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L'école de La République - Note de Synthèse
L'école de La République - Note de Synthèse
L'école de La République - Note de Synthèse
NOTE DE SYNTHÈSE
L’École de la République, vecteur de quelle culture ?
Le 4 septembre 1970, deux jours après la défaite de l’Empire à Sedan, est proclamé un
l’une d'elle serait la supériorité de la Prusse en matière d’instruction publique, qui aurait
renforcé la cohésion et l’unité nationale de l’adversaire. Victor Duruy s’était déjà penché
sur cette réflexion puisque deux ans avant la guerre, ce ministre de l’instruction publique
fondait l’École Pratique des Hautes Etudes, institution s’inspirant très librement du
récipiendaires de la III° République œuvrent pour une cohésion sociale nationale, par une
à cette nouvelle république, illustrée par plusieurs gouvernement, de diffuser les valeurs
d’une nouvelle politique, porté par le triptyque suivant : progrès social, enracinement de
La III° République, si elle s’installe difficilement avec ses gouvernances aussi foisonnantes
qu'opposées, est celle qui sera la plus longuement établie. La République est issue d’un
terme romain : res publica ou la chose publique : c’est l’idéal d’une société
démocratique. La culture, qui est le trait d’union d’un groupe social, permet aux individus
de se réunir dans de nouvelles valeurs : liberté, égalité, fraternité. Ces valeurs doivent
être diffusées au plus grand nombre et dès le plus jeune âge. L’enseignement, d’abord
réservé à l’élite de la nation, s’ouvre à toutes les strates sociales : l’instruction, acquise à
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Nous l’avons vu, l’École serait le socle institutionnel capital à l’épanouissement de cette
des Beaux-Arts de Jean Zay ,largement diffusée par les nouveaux programmes scolaires,
place des femmes dans l’instruction publique qui conduisent à la création de syndicats et
se diffusent dans les communes, la mairie comme nouveau centre de vie républicain et
l’affirmation de la république dans les écoles du pays. Comment ont été réceptionnées
Bien avant sa nomination comme ministre de l'instruction publique en janvier 1879, Jules
Ferry énonce sa mission politique : poursuivre les travaux de refonte de l’éducation pour
entériner la III° République. Cela est rapidement chose faite lors de sa nomination. En
déposant plusieurs projets de loi dont les principes fondateurs sont la gratuité,
morale et civique, aura une mission prépondérante dans la formation des futurs patriotes.
menace pour la nouvelle République, qui tente de s’en détacher. La Loi Falloux, du 15
mars 1850, instituée sous la seconde République , consacre entre autre la liberté
d’enseignement dans les écoles privés, ouvrant ainsi une large place à l’église catholique.
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« L'Église chez elle et l'État chez lui ». Le mot « anticlérical » voit le jour et cette rupture
idéologique est illustrée par une foisonnante publication satyrique dans la presse ( g A ),
en 1877 apparait le mot « anticlérical » dans le Littré, dictionnaire paru entre 1873 et
1877. Les tensions s’apaisent avec Jules Ferry, qui décide prudemment et par une salve
de loi de glisser vers sa définition de l’École républicaine, soit une École dépouillé des
Jules Ferry est d’évincée les Jésuites du paysage scolaire par un décret 29 mars 1880 :
plus de 5000 congrégationistes sont expulsés des écoles, mettant un terme aux
dispositions prises par la loi Falloux (qui n’est par ailleurs abrogé qu’en 2000 ! ). La loi du
16 juin 1881 rend l’école gratuite pour tous (en réalité déjà gratuite par la loi Guizot de
1833 mais pour les enfants indigents seulement). Cet acte normatif et coercitif
élèves de la III° République. La seconde loi, du 28 mars 1882, porte un message clair
sécularisation des enseignants institué par la loi Goblet. Cette loi parachève les lois
scolaires de Jules Ferry, légitime et renforce ainsi le rôle de l’État dans l’éducation.
mais qualitative, selon Pierre Albertini, dans son ouvrage « L'École en France XIXe-XXe
siècles : de la maternelle à l’université ». C’est notamment par la refonte totale des
roman national.
C’est au début de la décennie 1880 qu’une nouvelle pédagogie voit le jour, portée entre
autre par Octave Gréard, qui préconise déja une graduation de l’école primaire :
élémentaire, moyenne et supérieure. Il insiste sur l’idée que les élèves, même en sachant
peu, doivent le savoir bien. Son oeuvre est pléthorique, on citera : « Quelques mots sur
ou encore « L'Esprit de discipline dans l’éducation", 1883. Jules Ferry, le tenant en haut
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C'est avec l'arrêté du 27 juillet 1882 qu’une refonte des programmes est effectué : une
la morale religieuse est supplantée par la morale civique, plusieurs ouvrages voient le
jour, toujours dans la logique de former les citoyens de demain. C'est dans les manuels
scolaires d’Ernest Lavisse, historien partisan de l’école des annales et fondateur des
et populaire dans l’enseignement voit le jour : l’Ancien Régime est occulté, au profit de
On peut ainsi observer que le programme scolaire est un pivot essentiel à la diffusion des
pour entrer dans la vie active : savoir lire, écrire et compter. Les chances de poursuivre
des études dans le primaire supérieur sont très mince pour la plupart des élèves. La
populaire de l’instruction.
Léon Blum nomme Jean Zay à la tête du ministère de l’Éducation Nationale en 1936.
Par ses idées novatrices, l’instruction continue de cimenter les valeurs de la République.
La réforme de l’enseignement (1937-1939) s’efforce d’introduite la démocratisation
sociale à l’école. L’ascension sociale, l’instruction pour tous n’est plus une utopie. L’élève
devient une personne, qui s’exprime, échange. Plus que le savoir minimum, l’École de
Jean Zay permet aux élèves d’acquérir les connaissances nécessaires pour se forger une
culture est encouragée par la création d’un bibliobus doté d’un gramophone, qui arpente
les villages. Selon Pascal Ory, ce ministre « popularise la culture », ce n’est plus l’apanage
des classes aisées. Jean Zay imagine l’égalité des chances des citoyens par le concept de
la méritocratie. Ce n’est pas d’un point de vue normatif que Jean Zay se distingue de ses
prédécesseurs, bien qu’il prolonge l’école obligatoire jusqu’à 14 ans, mais par ses
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permettent aux élèves d’étudier dès l’enseignement primaire, des sujets qui les stimulent.
Il initie les sorties dans la nature, la refonte des bibliothèques, la création de nouveaux
musées, plus attrayants, il fait également entrer le théâtre dans les classes (et dans ce
sens est précurseur du Théâtre National Populaire) . Ce ministre s’interroge sur les
tente d’éradiquer le déterminisme qu’évoque cette séparation entre les classe, les
chances d’accéder à une classe sociale supérieure ne sont donc pas égales. Il crée une
d’observer les aptitudes des élèves. Les avancés de Jean Zay s’illustrent ainsi : l’école
citoyenneté.
En parallèle des conditions d’accès à l’École, c'est le corps enseignant qui doit être
commune, des mêmes directives et des instituteurs diplômés par une même institution.
Avant la laïcisation du personnel enseignant (par la loi Goblet en 1886), les futurs
instituteurs reçoivent en premier lieu une formation morale et religieuse. Après l’éviction
des entités religieuses qui formaient les instituteurs, une refonte devait être amorcée.
C’est à partir des initiative de Paul Bert qu’une structuration républicaine de l’école
normale voit le jour : l’élève-maître doit avoir quinze ans pour être accepté au concours
première année doit être passer le brevet élémentaire puis le brevet supérieur en fin de
troisième année. L’internat est toujours d’actualité, ainsi que l’uniforme. L’élève-maitre est
aidé par la République à diffuser l’enseignement, par tout les outils pédagogiques
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L’arrêté du 3 aout 1881 fixe par ses nombreux articles les programmes d’études et le
rythme de vie dans les écoles normales d’instituteurs : la journée est pratiquement
organisé heure par heure. Comme l’évoque l’article 1, 2 et 3 : huit heures de sommeil, six
La pédagogie prussienne est dupliquée dans les salles de classes de l’école normale : on
échange avec les professeurs, on expose des leçons mais on cherche surtout à
assez lourd avec des matières telles que : l’instruction civique et morale - la pédagogie et
pas listés ici, mais on compte plus de 40 heures d’enseignement par semaine. Les sorties
enseignant, la République tente d’éradiquer la morale religieuse des bancs de l’école. Les
“hussards noirs” comme le décrivait Charles Péguy, sont les nouveaux étendards et
des changements importants sont apportés par la loi du 9 août 1879 obligeant les
départements à disposer d’une école normale d’institutrices. Entre 1872 et 1877, dix
écoles normales de filles s’ouvrent. Les institutrices peuvent exercer dans une école
mixte, pour fille ou encore dans les écoles maternelles. Ce rôle est capital pour la
transmission des valeurs républicaine : en effet, les futurs mères pourront transmettre à
leurs enfants ce que leurs professeures leurs auront inculquées en terme de morale
républicaine. Tout comme leurs confrères, les programmes sont lourd, avec des matières
dédiées spécialement au « féminin » tel que la couture. Les conditions de vie à l’internat
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sont dures. Cependant, devenir institutrice laïque conférait à ces femmes une première
voie d’émancipation, on note une évolution des mentalités et in fine du progrès, autre
formation austère, du salaire, selon Mona Ozouf, dans son ouvrage “La République des
faible. De plus, les manuels scolaires tels que le « Petit Lavisse » sont controversés et la loi
tourner vers le syndicalisme, tant les relations avec leurs subordonnés s’effritent de plus
en plus.
C’est pourtant par une norme que la réunion des instituteurs s’amorce , le 21 mars 1884.
Le Congrès de Paris annonce que chaque département devra se doter d’une association
membres, pris à raison d'un instituteur par chacune des vingt-quatre circonscriptions de la
synergie avec les ouvriers, formant ainsi les premiers syndicats. Leurs revendications sont
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droit syndicale en 1924/décrite une situation morale des instituteurs des plus
instituteurs d’innover en matière de pédagogie. Pourtant, une vingtaine d’année plus tôt,
transmettre les valeurs républicaines. On l’a vu, les manuels des programmes scolaires
nouvelles pédagogies se mettent en place avec des supports modernes telle que
Cinéma Éducateur, association qui prête à moindre frais du matériel de projection. Par
ailleurs, Jean Zay, en imaginant une classe d’orientation, (faisant lui même parti de la ligue
des enseignants) donne plus de crédit et de confiance envers les maitres, qui bénéficient
d’une formation continue, spécialement conçue pour administrer les classes d’orientation.
On observe ici que la formation du corps enseignant, même si elle attise des
partie suivante qu’il est le véritable trait d’union entre la République et le peuple.
Les instituteurs liés aux mairies deviennent également promoteurs des fêtes nationales et
locales. L’inauguration des mairies, le 14 juillet et l’hymne national sont tout autant de
symboles encourageant la cohésion sociale. L’École élabore elle aussi ses propres
institution.
Une avancée démocratique voit le jour dans les années des lois scolaires de Jules Ferry
avec la loi du 5 mars 1884 qui prévoit que toute les communes doivent disposer d’une
mairie. Véritable cœur civique de la commune, cette structure tend à concurrencer les
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L’hygiène et la salubrité sont des points essentiels : d’abord les soucis des strates les plus
aisés, elles s’immiscent dans l’école publique, situé dans la mairie, le message est in fine
pour tous. On parle même « d’une hygiène scolaire »( g E) . L’instruction ne peut se faire
sans la préservation de la santé des élèves, les recommandations sont placardés dans
toutes les écoles publiques, d’autant que les enseignants y habitent. Aussi, Le Front
Populaire par l’impulsion de Jean Zay, comprend que l’activité physique est essentielle à
l’éducation, afin d’éloigner les futurs citoyens de l’alcool et des fumoirs, véritables fléaux
de l ‘époque. Selon Stéphane Benhamou, réalisateur du film « L’école est à nous », Jean
Zay invente les classes vertes, les classes à la mer. L’alliance judicieuse avec le mouvement
scoutisme permet de développer les aptitudes physiques des écoliers, assurant ainsi
La structure diffuse les nouveaux symboles républicains. Sur le fronton de la mairie école
on peut lire les valeurs : liberté-égalité-fraternité ainsi que « République Française. La
présence des symboles se poursuivent à l’intérieur, dans les salles de classes se trouvent
morale républicaine ( g F ).
La présence des élèves en classe est conditionnée, outre l’obligation scolaire, par
l’acceptation de ces nouvelles valeurs culturelles par les parents : l’obligation scolaire
étendue à l’âge de 13 ans ne servait pas la production dans les champs, puisque les
enfants devaient se rendre à l’école au lieu de travailler. Selon certaines habitudes locales,
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l’enfant fréquente l’école à l'âge de la première communion (entre 8 et 10 ans) alors que
les nouvelles réformes prévoient l’entrée en classe à l’âge de 6 ans. C’est à partir de la
L’école est-elle le vecteur d’une culture républicaine ? Si les lois de Jules Ferry sont à
notre époque encensées, le constat est différent pour ses contemporains. Selon Mona
Ozouf, l’idée de l’école républicaine aurait été contesté : en effet, les programmes pour
tous auraient eu l’effet inverse de celui recherché : celui d’un génocide culturel.
L’obligation scolaire étendue à l’âge de 13 ans ne servait pas la production dans les
champs, puisque les enfants devaient se rendre à l’école au lieu de travailler. Selon
(entre 8 et 10 ans) alors que les nouvelles réformes prévoient l’entrée en classe à l’âge de
6 ans. C’est à partir des nombreuses dispositions du Front Populaire qu’une réelle
On peut souligner que cette institution a été un pivot fondamental dans la diffusion de la
culture républicaine dans l’ensemble du pays. De par les grandes lois scolaires qui ont
permis un nouveau vivre ensemble, de par les idéologies du Front Populaire qui innove
en termes de méritocratie, l’École est synonyme de progrès tant par son aspect physique
(structure) que par son aspect moral (diffusion du savoir par les enseignants). La présence
de l’École dans toutes les communes et ouverte à tous semble donc permettre d’ancrer la
République, ses valeurs et ses symboles dans l’imaginaire collectif et les représentations
sociales, du plus petit village à la plus grande des villes. Malgré la chute de la
III°République en 1940, l’idée que l’École diffuse des valeurs et rassemble persiste.
Cependant, malgré la volonté d’assurer au classes les moins aisés un avenir moins sombre
par la voie de l’enseignement, les stigmates de l’Ancien Régime, défendu par les
écoles primaires. Le lycée reste alors meilleure voie pour une situation sociale élevée.
L’École de la III° République encense le progrès des conditions et des savoirs. Si elle
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connaissance pour tous, reste encore une utopie, jusqu’en 1975, où a loi Haby applique
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Bibliographie
Ouvrages :
DUCLERT Vincent ”La République, ses valeurs, son école : corpus historique,
philosophique et juridique” ,Folio, 1995, 510 pages.
CHERVEL André, « Paris La culture scolaire. Une approche historique », Belin, 1998. –
238 p. (Histoire de l’éducation)
Comptes-rendu - revues
TERFOUS, Fatia. « Sport et éducation physique sous le Front populaire et sous Vichy :
« approche comparative selon le genre », Staps, vol. 90, no. 4, 2010, pp. 49-58. URL :
https://www.cairn.info/revue-staps-2010-4-page-49.htm, consulté le 14 avril 2022.
OGNIER, Pierre. “Une école sans Dieu ? 1880-1895. L'invention d'une morale laïque sous
la IIIe République”, Presses universitaires du Midi, 2008, 266 pages.
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Textes o ciel :
-Arrêté du 3 aout 1881 relatif au r glement, l’emploi du temps, la r partition des mati res
d'enseignement, aux programmes d' tudes dans les coles normales d’instituteurs. (En
ligne) http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/ chiers_pdf/toformation/18810803a.pdf, consulté le 15 avril
2022.
-Loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l'enseignement supérieur. (En ligne) https://
www.senat.fr/evenement/archives/D42/18mars.html, consulté le 12 avril 2022.
-Loi sur l'organisation de l'enseignement primaire du 30 octobre 1886 dite loi Goblet. (En
ligne) https://www.education.gouv.fr/loi-sur-l-organisation-de-l-enseignement-primaire-
du-30-octobre-1886-8324 , consulté le 24 octobre 2021.
-Loi sur l'instruction primaire obligatoire du 9 août 1936. (En ligne) https://
www.education.gouv.fr/loi-sur-l-instruction-primaire-obligatoire-du-9-aout-1936-5612 ,
consulté le 3 février 2022.
Vidéothèque - Webradio
TOURRET Louise, « Jean Zay, l’École et la République », émission radiophonique « Être
et savoir, France Culture, Épisode du samedi 10 novembre 2012. (En ligne) https://
www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/rue-des-ecoles/jean-zay-l-ecole-et-la-
republique-1919364 , consulté le 3 décembre 2021.
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Iconographies
Figure A : Caricature de Jules Ferry « croquant » un
curé, Une de La Petite Lune, par André Gill, 1885
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