetratrichomonas spp., Tritrichomonas
qui se développe le plus souvent dans l’intestin grêle des caviae, Chilomastix spp. et Retortamonas spp. parasitent le
rongeurs. Il mesure 20 à 40 mm de long. Le cycle habituel gros intestin des cobayes le plus souvent de façon asympto-
implique le passage par un hôte intermédiaire (puce ou co- matique.
léoptère) dans lequel se développe une larve cysticercoïde.
L’infestation du cobaye (hôte définitif) se produit par ingesti- Les Giardia sont des flagellés fréquemment retrouvés dans
on de l’hôte intermédiaire. Un deuxième cycle, de type mon- l’intestin grêle du cobaye. Les formes trophozoïtes mesurent
oxène, est également possible. Dans ce cas, la contamination 12 x 5 µm et sont fixées à la muqueuse des villosités intesti-
5 . C O B AY E 5 . C O B AY E
nales. Les kystes de Giardia mesurent 8 à 10 µm. Les formes Chaque oocyste contient des sporocystes circulaires formés
trophozoïtes et les kystes de Giardia peuvent être détectés chacun de 3 à 10 sporozoïtes. Ces deux espèces sont spéci-
dans les selles de cobayes parasités par coproscopie. Les ré- fiques du cobaye et se développent dans les cellules endo-
percussions cliniques de l’infestation dépendent de l’espèce théliales des tubules rénaux. L’infection par Klossiella coba-
de Giardia en cause et de la charge parasitaire. Elles peuvent yae peut être responsable d’une néphrite modérée chez le
aller d’une simple perte de poids à l’installation d’une diar- cobaye.
rhée, notamment chez les jeunes animaux.
Il semble que les cobayes sont les seuls rongeurs capables PARASITES EXTERNES
d’héberger des ciliés intestinaux. Balantidium caviae peut être
retrouvé en grand nombre dans le caecum. C’est un orga- Les cobayes sont fréquemment infestés pas des parasites ex-
nisme de grande taille (50-120 x 45-80 µm) caractérisé par ternes.
la présence de deux noyaux, un macro- et un micronucleus.
Ces ciliés forment des kystes de grande taille (40-60 µm de Puces
diamètre) qui constituent la forme de résistance du parasi-
te. Bien que ces parasites soient parfois retrouvés en grand Fig. 17. Lentes de poux visibles à l’oeil nu dans le pelage Les infestations par les puces sont rares chez les cobayes à Fig. 18. Gliricola porcelli (100x)
nombre, il n’existe aucune description de maladie associée. d’un cobaye l’exception des cobayes vivant avec des chiens, des chats ou
Les protozoaires du genre Cyathodinium spp. sont également fréquente chez les jeunes cobayes, plus particulièrement en des lapins eux-mêmes parasités.
fréquents dans le caecum des cobayes. La partie antérieure cas de surpopulation ou de mauvaises conditions d’hygiène.
est conique et la partie distale plus effilée. Comme pour Ba- Le nombre d’animaux atteints peut alors être très élevé et Poux
lantidium caviae, Il n’existe aucune description de maladie conduire à de la mortalité.
associée à la présence de ce type de parasite. Les trois espèces de poux parasites du cobaye (Gliricola por-
L’infection par Toxoplasma gondii est possible chez le cobaye. celi, Gyropus ovalis, Trimenopon hispidum) sont spécifiques
Les cryptosporidies (Cryptosporidium spp.) sont des parasi- La contamination peut se produire par consommation d’eau d’hôtes. Les lentes peuvent être observées à l’œil nu dans le
tes de l’intestin grêle, plus particulièrement du jéjunum et de ou d’aliments contaminés par des selles de chats infectés pelage (Fig. 17).
l’iléon, chez de nombreuses espèces. Leurs oocystes sont de ou par transmission verticale au cours de la gestation. Elle
très petite taille (quelques µm) à paroi lisse. A la différence des conduit à la formation de kystes dans le muscle, le cerveau, L’espèce la plus fréquemment rencontrée est Gliricola porcelli.
autres coccidies, les cryptosporidies ne présentent ni sporo- la conjonctive et/ ou l’oreille interne des animaux infectés. Les femelles mesurent 1,68 x 0,27 mm. Les mâles sont de
cyste, ni corps résiduel, ni micropile. Plusieurs techniques peu- Sur le plan clinique, l’infection peut se traduire des avorte- taille légèrement inférieure. La tête est plus longue que large
vent être utilisées pour leur mise en évidence. La coloration de ments chez les femelles gestantes, une détresse respiratoire, (Fig. 18). Les oeufs sont fixés à la base du poil, plus particuli-
Fig. 19. Chirodiscoides caviae (400x)
Ziehl Neelsen modifiée, permettant la coloration des oocystes de l’hyperthermie, des signes neurologiques voire conduire èrement sur les zones à pelage fin telles que les pattes posté-
de cryptosporidies en rouge, est une des plus fréquemment à la mort. Le diagnostic n’est souvent possible que lors de rieures ou la région de l’anus.
utilisée. Cryptosporidium wrairi est un parasite spécifique du l’examen nécropsique. Le contact de l’homme avec un cobaye
cobaye qui peut être à l’origine d’entérites, de diarrhées et infecté ne présente aucun risque. Gyropus ovalis est également un pou communément retrou-
conduire à la mort. Il existe peu d’informations sur l’existence vé chez le cobaye. Il est un peu plus court et plus large que
possible d’infections croisées par C. parvum entre les cobayes Il est probable que les cobayes puissent être infectés par plu- Gliricola. Les femelles sont un peu plus grandes que les mâles
et d’autres espèces animales. On pense toutefois que ces in- sieurs espèces de Sarcocystis. Bien qu’il n’y ait aucune expres- et mesurent 1,03 x 0,52 mm. La tête est large et présente des
fections sont possibles et pourraient conduire à une expressi- sion clinique documentée de cette infection chez le cobaye, cornes temporales saillantes qui lui donnent une apparence
on clinique chez les ruminants ou l’homme par exemple. d’autres espèces de rongeurs ont prouvé leur capacité à déve- plus trapue.
lopper des kystes de Sarcocystis de taille variable dans le tis-
Eimeria caviae est la seule espèce du genre Eimeria retrouvée su musculaire et donc à de jouer le rôle d’hôte intermédiaire Trimenopon hispidum est le plus grand, mais le plus rare, des
chez le cobaye. Les oocystes, ovales, à paroi lisse et mesurant pour ce type de parasite. Les kystes à paroi épaisse peuvent poux du cobaye. Les femelles mesurent 1,72 x 0,68 mm et
13-26 x 12-23 µm, peuvent être isolés à partir des fécès. Ei- être mis en évidence après l’autopsie lors de l’examen histo- les mâles 1,6 x 0,64 mm. Les adultes sont de couleur brun
meria caviae est un parasite du côlon et occasionnellement pathologique des muscles. foncé et leurs œufs présentent des ornementations de sur-
du caecum. Lors d’atteintes sévères, la coccidiose se mani- face caractéristiques permettant de les différencier des autres
feste par la formation de plaques blanc-jaunâtres visibles par Les coccidies du genre Klossiella (Klossiella cobayae et espèces.
transparence à travers la séreuse, associées ou non à de pe- K. caviae) sont excrétées dans les selles des cobayes sous for- Fig. 20. Trixacarus caviae (400x)
tites plages hémorragiques. La coccidiose est une affection me d’oocystes de grande taille, ellipsoïdes, à double paroi.
Ces trois espèces se nourrissent de débris épidermiques et Le prurit intense conduit à un épaississement de la peau et à Tiques
occasionnellement de sébum (G. porcelli). La transmission se une alopécie progressive. Des surinfections secondaires sont
produit par contact direct. Les fortes infestations se manifes- possibles si aucun traitement spécifique n’est instauré dans Les cobayes ayant accès à un jardin peuvent être infestés par
tent par du prurit, de l’alopécie et l’apparition de lésions cuta- les meilleurs délais. Les zones les plus fréquemment touchées des tiques. Ces tiques se nourrissent pendant plusieurs jours
nées squameuses autour de la tête et des oreilles. Les poux sont le cou, les épaules, l’abdomen ventral et les cuisses. Chez sur leur hôte puis se détachent spontanément. Elles peuvent
peuvent facilement être mis en évidence par observation du le cobaye, la gale trixacarique peut également prendre une être retirées à l’aide de pinces ou crochets adaptés.
pelage à l’aide d’une loupe. Leur identification repose sur leur forme sub-clinique, les signes cliniques s’intensifiant en cas
observation microscopique à partir de prélèvements de poils de baisse d’immunité, lors de transport ou de gestation par AGENTS DE MYCOSES CUTANEES
ou de raclages cutanés. exemple.
Les dermatophytes sont des parasites fréquents chez le
Acariens Dans un certain nombre de cas, lors d’infestations massives cobaye. L’amélioration des techniques de caractérisation
notamment, le prurit très intense peut conduire à un syndrô- moléculaire confirme l’implication fréquente de l’espèce
Chirodiscoides caviae est un acarien pilicole de petite taille, à Fig. 21. Lésions causées par Trixacarus caviae me convulsif. Trixacarus caviae se transmet facilement d’un Trichophyton benhamiae (anciennement dénommée T. men-
peu près 2 fois plus long que large, spécifique du cobaye. La animal à l’autre par contact direct, en cours d’allaitement par tagrophytes var. porcellae) qui a progressivement remplacé
femelle est un peu plus grande que le mâle et mesure 460– exemple ou par l’intermédiaire de cages ou de litières conta- de T. mentagrophytes au sens strict (Fig. 22). Les colonies de
500 µm de long. Les deux premières paires de pattes sont minées. Une contamination humaine est également possible, T. benhamiae ressemblent beaucoup à celles de Microsporum
longues, chitinisés et modifiées en fortes pinces permettant la notamment chez les enfants, lors de contacts étroits avec des canis. La contamination se produit par contact direct ou par
fixation au pelage (Fig. 19). Les œufs de Chirodiscoides caviae animaux parasités. Elles se traduisent par des lésions de pruri- l’intermédiaire d’un environnement contaminé par des spores
sont de forme allongée et sont fixés en region médiale du poil go le plus souvent localisées sur les mains, les bras et le cou. de dermatophyte. Les jeunes y sont particulièrement sensibles
plus particulièrement sur le train arrière, les flancs et le tronc. et de ce fait plus enclins à développer des signes cliniques.
Le cycle de développement et les modalités de transmission Demodex caviae est un agent de démodécie spécifique du Les premières lésions apparaissent le plus souvent au niveau
sont identiques aux autres acariens. Une infestation massive cobaye qui se développe au sein des follicules pileux. La pré- du museau puis se propagent en région péri-oculaire, puis en
est possible chez des animaux immuno-déprimés ou présen- sence du parasite passe le plus souvent inaperçue, toutefois, direction du front et des oreilles (Fig. 23). Elles débutent par
tant une affection sous-jacente. On observe alors du prurit, une baisse d’immunité ou de mauvaises conditions d’élevage l’apparition de poils cassés puis s’installe une alopécie exten-
des excoriations, de l’érythème, de l’alopécie et du squamo- (hébergement ou alimentation inadaptés) peuvent conduire sive, circulaire et squameuse, généralement peu ou pas pru-
sis. La parasitose peut conduire à de l’automutilation et une à une prolifération du parasite. La démodécie à D. caviae se rigineuse. Dans les cas les plus graves, une extension jusqu’à
dermatite ulcéreuse qui débute le plus souvent au niveau de traduit le plus souvent par une alopécie, de l’érythème et la la région lombosacrée est possible. Certains animaux peuvent
la tête. Le pelage est modifié (terne et rugueux). Son accu- Fig. 22. Aspect microscopique de Trichophyton mentagro- formation de lésions papulo-croûteuses. Ces lésions se loca- présenter de l’érythème, des papules, des pustules et des
mulation dans la cavité buccale peut conduire à de l’anorexie. phytes après mise en culture (1000x) lisent le plus souvent sur la tête, les membres antérieurs et le croûtes. Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence de
tronc. Un prurit modéré est parfois décrit. Demodex caviae poils teigneux dans des raclages cutanés observés au micro-
Trixacarus caviae est un acarien sarcoptidé spécifique du co- est facilement reconnaissable par sa forme allongée caracté- scope (après éclaircissement dans le lactophénol) ou par mise
baye agent de gale extensive le plus souvent rencontré en ristique (en forme de cigare), les femelles étant plus grande en culture. Les dermatophytes peuvent être isolés chez des
collectivité ou, plus occasionnellement, chez des individus que les mâles. cobayes porteurs asymptomatiques et sont considérés com-
isolés. Cet acarien se localise préférentiellement au sein de me des agents de zoonose.
galeries intraépidermiques. Sa cuticule est striée et ornée de L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs
petites écailles (Fig. 20). Les œufs sont pondus dans les ga- sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 13). Ce- La dermatophytose se transmet très facilement par
leries. La mise en évidence de T. caviae est souvent difficile pendant, les petits mammifères domestiques, dont le cobaye, l’intermédiaire des spores déposées sur le matériel de toilet-
d’autant qu’un petit nombre de parasites peut être responsa- peuvent être parasités. Cet acarien est hématophage et à tage. Du matériel à usage unique doit donc être utilisé dès
ble d’irritations et de prurit parfois très intenses, semblables l’origine d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit qu’une telle affection est suspectée. Les spores sont très ré-
à ceux décrits dans les cas de la gale sarcotique du chien. La et se cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la sistantes et peuvent persister dans l’environnement pendant
taille des adultes de Trixacarus caviae est inférieure à celle de journée. L’identification du parasite est requise pour un diag- plusieurs années. Un nettoyage et une désinfection minutieux
S. scabiei : la femelle mesure 189x144 µm et le mâle environ nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement doivent donc être systématiquement préconisés.
135x102 µm. Les deux ont une couleur blanchâtre et une for- immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que
me circulaire avec de fines striations de la cuticule en région Fig. 23. Lésions de dermatophytose chez un cobaye sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont
antérieure. des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus
bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez
l’homme.
5.b.
Dermatophytoses
utile. Il ne faut pas que chaque animal reçoive plus d’un mL Les dermatophytoses du cobaye seront traitées en associant
TRAITEMENT DES MALADIES de la solution diluée. Comme chez la souris, la moxidectine un traitement topique et un traitement systémique. Le trai-
PARASITAIRES ET FONGIQUES ou la sélamectine peuvent également être utilisés. tement systémique consiste en l’administration d’une dose
orale journalière d’un antifongique : la griséofulvine (25 à
Le fipronil (7,5 mg/kg) peut également être utilisé par applica- 50 mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou
Il n’existe actuellement aucun médicament disponible avec mg/mL dans l’eau de boisson) ou l’association sulfadiazine + tion du spray sur des mains gantées et friction douce du pe- la terbinafine (10 à 30 mg/kg). Les traitements topiques, s’ils
AMM pour le traitement des maladies parasitaires et fon- triméthoprime (30 mg/kg deux fois par jour dans l’aliment). lage de l’animal. L’application doit être renouvelée deux fois sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois par
giques chez le cobaye. Seule une utilisation hors AMM à 10 jours d’intervalle. semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-à-vis
d’antiparasitaires développés pour d‘autres espèces est donc Les infections par Tritrichomonas caviae, Entamoeba caviae et d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application sur
envisageable. L’utilisation de spécialités à application topique Balantidium coli peuvent être traitées par une administration L’amitraz (0,3% en solution appliquée directement sur les lé- l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pelage
est déconseillée du fait du risque élevé d’intoxication liée à la quotidienne de métronidazole à la dose de 20–50 mg/kg par sions cutanées une fois par semaine ou à 0,025% en soluti- du cobaye n’est pas séché correctement. Des formulations
petite taille des animaux et à l’augmentation du comporte- voie orale pendant 7 jours. Dans tous les cas, le nettoyage et on appliquée sur l’ensemble du corps, deux fois par semaine antifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pommade
ment de toilettage associée à la présence de lésions cutanées. la désinfection des cages doivent être instaurés en parallèle pendant 3 semaines) permet de traiter la gale. La combinai- peuvent être utilisées mais ils devront être appliqués tous les
des mesures médicales afin de limiter les risques de reconta- son de perméthrine et d’imidaclopride (10 et 50 mg/kg) ou jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à obtenti-
Nématodoses mination. un shampooing contenant de la deltaméthrine ont également on de deux cultures mycologiques négatives.
été utilisées pour le traitement des acarioses du cobaye.
L’administration de lactones macrocycliques (dont La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
Infestation par les puces
l’ivermectine) permet d’éliminer les oxyures selon les mêmes La gale trixacarique peut être traitée par une injection sous- res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
protocoles que ceux recommandés pour le traitement des cutanée d’ivermectine (0,2 à 0,4 mg/kg à renouveler au bout de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
L’imidaclopride (20 mg/kg) et la sélamectine (20-30 mg/kg)
acarioses. Le fenbendazole (20 mg/kg par voie orale pendant de 7 à 14 jours) ou par application topique de l’association d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
sont efficaces en application spot-on pour le traitement de
5 jours) peut également être utilisé. Le produit est générale- imidaclopride/moxidectine (0,05-0,1 mL/animal en spot-on), sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
l’infestation par les puces chez les cobayes.
ment administré selon une alternance « une semaine avec – de l’association imidaclopride/perméthrine (0,1 mL/kg en des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
une semaine sans traitement », pendant au moins 3 cycles. spot-on) ou de doramectine (0,4 mg/kg). et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
Infestation par les poux
Une alternative peut être le lévamisole (25 mg/kg par voie générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
sous-cutanée ou 10 mg/kg par voie orale). Dans tous les cas, Les convulsions, parfois présentes lors de gale due à T. caviae, l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
L’administration d’imidaclopride, de perméthrine ou d’une
il est impératif d’associer au traitement la désinfection de peuvent être traitées à l’aide de diazépam. maine pendant 4 mois.
lactone macrocyclique (ivermectine, doramectine à 0,2-0.4
5.c.
l’environnement. mg/kg ou sélamectine) est recommandée pour le traitement
de l’infestation par les poux chez les cobayes. Habituellement
Cestodoses le traitement doit être renouvelé 7 à 10 jours plus tard.
Le praziquantel (5-10 mg/kg, par voie sous-cutanée deux fois Acarioses

PREVENTION DES MALADIES
à 10 jours d’intervalle) peut être utilisé. Le traitement doit être PARASITAIRES ET FONGIQUES
associé à une désinfection des cages pour empêcher la réin- L’éradication des acariens dans un élevage est toujours plus
festation. compliquée que le traitement d’un individu isolé. Pour les
cobayes infestés, un traitement par une « micro-goutte »
Protozooses d’ivermectine déposée sur la peau peut être utilisé. Deux La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose vent être propres et les autres animaux domestiques (chiens,
traitements à 10 jours d’intervalle (5 µL d’une solution le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et chats) en contact avec les cobayes doivent être régulièrement
Le fenbendazole (20 à 50 mg/kg, par voie orale deux fois par d’ivermectine à 1%) directement sur la peau entre les deux l’utilisation de molécules à visée prophylactique. traités contre les cestodes.
jour pendant 10 jours) ou le métronidazole (25 mg/kg par omoplates sont recommandés. Pour un traitement collectif
voie orale deux fois par jour pendant 5 à 7 jours) sont recom- d’un grand nombre d’animaux, la dose totale peut être calcu- Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux
mandés pour le traitement de la giardiose chez le cobaye. La lée pour le groupe et la solution aspergée dans les différentes d’origine incertaine. La nourriture, les cages et la litière doi-
coccidiose peut être traitée avec le toltrazuril (10 mg/kg par cages. Une part d’ivermectine à 1% (10 mg/mL) doit être di-
voie orale avec un traitement alterné tous les 3 jours), la sulfa- luée dans 10 parts d’eau du robinet et aspergée une fois par
mérazine (1 mg/mL dans l’eau de boisson), la sulfaméthazine semaine pendant 3 semaines. Comme l’ivermectine est fai-
(1 à 5 mg/mL dans l’eau de boisson), la sulfaquinoxaline (1 blement soluble dans l’eau, le recours au propylène glycol est
6. HAMSTER 6. HAMSTER 6. HAMSTER

MYCOSES DU HAMSTER
6.
Tableau 6 : Espèces de parasites et de champignons chez les hamsters
INTERNES
HAMSTER Nématodes Syphacia spp., Aspiculuris tetraptera, Dentostomella translucida

Protozoaires Giardia spp., Spironucleus muris, Entamoeba spp., Hexamastix spp., Trichomonas
spp., Tritrichomonas spp., Tetratrichomonas spp., Cryptosporidium muris,
Toxoplasma gondii
PARASITES
EXTERNES
Puces Nosopsyllus fasciatus, Ctenocephalides felis
Acariens Demodex spp., Notoedres spp., Sarcoptes scabiei, Trixacarus diversus, Ornithonys-
sus bacoti, Myobia musculi, Myocoptes musculinus, Spleorodens clethrionomys
AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum spp.
MYCOSES
Généralement, l’infestation des hamsters par les nématodes

PARASITES INTERNES
du genre Syphacia, en particulier chez les animaux immuno-
compétents, passe inaperçue. Dans certains cas, un prurit anal
Nématodes
ou périnéal, un prolapsus rectal, un pelage terne et des lésions
d’alopécie ont été observés. L’infestation par les nématodes
Les oxyures du genre Syphacia sont des parasites fréquents
du genre Syphacia peut être diagnostiquée en utilisant un test
che les rongeurs. Chez le hamster, les espèces les plus fré-
au ruban adhésif aux marges de l’anus, une analyse coprosco-
quentes sont Syphacia criceti et S. mesocriceti bien que la
pique par flottation/centrifugation ou par détection des vers
présence de S. obvelata et S. muris, plus couramment ren-
adultes dans les fèces ou dans le caecum post mortem.
contrées chez la souris et le rat, a aussi été rapportée chez
le hamster. Ces nématodes peuvent contaminer les animaux
Le nématode Aspiculuris tetraptera qui infeste couramment
gardés à la fois à l’intérieur et à l’extérieur et peuvent être dif-
les souris est connu pour parasiter occasionnellement les
ficiles à éradiquer. Tous les stades évolutifs sont localisés dans
hamsters domestiques. Les mâles et les femelles présents
le gros intestin (cæcum et colon). L’oxyure S. mesocriceti est
dans le caecum mesurent respectivement 2,6-4,7 x 0,19-
un nématode de petite taille, incolore et pourvu d’une cuticu-
0,25 mm et 2,3-3,2 x 0,15-0,17 mm. Comme les nématodes
le striée. Les mâles mesurent 1,2 à 1,5 mm de longueur et les
du genre Syphacia, A. tetraptera possède trois lèvres autour
femelles 5 à 7 mm. Il a des lèvres réduites autour d’un vesti-
de l’ouverture buccale, bien que la présence d’ailes cervicales
bule buccal triangulaire caractéristique ce qui le distingue des
donne à l’extrémité antérieure une forme de flèche. Dans les
oxyures du rat et de la souris. L’œsophage est de type rhab-
deux sexes, la queue est émoussée et de forme conique.
ditoïde. Une autre particularité est la présence d’expansions
latérales de la cuticule autour de la région antérieure.
Dentostomella translucida de la gerbille de Mongolie (Merio-
nes unguiculatus) est un autre oxyure qui peut occasionnel-
Les Syphacia ont un cycle direct. Les femelles migrent
lement contaminer les hamsters. Ce nématode est plus long
jusqu’au rectum pour déposer leurs œufs aux marges de
que ceux décrits précédemment (9,6-13 mm pour les femel-
l’anus. Ces œufs sont operculés, à paroi mince, aplatis d’un
les; 6-13 mm pour les mâles) et sont observés dans l’intestin
côté et mesurent 100-140 µm x 30-40 µm. La transmission
grêle plutôt que dans le gros intestin.
a lieu par ingestion d’œufs embryonnés soit directement par
contact oro-fécal ou par l’intermédiaire de l’environnement
contaminé. Les œufs sont émis dans les fèces et peuvent sur-
Cestodes
vivre pendant des semaines dans l’environnement. D’autres
Rodentolepis nana est considéré comme étant le plus im-
rongeurs peuvent aussi être une source de contamination par
portant endoparasite des hamsters. Ce cestode, qui mesure
S. obvelata et S. muris.
6. HAMSTER 6. HAMSTER
20-40 mm de longueur, est unique dans le sens où il peut Protozoaires coloration de Ziehl Neelsen modifiée montrant des oocystes par rapport aux animaux isolés. Trixacarus diversus peut être
alterner un cycle indirect typique et un cycle de vie direct. Le de couleur rose ou par PCR. transmis aux humains et causer des lésions de prurigo galeux.
cycle habituel fait intervenir un hôte intermédiaire invertébré Les Giardia sont des protozoaires flagellés couramment ob-
(une puce, un coléoptère). Les hamsters interviennent com- servés dans l’intestin grêle. L’espèce Gardia muris décrite chez Les hamsters peuvent s’infecter soit par ingestion d’oocystes Les espèces de Demodex du hamster doré sont : D. aurati
me hôtes définitifs et s’infestent par ingestion des invertébrés le hamster est morphologiquement identique aux Giardia de Toxoplasma gondii (qui peut se produire lors de contami- et D. criceti. Ce sont les ectoparasites les plus fréquemment
qui contiennent les larves cysticercoïdes. Il est aussi possible trouvés chez la souris. Les trophozoïtes et les kystes peuvent nation de la nourriture ou de l’eau) ou par transmission verti- observés chez le hamster. La mère semble être la source prin-
pour les hamsters de se contaminer directement si les œufs être observés dans les fèces et les hamsters se contaminent cale via le placenta pendant la gestation. Les hamsters infec- cipale de contamination des jeunes et les hamsters mâles sont
éliminés dans les fèces sont ingérés. Cela se produit de façon par ingestion des kystes. Les trophozoïtes mesurent 5x12 µm tés ne représentent aucun risque direct pour leur propriétaire. souvent plus fortement parasités. L’infestation par D. aurati
plus fréquente si les mesures d’hygiène sont faibles et/ou si et sont adhérents à la muqueuse des villosités intestinales. Les ou D. criceti passe souvent inaperçue compte tenu du faib-
l’animal ingère ses propres excréments ; l’auto-contamination kystes de Giardia mesurent 8 à 10 µm. Généralement la giar- le pouvoir pathogène de ces parasites. Demodex criceti, au
est très probable sachant que les hamsters ont un comporte- diose du hamster est asymptomatique mais une diarrhée peut PARASITES EXTERNES corps trapu et dont la taille est comprise entre 87 et 103 µm
ment coprophage. Les œufs éliminés dans l’environnement être observée chez des individus âgés souffrant d’amyloïdose. de longueur (Fig. 24) vit dans l’épiderme. Demodex aurati,
sont aussi infestants pour les humains, en particulier les en- Selon la charge parasitaire, les hôtes peuvent perdre du poids. Puces au corps allongé et environ deux fois plus long que D. criceti,
fants. La présence de R. nana passe habituellement inaperçue Compte tenu du risque de transmission inter-spécifique, les vit dans les follicules pileux au niveau et au-dessous du canal
chez le hamster mais une infestation massive, en particulier propriétaires de souris devraient minimiser les contacts avec Les hamsters sont sensibles à la contamination par diverses sébacé. Jusqu’à cinq acariens peuvent être présent dans un
chez les individus jeunes, peut s’accompagner d’une enté- les hamsters. espèces de puces incluant Nosopsyllus fasciatus et Ctenoce- seul follicule pileux.
rite, d’un retard de croissance, d’une impaction intestinale phalides felis. Les puces ne sont pas courantes chez les hams-
et, dans de rares cas, de la mort de l’animal. Une dilatation Le protozoaire Spironucleus muris infecte principalement les ters mais ils peuvent s’infester par contact avec d’autres ani- Une immunodéficience, surtout associée à une maladie de
abdominale peut être observée chez les jeunes au sevrage souris, mais peut aussi contaminer les hamsters dorés. Le maux comme des chiens, chats ou lapins de compagnie. La Cushing, conduit à la prolifération des acariens du genre
mais elle est habituellement associée à une contamination par cycle de vie est direct et l’infection a lieu par ingestion de puce du rat, Nosopsyllus fasciatus, peut être particulièrement Demodex. Cela peut être causé en partie par de mauvaises
des protozoaires tels que Spironucleus muris et Giardia spp. kystes. A la suite du désenkystement, les trophozoïtes libé- importante car elle est reconnue comme hôte intermédiaire conditions de logement, du stress ou encore un état de mal-
De mauvaises conditions de logement et un surpeuplement rés colonisent les cryptes de Lieberkuhn, primitivement dans de Rodentolepis nana. nutrition qualitative ou quantitative. D’autres facteurs favori-
peuvent aussi contribuer à l’apparition de signes cliniques. Le l’iléon et le cæcum. La multiplication a lieu par fission binaire sants sont incriminés lors de démodécie du hamster comme
diagnostic est fondé que la détection d’œufs ronds, à paroi longitudinale et les kystes passent dans les fèces. L’infection Acariens un âge avancé, une infection concomitante ou une exposition
épaisse (40-45 µm) contenant une larve typique à 6 crochets par S. muris peut parfois affecter le système immunitaire de prolongée à des agents cancérigènes. Les zones d’alopécie
(embryon hexacanthe) (Fig. 8). l’hôte et causer une desquamation de l’épithélium intestinal, Notoedres muris (un parasite retrouvé le plus souvent sur des sont non prurigineuses et habituellement peu ou pas du tout
un œdème, une inflammation et des lésions de nécrose. Un Muridés) et Notoedres cati (l’agent de la gale notoédrique du érythémateuses. Dans les cas les plus sévères, des papules et
Les infestations causées par Hymenolepis diminuta sont iléus prolifératif et une entérite aiguë ont aussi été décrits. chat) peuvent en de rares occasions infester le hamster. Ces des croûtes peuvent apparaître. Une alopécie sèche avec des
moins fréquentes que celles causées par R. nana. Les hams- Dans de nombreux cas, il n’y a aucun signe clinique, mis à acariens creusent des galeries dans la peau des oreilles, du squames sur les flancs et sur la croupe, le dos et le cou sont
ters peuvent être contaminés uniquement par ingestion de part des modifications histologiques dans le tractus intestinal. nez, des pattes et de la région périanale. Les lésions induites caractéristiques de la démodécie chez les hamsters âgés.
larves cysticercoïdes présentes dans les puces et les coléop- sont similaires à celles décrites chez la souris. Elles peuvent
tères hôtes-intermédiaires. Hymenolepis diminuta est souvent Les flagellés Hexamastix, Trichomonas, Tritrichomonas et Tet- devenir sévères et sont généralement observées sur les pavil-
trouvé dans la partie proximale de l’intestin grêle. Les stades ratrichomonas ainsi que les amibes du genre Entamoeba sont lons auriculaires, la face, les organes génitaux, la queue et les
adultes ont un scolex non armé et sont à l’origine de signes des parasites du gros intestin. Ils sont considérés comme non membres. Les signes cliniques incluent un prurit sévère, un
cliniques moins sévères que R. nana. Le diagnostic est réalisé pathogènes et les signes cliniques sont rares et habituelle- érythème, la formation de croûtes et une hyperpigmentation.
par la détection des œufs (60-88 x 52-81 µm) par examen ment réduits aux jeunes au sevrage. Les espèces Trichomonas
coproscopique. muris, T. wenyoni, T. minuta et une forme similaire à T. microti Sarcoptes scabiei infeste rarement les hamsters. Comme pour
ont été rapportées chez le hamster doré. Divers tests peuvent les autres animaux atteints de gale sarcoptique, la présence
Le stade larvaire (cysticercus fasciolaris) du cestode du chat, être réalisés pour mettre en évidence ces protozoaires intesti- de quelques acariens est suffisante pour causer une irritation
Taenia taeniaeformis, est parfois retrouvé chez le hamster. naux, comme l’examen direct d’un frottis fécal ou un test au considérable, avec du prurit et des lésions similaires à celle de
Les animaux se contaminent par ingestion d’œufs éliminés ruban adhésif. la gale sarcoptique chez le chien. Sarcoptes scabiei est faci-
dans les fèces des hôtes définitifs et une larve strobilocerque lement transmis par contact direct avec d’autres animaux ou
se développe alors dans leur foie. A l’examen post-mortem, Les cryptosporidies sont des parasites de l’intestin grêle, en les humains.
cette larve est visible macroscopiquement comme un élément particulier du jéjunum et de l’iléon chez une grande variété
blanchâtre enroulé dans la vésicule sous la capsule hépatique. d’hôtes. Les oocystes de ces parasites sont de très petite taille Trixacarus diversus est un acarien de la famille des Sarcoptidés
Le nombre de larves varie de 1 à 20, sans produire de signe (5 à 7 µm). L’infection naturelle par Cryptosporidium muris a qui peut parasiter occasionnellement les hamsters. Le risque Fig. 24. Demodex criceti (400x)
clinique, même si un effet carcinogène a été rapporté pour ce été rapportée chez les hamsters. La diarrhée est due à une d’infestation est plus élevé dans les colonies de reproduction
type de parasite. iléite proliférative. Le diagnostic se fait par frottis fécal avec
6.b.
Le diagnostic de démodécie est confirmé par la mise en évi- AGENTS DE MYCOSES CUTANEES
dence des acariens du genre Demodex lors de l’examen mi-
croscopique de poils (trichogramme) ou de raclages cutanés.
Ces acariens ont une forme caractéristique.
Les dermatophytoses d’apparition spontanée sont rares chez TRAITEMENT DES MALADIES
les hamsters. Il y a quelques cas rapportés de dermatophytose
due à Trichophyton mentagrophytes ou à Microsporum spp. PARASITAIRES ET FONGIQUES
Un proche parent du hamster doré, le hamster gris (Cricetulus Les dermatophytoses du hamster peuvent être inapparentes
migratorius) est parasité par l’espèce D. cricetuli qui ressemble ou associées à une peau sèche et squameuse avec forma-
beaucoup à D. aurati. Les mâles mesurent approximativement tion de croûtes avec des poils cassés. Le premier signe est
173 µm de longueur et les femelles environ 192 µm. Une aut- souvent une alopécie squameuse à la pointe du museau, se Il n’existe actuellement aucun médicament avec AMM pour par Giardia est plus difficile à éradiquer chez les hamsters que
re espèce, D. sinocricetuli, peut être observée chez le hamster propageant à la région péri-oculaire, au front et aux oreilles. le traitement des maladies parasitaires et fongiques chez le chez les souris et le traitement par le métronidazole (20 à
rayé (Cricetulus barabensis). Les mâles mesurent approximati- Dans les cas les plus sévères, la zone sacrolombaire est aussi hamster. Seule une utilisation hors AMM d’antiparasitaires 40 mg/kg, par voie orale deux fois par jour pendant 14 jours)
vement 112-128 µm de longueur et les femelles environ 127- affectée. Le prurit est minimal ou absent. Des animaux peu- développés pour d‘autres espèces est donc envisageable. est plus efficace chez ces dernières. Un nettoyage rigou-
150 µm. Ces deux espèces sont trouvées dans les follicules pi- vent présenter de l’érythème, des papules, des pustules et des L’utilisation de spécialités à application topique est déconseil- reux et l’élimination de toute trace de matières fécales dans
leux et elles peuvent induire des lésions et des signes cliniques croûtes. La transmission a lieu par contact direct. Les animaux lée du fait du risque élevé d’intoxication liée à la petite taille l’environnement sont recommandés, ainsi que l’utilisation de
similaires à ceux observés chez les hamsters dorés. jeunes sont les plus sensibles. La dermatophytose est transmi- des animaux et à l’augmentation du comportement de toilet- désinfectants.
se très facilement par les spores fongiques dans les cages et tage associée à la présence de lésions cutanées.
L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs sur le matériel de toilettage. Le diagnostic est confirmé par la Dans le cas d’une infection chronique par Spironucleus mu-
sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 15). Ce- mise en évidence de poils teigneux dans des raclages cutanés Nématodoses ris, le dimétridazole (1 mg/mL dans l’eau de boisson pendant
pendant, les petits mammifères domestiques, dont le hams- observés au microscope (après éclaircissement dans le lacto- 14 jours) et le métronidazole (70 mg/kg en trois prises orales
ter, peuvent être parasités. Cet acarien est hématophage et à phénol) ou par mise en culture. Les dermatophytes peuvent L’ivermectine (avec les mêmes protocoles que ceux recom- quotidiennes pendant 14 jours) peuvent être utilisés.
l’origine d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit être isolés chez des hamsters porteurs asymptomatiques et mandés pour le traitement des acarioses) est active vis-à-vis
et se cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la sont considérés comme des agents de zoonose. des oxyures. Le fenbendazole peut aussi être utilisé à la dose Il n’y a pas de traitement spécifique lors de toxoplasmose chez
journée. L’identification du parasite est requise pour un diag- de 10 mg/kg administré une semaine sur deux pendant au le hamster mais des sulfamides potentialisés peuvent être uti-
nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement moins 3 cycles ou à la dose de 20 à 50 mg/kg pendant 5 jours lisés. L’administration de sulfadizine (25 mg/kg pendant 2 à
immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que consécutifs. Dans tous les cas, il est impératif que la désin- 3 semaines) est possible de même que celle de l’enrofloxacine
sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont fection de l’environnement soit faite en même temps. Il est (5 à10 mg/kg par voie orale pendant for 5 à 10 jours).
des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus important de noter que les œufs d’oxyures sont résistants à la
bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez dessiccation ainsi qu’à certains désinfectants. L’infestation par La coccidiose peut être traitée avec le toltrazuril (10 mg/kg par
l’homme. Aspiculuris tetraptera peut être traitée de la même façon que voie orale pendant 3 jours), l’association sulfadiazine + trimé-
les infestations par les autres oxyures. thoprime (30 mg/kg deux fois par jour dans l’aliment ou par
Spleorodens clethrionomys est un acarien trouvé dans les ca- voie sous-cutanée pendant 2 à 3 semaines), la sulfamérazine
vités nasales du hamster doré. Les adultes atteignent une tail- Cestodoses (1 mg/mL dans l’eau de boisson pendant 2 à 3 semaines), la
le de 300-360 µm de longueur et sont de forme ovale et de sulfaméthazine (1 à 5 mg/mL dans l’eau de boisson pendant
couleur blanchâtre. Ces acariens sont présents dans la partie Le praziquantel peut être administré par voie orale à la dose 2 à 3 semaines) ou la sulfaquinoxaline (1 mg/mL dans l’eau de
postérieure des cavités nasales et sont considérés comme non de 5 à 30 mg/kg pendant 14 jours ou par voie sous-cutanée boisson pendant 2 à 3 semaines).
pathogènes. L’infestation par S. clethrionomys est habituelle- pendant 7 jours. Le fenbendazole est également recommandé
ment une découverte accidentelle lors de l’autopsie. par voie orale à la dose de 20 à 50 mg/kg pendant 5 jours. Le Infestation par les puces
traitement doit être associé à une désinfection des cages pour
empêcher la réinfestation. Les hamsters peuvent être traités contre les puces avec le fi-
pronil à 7,5 mg/kg (il faut pulvériser le produit sur un gant et
Protozooses l’appliquer délicatement sur le corps du hamster en évitant
le contact avec la bouche, les yeux et les oreilles) tous les 30
Le fenbendazole (20 à 50 mg/kg, par voie orale une fois par à 60 jours, l’imidaclopide (20 mg/kg) ou la sélamectine en
jour pendant 7 à 10 jours) est recommandé pour le traite- spot on (15 à 30 mg/kg). Il est également important de traiter
ment de la giardiose chez le hamster. Cependant, l’infection l’environnement.
6.c.
Acarioses
Plusieurs protocoles ont été testés, mais l’éradication des aca- La sélamectine (15-30 mg/kg ou une goutte en spot-on sur le
riens dans un élevage est toujours plus compliquée que le trai- cou) est la molécule de choix pour traiter l’infestation par Or- PREVENTION DES MALADIES
tement d’un individu isolé. Pour les hamsters infestés, un trai- nithonyssus bacoti. Le fipronil (il faut pulvériser le produit sur PARASITAIRES ET FONGIQUES
tement par une « microgoutte » d’ivermectine déposée sur la un gant et l’appliquer délicatement sur le corps du hamster
peau peut être utilisé. Deux traitements à 10 jours d’intervalle en évitant le contact avec la bouche, les yeux et les oreilles) ou
(5 µL d’une solution d’ivermectine à 1%) directement sur la une solution diluée d’ivermectine peuvent aussi être utilisés.
peau entre les deux omoplates sont recommandés. Pour un
traitement collectif d’un grand nombre d’animaux, la dose Dermatophytoses La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose de parasites. La transmission inter-espèce est une question
totale peut être calculée pour le groupe et la solution asper- le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et importante qui doit être prise en compte si les propriétaires
gée dans les différentes cages. Une part d’ivermectine à 1% Les dermatophytoses du hamster seront traitées en associant l’utilisation de molécules à visée prophylactique. ont d’autres espèces de rongeurs dans le même foyer.
(10 mg/mL) doit être diluée dans 10 parts d’eau du robinet et un traitement topique et un traitement systémique. Le trai-
aspergée une fois par semaine pendant 3 semaines. Comme tement systémique consiste en l’administration d’une dose Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux Le meilleur contrôle du stade larvaire de Taenia taeniaeformis
l’ivermectine est faiblement soluble dans l’eau, le recours au orale journalière d’un antifongique : la griséofulvine (25 à d’origine incertaine. Les aliments et la litière doivent être chez les hamsters dépend des mesures d’hygiène adéquates
propylène glycol est utile. Il ne faut pas que chaque animal 50 mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou maintenus propres et de bonnes conditions d’hygiène et des telles que l’enlèvement régulier des déchets et la prévention
reçoive plus d’un mL de la solution diluée. Pour des groupes la terbinafine (10 à 30 mg/kg). Les traitements topiques, s’ils mesures sanitaires rigoureuses doivent être maintenues. Cel- de la contamination de la litière ou des aliments par des fèces
incluant de nombreux hamsters, l’ivermectine peut être ad- sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois par les-ci comprennent un lavage minutieux de l’animal, le netto- de chats. Les chats présents dans le même foyer doivent être
ministrée par voie orale. Chez les hamsters, la moxidectine semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-à-vis yage et la stérilisation de la cage et le contrôle des puces et traités avec un produit efficace contre les cestodes.
(0,4 mg/kg), la doramectine (0,2 à 0,4 mg/kg) et la sélamecti- d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application sur autres insectes qui peuvent agir comme hôtes intermédiaires
ne (15 à 30 mg/kg) peuvent également être utilisées. l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pelage
du hamster n’est pas séché correctement. Des formulations
La charge parasitaire peut être réduite par l’application sur antifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pommade
les hamsters adultes et les jeunes sevrés ainsi que sur la liti- peuvent être utilisées mais ils devront être appliqués tous les
ère, d’une poudre contenant de la perméthrine une fois par jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à obtenti-
semaine. on de deux cultures mycologiques négatives.
Le benzoate de benzyle ou l’amitraz (dilué à 0,013%) peu- La dermatophytose se transmet facilement par les spo-
vent être appliqués par voie topique pour traiter les formes res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel
localisées de démodécie. Les cas de démodécie généralisée de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures
peuvent être traités avec de la sélamectine (30 mg/kg en spot- d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
on sur le cou) une fois toutes les deux semaines. sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
maine pendant 4 mois.
7. CHINCHILLA 7. CHINCHILLA

MYCOSES DU CHINCHILLA
7.
Tableau 7 : Espèces de parasites et de champignons chez les chinchillas
INTERNES
Nématodes Baylisascaris procyonis, Syphacia obvelata
CHINCHILLA Cestodes adultes Rodentolepis nana (syn. Hymenolepis nana)
Larves de cestodes Stades larvaires de nombreux Taenia spp. et d’Echinococcus multilocularis

PARASITES Protozoaires Giardia spp., Cryptosporidium spp., Eimeria chinchillae, Toxoplasma gondii
EXTERNES
Puces Ctenocephalides spp.
Poux Ctenocephalides spp.
AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum spp.

MYCOSES
PARASITES INTERNES
Nématodes Protozoaires
L’oxyure Syphacia obvelata est parfois observé dans le cae- Les Giardia sont des flagellés parasites de l’intestin grêle
cum et le côlon de chinchillas. Le mâle mesure 1,6 mm de chez de nombreux hôtes. Les trophozoïtes recouvrent la mu-
long et l’extrémité caudale, qui se termine par un long ap- queuse intestinale et ses villosités et peuvent interférer avec
pendice filiforme, présente des ailes caudales. La femelle me- l’absorption des nutriments par l’hôte. Les signes cliniques
sure 3,5-5,7 mm de long et les œufs relativement gros (110- dépendent de la charge parasitaire et comprennent une perte
142 x 30-40 µm) peuvent être mis en évidence en utilisant de poids, de la léthargie, une posture voûtée et un pelage
la méthode du ruban adhésif. Les œufs sont généralement terne chez le chinchilla. La diarrhée est observée le plus sou-
aplatis sur un côté. En dehors d’une éventuelle irritation péri- vent chez les jeunes animaux. Les facteurs de stress tels qu’un
anale, la présence de S. obvelata passe inaperçue. changement de régime ou le surpeuplement peuvent jouer
un rôle dans l’apparition de la maladie. Le diagnostic repo-
Cestodes se sur la détection des kystes de Giardia (8-10 µm) dans des
échantillons fécaux. A l’heure actuelle, il est difficile de savoir
L’infection par le cestode Rodentolepis nana (syn. Hyme- si les Giardia retrouvés chez les chinchillas sont transmissibles
nolepis nana) est habituellement asymptomatique chez les à l’homme.
chinchillas. Rodentolepis nana peut être acquis directement
par ingestion d’œufs ou par ingestion d’un arthropode hôte Un seul cas de diarrhée avec excrétion de Cryptosporidium
intermédiaire, comme une puce ou un colléoptère. Les hu- a été recensé chez un jeune chinchilla (8 mois). Il n’y a pas
mains, en particulier les enfants, peuvent être contaminés. d’information disponible sur le typage moléculaire de ce pa-
Une hygiène stricte et des mesures de prévention telles que rasite de sorte qu’il est impossible de savoir s’il s’agissait de
le nettoyage et la désinfection des cages peuvent réduire le C. parvum ou d’une autre espèce.
risque de transmission. Le diagnostic de l’infestation par R.
nana se fait par l’examen des matières fécales et la mise en Une coccidiose causée par Eimeria chinchillae peut être ob-
évidence d’œufs ronds à paroi épaisse (40-45 µm), chacun servée, en particulier chez les jeunes chinchillas. Elle est con-
contenant une larve avec 6 petits crochets (embryon hexacan- sidérée comme une infection chronique à l’origine d’épisodes
the) et des filaments polaires caratéristiques (Fig. 8). sporadiques de diarrhée. Le diagnostic est réalisé par la détec-
tion d’oocystes dans les matières fécales.
7. CHINCHILLA 7. CHINCHILLA
7.b.
Les protozoaires du genre Sarcocystis ont été parfois asso- L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs
ciés à de la mortalité chez de jeunes chinchillas et, lors de sauvages, principalement les rats et les souris (Fig. 15). Ce-
l’examen post mortem, des lésions microscopiques ont été pendant, les petits mammifères domestiques, dont le chin-
identifiées dans plusieurs organes. chilla, peuvent être parasités. Cet acarien est hématophage et
TRAITEMENT DES MALADIES
à l’origine d’irritations cutanées et d’anémie. Il est actif la nuit PARASITAIRES ET FONGIQUES
Les chinchillas peuvent être parasités par Toxoplasma gondii. et se cache hors de son hôte, à l’abri de la lumière, durant la
Les aliments contaminés par des matières fécales de chats journée. L’identification du parasite est requise pour un diag-
contenant des oocystes de T. gondii représentent la principale nostic, ce qui nécessite de le rechercher dans l’environnement
voie de transmission. Un large panel de signes cliniques peut immédiat des animaux (dans les cages, la litière…) plus que Il n’existe actuellement aucun médicament disponible avec Infestation par les puces
être observé, dont des problèmes respiratoires, de la fièvre, sur les animaux eux-mêmes. Dans les cas où les animaux ont AMM pour le traitement des maladies parasitaires et fon-
un abattement et des signes neurologiques (troubles locomo- des contacts fréquents avec leur propriétaire, Ornithonyssus giques chez le chinchilla. Seule une utilisation hors AMM Les chinchillas peuvent être traités contre les puces avec le
teurs, torticolis ou convulsions). La toxoplasmose peut être as- bacoti peut être à l’origine d’une dermatite prurigineuse chez d’antiparasitaires développés pour d‘autres espèces est donc fipronil (il faut pulvériser le produit sur un gant et l’appliquer
sociée à une mortalité élevée chez le chinchilla. Le diagnostic l’homme. envisageable. L’utilisation de spécialités à application topique délicatement sur le corps du chinchilla en évitant le con-
est souvent basé sur le résultat de l’examen post-mortem. est déconseillée du fait du risque élevé d’intoxication liée à la tact avec la bouche, les yeux et les oreilles) ou la pyréthrine.
Le contact avec des chinchillas infectés ne représente pas un AGENTS DE MYCOSES CUTANEES petite taille des animaux et à l’augmentation du comporte- L’imidaclopide (10 à 20 mg/kg) ou la sélamectine en spot-on
risque direct pour l’homme. ment de toilettage associée à la présence de lésions cutanées. (6 à 12 mg/kg) peuvent aussi être utilisées.
Les chinchillas sont fréquemment infectés par le dermatophy-
PARASITES EXTERNES te Trichophyton mentagrophytes (Fig. 25). Le premier signe Nématodoses Infestation par les poux
est souvent une alopécie squameuse sur la tête. Le prurit est
En raison de leur pelage dense, les chinchillas souffrent ra- minimal ou absent. La transmission a lieu par contact direct et L’ivermectine (avec les mêmes protocoles que ceux recom- Les chinchillas peuvent être traités contre les poux avec le fi-
rement d’ectoparasitoses. L’infestation par des puces, des les animaux jeunes sont les plus sensibles. La dermatophytose mandés pour le traitement des acarioses) est active vis-à-vis pronil (il faut pulvériser le produit sur un gant et l’appliquer
tiques, ou d’autres ectoparasites survient surtout chez les est transmise très facilement par les spores fongiques dans les des oxyures. Le fenbendazole peut aussi être utilisé à la dose délicatement sur le corps du chinchilla en évitant le contact
chinchillas sauvages. cages et sur le matériel de toilettage. Le diagnostic est con- de 20 mg/kg avec la nourriture pendant 5 jours consécu- avec la bouche, les yeux et les oreilles).
firmé par la mise en évidence de poils teigneux dans des ra- tifs. Dans tous les cas, il est impératif que la désinfection de
Puces clages cutanés observés au microscope (après éclaircissement l’environnement soit faite en même temps. Acarioses
dans le lactophénol) ou par mise en culture. Les dermatophy-
Les puces du genre Ctenocephalides peuvent être observées tes peuvent être isolés chez des chinchillas porteurs asympto- Cestodoses Plusieurs protocoles ont été testés, mais l’éradication est
chez les chinchillas qui se trouvent dans le même foyer que matiques et sont considérés comme des agents de zoonose. beaucoup plus difficile à réaliser dans les colonies que pour
des chiens et chats infestés. Le praziquantel (6-10 mg/kg dans la nourriture, puis renou- des animaux isolés. L’ivermectine peut être administrée à la
velé 10 jours après) peut être utilisé. Le traitement doit être dose de 0,2-0,4 mg/kg de poids corporel par voie orale ou
Poux/Autres ectoparasites associé à une désinfection des cages pour empêcher la réin- sous-cutanée, pendant 7-14 jours. Il est également possible
festation. d’utiliser l’imidaclopide (jusqu’à 40 mg/kg) en spot-on.
L’infestation par les poux du genre Lagidiophthirus peut pro-
voquer du grattage, des frottements et/ou des mordillements Protozooses Dermatophytoses
qui endommagent la fourrure. En cas de forte infestation, des
squames et des croûtes peuvent se former à la surface de la Le fenbendazole (25 à 50 mg/kg, par voie orale une ou deux Les dermatophytoses du chinchilla seront traitées en associant
peau, faisant penser à de la gale. Des lésions ressemblant à fois par jour pendant 2 à 5 jours) peut être administré pour le un traitement topique et un traitement systémique. Le trai-
des verrues peuvent également être observées, en particulier traitement de la giardiose. Le métronidazole doit être utilisé tement systémique consiste en l’administration d’une dose
sur les zones avec peu ou pas de poils, telles que les oreilles. avec précaution chez les chinchillas. orale journalière d’un antifongique : la griséofulvine (25 à
La transmission se produit principalement par contact direct 50 mg/kg en deux prises), l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou
de chinchilla à chinchilla. La coccidiose peut être traitée avec le toltrazuril (10 mg/kg la terbinafine (10 à 30 mg/kg). Les traitements topiques, s’ils
par voie orale avec un traitement alterné tous les 3 jours ou à sont entrepris, doivent être appliqués au moins deux fois par
D’autres ectoparasites (l’acarien Atricholaelaps chinchillae et la dose de 25 ppm/L dans l’eau de boisson), la sulfamérazine semaine. Les propriétaires doivent être mis en garde vis-à-vis
les arthropodes du genre Liposcelis) peuvent être responsab- (1 mg/mL dans l’eau de boisson), la sulfaméthazine (1 mg/ d’un risque potentiel d’hypothermie suite à l’application sur
les de lésions cutanées chez les chinchillas. mL dans l’eau de boisson, pendant 2 à 4 jours, à renouveler l’ensemble du corps d’une solution antifongique si le pelage
Fig. 25. Lésion de dermatophytose due à Trichophyton men-
tagrophytes chez un chinchilla 4 jours plus tard) ou la sulfaquinoxaline (1 mg/mL dans l’eau du chinchilla n’est pas séché correctement. Des formulations
de boisson pendant 2 à 3 semaines). antifongiques sous forme de lotions, de gels ou de pommade
7. CHINCHILLA 8. FURET
8.
peuvent être utilisées mais ils devront être appliqués tous les d’hygiène comme la décontamination de l’environnement
jours. Les traitements doivent être poursuivis jusqu’à obtenti- sont nécessaires. Comme la dermatophytose est zoonotique,
on de deux cultures mycologiques négatives. des gants doivent être portés lors du traitement de l’animal
et lors du nettoyage de l’environnement. En collectivité, des
La dermatophytose se transmet facilement par les spo- générateurs de fumée ou une solution antifongique (comme
FURET
res fongiques présentes dans l’environnement. Le matériel l’énilconazole, 50 mg/m2) pourront être utilisés 2 fois par se-
de toilettage ne doit donc pas être partagé et les mesures maine pendant 4 mois.
7.c. PREVENTION DES MALADIES

La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose

le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et
ivent être propres et les autres animaux domestiques (chiens,
chats) en contact avec les chinchillas doivent être régulière-
l’utilisation de molécules à visée prophylactique. ment traités contre les cestodes.
Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux

d’origine incertaine. La nourriture, les cages et la litière do-
8. FURET 8. FURET

MYCOSES DU FURET
Tableau 8 : Espèces de parasites et de champignons chez les furets Le diagnostic de dirofilariose chez le furet peut être obtenu en Tritrichomonas spp. peut être observé dans des échantillons
mettant en évidence des microfilaires dans le sang circulant à de selles fraîches comme un protozoaire mobile avec des fla-
INTERNES
partir d’un frottis ou par le test de Knott modifié. Cependant, gelles. Son pouvoir pathogène est considéré comme négli-
Nématodes Toxascaris leonina, Toxocara cati, Uncinaria criniformis, Capillaria spp., chez le furet, D. immitis peut ne produire de microfilaires que geable.
Filaroides spp., Dirofilaria immitis
pendant une courte période de temps. Les tests permettant
Cestodes adultes Taenia spp., Mesocestoides spp., Ariotaenia procyonis, Dipylidium caninum de détecter les antigènes circulants de D. immitis semblent PARASITES EXTERNES
Protozoaires Eimeria spp., Giardia spp., Spironucleus muris (syn. Hexamita muris), plus utiles. Il a été montré que ces tests sont capables de dé-
PARASITES Tritrichomonas spp., Toxoplasma gondii tecter une infestation chez le furet à partir de l’âge de 4 mois. Puces
EXTERNES La radiographie peut être un examen complémentaire utile
chez le furet puisque les lésions causées par la présence des Les puces du chien et du chat (Ctenocephalides spp.) sont
Puces Ctenocephalides spp. et autres espèces filaires cardiaques peuvent parfois être très clairement visibles. parfois présentes chez les furets en Europe. Les furets qui sont
Poux Trichodectes spp. En outre, la cardiomégalie et l’épanchement pleural peuvent dressés pour chasser les lapins peuvent être parasités par Spi-
être détectés de cette façon. lopsyllus cuniculi. Les puces de cette espèce restent fixées sur
Acariens Sarcoptes scabiei, Otodectes cynotis, Ornithonyssus bacoti, Demodex spp.
les oreilles des furets et ne cherchent pas à s’échapper (même
Tiques Ixodes spp. Cestodes lorsque l’on cherche à les attraper). Les puces peuvent être re-
sponsables d’affections cutanées chez les furets et sont capa-
AGENTS DE Dermatophytes Microsporum canis, Trichophyton mentagrophytes
MYCOSES Les cestodoses imaginales passent généralement inaperçues. bles, lorsqu’elles sont présentes en grand nombre, de causer
Elles peuvent parfois conduire à de l’anorexie, une entérite et de l’anémie. Les puces peuvent piquer l’homme et certaines
un amaigrissement. personnes développent parfois des réactions allergiques aux
PARASITES INTERNES piqûres de puces.
Protozoaires
Nématodes les œufs et les furets se contaminent par ingestion d’œufs Poux
infestants. Le développement a lieu dans l’intestin grêle sans Les furets peuvent être parasités par plusieurs espèces de
Toxocara cati est un parasite fréquent du furet qui se conta- migration. La période prépatente est approximativement de coccidies du genre Eimeria. Dans tous les cas, l’infection est Les furets peuvent parfois être contaminés par les poux
mine par l’ingestion d’œufs infestants dans l’environnement 8 semaines. transmise par ingestion d’oocystes provenant de matières fé- broyeurs du chien.
ou par l’ingestion de viande insuffisamment cuite ou de cales de furets contaminés. La coccidiose pose le plus de pro-
proies contenant des larves (et jouant le rôle d’hotes paraté- L’infestation par T. leonina et les nématodes du genre Toxoca- blèmes en collectivité. Les conditions favorables à la survie des Acariens
niques du parasite). Lorsque des œufs de T. cati sont ingérés, ra est le plus souvent asymptomatique. Parfois, il est possib- oocystes conduisent parfois à des niveaux élevés de contami-
ils éclosent dans l’intestin et les larves entame une migration le d’observer une distension abdominale, des vomissements, nation de l’environnement. La coccidiose est symptomatique Sarcoptes scabiei peut infester les furets. Les acariens sont
entéro-trachéale. Les nématodes adultes sont présents dans une diarrhée et un amaigrissement. chez les jeunes furets, mais après une infection initiale, les présents dans des galeries dans l’épiderme. La femelle mesu-
l’intestin grêle. Ils se reproduisent et les femelles pondent des furets acquièrent normalement une assez forte immunité. Les re 300-400 µm de longueur et le mâle environ 250 µm. Les
œufs à partir de la 8ème semaine qui suit la contamination du La filaire Dirofilaria immitis est présente sur tous les conti- signes cliniques incluent une diarrhée chronique, un amaigris- œufs sont pondus dans les galeries. La mise en évidence de
furet (période prépatente). Dans l’environnement, les œufs nents, plus particulièrement dans les zones au climat chaud et sement et une anorexie. S. scabiei est souvent difficile d’autant qu’un petit nombre
deviennent infestants en quelques semaines et sont capables humide. Cette espèce est enzootique dans certaines régions de parasites peut être responsable d’irritations et de prurit
de survivre pendant plusieurs années. du sud de l’Europe. La limite nord de la zone méditerranéenne Les Giardia sont des flagellés parasites de l’intestin grêle parfois très intenses, semblables à ceux décrits dans les cas
d’enzootie est cependant difficile à définir, essentiellement à chez de nombreux hôtes. Les trophozoïtes recouvrent la mu- de la gale sarcoptique du chien. Cet acarien se transmet fa-
Les nématodes du genre Toxocara (de même que Toxasca- cause des déplacements des animaux de compagnie à travers queuse intestinale et ses villosités et peuvent interférer avec cilement par contact direct avec d’autres animaux, y compris
ris leonina) sont plus fréquemment observés chez des furets l’Europe. l’absorption des nutriments par l’hôte. La diarrhée est obser- les humains.
qui vivent avec des chats ou des chiens. Les nématodes du vée le plus souvent chez les jeunes animaux. Le diagnostic
genre Toxocara sont transmissibles à l’homme et les règles Les furets sont aussi sensibles à l’infestation par D. immitis repose sur la détection des kystes de Giardia (8-10 µm) dans Otodectes cynotis (Fig. 26) est responsable d’une otite exter-
d’hygiène devront être respectées pour limiter le risque zoo- que les chiens (alors que chez les chats, le nombre de filaires des échantillons fécaux. Lorsque les Giardia appartiennent à ne caractérisée par une accumulation de cérumen brun dans
notique. est souvent très faible). Cependant, étant donné que le cœur l’assemblage génétique A, il peut y avoir un risque de trans- le conduit auditif externe. Du prurit, des secouements de tête
et les vaisseaux d’un furet sont de taille relativement faible, mission à l’homme. et du grattage peuvent conduire la formation d’un hématome
Toxascaris leonina a un cycle de vie direct. Les vers adultes même un petit nombre de filaires peut être à l’origine d’une du pavillon auriculaire. L’infestation peut être suspectée sur la
femelles dans l’intestin grêle produisent des œufs qui passent expression clinique sévère. Les furets infestés peuvent présen- Spironucleus muris (Hexamita muris) est un petit flagellé base de l’historique et des signes cliniques. La confirmation
dans les fèces pour contaminer l’environnement. Ces œufs ont ter de façon brutale des difficultés respiratoires, parfois asso- (2-3 x 7-9 µm) présent dans l’intestin grêle des furets. Sa est apportée par la mise en évidence des acariens dans le con-
une coque épaisse et peuvent survivre dans l’environnement ciées à de l’anorexie, une léthargie et de la cyanose. Une mort présence a parfois été associée à un amaigrissement et de la duit auditif externe. Les acariens mesurent environ 500 µm de
pendant une longue période. Les larves se développent dans subite peut intervenir. diarrhée.
8. FURET 8. FURET
longueur et, à l’examen otoscopique, apparaissent comme de La dermatophytose se transmet facilement par les spores fon-
petits points blancs qui contrastent avec le cérumen noirâtre giques présentes dans l’environnement. Le matériel de toilet-
d’une oreille atteinte. tage ne doit donc pas être partagé et les mesures d’hygiène
comme la décontamination de l’environnement sont néces-
L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs saires. Comme la dermatophytose est zoonotique, des gants
sauvages, principalement les rats et les souris. Cependant, doivent être portés lors du traitement de l’animal et lors du
d’autres mammifères comme le furet peuvent parasités. Cet nettoyage de l’environnement.
acarien est hématophage et, lors de forte infestation, il peut
être à l’origine d’une anémie voire de la mort du furet.
Les Demodex (Fig. 27) ne sont pas des parasites très fréquents
chez le furet. Les signes cliniques apparaissent habituellement
à la suite d’une déficience immunitaire liée à une infection vi-
rale, un diabète, une maladie de Cushing, une corticothérapie Fig. 26. Otodectes cynotis (une femelle et deux œufs) (400x)
ou un processus néoplasique. La démodécie se traduit par une
coloration jaunâtre de la peau, une alopécie, un état séborrh-
éique et parfois une otite externe érythémato-cérumineuse.
Fig. 29. Lésion de dermatophytose chez un furet
La maladie est non prurigineuse. Le diagnostic est obtenu par
8.b.
mise en évidence des acariens dans des raclages cutanés.
Tiques
Les tiques (Ixodes ricinus et d’autres Ixodidae) peuvent infes-

TRAITEMENT DES MALADIES
ter les furets qui ont accès à l’extérieur (Fig. 28) en particulier PARASITAIRES ET FONGIQUES
ceux qui sont dressés pour chasser des lapins.
AGENTS DE MYCOSES CUTANÉES Il y a peu de médicaments disponibles pour le traitement des Comme chez le chien, le traitement de la dirofilariose cardi-
maladies parasitaires et fongiques chez les furets et presque aque chez le furet est complexe. Sous surveillance vétérinaire,
Fig. 27. Acarien du genre Demodex
Trichophyton mentagrophytes et Microsporum canis sont tous sont utilisés hors AMM. les mêmes produits que ceux utilisés pour les chiens peuvent
les dermatophytes mis en cause dans la majorité des cas de être administrés aux furets. L’association imidaclopride/moxi-
dermatophytose chez les furets. La transmission se fait par Nématodoses dectine (en spot-on) dispose d’une AMM pour l’élimination
contact direct entre animaux ou par l’intermédiaire d’un envi- des microfilaires chez le furet. D’autres protocoles proposent
ronnement contaminé. Les jeunes animaux sont particulière- Les nématodes gastro-intestinaux peuvent être traités par le recours à l’ivermectine (0,05 à 0.1 mg/kg, par voie souscuta-
ment sensibles et montrent plus souvent des signes cliniques. l’administration de fenbendazole (20 à 50 mg/kg, par voie née jusqu’à résolution des signes cliniques et disparition de la
Les lésions débutent par des poils cassés avec des zones orale tous les jours pendant 3 à 5 jours). Le traitement par microfilarémie) ou à des produits actifs sur les filaires adultes
d’alopécie circulaire recouvertes de fines squames (Fig. 29). l’ivermectine (0,2 à 0,4 mg/kg, par voie sous-cutanée, deux comme la mélarsomine (2,5 mg/kg, par voie intra-musculaire,
Les lésions sont souvent présentes sur le chanfrein. Elles se fois à 14 jours d’intervalle) ou par la sélamectine (6 à 15 mg/ une première fois puis deux fois à un jour d’intervalle un mois
propagent à la région péri-oculaire, au front et aux oreilles. kg, en spot-on, une fois par mois) est également possible. plus tard) et le thiacétarsemide (0,22 mL/kg, en intra-veineux
Dans les cas sévères, la zone sacro-lombaire est affectée. Le deux fois par jour pendant deux jours). En complément du
prurit est minime ou absent. Certains animaux peuvent mon- traitement antiparasitaire, un traitement symptomatique de
trer de l’érythème, des papules, des pustules et des croûtes. l’insuffisance cardiaque est indispensable.
Le diagnostic est confirmé par la mise en évidence de poils
teigneux dans des raclages cutanés observés au microscope
(après éclaircissement dans le lactophénol) ou par mise en
Fig. 28. Tiques sur un furet
culture.
8. FURET 8. FURET
Cestodoses Acarioses Dermatophytoses me de lotions, de gels ou de pommade peuvent être utilisées

mais ils devront être appliqués tous les jours. Les traitements
Les cestodoses sont traitées avec du praziquantel (5-10 mg/ L’éradication des acariens est toujours beaucoup plus difficile
L’association d’un traitement systémique et d’un traitement doivent être poursuivis jusqu’à obtention de deux cultures
kg, par voie sous-cutanée, deux fois à 10-14 jours d’intervalle). à réaliser dans les collectivités que chez des animaux isolés.
topique est recommandée. Le traitement systémique consis- mycologiques négatives.
Pour les furets parasités par des acariens, l’ivermectine peut
te en l’administration d’une dose orale journalière d’un an-
Protozooses être administrée à la dose de 0,2 à 0,4 mg/kg par voie orale,
tifongique : la griséofulvine (25 à 50 mg/kg en deux prises), Les mesures d’hygiène sont extrêmement importantes, en
2 fois à 14 jours d’intervalle. Les traitements avec des formula-
l’itraconazole (2,5 à 10 mg/kg) ou la terbinafine (10 à 30 mg/ particulier le traitement de l’environnement. Lorsque plusieurs
Les produits anticoccidiens (y compris les combinaisons de tri- tion spot-on de sélamectine (6 à 15 mg/kg) et de l’association
kg). Les traitements topiques, s’ils sont entrepris, doivent furets sont infectés, l’environnement peut être pulvérisé avec
méthoprime et de sulfamides) peuvent être utilisés chez les imidaclopride/moxidectine sont également recommandés.
être appliqués au moins deux fois par semaine. Les proprié- une solution d’énilconazole à raison de 50 mg/m² deux fois
furets pour traiter la coccidiose, y compris la sulfadiméthoxi-
taires doivent être mis en garde vis-à-vis d’un risque potentiel par semaine pendant 4 mois. Du fait du risque zoonotique, le
ne, (une administration à la dose de 50 mg/kg, par voie orale Pour le traitement d’O. cynotis, la sélamectine (15 mg en spot-
d’hypothermie suite à l’application sur l’ensemble du corps port de gants doit être vivement conseillé pour la manipulati-
suivie par une dose de 25 mg/kg une fois par jours pendant on appliquée une seule fois) a montré une bonne efficacité.
d’une solution antifongique si le pelage du furet n’est pas on des animaux infectés et le nettoyage de l’environnement
5 à 21 jours). Le traitement devra être accompagné par des Il est également possible d’administrer une à deux gouttes
séché correctement. Des formulations antifongiques sous for- contaminé.
mesures d’hygiène visant à réduire les possibilités de reconta- de fipronil ou d’ivermectine (0,5 mg/kg) directement dans les
mination par les occystes dans l’environnement. oreilles ou d’injecter par voie sous-cutanée de l’ivermectine
(0,2 à 0,4 mg/kg). Il faut répéter le traitement 14 jours plus
8.c.
Le métronidazole (15-20 mg/kg, par voie orale, deux fois par tard. Avant tout traitement, les oreilles doivent être nettoyées
jour pendant 14 jours ou 50-75 mg/kg une fois par jour pen- avec une solution antiseptique.
dant 5 jours) ou le fenbendazole (10-20 mg/kg, par voie ora-
le, pendant 5 jours) peuvent être administrés pour traiter la Pour le traitement de la gale sarcoptique, différentes lacto-
giardiose. Une réhydratation peut être nécessaire en particu- nes macrocycliques ont montré leur efficacité : l’ivermectine PREVENTION DES MALADIES
lier chez les jeunes animaux et dans les cas de diarrhée sévère. (0,2 à 0,5 mg/kg par voir sous-cutanée, deux fois à une se- PARASITAIRES ET FONGIQUES
maine d’intervalle), la doramectine (0,5 mg/kg par voie sous-
Infestation par les puces cutanée, deux fois à une semaine d’intervalle) et la sélamec-
tine (6 à 15 mg/kg, 2 à 3 fois à 14-30 jours d’intervalle). Le
En dehors de l’imidaclopride et du fipronil, il n’y a aucun fipronil (en spray appliqué deux fois à 7 à 10 jours d’intervalle) La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose être maintenues. La prévention de la dirofilariose cardiaque
médicament avec AMM contre les puces chez les furets. La a également été utilisé. le plus souvent sur l’association de mesures hygiéniques et en zone d’enzootie peut être réalisée par l’administration
combinaison fipronil/S-méthoprène peut être utilisée chez les l’utilisation de molécules à visée prophylactique. Des mesures mensuelle d’une lactone macrocyclique : moxidectine (0.1 mL
furets. Pour le traitement de la démodécie, des bains d’amitraz (so- de quarantaine devraient être mises en place pour tous les de la solution spot-on pour chatons), sélamectine (18 mg/kg
lution à 0,3%) ou l’administration d’ivermectine (0,4 mg/ animaux dont l’historique est incertain. Les aliments, les cages en spot-on), ivermectine (0,05 mg/kg par voie orale ou sous-
Il existe également de nombreux produits qui peuvent être kg, par voie sous-cutanée, une fois par semaine ou 0,05 à et la litière doivent être maintenus propres ; de bonnes condi- cutanée) ou milbémycine oxime (1,15 à 2,33 mg/kg par voie
appliqués dans l’environnement du furet pour faciliter le con- 0,3 mg/kg, par voie sous-cutanée, tous les jours) ont été uti- tions d’hygiène et des mesures sanitaires rigoureuses doivent orale).
trôle des puces. lisés.
Infestation par les poux Infestation par les tiques
L’infestation par des poux broyeurs peut être traitée avec Le fipronil en spray est bien toléré. La perméthrine en spot-on
l’ivermectine (0,2 à 0,4 mg/kg, par voie souscutanée, répété (une à deux gouttes pour les animaux de moins de 400 g ou
deux fois à intervalle hebdomadaire) ou avec la doramecti- 3 gouttes pour les animaux plus lourds) peut aussi être utili-
ne (0,5 mg/kg, par voie souscutanée, en utilisant le même sée.
protocole que pour l’ivermectine). Un traitement avec la sé-
lamectine (2 à 3 fois à 14-30 jours d’intervalle) ou le fipronil
(appliqué par pulvérisation deux fois à 7-10 jours d’intervalle)
est également possible
A PROPOS D’ESCCAP REMERCIEMENTS
A PROPOS D’ESCCAP
ESCCAP (European Scientific Counsel Companion Animal Parasites) est une association indépendante animée par des vétérinaires REMERCIEMENTS
parasitologues exerçant dans différents pays Européens. L’objectif de l’association est de formuler des recommandations pour la ESCCAP tient à remercier les personnes ou institutions suivantes pour la mise à disposition de photos de parasites ou de lésions
lutte contre les parasites chez les animaux de compagnie et de loisir. Ces recommandations sont destinées à préserver la santé dues à la présence de parasites :
des animaux, protéger les personnes des agents de zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’homme) et ainsi préserver • Dr vét. Christophe Bulliot, Nandy, France
le lien homme/animal.
• Dr vét. Cristina Almeida, Algés, Portugal
Les parasites présents en Europe sont nombreux et leur importance variable. Les recommandations d’ESCCAP tiennent compte • Service de Maladies infectieuses et Immunologie, Faculté de médecine vétérinaire, Utrecht, Pays-Bas
des différentes situations géographiques et les abordent de manière globale. Lorsque que cela est nécessaire, des recommanda- • Service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie, École nationale vétérinaire d’Alfort, Maisons-Alfort, France
tions particulières sont formulées pour certains pays ou certaines régions. • Dr vét. John McGarry, Liverpool, Royaume-Uni
• Pr. Luís Madeira de Carvalho, Lisbonne, Portugal
• Dr vét. N.J. Schoemaker, Utrecht, Pays-Bas
Les membres de l’association ESCCAP estiment :
• Dr vét. Y.R.A van Zeeland, Utrecht, Pays-Bas
• que les vétérinaires et les propriétaires d’animaux de compagnie doivent mettre en place des mesures de lutte
vis-à-vis des parasites des animaux ;
• que les vétérinaires et les propriétaires d’animaux de compagnie doivent mettre en place des mesures pour
limiter les risques sanitaires liés aux déplacements des animaux, en particulier l’introduction d’agents pathogènes
dans des régions indemnes ;
• que les vétérinaires et les médecins doivent travailler en étroite collaboration pour réduire le risque de transmis-
sion de parasites des animaux de compagnie à l’homme ;
• que les vétérinaires doivent être capables de fournir aux propriétaires d’animaux de compagnie des informations
précises sur le risque représenté par les parasites d’animaux et des recommandations pertinentes sur les métho-
des de lutte vis-à-vis de ces parasites ;
• que les vétérinaires doivent éduquer les propriétaires d’animaux de compagnie pour qu’ils deviennent des
acteurs de la prévention vis-à-vis des maladies parasitaires ;
• que les vétérinaires doivent recourir à des tests diagnostiques pour caractériser précisément la nature des infesta-
tions parasitaires des animaux de compagnie et en déduire la meilleure stratégie de lutte vis-à-vis des parasites.
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Malvern Hills Science Park, Geraldine Road, Malvern, Worcestershire WR14 3SZ, Royaume Uni
Première publication.
© ESCCAP 2017
Tous droits réservés
Adaptation du Guide de recommandations européen ESCCAP no. 7 pour la Suisse – juillet 2021
Traitement et prévention
des maladies parasitaires et fongiques
des petits mammifères de compagnie
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Traitement et prévention

des maladies parasitaires et fongiques

A propos d’ESCCAP ................................................................................................................................................... 60

Facteurs favorisants des maladies parasitaires et

1.a. PRINCIPAUX PARASITES

Tableau 1 : Espèces de parasites et de champignons chez le lapin

Puces Spilopsyllus cuniculi, Ctenocephalides spp.

Mouches Lucilia sericata et autres mouches agents de myiases

Poux Haemodipsus ventricosus

Mycoses systémiques Encephalitozoon cuniculi, Pneumocystis oryctolagi

Les principales nématodoses imaginales du lapin de compag-

Passalurus ambiguus est un parasite fréquent du lapin (Fig. 1).

Cestodes PARASITES EXTERNES

1.c. PREVENTION DES MALADIES

La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose

tamination de l’environnement par des ookystes.

2.a. PARASITOSES ET MYCOSES

PARASITES EXTERNES L’acarien Ornithonyssus bacoti est un parasite de rongeurs

3.a. PRINCIPAUX PARASITES

SOURIS Nématodes Nematospiroides dubius, Nippostrongylus spp., Trichostrongylus spp.,

Puces Leptospylla segnis, Ctenocephalides spp.

Poux Polyplax serrata

Acariens Myobia musculi, Radfordia affinis, Myocoptes musculinus, Psorergates spp.,

PARASITES INTERNES Cestodes

Nématodes Les cestodes Rodentolepis nana et Hymenolepis diminu-

4.a. PRINCIPAUX PARASITES

Acariens Demodex spp., Liponyssoides sanguineus, Notoedres muris, Trixacarus diversus,

AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum gypseum

hexacanthe) (Fig. 8). Les œufs de R. nana sont infestants pour

5.a. PRINCIPAUX PARASITES ET

Protozoaires Entamoeba caviae, Tetratrichomonas spp., Tritrichomonas caviae, Chilomastix

Puces Nosopsyllus fasciatus, Pulex irritans, Ctenocephalides felis, Rhopalopsylla clavicola

Poux Gliricola porcelli, Gyropus ovalis, Trimenopon hispidum

Acariens Chirodiscoides caviae, Trixacarus caviae, Demodex caviae

Tiques Ixodes ricinus et autres Ixodidae

AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton benhamiae, T. mentagrophytes

Le praziquantel (5-10 mg/kg, par voie sous-cutanée deux fois Acarioses

6.a. PRINCIPAUX PARASITES ET

HAMSTER Nématodes Syphacia spp., Aspiculuris tetraptera, Dentostomella translucida

Puces Nosopsyllus fasciatus, Ctenocephalides felis

Généralement, l’infestation des hamsters par les nématodes

7.a. PRINCIPAUX PARASITES ET

Larves de cestodes Stades larvaires de nombreux Taenia spp. et d’Echinococcus multilocularis

Puces Ctenocephalides spp.

Poux Ctenocephalides spp.

AGENTS DE Dermatophytes Trichophyton mentagrophytes, Microsporum spp.

7.c. PREVENTION DES MALADIES

La prévention des maladies parasitaires et fongiques repose

Une quarantaine peut être préconisée pour des animaux

8.a. PRINCIPAUX PARASITES ET

Les tiques (Ixodes ricinus et d’autres Ixodidae) peuvent infes-

Cestodoses Acarioses Dermatophytoses me de lotions, de gels ou de pommade peuvent être utilisées

Infestation par les poux Infestation par les tiques

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Première publication. Publié par ESCCAP – juillet 2017

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