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Ambohimanga

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Antananarivo les 12 collines sacrées

Les sommets des collines de l'Imerina sont souvent occupés par de nombreux tombeaux. Qu'ils soient constitués de
simples "pierres sèches" pour les plus anciens, ou réalisés en maçonnerie, on remarquera le soin apporté à leur
construction. Un malgache attachera souvent plus d'importance à sa sépulture qu'à sa propre habitation. Aussi, on
retrouve sur la plupart des tombeaux des ornements décoratifs et une certaine recherche architecturale. Certains
tombeaux sont surmontés d'une case plus petite appelée "Tranomanara" (maison froide) ou "Tranomasina" (maison
sacrée). C'est Andriatompokoindrindra, alors prince d'Ambohimalaza, qui fut l'initiateur de cette tradition, "pour que ma
tombe ne soit pas foulée aux pieds ou souillée par les chiens" d'après ses propos. Cette coutume ne serait réservée
qu'aux seuls descendants d'Andriantompokoindrindra et de son frère Andrianjaka

C'est à la mémoire des douze Rois et Reines qui régnèrent chacun sur une colline de l'Imerina qu'Andrianampoinimerina,
pour symboliser l'unification du pays et légitimer son pouvoir, éleva les douze collines au rang de collines sacrées. Dans
un discours, le roi va préciser quelles sont les douze collines sacrées "officielles". Un plus grand nombre est déclaré sacré,
pour certaines, il y a incertitude.

Collines mères de vieille souche :

Ampandrana : berceau des origines, au sud d’Antananarivo. Rrésidence des premiers rois, Andriampandrana,
Ramasindohafandrana, Rafandrampohy, Rafandramanenitra, créateurs du premier royaume vazimba
Merimanjaka : première capitale au sud d’Antananarivo. Où étaient les reines Rangita et Rafohy.
Alasora : fief du roi Andriamanelo, au sud-est d’Antananarivo.

Collines de souche plus récente :

Ambohitrabiby : fief du roi Ralambo, nord-est d’Antananarivo. Le fondateur de la fête du Fandroana (bain royal).
Antananarivo : fief des rois Andrianjaka, et ses descendants: Andriamasinavalona.
Ambohimanga : fief du roi Andriambelomasina, à 18 km au Nord d’Antananarivo.
Ambohidratrimo : capitale du Marovatana
Ilafy : capitale des Tsimiambohilahy
Namehana : où est née la lignée royale
Ambohijoky et Ambohimalaza : fief des Teloray.
Ambohitrontsy : lieu de naissance du roi Andriambelomasina, et de ses fréres et soeurs Rangonimerina
Ambohiniazy : sépulture d’Andriambahoaka, roi d’Itasy
Ambohitrondrana : sépulture d’Andriamary, roi d’Imamo
Amboatany : tombeau d’Andriambelomasina et Merimandroso : toutefois ces dernières ne sont pas invoquées lors d’une
sanctification.
Kaloy : colline de naissance d'Andrianampoinimerina

Ce sont les noms des 12 collines choisies par Andrianampoinimerina. Ses successeurs en rajouteront ou en ôterons par la
suite

Le chiffre douze devint symbolique et sacré, puisque Andrianampoinimerina prit douze épouses, et que le nombre d'idoles
royales ("sampy") fut également de douze…
En fait, sur douze collines, seules six ont véritablement accueilli les douze ancêtres royaux . D'autres devinrent sacrées
par la suite pour diverses raisons (idoles royales, etc.). Collines et monarques ayant régné sur celles-ci :

1. Alasora (Andriamanelo)
2. Ambohidrabiby (Ralambo)
3. Amboatany
4. Ambohibeloma
5. Ambohidratrimo
6. Ambohijanaka
7. Ambohijoky
8. Ambohimalaza
9. Ambohimanambola (idole royale "Kelimalaza")
10. Ambohiniazy (sépulture d'Andriambahoaka Ampefy lac Itasy)
11. Ambohipoloalina
12. Ambohimanga (Andriantsimitoviaminandriana et Andriambelomasina)
13. Ambohitrondrana
14. Ambohitrontsy
15. Anosimanjaka
16. Antananarivo (Andrianjaka, Andriantsimitoviaminandriandehibe, Andriamasinavalona père et fils)
17. Antsahadinta
18. Babay
19. Iharanandriana Ampandrana (Rafandrana)
20. Ilafy
21. Kaloy
22. Merimandroso
23. Merimanjaka (Rafohy et Rangita)
24. Namehana
25. Soanangano
26. Tsinjoarivo

La plupart de ces collines sacrées continuent d'attirer de nombreuses personnes qui viennent prononcer des vœux ou
ramasser un peu de terre sacrée…

Ambohimanga

"la colline bleue"


1456 m
latitude 18°456618 sud
longitude 47°336930 est
vue aérienne 242 ko de http://earth.google.com/

Localisation : 21 km au nord d'Antananarivo


Date : présence humaine attestée à partir du XVème siècle mais probablement bien avant.
Superficie : 45 ha Altitude
Population actuelle : 12 000 habitants
1er habitant connu : Andriamborona et sa famille, prince déchu originaire de l'Imamo
1er roi , fondateur de la cité : Andriantsimitoviaminandriandrazaka, fils d' Andriambelomasina
Roi qui a fait la grandeur d'Ambohimanga : Andrianampoinimerina qui fut le célébre roi de l'Imerina.Il naquit le premier jour
de la lune d'Alahamady (pleine lune)à Kaloy 60 km au nord d'Ambohimanga probablement en 1740. Jeune prince
populaire il monta sur le trône d'Ambohimanga en 1787

Le Palais d'Ambohimanga, "la colline bleue", est l'un des rares héritages du patrimoine historique malgache. Pour faire
simple et sans entrer dans les détails de l'histoire, c'est le palais qui a accueilli les rois et reines de Madagascar depuis la
fin du 17ème siècle. Depuis quelques années , Ambohimanga est devenue une vraie destination touristique autour de
Tana , mais c'est aussi et avant tout un lieu à découvrir pour tous les malgaches !

 Ambohimanga grandeur et décadence d'une cité


 Andrianampoinimerina oeuvre et biographie
 La vie quotidienne à Ambohimanga sous Andrianampoinimerina
 Les Rois d'Ambohimanga
 Les trésors d’Ambohimanga

 Un grand monarque tourne le dos...


La pierre levée Ambatomistangana, porte d'entrée du palais

La grande place à l'extèrieur du palais réservée aux festivités


avec des arbres plusieurs fois centenaires !!
1ère étape : la maison du roi Andrianampoinimerina

interdiction de filmer à l'intérieur

Le poste de guet du palais


avec vue sur l'ensemble du palais

la balançoire de la Reine
Une chambre de la Reine Ranavolana 1

Ranavalona 1, épouse de Radama 1 fils de Andrianampoinimerina


Radama 1 fils de Andrianampoinimerina

voici l'endroit où fut inhumé pour la première fois le roi Andrianampoinimerina


dont la représentation la plus connue est celle ci

Radama II qui succèdera brièvement à Ranavalona 1 de 1861 à 1863


il mourut assassiné pour avoir facilité l'implantation des français.
Le 1er Ministre Rainilaiarivony succèdera à Radama II et épousera successivement les 3 reines de Madagascar :
Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III !!

RAINILAIARIVONY (1828 1896)


Officier de Palais
16 honneurs
premier ministre de 1864 à 1895
Epoux politique des 3 dernières Reines successives, Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III
Fils de RAINIHARO co Premier Ministre de la Reine Ranavalona 1° du clan des Tsimiamboholahy d'Ilafy

14 juillet 1864 : Nommé Premier Ministre du Royaume par la Reine Rasoherina


1868: Reconduit au poste de Premier Ministre à l'avénement de la Reine Ranavalona II
1883: Maintenu Premier Ministre pour la troisième fois par la Reine Ranavalona III
15 octobre 1895: Aprés la défaite d'Antananarivo Rainilaiarivony fut destitué et remplacé par RAINITSIMBAZAFY* en tant
que Premier Ministre
6 février 1896: Exilé en Algérie où il mourut le 17 juillet 1896 à l'hôpital Mustapha à Alger
4 octobre 1900: Retour de ses cendres à Antananarivo déposée au caveau familial à Isotry, au Mausolée de RAINIHARO
son père.

*RAINITSIMBAZAFY
officier de palais Anatirova
15 honneurs
Membre de la Cour et du gouvernement du Royaume
1875 à 1895 comptait parmi les Grands Gouvernants du Royaume
Premier Ministre d'octobre 1895 à octobre 1896

Fils de RAINIJOHARY* co Premier Ministre de la Reine Ranavalona 1°, du clan de TSIMAHAFOTSY d'Ambohimanga.

*RAINIJOHARY:
1857 était le chef du parti réactionnaire pour l'avénement du Prince Ramboasalama le futur Andrianampoinimerina à la
place du Prince Rakotoseheno futur Radama II
1861 le complot révélé à Radama II, Rainijohary fut mis en résidence fixe à Ambohimanga
1868 le complot Rasata le condamna une nouvelle fois,le premier ministre Rainilaiarivony craignant sa personnalité l'exila
à Mananjary où dégradé il mourut prisonnier
la place des sacrifices humains

la chambre mortuaire de Ranavalona


Direction le conseil des ministres

C'est dans cette pièce que se réunissaient les ministres


la chambre de Ranavalona II et III.On peut y voir des objets d'époque comme un miroir etc...
Voici Rasoherina, 1ère épouse de Radama II puis de Rainilaiarivony et qui en fait s'appelait Rabodo . Elle mourut sans
enfant

La reine Ranavalona II, cousine maternelle de Rasoherina lui succède . Son vrai nom est Ramoma ( Princesse Ramoma ).
Elle mourra sans descendance elle aussi...
Ranavalona III, en tant que arrière petite fille de Razafinandriamanitra, elle même soeur de l'arrière grand mère de
Ranavalona II, sera proclamée Reine de Madagascar. La dernière de la monarchie hova. Elle sera éxilée par les francais
en 1897 à l'Ile de la Réunion puis Alger ainsi que son époux Rainilaiarivony.

En face la colline de l'astrologue Andriantsivongo d'Andrianampoinimerina célébre Doany (lieu de culte)


AMBOHIMANGA GRANDEUR ET DÉCADENCE D' UNE CITÉ

En dehors du Rova de Manjakamiadana (le palais de la reine) le principal rova de Madagascar est celui d'Ambohimanga. Cette bourgade qui se trouve à une
vingtaine de km au nord d'Antananarivo fait partie des douze collines sacrées.
Fondée au départ par le clan des Zanakandriamborona originaire de l'Imamo (partie occidentale de l'Imerina) Ambohimanga entre véritablement dans l'histoire
au début du XVIIIème siècle sous le règne du roi Andriamasinavalona. Au moment en effet ou celui-ci divisa son royaume entre ses 5 héritiers, la possession
d'Ambohimanga échut à son fils aîné Andriantsimitoviaminandriandrazaka.

Mais c'est surtout l'avènement du grand Andrianampoinimerina vers 1787 qui devait consacrer définitivement le prestige de cette localité. En effet ce roi (qui y
a vécu jusqu'en 1794) fût à l'origine non seulement du développement extraordinaire d'Antananarivo mais aussi de l'unification du royaume merina. Il sera
inhumé à Ambohimanga ainsi que la plupart des souverains merina jusqu'en 1897 date où par crainte d'une révolte se cristallisant autour de ces restes royaux,
et de façon tout à fait arbitraire, le pouvoir colonial décidera de transférer leurs cendres au rova d'Antananarivo. Ainsi, résidence et nécropole royale jusqu'en
1897, Ambohimanga tient une place à part dans la géographie sacrée des hautes terres de Madagascar.
Cette ville sainte est la " cité interdite " de Madagascar (jusqu'en 1895 les européens n'y avaient pas accès).

Ainsi parlait Andrianampoinimerina :


"Ceux qui continuent l'élévation d'Ambohimanga, qu'ils soient bénis par Dieu. Ceux qui rabaissent ou déshonorent Ambohimanga, qu'ils soient rabaissés par
Dieu".

1/ NAISSANCE D' UNE CITÉ

La colline d'Ambohimanga vers 1900

Ambohimanga se prénommait à l'origine Tsimadilo, puis Andriamborona le transformera en Ambohitrakanga (la colline des pintades) et c'est sous
Andriamasinavalona qu'elle deviendra Ambohimanga (colline bleue).
Le site historique se présente comme une enceinte fortifiée de 2,5 km environ composée de 2 rangées de fossés est percée de 14 entrées.

Les traditions ont gardé le souvenir des anciens palais qui pour la plupart datent du règne d'Andrianampoinimerina.

Aujourd'hui, seule subsiste l'enceinte de Mahandry.

Mahandry avant 1905

Les changements qui vont s'opérer par la suite datent surtout du règne de Ranavalona (vers le milieu du XIXème siècle) qui va faire des travaux de
restauration de grande envergure à Ambohimanga (notamment ceux portant sur l'aménagement du Fidasiana et de Mahandry) et comme de nombreux
souverains merina, elle n'hésitera pas, pour des raisons symboliques, à déplacer des bâtiments du rova d'Antananarivo vers celui d'Ambohimanga et vice-
versa. La 2ème période de grand bouleversement du site correspond au début de la colonisation qui va essayer de désacraliser le site (installation de
baraquement pour les troupes, "modernisation" des bâtiments qui vont servir de résidence d'été pour Gallieni et des gouverneurs français) sans y parvenir car
aujourd'hui encore Ambohimanga accueillent des milliers de pèlerins chaque année. De nombreuses restaurations plus ou moins heureuses ont eu lieu depuis
cette période.

2/ LES PALAIS ROYAUX

La vieille ville avait abrité 3 enceintes :

21. BEVATO était situé sur l'actuelle place du Fidasiana et abritait 4 édifices :
- MANANTSARALEHIBE : C'était le plus beau des palais d'Ambohimanga.
Quand Ranavalona I a voulu le restaurer elle a gardé les murs d'origine (en ambora et en herana) et s'est contentée de les doubler.
Il a été déplacé 3 fois! II se trouvait à l'origine, au rova d'Antananarivo puis il a été transféré dans l'enceinte de Mahandrihono avant d'être reconstruit dans
Bevato. Il était réservé au fils aîné du roi.
- MANANTSARAKELY : occupé par les épouses du roi.
- TSARARAY : destiné aux enfants royaux.
- BEVATO : dénommé ainsi car c'est à cet emplacement que l'on a avait rassemblé des pierres destinées à lapider le roi déchu Andrianjafy pour le cas où il
reviendrait.
22. NANJAKANA était composé de 6 édifices :
- NANJAKANA considéré comme l'un des plus anciens bâtiments car il existait bien avant l'avènement d'Andrianampoinimerina qui s'est contenté de le
restaurer. Il était réservé aux princes et Radama I y résidait.
- MANANDRAIMANJAKA construit par Andrianampoinimerina pour ses enfants
- MANAMBITANA et MANANJARA
- FOHILOHA et KELISOA déplacés du rova d'Antananarivo.
Cet ensemble a été en grande partie détruit par un incendie accidentel (un baril de poudre avait explosé) lors des funérailles de Ranavalona I en 1861.
Entraînant par la même occasion la mort de plus de 80 personnes! Par la suite les reines Ranavalona II et Rasoherina ont essayé de le reconstruire mais il n'a
jamais retrouvé sa grandeur d'antan.

23. MAHANDRY. Des 3 enceintes, seul ce dernier subsiste encore de nos jours. il est entouré d'une palissade construite sous Ranavalona I en 1847
sur l'emplacement d'un ancien mur formant ainsi une citadelle au cœur de la vieille ville. Il est composé de 3 palais :
- Le premier en importance est la case d'Andrianampoinimerina dénommée Mahandrihono. (C'est une réplique de Mahitsielafanjaka du palais de la reine
entièrement détruite aujourd'hui)
- Manjakamiadana : ce palais a été reconstruit plusieurs fois.
Sous Andrianampoinimerina il abritait l'idole royale Manjakatsiroa, puis il a été agrandi par Ranavalona I et c'est Ranavalona II qui en 1871 a démonté
Masoandro du rova d'Antananarivo pour bâtir le palais actuel connu sous le nom de Mahandry.
- Tranofitaratra (maison de verre) un petit pavillon flanqué de 4 parois de verre construit par Ranavalona II.
Outre ces bâtiments, l'enceinte de Mahandrihono renfermait aussi les tombeaux royaux surmontés des tranomasina.
Des 4 tombeaux qui s'y trouvaient avant le transfert décidé par Gallieni, il ne reste plus aujourd'hui qu'un trano-masina. Le pouvoir colonial avait construit une
case servant de cuisine et de réfectoire sur l'emplacement des tombeaux d'Andrianampoinimerina et d'Andriambelomasina (le comble du sacrilège!). Cette
case a été démolie en 1954 ce qui a permis de retrouver des restes de linceuls (lambamena) hache, sagaie provenant des tombes des 2 rois.
Le Fahimasina, un parc à bœufs creusé dans le sol destiné au bétail qui va être abattu lors des grandes cérémonies ainsi que 2 bassins creusés dans la roche
(destinés aux bains des souverains ou aménagés pour y accueillir des poissons).
Deux portes monumentales dont l'une surmontée d'un poste de guet complètent l'ensemble.

3/ LES HAUTS LIEUX DE LA CITÉ

31. FIDASIANA : cette vaste esplanade, était devenue après des aménagements successifs le cœur de la cité. En effet, Andriantsimitoviaminandriandehibe
y avait consacré une pierre, le vatomasina, qui allait devenir le "support" de toutes les cérémonies importantes qui ponctuent la vie de la cité : sacrifices
d'animaux (notamment les fameux omby volavita), kabary, fanasinana, etc...
C'est sur cet emplacement que le rova de Bevato fût bâti ainsi que les tombeaux des rois et leurs familles avant que Ranavalona I ne les transfère à
Mahandrihono et à Ambatorangotina, en 1847.

32. AMBATORANGOTINA : petite place ou se sont déroulées la déchéance du roi Andrianjafy et l'investiture d'Andrianampoinimerina par les Tsimahafotsy.
Andrianampoinimerina, y rendait justice, y faisait les serments (sur Lemainty un bœuf couleur d'ébène que l'on avait enterré là). C'est là que l'on rassemblait la
population pour leur faire part des décisions royales.
Cette même place avait servi un moment de marché sous Andrianampoinimerina mais Ranavalona I le déplaça à Amboara.

33. AMBATOMIANTENDRO : De ce point de vue, on dominait une bonne partie de l' Imerina. On faisait des offrandes sur un vatomasina (pierre sacrée) qui
s'y trouvait et Andrianampoinimerina y jouait parait-il au fanorona. C'est aujourd'hui encore un lieu de pèlerinage.

34. AMPARIHIMASINA (lac sacré) : II a été aménagé par Andrianampoinimerina à l'emplacement d'un marécage. On y puisait l'eau destinée au bain du
souverain; à la cérémonie de la circoncision etc...
II a du être asséché bon nombre de fois car des objets impurs y étaient tombés (comme ce bœuf qui devait être abattu lors de funérailles sous le règne de
Ranavalona I ou ce chien mort sous Ranavalona II)

35. ANDRANOMBOAHANGY : fontaine aménagée à mi-pente. Aujourd'hui, c'est un lieu de prière et d'offrandes.

36. ANDRANOMATSATSO : grotte où jaillit une petite source dont l'eau a un goût assez fade. Aujourd'hui on vient y faire des offrandes, prendre du tany
masina (terre sacrée), invoquer le "kalanoro" qui habite semble-t-il les lieux.

4/ LES VAVAHADY D'AMBOHIMANGA (les portes) :

Andrianampoinimerina, dès son arrivée au pouvoir entreprit l'amélioration du système de défense de la cité. Au fossé initial, qu'il terminera et consolidera, il
rajoutera un deuxième. Ces fossés étaient percés de dizaines de vavahady d'inégale importance. Les traditions vont garder le souvenir de 14 portes dont 7
déjà existantes et 7 qu'il a rajouté par la suite (Le chiffre 7 étant symbolique car il existe d'autres accès plus ou moins importants).

41. LES PORTES : noms et fonctions

Les plus anciennes construites sous Andriantsimitoviaminandriandrazaka :


- Ambavahaditsiombiomby (E) - réservé au souverain
- Ambodiaviavy (N-E)
- Ampanidinamborona (N)
- Andranomboahangy (N-O)
- Ambavahadimasina (O) on y prélevait le zahana plante destinée à la cérémonie de la circoncision.
- Ambavahadimahazaza (S)
- Ambavahadikely (N-O)

Entrée pricipale du Rova avant 1907

Celles édifiées sous Andrianampoinimerina


- Ambatomitsangana (E) interdite aux morts et à tout ce qui s'y rapporte
- Andakana (O) interdite aux morts et à tout ce qui s'y rapporte
- Amboara (N) passage des morts
- Miandrivahiny (N-O) passage des morts
- Ampitsaharana (S-O) poste de guet
- Andranomatsatso (S) poste de guet
- Antsolatra (S-E) poste de guet
Ambatomintsangana avant 1930

Ces portes principales étaient souvent doublées de portes d'accès secondaires telle Ambavahadimahazaza qui permettait de descendre à Ampitsaharana.
Ces portes ne présentent pas tous les mêmes aspects qui variaient selon leurs fonctions.
Andakana et Ambatomitsangana, voies royales, sont les plus larges et les plus élaborées avec leurs énormes disques de pierres (celle d'Ambatomitsangana
avec 4 m de diamètre pèse une douzaine de tonnes) qu'une dizaine d'hommes devaient rouler tous les jours.
II a aussi fallu tenir compte du milieu naturel qui a été exploité autant que possible. Ainsi, Ambavahaditsiombiomby interstice entre deux rochers ne pouvait
laisser passer plusieurs personnes à la fois. Toutefois la pierre reste le principal matériau utilisé pour toutes les portes.

42. LEURS CONSTRUCTIONS


Chaque clan prenait en charge la construction et l'entretien des fossés et des vavahady qui se trouvaient dans leurs secteurs :
- Ceux de l'Avaradrano :
Ambatomitsangana (Tsimiambolahy) Amboara (Mandiavato)
Andakana (Tsimahafotsy)
- Ceux du Marovatana : Miandrivahiny
- Ceux de l'Ambodirano : Andranomatsatso
- Ceux du Vakinisisaony et les Zafimbazaha : Ampitsaharana et Antsolatra.
Leurs emplacements; les jours de leurs constructions ainsi que les matériaux utilisés étaient minutieusement choisis. Ainsi on y incluait des pierres issues de
collines très rocheuses, de la terre récoltée dans les tombeaux des ancêtres, à l'extérieur pour conjurer le sort, on plantait certaines variétés de plantes etc.

5/ LES HOMMES QUI ONT MARQUE AMBOHIMANGA

- Les premiers maîtres des lieux étaient Andriamborona et toute sa famille. A savoir, son père Ramasoandrobe, sa mère Ratompobe ainsi que son oncle
maternel Ampanarifito. Ils étaient originaires d' Ambohimandrohitra en Imamo et ont donné naissance au clan des Zanakandriamborona.
- Le 1er roi d'Ambohimanga était Andriatsimitoviaminandriandrazaka (début XVIIIème siècle?) qui l'a reçu en partage de son père Andriamasinavalona. Son fils
Andriambelomasina lui succédera et laissera le trône à son fils Andriarijafinanahary (ou Andrianjafy). Son neveu Ramboasalama (qui deviendra
Andrianampoinimerina) lui succédera et après lui tous les rois de l'Imerina unifiée (de Radama à Ranavalona III) jusqu'à la colonisation.
- Les Tsimahafotsy : Hova de l'Avaradrano, fidèles compagnons d'Andrianampoinimerina qui vont le porter sur le trône et à qui il octroiera de nombreux
privilèges.

6/ LA RELIGION DE LA CITE (Dieu, les ancêtres, les idoles)

61. LES ANCÊTRES ROYAUX :


Ambohimanga, nécropole royale est une ville sacrée. Elle a abrité jusqu'en 1897 les restes des souverains Merina.
Du temps d'Andrianampoinimerina il y avait 12 tombeaux surmontés de trano-masina alignés nord-sud dans le rova. A l'extrême nord se trouvaient les quatre
grands où reposaient les rois comme Andriantsimitoviaminandriandrazaka et Andriambelomasina.

8 petits tombeaux accueillant les mères et la famille des souverains complètent l'ensemble.
A la veille de la colonisation cette nécropole royale d'Ambohimanga se présentait comme suit :
4 tombes étaient alignées N-S
1) Extrême-Nord : Ranavalona I et II reposant dans un unique cercueil en argent car cette dernière étant morte lors de la guerre de 1883-85 le temps avait
manqué pour lui en fabriquer un nouveau.
2) Andrianampoinimerina
3) Andriantsimitoviaminandriandrazaka et Andriambelomasina ainsi que 2 princesses : Ranavalondralambofonamanjaka et Ranavalonfonjanahary
4) Les épouses des rois ainsi que de nombreux princes et princesses : Rampanobonitany (épouse d'Andriantsimitoviaminandriandrazaka) Rasoherimananitany
(épouse d'Andriambelomasina) Ranavalonandriambelomasina (mère d'Andrianampoinimerina) etc.

62. Les SAMPY d'Ambohimanga (Idoles royales)


Ambohimanga a abrité les idoles royales célèbres comme :
- Rafantaka
aspect : dent de sanglier enveloppé dans une étoffe pourpre
rôle : garde la vie sauve au cours des combats (ody basy sy lefona)
l'endroit où on le gardait : Bevato
- Manjakatsiroa :
aspect : sable enveloppé dans une étoffe pourpre
fonction : donne tous les pouvoirs au roi et le protège de ses ennemis
lieu : Manjakamiadana.
- Fonrongon'Ikelimalaza : la partie principale se trouvant à Ambohi-manambola.

63. LES FADY D'AMBOHIMANGA


- escargot / hérisson / cheval / porc
- oignon / maïs / courge
- rognon
- les Européens

7/ VIE QUOTIDIENNE A AMBOHIMANGA SOUS ANDRIANAMPOINIMERINA

Tous les clans et les groupes sociaux étaient représentés à Ambohimanga.


- A chaque clan était dévolu un quartier, charge pour eux de l'entretenir.
- le nombre d'habitations y était limité et chaque clan avait droit à un quota
Ex : pour les Zanakandriamborona il était de 20 cases.
- la vie économique : des rizières étaient réservées aux habitants d'Ambohimanga : (Ampisaka et Anketsaka) tout était réglementé.
Ex : chaque clan possédait des rizières et devait produire une quantité minimale prévoyant la part de la veuve et de l'orphelin.
- propreté de la ville : la ville devait rester toujours propre et chaque habitant participe au nettoyage en balayant, en enlevant les mauvaises herbes, les antily
veillaient à ce que les règles de propreté soient bien respectées et faisaient une inspection tous les 3 jours.
Les malades contagieux devaient quitter la ville pendant 3 mois.
- la forêt bénéficiait de mesures de protection sévère car considérée comme une richesse essentielle du pays. En effet, elle fournit du bois pour la construction
des maisons, elle nourrit la veuve et l'orphelin etc.
Il était formellement interdit de : brûler la forêt / d'y couper du bois / d'y ramasser du bois à brûler à l'exception des foyers où il y avait une naissance.
- solidarité : les plus démunis (veuve, orphelin ..) bénéficiaient de l'entraide de la communauté.
La fontaine d'Andranomboahangy, située à mi-pente était réservée aux femmes enceintes car il leur était pénible de descendre jusqu'au fond des vallons pour
y puiser de l'eau.
- Les travaux d'intérêt général se faisaient par l'intermédiaire de la corvée.
- Il était interdit d'y introduire de l'alcool et du chanvre ainsi que tous les produits fady, d'entrer dans le village autrement qu'à travers les vavahady etc.
- les sanctions allaient du paiement d'une amende (piastre d'argent, un bœuf) à la peine de mort.

CONCLUSION :

Ambohimanga petite commune de 12000 habitants est aujourd'hui à la recherche d'un second souffle, elle reste pour l'Imerina un lieu sacré, dernier grand
témoin de son passé et de ce fait, porteur de souvenir et d'espoir. On constate un regain d'intérêt à son égard surtout après l'incendie du palais de la reine qui
l'a rendu infiniment précieuse car désormais unique. Elle a reçu 60.000 visiteurs en 2001 (15.000 en 1994). Un bon tiers de ces visiteurs, les mpanasina, y sont
venus pour faire des offrandes, invoquer les ancêtres.
Le site est classé Patrimoine culturel Mondial par l'UNESCO depuis décembre 2001.

ANDRIANAMPOINIMERINA ( le seigneur cher au cœur des Merina ) Oeuvre et biographie

Andrianampoinimerina est le personnage central de l’histoire de l’Imerina.

Son règne, devenu exemplaire, a jeté les bases d’un Etat organisé « pré-moderne » et prospère.

Ambohimanga devient une cité modèle.

Le roi s’installe à Antananarivo, redevenue capitale de l’Imerina vers 1791 mais demandera à être inhumé à Ambohimanga
qui, depuis sa mort (1810) confirme son statut de cité sacrée. Aujourd’hui encore sa mémoire est unanimement vénérée. Il
faut reconnaître que l’œuvre et le personnage sont tels que même les historiens les plus réservés ont du mal à les évoquer
sans tomber dans l’hagiographie

SON ŒUVRE

Unification de l’Imerina : Par un jeu subtil d’alliances et de conquêtes militaires , Andrinampoinimerina réussit peu à peu à
réunifier l’Imerina déchiré par des guerres intestines . Il renforce la sécurité du royaume par la mise en place d’un système
de fortifications sophistiquées et par l’achat d’armes à feu.

Le roi est assisté par une multitude de conseillers issus des différents composants de la société et consulte ou informe
régulièrement le peuple par des kabary (meeting). De nouvelles lois sont édictées et le système judiciaire amélioré.

Pour mieux régner et assurer la paix dans son royaume, Andrianampoinimerina divise l'Imerina en six grands territoires:
l'Avaradrano au Nord et au Nord-est d'Antananarivo
le Vakinisisaonyu à l'Est et au Sud-est
l'Ambodirano à l'Ouest et au Sud-ouest
le Marovatana au Nord d'Ambodirano
le Vonizongo au Nord encore du Marovatana
le Vakinankaratra au pied du massif de l'Ankaratra.

II crée d'abord 50, puis 70 vadintany qu'il appelle "ses yeux, ses oreilles et ses mains" et qui distribuent les corvées, font les
levées des soldats, perçoivent les impôts, examinent les procès graves. Et s'il n'institue pas le fokonolona, du moins
réorganise-t-il presque complètement ce type de collectivité socio¬économique s'administrant elle-même et assurant sa
propre police et son propre jugement jusqu'à un certain degré, et dont les activités reposent sur un vigoureux esprit de
corps par lequel tous travaillent pour chacun, à titre de revanche, et chacun gardant ses propres biens. Même si le roi est
souverain absolu des personnes, des biens et des terres, seul législateur, maître des corvées.
Mais il ne prend jamais seul les décisions, puisqu'il le partage avec ses sujets qu'il consulte maintes fois après avoir pris
l'avis de ses propres conseillers: "Je vous consulte vous tous, vous les grands et mes conseillers, car je n'impose pas ma
volonté." Et bien souvent, il les écoute, comme Hagamainty et Andriantsilavo qui corrigent plus d'une fois ce qui est
rigoureux dans sa manière de gouverner, notamment en ce qui concerne le code pénal.

Prospérité économique
Le retour de la paix dans le royaume permet un développement considérable de l’économie. Des canaux destinés à
l’irrigation, au drainage et à la navigation sont creusés. Des digues construites ou consolidées, des marécages transformés
en rizières, entraînant ainsi une hausse conséquente de la production agricole. L’élevage est encouragé. L’artisanat et le
commerce connaissent aussi un grand essor : l’Imerina renforce sa position de principal centre de production de l’île en
métallurgie, textile (surtout la soie), poterie, vannerie, etc. Andrinampoinimerina fait construire des marchés et en assure la
sécurité. Pour faciliter les échanges, il unifie les poids et mesures. L’Etat tire ses revenus du commerce royal et des
différents impôts, tel que la capitation, les hommages rituels (hasina), les taxes foncières (hetra) et le droit d’abattage du
bétail (vodihena).

Santé et solidarité sociale : mise en place d’un réseau d’entr’aide aux personnes les plus défavorisées notamment la veuve
et l’orphelin . Des produits comme le tabac, l’alcool ou le chanvre sont prohibés.

Protection de la nature
La forêt est considérée comme un bien inestimable et bénéficie de mesures de protections sévères.
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Les trésors d’Ambohimanga

Andrianampoinimerina a choisi Ambohimanga pour en faire une ville sainte. Les tombeaux royaux de la ville, protégée et
régie par un sévère bouclier d'interdits, préservée de toute violation, étaient le dépôt des biens les plus précieux du roi. Cet
exemple fut suivi ensuite par tous ses successeurs. Personne n' osait s' en approcher car la peine de mort attendait tout
voleur de biens royaux. A leur tête il y avait Rasanjy, ancien secrétaire de l' ancien premier ministre Rainilaiarivony et
devenu par le jeu de la veste retournée un des serviteurs inconditionnels du chef de la colonie. Cela lui permit de se voir
attribuer le titre et la fonction de gouverneur général de l' Imerina, de mettre la main sur ces biens désormais sans
propriétaire puisque la dernière reine fut envoyée, ce jour-la, en exil à l' île de la Réunion.

Le capitaine Freystätter, chef du poste d'Ambohimanga, très choqué, dut, d' ailleurs, adresser un long compte rendu aux
instances supérieures pour signaler une fouille effectuée par Rasanjy et quelques-uns de ses hommes dans cette
nécropole. Il déclara : "S' il s' agit de s' emparer des piastres censées dormir dans ces lieux, qu' on en touche seulement un
mot au chef de poste car il se fera le devoir de les amener discrètement s' il le fallait". En tout cas, quand on avait détruit les
tombeaux d'Ambohimanga après les avoir vidé de leurs occupants, L’administration française put en retirer des milliers de
piastres dont la valeur ne fut pas révélé officiellement. Elles furent confisquées immédiatement par le Trésor Public.
Quelques années plus tard, en mai 1905, un autre trésor fut découvert dans une vieille case en démolition à Ambohimanga
dans 1'enceinte du rova de Bevato, qui appartenait au roi Andriambelomasina : il consistait en 15 kilogrammes d'anciennes
piastres d'argent aux effigies de Charles III et de Charles IV et de deux chaînes d'argent massif, formée de 17 maillons,
d'un poids approximatif de 16 kilogrammes: les millésimes des monnaies variant entre les années 1772 et 1806. Les fruits
de cette découverte furent déposés dans le musée de Manjakamiadana
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Un grand monarque tourne le dos

Sentant ses forces diminuer, le grand Andrianampoinimerina décide d'aller à Anosifito pour "consulter son ombre". II
s'arrête d'abord à Ampitantelo, près d'Andrainarivo, sur le territoire des Zanakandrianato qui viennent lui offrir le "hasina",
marque de sa souveraineté, ainsi que du ravitaillement pour la route.
Arrivé à Anosifito, il se dirige vers la source de la Mananara, lieu sacré pour consulter son ombre, en se mirant dans l'eau.
De là, il se dirige vers Ambodivato pour la même raison. A chaque fois, il semble découragé, ce qu'il y voit le rend
pessimiste. II ne devra "tourner le dos" qu'un an plus tard car, selon la croyance populaire, un monarque décède un an
après être allé à Anosifito.
Dès qu'il rentre à Ambohimanga, il commence à se sentir maladif et devient de plus en plus distrait, "lasalasa ambiroa".
Evidemment, les gens du Palais et les émissaires royaux croyant sans doute qu'il leur survivra étant donné son charisme,
sa gloire et son pouvoir accusent les Zanakandrianato d'avoir provoqué sa maladie. Zanakandrianato qui sont convoqués
sur le champ, non pas parce que le Roi doute d'eux, mais pour les laver de tout soupçon. Ils passent un jugement par le
tanguin pratiqué sur des poulets, qui y survivent.
Comme leur accusation n'est pas fondée, c'est au tour des hommes du palais de subir une ordalie, directe cette fois-ci: le
chef des "tandonaka" en meurt. Mais cela ne guérit pas pour autant le Roi, qui décède au bout d'un an de maladie, à la fin
de la saison pluvieuse 1810.
Quand le moment approche, Andrianampoinimerina réunit sa parenté et les grands du Royaume "qui l'ont soutenu dans la
réunification du Royaume légué par Andriamasinavalona, dans la consolidation, l'extension et la préservation de sa
souveraineté". II leur annonce le nom de son successeur, Laidama "qui n'est pas sorti de mon ventre, mais de ma bouche,
car il m'a été donné par Zanahary", celui qui, malgré son jeune âge, "a déjà fait preuve de sa bravoure et de sa maturité".
"Je vous le confie, mais laissez-le, cependant, vivre sa jeunesse, il est assez sensé pour distinguer le bien du mal".
Le lendemain, c'est au tour de ses épouses et de ses enfants de l'entourer. Après avoir confirmé que Laidama lui
succédera, il lui donne ses ultimes conseils: s'occuper des épouses et des concubines de son père, préserver le Royaume
et l'étendre jusqu'à la mer, régner avec sagesse en recourant aux conseils des grands du Royaume avant toute prise de
grande décision, et se faire aimer de ses sujets. II conclut en annonçant son souhait d'être "caché" auprès de ses ancêtres
à Ambohimanga, tout en précisant que Laidama, lui, le sera à Antananarivo, dans le Fitomiandalana.
Quand Andrianampoinimerina tourne le dos, selon la coutume, on proclame d'abord le nom de son successeur avant son
décès. Au nom de Laidama, les sujets ovationnent et lui promettent fidélité, "car tu as été choisi par Andrianampoinimerina
". Radama, de son côté; les rassure: "Si vous respectez les paroles de mon père, je vous assure protection et bonheur".
Comme de tradition aussi, certains sujets "qui en ont besoin", sont purifiés par le tanguin, notamment "ceux suspectés
d'avoir provoqué la maladie d'Andrianampoinimerina" les uns en survivent, les autres en meurent; les descendants de ces
derniers sont maudits et "bon nombre deviennent lépreux".
Tous les hommes se coupent les cheveux pour marquer le début du deuil avant que le "masina" (dépouille mortelle du Roi)
ne soit transporté au palais Besakana du Rova d'Antananarivo où se tiendra, pendant une semaine, la veillée mortuaire.
Les sujets accourent de tout l'Imerina élargi et campent par territoire : les Avaradrano à Ambatomena (Mahazoarivo), les
Vakinisisaony à Ankadimbahoaka, les Ambodirano du côté d'Anosizato, les Vakinankaratra près des Ambodirano, les
Marovatana et les Vonizongo à Andohatapenaka.
Dans la journée, femmes et enfants montent au Rova pour pleurer, tandis que les hommes tirent des coups de fusils.
Quand vient la nuit, c'est aux hommes d'aller au Rova pour se relayer en une garde d'honneur autour du Besakana. En
moyenne, 200 boeufs gras des troupeaux royaux et 300 dans la nuit, sont abattus pour nourrir le peuple. Leurs os et leurs
cornes sont profondément enterrés, selon les directives du Roi défunt, "pour qu'ils ne soient pas éparpillés et dévorés par
les chiens". Plus tard, Radama fait déterrer les cornes pour en fabriquer des cuillères, et les sujets s'y précipitent.
Au bout d'une semaine, on ramène le "masina" à Ambohimanga pour être caché dans la "Tranomasina"érigée par les
Zanadahinarivo, après avoir été recouvert par des dizaines de linceuls (10 par territoire et 10 donnés par les
Havanandriana comme le veut la loi, sans compter ceux offerts par les simples sujets) et déposé dans la pirogue d'argent
fabriquée par les Andrianteloray. On le cache à Mahandrihono, au nord du caveau de son grand-père Andriambelomasina,
et selon la tradition, cela se fait de nuit, en comité restreint, tandis que les sujets se prosternent de loin. Le deuil durera un
an.
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