Parasitologie Tropicale
Parasitologie Tropicale
Parasitologie Tropicale
Nationalestraat, 155
B – 2000 Antwerpen
PARASITOLOGIE
HUMAINE
TROPICALE
___________
(Notes pratiques)
SEPTEMBRE 2008
Philippe Gillet - Idzi Potters - Jan Jacobs
pgillet@itg.be , ipotters@itg.be , jjacobs@itg.be
Chaque espèce fait partie d’un genre. Celui-ci occupe une place déterminée au sein d’une famille, d’un ordre,
d’une classe et d’un embranchement (phylum). Les noms donnés aux classes et aux familles ne sont pas
toujours ceux recommandés par la Nomenclature Zoologique Internationales (Classification du Comité de
Nomenclature, Lévine et al., 1980), mais les dénominations les plus couramment rencontrées dans les traités
de parasitologie. Cette classification a été intentionnellement choisie pour des raisons de facilité.
Les Helminthes présentant une importance médicale font partie de deux grands embranchements :
Le phylum Plathelminthes [vers aplatis, système digestif rudimentaire, peau (ou tégument) fine par lequel se
fait une partie importante de l’absorption des aliments] qui comporte deux classes trouvant une place dans ce
cours :
Le phylum Némathelminthes [vers ronds, non segmentés, système digestif complet, à sexes séparés, peau
(ou cuticule) solide] avec une classe importante :
• les Nématodes.
Pour les Protozoaires [parasites unicellulaires], une classification simplifiée, plus pratique pour le diagnostic de
laboratoire médical est aussi utilisée : Cette classification simplifiée repose principalement sur le type de
mobilité du parasite :
• Le Groupe des Amibes : Déplacement à l’aide de pseudopodes, les formes parasitaires sont
toujours extracellulaires.
• Le Groupe des Flagellés : Déplacement par un ou des flagelle(s) qui ne sont cependant pas
toujours présents pour le stade de développement impliqué en pathologie humaine.
• Le Groupe des Ciliés : Déplacement et capture des aliments par le jeu de cils couvrant tout
l’organisme.
• Le Groupe des Sporozoaires : Pas de mode de locomotion évident, les formes parasitaires
sont généralement intracellulaires.
Pour quelques parasites, une classification n’est pas encore bien définie.
Quelques autres parasites soit bactériens, soit fongiques sont aussi abordé dans ces notes, en raison de
similitudes techniques pour les mettre en évidence.
Description du microscope :
Objectif à immersion :
Les rayons lumineux qui traversent le système optique du microscope rencontrent différents milieux (air, verre,
etc.), avec des indices de réfraction différents. En passant d’un milieu à un autre, ces rayons seront déviés et
éventuellement perdus dans le système. [Le même phénomène se passe pour un bâton partiellement immergé
dans de l’eau qui apparaît comme brisé, parce que les rayons lumineux passant d’un milieu (eau) à l’autre (air)
sont réfractés (déviés) de leur chemin original]. Le degré de déviation dépend du pouvoir réfractant du milieu,
appelé indice de réfraction, dont le symbole est « n ». L’indice de réfraction est déterminé par la loi de Snell.
Quelques valeurs typiques sont données ci-dessous :
• Air : n = 1.000
• Eau : n = 1.330
• Verre à vitre normal : n = 1.500
• Huile à immersion : n = 1.515
• Baume du Canada (milieu de montages microscopiques) : n = environ 1.5
Le microscope est également un instrument relativement coûteux qui mérite toute notre attention.
Les trois grands ennemis sont la poussière, l’humidité et les chocs. Certains climats sont particulièrement
nuisibles à l’instrument de précision qu’est le microscope. La poussière ou les vents de sables peuvent
pénétrer les parties les plus délicates de la mécanique. Par ailleurs l’humidité excessive produira des
moisissures sur les surfaces optiques du verre. Pour éviter ces problèmes, Il est important de ne pas utiliser
des housses en matière plastique mais en tissu clair pour que le microscope puisse « respirer » et « recevoir »
la lumière (en coton par exemple que l’on pourra laver régulièrement). Ces housses seront suffisamment
grandes afin de pouvoir « border » l’appareil qui sera placé dans un endroit bien aéré, voir ventilé. En saison
humide, le rangement des appareils dans des armoires est à proscrire si l’on veut éviter les moisissures, sauf si
ces armoires sont ventilées et chauffées, ou asséchées par des absorbeurs d’humidité régulièrement régénérés
(cristaux de silicagel, avec indicateur de saturation). La climatisation n’est une solution que si elle est
permanente (condensation avec les sautes de température). Régler la climatisation sur une température pas
trop froide pour éviter de trop grands écarts de température lors des arrêts ou des coupures de courant.
Quelques règles de bases permettront de livrer des résultats de qualité durant de nombreuses années :
• Pour les microscopes électriques, diminuer l’intensité lumineuse au maximum (potentiomètre) avant
d’éteindre le microscope (interrupteur). Ceci permet de prolonger la durée de vie de la lampe.
• Prévoir une (des) lampe(s) de rechange. Conserver précieusement les caractéristiques et les
fournisseurs de la lampe.
• A la fin du travail, éliminer l’huile de l’objectif à immersion à l’aide d’un papier doux (un papier
hygiénique doux non pelucheux peut être utilisé). L’huile durci en séchant et rend l’image trouble.
En cas de dépôt d’huile, il est possible de nettoyer l’objectif à immersion en imbibant très
légèrement un papier doux avec très peu de xylène (ou d’un mélange alcool/éther 1/1 v/v) puis
essuyer avec un papier doux sec.
• Les autres lentilles seront aussi nettoyées avec un autre papier doux (éviter tout contact entre les
autres lentilles et l’huile). Certaines lentilles synthétiques ne résistent pas aux solvants
organiques : Vérifier le(s) type(s) de solvant(s) utilisable(s) pour chaque microscope dans
leurs notices d’utilisation.
• Ne jamais laisser le tube sans oculaires : Les poussières et les spores de champignons pourraient
entrer dans le tube.
• Eliminer la poussière à l’aide d’un petit pinceau et d’une poire en caoutchouc.
• Recouvrir le microscope de sa housse et ranger le en fonction des conditions locales.
• Protéger le microscope des chocs. En cas de transport, utiliser une boite prévue à cet effet, en y
fixant bien le microscope.
12
Exemples : 11 1
10 2
L’élément au centre est un globule rouge.
A 1 heure se situe une plaquette sanguine entre deux globules rouges.
L’élément à 2 heures est un neutrophile. 9 3
L’élément entre 4 et 5 heures est un monocyte.
L’élément entre le centre et 10 heures est un lymphocyte. 8 4
L’élément sur le bord à 8 heures est une partie de lymphocyte.
7 5
6
Pour la recherche de parasites au 40 x (certains protozoaires), le même principe est utilisé, mais en se limitant
à 3 lignes contiguës.
Pour des préparations colorées, la préparation entière n’est pas examinée. La partie examinée doit cependant
former une surface contiguë sans espace entre les champs examinés.
Principe :
La taille est un critère important de détermination de nombreux parasites, tout particulièrement lorsqu'il
s'agit de kystes de protozoaires ou d'œufs d’helminthes. Il est possible d’avoir une première estimation
de la taille par comparaison avec le diamètre du champ microscopique observé : En divisant le champ
de vision des oculaires par le grossissement des objectifs, on obtient le vrai diamètre du champ
microscopique observé. On ne tient pas compte du grossissement des oculaires, mais on doit tenir
compte du facteur de tube. Le diamètre vrai obtenu doit encore être divisé par le facteur tube pour
obtenir le diamètre du champ observé en mm.
Le champ de vision (field of view) indique le diamètre en mm de l’image intermédiaire dans l’oculaire
(c'est-à-dire le diamètre du diaphragme circulaire qui limite l’image et se trouve approximativement au
milieu de l’oculaire. Il est indiqué généralement sur l’oculaire, juste après le grossissement (exemples :
10x/25, 10x/20, 6x/20,…). Le facteur de tube est une caractéristique du microscope (la plupart du
temps = 1, à vérifier dans la manuel d’utilisation du microscope).
Exemple : des oculaires 10x/22 sont utilisés avec un objectif 10 x sur un microscope avec un
facteur de tube de 1. Cette combinaison fournit un champ objet de (22 :10 ):1 = 2.2 mm
Diamètre du champ
Oculaires Objectifs
microscopique observé
10x 18L 4x 4.5 mm
10x 18L 10 x 1.8 mm
10x 18L 40 x 0.45 mm
10x 18L 100 x 0.18 mm
Il est également possible d’avoir une première estimation de la taille d’un parasite par comparaison
avec un élément de taille connu (parasites comme S. mansoni ou T. trichiura, globules rouges, etc.).
Pour mesurer avec précision des éléments qui se trouvent dans un champ microscopique, il est
nécessaire que l’oculaire possède une échelle de mesure (micromètre oculaire). Un micromètre
oculaire est un oculaire muni d’une lentille portant gravée une échelle, le plus souvent divisée en 100
graduations. Ces graduations auront une valeur différente selon le grossissement de l’objectif du
microscope.
Le micromètre oculaire doit donc être calibré pour chaque objectif de chaque microscope. La
calibration consiste à donner une valeur en µm pour chaque graduation et pour chaque objectif par
comparaison avec une mesure de référence. La mesure de référence est un micromètre objectif (lame
porte-objet en verre portant une graduation longue de 1 à 2 mm, dont les plus petites divisions sont
distantes de 10 µm exactement). Vu le prix et l’usage très limité d’un micromètre objectif, il peut être
remplacé, sans grande perte de précision, par une cellule de numération. Les cellules de numérations
sont utilisées en hématologie pour dénombrer des éléments. Elles se retrouvent dans chaque
laboratoire
Matériel nécessaire :
Microscope, micromètre oculaire, (micromètre objectif ou) cellule de numération, papier optique, huile à
immersion.
1. Placer une cellule de numération (Neubauer double improved par exemple) sur la platine du
microscope, et mettre la partie quadrillée de la cellule au centre du champ microscopique.
2. Enlever l’oculaire dont la dioptrie n’est pas réglable et remplacer le par le micromètre oculaire à
étalonner.
4. Tourner l’oculaire jusqu’à ce que les graduations du micromètre oculaire soient parallèles aux lignes de
la cellule de numération.
6. Sans déplacer le quadrillage de la cellule de Neubauer, chercher un autre point à l’extrême droite du
champ où deux autres traits se superposent exactement. Ce deuxième jeu de trait doit être le plus à
droite possible du trait 0.
7. Compter le nombre de traits du micromètre oculaire entre le trait 0 et le point où le deuxième jeu de
traits se superpose. Exemple pour la figure ci-dessous : 94 divisions du micromètre oculaire.
8. Compter le nombre de carrés de la cellule de Neubauer entre le trait 0 et le point où le deuxième jeu de
traits se superpose. Transformer ce nombre de petits carrés en µm.
Exemple pour la figure ci-dessous : 6 carrés de 250 µm + 5 carrés de 200 µm, soit 2.500 µm.
11. L’étalonnage n’a besoin d’être fait qu’une fois pour chaque microscope. Attention, si le micromètre
oculaire est réglable pour la dioptrie, la calibration n’est valable que pour le réglage dioptrique utilisé (en
effet, la longueur du tube influence le grossissement).
Cellules de Neubauer
Micromètre oculaire Calibration du micromètre
(Double improved)
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
Développement des
œufs dans l’eau* Développement du
miracidium miracidium dans un
mollusque sporocystes,
Métacercaires dans
rédies, cercaires
des poissons
Métacercaires
dans des crustacés
* Sauf pour Opisthorchis spp., Heterophyes spp. et Metagonimus spp., pour lesquels les œufs doivent d’abords
être ingérés par le mollusque, avant de libérer les miracidium.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation,
[technique de Kato-Katz : Pour enquêtes épidémiologiques].
• Recherche des œufs dans une biopsie rectale.
• Sérologie (sur base des CAA circulating anodic antigen et des CCA circulating cathodic antigen) :
- Recherche des anticorps (différentes techniques).
- Recherche des complexes immuns circulants (différentes techniques).
• [Recherche des antigènes dans les URINES (CCA, détection sur strip lateral flow through ou en ELISA)]
Remarques :
1. Si l’éperon n’est pas visible, il est possible de retourner l’œuf en appuyant délicatement sur la lamelle pour le faire apparaître.
2. Comme les œufs ne se libèrent pas facilement de la paroi intestinale, des examens de selles répétés ou une biopsie rectale sont à envisager.
3. Il est parfois possible de retrouver des œufs de S. mansoni dans les urines (ponte dans les veines vésicales). La coloration de Ziehl-Neelsen
peut alors être utile.
4. Les tests sérologiques sont groupe-spécifiques. Des réactions croisées avec d’autres trématodes sont possibles. La combinaison de deux
tests sérologiques pour la recherche des anticorps circulant, un test Elisa et un test IHA donne une sensibilité de l’ordre de 90 %. Les
anticorps peuvent persister des années après un traitement efficace.
5. Les œufs apparaissent dans les selles 25 à 60 jours après l’infestation (période pré patente). La ponte quotidienne est de l’ordre de 100 à 300
œufs par femelle adulte. La durée de vie du ver adulte est estimée entre 2 et 18 ans.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation,
[technique de Kato-Katz : Pour enquêtes épidémiologiques].
• [Recherche des œufs dans une biopsie rectale].
• Sérologie (sur base des CAA circulating anodic antigen et des CCA circulating cathodic antigen) :
- Recherche des anticorps (différentes techniques).
- Recherche des complexes immuns circulants (différentes techniques).
• [Recherche des antigènes dans les URINES (CCA, détection sur strip lateral flow through ou en ELISA).]
Morphologie des œufs :
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation,
[technique de Kato-Katz : Pour enquêtes épidémiologiques].
• Recherche des œufs dans une biopsie rectale (peu utile).
• Sérologie (sur base des CAA circulating anodic antigen et des CCA circulating cathodic antigen) :
- Recherche des anticorps (différentes techniques).
- Recherche des complexes immuns circulants (différentes techniques).
• [Recherche des antigènes dans les URINES (CCA, détection sur strip lateral flow through ou en ELISA).]
Morphologie des œufs :
Dimensions : 51 – 73 µm x 39 – 66 µm.
Remarques :
1. La différentiation microscopique de S. mekongi et S. japonicum est très difficile (distinction géographique).
2. Les œufs de S. mekongi ont un éperon peu réfringent, les rendant peu caractéristiques dans un examen microscopique.
3. La technique de Kato-Katz est peu utilisable pour S. japonicum et mekongi (miracidium rapidement invisible et forme générale de l’œuf peu
typique).
4. Il est parfois possible de retrouver des œufs de S. mekongi dans les urines (ponte dans les veines vésicales).
5. Les tests sérologiques sont groupe-spécifiques. Des réactions croisées avec d’autres trématodes sont possibles. La combinaison de deux
tests sérologiques pour la recherche des anticorps circulant, un test Elisa et un test IHA donne une sensibilité de l’ordre de 90 %. Les
anticorps peuvent persister des années après un traitement efficace.
6. Les œufs apparaissent dans les selles 30 à 60 jours après l’infestation. La ponte quotidienne est de l’ordre de 1.500 à 3.500 œufs par femelle
adulte. Cette production élevée rend la biopsie rectale peu utile. La durée de vie du ver adulte est estimée à plus de 25 ans.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation,
[technique de Kato-Katz : Pour enquêtes épidémiologiques].
• Recherche des œufs dans une biopsie rectale.
• Sérologie (sur base des CAA circulating anodic antigen et des CCA circulating cathodic antigen) :
- Recherche des anticorps (différentes techniques).
- Recherche des complexes immuns circulants (différentes techniques).
• [Recherche des antigènes dans les URINES (CCA, détection sur strip lateral flow through ou en ELISA).]
Morphologie des œufs :
Dimensions : 140 – 240 µm x 50 – 85 µm.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les urines : Technique de concentration par sédimentation ou par filtration.
• Sérologie (sur base des CAA circulating anodic antigen et des CCA circulating cathodic antigen) :
- Recherche des anticorps (différentes techniques).
- Recherche des complexes immuns circulants (différentes techniques).
• Recherche des antigènes dans les URINES (CCA, détection sur strip lateral flow through ou en ELISA).
Morphologie des œufs :
Dimensions : 112 – 170 µm x 40 – 70 µm.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Recherche des œufs dans un liquide de tubage duodénal.
• Sérologie : Recherche d’anticorps dirigés contre les produits d’excrétion et de sécrétion (ES antigens).
• [Recherche de coproantigènes (ES antigens)].
Morphologie des œufs :
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Recherche des œufs dans le liquide de tubage duodénal.
• Sérologie : Recherche d’anticorps dirigés contre les produits d’excrétion et de sécrétion (ES
antigens).
• [Recherche de coproantigènes (ES antigens)].
Morphologie des œufs :
Remarques :
1. Les vers adultes de F. gigantica sont la plupart du temps stériles, la recherche des antigènes est alors une alternative diagnostique importante.
2. Si ce n’est pas le cas, le nombre d’œufs présent dans les selles est souvent limité. Les examens répétés, les techniques de concentration ou le tubage
duodénal sont donc parfois nécessaires.
3. La distinction microscopique entre F. gigantica, F. hepatica et Fasciolopsis buski est presque impossible (Il existerait aussi des hybrides naturels de F.
gigantica et de F. hepatica). Une réponse du type présence d’œufs de Fasciolidae est donc la plus correcte.
4. Il est possible d’ouvrir, sous microscope, l’opercule de l’œuf (« œuf à la coque ») en appuyant délicatement sur la lamelle, confirmant ainsi le diagnostic
de Fasciolidae.
5. Il est possible d’observer des œufs de passage (œufs résultant non d’une infestation, mais de la consommation de foie d’animaux contaminés par le
ver adulte). Des examens de selles répétés après une diète alimentaire peuvent exclure cette hypothèse (pseudo distomatose).
6. Durant la phase d’invasion (migration des stades larvaires dans le parenchyme du foie [7 à 11 semaines]), on observe une pathologie, mais sans
présence d’œuf dans les selles. Les tests sérologiques sont donc très importants durant cette période. Si la sensibilité est bonne (95 % 2 à 4 semaines
après l’infestation), il existe des réactions croisées avec d’autres trématodes. Des infestations non traitées avec des douves dans les canaux biliaires
peuvent cependant devenir progressivement séronégative en 1 an, vraisemblablement en raison de la suppression de la stimulation antigénique.
7. Les œufs apparaissent dans les selles 12 à 15 semaines après l’infestation. La ponte quotidienne retrouvée dans les selles serait de l’ordre de 30 œufs
par adulte hermaphrodite. L’espérance de vie du ver adulte est estimée à plus de 11 ans.
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Recherche des œufs dans le liquide d’aspiration d’un tubage duodénal (obstruction des voies biliaires).
• Recherche des anticorps sériques (ELISA).
Morphologie des œufs :
Remarques :
1. Le nombre d’œufs présent dans les selles est souvent peu élevé, nécessitant des examens répétés et/ou des techniques de
concentration (sédimentation).
2. Il est très difficile de distinguer microscopiquement les œufs d’Opisthorchis sinensis de ceux d’autres espèces de douves
hépatiques infectant principalement les animaux : Opisthorchis felineus (tenuicollis) [Sud-est de l’Europe, Europe centrale],
Opisthorchis viverrini [Sud-est de l’Asie, Malaisie]. La biologie et la pathologie associée à toutes ces douves hépatiques sont
comparables. Une réponse du type présence d’œufs d’Opisthorchidae/Heterophyidae est donc la plus correcte.
3. Il est très difficile de distinguer microscopiquement les œufs d’Opisthorchis sinensis de ceux d’autres douves dont les œufs
se retrouvent dans les selles : Heterophyes heterophyes [bassin méditerranéen, Moyen-Orient et Afrique occidentale],
Metagonimus yokogawai [Extrême-Orient, partie orientale de l’ex-URSS et Espagne (?)] et 13 autres espèces d’Heterophyidae
décrites [Sud et Sud-est Asiatique, Australie, îles du Pacifique, bassin méditerranéen, Sud et Est de l’Europe, Afrique
Occidentale]. En raison de la courte durée de vie du stade adulte, de sa localisation et de la faible réponse immunitaire de
l’hôte, les douves intestinales sont peu pathogènes.
4. La salaison ou la fumaison du poisson ne sont pas toujours suffisantes pour tuer les métacercaires.
5. Les œufs apparaissent dans les selles environ 1 à 4 semaines après l’infestation. La ponte quotidienne est de l’ordre de 1.000
à 4.000 œufs par ver adulte. La durée de vie du ver adulte est estimée jusqu’à plus de 25 ans.
6. Les tests sérologiques sont peu utiles par manque de spécificité.
7. Clonorchis sinensis est l’ancien nom d’Opisthorchis sinensis.
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, (technique de concentration par sédimentation).
• (Identification de segments gravides éventuellement présents dans les selles).
Dimensions : 58 – 76 µm x 40 – 51 µm.
Forme : Ovoïde.
Coque : Mince.
Intestin grêle.
Méthodes diagnostiques :
• Identification macroscopique de segments gravides éliminés en dehors des défécations (ou dans
les selles). [cf. tableau comparatif avec T. solium]
• Découverte des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Découverte des œufs dans un scotch test anal.
• (Détection de coproantigènes en « dipstick » : Bonne sensibilité, pas de différentiation d’espèce).
• (Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques).
• (Recherche d’ADN spécifique par PCR sur extraits fécaux avec différentiation d’espèce).
Morphologie des œufs :
Dimensions : 31 – 43 µm.
Méthodes diagnostiques :
• Identification macroscopique de segments gravides dans les selles (cf. tableau comparatif avec T.
saginata).
• Découverte des œufs dans les selles : Examen direct, (technique de concentration par sédimentation).
• (Découverte des œufs dans un scotch test anal).
• (Détection de coproantigènes en « dipstick » : Bonne sensibilité, pas de différentiation d’espèce).
• (Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques par Western Blot dans le sérum ou le LCR, uniquement
pour la cysticercose).
• (Recherche d’ADN spécifique par PCR sur extraits fécaux avec différentiation d’espèce).
• Imagerie médicale (principalement utile pour la cysticercose)
Morphologie des œufs :
Dimensions : 31 – 43 µm.
Forme : Rond.
Coque : Très épaisse, lisse, avec
stries radiaires (objectif 40 x).
Contenu : Masse granuleuse entourée
d’une fine membrane,
contenant 3 paires de crochets
réfringents (larve hexacanthe).
Couleur : Gris foncé
Caractéristiques : L’œuf est parfois entouré d’un
sac transparent (membrane
périovulaire).
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
Remarques :
1. Les œufs ne permettent pas de faire un diagnostic d’espèce.
2. En raison du risque de cysticercose en cas d’ingestion d’œufs (Tænia solium), manipuler les
vers adultes ou les segments de vers adultes avec grande prudence. Toujours manipuler les
segments à l’aide d’une pince. L’usage de gants doit être systématique.
3. Le diagnostic d’espèce se fait sur l’aspect macroscopique des segments gravides (plus rarement sur le
scolex) :
• Des proglottis très mobiles donnent un diagnostic de certitude de Tænia saginata.
• En cas de proglottis immobiles ou peu mobiles, il faut se baser sur les ramifications de l’utérus
(après décoloration à l’acide acétique). Peu ramifié pour Tænia solium, très ramifié pour Tænia
saginata. Pour éviter les doutes en cas de 15 ou 16 ramifications unilatérales, examiner si
possible plusieurs segments.
Hymenolepididae Cestodes
(Hymenolepis nana)
Distribution géographique : Nom commun : Pathologie :
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• (Ver adulte retrouvé dans les selles)
Dimensions : 40 – 60 µm x 30 – 50 µm.
Remarques :
Cosmopolite
mais très rare (zoonose). • Hyménolépiase (F).
Favorisé par un habitat Petit ver solitaire • rat tapeworm infection, hymenolepiasis (En).
précaire augmentant les • Himenolepiasis (Es).
contacts entre les rongeurs et
la nourriture humaine.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation,
technique de concentration par flottaison.
• (Ver adulte retrouvé dans les selles).
Dimensions : 70 – 86 µm x 60 – 80 µm.
Méthodes diagnostiques :
• Clinique.
• Imagerie médicale.
• Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques :
Test de dépistage par Indirect HémAgglutination (IHA), Indirect Fluorescent Antibody Test
(IFAT), ou Enzyme ImmunoAssays (EIA).
Test de confirmation par immunoblot démontrant « l’arc 5 en double diffusion »
• (Identification de protoscolex et de crochets libres dans un liquide de ponction.
Remarques :
1. Il faut formellement déconseiller la ponction des kystes pour la détection des protoscolex et des crochets libres
(risque très important d’essaimage). Cette ponction expose aussi le patient à un risque de choc anaphylactique.
2. Les œufs des Echinococcus spp. (identiques à ceux de Taenia spp.) ne sont jamais retrouvés dans des selles humaines.
3. Une sérologie négative n’exclu pas le diagnostic (sensibilité de l’ordre de 90 %) : Anticorps indétectables en fonction de la
localisation, de l’intégrité et de la vitalité des larves. La sensibilité est meilleure pour les localisations hépatiques ou osseuses
que pour les autres localisations. Les patients avec des kystes calcifiés, morts ou en dégénérescence sont souvent
séronégatifs.
4. La sérologie peut être faussement positive en cas d’infestation par d’autres helminthes, de cancer ou de désordres
immunologiques chroniques. Une réaction faussement positive est aussi retrouvée dans 5 à 25 % des patients avec une
neurocysticercose (Taenia solium) et pour des patients atteints par Echinococcus multilocularis, Echinococcus vogeli et
Echinococcus oligarthrus.
5. D’autres échinococcoses avec des cycles presque identiques peuvent se retrouver plus rarement chez l’homme : E.
multilocularis (échinococcose alvéolaire, hémisphère nord (Suisse, France, Allemagne, Autriche), Taenia du renard avec
comme hôtes intermédiaires les rongeurs [homme] 8 cas humains en Belgique (Wallonie) entre 1998 et 2005, affection
gravissime, localisation hépatique et plus rarement pulmonaire, rénale ou méningée). E. vogeli (échinococcose polykystique,
Amérique centrale et du sud, Taenia du chien sauvage avec comme hôtes intermédiaires des rongeurs [homme], localisations
principales hépatiques ou pulmonaires). E. oligarthrus (échinococcose extrêmement rare, Amérique centrale et du sud,
Taenia des félidés avec comme hôtes intermédiaires des rongeurs [homme], localisation variables).
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, (technique de concentration par sédimentation).
• Identification macroscopique de vers adultes dans les selles ou les vomissements.
• Radiographie (principalement pour des infestations par des vers adultes mâles).
• Sérologie : recherche d’anticorps spécifiques (pour le stade larvaire ou les infestations par des vers adultes mâles).
Morphologie des œufs fécondés:
Dimensions : 45-84 µm x 35-58 µm.
Forme : Ovalaire et symétrique,
(sphérique)
Coque : Lisse, incolore, épaisse, en général
entourée d’une couche albumineuse
mamelonnée, brune ou grise.
Contenu : Masse centrale granuleuse unique et
ronde (zygote).
Couleur : Brun jaunâtre, moins colorés si
semi-décortiqués.
Caractéristiques : Existence d’œufs semi-
décortiqués, sans couche externe (albumine).
Morphologie des œufs non fécondés:
Dimensions : 78-105 µm x 38-55 µm.
Forme : Ellipsoïdale ou irrégulière
Coque : Lisse, incolore, épaisse en général
entourée d’une couche albumineuse
mamelonnée, brune ou grise.
Contenu : Granulations (gouttes) très
réfringentes (cellules vitellines).
Couleur : Brun jaunâtre, moins colorés si semi-
décortiqués.
Caractéristiques : Existence d’œufs semi-
décortiqués, sans couche externe (albumine).
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
• Œufs de Schistosoma japonicum ou S.
mekongi.
• Cellules végétales ou spores (carie du blé,
• Hyperleucocytose et hyperéosinophilie sévère (stade lycopode, ascospore de truffe,…)
larvaire) ou modérée (stade adulte) [courbe de • Pollens (Safran, artichaut,…).
Lavier]. • Ancylostomidae (œufs décortiqués).
• Œufs de Fasciolidae.
• Œufs de Paragonimus spp.
• Œufs d’Ascaris suum (ascaris du porc).
• Dioctophyma spp (dans les urines ?).
Remarques :
1. Il doit s’agir de l’œuf le plus difficile à identifier en raison de sa grande variabilité morphologique et de sa ressemblance avec des cellules végétales.
2. Les œufs n’apparaissent dans les selles que 2 à 3 mois après l’infestation (migration somatique et maturation sexuelle).
3. Les œufs nécessitent une maturation avant de devenir infestants : Durée variable en fonction de la température et de l’humidité (minimum 18 jours).
4. Le nombre d’œufs retrouvés dans les selles est souvent très important (un ver femelle pond environ 200.000 œufs par jour). Les techniques de concentration sont
donc peu utiles.
5. Des formes larvaires d’Ascaris lumbricoides peuvent être retrouvées dans les crachats (technique non indiquée comme diagnostic).
6. Les Ascaris adultes, principalement les mâles sont très sensibles au stress (variation de température corporelle, prise de médicaments, …) : Ils quittent le corps
par tous les orifices possibles. La durée de vie d’un vers adulte dans l’intestin est estimée à maximum 2 à 3 ans (20 ans ?).
7. L’ascaris du porc (Ascaris suum) peut infester l’homme, mais il n’arrive généralement pas à maturité. Cette infestation se manifeste donc habituellement par une
larva migrans viscérale. Dans ce cas, les œufs ne sont jamais retrouvés dans les selles.
Méthodes diagnostiques :
• Clinique.
• Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques.
• Mise en évidence de larves dans les tissus : Endoscopie, gastroscopie, biopsie sous endoscope).
Dimensions :
Forme :
Coque :
Contenu :
Couleur :
Caractéristiques :
Remarques :
1. Comme le parasite ne se développe pas jusqu’au stade adulte chez l’homme (hôte paraténique), les œufs
ne sont jamais retrouvés dans des selles humaines.
2. Le diagnostic sérologique bien que peu sensible reste d’intérêt diagnostique.
3. Les larves peuvent survivre à basse température (-5°C), au saumurage et à la fumaison jusqu’à 50 °C. Une
congélation de 24 heures à – 20 °C tue les larves.
4. Anisakis simplex et Anisakis marina rencontré très rarement aux Pays-Bas depuis que l’on congèle suffisamment
et systématiquement le poisson (maatjes).
5. Contracoecum, Phocanema et Pseudoterranova provoquant aussi des anisakiases sont fréquents au Japon, mais
également retrouvés rarement aux Belgique, au Chili, en Belgique, en Belgique et en Belgique.
Méthodes diagnostiques :
• Clinique.
• Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques par différentes techniques.
• (Mise en évidence de larves fixées dans l’œil).
Forme : Ovoïde.
Caractéristiques :
Remarques :
1. Comme le parasite ne se développe pas jusqu’au stade adulte chez l’homme, les œufs ne sont jamais
retrouvés dans des selles humaines. La présence d’autres œufs d’helminthes dans les selles du patient,
comme des œufs d’Ascaris spp. ou de Trichuris spp., indique cependant une exposition fécale, augmentant la
probabilité de Toxocara spp. dans les tissus en cas de suspicion clinique.
2. Toxocara cati (ascaris du chat) et Baylisascaris procyonis (ascaris du raton laveur) peuvent aussi produire des
larva migrans viscérales ou oculaires (moins fréquent).
3. La sérologie n’est utile qu’en confirmation d’un diagnostic clinique. Les tests sérologiques basés sur les TES
(Toxocara Excretory-Secretory antigens) seraient préférables (meilleure spécificité). Des réactions croisées avec
d’autres nématodes existent cependant. L’évaluation de la sensibilité (de l’ordre de 90 %) et de la spécificité de
ces tests n’est pas facile en raison du manque de méthodes parasitologiques pour mettre en évidence Toxocara.
• Oxyurose (F).
Cosmopolite, plus fréquent en Oxyure • Pinworm infection, threadworm infection,
zone tempérée. enterobiasis (En).
• Enterobiasis, Oxiuriasis humana (Es).
Sans hôte intermédiaire Ingestion des œufs (auto infestation aussi possible).
• Homme
Et Localisation de l’adulte :
sans vecteur
Colon, appendice.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs par scotch test (tape test ou Test de Graham).
• Observation des vers adultes sur la peau péri-anale (principalement la nuit)
• (Découverte des œufs dans selles : Examen direct ou technique de concentration par sédimentation)
Morphologie des œufs (en scotch test) :
Dimensions : 50 – 60 µm x 20 – 32 µm.
Couleur : Transparent.
Remarques :
1. Le scotch test doit être réalisé le matin, avant défécation ou toilette matinale. Trois tests réalisés sur une semaine
permettent de déceler 95 % des infestations.
2. Des œufs de Taenia spp sont aussi parfois retrouvés en tape test.
3. Les œufs d’Enterobius spp. sont rarement retrouvés dans les selles.
4. Les vers adultes (8 à 15 mm pour la femelle) doivent être différenciés de fibres végétales (débris alimentaires) ou
de petits morceaux de papier hygiénique.
5. Il est assez fréquent de retrouver les œufs d’oxyure dans les urines (principalement chez les fillettes, localisation
ectopique vaginale de l’oxyure femelle).
6. Ce parasite se développe entièrement dans la lumière de l’intestin en 3 semaines. Il n’y a donc pas de migration
somatique. Si la durée de vie des adultes est inférieure à 55 jours, les auto-infestations expliquent un portage
prolongé. Un ver femelle adulte produit environ 10.000 œufs durant sa vie (soit une production journalière de
l’ordre de 500 œufs).
7. Une seconde espèce, Enterobius gregorii est décrite pour l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Sa morphologie, son cycle,
sa présentation clinique et son traitement sont identiques.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Découverte de vers adultes à la surface des selles.
Dimensions : 49 – 65 µm x 20 – 29 µm.
Remarques :
1. Des œufs de plus grande taille, ayant une forme ou une épaisseur de coque anormale se retrouvent parfois dans les
selles. Cette déformation se présente sous antihelminthiques ou lors de l’ingestion de Trichuris vulpis (parasite du
chien, œufs de passage [70 – 90 x 32 – 41]).
2. Trichuris suis, parasite du porc est étudié comme traitement non conventionnel pour les colites ulcératives ou la maladie
de Crohn. Dans le cadre de ces traitements, un développement en adultes matures avec production d’œufs chez
l’homme a été décrit.
3. La maturation des œufs nécessite de 10 jours à plusieurs mois en fonction de la température et de l’humidité du milieu
extérieur.
4. Les œufs n’apparaissent dans les selles que 30 à 90 jours après l’infestation (maturation du ver adulte). Certaines
études donnent une période prépatente pouvant aller jusqu’à 130 jours.
5. Ponte quotidienne entre 3.000 et 20.000 œufs par femelle adulte. Comme la sévérité des symptômes est liée à la
charge parasitaire, un comptage des œufs peut-être utile (certaines personnes seraient cependant hypersensibles).
6. Ce parasite ce développerait complètement dans la lumière intestinale. Il n’y a donc pas de migration somatique.
7. Le ver adulte de 3 à 5 cm de long à une forme très typique : La partie antérieure du corps est très effilée et ressemble à
un fouet. La durée de vie de l’adulte est estimée entre 1 à 4 ans en moyenne (avec des extrêmes publiés allant jusqu’à
20 ans).
Méthodes diagnostiques :
• Recherche œufs ou des larves dans les selles : Examen direct, technique de concentration par
sédimentation.
• Découverte des vers adultes dans les selles.
Dimensions : 50 – 60 µm x 20 – 30 µm
Méthodes diagnostiques :
• Clinique suggestive.
• Recherche des larves dans des biopsies musculaires.
• Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques contre les antigènes ES, …
• (Identification des adultes ou des larves dans les selles).
Morphologie des trichines :
BIOPSIE MUSCULAIRE
Remarques :
1. Les vers adultes (1 - 4 mm x 60 – 75 µm) ou les larves (80 – 120 µm) peuvent exceptionnellement se retrouver
dans les selles. Les vers adultes survivent peu de temps dans l’intestin (maximum 4 mois). Durant leur vie, les
vers adultes femelles produisent entre 1.000 et 2.000 larves qui vont s’enkyster dans les muscles striés. Les
larves intracellulaires détournent le fonctionnement cellulaire à leur profit (Nurse cell).
2. Les trichines sont tuées par une congélation de la viande de plus de 10 jours à -18°C, par une cuisson prolongée
(10 minutes à 80 °C) ou par une saumure importante (6 semaines dans 19 % de NaCl).
3. Trichinella spiralis (Cosmopolite, mammifères et omnivores) est le plus souvent incriminée dans les infestations
humaines. [En 2004, un sanglier tué à Mettet (Belgique) était infesté]. D’autres espèces de Trichinella sont
parfois retrouvées chez l’homme : Trichinella pseudospiralis (Cosmopolite, infectant les mammifères et les
oiseaux), Trichinella nativa (Ours arctiques), Trichinella nelsoni (Prédateurs africains), Trichinella britovi
(Carnivores d’Europe et de l’ouest asiatique), ...
4. Pour les tests sérologiques, l’antigène ES TSL-1 serait préféré. Il est en effet conservé au sein des différentes
espèces de Trichinella. La sérologie ne se positive habituellement que 3 à 5 semaines après l’infestation.
5. La biopsie musculaire est examinée entre deux lames à faible grossissement. Il est possible de faire un
enrichissement par digestion de la biopsie (digestion par pepsine à 2 % en HCl 0,5 %, pendant 2 heures à 37 °C,
puis sédimentation sur gaze pour éliminer les gros débris).
Ancylostomatoidea Nématodes
Necator americanus
Distribution géographique : Nom commun : Pathologie :
Ancylostoma duodenale :
Europe, Afrique du nord, Asie.
• Ankylostomiase (F).
Necator americanus : Ver du mineur • Ancylostomiasis, Hookworm infection (En).
Amériques, Afrique, Chine, • Uncinariasis, anemia de los mineros (Es).
Indonésie, Australie.
Hôtes définitifs : Hôtes intermédiaires : Mode de contamination :
Transcutanée par contact avec de la boue contaminée par
• Homme des larves infestantes. (+ voie orale pour A. duodenale).
Sans hôte Intermédiaire
[transmission verticale possible de la mère à son enfant
• Pour A. duodenale : pour A. duodenale].
Et
Singes, porcs, félidés Localisation de l’adulte :
et canidés.
Sans vecteur
Jéjunum, duodénum (caecum).
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des œufs dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• (Identification de larves strongyloides ou rhabditoïdes dans les selles.)
Morphologie des œufs :
FORME FREQUENTE dans les selles
(cf. tableau comparatif avec S. stercoralis)
Dimensions : 60 – 80 µm x 35 – 40 µm.
Forme : Ovoïde, symétrique
Coque : Mince, simple
Contenu : de 4 (Ancylostoma sp.) à 8
(Necator sp.) blastomères.
Couleur : Incolore.
Caractéristiques : En général contient des
blastomères, parfois une
morula ou un embryon
Morphologie des larves rhabditoïdes : Morphologie des larves Strongyloides (filariformes ) :
FORME RARE dans les selles FORME TRES RARE dans les selles
(cf. tableau comparatif avec S. stercoralis) (cf. tableau comparatif avec S. stercoralis)
Dimensions : 200 – 300 µm. x 14 – 17 µm. Dimensions : 500 – 700 µm. x 20 – 24 µm.
Caractéristiques : Cavité buccale longue (aussi Caractéristiques : Cavité buccale longue (aussi
longue que la largeur du corps longue que la largeur du corps
de la larve. de la larve.
Œsophage avec un bulbe. Œsophage sans bulbe.
Queue pointue. Queue pointue.
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
• Strongyloides stercoralis (œufs et larves).
• Trichostrongylus spp. (œufs).
• Hyperéosinophilie de l’ordre de 30 %. • Acariens (œufs).
• Anémie hypochrome microcytaire, diminution du • Enterobius vermicularis. (œufs).
fer sérique (atteinte chronique). • Ascaris lumbricoides semi décortiqué (œufs).
• Heterodera marioni (œufs) [nématodes des plantes]
• Poils végétaux (larves).
Remarques :
1. Il est impossible de distinguer microscopiquement A. duodenale, A. ceylanicum N. americanus. Les œufs seront rapportés comme œufs d’Ancylostomidés.
2. La distribution géographique n’est pas un critère de distinction des espèces : En effet, la répartition des deux espèces se chevauche suite à des importations. Les
températures optimales de développement sont cependant un peu différentes (21 à 27 °C pour Ancylostoma spp., 25 à 35 °C pour Necator sp.).
3. Oesophagostomum bifurcum, parasite zoonotique retrouvé au nord du Togo et au Ghana, responsable de la « multinodular disease », produit aussi des œufs indistinguables
microscopiquement des ancylostomidés.
4. Les stades larvaires ne sont retrouvés que dans des échantillons de selles qui sont examinés longtemps après émission (plus de 12 heures).
5. La quantité de sang absorbée ou gaspillée quotidiennement par A. duodenale est estimée à 0.2 ml par ver adulte (0.02 ml pour N. americanus).
6. Ponte journalière de 5.000 à 22.000 œufs par jours et par femelle adulte (3.000 à 6.000 pour N. americanus.).
7. Les œufs n’apparaissent dans les selles que 15 à 40 jours après l’infestation (migration somatique du parasite et maturation sexuelle). Des formes larvaires peuvent être
retrouvées dans les crachats durant la phase pulmonaire (technique non indiquée pour le diagnostic).
8. La durée de vie de l’adulte est estimée entre 4 à 20 ans pour N. americanus et entre 1 et 9 ans pour A. duodenale.
9. D’autres espèces d’Ancylostomes infectant normalement les animaux peuvent aussi parasiter l’homme : A. ceylanicum [hamster] qui est morphologiquement et
pathologiquement identique à A. duodenale, et d’autres espèces du type A. braziliense qui ne peuvent se développer complètement et provoquent des larva migrans cutanée.
Forme TRES RARE dans les selles Forme FREQUENTE dans les selles
Forme FREQUENTE dans les selles Forme RARE dans les selles
Larves 10 jours
qq heures
rhabditoïdes
Forme RARE dans les selles Forme TRES RARE dans les selles
Larves
strongyloïdes
Ou
Larves
filariformes
• Trichostrongylose (F)
Cosmopolite • Trichostrongyliasis (En)
• Trichostrongiliasis (Es)
• Ovins, caprins, bovins Sans hôte intermédiaire Ingestion de larves Strongyloides infestantes.
• Camélidés, Cheval, porc Localisation de l’adulte :
Et
• Homme (Zoonose) Lumière Intestinale.
Sans vecteur
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des larves dans les selles : Examen à frais, technique de concentration par sédimentation.
Couleur : Incolore.
Remarques :
1. Après l’infestation orale, il n’y a pas de migration somatique. Les vers adultes s’établissent et se développent dans l’intestin.
2. Les espèces de cette super famille infestant l’homme sont toutes zoonotiques. Certaines d’entre-elles n’infestent qu’occasionnellement
l’homme, d’autres peuvent être responsables d’infestations de masse. Il s’agit d’un parasite peut pathogène pour l’homme.
Afrique de l’ouest,
Afrique centrale Filariose NON (PEU) PATHOGENE.
(forêt).
Localisation de l’adulte :
Certains singes. Culicoides spp.
• Derme, tissus sous-cutanés.
Peau.
Méthodes diagnostiques :
• Identification de microfilaires retrouvées dans une biopsie cutanée exsangue (Skin snip) à frais ou après
coloration au Giemsa.
• Identification de microfilaires retrouvées dans une scarification dermique profonde après coloration au
Giemsa.
Diamètre : 5 – 6 µm.
Gaine : Non.
Remarques :
1. Microfilaire non périodique.
2. Les deux microfilaires dermiques (M. streptocerca et O. volvulus) ne se situent pas toujours dans la même zone du corps.
3. Microfilaire non recherchée [puisque non (peu) pathogène, mais à différencier des microfilaires pathogènes].
4. Souvent rencontrée en présence d’autres microfilaires.
5. Dipetalonema est l’ancien nom pour Mansonella.
6. Les tests sérologiques ne permettent pas de faire une distinction d’espèce. Il existe des réactions croisées avec d’autres nématodes et E.
granulosus.
Sang.
Méthodes diagnostiques :
• Identification des microfilaires retrouvées dans le sang :
- à frais dans une goutte de sang (peu sensible, pas d’identification).
- en goutte épaisse colorée au Giemsa [hématoxyline ou Carazzi] (identification de l’espèce).
- en Woo à frais (pas d’identification).
- en Knott coloré (technique de concentration, étirement des microfilaires).
- après filtration sur membrane et coloration (très sensible. Usage plus épidémiologique).
Morphologie de la microfilaire (GE, Giemsa) :
Diamètre : 3 – 5 µm.
Gaine : Non.
Diamètre : 3 – 5 µm.
Gaine : Non.
Localisation de la
microfilaire Sang Sang Sang Sang Sang Sang Derme Derme
Diagnostic Examen du sang Examen du sang Examen du sang Examen du sang Examen du sang Examen du sang Peau Peau
1 2 3
Périodicité Nocturne Nocturne Nocturne Diurne Apériodique Apériodique Apériodique Apériodique
Gaine Oui Oui Oui Oui Non Non Non Non
Diamètre 7,5 - 10 µm 5 – 6 µm 4,4 – 6,8 µm 5 – 7 µm 3 – 5 µm 3 – 5 µm 5 – 6 µm 5 – 9 µm
Longueur
Frottis et GE 260 [240 - 300] 220 [175 – 230] 290 [265 – 325] 240 [230 – 250] 180 [160 – 205] 195 [150 – 200] - -
Formol 300 [275 - 320] 270 [240 – 300] 360 [330 – 385] 280 [270 – 300] 225 [200 – 255] 200 [180 – 225] - -
Biopsie - - - - - - 210 [180 – 240] 310 [280 – 320]
Effilée Effilée Effilée Effilée, légèrement Pointue Arrondie Arrondie Effilée
Sans noyaux Avant dernier et Avant dernier et arrondie Sans noyaux Noyaux jusqu’à Noyaux jusqu’à Sans noyaux
Queue dernier noyaux très dernier noyaux très Noyaux jusqu’à l’extrémité l’extrémité Recourbée
espacés espacés l’extrémité « crosse
d’évêque »
Court : 1/1 Long : 2/1 Très long : 3/1 Court : 1/1 Long
Espace céphalique Aussi long que 2 x plus long que (2) 3 x plus long Aussi long que Très court Très court Très court Plus long que large
large large que large large
Noyaux bien 2 noyaux à 2 noyaux à Hernies Queue vide 4 noyaux en file 8 noyaux en file Queue pointue et
individualisés se l’extrémité caudale l’extrémité caudale Rangée simple de indienne à indienne à vide
terminant avant Gaine souvent Gaine non colorée noyaux jusqu’à l’extrémité l’extrémité
Caractéristiques l’extrémité colorée en rose au au Giemsa l’extrémité Noyaux angulaires.
Gaine rarement Giemsa (sauf sub- Gaine non colorée Dernier noyau plus
colorée en rose au périodiques) au Giemsa gros ou plus foncé
Giemsa
1
Si les microfilaires sont retrouvées uniquement durant la nuit, il s’agit d’une microfilaire à périodicité nocturne [maximum entre 23 heures et 4 heures], Si les microfilaires ne circulent dans le sang que durant la journée, il s’agit de
microfilaires à périodicité diurne [maximum entre 11 heures et 16 heures]. Les microfilaires subpériodiques sont retrouvées tant le jour que la nuit, mais avec une augmentation significative soit le jour (subpériodicité diurne) soit la
nuit (subpériodicité nocturne).
2
Subpériodicité diurne en Nouvelle Calédonie et en Polynésie, subpériodicité nocturne en Thaïlande.
3
Subpériodicité nocturne dans certaines parties de l’Indonésie, de la Malaisie, des Philippines et de la Thaïlande.
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale
HELMINTHES
(Métazoaires)
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
Remarques :
1. La distinction morphologique sur base des kystes et des trophozoïtes entre une forme jamais pathogène (E. dispar) et
une forme parfois pathogène (E. histolytica) n’est pas possible : seule la présence de trophozoïtes hématophages
donne un diagnostic de certitude d’amibiase. Une différentiation par PCR ou par ELISA peut aussi être envisagée.
2. Entamoeba dispar est largement plus répandue chez l’homme qu’Entamoeba histolytica : Parmi les infestations
observées pour les patients de la polyclinique de l’Institut de Médecine Tropicale, environ 94 % des infestations à E.
histolytica/ ou dispar sont en fait des infestations à E. dispar).
3. Les trophozoïtes ne se retrouvent que dans des selles diarrhéiques. Comme la mobilité est un élément du diagnostic,
l’examen doit être réalisé le plus rapidement possible après émission des selles.
4. Les kystes ne se retrouvent que dans des selles non diarrhéiques.
5. La distinction entre E. histolytica et E. dispar (ELISA, galactose adhésine) aurait une sensibilité de l’ordre de 70 % et une
spécificité de l’ordre de 97 %.
6. E. moshkovski et E. dispar, morphologiquement identique seraient soit le même protozoaire soit des espèces différentes. E.
moshkovski ne serait cependant jamais pathogène.
Méthodes diagnostiques :
Dimensions : 5 – 12 µm.
Contenu : Granuleux.
Dimensions : 5 – 10 µm.
Paroi : Fine.
Dimensions : 15 – 50 µm.
Contenu : Granuleux.
Dimensions : 10 – 35 µm.
Caractéristiques :
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
• Autres trophozoïtes d’amibes.
NON PATHOGENE • Autres kystes de protozoaires.
• Macrophages mobiles (trophozoïtes).
Remarques :
1. Comme ce protozoaire n’est pas pathogène, il n’est pas à rechercher, mais doit être différencié d’E. histolytica.
Méthodes diagnostiques :
• Identification des formes végétatives dans les selles : Examen direct.
• Identification des kystes dans les selles : Examen direct, coloration au lugol, technique de concentration
par sédimentation.
Morphologie des trophozoïtes :
Dimensions : 6 – 12 µm.
Mouvements : 1 pseudopodes à la fois,
déplacement non orienté et lent
Noyau : Grand caryosome compact et
irrégulier, pas de chromatine
périphérique.
Contenu : Granuleux.
Caractéristiques : Jamais de globules rouges
ingérés.
Dimensions : 5 – 10 µm.
Méthodes diagnostiques :
Contenu : Granuleux.
Forme : Tr ès variable.
Paroi : Mince.
Remarques :
1. Comme ce protozoaire n’est pas pathogène, il n’est pas à rechercher, mais doit être différencié d’E. histolytica.
2. Le contact des selles avec du formol ou de l’éther (lors de la fixation ou de techniques d’enrichissements) limite
très souvent la colorabilité de la vacuole de glycogène par le lugol.
3. L’ancien non de cette amibe était Pseudolimax butschlii.
Méthodes diagnostiques :
• (identification des formes végétatives dans la salive ou dans des frottis dentaires : Examen direct).
Dimensions : 10 – 25 µm.
Remarques :
1. Amibe non pathogène vivant dans la cavité buccale, qui se nourrit de cellules épithéliales mortes, de bactéries et
d’autre débris.
2. E. gingivalis ne doit pas être confondue avec des trophozoïtes d’E. histolytica éventuellement présents dans le
crachat en cas d’amibiase pulmonaire. Les trophozoïtes d’E. histolytica contiennent cependant toujours des
globules rouges ingérés.
3. Les trophozoïtes avalés sont détruits dans l’estomac. Et comme cette amibe ne forme pas de kyste, elle n’est
jamais retrouvée dans les selles.
4. La présence d’E. gingivalis dans la salive indique le plus souvent un manque d’hygiène buccal.
Organisme libre dans la nature Sans hôte intermédiaire Contact cutané (oculaire) avec de l’eau contaminée.
Dimensions : 10 – 40 µm.
Mouvements : Lent, pseudopodes spiculés.
Noyau : Un grand noyau avec un grand
caryosome.
Contenu : Nombreuses vacuoles
alimentaires.
Caractéristiques : Pseudopodes effilés ou
filamenteux.
Morphologie des kystes :
Dimensions : 10 – 20 µm.
Forme : Ovoïde.
Paroi : Double, à paroi extérieure
plissée.
Noyau : 1 seul noyau, pas/peu visible.
Contenu :
Caractéristiques : Kystes d’aspect polygonal.
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
• Naegleria spp.
• Balamuthia mandrillaris.
• Macrophages mobiles.
• Autres amibes (kyste ou trophozoïtes contaminants).
• Spores végétales (kystes).
Remarques :
1. Naegleria spp. et les amibes du genre Acanthamoeba spp. sont des organismes libres trouvés habituellement dans l’eau (lacs, piscines, eau de distribution, eau
des systèmes de chauffage ou de conditionnement d’air,…). Leur température optimale de multiplication est de 35 °C. les Acanthamoeba (lacs, etc.) supportent
des températures plus basses que Naegleria fowleri (piscines etc.). Différentes espèces d’Acanthamoeba sont parfois pathogènes (opportunistes) : A. polyphaga,
A. castellani, A. culbertsoni, A. astronyxis, A. hatchetti, A. rhysodes, … Balamuthia mandrillaris n’a jamais été retrouvée dans l’environnement.
2. Contrairement à Naegleria fowleri, B. mandrillaris et les amibes du genre Acanthamoeba n’ont que deux formes : une forme amiboïde et une forme kystique.
3. Les amibes du genre Acanthamoeba et Balamuthia sont morphologiquement identique en microscopie optique.
4. Ces deux amibes provoquent des kératites, suite à des lésions ou des irritations de la cornées (greffe, traumatisme, lentilles de contacts,…) ou des encéphalites
(opportunistes, suite à une déficience immunologique).
5. Dans une encéphalite granuleuse amibienne, on retrouve un liquide céphalo-rachidien clair, avec prédominance de mononucléaires, une hyperalbuminorachie, un
glycorachie normale ou abaissée, des examens bactériologiques négatifs et la présence d’amibes mobiles (très difficiles) et de kystes polygonaux.
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des trophozoïtes dans les selles : Colorations permanentes (hématoxyline ferrique, noir de chlorazol,
…).
• [Identification des trophozoïtes dans les selles : Examen à frais, suivi d’une coloration permanente].
• [Culture sur milieux xéniques (Robinson par exemple)].
• [Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques dans le sérum].
• Recherche d’ADN spécifique par PCR dans les selles.
Morphologie des trophozoïtes :
(coloration permanente)
Dimensions : 4 – 20 µm.
Mouvements : Très mobile à frais, [immobile
après fixation et coloration], les
pseudopodes sont cependant
parfois encore visibles.
Noyau : 1 ou 2 noyaux parfois reliées par
un centrodesmosome, chromatine
fragmentée en 4 à 8 masses
, pas de chromatine périphérique.
Caractéristiques : Prédominance des formes bi-
nucléées (+ /- 60 %), noyaux
fragmentés caractéristiques.
Morphologie des kystes :
PAS DE FORME KYSTIQUE
PAS DE FORME KYSTIQUE
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des formes végétatives dans des selles diarrhéiques : Examen direct.
• Recherche des kystes dans des selles moulées : Examen direct, coloration au lugol, technique de
concentration par sédimentation.
• Recherche des trophozoïtes dans le produit du tubage duodénal (ou sur le fil d’un stringtest du type
Entérotest®) : Examen direct.
• Recherche de coproantigènes spécifiques (GSA 65 par ELISA).
• [Sérologie : Recherche d’anticorps spécifiques dans le sang (IFAT)].
• Recherche d’ADN spécifique par PCR (sur les selles).
Morphologie des trophozoïtes :
Dimensions : 10-20 µm x 6-8 µm x 1-4 µm.
Forme : Piriforme, en forme de cuillère.
Mouvements : Comme une chute de feuille,
dans une direction.
Noyau : 2 noyaux ovoïdes, en position
antérieure.
Caractéristiques : 8 flagelles (4 paires), présence
d’une ventouse ventrale.
Morphologie des kystes :
Dimensions : 8-19 µm x 7-10 µm.
Forme : Ovoïde.
Paroi : Epaisse.
Noyau : 2 à 4 noyaux, regroupés en
position antérieure.
Caractéristiques : Axostyle en forme de S, corps
parabasaux en forme de
virgule, cytoplasme souvent
rétracté donnant une paroi à
double ligne.
Autres signes biologiques associés : Confusions possibles :
•Souvent asymptomatique. • Autres flagellés intestinaux [tous non
•Diarrhée aqueuse non sanglantes et non glaireuse. pathogènes] (trophozoïtes).
•[Hypovitaminose suite à une malabsorption des • Autres protozoaires (kystes).
graisses (enfant)].
Remarques :
1. Seuls les kystes sont retrouvés dans des selles moulées. Les trophozoïtes ne se retrouvent que dans des selles diarrhéiques.
2. Les selles diarrhéiques doivent être examinées rapidement après émission (immobilisation rapide des trophozoïtes, qui deviennent alors introuvables).
3. La sensibilité d’un seul examen de selles est de l’ordre de 75 % (expulsion intermittente des kystes). La répétition des examens de selles sur 3 jours consécutifs
est donc parfois nécessaire pour mettre en évidence ce parasite.
4. La coloration au lugol tue immédiatement les trophozoïtes, ne les rendant plus identifiables par leurs mouvements Cette coloration rend cependant la structure des
kystes mieux visible.
5. La recherche des coproantigènes présente une très bonne sensibilité et une très bonne spécificité.
6. Giardia intestinalis, Giardia duodenalis, Lamblia intestinalis sont des anciens noms pour Giardia lamblia.
7. Les kystes sont résistants aux doses de chlore habituellement utilisées dans le traitement de l’eau potable (mais dans les systèmes d’épuration des eaux usées).
Méthodes diagnostiques :
• Identification des trophozoïtes dans les selles : Examen direct.
• Identification des kystes dans les selles : Examen direct, coloration au lugol, technique de concentration
par sédimentation.
Morphologie des trophozoïtes :
Dimensions : 6 – 20 µm x 4 – 7 µm.
Contenu : Granuleux.
Dimensions : 7 – 10 µm x 4 – 6 µm.
Forme : Piriforme.
Paroi : Epaisse.
Remarques :
1. Comme ce protozoaire n’est pas pathogène, il n’est pas à rechercher, mais doit être différencié des amibes ou des
flagellés pathogènes.
2. Retortamonas (ou Embadomonas) intestinalis (non pathogène, cosmopolite, retrouvé chez l’homme et le singe) et
Enteromonas hominis (non pathogène, cosmopolite, retrouvé chez l’homme, le singe mais aussi le porc, les
rongeurs et les amphibiens) ont une morphologie identique mais sont légèrement plus petits (4 - 10 µm).
NON PATHOGENE
Cosmopolite
Dimensions : 8 – 15 µm x 4 – 6 µm.
Remarques :
1. Comme ce flagellé n’est pas pathogène, il n’est pas à rechercher, mais doit être différencié des flagellés
pathogènes que l’on peut retrouver dans les selles.
2. Pentatrichomonas hominis est un des flagellés les plus résistants (pas de forme kystique). Il reste donc mobile
assez longtemps dans des selles.
3. Trichomonas hominis et Trichomonas intestinalis sont les anciens noms de ce protozoaire.
4. Trichomonas tenax (anciens noms : Trichomonas elongata ou Trichomonas buccalis) a une morphologie
identique. Cet autre flagellé non pathogène pour l’homme se retrouve au niveau de la cavité buccale, sur les
gencives, entre les dents ou dans la salive.
• Trichomoniase (F).
Cosmopolite • Trichomonosis (En).
• Trichomoniasis urogenital (Es).
Système urogénital.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des formes végétatives dans les sécrétions vaginales ou dans un exsudat urétral (examen direct
[ou après coloration de gram]).
• (Recherche des formes végétatives dans les urines : examen direct du culot de centrifugation).
• [Recherche des antigènes (dans l’urine ou dans une sécrétion vaginale) : ELISA ou IFAT].
• [Culture].
• Recherche d’ADN spécifique par PCR.
Morphologie des trophozoïtes :
Remarques :
1. Dans les examens directs, la recherche du parasite est basée sur son mouvement. Comme le parasite
s’immobilise très rapidement en dehors de son milieu naturel, les échantillons doivent être examinés très
rapidement.
2. Comme le parasite se retrouve dans l’urètre, l’examen des premières gouttes d’urines, récoltées après absence
de miction durant 4 ou 5 heures, est la méthode recommandée pour rechercher le parasite dans l’urine (hommes).
Méthodes diagnostiques :
Dimensions : 30 – 35 µm.
Remarques :
1. Trypanosoma rangeli, espèce non pathogène infestant aussi l’homme dans les mêmes régions doit être
différenciée de Trypanosoma cruzi. La différence de taille du kinétoplaste est un bon critère de différentiation.
2. Il n’existe que peu de différences morphologiques (à l’exception de la taille) entre Trypanosoma brucei gambiense,
Trypanosoma brucei rhodesiense et Trypanosoma rangeli. Les trois espèces sont dimorphes avec des formes
longues et des formes courtes. Le diagnostic d’espèce est donc principalement clinique et géographique.
3. A la différence de Trypanosoma cruzi, Trypanosoma rangeli ne se retrouve chez l’homme que sous forme
trypomastigote (dans le sang).
4. Il n’existe pas d’immunité de protection croisée entre Trypanosoma cruzi et Trypanosoma rangeli.
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des oocystes dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation
ou par flottation.
• Recherche des parasites dans un produit d’aspiration duodénal (ou dans des biopsies duodénales).
• Recherche d’ADN spécifique par PCR.
Morphologie des oocystes :
Dimensions : 25 - 33 µm x 12 – 16 µm.
Remarques :
1. Parasite exclusivement humain, normalement peu pathogène, il devient plus agressif en cas d’immunodépression (parasite
opportuniste).
2. Malgré sa grande taille, ce parasite n’est que peu visible sous un grossissement de 100 x (paroi fine et transparente). Sa recherche
doit donc être faite avec un grossissement 400 x. Les examens répétés sont parfois utiles pour les mettre en évidence.
3. Les oocystes ne sont jamais sporulés lors de l’émission. Ils nécessitent une maturation dans le milieu extérieur avant de devenir
infestants. Cette maturation dure de quelques jours à quelques semaines, en fonction de la température et de l’humidité. A la fin de la
maturation, un oocyste contiendra deux sporocystes formés chacun de 4 sporozoïtes.
4. Les oocystes sont très résistants (ils restent viables durant plusieurs mois dans des milieux liquides). Ils résistent à certains
désinfectants (crésyl, iode, hypochlorites, soude caustique et produits à base d’aldéhydes). Ils sont cependant rapidement tués par
l’ammoniaque ou le formol).
5. Les oocystes d’Isospora belli sont majoritairement Alcoolo-Acido résistants. Après coloration de Ziehl-Neelsen, la majorité des
oocystes seront colorés en rose pâle à pourpre intense sur un fond bleu. Certains oocystes resteront incolores. La forme typique en
double obus sera toujours visible.
6. Après coloration rapide de Heine, les oocystes apparaissent incolores et très réfringents sur un fond rougeâtre.
7. Les oocystes peuvent aussi être identifiés sur base de leur auto-fluorescence : Ils fluorescent en violet à 405 nm, en vert à 436 nm ou
en bleu à 436 nm). Cette technique n’est utilisable que sur des préparations fraiches (examen direct ou après SAF fixation ou après
concentration par sédimentation).
• Cyclosporose (F).
Cosmopolite • Cyclosporosis (En).
• Cyclosporosis (Es).
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des oocystes dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation.
• Recherche des oocystes dans un produit d’aspiration duodénal (ou dans des biopsies duodénales).
• Recherche d’ADN spécifique par PCR.
Dimensions : 8 – 10 µm.
Forme : Rond.
Remarques :
1. Parasite normalement peu pathogène, il devient plus agressif en cas d’immunodépression (parasite opportuniste).
2. Les oocystes retrouvés dans les selles sont généralement non sporulés. La sporulation qui se déroule dans le
milieu extérieur, nécessite de quelques jours à quelques semaines (en fonction de la température et de l’humidité).
Un oocyste sporulé contient deux sporocystes contenant chacun deux sporozoïtes.
3. Après coloration rapide de Heine, les oocystes apparaissent incolores et très réfringents sur un fond rougeâtre.
4. Après coloration au Ziehl-Neelsen modifiée, ils apparaissent colorés en rose à violet sur un fond bleu. Tous les
oocystes de C. cayetanensis ne sont cependant pas Alcoolo-Acido Résistants.
5. Après coloration rapide de Heine, les oocystes apparaissent incolores et très réfringents sur un fond rougeâtre.
6. Les oocystes peuvent aussi être identifiés sur base de leur auto-fluorescence : Ils fluorescent en violet à 405 nm,
en vert à 436 nm ou en bleu à 436 nm). Cette technique n’est utilisable que sur des préparations fraiches
(examen direct ou après SAF fixation ou après concentration par sédimentation).
7. Les oocystes de C. cayetanensis ne prennent pas le lugol.
• Cryptosporidiose (F).
Cosmopolite. • Cryptosporidiosis (En).
• Cryptosporidiosis (Es).
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des oocystes dans les selles : coloration rapide de Heine, de Ziehl-Neelsen modifiée, … soit
directement sur les selles, soit après concentration par sédimentation.
• [Recherche des oocystes dans les aspirations bronchiques, lavages broncho-alvéolaire ou biopsies.]
• Recherche de coproantigènes : EIA, ELISA,…
• [Recherche d’anticorps spécifiques (IFAT, …)]
• Recherche d’ADN spécifique par PCR.
Morphologie des oocystes :
(Après coloration spécifique)
Dimensions : 3 - 6 µm.
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
FLAGELLES
CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
• Homme. ? réservoir ?
infection (infestation) latente ?
vecteur
Localisation du parasite :
?
• Pulmonaire
• (Possibilité de dissémination extra pulmonaire).
Méthodes diagnostiques :
• Radiographie pulmonaire.
• Recherche des parasites dans une expectoration induite, un lavage alvéolaire ou une empreinte de biopsie
pulmonaire (Bleu de toluidine O, Giemsa, ou RAL 555).
• Recherche d’ADN spécifique par PCR sur biopsie pulmonaire ou L.B.A.
Morphologie des différentes formes
Soit amiboïde,
Uni nucléé,
de 4 à 10 µm (âgés).
Remarques :
1. La paroi des kystes et des pré-kystes est colorée en bleu au bleu de toluidine O.
2. Les trophozoïtes et les corps intra kystiques sont colorés en bleu avec un noyau rouge au Giemsa. La plupart du
temps, seul le noyau est coloré. La paroi n’est jamais colorée.
3. Pneumocystis carinii est l’ancien nom pour Pneumocystis jiroveci.
Méthodes diagnostiques :
• Recherche de la bactérie dans le sang : examen direct, Woo, goutte épaisse colorée au Giemsa.
• (recherche des bactéries dans le LCR ou l’urine : examen direct, coloration au Giemsa).
• (tests sérologique, peu étudiés, peu disponibles, réaction croisées avec Treponema spp.)
Morphologie de la bactérie
Hélicoïdale,
Remarques :
1. Cette bactérie se retrouve dans des notes de parasitologie en raison de l’utilisation de techniques de parasitologie pour la mettre en évidence
(examen à frais du sang, Woo, goutte épaisse, etc.), mais aussi en raison de son diagnostic différentiel de la malaria.
2. Les Borrelia sont des spirochètes hélicoïdaux très mobiles à Gram négatif qui peuvent aussi être colorés au Giemsa. Toutes les espèces de
Borrelia ont la même morphologie et sont indistinguables au microscope. La culture n’est pas une méthode de diagnostic de routine.
3. Le prélèvement du sang devrait coïncider avec le pic fébrile (bactériémie maximale, sensibilité optimale).
4. Les fièvres récurrentes à poux sont causées par Borrelia recurrentis (fréquentes sur les haut plateaux africains : Ethiopie, Rwanda, Burundi ;
moins fréquente en Afrique du nord-ouest et de l’est, au Pérou, en Bolivie et en Indes.
5. Les fièvres récurrentes régionales à tiques sont causées par : B. duttoni (Madagascar, Afrique centrale et La réunion) ; B. hispanica (Afrique
centrale et du nord, Espagne, Grèce) ; B. persica (Egypte, Iran, Afghanistan), B. turicatae, B. parkeri, et B.hermsii (USA) ; B. venezuelensis
(Amérique du sud), ... Dans ces cas, les bactéries sont aussi transmisses d’une génération de tiques à l’autre (transmission transovarienne).
6. Les tests sérologiques non standardisés sont peu étudiés et peu disponibles pour les fièvres récurrentes.
7. Borrelia burgdorferi, agent causal de la maladie de Lyme est aussi transmis par des tiques dures, sans cependant provoquer de fièvre
récurrente. La coloration au Giemsa n’est d’aucune utilité dans ce cadre (bactériémie trop basse pour être détectée). Des tests sérologiques
sont cependant disponibles.
4
Pour Borrelia recurrentis, agent de la fièvre récurrente à poux.
5
Pour les espèces de Borrelia responsables des fièvres récurrentes régionales à tiques.
TREMATODES
CESTODES
NEMATODES
PROTOZOAIRES
AMIBES
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CILIES
SPOROZOAIRES
CHAMPIGNONS
ET
BACTERIES
CLASSIFICATION
INCONNUE
• Incertaine ?
Cosmopolite
Méthodes diagnostiques :
• Recherche des parasites dans les selles : Examen direct, technique de concentration par sédimentation (sur selles
formolées).
Dimensions : 3 – 40 µm.
• ? • Kystes de protozoaires.
Remarques :
1. Ce parasite reste à bien des égards une énigme : tant pour son cycle et son pouvoir pathogène que pour sa
taxonomie. Après avoir été classés parmi les champignons puis les algues, il serait un protozoaire (Cavalier-
Smith, 1998). Sa pathogénécité éventuelle dépendrait de l’intensité d’infestation (Plus de 5 Blastocystis par
champ microscopique [examen direct, grossissement 400 x]) ou d’une association avec d’autres organismes.
2. Le parasite n’est plus retrouvé après concentration par sédimentation (sauf si les selles ont été formolées ou
fixées au préalable).
3. Il existe aussi des formes multi-vacuolaires, kystiques ou amiboïdes. Ces morphologies ne sont cependant pas
reconnaissables à l’examen direct.
4. L’usage du lugol de D’Antoni peut être utile.
Par ces techniques, on essayera de mettre en évidence le (ou les) parasite(s) dans un ou plusieurs de ses
stades de développement. Pour cela, un examen macroscopique et /ou un examen microscopique peuvent
être utiles.
L'examen parasitologique des selles permet de mettre en évidence des helminthes et des protozoaires. Il
donne ainsi le diagnostic de certitude d'un grand nombre de parasites qui quittent leur hôte dans les selles.
Les conditions de prélèvement déterminent la qualité du résultat de l’examen. Elles tiennent à la fois au
malade, au parasite recherché et au matériel. Lors de la défécation et du prélèvement des selles, il ne faut pas
de contact entre l’urine et les selles (altération des formes végétatives des protozoaires). Le prélèvement doit
être réalisé avant la mise en route d’un traitement spécifique (cette règle générale est applicable à tous les
prélèvements). Eviter les médicaments gênant l’examen coprologique ou prêtant à confusion (charbon, huiles
laxatives, ultra levures, etc.). Eviter les examens complémentaires empêchant l’examen coprologique : la
bouillie barytée en transit ou en lavement se retrouve dans les selles pendant une semaine environ.
L’échantillon doit être déposé au laboratoire dans un emballage correct. Les selles ne peuvent pas être
recueillies (ou conservées) sur du matériel absorbant (boites d'allumettes, cartons, papiers, langes, etc.) et ce
pour éviter la dessiccation. L’idéal est d’utiliser des petits pots en pastique à large ouverture. En zone
tropicale où se matériel n’est pas toujours disponible, un morceau de feuille fraîche de bananier peut
éventuellement être utilisée. La conservation des selles à l’arrivée au laboratoire et avant examen, si celui-ci
doit être différé, doit se faire de préférence au réfrigérateur à + 4°C.
Si l’examen doit être différé (envoi par la poste, etc.) et que le délai risque d’être long, il est recommandé
d’ajouter un produit bloquant les fermentations sans trop altérer les éléments parasitaires (formol, merthiolate et
mieux merthiolate iode formol [MIF] ou Sodium acetate/Acide acétique/formol [SAF]).
• L’émission des éléments parasitaires peut être discontinue. Dans ce cas, il faut répéter les
examens et ne pas se contenter d’un seul examen négatif.
• Il n’y a pas d’émission d’œufs, s’il n’y a que des vers adultes mâles (rare).
• Il n’y a pas d’émission d’éléments parasitaires pendant la phase de latence qui peut
correspondre à la maturation in situ du parasite ou/et à la phase de migration interne.
• Tous les parasites du tractus digestif et de ses annexes ne donnent pas d’éléments parasitaires
dans les selles, d’où la nécessité de bien connaître la biologie du parasite (exemples : œufs
d’oxyures pondus à la marge de l’anus, embryophores de certains grands ténias évacués avec
et dans les proglottis entiers, etc.).
• Certains œufs présents dans les selles peuvent indiquer non une infestation, mais
contamination par des œufs de passage (Fasciola spp. par exemple).
• …
Cette technique permet d’éviter la dégénérescence des parasites éventuellement présents dans les selles, sans
modifier leur morphologie. Le but principal est de fixer la morphologie des trophozoïtes éventuellement
présents dans les selles, pour pouvoir les identifier après coloration permanente (coloration à l’hématoxyline
ferrique par exemple). Dans un pot à échantillon, ajoutez aussi vite que possible après émission, 1 volume de
selles à 3 volumes de fixateur SAF. Après l’ajout des selles, mélangez immédiatement et vigoureusement
durant plus ou moins 20 secondes. Prévoyez sur le pot à échantillon une étiquette de danger et une indication
du niveau de liquide final [selles + SAF].
Il est important de réaliser l'examen macroscopique dès l'arrivée de l'échantillon au laboratoire. Celui-ci
consiste à déterminer la consistance (selles moulées, molles, diarrhéiques, aqueuses, dysentériques), la
présence éventuelle de sang et de glaires et la présence de segments de vers ou de vers adultes. Les selles
liquides et/ou sanglantes doivent avoir la priorité pour l'examen microscopique direct (Certains éléments,
comme les formes végétatives des amibes, vont se décomposer ou se modifier assez rapidement après
l'émission des selles et ne seront donc plus identifiables).
Examen direct :
L’examen direct consiste à faire un examen microscopique des selles à son arrivée au laboratoire, sans
manipulation préalable, après adjonction tout au plus d’eau physiologique ou d’un colorant (Lugol, MIF [colorant
fixateur pour les formes végétatives des protozoaires, bleu de méthylène tamponné, etc.).
• Si les selles sont liquides, placez une goutte de celles-ci sur une lame porte-objet. [Pour des selles
muqueuses et/ou sanglantes, prélevez la partie muqueuse]. Recouvrez le tout d'une lamelle couvre-
objet (20mm x 20mm). Examinez complètement et systématiquement à l'objectif 10 x la préparation
pour la recherche des œufs, des larves (et des formes végétatives de Balantidium coli), puis examinez
3 lignes à l'objectif 40 x pour la recherche des protozoaires. Les détails éventuels des œufs seront
observés au 40 x.
• Les selles de consistance normale ou presque normale sont mises en suspension sur la lame porte-
objet dans une goutte d'eau physiologique. Recouvrez le tout d'une lamelle (20 mm x 20 mm) et
examinez systématiquement à l'objectif 10 x pour la recherche des œufs, des larves et des formes
végétatives, puis examinez 3 lignes à l'objectif 40 x pour la recherche des protozoaires. Les détails
éventuels des œufs seront observés au 40 x.
Le nombre d'œufs trouvés dans l'examen systématique d'une préparation, permet d'évaluer très grossièrement
la charge parasitaire. Cette évaluation peut cependant être utile en clinique. Le nombre d'œufs trouvés
dépend du parasite et de son mode de reproduction, de la consistance et du volume des selles, de l’âge du
patient, etc. Pour certains parasites, comme les Tænia spp., cette quantification n’a pas de sens. Pour les
protozoaires, une évaluation de la charge parasitaire est peu utilisée en raison de sa faible corrélation à la
gravité de l'atteinte clinique.
Une relative grande quantité de selles est déposée sur une lame. Cette couche épaisse doit cependant être
transparente pour pouvoir être observée au microscope. La préparation est donc recouverte d’un papier
cellophane préalablement imbibé de glycérol-vert de malachite (des petits morceaux de 30 mm sur 20 mm de
cellophane sont trempés pendant au moins 24 heures dans la solution glycérinée).
La préparation est aplatie par pression, puis après un temps d’éclaircissement de 30 minutes à 24 heures,
examinée systématiquement au microscope. (Le temps d’éclaircissement dépend du type d’œuf recherché et
de la concentration en glycérol).
Coloration au lugol :
Cette technique permet de repérer plus facilement les kystes des protozoaires, en soulignant leurs
caractéristiques morphologiques. Dans une solution iodée, le cytoplasme des kystes se colore en jaune ou en
brun clair et les noyaux en brun foncé. Cette technique peut être combinée à un examen direct ou à un
examen après enrichissement.
Sur une lame porte objet, mettez en suspension une petite quantité de selles dans une goutte de lugol de
D'Antoni (Attention, cette solution est plus concentrée que celle utilisée en bactériologie). En raison de la taille
des éléments à observer, examinez la préparation à un grossissement de 400x. Un micromètre oculaire est
nécessaire pour permettre de mesurer la taille des kystes. Cette technique peut aussi être utilisée pour la
coloration des œufs de Schistosoma haematobium dans la technique de filtration des urines.
Cette technique de coloration négative permet de détecter les oocystes de Cryptosporidium spp. dans les
selles. Mélangez sur une lame porte objet une goutte de selles (fraîche ou une goutte du culot de centrifugation
après enrichissement de Ritchie) avec deux ou trois gouttes de Fuchsine de Ziehl-Neelsen. Réalisez un ou
deux étalements minces de ce mélange. Après séchage à l’air (maximum 30 minutes), examinez l’étalement
au microscope sous immersion à l’objectif 100x (ou à l’objectif 50 x). Les oocystes de Cryptosporidium spp.
apparaissent comme des éléments arrondis ou ovoïde de 3 à 6 µm, incolores et fortement réfringents sur un
fond rosâtre ou rougeâtre. Il est également possible d’observer la préparation avec un objectif 40 x (mettez une
goutte d’huile sur la préparation, recouvrir d’une lamelle et observez au microscope à 40 x).
Cette technique permet de détecter les structures Alcoolo-Acido résistantes dans les selles soit principalement
les oocystes de Cryptosporidium spp. Etalez les selles en frottis mince sur une lame porte-objet
(éventuellement après dilution dans un peu d’eau physiologique). Le culot après enrichissement de Ritchie
peut aussi être utilisé pour préparer un frottis. Après séchage complet à l’air, fixez la préparation soit par un
passage à travers la flamme d’une lampe à alcool, soit par recouvrement avec du méthanol pendant 3 minutes.
Recouvrez la préparation avec une solution de fuchsine de Ziehl-Neelsen et laissez agir au moins 10 minutes
(le chauffage de la solution de fuchsine n’est pas nécessaire dans le cadre de la recherche de
cryptosporidies). Eliminez la Fuchsine, rincez à l’eau et décolorez la préparation à l’alcool acide jusqu’au
moment où le décolorant n’entraîne plus de fuchsine. Rincez à l’eau et contre colorez au bleu de méthylène
pendant 30 secondes. Rincez à l’eau, laissez sécher et examinez au microscope sous immersion à l’objectif
100x (ou à l’objectif 50 x). Les oocystes de Cryptosporidium spp. apparaissent sur un fond bleu comme des
éléments arrondis ou ovoïde de 3 à 6 µm rouge-violet, contenant souvent quelques petites taches colorées en
rouge plus intense. Certains oocystes sont cependant rosés ou incolores. Ne pas confondre les oocystes avec
des levures.
Cette même technique utilisée sur des selles ou des urines permet de faire une distinction d’espèces pour les
Schistosomes.
Cette technique de coloration permanente permet de détecter et d’identifier les formes végétatives et les kystes
des protozoaires intestinaux. Elle est principalement utilisée pour la recherche des formes végétatives de
Dientamoeba fragilis dans les selles. Il s’agit d’une excellente technique mais d’exécution longue et délicate,
nécessitant de nombreux produits chimiques.
C’est une coloration régressive. Le mordançage et la surcoloration (imprégnation excessive des structures par
le colorant) sont suivis d’une décoloration (enlèvement du colorant des structures qui le retiennent le moins).
Placez 1 goutte de selles (préservées sur SAF) et une goutte d’albumine de Mayer sur une lame porte-objet.
Réalisez un frottis mince de ce mélange à l’aide d’un bâtonnet. Laissez sécher à l’air jusqu’à ce que le frottis
soit opaque (approximativement 20 minutes, maximum 2 heures). Fixez la préparation par une immersion de
10 minutes dans de l’alcool à 70 %, puis rincez dans un bain d’eau pendant 2 minutes. Immergez la lame 20
minutes dans une solution de fuchsine de Ziehl puis rincez la lame à l’eau courante pendant 1 minute.
Décolorez la lame pendant 2 minutes à l’alcool acide, puis rincez la lame à l’eau courante pendant 1 minute.
Immergez la lame pendant 8 minutes dans la solution de travail d’hématoxyline ferrique, puis rincez la lame à
l’eau pendant 1 minute. Immergez la lame dans la solution de travail d’acide picrique pendant 4 minutes, puis
rincez la lame à l’eau courante pendant 10 minutes. Immergez la lame 3 minutes dans la solution d’alcool
ammoniacal, puis déshydratez la préparation par deux bains successifs d’alcool absolu (5 minutes par bain).
Immergez la lame dans 2 bains successifs de xylène (5 minutes par bain). Ajoutezr une goutte de liquide de
montage (Entellan© Merck 1.07960), recouvrez d’une lamelle et laissez sécher pendant au moins 10 heures
avant lecture. Examinez microscopiquement la lame sous immersion (objectif 100 x ou 50 x). 150 à 200
champs microscopiques doivent être examinés avant de donner une réponse négative. La préparation doit
avoir un fond gris-bleu. Le cytoplasme des protozoaires apparaît bleu gris moyen alors que les noyaux
apparaissent bleu intense-gris. Les kystes sont souvent plus colorés que les trophozoïtes. Les corps
chromatoïdes, les globules rouges ingérés et les cristaux de Charcot-Leyden sont colorés en bleu-gris intense
ou parfois en noir. Les œufs d’helminthes et les larves prennent la plupart du temps trop de colorant et ne
seront pas identifiables. Les organismes Alcolo-Acido résistants apparaitront en rose-rouge.
Techniques de concentration :
Les éléments parasitaires sont souvent présents en petit nombre dans les selles. Dans ce cas, l’examen direct
peut ne pas suffire pour déceler une infestation. Le but d’une technique de concentration est de traiter un
volume assez important de selles afin de concentrer les parasites rares dispersés dans un grand volume vers
un volume réduit. Ce petit volume pré-traité, qui contiendra donc un plus grand nombre de parasites, sera
examiné comme pour lors d’un examen direct. Les techniques de concentration ne permettent cependant pas
de mettre en évidence les formes végétatives des protozoaires qui sont détruites par le processus de
concentration. L’examen direct d’une préparation à frais est donc la première étape obligatoire de tout examen
microscopique.
Il existe un grand nombre de techniques de concentration avec différentes variantes. La majorité des
techniques sont basées sur des différences poids spécifiques. Le tableau suivant donne à titre indicatif, les
poids spécifiques de différents éléments.
Nous ne décrirons ici que les techniques les plus simples le plus couramment utilisées.
Les selles sont diluées dans un liquide de faible densité (eau physiologique), les résidus fécaux sont dissous
dans l’éther et les parasites sont entraînés vers le fond par centrifugation. Cette méthode permet de concentrer
tous les types d’œufs de vers, les larves et les kystes de protozoaires.
ATTENTION : L’éther est une substance extrêmement inflammable qui s’enflamme et explose
rapidement au contact d’une flamme ou d’une étincelle. Conservez les bidons ou les flacons entamés sous
hotte chimique ou sur une étagère (pour que les vapeurs se dispersent) dans la partie la plus fraîche du
laboratoire. Comme l’éther est très volatile, les flacons doivent être hermétiquement bouchés. Ne mettez PAS
un flacon d’éther au réfrigérateur : les vapeurs s’accumulent dans celui-ci, même si le flacon est
hermétiquement fermé, et peuvent exploser lors de l’ouverture de la porte. Ne rangez PAS des flacons
entamés dans une armoire. N’ayez que des petites quantités d’éther dans le laboratoire.
ATTENTION : Le xylène est une substance inflammable. Manipulez ce produit loin d’une flamme. Ce
produit est aussi nocif par inhalation et par contact avec la peau. Il est encore irritant pour la peau. Evitez donc
tout contact avec la peau et les yeux. Manipulez ce produit sous hotte chimique ou fenêtre ouverte.
ATTENTION : Le formol est une substance toxique par inhalation, par contact avec la peau et par
ingestion. Les vapeurs de Formol sont irritantes pour les yeux et les muqueuses. Manipulez ce produit fenêtres
ouvertes (ou sous une hotte chimique) en utilisant des gants.
Après centrifugation, on
retrouve 4 couches :
• Après centrifugation, on observe 4 couches dans
← Ether et graisses le tube (cf. figure ci-contre).
• Décollez éventuellement le bouchon de débris des
← Débris parois du tube avec un bâtonnet.
• Jetez le surnageant en renversant le tube d’un
mouvement rapide.
← Eau physiologique (formolée) • Prélevez le culot de centrifugation avec une
pipette pasteur et le déposer sur une lame.
• Recouvrez d’une lamelle 20 mm x 20 mm, et
← Culot de sédimentation contenant
les parasites éventuels observez systématiquement au microscope.
La technique de Ritchie permet aussi d’obtenir un résultat quantitatif : OPG (nombre d’œufs par gramme de
selles). L’OPG n’est PAS utile pour les cestodes, Enterobius vermicularis et Ascaris lumbricoides.
Calcul : 3 grammes de selles dans un volume final de 45 ml. Comme on examine entièrement le culot
de centrifugation obtenu sur 1,5 ml de cette dilution de selles, on obtient le nombre d’œufs présents
dans 0,1 gramme de selles. En multipliant donc le nombre d’œufs comptés dans tout le sédiment par
10, on obtient le nombre d’œufs par gramme de selles.
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Technique de concentration par flottation (méthode de Willis modifiée) :
Les selles sont diluées dans un liquide de forte densité. Les parasites plus légers remontent à la surface. Cette
technique permet de concentrer les kystes et les oocystes de protozoaires ainsi que les œufs des cestodes et
de nématodes. (En raison du poids spécifique élevé des œufs de trématodes, aucune technique par flottation
n’est indiquée).
La méthode de Baermann est une technique destinée à mettre en évidence les larves d’anguillules dans les
selles. Elle est basée sur l’hygrotropisme et le thermotropisme de ces larves. Cette technique n’est utilisable
que sur des selles moulée et fraîche. Elle n’est applicable ni sur des selles vielles de plus de 5 heures, ni sur
des selles liquides ou diarrhéiques, ni sur des selles fixées, ni sur des selles prélevées après prise de Baryum.
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SCOTCH TEST (TAPE TEST OU TEST DE GRAHAM):
Ce test est utilisé pour la recherche des œufs d’Enterobius vermicularis. Comme les vers adultes femelles
pondent principalement le soir et la nuit au niveau péri anal, le test doit se réaliser le matin avant défécation ou
toilette. Il est également possible de retrouver accidentellement des œufs de Tænia spp. (La plupart du temps
de Tænia saginata) lors de cet examen.
ATTENTION : Comme les œufs sont très collants et directement infectants, Il est indispensable
d’utiliser des gants et de se laver les mains après manipulation. Le risque d’infestation pour la
personne effectuant le prélèvement sans précaution est important.
Repliez un ruban autocollant transparent sur l’extrémité d’un tube à essai, face collante dirigée vers l’extérieur.
Tout en écartant les fesses du patient, appliquez l’extrémité du tube portant le ruban en différents endroits de la
marge anale pour collecter les œufs éventuellement présents. Le ruban est ensuite collé sur une lame porte-
objet et examiné au microscope (objectif 10x). Pour augmenter la qualité de l’image au microscope, il est
conseillé de mettre un peu d’eau (ou un peu de d’hydroxyde de sodium à 1%) entre la lame et le ruban adhésif.
Les extrémités du ruban doivent cependant rester sèches autrement il n’adhèrera pas à la lame.
Trempez les segments dans une solution chaude (± 60°C) d’acide acétique à 5 %. L’acide acétique à 5 % peut
être remplacé par du vinaigre de table. Incubez 30 minutes à 1 heure. Après incubation, écrasez les segments
éclaircis entre deux lames porte-objet. Observez à l’œil nu, contre la lumière pour comptez le nombre de
ramifications de l’utérus.
Cet examen peut être utile pour la recherche des œufs de Fasciolidae, d’Opisthorchis spp. et d’Heterophyes
heterophyes, ainsi que pour les formes végétatives de Giardia lamblia.
Le liquide duodénal, obtenu par tubage, est centrifugé dans un tube conique à 2.500 rpm (700 g) pendant 5
minutes. Le surnageant est éliminé et le culot de centrifugation est examiné complètement et
systématiquement au microscope (objectif 10x). Pour la recherche de Giardia lamblia, l’examen se fait à
l’objectif 40 x, tant à frais qu’après coloration au lugol de D’Antoni. N.B. : Comme le lugol immobilise les formes
végétatives, l’identification devra se faire uniquement sur base d’une morphologie typique.
Les conditions de prélèvement déterminent la qualité du résultat de l’examen. Elles tiennent à la fois au
malade, au parasite recherché et au matériel.
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 102 / 138
Le nombre d’œufs de S. haematobium présents dans les urines varie au cours de la journée et montre un pic
entre 10 et 14 heures. Les œufs sont plus facilement retrouvés en fin de miction. Un stress de la vessie
(mouvements, gonflement) aide au décollement des œufs. Si les urines ne sont pas examinées rapidement, il
est possible de retrouver des miracidiums très mobiles. Pour la recherche des œufs de S. haematobium, les
derniers ml d’urines sont les plus importants, alors que Trichomonas vaginalis est plus présents dans le premier
jet urinaire.
Ces éléments sont donc à prendre en compte dans le prélèvement. L’usage de récipients en plastique à large
ouverture est recommandé. Le volume récolté doit être de 10 ml au minimum. En augmentant le volume
d’urine récoltée, on augmente la sensibilité de la détection.
• L’émission ou la présence d’éléments parasitaires dans les urines peut être discontinue. Dans
ce cas, il faut répéter les examens et ne pas se contenter d’un seul examen négatif.
• Il n’y a pas d’émission d’œufs, s’il n’y a que des vers adultes mâles (rare).
• Il n’y a pas d’émission d’éléments parasitaires pendant la phase de latence qui peut
correspondre à la maturation in situ du parasite, et/ou à la phase de migration interne et/ou au
temps de passage pour les œufs des veinules à la lumière vésicale.
• …
La sédimentation et la filtration sont les deux méthodes employées pour déceler les œufs de S. haematobium.
La sédimentation est moins sensible, mais elle est plus économique et plus simple à mettre en œuvre que la
filtration. La technique de filtration est surtout utilisée dans des enquêtes épidémiologiques nécessitant des
données quantitatives.
Technique de sédimentation :
Agitez soigneusement l’échantillon d’urine et versez-le dans un verre à pied conique. Laisser sédimenter
pendant une heure au moins. Eliminez délicatement le surnageant en conservant environ 10 ml d’urine au fond
du verre à pied. Mélangez et transvasezle dépôt dans un tube à centrifuger à fond conique. Centrifugez le
tube à 2.500 rpm (1.000 g) pendant 5 minutes. Eliminez prudemment le surnageant, remettez le culot de
centrifugation en suspension, transvasez le tout sur une lame, recouvrez d’une lamelle et observez
systématiquement toute la préparation au microscope pour rechercher les œufs de Schistosoma haematobium
(objectif 10 x). [La recherche de Trichomonas vaginalis se fait en utilisant un objectif 10 x et 40 x].
Technique de filtration :
Adaptez un filtre (porosité de 12 à 20 µm) dans le porte-filtre. Après avoir bien homogénéisé les urines,
prélevez 10 ml dans une seringue. Adaptez la seringue au porte-filtre. En maintenant le tout vertical, faites
passer l’urine à travers le filtre. Dévissez soigneusement le porte-filtre. Remplissez la seringue d’air, refixez-la
au porte filtre et expulsez l’air. Cette étape est importante, car elle permet d’éliminer l’excès d’urine dans le
porte-filtre et de plaquer les œufs s’il y en a, sur le filtre. Dévissez le porte-filtre, retirez le filtre avec une pince
et déposez-le sur une lame, face filtrante vers le haut. Recouvrez d’une lamelle et observez systématiquement
le filtre au microscope (objectif 10x). Il est possible d’ajouter une goutte de lugol de D’Antoni pour augmenter la
visibilité des œufs par leur coloration orange. Grâce à cette technique de filtration, Il est possible d’avoir un
résultat quantitatif (nombre d’œufs par ml d’urine).
Il existe plusieurs types de filtres : Des filtres à usage unique en papier ou des filtres [réutilisables] en nylon
(Nytrel®) ou en polycarbonate (Sartorius®, Millipore®,...). Avant réutilisation, les filtres doivent être
décontaminés une nuit dans de l’eau de javel domestique (Hypochlorite à 1%), lavés et vérifiés. La vérification
des filtres consiste à examiner systématiquement le filtre nettoyé au microscope pour s’assurer qu’il est bien
débarrassé de tout parasite.
Urines Air
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090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 103 / 138
EXAMEN PARASITOLOGIQUE D’UN CRACHAT :
Examen direct :
Ce test est utilisé pour la recherche des œufs de Paragonimus spp. Plusieurs parasites font un passage
pulmonaire durant leur migration somatique (Ascaris spp., Ancylostomidae, etc.). Un examen des crachats
n’est cependant pas indiqué pour leur diagnostic.
ATTENTION : L’hémoptysie, symptôme courant de l’infestation par Paragonimus spp. est aussi
un signe possible de tuberculose pulmonaire. En raison du risque élevé de production d’aérosols
potentiellement dangereux durant l’examen parasitologique, éliminer la possibilité de tuberculose avant
toute recherche parasitologique dans un crachat. (cf. notes de bactériologie, pour plus de détails
concernant la procédure).
Des instructions précises doivent être données à chaque patient sur la manière de produire un bon échantillon.
Une bonne procédure de prise d’échantillon est en effet indispensable pour obtenir des résultats de laboratoire
fiables à moindre risques pour le personnel :
Le risque d’infection du personnel de santé (mais aussi d’autres personnes) est important lorsqu’un patient
suspect de tuberculose tousse. Pour cette raison, la prise d’échantillon doit se faire à l’extérieur, le plus loin
possible d’autres personnes, en tenant compte de l’orientation du vent. En cas d’impossibilité, une pièce
spéciale, séparée et très bien ventilée, peut être utilisée (attention à la position du patient par rapport aux
ventilations et au sens des courants d’air provenant de portes ou de fenêtres ouvertes).
Chaque crachoir doit être identifié (date, nom du patient, numéro de patient, n° de l’échantillon, etc.). Pour
éviter tout risque d’inversion, ces données doivent figurées sur le pot et non sur le couvercle du crachoir.
Des crachoirs en plastique dur, à usage unique avec couvercle à vis étanche et avec un diamètre d’ouverture
de 2 à 3 cm sont vivement recommandés. En cas d’impossibilité, des crachoirs réutilisables en verres, avec
les mêmes caractéristiques peuvent être utilisés (ils doivent alors bien évidemment être décontaminés, lavés et
stérilisés avant toute réutilisation). Les crachoirs doivent être transparents pour permettre un contrôle visuel de
la qualité du prélèvement sans devoir les ouvrir.
Le crachat doit provenir du plus profond possible du poumon. Ceci peut le plus souvent être obtenu après
plusieurs profondes inspirations suivies d’une expiration forcée. Le volume de l’échantillon doit être suffisant (3
à 5 ml) et doit contenir des particules solides ou purulentes. (La salive n’est pas un bon échantillon en raison du
faible nombre de bacilles pulmonaires que l’on peut y trouver et de la présence possible de mycobactéries
commensales. Il en est de même pour les sécrétions nasales). Le crachat n’est cependant pas toujours
purulent, pour un tuberculeux en cours de traitement.
On récolte 2 ou 3 crachats : le premier sur place lors de la consultation (on the spot sputum), le deuxième à la
maison (crachat du saut du lit ou early morning sputum) et éventuellement le troisième sur place à l’occasion de
la consultation suivante. (Le processus nécessite donc 2 jours). Le meilleur échantillon sera le prélèvement
matinal qui concentre les sécrétions de toute une nuit. Pour cette raison, dans certains programmes de lutte
contre la tuberculose, deux crachats matinaux et un crachat sur place sont utilisés.
Comment juger de la qualité d’un crachat : Un bon prélèvement ne doit pas ressembler à de l’eau. Sa
couleur peut varier : du blanchâtre au jaunâtre purulent, avec parfois un peu de sang. (Du sang pur n’est
pas cependant pas adéquat). Un échantillon ressemblant à de la salive devrait être refusé, et le patient
devrait être encouragé à produire un nouvel échantillon valable. Au cas où rien de mieux ne peut être
obtenu (surtout en cours de traitement pour une tuberculose), un échantillon aqueux pourrait cependant
être analysé.
La qualité du crachat peut aussi être évaluée après étalement et coloration : Un échantillon salivaire sera
très peu épais et souvent avec des « bulles ». Sous le microscope, un vrai crachat doit contenir des
filaments muqueux et des globules blancs, tandis qu’un prélèvement salivaire contiendra principalement
des cellules épithéliales. Un vrai crachat devrait contenir 20 x plus de globules blancs que de cellules
épithéliales.
Un crachat peut être conservé assez longtemps avant analyse microscopique bactériologique (plus d’une
semaine à température ambiante pour recherche de BAAR). Ceci n’est bien évidemment pas vrai pour des
cultures ou pour la recherche de parasites.
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 104 / 138
Après examen bactériologique négatif, transvasez environ 5 ml de crachat dans un tube à centrifuger à fond
conique. Ajoutez 5 ml d’une solution d’hydroxyde de sodium ou de potassium à 1 % (p/v). Fermez
hermétiquement le tube avec un bouchon et mélangez vigoureusement durant une minute. La solution
d’hydroxyde liquéfiera et éclaircira le crachat. Après une heure de repos, re-mélangez vigoureusement le tube
durant une minute. Centrifugez le tube à 2.500 rpm (700 g) pendant 5 minutes. Eliminez le surnageant et
transvasez le culot de centrifugation sur une lame porte-objet. Recouvrez d’une lamelle et observez
complètement et systématiquement au microscope (objectif 10x). Regarder plus attentivement les masses
grisâtres présentes qui cachent souvent les œufs.
Coloration au RAL-555 :
Technique plutôt utilisée pour la recherche de Pneumocystis jiroveci dans un produit de lavage alvéolaire ou
dans une biopsie ou une ponction pulmonaire. Cette coloration permet de mettre l’intérieur des kystes en
évidence. Elle peut être remplacée par une coloration au Giemsa (identique à celle d’un frottis sanguin).
Centrifugez (10 minutes, 2.000 RPM ou 600 g) le produit de lavage alvéolaire et réalisez un frottis mince du
culot de centrifugation (ou réalisez des empreintes de la biopsie sur des lames). Après séchage à l’air, fixez les
lames au méthanol puis immergez-les pendant 25 secondes dans le réactif 2 (solution aqueuse d’éosine, code
RAL 361643). Plongez ensuite dans les lames pendant 40 secondes dans le réactif 3 (solution aqueuse de
bleu de méthylène, code RAL 361653). Rincez à l’eau courante. Il n’est pas nécessaire de rincer les lames
entre les différents bains. Après séchage, les lames sont observées au microscope (objectif 100 x, oculaire 10
x). Les renseignements concernant les réactifs RAL et leurs distributeurs peuvent être obtenus sur le site
internet : http://www.reactifs-ral.fr/
Coloration au Bleu de toluidine O (Chalvardjian et all, 1963, modifiée par Marty et all 1981):
Technique plutôt utilisée pour la recherche de Pneumocystis jiroveci dans un produit de lavage alvéolaire ou
dans une biopsie ou une ponction pulmonaire. Cette coloration permet de mettre les parois des kystes en
évidence. Centrifugez (10 minutes, 2.000 RPM ou 600 g) le produit de lavage alvéolaire et réalisez un frottis
mince du culot de centrifugation (ou réalisez des empreintes de la biopsie sur des lames). Après séchage à
l’air, fixez les lames au méthanol puis immergez-les pendant 5 minutes dans le réactif de sulfatation. Après
rinçage à l’eau courante, les lames sont plongées 5 minutes dans une solution de bleu de toluidine O. Les
lames sont ensuite passées dans 3 bains d’alcool isopropylique (environ 1 minute par bain). Après séchage,
les lames sont observées au microscope (objectif 100 x, oculaire 10 x).
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 105 / 138
EXAMENS PARASITOLOGIQUES DU SANG :
Ces techniques sont valables pour les agents infectieux suivants : Microfilaires sanguines, Plasmodium spp.,
Trypanosoma spp., les Borrelia des fièvres récurrentes et les Babesia spp. Chacune des techniques suivantes
n’est cependant pas toujours utile pour tous les parasites mentionnés.
Examen direct :
Cette méthode est la plus facile mais aussi la moins sensible pour déceler la présence de parasites assez
grands et mobiles dans le sang (les trypanosomes, les Borrelia spp. des fièvres récurrentes et les microfilaires
sanguines). Elle est cependant fastidieuse puisqu’il faut observer systématiquement la préparation
microscopique. Comme autre inconvénient, il est à signaler qu’il faut observer immédiatement les lames après
leur préparation surtout pour la recherche de trypanosomes. En effet, les trypanosomes étant reconnus à leur
mouvement, il faut procéder à l’examen microscopique avant qu’ils ne s’immobilisent, c’est-à-dire 10 à 15
minutes après le prélèvement sanguin. (Attention : Les UV du rayonnement solaire immobilisent aussi les
trypanosomes). Ce test présente cependant un certain intérêt, surtout pour la trypanosomiase à rhodesiense
au sommet de la vague parasitaire, au moment où l’on peut retrouver un nombre relativement important de
trypanosomes dans le sang et pour les fièvres récurrentes (échantillon de sang pris au pic de fièvre). Ceci
permet d’éviter de recourir à des techniques plus perfectionnées et plus coûteuses. Le seuil de positivité est de
l’ordre de 15 à 40 microfilaires et 10.000 trypanosomes par ml de sang.
Une petite goutte de sang [prélèvement capillaire ou veineux sur un anticoagulant tel que l’EDTA pour la
recherche de microfilaires ou de Borrelia ; ou l’héparine pour la recherche de trypanosomes] est placée sur une
lame et recouverte d’une lamelle. La préparation est examinée directement au microscope à l’objectif 10 x pour
la recherche de microfilaires (ou 40 x pour la recherche de Borrelia spp. ou de trypanosomes).
Frottis sanguin :
Cette méthode, assez peu sensible n’est vraiment utile en parasitologie que pour l’identification exacte de
l’espèce de Plasmodium infestant une personne (et plus exceptionnellement pour la recherche et/ou
l’identification de Babesia spp). Elle est principalement utilisée en hématologie pour la différentiation des
globules blancs et l’analyse de la morphologie cellulaire.
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Un bon frottis est assez épais au début de l’étalement (3) pour s’amincir et finir en forme de flamme avant la fin
de la lame (1). La partie intermédiaire du frottis (2) est la plus appropriée pour l’examen macroscopique. Dans
cette zone, on doit retrouver une couche monocellulaire de cellules, sans superposition.
Fixez la préparation en faisant couler 2 ou 3 gouttes de méthanol absolu sur le frottis disposé verticalement.
Après évaporation du méthanol, la lame peut être colorée au Giemsa : Couvrez complètement la préparation
de Giemsa dilué à 3,5 % dans de l’eau tamponnée à un pH adapté aux parasites recherchés (cf. tableau). [Soit
pour obtenir une dilution à 3,5% préparez par lame à colorer, 4 ml d’eau tamponnée à laquelle vous ajoutez 5
gouttes de Giemsa concentré [Merck N° 1.01424]. Laissez colorer pendant 20 à 30 minutes. Egouttez et
rincez prudemment à l’eau courante. Laissez sécher et examinez au microscope sous immersion à l’objectif
100x (ou à l’objectif 50x).
Pour éviter la dégradation du Giemsa par réaction acide-base, la préparation de la dilution du Giemsa
doit aussi être extemporanée. Le Giemsa concentré doit aussi être filtré avant utilisation (au moment du
transvasement dans un petit flacon compte gouttes. Pour obtenir de bonnes colorations, il est
indispensable que l’eau de dilution ait un pH adéquat au but poursuivi. Une eau trop acide colore tout
trop rouge, alors qu’une eau alcaline colore tout trop bleu. Utilisez un pH adapté à l’examen.
pH 6.6 6.8 7.0 7.2 7.4 7.6 7.8 8.0
Hématologie Paludisme*
Utilisations Hématologie et Paludisme Paludisme Trypanosomiases et
Leishmanioses Microfilaires
* le pH de 8,0 permet de mettre en évidence les taches de Maurer de P. falciparum.
Dans un petit laboratoire, pour éviter des erreurs, il est cependant préférable de standardiser le pH de
l’eau de dilution à 7,2 pour tous les examens, y compris l’hématologie (compromis acceptable pour tous
les usages).
Coloration de GIEMSA
(hémolyse [pour échantillons non fixés] et coloration)
Influence du pH.
La coloration panoptique de Pappenheim (May-Grünwald-Giemsa), qui sert à colorer les frottis pour formules
leucocytaires, peut aussi être utilisée à la place de la coloration de Giemsa, sans améliorer notablement la
coloration des parasites sanguins.
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 107 / 138
N.B. : Numération parasitaire en frottis sanguin (uniquement valable dans le cadre de la malaria et des
infestations à Babesia spp.) :
La numération parasitaire en frottis sanguin se fait en comptant le nombre de globules rouges parasités par
des formes asexuées du parasite sur au moins 25 champs microscopiques à l’objectif 100 x (ou l’objectif 50 x).
Cette méthode nécessite la détermination préliminaire du nombre moyen d’érythrocytes présents par champs
microscopique (cette valeur est de l’ordre de 200 mais varie considérablement en fonction de la qualité de
l’étalement et du grossissement utilisé). Elle nécessite aussi la numération des globules rouges.
Le rapport du nombre de globules parasités par champ microscopique sur le nombre total d’érythrocytes par
champ donne le pourcentage d’hématies parasitées.
Si le nombre de globules rouges par microlitres de sang n’est pas connu, on considère que 1% d’hématies
parasitées corresponds à 50.000 parasites par µl de sang.
Goutte épaisse :
Cette méthode est une technique de concentration. Elle utilise +/- 4 fois la quantité de sang (20 µl) nécessaire
pour un frottis mince (5 µl). Comme le sang est moins étalé, les parasites éventuellement présents sont plus
fréquents par unité de surface. Cette technique est utilisable pour la recherche des Plasmodium spp., des
trypanosomes, des microfilaires sanguines et des Borrelia spp. responsables des fièvres récurrentes.
Le seuil de positivité est de l’ordre de 5 à 10 (100 en routine) plasmodies par µl de sang, 10.000 trypanosomes
ou 15 à 40 microfilaires par ml de sang.
Une goutte de sang est placée sur une lame porte objet et
immédiatement défibrinée pendant 20 à 30 secondes par un
mouvement en spirale fait à l’aide du coin d’une autre lame (la
défibrination est préférable à l’utilisation d’un anticoagulant, l’EDTA
étant le moins mauvais, sauf pour la recherche de trypanosomes
pour lesquels l’héparine est préférable).
Ce mouvement aura aussi pour effet d’étaler le sang sur une surface de 1 à 2 cm de diamètre. L’étalement doit
être d’une épaisseur telle qu’il est possible de voir des caractères d’un journal à travers. Laisser sécher sans
chauffage et sans exposition au soleil pour éviter la fixation des hématies qui empêcherait leur destruction. La
goutte épaisse ne peut être colorée que si elle est complètement sèche. Pour éviter une contamination croisée
entre différentes gouttes épaisses lors de la coloration, l’usage de cuve de coloration est à éviter. Couvrez
complètement la préparation de Giemsa dilué à 3,5 % dans de l’eau tamponnée à un pH adéquat (cf. tableau
supra) [Soit pour obtenir une dilution à 3,5% préparez par lame à colorer, 4 ml d’eau tamponnée à laquelle vous
ajoutez 5 gouttes de Giemsa concentré [Merck N° 1.01424]. [Pour la recherche et l’identification des
microfilaires, la coloration de Giemsa devrait être deux fois plus longue (40 minutes) et le Giemsa deux
fois plus concentré (10 gouttes de Giemsa concentré pour 4 ml d’eau tamponnée idéalement à pH 8)].
La solution aqueuse de Giemsa aura une double action : hémolyse et coloration. Egoutter et rincer
prudemment à l’eau courante. Laisser sécher et examiner au microscope (à l’objectif 10 x pour la recherche
de microfilaires, ou sous immersion pour la recherche des autres parasites sanguins). Les globules rouges ont
éclaté et seuls sont restés sur la lame les leucocytes et les parasites éventuels.
090803 BIOLOGISTES MOD1et2 notes pratiques de parasitologie humaine tropicale 108 / 138
Pour éviter la dégradation du Giemsa par réaction acide-base, la préparation de la dilution du Giemsa
doit aussi être extemporanée. Le Giemsa concentré doit aussi être filtré avant utilisation (au moment du
transvasement dans un petit flacon compte gouttes. Pour obtenir de bonnes colorations, il est
indispensable que l’eau de dilution ait un pH adéquat au but poursuivi. Une eau trop acide colore tout
trop rouge, alors qu’une eau alcaline colore tout trop bleu. Utilisez un pH adapté à l’examen.
Dans un petit laboratoire, pour éviter des erreurs, il est cependant préférable de standardiser le pH de
l’eau de dilution à 7,2 pour tous les examens, y compris l’hématologie (compromis acceptable pour tous
les usages).
N.B. : Numération des parasites en goutte épaisse (uniquement valable dans le cadre de la malaria) :
La recherche de parasites est considérée comme négative si aucun parasite n’a été retrouvé durant l’examen d’au moins 200 champs
microscopiques à l’objectif 100 x (ou objectif 50 x). Ceci nécessite à peu près 5 à 10 minutes pour un technicien expérimenté.
La numération parasitaire en goutte épaisse, se fait en comptant le nombre de formes asexuées de parasites par 200 leucocytes (nombre
de parasites comptés dans autant de champs microscopiques qu’il est nécessaire pour compter un peu plus de 200 leucocytes). Pour
Plasmodium falciparum, les gamétocytes doivent être reportés séparément. En connaissant la concentration leucocytaire, on peut obtenir le
nombre de parasites par µl de sang :
Si la numération leucocytaire n’est pas réalisée, l’OMS recommande d’utiliser comme valeur 8.000 leucocytes par µl de sang pour tous les
patients.
Chez des personnes non immunes, des parasitémies mêmes faibles peuvent donner lieu à des phénomènes pathologiques. En absence
d’immunité surtout, la corrélation entre la densité parasitaire de P. falciparum et la gravité des symptômes est nette. [N.B. : Dans les
infestations à P. falciparum, l’examen de séries de frottis prélevés toutes les 6 à 12 heures montrent d’importantes fluctuations dans les
densités parasitaires. Ceci est dû à la séquestration des érythrocytes parasités au moment de la schizogonie. Dans les infestations où le
développement des parasites est synchrone, ceux-ci peuvent disparaître temporairement des prélèvements].
Pour la routine d’un petit laboratoire tropical, une estimation de la charge parasitaire en goutte épaisse est suffisante pour Plasmodium spp.
Ce système proposé par l’O.M.S. indique l’abondance relative des formes asexuées des parasites à l’aide d’un code allant de 1 à 4 signes
« plus », comme suit :
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Woo :
Bonne technique de concentration pour la recherche des trypanosomes, des microfilaires sanguines et des
Borrelia spp. responsables des fièvres récurrentes. Cette technique est relativement facile à réaliser, mais
nécessite l’utilisation d’une centrifugeuse hématocrite électrique. Ce test est très sensible car il concentre les
parasites à partir de 50 à 60 µl de sang. Cette technique ne permet cependant pas d’identifier le type de
microfilaire. De plus, en cas de présence de microfilaires, il est impossible de visualiser les trypanosomes ou
les Borrelia spp. éventuellement présents. L'examen microscopique des tubes reste délicat même pour un
technicien expérimenté. Le seuil de positivité est de l’ordre de 250 trypanosomes et 25 microfilaires par ml de
sang.
La centrifugation d'un tube capillaire rempli de sang provoque la séparation des
globules rouges et du plasma. (Centrifugation de 5 minutes à 12.000 rpm ou
15.000 g). Les leucocytes et les thrombocytes qui sont plus légers que les
Plasma
hématies se regroupent à l'interface entre la colonne rouge et le plasma, et
forment ainsi un trait blanchâtre (le buffy coat). Les parasites qui ont à peu
près la même densité que les globules blancs, se retrouvent dans la même
Globules blancs buffy coat
et plaquettes région.
Globules rouges
Après centrifugation, le tube est déposé sur une lame spéciale et immergé
dans de l’eau. La lame porte tube est placée sous l’objectif du microscope.
Centrez l’objectif sur l’interface du tube à lire, au niveau du buffy coat. Les
parasites apparaissent animés de mouvements ondulants, soit libres dans le
plasma à proximité de la couche de globules blancs, soit enfoncés dans cette
couche ce qui les rend plus difficiles à observer. Quel que soit l'objectif utilisé
(10x ou 20x), il ne peut permettre la lecture sur toute la profondeur du tube,
aussi faut-il tourner le tube sur lui-même pour pouvoir examiner tout l’interface.
Comme l’épaisseur de la préparation empêche l’utilisation d’un objectif 40x
standard, il peut être utile d’utiliser des oculaires 15x.
Pour identifier les parasites retrouvés, on pourrait envisager de couper le capillaire au niveau de la couche des
globules blancs, d’étaler cette fraction sur une lame et de réaliser une coloration au Giemsa. Cependant, en
raison du risque important de se blesser et donc de s’infecter, cette procédure est à déconseiller.
Après centrifugation à haute vitesse (5 minutes, 12.000 rpm ou 15.000 g), les globules rouges parasités par des
Plasmodium moins denses que les globules rouges non parasités se rassemblent aussi au niveau de l'interface
avec le plasma. L'acridine orange, agent intercalant spécifique des acides nucléiques, induit, après excitation
par une source lumineuse appropriée (UV), une coloration métachromatique différentielle entre l'ADN (vert
pomme à jaune vert) et l'ARN (vert à rouge orangé). Les Plasmodies sont donc visibles grâce à leur noyau
dans les érythrocytes non nucléés. Un flotteur, d'un diamètre légèrement inférieur au tube capillaire, vient se
positionner à cheval sur la couche leucocytaire et érythrocytaire, provoquant une expansion mécanique des
cellules qui l'entourent au voisinage de la paroi du tube où elles seront plus facilement observables.
La lecture au microscope à fluorescence (objectif 50 X) est possible immédiatement. Elle permet de visualiser
sous le plasma, la couche plaquettaire, la couche lympho-monocytaire, la couche des granulocytes et enfin le
sédiment érythrocytaire. La mise au point se fait sur la couche érythrocytaire au niveau de l'interface avec les
leucocytes. En cas de négativité, toute la hauteur du sédiment est examinée.
La morphologie des parasites reste comparable à celle observée sur un étalement mince : Sur un fond sombre,
où les membranes érythrocytaires dessinent une trame, les trophozoïtes s'observent en position intra-
érythrocytaire. Le noyau émet une fluorescence verte intense, homogène, de 1 à 2 µm de diamètre. Le
cytoplasme, de taille variable, émet une fluorescence de vert à orange, moins intense et à bords nets. Il
enserre le noyau et délimite une zone non fluorescente correspondant à la vacuole. Le diagnostic repose donc
sur une image associant un noyau et un cytoplasme en position intra-érythrocytaire. Les trypanosomes et les
microfilaires sont en plus toujours mobiles facilitant leur mise en évidence. Le diagnostic d’espèce n’est
cependant pas possible. Cette technique n’est pas recommandée pour la recherche de microfilaires des
Borrelia spp. ou des Babesia spp., mais est très utile dans le cadre de la recherche des trypanosomes.
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Méthode de Knott :
Il s’agit d’une méthode asse sensible pour la recherche des microfilaires. La limite de détection est de l’ordre
d’une microfilaire par ml de sang.
1 ml de sang est mélangé avec 10 ml de formol à 2 % v/v. Cette concentration en formol est suffisante pour
fixer les microfilaires, sans fixer les globules rouges qui seront donc hémolysés. Après hémolyse, le mélange
est centrifugé à 1.000 rpm (160 g) pendant 5 minutes. Le surnageant est éliminé et le culot étalé sur une lame.
Après coloration au Giemsa (comme pour une goutte épaisse), la lame est examinée systématiquement au
microscope (objectif 10 x). Si nécessaire, les grossissements 400 x et 1.000 x peuvent être utilisés pour
l’identification de l’espèce.
Méthode de Strout :
Il s’agit d’une méthode assez sensible, utilisée pour la recherche des formes trypomastigotes de Trypanosoma
cruzi.
Prélevez 20 ml de sang sans anticoagulant. Laissez coaguler le sang. Après coagulation, enlevez le caillot.
Centrifugez le sérum ainsi obtenu à 2.500 rpm (1.000 g) pendant 5 minutes. Examinez le culot de
centrifugation à l’objectif 10 x ou 40 x (comme pour un examen direct pour recherche des trypanosomes
mobiles). Comme la durée de la réalisation du test est assez longue, les trypanosomes peuvent être immobiles.
Il est donc préférable d’étaler et colorer au Giemsa le culot de centrifugation (comme pour une goutte épaisse)
puis de l’examiner au microscope à immersion (objectif 50 x ou 100 x).
La technique mAECT (mini anion exchange centrifugation technique) est principalement utilisée comme
instrument de recherche ou dans les grands centres de dépistage de la trypanosomiase. Elle est basée sur la
capacité que possèdent les fragments de cellulose équilibrés par un tampon à un pH déterminé de présenter
une charge électrostatique de surface. Lorsque le sang frais infecté s’écoule à travers une colonne de cellulose
équilibrée, les cellules du sang sont retenues par la cellulose alors que les trypanosomes s’écoulent avec le
tampon. Cette technique permet de séparer complètement les trypanosomes d’un volume de sang important.
La centrifugation de l’éluât recueilli dans un tube spécial permet de concentrer les parasites au bout du tube qui
peut être regardé directement au microscope (objectif 10x). Cette épreuve est très sensible, mais nécessite la
préparation ou l’achat des colonnes (disponible pour approximativement 3 $ en 2005 auprès du Prof. J.-J.
Muyembe, Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), Avenue de la Démocratie. Kinshasa, R.D.
Congo. E-mail : inrb.rdc@ic.cd). Tous les réactifs doivent être stériles pour éviter des erreurs de diagnostic en
raison de la présence de micro-organismes mobiles qui peuvent, lorsqu’ils sont en grappes, être pris pour des
trypanosomes.
Le seuil de positivité est inférieur à 100 trypanosomes par ml de sang.
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EXAMENS PARASITOLOGIQUES DERMIQUE :
Cette technique de biopsie cutanée est utilisée pour la recherche des microfilaires dermiques (Onchocerca
volvulus et éventuellement Mansonella streptocerca).
Désinfectez l’endroit choisi. Soulevez la peau à l’aide de l’aiguille. Coupez d’un coup sec le morceau de peau
soulevé par la pointe de l’aiguille, aussi près de l’aiguille que possible. Le prélèvement de 2 à 3 mm de large
doit rester accroché à la pointe de l’aiguille. La biopsie doit être exsangue pour éviter une contamination par
des parasites sanguins. Déposez la biopsie sur une lame dans une goutte d’eau physiologique et recouvrez
d’une lamelle. Observez au microscope à l’objectif 10 x de temps en temps la préparation pour voir s’il n’y a
pas de microfilaires qui sortent de la préparation (30 minutes à 1 heures. Pour éviter le dessèchement de la
préparation, conservez-la en chambre humide). Dans le cadre d’un dépistage de masse où seul Onchocerca
volvulus est recherché, il est possible de déposer chaque biopsie dans des tubes à centrifuger à fond conique
contenant un peu d’eau physiologique. Après 30 minutes à 1 heure, enlevez les biopsies et centrifugez les
tubes à 2.500 rpm (1.000 g) pendant 5 minutes. Eliminez les surnageants et observez les culots de
centrifugation systématiquement, soit à frais à l’objectif 10 x, soit après coloration au Giemsa (comme pour une
goutte épaisse).
Scarification profonde :
Cette technique de prélèvement de suc dermique est utilisée pour la recherche des microfilaires dermiques
(Onchocerca volvulus et éventuellement Mansonella streptocerca). Elle permet de retrouver dans la même
préparation des microfilaires sanguines mais aussi accidentellement des plasmodies, des trypanosomes ou des
Borrelia spp. Cette méthode n’est pas recommandée pour la recherche de ces parasites.
Les sites de prélèvement sont les mêmes que ceux utilisés pour une « skin snip ». Après avoir désinfecté la
peau, incisez la peau au scalpel sur 1 cm de long et 2 mm de profondeur. La profondeur est correcte, s’il n’y a
qu’un peu de sang qui perle de l’incision. Incisez la peau une seconde et une troisième fois à quelques mm de
la première incision. Si la profondeur de la première incision n’était pas assez importante (pas de sang perlant
de la scarification), appuyez un peu plus fort sur le scalpel. Pressez la peau autour des scarifications pour faire
sortir la lymphe contaminée de sang hors de la scarification. Recueillez ce mélange plusieurs fois sur une lame
porte objet. Laissez sécher la préparation. Colorez cette préparation au Giemsa comme une goutte épaisse.
Observez systématiquement la préparation à l’objectif 10 x pour rechercher les microfilaires.
Cette technique permet la recherche des leishmanies. Certaines lésions cutanées sont humides. Cet exsudat
peut contenir des parasites (Leishmania spp des formes cutanées ou muco-cutanées). Récupérez ce liquide à
l’aide d’une pipette pasteur en plastique (ou d’un écouvillon). Etalez ce liquide sur une lame porte objet. Après
séchage, colorez cette préparation au Giemsa comme une goutte épaisse. L’eau tamponnée utilisée pour diluer
le Giemsa devrait optimalement être à un pH de 6,8. Observez la préparation au microscope sous immersion
(objectif 50 x ou 100 x) pour rechercher les parasites éventuels.
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EXAMENS PARASITOLOGIQUES D’UN SUC GANGLIONNAIRE :
Il s’agit d’une technique importante pour le diagnostic de la trypanosomiase du type gambiense. Elle peut aussi
être utilisée avec moins de succès dans la trypanosomiase du type rhodesiense, et parfois pour le diagnostic de
leishmaniose ou de toxoplasmose.
En zone endémique pour la trypanosomiase, cet examen devrait toujours être effectué et tous les individus aux
ganglions lymphatiques hypertrophies (adénopathie) devraient être considérés comme des suspects (ceci est
principalement vrai pour la forme gambiense). Le système lymphatique étant l’un des premiers à être envahi
par le trypanosome, l’hypertrophie des ganglions lymphatiques peut même précéder la production d’anticorps.
Les ganglions hypertrophiés forment une petite masse ronde élastique qui glisse sous la peau. Ils ne sont
généralement pas indurés et résistent peu à la pression. Ils sont généralement indolores. Généralement, les
ganglions lymphatiques hypertrophiés se trouvent dans la région du cou en particulier à la base de celui-ci.
La présence de ganglions lymphatiques hypertrophiés est un signe très suspect en zone endémique
gambiense. Mais il peut être absent dans 20 à 40 % des cas. L’absence de ce signe pathologique ne signifie
donc pas que le sujet est indemne de la maladie. On a aussi constaté que, dans de nombreux cas, l’examen
de la lymphe est positif, alors que celui du sang reste négatif (l’inverse est aussi vrai). C’est la raison pour
laquelle il est absolument nécessaire de palper les ganglions de tous les sujets au cours d’une enquête et de
ponctionner tous les ganglions lymphatiques suspects.
Le ganglion est immobilisé entre pouce et index. Une aiguille est introduite perpendiculairement au centre du
ganglion. Malaxez doucement le ganglion, tout tournant l’aiguille sur elle-même. Retirez l’aiguille du ganglion
et adaptez-la sur une seringue (piston tiré à fond). Enfoncez doucement le piston de la seringue pour déposer
le suc ganglionnaire sur une lame porte objet. Recouvrez d’une lamelle et observez immédiatement au
microscope (objectif 40x) pour rechercher les trypanosomes mobiles. Les trypanosomes étant reconnus à leur
mouvement, il faut procéder à l’examen microscopique avant qu’ils ne s’immobilisent, c’est-à-dire 10 ou 15
minutes au maximum après la prise de l’échantillon.
Le contenu de l’aiguille peut aussi être étalé en frottis mince sur une lame, coloré comme un frottis au Giemsa
et observé au microscope à immersion (objectif 100 x ou 50 x). Cette procédure n’est cependant indiquée que
dans le cadre de la recherche de toxoplasmes et de formes amastigotes de Trypanosoma cruzi ou de
Leishmania spp.
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EXAMENS PARASITOLOGIQUES D’UN LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN :
Cette technique est utilisée en parasitologie pour la détermination du stade, le suivi (et parfois en cas de forte
suspicion clinique pour le diagnostic) de la trypanosomiase africaine, mais aussi pour la recherche de
cryptocoques, de toxoplasmes, de Naegleria, d’Acanthamoeba et dans le cadre des méningites éosinophiles
provoquées par Angiostrongylus. (cf. aussi notes de bactériologie pour les méningites bactériennes).
Le liquide céphalo-rachidien doit être analysé le plus vite possible après prélèvement, en raison de la lyse
rapide des éléments cellulaires (les trypanosomes par exemple lysent dès 10 minutes après prélèvement).
Dans le cadre de la trypanosomiase, la détermination du stade de la maladie est nécessaire pour choisir le
traitement adapté avec le moins de risque pour le patient. Le stade II se caractérise par une invasion
parasitaire du système nerveux central. En supposant que tout changement observé au niveau du LCR reflète
l’infestation ou l’inflammation, différents paramètres peuvent être analysés (numération cellulaires, présence de
parasites, concentration en protéines ou en gamma globulines,…). La définition d’un LCR normal est la
6
suivante : absence de parasite, une cellulorachie inférieure ou égale à 5 cellules par µl et une faible
concentration protéique (les valeurs de protéinorachie varient en fonction de la technique d’analyse étudiée).
Comme il n’y a pas de relation étroite entre ces paramètres, l’O.M.S. recommande des tous les analyser
simultanément.
Cette méthode est utile tant en parasitologie qu’en bactériologie (cf. notes de bactériologie pour d’autres
usages et notes d’hématologie pour le principe général). En raison du faible nombre de cellules présentes dans
un LCR normal, on utilise une cellule de numération à grand volume (Fuchs Rosenthal, Malassez, Neubauer,
…). Il peut être utile d’utiliser des cellules de numération à usage unique du type Kova (le volume est plus
juste, mais pour un coût non négligeable). Nettoyez et montez soigneusement la cellule (absence de poussière
ou de graisse, usage de lamelles spéciales pour cellules de numération, présence d’anneaux de Newton). La
numération doit se faire sur un liquide fraîchement prélevé et bien évidemment avant toute centrifugation.
Homogénéisez soigneusement le LCR avant de remplir la chambre sans déborder. Comptez les cellules
présentes sous microscope (objectif 10 x, oculaire 10 x ou 15 x) en fonction de la cellule de numération utilisée.
Si nécessaire, confirmez à l’objectif 40 x le type de cellules présentes (globules blancs ou rouges). Si le
nombre de cellules comptées est inférieur à 20 par µl de LCR, il est recommandé de répéter toute la procédure
et de calculer une valeur moyenne sur deux mesures.
6
Notons que la cellulorachie normale peut aller jusqu’à 30 cellules par µl de LCR pour des enfants de moins d’un an, jusqu’à 20 cellules pour des enfants de 1 à 4 ans et jusqu’à 10
cellules pour des enfants de plus de 5 ans et ce jusqu’à la puberté.
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Cellule de numération de Fuchs Rosenthal
Surface : 4 mm x 4 mm.
Profondeur : 0.2 mm.
Volume total : 3,2 mm³ ou µl.
Pour un LCR non dilué, le nombre de cellules comptées dans les carrés moyens 1 à 5
représente le nombre de cellules par µl de LCR.
Surface : 3 mm x 3 mm.
Profondeur : 0.1 mm.
Volume total : 0.9 mm³ ou µl.
Pour un LCR non dilué, compter toutes les cellules présentes dans toute la chambre,
puis multiplier par 10/9 pour obtenir le nombre de cellules par µl de LCR.
Examen direct :
Rarement, des parasites mobiles peuvent être retrouvés à frais, lors de la numération des leucocytes du L.C.R.
Il peut s’agir de trypanosomes, indiquant alors un stade II de la trypanosomiase, des trophozoïtes amiboïdes de
Naegleria ou d’Acanthamoeba spp. (qu’il ne faut pas confondre avec des macrophages, mobiles également par
leurs pseudopodes). On peut aussi retrouver exceptionnellement des kystes d’Acanthamoeba spp.
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Examen après centrifugation :
Centrifugez quelques millilitres de LCR pendant 10 minutes à 3.000 rpm (1.000 g) dans un tube à centrifuger à
fond conique. Décantez délicatement le surnageant, sans toucher le sédiment (invisible si la cellulorachie est
basse). Le surnageant peut être utilisé pour la détermination de paramètres biochimiques (glycorachie,
protéinorachie, etc.). Le culot de centrifugation, remis en suspension dans la dernière goutte du surnageant est
déposé sur une lame, recouvert d’une lamelle et est examiné complètement et systématiquement à l’objectif 10
x, oculaires 10 x ou 15 x pour rechercher des agents pathogènes mobiles (confirmation à l’objectif 40 x). Une
coloration au Gram, au bleu de méthylène, à l’encre de Chine ou au Giemsa du sédiment peuvent aussi être
utiles pour détecter d’autres agents pathogènes ou pour identifier la nature des cellules présentes
[éosinophiles, cellules de Mott, …] (cf. notes de bactériologie).
La sensibilité de la recherche des trypanosomes dans le LCR peut être améliorée par une double
centrifugation. Centrifugez quelques millilitres de LCR pendant 10 minutes à 3.000 rpm (1.000 g) dans un tube
à centrifuger à fond conique. Décantez délicatement le surnageant, sans toucher le sédiment (invisible si la
cellulorachie est basse). Le surnageant peut être utilisé pour la détermination de paramètres biochimiques
(glycorachie, protéinorachie, etc.). Le culot de centrifugation, remis en suspension dans la dernière goutte du
surnageant est aspiré dans un ou deux tubes capillaires à hématocrite. Scellez à la flamme l’extrémité qui n’est
pas entré en contact avec le LCR et centrifugez les micro-capillaires (Centrifugation de 5 minutes à 12.000 rpm
ou 15.000 g). L’extrémité inférieure des capillaires bouchés est examinée sous microscope comme dans la
technique de Woo.
Le dosage des protéines du LCR peut se faire par plusieurs techniques. Ces techniques sont
malheureusement peu standardisées et peu comparables : Toutes les protéines éventuellement présentes ne
réagissent pas de la même manière avec les réactifs des différentes méthodes. (Un LCR normal contient
environ 30 % IgG et 70 % d’albumine, qui réagissent toutes deux différemment). Avec comme résultat que des
valeurs différentes peuvent être obtenues en fonction de la méthode utilisée et du type de protéines utilisées
comme calibrateur. Lorsqu’une méthode est choisie, il faudrait fixer la valeur seuil en testant une série de LCR
normaux. A titre d’exemple, voici quelques valeurs seuils indicatives pour différentes méthodes (variable en
fonction du type de protéines utilisées comme calibrateur) :
Valeur seuil
Méthode
(en g/l)
Précipitation au TCA 5 % 0,25
Précipitation à l’acide
0,45
sulfosalicylique 3 %
Colorimétrie au bleu de
0,37
Coomasie brillant
Donnée non disponible pour
Colorimétrie au BCA
les LCR
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Evaluation des protéines par la technique de Sicard et Cantaloube :
Une méthode assez simple est la technique de Sicard et Cantaloube. Il s’agit d’un
test de floculation : les protéines coagulent sous l’effet combiné de la chaleur et du
milieu acide en flocons blanchâtre qui sédimentent au fond du tube. La hauteur du
sédiment est proportionnelle à la quantité de protéines (albumine) présente. Les tubes
4 ml de Sicard et Cantaloube sont malheureusement difficiles à trouver.
ATTENTION : Le Phénol est extrêmement corrosif et toxique. Manipulez ce produit avec grande
précaution.
Ce test simple, basé sur la précipitation des globulines en présence de phénol, permet d’évaluer la quantité de
globulines présentes. En raison de son seuil de positivité, ce test n’est utilisable que sur du L.C.R. Mesurez
dans un petit tube à essais 1 ml de réactif de Pandy puis placez le tube devant un morceau de carton noir.
Ajoutez goutte-à-goutte 3 gouttes du surnageant du L.C.R. centrifugé et examinez le tube après chaque goutte.
Lorsqu’un précipité blanc se forme lorsque la goutte de L.C.R entre en contact avec le réactif, le test est positif
(ce qui indique la présence d’une quantité importante de globulines dans le L.C.R.).
Le test est négatif si aucun précipité blanc ne se forme, si le mélange reste limpide ou si un léger trouble
apparaît mais se re-dissout. Ce test est positif en cas de trypanosomiase (stade 2), de méningite bactérienne,
fongique (cryptococcose) ou parasitaire (amibes). Il est également positif en cas de malaria cérébrale, de
tumeur cérébrale, de blessures cérébrales, …
ATTENTION : Le Formol est une substance toxique par inhalation, par contact avec la peau et
par ingestion. Les vapeurs de Formol sont irritantes pour les yeux et les muqueuses. Manipulez ce
produit fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique) en utilisant des gants.
Ce test simple, peu coûteux mais non spécifique indique une augmentation des gammaglobulines dans le
sérum. Il peut être utilisé comme test présomptif d’une leishmaniose viscérale (ou comme test de dépistage sur
des donneurs de sang ?). Sa sensibilité serait de l’ordre de 90 %. Il deviendrait positif dans les 3 mois qui
suivent l’infestation pour se négativer 6 mois après un traitement réussi. Des résultats plus variables seraient
cependant obtenus pour des patients co-infectés par le VIH. On peut aussi observer une réaction positive dans
certaines infections par l’hépatite B et dans certains cancers (myélomes, macroglobulinémie de
Waldenström,…). La malaria, la trypanosomiase, la lèpre, etc., sont aussi associées à une augmentation des
globulines, mais généralement sans atteindre le niveau nécessaire pour positiver le test.
Prélevez 2 à 5 ml de sang et laissez-le se coaguler. Après rétraction du caillot (ce qui prend habituellement de
30 à 60 minutes dans un tube en verre), centrifugez (10 minutes, 4.000 g) le tube pour obtenir un sérum clair.
Mettez 1 ml de sérum dans un petit tube en verre. Ajoutez 2 gouttes de formol (formaldéhyde à 37 % p/v) et
mélangez doucement. Observez de temps en temps le tube durant 2 heures.
Le test est positif si le sérum se gélifie et/ou blanchi. La plupart des tests positifs sont obtenus en moins de 20
minutes (souvent moins de 5 minutes). En tout début d’infestation la gélification peut cependant nécessiter
jusqu’à 2 heures. Le test est négatif si ni gélification ni blanchiment ne se produit dans les 2 heures.
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PREPARATION DES REACTIFS ET DES COLORANTS
ATTENTION : L'Acide Acétique Glacial est inflammable, nocif et extrêmement corrosif. Il est
aussi irritant pour les yeux. Ce produit est à manipuler avec une extrême prudence, loin d’une flamme
et fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique).
Eau Distillée........................................................................................950 ml
Acide Acétique Glacial (C2H4O2)...........................................................50 ml
Ne versez jamais d'eau dans l'Acide Acétique Glacial. L'addition d'une faible quantité d'eau dans un
acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille. Mesurez 950 ml d’eau distillée
dans un cylindre de 1.000 ml et versez-la dans un flacon de 1.000 ml. Mesurez 50 ml d’Acide Acétique
Glacial dans un cylindre de 50ml. Ajoutez lentement les 50 ml d’Acide Acétique Glacial dans le flacon.
Le contenu s’échauffera.
ATTENTION : L’Acide picrique est inflammable et explosif à sec. Evitez les chocs, les
frottements et la dispersion de poussières. Ce produit est à manipuler avec une extrême prudence, loin
d’une flamme
Acide picrique(C6H3N3O7).......................................... 13 g
Eau distillée............................................................... 1.000 ml
Dissolvez les 13 grammes d’acide picrique (VWR 1.00621) dans 1.000 ml d’eau distillée dans
un bain-marie à 60°C.
Ne versez jamais d'eau dans de l'Acide Picrique. L'addition d'une faible quantité d'eau dans
un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille. Mélangez une même
quantité d’eau distillée et de la solution stock d’acide picrique.
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3. ACIDE TRICHLOROACETIQUE A 30 % (p/v) (pour évaluation des protéines du LCR) :
Ne versez jamais d'eau dans l'Acide Trichloroacétique. L'addition d'une faible quantité d'eau dans
un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille.
Mélangez doucement une même quantité de blanc d’œufs et de glycérine (VWR 1.04094) jusqu’à
apparition d’un « col » de mousse blanchâtre. Attendez quelques minutes pour obtenir une
solidification. Utilisez uniquement la couche inférieure.
5. ALCOOL ACIDE DE ZIEHL à 3 %(v/v) (pour coloration de Ziehl Neelsen et à l’ hématoxyline ferrique) :
ATTENTION : L'éthanol est inflammable, manipulez ce produit loin d’une flamme. L'Acide
Chlorhydrique est extrêmement corrosif. Les vapeurs d’Acide Chlorhydrique sont toxiques. Ce
produit est à manipuler avec une extrême prudence fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique).
Dans un flacon d'un litre, versez 970 ml d'Ethanol à 96 %. Ajoutez lentement 30 ml d'Acide
Chlorhydrique en le laissant couler le long de la paroi. Mélangez. Le contenu s'échauffera. Les réactifs
de bases peuvent être de qualité technique.
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7. BLEU DE METHYLENE (pour coloration de Ziehl-Neelsen) :
Bleu de Méthylène.......................................... 25 g
Ethanol 96 % (C2H6O)..................................... 250 ml
Le contenu d'un flacon de 25 g de Bleu de Méthylène est introduit dans une bouteille brune de
250 ml qui est ensuite remplie d'Ethanol à 96 %. La bouteille est vigoureusement agitée à trois
reprises dans la même journée. Laissez déposer. La solution est prête à l'emploi dès le
lendemain. On peut ajouter de l'Ethanol tant qu'il reste un dépôt de Bleu de Méthylène.
N.B. Le Bleu de Méthylène peut être dissous dans du Méthanol à la place de l'Ethanol. Il ne
faut pas laver ou rincer les flacons contenant des solutions saturées. Il faut seulement ajouter
de temps en temps un peu de colorant et un peu d'alcool. Tant qu'il reste un peu de poudre au
fond du flacon, on peut considérer que le surnageant est saturé.
ATTENTION : L'Ethanol est inflammable, manipulez ce produit loin d’une flamme. Le Bleu de
Toluidine O est une substance toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion. Les
vapeurs sont irritantes pour les yeux et les muqueuses. Manipulez ce produit fenêtres ouvertes (ou
sous une hotte chimique) en utilisant des gants. L'Acide Chlorhydrique est extrêmement corrosif.
Les vapeurs d’Acide Chlorhydrique sont toxiques. Ce produit est à manipuler avec une extrême
prudence fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique).
Ne versez jamais d'Eau dans l'Acide Chlorhydrique. L'addition d'une faible quantité d'eau
dans un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille. Dissolvez sous
agitation magnétique 320 mg de bleu de toluidine O [exemple Sigma T0394] dans 60 ml d’eau
distillée. Ajoutez sous agitation 2 ml d’acide chlorhydrique concentré, puis lentement 140 ml
d’éthanol absolu.
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9. EAU FORMOLEE A 2 % (v/v) (pour la méthode de Knott) :
ATTENTION : Le formol est une substance toxique par inhalation, par contact avec la peau et
par ingestion. Les vapeurs de Formol sont irritantes pour les yeux et les muqueuses. Manipulez ce
produit fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique) en utilisant des gants.
Utilisez un ballon jaugé pour dissoudre le réactif et mesurer le volume d'eau distillée.
CONSERVATION : Quelques semaines à température ambiante. Cette solution doit être vérifiée
régulièrement pour s’assurer qu’aucune prolifération microbienne ou fongique ne se soit installée.
Remplacez la solution si elle est trouble après agitation.
ATTENTION : Le formol est une substance toxique par inhalation, par contact avec la peau et
par ingestion. Les vapeurs de Formol sont irritantes pour les yeux et les muqueuses. Manipulez ce
produit fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique) en utilisant des gants.
Solution stock A :
Utilisez un ballon jaugé pour dissoudre le réactif et mesurer le volume d'eau distillée.
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Solution stock B :
Utilisez un ballon jaugé pour dissoudre le réactif et mesurer le volume d'eau distillée.
Solutions de travail :
Hématologie et
6,8 50,0 50,0 900
leishmanioses
Solution stock :
Utilisez un agitateur magnétique et une "puce" pour dissoudre le comprimé dans un jaugé de
1000 ml.
Le fabricant recommande de dissoudre un comprimé par litre d’eau (distillée ou filtrée). Il est
cependant possible, en fonction de la qualité de l’eau utilisée, d’augmenter la dilution jusqu’à un volume
final de 10 litres. Ceci doit être testé sur des lames et évalué en fonction de la qualité de la coloration
obtenue.
CONSERVATION : Plusieurs semaines dans un flacon brun à température ambiante. Ce réactif doit
être vérifié régulièrement pour s’assurer qu’aucune prolifération microbienne ou fongique ne se soit
installée. Remplacez la solution si elle est légèrement trouble après agitation.
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14.ETHANOL A 70 % (v/v) (antiseptique et coloration à l’hématoxyline ferrique) :
ATTENTION : Le Phénol est extrêmement corrosif et toxique. Manipulez ce produit avec grande
précaution.
Fuchsine Basique.................................... 25 g
Ethanol à 96 % (C2H6O)........................ 250 ml
Le contenu d'un flacon de 25 g de Fuchsine Basique (exemple Fluka 602) est introduit dans
une bouteille brune de 250 ml qui est ensuite remplie d'éthanol à 96 %. La bouteille est
vigoureusement agitée à trois reprises dans la même journée. Laissez déposer. La solution
est prête à l'emploi dès le lendemain. De meilleurs résultats sont obtenus en utilisant de la néo
fuchsine (exemple new fuchsin Merck 1.04041.0025), mais pour un prix beaucoup plus élevé.
P.S. La Fuchsine Basique peut être dissoute dans du Méthanol à la place de l'Ethanol. Il ne
faut pas laver ou rincer les flacons contenant des solutions saturées. Il faut seulement ajouter
de temps en temps un peu de colorant et un peu d'alcool. Tant qu'il reste un peu de poudre au
fond du flacon, on peut considérer que le surnageant est saturé.
L’eau doit être de l’eau distillée ou filtrée. L’eau de robinet contient souvent des mycobactéries
saprophytes qui ne se distinguent pas microscopiquement des mycobactéries pathogènes !
Le Phénol Cristallisé est normalement incolore. Il est périmé, et ne doit pas être utilisé s'il est
de couleur rose violet.
La solution aqueuse de Phénol à 5 % est préparée en ajoutant 50 ml de Phénol Cristallisé
fondu à 45 °C (bain-marie ou soleil, ou flacon de 50 g de phénol [exemple : Fluka 77610]) à 950
ml d'eau distillée. Le cylindre qui sert à mesurer le volume de Phénol doit être préchauffé dans
le bain-marie ou au soleil (sinon, le Phénol cristallisera immédiatement dans le cylindre).
Solution de travail :
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16.GLYCEROL-VERT DE MALACHITE (pour Kato-Katz) :
Pilez de la poudre de Vert de Malachite (ou de Bleu de Méthylène) dans un mortier propre et
sec. Pesez 3 g de poudre. Transvasez dans un flacon brun et ajoutez 100 ml d’eau distillée.
Mélangez jusqu’à dissolution.
Versez 1 ml de solution aqueuse à 3 % de Vert de Malachite (ou de Bleu de Méthylène) dans un flacon
brun. Ajoutez 100 ml de glycérol et 100 ml d’eau distillée. Mélangez soigneusement avant usage.
ATTENTION : L'Hydroxyde de Sodium est extrêmement corrosif. Manipulez ce produit avec grande
précaution.
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19.LUGOL FORT selon D’Antoni (pour examens des selles) :
Dissolvez l'Iodure de Potassium dans 30 ml d'eau distillée. Ajoutez l'Iode en Cristaux (préalablement
pulvérisé dans un mortier). Mélangez jusqu'à dissolution. Ajoutez le reste de l'Eau Distillée (470 ml).
N.B. : L’iode ne se dissout pas dans l’eau et peu dans l’iodure de potassium. La dissolution de l’iode
est d’autant plus difficile qu’elle contient des impuretés. Utilisez donc toujours de l’iode bi sublimée.
Conservez en bouteille brune à l'abri de la lumière.
CONSERVATION : non filtré : 3 mois dans un flacon en verre brun. Le Lugol doit avoir une coloration
brun rouge. S'il est jaune, il ne fonctionnera plus et doit être jeté. Filtrez avant emploi. L’iode,
produit corrosif et nocif s’évapore facilement de cette solution.
Ne versez jamais d'Eau dans l'Acide Chlorhydrique. L'addition d'une faible quantité d'eau dans un
acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille. Dans un flacon d'un litre, versez
1.000 ml d'eau distillée. Ajoutez lentement 5 ml d'Acide Chlorhydrique en le laissant couler le long de la
paroi. Mélangez. Le contenu s'échauffera. Ajoutez la pepsine et le chlorure de sodium. Mélangez
jusqu’à dissolution.
ATTENTION : Le Phénol est extrêmement corrosif et toxique. Manipulez ce produit avec grande
précaution. Le phénol est aussi extrêmement hygroscopique. Refermez hermétiquement le pot.
Phénol (C6H6O).......................................................... 50 g
Eau distillée................................................................ 500 ml
Le Phénol Cristallisé est normalement incolore. Il est périmé, et ne doit plus être utilisé s'il est de couleur
rose violet. Il existe des conditionnements de 50 g [exemple : Fluka 77610], permettant d’éviter le
pessage.
Le réactif de Pandy est une solution saturée de phénol. Mettez le Phénol dans un flacon brun de 1000
ml. Ajoutez l’eau distillée. Agitez énergiquement. Laissez reposer 1 jour. Vérifiez qu’il reste bien du
Phénol non dissous. Si oui, filtrez et conservez le réactif dans un flacon brun. Si tout le Phénol est
dissous, ajoutez 10 g de Phénol et attendez encore 1 jour avant de filtrer le réactif.
ATTENTION : L’éther Diéthylique est une substance extrêmement inflammable qui s’enflamme
et explose rapidement au contact d’une flamme ou d’une étincelle. Manipulez ce produit loin d’une
flamme. Conservez les bidons ou les flacons entamés sur une étagère (pour que les vapeurs se
dispersent) dans la partie la plus fraîche du laboratoire. Comme l’éther est très volatile, les flacons
doivent être hermétiquement bouchés. Ne mettez pas un flacon d’éther au réfrigérateur : les vapeurs
s’accumulent dans celui-ci, même si le flacon est hermétiquement fermé, et peuvent exploser lors de
l’ouverture de la porte. Ne rangez pas des flacons entamés dans une armoire. N’ayez que des petites
quantités d’éther dans le laboratoire. L'Acide Sulfurique est extrêmement corrosif. Les vapeurs
d’Acide Sulfurique sont toxiques. Ce produit est à manipuler avec une extrême prudence fenêtres
ouvertes (ou sous une hotte chimique).
Dans une ampoule à décanter, mélangez en agitant fortement 140 ml d’éther di-éthylique avec 40 ml
d’eau distillée. Attendez que les deux couches se séparent et deviennent transparentes. Eliminez la
couche inférieure (aqueuse) ainsi que quelques ml de la couche supérieure (éther-hydrate) afin de
rincer la tubulure. Versez le reste de l’éther-hydrate dans un Erlenmayer placé dans de la glace.
Ajoutez alors goutte à goutte 100 ml d’acide sulfurique concentré tout en agitant l’Erlenmayer.
CONSERVATION : 1 mois dans un flacon brun hermétiquement bouché. N’utilisez plus le réactif si
celui-ci comporte deux phases.
23.SAF (Sodium-acetate/Acetic acid/Formalin pour fixation des parasites dans les selles) :
ATTENTION : L'Acide Acétique Glacial est inflammable, nocif et extrêmement corrosif. Il est
aussi irritant pour les yeux. Manipulez ce produit avec précaution, loin d’une flamme, fenêtres ouvertes
(ou sous hotte chimique). Le Formol (Formaldéhyde) est une substance toxique par inhalation, par
contact avec la peau et par ingestion. Les vapeurs de Formol sont irritantes pour les yeux et les
muqueuses. Manipulez ce produit fenêtres ouvertes (ou sous une hotte chimique) en utilisant des
gants.
Ne versez jamais d'Eau dans l'Acide Acétique Glacial. L'addition d'une faible quantité d'eau dans
un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille.
Des pots pour échantillons de selles sont remplis de 10 ml de SAF. Le patient doit y mettre +/- 2.5 ml
de selles (le plus rapidement possible après émission, en mélangeant bien les selles et le SAF durant
au moins 20 secondes). Prévoyez sur le pot à échantillon une étiquette de danger et une indication du
niveau de liquide final [selles + SAF].
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24.SOLUTION D’HEMATOXYLINE FERRIQUE (pour coloration à l’hématoxyline ferrique) :
Mettez les 10 g d’hématoxyline en poudre dans une bouteille transparente de 1.000 ml.
Ajoutez ensuite les 1.000 ml d’Ethanol à 100 %. Mélangez vigoureusement jusqu’à dissolution
complète. Laissez « mûrir » la solution à la lumière pendant 2 semaines avant de l’utiliser.
Ne versez jamais d'Eau dans l'Acide Chlorhydrique. L'addition d'une faible quantité d'eau
dans un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille.
Pesez les 10 g d’Ammonium-fer (II) sulfate (VWR 1.03792) et les 10 g d’Ammonium-fer (III)
sulfate (VWR 1.03776). Dissolvez-les dans 800 ml d’eau distillée. Ajoutez lentement les 10 ml
d’acide chlorhydrique concentré. Après refroidissement, portez lentement à 1.000 ml avec de
l’eau distillée. L'addition rapide d'eau dans un acide produit suffisamment de chaleur pour faire
exploser la bouteille.
CONSERVATION : 1 semaine (et approximativement 200 préparations). Cette solution doit être
contrôlée chaque jour : Mélangez une goutte d’eau du robinet alcaline avec une goute de solution de
travail. Si une couleur bleu n’apparaît pas, préparez une nouvelle solution de travail.
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26.SOLUTION SATUREE EN SULFATE DE ZINC [33% p/v] (Willis modifiée) :
[Ce réactif intervient aussi dans la préparation de glycérol bleu de méthylène pour Kato. Il peut
aussi être remplacé par une solution aqueuse de violet de gentiane à 1 %] :
Pilez de la poudre de Bleu de Méthylène dans un mortier propre et sec. Pesez 3 g de poudre.
Transvasez dans un flacon brun et ajoutez 100 ml d’eau distillée. Mélangez jusqu’à dissolution.
ATTENTION : L'Acide Acétique Glacial est inflammable, nocif et extrêmement corrosif. Il est
aussi irritant pour les yeux. Manipulez ce produit avec précaution, loin d’une flamme, fenêtres ouvertes
(ou sous hotte chimique).
Ne versez jamais d'Eau dans l'Acide Acétique Glacial. L'addition d'une faible quantité d'eau dans
un acide produit suffisamment de chaleur pour faire exploser la bouteille.
CONSERVATION : Quelques mois au FRIGO en flacon brun. Eliminez tous les 3 mois.
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ANNEXES :
Vitesse de rotation
Rayon de la de la centrifugeuse
centrifugeuse (en rpm)
r (en cm)
Force centrifuge
(en g)
Figure : Relation entre la force centrifuge (g) et le nombre de tours par minutes (rpm) en
fonction du rayon du rotor de la centrifugeuse (r). En reliant les deux valeurs r et g par une droite,
on obtient à l’intersection avec la ligne vitesse de rotation de la centrifugeuse la valeur en rpm à
utiliser pour cette centrifugeuse et ce rotor. La formule de relation entre g et rpm est :
g = 0.00001118 x r x rpm². (N.B. : le rayon de la centrifugeuse est à exprimer en cm)
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ANNEXE 2 : TABLEAU RECAPITULATIF DES ŒUFS D’HELMINTHES
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ANNEXE 3 : CARACTERISTIQUES IMPORTANTES POUR LE DIAGNOSTIC DES HELMINTHES PRARASITES (sauf filaires)
Organisme Délais entre infestation et
apparition des œufs dans Estimation de la production journalière Estimation de l'espérance de vie de
les selles ou les urines (œufs par femelle adulte) l'helminthe
(maturation du ver)
Ancylostoma duodenale 15 - 40 jours 5.000 - 22.000 1 - 9 ans
Anisakis spp. sans objet sans objet
Ascaris lumbricoides 2 - 3 mois 200.000 1 - 3 ans (20 ans ?)
Capillaria aerophila +/- 1 an
Capillaria hepatica 2 - 3 semaines 1 - 4 mois
Capillaria philippinensis
Clonorchis sinensis 1 - 4 semaines 1.000 - 4.000 jusqu'à plus de 25 ans
Diphyllobothrium latum 30 - 45 jours 35.000 - 100.000 jusqu’à 30 ans
Echinococcus granulosus sans objet sans objet sans objet
Enterobius vermicularis +/- 3 semaines +/- 500 jusqu’à 55 jours (mais auto infestation)
Fasciola gigantica 12 - 15 semaines la plupart du temps stérile (faible production ?) jusqu'à plus de 11 ans
Fasciola hepatica 4 - 10 semaines 25.000, (mais peu arrivent dans les selles) jusqu'à plus de 25 ans
Fasciolopsis buski 12 - 20 semaines +/- 16.000 +/- 6 mois
Hymenolepis diminuta +/- 20 jours 5 - 7 semaines
Necator americanus 15 - 40 jours 3.000 - 6.000 4 - 20 ans
Paragonimus spp. 2 - 3 mois 10 - 20 ans
Schistosoma haematobium 54 - 84 jours 20 - 300 3 - 7 ans
Schistosoma intercalatum 50 - 60 jours 150 - 400
Schistosoma japonicum 30 jours 1.500 - 3.500 jusqu'à plus de 25 ans
Schistosoma mansoni 25 - 60 jours 100 - 300 2 - 18 ans
Schistosoma mekongi 30 - 60 jours 1.500 - 3.500 jusqu'à plus de 25 ans
Strongyloides stercoralis 2 - 3 semaines courte (mais autoinfestation)
Taenia saginata 10 - 12 semaines jusqu'à 2.000.000 jusqu'à plus de 35 ans
Taenia solium 5 - 12 semaines jusqu'à plus de 25 ans
Toxocara canis sans objet
Trichinella spp. sans objet jusqu'à 4 mois
Trichostrongylus spp.
Trichuris trichiura 30 - 90 jours (130 ?) 3.000 - 20.000 1 - 4 ans (20 ans)
Vampirolepis nana +/- 20 jours quelques mois
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ANNEXE 4 : TABLEAU RECAPITULATIF DES FORMES VEGETATIVES DES PROTOZOAIRES INTESTINAUX
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ANNEXE 5 : TABLEAU RECAPITULATIF DES KYSTES (OU DES OOCYSTES) DES PROTOZOAIRES INTESTINAUX
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ANNEXE 6 : TABLEAU COMPARATIF DES PRINCIPALES MICROFILAIRES HUMAINES
Court : 1/1 Long : 2/1 Très long : (2)3/1 Court : 1/1 Très court Très court Très court Long
Espace Aussi long que 2 x plus long que (2) 3 x plus long Aussi long que Plus long que large,
céphalique large large que large large souvent en forme de
raquette de tennis
Corps Noyaux 2 noyaux à 2 noyaux à Hernies Queue vide 4 noyaux en 8 noyaux en file Queue pointue et
bien individualisés l’extrémité caudale l’extrémité caudale Rangée simple de file indienne à indienne à vide, souvent
se terminant avant Gaine souvent Gaine non noyaux jusqu’à l’extrémité l’extrémité recourbée. Noyaux
l’extrémité colorée en rose au colorée au l’extrémité Noyaux peu visibles, premier
Caractéristiques Gaine non colorée Giemsa Giemsa Gaine non colorée angulaires. et 2-3 derniers
au Giemsa au Giemsa Dernier noyau noyaux ovoïdes et
plus gros ou souvent visibles
plus foncé
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ANNEXE 7 : MORPHOLOGIE DES ELEMENTS SANGUINS SUR FROTTIS COLORE AU MAY-GRÜNWALD-GIEMSA
TYPE CELLULAIRE TAILLE NOYAU CYTOPLASME
STRUCTURE
GRANULOCYTES µm FORME COULEUR DE LA QUANTITE COULEUR GRANULATIONS
CHROMATINE
LEUCOCYTES : GRANULOCYTES POLYMORPHONUCLEAIRES
En boudin
ou en forme
de fer à
cheval,
Très fines
Incurvation
Bleu granulations,
NEUTROPHILES NON centrale Réseau peu
12 – 15 pourpre +++ Rose pâle Rose ou violacée.
SEGMENTES égale au épais
clair (parfois absentes)
maximum au
tiers de la
largeur des
extrémités
des lobes 7
Bleu Réseau assez Très fines
NEUTROPHILES
12 – 15 2 à 5 lobes 8 pourpre épais et +++ Rose granulations,
SEGMENTES
foncé grossier Rose ou rose violet
Le plus
Grosses granulations
souvent à 2
de calibre uniforme,
lobes (pince- Bleu Epaisse,
EOSINOPHILES 12 – 15 +++ Rose Jaune orange,
nez) pourpre grossière
Grains accolés.
(parfois 3
lobes)
Grosses granulations
Lobes mal Epaisse,
de calibre variable,
séparés Bleu grossière,
BASOPHILES 11 – 13 +++ Rose pâle Bleu très foncé,
(polymorphe) pourpre recouverte par
Grains bien séparés,
peu visible les granules
peu nombreuses.
7
Déviation à gauche de la formule d’Arneth : Les neutrophiles segmentés constituent la majorité des neutrophiles dans la formule leucocytaire normale. Une augmentation des non segmentés au-dessus de 16 % signifie une déviation à
gauche (vers les formes plus jeunes). Cela se retrouve dans les processus inflammatoires, mais aussi dans des conditions de stress,…
8
Déviation à droite de la formule d’Arneth : Contrairement à la déviation à gauche où les noyaux segmentés sont rares voire absents, la déviation à droite présente des neutrophiles hyper-segmentés, c’est-à-dire à cinq segments ou
davantage. Une hyper-segmentation est caractéristique des anémies mégaloblastiques. A leur début, celles-ci révèlent sur 100 granulocytes plus d’un neutrophile à 6 segments, plus de 3 à 5 segments ou plus de 25 à 4 segments.
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ANNEXE 7 : MORPHOLOGIE DES ELEMENTS SANGUINS SUR FROTTIS COLORE AU MAY-GRÜNWALD-GIEMSA
(suite)
Légèrement
TROMBOCYTES 1,5 – 2 (5)
bleu
Rougeâtres
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ABREVIATIONS
°C Degré Celsius
Ac Anticorps
Ag Antigène
CAA Circulating Anodic Antigen
CATT Card Agglutination Test for Trypanosomiasis
CCA Circulating Cathodic Antigen
CDC Centers for Disease Control and Prevention
cf. Confer
cm Centimètre
DEC Diethylcarbamazine Citrate
EDTA EthyleneDiamine Tetra-acetic Acid (anticoagulant)
E.I.A. Enzyme ImmunoAssays
EITB Enzyme-linked ImmunoelectroTransfer Blot
ELISA Enzyme-Linked Immuno Sorbent Assay
(En) Anglais
ES Excretor/Secretor
ES-Ag Excretor/Secretor antigen
(Es) Espagnol
Ex. Exemple
(F) Français
FL Filariose lymphatique
g Force centrifuge
g Gramme
GB Globules Blancs
GE Goutte Epaisse
GR Globules Rouges
HAP HémAgglutination Passive
Hb Hémoglobine
Ht Hématocrite
ID Immuno Diffusion
Ig Immunoglobuline
IF Immuno Fluorescent
IFAT Immuno Fluorescent Antibody Test
IFI Immuno-Fluorescence Indirecte
IHA Indirect HémAgglutination
KIVI Kit for In Vitro Isolation (Trypanosoma cruzi)
LCR Liquide Céphalo-Rachidien
LDH Lactate DésHydrogénase
LMC Larva Migrans Cutanée
LMO Larva migrans Oculaire
LMV Larva Migrans Viscérale
mf. Microfilaire
MIF Merthiolate Iode Formol
ml Millilitre
mm Millimètre
MST Maladie Sexuellement Transmissible
OMS Organisation Mondiale de la Santé
OPG Œufs par gramme de selles
PCR Polumerase Chain Reaction
PK Pyruvate Kinase.
PU Prélèvement Urétral
PV Prélèvement Vaginal
QBC Quantitative Buffy Coat
RDC Réaction de Déviation du Complément
rpm Revolutions per minute
SAF Sodium acetate – Acetic acid – Formalin (fixateur)
SNC Système Nerveux Central
sp. Espèce : (en faisant référence au parasite dont on parle)
spp. Espèces : (en faisant référence à toutes les espèces du genre)
TES Toxocara Excretory-Secretory antigens
THA Trypanosomiase Humaine Africaine
µ Micro
µl Microlitre
µm Micromètre
VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine
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QUELQUES RESOURCES INTERNET
http://www.itg.be/internet/clkb/index.htm?RND=981519759
Site général de laboratoire [lien avec parasitologie, hématologie etc.] (Australien) en anglais :
http://www.hoslink.com/MALARIA.HTM
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