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Intégration Économique Régionale

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ECONOMIE POLITIQUE 2

ELEMENTS D'ECONOMIE INTERNATIONALE : FONDEMENTS


THEORIQUES ET PRATIQUES CONTEMPORAINES
SCIENCES JURIDIQUES & POLITIQUES

SÉQUENCE IV :
Intégration économique régionale
Année académique 2023-2024
Cours d’économie politique 2, Filière SJP de l’Université Virtuelle du Burkina Faso, 2023-2024
TABLE DES MATIERES
SÉQUENCE IV : INTÉGRATION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE _________________ 2
I. Théorie des unions douanières en concurrence parfaite _________________________________ 2
I.1 Répartition de la consommation apparente __________________________________________________ 2
I.2. Facteurs rendant une union douanière plus avantageuse ______________________________________ 3
II. Analyse de l'intégration économique régionale _______________________________________ 4
II.2. La zone de libre échange _______________________________________________________________ 4
II.3. L'Union douanière_____________________________________________________________________ 4
II.4. Le marché commun____________________________________________________________________ 5
II.5 L'union économique. ___________________________________________________________________ 5
II.6. L'intégration économique : _____________________________________________________________ 5
BIBLIOGRAPHIE ___________________________________________________________ 7

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Cours d’économie politique 2, Filière SJP de l’Université Virtuelle du Burkina Faso, 2023-2024

SÉQUENCE IV : INTÉGRATION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE

I. Théorie des unions douanières en concurrence parfaite


Outre le libre-échange entre les agents économiques, l’union douanière se caractérise par l’adoption
d’une politique commerciale commune, c’est-à-dire la fixation d’un tarif extérieur commun par rapport
au reste du monde. C'est une zone de libre-échange accompagné d'un tarif extérieur commun. Tout
pays membre d'une Union douanière renonce donc à la souveraineté en matière de politique
douanière.

I.1 Répartition de la consommation apparente


La consommation apparente dans une industrie donnée est égale à la production + les importations –
les exportations. Quels sont les effets auxquels on s’attend du point de vue des échanges, si deux pays
(A et B) s’intègrent pour former une union douanière et ont des relations commerciales avec le reste
du monde (RM) ?

Pays A Union douanière Pays B

Lorsqu’une union douanière se formes, deux situations possibles peuvent en résulter : La Diversion
pure de commerce et la Création pure de commerce.
Reste du Monde

II.1.1. Création pure de commerce

L’effet de création de commerce signifie que les échanges commerciaux entre les Etats membres de
l’union douanière vont s’intensifier.
a) Elle provient de la suppression des droits de douane qui fait naître un courant commercial qui
n’existait pas auparavant: une partie de la dépense nationale est désormais couverte par une
production étrangère moins coûteuse.
b) La création de commerce accroît le bien-être, tant que les offres domestiques sont remplacées
par des importations d’un partenaire dont les coûts sont plus faibles et qui étaient auparavant exclues
par les droits de douane.

I.1.2. Diversion pure de commerce

Effet de diversion de commerce : les importations en provenance de l’union vont augmenter aux
dépens du Reste du Monde. Ceci s’explique par le fait que :
a) La diversion de commerce provient de la discrimination qui s’instaure au détriment du reste du
monde et au profit du partenaire de l’union (cfr. exemple de la guerre des citrons en encadré).
b) Le pays de l’union qui s’adressait auparavant au pays tiers modifie ses flux d’échange, en
important désormais des produits provenant du partenaire.
c) La diversion de commerce a un coût en termes de bien-être, puisque les discriminations à l’égard
des non membres aboutissent au remplacement de ressources dont les coûts sont plus faibles
par des ressources dont les coûts sont plus élevés.

Notons cependant que l’augmentation des échanges ne se fait pas nécessairement au désavantage du
reste du monde, tout dépend de la protection douanière en place. Ainsi si le pays A dispose, de tarifs
élevés par rapport au Reste du Monde et le pays B de tarifs moins élevés, la réalisation d’une union
douanière qui implique par définition l’instauration d’un tarif douanier commun à l’égard du reste du
monde qui est égal à la moyenne des deux tarifs avant l’union sera avantageux pour le pays B qui
disposera d’une meilleure protection tandis que cette protection sera moins bonne dans le pays A.

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L’effet de diversion dépendra en fait des différences de protection avant et après l’union douanière. Il
convient donc de regarder la protection différentielle.

Exemple de diversion commerciale : la guerre des citrons et des pâtes.


Cette guerre commerciale a eu lieu lors de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal à la CEE en 1986. Ces deux
pays étaient des grands producteurs de citrons mais les pays de l’Europe du nord avaient l’habitude d’importer
leurs citrons en Floride étant donné que le coût de production était moins élevé. L’adhésion de l’Espagne et du
Portugal a eu pour conséquence de supprimer les droits de douane sur leurs citrons. La différence de coût a dès
lors été fortement compensée, le coût brut (coût de production + tarif) était devenu globalement plus bas pour ces
deux pays. Les États-Unis ont riposté en boycottant les pâtes, fromages et vins européens. Leur mécontentement
provenait du fait que la création d’une union douanière dans ce cas-ci réallouait la production en faveur de régions
inefficientes – les coûts de production des citrons américains étant plus bas.

La diversion de commerce est triplement néfaste:


 pays tiers: perte de débouchés (recettes qu’ils génèrent);
 douanes perdent des recettes qui ne correspondent à aucun gain pour le pays importateur;
 perte d’efficience au niveau du bien-être mondial: le pays importateur ne s’approvisionne pas
dans le pays le plus compétitif.
De manière plus détaillée, dans la consommation apparente, l’offre peut provenir de trois sources :
 la production domestique ;
 les importations de la production d’origine communautaire ;
 les importations de la production d’origine non communautaire, c’est-à-dire du reste du
monde.

I.2. Facteurs rendant une union douanière plus avantageuse


Selon la théorie, l’effet de la création d’une union douanière est ambigu en termes de variation de
bien-être (peut être positif ou négatif). Néanmoins, les facteurs suivants rendront une union
douanière avantageuse (Lipsey, 1960):
 Structure du commerce:
▪ plus la part des biens produits nationalement est grande, plus la création de commerce sera
potentiellement forte;
▪ plus la part des biens importés du reste du monde est faible, plus la diversion de commerce
sera potentiellement faible.
 Taille de l’union:
Plus la taille de l’union douanière est grande plus la probabilité d’obtenir des effets positifs liés à
l’union sera élevée. Dans le cas limite, on se retrouve dans une situation de libre-échange généralisé
lorsque l’union douanière comprend des pays du monde entier.
 Structure de production des membres de l’union :
Plus les structures de production des membres de l’union sont en concurrence (et donc moins ils
sont complémentaires), plus élevée sera la probabilité de création de bien-être consécutif à la mise
en place de l’union. Lorsque les économies des membres de l’union sont complémentaires et
spécialisées, les effets de création de commerce seront potentiellement faibles (chaque partenaire
reste spécialisé dans ses secteurs de production) et ceux de diversion de commerce potentiellement
élevés (substitution des produits en provenance des partenaires de l’union à ceux des pays du reste
du monde et à bas coûts).
 Coûts de transport :
Plus ces coûts sont faibles, plus grands seront les gains liés à l’intégration économique. Il y a donc
avantage à créer une union douanière avec des partenaires voisins par rapport à des pays éloignés
géographiquement.
 Niveau des droits de douane :

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Des tarifs élevés contre les futurs membres augmentent les possibilités de création commerciale. Au
contraire des droits de douane faibles à l’égard des pays non-membres, diminueront les risques de
diversion de commerce.

II. Analyse de l'intégration économique régionale

L'intégration économique consiste en un regroupement de pays appartenant à la même région, créant


des liens commerciaux et économiques plus étroits entre les pays membres qu'entre ces pays et le reste
du monde (WATTEYNE). C'est un processus par lequel deux pays ou plus cherchent à éliminer les
barrières discriminatoires (DD et autres obstacles non tarifaires, existant entre eux pour établir un
espace économique unique. Exemples : l'UEMOA ; la CEDEAO ; l'UDEAC (l'Union douanière
Economique de l'Afrique Centrale qui comprend le Cameroun, la République Centrafricaine, le
Congo, le Gabon); l'Association Latiano - Américaine de libre-échange (ALALC) rassemblement de
Mexique et dix pays d'Amérique du Sud dont cinq (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou et Venezuela)
du Pacte Andin, l'ASEAN ( Association des nations du Sud-Est Asiatiques qui ressemble plus à une
simple coopération et comprend l'Indonésie, la Malaisie, les philippines Singapour et Thaïlande,
l'Union Européenne, etc..

Contrairement à la coopération classique, l'intégration économique se traduit par la création de


communauté économique et à impliquer pour chaque pays membre des engagements beaucoup plus
poussés pouvant aller jusqu'à une perte d'autonomie dans le domaine de la politique économique
nationale.

On distingue plusieurs niveaux d'intégration des marchés

II.1. La zone de préférences douanière ou régime préférentiel

Les pays membres du groupe pratiquent entre eux des tarifs douaniers plus bas (tarifs préférentiels)
que ceux en vigueur dans leurs relations commerciales avec les pays n'appartenant pas au groupe.

II.2. La zone de libre échange

A l’intérieur de la zone de libre-échange, les échanges de marchandises sont libérés entre les agents
économiques: abolition des droits de douane et des limitations en quantité. Dans leurs échanges
commerciaux avec le reste du monde, chaque pays a sa propre politique commerciale, notamment en
matière de fixation des droits de douane, et contrôle sa protection propre.

C’est un régime préférentiel avec la particularité que les droits de douane et les barrières non tarifaire
au commerce sont abolis à l'intérieur de la zone. Il n'existe pas encore à ce niveau un tarif extérieur
commun. Ce qui peut engendre quelques difficultés à l'intérieur de la communauté. Par ex un pays A
peut importer en franchise totale un produit d'un pays tiers C et le vendre sur le marché du pays B
avec lequel il est intégré dans la zone de libre-échange. Dans ce cas, le pays B pourrait être lésé, soit
parce qu'il subit des moins-values douanières, soit parce qu'il mène une politique d'import-subst.

Pour apporter solution à ce problème, il a été convenu d'instaurer des certificats d'origine sur les
produits en circulation dans la zone, ce qui n'évite pas cependant des pratiques fraudeuses. L'union
douanière tentera de trouver une solution définitive à ce problème.

II.3. L'Union douanière

Outre le libre-échange entre les agents économiques, l’union douanière se caractérise par l’adoption
d’une politique commerciale commune, c’est-à-dire la fixation d’un tarif extérieur commun par rapport
au reste du monde. C'est une zone de libre-échange accompagné d'un tarif extérieur commun. Tout
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pays membre d'une Union douanière renonce donc à la souveraineté en matière de politique
douanière.

II.4. Le marché commun

C’est une Union Douanière à laquelle on a ajouté la libre circulation des facteurs de production (main
d'œuvre, capital). À ce niveau, on a dépassé le stade d'une simple politique commerciale pour aborder
le début d'une politique économique. Le marché commun consiste en une ouverture sur l’ensemble
des marchés. En plus du seul marché des produits comme c’est le cas pour la zone de libre-échange
et l’union douanière, l’ouverture repose sur le marché du travail et celui des capitaux, c’est-à-dire, sur
une libre circulation des personnes physiques et des capitaux. L’objectif des trois premières formes
d’intégration réside dans la création d’un grand marché dans lequel les entraves aux échanges sont
supprimées.

II.5 L'union économique.

L’Union économique allie la suppression des obstacles à la libre circulation des marchandises et des
facteurs de production à l’atteinte d’un certain niveau d’harmonisation des politiques publiques
nationales afin d’abolir toute discrimination attribuable aux disparités entre ces politiques. Il s’agit
donc du marché commun plus l’harmonisation des politiques économiques. Le rapport Delors (1989)
définit l’Union économique par les quatre éléments fondamentaux suivants :
 Marché unique à l’intérieur duquel les personnes, les biens, les services et les capitaux
peuvent circuler librement.
 Politique de concurrence et d’autres mesures visant à renforcer les mécanismes du marché.
 Politiques communes visant à l’ajustement structurel et au développement régional.
 Coordination des politiques macro-économiques.

C’est un marché commun plus une harmonisation des politiques économique, sociale et financière.
Une distinction doit être cependant faite entre l'union économique et l'Union monétaire. L'existence
de l'une n'entraîne pas automatiquement celle de l'autre.

II.6. L'intégration économique :

C’est une union économique et monétaire. L’Union économique et monétaire représente la phase
ultime de l’intégration économique. Elle comporte outre la mise en œuvre de politiques communes,
la création d’une zone de parités fixes entre les partenaires et, éventuellement, la création d’une
monnaie commune.
Le rapport Werner (1969) définit l’union économique et monétaire par les trois éléments suivants :
 Garanties d’une convertibilité totale et irréversible des monnaies entre elles ;
 Libération complète des mouvements de capitaux et intégration complète des
 marchés bancaires et autres marchés financiers ;
 Élimination des marges de fluctuation et fixation irrévocable des parités.
Elle correspond à un marché commun auquel on joute l'unification des politiques économiques. Les
pays membres deviennent chacune comme des provinces d'une même nation.

Les principaux arguments en faveur de l'intégration économique sont la recherche d'économie


d'échelle et le développement du commerce entre pays membres de la communauté.

L'intégration économique revêt donc plusieurs formes, mais celles-ci disposent de caractéristiques
communes. Toute intégration repose avant tout sur la libre circulation des biens elle repose ensuite
sur la division du travail entre les pays considérés ; cette division du travail constitue la base même de
l'échange, enfin toute intégration renferme une certaine discrimination à l'encontre des pays tiers.
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Toutefois, le GATT qui interdit la discrimination en matière commerciale, admet en son article XXIV
une dérogation pour les pays appartenant à un même ensemble communautaire, ces pays devant
œuvrer à réduire les obstacles existant déjà entre eux et les pays tiers. Cet article commercial constitue
donc une dérogation à la clause de la nation la plus favorisée.

Comme on le voit, la politique économique paraît être une solution intermédiaire entre la libéralisation
pure et simple et le protectionnisme, permettant ainsi de bénéficier de certains gains d'échange, tout
en évitant la concurrence jugée distincte de pays à niveau de développement trop différents.

Mais la Production ne sera économiquement plus avantageuse quand elle crée du trafic que lorsqu'elle
le détourne. Le détournement de trafic proviendra du refus par les pays membres d'importer des
produits en provenance des pays tiers à production plus efficace (TEC) et de les acheter dans la
communauté où leur production est moins efficace (le libre-échange rendant moins cher les produits
communautaires).

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BIBLIOGRAPHIE

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Beitone et al., (2001), « Dictionnaire des sciences économiques ». Armand Colin

Bernier, B., Simon, Y. (1998). Initiation à la macroéconomie. Edition Dunod, 7ème édition, Paris.

Cerexhe, E., De Beaulieu, L., H., (1997) : L'introduction à l'Union économique Ouest africaine, Ed. :
CEEI/De Boeck Université, Paris, Bruxelles, 157p.

Combes E., (2001), Précis d’économie. PUF

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Flouzat, D., (1990) "Économie Contemporaine : les fonctions économiques" Tome 1 ; 13ème édition.
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Krugman, P. R., Obsfeld, M., (1995) : Economie Internationale, Ed. Boeck Université, Paris,
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Mankiw, G. N. (2003). Microéconomie. 3ème édition, De Boeck université s.a. Paris.

Salvatore, D., "Micro-économie", 1992; Edition McGraw-Hill

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Edition André Aboland, Namur.

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Liens utiles

http://www.formation.refer.bf/coursecopo
http://perso.wanadoo.fr/claude.beck/notions_theoriques.htm
http://perso.wanadoo.fr/claude.beck/Fiches%20de%20cours.htm
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/dico-methodo/metho-elastis.html
ses@ac-versailles.fr
http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/sy/sy_722_p0.html
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Thomas_Robert_Malthus
http://www.chez.com/bibelec/publications/eco/cycle2.html
http://www.mankiw.univ-lemans.fr

Activité 1
Supposons que la production d’une tonne de riz nécessite 10 heures de travail aux États-Unis et
15 heures de travail en Chine, tandis que la production d’une tonne de maïs demande 12 heures
de travail aux États-Unis et 25 heures de travail en Chine.
Quel est l’avantage comparatif de chaque pays ?
La Chine et les États-Unis décident de commercer ensemble, au prix d’une tonne de maïs contre
1,5 tonne de riz.
Quel est le bien exporté par chacun et pourquoi cet échange est-il bénéfique pour les deux ?
En quoi l’avantage absolu n’a-t-il pas d’effet sur les spécialisations ?

Corrigé de l’activité 1
Les États-Unis possèdent un avantage comparatif dans la production du maïs par rapport au riz,
car le coût relatif du maïs est plus faible aux États-Unis qu’en Chine : 12/10 = 1,2 < 2 5 / 15 = 1,67
La Chine possède un avantage comparatif pour le riz par rapport au maïs, car le coût relatif du riz
est plus faible en Chine qu’aux États-Unis : 15/25 = 0,6 < 10 /1 2 = 0,83 . Il faut payer 1,5 tonne
de riz pour obtenir une tonne de maïs, ou encore payer 2/3 de tonne de maïs pour obtenir une tonne
de riz. Les États-Unis (EU) exportent le bien pour lequel ils possèdent un avantage comparatif,
c’est-à-dire le maïs. En autarcie, quand ils déplacent des travailleurs de la branche « maïs » vers
la branche « riz », les EU obtiennent, en renonçant à une tonne de maïs, 1,2 tonne de riz. En
économie ouverte, en exportant une tonne de maïs (qui devient non disponible pour la
consommation nationale), les EU obtiennent 1,5 tonne de riz, ce qui est mieux qu’en autarcie. La
Chine exporte le bien pour lequel elle dispose d’un avantage comparatif, c’est-à-dire le riz. En
autarcie, quand elle déplace des travailleurs de la branche « riz » vers la branche « maïs », elle
obtient, en renonçant à une tonne de riz, 0,6 tonne de maïs. En économie ouverte, en exportant une
tonne de riz, elle obtient 2/3 = 0,67 tonne de maïs, ce qui est mieux. Il y a donc bien gain pour les
deux pays. Ce sont les coûts relatifs qui déterminent les avantages et non les coûts absolus. Même
si un pays possède des coûts absolus plus bas dans les deux branches par rapport à son partenaire,
il exportera un seul bien, celui pour lequel il détient un avantage relatif. Ainsi les EU ont des coûts
absolus plus bas que ceux de la Chine (10 < 15 pour le riz et 12 < 25 pour le maïs) et néanmoins
ils n’exportent que le bien pour lequel ils disposent d’un avantage relatif, le maïs.

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Activité 2
Les assertions suivantes sont-elles exactes ou inexactes ? Le principe ricardien des avantages
comparatifs établit que l’intérêt mutuel à l’échange naît des différences de prix
d’autarcie. La loi des proportions de facteurs contredit ce principe puisqu’elle établit que
l’échange international trouve son origine dans les différences de dotations des pays en
facteurs de production. Justifier la réponse.
Activité 3
Le pays A dispose de 200 unités de capital et de 250 unités de travail et le pays B de 100
unités de capital et de 100 unités de travail. Le pays A, qui dispose de plus de capital que
le pays B, a intérêt à exporter des automobiles, bien fortement utilisateur de capital, et à
importer du textile, bien fortement utilisateur de travail, mais le pays B n’a aucun intérêt
à échanger avec le pays A puisqu’il dispose d’autant de travail que de capital. Vrai ou
faux ? Justifier.

Corrigé de l’activité 2
Faux. La loi des proportions de facteurs ne contredit pas le principe ricardien mais fournit
une explication des avantages comparatifs autre que les différences de productivité relative du
travail. Cette loi établit que ce sont les différences dans la richesse relative des
pays en facteurs de production qui expliquent les différences de prix d'autarcie, et donc
la structure des avantages comparatifs.

Corrigé de l’activité 3
Faux. Ce qui importe, ce sont les dotations relatives en ressources productives et non les
dotations absolues. Le pays B est, par rapport au pays A, relativement riche en capital :
K ß / L ß = 100/100 = \ > K A/ LA = 200/250 = 0,8. Le pays A est relativement riche
en travail : LA / KA = 250/200 = 1,25 > Lß/ Kß = 100/100 = 1. Si toutes les hypothèses du modèle
sont satisfaites (fonctions de production et conditions de demande identiques), le pays B a intérêt
à importer du textile, et le pays A à importer des automobiles.

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