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Secteur Du Batiment Comment Mieux Valoriser Et Deconstruire

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REMERCIEMENTS

Nous remercions l’ensemble de l’équipe ORÉE et du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) pour leur implication
et leur soutien à la réalisation de cet ouvrage.
Des remerciements particuliers à l’équipe de la Division Économie Circulaire de la Direction Énergie et Environnement du CSTB
notamment à Sylvain LAURENCEAU, Responsable de la Division, à Camille GOLHEN et Charlène RAFFIN, Cheffes de projet,
Capucine GAUTIER, Ingénieure recherche et expertise, ainsi qu’à Guillaume BERMOND et Claire-Louise SALLES, Stagiaires.
Des remerciements particuliers, au sein de l’équipe ORÉE, à Nathalie BOYER, Déléguée Générale, à Clotilde CHAMPETIER,
Responsable Économie circulaire, à Grégoire BRETHOMÉ et Laïs ALVES BEZERRA, Responsable et Chargée de communication,
à Benjamin VINCENT, Chargé de mission Économie circulaire et à Mathilde HENRIOT, Chargée de mission stagiaire.

Sont également vivement remerciés :


Les acteurs adhérents du réseau ORÉE pour leur participation à la rédaction de ce guide :
Yara JAMALI ELO (Bouygues Rénovation Privée), Isabelle LARDIN (Ville de Paris), Élodie RIVIERE (SEDDRe),
Tiphaine ROGER (DEC2) et Delphine ROLLET (Inddigo).

L’équipe de DS Avocats ayant contribué à la vérification de toutes les informations d’ordre juridique :
Patricia SAVIN, Avocate associée, Docteure en droit, Responsable du Département environnement et développement durable de
DS Avocats et Présidente d’ORÉE et Auriane QUILAN, Avocate Collaboratrice de DS Avocats.

Les acteurs ayant procédé à la relecture des fiches présentées dans le guide :
Sarah ALLOUCH (CERIB), Luc ARDELLIER (Cyclife Digitale Solutions), Jérôme ATTALI (SNCF Immobilier),
François AZE (Greenflex), Cédric BARBORIN (WIG France), Cyrille BLARD (SNCF Réseau),
Laurent CATRICE (Région Île-de-France), Noémie COLLEU (Elan), Coryse COUDRAY (EDF R&D),
Adrian DEBOUTIERE (Métropole du Grand Paris), Odile FAURE-CORNET (AFNOR), Nathalie JAROSZ (RATP),
Anna JUDA (Bambou Immobilier), Quentin LAMOUR (Vilogia), Sophie LEVEQUE (Bouygues Bâtiments),
Alexandre LOCE (Poste immobilier), Célia MAILFERT (Wigwam), Laurent PEREZ (EKOPOLIS), Benoît QUEVREUX (DEKRA),
Bénédicte REYNAERT (RATP), Estelle TEMBE (EDF ingeum), Anthony VASCONCELOS (Eiffage),
Laurent VERNAY (Cerema Centre-Est) et Martial VIALLEIX (Institut Paris région).

Nos remerciements vont également à l’ensemble des participants aux séances du Club Métiers Déconstruction ayant contribué
à la démarche, soit en répondant à notre questionnaire, soit lors d’ateliers de co-construction
pendant les séances.

2
REMERCIEMENTS..............................................................2 8. ASSURER LA GESTION DES DÉCHETS POUR LEUR
VALORISATION................................................................................ 77
ÉDITOS ................................................................................. 4 8.1. Procéder au curage et à l’évacuation des déchets
INTRODUCTION JURIDIQUE.......................................5 dangereux .......................................................................... 77
8.2. Déposer et trier les déchets ......................................... 80
INTRODUCTION GÉNÉRALE ...................................... 6
8.3. Préparer la mise en filière (stockage sur site)............... 83
MENER UN PROJET DE DÉCONSTRUCTION 8.4. Acheminer les déchets vers les filières de valorisation
SÉLECTIVE ÉTAPE PAR ÉTAPE ............................... 14 (transport hors site)............................................................. 84
AVANT LE CHANTIER...............................................................16 APRÈS LE CHANTIER .............................................................. 85
1. PILOTER LE PROJET ET ÉVALUER LA PERTINENCE 9. FAIRE LE BILAN ........................................................................ 85
D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION ....................... 16
9.1. Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs
1.1. Désigner un référent pour l’opération .......................... 16 initiaux ................................................................................ 85
1.2. Évaluer l’opportunité de mener une opération de 9.2. Clôturer l’opération et déposer le CERFA de récolement
déconstruction.................................................................... 17 ........................................................................................... 88
2. PRÉPARER LA STRATÉGIE DE VALORISATION ............ 21 10. CAPITALISER SUR LE RETOUR D’EXPÉRIENCE .......... 90
2.1. Définir une stratégie générale...................................... 21 10.1. Faire remonter les retours d’expérience ..................... 90
2.2. Choisir une équipe projet compétente ......................... 25 10.2. Communiquer sur l’opération ..................................... 91
2.3. Commander et réaliser un diagnostic PEMD en
identifiant les opportunités de valorisation .......................... 30 COMPRENDRE L’ÉVOLUTION DES MÉTIERS DE
LA DÉCONSTRUCTION SÉLECTIVE ..................... 92
2.4. Déposer le CERFA diagnostic PEMD sur la plateforme
dédiée ................................................................................ 35 La maîtrise d’ouvrage (MOA) .............................................. 94
3. DÉVELOPPER LA STRATÉGIE DE VALORISATION ..... 36 La maîtrise d’œuvre (MOE) ................................................ 98
3.1. Compléter l’approche et mettre à jour le diagnostic L’Entreprise de déconstruction.......................................... 101
PEMD ................................................................................ 36
Le diagnostiqueur PEMD .................................................. 104
3.2. Préciser la stratégie de valorisation, aux échelles
gisements et opération ....................................................... 37 Les autres acteurs ............................................................ 106

4. LANCER L’APPEL D’OFFRE TRAVAUX ET CHOISIR MIEUX CONNAÎTRE LES FILIÈRES DE


L’ENTREPRISE DE DÉCONSTRUCTION ................................ 42
VALORISATION - RÉEMPLOI / RECYCLAGE .. 110
4.1. Préparer et lancer l’appel d'offre marché travaux ......... 42
FILIÈRE RÉEMPLOI.................................................................... 111
4.2. Recueillir les offres des entreprises ............................. 46
Les menuiseries – portes et fenêtres ................................ 113
4.3. Signer le marché travaux............................................. 49
Le clos couvert ................................................................. 122
4.4. Préparer le chantier ..................................................... 50
La plomberie et les appareils sanitaires ............................ 129
PENDANT LE CHANTIER ......................................................... 51
Les revêtements intérieurs ................................................ 137
5. GARANTIR L’IMPLICATION DES ACTEURS DU
CHANTIER .......................................................................................... 51
FILIÈRE RECYCLAGE ............................................................. 144

5.1. Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier ........ 51 Les gravats ....................................................................... 144

5.2. Sensibiliser / former / mettre à disposition des outils et Le béton ........................................................................... 147
des guides.......................................................................... 55 Les terres ......................................................................... 150
6. ASSURER LE BON SUIVI DU CHANTIER .......................... 56 Le verre plat ..................................................................... 153
6.1. Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD Les plastiques................................................................... 156
.......................................................................................... 56
Le plâtre ........................................................................... 159
6.2. Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier .............. 61
Les laines minérales ......................................................... 162
6.3. Remettre les justificatifs............................................... 63
Les métaux ....................................................................... 165
7. ASSURER LA GESTION DES PRODUITS, ÉQUIPEMENTS
ET MATÉRIAUX POUR LE RÉEMPLOI...................................... 64 Le bois .............................................................................. 167

7.1. Réaliser la dépose des produits, équipements et Les équipements électriques et électroniques................... 170
matériaux pour le réemploi ................................................. 64
GLOSSAIRE ................................................................................. 172
7.2. Mettre en œuvre le réemploi in situ ............................. 68
7.3. Préparer au réemploi ex situ........................................ 73

3
ÉDITOS

PATRICIA SAVIN Avocate associée, DS Avocats et Présidente, ORÉE


NATHALIE BOYER Déléguée Générale, ORÉE

L’épuisement des ressources naturelles conduit le législateur à faire évoluer fortement le droit des déchets, en accordant une
place à part à la valorisation des déchets du bâtiment. Ainsi, en application de la directive déchet de 2008, la loi du 17 août 2015
relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé l’objectif de valoriser sous forme de matière 70 % des déchets
de construction d’ici 2020. Plus récemment, la Feuille de route économie circulaire (FREC) de 2018 et la loi du 10 février 2020
relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC) ont mis l’accent sur le renforcement du tri, du réemploi et
de la valorisation. Le principe d’une filière de Responsabilité élargie des producteurs (REP) appliqué aux produits et matériaux de
construction du secteur du bâtiment (PMCB) entérine l’implication cruciale des acteurs du BTP. Il ne s’agit plus de démolir, mais
de déconstruire… pour reconstruire avec les matériaux de déconstruction appréhendés, non pas comme des déchets, mais
comme des ressources. Il s’agit d’appliquer réellement la hiérarchie de traitement des déchets priorisant le réemploi, la réutilisation
puis le recyclage.

Ce nouveau guide « Secteur du bâtiment : comment mieux valoriser et déconstruire ? » actualise et prolonge le précédent guide
ORÉE de 2018 « Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP ? », qui mettait l’accent sur les outils et réflexes à
adopter pour faire évoluer les chantiers du BTP vers un modèle plus vertueux. Réalisé en partenariat avec le CSTB, cet ouvrage
est le fruit de réflexions menées dans le cadre du Club Métiers « Déconstruction » animé par ORÉE, par des professionnels du
bâtiment soucieux d’intégrer leur chantier dans une démarche d’économie circulaire. Le fil conducteur des travaux a consisté à
replacer la production des déchets du secteur du bâtiment dans le contexte du cycle de vie du produit, de la mobilisation des
matières jusqu’à leur transformation.

Vous y trouverez ainsi des outils méthodologiques et opérationnels pour mener à bien une opération de déconstruction.

SYLVAIN LAURENCEAU Responsable de l’équipe Économie Circulaire, CSTB


CAMILLE GOLHEN Cheffe de Projet Économie Circulaire, CSTB

L’optimisation du cycle de vie des bâtiments et, en particulier, de la fin de vie des bâtiments et des produits, équipements et
matériaux qui les composent, a été le fruit d’une pratique usuelle pendant de nombreux siècles. La rareté et le coût des ressources
ont naturellement conduit les acteurs du bâtiment à valoriser les ressources locales et à réutiliser au maximum les gisements
disponibles.
La complexité croissante des solutions constructives et du nombre de matériaux qu’elles mettent en œuvre, ainsi que la baisse
du coût des ressources naturelles par rapport au coût de la main d’œuvre, ont ensuite conduit progressivement les acteurs de
la construction à se détourner de ces pratiques pour aller vers la logique « extraire-produire-mettre en œuvre-jeter »,
majoritairement suivie jusqu’alors.

Dans un contexte où les limites planétaires se font plus présentes et où les impacts environnementaux sont fortement scrutés, il
est naturel que la gestion et l’optimisation de la ressource reprennent une place importante dans un secteur aussi stratégique
que celui du bâtiment. Les récentes évolutions législatives et la grande mobilisation des acteurs ont impulsé ce changement de
cap vers une prise en compte de plus en plus forte des enjeux de ressources et de matérialité pour le parc bâti. Cependant, pour
accompagner ces changements structurants et passer à une nécessaire étape de massification de ceux-ci, un renforcement,
une diffusion et une appropriation des bonnes pratiques sont cruciaux.

C’est tout l’objectif de ce guide. Organisé sous forme de fiches pratiques détaillées et opérationnelles, il ambitionne d’apporter
aux différents acteurs les clés pour appréhender les enjeux et identifier les actions à mettre en place, afin d’aller vers une meilleure
gestion des produits, équipements, matériaux et déchets issus des bâtiments existants.

Le CSTB est heureux d’avoir pu co-piloter, en partenariat avec l’association ORÉE, l’élaboration de ce guide et contribuer à sa
rédaction. Son objectif est de fournir à toutes et tous les clés pour mieux mettre en pratique et accompagner la nécessaire
montée en puissance de l’économie circulaire.

Bonne lecture à toutes et à tous !

4
INTRODUCTIONS
INTRODUCTION
JURIDIQUE
Dans le cadre de la Feuille de route économie circulaire (FREC), d’ouvrage. Enfin, la FREC appelait, en son point 35, à
14 organisations professionnelles des filières « Bâtiment » et l’élaboration de guides techniques sur le réemploi de matériaux,
« Déchets » s’étaient associées, en décembre 2018, sur la en réponse au constat selon lequel la pratique restait encore
question de la reprise des déchets du secteur et leur recyclage. marginale et basée sur des expérimentations locales.
Le point 33 de la feuille de route évoquait notamment
l’instauration d’une filière de responsabilité élargie du producteur Plus récemment, la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative
appliquée aux déchets du bâtiment afin de parvenir à la gratuité à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite « loi
de la reprise de ces déchets. AGEC » a modifié en profondeur le régime juridique encadrant
la responsabilité élargie du producteur. La loi a ainsi retenu le
Par ailleurs, le point 34 évoquait la révision du dispositif principe d’une filière REP pour les produits ou matériaux de
réglementaire du « diagnostic déchets avant démolition » pour construction du bâtiment (PMCB) non encore couverts par
passer à « une logique de diagnostic/inventaire pour le réemploi une filière. Cette REP PMCB devait entrer en vigueur au 1er
et la valorisation des ressources et déchets de chantier », dans janvier 2022 ; le Gouvernement a annoncé un report au 1er
le dessein d’en faire une base solide et efficace pour les janvier 2023, afin de laisser le temps aux éco-organismes de
démarches ultérieures de réemploi et de valorisation des cette filière de se structurer. L’idée consiste, pour les
matériaux et déchets de chantiers de rénovation ou de producteurs de matériaux du bâtiment (fabricants,
déconstruction, au plus près des besoins des territoires distributeurs ou importateurs) à prendre en charge la gestion
concernés. Le but était en particulier d’élargir le périmètre des des déchets issus de leurs produits.
opérations couvertes aux travaux de rénovation importants des
bâtiments ; de dématérialiser le dispositif et promouvoir Ainsi, l’article 51 de la loi AGEC a créé l’article L.111-10-4
l’utilisation de données ouvertes pour favoriser l’émergence du Code de la construction et de l’habitation, instituant
d’applications numériques permettant de faire le lien entre l’offre l’obligation d’effectuer un diagnostic des filières de recyclage
de matériaux réutilisables et la demande ; de renforcer les recommandées et une préconisation d’analyses
compétences et la professionnalisation des acteurs réalisant le complémentaires pour s’assurer du caractère réutilisable des
diagnostic ; et enfin, de sensibiliser et former les maîtres produits et matériaux, ainsi qu’une traçabilité des déchets

5
INTRODUCTIONS

générés. Depuis le 1er juillet 2021, cette obligation mentionnée ou de la rénovation significative pouvant être réutilisés,
à l’article L. 126-34 est précisée aux articles R. 126-8 à recyclés, valorisés sous forme matière ou en vue d’une
D. 126-14-2 du même Code, pour une entrée en vigueur production d'énergie ou éliminés ;
depuis le 1er janvier 2022. • Et, enfin, des indications sur les précautions de dépose,
de stockage sur chantier et de transport de ces produits,
À noter que si le seuil actuel de 1000 m² de surface de équipements, matériaux et déchets ainsi que sur les
plancher est conservé, le diagnostic couvre désormais, en plus conditions techniques et économiques prévues pour
des opérations de déconstruction stricto sensu, l'ensemble permettre leur réemploi, leur réutilisation, leur recyclage
des opérations de « réhabilitation significative », c’est-à-dire ou une autre valorisation matière, leur valorisation
des opérations « consistant à détruire ou remplacer au moins énergétique ou leur élimination.
deux éléments de second œuvre (…), à la condition que les
travaux concernés conduisent à détruire ou remplacer une
partie majoritaire de chacun de ces éléments ». Ce diagnostic Le diagnostic devra être réalisé préalablement à la demande
devra fournir une estimation de la nature, de la quantité et de de permis de démolir ou d’une autorisation de travaux de
la localisation : démolition ou de réhabilitation significative et à défaut, à
l’acceptation des devis ou à la passation des marchés.
• Des matériaux, produits de construction et équipements
constitutifs des bâtiments ainsi que de leur fonction ; Le maître d’ouvrage sera tenu de le transmettre à l’entreprise
• Des déchets potentiellement générés par ces produits, appelée à concevoir ou réaliser les travaux de démolition ou
matériaux et équipements ; de réhabilitation lourde.
• Des déchets résiduels issus de l’usage et de l’occupation
des bâtiments ; Concernant le réemploi des matériaux, l’article 54 de la loi
• Une estimation de l’état de conservation des produits, AGEC (créant l’article L. 541-4-4 du Code de l’environnement)
matériaux et équipements ; prévoit la possibilité pour certains produits de ne pas se voir
• Des indications sur les possibilités de réemploi sur le site attribuer le statut de déchet dans le cas où deux conditions
de l’opération, sur un autre site ou par l’intermédiaire de cumulatives sont réunies : être en présence d’un chantier de
filières de réemploi ; réhabilitation ou de démolition, et que le tri des
• L’estimation de la nature et de la quantité des produits, matériaux/produits/équipements soit effectué par un
matériaux et équipements qui peuvent être réemployés ; opérateur pouvant contrôler les matériaux et produits pouvant
• À défaut de réemploi, les indications sur les filières de être réemployés.
gestion et de valorisation des déchets, en vue de leur
réutilisation, leur recyclage ou une autre valorisation À noter également qu’afin de lutter contre les dépôts sauvages
matière, leur valorisation énergétique ou leur élimination ; de déchets, ces dépôts voient leur sanction pénale fortement
• L’estimation de la nature et de la quantité des produits, renforcée.
équipements, matériaux et déchets issus de la démolition

INTRODUCTION
GÉNÉRALE
L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE POUR AMÉLIORER L’EFFICIENCE DE extraites, de la moitié de la consommation d’énergie et d’un
tiers de la consommation d’eau.
L’UTILISATION DES RESSOURCES
La raréfaction des ressources est devenue une des L’amélioration de la gestion des ressources est d’autant plus
problématiques majeures au côté du réchauffement urgente, qu’au niveau européen, 10 à 15 % des matériaux de
climatique et de l’extinction des espèces. Les croissances construction sont gaspillés pendant la construction 2. 54 % des
économique et démographique entraînent une pression de matériaux issus de la démolition seraient ainsi mis en
plus en plus problématique sur la quantité de matières installation de stockage. Il est de l’intérêt même des acteurs
premières disponibles. Selon le Groupe international de trouver des approvisionnements alternatifs aux gisements
d'experts sur les ressources 1, l’extraction annuelle neufs et de modifier leurs pratiques afin de réduire le risque de
mondiale de matériaux est passée de 27 milliards de tonnes pénuries de matières premières.
en 1970 à 92 milliards de tonnes en 2017, alors que la
demande annuelle moyenne de matériaux est passée de 7 Dans cette dynamique, l’économie circulaire a pour objectif de
tonnes à plus de 12 tonnes par habitant. sortir du modèle linéaire extraire-produire-consommer-jeter
pour aller vers une consommation plus sobre et une meilleure
En Europe, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) utilisation des ressources, notamment en favorisant le
est un des plus consommateurs en ressources. À lui seul, il est réemploi et en améliorant le tri des déchets et leur recyclage
responsable de plus de la moitié des matières premières ou valorisation. La transition vers une économie circulaire
devrait générer des retombées bénéfiques sur l'environnement

1
Groupe International d’expert sur les ressources, ONU Environnement « Perspective des ressources mondiales : des ressources naturelles pour l’avenir que nous voulons »,
2019.
2
Ellen MacArthur Foundation, Sun, McKinsey Center for Business and Environnment, « Growth Within: A circular economy vision for a competitive world », 2015, pages 82-
83.

6
INTRODUCTIONS

comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre et La démolition désigne « une opération consistant à détruire au
la préservation des ressources, ainsi que sur l'économie avec moins une partie majoritaire de la structure d’un bâtiment »
la création de richesse, d'activités et d'emplois nouveaux. (article R. 111-44, Code de la construction et de l’habitation).
Pourtant, l'économie circulaire invite à un bouleversement des La déconstruction, par opposition à la démolition, s’inscrit
habitudes, également impactant pour le secteur du bâtiment. dans une démarche d’économie circulaire et correspond à une
dépose sélective et réfléchie des éléments de l’ouvrage afin de
Mais avant de s’intéresser aux solutions qui existent pour faire les valoriser entièrement ou partiellement, en les réemployant,
évoluer le secteur, pourquoi faire la différence entre démolition réutilisant, recyclant ou valorisant énergétiquement (voir
et déconstruction ? Glossaire).

ENJEUX DE LA DÉCONSTRUCTION
En France, le BTP est à l'origine de 240 millions de tonnes de déconstruction sélective permet de réduire le risque de
déchets par an, dont 46 millions pour le bâtiment 3. L’étude de pratiques illégales, telles que « le stockage de déchets dans
préfiguration de la filière REP pour les produits et matériaux de des décharges sauvages, les brûlages intempestifs ou les
construction du secteur du bâtiment considère que le taux de enfouissements directement sur le chantier » 6, dont les
valorisation matière estimé des déchets issus des chantiers du conséquences en matière de pollution impactent fortement
bâtiment est de près de 67 % 4, et donc proche de l’objectif l’eau, l’air et les sols. Elle permet aussi au maître d’ouvrage de
règlementaire de 70 % (article L.541.1 du Code de s’inscrire dans son territoire et de créer un maillage avec les
l’environnement). différents acteurs locaux.

Ce fort taux est néanmoins à nuancer. D’abord, il est Le principe de déconstruction sélective dans une démarche
principalement « dû aux opérations de remblaiement de d’économie circulaire repose sur la volonté d’éviter le
carrières, qui représentent à elles seules près de 30 % du taux gaspillage et de gérer la fin de vie des produits, équipements
global de 67 %, alors que le recyclage matière pour un retour et matériaux (PEM). Pour en assurer le succès, la démarche
sur construction de bâtiment ne représente qu’une partie doit s’appliquer aux étapes successives du chantier et
minoritaire de cette valorisation ». Ensuite, il ne reflète pas « les impliquer ses différents intervenants en mettant l’accent sur
fortes disparités qui peuvent exister entre les différents flux de différents points :
déchets ». De manière générale, « les déchets inertes et les
métaux sont bien valorisés », mais « les autres déchets non- • La sensibilisation et la formation des différentes équipes ;
dangereux non-inertes restent très peu valorisés », en raison • Une démarche anticipant la gestion des produits,
d’un faible taux de collecte et de captage en amont, alors équipements et matériaux du bâtiment et des déchets
même que « les capacités des filières industrielles seraient plus (Schéma d’Organisation et de Gestion des Déchets) et
importantes que les tonnages qu’elles réceptionnent assurant leur traçabilité ;
aujourd’hui » 5. • Une meilleure exploitation du nouveau « diagnostic
PEMD ». Ce dernier, qui remplace le diagnostic déchets
Face à la démolition, le choix d’un maître d’ouvrage de avant démolition, a pour objectif d’identifier les
déconstruire présente divers avantages. Tout d’abord, cette opportunités de réemploi, de recyclage, et de valorisation
démarche permet de mieux gérer et valoriser les ressources des PEMD issus de chantier. Ce nouveau diagnostic
issues de l’opération, par la mise en place d’une dépose ambitionne de renforcer le réemploi et la valorisation de
soignée des produits, équipements et matériaux, et d’un tri ces ressources et d’ouvrir son application aux métiers de
rigoureux des déchets. Le tri des déchets permet également la rénovation et de la réhabilitation.
au maître d’ouvrage une réduction de coût de leur gestion.
Les déchets mono-flux peuvent ainsi être revendus à des prix La gestion des PEMD s’appuie sur la hiérarchie des modes de
plus attractifs ou pour certains, acceptés à un prix faible dans traitement qui donne la priorité à la prévention à la production
les centres de traitement. Par l’anticipation de la destination de déchets. Puis, lorsque cela n’est pas possible, il convient
de l’ensemble des produits, équipements, matériaux et de procéder comme suit, en suivant l’ordre de priorité précisé
déchets (PEMD) générés lors du chantier, la déconstruction dans l’encadré « Ajout ORÉE » du schéma suivant de
sélective permet d’augmenter leur valorisation, par le réemploi l’ADEME 7 :
des PEM et le recyclage, ou toute autre opération de
valorisation matière ou énergétique, des déchets. Une

3
ADEME, « Déchets Chiffres-clés », 2020 ; BatiActu, « Reprise des déchets du Bâtiment : à quoi doit s'attendre le secteur dès 2022 ? », 2022.
4
ADEME, « Étude de préconfiguration de la filière REP Produits et Matériaux de Construction du secteur du Bâtiment », Synthèse, 2021.
5
Ibid.
6
ADEME, « Gestion et valorisation des déchets de chantier de construction », 2012.
7
ADEME, « Prévention et valorisation des déchets du Bâtiment et des Travaux Publics, Synthèse thématique », 2020.

7
INTRODUCTIONS

Les acteurs concernés sont donc, comme détaillé́ dans le schéma suivant :
• Le maître d’ouvrage (MOA) : le MOA est à l’origine de la commande de l’ouvrage ou de sa déconstruction. Il peut s’agir
d’une personne privée, d’une collectivité́ locale, de l’État, d’un promoteur (pour le bâti), etc. ;
• Le maître d’œuvre (MOE) : le MOE conçoit l’ouvrage ou prépare la déconstruction puis met tout en place pour leur bonne
exécution. Il s’agit généralement d’ingénieurs, de bureaux d’études, d’architectes (pour le bâti), de diagnostiqueurs, etc. ;
• Les entreprises : elles réalisent l’ouvrage ou sa déconstruction. Ce sont donc des entreprises générales, des entreprises
détenant un lot (pour le bâti), des entreprises de curage (pour le bâti), etc. ;
• Les entreprises de sous-traitance auxquelles peuvent faire appel les entreprises d’exécution ;
• Les fournisseurs ;
• Les plateformes de mise en relation de l’offre et de la demande ;
• Les spécialistes de la collecte ;
• Les opérateurs du tri ;
• Les diagnostiqueurs PEMD ;
• Les spécialistes de la seconde vie des ressources ;
• Les assistances à maîtrise d’ouvrage (AMOA) ;
• Les entreprises de curage ;
• Les coordinateurs de Sécurité et de protection de la santé (CSPS) ;
• Les repreneurs ;
• Les plateformes de réemploi ;
• Les plateformes de tri ;
• Les gestionnaires de déchets ;
• Les acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS).

Retrouver l’ensemble des acteurs concernés dans la partie Fiches Métiers.

8
INTRODUCTIONS

Les acteurs de la déconstruction


Source : Guide 2018 Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP, 2018

Schéma des rôles et interactions des acteurs d’une opération de déconstruction sélective
Source : CSTB

9
INTRODUCTIONS

Ce guide s’articule autour de fiches ciblées, synthétiques et méthodologiques visant à faire évoluer les chantiers de déconstruction
vers un modèle plus vertueux, à chaque étape. Il est constitué de trois types de contenu :
• Les « fiches actions » sont consacrées à la présentation des actions à mener tout le long d’un projet de déconstruction
sélective (avant, pendant et après le chantier) ;
• Les « fiches métiers » regroupent les actions à mener par métier et rappellent les missions et les obligations pour les
différents corps de métiers ;
• Les « fiches filières » dressent un état des lieux des filières de recyclage et de réemploi pour les PEMD issus de la
déconstruction et de la rénovation.

10
INTRODUCTIONS

Retour d’expérience EDF

Dans le cadre de la déconstruction du parc à charbon et des bétons pollués ont bien été extraits de l’ouvrage. La réception
ouvrages annexes de la centrale thermique EDF de Vitry sur des résultats de ces analyses, a permis de prendre une
Seine, une méthode de déconstruction sélective a été mise en décision sur le fait : De réaliser un complément de dépollution
œuvre. Elle a permis de réduire fortement la quantité de bétons ou d’entreprendre la déconstruction finale de l’ouvrage.
pollués évacuée en déchet au regard de la quantité importante
de bétons impactés aux hydrocarbures (DND et DD) identifiés Les bétons inertes ont été stockés sur une aire dédiée,
initialement dans le diagnostic déchet. concassés puis réemployés pour le remblaiement des
ouvrages déconstruits sur le chantier. Les méthodologies
Un critère de mieux-disance a été intégré à l’appel d’offre de utilisées pour la déconstruction sélective sur le chantier de
ce chantier afin de valoriser les entreprises soucieuses de Vitry sur Seine sont de type rabotage/fraisage, piquetage,
l’environnement. L’entreprise retenue pour la déconstruction utilisation d’un robot télécommandé, etc.
et le désamiantage de ce périmètre a mis en place une
stratégie de déconstruction sélective des bétons, permettant Cette stratégie permet de :
ainsi de cibler et de séparer les bétons pollués des bétons
inertes. • Diminuer la quantité de déchets produits par EDF
(bétons pollués évacués en ISDD et ISDND) et les
Tout d’abord, une campagne de caractérisation primaire a été frais associés à leur évacuation/traitement ;
réalisée. Il s’agit de réaliser de nombreux prélèvements • Augmenter la quantité de bétons inertes réemployés
complémentaires au diagnostic déchet initial afin de définir de en remblais sur le site.
manière plus exhaustive, l’étendue de la pollution sur les A l’inverse, cette stratégie nécessite la mise en œuvre de
bétons à démolir, aussi bien en termes de surface que de moyens conséquents :
profondeur impactées. À l’issue de cette étape, une nouvelle
cartographie a été établie et soumise à la validation d’EDF. • Réalisation d’analyses complémentaires en
Une fois cette cartographie validée, la méthodologie et le laboratoire ;
phasage de la déconstruction des bétons concernés ont été • Augmentation du temps de préparation de
établis par l’entreprise titulaire du contrat et formalisés dans un l’opération ;
mode opératoire soumis à acceptation d’EDF. Lors de la • Suivi renforcé de l’opération de déconstruction ;
réalisation de la déconstruction, le respect de la stratégie • Mise en place d’équipements spéciaux, présentant
définie a été vérifié aussi bien lors de la préparation de un coup d’utilisation plus élevé et générant une perte
l’opération (identification visuelle des zones impactées ou non) de rendement global au niveau de la déconstruction
que lors de la réalisation de la déconstruction en elle-même. d’un ouvrage ;

Les bétons pollués ont été stockés dans une aire prévue Après déconstruction des ouvrages concernés, les résultats
dédiée. Une caractérisation secondaire de ces bétons a alors obtenus montrent les effets bénéfiques de cette démarche
été réalisée afin de définir leur niveau de pollution et le centre qui a permis de réduire de près de 70 % le tonnage de
de traitement approprié. Une analyse des bétons laissés en bétons pollués prévus initialement. Ainsi, ce sont près de
place a aussi été réalisée afin de vérifier que l’ensemble des 2 000 tonnes de déchets qui ont été évitées.

Fraisage des surfaces impactées

11
INTRODUCTIONS

Retour d’expérience EIFFAGE

Dans le cadre du projet de déconstruction de l’ancien Centre En parallèle, un magasin de chantier éphémère « BATITEC » a
Régional de Santé et de la Sécurité des Armées, rebaptisé été monté par notre partenaire, l’association Ecomat 38.
« Cadran Solaire », Demcy, la filiale démolition du Groupe Pendant quatre mois, Ecomat 38 a animé la vente des
Eiffage, a été sélectionnée par les quatre maîtrises d’ouvrage matériaux déconstruits sur site. Le magasin de chantier était
associées afin d’assurer la démolition partielle, ou en totalité ouvert tous les vendredis après-midi et samedi journée entière,
des bâtiments du centre. de mars à mi-juillet 2021.

Les parties prenantes au côté de Demcy sur ce projet étant : Les chiffres clés des matériaux réemployés et leur
destination :
• MOA : EPFL Dauphiné spécifiquement pour la partie
Démolition, en partenariat avec Grenoble Alpes Pour l’aménagement paysagé du futur projet, ont été déposé :
Métropole, l’université de Grenoble Alpes et le Crous
Grenoble Alpes pour l’écoquartier à venir ; • 20 100 tuiles soit 81 T ;
• Maître d’œuvre Kern ; • 223 poutres bois soit 162 T.
• AMO Économie circulaire : NA Architecture ; Pour BATITEC :
• Ecomat 38.
• 363 u de menuiseries soit 17 T ;
La métropole, commanditaire de l’opération, souhaitait faire de • 648 u de mobiliers soit 22 T ;
ce projet un modèle de réussite environnementale et sociale, • 898 u de luminaires soit 4 T ;
basé sur la concertation citoyenne et l’économie circulaire. • 362 u de sanitaires soit 3.5 T.
L’économie circulaire a donc été le fil conducteur de ce projet.
Ce fut l’un des critères de sélection de l’architecte du projet, Pour réutilisation en phase aménagement/VRD :
qui a inscrit dans le projet de construction, le réemploi de
• 29 163 T de Concassés 0/80.
pierres issues des anciens bâtiments.
Pour réutilisation dans les futures constructions :
Durant la phase d’étude, il a été examiné deux scénarios
• Tri et criblage de 5 000 T de Pierres de taille et de
comparatifs sur les aspects environnementaux, sociaux et
pierre naturelles.
économiques entre un scénario de déconstruction
« classique » et un scénario de déconstruction incluant du Le réemploi dans le cadre de cette opération a eu pour
réemploi. impact : d’alléger le bilan carbone et économique de
l’opération, de favoriser les circuits courts sur le territoire
Ainsi, tous les matériaux et équipements identifiés comme grenoblois, de contribuer à créer des emplois et de nouveaux
réemployables au sein du diagnostic ressources ont été savoir-faire, de dynamiser et de structurer la filière et les
déposés soigneusement par Ecomat 38 et les équipes de acteurs locaux à travers l'expérimentation de cette mini
Demcy. Cela a été l’occasion de transmettre les compétences ressourcerie, préambule d’une future matériauthèque au
d’un nouveau métier de technicien valoriste, et ce en service de tous sur l'agglomération.
respectant les conditions impératives de sécurité d’un chantier
de démolition. Le Groupe Eiffage se positionne durablement sur la promotion
de l’économie circulaire dans ces activités. La charte
économie circulaire publiée par EIFFAGE établit les piliers de
développement dont la sensibilisation et le partage des
bonnes pratiques des métiers sont un axe majeur.

12
INTRODUCTIONS

Vision du SEDDRe

Les démolisseurs ont historiquement été amenés à limiter leurs couts de prestations, améliorer toujours plus la
sécurité des salariés et réduire les nuisances à l’environnement. Le développement de la mécanisation a permis
d’y répondre assez largement même si ce faisant la possibilité de récupérer tout ce qui pouvait encore avoir de la
valeur s’est réduite.

La transformation du SNED en SEDDRe en 2018 traduit une double évolution de la démolition vers la
déconstruction et son lien avec les filières de valorisation. Le tri sur chantier et sur plateforme de tri et traitement
se complètent nécessairement et l’amélioration nécessite la double prise en compte du système constructif et de
l’expertise de la filière de valorisation.

Les nombreuses évolutions règlementaires (règlementation amiante, LTECV, loi AGEC, etc.) marquent un passage
de l’économie linéaire que nous connaissons à une économie circulaire vers laquelle nous souhaitons tendre.

Cette transition nécessite un changement d’état d’esprit de tous. Dans le même temps, les réalités économiques
sont difficilement contournables et chacun doit donc apprendre à s’adapter.

Elle rend l’ensemble des acteurs de la filière partie prenante du respect d’un objectif commun, car aucun n’est
seul en capacité de respecter les objectifs assignés aux éco-organismes, du producteur-fabricant à la MOA en
passant par les architectes, les MOE, les différentes entreprises de travaux ou les gestionnaires déchets ou
spécialistes du réemploi.

Les clefs de la réussite de cette ambition nous paraissent reposer, d’une part, sur la capacité de la filière à trouver
de nouveaux modèles économiques plus vertueux et, d’autre part, sur les aptitudes à chacun des acteurs en
même temps de passer de cette vision linéaire à une réelle construction circulaire.

Le projet expérimental SUPERLOCAL, porté par l’UE, consistant à réemployer ou recycler à 100% les produits et
matériaux issus de la déconstruction d’un IGH pour réaliser la construction de pavillons dans le cadre de la
réurbanisation de tout un quartier a ainsi montré, au-delà des aspects financiers, que la réussite d’un projet
d’économie circulaire nécessitait un véritable changement d’habitudes de tous les acteurs en même temps dès la
phase de conception.

La déconstruction sélective et le réemploi ne sont pas nouveaux, mais les évolutions réglementaires leur donnent
un nouvel élan à la mesure des enjeux environnementaux auxquels notre société est confrontée. Il convient
désormais de généraliser les bonnes habitudes et pratiques, trouver de nouvelles solutions pour que la réduction
du déchet et le recyclage ne soient pas qu’une obligation réglementaire, mais deviennent un véritable modèle
économique vertueux qui puisse favoriser le développement local et faire émerger de nouvelles filières de
valorisation.

C’est dans cet esprit que les adhérents du SEDDRe abordent ce nouveau challenge, conscients des difficultés,
mais sûrs des opportunités pour des professionnels qui savent s’adapter aux nouvelles exigences et enjeux de la
société. C’est ainsi que démolisseurs et recycleurs souhaitent travailler avec l’ensemble des parties prenantes de
la filière pour réussir cette transition vers l’économie circulaire.

Didier Michel
Président

13
INTRODUCTIONS

FICHES ACTIONS
MENER UN PROJET DE DÉCONSTRUCTION SÉLECTIVE
ÉTAPE PAR ÉTAPE

AVANT LE CHANTIER .................................................................16 4. LANCER L’APPEL D’OFFRE TRAVAUX ET CHOISIR


1. PILOTER LE PROJET ET ÉVALUER LA PERTINENCE D’UNE L’ENTREPRISE DE DÉCONSTRUCTION........................................ 42
OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION .............................................. 16
4.1. Préparer et lancer l’appel d'offre marché travaux ........... 42
1.1. Désigner un référent pour l’opération ............................. 16
4.2. Recueillir les offres des entreprises................................ 46
1.2. Évaluer l’opportunité de mener une opération de
4.3. Signer le marché travaux ............................................... 49
déconstruction ...................................................................... 17
2. PRÉPARER LA STRATÉGIE DE VALORISATION.................... 21 4.4. Préparer le chantier ....................................................... 50

2.1. Définir une stratégie générale ........................................ 21 PENDANT LE CHANTIER ........................................................... 51


2.2. Choisir une équipe projet compétente ............................ 25 5. GARANTIR L’IMPLICATION DES ACTEURS DU CHANTIER
2.3. Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant ....................................................................................................................... 51
les opportunités de valorisation............................................. 30
5.1. Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier .......... 51
2.4. Déposer le CERFA diagnostic PEMD sur la plateforme
5.2. Sensibiliser / former / mettre à disposition des outils et des
dédiée .................................................................................. 35
guides ................................................................................... 55
3. DÉVELOPPER LA STRATÉGIE DE VALORISATION ............. 36
6. ASSURER LE BON SUIVI DU CHANTIER ................................. 56
3.1. Compléter l’approche et mettre à jour le diagnostic PEMD
6.1. Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD
............................................................................................. 36
............................................................................................. 56
3.2. Préciser la stratégie de valorisation, aux échelles
6.2. Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier................. 61
gisements et opération ......................................................... 37
6.3. Remettre les justificatifs ................................................. 63

14
01. FICHES ACTIONS

7. ASSURER LA GESTION DES PRODUITS, ÉQUIPEMENTS ET 8.4. Acheminer les déchets vers les filières de valorisation
MATÉRIAUX POUR LE RÉEMPLOI ...................................................64 (transport hors site)............................................................... 84

7.1. Réaliser la dépose des produits, équipements et


matériaux pour le réemploi ................................................... 64 APRÈS LE CHANTIER ................................................................. 85

7.2. Mettre en œuvre le réemploi in situ ................................ 68 9. FAIRE LE BILAN................................................................................ 85

7.3. Préparer au réemploi ex situ .......................................... 73 9.1. Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs
initiaux .................................................................................. 85
8. ASSURER LA GESTION DES DÉCHETS POUR LEUR
VALORISATION ...................................................................................... 77 9.2. Clôturer l’opération et déposer le CERFA de récole-
ment ..................................................................................... 88
8.1. Procéder au curage et à l’évacuation des déchets
dangereux ............................................................................ 77 10. CAPITALISER SUR LE RETOUR D’EXPÉRIENCE ................ 90

8.2. Déposer et trier les déchets ........................................... 80 10.1. Faire remonter les retours d’expérience ....................... 90

8.3. Préparer la mise en filière (stockage sur site)................. 83 10.2. Communiquer sur l’opération ....................................... 91

15
01. FICHES ACTIONS

Avant le chantier

1. Piloter le projet et évaluer la pertinence d’une opération de déconstruction

1.1. DÉSIGNER UN RÉFÉRENT POUR L’OPÉRATION

DESCRIPTION ET ENJEU

Piloter le projet et évaluer la pertinence d’une opération de déconstruction


ÉTAPE 1

La première étape d’une opération est d’en établir sa pertinence, d’après les besoins de la maîtrise d’ouvrage (MOA), ses obligations et
responsabilités, les risques et opportunités du projet et l’enveloppe budgétaire.

Désigner un référent pour l’opération


ACTION 1

Pour mener à bien son opération de déconstruction sélective, la maîtrise d’ouvrage (MOA) doit désigner au sein de son équipe une personne
compétente pour piloter le projet. Ce référent est en charge de définir les ambitions du projet, son périmètre et de veiller au respect des
objectifs qui sont fixés. Il est ainsi l’interlocuteur privilégié tout au long du projet et sera amené à assumer de fortes responsabilités concernant
les sujets d’économie circulaire.

16
01. FICHES ACTIONS

1.2. ÉVALUER L’OPPORTUNITÉ DE MENER UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

DESCRIPTION ET ENJEU

Piloter le projet et évaluer la pertinence d’une opération de déconstruction


ÉTAPE 1

La première étape d’une opération est d’en établir sa pertinence, d’après les besoins de la maîtrise d’ouvrage (MOA), ses obligations et
responsabilités, les risques et opportunités du projet et l’enveloppe budgétaire

Évaluer l’opportunité de mener une opération de déconstruction


ACTION 2

À cette étape, la MOA évalue la pertinence de différentes stratégies pour appréhender un ouvrage en fin de cycle de vie. Elle peut envisager
de procéder à une opération de déconstruction si une rénovation lourde ne se révèle pas appropriée. Elle le fait d'après ses obligations légales
et une étude d'évaluation d'impacts. Elle s'engage à mener les étapes successives de l’opération en prenant connaissance des risques et
opportunités dont elle devra assurer le suivi.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Cette action est une étape déterminante pour la suite du projet. Elle intervient après le choix d'un référent interne MOA pour l'opération, et
avant de commander les études nécessaires pour le bon déroulé du projet de déconstruction.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA)


Évalue la pertinence de l’opération.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Que faire des produits, équipements, matériaux et déchets issus • Le recyclage ;


des opérations de démolition ? La hiérarchisation des modes de • La valorisation (énergétique) ;
traitement des déchets : • Et l’élimination en dernier recours si aucune autre voie n’a pu être
explorée.
La directive n°2008/98/CE du 19 novembre 2008 relative aux déchets
introduit la hiérarchie des modes de traitement. Elle est renforcée en La définition de certains de ces termes est rappelée dans le Glossaire.
2015 par la loi de Transition énergétique pour la croissance verte Ces définitions sont tirées de l’article L. 541-1-1 du Code de
(LTECV), qui introduit un nouvel article (L.541-1) au Code de l’environnement.
l’environnement. Cet article répond à la question : que faire des
déchets issus des opérations de démolition ? En découle un statut particulier pour les produits équipements et
Il rappelle que les déchets doivent être traités, autant que possible, matériaux issus d’opérations de déconstruction : s’ils sont destinés au
selon la hiérarchisation suivante : réemploi, ils évitent le statut de déchets auxquels sont liés des
contraintes de gestion et des taxes spécifiques, telles que la Taxe
• En priorité, la prévention à la production de déchets, par le générale sur les activités polluantes (TGAP).
réemploi ;
• La réutilisation ;

17
01. FICHES ACTIONS

L’objectif d’une opération de déconstruction sélective, par rapport à • La traçabilité des déchets en tenant un registre de déchets qui
une démolition traditionnelle, est de maximiser la valorisation de ces inclut : les Bordereaux de suivi des déchets (BSD) qui
produits et matériaux en fonction des caractéristiques et enjeux mentionnent, entre autres, la date de sortie des déchets, et la
technico-économiques du chantier. Une telle opération respecte donc date d’arrivée au centre de traitement. L’entreprise ayant réalisé
le cadre réglementaire et l’obligation du maître d’ouvrage de traiter les les travaux doit fournir ces bordereaux à la maîtrise d’ouvrage.
déchets selon cette hiérarchie et intègre une démarche d’économie Les bordereaux doivent être accompagnés et inscrits au sein
circulaire en réduisant le gaspillage des ressources. d’un registre chronologique des déchets. Pour plus de précision
à ce sujet, voir la Fiche 6.1 Mettre en place une bonne
Qui est responsable de la production des déchets issus des traçabilité des flux de PEMD ;
opérations de démolition ? • La lutte contre les dépôts sauvages ;
• La prévention des risques environnementaux, de sécurité ou de
Au sens de l’article 541-1 du Code de l’environnement concernant la santé ;
définition des termes juridiques des déchets, est producteur de • La hiérarchisation des traitements des déchets : prévention,
déchets toute personne dont l'activité produit des déchets réemploi, réutilisation, recyclage, valorisation énergétique et
(producteur initial de déchets) ou toute personne qui effectue des élimination.
opérations de traitement des déchets conduisant à un changement de
la nature ou de la composition de ces déchets (producteur subséquent Aux termes de l’article L. 126-34 du Code de la construction et de
de déchets). La maîtrise d’ouvrage, propriétaire du bien à démolir, est l’habitation, le maître d’ouvrage doit faire réaliser un diagnostic
responsable des déchets émis à la fin de vie de l’ouvrage. En découle produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) du bâtiment.
des responsabilités particulières décrites plus bas (« Quelles sont les
responsabilités des producteurs de déchets ? »). La maîtrise d’ouvrage (MOA) publique doit également répondre à
Depuis un décret d’application du 29 décembre 2020, la un objectif de valorisation de 70 % des produits et matériaux issus
responsabilité est aujourd’hui élargie à un plus grand nombre des opérations de démolition.
d’acteurs avec la mise en place de la Responsabilité élargie des
producteurs (REP) pour les Produits et matériaux de construction du À l’issue des travaux de déconstruction, le maître d’ouvrage doit, selon
secteur du bâtiment (PMCB). Les contours de cette responsabilité l'article R. 126-14 du Code de la construction et de l’habitation, établir
sont en cours de définition (pour plus de précisions voir l’Étude de un formulaire de récolement relatif aux produits, équipements et
préfiguration de la filière REP Produits et matériaux de construction du matériaux réemployés ou destinés à l’être, et aux déchets générés par
secteur du bâtiment réalisée par l’ADEME en 2021). l’opération.

Obligation du tri “7 flux” : La responsabilité du producteur de déchets est engagée en cas


d’atteintes aux biens ou personnes en raison d’une mauvaise gestion.
Le décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 d’application de la loi AGEC Même après avoir cédé les déchets à une personne autorisée
étend l’obligation réglementaire d’un tri “5 flux” à un tri “7 flux” (papier, (d’autant plus si elle n’est pas autorisée), la responsabilité peut être
métal, verre, plastique, bois, fraction minérale, plâtre). engagée, exposant le producteur à des sanctions et obligations
d’indemnisations. Faire le suivi du chantier et récolter les preuves de
Quelles sont les responsabilités des producteurs de déchets ? la bonne gestion est donc essentiel et une question de bon sens pour
prévenir les risques, que ce soit pour la MOA ou l’entreprise.
Les producteurs de déchets doivent garantir :

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


Informations disponibles sur l’ouvrage : Dossier des ouvrages Analyse succincte, par le MOA, du potentiel de valorisation de
exécutés (DOE), Registre d'exploitation & maintenance, identification l’existant, et évaluation des opportunités.
des servitudes, consommations énergétiques, éventuellement une
évaluation immobilière.

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Le projet se prête-t-il à une opération de déconstruction ou de S’il est élevé, le potentiel de réemploi ou de valorisation des
rénovation ? produits et matériaux contaminés est diminué.
• Quel est le potentiel de réemploi ou valorisation des produits,
Plusieurs questions peuvent être soulevées afin de savoir si le projet équipements et matériaux qui sont présents au sein de
souhaité se prête davantage à une opération de déconstruction ou de l’ouvrage ?
rénovation. Il est possible, par exemple, de se poser les questions • Quels seront les coûts associés au projet ?
suivantes : • Les délais du projet permettent-ils d’envisager une opération de
déconstruction ou de rénovation ?
• Dans quel état se trouve le bâtiment en fin de vie ?
• Quels acteurs choisir dans l’équipe pour mener à bien le projet ?
• Quels sont les documents à disposition pour évaluer l’état du
bâtiment ? La possibilité de revendre le terrain peut également être envisagée.
• Quel est le risque de présence d’amiante au sein du bâtiment ?

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Situation de départ : un bâtiment qui ne répond plus aux besoins À partir des premiers éléments à sa disposition, la MOA doit pouvoir
de la MOA arbitrer entre une rénovation ou une déconstruction. Elle le fait sur la
base des documents disponibles (DOE, plan d’exploitation,

18
01. FICHES ACTIONS

identification des servitudes, consommations énergétiques, producteur des PMCB (mise en application en 2023) prévoit
éventuellement une évaluation immobilière) et/ou des études également la reprise gratuite d’un certain nombre de déchets par des
complémentaires (structure, faisabilité urbaine, architecturale, étude éco-organismes agréés, si les conditions de reprise sont respectées.
de marché). Diminuer l’impact environnemental de la démolition
Si l’ouvrage n’est plus apte à l’exploitation, et que la revente est Au-delà de l’aspect économique, d’autres facteurs peuvent motiver la
écartée, la question se pose de procéder à une rénovation, à une maîtrise d’ouvrage à initier une opération de déconstruction sélective,
déconstruction partielle, ou à une déconstruction en vue d’une par exemple la maîtrise de l’impact environnemental de la fin de vie
reconstruction. Dans une logique de circularité, il est essentiel d’un ouvrage, avec de nombreux avantages tout au long du cycle de
d’étudier la possibilité de rénover le bâtiment avant d’acter la vie :
déconstruction. La réglementation évolue dans ce sens. Aussi, à partir
du 1er janvier 2023, l’article 224 de la loi Climat et Résilience précise • Le réemploi et la réutilisation peuvent se traduire en termes de
que « Préalablement aux travaux de démolition d'un bâtiment tonnes équivalent CO2 évitées en remplacement d’un produit
nécessitant la réalisation du diagnostic mentionné à l'article L. 126-34, neuf ;
le maître d'ouvrage est tenu de réaliser une étude évaluant le potentiel • Le recyclage permet d’éviter la consommation de matières
de changement de destination et d'évolution du bâtiment, y compris premières et d’énergie utilisée pour la production de produits
par sa surélévation. Cette étude est jointe au diagnostic ». neufs ;
• La valorisation énergétique permet de remplacer d’autres
Pour plus d’informations, voir la section Points d’attention. sources de combustion.
Participer à la création d’emplois locaux
La démolition n’est cependant pas sans opportunité
La déconstruction sélective étant un procédé non destructif, elle
intéressante. L’ouvrage peut faire l’objet d’un démontage sélectif : un
permet de valoriser des produits et matériaux en bon état. À la
certain nombre de produits, équipements et matériaux, d’installations
différence des engins mécaniques utilisés traditionnellement lors des
techniques peuvent être valorisés afin de réduire les mises à la
démolitions, la déconstruction sélective a recours à des outils portatifs.
décharge. Il s’agit d’une déconstruction sélective.
Ces méthodes nécessitent une main-d’œuvre plus précise. Une
opération de déconstruction sélective a donc le potentiel d’être source
1. État des lieux : prendre connaissance des exigences et d’emplois, en même temps qu’elle stimule l’économie locale via les
responsabilités revendeurs et recycleries qui réceptionnent des produits et matériaux
une fois déconstruits sur son territoire. Aujourd’hui, de nombreuses
En premier lieu, la MOA doit prendre connaissance des obligations entreprises de l’Économie sociale et solidaire (ESS) s’engagent sur ce
réglementaires et des exigences liées à la fin de vie de l’ouvrage, et à type de projets. Une opération de déconstruction sélective peut ainsi
son statut de producteur de déchets (voir le rappel réglementaire de être porteuse de sens sur le volet social des enjeux du développement
cette fiche). durable.

2. Statuer sur le devenir du (ou des) bâtiment(s) Motivations d’un MOA à s’engager dans une déconstruction
sélective
2.1 Revente, rénovation ou déconstruction sélective ?
La MOA peut agir :
Plusieurs choix sont possibles :
• Afin de se mettre en conformité avec la législation ;
• Revente ; • Dans le cadre d’une démarche volontaire, par exemple afin de
• Rénovation ; monter en compétence ;
• Déconstruction sélective ou démolition. • Avec des objectifs économiques (optimiser le coût de l’opération,
plus-value d’éléments à la revente).
Le périmètre de ce guide détaille uniquement les questions et les
étapes liées au choix portant sur une déconstruction sélective. Ces motivations sont à conjuguer avec la définition traditionnelle
de ses priorités (coût, délais, qualité).
2.2 Déconstruction sélective ou démolition ?
Analyse succincte du potentiel de valorisation
Atouts d’une déconstruction sélective
Afin de statuer sur l’opportunité de s’orienter vers une déconstruction
Afin d’aider un MOA à choisir entre déconstruction sélective et sélective, il est recommandé au MOA de réaliser une analyse succincte
démolition, les paragraphes ci-dessous mettent en avant les atouts de du potentiel de valorisation de son bien. Celle-ci aura pour but de
la déconstruction sélective : considérer s'il y a des gisements intéressants pour le réemploi ou le
recyclage, soit par son nombre (taille du gisement) soit par sa qualité
Bénéficier d’économies, générer des revenus (valeur et performances résiduelles du gisement). La MOA peut
Dans le cadre d’une déconstruction, l’ouvrage peut encore présenter s’appuyer sur les Fiches Filières (réemploi et recyclage) pour avoir une
de la valeur, notamment par la revente d’un certain nombre de première idée des potentiels gisements réemployables ou valorisables
produits et matériaux. Ces derniers pourront être déposés de son site et/ou consulter des experts pour avoir un premier avis
soigneusement à l’occasion d’une déconstruction sélective en vue prospectif.
d’une valorisation par le réemploi.
Outre le réemploi, un certain nombre d’économies peuvent également Le projet européen Interreg North-West Europe FCRBE (impliquant
être réalisées en procédant à un tri des déchets en vue du recyclage. notamment Bellastock, Rotor et le CSTB) conseille de faire cet audit
Par rapport à une évacuation en benne mélangée, dont le prix est fixé grâce à une visite de l’ouvrage et de noter les éléments de grande
en fonction du matériau ou produit le plus cher, le tri permet valeur (voir la rubrique Guides et outils pour aller plus loin de cette
d’optimiser le coût de gestion. La nouvelle Responsabilité élargie du fiche).

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

GERAEDTS, R. P. (2016), “A practical instrument to assess the bureaux vacants en logements. Cet outil aide les maîtres d’ouvrage à
adaptive capacity of buildings”. arbitrer entre une démolition ou une rénovation. Y sont décrites les
conditions clés (étude de marché, emplacement, caractéristiques de
Développé par l’université de Delft, cet outil donne les clefs de l’ouvrage, parties prenantes) pour mener cette réflexion.
compréhension et de méthode afin d’évaluer le potentiel de (Disponible seulement en anglais)
rénovation/réhabilitation d’un ouvrage et plus particulièrement des

19
01. FICHES ACTIONS

Utile pour prospecter sur le potentiel de rénovation/réhabilitation d’un le maître d’ouvrage, d’une analyse valorisation succincte, pour évaluer
bâtiment vacant au lieu d’une démolition. notamment le potentiel de revente des produits et matériaux dans son
bâtiment.
Interreg North-West Europe FCRBE, « Un guide pour l’identification du
potentiel de réemploi des produits de construction avant démolition », Utile pour prospecter sur la pertinence de faire du réemploi.
2021.
⇒ FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)
Ce guide est utile pour préparer une opération de déconstruction
sélective. L’une des premières étapes proposées est la réalisation, par

POINTS D’ATTENTION

Rénover plutôt que de démolir : l’étude du potentiel de changement d’une réhabilitation plutôt qu’une démolition. Ces mesures ont pour
but, selon la Convention Citoyenne pour le Climat, de « réduire la
L’article 224 de loi Climat et Résilience issu des propositions de la consommation de matière première et émissions GES, car permet de
Convention Citoyenne pour le Climat impose la réalisation d’une étude limiter les reconstructions et augmenter la réutilisation des ressources
sur le potentiel de changement de destination et d’extension, existantes ». Le maître d’ouvrage doit réfléchir à mener une
notamment par la surélévation, avant la démolition de tout ouvrage réhabilitation (avec ou sans changement de destination) plutôt qu’une
exigeant un diagnostic PEMD. Cette exigence a pour objectif de déconstruction/reconstruction, car il peut y voir un avantage tant
justifier que l’ouvrage ne pouvait pas raisonnablement faire l’objet économique qu’environnemental.

SOURCES

Deweerdt, M. (CSTC) & Mertens, M. (Bruxelles environnement), « Un guide pour l’identification du potentiel de réemploi des produits de
construction avant démolition ». Interreg North-West Europe FCRBE (FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)), 2021.
Michel, M., 4 mars 2019, « Quand la démolition, même partielle, devient plus intéressante », l’Écho.
BELLASTOCK, « REPAR 2 : Le Réemploi : une passerelle Architecture-Industrie », 2018.

20
01. FICHES ACTIONS

2. Préparer la stratégie de valorisation

2.1. DÉFINIR UNE STRATÉGIE GÉNÉRALE

DESCRIPTION ET ENJEU

Préparer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 2

La seconde phase consiste à récolter les données d'entrées pour orienter les choix des parties prenantes sur les risques et opportunités de
valorisation que représente une opération de déconstruction.

Définir une stratégie générale


ACTION 1

La maîtrise d’ouvrage (MOA) établit le programme de l’opération en définissant les grandes orientations et besoins du projet de déconstruction.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Il est nécessaire de passer par une étape de définition des ambitions environnementales (dont économie circulaire) par la maîtrise d’ouvrage
(MOA), en amont du choix de l’équipe projet, afin de pouvoir les intégrer aux cahiers des charges de la maîtrise d’œuvre (MOE), du
diagnostiqueur et potentiellement de l’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA). Ces ambitions seront actualisées à la lumière du diagnostic
produits équipements matériaux et déchets (PEMD) et au regard des expertises de l’équipe projet.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA)


Définit les ambitions environnementales (dont économie circulaire) de l’opération.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Que signifie valorisation des produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) ?

La Directive cadre déchets 2008/98/CE du 19 novembre 2008 retranscrite dans l’article L. 541-1 du Code de l’environnement prévoit une
hiérarchisation des modes de gestion des déchets :

21
01. FICHES ACTIONS

Hiérarchisation des modes de traitement des PEMD


Source : CSTB d’après l’article L. 541-1-1 du Code de l’environnement

Trop souvent, il existe une confusion au sujet de la définition et du périmètre de la valorisation. Il existe deux types de valorisation :
• La valorisation matière (réutilisation, recyclage, remblayage et/ou comblement de carrière) ;
• La valorisation énergétique (production d’énergie par incinération).

Le terme de « valorisation matière » est ainsi défini par le Code de l’environnement Section 1 : Dispositions générales (articles L. 541-1 à L. 541-8) : « toute opération
de valorisation autre que la valorisation énergétique et le retraitement en matières destinées à servir de combustible ou d’autre moyen de produire de l’énergie.
Elle comprend notamment la préparation en vue de la réutilisation, le recyclage, le remblayage et d’autres formes de valorisation matière telles que le retraitement des
déchets en matières premières secondaires à des fins d’ingénierie dans les travaux de construction de routes et d’autres infrastructures. »

Les objectifs de valorisation des PEMD :

Les maîtres d’ouvrage publics (État, collectivités territoriales) ont une responsabilité en termes d’exemplarité. Ils doivent donc prendre en compte
dans le cadre de la commande publique des objectifs de valorisation tels qu’ils sont définis par le Plan national de prévention des déchets (PNPD)
approuvé en 2014 :
• 70 % de valorisation matière des déchets non dangereux par chantier à l’horizon 2020 ;
• 55 % de recyclage pour les déchets non dangereux et non inertes en 2020, puis 65 % en 2025 ;
• Une réduction de 50 % des quantités enfouies d’ici 2025.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Analyse succincte par le MOA du potentiel de valorisation des • Établir les ambitions environnementales (priorités de la MOA,
PEMD du (ou des) bâtiment(s) existant(s) ; objectifs de réemploi in situ et/ou ex situ et niveau d’ambition de
valorisation) ;
• Diagnostics existants (dont amiante, plomb, termites, mérule,
etc.). • Lister les risques liés au contexte de l’ouvrage à déconstruire ou
réhabiliter ;

• En fonction du périmètre des travaux, définir les besoins


complémentaires ou de mise à jour des diagnostics existants
pour les commander.

22
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Sur la base de l’étape 1.2 Évaluer l’opportunité de mener une • En évaluant la complexité de l’opération en termes de surcoûts
opération de déconstruction, à partir de l’analyse succincte du et de potentiels revenus en raison de la vente de produits
potentiel de valorisation des PEMD de son bien et de la pré- équipements et matériaux pour la valorisation ;
identification des gisements intéressants pour le réemploi ou le • En se basant sur une estimation au ratio établie d’après d’autres
recyclage, la MOA définit ses ambitions en termes d’économie opérations de déconstruction, ou renseignée par des
circulaire pour l’opération. partenaires.

1. Définir le périmètre de l’opération de déconstruction


4. Identifier les risques et les besoins complémentaires,
La MOA précise le périmètre des travaux et les grandes lignes de son en termes de données d’entrée, d’études, ou de
programme. Elle estime les surfaces concernées et établit un compétences
calendrier préliminaire en indiquant la période souhaitée d’achèvement
des travaux. Selon les besoins, le périmètre et l’ampleur des travaux, Les paragraphes ci-dessous présentent une liste de questions qui
la MOA devra s’entourer d’un nombre d’experts variable. permettront à la MOA d’identifier les risques et les besoins
complémentaires sur son opération.
2. Définir les ambitions environnementales et sociales
pour l’opération Diagnostics obligatoires
Le site, d’après les diagnostics amiante et plomb présente-t-il des
Les ambitions vont pouvoir être définies en deux types d’objectifs : risques ? Un curage des déchets dangereux avant déconstruction
devra-t-il être mené ?
• Des objectifs environnementaux qui concerneront la valorisation Les diagnostics obligatoires existants couvrent-ils l’ensemble du
et la réduction d’émission carbone ; périmètre travaux défini ? Si non, il sera nécessaire de commander
• Des objectifs sociaux, tels que l’insertion ou la création des études et diagnostics complémentaires.
d’emploi.
Analyse du contexte urbain et de la proximité avec les riverains
Concernant la thématique de la valorisation, les objectifs seront à Le site est-il situé dans une zone urbaine ? Si c’est le cas, des
traiter en différentiant les produits, équipements et matériaux (PEM contraintes plus importantes pèseront sur le chantier, car il faudra
potentiellement réemployables), des déchets. veiller de façon accrue aux nuisances vis-à-vis du voisinage (poussière
Les objectifs de valorisation des PEM peuvent être exprimés en : et bruit) en plus des risques de pollution des réseaux d’eau.
• Nombre de PEM réemployés (in situ) ou cédés en vue d’un
réemploi (ex situ) ;
Analyse structurelle
Pour la déconstruction sélective des éléments d’ouvrage non
• Pourcentage du coût de la déconstruction dédié à la dépose
structurels, une équipe pourra procéder manuellement à leur
sélective et au réemploi de PEM.
démontage. Pour les éléments de structure, il sera nécessaire de
Les objectifs de valorisation des déchets s’expriment en pourcentage. commander une étude spécifique pour définir l’ordre de démontage
Il s’agit du rapport de la masse des déchets valorisés sur la masse et de déconstruction, d’autant plus si l’ouvrage à déconstruire
totale des déchets générés. comporte plusieurs étages ou des particularités structurelles (câbles
de précontrainte, passerelles).
Ces ambitions devront être définies par le MOA afin d’être intégrées
aux cahiers des charges des MOE/AMOA en respectant a minima les Équipements techniques
seuils réglementaires. La dépose concerne-t-elle des équipements techniques ? Selon les
équipements, une procédure de retrait particulière est nécessaire.
3. Anticiper le coût des missions d’étude, le coût des C’est le cas des climatiseurs ou autres équipements comportant des
travaux fluides frigorigènes dont la dépose est réglementée (Code de
l’environnement, articles R. 543-75 à R. 543-123) et qui doivent être
Chaque opération est unique et dépend de son contexte et de sa pris en charge par un professionnel titulaire d’une attestation de
localisation. Cependant, plusieurs pistes peuvent être étudiées pour capacité délivrée par un organisme agréé.
faire une estimation préliminaire des coûts des études et des travaux
par la MOA : Patrimoine
• Par analogie avec d’autres opérations similaires. L’étude du L’ouvrage concerné est-il inscrit à la liste des monuments historiques
SEDDRe sur les pratiques de tri sur les chantiers de et du patrimoine ? Se trouve-t-il à proximité d’un monument
déconstruction publiée en 2020 peut apporter des ordres de historique ? Y a-t-il, sur le site, un élément d’intérêt patrimonial ? L’avis
grandeur ; d’un ABF (Architecte du Bâtiment de France) devra être requis si la
MOA répond oui à l’une de ces questions.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Interreg North-West Europe FCRBE, « Un guide pour l’identification du contrôle pour préparer le scope du réemploi, évaluer le potentiel de
potentiel de réemploi des produits de construction avant démolition », réemploi selon des critères techniques, environnementaux,
2021. économiques, ou selon le type de produit.

Le guide présente les recommandations pour mener un audit Utile pour définir les ambitions de la MOA en termes de réemploi aux
réemploi, première étape pour la mise en œuvre effective du réemploi. premières étapes de l’opération, cerner les besoins et mieux définir le
Le document rappelle les enjeux, formule des recommandations sur périmètre du diagnostic à commander.
la chronologie d’intervention, les acteurs et leurs compétences
nécessaires pour réaliser un audit, en détaille son contenu et en définit ⇒ FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)
le périmètre selon les objectifs du maître d’ouvrage. Le guide présente
un nombre d’outils intéressants « prêts à l’emploi » : des listes de

23
01. FICHES ACTIONS

Critère et questions pertinentes à poser avant un audit réemploi


Source : Projet FCRBE, « Un guide pour l’identification du potentiel de réemploi des produits de construction », 2020

POINTS D’ATTENTION

Commande des diagnostics amiante, plomb et autres :


Le Diagnostic amiante avant travaux (DAAT) est obligatoire pour les
Il faut prendre en compte le temps d’instruction de ces diagnostics. opérations de déconstruction. Il est exhaustif, mais limité aux locaux
Il faut aussi s’assurer qu’ils couvrent l’ensemble du périmètre des et matériaux impactés par les travaux. Il vient en complément du
travaux prévus. Si ce n’est pas le cas, des compléments devront être diagnostic réalisé pour la constitution du Dossier technique amiante
commandés pour que le diagnostic corresponde au périmètre des (DTA) qui est réalisé sans investigations approfondies destructives. Ce
travaux au programme. Bien qu’un pré-diagnostic peut être dossier permet d’informer les occupants de la présence de matériaux
commandé pendant les études préliminaires de l’opération, il est ou produits contenant de l’amiante. Si celui-ci est suffisamment mis à
recommandé de fournir un diagnostic le plus complet possible pour jour, il n’est pas nécessaire d’effectuer un DAAT, sauf pour une
que les études prennent en compte les risques associés et formulent opération de déconstruction.
des conseils éclairés.

SOURCES

Démoclès, « Étude sur la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage en matière de déchets », Rapport de synthèse, 2018.
Deweerdt, M. (CSTC) & Mertens, M. (Bruxelles environnement), « Un guide pour l’identification du potentiel de réemploi des produits de
construction avant démolition ». Projet Interreg North-West Europe FCRBE (FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)), 2021.
SEDDRe, « Étude sur les pratiques de tri sur les chantiers de déconstruction », Synthèse 12 pages, 2019.

24
01. FICHES ACTIONS

2.2. CHOISIR UNE ÉQUIPE PROJET COMPÉTENTE

DESCRIPTION ET ENJEU

Préparer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 2

La seconde phase consiste à récolter les données d’entrées pour orienter les choix des parties prenantes sur les risques et opportunités de
valorisation que représente une opération de déconstruction.

Choisir une équipe projet compétente


La maîtrise d’ouvrage (MOA) peut faire appel à des prestataires afin d’acquérir des compétences, notamment techniques, nécessaires pour
ACTION 2

piloter le projet, en s'adressant à des équipes de maîtrise d’œuvre (MOE) et d’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA) experts en économie
circulaire et déconstruction sélective. Choisir un prestataire externe est un exercice délicat pour disposer d’une expertise objective et
désintéressée. Le choix des équipes qui mettront en œuvre le projet peut soulever diverses questions : quels sont les compétences et les
critères pour choisir ces équipes ? Quels livrables et exigences faut-il intégrer à leurs missions ? Etc.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Il est conseillé de choisir l’équipe projet le plus tôt possible afin de saisir en amont les opportunités que représente une opération de
déconstruction grâce à un accompagnement par des équipes compétentes.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Équipe projet et diagnostiqueurs


Désigne la maîtrise d’œuvre et, le cas échéant, l’assistant à maîtrise Répondent à l’appel d’offres ou aux sollicitations de la MOA.
d’ouvrage, qui vont l’aider à apporter les compétences techniques Mettent en avant leurs compétences et expertises en économie
nécessaires pour piloter le projet. circulaire.
Évalue également la nécessité de faire appel à un diagnostiqueur
PEMD.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Loi MOP : PEMD doit fournir à la maîtrise d’ouvrage une preuve de ses
compétences pour la réalisation de cette mission : « Une personne
La loi MOP du 12 juillet 1985 s’applique dans les marchés publics et physique réalisant le diagnostic doit être compétente en matière de
encadre les relations entre les intervenants publics et privés du prévention et de gestion des déchets ainsi qu’en matière de
marché. Elle ne s’applique que si le maître d’œuvre, choisi par le maître techniques du bâtiment ou d’économie de la construction ». Les
d’ouvrage, est une entité privée. preuves qui peuvent être fournies sont par exemple :
• « La preuve par tous moyens d’une expérience professionnelle
Qualifications du diagnostiqueur PEMD : de trois ans de technicien ou agent de maîtrise du bâtiment ou
dans des fonctions d’un niveau professionnel équivalent ;
L’article D. 126-12 du Code de la construction et de l’habitation • Un diplôme sanctionnant une formation du niveau de
précise que la personne physique ou morale qui réalise le diagnostic l'enseignement postsecondaire d'une durée minimale de deux

25
01. FICHES ACTIONS

ans à temps plein ou d’une durée équivalente à temps partiels • Toute preuve de la détention de connaissances équivalentes. »
dispensés dans une université ou un établissement
d'enseignement supérieur ou dans un autre établissement de Des formations certifiantes pour les diagnostiqueurs PEMD sont
niveau équivalent, ou un titre professionnel équivalent ou la actuellement en cours de développement, comme par exemple une
validation d’une formation qualifiante ; formation proposée par le CSTB, le SEDDRe et Recovering.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Programme et périmètre travaux ; Cahiers des charges et appels d’offre pour l’équipe projet (MOE,
• Ambitions environnementales et sociales ; AMOA) et les diagnostiqueurs.
• Données et diagnostics existants.

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

La MOA a-t-elle besoin d’avoir recours à des prestations consultation des entreprises (DCE), la rédaction éventuelle des
extérieures ? éléments de dossier de consultation (Cahier des Clauses
Techniques Particulières, CCTP) et critères de sélection,
Plusieurs raisons peuvent conduire la MOA à prendre cette décision : l’analyse des réponses, en intégrant les questions de valorisation
ses compétences internes et son plan de charge, la taille et/ou la liées à une déconstruction sélective ;
complexité de l’opération. Pour affiner ses besoins, la MOA peut • Accompagnement de l’élaboration de la stratégie de valorisation
consulter la fiche 2.1 Définir une stratégie générale. des PEMD (scénarios de valorisation) ;
• Accompagnement pour l’obtention d’une certification ou d’un
1. Quels acteurs choisir ? label environnemental ;
• Suivi de chantier (rôle du Coordinateur Valorisation désigné au
Désigner un MOE sein de la MOE), voir fiches 6.1 Mettre en place une bonne
Dans la majorité des cas, la MOA a recours à un MOE pour : traçabilité des flux de PEMD et 6.2 Effectuer le suivi des
indicateurs sur chantier ;
• La conception de l’opération de démolition (étude des
• Relecture et validation du bilan de l’opération transmis par
diagnostics, avant-projet et projet) ;
l’entreprise.
• La définition des méthodologies spécifiques à la dépose et à
l’évacuation des déchets dangereux (par exemple, un MOE
désamiantage et déplombage) ; 3. Identifier les missions relatives à l’élaboration des
• L’assistance à la passation des contrats ; diagnostics réglementaires
• La vérification des études d’exécution de l’entreprise de
travaux ; Le diagnostic amiante
• Le suivi des travaux et l’assistance aux opérations de réception Le diagnostic amiante avant travaux (DAAT) permet d’identifier les
des travaux et pendant la période de parfait achèvement ; matériaux et parties du bâtiment, concernés par l’opération de
• L’évaluation prévisionnelle du coût des travaux. déconstruction ou de rénovation significative, qui sont contaminés par
de l’amiante. Celui–ci doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié. Il
Sur de plus petits chantiers (moins de 100-200 m² par exemple), elle
permet d’anticiper la méthode de curage qui sera mise en place lors
peut envisager de se passer d’un MOE et l’entreprise générale ou
de la déconstruction ou rénovation significative (curage rouge ou vert,
l’entreprise de curage se charge des travaux de démolition et/ou de
voir Points d’attention de la présente fiche).
réhabilitation.
Il convient, à la suite de l’élaboration de ce diagnostic, qu’un MOE
spécialisé dans le traitement de l’amiante accompagne la maîtrise
Choisir un AMOA d’ouvrage afin de définir les étapes de travaux, et que l’entreprise
La MOA peut également se faire accompagner d’un assistant à
spécialisée dans l’amiante, mandatée pour l’intervention, vienne à son
maîtrise d’ouvrage (AMOA) pour le réemploi et la gestion des déchets.
tour évaluer le risque amiante au sein du bâtiment. Les matériaux
Ses missions peuvent aller de la réalisation du diagnostic PEMD et du
présentant un risque d’amiante devront être retirés et conditionnés
diagnostic réemploi au suivi du chantier. Elles peuvent également
selon leur usage et envoyer dans les filières de traitement appropriées.
consister en la recherche de repreneurs de matériaux, produits et
L’élaboration du DAAT est préalable à tout travaux car certains
équipements de seconde vie dans le cadre d’un réemploi in situ. Dans
produits, matériaux ou équipements potentiellement valorisables ou
ce cas, une attention doit être portée sur le contenu de sa mission,
réemployables peuvent être contaminés.
son périmètre et son articulation avec la maîtrise d’œuvre et
l’entreprise de travaux.
Le diagnostic PEMD
La commande de ce diagnostic est détaillée dans une fiche séparée
2. Déterminer le périmètre des missions MOE / AMOA (voir 2.3 Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant
les opportunités de valorisation).
Pour répondre à la réglementation en matière de déconstruction Au-delà des exigences réglementaires, il est fortement recommandé
sélective et de gestion des déchets, la MOA peut identifier des de procéder à un diagnostic produits, équipements, matériaux et
missions complémentaires intégrées aux missions existantes de la déchets (PEMD) qui permettra le meilleur suivi des déchets et de leur
MOE ou qu’elle confiera à un AMOA. traitement.

La liste non exhaustive ci-dessous présente les missions qui peuvent 4. Identifier les autres types de missions éventuelles
leur être attribuées :
• Élaboration du diagnostic produits, équipements, matériaux et • La MOA peut décider de désigner un mandataire pour déléguer
déchets ; le pilotage de l’opération ;
• Aide à la passation du marché de MOE et/ou entreprise pour une
déconstruction sélective : les études à intégrer au Dossier de

26
01. FICHES ACTIONS

• Sur des opérations à fort enjeux, le diagnostic PEMD peut être diagnostic PEMD, le recours au diagnostic ressources peut être
complété par deux focus spécifiques, qui peuvent permettre une réinterrogé car son périmètre est identique à celui du diagnostic
étude au-delà du périmètre réglementaire : PEMD, à la seule différence que le diagnostic ressources ne
o Focus réemploi : ce premier focus porte sur le réemploi des quantifie pas les déchets. Pour toute opération de
PEM du bâtiment. À partir des informations recueillies lors déconstruction, il est vivement recommandé d’établir cette
de la réalisation du diagnostic PEMD, des documents quantification des déchets afin de préparer au mieux leur gestion
techniques disponibles, des reconnaissances visuelles et et le chantier (notamment avec la réalisation du SOGED). Faire
potentiels essais réalisés lors de la visite de site, et de réaliser uniquement un diagnostic ressources pour une opération
l’expertise de l’opérateur, des recommandations plus de déconstruction (même non soumise à l’obligation
poussées spécifiques à chaque gisement sont précisées. réglementaire du diagnostic PEMD) parait insuffisant. Ainsi, le
En fonction des PEM, les étapes complémentaires à réaliser diagnostic ressources apparaît davantage pertinent et
pour garantir leur réemployabilité sont détaillées. Ce focus intéressant par exemple pour des opérations de
réemploi est souvent appelé par les acteurs un “diagnostic réaménagements intérieurs de bureaux, afin d’identifier le
réemploi” (y compris dans ce guide) ; potentiel de réemploi, réutilisation, et/ou recyclage des
o Focus filières de valorisation matière : ce deuxième focus gisements existants présents sur l’opération ;
porte sur une recherche plus poussée d’exutoires et de • Au regard des pratiques actuelles, et dans un objectif
filières de valorisation des déchets identifiés dans le d’harmonisation et de simplification des différentes missions
bâtiment (par exemple en réutilisation ou en recyclage). En complémentaires réalisées par les acteurs, il est proposé de
particulier, il s’agira pour le diagnostiqueur d’échanger converger vers les missions suivantes : diagnostic PEMD, focus
directement avec les filières de valorisation pertinentes afin réemploi et focus filières de valorisation matière (tels que
d’analyser plus en détails les modalités de reprise et la proposés ci-dessus). Le diagnostic ressources devient alors une
faisabilité de la valorisation. mission globale réunissant ces trois composantes (et quantifiant
• Actuellement, un autre type de diagnostic est proposé par un bien à la fois les PEM et les déchets).
grand nombre d’acteurs. Il s’agit du “diagnostic ressources”. Ce
diagnostic se focalise sur le potentiel de réemploi, de réutilisation, 5. Découper les missions par phase
et/ou recyclage des ressources présentes dans un bâtiment,
mais sans forcément en quantifier les déchets. Il permet Pour coordonner les différentes missions, la chronologie d’une
d’apporter un regard complémentaire à l’ancien diagnostic opération de déconstruction par phase proposée dans ce guide
déchets, dans lequel l’ensemble des déchets identifiés dans le (étapes avant, pendant et après travaux) peut servir de base de
bâtiment étaient également quantifiés. Cependant, à la lumière discussion pour définir les moments opportuns d’intervention de
de l’évolution réglementaire et de l’entrée en vigueur du nouveau chaque intervenant.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

ADEME, « Mission de maîtrise d’œuvre du bâtiment de coordination Ce guide cofinancé par l’ADEME et réalisé par la plateforme de
des déchets. Cas des opérations de déconstruction ou de professionnels Démoclès est un outil d’aide à la rédaction des cahiers
réhabilitation importante, Guide à la rédaction d’un cahier des charges des clauses techniques particulières des marchés de travaux de
d’aide à la décision », 2012. démolition et de maîtrise d’œuvre. Il précise les responsabilités de
chaque acteur, reprend les définitions et obligations réglementaires qui
Le cahier des charges de l’ADEME présente les principales exigences incombent à chacun et propose des exemples de clauses à insérer
de la mission de Coordinateur Déchets. Cette mission est centrale, avec des niveaux d’exigence de base (c’est-à-dire réglementaire) ou
pour la mise en œuvre de la gestion optimisée des déchets de chantier plus élevée, dans la déconstruction sélective.
dans le cas d'une opération de déconstruction. Les missions de
coordinateur peuvent être réalisées par la MOE, et peuvent inclure : la Utile pour insérer des clauses aux documents des marchés de la
préparation de l’appel d’offre concernant les travaux qui a lieu avant le maîtrise d’œuvre.
démarrage des travaux, mais également, sur le chantier, la surveillance
de la bonne mise en œuvre des cahiers de charges. ⇒ Guide-des-clauses-cctp-v2018.pdf (democles.org)

Utile pour servir de base de cahier des charges d’un MOE avec ANRU, « L’économie circulaire dans les quartiers en renouvellement
préparation d’appel d’offre et suivi de chantier en tant que urbain. Outils pour favoriser le réemploi dans le cadre des projets »,
coordinateur. Le modèle datant de 2012, il doit être adapté pour mieux 2020.
répondre aux exigences réglementaires les plus récentes.
Le guide de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine propose
⇒ Mission de maîtrise d’œuvre du bâtiment de coordination des en annexe des documents types : des cahiers des charges type
déchets. Cas des opérations de déconstruction ou de réhabilitation AMOA et des clauses relatives à l'intégration du réemploi dans les
importante - La librairie ADEME consultations. Le guide est également riche de retours d’expérience
sur le chantier, sur les éléments économiques de différentes
Démoclès, « Guide d’accompagnement de la Maîtrise d’ouvrage et de opérations, ou sur les acteurs des filières de reprise telles que les
la Maîtrise d’œuvre. Intégration des prescriptions ‘’Déchets’’ dans les ressourceries.
CCTP et les contrats cadres de chantiers de réhabilitation lourde et de
démolition », 2017. Utile pour élaborer un cahier des charges AMOA.

POINTS D’ATTENTION

Périmètres des missions : À titre d’exemple, il existe une confusion aujourd’hui sur le contenu
d’un diagnostic “Ressources” : pour certains il s’agit d’un diagnostic
Le cahier des charges du marché doit être précis sur le contenu et le réglementaire “Produit, Équipement, Matériau, Déchets” et pour
périmètre de la mission et s’appuyer autant que possible sur les d’autres, d’un diagnostic “Réemploi”.
définitions des contenus et missions réglementaires et/ou définis par Le périmètre nécessite également d’être défini : où commence et
des organismes comme l’ADEME ou des associations de s’arrête la mission de l’AMOA et celle du MOE ? Pour cela, il est
professionnels indépendants comme ORÉE. conseillé, lors de l’élaboration des deux cahiers des charges,

27
01. FICHES ACTIONS

d’élaborer un logigramme ou un tableau de répartition des tâches et Gestion du risque amiante :


de réfléchir à l’articulation des deux missions.
Il se peut que certains produits ou matériaux présents au sein de
Critères de sélection des prestataires : l’ouvrage destiné à être déconstruit soient amiantés. Il est donc
nécessaire de définir une stratégie pour gérer le risque amiante, et
Une attention particulière devra également être portée sur les critères l’intégrer dans les grandes orientations et besoins du projet. Celle-ci
de sélection des MOE et AMOA au niveau : passe notamment par la réalisation d’un diagnostic amiante avant
• De la candidature, dans la mesure où il n’existe pas à ce jour travaux (DAAT) qui permet d’identifier les matériaux et produits
de qualification ou de formation reconnue sur ces sujets. contaminés et leur localisation au sein du bâtiment. À la suite du
Notamment, si les candidats peuvent répondre en groupement, repérage des PEM amiantés, un curage rouge ou vert est effectué. Le
la cohésion des membres du groupement est indispensable, car curage rouge se fait pour des zones où le risque amiante a été identifié.
le réemploi des matériaux, produits et équipements et la gestion Le curage vert est effectué lorsqu’aucun risque chimique n’a été
des déchets ne sont pas des missions isolées de l’opération. Ils identifié. Ces informations sont résumées dans le logigramme suivant
en sont une partie intégrante et, à ce titre, doivent être intégrés et sont détaillées dans la fiche 8.1 Procéder au curage et à
dans toutes les phases de l’opération ; l’évacuation des déchets dangereux.
• Et de l’offre. Le mémoire technique devra permettre de juger de
la compétence des candidats. Outre des demandes précises sur
certains sujets, l’analyse de cas d’école par les candidats peut
se révéler pertinent pour connaître leur capacité à mener une
déconstruction sélective.

28
01. FICHES ACTIONS

Source : CSTB

Les matériaux amiantés sont envoyés en centre d’inertage, en enfouissement ou en installation de stockage de déchets dangereux (ISDND).

SOURCES

Démoclès, « Guide de bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic produits/matériaux/déchets avant démolition/réhabilitation significative de bâtiments », 2020.

29
01. FICHES ACTIONS

2.3. COMMANDER ET RÉALISER UN DIAGNOSTIC PEMD EN IDENTIFIANT LES OPPORTUNITÉS DE VALORISATION

DESCRIPTION ET ENJEU

Préparer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 2

La seconde phase consiste à récolter les données d’entrées pour orienter les choix des parties prenantes sur les risques et opportunités de
valorisation que représente une opération de déconstruction.

Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant les opportunités de valorisation


ACTION 3

Suivant une démarche volontaire ou pour se mettre en conformité réglementaire, la maîtrise d’ouvrage (MOA) commande un diagnostic
produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) réalisé par un professionnel compétent. Celui-ci fait l'inventaire de l’ensemble des
gisements présents dans l’ouvrage, dans une logique visant à optimiser leur valorisation. Il identifie donc en premier lieu les PEM
potentiellement réemployables, et pour chaque déchet leur quantitatif et potentiel de valorisation.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Le diagnostic produits équipements matériaux déchets (PEMD) est la clef de voute d’une opération de déconstruction, notamment en
permettant d’orienter les choix de conception vers une optimisation de la valorisation des gisements.
Réaliser ce diagnostic le plus en amont possible permet d’anticiper de manière efficace la gestion des PEMD et d’optimiser leur valorisation.
La réglementation indique que le diagnostic PEMD doit être réalisé soit avant le dépôt de demande de permis de démolir (pour les marchés
publics) ou avant la passation de marchés travaux ou acceptation des devis.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Diagnostiqueur PEMD Maîtrise d’œuvre (MOE)


Regroupe toutes les pièces et documents Réalise le diagnostic PEMD en effectuant au Analyse le diagnostic PEMD et conseille la
nécessaires à l’élaboration du devis du moins une visite de site. maîtrise d’ouvrage sur la stratégie à suivre
diagnostiqueur PEMD et commande le en termes de gestion des PEMD.
diagnostic PEMD (après avoir désigné le
diagnostiqueur du projet).

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Quelles dispositions régissent le diagnostic portant sur les déchets n° 2021-821 du 25 juin 2021 relatif au diagnostic portant sur la
issus de rénovations et de démolitions (ci-après désigné gestion des produits, équipements, matériaux et des déchets
« diagnostic PEMD ») ? issus de la démolition ou de la rénovation significative de
bâtiments).
• L’article L. 126-34 du Code de la construction et de l’habitation
(ancien article L. 111-10-4 créé par l’article 51 de la loi AGEC), Quels sont les bâtiments concernés par le diagnostic ?
tel que modifié par l’article 225 de la loi Climat et résilience ;
• Les articles R. 126-8 à R. 126-142 du Code de la construction L’article R. 126-8 du Code de la construction et de l’habitation prévoit
que le diagnostic doit être établi pour toute opération de démolition ou
et de l’habitation (avant le 1er janvier 2022, ces dispositions
de rénovation significative de bâtiments :
figuraient aux articles R. 111-43 à R. 111-50, créés par le décret

30
01. FICHES ACTIONS

• Dont la surface cumulée de plancher de l'ensemble des Un document de récolement est également attendu à l’issue des
bâtiments concernés est supérieure à 1 000 m² ; travaux qui permet de garantir la traçabilité des matériaux
• Ou concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une activité déconstruits/démolis, valorisés ou éliminés (article R. 126-14).
agricole, industrielle ou commerciale et ayant été le siège d'une Le diagnostic, ainsi que le formulaire de récolement, devront être et
utilisation, d'un stockage, d'une fabrication ou d'une distribution renseignés sur la plateforme réglementaire en cours de
d'une ou plusieurs substances classées comme dangereuses en développement par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
application de l'article R. 4411-6 du Code du travail. (article R. 126-14-1).
L’article R. 126-9 du Code de la construction et de l’habitation précise Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la
qu’une rénovation « significative » est une rénovation qui prévoit de réglementation ?
détruire ou remplacer au moins deux éléments de second œuvre, « à
la condition que les travaux concernés conduisent à détruire ou Conformément à l’article L. 183-4 du Code de la construction et de
remplacer une partie majoritaire de chacun de ces éléments ». l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou
Le seuil de 1 000 m² de plancher est à calculer au niveau de la toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui
parcelle : ainsi plusieurs bâtiments sur une parcelle qui ne respectent méconnaissent les obligations imposées, notamment, par l’article
pas individuellement ce seuil (mais dont la somme totale est égale ou L. 126-.34 du même Code, sont punies d’une amende de 45 000 €.
supérieure à 1 000 m²) devront faire l’objet d’un diagnostic PEMD. Une peine d'emprisonnement de six mois peut être prononcée en cas
de récidive.
Quel est le contenu du diagnostic ? Dans tous les cas il est vivement conseillé de réaliser le diagnostic
PEMD le plus en amont possible pour anticiper et préparer la
Aux termes de l’article R. 126-11 du Code de la construction et de valorisation des PEMD, tout en veillant à s’assurer que le bâtiment sera
l’habitation, le diagnostic contient notamment les éléments suivants : conservé en l’état ou presque, entre le moment du diagnostic et les
• Une estimation de la nature, de la quantité et de la localisation études préalables aux travaux de l’entreprise.
dans l'emprise de l'opération de démolition ou de rénovation
significative : Qui peut effectuer un diagnostic ?
o Des matériaux, produits de construction et équipements
constitutifs des bâtiments ainsi que de leur fonction ; Le diagnostic PEMD doit être réalisé par un expert du bâtiment.
o Des déchets potentiellement générés par ces produits, L’alinéa 2 de l’article L. 126-34 du Code de la construction et de
matériaux et équipements avec l'indication de la l’habitation (ancien article L. 111-10-4-1 A du même Code, introduit
classification du déchet ; par l’article 51 de la loi AGEC) indique que le diagnostic est établi par
o Des déchets résiduels issus de l'usage et de l'occupation des personnes :
des bâtiments. • Présentant des garanties de compétence ;
• Une estimation de l'état de conservation des produits, matériaux • Justifiant d’une assurance ;
et équipements ; • Indépendantes et impartiales, sans aucun lien ou conflit d’intérêt
• Des indications sur les possibilités de réemploi sur le site de avec les commanditaires de l’opération ou des entreprises
l’opération, sur un autre site ou par l'intermédiaire de filières de devant effectuer les travaux.
réemploi, notamment les filières locales ;
L’article D. 126-12 du Code de la construction et de l’habitation
• L’estimation de la nature et de la quantité des produits, matériaux
précise que la personne physique ou morale qui réalise le diagnostic
et équipements qui peuvent être réemployés ;
PEMD doit fournir à la maîtrise d’ouvrage une preuve de ses
• À défaut de réemploi, les indications sur les filières de gestion et compétences pour la réalisation de cette mission, « en matière de
de valorisation des déchets, notamment les filières locales, en prévention et de gestion des déchets ainsi qu'en matière de
vue de leur réutilisation, leur recyclage ou une autre valorisation techniques du bâtiment ou d'économie de la construction ».
matière, leur valorisation énergétique ou leur élimination ;
• L’estimation de la nature et de la quantité des produits, Les preuves qui peuvent être fournies sont par exemple :
équipements, matériaux et déchets (PEMD) issus de la • La preuve par tous moyens d'une expérience professionnelle de
démolition ou de la rénovation significative pouvant être réutilisés, trois ans de technicien ou agent de maîtrise du bâtiment ou dans
recyclés, valorisés sous forme matière ou en vue d'une des fonctions d'un niveau professionnel équivalent ;
production d'énergie ou éliminés ; • Un diplôme sanctionnant une formation du niveau de
• Des indications sur les précautions de dépose, de stockage sur l'enseignement postsecondaire d'une durée minimale de deux
chantier et de transport de ces PEMD ainsi que sur les conditions ans à temps plein ou d'une durée équivalente à temps partiels
techniques et économiques prévues pour permettre leur dispensés dans une université ou un établissement
réemploi, leur réutilisation, leur recyclage ou une autre d'enseignement supérieur ou dans un autre établissement de
valorisation matière, leur valorisation énergétique ou leur niveau équivalent, ou un titre professionnel équivalent ou la
élimination. validation d'une formation qualifiante ;
• Toute preuve de la détention de connaissances équivalentes.
Le diagnostic doit être établi (article R. 126-10) :
• Préalablement au dépôt de la demande de permis de démolir ou Des formations certifiantes pour les diagnostiqueurs PEMD sont
de rénover ; actuellement en cours de développement, comme par exemple une
• Ou, lorsque l’opération n’est pas soumise à autorisation formation proposée par le CSTB, le SEDDRe et Recovering.
d’uranisme, préalablement à l’acceptation des devis ou à la
passation des marchés.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Pièces utiles à l’élaboration du devis de l’intervention • Devis de l’intervention pour diagnostic PEMD ;
(diagnostics amiante et plomb, plans) fournies par la MOA ; • Diagnostic PEMD.
• Diagnostics amiante, plomb, termites et, le cas échéant, de
pollution des sols ;
• Ensemble des pièces fournies par la MOA et éventuellement des
études d’archive et historiques complémentaires ;
• Visite de site par le diagnostiqueur.

31
01. FICHES ACTIONS

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

L’ouvrage doit-il faire l’objet d’un diagnostic PEMD ?

Source : CSTB

32
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

1. Préparer le cahier des charges pour la réalisation d’un 2. Élaborer le diagnostic [diagnostiqueur]
diagnostic PEMD [MOA]
L’association Démoclès définit quatre étapes clés pour l’élaboration
Pour mettre en place un cahier des charges utile à la réalisation d’un d’un diagnostic (voir la rubrique Guides et outils pour aller plus loin
diagnostic PEMD, la MOA doit rappeler le contexte de l’opération, sa de cette fiche) :
nature (démolition, rénovation partielle ou totale), l’étendue du
1. Pré-visite avant remise des offres des diagnostiqueurs ;
périmètre de l’opération, les parcelles concernées. Elle doit aussi
2. Étude documentaire réalisée par le diagnostiqueur engagé : le
préciser si elle a connaissance du futur projet qui sera réalisé (pour
diagnostiqueur peut effectuer des recherches documentaires sur
optimiser les conseils en réemploi sur site éventuel) et si l’opération
l’historique du bâtiment ;
entre dans un projet d’aménagement global, de performance pour
3. Étude sur site : le diagnostiqueur peut procéder à des sondages
l’obtention d’un label, ou autres. Voir la fiche 2.1 Définir une stratégie
ou des relevés destructifs ;
générale pour cerner les besoins, ambitions et périmètre du projet.
4. Élaboration du dossier du diagnostic : dans le rapport, le
diagnostiqueur identifie les potentiels de réemploi ou réutilisation
Dans un second temps, la MOA doit rassembler l’ensemble des
des produits et matériaux, il propose des taux de valorisation
pièces utiles à la fourniture de l’offre du diagnostiqueur dont
ainsi que les conditions techniques de celle-ci par type de
notamment les diagnostics obligatoires (diagnostic amiante avant
déchets.
travaux (DAAT) ou dossier technique amiante (DTA)), diagnostic plomb
si bâtiment construit avant 1949, termites), plans, diagnostics utiles
Sur la base des documents fournis par la MOA, et d’une ou plusieurs
non obligatoires (réseaux, pollution des sols, etc.). Elle peut également
visites de sites, le diagnostiqueur fait donc l’inventaire des PEMD de
fournir des études historiques de construction ou de réhabilitation de
l’ouvrage à déconstruire.
l’ouvrage.
S’appuyant sur son expertise sur le bâtiment et son expérience sur
De plus, la MOA doit s’assurer de l’accessibilité à l’ensemble des
d’autres chantiers de déconstruction, le diagnostiqueur a une
parties de l’ouvrage qui devront être diagnostiquées. Elle renseignera
connaissance fine qui lui permet :
au diagnostiqueur :
• De quantifier les éléments potentiellement réemployables. Pour
• Les parties du ou des bâtiments inaccessibles pour des raisons
les éléments dont le potentiel de réemploi est très intéressant, il
de sécurité (amiante, structure, etc.) ;
peut proposer des « Fiches Information Matériaux » détaillant les
• Les moyens d'accès ;
caractéristiques et évaluant leurs performances ;
• Les horaires d’accès ;
• D’évaluer, par relevé et par un travail au ratio (par exemple une
• La présence de sous-sol ou vide sanitaire ;
tonne par m²) les quantités de PEMD par poste (gros œuvre,
• Le nombre d’étages ;
second œuvre, etc.). Cette approche par ratio est incontournable
• La surface de la parcelle et des bâtiments concernés par du fait que tous les locaux ou éléments du bâtiment ne sont pas
l’emprise des travaux de démolition / rénovation ; tous accessibles et/ou ne sont pas décrits dans les pièces
• Les accès à l’eau et l’électricité ; graphiques du bâtiment (plans) remises par la MOA (par exemple,
• Le niveau d’ambition en termes de réemploi / recyclage, ou taux les fondations, les gaines techniques). Le diagnostiqueur précise
global de valorisation. la méthodologie employée et définit les limites du diagnostic et
Une fois que le diagnostic a été commandé par la MOA, c’est au de l’inventaire dans son rapport de diagnostic.
diagnostiqueur d’agir. Les conclusions du diagnostic PEMD présenteront une synthèse des
gisements à fort enjeu de valorisation (réemploi, recyclage) qui
permettront à l’équipe projet de l’intégrer dans sa stratégie de
valorisation.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide des bonnes pratiques pour la réalisation du Interreg North-West Europe FCRBE, « Guide pour l’identification du
diagnostic PEMD avant démolition / réhabilitation significative de potentiel de réemploi des produits de construction avant démolition »,
bâtiments », 2020. 2021.
Le guide présente les recommandations pour mener un audit
Ce guide a été réalisé en concertation avec les membres du groupe réemploi, première étape pour la mise en œuvre effective du réemploi.
de travail Diagnostic Déchets de la plateforme Démoclès. Au-delà des Le document rappelle les enjeux auxquels l’audit répond, formule des
dispositions règlementaires, ce guide a pour vocation d’accompagner recommandations sur la chronologie d’intervention, sur les acteurs et
tous les acteurs qui souhaiteront s’appuyer sur le diagnostic PEMD leurs compétences nécessaires pour réaliser un audit, détaille son
dans la mise en œuvre d’une stratégie d’économie circulaire contenu et en définit le périmètre selon les finalités et objectifs du
réellement efficace pour le secteur du bâtiment. Le guide s’adresse maître d’ouvrage. Le guide présente un certain nombre d’outils
cependant en priorité aux diagnostiqueurs pour les accompagner intéressants « prêt à l’emploi » : des listes de contrôle pour préparer le
dans la réalisation d’un diagnostic PEMD. scope du réemploi, évaluer le potentiel de réemploi selon des critères
techniques, environnementaux, économiques, ou selon le type de
Utile pour le diagnostiqueur qui y trouvera les enjeux, étapes et outils produit.
pour mener à bien le diagnostic PEMD.
Utile pour mener à bien un diagnostic réemploi permettant la mise en
œuvre ultérieure des PEM issus d’une opération de déconstruction
sélective.

⇒ FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)

33
01. FICHES ACTIONS

POINTS D’ATTENTION

Temporalité des diagnostics : Utilisation d’outils numériques :

Le diagnostic PEMD doit être réalisé en amont de l’opération et L’utilisation d’outils numériques pour la réalisation de diagnostics
préférentiellement à la suite des diagnostics sanitaires, amiante, PEMD n’est pas encore généralisée, mais une forte volonté est
plomb, termites qui déterminent l’ensemble des produits, exprimée de la part des diagnostiqueurs. Ces outils numériques
équipements et matériaux contaminés et donc potentiellement non permettent par exemple de réaliser des mesures directement sur
valorisables ou réemployables. Cela permet également d’assurer la logiciel, d’effectuer des visites virtuelles ou encore d’indiquer sur un
sécurité des diagnostiqueurs qui interviennent sur le terrain et peuvent plan 3D des photos des gisements, afin d’indiquer à la MOA leur
réaliser des prélèvements destructifs. localisation de façon très précise. L’utilisation de scan 3D, dont la
technologie se démocratise, permet un diagnostic éventuellement
Les points d’attention pour le réemploi : plus fin, sans nécessiter de visites supplémentaires. Il peut également
servir de base pour l’élaboration d’un jumeau numérique de l’existant.
L’un des enjeux majeurs pour le réemploi est de garantir la Le jumeau numérique a le potentiel de servir à plusieurs acteurs dans
performance des produits, équipements ou matériaux déposés pour le contexte d’une réhabilitation lourde. Dans ce cas de figure, le
qu’ils puissent être remis en œuvre pour une fonction similaire. Il jumeau numérique peut servir au-delà de la phase de déconstruction
n’existe à ce jour aucune règle professionnelle sur ce sujet, mais des en permettant la traçabilité des éléments existants, neufs ou
travaux de recherche et d’expertise permettent de construire les bases réemployées.
d’une démarche commune : Ces outils numériques présentent de nombreux avantages tels qu’un
• Les travaux de la Fondation du Bâtiment Énergie proposent gain de temps important, mais aussi une réduction de la marge
huit guides afin de fiabiliser les performances en vue d’un d’erreur. Aussi, ces outils permettraient aux acteurs de pouvoir
réemploi ; transmettre à la MOA tous les éléments utiles d’un seul coup
• Le projet européen Interreg North-West Europe FCRBE (diagnostic amiante, diagnostic PEMD).
“Facilitating the circulation of reclaimed building éléments in Des groupes de travail sont organisés pour tester ces outils
Northwestern Europe’’ propose des guides par famille de numériques et faire remonter leurs avantages et inconvénients.
produits publiés courant 2021 (fruit de la collaboration entre
Bellastock, le Centre Scientifique et Technique de la
Construction, Bruxelles Environnement, le Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment, la Confédération Construction, Rotor,
Salvo et l’Université de Brighton) ;
• Les travaux de l’association Démoclès.

SOURCES

ALS, « Retour d’expérience. La captation 3D au service de l’économie circulaire », 29/03/21. Consulté le 03/05/21, sur Campus Transfo
Num : https://campustransfonum.fr/retour-dexperience-la-captation-3d-au-service-de-leconomie-circulaire/.
Démoclès, « Guide des bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic PEMD avant démolition / réhabilitation significative de bâtiments »,
2020.

34
01. FICHES ACTIONS

2.4. DÉPOSER LE CERFA DIAGNOSTIC PEMD SUR LA PLATEFORME DÉDIÉE

DESCRIPTION ET ENJEU

Préparer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 2

La seconde phase consiste à récolter les données d’entrées pour orienter les choix des parties prenantes sur les risques et opportunités de
valorisation que représente une opération de déconstruction.

Déposer le CERFA diagnostic sur la plateforme dédiée


Une fois que le diagnostic PEMD a été réalisé, l’échelon final de cette deuxième étape de l’opération de déconstruction sélective est la
complétion du formulaire associé au CERFA diagnostic et le dépôt du rapport de diagnostic PEMD sur la plateforme nationale réglementaire
développée par le CSTB. Le décret n°2021-821 du 25 juin 2021, relatif au diagnostic portant sur la gestion des produits, équipements,
ACTION 4

matériaux et des déchets issus de la démolition ou de la rénovation significative de bâtiments, exige que le diagnostic soit transmis sur la
plateforme réglementaire, préalablement à l’acceptation des devis ou à la passation des marchés relatifs aux travaux. La complétion de ce
diagnostic sur cette plateforme pourrait être déléguée par exemple au diagnostiqueur ou à la maîtrise d’œuvre, mais c’est à la maîtrise
d’ouvrage de valider le dépôt final sur la plateforme. Conformément aux exigences réglementaires, la plateforme donnera la possibilité aux
maitres d’ouvrages de publier les informations issues des diagnostics, et ce sous la forme d’une carte des gisements disponibles à l’échelle
nationale.

35
01. FICHES ACTIONS

3. développer la stratégie de valorisation

3.1. COMPLÉTER L’APPROCHE ET METTRE À JOUR LE DIAGNOSTIC PEMD

DESCRIPTION ET ENJEU

Développer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 3

Sur des bases objectives, la maîtrise d’ouvrage (MOA) peut établir les priorités de l’opération d’après des objectifs économiques et
environnementaux.

Compléter l’approche et mettre à jour le diagnostic PEMD


Le diagnostic PEMD remis à l'étape précédente peut éventuellement faire l'objet d'études plus étendues afin d'arbitrer sur des choix
ACTION 1

économiques et environnementaux. Il peut par exemple être complété par un diagnostic réemploi, qui examine de façon plus détaillée
l'opportunité de réemployer des produits, équipements et matériaux issus de la déconstruction.
Il est par ailleurs recommandé de mettre à jour le diagnostic PEMD au moment du DCE travaux pour joindre à ce dossier une version
consolidée.

36
01. FICHES ACTIONS

3.2. PRÉCISER LA STRATÉGIE DE VALORISATION, AUX ÉCHELLES GISEMENTS ET OPÉRATION

DESCRIPTION ET ENJEU

Développer la stratégie de valorisation


ÉTAPE 3

Sur des bases objectives, la maîtrise d’ouvrage (MOA) peut établir les priorités de l’opération d’après des objectifs économiques et
environnementaux.

Préciser la stratégie de valorisation, aux échelles gisements et opération


Dans la continuité des conclusions du diagnostic PEMD, et afin de consolider la stratégie de valorisation de l’opération, l’équipe projet travaille
à deux échelles :
ACTION 2

• À l’échelle du gisement : elle identifie et analyse les scénarios de valorisation des gisements d’intérêt ;
• À l’échelle de l’opération : elle précise les objectifs de valorisation et définit les indicateurs associés.
La MOA arbitre sur ces différents éléments, en prenant en compte ses ambitions, les contraintes logistiques, temporelles et budgétaires de
l’opération.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Suite à la dépose du diagnostic PEMD sur la plateforme réglementaire, des scénarios de valorisation sont établis afin d’opter, à la suite d’un
arbitrage, pour celui qui sera le plus adapté au projet et aux ambitions de la MOA.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’œuvre (MOE) Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA)


Analyse le diagnostic PEMD et propose des scénarios de Accompagne à l’analyse du diagnostic PEMD et à l’élaboration des
valorisation en se basant sur les objectifs de la MOA et des diverses scénarios de valorisation.
contraintes liées à l’opération.

37
01. FICHES ACTIONS

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Les scénarios de valorisation des produits, matériaux et équipements issus de l’opération de déconstruction ou de rénovation significative
proposés par l’AMOA ou la MOE doivent prendre en compte la hiérarchisation des modes de traitement décrite dans l’article L. 541-1 du Code
de l’environnement :

Hiérarchisation des modes de traitement des PEMD


Source : CSTB d’après l’article L. 541-1-1 du Code de l’environnement

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic PEMD ; Définition des objectifs de valorisation envisageables et des
• Ambitions environnementales de la MOA ; indicateurs associés.
• Potentiels diagnostics complémentaires (ressources /
réemploi) ;
• Sollicitations pour la reprise de gisements et manifestations
d’intérêts sur la plateforme règlementaire PEMD.

38
01. FICHES ACTIONS

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Comment définir une stratégie de valorisation ?

Pour savoir quel est le scénario le plus adapté pour la valorisation de chacun des produits, équipements, matériaux (PEM), il faut évaluer les
critères économiques, techniques, environnementaux et sociaux propres au projet, pour chacun des PEM. Il faut ensuite noter le critère en
fonction de son évaluation (en établissant par exemple une note ou un code couleur). En fonction de la note obtenue, il est possible d’avoir une
indication sur la solution à retenir (réemploi, recyclage ou autre).

Source : INDDIGO

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

I. Scénarios de valorisation - à l’échelle de chaque gisement 2. Cibler les différents scénarios de valorisation pour
identifié dans le diagnostic chaque gisement d’intérêt

Pour chaque gisement d’intérêt identifié dans le diagnostic PEMD, il Pour un même PEMD, les différentes pistes de valorisation peuvent
s’agit ici de définir des scénarios de valorisation (réemploi in situ, être complexes à étudier, car les possibilités sont souvent multiples.
recyclage chez un industriel spécifique, etc.) et de classer ces Par exemple, pour le réemploi, plusieurs solutions peuvent être
scénarios par ordre d’importance afin de les prioriser. étudiées, comme :
• In situ (sur le futur projet porté par le MOA) ;
1. Analyser le diagnostic PEMD et identifier les gisements • Ex situ :
d’intérêt o Sur un autre projet porté par le MOA ;
o Via le don à un particulier, à un MOA ou à une
Une étape d’analyse critique du diagnostic PEMD par la MOE (et, le association ;
cas échéant, par l’AMOA) doit être réalisée. Elle permet à l’équipe o Par l’organisation d’une vente lors du chantier à un public
projet de prendre connaissance des recommandations du diagnostic restreint et/ou à un public large ;
PEMD afin de les intégrer dans la conception du projet. Les o Par le passage vers une
conclusions du diagnostic PEMD présenteront les gisements à fort matériauthèque/recyclerie/plateforme de
enjeux de valorisation (réemploi et recyclage). C’est sur ces gisements reconditionnement ;
d’intérêts que la suite des analyses devra être menée. o Via une plateforme numérique de mise en visibilité des
gisements et/ou d’offre et de la demande.
Le diagnostic PEMD permettra d’orienter les scénarios de valorisation
pour chaque PEMD et l’équipe projet devra cibler les scénarios de
valorisation sur lesquels elle souhaite poursuivre son étude.

39
01. FICHES ACTIONS

3. Analyser les différents scénarios de valorisation pour coût supplémentaire, car cela permet de créer de l’emploi local et/ou
chaque gisement d’intérêt en insertion, ce qui est un argument non négligeable entendu par les
élus sur un territoire.
Différents critères d’analyse peuvent être pris en compte, notamment :
• Des critères de débouchés / vente ; 4. Formuler les scénarios de valorisation et arbitrer
• Des critères organisationnels et techniques liés à la dépose ;
• Des critères économiques ; À l’issue de l’analyse des différents critères, deux à trois scénarios de
• Des critères environnementaux ; valorisation sont proposés au MOA pour chaque gisement d’intérêt,
• Des critères sociaux. en faisant varier l’importance des critères évoqués. Au choix de la
MOA d’arbitrer entre ces scénarios.
Critères débouchés, intérêt sur le marché
Un des premiers critères consiste à vérifier l’attrait du matériau ou II. Objectifs de valorisation et indicateurs associés - à
produit sur le marché du réemploi ou de la valorisation. Il pourra par l’échelle de l’opération
exemple être noté faible, moyen ou fort afin d’aider à évaluer son
potentiel de revente ou de recyclage. En parallèle de la définition et de l’arbitrage des scénarios de
Attention, pour certains éléments ou matériaux anciens, le marché du valorisation à l’échelle gisements, les objectifs de valorisation à
réemploi peut être une niche, c’est à dire qu’il peut y avoir peu l’échelle de l’opération doivent être consolidés, à partir des ambitions
d’acquéreurs, mais le matériau peut être plus rare et avoir une forte valeur. définies par la MOA (voir fiche 2.1 Définir une stratégie générale).
Critères organisationnels et techniques
1. Définir les objectifs de valorisation à l’échelle de l’opération
Il s’agit de noter la complexité de la dépose, la présence d’acteurs
compétents sur le territoire pour la récupération et l’intérêt pour ces
À l’échelle de l’opération, les objectifs de valorisation vont concerner
PEMD. Ces trois facteurs peuvent également chacun être notés
l’ensemble des gisements qui seront valorisés.
comme faible, moyen ou fort.
Deux types d’objectifs peuvent être définis : des objectifs
Par ailleurs, la question de l’espace disponible pour le stockage des
environnementaux, qui concerneront notamment la dépose sélective,
PEM destinés au réemploi, et la compatibilité avec le
le réemploi de PEM, le tri des déchets, leur stockage, leur transport
planning/phasage du chantier est un enjeu qui doit être anticipé.
ou encore leur valorisation, et des objectifs sociaux.
La maîtrise d’ouvrage peut formaliser des objectifs dits fermés ou
Critères économiques
ouverts :
Il s’agit de vérifier que la solution est économiquement acceptable par
le maître d’ouvrage. Pour cela, il faut prendre en compte plusieurs • Un objectif fermé peut par exemple être un objectif qui nécessite
postes de coûts et de recettes potentielles : d’avoir une certification. Si l’entreprise l’a, l’objectif sera atteint.
Cet objectif est considéré comme fermé, car dans le cas où
• Quel sera le coût de la dépose soignée ?
l’entreprise ne dispose pas de cette certification, l’objectif n’est
• Est-ce un surcoût pour le MOA ?
pas atteint ;
• Quel sera le coût évité de la gestion des déchets ?
• Un objectif ouvert est atteint lorsqu’il est possible de le valider de
• Quel sera le coût de revente du matériau ?
différentes façons, sans contrainte particulière.
En fonction de la manière dont aura été conçu le marché de travaux,
les recettes liées à la revente des PEMD seront récupérées par 2. Définir les indicateurs associés aux objectifs
l’Entreprise de déconstruction ou par la maîtrise d’ouvrage. Cela
impacte d’ailleurs les aspects juridiques liés aux transactions. Afin de mesurer l’atteinte de ces objectifs tout au long du chantier, des
indicateurs sont associés à ces objectifs. Ces indicateurs dépendent
Critères environnementaux de chaque chantier, mais aussi des produits, équipements, matériaux
L’impact environnemental peut être évalué selon différents critères, et déchets engendrés par la déconstruction. C’est avec une bonne
notamment les suivants : connaissance des différentes particularités d’un projet et de son
potentiel en termes de valorisation de l’existant que la maîtrise
• Quantités potentiellement réemployées ou réutilisées et
d’ouvrage choisit les indicateurs pertinents à suivre.
estimation des déchets évités en tonne ;
Ces indicateurs peuvent être divers : nombre de produit ou de famille
• Impact carbone lié au transport ;
de produits à réemployer ou pourcentage du coût projet associé au
• Traitement de déchets évité ;
réemploi, taux de valorisation, émissions de CO2 évitées, etc. (voir
• Quantité de CO2 évitée par le réemploi ou la réutilisation du PEM.
Points d’attention pour plus d’exemple d’indicateurs).

Critères sociaux Ces objectifs et indicateurs associés devront être intégrés au DCE et
Certaines entreprises de l’Économie sociale et solidaire (ESS) se sont seront ensuite suivis tout au long du chantier grâce à une
spécialisées dans la dépose sélective et/ou le reconditionnement des méthodologie de calcul développée et appliquée par l’Entreprise de
PEM et font appel à de la main d’œuvre en insertion. Il peut être déconstruction. Pour plus de détails à ce sujet, voir la Fiche 6.2
intéressant d’avoir recours à ces acteurs même si l’opération subit un Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Bellastock, « REPAR2 : Le réemploi, passerelle entre architecture et industrie », 2018.

Ce guide a pour objectif de favoriser le réemploi dans les opérations de construction. Il propose une méthode pour évaluer les impacts
économiques des actions d’une opération de déconstruction et le réemploi de matériaux tout au long du projet.
Sont présentés non seulement les différents types d’externalités positives et négatives associés à ce type d’opération, mais également
des études de cas économiques.

Utile pour considérer quels sont les coûts associés à une opération de déconstruction sélective par rapport à une démolition traditionnelle.

40
01. FICHES ACTIONS

POINTS D’ATTENTION

Exemples d’indicateurs de valorisation de l’opération :

Source : ORÉE, Guide « Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP ? », 2018.

Définir des objectifs de valorisation et choisir des indicateurs


pertinents : Concernant les objectifs de valorisation envisagés par la MOA, ceux-
ci sont souvent traduits en termes de pourcentage de valorisation
Choisir un scénario plutôt qu’un autre doit se faire sur la base d’une lecture matière ou en tonnes valorisées. Les objectifs en tonnages ne doivent
fine du diagnostic PEMD. L’étude du SEDDRe sur les pratiques de tri sur pas concerner uniquement des déchets inertes lourds de type gros
les chantiers de déconstruction publiée en 2019 et co-financée par œuvre maçonné, car la méthode de calcul par masse se fait au
l’ADEME rappelle que tout objectif de valorisation doit également prendre détriment de la valorisation d’autres produits plus légers, comme le
en compte la disponibilité et la maturité des filières de valorisation des plastique. Ainsi des objectifs de valorisation d’éléments du second
différents types de déchets. Chaque opération est donc unique, et le taux œuvre peuvent être définis pour éviter ce biais. Il est également
de valorisation doit être adapté en conséquence. possible de définir des objectifs de valorisation en définissant des listes
de matériaux à valoriser en priorité.
Toutefois, le taux de valorisation matière d’un chantier peut atteindre
70 % de valorisation si le tri des produits et matériaux est respecté. Dans tous les cas, des objectifs, mêmes petits, permettent
Sur certains chantiers, près de 90 % de déchets sont valorisés – en d’enclencher une démarche vertueuse qui peut être reproduite sur
grande partie en raison de la valorisation par le recyclage. Ainsi des d’autres opérations.
objectifs ambitieux peuvent être pleinement atteints.

SOURCES

SEDDRe, ADEME, « Étude sur les pratiques de tri sur les chantiers de déconstruction », 2020.
ORÉE, « Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP ? », 2018.

41
01. FICHES ACTIONS

4. lancer l’appel d’offre travaux et choisir l’entreprise de déconstruction

4.1. PRÉPARER ET LANCER L’APPEL D'OFFRE MARCHÉ TRAVAUX

DESCRIPTION ET ENJEU

Lancer l’appel d’offre travaux et choisir l’Entreprise de déconstruction


ÉTAPE 4

D’après les objectifs préalablement établis, la maîtrise d’ouvrage (MOA) définit la procédure de passation du marché et lance l’appel d’offre
travaux. L’exécution démarre avec l’attribution du marché et la préparation du chantier.

Préparer et lancer l’appel d’offre marché travaux


ACTION 1

Dans cette étape cruciale, le Dossier de consultation des entreprises (DCE) est établi pour l’opération de déconstruction, tout comme les
objectifs de valorisation (précis ou ouverts), les clauses techniques, les critères d’attribution du marché éventuellement accompagnés d’une
charte « démolition/déconstruction », et le calendrier prévisionnel des travaux.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Une fois le scénario de valorisation déterminé pour le projet, ainsi que les objectifs de valorisation et les indicateurs associés, il est
nécessaire de préparer l’appel d’offre marché travaux afin que les entreprises qui le souhaitent puissent y répondre.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA)
Relit et valide les rendus PRO/DCE de Accompagne et participe à la préparation du Fournit des clauses types à adapter au
l’équipe projet, et complète les pièces du DCE. marché et participe à la relecture du DCE.
marché.
S’assure que l’ensemble de ses ambitions,
objectifs et indicateurs sont intégrés au
Dossier de consultation des entreprises
(DCE).

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Dans la passation des marchés : Il existe deux types de marchés : les marchés privés passés par des
acteurs privés et les marchés publics, passés par différents types
La MOA retranscrit ses besoins et exigences par l’intermédiaire de d’acheteurs publics : les collectivités publiques (État central, entité
clauses juridiques et techniques. fédérée, collectivité territoriale, agence publique spécialisée) ou des
Dans ces documents, les livrables attendus, leurs contenus et les personnes morales assimilées à des acheteurs publics.
modalités d’appréciation et d’évaluation sont précisés.

42
01. FICHES ACTIONS

méconnaissent les obligations imposées au titre du diagnostic PMED


Les marchés publics sont soumis au Code des marchés publics. Les critères de
sélection y sont encadrés, et ne peuvent pas se réduire uniquement à une sont punies d’une amende de 45 000 €. Une peine d'emprisonnement
exigence économique. de six mois peut être prononcée en cas de récidive.

En outre, les infractions à la réglementation relative aux déchets sont


Obligations relatives aux missions du marché devant être réalisées : punies de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende
(article L. 541-46 du Code de l’environnement).
• Obligations de résultats et de moyens : dans les pièces du
contrat du marché, les obligations de moyens et de résultats sont En complément, la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la
définies pour chaque entité ; transition énergétique, qui a modifié l’article L. 541-7-1 dans le Code
• Obligation de traçabilité des PEMD : l’article R. 126-8 du de l’environnement, précise que le producteur de déchets a
Code de la construction et de l’habitation prévoit qu’un l’obligation de caractériser les déchets (dangereux ou non dangereux)
diagnostic portant sur les déchets issus de rénovations et de issus de l’opération de travaux. Les déchets dangereux doivent être
démolitions doit être établi pour toute opération de démolition ou traités et gérés de façon appropriée pour éviter les dangers et risques
de rénovation significative de bâtiments : de sécurité.
o dont la surface cumulée de plancher de l’ensemble des Ces exigences sont retranscrites dans les pièces écrites du Dossier
bâtiments concernés est supérieure à 1 000 m² ; de consultation des entreprises (DCE)
o ou concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une
activité agricole, industrielle ou commerciale et ayant été le Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les produits et
siège d’une utilisation, d’un stockage, d’une fabrication ou matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB)
d’une distribution d’une ou plusieurs substances classées (application repoussée au 1er janvier 2023) :
comme dangereuses en application de l'article R. 4411-6
du Code du travail. L’article 62 de la loi AGEC a prévu la création, à compter du 1er janvier
2022, d’une nouvelle filière de REP pour les produits ou matériaux de
En complément du diagnostic PEMD à établir en phase conception construction du bâtiment destinés aux ménages ou aux
(voir fiche 2.3 Commander et réaliser un diagnostic PEMD en professionnels (PMCB) (article L. 541-10 du Code de
identifiant les opportunités de valorisation), le MOA a l’obligation l’environnement).
d’établir un document de récolement à l’issue des travaux, permettant Les conditions de gestion de cette filière sont précisées par le décret
de garantir la traçabilité des matériaux déconstruits/démolis, valorisés n°2020-1725 du 29 décembre 2020 portant diverses dispositions
ou éliminés (article R. 126-14). d’adaptation relatives à la responsabilité élargie du producteur et par
le décret n° 2021-1941 du 31 décembre 2021 relatif à la responsabilité
Le diagnostic, ainsi que le formulaire de récolement, devront être et élargie des producteurs pour les produits et matériaux de construction
renseignés sur la plateforme réglementaire en cours de du secteur du bâtiment.
développement par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment,
dans un délai de 90 jours suivant l’achèvement des travaux de Obligation du tri “7 flux” :
démolition ou de rénovation significative (article R. 126-14-1).
Le décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 étend l’obligation
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la réglementaire d’un tri “5 flux” à un tri “7 flux” (papier, métal, verre,
réglementation ? plastique, bois, fraction minérale, plâtre).
Conformément à l'article L. 183-4 du Code de la construction et de
l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou
toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Stratégie et objectifs de valorisation aux échelles gisements et • Dossier de consultation des entreprises (DCE) pour consultation
opération (voir fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation des entreprises candidates au marché, constitué de :
aux échelles gisements et opération) ; • Règlement de consultation (RC) ;
• Rendu PRO/DCE. • Acte d’engagement (AE) ;
• Cahier des clauses administratives particulières (CCAP) ;
• Cahier des clauses techniques particulières (CCTP) ;
• Diagnostics (PEMD, amiante, plomb, etc.) ;
• Pièces graphiques ;
• Cahier des clauses administratives générales (CCAG) ;
• Décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF) et/ou autres
pièces de prix (BPU, DQE, etc.)
Cette liste est non exhaustive.

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Les recommandations ci-dessous ne sont pas exhaustives et sont l’obligation d’avoir recours à la dépose sélective, a minima pour
formulées à titre indicatif. les PEM réemployables et réutilisables ;
• Le terme « démolition » devra être proscrit, pour mettre en avant
Recommandations générales : la logique de « déconstruction » ;
• Reporter les objectifs de valorisation définis à l’étape précédente
• Intégrer aux pièces de marché la question de la valorisation plutôt (voir fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles
que de l’élimination des déchets. Il est souhaitable d’intégrer gisements et opération), et prévoir des pénalités si ces objectifs
ne sont pas atteints et si les documents justificatifs ne sont pas

43
01. FICHES ACTIONS

transmis. Il est aussi possible de privilégier une récompense par Cahier des clauses techniques particulières (CCTP) et Cahier des
bonus en cas de dépassement des objectifs ; clauses techniques communes (CCTC)
• Favoriser les attributions au mieux-disant dans les règlements de • Prévoir dans le CCTC un article dédié, présentant la stratégie
consultation, permettant d’inclure des notations techniques en générale et les objectifs de valorisation à échelle gisements et
complément des notations financières (à la différence des opération. La MOA précise également si elle est favorable :
attributions au moins-disant). Dans la grille d’évaluation du point o À l’ouverture d’une plateforme de stockage et/ou de vente
technique, une attention particulière devra être portée sur les de produits destinés au réemploi (sur le site de l’opération
moyens proposés par l’entreprise pour répondre à la stratégie et ou sur un site avoisinant) ;
les objectifs de valorisation attendus dans le DCE ; o À la cession (vente ou don) de produits, matériaux et
• Indiquer le suivi à mettre en place durant les travaux par des équipements pour le réemploi, et sous quelles conditions.
personnes référentes au sein de la MOE et de l’Entreprise • Intégrer dans les CCTP des clauses liées à la hiérarchie de
travaux, notamment concernant la dépose sélective et la valorisation : réemploi (dépose soignée, stockage et
traçabilité des PEMD. conditionnement éventuel avec tests de performance), recyclage
(exigences de tri des flux de matériaux) ;
• Intégrer des clauses déchets concernant leur tri, la prévention
1. Choisir entre un marché à plusieurs lots ou un marché des risques de pollution, la gestion des déchets dangereux. A ce
unique sujet, voir la rubrique Guides et outils pour aller plus loin de
cette fiche qui donne pour référence un nombre de clausiers
Le choix entre un marché à plusieurs lots ou un marché unique se fait disponibles ;
en fonction de la complexité du chantier et des délais. Ce choix peut • Intégrer des clauses liées à la logistique (transport de ressources
porter sur : et de déchets et stockage) ;
• Un marché de pré-curage en amont du marché des travaux de • Intégrer des clauses liées à la traçabilité (documents attendus,
déconstruction ou de rénovation et ce, pas seulement si la suivi au fil de l’eau, preuve, etc.) et aux contrôles effectués. Les
présence de déchets dangereux à retirer est avérée, mais rôles et responsabilités de chaque acteur, ainsi que l’organisation
également si le potentiel de réemploi est important et demande du suivi attendu sur le chantier doivent être précisés. Différents
des moyens techniques conséquents ; types de rôles sont définis, dont notamment :
• Un lot séparé de déconstruction sélective et réemploi qui o Le Responsable Valorisation (Entreprise), en charge de la
intervient en amont des autres lots (hors désamiantage si valorisation des PEMD et de leur traçabilité ;
présent) et intégré au marché de déconstruction ; o Le Coordinateur Valorisation (MOE), en charge du suivi de
• Des lots de travaux de déconstruction séparés avec des la mission.
entreprises distinctes ; • Intégrer une clause précisant la liste des pièces justificatives
• Un marché unique regroupant éventuellement le retrait des attendues de la part de l’entreprise à la fin du chantier.
déchets dangereux, le curage, la déconstruction.
Il est important de vérifier que les critères relatifs à l’économie circulaire
(matériaux triés, réemployés, filières de recyclage, etc.) sont bien
2. Identifier les recommandations par pièces de marché indiqués dans le CCTP et sont en cohérence, avec la charte de
chantier faibles nuisances si existante.
Règlement de consultation (RC) ou autres documents de
consultation Cahier des clauses administratives particulières (CCAP)
Le Règlement de la consultation (RC) est une pièce non contractuelle Dans le CCAP, document contractuel, il est important d’apporter des
constitutive du Dossier de consultation des entreprises (DCE). Il fixe précisions qui traduisent les ambitions de la MOA, notamment sur la
les règles de la consultation, à respecter par les différentes parties, valorisation des matériaux, en particulier aux sections suivantes :
comme par exemple : date limite de réception des plis (candidature • Les conditions de règlements ;
et/ou offre), caractéristiques principales de la consultation (procédure, • Les garanties notamment en termes de suivi des indicateurs, de
forme, allotissement, fractionnement), autorisation ou non des qualité et du pourcentage de valorisation (voir fiche 3.2 Préciser
variantes, liste des documents du DCE téléchargés, critères la stratégie de valorisation aux échelles gisements et
d'attribution du marché. opération) ;
Dans le cadre de sa démarche d’optimisation de la valorisation des • Les conditions de livraison ;
PEMD de son bâtiment existant, la MOA devra veiller à ce que ce • Les conditions de recours à des prestataires ou sous-traitants ;
document précise bien : • Les pénalités / bonus ;
• Les critères de notation techniques, en insistant sur les objectifs • Les délais d’exécution.
environnementaux ;
• La pondération de la notation technique par rapport à la notation Décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF) ou Bordereau
financière, en favorisant largement le poids de la notation des prix unitaires (BPU)
technique, afin de choisir une entreprise compétente répondant La MOA doit mener une réflexion sur le choix du mode de
aux ambitions environnementales et sociales de la MOA ; rémunération prenant pour base de référence soit une DPGF, soit un
• L’objectif du nombre d’heures minimales d’insertion sociale à BPU. La DPGF est établie sur la base des quantitatifs figurant dans le
réaliser et les conditions. diagnostic PEMD et comprend une grille de décomposition des prix.
Le BPU comprend une liste de prix pour les différentes actions à
Le RC précise également les pièces particulières à fournir par réaliser et un détail estimatif où sont indiquées les quantités
l’entreprise répondant au marché : prévisionnelles par article de prix.
• L’offre technique, ou mémoire technique, explicitant la Le choix des articles de prix est important, car il détermine la
méthodologie qui sera mise en place afin d’atteindre les objectifs répartition des coûts en fonction des risques et aléas du chantier. Il
de valorisation de la MOA. Cette offre technique devra être peut être envisagé de prévoir des prix spécifiques pour le réemploi et
documentée par un Schéma d’organisation de gestion des le traitement par type d’installation de traitement (exemple : recyclage,
déchets (SOGED) qui prendra aussi en compte la gestion de valorisation énergétique, stockage) et/ou en distinguant les natures de
l’ensemble des PEMD (Voir fiche 4.2 Recueillir les offres des matériaux (ex : prix pour le recyclage du bois, prix pour le recyclage
entreprises) ; des métaux, etc.). Certaines lignes peuvent être comptées en plus-
• L’offre financière via Bordereau de prix unitaire (BPU), ou value, comme celle du recyclage des métaux.
Décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF), l’acte
d’engagement (AE), etc. ; Pièces graphiques
• Les références de l’Entreprise travaux répondant à l’expertise en Un dossier de pièces graphiques constitué notamment des plans de
économie circulaire attendue dans l’appel d’offre (selon le niveau l’ouvrage concerné, des plans de déconstruction et tout autre
d’ambition). document technique permettant de décrire l’objet du marché des
travaux (plans fluides, plans Voiries et Réseaux Divers (VRD), plan de
masse, éventuellement nuage de points via relevé 3D). Dans le cas

44
01. FICHES ACTIONS

d’un curage et d’une dépose, des plans au 1/50e identifient géotechnique si applicable, etc.) établis en prenant en compte le
précisément les éléments à déposer par zone, ce qui est à conserver, périmètre des travaux, accompagnés de plans de repérage ;
les cloisonnements à déposer, les déconstructions structurelles. Si • Des fiches méthodologiques de diagnostic et d’évaluation des
pertinent, un plan de démontage et/ou une note de calcul concernant performances en vue du réemploi des produits de construction ;
la faisabilité de la déconstruction et/ou démontage devront aussi être • La charte de chantier faibles nuisances ;
fournis. • Un tableau de suivi de ressources et déchets à compléter par le
référent de l’entreprise pendant le chantier ;
Autres pièces • Si terrassements et réemploi des terres, une étude de sol peut
• Les diagnostics exigés (diagnostic produits équipements être fournie.
matériaux déchets (PEMD), amiante, plomb, termites,

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide d’accompagnement de la Maîtrise d’ouvrage et de MaTERRIO.construction, « Un guide pratique à destination des
la Maîtrise d’œuvre - Intégration des prescriptions « Déchets » dans maîtres d’ouvrage : Marché Publics de travaux : mieux gérer, mieux
les CCTP et les contrats cadres de chantiers de réhabilitation lourde recycler les déchets de chantier », 2020.
et de démolition », 2018.
Ce guide est publié à l’initiative de la Fédération Nationale des Travaux
Il s’agit d’un guide de rédaction de clauses pour les CCTP Publics (FNTP) et l’Union nationale des industries des carrières et de
d’opérations de démolition et réhabilitation lourde. Des clauses types matériaux de construction (UNICEM).
sont disponibles sur les volets suivants : diagnostic déchets, réduction
de la production de déchets, réduction de la nocivité des déchets, Utile pour intégrer des clauses pour favoriser la valorisation des
dépose sélective et tri des déchets, logistique, modes de traitement à déchets aux marchés des chantiers de travaux publics.
privilégier, valorisation des déchets, exigences attendues des
prestataires des déchets, traçabilité des déchets, management de la ⇒ Déchets et marchés publics de travaux : le nouveau guide
prévention et de la gestion des déchets. pratique disponible sur Materrio.construction - Materrio -
Recyclage et valorisation des matériaux
Utile pour trouver de nombreuses références de clauses qui peuvent
être adaptées aux marchés des travaux et de maîtrise d’œuvre.

SOURCES

Démoclès, « Étude sur la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage en matière de déchets », Rapport de synthèse, 2018.

45
01. FICHES ACTIONS

4.2. RECUEILLIR LES OFFRES DES ENTREPRISES

DESCRIPTION ET ENJEU

Lancer l’appel d’offre travaux et choisir l’Entreprise de déconstruction


ÉTAPE 4

D’après les objectifs préalablement établis, la maîtrise d’ouvrage (MOA) définit la procédure de passation du marché et lance l’appel d’offre
travaux. L’exécution démarre avec l’attribution du marché et la préparation du chantier.

Recueillir les offres des entreprises


ACTION 2

Les entreprises rédigent leur réponse à l’appel d'offre et veilleront à présenter de façon claire leurs ambitions en termes de valorisation des
PEMD issus de l’opération.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Suite à la publication du Dossier de consultation des entreprises (DCE), les entreprises préparent et envoient leur réponse à l’appel d’offre.
Cette étape est réalisée en amont de la signature du marché de travaux et de la préparation du chantier.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Entreprise de déconstruction
Prépare et envoie sa réponse à l’appel d’offre qui a été lancé par la maîtrise d’ouvrage.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

La dématérialisation des marchés publics est devenue obligatoire à compter du 1er octobre 2018 pour la majorité des marchés publics (pour les
marchés supérieurs à 25000 € HT). Ce seuil a été relevé à 40000 € au 1er janvier 2020.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• DCE publié. • Réponse à l’appel d’offre ;
• Mémoire technique ;
• Schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED) ;
• Offre financière (pièces de prix) ;
• Références de l’Entreprise travaux répondant à l’expertise en
économie circulaire attendue dans l’appel d’offre.

46
01. FICHES ACTIONS

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Comment élaborer un Schéma d’organisation et de gestion des Pour que sa complétion soit la plus pertinente possible lors de la
déchets (SOGED) complet et pertinent ? réponse à l’appel d’offre, il est intéressant de vérifier que le SOGED
aborde bien les points suivants :
À noter : Bien que le nom de ce document indique qu’il traite de la • L’identification des PEM à réemployer, la méthode de dépose
gestion des déchets, il est proposé, au vu des récentes évolutions sélective, de stockage, de conditionnement et de traçabilité en
réglementaires, d’élargir le périmètre de ce document à la gestion de vue d’une réemploi in situ ou ex situ (voir fiches 7.2 Mettre en
l’ensemble des PEMD du chantier. œuvre le réemploi in situ et 7.3 Préparer au réemploi ex situ) ;
• Les méthodes de non mélange des déchets sur chantier et donc
Le SOGED précise les mesures qui vont être prises pour mettre en le tri effectué ;
place une bonne gestion des PEMD (dépose sélective, tri, stockage, • Les moyens de contrôle et de traçabilité des déchets ;
conditionnement, logistique, traçabilité, filières de valorisation ou • Les installations de valorisation, traitement et élimination des
d’élimination) et ainsi répondre aux attentes de la MOA sur ces déchets ;
thématiques. Il appartient au maître d’œuvre de demander aux • Les moyens humains mis en œuvre pour assurer la bonne
entreprises de proposer ce document dans leur offre (voir fiche 4.1 réalisation du SOGED (par exemple, en désignant un
Préparer et lancer l'appel d'offre marché travaux). responsable de la gestion des déchets au sein de l’entreprise).

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

1. Prendre connaissance du Dossier Consultation o Pour les autres déchets : intégrer les moins-values
Entreprises (DCE) éventuelles, par exemple le recyclage des métaux (ou
autres types de matériaux si applicable) ;
Pour répondre à un appel d’offre de travaux, il est dans un premier • De l’offre technique, qui correspond à ce qui est couramment
temps nécessaire aux entreprises de prendre connaissance du DCE appelé le “mémoire technique”. Dans celui-ci, il est primordial de
dans lequel la maîtrise d’ouvrage (MOA) a précisé le cahier des faire apparaître la méthodologie de travail qui va être adoptée par
charges et les ambitions du projet. l’entreprise et les moyens mis en œuvre pour répondre au projet
et aux ambitions de la MOA, notamment en termes de gestion et
2. Préparer le dossier de réponse à l’appel d’offre valorisation des produits, équipements, matériaux et déchets qui
seront déconstruits (déconstruction sélective, tri à la source,
Le dossier de réponse à l’appel d'offre est composé : hiérarchie des traitements, traçabilité, etc.) en intégrant les
• Du dossier de candidature, qui regroupe les pièces exigences exprimées dans le DCE et la charte chantier. Afin que
administratives demandées ; la MOA puisse noter et comparer les offres des candidats sur la
• De l’offre financière, essentiellement constituée des pièces de pertinence des filières proposées, il est important que le mémoire
prix (Bordereau de prix unitaire (BPU), Acte d’engagement (AE), technique décrive clairement et avec transparence les filières
Décomposition du prix global et forfaitaire (DPGF)). Pour une auxquelles les opérateurs feront appel pour chaque typologie de
opération de déconstruction sélective, l’offre financière peut produits, équipements, matériaux et déchets ;
inclure les coûts supplémentaires que peut impliquer la dépose • Ce mémoire est très important et peut être complété par le
sélective. Il est recommandé de chiffrer dans la DPGF ou le BPU, Schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED). Ce
de manière transparente et complète, les éléments suivants : dernier doit prendre en compte les recommandations du
o Pour les PEM identifiés à réemployer : chiffrer un repérage diagnostic PEMD en termes de valorisation et réemploi, les
des gisements, une dépose sélective, un conditionnement, objectifs de valorisation du DCE et être en cohérence avec le
et stockage si nécessaire. À adapter selon les besoins mémoire technique. (Voir section Aide à la décision et scénarios
(réemploi in situ ou ex situ) ; envisageables de cette fiche)
o Pour les déchets dangereux : chiffrer le transport et le
3. Transmettre la réponse à l’appel d’offre
traitement des déchets dans une ligne dédiée, avec un coût
estimé en prix unitaire par tonne ;
La transmission de la réponse à l’appel d'offre se fait le plus souvent
par voie électronique, sur une plateforme de dématérialisation.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

La Fédération Française du Bâtiment propose une trame du Schéma d’organisation et de gestion de déchets (SOGED).

Cette trame de Schéma d’organisation de gestion des déchets de chantier permet de préciser, en une ou deux pages, les engagements pris par
l’entreprise concernant la gestion des déchets de chantier : conditions de gestion sur le chantier, modes de transport, lieux d’évacuation et
méthodes de suivi.

À noter : Comme mentionné, le périmètre du SOGED, et donc de la trame proposée, traite uniquement de la gestion des déchets. Avec l’entrée
en vigueur début 2022 du diagnostic PEMD, il est important de compléter cette trame, notamment avec des éléments traitant de la gestion des
PEM réemployés.

Utile pour former la base du SOGED.

⇒ Documentation : FFB - Déchets de chantier (ffbatiment.fr)

47
01. FICHES ACTIONS

POINTS D’ATTENTION

Désigner un Responsable Valorisation : Se différencier des autres entreprises :

L’entreprise qui répond à l’appel d’offre doit désigner un Responsable Lors de la réponse à l’appel d’offre, une entreprise peut tenter de se
Valorisation qui sera en charge de : démarquer des autres en faisant apparaître clairement dans l’offre ses
• Rédiger et mettre à jour le SOGED ; objectifs concernant la valorisation des produits, équipements et
• Suivre la dépose, le stockage et le devenir des PEM réemployés ; matériaux. Pour cela, l’entreprise peut par exemple :
• Réaliser le suivi des déchets et de leur valorisation (récupération • Intégrer clairement des objectifs de réemploi et expliciter la
des bons de pesée, des bordereaux de suivi de déchets (BSD) méthodologie qui sera retenue (dépose sélective, préparation
et déchets dangereux (BSDD), mettre à jour le tableau de suivi des matériaux en vue de leur réemploi, etc.) ;
des déchets, de bilan mensuel et de fin de chantier, etc.). • Montrer qu’elle a bien anticipé les contraintes de temps que peut
impliquer un projet d’économie circulaire ;
Ce responsable sera le principal interlocuteur du Coordinateur • Présenter une première version du SOGED en détaillant
Valorisation, désigné au sein de la MOE, qui s’assure que le suivi et l’organisation prévue et en justifiant l’atteinte des objectifs
les documents rédigés par le Responsable Valorisation sont complets d’économie circulaire ;
et transmis. • Mettre en avant des opérations similaires qu’elle a déjà traitée,
en explicitant par exemple les réussites et difficultés rencontrées.

SOURCES

ADEME, Document de présentation du Schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED), 2016.

48
01. FICHES ACTIONS

4.3. SIGNER LE MARCHÉ TRAVAUX

DESCRIPTION ET ENJEU

Lancer l’appel d’offre travaux et choisir l’Entreprise de déconstruction


ÉTAPE 4

D’après les objectifs préalablement établis, la maîtrise d’ouvrage (MOA) définit la procédure de passation du marché et lance l’appel d’offre
travaux. L’exécution démarre avec l’attribution du marché et la préparation du chantier.

Signer le marché travaux


ACTION 3

Le marché est attribué à l’entreprise qui présente la réponse la plus en accord avec les ambitions technico-économiques du projet de la
maîtrise d’ouvrage. Pour l’attribution du marché, sera favorisée la capacité de mettre en œuvre les démarches d’économie circulaire et de
valorisation des PEMD attendues sur l’opération.

49
01. FICHES ACTIONS

4.4. PRÉPARER LE CHANTIER

DESCRIPTION ET ENJEU

Lancer l’appel d’offre travaux et choisir l’Entreprise de déconstruction


ÉTAPE 4

D’après les objectifs préalablement établis, la maîtrise d’ouvrage (MOA) définit la procédure de passation du marché et lance l’appel d’offre
travaux. L’exécution démarre avec l’attribution du marché et la préparation du chantier.

Préparer le chantier
ACTION 4

Afin de préparer au mieux le chantier, l’ensemble des parties prenantes du projet affinent l’organisation du chantier, tant sur le planning que
sur la future gestion des PEMD (dépose sélective, stockage, reconditionnement, tri, etc.). À la lumière de nouvelles informations, telles que la
disponibilité de nouveaux exutoires, les objectifs de valorisation sont ajustés.

50
01. FICHES ACTIONS

Pendant le chantier

5. garantir l’implication des acteurs du chantier

5.1. RAPPELER LES RÔLES ET RESPONSABILITÉS SUR CHANTIER

DESCRIPTION ET ENJEU

Garantir l’implication des acteurs du chantier


ÉTAPE 5

L’engagement des parties prenantes tout le long de la chaîne de valeur est important pour mener à bien une opération de déconstruction
avec, à la clé, l’atteinte des objectifs de valorisation des PEMD. Sur le chantier, la connaissance des acteurs impliqués, de leurs missions, des
ressources et des moyens mis en œuvre est primordiale.

Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier


ACTION 1

Au démarrage du chantier, les responsabilités et les missions des intervenants de l’opération sont rappelées. L’entreprise désigne un
Responsable Valorisation qui veille aux enjeux de valorisation sur le chantier. Ces rôles et responsabilités sont explicités dès le lancement de
l’appel d’offre dans le Dossier de consultation des entreprises (DCE).

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Au démarrage du chantier, la première étape consiste à rappeler les rôles et les responsabilités de l’ensemble des acteurs qui interviendront
sur le chantier. Cette étape peut être accompagnée d’opérations de sensibilisation et de formation tout au long du chantier.

51
01. FICHES ACTIONS

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Schéma des rôles et interactions des acteurs d'une opération de déconstruction sélective
Source : CSTB

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Responsabilités de la maîtrise d’ouvrage (MOA) :


Gestion des déchets
Diagnostic produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD)
La directive 2008/98/CE du 19 novembre 2008 définit la responsabilité
La loi AGEC du 10 février 2020 a introduit une obligation, pour le maître légale et réglementaire du maître d’ouvrage concernant les déchets.
d’ouvrage, de faire réaliser un diagnostic PEMD. Ses dispositions ont été transposées, en droit français, notamment au
sein des articles L. 541-1 à L. 541-8 du Code de l’environnement.
Aux termes de l’article R. 126-8 du Code de la construction et de
l’habitation, le diagnostic doit être établi pour toute opération de Aux termes de l’article L. 541-2 du Code de l’environnement, « tout
démolition ou de rénovation significative de bâtiments : producteur ou détenteur de déchets » est tenu d’en assurer ou d’en
• Dont la surface cumulée de plancher de l'ensemble des faire assurer la gestion et, en outre, est responsable de leur gestion
bâtiments concernés est supérieure à 1 000 m² ; jusqu’à leur élimination finale, même lorsque le déchet est transféré à
• Ou concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une activité des fins de traitement à un tiers.
agricole, industrielle ou commerciale et ayant été le siège d'une
utilisation, d'un stockage, d'une fabrication ou d'une distribution L’article L. 541-1-1 du même Code définit comme suit le producteur
d'une ou plusieurs substances classées comme dangereuses en et le détenteur :
application de l'article R. 4411-6 du Code du travail. • Producteur de déchets : « toute personne dont l’activité produit
des déchets (producteur de déchets initial) ou toute personne qui
Celui-ci doit être transmis par la maîtrise d’ouvrage, préalablement à effectue des opérations de pré-traitement, de mélange ou autres
l’acceptation des devis ou à la passation des marchés, aux personnes conduisant à un changement de nature ou de composition de
physiques ou morales qui réalisent les travaux de déconstruction ou ces déchets » ;
de rénovation significative (article R. 126-13 du Code de la • Détenteur de déchets : « le producteur des déchets ou la
construction et de l’habitation). personne physique ou morale qui a les déchets en sa
Ce diagnostic doit être renseigné sur la plateforme réglementaire du possession ».
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (article R. 126-14-1 du
même Code).

52
01. FICHES ACTIONS

L’article L. 541-7-1 du Code de l’environnement précise que le Responsabilités des autres acteurs :
producteur de déchets a l’obligation de caractériser les déchets
(dangereux ou non dangereux) issus de l’opération de travaux. Les D’autres acteurs sont impliqués dans la gestion des PEMD tels que le
déchets dangereux doivent être traités et gérés de façon appropriée maître d’œuvre qui doit fixer, en conception, et donc dans le DCE, le
pour éviter les dangers et risques de sécurité. cadre et les objectifs de la gestion, et sur le chantier, exiger et vérifier
la traçabilité des déchets.
Ainsi, c’est au MOA de s’assurer de la bonne gestion des déchets,
même si celui-ci fait appel à d’autres acteurs pour gérer le chantier. Les entreprises de travaux doivent connaître la réglementation ainsi
La responsabilité contractuelle du maître d’ouvrage concernant la que l’existence et les conditions de reprise des produits, équipements
gestion des déchets est précisée par le Code des marchés publics à et matériaux (PEM) et des filières de valorisation, de traitement ou
l’article 36 du CCAG Travaux « Gestion des déchets de chantier ». d’élimination correspondant à chaque type de déchets.
Enfin, les gestionnaires de déchets doivent proposer des solutions
Formulaire de récolement adaptées à chaque typologie de déchets, notamment du point de vue
des conditions de reprise, du conditionnement ou encore de la
À l’issue des travaux de déconstruction, le maître d’ouvrage doit, selon traçabilité.
l'article R. 126-14 du Code de la construction et de l’habitation, établir
un formulaire de récolement relatifs aux produits, équipements et Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les produits et
matériaux réemployés ou destinés à l’être, et aux déchets générés par matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB)
l’opération. Il permet d’assurer la traçabilité des PEMD déconstruits, (application repoussée au 1er janvier 2023) :
valorisés et éliminés.
Ce formulaire doit être renseigné sur la plateforme réglementaire du L’article 62 de la loi AGEC a prévu la création, à compter du 1er janvier
CSTB dans un délai de 90 jours suivant l’achèvement des travaux de 2022, d’une nouvelle filière de REP pour les produits ou matériaux de
démolition ou de rénovation significative (article R. 126-14-1 du Code construction du bâtiment destinés aux ménages ou aux
de la construction et de l’habitation). professionnels (PMCB) (article L. 541-10 du Code de
l’environnement).
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la Les conditions de gestion de cette filière sont précisées par le décret
réglementation ? n°2020-1725 du 29 décembre 2020 portant diverses dispositions
d’adaptation relatives à la responsabilité élargie du producteur et par
Conformément à l'article L. 183-4 du Code de la construction et de le Décret n° 2021-1941 du 31 décembre 2021 relatif à la
l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou responsabilité élargie des producteurs pour les produits et matériaux
toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui de construction du secteur du bâtiment.
méconnaissent les obligations imposées, notamment, par l’article
L. 126-.34 du même Code, sont punies d’une amende de 45 000 €. Obligation du tri “7 flux” :
Une peine d'emprisonnement de six mois peut être prononcée en cas
de récidive. Le décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 étend l’obligation
réglementaire d’un tri “5 flux” à un tri “7 flux” (papier, métal, verre,
plastique, bois, fraction minérale, plâtre) à compter du 1er janvier 2022.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Rappeler l’ensemble des rôles et responsabilités des acteurs du • Réunion 0 ou de lancement du chantier ;
chantier (définis dans le DCE). • Réunions mensuelles de suivi ;
• Actions de sensibilisation.

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Source : CSTB

53
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Il est important de rappeler, notamment au lancement du chantier, les permettent notamment à la MOA de s’assurer du bon suivi et
responsabilités de chaque acteur. encadrement par la MOE, et de la bonne réalisation, par l'Entreprise
de déconstruction, de la dépose soignée des éléments destinés au
Comme mentionné dans la fiche 4.2 Recueillir les offres des réemploi, ainsi que du tri et de la traçabilité des déchets. La MOE (et
entreprises, l’Entreprise travaux a désigné un Responsable l’AMOA, si présent sur le projet) participe à ces réunions et visites.
Valorisation en charge du suivi de la valorisation (rédaction et mise à Lors de ces réunions mensuelles, le Responsable Valorisation
jour du SOGED, récupération des BSD, suivi des matériaux (Entreprise) présente au Coordinateur Valorisation (MOE) son suivi
réemployés, etc.), qui est le contact privilégié du Coordinateur mensuel constitué d’un tableau de suivi et des documents justificatifs
Valorisation, désigné au sein de la MOE. de valorisation des PEMD (voir fiche 6.1 Mettre en place une bonne
traçabilité des flux de PEMD). Le Coordinateur Valorisation contrôle
1. Préparer le chantier les documents fournis.
Des comptes rendus sont rédigés par le Responsable Valorisation à
Une première réunion de lancement (ou réunion 0) sera organisée par l’issue de ces réunions.
la MOE afin de rappeler les différentes étapes du chantier ainsi que les
rôles et responsabilités de chacun sur le site. Cette réunion sera 3. Assurer la formation et la sensibilisation
également l’occasion de sensibiliser les entreprises aux enjeux de
l’économie circulaire et de leur rappeler les objectifs de valorisation du Il incombe au Responsable Valorisation de sensibiliser les
chantier. compagnons sur le chantier. Cette sensibilisation peut se faire à
L’organisation du chantier est fixée par la charte de chantier à faibles travers des temps dédiés sur le chantier, sur des thématiques diverses
nuisances (intégrée au DCE). Le SOGED décrit le cadre que va suivre (économie circulaire, taux de valorisation, dépose sélective, tri, etc.).
l’entreprise au cours du chantier pour répondre aux objectifs de Les quarts d’heure « sécurité et environnement » permettent
valorisation des PEMD intégrés au DCE. également de faire des rappels aux compagnons, au cours du
chantier. Le Responsable Valorisation devra transmettre à la MOE des
2. Suivre le chantier preuves justifiant de la bonne sensibilisation des compagnons.

Des réunions mensuelles, ainsi que des visites, sont organisées sur le
site afin de veiller au bon déroulement du chantier. Celles-ci

POINTS D’ATTENTION

Cas d’une opération de dépose en vue d’un réemploi : conditionnées sur la même palette qui rend son évacuation impossible
et augmente la pénibilité). Pour plus de détails, voir la fiche 7.1
Il est nécessaire de désigner les rôles et responsabilités de chacun en Réaliser la dépose des produits, équipements et matériaux pour le
amont de l’opération. Dans le cas d’une opération de dépose de réemploi.
matériaux pour du réemploi, il est important de clarifier les rôles du
cureur et du repreneur et les conditions de dépose, de Le non-respect des responsabilités de chacune des parties prenantes
conditionnement ou de stockage. Ce suivi peut par exemple se faire sur le chantier peut avoir de nombreuses conséquences
par une personne référente afin d’éviter des ratés qui impliquent de la administratives et pénales décrites dans le Code de l’environnement.
manutention supplémentaire (exemple : trop de dalles de béton

SOURCES

Région PACA, « Fiche responsabilité du Maître d’Ouvrage et des autres acteurs d’un chantier du BTP », 2021.

54
01. FICHES ACTIONS

5.2. SENSIBILISER / FORMER / METTRE À DISPOSITION DES OUTILS ET DES GUIDES

DESCRIPTION ET ENJEU

Garantir l’implication des acteurs du chantier


ÉTAPE 5

L’engagement des parties prenantes tout le long de la chaîne de valeur est important pour mener à bien une opération de déconstruction
avec, à la clé, l’atteinte des objectifs de valorisation des PEMD. Sur le chantier, la connaissance des acteurs impliqués, de leurs missions, des
ressources et des moyens mis en œuvre est primordiale.

Sensibiliser / former / mettre à disposition des outils et des guides


Pendant le chantier, afin qu’il se déroule au mieux et que chaque étape et action soit réalisée correctement, il est important de vérifier que
chacun des acteurs impliqués assure entièrement son rôle et ses responsabilités. Cela peut se faire de différentes manières :
ACTION 2

• Rappeler en début de chantier les rôles et responsabilités de chacun ;


• Former chaque acteur aux bonnes pratiques, de préférence au début du chantier ou au début de chaque action à réaliser ;
• Organiser régulièrement des échanges (par exemple, les quarts d’heure « sécurité et environnement » sont des moments qui permettent
de sensibiliser les compagnons) ;
• Mettre à la disposition des acteurs des guides et outils les aidant à prendre les décisions les plus adaptées aux différentes situations
qu’ils rencontrent.

55
01. FICHES ACTIONS

6. assurer le bon suivi du chantier

6.1. METTRE EN PLACE UNE BONNE TRAÇABILITÉ DES FLUX DE PEMD

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer le bon suivi du chantier


ÉTAPE 6

Des méthodologies permettant un suivi rigoureux doivent être adoptées tout au long du chantier afin de collecter les informations nécessaires
pour garantir la traçabilité des flux de PEMD et le calcul des indicateurs environnementaux.

Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD


La traçabilité des flux de PEMD doit être assurée par un suivi régulier pendant le chantier, réalisé grâce :
• À un tableau de suivi (électronique ou papier) actualisé mensuellement listant, pour chaque typologie de PEMD, les quantités, exutoires,
et types de valorisation effectués ;
ACTION 1

• Au partage d’informations pertinentes sur les PEMD, pour favoriser leur valorisation (nature, provenance, quantité, qualité, accessibilité
à la ressource, mode de dépose, mode de stockage et transport, etc.) ;
• À la connaissance de la destination finale des PEMD.
L’Entreprise de déconstruction, qui est en relation avec des revendeurs de matériaux de réemploi, des transporteurs ou encore des
gestionnaires de déchets, conserve les justificatifs et les preuves de bon suivi des flux de PEMD jusqu’à leur arrivée finale dans les exutoires.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Une traçabilité des flux de produits, équipements, matériaux et déchets issus de la déconstruction doit être mise en place tout au long du
chantier. Elle doit se faire en parallèle de la vérification des indicateurs sur chantier et de la collecte des justificatifs permettant de garantir le
bon suivi du chantier.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Entreprise de déconstruction Acteurs de la gestion des
(Coordinateur Valorisation (Responsable Valorisation) PEMD
Dépose le formulaire de
récolement sur la plateforme Vérifie que la traçabilité est Réalise le suivi mensuel des Transmettent les éléments
réglementaire dédiée (s’il y a effectuée (suivis mensuels) et matériaux réemployés, des justificatifs à l’entreprise.
obligation de réaliser un que les documents justificatifs déchets et de leur valorisation
diagnostic PEMD) et conserve sont récupérés par le au travers d’un tableau de suivi.
les documents justificatifs. Responsable Valorisation Récupère les documents de
(Entreprise de déconstruction). traçabilité et de suivi puis les
Il vérifie que l’ensemble des transmet dans le bilan de
documents demandés sont chantier, intégré au DOE.
remis dans le bilan de chantier
et le Dossier des ouvrages
exécutés (DOE).

56
01. FICHES ACTIONS

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Les responsabilités du producteur et du détenteur de déchets : • Pour les opérations non soumises à l’obligation de diagnostic
PEMD, un bordereau de dépôt de déchets, dont le formulaire va
Tout producteur ou détenteur de déchets est tenu de connaître les être émis par le ministère de la Transition Écologique, doit être
caractéristiques de son déchet. Cette caractérisation doit permettre complété. Ce bordereau précise notamment la nature et la
au producteur et au détenteur de connaître les propriétés du déchet, quantité des déchets collectés. L’entreprise de travaux ayant
en particulier sa potentielle dangerosité, et de choisir le mode de déposé les déchets est tenue de conserver le bordereau de
gestion adéquat. La caractérisation des déchets dangereux est dépôt pour une durée de 3 ans (pour plus de détails, voir le
soumise à des règles spécifiques. décret n° 2020-1817 du 29 décembre 2020 portant sur les
informations des devis relatives à l'enlèvement et la gestion des
Traçabilité des déchets : déchets générés par des travaux de construction, de rénovation,
de démolition de bâtiments et de jardinage et des bordereaux de
La traçabilité des déchets, c’est-à-dire le suivi des informations dépôt de déchets).
concernant l’origine des déchets, leurs quantités, leurs
caractéristiques, leurs destinations et leurs modalités de valorisation Sortie du statut de déchet (SSD) :
ou d’élimination, est essentielle pour assurer une bonne gestion des
déchets. Elle est réglementée par les articles R. 541-42 à R. 541-48 Un des enjeux de la loi n°2020-105 du 10 février 2020, relative à la
du Code de l’environnement et repose notamment sur : lutte contre le gaspillage pour une économie circulaire, est d’assouplir
• La tenue d’un registre chronologique des déchets par toute les conditions de sortie du statut de déchet (SSD).
personne participant à la gestion du déchet (producteur, L’article 54 précise que, lors de travaux de réhabilitation ou de
importateur, transporteur, exportateur, collecteur, négociant), démolition, les matériaux triés en vue de leur réemploi ne prennent pas
dont le contenu est fixé par l’arrêté ministériel du 31 mai 2021. le statut de déchet (article L. 541-4-4 du Code de l’environnement).
Doivent notamment être renseignées : Par la suite, dans la continuité de l’ordonnance n° 2020-90 du 29 juillet
o Les informations relatives au déchet (nature, quantité, Code 2020 relative à la prévention et à la gestion des déchets, le décret du
déchet) ; 1er avril 2021 relatif à la sortie du statut de déchet a ouvert l’accès à la
o La chronologie de la production, de l’expédition, de la procédure de SSD à tous les producteurs et détenteurs de déchets
réception et du traitement du déchet. Il doit être tenu et (articles D. 541-12-4 à D. 541-12-14) du Code de l’environnement).
conservé minimum trois ans.
• L’émission d’un bordereau de suivi des déchets et Formulaire de récolement :
notamment pour les déchets dangereux (BSDD) (article
R. 541-45 du Code de l’environnement). Il est émis lorsque le À l’issue des travaux de déconstruction, le maître d’ouvrage doit, selon
producteur remet un déchet dangereux à un tiers. Il est complété l’article R. 126-14 du Code de la construction et de l’habitation, établir
par l’ensemble des intervenants jusqu’au traitement final. Il est un formulaire de récolement relatifs aux produits, équipements et
matériaux réemployés ou destinés à l’être, et aux déchets générés par
ensuite renvoyé à son émetteur qui doit le conserver. Son
l’opération. Ce formulaire, qui doit également être renseigné dans un
contenu est fixé par l’arrêté ministériel du 29 juillet 2005. À
délai de 90 jours suivant l’achèvement des travaux de démolition ou
compter du 1er janvier 2022, les BSDD doivent être déclarés sur
de rénovation significative sur la plateforme réglementaire du CSTB
un système de gestion électronique (arrêté du 21 décembre
(article R. 126-14-1 du même Code), permet d’assurer la traçabilité
2021 définissant le contenu des déclarations au système de
des PEMD déconstruits, valorisés et éliminés.
gestion électronique des bordereaux de suivi de déchets
énoncés à l'article R. 541-45 du Code de l'environnement).
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la
À noter : Le gouvernement prévoit pour début 2022 de mettre en réglementation ?
place un outil numérique gratuit, TrackDéchets, pour assurer la
traçabilité des déchets dangereux. Cette plateforme a pour objectif de Conformément à l'article L. 183-4 du Code de la construction et de
simplifier et sécuriser l’ensemble de la chaîne de traçabilité. La l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou
transmission des informations à la plateforme sera rendue obligatoire toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui
à tous les acteurs du déchet à partir de début 2022. (voir méconnaissent les obligations imposées par l’article L. 126-.34 du
https://trackdechets.beta.gouv.fr/ pour plus de détails). même Code relatif au diagnostic PMED, sont punies d’une amende
de 45 000 €. Une peine d'emprisonnement de six mois peut être
prononcée en cas de récidive.

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic PEMD ; • Assurer la traçabilité des PEMD issus de la déconstruction :
• Charte de chantier à faibles nuisances ; • Tableau de suivi mensuel, registre de suivi des déchets ;
• Schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED) ; • Documents justificatifs de cession en vue d'un réemploi (voir
• Stratégie de valorisation intégrée au DCE. fiche 7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements et
matériaux pour le réemploi) ;
• Certificat d’acceptation préalable de la filière de traitement ;
• Bordereaux de suivi de déchets ;
• Bon de pesée ;
• Attestation de valorisation donnant la typologie et le
pourcentage de valorisation.

57
01. FICHES ACTIONS

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Comment mettre en œuvre une bonne traçabilité des flux de matériaux ?

Schéma illustratif des obligations des acteurs sur la chaîne de valeur de gestion des PMCB
Source : ADEME Étude de préfiguration de la filière REP Produits et Matériaux de Construction du secteur du Bâtiment, 2021.

58
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

I. Tri et suivi des PEMD 4. Gérer les preuves de dépôts (par l’entreprise de travaux)

1. Mettre en pratique le Schéma d’organisation et de Seul le Bordereau de suivi des déchets dangereux (BSDD) est défini
gestion des déchets (SOGED) réglementairement à ce jour. Il a pour objet d’assurer la traçabilité des
déchets dangereux de leur production jusqu'à leur élimination, en
Le SOGED est proposé par l’entreprise de travaux au stade de l’offre. étant complété par chacun des acteurs qui interviennent dans la
Il décrit les mesures qui sont prises par l’entreprise pour gérer les chaîne de gestion du déchet (producteur, collecteur, transporteur et
PEMD (dépose sélective, tri, logistique, traçabilité, filières de exploitant de l’installation adéquate), au moment de leur prise en
valorisation, etc.). Voir fiche 4.2 Recueillir les offres des entreprises. charge respective. Ce bordereau comporte des renseignements
Pendant le chantier, les entreprises de travaux doivent donc assurer importants sur les déchets (provenance, caractéristiques, modalités
la gestion des PEMD conformément à leurs engagements décrits dans de collecte, de transport, etc.).
le SOGED. L'entreprise qui produit ces déchets devra suivre et vérifier la
réalisation de chaque étape aboutissant au traitement final, puis
conserver ces BSDD pendant 5 ans minimum.
2. Suivre les PEM à réemployer
⇒ Accéder au formulaire du BSDD.
Un suivi propre aux PEM à réemployer doit être réalisé au travers des
documents justificatifs de cession en vue d'un réemploi : voir fiche 7.1
Le ministère est en cours d’élaboration d’un document pour les
Réaliser la dépose des produits, équipements et matériaux pour le
preuves de dépôt. Pour un bon suivi des autres déchets (non
réemploi.
dangereux), un bordereau de suivi de déchets pourrait également être
exigé dans les conditions de marché.
3. Caractériser les déchets

Le plus en amont possible, et avant toute opération de transport de


II. Suivi documentaire et visites mensuelles
déchets, l’entreprise doit s'assurer que celui-ci est accepté par le
centre de traitement. 1. Renseigner le tableau de suivi mensuel des PEMD, le
L’entreprise doit effectuer une demande d'acceptation préalable afin registre de déchets et collecter les éléments de preuve
d’obtenir un Certificat d'acceptation préalable (CAP). Pour cela, elle pour le bilan de chantier
doit fournir au centre de traitement envisagé un échantillon
représentatif des déchets et une fiche d'identification renseignée. Comme précisé dans la fiche 5.1 Rappeler les rôles et
Ces informations permettent de définir le traitement le mieux adapté. responsabilités sur chantier, un tableau de suivi doit être mis en place
Un prix de traitement est alors proposé par le centre de traitement. par le Responsable Valorisation (Entreprise) et vérifié par le
Le CAP comporte un numéro d'ordre (numéro du certificat Coordinateur Valorisation (MOE) lors des visites mensuelles. Ce
d'acceptation préalable), le mode de traitement applicable et le prix de tableau doit être accompagné de l’ensemble des éléments de preuve
prise en charge du déchet. Ces informations assurent en partie leur permettant de garantir la bonne traçabilité des PEMD (bons de
traçabilité. pesées, BSD, BSDD, attestations de valorisation). Il pourra s’appuyer
Après réception du devis ou du contrat, accompagné du CAP, le sur les éléments contenus dans le registre des déchets.
transport des déchets est organisé et leur réception sur le centre de Des documents justificatifs de cession en vue d'un réemploi doivent
traitement est planifiée avec l’entreprise. également être établis tout au long du chantier (voir fiche 7.1 Réaliser
L’entreprise doit collecter les copies : la dépose des produits, équipements et matériaux pour le
• Des arrêtés préfectoraux d'autorisation des installations de réemploi).
traitement ;
• Des récépissés de déclaration des collecteurs ;
• Des autorisations et agréments des transporteurs.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Voir les travaux de la Fondation Bâtiment Énergie (FBE). Utile pour organiser la capitalisation des données en vue de mettre en
place une démarche de valorisation.
La FBE a publié en décembre 2020 des travaux sur l’économie
circulaire des bâtiments, avec une partie dédiée à la capitalisation de La Fédération Française du Bâtiment met à disposition sur le site
la donnée. déchets de chantier (https://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr) un
annuaire des points de collecte et de traitements des déchets issus
Les travaux de recherche sur l’économie circulaire qui ont été entrepris du bâtiment permettant de faciliter la recherche d’une entreprise de
ont porté sur des enjeux différents. Un des enjeux est celui de la gestion de déchets via une géolocalisation.
capitalisation de la donnée, et en particulier sur l’identification des
données à conserver afin de favoriser un réemploi ou un recyclage
ultérieur, et sur les modalités de conservation et de transfert de ces
informations.

POINTS D’ATTENTION

Aujourd’hui, de nombreux manques et points faibles sont identifiés : exploitables. L’élargissement de ce bordereau à tous les déchets
• Les bordereaux de suivi des déchets concernent essentiellement pourrait améliorer la traçabilité des flux ;
les déchets dangereux et donc une partie des flux n’a pas • Les bordereaux ne sont pas toujours contrôlés et parfois mal
l’obligation d’être tracée via ce document. De plus, les transmis : par exemple pour les déchets d’équipement
informations qu’ils contiennent ne sont pas toujours claires ou électroniques et électriques (DEEE) les bordereaux sont très peu
transmis ;

59
01. FICHES ACTIONS

• Dans certains cas les déchets sont mélangés avant leur accueil 7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements et matériaux
en installation, ce qui ne favorise pas leur suivi ; pour le réemploi et 7.3 Préparer au réemploi ex situ.
• La formalisation des diagnostics anciennement déchets n’était Il est nécessaire d’élargir la traçabilité aux PEM qui sont destinés au
pas toujours complète, et parfois les diagnostics n’étaient même réemploi. Celle-ci permettrait de gagner la confiance des acteurs en
pas faits. La réglementation a fortement évolué concernant ce établissant un suivi de ces PEM, du chantier émetteur au chantier dans
diagnostic et les ambitions d’améliorer sa complétion sont lequel sont remis en œuvre ces PEM.
grandes.
La validation des prestataires de traitement :
Pour pallier ces difficultés, il est nécessaire d’encourager une meilleure
complétion des documents de traçabilité et de suivi et surtout d’établir Dans de nombreux cas, les déchets passent dans un centre de
des bordereaux de suivi de déchets chantier par chantier pour ne massification, de transit ou de tri avant d’être recyclés, valorisés
pas perdre d’information. énergétiquement ou enfouis. Il est important de connaître où va le
Cela implique également de travailler avec l’ensemble de la chaîne des déchet après ce type d’installation, pour élaborer des statistiques (taux
acteurs afin d’améliorer la méthode de traçabilité dans l’objectif de de valorisation matière du matériau par l’installation), comme pour
limiter les dépôts sauvages, de maîtriser les risques sanitaires et s’assurer du traitement réalisé.
d’inciter les acteurs à une meilleure valorisation des flux de matière.
Une certification d’excellence professionnelle, le label Qualirecycle
Traçabilité des PEM destinés au réemploi : BTP a été développée. Il s’agit d’un label pour les recycleurs des
déchets du BTP engagés dans une démarche de progrès de qualité
La traçabilité des produits, équipements et matériaux issus de service et de production. Il permet ainsi d’assurer à ces différents
d’opérations de déconstruction et destinés au réemploi n’est pas clients, la MOA entre autres, que les déchets réceptionnés seront
assurée par des documents réglementaires, tel que c’est le cas pour traités et valorisés selon les meilleures techniques disponibles (voir
les déchets, mais peut se faire grâce aux documents justificatifs de https://www.qualirecyclebtp.com/).
cession (en vue d’un don ou d’une vente) mentionnés dans les fiches

SOURCES

Région PACA, « Fiche Traçabilité et Suivi de chantier », 2021.

60
01. FICHES ACTIONS

6.2. EFFECTUER LE SUIVI DES INDICATEURS SUR CHANTIER

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer le bon suivi du chantier


ÉTAPE 6

Des méthodologies permettant un suivi rigoureux doivent être adoptées tout au long du chantier afin de collecter les informations nécessaires
pour garantir la traçabilité des flux de PEMD et le calcul des indicateurs environnementaux.

Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier


ACTION 2

Des indicateurs de suivi chantier ont été définis en conception et intégrés au DCE. Il revient à l’entreprise, sous le pilotage du Responsable
Valorisation, de garantir le bon suivi de ces indicateurs tout au long du chantier.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Le suivi des indicateurs doit se faire tout au long du chantier afin de vérifier que les objectifs qui ont été formulés sont atteints.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Entreprise de déconstruction


(Coordinateur Valorisation) (Responsable Valorisation)
S’assure que le suivi est bien réalisé,
notamment lors de ses visites de chantier. Effectue des visites de site, des réunions Réalise le suivi des indicateurs tout au long
spécifiques sur les thèmes de la valorisation du chantier de la valorisation et traçabilité
des PEMD. des PEMD.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Le suivi des indicateurs sur chantier se fait en parallèle de la mise en Tri des déchets :
place de la traçabilité des flux de PEMD. Pour le rappel réglementaire
relatif à ce sujet (Articles R. 541-42 à R. 541-8 du Code de L’article D. 543-281 du décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 du Code
l’environnement), voir Fiche 6.1 Mettre en place une bonne de l’environnement prévoit que « les producteurs ou détenteurs de
traçabilité des flux de PEMD. déchets trient à la source les déchets de papier, de métal, de
plastique, de verre, de bois, de fraction minérale et de plâtre entre eux
Taux de valorisation : et par rapport aux autres déchets ». Cette obligation de tri 7 flux sur
les chantiers a été instaurée par la loi AGEC de 2020. En cas de non-
L’article L. 541-1 du Code de l’Environnement prévoit d’« Augmenter respect de ce tri, l’entreprise s’expose à 15 000 € d’amende.
la quantité de déchets faisant l'objet d'une valorisation sous forme de
matière, notamment organique, en orientant vers ces filières de
valorisation, respectivement, 55 % en 2020 et 65 % en 2025 des
déchets non dangereux non inertes, mesurés en masse. »

61
01. FICHES ACTIONS

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic PEMD ; • Calcul et suivi des indicateurs sur chantier, actualisés tous les
• Objectifs de valorisation et indicateurs associés intégrés au mois.
DCE ;
• Schéma d’organisation et de gestion des déchets (SOGED).

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Les objectifs de valorisation ont été définis en amont du chantier par Tve = masse de déchets valorisés en production d’énergie /
la maîtrise d’ouvrage, tout comme les indicateurs associés à ces masse de déchets produits, exprimé en %.
objectifs. Pour rappel, ceux-ci peuvent concerner la valorisation des
PEMD, mais aussi l’aspect social du projet (Voir la fiche 3.2 Préciser Il n’y a pas de référentiel précis pour ces calculs qui sont cependant
la stratégie de valorisation aux échelles gisements et opération). basés sur les Codes traitement des déchets, qui sont relatifs aux
opérations de valorisation et élimination des déchets (Code R pour la
Assurer le suivi par le calcul des indicateurs : valorisation et D pour l’élimination).
Les taux de valorisation au cours du chantier sont précisés dans le
Le suivi des indicateurs s’appuie sur une méthodologie de calcul qui tableau de suivi de chantier mis en place par l’entreprise. Ce tableau
doit être mise en place par l’entreprise afin de suivre au mieux les détaille également les déchets issus du chantier (type, quantité,
indicateurs et objectifs intégrés au DCE. destination, type de valorisation, etc.) et leur répartition par typologie
Ces méthodologies de calcul concernent par exemple : ainsi que le nombre de flux de déchets qui doit être suivi tous les mois.
• Le taux de remplissage des bennes ; La régularité du suivi de ces indicateurs va dépendre de la durée du
• Les taux de valorisation ou de réemploi ; chantier. Par exemple, pour un chantier sur plusieurs années, le suivi
pourra être trimestriel.
• Le bilan carbone.
Il incombe à l’entreprise d’être familière avec les indicateurs qui ont été Sensibiliser et former :
choisis et d’être en mesure de les calculer sur chantier.
Bien que le calcul des indicateurs ne soit pas défini de manière Pour améliorer le suivi des indicateurs, il est nécessaire de sensibiliser,
officielle, il est possible d’identifier certains chiffres clés. Par exemple : tout au long du chantier, chaque acteur aux enjeux correspondants.
• Taux de valorisation matière : Des guides de bonnes pratiques peuvent être proposés pour cela,
Tvm = masse de déchets réutilisés ou recyclés / masse de mais aussi des formations sur site à destination des MOA, MOE et
déchets produits, exprimé en % ; entreprises afin de gagner en compétences et de susciter une
• Taux de valorisation énergétique : adhésion de chacun à la bonne réalisation des objectifs et au bon suivi
des indicateurs.

POINTS D’ATTENTION

La gestion des tableaux de suivi et de calculs des indicateurs peut être déléguée à une personne compétente qui sera pleinement dédiée aux
enjeux de l’économie circulaire.
Pour que le suivi des indicateurs soit le plus performant possible, il doit être le plus régulier possible. De plus, les règles et méthodologies qui
seront établies pour leurs calculs doivent être expliquées en début du chantier.

62
01. FICHES ACTIONS

6.3. REMETTRE LES JUSTIFICATIFS

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer le bon suivi du chantier


ÉTAPE 6

Des méthodologies permettant un suivi rigoureux doivent être adoptées tout au long du chantier afin de collecter les informations nécessaires
pour garantir la traçabilité des flux de PEMD et le calcul des indicateurs environnementaux.

Remettre les justificatifs


Ces documents, qui assurent la traçabilité des flux, sont ensuite remis à la maîtrise d’ouvrage et à la maîtrise d’œuvre qui doivent les conserver.
La remise des justificatifs concerne également les documents qui doivent être rédigés lorsqu’une démarche de réemploi des produits,
ACTION 3

équipements et matériaux issus de la déconstruction est entreprise ou lorsque les déchets issus du chantier sont envoyés dans les filières de
valorisation.
La collecte de l’ensemble de ces justificatifs de suivi des PEMD permettra de comparer les solutions de réemploi ou de valorisation (recyclage,
valorisation énergétique) qui ont été mises en place à la fin du chantier à celles qui avaient été préconisées en début de chantier par le
diagnostic PEMD.

63
01. FICHES ACTIONS

7. assurer la gestion des produits, équipements et matériaux pour le réemploi

7.1. RÉALISER LA DÉPOSE DES PRODUITS, ÉQUIPEMENTS ET MATÉRIAUX POUR LE RÉEMPLOI

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des produits, équipements et matériaux pour le réemploi


ÉTAPE 7

Les scénarios pour le réemploi des produits, équipements et matériaux issus d’une opération de déconstruction ou de rénovation sont
nombreux. Le réemploi peut se faire in situ et/ou ex situ. La méthodologie et les activités liées à la gestion des produits, équipements et
matériaux pour le réemploi (dépose, stockage, transport, reconditionnement, conditions de cession à un tiers via don ou vente) doivent donc
être adaptées à chaque opération.

Réaliser la dépose des produits, équipements et matériaux pour le réemploi


ACTION 1

Selon le chantier, chaque type de produit, équipement ou matériau doit faire l'objet d'une méthodologie de dépose qui lui est propre. Ces
opérations sont autant d’opportunités pour former les compagnons ou promouvoir des démarches d’insertion sociale grâce à des entreprises
de l’Économie sociale et solidaire (ESS).

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Au cours du chantier, les produits, équipements et matériaux issus de la déconstruction et identifiés comme à réemployer in situ et/ou ex
situ doivent être déposés de manière soignée, en vue de leur remise en œuvre.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Entreprise de déconstruction ou de curage Maîtrise d’œuvre (MOE) Maîtrise d’ouvrage (MOA)


Transmet à la MOE ses méthodologies de Relit et valide les méthodologies de S’assure du bon suivi et encadrement du
dépose soignée des produits, équipements et dépose réalisées par l’Entreprise de chantier par la MOE, et de la bonne réalisation,
matériaux identifiés comme à réemployer in situ déconstruction ou de curage. par l’Entreprise de déconstruction, de la
et/ou ex situ. dépose soignée des éléments destinés au
Contrôle le bon conditionnement et réemploi, ainsi que du tri et de la traçabilité des
Réalise la dépose, conditionne les PEM stockage des PEM sur chantier. déchets (notamment lors des réunions
déposés, prépare leur stockage et organise leur mensuelles de chantier qui traitent de ce sujet).
évacuation.

Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA) Repreneurs divers Coordonnateur de sécurité et de protection


de la santé (CSPS)
Participe aux réunions mensuelles à destination Récupère les produits, équipements
des entreprises présentes sur le chantier, et matériaux pour le réemploi. Coordonne et planifie les interventions des
participe aux visites de chantier. Avec un regard entreprises sur le chantier, afin de prévenir les
d’expert, il s’assure du bon déroulé des étapes Il peut déposer lui-même ces PEM et risques de sécurité et de protection de la
de dépose des gisements à réemployer. organiser leur stockage et évacuation. santé, liés aux différentes interventions et à la
co-activité potentielle entre les entreprises.
Il effectue un suivi auprès de la MOA.
Procède aux inspections communes préalables
des entreprises (dont cureurs).

64
01. FICHES ACTIONS

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Sortie du statut de déchet des PEM réemployables :

Selon l’Article L. 541-4-4 du Code de l’environnement : « Dans le cadre d'un chantier de réhabilitation ou de démolition de bâtiment, si un tri des
matériaux, équipements ou produits de construction est effectué par un opérateur qui a la faculté de contrôler les produits et équipements
pouvant être réemployés, les produits et équipements destinés au réemploi ne prennent pas le statut de déchet. »

Hiérarchisation des modes de gestion :

La Directive cadre déchets 2008/98/CE du 19 novembre 2008 retranscrite dans l’article L. 541-1 du Code de l’environnement prévoit une
hiérarchisation des modes de gestion des déchets en préconisant le réemploi afin de prévenir la création de déchets.

Hiérarchisation des modes de traitement des PEMD


Source : CSTB d’après l’article L. 541-1-1 du Code de l’environnement

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• DCE ; • Méthodologies de dépose, stockage, conditionnement des
• Diagnostic PEMD ; PEM ;
• Diagnostic réemploi (si réalisé). • Elles sont réalisées par l’Entreprise de déconstruction ou de
curage et validées par la MOE.

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Source : Bouygues Bâtiment et CSTB

65
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

Les produits, équipements et matériaux potentiellement Ensuite, une visite préalable du repreneur peut être organisée, avec
réemployables ont été identifiés en amont du chantier par le diagnostic constat contradictoire, en présence de l’Entreprise déconstruction et
PEMD (complété potentiellement d’un focus sur le réemploi des PEM de la MOE pour s’assurer de l’état des produits, équipements et
et d’un focus sur les filières de valorisation matière) puis des arbitrages matériaux réemployés.
ont été faits et intégrés au DCE (voir fiches 3.2 Préciser la stratégie
de valorisation aux échelles gisements et opération et 4.1 Préparer 4. Déposer les PEM
et lancer l'appel d'offre marché travaux).
Il faut ensuite procéder à la dépose des PEM destinés à être
1. Identifier un repreneur réemployés. Pour cela, la méthodologie ne sera pas exactement la
même si la dépose est réalisée par le cureur ou par le repreneur.
Pour chaque PEM déposé, il est nécessaire d’identifier un repreneur. Si la dépose est effectuée par le repreneur :
Dans une démarche de réemploi in situ, le repreneur est le MOA qui • Coordination de l’intervention du repreneur ;
porte le projet futur. • Suivi des travaux de dépose jusqu’à évacuation ;
Dans le cas de réemploi ex situ, le repreneur peut avoir plusieurs • Obtention des documents justificatifs de cession en vue d'un
profils : un autre MOA, un particulier, une association, etc. La maîtrise réemploi ;
d’ouvrage peut également avoir exigé dans le Dossier consultation • Organisation d’un second passage si besoin (exemple : si
entreprise (DCE) la valorisation en réemploi de certains PEM, sans dépose de moquette pour valorisation, il est possible qu’un
avoir défini leur repreneur. L’entreprise a alors la charge de parvenir à second passage soit envisagé après la dépose des cloisons,
cet objectif, en recherchant activement elle-même le repreneur. pour enlever les chutes restantes) ;
Plusieurs plateformes de réemploi (virtuelles ou physiques) peuvent lui • Bilan.
permettre d’identifier des repreneurs, sachant que la plateforme Si la dépose est effectuée par le cureur :
PEMD réglementaire développée par le CSTB permettra une mise en • Identification des conditions de dépose, conditionnement,
visibilité nationale des gisements identifiés comme potentiellement stockage et évacuation spécifiées par le repreneur ;
réemployables dans le diagnostic PEMD. • Organisation des travaux avec le cureur de manière à respecter
Les enjeux juridiques et de traçabilité sont structurants dans cette ses exigences ;
étape. • Suivi des travaux de dépose jusqu’à évacuation ;
• Élaboration des documents justificatifs de cession en vue d'un
2. Identifier la personne chargée de la dépose réemploi ;
• Bilan.
Une fois que le repreneur des PEM à réemployer a été identifié, il faut
définir l’acteur chargé de leur dépose, et les modalités de dépose et 5. Préparer le réemploi in situ et/ou ex situ
de reprise (voir le logigramme dans la section Aide à la décision et
scénarios envisageables plus haut). À la suite de leur dépose, les produits, équipements et matériaux qui
vont être réemployés peuvent être directement préparés et remis en
3. Contractualiser œuvre sur le site (réemploi in situ) ou être donnés ou vendus pour
remise en œuvre hors site (réemploi ex situ).
En amont ou pendant la phase de travaux, il est important de Pour plus d’informations sur ces deux démarches de réemploi, voir les
contractualiser avec le repreneur sur les modalités de reprise des fiches 7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ et 7.3 Préparer au
produits, équipements et matériaux de réemploi. Il faut pour cela réemploi ex situ.
définir clairement le rôle et les responsabilités de chacun. Ce délai de
contractualisation est plus ou moins long en fonction des validations
juridiques à réaliser et de l’expérience du repreneur sur le réemploi.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Travaux de la Fondation Bâtiment Énergie (FBE) Utile pour connaître les outils à disposition du MOA et de l’architecte
pour mettre en place le réemploi dans un projet, vérifier la faisabilité du
La FBE a travaillé sur le thème de l’économie circulaire dans le réemploi (solutions techniques et caractérisation).
bâtiment en le déclinant en cinq enjeux différents. L’enjeu A traite de
la valorisation des ressources issues du bâtiment et en particulier Travaux du projet Interreg North-West Europe FCRBE
l’évaluation des performances résiduelles en vue d’un réemploi. Huit
guides ont été publiés sur les familles de PEM suivantes : briques, Dans le cadre du projet, sept livrets ont été rédigés en 2021, pour
charpentes industrielles en bois, éléments d’ossature en acier, introduire au monde du réemploi, ainsi que 36 fiches matériaux. Ces
menuiseries extérieures en bois, parquets, plafonds suspendus, livrets couvrent différents sujets tels que l’impact environnemental du
revêtements de façade en pierre naturelle, et tuiles de terre cuite. réemploi dans le secteur de la construction, l’évaluation de la
performance technique des matériaux de construction de réemploi, ou
Utile pour identifier, pour chaque famille de produit considérée, les encore la construction d’une feuille de route pour encourager le
différentes étapes d’un diagnostic réemploi, identifier les réemploi.
performances à évaluer en fonction du domaine d’emploi et les modes
de preuve associés. Les fiches matériaux regroupent de nombreuses informations
permettant de faciliter le réemploi de matériaux et produits
Bellastock, guides REPAR#1 et REPAR#2 (recommandations de dépose, performances à justifier, etc.).

REPAR#1 est l’étude de l’amont d’une filière de réemploi en Utile pour appréhender et comprendre les avantages
construction qui correspond notamment à l’étape de collecte. Le environnementaux du réemploi, avoir des réponses aux questions
deuxième guide REPAR#2 se concentre essentiellement sur l’aval de fréquemment posées concernant les bonnes pratiques, ou encore
la filière en s’intéressant notamment aux débouchés des matériaux avoir des informations utiles sur les différentes étapes de la mise en
réemployés dans un projet d’architecture. Bellastock, pour ce projet, place du réemploi.
s’est entouré du CSTB et d’experts.
⇒ FCRBE : Facilitating the circulation of reclaimed buildings
elements in Northwestern Europe | Interreg NWE (nweurope.eu)

66
01. FICHES ACTIONS

POINTS D’ATTENTION

Contexte assurantiel du réemploi – Documents justificatifs de o Diagnostic PEMD mentionnant le PEM, et tout autre
cession en vue d’un réemploi : diagnostic concernant le PEM (amiante/plomb, etc.) ;
o Fiche d’identité du PEM (date de 1ère mise en œuvre dans
L’assurance des produits, équipements et matériaux issus de l’ouvrage émetteur, marque et nom du produit, dimensions,
déconstruction destinés à des filières de réemploi se fait pour l’instant dates des derniers entretiens reçus, etc.) ;
au cas par cas. Certains assureurs se familiarisent avec la démarche o Fiche technique du produit, si existant ;
et acceptent que des PEM issus d’une première vie en œuvre, soient o Plans de l’existant en lien avec le PEM, si existants ;
réintégrés dans un projet après reconditionnement. o Tout autre document existant permettant de renseigner le
Afin de préparer au mieux cette réintégration ultérieure, la traçabilité diagnostic exhaustif du PEM.
des PEM doit être vigilée et suivie dès l’opération de déconstruction • Les méthodologies de dépose réalisées par l’Entreprise de
sélective. Les éléments de traçabilité seront alors remis au repreneur déconstruction ou de curage ;
au moment de la cession (don et revente) des PEM. • Les conditions de stockage et de conditionnement ;
Pour ce faire, il est vivement recommandé de collecter au fur et à • Les premières étapes de reconditionnement réalisées, si
mesure du chantier, les documents justificatifs de cession en vue existantes.
d’un réemploi, en lien avec les PEM déposés. Ces documents seront
transmis en annexe du contrat de cession. Grâce à cette collecte documentaire, le projet récepteur (sur lequel le
PEM sera remis en œuvre) aura des premiers éléments à renseigner
Ils comprendront notamment : dans son dossier spécifique réemploi à soumettre à son assurance.
• Les documents historiques permettant de renseigner la 1ère vie
en œuvre du PEM :

SOURCES

Bellastock, « Optimiser et massifier le réemploi de matériaux - Faisabilité d’une coordination technique et d’un centre de ressources », 2019.
CIFFUL, « Guide pratique réemploi et réutilisation de matériaux de construction », 2013.
ROTOR, « Comment extraire les matériaux réutilisables de bâtiments publics », 2015.

67
01. FICHES ACTIONS

7.2. METTRE EN ŒUVRE LE RÉEMPLOI IN SITU

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des produits, équipements et matériaux pour le réemploi


ÉTAPE 7

Les scénarios pour le réemploi des produits, équipements et matériaux issus d’une opération de déconstruction ou de rénovation sont
nombreux. Le réemploi peut se faire in situ et/ou ex situ. La méthodologie et les activités liées à la gestion des produits, équipements et
matériaux pour le réemploi (dépose, stockage, transport, reconditionnement, conditions de cession à un tiers via don ou vente) doivent donc
être adaptées à chaque opération.

Mettre en œuvre le réemploi in situ


ACTION 2

Dans des projets de rénovation ou de déconstruction-reconstruction, la maîtrise d’œuvre (MOE) peut incorporer, dans le nouveau projet, des
produits, équipements et matériaux (PEM) issus de l’existant. L’Entreprise de déconstruction doit donc, après la dépose de ces PEM, assurer
leur préparation pour une remise en œuvre sur le site, en stockant, reconditionnant et caractérisant ces PEM : il s’agit du réemploi in situ.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

À la suite de la dépose des produits, équipements et matériaux qui seront réemployés, ceux-ci peuvent être directement remis en œuvre
dans le nouveau projet si une démarche de réemploi in situ est adoptée.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Entreprise de déconstruction ou de


curage
Exprime les objectifs en termes de réemploi Indique expressément dans le Dossier de
in situ et arbitre les opérations de réemploi consultation des entreprises (DCE) les Réalise la dépose, conditionne les PEM
in situ. clauses spécifiques liées aux travaux de déposés, prépare leur stockage, et exécute
dépose, conditionnement, stockage, et les premiers reconditionnements
premier reconditionnement des PEM à nécessaires.
remployer in situ.
Mobilise une main d’œuvre qualifiée et/ou
Vérifie le suivi de la traçabilité des déposes sous-traite à une Entreprise de
effectuées par l’Entreprise de déconstruction spécialisée en dépose
déconstruction ou de curage (mission soignée.
Coordinateur Valorisation).
Réalise le suivi des indicateurs réemploi tout
au long du chantier et trace les PEM
(mission du Responsable Valorisation).

68
01. FICHES ACTIONS

AUTRES ACTEURS HORS PÉRIMÈTRE DU GUIDE DÉCONSTRUCTION SÉLECTIVE


Ces acteurs complémentaires sont impliqués sur le projet de construction/rénovation, qui intervient après la déconstruction sélective,
et qui intègre in situ les PEM à réemployer.

Maîtrise d’œuvre (MOE) construction Entreprise de déconstruction Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA)
Sélectionne les PEM de l’ouvrage initial Réceptionne les PEM conditionnés et Assiste le MOA dans son opération de
qu’elle souhaite réemployer sur le projet préparés par l’Entreprise de déconstruction réemploi in situ.
futur. ou de curage.
Établit le diagnostic technique des PEM à
Transmet à la MOE du projet de Contrôle les PEM, et réalise les opérations réemployer puis accompagne le MOA dans
déconstruction les préconisations de reconditionnement nécessaires, ou les l’évaluation des performances à réaliser en
spécifiques concernant les PEM identifiés en sous-traite à une entreprise spécialisée vue du réemploi du PEM.
termes de dépose, conditionnement, (tiers-lieux de reconditionnement).
stockage et premier reconditionnement.
Indique dans les CCTP du DCE de
construction/rénovation les clauses
spécifiques à la réintégration de ces PEM.

Qualificateur Bureau de contrôle Assureurs


Met en application la méthodologie Contrôle la bonne application du guide par Accorde l’extension de la garantie
proposée par les guides techniques le qualificateur et délivre un document décennale à la fourniture et pose du PEM
réemploi reconnus (guides de diagnostic et nécessaire à la MOA à transmettre à son réemployé.
d’évaluation des performances en vue d’un assureur.
réemploi), atteste de la réemployabilité du La garantie décennale soumet le
PEM dans une nouvelle construction. constructeur, à compter de la date de
réception de l’ouvrage, à une obligation de
S’appuie sur trois modes de preuve réparation des dommages compromettant
possibles : documentation historique la solidité d’un ouvrage ou le rendant
existante, inspection visuelle, essais (non- impropre à sa destination.
destructifs et destructifs).

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Hiérarchisation des modes de gestion : garantissant, en dehors de toute recherche des responsabilités, le
paiement des travaux de réparation des dommages de la nature de
La Directive cadre déchets 2008/98/CE du 19 novembre 2008 ceux dont sont responsables les constructeurs au sens de l’article
retranscrite dans l’article L. 541-1 du Code de l’environnement prévoit 1792-1 du Code civil […] ».
une hiérarchisation des modes de gestion des déchets en préconisant
le réemploi afin de prévenir la création de déchets. Dans cette Caractéristiques sanitaires et substances dangereuses
hiérarchie, le réemploi in situ est considéré comme prioritaire par potentiellement présentes dans les PEM à réemployer :
rapport au réemploi sur d’autres sites (réemploi ex situ).
Une attention particulière doit être portée sur les aspects sanitaires
Loi Spinetta (1978), hors périmètre du guide déconstruction des PEM qui seraient mis à disposition en vue d’un réemploi ultérieur.
sélective : Tout PEM présentant des substances potentiellement dangereuses
pour la santé doit être obligatoirement écarté.
La loi Spinetta encadre la responsabilité et l’assurance dans le Il est par exemple formellement interdit de proposer sur le marché du
domaine de la construction. réemploi un PEM amianté ou plombé. Le MOA devra notamment
Elle introduit une présomption de responsabilité pesant sur tous les s’assurer que le périmètre des diagnostics amiante et plomb du projet
intervenants à l’acte de construire. Elle prend en compte les intègre bien le PEM identifié pour réemploi. Il lui est recommandé de
dommages ou malfaçons résultant d’un acte de construction et transmettre tous les diagnostics sanitaires en sa possession, en
impose la souscription à une assurance obligatoire. annexe de la convention de cession (réemploi ex situ) ou lors de la
transmission des documents justificatifs à intégrer au dossier réemploi
Elle oblige : (réemploi in situ). Ce dossier est une bonne pratique à adopter, il
• Tout constructeur (entrepreneur, architecte, etc.) de souscrire comprend les documents justificatifs de don ou de vente des PEM
une assurance décennale pour couvrir la garantie décennale vis- destinés au réemploi, afin d’assurer leur « traçabilité ».
à-vis du MOA ;
• Tout MOA de souscrire à une assurance dommage ouvrage. Recours à des matériaux de réemploi lors des opérations de
construction et de rénovation pour les maîtres d’ouvrages publics
(hors périmètre d’un projet de déconstruction) :
Article 1792 de la loi dite Spinetta : « Tout constructeur d’un ouvrage
est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de La loi AGEC a introduit dans les obligations de la maîtrise d’ouvrage
l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol, qui publique des objectifs, en pourcentage, de réemploi, réutilisation,
compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui, l’affectant dans l’un de réincorporation de matière recyclée dans les biens acquis
ses éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipement, le annuellement par leurs services. À noter que cette mesure ne
rendent impropre à sa destination ». concerne que les marchés de fournitures.
L’article 58 de la loi AGEC, dont le décret d’application a été publié le
Article L. 242-1 du Code des assurances : « Toute personne physique 9 mars 2021, impose aux maîtres d’ouvrage publics l’achat de biens
ou morale qui, agissant en qualité de propriétaire de l’ouvrage, de issus du réemploi.
vendeur ou de mandataire du propriétaire de l’ouvrage, fait réaliser des « À compter du 1er janvier 2021, les biens acquis annuellement par
travaux de bâtiment, doit souscrire avant l’ouverture du chantier, pour les services de l’État ainsi que par les collectivités territoriales et leurs
son compte ou pour celui des propriétaires successifs, une assurance groupements sont issus du réemploi ou de la réutilisation ou intègrent

69
01. FICHES ACTIONS

des matières recyclées dans des proportions de 20 % à 100 % selon notamment de la performance environnementale des produits, en
le type de produit ». particulier de leur caractère biosourcé. Dans le domaine de la
construction ou de la rénovation de bâtiments, elle prend en compte
À la suite de la loi Climat et Résilience, l’article L. 228-4 du Code de les exigences de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et
l’environnement impose désormais aux acheteurs publics de veiller au de stockage du carbone et veille au recours à des matériaux de
recours à des matériaux de réemploi lors des opérations de réemploi ou issus des ressources renouvelables. »
construction et de rénovation : « La commande publique tient compte

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic PEMD ; • Transmission par l’Entreprise de déconstruction des documents
• Diagnostic réemploi (si existant) ; justificatifs à intégrer au dossier réemploi ;
• Documents justificatifs en vue du réemploi (documents • Ce dossier réemploi est hors périmètre du guide
historiques dont fiches techniques et FDES, diagnostics déconstruction sélective. Il est à constituer par le MOA (qui peut
sanitaires, méthodologies de dépose, conditionnement, déléguer la mission à son MOE). Ce dossier intègre de
stockage, et 1ères étapes de reconditionnement si réalisées). nombreuses pièces qui permettront de garantir le réemploi des
PEM. Ces pièces seront fournies par différents acteurs du projet.
Il est à soumettre lors du projet de construction ou de
rénovation :
o À l’assureur de l’Entreprise travaux (assurance décennale) ;
o À l’assureur de la MOA du projet (assurance dommages-
ouvrages).

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Ce logigramme est hors périmètre du guide de déconstruction sélective. Il est utile pour comprendre le diagnostic et l’évaluation des
performances à réaliser sur le PEM étudié en vue de son réemploi :

Source : CSTB

70
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

1. Stocker les produits, équipements et matériaux mais devront être discutées et validées par le bureau de contrôle et
réemployés in situ l’assureur de l’ouvrage de destination.
Si la décision est prise d’enclencher ce plan d’action, le qualificateur
Si le projet de déconstruction est assez vaste, un espace peut être peut suivre ensuite la mise en œuvre de ce plan d’action de justification
dédié sur le chantier pour le stockage des PEM. Comme pour des des performances.
matériaux neufs attendant d’être posés, cet espace doit être protégé Une partie des évaluations des performances peut directement être
des intempéries et, si possible, sécurisé pour prévenir des vols. réalisée par le qualificateur si elles sont simples à mettre en œuvre,
Dans le cas des chantiers avec un espace restreint, une logistique d’ordre visuelles ou manuelles. L’étude de la documentation historique
avec un stockage temporaire dans un entrepôt, loué ou mis à existante peut aussi permettre de répondre à certaines exigences.
disposition à proximité du chantier en attendant la repose des PEM, Pour des évaluations plus techniques, qui demandent un matériel ou
peut être envisagée. des procédures spécifiques, la MOA, l’entreprise ou le qualificateur
commande un essai ou une évaluation auprès d’un laboratoire
Les étapes suivantes interviennent après le périmètre de ce guide d’essais pour attester d'une performance spécifique.
(déconstruction sélective). Elles sont à entreprendre par les acteurs du Ensuite, le bon respect de la procédure préconisée par les guides sera
projet de construction/rénovation, qui intervient après la à vérifier au niveau de l’ouvrage de destination.
déconstruction sélective, et qui intègre in situ les PEM à réemployer. Il
est cependant très important de les prendre en compte bien en amont 3. Reconditionner les produits, équipements et matériaux
du démarrage du chantier de déconstruction/curage, pour faciliter la réemployés
mise en œuvre.
Les PEM, une fois déposés, ont très souvent besoin d’être
2. Évaluer les performances des produits, équipements et reconditionnés (nettoyés, poncés, repeints, réparés, détartrés, etc.)
matériaux réemployés avant leur remise en œuvre. Si ces opérations de reconditionnement
ne nécessitent pas une procédure ou des outils spécifiques, les
Comme pour des produits neufs, les PEM à réemployer doivent compagnons formés de l’Entreprise travaux peuvent les réaliser.
répondre à des niveaux de performances requis dépendants de leur Certains éléments de réemploi peuvent nécessiter un
domaine d’emploi. Ces exigences peuvent être de plusieurs ordres : reconditionnement plus technique (comme les radiateurs en fonte
performances réglementaires, performances en lien avec la sécurité nécessitant un décapage, un désembouage, etc.) et parfois,
des personnes, performances en lien avec l’aptitude à l’emploi, etc. Il l’entreprise souhaite sous-traiter ces opérations. Il existe ainsi des
est donc important d’identifier, pour chaque famille de produits, les entreprises, par exemple de l’Économie sociale et solidaire (ESS),
performances requises, en fonction du domaine d’emploi défini. spécialisées dans le reconditionnement d’une ou plusieurs catégories
Il n’existe pas à ce stade de consensus autour de la place et du rôle de PEM (tiers-lieux de reconditionnement).
du qualificateur. Néanmoins, afin de contribuer aux réflexions, il est ici
proposé un exemple de rôle que celui-ci pourrait prendre. 4. Assurer les produits, équipements et matériaux
À partir des informations contenues dans le diagnostic PEMD et des réemployés
méthodologies proposées dans les guides techniques, le qualificateur
propose un plan d’action permettant de justifier les différentes Afin d’évaluer les performances et la réemployabilité des PEM, le
performances attendues pour les différents domaines d’emploi recours à l’expertise d’un qualificateur par la MOA ou l’Entreprise
envisagés. Ce plan d’action pourra partir des diagnostics suivants : travaux est un atout solide pour obtenir, de la part des assureurs,
• Diagnostic du produit à évaluer ; l’extension de la garantie décennale (qui soumet le constructeur, à
• Diagnostic de l’ouvrage initial dans lequel le produit à évaluer était compter de la date de réception de l’ouvrage, à une obligation de
mis en œuvre ; réparation des dommages compromettant la solidité d’un ouvrage ou
• Diagnostic du produit à évaluer dans son ouvrage initial (pour le rendant impropre à sa destination).
comprendre les conditions de sa première vie en œuvre, et la
manière dont ses performances ont évolué). En l’absence de règle professionnelle, d’Appréciation technique
d’expérimentation (ATEx), ou autre reconnaissance en technique
Ensuite, à partir des guides techniques réemploi en cours courante, l’Entreprise travaux et la MOA échangent avec leurs
d’appropriation par les acteurs (guides de diagnostic et d’évaluation assureurs au cas par cas pour assurer la fourniture et la pose de
des performances en vue d’un réemploi, démarche en cours chaque PEM de réemploi. Pour ce faire, la constitution d’un dossier
impliquant de nombreux acteurs, dont le CSTB), le qualificateur réemploi est une méthode qui a déjà fait ses preuves sur plusieurs
propose un plan d’action permettant de justifier les différentes chantiers.
performances attendues dans le projet. Trois modes de preuve sont Avec la garantie octroyée par les assureurs, l’entreprise peut alors
envisagés : documentation historique existante, inspection in situ reposer ces produits, équipements et matériaux de réemploi dans le
(visuelle, moyen de contrôle portatifs, etc.), essais (non-destructifs et nouveau projet.
destructifs).
Suivant les cas de figure, des variantes dans la justification des
performances ou de l’aptitude à l’emploi pourront être proposées,

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Geerts, G., Ghyoot, M., & Naval, S., « Guide pour faciliter l’intégration Ce guide vise à répondre aux questions les plus courantes sur le
de matériaux de construction de réemploi dans des projets de grande réemploi (définition, avantages, sources de gisements de matériaux de
envergure et des marchés publics », 2021. réemploi, acteurs impliqués, etc.).

Le projet européen FCRBE (Facilitating the circulation of reclaimed Utile pour connaître les marchés de réemploi sur site et hors site,
building elements in northwestern Europe) réunit des pays du nord- disposer de recommandations pour la mise au point d’appels d’offre
ouest de l’Europe et est piloté par des organisations françaises, belges avec critères de réemploi et encourager l’utilisation de produits-
et anglaises. Depuis 2019, FCRBE a publié différents livrables dont équipements-matériaux de réemploi en phase chantier.
l’objectif commun est la massification de la pratique du réemploi à
l’horizon 2030. ⇒ FCRBE outcomes | Interreg NWE (nweurope.eu)

71
01. FICHES ACTIONS

Travaux de la Fondation Bâtiment Énergie (FBE) Tavaux du projet Interreg North-West Europe FCRBE

La FBE a travaillé sur le thème de l’économie circulaire dans le Dans le cadre du projet, sept livrets ont été rédigés en 2021, pour
bâtiment en le déclinant en cinq enjeux différents. L’enjeu A traite de introduire au monde du réemploi, ainsi que 36 fiches matériaux. Ces
la valorisation des ressources issues du bâtiment et en particulier livrets couvrent différents sujets tels que l’impact environnemental du
l’évaluation des performances résiduelles en vue d’un réemploi. Huit réemploi dans le secteur de la construction, l’évaluation de la
guides ont été publiés sur les familles de PEM suivantes : briques, performance technique des matériaux de construction de réemploi, ou
charpentes industrielles en bois, éléments d’ossature en acier, encore la construction d’une feuille de route pour encourager le
menuiseries extérieures en bois, parquets, plafonds suspendus, réemploi.
revêtements de façade en pierre naturelle, et tuiles de terre cuite.
Les fiches matériaux regroupent de nombreuses informations
Utile pour identifier, pour chaque famille de produit considérée, les permettant de faciliter le réemploi de matériaux et produits
différentes étapes d’un diagnostic réemploi, identifier les (recommandations de dépose, performances à justifier, etc.).
performances à évaluer en fonction du domaine d’emploi et les modes
de preuve associés. Utile pour appréhender et comprendre les avantages
environnementaux du réemploi, avoir des réponses aux questions
fréquemment posées concernant les bonnes pratiques, ou encore
avoir des informations utiles sur les différentes étapes de la mise en
place du réemploi.

⇒ FCRBE : Facilitating the circulation of reclaimed buildings


elements in Northwestern Europe | Interreg NWE (nweurope.eu)

POINTS D’ATTENTION

Les opérations décrites dans cette fiche dépassent le cadre de la peuvent passer par une procédure d’Appréciation technique
déconstruction sélective (hors périmètre du guide). Elles sont surtout d’expérimentation (ATEx). A terme, la publication de guides et de
réalisées dans la perspective d’un nouveau projet de règles professionnelles permettra de faciliter l’enjeu assurantiel pour
construction/rénovation, qui intervient après la déconstruction. plusieurs familles de PEM.
Toutefois, les opérations de déconstruction et de reconstruction étant La Commission prévention produit (C2P) de l’Agence Qualité
très liées dans le cadre du réemploi in situ, il est important Construction (AQC), créée en 1998, a pour objectif d’accompagner
d’appréhender le projet dans son ensemble. les professionnels du bâtiment afin de maîtriser les risques liés à
Parfois, les opérations de déconstruction et de reconstruction sont l’innovation en lien avec les produits de construction. Des groupes de
réalisées par la même entreprise (marché unique). L’Entreprise travail spécifiques autour du réemploi de produits, équipements,
travaux, lors de la phase DCE, ou une fois sur le chantier, peut aller matériaux y sont organisés.
plus loin que les objectifs initiaux fixés par la MOA et la MOE, et devenir
force de proposition pour favoriser le réemploi in situ. Elle propose Actuellement, l’implication d’un qualificateur pour attester des
alors d’autres PEM issus de la déconstruction pour remplacer des performances des PEM à réemployer est sujet à discussions. Selon
équivalents neufs dans le nouveau projet. plusieurs retours d’expérience de projets pilotes sur le réemploi, le
recours à un qualificateur n’est pas obligatoire pour obtenir, de la part
Contexte assurantiel du réemploi : des assureurs, l’extension de la garantie décennale, mais son
expertise facilite grandement cette obtention.
Le réemploi présente aujourd’hui un enjeu assurantiel important. Les
pratiques de réemploi relèvent, à la date de rédaction de cet ouvrage, DOE (Dossier des ouvrages exécutés) du projet de
du domaine non traditionnel. Elles entrent dans le cadre des construction/rénovation :
techniques dites non-courantes, au sens assurantiel du terme. Le
réemploi demande donc une vigilance importante entre les acteurs du Il est fortement recommandé d’indiquer précisément dans le Dossier
projet et leurs assureurs, dès les phases de conception. L’objectif final des ouvrages exécutés (DOE) toutes les informations concernant les
pour le MOA est de garantir que son ouvrage sera bien couvert dans PEM issus de réemploi. Ces PEM doivent être clairement identifiés sur
son entièreté en garantie décennale (et par son assurance les plans DOE, et le dossier réemploi transmis aux assureurs doit être
dommages-ouvrage selon les cas), sans exclusion. Si la quantité de joint. Ce dossier permet d’assurer la traçabilité en comprenant les
gisement de PEM à réemployer est importante, ou que la famille de documents justificatifs de don ou de vente des PEM destinés au
produits concernée représente un fort enjeu au regard de l’assurance réemploi. Ces éléments permettront notamment de faciliter les étapes
décennale, la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre, ou l’entreprise, de maintenance ultérieures.

SOURCES

ADEME, Bellastock, « REPAR : Réemploi comme passerelle entre architecture et industrie », 2012-2014.
Fondation Bâtiment Énergie, « Méthodologie de diagnostic et d’évaluation des performances pour le réemploi de parquets », Coordination
générale de l’enjeu par le CSTB, 2018-2020.

72
01. FICHES ACTIONS

7.3. PRÉPARER AU RÉEMPLOI EX SITU

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des produits, équipements et matériaux pour le réemploi


ÉTAPE 7

Les scénarios pour le réemploi des produits, équipements et matériaux issus d’une opération de déconstruction ou de rénovation sont
nombreux. Le réemploi peut se faire in situ et/ou ex situ. La méthodologie et les activités liées à la gestion des produits, équipements et
matériaux pour le réemploi (dépose, stockage, transport, reconditionnement, conditions de cession à un tiers via don ou vente) doivent donc
être adaptées à chaque opération.

Préparer au réemploi ex situ


Le réemploi ex situ peut prendre plusieurs formes : don à un autre chantier, mise en vente via une plateforme en ligne, reprise par des
ACTION 3

plateformes de reconditionnement, etc. La maîtrise d’ouvrage peut avoir exigé dans le Dossier consultation entreprise (DCE) la valorisation en
réemploi de certains produits ou matériaux issus de la déconstruction.
Pour le réemploi hors site, l’entreprise a alors la charge de parvenir à cet objectif, en déposant soigneusement le PEM, puis en le cédant (don
ou vente). Les enjeux juridiques et de traçabilité sont structurants dans cette étape.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

À la suite de la dépose des produits, équipements et matériaux (PEM) qui seront réemployés, ceux-ci peuvent être préparés en vue d’un
réemploi ex situ.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Entreprise de déconstruction ou de


curage
A exprimé des objectifs de valorisation en A retranscrit, dans le Dossier de
réemploi. consultation des entreprises (DCE), les Réalise la dépose, conditionne les PEM
objectifs de la MOA, et a décrit les clauses déposés, prépare leur stockage et organise
S’assure que les acteurs respectent ces spécifiques liées au réemploi ex situ. leur évacuation avec le ou les repreneurs.
objectifs pendant le chantier.
Vérifie le suivi de la traçabilité des déposes Réalise le suivi des indicateurs réemploi tout
effectuées par l’Entreprise de au long du chantier et trace les PEM
déconstruction ou de curage (mission (mission du Responsable Valorisation).
Coordinateur Valorisation).

Repreneurs divers Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA)


Récupère les PEM pour le réemploi. Peut mettre en relation ou proposer des services autour d’un
écosystème d’acteurs locaux du réemploi : ressourceries, éco-
Il peut déposer lui-même ces PEM et organiser leur stockage et organismes, entreprises spécialisées dans la dépose sélective,
évacuation. revendeurs de matériaux de réemploi, plateformes de mise en
relation de différents chantiers.

73
01. FICHES ACTIONS

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Sortie du statut de déchet des PEM réemployables :

Selon l’article L. 541-4-4 du Code de l’environnement : « Dans le cadre d'un chantier de réhabilitation ou de démolition de bâtiment, si un tri des
matériaux, équipements ou produits de construction est effectué par un opérateur qui a la faculté de contrôler les produits et équipements
pouvant être réemployés, les produits et équipements destinés au réemploi ne prennent pas le statut de déchet. »

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic PEMD ; • Convention de cession (don ou vente) ;
• Diagnostic réemploi (si existant) ; • Documents justificatifs de cession en vue d’un réemploi (voir
• Documents justificatifs en vue du réemploi (documents fiche 7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements et
historiques, méthodologies de dépose, conditionnement et matériaux pour le réemploi).
stockage, et 1ères étapes de reconditionnement si réalisées).

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES (LOGIGRAMME)

Aide à la décision lors d’une cession de produits, équipements ou matériaux destinés au réemploi (don ou vente) :

Les PEM qui sont destinés au réemploi ne sont pas considérés comme des déchets et sont soumis au régime de biens meubles.
Pour rappel, la cession de PEM correspond à un don (cession à titre gratuit) ou à une vente (cession à titre onéreux).

1. Vérifier que la cession de PEM est possible

TOUS LES MOA LES MOA PUBLICS

Vérifier que le PEM ne contient pas de substance dangereuse (par Vérifier que le PEM appartient au domaine privé, cela rend leur
exemple amiante ou plomb) en se référant au diagnostic PEMD. cession possible.

Vérifier dans les documents de marchés et/ou devis signés avec Vérifier les conditions de vente ou don des PEM en se référant
les entreprises travaux, les recommandations relatives aux PEM notamment au Code de la construction et de l’habitation et au
destinés au réemploi, notamment afin de savoir qui est propriétaire Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P).
des PEM (MOA ou entreprise qui acquière le chantier).

La cession ne demande pas de mise en concurrence ou de Si le MOA public choisit de céder des PEM par une procédure de
publicité particulière des PEM. mise en concurrence, il doit alors respecter le principe d'égalité de
traitement entre les candidats au rachat de ces PEM.

Source : https://skovavocats.fr/materiaux-de-reemploi-une-fois-diagnostiques-comment-les-ceder/

2. Organiser la cession (vente ou don)

TOUS LES MOA LES MOA PUBLICS

En cas de don : Les cessions peuvent être organisées hors marché avant le
Formaliser le don dans une attestation de don ou convention de cession démarrage du chantier ou au cours du chantier, ou dans le
à titre gratuit ; cadre du marché travaux avec ou sans reprise des PEM par
Transmettre toutes les informations disponibles relatives aux PEM l’attributaire.
(origine, fiche produit, état, diagnostics, nécessité ou non de
reconditionnement, etc.).
Cf. “Documents justificatifs de cession en vue d’un réemploi”
§ Points d’attentions - (voir fiche 7.1 Réaliser la dépose des produits,
équipements et matériaux pour le réemploi).

En cas de vente :
Prévoir un contrat de vente adapté (des conseils sont précisés dans le
document de SKOV Avocats cité ci-dessous).

Source : https://skovavocats.fr/materiaux-de-reemploi-une-fois-diagnostiques-comment-les-ceder/

74
01. FICHES ACTIONS

ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE

1. En amont du réemploi ex situ

En amont du curage et de la déconstruction, il est nécessaire de


mettre en place un temps de commercialisation et de le poursuivre en
phase chantier par l’intermédiaire de l’entreprise.
Il faut sonder l’intérêt des repreneurs de matériaux pour les produits,
équipements et matériaux issus de la déconstruction. Pour cela, il peut
être intéressant de demander l’avis à des architectes ou des
entrepreneurs. De plus, afin d’identifier les projets au niveau local qui
seraient susceptibles d’être intéressés par les PEM de réemploi, il est
aussi possible de s’adresser aux coordinateurs de chantier du
département et aux porteurs de projets locaux.
L’identification peut aussi être facilitée par les plateformes de mise en
relation de l’offre et de la demande.
Certains produits et équipements peuvent intéresser des associations,
des ressourceries, des écoles de design ou d’autres structures qui ont
parfois moins de moyens. Dans ce cas, un don à ces organismes des
PEM destinés au réemploi peut être privilégié.

2. Se positionner pour la démarche de réemploi (vente ou


don des PEM)

Si des repreneurs sont intéressés par les PEM, il faut alors se


positionner sur la démarche qui va être adoptée pour le réemploi ex
situ.

Plusieurs possibilités se présentent pour les produits, équipements et


matériaux disponibles à l’issue de l’opération de déconstruction :
• Faire un don de ces PEM ;
• Revendre ces PEM.
Lors d’un don, il faut veiller à ce que l’organisme qui reçoit les PEM ait
bien exprimé et confirmé son besoin, afin d’éviter que les PEM ne
soient transformés en déchets.

3. Préparer la vente/le don

Avant d’attribuer la vente ou le don au repreneur, il est nécessaire de


déconstruire les PEM réemployés et de les évaluer, notamment en
contrôlant leurs performances par évaluation directe (contrôles visuels,
moyens techniques non destructifs, etc.) ou indirecte (informations
tirées de documents techniques, de l’histoire du PEM, etc.) ou par des
essais en laboratoire.
Il est préférable de déléguer le démontage des matériaux et leur
enlèvement à un acteur professionnel.
Une fois démontés, les PEM sont collectés, reconditionnés et stockés.
Les PEM qui sont destinés à la vente ou au don peuvent être stockés
et mis en visibilité sur des plateformes, qui sont des espaces
physiques ou des outils numériques conçus pour faciliter l’échange
des matériaux de réemploi.

4. Attribuer la vente/le don

Rédiger le contrat de cession ou la convention de don en précisant


certains éléments (voir encadré ci-contre).

Ces éléments peuvent être complétés par les préconisations fournies


par Mme. Élisabeth GELOT dans son document « Matériaux de
réemploi – une fois diagnostiqués, comment faire pour les céder ? »
(Voir la rubrique Guides et outils de cette fiche).

5. Contrôler l’exécution de la vente/du don

La dernière étape consiste à contrôler la bonne exécution de la vente


ou du don du PEM avec le repreneur.

75
01. FICHES ACTIONS

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Democlès, « Matériaux de réemploi – une fois diagnostiqués, Travaux du projet Interreg North-West Europe FCRBE
comment faire pour les céder ? », 2021.
Dans le cadre du projet, sept livrets ont été rédigés en 2021, pour
Animée par Mme. Élisabeth GELOT lors de la présentation du 28 introduire au monde du réemploi, ainsi que 36 fiches matériaux. Ces livrets
septembre 2021 aux Mardis de Démoclès, cette présentation couvrent différents sujets tels que l’impact environnemental du réemploi
(disponible en support .pdf et en vidéo replay du webinaire) aborde les dans le secteur de la construction, l’évaluation de la performance
points clés à connaître avant de s’engager dans une cession de PEM technique des matériaux de construction de réemploi, ou encore la
(don ou vente) et détaille l’organisation à mettre en place. construction d’une feuille de route pour encourager le réemploi.
Les fiches matériaux regroupent de nombreuses informations
Utile pour connaître les points juridiques importants avant d’organiser permettant de faciliter le réemploi de matériaux et produits
toute cession de PEM, et préciser les clauses à indiquer dans les (recommandations de dépose, performances à justifier, etc.).
contrats de cession.
Utile pour appréhender et comprendre les avantages
⇒ DEMOCLES - Cession matériaux réemploi - 28092021 environnementaux du réemploi, avoir des réponses aux questions
(skovavocats.fr) fréquemment posées concernant les bonnes pratiques, ou encore
avoir des informations utiles sur les différentes étapes de la mise en
place du réemploi.

⇒ FCRBE : Facilitating the circulation of reclaimed buildings


elements in Northwestern Europe | Interreg NWE (nweurope.eu)

TEMOIGNAGES

Présentation de la plateforme OPALIS : documentation fournit notamment les caractéristiques


techniques de ces produits, leur disponibilité sur le marché, mais
OPALIS a été créée par l’asbl (association à but non lucratif en aussi des prix indicatifs ;
Belgique) ROTOR, qui travaille depuis 2005 sur le réemploi (travaux de • Un recensement d’opérations sur lesquelles des matériaux de
recherche, aménagements intérieurs avec des matériaux de réemploi, réemploi ont été utilisés ;
travaux avec des architectes et maîtrises d’ouvrage, etc.). • Des ressources complémentaires et liens utiles.
L’objectif de cette démarche est de massifier les pratiques de
réemploi, notamment en facilitant le recours aux matériaux de La plateforme OPALIS est continuellement mise à jour.
réemploi dans des projets de construction ou rénovation.
Lors du projet européen FCRBE, dans lequel Bellastock et le CSTB
OPALIS propose sur son site plusieurs éléments : étaient largement impliqués, son champ d’action s’est étendu à une
• Un annuaire des opérateurs professionnels vendant des partie du nord de l’Europe (France et Pays Bas). Un des futurs objectifs
matériaux de construction issus du démontage d'anciens d’OPALIS est de s’étendre à d’autres pays et d’alimenter des
aménagements ou bâtiments en Belgique, aux Pays Bas et en dynamiques locales de réemploi.
France, dont l’objectif est de mettre en visibilité les acteurs et
partenaires à solliciter pour obtenir des matériaux de réemploi ; ⇒ https://opalis.eu/fr
• De la documentation technique sur les produits de construction
qui sont les plus fréquents sur le marché du réemploi. Cette

POINTS D’ATTENTION

L’enjeu du stockage des PEM se pose également pour une • RéaVie, plateforme physique de collecte et de reconditionnement
démarche de réemploi ex situ. de PEM de réemploi ;
• Tricycle, entreprise spécialisée en dépose soignée, collecte,
Il existe de nombreuses plateformes physiques ou digitales qui stockage et reconditionnement en vue d’un réemploi ;
proposent d’offrir une seconde vie aux PEM du BTP. Parmi les • Mobius, plateforme physique de reconditionnement qui a
acteurs, peuvent notamment être cités : développé un process industriel pour proposer sur le marché des
• Backacia, qui propose une solution économique et écologique dalles de planchers techniques avec attestation d’assurance ;
alternative à la benne et accompagne les professionnels du BTP • Minéka, plateforme numérique et physique qui propose de la
dans la réalisation d’opérations de réemploi ; collecte, du stockage, et du reconditionnement de PEM en vue
• Cycle Up, plateforme professionnelle numérique et physique de d’un réemploi ;
mise en visibilité de PEM de réemploi et de reconditionnement • Le Booster du réemploi, regroupement de maîtres d’ouvrage et
de certains gisements ; prescripteurs qui souhaitent s’engager dans la massification du
• Upcyclea, logiciel collaboratif pour la gestion circulaire des réemploi dans le bâtiment.
ressources. Il permet entre autres de construire des bâtiments
sains et circulaires ;

SOURCES

ROTOR, « Comment extraire les matériaux réutilisables de bâtiments publics », 2015.


CSTC, « Vers une économie circulaire dans la construction », 2020.
ORÉE, Guide « Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP ? », 2018.

76
01. FICHES ACTIONS

8. assurer la gestion des déchets pour leur valorisation

8.1. PROCÉDER AU CURAGE ET À L’ÉVACUATION DES DÉCHETS DANGEREUX

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des déchets pour leur valorisation


ÉTAPE 8

Les déchets générés par l’opération de déconstruction doivent être valorisés au mieux pour répondre à l’impératif réglementaire et
environnemental. Pour ce faire, un référentiel de bonnes pratiques sur chantier doit être défini tout le long de la chaîne de valeur.

Procéder au curage et à l’évacuation des déchets dangereux


ACTION 1

Si la présence de déchets dangereux est avérée lors du chantier, une opération d’évacuation spécifique de ces matières est réalisée afin de
prévenir les risques liés à la sécurité et la santé.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Le curage et l’évacuation des déchets dangereux doit se faire en amont de la dépose des produits, équipements et matériaux qui seront
réemployés et des déchets non dangereux, afin d’éviter toute contamination.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Entreprise de déconstruction Transporteur de Cureur


ou de curage déchets/gestionnaire de
Doit assurer, conformément à la déchets Transmet à la MOE ses
réglementation, la gestion et le Organisent la dépose des méthodologies de dépose
traitement des déchets, en tant déchets dangereux identifiés Gèrent le transport et le soignée des déchets identifiés
que producteur de déchets. dans l’ouvrage, en tant que traitement des déchets en fin de comme à réutiliser ou à valoriser
détenteurs de déchets. vie et à la fin de la chaîne de dans une filière spécifique
valeur. (notamment de recyclage).
Réalise la dépose soignée, tri et
organise l’évacuation des
déchets par flux.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Gestion des déchets dangereux : déchets dangereux font l’objet d’un tri séparé, tout comme les
déchets amiantés.
L’article L. 541-7-2 du Code de l’environnement précise que le
mélange de déchets dangereux de catégories différentes ou avec des
déchets non dangereux est strictement interdit. Ainsi sur chantier, les

77
01. FICHES ACTIONS

La production et le traitement des déchets dangereux et amiantés Déchets amiantés :


doivent être renseignés dans un Bordereau de suivi des déchets
dangereux ou Bordereau de suivi des déchets amiantés (BSDD ou Le Code de la santé publique (CSP) prévoit un dispositif réglementaire
BSDA). Ces déchets sont souvent envoyés vers des installations pour de repérage amiante réalisé par un diagnostiqueur certifié.
la protection de l’environnement agrées (article R. 541-45 du Code de
l’environnement).

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Diagnostic amiante ; • BSDD conformément au CERFA n°12571*01 ;
• Diagnostic plomb ; • BSDA conformément au CERFA n°11861*03.
• Diagnostic PEMD.
Ces deux bordereaux sont à conserver trois ans par les
transporteurs et cinq par tous les autres acteurs.

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES

Bilan sur l’élimination des déchets amiantés


Source : CSTB

ÉTAPES DE MISE EN ŒUVRE

Les déchets dangereux correspondent à des déchets nocifs pour la • S’il s’agit d’un diagnostic destiné à élaborer le Dossier technique
santé et/ou l’environnement. Ce sont par exemple les terres polluées, amiante (DTA), le repérage est limité aux produits et matériaux
les solvants, les aérosols, les déchets souillés par d’autres déchets susceptibles de contenir de l’amiante (ce diagnostic n’est donc
dangereux, les déchets pollués par des fibres d’amiante, les bois pas exhaustif) ;
traités, etc. Ils représentent environ 3 % des déchets issus du BTP, • S’il s’agit d’un Diagnostic amiante avant travaux (DAAT) ou
cependant il est primordial de savoir comment les gérer afin de limiter Diagnostic amiante avant démolition (DAAD), le repérage se fait
les risques sanitaires. selon une liste exhaustive de l’ensemble des matériaux et parties
de l’ouvrage susceptibles de contenir de l’amiante. Cette
Focus sur les déchets amiantés : recherche d’amiante est cependant limitée aux matériaux et
produits impactés par les travaux. Ce programme de repérage
Ici est pris l’exemple des déchets dangereux amiantés, mais la est réalisé par un diagnostiqueur certifié.
méthodologie pour la gestion des autres déchets dangereux reste
quasiment similaire.
2. Élaborer les diagnostics
1. Repérer les produits, équipements, matériaux et
déchets qui contiennent de l’amiante À l’issue du programme de repérage, les diagnostics sont rédigés et
permettent aux MOA et MOE d’organiser les différentes étapes de
Dans un premier temps, il est nécessaire d’identifier les PEMD qui sont travaux. Une entreprise spécialisée dans la gestion de l’amiante peut
contaminés et qui présentent un risque chimique, ou qui sont en être mandatée pour évaluer à son tour le risque amiante du projet.
contact avec des éléments pollués. Ce programme de repérage peut
être différent en fonction de la nature du diagnostic qui est élaboré :

78
01. FICHES ACTIONS

3. Organiser le curage 5. Éliminer les déchets

Le type de curage qui est mis en place dépend du risque amiante Pour des déchets d’amiante lié à des matériaux inertes ayant conservé
(défini grâce à l’étape de repérage) que présentent les éléments curés. leur intégrité, l’élimination en Installation de stockage de déchets
Le curage des déchets dangereux est toujours organisé par une inertes (ISDI) ou en carrière est interdite depuis le 1er juillet 2012. Ainsi,
entreprise spécialisée. ils sont éliminés dans des alvéoles de stockage spécifiques
Il faut d’abord procéder au curage des éléments non amiantés (curage d’Installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND)
vert) pour pouvoir ensuite traiter les éléments amiantés (curage rouge). autorisées à recevoir ce type de déchets sous forme emballée, ou en
Pour cela, les surfaces et éléments présentant un risque sont marqués Installation de stockage des déchets dangereux (ISDD).
de façon claire. Pour les déchets d’amiante libre, il faut les orienter vers des
Le curage se déroule donc de la façon suivante : Installations de stockage de déchets dangereux (ISDD) ou vers une
• Les éléments qui ne sont pas amiantés ou qui ne sont pas en unité de vitrification pour procéder à un inertage. Cette technique
contact avec des éléments pollués et qui ne présentent donc pas consiste à mélanger de l’amiante avec des matériaux inertes et du
de risque chimique sont retirés lors du curage vert ; ciment, chauffer le mélange à très haute température, pour le
• Le curage rouge se fait ensuite pour des zones où le risque transformer en vitrifiat, une roche silicatée non toxique.
amiante a été identifié, pour des PEMD amiantés ou en contact Il est nécessaire de faire appel à une entreprise spécialisée et agréée,
avec des éléments amiantés. Le curage rouge se fait au préalable faisant partie des Installations classées pour la protection de
du désamiantage ; l’environnement (ICPE), pour éliminer les déchets dangereux issus de
• Le désamiantage est ensuite réalisé en plusieurs étapes : l’ouvrage.
dépoussiérage, encapsulation, retrait de l’amiante, contrôles,
élimination des déchets. 6. Assurer la traçabilité des déchets dangereux
4. Évacuer les déchets amiantés La traçabilité des déchets amiantés est assurée grâce au Bordereau
de suivi des déchets amiantés (BSDA). Celui-ci est signé par le maître
Les déchets qui sont générés par l’opération, qu’ils proviennent du d’ouvrage ou le détenteur de déchets amiantés. Il est par la suite
curage vert ou du curage rouge, sont ensuite acheminés vers la zone complété par l’ensemble des acteurs qui interviennent sur la chaîne
de stockage, afin de préparer leur évacuation. de traitement des déchets (entreprise de travaux, collecteur,
Les éléments amiantés sont conditionnés en fonction de leur nature. transporteur, installation d’élimination). L’original du BSDA doit être
Ils sont placés dans un emballage spécifique et sont mis sous scellés. conservé 3 ans par le transporteur et 5 ans par les autres acteurs. Le
Ils sont étiquetés afin de faire apparaître de façon claire que l’élément maître d’ouvrage doit recevoir une copie du bordereau qu’il a signé
contient de l’amiante. Les déchets d’amiante doivent être transportés lorsque les déchets ont été traités.
de façon à éviter l’envol de fibres. Ils peuvent être stockés dans des La traçabilité des autres déchets dangereux est assurée par le
installations de transit qui sont des Installations classées pour la Bordereau de suivi de déchets dangereux (BSDD). Il est émis par le
protection de l’environnement (ICPE). producteur de déchets dangereux et est complété par les différents
De même, pour les autres déchets dangereux, ils seront acteurs de la chaîne de traitement du déchet. Il est ensuite renvoyé à
obligatoirement emballés et étiquetés puis confiés à des l’émetteur qui doit le conserver 5 ans.
professionnels agréés et habilités.
Pour plus d’informations sur la traçabilité des déchets, voir la fiche
6.1 Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD.

POINTS D’ATTENTION

Les enjeux de la filière des déchets dangereux sont pluriels et • Le potentiel de valorisation de certains PEMD peut être
concernent notamment les actions de mutualisation nécessaires pour diminué, voire annulé, s’ils sont contaminés par une
optimiser, d’une part, le coût de la prise en charge des déchets substance dangereuse. Aujourd’hui, seul le cas de l’amiante
dangereux, et d’autre part, l’identification et le retrait des substances est encadré par la réglementation, mais des complexités
dangereuses présentes au sein des bâtiments existants. administratives ou réglementaires persistent sur la gestion des
déchets d’amiante en quantité diffuse.
Sur les déchets amiantés :
Valorisation des déchets dangereux :
• Des sanctions administratives (article L. 541-3 du Code de
l’environnement) et pénales (article L. 173-1 et L. 541-46 du Ce n’est pas parce qu’un déchet est dangereux, qu’il n’est pas
Code de l’environnement) peuvent être appliquées en cas de valorisable. Certains déchets dangereux peuvent par exemple être
non-respect des consignes de gestion et traitement des valorisés énergétiquement.
déchets amiantés.

SOURCES

DREAL Grand Est, « Guide de gestion des déchets amiantés », 2017.


Acteurs divers, « Étude de scénarios pour la mise en place d’une organisation permettant une gestion efficace des déchets du bâtiment
dans le cadre d’une économie circulaire », Synthèse, 2019.
Démoclès, « Guide de bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic produits, matériaux, déchets avant démolition/réhabilitation
significative de bâtiments », 2020.

79
01. FICHES ACTIONS

8.2. DÉPOSER ET TRIER LES DÉCHETS

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des déchets pour leur valorisation


ÉTAPE 8

Les déchets générés par l’opération de déconstruction doivent être valorisés au mieux pour répondre à l’impératif réglementaire et
environnemental. Pour ce faire, un référentiel de bonnes pratiques sur chantier doit être défini tout le long de la chaîne de valeur.

Déposer et trier les déchets


ACTION 2

Le démontage propre des matériaux et leur tri en flux séparés est l’étape clé pour valoriser au mieux les déchets du bâtiment. Pour respecter
le tri à la source, les déchets engendrés par l’opération sont triés et stockés par l’entreprise, sur site, dans des bennes spécifiques à chaque
catégorie de produit ou matériau. En outre, un tri rigoureux est également une source d’économies.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Cette fiche traite de la gestion des déchets non dangereux, la gestion des déchets dangereux étant explicitée dans la fiche 8.1 Procéder au
curage et à l’évacuation des déchets dangereux.
La dépose des déchets non dangereux s’effectue après l’évacuation des déchets dangereux. Suite à cette dépose, les déchets seront
stockés puis préparés pour être envoyés dans les filières de valorisation correspondantes.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Entreprise de déconstruction, de curage ou entreprises de


l’Économie sociale et solidaire (ESS)
Doit réglementairement assurer la gestion et le traitement des
déchets, en tant que producteur de déchets. Organisent la dépose des déchets identifiés dans l’ouvrage et leur tri
sur chantier, en tant que détenteur de déchets.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

D’après le Code de l’environnement, « tout producteur ou détenteur cas de non-respect de ce tri, l’entreprise s’expose à 15 000 €
de déchets est responsable de la gestion de ces déchets jusqu’à leur d’amende.
élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est transféré
à des fins de traitement à un tiers ». La réglementation prévoit également de trier les déchets dangereux
séparément des autres types de déchets. La traçabilité de ces
Tri des déchets : déchets est assurée grâce à la complétion de Bordereaux de suivi de
déchets dangereux (BSDD) qui permettent le suivi de leur
L’article D. 543-281 du Code de l’environnement (créé par le décret acheminement.
n°2021-950 du 16 juillet 2021) prévoit que « les producteurs ou
détenteurs de déchets trient à la source les déchets de papier, de Performances d’une opération de tri des déchets non dangereux
métal, de plastique, de verre, de bois, de fraction minérale et de plâtre non inertes :
entre eux et par rapport aux autres déchets ». Cette obligation de tri 7
flux sur les chantiers a été instaurée par la loi AGEC de 2020. Dans le L'arrêté du 29 juin 2021 pris pour l'application de l'article L. 541-30-2
du Code de l'environnement, relatif aux critères de performances

80
01. FICHES ACTIONS

d'une opération de tri des déchets non dangereux non inertes, vient Les conditions de gestion de cette filière sont précisées par le décret
définir les critères de performance d'une opération de tri, prévus à n°2020-1725 du 29 décembre 2020 portant diverses dispositions
l'article L. 541-30-2 du Code de l'environnement, et des modalités de d’adaptation relatives à la responsabilité élargie du producteur et par
justification de ces critères. le décret n° 2021-1941 du 31 décembre 2021 relatif à la
En effet, la loi AGEC prévoit que les exploitants d’Installation de responsabilité élargie des producteurs pour les produits et matériaux
stockage de déchets non dangereux non inertes (ISDNDNI) soient de construction du secteur du bâtiment.
tenus de réceptionner les déchets produits par les activités de
préparation en vue de la réutilisation, du recyclage et de la valorisation, Un ou plusieurs éco-organismes seront agréés pour organiser la
ainsi que les résidus de tri qui en sont issus lorsqu’ils justifient qu’ils reprise et la gestion des déchets du bâtiment. Cette reprise des
satisfont aux critères de performance selon les modalités prévues par déchets du bâtiment sera réalisée sur différents lieux de collecte, dont
le présent arrêté. les chantiers.

Responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les Produits et Obligation du tri « 7 flux » :
matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB)
(application repoussée au 1er janvier 2023) : Le décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 d’application de la loi AGEC
étend l’obligation réglementaire d’un tri “5 flux” à un tri “7 flux” (papier,
L’article 62 de la loi AGEC a prévu la création, à compter du 1er janvier métal, verre, plastique, bois, fraction minérale, plâtre).
2022, d’une nouvelle filière de REP pour les produits ou matériaux de
construction du bâtiment destinés aux ménages ou aux
professionnels (PMCB) (article L. 541-10 du Code de
l’environnement).

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Informations sur les déchets sortants ; • Tableau de suivi et registre déchets ;
• Identification de la provenance des déchets, de leurs • Bordereau de suivi des déchets (BSD).
caractéristiques, de leurs modalités de collecte, de transport et
d’entreposage, leur destination et de l’identité des entreprises
concernées.

AIDE À LA DÉCISION ET SCÉNARIOS ENVISAGEABLES (LOGIGRAMME)

Lors du tri des déchets, il ne faut pas oublier leur devenir. Selon la • Vérification de la disponibilité des filières : faire une demande
hiérarchie des modes de gestion des déchets, il faut privilégier le d’acceptation préalable des déchets auprès de l’installation de
réemploi, puis la réutilisation, ensuite le recyclage et en dernier recours traitement ;
l’élimination. • Étude des possibilités de mécanisation pour la dépose.
Des matériaux destinés à être réemployés ont des conditions de
stockage ou de dépose plus sensibles que ceux allant dans des Pendant les travaux :
centres d’enfouissement (voir fiche 7.1 Réaliser la dépose des • Organisation du tri en fonction des filières ;
produits, équipements et matériaux pour le réemploi). • Récupération des bordereaux de suivi des déchets (BSD), bons
Le suivi du chantier par une MOE spécialisée peut être un plus. de pesée et bons de transport ;
• Tenue du registre déchets par le producteur et le détenteur du
Définition d’une planification du chantier, d’une traçabilité et d’une déchet ;
logistique adaptée (zones de stockage, types de contenants, • Pénibilité des opérateurs minimisée et sécurité assurée.
mécanisation, etc.) pour la dépose et le tri des déchets :
Après les travaux :
Avant les travaux : • Réalisation du formulaire de récolement par le maître d’ouvrage.
• Identification des flux de déchets et de la méthodologie
applicable via un SOGED et/ou la réalisation d’un diagnostic
PEMD si le chantier y est soumis ;

ÉTAPES DE MISE EN ŒUVRE

1. Déposer les déchets 2. Trier les déchets

La méthodologie de dépose du déchet sera à définir en cas de Pour les éléments du second œuvre, le tri est facilité par le fait que les
réutilisation ou d’envoi à une filière de valorisation spécifique éléments sont déposés de manière sélective. L’étape suivante
(notamment recyclage). Cette méthode sera à spécifier en fonction du consiste donc à ne pas mélanger les déchets et à les placer dans les
cahier des charges du repreneur ou de la filière (par exemple : Saint contenants qui leur sont dédiés. Le tri des déchets permet une
Gobain Glass ou VEKA). réduction des coûts de gestion. En effet, en cas de mélange, le prix
La méthodologie de dépose sera également définie en fonction du de gestion est celui correspondant au déchet le plus cher.
matériau. La mécanisation sera envisageable dans certains cas, par Différents types de contenants peuvent être envisagés pour les
exemple pour la dépose de moquettes ou pour assurer la sécurité des différents types de déchets déposés : bennes normales ou bi-
opérateurs. Dans d’autres cas, une dépose manuelle sera préférable compartimentées, conteneurs ouverts ou fermés par exemple pour les
pour conserver l’intégrité du produit. C’est par exemple le cas pour la déchets d’équipement électriques et électroniques (DEEE), caisses
dépose des fenêtres pour le recyclage du verre plat. palettes de 500 L, bacs roulants, cuves de stockage, futs métalliques

81
01. FICHES ACTIONS

ou plastiques, sacs ou Big Bags par exemple pour les métaux en sont soumis à l’obligation de tri en 7 flux (voir la rubrique Rappel
mélange. réglementaire de cette fiche).
Dans tous les cas, les déchets dangereux ne doivent absolument pas Pour plus de détails au sujet de la dépose et du tri des déchets et sur
être mélangés aux autres déchets (voir fiche 8.1 Procéder au curage les bonnes pratiques à adopter sur le chantier, voir les fiches Filières
et à l'évacuation des déchets dangereux). De plus, certains déchets Recyclage spécifiques à chaque catégorie de déchet.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide : Les Enseignements de Démoclès - Faire SEDDRe, « Étude sur les pratiques de tri sur les chantiers de
progresser le recyclage des éléments de second œuvre issus des déconstruction », 2019.
chantiers de démolition/Réhabilitation », 2016.
En s’appuyant sur l’observation de chantiers, ce document a pour
Ce projet a eu pour objectif de définir les catégories de déchets objectif de déterminer les freins et leviers à la mise en place du tri des
valorisables, selon quelles modalités. Le guide explicite également le déchets sur chantier.
rôle de chacun des acteurs dans cette démarche.
Utile pour comprendre les paramètres techniques influant sur le tri à la
Utile pour identifier les avantages de la dépose sélective et du tri des source, identifier les freins et leviers et évaluer leur impact sur le tri à la
déchets, avec un exemple concret d’une expérimentation de 18 mois source, identifier les bonnes pratiques et les diffuser, identifier les
et des témoignages. besoins des différents acteurs et proposer des recommandations par
acteurs et développer des outils pratiques d’accompagnement.

POINTS D’ATTENTION

Enjeux liés à la dépose et au tri sélectif des déchets non • Bien que le temps qu’il est nécessaire de consacrer à une
dangereux : opération de déconstruction sélective soit plus important que
celui correspondant à une opération de démolition traditionnelle,
• Les demandes du MOA dans les appels d’offres doivent être en les acteurs expriment une forte volonté de communiquer aux
lien avec la spécificité du chantier et en cohérence avec la démolisseurs l’intérêt d’une opération de déconstruction
disponibilité des filières de valorisation ; sélective. Certains souhaitent développer des fiches techniques
• La qualité initiale du matériau ne sera pas toujours compatible et organiser le travail en dialoguant avec les démolisseurs et en
avec le cahier des charges de la filière. De plus, les techniques développant des indicateurs précis, comme par exemple des
de mise en œuvre et/ou de dépose peuvent ne pas permettre de indices de temps de travail, qui permettront de mettre en avant
trier et valoriser l’ensemble des matériaux ; l’avantage d’une opération de déconstruction sélective.
• Le tri à la source est primordial, mais il est nécessaire d’identifier
les filières de valorisation et exutoires au niveau local en amont ; Cas des déchets dangereux et des déchets d’équipement
• Le temps imparti au chantier, les espaces de stockage
électriques et électroniques (DEEE) :
temporaires et la logistique mise en place par l’Entreprise de
Les déchets dangereux doivent impérativement être triés séparément
déconstruction sont un enjeu dans la bonne gestion des
des autres déchets pour ne pas les contaminer.
déchets ;
Pour les DEEE, il existe des contenants spécifiques et une filière REP
• La phase de curage préalable à une opération de déconstruction
de collecte et de recyclage dédiée.
ne doit pas être ignorée ni négligée lors de la phase de
préparation du chantier par le maître d’ouvrage et le maître
d’œuvre ;

SOURCES

CAPEB, « Guide pratique Déchets de chantier », 2015.


Démoclès, « Faire progresser le recyclage des éléments de second œuvre issus des chantiers de démolition/réhabilitation », 2016.
FFB, « Mieux gérer les déchets du bâtiment », 2013.
SEDDRe, « Guide de conception et de fonctionnement des installations de traitement des déchets du BTP », 2019.
SEDDRe, « Étude sur les pratiques de tri sur les chantiers de déconstruction », Synthèse 12 pages, 2019.
FFB, « Déchets de chantier, les réponses aux questions que vous vous posez », 2016.

82
01. FICHES ACTIONS

8.3. PRÉPARER LA MISE EN FILIÈRE (STOCKAGE SUR SITE)

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des déchets pour leur valorisation


ÉTAPE 8

Les déchets générés par l’opération de déconstruction doivent être valorisés au mieux pour répondre à l’impératif réglementaire et
environnemental. Pour ce faire, un référentiel de bonnes pratiques sur chantier doit être défini tout le long de la chaîne de valeur.

Préparer la mise en filière (stockage sur site)


ACTION 3

Il est nécessaire de s’assurer que ces bennes vérifient bien le cahier des charges des filières de recyclage ou de valorisation énergétique qui
recevront ces déchets (dimensions, volume, etc.). En effet, selon les catégories de déchets, les conditions de reprise des filières de valorisation
ne sont pas les mêmes. Ainsi, les déchets doivent être préparés et conditionnés dans des contenants adaptés. Pour connaître les conditions
spécifiques de reprise à chaque famille de déchets, se référer aux fiches Filières décrites dans le guide.

83
01. FICHES ACTIONS

8.4. ACHEMINER LES DÉCHETS VERS LES FILIÈRES DE VALORISATION (TRANSPORT HORS SITE)

DESCRIPTION ET ENJEU

Assurer la gestion des déchets pour leur valorisation


ÉTAPE 8

Les déchets générés par l’opération de déconstruction doivent être valorisés au mieux pour répondre à l’impératif réglementaire et
environnemental. Pour ce faire, un référentiel de bonnes pratiques sur chantier doit être défini tout le long de la chaîne de valeur.

Acheminer les déchets vers les filières de valorisation (transport hors site)
ACTION 4

Les contenants de déchets sont ensuite envoyés vers les filières de valorisation qui peuvent également venir les récupérer directement en pied
de chantier. Le transport peut être assuré par l’Entreprise de déconstruction, par la filière de valorisation, mais aussi par un transporteur
externe.

84
01. FICHES ACTIONS

Après le chantier

9. faire le bilan

9.1. VÉRIFIER LE SUIVI DE CHANTIER ET COMPARER AUX OBJECTIFS INITIAUX

DESCRIPTION ET ENJEU

Faire le bilan
ÉTAPE 9

Plusieurs étapes décisives sont à réaliser en fin de chantier afin de clôturer l’opération et de régler les prestations.

Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs initiaux


ACTION 1

À la clôture de l’opération, les documents de suivi des flux de matériaux, ainsi que le relevé d’indicateurs, sont comparés aux objectifs initiaux
définis dans le contrat.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

À la fin du chantier, avant de déposer le récolement PEMD sur la plateforme réglementaire, il convient de vérifier que le suivi du chantier a
bien été assuré.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) Entreprise de déconstruction


Vérifie que ses ambitions et engagements Assure un suivi pendant le chantier et vérifie Rédige le bilan de l’opération en fin de
ont bien été respectés. le bilan de fin de chantier rédigé par chantier.
l’entreprise.
S’assure d’avoir remis l’ensemble des
documents de traçabilité et de suivi à la
MOE.

85
01. FICHES ACTIONS

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Les scénarios de valorisation des produits, matériaux et équipements issus de l’opération de déconstruction ou de rénovation significative
proposés par l’AMOA ou la MOE doivent prendre en compte la hiérarchisation des modes de traitement décrite dans l’article L. 541-1 du Code
de l’environnement :

Hiérarchisation des modes de traitement des PEMD


Source : CSTB d’après l’article L. 541-1-1 du Code de l’environnement

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Tableau de suivi de chantier ; • Vérification du bon suivi du chantier ;
• Ensemble des justificatifs récupérés en fin de chantier (BSD, • Comparaison des objectifs initiaux aux objectifs atteints ;
convention de don ou revente de matériaux de réemploi, etc.) ; • Vérification des calculs des indicateurs associés aux objectifs.
• Bilan de fin de chantier ;
• Dossier des ouvrages exécutés (DOE).

ÉTAPES DE MISE EN ŒUVRE

Pour établir un bilan sur l’opération de déconstruction sélective qui (voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles
vient d’être menée, il est intéressant de comparer les objectifs gisements et opération).
initialement formulés pour le projet aux résultats qui ont effectivement Ce suivi permet également de vérifier que les cahiers des charges sont
été atteints, mais aussi de vérifier le bon suivi du chantier (respect du bien respectés, que les délais sont tenus, et que les dépenses sont
cahier des charges, du délai, des dépenses, traçabilité des PEM, etc.). maîtrisées.
Pour cela, la capitalisation des données et documents correspondants
est nécessaire. 2. Comparer le suivi du chantier aux objectifs initiaux

1. Capitaliser les données en fin de chantier Le bilan de chantier permet une comparaison des ambitions
initialement exprimées pour le projet et des objectifs qui ont été atteints
En fin de chantier, un bilan de chantier doit être délivré par en fin de chantier. Cette comparaison peut se faire relativement au
l’Entreprise (Responsable Valorisation). Celui-ci doit être vérifié et relu diagnostic PEMD dressé avant chantier afin de déterminer les
par la MOE (Coordinateur Valorisation). réussites en termes de valorisation des PEMD.
Ce bilan contient le tableau de suivi de chantier complété et mis à jour La comparaison des indicateurs chantier permet de mettre en lumière
dans lequel apparaissent les quantités, les acteurs à qui ont été cédés les réussites et blocages qui ont été rencontrés pendant l’opération
les produits, équipements, matériaux (PEM) en vue d’un réemploi, ou de déconstruction sélective. Elle pourra alimenter des retours
les exutoires et taux de valorisation pour chaque catégorie de produits, d’expérience qui permettront de massifier les bonnes pratiques pour
équipements, matériaux ou déchets (PEMD). Il est recommandé de se la mise en place d’un projet de déconstruction sélective ou un projet
rapprocher du format du futur CERFA de récolement. Le bilan doit d’économie circulaire.
aussi comporter les pièces justificatives (bons de pesées, BSD, BSDD,
attestations de valorisation). Il permet donc de vérifier le calcul des 3. Conserver la donnée
indicateurs financiers, environnementaux, socio-économiques du
projet, réalisé pendant le chantier (voir Fiche 6.2 Effectuer le suivi des La vérification des suivis de chantier est d’autant plus pertinente si
indicateurs sur chantier) et de les comparer aux objectifs envisagés l’ensemble de la documentation est disponible en fin de chantier et
pour le projet avant chantier et aux indicateurs qui ont été associés conservée par la suite.

86
01. FICHES ACTIONS

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Applications numériques de suivi de chantier

Des applications de suivi de chantier existent, telles que Fieldwire ou Réa. Ces applications permettent à l’ensemble de l’équipe projet de
collaborer et de partager l’information en temps réel (assignement de tâches, accès aux documents, planification des travaux, collecte de
données, etc.).

Utile pour faciliter le suivi du chantier et vérifier le suivi.

POINTS D’ATTENTION

Vérification des bordereaux de suivi de déchets :

Les bordereaux de suivi des déchets permettent de suivre les quantités valorisées ou éliminées dans chaque filière et peuvent permettre de
vérifier que ces quantités correspondent effectivement aux quantités estimées dans le diagnostic PEMD.
Si les quantités qui ont réellement été éliminées sont supérieures de plus de 5 % en poids aux quantités retenues dans le marché, l’entreprise
titulaire du marché de déconstruction devra justifier par écrit cet écart. Le maître d’ouvrage doit préciser dans le CCAP les pénalités qui sont
applicables en cas d’écart non justifié ou non accepté par lui.

SOURCES

Fédération Française du Bâtiment, « Recommandation N° T2-2000 aux maîtres d’ouvrage publics relative à la gestion des déchets de
chantiers du Bâtiment », 2001.

87
01. FICHES ACTIONS

9.2. CLÔTURER L’OPÉRATION ET DÉPOSER LE CERFA DE RÉCOLEMENT

DESCRIPTION ET ENJEU

Faire le bilan
ÉTAPE 9

Plusieurs étapes décisives sont à réaliser en fin de chantier afin de clôturer l’opération et de régler les prestations.

Clôturer l’opération et déposer le CERFA de récolement


La maîtrise d’ouvrage (MOA) renseigne le formulaire de récolement sur la plateforme PEMD pour toute opération de démolition ou de
ACTION 2

rénovation significative de bâtiments :


• Dont la surface cumulée de plancher de l’ensemble des bâtiments concernés est supérieure à 1 000 m² ;
• Ou concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une activité agricole, industrielle ou commerciale et ayant été le siège d’une utilisation,
d’un stockage, d’une fabrication ou d’une distribution d’une ou plusieurs substances classées comme dangereuses en application de
l’article R. 4411-6 du Code du travail.

POSITION DANS LA CHRONOLOGIE DU PROJET

Une des étapes qui conclue le chantier est la dépose du CERFA de récolement sur la plateforme réglementaire du CSTB.
Cette étape finalise l’opération de déconstruction sélective.

ACTEUR(S) CONCERNÉ(S)

Maîtrise d’Ouvrage (MOA) Maîtrise d’œuvre (MOE) / Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMOA) /
Diagnostiqueur PEMD
Demande la réalisation d’un diagnostic des produits, équipements,
matériaux et déchets issus de l’opération de déconstruction ou de Peut compléter, sur la plateforme réglementaire, le formulaire de
rénovation significative. Elle signe le formulaire de récolement qui est récolement en fin de chantier, à la demande de la maîtrise
déposé sur la plateforme réglementaire. d’ouvrage.

RAPPEL RÉGLEMENTAIRE

Présentation de la plateforme réglementaire : • Créer les conditions pour que la puissance publique puisse
contrôler la bonne application de la règlementation.
La plateforme réglementaire développée par le CSTB répond aux
différents objectifs, en lien avec la refonte du diagnostic déchets en Fonctionnalités de la plateforme réglementaire :
diagnostic produits, équipements, matériaux, déchets (PEMD) prévue
par l’article 51 de la loi AGEC, tels que mettre en visibilité des La plateforme s’adresse en premier lieu aux Maîtres d’ouvrage qui
gisements en amont de l’opération. Cette nouvelle plateforme PEMD auront l’obligation d’y déposer les informations liées aux PEMD. Elle
facilitera également l’implication des maîtres d’ouvrage et le s’adresse également aux autres acteurs du bâtiment et de la
développement de nouvelles activités économiques autour de la valorisation, qui pourront consulter certaines de ces informations
valorisation des produits, équipements, matériaux, déchets issus des comme la disponibilité des gisements, afin de proposer des solutions
chantiers de déconstruction ou rénovation, par trois actions : de valorisation performantes, et qui pourront également se voir
• Permettre aux maîtres d’ouvrage de mettre en visibilité, en amont déléguer une complétion de tout ou partie de formulaire (diagnostic ou
de la phase chantier, les PEMD qui seront générés, afin de récolement). Cette plateforme cible par ailleurs les collectivités
mobiliser au plus tôt les filières de valorisation et d’optimiser la territoriales et les pouvoirs publics nationaux qui pourront s’assurer du
gestion de la matière par une meilleure anticipation et un respect de la loi et établir des statistiques nationales sur les PEMD.
développement de nouveaux services ;
• Organiser un retour d’information auprès des maîtres d’ouvrage, Profils utilisateurs et fonctionnalités :
pour qu’il y ait un intérêt direct à renseigner les diagnostics sur la
Sur la plateforme, à chaque profil utilisateur sont associées des
plateforme ;
fonctionnalités spécifiques.

88
01. FICHES ACTIONS

Source : CSTB

Établissement du formulaire de récolement : Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de la


réglementation ?
L’article R. 126-14 du Code de la construction et de l’habitation
dispose que le maître d’ouvrage, à l’issue des travaux de démolition Conformément à l'article L. 183-4 du Code de la construction et de
ou de rénovation significative, « est tenu d’établir un formulaire de l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou
récolement relatif aux produits, aux équipements et aux matériaux toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui
réemployés ou destinés à l’être et aux déchets issus » de cette méconnaissent les obligations imposées, notamment, par l’article
opération. Ce formulaire doit être renseigné dans un délai de 90 jours L. 126-.34 du même Code, sont punies d’une amende de 45 000 €.
suivant l’achèvement des travaux de démolition ou de rénovation Une peine d'emprisonnement de six mois peut être prononcée en cas
significative (article R. 126-14-1 du Code de la construction et de de récidive.
l’habitation).

DOCUMENTS ASSOCIÉS

Données d’entrée Livrables


• Bilan de chantier dont tableau de suivi finalisé. • Dépôt du CERFA de récolement sur la plateforme réglementaire
du CSTB.

ÉTAPES DE MISE EN ŒUVRE

1. Compléter le formulaire de récolement CERFA Dans ce formulaire de récolement, apparaissent aussi les centres ou
entreprises de collecte ou de valorisation dans lesquels ces PEMD ont
À l’issue des travaux de démolition (ou de rénovation significative, hors été déposés.
périmètre de ce guide), le maître d’ouvrage doit compléter un
formulaire de récolement au modèle CERFA dans lequel il renseigne 2. Relire puis signer le formulaire pour valider le dépôt
les produits, équipements et matériaux (PEM) réemployés ou qui sont
destinés à l’être, mais également les déchets qui ont été valorisés par Il incombe à la maîtrise d’ouvrage de relire puis signer le formulaire de
réutilisation, recyclage, valorisés en matière ou énergétiquement. Il récolement une fois qu’il sera totalement complété. Cette signature
mentionne également les PEMD qui ont été effectivement éliminés à la valide le dépôt sur la plateforme réglementaire.
fin du chantier.

POINTS D’ATTENTION

Certains diagnostiqueurs proposent aujourd’hui dans leur prestation la complétion du formulaire de récolement. Cela leur permet d’avoir un retour
d’expérience sur leur travail afin d’établir un suivi entre les données et prévisions en termes de réemploi et de valorisation qui avaient été exprimées
dans le diagnostic avant chantier et les solutions qui ont été effectivement adoptées.

SOURCES

CSTB, chargé du développement de la plateforme réglementaire PEMD, avec la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages.

89
01. FICHES ACTIONS

10. capitaliser sur le retour d’expérience

10.1. FAIRE REMONTER LES RETOURS D’EXPÉRIENCE

DESCRIPTION ET ENJEU

Capitaliser sur le retour d’expérience


ÉTAPE 10

Il est opportun, à la clôture d’une opération, de capitaliser sur l’expérience d’une opération de déconstruction sélective dont les pratiques sont
en cours de structuration.

Faire remonter les retours d’expérience


Après le chantier, l’étape de retours d’expérience est primordiale afin de capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur le chantier, les
enseignements qui peuvent être tirés de l'opération ainsi que les pistes d'amélioration. Le retour d’expérience fait également part des potentiels
pièges et obstacles à éviter. Le retour d'expérience est propre à chaque chantier cependant, certaines informations générales doivent être
ACTION 1

précisées telles que le lieu et les principales caractéristiques du chantier, l'identité du maître d'ouvrage, la période des travaux, le budget de
l'opération, le taux de valorisation des PEMD issus de la déconstruction et le coût de l'élimination des déchets par rapport au montant des
travaux.
Le retour d’expérience peut faire l’objet d’une réunion en interne en fin d’opération, ou d’une communication en externe pour valoriser la
démarche d’économie circulaire mise en place, ainsi que les résultats obtenus en termes de valorisation des PEMD. Chaque acteur ayant
participé à l'opération peut participer à l'élaboration de ce retour d'expérience.

90
01. FICHES ACTIONS

10.2. COMMUNIQUER SUR L’OPÉRATION

DESCRIPTION ET ENJEU

Capitaliser sur le retour d’expérience


ÉTAPE 10

Il est opportun, à la clôture d’une opération, de capitaliser sur l’expérience d’une opération de déconstruction sélective dont les pratiques sont
en cours de structuration.

Communiquer sur l’opération


Les différents acteurs de l'opération ont la possibilité de communiquer sur leurs démarches et initiatives à travers une diversité de canaux et
ACTION 2

moyens. Cette étape apparaît comme nécessaire pour massifier les pratiques de déconstruction sélective et d’économie circulaire.
La communication, sous forme de guides, d’outils ou de conférences, permet de gagner la confiance de chacun des acteurs impliqués sur
des opérations de déconstruction ou de rénovation. Elle est primordiale pour que les pratiques de déconstruction sélective, qui sont aujourd’hui
marginales, deviennent les pratiques courantes de demain.

91
02. FICHES MÉTIERS

FICHES MÉTIERS

COMPRENDRE L’ÉVOLUTION DES MÉTIERS DE


LA DÉCONSTRUCTION SÉLECTIVE

LA MAÎTRISE D’OUVRAGE (MOA) ............................................ 94


LA MAÎTRISE D’ŒUVRE (MOE) ................................................ 98
L’ENTREPRISE DE DÉCONSTRUCTION ................................ 101
LE DIAGNOSTIQUEUR PEMD ................................................ 104
LES AUTRES ACTEURS ........................................................ 106

92
02. FICHES MÉTIERS

Introduction
Les fiches métiers qui sont proposées dans ce guide détaillent les rôles et responsabilités des principaux acteurs impliqués dans
un projet de déconstruction sélective : la maîtrise d’ouvrage (MOA), la maîtrise d’œuvre (MOE), l’Entreprise de déconstruction,
le diagnostiqueur PEMD, mais également d’autres acteurs tels que les gestionnaires de déchets, qui peuvent aussi intervenir
au cours du chantier.

Ces fiches sont déclinées sous forme de liste opérationnelle d’actions à réaliser avant, pendant et après le chantier.
Elles permettent à chaque acteur concerné de suivre au mieux l’évolution de l’opération en cochant, au fur et à mesure de
l’avancée de la déconstruction, les actions qu’il doit réaliser, mais aussi de se référer aux fiches Actions complètes afin d’obtenir
plus de détails sur le déroulé de l’action correspondante et sur ses enjeux.

Le schéma ci-dessous présente les interactions et liens existants entre les différents acteurs qui interviennent sur une opération
de déconstruction.

INTÉRACTIONS AVEC LES AUTRES ACTEURS

Schéma des rôles et interactions des acteurs d'une opération de déconstruction sélective
Source : CSTB

93
02. FICHES MÉTIERS

LA MAÎTRISE D’OUVRAGE (MOA)

DÉFINITION

La Maîtrise d’ouvrage (MOA) est à l’origine de la commande de l’ouvrage ou de sa déconstruction. Il peut s’agir d’une personne privée, d’une
collectivité locale, de l’État, d’un promoteur (pour le bâti), etc.

RESPONSABILITÉS LÉGALES DE LA MAÎTRISE D’OUVRAGE CONCERNANT LA GESTION DES PRODUITS, ÉQUIPEMENTS, MATÉRIAUX ET DÉCHETS

Quelles sont les responsabilités des producteurs de Gestion des déchets


déchets ?
La directive 2008/98/CE du 19 novembre 2008 définit la responsabilité
légale et réglementaire du maître d’ouvrage concernant les déchets.
Les producteurs de déchets doivent garantir :
Ses dispositions ont été transposées, en droit français, notamment au
• La traçabilité des déchets :
sein des articles L. 541-1 à L. 541-8 du Code de l’environnement.
o En tenant un registre de déchets qui inclut notamment : (i)
les informations relatives au déchet (nature, quantité, Code
Aux termes de l’article L. 541-2 du Code de l’environnement, « tout
déchet, caractérisation) et (ii) les informations relatives à
producteur ou détenteur de déchets » est tenu d’en assurer ou d’en
l’origine du déchet, à sa gestion, à son transport et à sa
faire assurer la gestion et, en outre, est responsable de leur gestion
destination (voir l’arrêté du 31 mai 2021 fixant le contenu jusqu’à leur élimination finale, même lorsque le déchet est transféré à
des registres déchets) ; des fins de traitement à un tiers. L’article L. 541-1-1 du même Code
o En établissant des Bordereaux de suivi des déchets (BSD) définit comme suit le producteur et le détenteur :
qui mentionnent, entre autres, la date de sortie des
• Producteur de déchets : « toute personne dont l’activité
déchets, et la date d’arrivée au centre de traitement.
produit des déchets (producteur de déchets initial) ou toute
L’entreprise ayant réalisé les travaux doit fournir ces
personne qui effectue des opérations de pré-traitement, de
bordereaux à la maîtrise d’ouvrage. Pour plus de précision
mélange ou autres conduisant à un changement de nature ou de
à ce sujet voir la Fiche 6.1 Mettre en place une bonne
composition de ces déchets » ;
traçabilité des flux de matériaux. À compter du 1er janvier
• Détenteur de déchets : « le producteur des déchets ou la
2022, les BSDD doivent être déclarés sur un système de
personne physique ou morale qui a les déchets en sa
gestion électronique (arrêté du 21 décembre 2021
possession ».
définissant le contenu des déclarations au système de
gestion électronique des bordereaux de suivi de déchets L’article L. 541-7-1 du Code de l’environnement précise que le
énoncés à l’article R. 541-45 du Code de l'environnement). producteur de déchets a l’obligation de caractériser les déchets
• La lutte contre les dépôts sauvages ; (dangereux ou non dangereux) issus de l’opération de travaux. Les
• La prévention des risques environnementaux, de sécurité ou de déchets dangereux doivent être traités et gérés de façon appropriée
santé ; pour éviter les dangers et risques de sécurité.
• La hiérarchisation des traitements des déchets : prévention, Ainsi, c’est au MOA de s’assurer de la bonne gestion des déchets,
réemploi, réutilisation, recyclage, valorisation énergétique et même si celui-ci fait appel à d’autres acteurs pour gérer le chantier.
élimination. La responsabilité contractuelle du maître d’ouvrage concernant la
gestion des déchets est précisée par le Code des marchés publics à
La Maîtrise d’ouvrage (MOA) publique doit également répondre à un l’article 36 du CCAG Travaux « Gestion des déchets de chantier ».
objectif de valorisation de 70 % des produits et matériaux issus des
opérations de démolition. Formulaire de récolement
Les responsabilités de la MOA sont diverses et peuvent porter sur : À l’issue des travaux de déconstruction, le maître d’ouvrage doit, selon
l'article R. 126-14 du Code de la construction et de l’habitation, établir
Diagnostic produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) un formulaire de récolement relatifs aux produits, équipements et
matériaux réemployés ou destinés à l’être, et aux déchets générés par
L’article R. 126-8 du Code de la construction et de l’habitation prévoit l’opération. Ce formulaire, qui doit également être renseigné sur la
que le diagnostic doit être établi pour toute opération de démolition ou plateforme réglementaire du CSTB (article R. 126-14-1 du même
de rénovation significative de bâtiments : Code), permet d’assurer la traçabilité des PEMD déconstruits,
• Dont la surface cumulée de plancher de l'ensemble des valorisés et éliminés.
bâtiments concernés est supérieure à 1 000 m² ;
• Ou concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une activité Quelles sont les sanctions en cas de non-respect de
agricole, industrielle ou commerciale et ayant été le siège d'une
utilisation, d'un stockage, d'une fabrication ou d'une distribution la réglementation ?
d'une ou plusieurs substances classées comme dangereuses en
application de l'article R. 4411-6 du Code du travail. Conformément à l'article L. 183-4 du Code de la construction et de
l'habitation, les bénéficiaires de travaux, architectes, entrepreneurs ou
Celui-ci doit être transmis par la maîtrise d’ouvrage aux personnes toute autre personne responsable de l’exécution de travaux qui
physiques ou morales qui réalisent les travaux de déconstruction méconnaissent les obligations imposées, notamment, par l’article
(article R. 126-13 du Code de la construction et de l’habitation). L. 126-.34 du même Code, sont punies d’une amende de 45 000 €.
Ce diagnostic doit être renseigné sur la plateforme réglementaire du Une peine d'emprisonnement de six mois peut être prononcée en cas
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (article R. 126-14-1 du de récidive.
Code de la construction et de l’habitation).

94
02. FICHES MÉTIERS

ACTIONS À MENER TOUT AU LONG D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

Lors d’une opération de déconstruction, le maitre d’ouvrage a différentes responsabilités qui passent par la réalisation de plusieurs
étapes de mise en œuvre détaillées ci-dessous. Ainsi, il doit s’assurer de toutes les réaliser afin que l’opération se déroule au mieux.

AVANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement de l’opération et choix de l’équipe projet

Choisir, au sein de son équipe, un référent MOA qui sera l’interlocuteur privilégié des autres acteurs de l’opération.

Prendre connaissance de ses exigences et obligations réglementaires.

Évaluer la pertinence de l’opération de déconstruction par rapport à une possible rénovation : arbitrer entre une
déconstruction et une rénovation en se basant sur les documents disponibles et/ou des études complémentaires (définis
à la fiche 2.1).
Voir Fiche 1.2 Évaluer l’opportunité de mener une opération de déconstruction

Dans le cas où une déconstruction est choisie, établir le programme de l’opération en définissant ses grandes orientations
et notamment ses ambitions en termes de valorisation et de réemploi : définir le périmètre de l'opération, les ambitions
environnementales, anticiper les coûts, identifier les risques liés à l'opération et les besoins complémentaires, etc.
Voir Fiche 2.1 Définir une stratégie générale

Intégrer les ambitions environnementales aux cahiers des charges de la MOE, du diagnostiqueur PEMD et de l’AMOA (si
sollicités sur le projet), afin par la suite de choisir une équipe projet compétente.
Ces ambitions environnementales pourront être actualisées à la lumière du diagnostic PEMD et en fonction des expertises
de l’équipe projet.
Voir Fiche 2.1 Définir une stratégie générale

Évaluer la nécessité d’avoir recours, sur le projet, à une Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMOA), notamment pour le
réemploi et la gestion des déchets.
Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

Choisir une équipe projet compétente en désignant une MOE et en choisissant, si nécessaire sur le projet, l’AMOA.
L’équipe projet permettra à la MOA d’acquérir des compétences, notamment techniques, nécessaires pour piloter
le projet.
Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

Évaluer la nécessité d’avoir recours, sur le projet, à un diagnostiqueur PEMD.

Pour rappel, le diagnostic PEMD est obligatoire pour les opérations :


• De démolition :
o D’un bâtiment dont la surface de plancher cumulée est supérieure à 1 000 m² ;
o De bâtiment concernant au moins un bâtiment ayant accueilli une activité agricole, commerciale ou industrielle et où des
substances classées comme dangereuses étaient utilisées, stockées, fabriquées ou distribuées en application de l’article R.
4411-6 du Code du travail.
• De rénovations significatives de bâtiments (depuis la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 Février
2020) dont la surface de plancher cumulée est supérieure à 1000 m².

Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

S’il est obligatoire pour l’opération de déconstruction, faire une demande de diagnostic produits, équipements, matériaux
et déchets (PEMD) :
• Regrouper l'ensemble des pièces et documents nécessaires au diagnostiqueur pour élaborer le devis (la MOA aura
rappelé au diagnostiqueur PEMD le contexte de l'opération, sa nature, l’accessibilité au site, etc. (préparation du
cahier des charges)) ;
• Analyser les devis proposés par les diagnostiqueurs consultés ;
• Choisir le diagnostiqueur PEMD du projet et commander le diagnostic PEMD.
Voir Fiche 2.3 Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant les opportunités de valorisation

Ce diagnostic devra être effectué après les diagnostics obligatoires tels que diagnostics amiante, plomb, mais le
plus en amont possible de l’opération.

95
02. FICHES MÉTIERS

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Conception et choix de la stratégie de valorisation

Compléter le formulaire associé au CERFA diagnostic PEMD et déposer le rapport du diagnostic sur la plateforme
nationale réglementaire développée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).
Ce dépôt doit être réalisé avant l'acceptation des devis ou la passation des marchés relatifs aux travaux.
Voir Fiche 2.3 Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant les opportunités de valorisation

Arbitrer sur les différents scénarios de valorisation, proposés par la MOE et l’AMOA, et choisir celui qui sera adopté pour
l'opération, notamment en répondant aux ambitions environnementales, et en tenant compte des contraintes logistiques,
temporelles et budgétaires.
Voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles gisements et opération

Relire et valider les rendus PRO/DCE de l'équipe projet.


Compléter les pièces marché.
S’assurer que l'ensemble de ses ambitions, objectifs et indicateurs sont intégrés au DCE.
Voir Fiche 4.1 Préparer et lancer l’appel d’offre marché travaux

Lancement de l’appel d’offre et choix des entreprises de travaux

Lancer l’appel d’offre en publiant le DCE.


Voir Fiche 4.1 Préparer et lancer l’appel d’offre marché travaux

Choisir l’Entreprise de déconstruction en se fondant sur des considérations technico-économiques objectives.


Il est conseillé qu’une visite de site soit réalisée par les entreprises consultées.
Voir Fiche 4.2 Recueillir les offres des entreprises

PENDANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement du chantier

Participer à la réunion 0 organisée par la MOE.


Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Lancement de l’opération et choix de l’équipe projet

Participer aux réunions mensuelles et visites organisées sur chantier.


Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

S’assurer que le suivi du chantier est bien réalisé, par l’Entreprise travaux, sous les préconisations et l’encadrement de
la MOE (dépose soignée des éléments destinés au réemploi in situ ou ex situ, réalisation du tri, gestion des déchets
dangereux et non dangereux, suivi des indicateurs et suivi de la traçabilité des PEMD).

Voir Fiches :
5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier
7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements, matériaux et déchets pour le réemploi
7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ
7.3 Préparer au réemploi ex situ
8.1 Procéder au curage et à l’évacuation des déchets dangereux
8.2 Déposer et trier les déchets

Constituer le dossier réemploi qui intègre de nombreuses pièces qui permettront de garantir le réemploi des PEM.
Ces pièces seront fournies par différents acteurs du projet.
La MOA peut également solliciter la MOE pour la constitution de ce dossier.
Voir Fiche 7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ.

96
02. FICHES MÉTIERS

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Finalisation du chantier

Réceptionner l’ensemble des documents, fournis par la MOE, qui assurent la traçabilité des PEMD (bordereaux de suivi
des déchets, registre des déchets, bons de pesée, bons de transport, documents justificatifs de cession de PEM en vue
de réemploi, etc.) et le suivi des indicateurs sur chantier (bilan de fin de chantier, comptes rendus des réunions
mensuelles, etc.).

Ces documents permettront de comparer les solutions de réemploi et de valorisation mises en place pour les PEMD
à la fin du chantier, et celles qui avaient été préconisées en début de chantier dans le diagnostic PEMD.
Voir Fiches 6.1 Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD et 6.2 Effectuer le suivi des indicateurs sur
chantier

Après CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Vérifier que le suivi du chantier a été complet.


Comparer les résultats obtenus à la fin du chantier aux objectifs initialement exprimés.

Cette comparaison pourra être faite en mettant en regard le formulaire de récolement et le diagnostic PEMD de
début de chantier, et en utilisant le tableau de suivi de chantier et l’ensemble des documents justificatifs récupérés
en fin de chantier auprès de la MOE (bordereaux de suivi de déchets, convention de don ou revente de matériaux
de réemploi, etc.)
Voir Fiche 9.1 Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs initiaux

Compléter, signer et déposer le formulaire de récolement sur la plateforme réglementaire dédiée et conserver les
documents justificatifs. Le formulaire de récolement devra faire apparaître les centres ou entreprises de collecte ou de
valorisation dans lesquels les PEMD ont été déposés.
Voir Fiche 9.2 Clôturer l’opération et déposer le CERFA de récolement

Régler la prestation.

Faire remonter les retours d'expériences pour capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur chantier et sur les
enseignements qui peuvent être tirés (réunion en interne, communication externe).
Communiquer pour massifier les pratiques de déconstruction sélective.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide d’accompagnement de la Maîtrise d’Ouvrage et de la Maîtrise d’Œuvre – Intégration des prescriptions “Déchets” dans
les CCTP et les contrats cadres de chantiers de réhabilitation lourde et de démolition », 2017.
Démoclès, « Étude sur la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage en matière de déchets », Rapport de synthèse, 2018.
Région PACA, « Fiche responsabilité du Maître d’Ouvrage et des autres acteurs d’un chantier du BTP », 2021.
Fédération Française du Bâtiment, « Recommandation N° T2-2000 aux maîtres d’ouvrage publics relative à la gestion des déchets de
chantiers du Bâtiment », 2021.

97
02. FICHES MÉTIERS

LA MAÎTRISE D’ŒUVRE (MOE)

DÉFINITION

La maîtrise d’œuvre (MOE) étudie et prépare la déconstruction, puis accompagne et pilote la bonne exécution des travaux. Il s’agit généralement
d’architectes et de bureaux d’études.

ACTIONS À MENER TOUT AU LONG D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

Lors d’une opération de déconstruction, le maitre d’œuvre a différentes responsabilités qui passent par la réalisation de plusieurs
étapes de mise en œuvre détaillées ci-dessous. Ainsi, il doit s’assurer de toutes les réaliser afin que l’opération se déroule au mieux.

AVANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement de l’opération et choix de l’équipe projet

Répondre à l’appel d'offre ou aux sollicitations de la MOA en mettant en avant ses compétences et expertises en
économie circulaire.
Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

Conception et choix de la stratégie de valorisation

Analyser le diagnostic PEMD réalisé par le diagnostiqueur et proposer des scénarios de valorisation et de gestion des
PEMD.
Voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles gisement et opération

Si gisement(s) à fort intérêt et/ou si ambition forte du MOA.


Proposer à la MOA de faire réaliser un diagnostic ressources et/ou un diagnostic réemploi, complémentaire au diagnostic
PEMD, pour étudier plus précisément :
• Le potentiel de réemploi ou de réutilisation des PEM ;
• Le potentiel de valorisation des déchets (ex : analyse des filières de recyclages spécifiques).

Définir les objectifs de valorisation et les indicateurs associés pour appliquer à l’opération les ambitions de la MOA :
• Identifier les gisements d'intérêts à partir du diagnostic PEMD et analyser les différents scénarios de valorisation à
l’échelle de chaque gisement ;
• Définir les objectifs de valorisation et indicateurs associés à l’échelle de l’opération, en fonction des filières et
solutions disponibles.
Faire part à la MOA des différentes stratégies de gestion et valorisation des PEMD envisagées pour qu’elle arbitre et
choisisse la stratégie la plus adaptée au projet.
Voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles gisement et opération

Lancement de l’appel d’offre et choix des entreprises de travaux

Rédiger le Dossier de consultation des entreprises (DCE) en intégrant les objectifs de valorisation et indicateurs associés
correspondant au scénario de valorisation choisi par la MOA pour l’opération de déconstruction.
• Indiquer expressément dans le DCE les clauses spécifiques liées aux travaux de dépose, conditionnement,
stockage, et premier reconditionnement des PEM à réemployer in situ, ainsi que les clauses spécifiques liées au
réemploi ex situ ;
• Intégrer un planning/phasage au DCE.
Voir Fiche 4.1 Préparer et lancer l’appel d’offre marché travaux
Voir Fiche 7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ

Participer au choix de l’Entreprise de déconstruction en se fondant sur des considérations technico-économiques


objectives.

98
02. FICHES MÉTIERS

Il est conseillé qu’une visite de site soit réalisée par les entreprises consultées.
Voir Fiche 4.2 Recueillir les offres des entreprises

Désigner un Coordinateur Valorisation qui sera l'interlocuteur privilégié du Responsable Valorisation désigné au sein de
l’Entreprise travaux.

PENDANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement du chantier

Organiser la réunion de lancement (ou réunion 0) pour rappeler, entres autres, les actions qui seront menées sur chantier
ainsi que les rôles et responsabilités de chacun sur le site. Le Coordinateur Valorisation doit notamment être présent.
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Suivi du chantier

Participer aux réunions mensuelles et visites organisées sur chantier pour s’assurer de la bonne dépose et du bon
conditionnement et stockage des éléments destinés au réemploi et de la bonne réalisation du tri et de la traçabilité des
déchets par l’Entreprise travaux.
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Contrôler, par l’intermédiaire du Coordinateur Valorisation, que le suivi de chantier et la traçabilité sont assurés par le
Responsable Valorisation de l’Entreprise de déconstruction :
• Vérifier que le Responsable Valorisation assure la formation et la sensibilisation des compagnons tout au long du
chantier ;
• Vérifier que le Responsable Valorisation présente, à chaque réunion mensuelle, le tableau de suivi de chantier et les
documents justificatifs de valorisation des PEMD (bons de pesées, bons de transports, bordereaux de suivi des
déchets, CAP, etc.) et de réemploi des PEM (documents justificatifs de cession en vue d’un réemploi) ;
• Contrôler que le suivi des indicateurs définis en conception (et intégrés au DCE) est assuré par le Responsable
Valorisation de l’Entreprise de déconstruction ;
• Vérifier que les documents justificatifs demandés de réemploi ou valorisation des PEMD sont remis par le
Responsable Valorisation de l'entreprise dans le bilan de chantier et le DOE.
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier
Voir Fiche 6.1 Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD
Voir Fiche 6.2 Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier

Pour chaque PEM destiné au réemploi, en amont des justificatifs de suivi précisés ci-dessus, la MOE devra :
• Valider les méthodologies de dépose proposées par l'Entreprise de déconstruction ou de curage ;
• Organiser une visite avec le repreneur des PEM et l'Entreprise de déconstruction pour s'assurer de l'état des PEM
destinés au réemploi ;
• Contrôler le bon conditionnement et stockage des PEM.
Voir Fiches :
7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements, matériaux et déchets pour le réemploi
7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ
7.3 Préparer au réemploi ex situ

Finalisation du chantier

Relire le bilan de fin de chantier rédigé par le Responsable Valorisation de l’Entreprise de déconstruction.
Vérifier que le bilan de fin de chantier contient :
• Le tableau de suivi du chantier qui fait apparaître les quantités et acteurs à qui ont été cédés les PEM en vue d'un
réemploi ou les exutoires et taux de valorisation de chaque catégorie de PEMD valorisés ;
• Les documents justificatifs de traçabilité et des taux de valorisation des PEMD (bons de pesées, bordereau de suivi
de déchets, attestations de valorisation, etc.) ;
• La justification de l’atteinte des objectifs du chantier (suivi des indicateurs).
Voir Fiche 9.1 Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs initiaux

99
02. FICHES MÉTIERS

Après CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Faire remonter les retours d’expériences pour capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur chantier et sur les
enseignements qui peuvent être tirés (réunion en interne, communication externe).
Communiquer pour massifier les pratiques de déconstruction sélective.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide d’accompagnement de la Maîtrise d’Ouvrage et de la Maîtrise d’Œuvre - Intégration des prescriptions “Déchets” dans
les CCTP et les contrats cadres de chantiers de réhabilitation lourde et de démolition », 2017.

100
02. FICHES MÉTIERS

L’ENTREPRISE DE DÉCONSTRUCTION

DÉFINITION

L’Entreprise de déconstruction, ou Entreprise de travaux, réalise la déconstruction de l’ouvrage. Ce sont donc des entreprises générales, des
entreprises détenant un lot ou plusieurs lots (pour le bâti), des entreprises de curage (pour le bâti), etc.

ACTIONS À MENER TOUT AU LONG D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

Lors d’une opération de déconstruction, l’Entreprise de déconstruction a différentes responsabilités qui passent par la réalisation de
plusieurs étapes successives détaillées ci-dessous. Ainsi, elle doit s’assurer de toutes les réaliser afin que l’opération se déroule au
mieux.

AVANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement de l’appel d’offre et choix des entreprises de travaux

Répondre à l’appel d’offre marché travaux lancé par la MOA et s’engager à atteindre les objectifs de valorisation fixés par
la MOA.
• Prendre connaissance du DCE ;
• Constituer le dossier de candidature ;
• Constituer l’offre financière ;
• Constituer l’offre technique (ou mémoire technique) ;
• Proposer un SOGED qui complète l’offre technique.
Lors de cette étape, l’Entreprise de déconstruction doit présenter de façon claire ses ambitions en termes de
valorisation des produits, équipements, matériaux, déchets (PEMD).
Voir Fiche 4.2 Recueillir les offres des entreprises

Désigner un Responsable Valorisation qui sera en charge notamment de rédiger le SOGED, de suivre les PEM
réemployés, mais aussi les déchets et leur valorisation.
Il sera l‘interlocuteur privilégié du Coordinateur Valorisation désigné au sein de la MOE.

Transmettre sa réponse à l'appel d'offre.


Voir Fiche 4.2 Recueillir les offres des entreprises

En amont d’une opération de réemploi ex situ de PEM issus du chantier, l’entreprise doit mettre en place un temps de
commercialisation afin d'identifier de potentiels repreneurs des PEM de réemploi.
Voir Fiche 7.3 Préparer au réemploi ex situ

Une fois le marché attribué, planifier le chantier, affiner l'organisation du chantier, identifier les éléments qui feront l’objet
d’une dépose sélective et affiner la future gestion des PEMD.

101
02. FICHES MÉTIERS

PENDANT CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement du chantier

Participation du Responsable Valorisation à la réunion de lancement de chantier organisée par la MOE.


Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Contacter les filières de valorisation pour connaître leurs préconisations de gestion des PEMD.
Étudier les conditions d’acceptation des différentes bennes de déchets.
S’assurer préalablement que le centre de traitement (envisagé par l’entreprise pour traiter le déchet) accepte le déchet
en faisant une demande d’acceptation préalable.
Si cette demande est acceptée, l'entreprise reçoit un Certificat d'acceptation préalable (CAP) à conserver.
Voir Fiche 6.1 Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD

Participer aux réunions mensuelles et visites organisées sur chantier pour s'assurer de la bonne dépose des éléments
destinés au réemploi et de la bonne réalisation du tri et de la traçabilité des déchets par l'Entreprise travaux.
Le Responsable Valorisation doit rédiger des comptes rendus à chaque réunion mensuelle.
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Sensibiliser les compagnons à des thématiques diverses telles que l’économie circulaire, les taux de valorisation, la
dépose sélective, le tri, etc. (rôle du Responsable Valorisation).

Organiser des quarts d'heure sensibilisation pour assurer formation et sensibilisation sur chantier.
Transmettre à la MOE les preuves de la bonne sensibilisation des compagnons (rôle du Responsable Valorisation).
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier

Suivre le SOGED pour organiser la gestion des PEMD et répondre aux objectifs de valorisation des PEMD intégrés au
DCE.

Assurer la traçabilité des PEMD et le suivi des indicateurs (par le Responsable Valorisation notamment) :
• Assurer le suivi mensuel du chantier, des matériaux réemployés et de la valorisation des déchets : rédiger un tableau
de suivi mensuel (qui peut s’inspirer du registre des déchets). Ce tableau détaille également les déchets issus du
chantier (type, quantitatif, destination, type de valorisation, etc.) et leur répartition par typologie, ainsi que le nombre
de flux de déchets qui doit être suivi tous les mois ;
• Assurer le suivi sur le chantier des indicateurs définis en conception et intégrés au DCE correspondant à la
stratégie de valorisation adoptée pour le projet (exemple : taux de remplissage des bennes, taux de valorisation, À réaliser
etc.) ; simultané-
• Récupérer, auprès des acteurs de la gestion des PEMD, l’ensemble des documents justificatifs de valorisation des ment avec
PEMD (bons de pesées, bons de transports, bordereaux de suivi des déchets, CAP, etc.) et de réemploi des PEM l’étape
suivante
(documents justificatifs de cession en vue d’un réemploi) et les conserver. Les déchets dangereux doivent faire
l‘objet d’une traçabilité spécifique assurée par le bordereau de suivi de déchet dangereux qui doit être conservé 5
ans minimum (Voir Fiche 8.1 Procéder au curage et à l’évacuation des déchets dangereux) ;
• Présenter au Coordinateur Valorisation de la MOE l’avancée du chantier, lui transmettre les documents justificatifs
et le tableau de suivi mensuel.
Voir Fiche 6.1 Mettre en place une bonne traçabilité des flux de PEMD
Voir Fiche 6.2 Effectuer le suivi des indicateurs sur chantier

Assurer la bonne gestion des PEM en vue de leur réemploi in situ ou ex situ :
La gestion des PEM destinés au réemploi devra dans tous les cas se faire après la dépose des PEMD dangereux
identifiés au sein de l’ouvrage.
• Identifier un repreneur des PEM destinés au réemploi. Dans une démarche de réemploi in situ, le repreneur peut
être le MOA qui porte le projet futur. Des plateformes physiques ou virtuelles peuvent aider à l’identification de ce
repreneur ; À réaliser
• Transmettre à la MOE les méthodologies de dépose soignée des PEM ; simultané-
• Organiser une visite avec le repreneur des PEM et la MOE pour s'assurer de l'état des PEM destinés au réemploi ; ment avec
• Contractualiser avec le repreneur pour un réemploi in situ, une vente ou un don ; l’étape
• Réaliser la dépose des PEM, après avoir identifié les modalités de dépose et de reprise ; précédente
• Conditionner les PEM, préparer leur stockage et organiser leur évacuation si besoin. Ces étapes, tout comme la
dépose des PEM peuvent être éventuellement réalisées par le repreneur lui-même ;
• Préparer les PEM au réemploi in situ ou ex situ (préparation pour une remise en œuvre sur site, don, vente, etc.) ;

102
02. FICHES MÉTIERS

• Les PEM pourront être stockés et/ou mis en visibilité sur des plateformes physiques ou numériques.
Voir Fiches :
7.1 Réaliser la dépose des produits, équipements, matériaux et déchets pour le réemploi
7.2 Mettre en œuvre le réemploi in situ
7.3 Préparer au réemploi ex situ

Finalisation du chantier

Rédiger le bilan de l'opération en fin de chantier (rôle du Responsable Valorisation). Ce bilan contient le tableau de suivi
du chantier et doit faire apparaître les quantités et acteurs à qui ont été cédés les PEM en vue d'un réemploi ou les
exutoires et taux de valorisation de chaque catégorie de PEMD valorisés. Ce bilan devra permettre de justifier l’atteinte
des objectifs fixés sur le chantier (indicateurs, valorisation et traçabilité).
S'assurer d'avoir bien remis l'ensemble des documents de traçabilité et de suivi à la MOE (bons de pesées, bordereau
de suivi de déchets, attestations de valorisation, etc.).
Voir Fiche 9.1 Vérifier le suivi de chantier et comparer aux objectifs initiaux

Après CHANTIER

Faire remonter les retours d’expériences pour capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur chantier et sur les
enseignements qui peuvent être tirés (réunion en interne, communication externe).
Communiquer pour massifier les pratiques de déconstruction sélective.

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide d’accompagnement de la Maîtrise d’Ouvrage et de la Maîtrise d’Œuvre - Intégration des prescriptions “Déchets” dans
les CCTP et les contrats cadres de chantiers de réhabilitation lourde et de démolition », 2017.

103
02. FICHES MÉTIERS

LE DIAGNOSTIQUEUR PEMD

DÉFINITION

Le diagnostiqueur produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) est une personne physique ou morale indépendante et habilitée qui
réalise un diagnostic des PEMD issus d’une opération de déconstruction ou de rénovation. Il doit justifier de compétences en matière de
prévention et de gestion des déchets et/ou de techniques du bâtiment et/ou d’économie de la construction.
Il s’appuie sur le travail des autres diagnostiqueurs (amiante, plomb, termites, etc.).
Le diagnostic PEMD doit être réalisé après les diagnostics plomb et amiante et les autres diagnostics obligatoires, et le plus en amont
possible de l’opération.

ACTIONS À MENER TOUT AU LONG D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

Lors d’une opération de déconstruction, le diagnostiqueur PEMD a différentes responsabilités qui passent par la réalisation de
plusieurs étapes de mise en œuvre détaillées ci-dessous. Ainsi, il doit s’assurer de toutes les réaliser afin que l’opération se déroule
au mieux.

AVANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement de l’opération et choix de l’équipe projet

Répondre à l’appel d’offre ou aux sollicitations de la MOA en mettant en avant ses compétences et expertises en
économie circulaire.
Le diagnostiqueur aura récupéré les pièces et documents utiles à l’élaboration de son devis pour la prestation. Il
effectue également une pré-visite de site.
Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

Réaliser le diagnostic PEMD et rédiger le rapport de diagnostic.

Le diagnostic PEMD fera notamment apparaître un inventaire de l’ensemble des gisements présents dans l’ouvrage,
identifiera les PEM potentiellement réemployables, la quantité et le potentiel de valorisation de chaque déchet
identifié ainsi que les acteurs des filières de réemploi/valorisation/élimination qui pourront être sollicités pour les
PEMD identifiés.
Voir Fiche 2.3 Commander et réaliser un diagnostic PEMD en identifiant les opportunités de valorisation

Après CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Faire remonter les retours d’expériences pour capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur chantier et sur les
enseignements qui peuvent être tirés (réunion en interne, communication externe).
Communiquer pour massifier les pratiques de déconstruction sélective.

COMPÉTENCES ET FORMATION

Des formations certifiantes pour les diagnostiqueurs PEMD sont actuellement en cours de développement, comme par exemple une formation
proposée par le CSTB, le SEDDRe et Recovering.

104
02. FICHES MÉTIERS

GUIDES ET OUTILS POUR ALLER PLUS LOIN

Démoclès, « Guide de bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic produits/matériaux/déchets avant démolition/réhabilitation
significative de bâtiments », 2020.

105
02. FICHES MÉTIERS

LES AUTRES ACTEURS

DÉFINITION

Les acteurs listés ci-dessous peuvent être amenés à intervenir lors secondaires vers des opérations de transformation et
d’une opération de déconstruction : valorisation ;
• Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMOA) : en tant que • Spécialistes de la collecte : gestionnaires de lieux spécialisés
prestataire externe, apporte un conseil et un appui au maître dans la logistique autour de la collecte et de la massification de
d’ouvrage dans l’exécution de ses responsabilités sur une petits volumes de ressources secondaires et de déchets tels que
thématique ou un sujet spécifique, de façon ponctuelle ou les ressourceries, les déchetteries professionnelles/collectivités,
globale ; et les négoces de matériaux ;
• Spécialistes de la seconde vie des ressources : spécialistes • Gestionnaires de déchets : entreprise chargée de la collecte
du réemploi, recyclage, valorisation matière / énergétique, de la sur chantier et sur les points de massification (déchetteries), du
préparation de matière. Ils peuvent aussi conditionner les tri complémentaire des déchets sur plateforme et de leur
éléments pour leur prochain usage ; préparation en vue d’une valorisation ;
• Entreprise de curage : effectue le curage du bâtiment, c’est-à- • Acteurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS) : ensemble
dire la dépose des éléments non porteurs du second œuvre, les d’entreprises dont le fonctionnement interne et les activités sont
trie et les conditionne pour les évacuer et permettre aux fondés sur un principe de solidarité et d’unité sociale. Certaines
gestionnaires de déchets de les prendre en charge ; se sont spécialisées dans la dépose sélective et/ou le
• Repreneurs : ensemble des acteurs qui récupèrent des reconditionnement des PEM et font appel à de la main d’oeuvre
matériaux destinés au réemploi ; en insertion ;
• Plateformes de réemploi : plateformes physiques ou • Coordinateur de sécurité et de protection de la santé
numériques qui permettent de mettre en relation l’offre et la (CSPS) : coordonne et planifie les interventions des entreprises
demande ; sur le chantier, afin de prévenir les risques de sécurité et de
• Plateformes de tri : entreprises qui assurent le tri des déchets protection de la santé, liés aux différentes interventions et à la co-
issus des chantiers et la bonne redirection des ressources activité potentielle entre les entreprises.

ACTIONS À MENER TOUT AU LONG D’UNE OPÉRATION DE DÉCONSTRUCTION

Lors d’une opération de déconstruction, divers acteurs sont amenés à intervenir et ont différentes responsabilités qui passent par la
réalisation de plusieurs étapes de mise en œuvre détaillées ci-dessous. Ainsi, ils doivent s’assurer de toutes les réaliser afin que
l’opération se déroule au mieux.

AVANT CHANTIER
Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement de l’opération et choix de l’équipe projet

Répondre à l’appel d’offre ou aux sollicitations de la MOA en mettant en avant ses compétences et expertises en
économie circulaire.
Voir Fiche 2.2 Choisir une équipe projet compétente

Conception et choix de la stratégie de valorisation

Accompagner la MOE à l’analyse du diagnostic PEMD et à l’élaboration des scénarios de valorisation.


Voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles gisement et opération

Dans une démarche de réemploi ex situ, mettre en relation ou proposer des services autour d’un écosystème d’acteurs
locaux du réemploi (ressourceries, éco-organismes, entreprises spécialisées dans la dépose sélective, revendeurs de
matériaux de réemploi, plateformes de mise en relation de chantier, etc.).
Voir Fiche 7.3 Préparer au réemploi ex situ

106
02. FICHES MÉTIERS

Accompagner la MOE dans la définition des objectifs de valorisation et des indicateurs associés pour appliquer à
l’opération les ambitions de la MOA :
• Identifier les gisements d’intérêts à partir du diagnostic PEMD et analyser les différents scénarios de valorisation à
l'échelle de chaque gisement ;
• Définir les objectifs de valorisation et indicateurs associés à l’échelle de l’opération, en fonction des filières et
solutions disponibles.
Participer aux échanges organisés par la MOE, dans lesquels la MOE présente à la MOA les différentes stratégies de
gestion et valorisation des PEMD envisagées pour qu’elle arbitre et choisisse la stratégie la plus adaptée au projet.
Voir Fiche 3.2 Préciser la stratégie de valorisation aux échelles gisement et opération.

Lancement de l’appel d’offre et choix des entreprises de travaux

Fournir des clauses types à adapter au marché ainsi qu’au chantier et participer à la relecture du DCE rédigé par la MOE.
Voir Fiche 4.1 Préparer et lancer l’appel d’offre marché travaux.

PENDANT CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Lancement du chantier

Participer à la réunion de lancement (ou réunion 0) organisée par la MOE au début du chantier en présence des
entreprises présentes sur le chantier.
Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier.

Suivi du chantier

Participer aux réunions mensuelles et visites organisées sur chantier.


Voir Fiche 5.1 Rappeler les rôles et responsabilités sur chantier.

Accompagner la MOE (en particulier le Coordinateur Valorisation) dans sa mission de suivi de la bonne mise en place de
la traçabilité des PEMD et justification des indicateurs chantier.
Une attention particulière sera apportée au suivi réalisé sur les PEM déposés en vue d’un réemploi.

Finalisation du chantier

Accompagner la MOE dans sa relecture et validation du bilan de fin de chantier.

Après CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Faire remonter les retours d’expériences pour capitaliser sur les bonnes pratiques adoptées sur chantier et sur les
enseignements qui peuvent être tirés (réunion en interne, communication externe).
Communiquer pour massifier les pratiques de déconstruction sélective.

107
02. FICHES MÉTIERS

ENTREPRISE DE CURAGE

Le curage du bâtiment peut, dans certains cas, être réalisé par l’Entreprise de déconstruction ou, dans une démarche de réemploi, par le
repreneur de PEM destinés au réemploi.

PENDANT CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Suivi du chantier

Identifier et déposer les éléments du second œuvre présents au sein du bâtiment, qui peuvent être destinés à du réemploi
ou à de la valorisation.

Conditionner les PEMD par famille.

Gérer le stockage des PEMD sur le chantier.

Organiser l’évacuation des PEMD hors du site du chantier (pour ceux qui ne sont pas destinés à du réemploi sur site).

Finalisation du chantier

S’assurer d’avoir bien remis l’ensemble des documents de traçabilité et de suivi à la MOE (bons de pesées, bordereau
de suivi de déchets, attestations de valorisation, etc.).

REPRENEUR

Il intervient notamment lorsqu’une démarche de réemploi est mise en place au cours du projet pour récupérer les PEM qui sont destinés au
réemploi. Dans certains cas, le repreneur peut également déposer lui-même les PEM et organiser leur stockage et leur évacuation.

GESTIONNAIRES DE DÉCHETS

Après CHANTIER

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Évacuer les déchets hors du site du chantier.

Effectuer un tri secondaire des déchets réceptionnés en mélange pour limiter le recours à l’élimination en décharge.

Préparer la mise en filière des déchets en respectant le cahier des charges prédéfini par la filière.

Livrer les déchets aux filières correspondantes.

Transmettre à l’Entreprise de déconstruction les documents de traçabilité des PEMD.

108
02. FICHES MÉTIERS

Cocher
Étapes à réaliser si réalisée

Alimenter les bases de données nationales dématérialisées de suivi des déchets comme par exemple TrackDéchets pour
la traçabilité des déchets dangereux.

La gestion des déchets dangereux est régie par une réglementation spécifique. Aussi, leur stockage temporaire, leur collecte et leur traitement
doivent s’effectuer dans des conditions précises. Un Bordereau de suivi de déchets dangereux (BSDD) doit être édité.

AUTRES INTERVENANTS

Les éco-organismes ont également un rôle dans la gestion des notamment assumer la gestion de fin de vie des produits concernés
produits, équipements, matériaux et déchets issus d’opérations de par le périmètre de la REP et organiser ou mettre en place des
déconstruction depuis la loi AGEC qui introduit la mise en place d’une solutions de collecte et de traitement des produits de la construction
filière REP (pour Responsabilité élargie du producteur) pour les en fin de vie, en tenant compte de la hiérarchie des modes de
produits et matériaux de la construction du secteur du bâtiment traitement (réemploi, réutilisation, recyclage, valorisation énergétique,
(PMCB). élimination).
Tout metteur sur le marché de produits-équipements, couverts par
une filière REP, participe au financement des éco-organismes. Les Aussi, de nombreuses actions peuvent être effectuées, dans le
metteurs sur le marché transfèrent alors la responsabilité de la collecte respect de l’analyse des risques du chantier, par des entreprises de
et du traitement des déchets aux éco-organismes et la financent via l’Économie sociale et solidaire (ESS), telles que les étapes de dépose,
une éco-participation. de tri, de conditionnement des déchets destinés à de la valorisation,
Les producteurs ou détenteurs de ces déchets sont tenus à leurs mais également le reconditionnement des PEM destinés au réemploi
propres obligations réglementaires en matière de tri et de gestion des ainsi que leur préparation.
déchets.
Organismes agréés par le ministère de la Transition écologique sur la Après le chantier, l’ensemble des acteurs de la gestion, du réemploi
base d’un cahier des charges précis, les éco-organismes doivent et du traitement des PEMD peuvent participer à faire remonter des
mener à bien leur mission et proposer les meilleurs services possibles retours d’expérience sur l’opération de déconstruction, afin de
pour assurer les objectifs qui leur ont été fixés. Pour cela ils doivent massifier les pratiques et les rendre plus courantes.

109
02. FICHES MÉTIERS

FICHES FILIÈRES

MIEUX CONNAÎTRE LES FILIÈRES DE


VALORISATION - RÉEMPLOI / RECYCLAGE

FILIÈRE RÉEMPLOI ....................................................................... 111


Le verre plat ....................................................................... 153
Les menuiseries – portes et fenêtres .................................. 113
Les plastiques..................................................................... 156
Le clos couvert ................................................................... 122
Le plâtre ............................................................................. 159
La plomberie et les appareils sanitaires .............................. 129
Les laines minérales ........................................................... 162
Les revêtements intérieurs .................................................. 137
Les métaux ......................................................................... 165

FILIÈRE RECYCLAGE................................................................. 144 Le bois ................................................................................ 167

Les gravats ......................................................................... 144 Les équipements électriques et électroniques..................... 170

Le béton ............................................................................. 147


Les terres ........................................................................... 150

110
03. FICHES FILIÈRES

Filière réemploi

Introduction
Le réemploi, défini par le Code de l’environnement comme Cependant, la massification du remploi se heurte à des
« toute opération par laquelle des substances, matières ou difficultés notamment liées à la sécurisation de l’offre et des
produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pratiques, d’un point de vue assurantiel. Dans ce contexte, de
pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été nombreux acteurs souhaitent développer et partager des
conçus », se développe de plus en plus dans le secteur du ouvrages et des guides méthodologiques harmonisés ayant
bâtiment. vocation à être reconnus par l’ensemble des acteurs de la
filière, puis par les assureurs, afin, à terme, de faire évoluer les
Omniprésentes pendant des siècles, les pratiques de réemploi pratiques de réemploi, actuellement considérées comme des
sont devenues marginales au début du 20ème siècle, dû techniques non courantes, vers une reconnaissance en
notamment à la mécanisation des procédés de démolition. Le techniques courantes.
contexte réglementaire actuel évolue cependant en sa faveur
(mise en application de la nouvelle RE2020, développement Le partage des travaux de recherche et des publications à
de la filière de Responsabilité élargie du producteur (REP) pour l’ensemble des acteurs de la filière du réemploi, ainsi que la
les produits et matériaux de construction du secteur du capitalisation de retours d’expérience pourrait permettre
bâtiment (PMCB), mise en place du Label bas-carbone, d’orienter la filière vers un consensus sur les pratiques à
refonte du diagnostic déchets en diagnostic produits, adopter lors d’une démarche de réemploi, et de développer
équipements, matériaux et déchets, etc.), et de nombreuses de nouveaux centres spécialisés dans les opérations de
initiatives voient le jour, aussi bien sur le développement de reconditionnement ou de caractérisation des PEM destinés au
l’offre que sur la structuration de la demande. réemploi.

Démarche proposée par le CSTB pour faire reconnaître les pratiques de réemploi

111
03. FICHES FILIÈRES

Les Fiches Réemploi qui sont développées dans ce guide Northwestern Europe) et lors des travaux de la Fondation
n’ont pas cet objectif de reconnaissance assurantielle, mais Bâtiment Énergie ayant établi des méthodologies de
plutôt d’appropriation de la thématique par les acteurs. Elles diagnostic et d’évaluation des performances en vue d’un
ambitionnent de présenter des éléments de réemploi. Les éléments qui sont mentionnés dans les fiches ne
recommandations sur les méthodologies et les modes sont donc pas issus de nouveaux travaux de recherche.
opératoires existants notamment sur les diagnostics à
élaborer sur les PEM destinés au réemploi, sur les Les fiches réemploi qui sont détaillées dans ce guide
performances à évaluer et sur les étapes de dépose, stockage, présentent quatre grandes familles de PEM identifiées comme
reconditionnement et repose. Ces fiches ont été rédigées à propices au réemploi : Menuiseries – Portes et fenêtres,
partir de travaux précédemment menés sur le sujet du Revêtements intérieurs, Clos couvert et Plomberie et
réemploi, notamment lors du projet européen FCRBE appareils sanitaires.
(Facilitating the Circulation of Reclaimed Building Elements in

Le réemploi, « toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont
utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus »,
se développe de plus en plus dans le secteur du bâtiment.

Le contexte réglementaire évolue en faveur du réemploi :

• Loi AGEC et refonte du diagnostic déchets en diagnostic PEMD (2022) ; L’offre se développe et
• Entrée en vigueur de la nouvelle RE2020 (2022) ; la demande se structure.
• Mise en place de la nouvelle REP PMCB (2023) ;
• Label bas-carbone (2020) …

Mais il existe encore des actions à entreprendre afin de massifier le réemploi notamment en lien avec la sécurisation de
l’offre et des pratiques.

Les acteurs sont désireux de faire reconnaître les pratiques de réemploi par :

• Le développement de méthodologies de diagnostic et de protocoles de caractérisation des performances


des PEM destinés au réemploi ;
• Le partage de ces publications à l’ensemble des acteurs de la filière ;
• La reconnaissance de ces méthodologies et protocoles par les acteurs du réemploi et les assureurs ;
• La remontée et le partage de retours d’expérience sur le réemploi.

Pour, à terme, mettre en place un consensus sur les … et faire reconnaître les pratiques de réemploi
méthodologies et pratiques de réemploi… en techniques courantes.

112
03. FICHES FILIÈRES

LES MENUISERIES – PORTES ET FENÊTRES

INTRODUCTION GÉNÉRALE SUR LES MENUISERIES

Bien que pouvant également faire partie du clos couvert de l’ouvrage, en lui
assurant une isolation au regard de l’eau et de l’air, les menuiseries font l’objet
d’une fiche à part entière dans ce guide.
Elles peuvent faire partie de l’enveloppe du bâtiment (menuiseries extérieures),
être rattachées au second œuvre (menuiseries intérieures), ou correspondre à
l’ensemble des éléments en bois, métal ou plastique destinés à fermer le
bâtiment (porte, fenêtre, volet, etc.).

IDENTIFICATION DES FAMILLES RÉCURRENTES DANS LES MENUISERIES

Certains types de menuiseries présents au sein d’ouvrages sont plus propices au réemploi que d’autres d’un point de vue économique. Pour
certains produits, le prix du produit équivalent neuf est inférieur, le réemploi est donc moins propice ; par contre si le prix du produit équivalent
neuf est supérieur au produit réemployé alors le réemploi est plus intéressant. Parmi les menuiseries pour lesquelles les gisements sont importants
et dont le prix d’un produit neuf équivalent est élevé (bien que la justification du maintien des performances techniques soit plus compliquée), il y
a : les portes et bloc-portes coupe-feu pour les menuiseries intérieures, et les portes extérieures et fenêtres, persiennes et volets, portails et grilles
pour les menuiseries extérieures.

FAMILLE 1 : PORTE INTÉRIEURE

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de portes intérieures, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Porte intérieure en bois massif : 70,84 kg eq.CO2 ;
• Porte intérieure en bois reconstitué : 111,09 kg eq.CO2 ;
• Porte intérieure en aluminium : 222,26 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Une porte intérieure est généralement constituée d’un battant (partie mobile) et d’un encadrement fixe (ou bâti dormant). Il existe différents
types de portes, aux formes, styles et matériaux divers. Il est important de vérifier le matériau constitutif de la porte, qui donnera des indications
sur son potentiel de réemploi.
Ce sont majoritairement les portes intérieures en bois qui sont destinées au réemploi. Cependant, il existe des portes en verre, en PVC, en fer,
des portes à oculus, etc.
Contrairement aux portes coupe-feu, les portes intérieures, ou portes de communication, en bois, ne doivent pas répondre à des exigences
réglementaires de résistance au feu ou d’isolation thermique spécifiques. Elles sont très présentes sur le marché du réemploi.
Dans une démarche de réemploi, c’est essentiellement le vantail de la porte qui est réemployé, car l’encadrement est parfois difficile à démonter.
Cette fiche se concentre sur le réemploi des portes intérieures en bois.

Unité Dimensions récurrentes

Largeur de l’ouvrant : 63, 73, 83 et 93 cm ;


Unité (U)
Hauteur : 204, 220 et 258 cm.

113
03. FICHES FILIÈRES

FAMILLE 2 : BLOC-PORTE INTÉRIEUR COUPE-FEU

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
produits de bloc-porte intérieur coupe-feu.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les blocs-portes (BP) intérieurs coupe-feu permettent de ralentir la propagation d’incendies à l’intérieur de bâtiments, tout en permettant aux
usagers de passer entre les différentes pièces. L’utilisation de ces portes est réglementaire dans certains bâtiments (bureaux, logements
collectifs, bâtiments d’enseignement, etc.).
Un bloc-porte coupe-feu est constitué de différentes parties :
• Le vantail (ou battant), constitué de plusieurs couches de matériaux qui résistent au feu et à l’humidité ;
• L’encadrement fixe de la porte (ou bâti dormant), constitué d’un matériau résistant au feu.
Il est possible d’ajouter des matières intumescentes à ces deux éléments, ou dans les accessoires de la porte, qui permettent de limiter le
passage des gaz et fumées en gonflant en présence de chaleur.

Il existe de nombreux modèles de blocs-portes coupe-feu identifiables par leur vignette de conformité.
À noter : Les résistances au feu sont classées selon trois critères, communément identifiées par trois lettres :
• R : résistance mécanique ou stabilité ;
• E : étanchéité aux gaz et flammes ;
• I : isolation thermique.
Ces lettres sont suivies de deux ou trois chiffres donnant le temps de résistance en minutes.

Unité Dimensions récurrentes

Les dimensions d’un bloc-porte coupe-feu dépendent grandement de son modèle.


Les dimensions des vantaux sont généralement les suivantes 8 :
Unité (U)
• Largeur : 45,5 cm minimum et 109 ou 109,5 cm maximum ;
• Hauteur : 153, 153,5 ou 155,5 cm minimum et 235,5 ou 238,5 maximum.

FAMILLE 3 : PORTE EXTÉRIEURE ET FENÊTRE

Émissions de CO2 évitées

Météo du réemploi À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de portes extérieures et fenêtres, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-
carbone :
• Porte extérieure en acier : 153,57 kg eq.CO2 ;
• Porte extérieure en bois massif : 70,84 kg eq.CO2 ;
• Porte extérieure en bois/aluminium : 93,21 kg eq.CO2 ;
• Fenêtres en bois : 51,36 kg eq.CO2 ;
• Fenêtre en PVC : 66,88 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les menuiseries extérieures correspondent à l’ensemble des éléments qui remplissent et ferment les baies de l’ouvrage, tels que les portes
extérieures et fenêtres.

8
Novoferm, « Porte coupe-feu ».
114
03. FICHES FILIÈRES

Une fenêtre est un composant de l’ouvrage qui a pour but de fermer une ouverture dans un mur ou un toit, tout en permettant de laisser passer
la lumière. Elle permet l’isolation, mais aussi l’aération de la pièce dans laquelle elle se trouve. Pour caractériser une fenêtre, il peut être utile de
préciser le type d’ouvrant (battant, coulissant, basculant, etc.), de vitrage (simple, double, triple) et la nature des occultants si existants (stores,
volet battant, volet roulant, etc.). Le réemploi des châssis de fenêtres peut être limité à cause des normes en lien avec les déperditions
thermiques. De plus, la taille du châssis destiné au réemploi ne correspond pas toujours à la taille de l’ouverture existante du mur.
Le potentiel de réemploi des fenêtres et des portes extérieures, vis-à-vis de la justification du maintien des performances techniques, n’est pas
aussi élevé que celui des autres éléments de menuiseries présentés dans cette fiche, mais il n’est cependant pas nul. Des adaptations doivent
dans certains cas être réalisées pour permettre le réemploi.
Cette fiche se concentre essentiellement sur le réemploi des portes extérieures et fenêtres en bois.

Unité Dimensions récurrentes

Pour une porte d’entrée simple vantail :


• Largeur : 90 cm ;
• Hauteur : 2,15 m.
Pour une fenêtre simple vantail 9 :
Unité (U) • Largeur : 60 cm ;
• Hauteur : 75 cm.
Pour une fenêtre double vantail :
• Largeur : 100 ou 120 cm ;
• Hauteur : 115, 125 ou 135 cm.

FAMILLE 4 : PERSIENNES ET VOLETS

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi
À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de persiennes et volets, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Volets, volets roulants, persiennes, stores, brise-soleil en aluminium : 162,58 kg eq.CO2 ;
• Volets, volets roulants, persiennes, stores, brise-soleil en bois massif : 70,97 kg eq.CO2 ;
• Volets, volets roulants, persiennes, stores, brise-soleil en PVC : 48,07 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les volets et les persiennes sont utilisés au sein des bâtiments pour obturer une baie.
Une persienne est un volet extérieur en bois ou en métal constitué d’un ou plusieurs vantaux qui comportent des lamelles inclinées qui
permettent d’arrêter les rayons du soleil tout en laissant circuler l’air.
Un volet peut être en bois, en PVC ou en aluminium ; et peut être roulant, battant, coulissant ou pliant. Il est électrique ou non. Par exemple,
un volet battant est constitué d’un ou plusieurs vantaux qui s’ouvrent et se rabattent par pivotement.
Leur réemploi est facilité par une dépose simple. Cependant, les volets et les persiennes en bois étant sensibles aux conditions climatiques
(vent, pluie, etc.), ils doivent être protégés au cours de leur première vie en œuvre, afin d’être conservés et réemployés par la suite.

Unité Dimensions récurrentes

Unité (U) Les dimensions récurrentes des volets et des persiennes sont liées aux dimensions des fenêtres.

9
K par K, « Quelle est la dimension d’une fenêtre standard ? ».
115
03. FICHES FILIÈRES

FAMILLE 5 : PORTAILS ET GRILLES

Météo du réemploi Émissions de CO2 évitées

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de portails et grilles, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Portail en acier : 153,57 kg eq.CO2 ;
• Portail en bois massif : 70,8 kg eq.CO2 ;
• Portail en bois/aluminium : 93,21 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Un portail est une fermeture de grande dimension qui correspond généralement à la porte principale d’un bâtiment. Une grille peut également
constituer l’entrée d’un bâtiment. Ces éléments peuvent être électriques ou non.
Le réemploi de portails et de grilles concerne essentiellement des produits qui présentent un intérêt esthétique. Des portails anciens sont
couramment récupérés pour être remis en œuvre dans de nouveaux projets. Cependant, leur ancienneté implique souvent l’absence de
documentation sur leurs performances.

Unité Dimensions récurrentes

Unité (U) Les dimensions des portails et grilles sont assez variables.

RECOMMANDATIONS DE BONNES PRATIQUES - LES MENUISERIES

Diagnostic préalable initiale du fabricant, description sommaire du produit, typologie


d’assemblage, etc.) ;
Préalablement à la dépose des éléments de menuiseries destinés au • Diagnostic du produit considéré dans l’ouvrage. Cette dernière
réemploi, il est utile de réaliser une rapide étude documentaire en étape permet de connaître l‘usage précis et le domaine d’emploi
récupérant l’ensemble des documents qui permettront d’obtenir des du produit dans l’ouvrage (intérieur/extérieur, protégé/non
informations pertinentes sur les produits ou l’ouvrage dans lequel il se protégé, etc.), de prendre connaissance des sollicitations
trouve (DOE, plans, diagnostics, éléments du marché de démolition et auxquelles le produit a été soumis dans sa première mise en
curage, etc.). œuvre (exposition, protection, pollution, humidité, sollicitations
mécaniques, orientation de la façade, niveau d’étage, pièce où
Ensuite, il convient de réaliser un diagnostic (par analyse documentaire se trouve la menuiserie, etc.), et de connaître les performances
complémentaire, rapport photographique ou visite in situ). Celui-ci du produit qui ont pu être impactées par sa vie en œuvre et sa
peut être effectué par un opérateur compétent (le « Qualificateur localisation dans l’ouvrage. Lors de cette phase, il convient de
Réemploi ») et peut se découper en trois phases : croiser ce diagnostic produit avec le diagnostic relatif au bâtiment
notamment afin de vérifier que le produit, au sein de l’ouvrage,
• Diagnostic relatif au bâtiment dans lequel la menuiserie est répond bien aux normes réglementaires en vigueur.
mise en œuvre. Cette étape permet, par exemple, de connaître
les informations principales du bâtiment (adresse, date du dépôt Le potentiel de réemploi des éléments de menuiseries dépendra
de permis de construire, usage et historique, etc.), d’avoir une essentiellement de l’état général du lot (encadrement récupérable ou
idée de l’année de mise en œuvre du produit au sein du bâtiment non, état des éléments, présence ou non des vignettes (ou étiquettes)
(notamment pour savoir si le produit répond toujours aux de conformité des bloc-portes coupe-feu, traces de champignons,
exigences réglementaires en vigueur pour la destination etc.), mais aussi de l’intérêt commercial qu’ils présentent et de leur
envisagée), d’avoir une idée de l’historique du bâtiment potentiel de revente, ainsi que de la logistique à mettre en place pour
(changement de destination du local dans lequel la menuiserie se le réemploi (temps de dépose, de transport, etc.).
trouve, rénovations du bâtiment, entretiens réalisés, etc.), de
Dépose
préciser les zones polluées au sein de l’ouvrage, afin de prendre
les précautions nécessaires ; Avant la dépose :
• Diagnostic relatif au produit. Cette étape permet de connaître
les propriétés intrinsèques au produit, sa liaison avec les autres • Vérifier que les menuiseries ne présentent pas
produits de l’ouvrage, ou de faire une description technique du d’endommagement visible (déformation, fêlures, traces, etc.) ;
produit (famille du produit, nom du fabricant, fiche technique, • Si des détériorations sont observées sur les éléments destinés
prescription de mise en œuvre, masse unitaire, type de pose, au réemploi, il convient de préciser la cause probable, la quantité
année de production, caractéristiques géométriques, finition, d’éléments qui sont affectés et leur localisation au sein de
etc.). Lors de cette phase de diagnostic, il est possible de l’ouvrage. Cela permet d’avoir une idée de la quantité d’éléments
récupérer l’ensemble des informations qui pourraient être qui seront disponibles pour le réemploi (préciser le nombre et les
disponibles dans le DOE ou dans d’autres documents, et qui dimensions des menuiseries en fonction de leur type). Si
décrivent la nature des matériaux et leur pose (désignation certaines menuiseries présentent des détériorations, mais sont
commerciale de la menuiserie, plan de châssis, fiche technique potentiellement reconditionnables, il peut être intéressant de
préciser également leur quantité ;

116
03. FICHES FILIÈRES

• Préciser l’accès au gisement (est-il difficile d’y accéder ? l’accès Méthodologie de dépose de blocs-portes coupe-feu :
nécessite-t-il des engins particuliers ? etc.) ;
• Pour les menuiseries extérieures en bois, il convient de vérifier si • Laisser les boitiers de serrure maintenus à l’ensemble afin
le dormant et le seuil de fenêtre vont être récupérés (connaître le d’éviter d’abîmer la matière intumescente qui les entoure ;
type de vitrage, la valeur patrimoniale du dormant, vérifier que le • Méthodologie similaire à celle des portes classiques, mais à faire
seuil n’est pas en béton, car dans ce cas il ne sera pas préciser par l’expert lors de son audit (voir §Repose).
récupérable) ;
• Couper le courant, car il se peut que les câbles passent entre Après la dépose :
l’huisserie et le mur ; • Réaliser un diagnostic des produits déposés : préciser l’état
• En site occupé, il convient de prévoir les dispositions de visuel de chaque menuiserie en précisant par exemple le degré
protection des locaux et équipements adaptées. de cloquage, d’écaillage, ou de craquelage et l’aspect général
des menuiseries à l’issue de la dépose. Les autres types de
Pendant la dépose : dégradations (déformation, décoloration, moisissure du bois,
• La dépose est fortement impactée par les liaisons entre le produit brisure des vitrages, etc.) peuvent également être mentionnés.
En fonction de l’état visuel de la menuiserie, un diagnostic
destiné au réemploi et les autres produits de l’ouvrage, ainsi que
approfondi pourra être réalisé afin, par exemple, d’identifier
par le type de pose initiale ;
l’essence du bois. De plus, une expertise chimique peut être
• La dépose doit se faire de manière soignée pour ne pas abîmer
demandée pour vérifier si les bois des menuiseries présentent,
les éléments de menuiserie et pour assurer la constitution de lots
ou non, des substances toxiques qui peuvent dégrader la qualité
homogènes. Il est également important d’apprécier les moyens
de l’air intérieur des futurs bâtiments après réemploi ;
humains et matériels qui devront être mis en place pour assurer
• Écarter les produits qui présentent trop de défauts de surface ;
une dépose garantissant des conditions de sécurité de
conservation de l’intégrité des éléments, optimales ; • Réaliser un échantillonnage : faire des lots homogènes des
produits en fonction des modèles, des dimensions et de l’état
• Il est important de se munir des équipements de protection
d’usure des menuiseries. Par exemple, les éléments de
individuelle (EPI) adaptés (gants, chaussures de sécurité, lunettes
menuiseries extérieures, et particulièrement les éléments
de protection, casque anti-bruit, masque anti-poussière) pour
garantir la sécurité des personnes intervenant lors de l’opération structurels, qui présentent des dégradations (déformations,
humidité, pathologie), ne seront pas acceptés pour une
de dépose.
démarche de réemploi.
Recommandations générales pour la dépose des éléments de
menuiseries : Stockage et transport

• Répertorier les différents accessoires de menuiseries (charnières, Recommandations générales pour le stockage :
poignée, serrure, etc.) ;
• Pour faciliter le travail de remise en œuvre, il est conseillé de • Les menuiseries doivent impérativement être stockées
mesurer chaque élément séparément ; verticalement, et sur chevalet ;
• Il peut être utile de noter le sens d’ouverture des portes. • Dans un lieu qui ne détériore pas les éléments destinés au
réemploi : à l’abri de l’humidité, de la pluie, de la poussière, des
Ci-dessous, quelques exemples de méthodologies de dépose intempéries, du gel ;
d’éléments de menuiseries : • Dans des locaux propres pour ne pas risquer de salir les
éléments ;
Méthodologie de dépose de châssis : • Dans un lieu qui présente des conditions de sécurité suffisantes
pour prévenir toute tentative de vol ;
• Retirer l’ouvrant en le sortant de ses gonds ; • Éviter le stockage sous des éléments lourds ;
• Désolidariser le châssis du mur ; • Pour prévenir tout risque de dégradation des éléments, prévoir
• Détourner les joints en silicone des bords intérieurs et extérieurs des cartons ou des calles en bois à glisser sous les produits afin
du châssis à l’aide d’un cutter ; de les stocker sans les dégrader ;
• Introduire le burin ou le pied de biche entre le châssis et le mur ; • Les éléments qui constituent les huisseries et la quincaillerie
• Faire levier ; peuvent être stockés à part ;
• Une fois le châssis décollé du mur, retirer le châssis ; • Les menuiseries extérieures peuvent être stockées en extérieur.
• Le seuil peut éventuellement être récupéré pour être réutilisé.
Recommandations générales pour le transport :
Méthodologie de dépose de portes intérieures :
• Veiller à minimiser les risques de chutes et d’accrochage ;
• Retirer les accessoires de quincaillerie (poignée, serrure, clé, • Adapter le conditionnement à la capacité à déplacer les produits
etc) ; (éviter que les lots soient trop lourds) ;
• Retirer la porte de ses gonds en la plaçant perpendiculairement • Prévoir plusieurs personnes pour le transport de menuiseries de
au mur et en plaçant un burin ou un pied de biche sous la porte grandes dimensions ;
et en faisant levier pour soulever et récupérer la porte ; • Prévoir, si besoin, un matériel de manutention spécifique ;
• Récupérer ensuite les charnières en les dévissant ; • Pour que le transport se fasse dans les meilleures conditions, il
• Détourner le cadre de la porte au cutter pour le retirer ; peut être fait par un professionnel.
• Pour retirer le chambranle de la porte : introduire le burin entre le
chambranle et le mur et faire levier.

Exemple de conditions de stockage et transport d'éléments de menuiseries :

Produit Stockage Transport

• Sur la tranche (serrure vers le haut) ; De préférence sur des chevalets,


• Dans des racks ; verticalement, et sanglés. Possible sur
Vantaux de porte
• Protégés (film plastique, coin de mousse, palettes avec des calles de transport,
etc.). sanglés.

À la verticale sur des cales en bois, protégées par Sur chevalets avec des calles de transport,
Porte / Fenêtre
du film plastique. sanglées.

117
03. FICHES FILIÈRES

Reconditionnement Repose
Plusieurs étapes de reconditionnement peuvent être effectuées sur Préalablement à la repose des éléments de menuiseries réemployés,
des éléments de menuiseries. Ces étapes doivent être réalisées par il convient de vérifier les performances des produits. Cette vérification
un professionnel pour éviter d’endommager les produits. Leur nombre peut aussi se faire au stade du diagnostic (car certaines performances
dépendra de l’état de la menuiserie : sont contrôlables in situ) et permet notamment d’informer la maîtrise
d’ouvrage qui va reprendre les produits si des essais et des contrôles
• Nettoyer superficiellement les traces résiduelles de colle, joint ou complémentaires doivent être réalisés.
plâtre ;
• Enlever les anciennes couches de finition par ponçage, grattage, Parmi les performances qui doivent être vérifiées, il est possible de
sablage ou décapage chimique (mesures de protection distinguer :
spécifiques à prendre) ou thermique ;
• Reboucher, à l’aide de mastic, les trous et/ou les fissures ; • Les performances réglementaires (obligatoirement vérifiées) :
• Poncer pour homogénéiser les surfaces ; résistance au feu, réaction au feu, qualité de l’air intérieur,
• Appliquer, si nécessaire, une finition de peinture ou lasure performances environnementales et sanitaires, substances
(notamment pour les menuiseries extérieures en bois). Pour les dangereuses, performances thermiques, etc. ;
éléments métalliques des menuiseries, une couche de produit • Les performances en lien avec la sécurité des personnes ;
antirouille peut être appliquée. • Les performances en lien avec l’aptitude à l’emploi (et
également avec les spécifications du cahier des charges du
Pour certains éléments, comme les portes et volets, il sera nécessaire
MOA) ;
de procéder à un rabotage afin de dimensionner les éléments de • Les performances complémentaires (qui ont pour objectif de
réemploi aux ouvertures existantes de l’ouvrage. Les blocs-portes renforcer la confiance dans les performances du produit qui est
coupe-feu ne pourront pas être reconditionnées. L’avis d’un expert destiné au réemploi).
est impératif.

Exemples de performances à vérifier propres aux éléments de menuiseries :

Produit Performances à vérifier

Caractéristiques thermiques, perméabilité à l’air, étanchéité à l’eau, résistance


Menuiseries au vent, résistance mécanique, résistance à la charge et à la torsion,
résistance aux chocs, etc.

Les performances que doit vérifier une porte intérieure de réemploi notamment par le CSTB. Elles reposent sur une visite d’expertise
dépendent essentiellement de la typologie de l’ouvrage dans lequel initiale, permettant d’identifier le procès-verbal (PV) d’origine du bloc-
elle est remise en œuvre, mais aussi de son domaine d’emploi. Par porte à étudier. L’expert détermine ainsi si le bloc-porte satisfait
exemple, dans le cas de la séparation entre une pièce de vie de type toujours au critère de résistance au feu demandé pour le nouveau
salon, et une pièce humide de type salle de bain, une performance domaine d’emploi, et détermine le potentiel de démontabilité du bloc-
acoustique peut être demandée par le MOA. porte sans créer de dommages irréparables. Si le PV n’est pas
identifié, l’expert procède à une sélection des bloc-porte à soumettre
À partir des guides techniques réemploi en cours d’appropriation par à des essais de caractérisation.
les acteurs (guides de diagnostic et d’évaluation des performances en
vue d’un réemploi - démarche en cours impliquant de nombreux Une fois que ces performances ont été évaluées sur les produits
acteurs, dont le CSTB), le qualificateur propose un plan d’action reconditionnés, les éléments de menuiseries peuvent être remis en
permettant de justifier les différentes performances attendues dans le œuvre.
projet. Trois modes de preuve sont envisagés :
• Pour les éléments de menuiserie, la repose se fait de la même
• La documentation historique existante : fiche technique du façon que la pose d’un produit neuf ;
fabricant, DOE, notice de pose, Avis technique ou Appréciation • Dans le cas où la menuiserie réemployée fait partie d’une paroi
technique d’expérimentation d’époque, etc. ; d’enveloppe ou mitoyenne, il convient de vérifier si le produit
• Un contrôle in situ (qui peut être réalisé à l’étape de diagnostic dispose d’un rapport d’essai acoustique ;
préalable ou à des étapes clés de la démarche de réemploi) : • Pour la repose des blocs-portes coupe-feu de réemploi, il est
contrôles visuels, contrôles avec de faibles moyens techniques, préférable de faire appel à un poseur reconnu qui sera en mesure
qui peuvent être réalisés par des experts qualifiés ; d’apposer une conformité ;
• Sur la base d’un échantillonnage ou d’essais en laboratoire • Généralement les portes intérieures en bois réemployées sont
(destructifs et non destructifs) : par exemple pour des essais de utilisées pour des usages résidentiels, pour des sollicitations
réaction au feu. Si des essais sont à réaliser en laboratoire il modérées et sans contraintes importantes en termes d’isolation
convient de prévoir des échantillons homogènes élaborés à partir
phonique ou thermique. Cependant, il n’est pas exclu qu’elles
de produits reconditionnés et qui devront correspondre à
puissent être réemployées pour des usages aux exigences plus
l’emploi futur prévu.
spécifiques. Les portes devront, dans tous les cas, être
Des méthodologies de caractérisation visant à établir la ré- compatibles avec les exigences des pièces dans lesquelles elles
employabilité de blocs-portes coupe-feu ont déjà été établies, sont remises en œuvre.

CONTEXTE ASSURANTIEL - LES MENUISERIES

Les pratiques de réemploi relèvent aujourd’hui du domaine non les acteurs du projet et leurs assureurs, dès les phases de conception.
traditionnel. Elles ne sont pas reconnues à ce jour en technique L’objectif final pour le MOA est de garantir que son ouvrage sera bien
courante, au sens assurantiel du terme. Comme mentionné dans les couvert dans son entièreté en garantie décennale (et par son
Fiches Actions de ce guide (notamment 7.2 Mettre en œuvre le assurance dommages-ouvrage selon les cas), sans exclusion.
réemploi in situ), le réemploi demande une vigilance importante entre
118
03. FICHES FILIÈRES

À terme, la rédaction de guides méthodologiques (référentiels menuiseries, principalement de menuiseries extérieures, est risqué du
partagés) permettra de faciliter l’enjeu assurantiel et la structuration du point de vue assurantiel.
marché, via la publication de règles professionnelles. Dans un cas de revente de portes intérieures en bois de réemploi, les
conditions de vente peuvent contenir des garanties propres au
Les menuiseries, et notamment les menuiseries extérieures, produit.
présentent un niveau de sinistralité élevé qui peut impliquer des Concernant le réemploi de blocs-portes coupe-feu, l’intervention d’un
risques variés liés à l’étanchéité à l’air et/ou à l’eau du bâtiment, mais expert selon les méthodologies décrites au paragraphe Repose est
également en lien avec la sécurité des personnes (chute d’éléments à obligatoire. Cette expertise spécifique peut suffire pour apporter
cause de la dégradation du produit, etc.). Ainsi, le réemploi de toutes les preuves nécessaires à l’assureur.

POSSIBILITÉS DE RÉUTILISATION

Lors du projet entre MOBIUS Réemploi et l’Atelier d’Architecture Vincent Perreira (AAVP) des portes issues de l’Hôpital Saint Vincent de Paul ont
été déposées et récupérées pour être transformées en mobilier (chaises et tables).

POINTS D’ATTENTION

• L’absence de documentation sur le produit considéré ne remet pas en cause la possibilité de réemploi ;
• Un produit pollué n’est pas strictement à exclure, car, en fonction des cas, il pourrait faire l’objet d’une dépollution.

Substances dangereuses
• Pour les portes et fenêtres qui ont été installées avant 1949, elles peuvent être recouvertes d’une peinture au plomb ;
• De même, les blocs-portes coupe-feu qui ont été installés avant juillet 1997 peuvent être composés d’amiante. C’est le cas aussi pour
certains joints de vitrage ou mastics de fenêtres ;
• Ainsi, afin d’éviter le réemploi de produits contaminés par du plomb ou de l’amiante, il est nécessaire de consulter les diagnostics plomb et
amiante ;
• L’usage de produits de préservation et de produits biocides dans le bois est réglementé (le décret n° 94-647 du 27 juillet 1994 réglemente
l’utilisation du PCP (penta-Chloro-Phenol) et le décret n°92-1074 du 02 Octobre 1992 interdit tout usage de Lindane et Aldrine). Le contrôle
du respect de ces réglementations peut se faire par la connaissance de l’historique des menuiseries.

119
03. FICHES FILIÈRES

Participation des éléments de menuiseries à la performance énergétique de l’ouvrage


Source : Guide FBE, « Méthodologie de diagnostic et d’évaluation des performances pour le réemploi des menuiseries bois extérieures ».

120
03. FICHES FILIÈRES

Points d’attention sur les blocs-portes coupe-feu


• Il convient d’identifier et de se procurer le procès-verbal d’origine des blocs-portes et son rapport d’essais, qui renseigne sur la durabilité
de la performance (conservation ou non du classement feu après vieillissement). Une visite d’expert doit être organisée, afin de déterminer
si les blocs portes satisfont toujours les critères de résistance au feu, et s’ils sont démontables sans créer de dommages irréparables. Le
CSTB peut notamment accompagner les acteurs dans ce type d’expertise ;

• Il est préférable de prévoir un entretien régulier des blocs-portes coupe-feu afin de garantir leur bon fonctionnement tout au long de leur
cycle de vie.

POUR ALLER PLUS LOIN

Chantiers pilotes Reclaimed Building Elements » porté par le partenariat entre


Bellastock, le Centre Scientifique et Technique de la
Exemple de projet : Construction, Bruxelles Environnement, le Centre Scientifique et
• Projet Philippe Samyn & Partners : nouveau siège du Conseil de Technique du Bâtiment, la Confédération de la Construction,
l’Union européenne, réemploi de châssis de fenêtres en chêne Rotor, Salvo et l’Université de Brighton : Porte intérieure-porte en
ou châtaigner en surfaçade ; bois à panneaux, porte coupe-feu.
• Construction d‘une nouvelle crèche à Paris avec récupération de ⇒ Reuse Toolkit: Material sheets | Interreg NWE (nweurope.eu)
portes de palier, le coût de l’opération a été inférieur à celui
qu’aurait induit l’achat de produits neufs. • L’institut technologique FCBA propose des fiches pour les
produits en bois Fiches « Produits Ouvrages bois » (POB) : fiche
Guides et outils fenêtre bois ou bois-alu.
Ces références sont aussi les sources d’informations citées dans cette ⇒ https://catalogue-bois-construction.fr/fiches-produits/
fiche :
• Manuel de démontage avec finalité de réemploi développé par
• Guide de la Fondation Bâtiment Énergie, « Méthodologie de CDR Construction BRD Bouw en Belgique : châssis et seuils de
diagnostic et d’évaluation des performances pour le réemploi des fenêtre, porte et accessoire.
menuiseries bois extérieures », 2020 ;
• Fiches rédigées par ROTOR asbl dans le cadre du projet Interreg
North West Europe FCRBE « Facilitating the Circulation of

121
03. FICHES FILIÈRES

LE CLOS COUVERT

INTRODUCTION GÉNÉRALE SUR LE CLOS COUVERT

Le « clos couvert » désigne l’ensemble des éléments de l’ouvrage qui assurent


la protection des bâtiments contre les intempéries et qui lui permettent donc
d’être « hors d’eau et hors d’air ». Les éléments du clos couvert peuvent
correspondre à différents corps d’état, par exemple la toiture pour les éléments
de couverture. Les performances d’isolation à l’air et à l’eau, qui doivent être
assurées par le clos couvert, le sont grâce à des matériaux de choix et des
revêtements spécifiques.).

IDENTIFICATION DES FAMILLES RÉCURRENTES DANS LE CLOS COUVERT

Certaines familles de produits du clos couvert sont plus propices à une démarche de réemploi, telles que les tuiles et ardoises pour les éléments
de couverture, les briques pour les murs. Les menuiseries, qui font également partie du clos couvert, font l’objet d’une fiche à part entière. Les
éléments de façade ne sont pas présentés dans cette fiche. En effet, le contexte assurantiel des éléments de façade est plus critique pour rendre
commun leur réemploi.

FAMILLE 1 : TUILES

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour des
éléments de couverture en tuiles, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Éléments de couverture en petits éléments de terre cuite : 4,04 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les tuiles en terre cuite sont des éléments destinés à être posés sur une toiture en pente. Elles présentent de nombreux avantages, notamment
une bonne résistance aux intempéries et aux substances chimiques. Les tuiles sont obtenues par façonnage (filage et/ou pressage), puis
séchage et cuisson d’une pâte d’argile qui peut contenir un additif.
Il existe plusieurs types de tuiles en terre cuite : à emboitement, à glissement, les tuiles canal ou encore les tuiles plates.

Exemple de tuiles plates

122
03. FICHES FILIÈRES

Exemple de tuiles canal

Exemple de tuiles à emboitement

Exemples de différents types de tuiles


Source : Guide Pratique “Les couvertures en tuile – Tuiles de terre cuite – Tuiles en béton”, Christian Lyonnet et Valérie Wesierski, CSTB Éditions
https://www.batipedia.com/pdf/document/ABRP-5.pdf#zoom=100

Les tuiles ont un fort potentiel de réemploi (taux estimé à 50 %). Cependant, c’est un matériau fragile qu’il est nécessaire de manipuler avec
soin afin de conserver ou d’augmenter ce potentiel.

Unité Dimensions récurrentes

• Tuiles plates : 16x27 ou 17x27 cm ;


• Tuiles canal 10 :
Mètre carré (m²)
o Longueur : entre 30 et 50 cm ;
o Largeur : de 15 à 20 cm en fonction des régions.

FAMILLE 2 : ARDOISES

Météo du réemploi Émissions de CO2 évitées

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour des
éléments de couverture en ardoise, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Éléments de couverture en petits éléments d’ardoise : 2,14 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul, sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

10
https://bit.ly/3sTTP3V
123
03. FICHES FILIÈRES

Description des produits concernés

Les ardoises, dont les modèles, couleurs et formats sont très divers, sont le plus souvent utilisées pour des usages en toiture ou bardage
extérieur. Avec une durée de vie de référence de 100 ans, leur durabilité dans le temps est élevée.
Le potentiel de réemploi de ces produits dépend notamment de leur qualité d’origine, de leur entretien et de leur résistance à des facteurs
climatiques. De nombreuses entreprises se sont spécialisées dans la récupération d’ardoises, notamment dans des régions où l’usage de ce
matériau est traditionnel. Les ardoises sont présentes en grande quantité sur le marché du réemploi, particulièrement au Royaume-Uni.

Unité Dimensions récurrentes

• Forme rectangulaire la plupart du temps ;


Mètre carré (m²) • Dimensions variables : 120/240 mm à 300/600 mm ;
• Épaisseur : de 2,5 à 9 mm.

FAMILLE 3 : BRIQUES

Météo du réemploi Émissions de CO2 évitées

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour des
éléments de maçonnerie en briques, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Petits éléments de maçonnerie en terre cuite : 310,68 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Différents types de briques sont utilisés dans la construction :


• Les briques creuses : souvent recouvertes d’enduit, leur usage est essentiellement structurel. Également appelées « briques alvéolaires »,
« plâtrières », ou « mono-mur », ces briques présentent des propriétés thermiques et acoustiques intéressantes. Cependant, le potentiel
de réemploi de ces briques est quasiment nul du fait de leur grande fragilité. De plus, la couche d’enduit qui les recouvre demande une
phase de nettoyage plus conséquente et le fait qu’elles soient collées entre elles par un mortier colle ou une colle polyuréthane rend
difficile leur dépose sélective ;
• Les briques pleines : généralement en terre cuite, elles sont utilisées depuis l’Antiquité dans la construction, notamment de murs et de
façades. Elles présentent une très grande durabilité avec une durée de vie théorique de plusieurs siècles. Cependant, leur fabrication est
très énergivore et il convient donc d’allonger au maximum leur durée de vie. Les propriétés des briques pleines en terre cuite dépendent
essentiellement de leur composition, de la température de cuisson et de leur technique de fabrication. Le potentiel de réemploi des briques
en terre cuite dépend notamment de leurs caractéristiques techniques et de leur mode d’assemblage, mais il est beaucoup plus élevé
que celui des briques creuses. Elles présentent un intérêt patrimonial qui incite les acteurs à les réemployer ;
• Les briques de parement (hors périmètre clos et couvert) : utilisées pour les revêtements de mur ou de façade.
Cette fiche se concentre essentiellement sur le réemploi des briques de terre cuite non enduites.

Unité Dimensions récurrentes

Dimensions les plus courantes :


• Longueur : 14 à 24 cm ;
• Largeur : 8 à 12 cm ;
Mètre carré (m²)
• Épaisseur : 4 à 6,5 cm.
Il existe une grande variété de modèles et de formats de briques pleines en terre cuite, qui sont généralement
associées à un producteur et/ou à leur région d’origine.

124
03. FICHES FILIÈRES

RECOMMANDATIONS DE BONNES PRATIQUES – CLOS COUVERT

Diagnostic préalable Dépose


Préalablement à la dépose des éléments du clos couvert destinés au Avant la dépose :
réemploi, il est utile de réaliser une rapide étude documentaire en
récupérant l’ensemble des documents qui permettront d’obtenir des • Si des détériorations sont observées sur les éléments destinés
informations pertinentes sur les produits ou l’ouvrage dans lequel il se au réemploi, il convient de préciser la cause probable, la quantité
trouve (DOE, plans, diagnostics, éléments du marché de démolition et d’éléments qui sont affectés et leur localisation au sein de
curage, etc.). l’ouvrage. Cela permet d’avoir une idée de la quantité d’éléments
qui seront disponibles pour le réemploi (par exemple en m² pour
Ensuite, il convient de réaliser un diagnostic (par analyse documentaire les briques en précisant l’épaisseur du mur) ;
complémentaire, rapport photographique ou visite in situ). Celui-ci • Préciser l’accès au gisement : Est-il difficile d’y accéder ?
peut être effectué par un opérateur compétent (le « Qualificateur L’accès nécessite-t-il des engins particuliers ?
Réemploi ») et peut se découper en trois phases : • En site occupé, il convient de prévoir les dispositions adaptées
de protection des locaux et des équipements.
• Diagnostic relatif au bâtiment dans lequel les éléments du clos
couvert sont mis en œuvre. Cette étape permet, par exemple, Pendant la dépose :
de connaître les informations principales du bâtiment (adresse, La dépose est fortement impactée par les liaisons entre le produit
date du dépôt de permis de construire, usage et historique, etc.), destiné au réemploi et les autres produits de l’ouvrage, ainsi que par
d’avoir une idée de l’année de mise en œuvre du produit au sein le type de pose initiale.
du bâtiment (notamment pour savoir si le produit répond toujours La dépose doit se faire de manière soignée pour ne pas abîmer les
aux exigences réglementaires en vigueur pour la destination éléments de clos couvert et assurer la constitution de lots homogènes.
envisagée), d’avoir une idée de l’historique du bâtiment (sinistres Il est également important d’apprécier les moyens humains et
éventuellement connus, entretiens réalisés, etc.), de préciser les matériels qui devront être mis en place pour assurer une dépose
zones polluées au sein de l’ouvrage afin de prendre les garantissant des conditions de sécurité de conservation de l’intégrité
précautions nécessaires (par exemple traitement antifongique des éléments, optimales.
pour les tuiles ou hydrofuge pour les briques) ; Il est important de se munir des équipements de protection individuelle
(EPI) adaptés (gants, chaussures de sécurité, lunettes de protection,
• Diagnostic relatif au produit. Cette étape permet de connaître casque anti-bruit, masque anti-poussière) pour garantir la sécurité des
les propriétés intrinsèques au produit, sa liaison avec les autres personnes intervenant lors de l’opération de dépose.
produits de l’ouvrage (divers modes de pose qui peuvent
impacter les modes de dépose, par exemple pour les tuiles pose Recommandations générales pour la dépose des éléments du clos
à joints croisés ou droits) ou de faire une description technique couvert :
du produit (famille du produit, nom du fabricant, fiche technique,
prescription de mise en œuvre, masse unitaire, type de pose, • La dépose des éléments du clos couvert nécessite un savoir-faire
année de production, caractéristiques géométriques, finition, spécifique et doit être réalisée par un professionnel compétent ;
etc.). Lors de cette phase de diagnostic, il est possible de • Il est nécessaire de prendre en compte les nuisances éventuelles
récupérer l’ensemble des informations qui pourraient être (poussières, bruit) qui pourront être causées par l’opération,
disponibles dans le DOE ou dans d’autres documents, et qui notamment pour la dépose des briques ;
décrivent la nature des matériaux et leur pose (désignation • La dépose des éléments de toiture (tuiles, ardoise) doit se faire
commerciale de l’élément du clos couvert, fiche technique initiale dans le sens inverse du sens de la pose ;
du fabricant, description sommaire du produit, typologie • La dépose des éléments en brique peut se faire de diverses
d’assemblage, etc.). Cette partie du diagnostic peut permettre façons (utilisation d’engins mécaniques, etc.), mais le taux de
de préciser si les briques ont été utilisées sur un mur porteur ou réemploi résultant ne sera pas le même.
non, ou si le produit a déjà été réemployé ;
Méthodologie de dépose des tuiles : les tuiles s’enlèvent très
• Diagnostic du produit considéré dans l’ouvrage. Cette dernière facilement à la main. Il est préférable de commencer par le faîtage et
étape permet de connaître l‘usage précis et le domaine d’emploi de procéder de haut en bas.
du produit dans l’ouvrage (par exemple : intérieur/extérieur, mur
porteur/mur non-porteur pour les briques, protégé/non-protégé, Méthodologie de dépose d’ardoises :
etc.), de prendre connaissance des sollicitations auxquelles le • Dépose facilitée si les ardoises ont initialement été posées au
produit a été soumis dans sa première mise en œuvre crochet (la première et la dernière rangée d’ardoises peuvent être
(exposition, protection, pollution, humidité, sollicitations sacrifiées pour optimiser la dépose) ;
mécaniques, orientation de la façade, niveau d’étage, pièce où • Utiliser une échelle de couvreur ou un échafaudage, afin de ne
se trouve la menuiserie, etc.), et de connaître les performances pas marcher sur les ardoises qui ne résisteraient pas au poids
du produit qui ont pu être impactées par sa vie en œuvre et sa d’une personne ;
localisation dans l’ouvrage. Lors de cette phase, il convient de • Déposer les ardoises à partir du haut de la toiture : pour les
croiser ce diagnostic produit avec le diagnostic relatif au bâtiment ardoises posées au crochet, tordre le crochet qui fixe l’ardoise (à
notamment afin de vérifier que le produit, au sein de l’ouvrage, l’aide d’une pince par exemple) et la décrocher, et pour les
répond bien aux normes réglementaires en vigueur. ardoises clouées, extraire le clou sans endommager l’ardoise (à
l’aide d’une tenaille par exemple) et décrocher l’ardoise.
Le potentiel de réemploi des éléments du clos couvert dépendra
essentiellement de l’état général du lot (état global de la toiture par Méthodologie de dépose des briques pleines en terre cuite :
exemple), de l’état de chaque produit constituant les lots, de l’intérêt
commercial qu’ils présentent et de leur potentiel de revente • Enlever le plafonnage du mur à l’aide d’un marteau piqueur ou
(notamment du fait des spécificités régionales pour les briques, tuiles d’un burin, puis d’une brosse métallique ;
et ardoises), ainsi que de la logistique à mettre en place pour le • Désolidariser les briques à l’aide d’un marteau piqueur ou d’un
réemploi (temps de dépose, de transport, etc.). Par exemple, pour des burin.
éléments du clos couvert faisant partie de la couverture, l’état général
du lot peut être influencé par l’inclinaison de la toiture ou la pollution Après la dépose :
atmosphérique.
• Réaliser un diagnostic des produits déposés : cela peut se faire
par un contrôle visuel et permet notamment d’identifier les
défauts majeurs engendrés par la dépose. Il s’agira par exemple

125
03. FICHES FILIÈRES

de vérifier que les briques destinées au réemploi ne s’effritent pas intempéries, du gel, à température ambiante. Pour cela, les
ou ne sonnent pas creux ; éléments peuvent être couverts par du plastique qui recouvre les
• Écarter les éléments qui présentent trop de défauts (dégâts palettes. Cependant, il faut veiller à ne pas emprisonner de
majeurs tels que des fissures ou éclats, etc.). Par exemple, l’humidité qui pourrait être préjudiciable aux produits ;
éliminer les briques qui ont une taille inférieure à une demi- • Dans des locaux propres pour ne pas risquer de salir les
brique ; éléments ;
• Réaliser un échantillonnage : trier et regrouper les éléments par • Dans un lieu qui présente des conditions de sécurité suffisantes
lot en prenant en compte par exemple la couleur, le modèle, la pour prévenir toute tentative de vol ;
qualité, les dimensions, l’état (par exemple présence de fissures, • Pas de stockage sous des éléments lourds ;
de cassures, de tâches, etc.). Faire des groupes homogènes • Adapter le conditionnement à la capacité à déplacer les produits
notamment au regard des dégradations et défauts constatés sur (éviter que les lots soient trop lourds).
les éléments déposés. Le tri des éléments est effectué sur site ;
• Estimer le nombre d’éléments disponibles au réemploi ainsi que Recommandations générales pour le transport :
la quantité altérée, mais qui pourra être reconditionnée pour être
réemployée. • Veiller à minimiser les risques de chutes et d’accrochage ;
• Adapter le conditionnement à la capacité à déplacer les produits
(éviter que les lots soient trop lourds) ;
Stockage et transport
• Prévoir plusieurs personnes pour le transport de menuiseries de
Recommandations générales pour le stockage : grandes dimensions ;
• Prévoir, si besoin, un matériel de manutention spécifique ;
• Dans un lieu qui ne détériore pas les éléments destinés au • Pour que le transport se fasse dans les meilleures conditions, il
réemploi : à l’abri de l’humidité, de la pluie, de la poussière, des peut être fait par un professionnel.

Exemples de conditions de stockage et transport d'éléments du clos couvert :

Produit Stockage Transport

Sur des palettes, cerclées ou sanglées puis


Sur palettes ou en vrac en les empilant
Tuiles cellophanées. Prévoir un système d’évacuation
verticalement.
afin d’éviter l’eau stagnante sur la palette.

En empilement sur des palettes,


Ardoises conditionnement sur la tranche en séparant les Sur palettes, sanglées.
éléments et en les serrant.

Sur palettes, sanglées ou cerclées et


Sur des palettes en couche croisée ou sur un sol
Briques éventuellement houssées ou dans des
plat et sec.
conteneurs.

Reconditionnement sont contrôlables in situ) et permet notamment d’informer la maîtrise


d’ouvrage qui va reprendre les produits si des essais et des contrôles
Tuiles et ardoises : complémentaires doivent être réalisés.

• Nettoyer, au moyen d’une brosse douce, pour enlever les Parmi les performances qui doivent être vérifiées, il est possible de
mousses, algues et saletés résiduelles. Il faut éviter le nettoyage distinguer :
à haute pression qui abîme leur surface ;
• Retailler les ardoises afin de leur donner les dimensions • Les performances réglementaires (obligatoirement vérifiées) :
souhaitées. résistance au feu, réaction au feu (à noter : les briques et les tuiles
sont incombustibles), qualité de l’air intérieur, performances
Briques : environnementales et sanitaires, substances dangereuses,
performance acoustique (dans le cas des tuiles et des briques,
• Nettoyer à la brosse afin d’enlever les restes de mortier ; cette performance doit être vérifiée par le système complet de
• Découper les briques qui ont des extrémités détériorées. couverture ou du mur), performances thermiques (dans le cas
Isolants : des tuiles et des briques, ces performances doivent être vérifiées
par le système complet, couverture ou mur, en tenant compte de
• Redécouper, si besoin, les panneaux ou rouleaux afin de les leurs caractéristiques intrinsèques : épaisseur, masse), etc. ;
remettre en œuvre dans des espaces plus petits. • Les performances en lien avec la sécurité des personnes ;
• Les performances en lien avec l’aptitude à l’emploi (et
Repose également avec les spécifications du cahier des charges du
MOA) ;
Préalablement à la repose des éléments du clos couvert réemployés, • Les performances complémentaires (qui ont pour objectif de
il convient de vérifier les performances des produits. Cette vérification renforcer la confiance dans les performances du produit qui est
peut aussi se faire au stade du diagnostic (car certaines performances destiné au réemploi).

126
03. FICHES FILIÈRES

Exemples de performances à vérifier propres aux éléments du clos couvert :

Produit Performances à vérifier

Régularité dimensionnelle, qualité de la surface, absorption d’eau, résistance


Ardoises
au gel, comportement aux chocs thermiques, etc.

Résistance mécanique, résistance au gel, imperméabilité, possibilité de faire


Tuiles
des tests auditifs pour juger de l’état de la tuile, etc.

À partir des guides techniques réemploi en cours d’appropriation par réemploi (par exemple, il peut y avoir de légères variations de
les acteurs (guides de diagnostic et d’évaluation des performances en dimensions dans un lot) ;
vue d’un réemploi - démarche en cours impliquant de nombreux • Pour la mise en œuvre des tuiles de réemploi, le lot doit être
acteurs, dont le CSTB), le qualificateur propose un plan d’action constitué de tuiles de même modèle. La méthodologie de remise
permettant de justifier les différentes performances attendues dans le en œuvre des tuiles est identique à la pose de tuiles neuves ;
projet. Trois modes de preuve sont envisagés : • Les ardoises réemployées sont essentiellement utilisées en
couverture de toiture ou en bardage extérieur. La remise en
• La documentation historique existante : fiche technique du
œuvre des ardoises de réemploi est quasiment identique à la
fabricant, DOE, notice de pose, Avis technique ou Appréciation
mise en œuvre d’ardoises neuves (fixation par clou ou crochet).
technique d’expérimentation d’époque, etc. ;
Il convient cependant que les dimensions de la charpente soient
• Un contrôle in situ (qui peut être réalisé à l’étape de diagnostic compatibles avec le poids de l’ensemble des ardoises reposées.
préalable ou à des étapes clés de la démarche de réemploi) : Les ardoises qui étaient initialement posées clouées sont la
contrôles visuels, contrôles avec de faibles moyens techniques. plupart du temps clouées de nouveau. À noter que la pose au
Ces contrôles peuvent être réalisés par des experts qualifiés ; clou est souvent plus longue et plus chère que la pose au
• Sur la base d’un échantillonnage ou d’essais en laboratoire crochet. Différents types de pose existent (pose brouillée, pose
(destructifs et non destructifs) : par exemple pour des essais de traditionnelle, etc.). Le choix portera sur la technique qui permet
réaction au feu. Si des essais sont à réaliser en laboratoire il de recouvrir la longueur nécessaire de la toiture ;
convient de prévoir des échantillons homogènes élaborés à partir • Les briques de réemploi sont peu recommandées pour le pavage
de produits reconditionnés et tels que prévu pour l’emploi futur. extérieur. L'intégration de briques de réemploi dans des
Une fois que ces performances ont été évaluées sur les produits maçonneries porteuses nécessite de se conformer aux
reconditionnés, les éléments du clos couvert réemployés peuvent être exigences mécaniques. Le choix du mortier doit également tenir
remis en œuvre. compte des caractéristiques des briques qui pourront être
remises en œuvre. Les briques pourront dans certains cas faire
• La repose est facilitée si l’auteur du projet utilise des lots l’objet d’une réutilisation (voir rubrique Possibilités de
homogènes notamment en dimensions, en teinte, en aspect et réutilisation de cette fiche).
en état. Il est conseillé de préciser également le degré
d’imperfection qui est toléré pour chacun des lots destinés au

CONTEXTE ASSURANTIEL – CLOS COUVERT

Les pratiques de réemploi relèvent aujourd’hui du domaine non Le contexte assurantiel des éléments du clos couvert est plus strict.
traditionnel. Elles ne sont pas reconnues à ce jour en technique En effet, les éléments du clos couvert doivent satisfaire des exigences
courante, au sens assurantiel du terme. Comme mentionné dans les d’isolation à l’eau et à l’air. Leurs performances doivent faire l’objet
Fiches Actions de ce guide (notamment 7.2 Mettre en œuvre le d’un contrôle réglementé.
réemploi in situ), le réemploi demande une vigilance importante entre
les acteurs du projet et leurs assureurs, dès les phases de conception. Si une brique en terre cuite est réemployée, elle doit garantir les
L’objectif final pour le MOA est de garantir que son ouvrage sera bien mêmes propriétés structurelles qu’une brique utilisée pour la première
couvert dans son entièreté en garantie décennale (et par son fois. Pour vérifier cela, il est nécessaire de faire appel à un expert.
assurance dommages-ouvrage selon les cas), sans exclusion.

À terme, la rédaction de guides méthodologiques (référentiels


partagés) permettra de faciliter l’enjeu assurantiel et la structuration du
marché, via la publication de règles professionnelles.

POSSIBILITÉS DE RÉUTILISATION

Des alternatives de réutilisation sont développées, à défaut de réemploi.


Par exemple, les briques en terre cuite peuvent être réutilisées pour un usage décoratif non portant, en intérieur ou extérieur, ou pour des
aménagements paysagers. Les ardoises peuvent être réutilisées en bardage décoratif ou en parement intérieur.

127
03. FICHES FILIÈRES

POINTS D’ATTENTION

• L’absence de documentation sur le produit considéré ne remet en mesure de garantir l’homogénéité des caractéristiques des
pas en cause la possibilité de réemploi ; éléments constituant les lots livrés.
• Un produit pollué n’est pas strictement à exclure, car, en fonction
des cas, il pourrait faire l’objet d’une dépollution. Point d’attention sur les tuiles
Substances dangereuses Le réemploi de la tuile présente de nombreux intérêts (patrimonial et
économique). L’existence d’une filière structurée proposant des lieux
• Des ardoises peuvent être polluées au plomb ou par d’autres de stockage ou des plateformes de mise en relation permettrait
substances chimiques qui proviennent des autres éléments de d’anticiper une meilleure gestion des flux et des stocks.
toiture. Il convient de prendre les précautions nécessaires lors de
la dépose ; Points d’attention sur les briques
• De grandes quantités d’ardoises ont été fabriquées à partir de
fibres d’amiante et de ciment (désignées ardoises fibres-ciment). • Les briques en terre cuite sont souvent destinées à une
Il est donc recommandé d’écarter, des lots de réemploi, les valorisation après concassage. Cependant, leur potentiel de
ardoises qui contiennent potentiellement de l’amiante ; réemploi n’est pas nul. Aujourd’hui, les briques pleines de terre
• Lors du démontage et du nettoyage des briques, il est cuite sont réemployées à hauteur de 5 % ;
recommandé de porter des équipements de protection, car la • Il existe différents types de mortiers utilisés pour mettre en œuvre
poussière de ciment peut contenir du silicium ou des particules les briques. Le mortier de hourdage (à base de chaux ou de
de quartz qui peuvent être nocives pour la santé. mélanges chaux/ciment et de couleur claire) et le mortier au
ciment de Portland (de couleur grise) sont facilement séparables
Finitions de la brique. La séparation peut nécessiter l’utilisation d’outils
simples tels qu’un burin par exemple. Cependant, d’autres
Dans le cas où la phase de reconditionnement implique l’application
d’un traitement spécifique, ou s’il est prévu l’application d’un nouveau mortiers plus récents peuvent s’avérer plus compliqués à enlever
traitement in situ après la repose, il incombe au futur projet de de la brique. L’analyse de la nature du mortier peut se faire par
démontrer l’aptitude à l’emploi du produit ou procédé remis en œuvre. des techniques d’Analyse thermique différentielle et
thermogravimétrique (ATD/ATG) ou par Spectrométrie infrarouge
à transformée de Fourier (IRTF) ;
Livraison des lots de réemploi
• Dans le cas où les briques sont destinées à un réemploi pour une
Lors de la livraison des lots d’éléments de revêtements intérieurs, le partie d’une paroi d’enveloppe ou mitoyenne, il faudra veiller à ce
fournisseur peut inclure un surplus de 5 % au cas où il ne serait pas que le produit dispose d’un rapport d’essai acoustique ou d’une
autre preuve de sa performance acoustique.

POUR ALLER PLUS LOIN

Chantiers pilotes Reclaimed Building Elements”, porté par le partenariat entre


Bellastock, le Centre Scientifique et Technique de la
Exemple de projet : Construction, Bruxelles Environnement, le Centre Scientifique et
• Projet Ferme des Possibles à Stains en 2015 : déconstruction de Technique du Bâtiment, la Confédération de la Construction,
la partie Nord de l’usine de Babcock à La Courneuve. Le site est Rotor, Salvo et l’Université de Brighton : tuiles de toit en terre
propriété de la Banque de France. Mise en place d’un chantier cuite, rique pleine en terre cuite, élément de couverture en
d’insertion pour la construction de l’ouvrage en briques ardoise naturelle.
réemployées par l’association Halage. Gain financier du fait que ⇒ Reuse Toolkit: Material sheets | Interreg NWE (nweurope.eu)
le coût de transport vers des sites de remblaiement est évité et
que la distance avec le site de construction où sont amenées les Guide donnant des informations importantes pour le réemploi de
briques est inférieure à celle au site de traitement. briques :

Guides et outils • Rotor Asbl, « Guide Opalis ».


• Centre interdisciplinaire de formateurs de l’Université de Liège
Ces références sont aussi les sources d’informations citées dans cette CIFFUL, « Guide pratique sur le réemploi, réutilisation des
fiche : matériaux de construction », éditions de l’Université de Liège,
• Guide de la Fondation Bâtiment Énergie, « Méthodologie de 2013.
diagnostic et d’évaluation des performances pour le réemploi des • FFTB-UNTEC, « Guide Briques de terre cuite », 2013.
tuiles de terre cuite » et « Méthodologie de diagnostic et ⇒ http://www.fftb.org/guide-pratique-brique-de-terre-cuite/
d’évaluation des performances pour le réemploi de briques »,
2020 ; • Manuel de démontage avec finalité de réemploi développé par
• Fiches rédigées par ROTOR asbl dans le cadre du projet CDR Construction BRD Bouw en Belgique : briques.
Européen Interreg FCRBE “Facilitating the Circulation of

128
03. FICHES FILIÈRES

LA PLOMBERIE ET LES APPAREILS SANITAIRES

INTRODUCTION GÉNÉRALE SUR LA PLOMBERIE ET LES APPAREILS SANITAIRES

Les appareils sanitaires mentionnés dans cette fiche correspondent aux


équipements et appareils qui équipent les pièces d’eau (ou pièces humides) d’un
ouvrage, telles que la cuisine, les sanitaires, la salle de bain et/ou salle de
douche. Les éléments de plomberie concernés par cette fiche sont
essentiellement de la robinetterie, et des éléments de canalisations qui
permettent l’acheminement des eaux potables ou l’évacuation des eaux
usées/eaux-vannes/eaux pluviales, au sein du bâtiment.

Les appareils sanitaires sont très propices à une démarche de réemploi, car ils
sont souvent facilement démontables, et moins risqués en termes de
performances à évaluer.

IDENTIFICATION DES FAMILLES RÉCURRENTES DANS LA PLOMBERIE ET LES APPAREILS SANITAIRES

Les équipements de plomberie et les appareils sanitaires qui sont les plus propices à une démarche de réemploi sont les cuvettes, lavabos, les
éviers, les vidoirs, les urinoirs, les bacs à douches et baignoires, de préférence en matériau céramique, et les éléments de robinetterie et de
canalisation.

FAMILLE 1 : PACK WC

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
produits de pack WC.

L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Un pack WC, est constitué d’une cuvette et d’un réservoir, ainsi que d’éléments additionnels (abattant, accessoires, robinet, pipe de chasse,
etc.). Il existe plusieurs modèles de cuvettes de WC qui peuvent être intéressantes pour une démarche de réemploi. Par exemple, les cuvettes
sur pied avec réservoir attenant ou séparé, qui sont généralement fixées au sol mécaniquement, ou les cuvettes suspendues, qui sont fixées
sur un support vertical. Le réservoir peut être en céramique émaillée ou en matière synthétique. Les cuvettes sont majoritairement en céramique
émaillée ou en porcelaine vitrifiée.
Il existe un grand nombre de normes nationales et européennes relatives aux différentes parties constitutives d’un système de toilettes et qui
en définissent les exigences performancielles, comme par exemple la résistance à la charge, la garde d’eau, la résistance aux produits
chimiques, les volumes de vidange, etc.
Cette fiche traite essentiellement du réemploi de cuvettes et de réservoirs en céramique. En effet, leur réemploi est facilité par la durabilité des
éléments de céramique et leur simplicité d’entretien. Leur présence sur le marché du réemploi est donc importante. Dans le cas d’une utilisation
en espace PMR (personne à mobilité réduite), les dimensions réglementaires devront être vérifiées.

129
03. FICHES FILIÈRES

Unité Dimensions récurrentes

Pour une cuvette suspendue 11 :

Unité • Largeur : entre 45 et 50 cm ;


• Profondeur : entre 55 et 60 cm ;
• Hauteur : 40 cm ou 30 cm pour des enfants.

FAMILLE 2 : LAVABOS

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
lavabos.

L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Un lavabo est généralement placé dans une pièce de bains (salle de bains, salle de douche, sanitaires) et est utilisé pour faire sa toilette (à la
différence de l’évier, développé en Famille 3 - Éviers, qui est utilisé en cuisine). Il existe une grande variété de lavabos qui se différencient par
leur composition (en céramique : porcelaine vitrifiée ou grès émaillé, en tôle d’acier, en acier inoxydable, en matière synthétique, etc.), leur
usage (domestique, collectif), leur système d’accroche (suspendu, encastré, etc.), leur forme ou encore leur couleur.
Ces équipements sont faciles à démonter et peuvent être réemployés sur site ou récupérés par des revendeurs professionnels. Les lavabos
en céramique sont des produits assez courants sur le marché du réemploi.
Cette fiche se concentre essentiellement sur les lavabos en céramique ou fonte émaillée.

Unité Dimensions récurrentes

Les dimensions classiques sont les suivantes 12 :


• Largeur : de 60 à 120 cm ;
Unité • Hauteur : environ 85 cm ;
• Profondeur : 40 à 60 cm.
Ces dimensions dépendent fortement du modèle du lavabo.

FAMILLE 3 : ÉVIERS

Émissions de CO2 évitées

Météo du réemploi Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
éviers.

L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

11
https://bit.ly/3s4vnO4
12
Estimation réalisée à partir des sites des magasins de vente de ces produits.
130
03. FICHES FILIÈRES

Description des produits concernés

Un évier est généralement placé dans une cuisine et sert à faire la vaisselle ou à nettoyer la nourriture. Il est relié à une évacuation d’eaux usées.
Il en existe différents modèles qui peuvent être en céramique (grès sanitaire ou grès fin), en fonte, en acier émaillé ou inoxydable, ou en matière
synthétique. Les éviers, tout comme les lavabos, peuvent être encastrés dans un plan de travail ou suspendus.
A l’inverse du lavabo, l’évier est souvent constitué de plusieurs bacs Le réemploi des éviers est facilité par leur dépose simple et rapide. Ils
peuvent être réemployés sur site ou récupérés par des revendeurs professionnels.

Unité Dimensions récurrentes

Unité Dimensions très variables. Il existe également des éviers ronds.

FAMILLE 4 : VIDOIRS

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
vidoirs.

L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Un vidoir est un équipement sanitaire généralement raccordé à une évacuation d’eaux usées, et qui est utilisé pour vider les eaux sales. Ils ne
sont pas présents dans les salles d’eau usuelles telles que salle de bain ou cuisine, mais sont davantage présents dans les établissements
collectifs tels que les hôpitaux, les cuisines et les industries. Un vidoir peut être en céramique ou en métal. Sa cuve profonde permet de vider
et laver le matériel de ménage. Une grille est souvent disposée sur le vidoir et permet de poser le contenant.
Ils se différencient des déversoirs, qui eux, sont utilisés pour déverser toutes sortes de liquides.

Unité Dimensions récurrentes

Unité Dimensions variables.

FAMILLE 5 : URINOIRS

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

Le Label bas-carbone ne précise pas de valeur médiane d’émissions carbone évitées par le réemploi pour les
produits d’urinoirs.

L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les urinoirs se trouvent la plupart du temps dans des bâtiments publics. Ils permettent un gain d’espace, de temps (utilisation rapide) et surtout
une économie d’eau. La majorité des urinoirs sont en céramique émaillée, en porcelaine vitrifiée, en acier inoxydable ou en matière synthétique.
Il existe de nombreux modèles d’urinoirs, aux formes diverses et aux modes de rinçage différents (urinoirs à action siphonique, urinoir à effet
d’eau).
Les urinoirs sont de bons candidats au réemploi, car sont faciles à démonter. Ils peuvent être réemployés sur site ou récupérés par des
revendeurs professionnels.

Cette fiche se concentre essentiellement sur les urinoirs suspendus.

131
03. FICHES FILIÈRES

Unité Dimensions récurrentes

Unité Dimensions variables.

FAMILLE 6 : BACS À DOUCHE ET BAIGNOIRES

Météo du réemploi Émissions de CO2 évitées

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de baignoire ou receveur de douche, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label
bas-carbone :
• Baignoire en matériau de synthèse : 254,19 kg eq.CO2 ;
• Receveur de douche en céramique (grès émaillé et porcelaine vitrifiée) : 115,76 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Une baignoire est un équipement sanitaire de salle de bain qui a une forme allongée et qui est destiné au bain. Il existe différents types de
modèles qui peuvent être en métal émaillé (fonte, acier) ou en matière synthétique.
Un bac à douche, également appelé receveur, est un bac plat généralement en céramique qui permet de récupérer et d’évacuer l’eau sous
une douche.
Leur dépose peut être délicate, ce qui réduit leur potentiel de réemploi. Cependant, si celle-ci est réalisée avec soin, il est facile de reposer un
bac à douche ou une baignoire pour du réemploi.

Unité Dimensions récurrentes

Bac à douche :
• Largeur : 60, 70, 80, 90 ou 100 cm 13 ;
• Longueur : 60, 70, 80, 90 ou 100 cm 14.

Unité Il existe également des bacs à douche rectangulaires.

Baignoire :
• Largeur : 75, 80 ou 100 cm ;
• Longueur : 170, 180 ou 200 cm.

FAMILLE 7 : ROBINETTERIE

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour des
éléments de robinetterie, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Robinetterie et colonnes de douche : 287,32 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Au sein d’un bâtiment, les éléments de robinetterie sont un maillon essentiel du réseau de plomberie. Ils permettent de stopper ou de régler le
débit de fluide au sein des canalisations. Ces éléments correspondent principalement aux robinets, vannes, clapets, détenteurs et aux
accessoires de pose.

13
https://izi-by-edf.fr/blog/receveur-douche-quelle-taille/
14
https://bricoleurpro.ouest-france.fr/dossier-1231-dimension-baignoires.html
132
03. FICHES FILIÈRES

Cette fiche se concentre essentiellement sur les robinets.


Un robinet est composé d'un obturateur (manœuvré par une tige) qui vient appuyer sur un élément appelé siège, pour interrompre l’écoulement
du fluide.
Dans la mesure où leur démontage est assez simple, si ces éléments ne présentent pas de dégradation majeure, ils seront facilement incorporés
dans une démarche de réemploi.

Unité Dimensions récurrentes

Unité Divers.

FAMILLE 8 : CANALISATIONS

Météo du réemploi Émissions de CO2 évitées

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de canalisations, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone :
• Réseaux d’évacuation et assainissement (eaux pluviales et eaux usées) en PVC : 2,81 kg eq.CO2 ;
• Réseaux d’évacuation et assainissement (eaux pluviales et eaux usées) en fonte : 8,17 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Les canalisations sont des tubes, ou corps creux longiformes, généralement en fonte, cuivre ou PVC qui permettent d’acheminer ou d’évacuer
l’eau au sein des bâtiments. C’est le matériau constitutif de la canalisation (dont le choix dépend notamment de la nature du fluide, de sa
température et de sa pression) qui définit son utilisation. Par exemple, les canalisations de distribution d’eau sanitaire sous pression à l’intérieur
des bâtiments sont le plus souvent en cuivre écroui ou recuit.
La circulation des fluides dans ces réseaux étanches peut se faire par écoulement libre ou sous pression.
Il existe différents types de passage pour les canalisations : certaines sont enterrées, d’autres sont encastrées, ou encore apparentes (et donc
plus facilement accessibles). Ces dernières seront plus facilement remplacées ou réparées sans déconstruction ou dépose d’obstacles.
Le potentiel de réemploi des canalisations dépend donc du matériau qui les constitue, mais également de la configuration dans laquelle elles
ont été posées (enterrées/encastrées/apparentes).

Unité Dimensions récurrentes

Diamètre généralement supérieur à 30 mm.


Mètre linéaire (ml)
Les dimensions 110, 100, et 40 semblent être les plus courantes.

RECOMMANDATIONS DE BONNES PRATIQUES – PLOMBERIE ET APPAREILS SANITAIRES

Diagnostic préalable entretiens réalisés, etc.), de préciser les zones polluées au sein
de l’ouvrage afin de prendre les précautions nécessaires ;
Préalablement à la dépose des éléments de plomberie et des appareils
sanitaires destinés au réemploi, il est utile de réaliser une rapide étude • Diagnostic relatif au produit. Cette étape permet de connaître
documentaire en récupérant l’ensemble des documents qui les propriétés intrinsèques au produit, sa liaison avec les autres
permettront d’obtenir des informations pertinentes sur les produits ou produits de l’ouvrage (divers modes de pose qui peuvent
l’ouvrage dans lequel ils se trouvent (DOE, plans, diagnostics, impacter les modes de dépose), ou de faire une description
éléments du marché de démolition et curage, etc.). technique du produit (famille du produit, nom du fabricant, fiche
technique, prescription de mise en œuvre, masse unitaire, type
Ensuite, il convient de réaliser un diagnostic (par analyse documentaire de pose, année de production, caractéristiques géométriques,
complémentaire, rapport photographique ou visite in situ). Celui-ci etc.). Lors de cette phase de diagnostic, il est possible de
peut être effectué par un opérateur compétent (le « Qualificateur récupérer l’ensemble des informations qui pourraient être
Réemploi ») et peut se découper en trois phases : disponibles dans le DOE ou dans d’autres documents, et qui
• Diagnostic relatif au bâtiment dans lequel l’élément de décrivent la nature des matériaux et leur pose (désignation
plomberie ou l’appareil sanitaire est mis en œuvre. Cette étape commerciale de l’élément, fiche technique initiale du fabricant,
permet, par exemple, de connaître les informations principales description sommaire du produit, typologie d’assemblage, etc.) ;
du bâtiment (adresse, date du dépôt de permis de construire,
usage et historique, etc.), d’avoir une idée de l’année de mise en • Diagnostic du produit considéré dans l’ouvrage. Cette dernière
œuvre du produit au sein du bâtiment (notamment pour savoir si étape permet de connaître l‘usage précis et le domaine d’emploi
le produit répond toujours aux exigences réglementaires en du produit dans l’ouvrage (par exemple cuvette de WC
vigueur pour la destination envisagée), d’avoir une idée de suspendue localisée dans une zone sanitaire d’un lieu public), de
l’historique du bâtiment (sinistres éventuellement connus, prendre connaissance des sollicitations auxquelles le produit a
été soumis dans sa première mise en œuvre (exposition,

133
03. FICHES FILIÈRES

protection, pollution, humidité, sollicitations mécaniques, Méthodologie de dépose des WC :


orientation de la façade, niveau d’étage, pièce où se trouve la
menuiserie, etc.), et de connaître les performances du produit qui • Couper le robinet d’alimentation en eau ;
ont pu être impactées par sa vie en œuvre et sa localisation dans • Vider l’eau du réservoir et de la cuvette ;
l’ouvrage. Lors de cette phase, il convient de croiser ce • Déconnecter l’équipement de l’arrivée d’eau (desserrer le
diagnostic produit avec le diagnostic relatif au bâtiment robinet) ;
notamment afin de vérifier que le produit, au sein de l’ouvrage, • Desserrer les fixations du pied de cuvette, ou de la cuvette
répond bien aux normes réglementaires en vigueur. suspendue (clé à molette) ;
• Déposer soigneusement l’équipement, en le déconnectant de la
Le potentiel de réemploi des éléments de plomberie et des appareils pipe WC.
sanitaires dépendra essentiellement de l’état général du produit
(présence ou non de fêlures, de fissures, de crevasses, état des Méthodologie de dépose des baignoires :
équipements, capacité du réservoir, étanchéité, présence de calcaire,
• Déposer le tablier de baignoire en dévissant les pieds de réglage
etc.). Par exemple, les équipements qui sont fissurés ne seront pas
du tablier, ou en découpant le panneau à l’aide d’une disqueuse ;
réemployés. Il peut aussi dépendre de l’état des accessoires
• Enlever les joints entre le mur et la baignoire avec un grattoir ou
(mécanisme de chasse ou dispositif de rinçage fonctionnel ou non,
un cutter ;
état de l’abattant des toilettes, des joints, de la bonde, etc.), de l’intérêt
commercial qu’ils présentent et de leur potentiel de revente, ainsi que • Déconnecter l’équipement de l’arrivée d’eau ;
de la logistique à mettre en place pour le réemploi (temps de dépose, • Déconnecter l’équipement du réseau d’évacuation d’eau ;
de transport, etc.). • Faire levier avec un pied de biche entre la baignoire et le mur,
À noter que si des accessoires sont identifiés comme non- déposer la baignoire.
réemployables, cela n’est pas préjudiciable au réemploi de Méthodologie de dépose des bacs à douche :
l’équipement sanitaire. Si ces accessoires sont standards, ils pourront
être remplacés par des éléments neufs. • Si la cabine a une porte, commencer par déposer la porte ;
Si le réemploi est décidé, il est possible d’évaluer plusieurs • Désolidariser la cabine du mur ;
performances des équipements, avant la dépose, en condition • Découper les joints à l’aide d’un cutter ;
d’installation. La résistance à la charge, l’efficacité du rinçage des • Si le bac est encastré dans le carrelage, découper ou déposer
parois, et la bonne évacuation de l’eau, sont notamment des délicatement le carrelage ;
performances à évaluer. • Déconnecter l’évacuation et l’arrivée d’eau de la cabine ;
• Dévisser les raccords d’alimentation des flexibles à l’aide d’une
Dépose clé à molette ;
• Désolidariser le système d’évacuation de la bonde ;
Avant la dépose :
• Retirer le bac du mur ;
• Si l’installation est encore alimentée en eau, procéder à un pré- • Dévisser le mitigeur et les accessoires.
nettoyage ; couper ensuite l’alimentation en eau et vider les
Méthodologie de dépose des lavabos et de la robinetterie :
canalisations pour démonter l’équipement ;
• Les équipements sanitaires doivent être déposés avant les • Désolidariser le système d’arrivée et d’évacuation d’eau du
canalisations ; lavabo. Si besoin, placer une bassine sous le système
• Les systèmes de fixation peuvent être retenus et documentés d’évacuation ;
pour faciliter la repose ; • Avec une clé multiprises, dévissez le culot et les raccords
• Vérifier que la robinetterie fonctionne bien, sans couler ; d’alimentation des flexibles puis, la partie basse de la tirette et
• Pour les urinoirs, il arrive que les dispositifs de rinçage soient enfin, les deux écrous qui tiennent les tiges du mitigeur ;
alimentés électriquement ; iI convient alors de vérifier que les • Dégagez le mitigeur, la bonde et le siphon ;
équipements ont été mis hors tension avant de les démonter ; • Déposer le lavabo en découpant au cutter le joint en silicone
• En site occupé, il convient de prévoir les dispositions de entre le lavabo et le mur ou le plan de travail ;
protection des locaux et équipements adaptées. • Le système de fixation qui maintient le lavabo au mur sera
conservé ou non en fonction de son état ;
Pendant la dépose : • Récupérer le robinet.
La dépose est fortement impactée par les liaisons entre le produit Méthodologie de dépose des réseaux de plomberie apparents :
destiné au réemploi et les autres produits de l’ouvrage, ainsi que par
le type de pose initiale. • Déposer les colliers de fixation ;
La dépose doit se faire de manière soignée pour ne pas abîmer les • Déposer les réseaux et robinets :
éléments de plomberie et appareils sanitaires et assurer la constitution o Si la dépose se fait en milieu occupé, déposer les réseaux
de lots homogènes. Il est également important d’apprécier les moyens hydrauliques et les robinets en les découpant à la
humains et matériels qui devront être mis en place pour assurer une disqueuse ;
dépose garantissant des conditions de sécurité de conservation de o Si la dépose se fait en milieu non occupé, déposer les
l’intégrité des éléments, optimales. réseaux hydrauliques et les robinets en faisant levier avec
Il est important de se munir des équipements de protection individuelle un pied de biche entre le tube et le mur.
(EPI) adaptés (gants, chaussures de sécurité, lunettes de protection,
casque anti-bruit, masque anti-poussière) pour garantir la sécurité des Méthodologie de dépose des canalisations encastrées ou
personnes intervenant lors de l’opération de dépose. enterrées :
• Creuser le plancher ou le mur à l’aide d’une pioche ou d’un
Ci-contre, quelques exemples de méthodologie de dépose marteau piqueur ;
d’éléments de plomberie et d’appareils sanitaires. • Conditionner les déchets issus du piochage ;
• Découper partiellement la conduite avec une disqueuse en forme
de croix ;
• Frapper avec un marteau ou une massette sur la découpe et
« casser » la canalisation.
Dans toutes ces démarches de dépose, il convient de bien identifier
les accessoires associés à chaque équipement. Ils doivent être
correctement démontés et répertoriés.

134
03. FICHES FILIÈRES

Après la dépose : • Dans un lieu qui présente des conditions de sécurité suffisantes
pour prévenir toute tentative de vol ;
• Réaliser un diagnostic du produit déposé : un contrôle visuel • Pas de stockage sous des éléments lourds ;
permet dans un premier temps d’identifier les dégradations
• Adapter le conditionnement à la capacité à déplacer les
potentiellement engendrées par la dépose ;
équipements ;
• Réaliser un échantillonnage : les équipements sont triés par
• Afin de ne pas rayer ou griffer les équipements, prévoir des
qualité, couleur et dimensions.
cartons ou cales de bois sur lesquels les poser et éviter les
contacts directs avec le sol ;
Stockage et transport • Couvrir les équipements à l’aide d’une bâche pour les protéger
Recommandations générales pour le stockage : de la poussière ;
• Stocker les accessoires de douche ou les robinets dans une
• Dans un lieu qui ne détériore pas les éléments destinés au boite en carton.
réemploi : à l’abri de l’humidité, de la pluie, de la poussière, des Lors du transport, il convient de prendre les mesures nécessaires pour
intempéries, de la lumière ; éviter toute dégradation, éraflure ou cassure des équipements. Afin
• Dans des locaux propres pour ne pas risquer de salir les d’éviter toute casse, le transport peut être effectué par un
éléments ; professionnel.

Exemples de conditions de stockage et transport des éléments de plomberie et appareils sanitaires :

Produit Stockage Transport

Face de pose qui repose sur un support souple, Sanglé.


Cuvettes de WC et
protégés par un film d’emballage, protections
urinoirs
intercalaires.

Sur la tranche ou sur un support souple, Sanglé.


Lavabos et vidoirs
protections intercalaires.

Reconditionnement Repose
Pour reconditionner les plomberie et appareils sanitaires, voici les Préalablement à la repose des éléments de plomberie et appareils
principales étapes : sanitaires réemployés, il convient de vérifier les performances des
produits. Cette vérification peut aussi se faire au stade du diagnostic
• Nettoyer les équipements superficiellement à l’eau savonneuse (car certaines performances sont contrôlables in situ) et permet
ou à l’eau de javel (non recommandé pour les éléments en acier notamment d’informer la maîtrise d’ouvrage qui va reprendre les
inoxydable) ; produits si des essais et contrôles complémentaires doivent être
• Nettoyer les taches de calcaire avec du vinaigre blanc ; réalisés.
• Nettoyer les joints de la présence d’éventuelles moisissures.
Les produits abrasifs et objets métalliques ne sont pas recommandés Parmi les performances qui doivent être vérifiées sur tout PEM, il est
pour les étapes de nettoyage. possible de distinguer :
Si besoin, réaliser un nettoyage en profondeur notamment pour les • Les performances réglementaires (obligatoirement vérifiées) :
équipements en céramique pour éliminer les tâches les plus coriaces. résistance au feu, réaction au feu, qualité de l’air intérieur,
Cette étape est souvent réalisée par des professionnels qui utilisent performances environnementales et sanitaires, substances
une solution acide spécifique et effectuent un lavage sous pression. dangereuses, performance acoustique, performances
Ce procédé est assez couteux et peut donc être réservé aux thermiques, etc. ;
équipements de moyenne ou haut de gamme. • Les performances en lien avec la sécurité des personnes ;
Si les équipements présentent des coups superficiels, des réparations • Les performances en lien avec l’aptitude à l’emploi (et
ponctuelles peuvent être à prévoir. également avec les spécifications du cahier des charges du
MOA) ;
• Les performances complémentaires (qui ont pour objectif de
renforcer la confiance dans les performances du produit qui est
destiné au réemploi).
Exemples de performances à vérifier propres aux éléments de plomberie et appareils sanitaires :

Produit Performances à vérifier

Résistance à la charge, volume de chasse, caractéristiques de


Pack WC
fonctionnement, étanchéité, résistance aux produits chimiques, etc.

Résistance à la charge, étanchéité, résistance aux produits chimiques,


Évier/lavabo
évacuation de l’eau, etc.

Receveur de Étanchéité, résistance aux produits chimiques, évacuation de l’eau,


douche glissance, etc.

À partir des guides techniques réemploi en cours d’appropriation par acteurs, dont le CSTB), le qualificateur propose un plan d’action
les acteurs (guides de diagnostic et d’évaluation des performances en permettant de justifier les différentes performances attendues dans le
vue d’un réemploi – démarche en cours impliquant de nombreux projet. Trois modes de preuve sont envisagés :

135
03. FICHES FILIÈRES

• La documentation historique existante : fiche technique du Une fois que ces performances ont été évaluées sur les produits
fabricant, DOE, notice de pose, Avis technique ou Appréciation reconditionnés, les éléments de plomberie et appareils sanitaires
technique d’expérimentation d’époque, etc. ; réemployés peuvent être remis en œuvre.

• Un contrôle in situ (qui peut être réalisé à l’étape de diagnostic Pour la repose, prévoir des équipements de protection individuelle
préalable ou à des étapes clés de la démarche de réemploi) : (EPI). La remise en œuvre des cuvettes de WC, lavabos, éviers, vidoirs,
contrôles visuels, contrôles avec de faibles moyens techniques. urinoirs, bacs à douche, baignoires et des éléments de robinetterie de
Ces contrôles peuvent être réalisés par des experts qualifiés ; réemploi ne diffère en rien de celle des équipements neufs. Les
équipements de réemploi doivent cependant répondre aux mêmes
• Sur la base d’un échantillonnage ou d’essais en laboratoire exigences d’usage. Les longueurs des tubes découpés seront peut-
(destructifs et non-destructifs) : par exemple pour des essais de être plus courtes, il convient donc de prévoir les raccordements
réaction au feu. Si des essais sont à réaliser en laboratoire il supplémentaires qui devront être réalisés.
convient de prévoir des échantillons homogènes élaborés à partir
de produits reconditionnés et tels que prévu pour l’emploi futur.

CONTEXTE ASSURANTIEL – PLOMBERIE ET APPAREILS SANITAIRES

Les pratiques de réemploi relèvent aujourd’hui du domaine non À terme, la rédaction de guides méthodologiques (référentiels
traditionnel. Elles ne sont pas reconnues à ce jour en technique partagés) permettra de faciliter l’enjeu assurantiel et la structuration du
courante, au sens assurantiel du terme. Comme mentionné dans les marché, via la publication de règles professionnelles.
Fiches Actions de ce guide (notamment 7.2 Mettre en œuvre le
réemploi in situ), le réemploi demande une vigilance importante entre Les pratiques de réemploi des équipements sanitaires et des éléments
les acteurs du projet et leurs assureurs, dès les phases de conception. de plomberie ont été identifiées comme plus propices d’un point de
L’objectif final pour le MOA est de garantir que son ouvrage sera bien vue assurantiel. En effet, ces équipements n’entrant normalement pas
couvert dans son entièreté en garantie décennale (et par son dans la solidité de la structure, les performances auxquelles ils doivent
assurance dommages-ouvrage selon les cas), sans exclusion. répondre sont moins risquées. Leur résistance à la charge est à
vérifier, car en lien direct avec la sécurité des personnes.

POSSIBILITÉS DE RÉUTILISATION

Certains équipements sanitaires peuvent être réutilisés pour des applications décoratives. Par exemple, d’anciennes baignoires pourront être
transformées en grandes jardinières.

POINTS D’ATTENTION

• L’absence de documentation sur le produit considéré ne remet Tressaillage


pas en cause la possibilité de réemploi ;
• Un produit pollué n’est pas strictement à exclure, car, en fonction Des équipements sanitaires peuvent présenter des fissures dans
des cas, il pourrait faire l’objet d’une dépollution. l’émail. Ce phénomène est nommé tressaillage ou faïençage. Les
équipements qui en présentent ne pourront pas être réemployés.
Substances dangereuses
En cas de non réemploi
Il est possible de trouver de l’amiante sous forme de plaque sous les
éviers, sur les dalles de sol en dessous des cuvettes de WC sur pieds, Dans le cahier des charges, il est important de préciser tous les
au niveau des tampons de douche, mais également dans les conduits éléments, qui, en cas de non réemploi, devront être remplacés en neuf
d’évacuation. Il est donc nécessaire de prendre des mesures de par l’entreprise (abattants, robinet, mécanismes de chasse, joints,
précaution lors de la dépose. siphon, bouton-poussoir, etc.). Il faudra veiller à la compatibilité de
chaque accessoire avec l’équipement existant.

POUR ALLER PLUS LOIN

Guides et outils Rotor, Salvo et l’Université de Brighton : cuvette de WC, lavabos


(et vidoirs) à usage individuel et collectif, urinoir suspendu.
Ces références sont aussi les sources d’informations citées dans cette
fiche : ⇒ Reuse Toolkit: Material sheets | Interreg NWE (nweurope.eu)).

• Fiches rédigées par ROTOR asbl dans le cadre du projet • Manuel de démontage avec finalité de réemploi développé par
Européen Interreg FCRBE "Facilitating the Circulation of CDR Construction BRD Bouw en Belgique : bac de douche,
Reclaimed Building Elements" porté par le partenariat entre lavabos et robinetterie, éviers et robinet.
Bellastock, le Centre Scientifique et Technique de la
Construction, Bruxelles Environnement, le Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment, la Confédération de la Construction,

136
03. FICHES FILIÈRES

LES REVÊTEMENTS INTÉRIEURS

INTRODUCTION GÉNÉRALE SUR LES REVÊTEMENTS INTÉRIEURS

Les revêtements intérieurs font partie du second œuvre d’un ouvrage. Il est
possible de distinguer les revêtements de sol, qui font essentiellement l’objet de
cette fiche, mais aussi les revêtements muraux. Les matériaux constitutifs de
ces revêtements sont très divers (bois, stratifié, pierre, terre cuite, céramique,
linoléum, plastique, caoutchouc, textile, etc.), tout comme les modes de pose
et la liaison avec le support de pose : clous, sous-couche, colle, adhésif sur
trame, etc.

Le potentiel de réemploi de ces familles de revêtements intérieurs dépend


notamment de leur mode de pose initial. Ainsi, à ce jour, les revêtements de sol
liés à leur support par connexion chimique offrent moins d’opportunités de
réemploi que ceux liés par connexion mécanique, en raison des difficultés qui
peuvent être rencontrées pour les extraire en bon état.
Les peintures, lasures, vernis et plinthes ne seront pas traités dans cette fiche.

IDENTIFICATION DES FAMILLES RÉCURRENTES DANS LES REVÊTEMENTS INTÉRIEURS

Certaines familles de revêtements intérieurs sont plus propices à une démarche de réemploi, telles que les parquets (notamment massifs cloués
et flottants) ou le carrelage pour les revêtements de sol intérieurs durs, et les moquettes ou sols en PVC pour les revêtements de sol intérieurs
souples. Parmi les différents types de carreaux qui constituent des revêtements de carrelage, sont présentés dans cette fiche les carreaux de
céramique, de ciment, de terre cuite et de faïence murale.

FAMILLE 1 : PARQUETS

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de revêtement de sol en parquet, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-
carbone :
• Revêtement de sol dur – Parquet en bois contrecollé : 13,59 kg eq.CO2 ;
• Revêtement de sol dur – Parquet en bois massif : 5,18 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Le parquet peut être en bois massif ou en contrecollé. Le premier est constitué d’une seule couche en bois massif d’au moins 2,5 mm
d’épaisseur alors que le parquet contrecollé est constitué d’une couche supérieure en bois massif d’au moins 2,5 mm d’épaisseur et d’une ou
plusieurs couches supplémentaires, formant l’âme, et d’un contrebalancement présentant un pourcentage de bois et/ou de matériau ligneux
d’au moins 75 % en masse. Ils peuvent être huilés ou vernis en usine ou sur site.
Les parquets peuvent être cloués, collés ou posés « flottants », assemblés par verrouillage mécanique, avec ou sans collage des éléments
entre eux. Leur durée de vie théorique est de 50 ans.
Le réemploi des parquets anciens est fréquent du fait de leur valeur esthétique et patrimoniale. Il existe différents types de parquets en bois
massif réemployés notamment les parquets avec lames à rive droite et les parquets à rainures et languettes. Pour le réemploi, il est
généralement plus simple de récupérer les parquets cloués ou flottants que les parquets collés.
Cette fiche se concentre essentiellement sur le réemploi de parquet en bois massif.

Unité Dimensions récurrentes

Dimensions standard d’une lame de parquet :


• Largeur : 70 à 300 mm ;
Mètre carré (m²) • Longueur : 0,5 à 5 m ;
• Épaisseur : 10 à 30 mm.
Ces valeurs ne sont pas exhaustives.

137
03. FICHES FILIÈRES

FAMILLE 2 : REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES / MOQUETTES

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi
À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de revêtement de sol souple, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-
carbone :
• Revêtement de sol souple – Linoléum : 22,66 kg eq.CO2 ;
• Revêtement de sol souple – PVC : 27,27 kg eq.CO2 ;
• Revêtement de sol souple textile (moquettes, aiguilletés, floqués) : 44,73 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

La moquette est un revêtement de sol, principalement utilisé en intérieur, composé essentiellement d’une couche de surface à base de fibres
textiles (parfois qualifiée de velours), d’un support dans lequel elle est fixée, et d’un envers (toile de jute par exemple) ou sous-couche (mousse
de latex, bituminée, PVC, etc.). Constituée de ces trois couches (couche de surface, étoffe support et envers ou sous-couche), la moquette
est utilisée dans différentes typologies de bâtiment (logement, bâtiment de bureaux, bâtiment de commerce, etc.). Disponible sous forme de
dalles ou de rouleaux, la moquette a une durée de vie théorique de 10 à 15 ans et se présente sous différents textures, couleurs ou formats.
Les moquettes ont un potentiel de réemploi plus ou moins élevé selon leurs dimensions et leur mode de pose. Par exemple, pour les moquettes
collées, le processus de dépose est délicat (du fait du lien intime entre les différents éléments comme la fibre synthétique, la colle et la sous-
couche), le potentiel de réemploi est donc diminué. De plus, celui-ci peut être fortement influencé par leur état d’usure. Les dalles de moquette
seraient a priori plus communes dans les démarches de réemploi, que les rouleaux.
Les sols souples en PVC présentent de nombreux avantages. Insensibles à l’eau, ils peuvent être posés dans des pièces sèches, mais aussi
humides. Ils sont également faciles d’entretien. Ceux-ci se présentent sous forme de dalles, de lames ou de rouleaux, et peuvent être
homogènes (composés d’une seule couche), hétérogènes compacts (composés de plusieurs couches et d’une armature constituée d’un tissu
ou d’un voile non tissé souvent en fibres de verre) ou sous forme de vinyles sur mousse (PVC le plus souvent, mais aussi parfois liège).
Le réemploi des moquettes et sols souples en PVC est favorisé si leur pose est libre, semi-libre ou maintenue.

Unité Dimensions récurrentes

Pour une dalle de moquette :


Mètre carré (m²) • 50x50 cm ;
• Épaisseur : 5 à 10 mm.

FAMILLE 3 : CARREAUX DE CÉRAMIQUE (TERRE CUITE ET GRÈS) / CARREAUX DE CIMENT / FAÏENCE MURALE

Émissions de CO2 évitées


Météo du réemploi

À titre d’exemple, voici les valeurs médianes d’émissions carbone évitées par le réemploi, calculées pour
différentes typologies de revêtement de sol dur, dans le cadre de la méthode Rénovation du Label bas-carbone
:
• Revêtement de sol dur – Céramique : 18,27 kg eq.CO2.
L’ensemble des valeurs disponibles pour les différentes catégories de produits, ainsi que la méthodologie de
calcul sont disponibles ici :
https://www.bulletin-officiel.developpement-durable.gouv.fr/notice?id=Bulletinofficiel-0032030
(Voir Annexe 1 de la notice descriptive).

Description des produits concernés

Il existe différents types de carreaux utilisés pour des revêtements intérieurs de sol ou muraux :
• Les carreaux en grès cérame ou carreaux de céramique : ils sont composés d’argile ou de terre, de quartz, de feldspath qui se vitrifie
sous la chaleur et de kaolin (un adjuvant). Ceux-ci présentent de nombreux avantages : résistance à l’usure et aux rayures, résistance à
l’eau, à la chaleur, aux taches, facilité d’entretien, etc. Parmi ces carreaux, il est possible de distinguer les carreaux émaillés et les carreaux
non-émaillés. Ils peuvent être utilisés pour des sols chauffants, sous réserve de respecter certaines précautions de pose définies dans les
normes DTU en vigueur (choix de mortiers colles adaptés et surfaces limitées). Ces carreaux adhèrent fortement au support et ils peuvent
s’avérer vraiment délicats à décoller sans les altérer, notamment pour les carreaux émaillés et les carreaux de grand format (> 3600 cm²) ;
• Les carreaux en terre cuite : parfois appelés tomettes ou terracotta, ils sont constitués d’argile (ou de glaise) et de sables mélangés et
dégazés. Leurs propriétés dépendent essentiellement de la composition du mélange, de la température de cuisson et de la technique de
fabrication. Les carreaux en terre cuite non-émaillés sont très solides et résistent bien à l’usure. Ils sont idéaux pour les sols chauffants,
car présentent une bonne inertie thermique (stockage et conduction de la chaleur). Cependant, ils sont poreux, ce qui favorise l’absorption

138
03. FICHES FILIÈRES

d’eau et donc une faible résistance au gel et aux sollicitations mécaniques. Ils nécessitent, la plupart du temps, l’application d’une finition
de protection et un entretien régulier ;
• Les carreaux de faïence murale : constitués d’argile, de quartz et de calcaire, ils sont recouverts, après leur cuisson, d’un émail incolore
ou teinté, uni ou à motif. Cette couche d’émail permet de protéger le carreau de l’usure et des liquides. Ces carreaux sont principalement
utilisés en revêtement mural et notamment dans les pièces humides. Le réemploi de ces carreaux dépend fortement de l’état de la couche
émaillée. Du fait d’un démontage délicat, ils sont présents en faible quantité sur le marché du réemploi ;
• Les carreaux de ciment : fabriqués à partir de ciment et de sable puis moulés et façonnés par pressage, ces carreaux sont assez solides,
résistent à la compression, à la flexion et se prêtent bien au réemploi. Ces carreaux restent cependant poreux et sensibles aux taches.
Les carreaux de terrazzo sont également compris dans les carreaux de ciment.
Ces différents types de carreaux sont fréquents sur le marché de réemploi. Leur durée de vie théorique est de 50 ans.

Unité Dimensions récurrentes

Pour les carreaux en grès :


• La diversité des formats est très importante.
Pour les carreaux de ciment :
• Forme carrée ou hexagonale ;
• 20 × 20 cm, 25 × 25 cm, 30 × 30 cm, 40 × 40 cm ;
• Épaisseur : 15 à 40 mm.

Mètre carré (m²) Pour les carreaux en terre cuite :


• Forme hexagonale, octogonale, carrée ou rectangulaire ;
• 10 × 10 cm, 12 × 12 cm, 14 × 14 cm, 16 × 16 cm, 30 × 30 cm ;
• Épaisseur : 12 à 25 mm.
Pour les carreaux de faïence murale :
• Forme carrée ou rectangulaire ;
• 10 ×10 cm, 15 × 15 cm, 20 × 20 cm et 10 × 20 cm, 7,5 × 15 cm ;
• Épaisseur : 5 à 7 mm.

RECOMMANDATIONS DE BONNES PRATIQUES – REVÊTEMENTS INTÉRIEURS

Diagnostic préalable disponibles dans le DOE ou dans d’autres documents, et qui


décrivent la nature des matériaux et leur pose (désignation
Préalablement à la dépose des éléments de plomberie et des appareils commerciale du revêtement, fiche technique initiale du fabricant,
sanitaires destinés au réemploi, il est utile de réaliser une rapide étude description sommaire du produit, typologie d’assemblage, etc.) ;
documentaire en récupérant l’ensemble des documents qui
permettront d’obtenir des informations pertinentes sur les produits ou • Diagnostic du produit considéré dans l’ouvrage. Cette dernière
l’ouvrage dans lequel ils se trouvent (DOE, plans, diagnostics, étape permet de connaître l‘usage précis (par exemple, parquet
éléments du marché de démolition et curage, etc.). massif contreplaqué posé flottant dans le séjour d’un logement
d’habitation), le domaine d’emploi du produit dans l’ouvrage (ici
Ensuite, il convient de réaliser un diagnostic (par analyse documentaire le domaine d’emploi est le second œuvre en revêtement intérieur)
complémentaire, rapport photographique ou visite in situ). Celui-ci et les traitements qu’il a éventuellement subis à la mise en service
peut être effectué par un opérateur compétent (le « Qualificateur et depuis (par exemple, huile et vernis sur site et nombre de
Réemploi ») et peut se découper en trois phases : rénovations par ponçage dans le cas d’un parquet), de prendre
• Diagnostic relatif au bâtiment dans lequel le revêtement est connaissance des sollicitations auxquelles le produit a été soumis
mis en œuvre. Cette étape permet, par exemple, de connaître dans sa première mise en œuvre (exposition, protection,
les informations principales du bâtiment (adresse, date du dépôt pollution, humidité, sollicitations mécaniques, orientation de la
de permis de construire, usage et historique, etc.), d’avoir une façade, niveau d’étage, pièce où se trouve la menuiserie, etc.), et
idée de l’année de mise en œuvre du produit au sein du bâtiment de connaître les performances du produit qui ont pu être
(notamment pour savoir si le produit répond toujours aux impactées par sa vie en œuvre et sa localisation dans l’ouvrage.
exigences réglementaires en vigueur pour la destination Lors de cette phase, il convient de croiser ce diagnostic produit
envisagée), d’avoir une idée de l’historique du bâtiment (sinistres avec le diagnostic relatif au bâtiment notamment afin de vérifier
éventuellement connus, entretiens réalisés, etc.), de préciser les que le produit, au sein de l’ouvrage, répond bien aux normes
zones polluées au sein de l’ouvrage afin de prendre les réglementaires en vigueur.
précautions nécessaires ; Le potentiel de réemploi des éléments de revêtement intérieur dépend
essentiellement de l’état général du produit (usure, taches, humidité,
• Diagnostic relatif au produit. Cette étape permet de connaître déformations, etc.) et de ses couches d’usure et de finition
les propriétés intrinsèques au produit, sa liaison au support (notamment pour le parquet, dont l’épaisseur de la couche d’usure
(divers modes de pose qui peuvent impacter les modes de après ponçage doit être égale ou supérieure à 2,5 mm pour que le
dépose : colle, pose libre, cloué, etc.), les traitements qu’il a réemploi soit possible), mais aussi de l’intérêt commercial qu’ils
éventuellement subis avant pose (par exemple, huile ou vernis présentent et de leur potentiel de revente, ainsi que de la logistique à
usine dans le cas d’un parquet), ou de faire une description mettre en place pour le réemploi (temps de dépose, de transport, etc.).
technique du produit (famille du produit, nom du fabricant, fiche De plus, les éléments liés par connexion mécanique ont un plus fort
technique, prescription de mise en œuvre, masse unitaire, type potentiel de réemploi que ceux liés par connexion chimique.
de pose, année de production, caractéristiques géométriques,
finition, etc.). Lors de cette phase de diagnostic, il est possible
de récupérer l’ensemble des informations qui pourraient être
139
03. FICHES FILIÈRES

Dépose Méthodologie de dépose des carreaux de carrelage :


Cette méthodologie s’applique plus spécifiquement aux carreaux
Avant la dépose : posés sur du sable.
• Si le réemploi des éléments de revêtements intérieurs est prévu • Sacrifier un premier carreau en le cassant à l’aide d’une
depuis longtemps, il convient de protéger les surfaces qui seront disqueuse : former une croix sur le carreau sacrifié et retirer un à
réemployées ; un les triangles à l’aide d’un burin (en veillant à ne pas abîmer les
• Il est possible, et préconisé, de réaliser un repérage des zones carreaux voisins) ;
de revêtement qui peuvent influencer le potentiel de réemploi (par • Dégager deux lignes perpendiculaires de carrelage sur
exemple présence de décoloration ou d’usure). Pour les l’ensemble de la longueur et de la largeur (les carreaux en
détériorations qui sont observées, il convient de préciser la cause bordure seront potentiellement endommagés) ;
probable, la quantité d’éléments qui sont affectés, et leur • Déchausser les carreaux (dont les deux bords perpendiculaires
localisation. Cela permet d’avoir une idée de la quantité de sont libres) : pour cela, enlever le sable qui est présent sous le
revêtement qui sera effectivement disponible au réemploi, carreau le cas échéant et libérer les carreaux en tapant
exprimée en m² ; légèrement à l’aide d’un maillet sur le coin libéré du carreau.
• Il convient de s’assurer de l’absence de substances
dangereuses, telles que l’amiante, les hydrocarbures Méthodologie de dépose de dalles de moquettes :
aromatiques polycycliques (HAP), etc. Une attention particulière
• Ne pas utiliser de pelles, tournevis ou décolleuses à tapis qui
doit notamment être portée sur les colles qui peuvent être
déforment les dalles et donc les rendent non-réemployables ;
amiantées ;
• Glisser sous la dalle un outil plat (exemple : spatule, raclette ou
• Il convient également de mettre hors tension des réseaux
pelle) ;
électriques qui peuvent être reliés au plancher ;
• Faire levier pour décoller la dalle. Cette dernière étape est facilitée
• En site occupé, il convient de prévoir les dispositions de
si la dalle est posée maintenue. Si elle est collée, le résultat de la
protection des locaux et équipements adaptées.
dépose dépend de la colle utilisée ;
• Cette méthode peut également se faire à la main sans utiliser
Pendant la dépose :
d’outils.
La dépose est fortement impactée par les liaisons entre le produit
destiné au réemploi et les autres produits de l’ouvrage, ainsi que par Après la dépose :
le type de pose initiale. Par exemple, pour les revêtements de sol en
carreaux, la pose initiale peut être scellée au moyen d’un mortier de • Réaliser un diagnostic du produit déposé : un contrôle visuel
chaux, de chaux/ciment, de ciment, ou collée avec une colle à permet dans un premier temps d’identifier les déformations, la
carrelage. présence de rayures ou de tâches engendrées par la dépose,
La dépose doit se faire de manière soignée pour ne pas abîmer les etc. ;
éléments de revêtement intérieur et assurer la constitution de lots • Écarter les produits qui présentent trop de défauts de surface ;
homogènes. Il est également important d’apprécier les moyens • Réaliser un échantillonnage : faire des lots homogènes des
humains et matériels qui devront être mis en place pour assurer une produits en fonction par exemple de la géométrie de l’élément de
dépose garantissant des conditions de sécurité de conservation de revêtement, de la nuance de teinte, des défauts d’aspect liés à
l’intégrité des éléments, optimales. l’usage, des couleurs, des dimensions, de l’usure. Par exemple,
Il est important de se munir des équipements de protection individuelle il est important pour les revêtements de sol en carreaux, de ne
(EPI) adaptés (gants, chaussures de sécurité, lunettes de protection, pas mélanger les différents types de carreaux. Le tri des éléments
casque anti-bruit, masque anti-poussière, genouillères) pour garantir est effectué sur site ;
la sécurité des personnes intervenant lors de l’opération de dépose. • Estimer le nombre de m² disponible au réemploi, ainsi que la
quantité de revêtement altéré, mais qui pourra être reconditionné
Ci-dessous, quelques exemples de méthodologie de dépose pour être réemployé.
d’éléments de plomberie et d’appareils sanitaires.
Stockage et transport
Recommandations générales pour la dépose des éléments de
revêtements intérieurs : Recommandations générales pour le stockage :

• Retirer les plinthes, les radiateurs et les autres éléments gênant • Dans un lieu qui ne détériore pas les éléments destinés au
la dépose ; réemploi : à l’abri de l’humidité, de la pluie, de la poussière, des
• Pour la dépose de tout type de carreaux, il faut veiller à ce que intempéries, du gel, à température ambiante ;
les tensions soient affaiblies au sein du carrelage en libérant deux • Dans des locaux propres pour ne pas risquer de salir les
côtés perpendiculaires des carreaux, destinés à être déposés. éléments ;
• Dans un lieu qui présente des conditions de sécurité suffisantes
Méthodologie de dépose des parquets : pour prévenir toute tentative de vol ;
Pour les parquets à rainures et languettes, il est conseillé de • Pas de stockage sous des éléments lourds.
commencer la dépose par la dernière rangée posée.
Attention, le conditionnement des revêtements de sol souple textile
• Retirer une première lame (qui sera endommagée et sacrifiée) en doit prendre en compte le fait que l’exposition au soleil lors du
la coupant à la scie circulaire dans le sens de la longueur, cela stockage peut altérer la couleur des dalles.
permet d’accéder à la languette de la lame suivante ;
• Retirer la lame adjacente, sans l’abîmer ou la casser, à l’aide d’un Recommandations générales pour le transport :
pied de biche, en faisant levier (en faisant attention à ne pas
casser la languette de la lame qui est retirée) ; • Effectué de sorte à minimiser les risques de chutes et
• Lorsque la lame commence à se décaler, insérer un outil plat et d’accrochage ;
rigide entre la première et la deuxième lame, afin de pousser la • Adapter le conditionnement à la capacité à déplacer les
lame sans abîmer la languette de la lame suivante ; produits (éviter que les lots soient trop lourds).
• Si le parquet est cloué, retirer les clous qui restent dans les lames
à l’aide d’une tenaille ou d’un marteau.

140
03. FICHES FILIÈRES

Exemples de conditions de stockage et transport d'éléments de revêtements intérieurs :

Produit Stockage Transport

Lames à rainures préférentiellement stockées


Parquet Sur palettes, à plat, sanglées.
rainure contre rainure.

En vrac sur palette ou reconditionnés en paquet


Carreaux de carrelage dans des caisses, de préférence sur la tranche
pour éviter les risques de brisure.

Pour les carreaux de


faïence et de ciment
spécifiquement : Sur palettes, sanglés ou cellophanés.
stockage « belle face »
contre « belle face »

Sur des palettes recouvertes de film étirable, Sur des transpalettes. Ne pas utiliser de
Dalles de moquette et empilées les unes sur les autres, face intérieure sangle ou système de cerclage qui
sol en PVC contre face intérieure en cas de présence endommage les dalles de moquette
résiduelle de colle. notamment.

Reconditionnement
Repose
Afin de reconditionner les éléments de revêtement, plusieurs étapes
peuvent être réalisées, en fonction de l’état des produits et du rendu Préalablement à la repose des éléments de revêtements intérieurs
souhaité. réemployés, il convient de vérifier les performances des produits.
Cette vérification peut aussi se faire au stade du diagnostic (car
Parquets : certaines performances sont contrôlables in situ) et permet
notamment d’informer la maîtrise d’ouvrage qui va reprendre les
• Dépoussiérer ; produits si des essais et contrôles complémentaires doivent être
• Retirer ou araser les clous et vis si présents (à l’aide d’une tenaille réalisés.
ou chasse-clou pneumatique) ;
• Poncer la couche supérieure (notamment pour faire disparaître Parmi les performances qui doivent être vérifiées, il est possible de
les rayures) ; distinguer :
• Nettoyer les résidus de colle (par spatule ou raboteuse) ;
• Les performances réglementaires (obligatoirement vérifiées) :
• Raboter (remise en état de la couche d’usure) ;
résistance au feu, réaction au feu, qualité de l’air intérieur,
• Redécouper les lames si une extrémité est détériorée ;
performances environnementales et sanitaires, substances
• Appliquer, si besoin, une couche de finition (huile, vernis, cire) ou dangereuses, performance acoustique, performances
les traiter en profondeur contre des infections d’insectes. thermiques (par exemple si le revêtement est destiné à être posé
Dans certains cas, les lames de parquet peuvent faire l’objet d’un sur un plancher chauffant ou réversible), etc. ;
réusinage complet (fraisage). • Les performances en lien avec la sécurité des personnes ;
• Les performances en lien avec l’aptitude à l’emploi (et
Carreaux : nettoyer superficiellement et retirer les restes de colle à également avec les spécifications du cahier des charges du
carrelage (nettoyage mécanique : burin, scie circulaire, meuleuse). MOA) : glissance par exemple ;
• Les performances complémentaires (qui ont pour objectif de
Revêtements de sol souples : enlever les restes de colle à l’aide d’une renforcer la confiance dans les performances du produit qui est
raclette. Un nettoyage uniforme avant dépose est souvent réalisé. destiné au réemploi).
Dans ce cas, il convient de prévoir un temps de séchage avant la
Pour vérifier ces performances il est important de prendre en compte
dépose.
le système « revêtement et finition ».

Exemples de performances à vérifier propres aux éléments de revêtements intérieurs :

Produit Performances à vérifier

Carreaux en Absorption d’eau, résistance à la rupture par flexion, résistance à l’usure,


terre cuite glissance si requise, résistance au gel, résistance aux taches, etc.

Carreaux de
Résistance à la flexion, aux chocs, au tressaillage, etc.
faïence murale

Dalles de Rectitude, équerrage, propriétés acoustiques si requises, réaction au feu,


moquette etc.

141
03. FICHES FILIÈRES

À partir des guides techniques réemploi en cours d’appropriation par cependant de l’usage initial du produit et des performances résiduelles
les acteurs (guides de diagnostic et d’évaluation des performances en qu’il présente. Les informations suivantes sont données à titre indicatif.
vue d’un réemploi – démarche en cours impliquant de nombreux
acteurs, dont le CSTB), le qualificateur propose un plan d’action • Pour les revêtements intérieurs, la repose se fait généralement
permettant de justifier les différentes performances attendues dans le de la même façon que la pose d’un produit neuf du même type ;
projet. Trois modes de preuve sont envisagés : • Les carreaux terre cuite sont recollés au mortier-ciment., ils sont
souvent réemployés pour des usages soumis à des sollicitations
• La documentation historique existante : fiche technique du modérées ;
fabricant, DOE, notice de pose, Avis technique ou Appréciation • Les carreaux de ciment sont souvent remis en œuvre pour des
technique d’expérimentation d’époque, etc. ; applications aux sollicitations mécaniques modérées (logement)
ou intenses (surface commerciale), du point de vue du
• Un contrôle in situ (qui peut être réalisé à l’étape de diagnostic classement UPEC. Il est également possible de les utiliser en
préalable ou à des étapes clés de la démarche de réemploi) : application murale (si leur épaisseur est inférieure à 16 mm). Il est
contrôles visuels, contrôles avec de faibles moyens techniques. déconseillé de les réemployer pour un usage extérieur ;
Ces contrôles peuvent être réalisés par des experts qualifiés ; • Les carreaux de faïence murale sont remis en œuvre pour des
applications murales intérieures, dans des espaces secs ou
• Sur la base d’un échantillonnage ou d’essais en laboratoire faiblement humides. Leur usage en extérieur n’est pas
(destructifs et non-destructifs) : par exemple pour des essais de recommandé, ni pour des applications soumises à des
réaction au feu. Si des essais sont à réaliser en laboratoire il sollicitations importantes (laboratoires, chambres froides par
convient de prévoir des échantillons homogènes élaborés à partir exemple) ;
de produits reconditionnés et tels que prévu pour l’emploi futur. • Les dalles de moquette doivent être remises en œuvre sur un
sol plan, sec et débarrassé de débris.
Une fois que ces performances ont été évaluées sur les produits
reconditionnés, les éléments de revêtements intérieurs réemployés Pour chaque type de revêtement intérieur, il est important de se référer
peuvent être remis en œuvre. Cette remise en œuvre dépend aux normes européennes et nationales d’usage.

CONTEXTE ASSURANTIEL – REVÊTEMENTS INTÉRIEURS

Les pratiques de réemploi relèvent aujourd’hui du domaine non couvert dans son entièreté en garantie décennale (et par son
traditionnel. Elles ne sont pas reconnues à ce jour en technique assurance dommages-ouvrage selon les cas), sans exclusion.
courante, au sens assurantiel du terme. Comme mentionné dans les À terme, la rédaction de guides méthodologiques (référentiels
Fiches Actions de ce guide (notamment 7.2 Mettre en œuvre le partagés) permettra de faciliter l’enjeu assurantiel et la structuration du
réemploi in situ), le réemploi demande une vigilance importante entre marché, via la publication de règles professionnelles.
les acteurs du projet et leurs assureurs, dès les phases de conception.
L’objectif final pour le MOA est de garantir que son ouvrage sera bien Des exigences de réaction au feu sont attendues pour les revêtements
intérieurs.

POSSIBILITÉS DE RÉUTILISATION

Les lames de parquet peuvent trouver de nombreux usages détournés : en panneau, en étagère, en petite menuiserie par exemple.
La céramique peut être brisée pour une réutilisation en revêtement de sol avec un effet mosaïque.

POINTS D’ATTENTION

• L’absence de documentation sur le produit considéré ne remet convient donc d’être attentif aux carreaux qui seront
pas en cause la possibilité de réemploi ; effectivement réemployés et de prendre des précautions de
• Un produit pollué n’est pas strictement à exclure, car, en fonction protection lors de la dépose.
des cas, il pourrait faire l’objet d’une dépollution.
Finitions
Substances dangereuses
Pour un revêtement intérieur pour lequel il est possible d’appliquer une
• Risque de présence de colle amiantée sous les revêtements de couche de finition (par exemple pour un parquet), si cette finition est
sol et de faïence murale, notamment dans les bâtiments qui ont appliquée pendant le reconditionnement ou est prévue d’être
été construits avant 1997. Il est donc important de s’assurer que appliquée in situ pendant le chantier, il incombe au futur projet de
le diagnostic amiante a été réalisé avant de réemployer certains démontrer que le produit ou procédé est bien apte à l’emploi et
éléments de revêtement intérieur ; compatible avec le revêtement intérieur réemployé.
• Si un désamiantage est prévu, il est nécessaire de prendre des
précautions de protection et il convient de protéger les Livraison des lots de réemploi
revêtements en parquet qui sont très sensibles à la poussière
Lors de la livraison des lots d’éléments de revêtements intérieurs, le
d’amiante ;
fournisseur peut inclure un surplus de 5 % au cas où il ne serait pas
• Dans la couche d’émail des carreaux de faïence murale, il est
en mesure de garantir l’homogénéité des caractéristiques des
possible de trouver des métaux lourds (plomb, cadmium) qui
éléments constituant les lots livrés.
peuvent être dangereux pour l’environnement et l’organisme. Il

142
03. FICHES FILIÈRES

POUR ALLER PLUS LOIN

Chantiers pilotes Guides et outils


Exemple de projet : Ces références sont aussi les sources d’informations citées dans cette
fiche :
• Projet au Pays Bas, IMD Raadgevende Ingenieurs/Université
technologique de Delft : réemploi de dalles de plancher alvéolées • Fondation Bâtiment Énergie, « Méthodologie de diagnostic et
en béton, 65 % des dalles ont été réutilisées pour le même usage d’évaluation des performances pour le réemploi de parquets »,
après avoir été retirées de façon intacte ; 2020 ;
• Projet en France, Cluster Ekwation, réhabilitation de la Maison de • Fiches rédigées par ROTOR asbl dans le cadre du projet
l’Ingénieur (Réhafutur) : réemploi in situ de parquet en sapin, Européen Interreg FCRBE « Facilitating the Circulation of
parquet posé sur lambourdes et fibre de bois. Chaque lame a été Reclaimed Building Éléments » porté par le partenariat entre
nettoyée et les languettes dûment conservées pour une pose Bellastock, le Centre Scientifique et Technique de la
cloutée. Un ponçage de finition a été réalisé ainsi que Construction, Bruxelles Environnement, le Centre Scientifique et
l’application d’un vernis de protection. Temps total : 137 h, pour Technique du Bâtiment, la Confédération de la Construction,
5730 € ; Rotor, Salvo et l’Université de Brighton : parquet en bois massif,
• Réemploi de 350 m² de moquettes d’occasion récupérées par dalles de moquette, carreau en grès cérame, carreau en terre
l’architecte Alberto Rochat auprès d’IBDC pour moderniser le cuite non émaillé, carreau de faïence murale, carreau à base de
centre commercial Quais d’Ivry. L’acheteur et le vendeur ont été ciment ;
mis en relation par Cycle Up, plate-forme de réemploi de
matériaux. Le repreneur a réalisé une économie de 80 % par ⇒ Reuse Toolkit: Material sheets | Interreg NWE (nweurope.eu)).
rapport à l’achat d’une moquette neuve. • L’institut technologique FCBA, propose des fiches pour les
produits en bois Fiches « Produits Ouvrages bois » (POB) ;
⇒ https://catalogue-bois-construction.fr/fiches-produits/ : fiche
parquet.
• IDRE (Interprofessionnelle de la déconstruction et du ré-emploi),
« Fiche de dépose pour le réemploi – Menuiseries intérieures –
Parquet cloué » ;
• CDR Construction, Fiches REUSE 2016, « Carrelages »,
« Parquets et planchers ».

143
03. FICHES FILIÈRES

Filière recyclage

LES GRAVATS

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.01.07
17.01.01 pour le béton (armé ou non)
17.01.02 pour les briques
17.01.03 pour les tuiles et céramiques

Réemploi / Réutilisation : 5 %

Autres types de valorisation


matière :

Donnée
32 Mt TAUX DE
indisponible.
• Remblaiement de carrière : 38,3 %
PRODUCTION RECYCLAGE • Autres : 33,3% dont sous couche
Dont :
ANNUELLE ACTUEL routière et une part minoritaire de
• 17 Mt Béton Voir Autres types de
recyclage
DE DÉCHET • 4 Mt Terre cuite valorisation matière.
• 11 Mt en mélange
Non valorisation :

Élimination en ISDI : 23,4 %


Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020 Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Le terme « gravats » est utilisé pour désigner communément les • Carrelage, céramique ;
déchets inertes issus de différents éléments du bâtiment, présents • Tuiles ou parement en ardoise ;
tant dans le gros œuvre que le second œuvre : • Carreaux, parement en pierre naturelle ;
• Équipements sanitaires non réemployables.
• Partie d’ouvrage structurelle et non structurelle en béton (voir
Fiche Béton) ; Les déchets inertes se caractérisent par leur aptitude à ne pas se
• Cloisons, façade en verre plat (voir Fiche Verre Plat) ; décomposer, à ne pas bruler, à ne pas produire de réaction physico-
• Briques, tuiles ou carreaux en terre cuite ; chimique et à ne pas contaminer d’autres matières.

144
03. FICHES FILIÈRES

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Les déchets inertes sont triés séparément des autres types de déchets sur les chantiers de déconstruction. Les bétons peuvent eux-mêmes être
triés à part. Cette pratique est beaucoup plus rare pour les déchets de terre cuite ou de verre plat.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : • La dépose et le tri en flux distincts des déchets inertes est
d’autant plus facile à mettre en œuvre pour les déchets du
• Le verre plat, bien qu’inerte, doit être déposé et trié séparément second-œuvre qu’ils sont déposés préférablement
(voir Fiche Verre plat) ; manuellement.
• Compte tenu de leurs qualités particulières et de leur
homogénéité d’un gisement à l’autre, les déchets de béton sont Conditionnement des déchets :
déconstruits sélectivement (c’est-à-dire avec précaution, en le
séparant des autres matériaux ou déchets pour être valorisé) (voir • Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3), sac (jusqu’à 25 kg, pour
Fiche Béton) ; les faibles gisements) ;
• Pour des gisements importants d’une certaine catégorie • Pour les gisements importants, et si l’espace sur chantier le
d’inertes, comme des briques en terre cuite, un tri séparé et un permet, il est possible, pour un stockage temporaire, de former
envoi vers des filières de valorisation spécifiques sont des monticules de gravats sur un géotextile mis en place sur
souhaitables. Cette filière est émergente, mais pas encore l’espace de stockage.
mature ;

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : • Pour un enfouissement en ISDI : 6 à 10 € / tonne. Ces chiffres
sont en hausse, notamment en Ile-de-France où il faut compter
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : 8 à 12 € / tonne.
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix Selon le ministère de la Transition écologique 16, le tarif de rachat de
de location ; granulats recyclés est estimé entre 4 et 15 € / tonne, selon la qualité.
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre
le chantier et l’exutoire ; Conditions de reprise :
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière.
• Déchets inertes non contaminés par des substances
Selon la FFB 15, les coûts estimés sont les suivants : dangereuses de type amiante ou plomb (analyses à faire réaliser
• Pour la production de granulats recyclés : 10 à 20 € / tonne ; si nécessaire) ;
• Pour le remblai de carrière : 3 à 6 € / tonne. Ces chiffres sont en • Refus de toute fraction non inerte non dangereuse (plâtre,
hausse, notamment en Ile-de-France où il faut compter 7 à 8 € / plastique, bois, métal, etc.) ;
tonne ; • Le cas échéant, séparation du béton des autres fractions
minérales (de plus en plus de plateformes sont en mesure de
traiter le béton armé).

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour le recyclage en granulats pour béton (voir Fiche Béton • Élimination des traces de déchets non dangereux (tri manuel,
pour plus d’informations) : aéraulique, etc.) ;
• Concassage, criblage, homogénéisation donnant plusieurs
• Demande d’acceptation préalable - Réalisation d’une calibres pour différents domaines d’emploi ;
caractérisation et/ou d’analyses complémentaires ; • Traitement spécifique pour l’élimination d’indésirables selon les
• Extraction des déchets métalliques à l’aide de séparateurs critères d’acceptation en entrée ;
magnétiques ; • Caractérisation des granulats pour répondre aux normes
granulats pour béton.

AUTRES TECHNIQUES DE VALORISATION

Valorisation matière : • Extraction des déchets métalliques à l’aide de séparateurs


magnétiques ;
En granulats pour technique routière : • Élimination des traces de déchets non dangereux (tri manuel,
aéraulique, etc.) ;
• Demande d’acceptation préalable - Réalisation d’une • Concassage, criblage donnant plusieurs calibres pour différents
caractérisation et/ou d’analyses complémentaires ; domaines d’emploi ;

15
FFB, Guide « Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment », données de 2020.
16
Ministère de la Transition écologique et solidaire, « Les filières de recyclage de déchets en France métropolitaine », 2019.
145
03. FICHES FILIÈRES

• Caractérisation des granulats pour répondre aux normes pour • Pour éviter toute pollution, réception des déchets dans une zone
technique routière. de transit ;
• Dépôt des déchets inertes sains dans les zones de la carrière à
Pour le remblai de carrière : combler ;
• À la réception en carrière, essais olfactifs et visuels sur les • Division de la carrière en plusieurs zones pour localiser avec
déchets avant déchargement. En cas de doute, demande précision chaque lot de déchets inertes accepté en remblai ;
d’essais complémentaires et présentation d’un bordereau de • Compactage et stabilisation des zones remblayées par passage
résultat d’analyses ; d’engins ;
• En fin d’exploitation de la carrière, dépôt d’une couche de terre
végétale pour favoriser la revitalisation du site.

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

En technique routière :
• Les granulats recyclés peuvent être utilisés directement comme remblai, couche de forme, assise de chaussée ou couche de roulement ;
• Pour accroitre leur domaine d’emploi et leurs caractéristiques mécaniques, les granulats recyclés peuvent être mélangés avec des granulats
naturels et/ou avec des liants hydrauliques ou hydrocarbonés.

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Actuellement, l’utilisation de gravats comme remblais de carrière est parvenir à des taux de valorisation plus élevés des déchets du
considérée comme une valorisation matière de ces déchets et bâtiment et à un tri plus soigneux, afin d’aller vers des usages offrant
participe à la réalisation de l’objectif de valorisation de 70 % de une plus forte valeur ajoutée.
l’ensemble des déchets du bâtiment à hauteur de 30 % (fixé par la loi
de transition énergétique pour la croissance verte de 2015). Ainsi, En 2016, L’État et les industriels du secteur ont signé un engagement
cette pratique, quoique plus vertueuse que l’enfouissement en pour la croissance verte relatif à la valorisation et au recyclage des
Installation de stockage des déchets inertes (ISDI), masque les efforts déchets inertes du BTP, avec l’ambition de faire progresser
importants que doit fournir l’ensemble des acteurs du recyclage pour considérablement la part de recyclage en granulat des inertes.

POUR ALLER PLUS LOIN

Guide CEREMA, « Acceptabilité environnementale de matériaux alternatifs en technique routière », 2016.

Recommandations du Projet National RECYBETON, « Comment recycler le béton dans le béton », 2018.

146
03. FICHES FILIÈRES

LE BÉTON

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.01.01

TAUX DE
Les informations relatives au béton
ne sont pas encore disponibles.
17 Mt RECYCLAGE
ACTUEL
PRODUCTION
(Et une partie Se référer à la Fiche Gravats.
ANNUELLE
contenue dans les
DE DÉCHET 11 Mt de déchets
inertes en mélange)

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de


préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Le béton est un matériau très présent dans de nombreuses des tensions qui sont opposées à celles qu’il va subir au cours
constructions, en particulier du fait de sa résistance et de sa durabilité. de son utilisation. Il possède une résistance plus importante que
Ce matériau est un mélange de sable, de gravillons et d’un liant, le les autres types de béton ;
plus souvent hydraulique. Il sert principalement aux éléments du gros • Le béton fibré, constitué de fibres (en verre, plastique et/ou
œuvre dans les bâtiments et aux éléments d’aménagement des métal) qui renforcent la résistance à la traction et limitent les
parcelles (voiries, gestion des eaux pluviales, assainissement, etc.). En fissurations dans le temps ;
construction, il existe différents types de béton destinés à diverses • Le béton léger ou cellulaire, qui présente un pouvoir isolant
utilisations, notamment : généralement amélioré.
• Le béton armé, constitué d’armatures en acier qui renforcent la Les systèmes constructifs en béton sont coulés en place et/ou
résistance en traction du béton ; préfabriqués en usine.
• Le béton précontraint, un type de béton armé qui, avant sa mise
en service, est soumis, à l’aide d’armatures de précontraintes, à

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Les déchets inertes font systématiquement l’objet d’un tri séparé des autres catégories de déchets. Le béton est, lui, trié sélectivement. En
fonction de l’emprise disponible, il arrive que le chantier utilise un concasseur pour utiliser la grave recyclée in situ, afin de limiter les coûts de
transport et les impacts environnementaux associés. D'autres pratiques émergent pour produire du béton coulé en place ou des produits en
béton fabriqués en usine et contenant des granulats recyclés.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : de l’abattage de la structure, et d’éviter toute pollution exogène,


notamment par le plâtre ou des substances dangereuses ;
• Les éléments en béton hors gros œuvre (mobilier extérieur, pavé, • Si l’environnement du chantier le permet (notamment les
parement) sont déposés sélectivement. S’ils ne sont pas surfaces disponibles), les déchets de béton peuvent être
réemployables, ils rejoignent les déchets de béton séparés des déferraillés et concassés sur site à l’aide de concasseurs mobiles
autres fractions inertes ; (achat par l’entreprise ou location pour la durée des opérations).
• Pour la démolition d’une structure en béton, quelle que soit la Le matériau servira alors pour réaménager la parcelle. Cette
méthode employée (mécanique ou explosive), il est important pratique, de plus en plus répandue sur les chantiers de
d’avoir réalisé au préalable un curage complet du bâtiment. déconstruction, peut être l’occasion de monter un véritable projet
Celui-ci permet d’obtenir uniquement des déchets de béton lors

147
03. FICHES FILIÈRES

de recyclage du béton pour un usage de béton dans le projet de Conditionnement des déchets :
réaménagement suivant la déconstruction.
• Bennes (de 5 à 30 m3) ;
• Monticules de déchets béton si l’espace sur chantier le permet,
avant chargement pour transport ou concassage sur site.

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : • Pour un enfouissement en ISDI : 6 à 10 € / tonne. Ces chiffres
sont en hausse, notamment en Ile-de-France où il faut compter
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : 8 à 12 € / tonne.
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix Selon le ministère de la Transition écologique 18, le tarif de rachat de
de location ; granulats recyclés est estimé entre 4 et 15 € / tonne, selon la qualité.
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre
le chantier et l’exutoire ; Conditions de reprise :
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière.
• Si les déchets de béton n’ont pas été traités sur le site du
Selon la FFB 17, les coûts estimés sont les suivants : chantier, ils sont acceptés par les recycleurs triés ou en mélange
• Pour la production de granulats recyclés : 10 à 20 € / tonne ; avec d’autres déchets inertes ;
• Pour le remblai de carrière : 3 à 6 € / tonne. Ces chiffres sont en • Refus de toute fraction non inerte non dangereuse (plâtre,
hausse, notamment en Ile-de-France où il faut compter 7 à 8 € / plastique, bois, métal, etc.) ;
tonne ; • Acceptation de présence de reste d’armature dans le béton.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour le recyclage en granulats pour produire du nouveau représente une étape et un coût supplémentaire non
béton : négligeable) ;
• Obtention d’une plus grande quantité de sable de béton recyclé
• Déferraillage des bétons à l’aide de séparateurs magnétiques ; (sous-produit dans la production de granulats de béton recyclés
• Élimination de potentielles traces légères de déchets non inertes obtenus dès la démolition) ;
par différentes opérations de tri (manuel, pneumatique, • Pour un emploi dans la formulation d’un béton, réalisation de
hydraulique, etc.). Des systèmes de tri encore plus performants différents tests pour vérifier que les granulats de béton recyclés
peuvent même éliminer certaines fractions inertes indésirables (le répondent aux normes sur les granulats recyclés (NF EN
tri optique peut éliminer les déchets de terre cuite par exemple) ; 12620+A1 et NF P 18-545).
• Concassage (plusieurs passages possibles pour éliminer au
maximum les résidus de mortier-ciment) et calibrage pour obtenir De manière générale, les granulats recyclés, du fait des résidus de
des granulats de différentes granulométrie ; mortier-ciment, sont plus poreux, moins denses et moins résistants à
• Dépoussiérage des granulats et élimination d’indésirables, par la compression que les granulats naturels.
lavage si pertinent et envisageable (le traitement par lavage

AUTRES TECHNIQUES DE VALORISATION

Valorisation matière :

En granulats pour technique routière ou remblai de carrière :


• Voir Fiche Gravats.

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

Selon le domaine d’emploi du béton, la part de granulats recyclés Sur certains chantiers innovants, en discussion étroite avec des
entrant dans sa composition peut évoluer. Des normes régissent ces bureaux d’étude et des assureurs, la maîtrise d’ouvrage (MOA), la
différentes proportions pour assurer des bétons de grande qualité, en maîtrise d’œuvre (MOE) et l’entreprise peuvent mettre en œuvre des
particulier la norme NF EN 206/CN (partie NA 5.1.3) couvrant les bétons non structurels allant jusqu’à 100 % de granulats recyclés. Il
bétons structurels (pour les produits préfabriqués en béton, consulter convient parfois dans ces cas d’augmenter les proportions de ciment
les normes de produit et la norme NF EN 13369). Selon la classe (de l'ordre de 20 kg de plus par mètre cube) et l’épaisseur de la
d’exposition, et selon la caractérisation des granulats recyclés, les couche d’enrobage des ferraillages (pour un emploi en structure
granulats naturels peuvent être remplacés par des granulats recyclés armée). Le bilan environnemental s’en trouve alors légèrement
(partie gravillons et non la partie sable). Des taux de 5, 15 ou 20 % dégradé.
peuvent être obtenus pour certaines classes d’exposition et pour un
certain type de granulats recyclés particulièrement qualitatif.

17
FFB, Guide « Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment », données de 2020.
18
Ministère de la Transition écologique et solidaire, « Les filières de recyclage de déchets en France métropolitaine », 2019.
148
03. FICHES FILIÈRES

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Entre 2012 et 2018 le projet national RECYBETON a travaillé sur le Une nouvelle solution, la carbonatation accélérée des granulats
sujet du recyclage des granulats de béton dans le béton et a depuis recyclés, a été testée en laboratoire puis expérimentée sur plusieurs
publié une étude scientifique et un guide de recommandations. Ce projets. Elle permet d’améliorer les caractéristiques des granulats
projet a proposé des adaptations normatives, notamment une recyclés tout en captant du CO2 pour diminuer l’empreinte carbone
augmentation des taux de substitution de granulats naturels par des du béton (voir le projet national FASTCARB).
granulats recyclés pour les différentes classes d’exposition, et a
communiqué sur ces pratiques vertueuses.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le projet national RECYBETON où l’on peut retrouver toutes les publications et synthèses du projet pour mieux comprendre le recyclage du
béton en béton (pnrecybeton.fr/).

149
03. FICHES FILIÈRES

LES TERRES

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.05.04

Réemploi : 34 %
(dont 8% après traitement et 26% sans
traitement)

Autres types de valorisation


TAUX DE
matière :
PRODUCTION 175 Mt RECYCLAGE
ACTUEL
4%
ANNUELLE Pour l’ensemble du • Réutilisation : 5 %
DE DÉCHET secteur du BTP • Comblement de carrières : 38 %

Non valorisation : 19 %
Source : RECORD 2017 Gestion et réutilisation de
matériaux excavés Source : RECORD 2017 Gestion et réutilisation de matériaux excavés

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Les terres excavées sont de trois types : À la différence des gravats issus de la déconstruction, les terres
excavées sont composées à plus de 50 % de fractions de matières
• Des terres inertes (concernant la plupart des terres excavées) ; fines (moins de 20 mm de calibre).
• Des terres non dangereuses (principalement les terres
végétales) ; Contrairement à d’autres matériaux, le terme « recyclage » ne
• Des terres dangereuses, ou polluées par des hydrocarbures, s’applique pas commodément aux terres excavées. Les termes de
des métaux lourds, etc. « réutilisation » ou de « réemploi » des terres seront davantage utilisés,
selon qu’elles aient pris le statut de déchets ou non entre le site
producteur et le site receveur.

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Le sujet de la gestion des terres reste encore complexe, du fait des enjeux réglementaires importants et de la vigilance nécessaire sur la
caractérisation des terres (notamment vis-à-vis des substances dangereuses). De plus, le manque de données sur les filières et les coûts de
valorisation, rend compliqué l’aboutissement de certains projets.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : Conditionnement des déchets :


• L’excavation des terres est réalisée à l’aide d’engins mécaniques • Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3), sac (jusqu’à 25 kg, pour
comme des pelles hydrauliques, des camions ou des chargeurs les faibles gisements) ;
pour le transport ; • Pour les gisements importants, et si l’espace sur chantier le
• Dans le cas du réaménagement de friches urbaines avec des permet, possibilité de former des monticules de terre pour un
terres polluées, il est également possible de les dépolluer in situ, stockage temporaire ;
au lieu de les excaver et de les envoyer en centre de traitement, • Si les terres sont polluées, stockage dans une zone étanche pour
via des procédés de venting, biodégradation, oxydation ou éviter toute autre contamination du site par lixiviation (percolation
stabilisation. Le venting est une technique d’extraction par d’eau à travers les terres qui entraîne la dissolution des matières
volatilisation des polluants du sol par injection d'air à débit élevé. solides qui y sont contenues).

150
03. FICHES FILIÈRES

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : Conditions de reprise :


Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : • Les terres excavées réemployées hors-site ou acheminées vers
des plateformes de valorisation doivent faire l’objet d’une
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix caractérisation préalable pour préciser leur composition
de location ; géochimique et s’assurer de leur caractère non pollué. Cette
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre caractérisation est effectuée par un laboratoire spécialisé à la
le chantier et l’exutoire ; demande du site producteur des déchets de terre ;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Il existe toutefois une dérogation à cette règle : les terres non
Selon l’ADEME 19, les tarifs sont les suivants : polluées peuvent être valorisées directement sans besoin de
caractérisation approfondie dans un rayon de 30 km si la zone
• Pour un envoi en installation de stockage : 50 € / tonne ; géographique ne présente pas d’anomalie géochimique
• Pour un traitement en bio-centre : 50 € / tonne. spécifique (dans ce cas, le rayon est limité à 5 km). Dans ce cas,
les terres ne prendront pas le statut de déchet.

Source : Guide de valorisation hors site des terres excavées non issues de sites et sols pollués dans des projets d’aménagement, Avril 2020

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Recyclage en matériaux de construction :


• Recyclage en brique de terre crue : Les terres non végétales et non polluées, une fois scalpées et criblées, sont associées à un liant (ciment
ou chaux). Ce mélange est alors mis sous presse pour obtenir des briques. L’argile présent dans la terre assure la cohésion du matériau
tandis que le liant permet d’obtenir des caractéristiques mécaniques remarquables ;
• Autres techniques de construction : pisé, bauge, torchis, etc.

AUTRES TECHNIQUES DE VALORISATION

Valorisation matière : mécaniques (par exemple une meilleure portance) et deviennent


des terres de remblai de qualité.
Remblais de carrière :
• Les terres excavées, si elles ne sont pas polluées, peuvent servir Traitement des terres polluées aux hydrocarbures :
pour le remblaiement des carrières (Voir Fiche Gravats). • Des terres, provenant notamment de sites industriels, peuvent
présenter des pollutions aux hydrocarbures. Elles sont traitées
Traitement des terres par chaulage : dans des bio-centres à l’aide d’un procédé biologique : la
• Ce traitement prend concerne les terres non polluées. Ces terres prolifération d’une bactérie présente à l’origine dans la terre est
sont scalpées, criblées et émottées pour obtenir une terre plus favorisée. Celle-ci se nourrit des hydrocarbures pour se
meuble (les cailloux de calibre trop important sont éliminés pour développer. Ces terres sont dépolluées en quelques mois et
rejoindre la filière des gravats). De la chaux est alors incorporée. peuvent être valorisées en tant que terres inertes.
Les terres ainsi traitées ont de meilleures caractéristiques

19
ADEME&Vous, « Une deuxième vie pour les terres excavées ? », n°116, 2018.
151
03. FICHES FILIÈRES

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

En terres de remblais : En matériaux de construction :


• En technique routière ou génie civil pour les terres chaulées ; • En brique de terre crue présentant des caractéristiques
• En remblais courant pour de l’aménagement urbain. mécaniques pouvant égaler le parpaing ou la brique en terre
cuite, les domaines d’emploi de la brique en terre crue sont
similaires à ceux de la brique en terre cuite (murs porteurs,
façades extérieures, cloisons) ;
• En enduit ;
• En gros œuvre.

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Le traitement et le recyclage des terres excavées sont devenus des La terre crue est un matériau de construction ancestral qui a fait ses
sujets d’importance en Ile-de-France où le développement du Grand preuves depuis de nombreuses années. Les techniques de
Paris Express va sortir du sous-sol francilien environ 45 millions de construction en terre crue diffèrent selon les territoires, elles
tonnes de terres à l’horizon 2030, avec l’ambition d’en valoriser 70 %. s’adaptent aux types de terres présentes dans les sols.

POUR ALLER PLUS LOIN

Deux guides de la Direction générale de prévention des risques (DGPR) de 2020 détaillent la valorisation hors site des terres excavées (polluées
ou non) :

DGPR, « Guide de valorisation des sites hors terres excavées », 2020.

⇒ ssp-infoterre.brgm.fr/guide-valorisation-hors-site-terres-excavees

DGPR, « Guide des bonnes pratiques de la construction en Terre crue », 2020.

⇒ https://www.rehabilitation-bati-ancien.fr/sites/creba/files/fichiers/2021/09/162_Guide_Construction_en_Terre_Crue_Collectif.pdf

152
03. FICHES FILIÈRES

LE VERRE PLAT

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.02.02

3%
(Sans prendre en
200 kt TAUX DE
RECYCLAGE
compte le recyclage
du verre lorsqu’il est
Non valorisation

PRODUCTION Dont : ACTUEL en mélange avec les Élimination : 97 %


ANNUELLE autres déchets
• 70 kt fenêtres inertes)
DE DÉCHET • 130 kt cloisons et
façades

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de


préfiguration de la REP PMCB, données de 2020 Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Le verre est à un mélange de silice (provenant du sable) associée à • Le miroir, constitué d’une couche d’argent ou d’aluminium
des « fondants » comme la chaux, la soude ou encore la potasse. Il ajoutée sur une des faces ;
existe différentes grandes familles de verre : le verre plat, le verre • Le verre gravé, qui nécessite un travail mécanique pour dessiner
creux, la fibre de verre et le verre cellulaire. dans le verre ;
Le verre plat est un matériau largement employé dans les bâtiments, • Le verre feuilleté, constitué de deux ou plusieurs verres
et notamment les plus modernes. Il est utilisé pour les fenêtres, les assemblés avec des feuilles de plastique en intercalaires, pour
cloisons vitrées, les murs-rideaux, les miroirs, etc. empêcher l’éjection de débris de verre à la cassure ;
Il existe une grande variété de verre plat dérivé du « verre float » (verre • Le verre à couche, qui présente de nombreuses propriétés
plat transparent basique) : (antireflet, antibuée, auto nettoyant, antibactérien, réfléchissant,
etc.) grâce au dépôt de nanoparticules à la surface du verre. Il
• Le verre imprimé, dont la surface est texturée ;
s’agit d’un type de verre plat particulier dont la surface est
• Le verre armé, qui comporte une armature en métal pour la
recouverte d’une ou plusieurs couches extrêmement fines qui lui
sécurité ;
donnent des propriétés particulières.
• Le verre sablé, dont l’aspect est dépoli ;

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Le verre plat est considéré comme un déchet inerte et rejoint trop souvent les bennes de déchets inertes en mélange ou les bennes de déchets
non dangereux non inertes en mélange. Pourtant, le verre plat devrait être trié séparément et non mélangé aux autres déchets. Les châssis en
aluminium et en PVC des fenêtres sont, la plupart du temps, séparés du verre. En effet, les montants en aluminium et en PVC ont leur propre
filière de valorisation qui fonctionne bien et qui présente un coût avantageux. Pour les montants en bois, ils sont souvent envoyés en benne de
déchets non dangereux non inertes en mélange et en enfouissement. Cela est dû à la difficulté à trouver des acteurs économiques pour
démanteler les fenêtres en bois : cette opération est chère et les filières de recyclage du bois sont saturées.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Les menuiseries doivent rester intactes jusqu’à leur démantèlement Déconstruction des éléments :
pour garantir l’absence de contamination et donc la possibilité de
recyclage en boucle fermée. Elles ne doivent en aucun cas être • Le port d’équipements de protection individuelle (EPI) est
mélangées à d’autres déchets (plâtre, métaux, etc.). impératif ;
• Les éléments en verre (cloison, menuiserie) peuvent casser ou
exploser en générant des débris coupant dangereux à manipuler.
153
03. FICHES FILIÈRES

La dépose soignée des cloisons et des fenêtres limite donc les Conditionnement des déchets :
risques d’accident. Elle permet de déconstruire les éléments
sans les casser et en préservant leur intégrité ; • Le verre est l’un des 7 flux pour lesquels il y a une obligation de
• La dépose de certains éléments en verre peut demander une tri sur chantier (voir décret n°2021-950 du 16 juillet 2021
assistance mécanique. Par exemple, les éléments en façade d’application de la loi AGEC) ;
peuvent nécessiter l’utilisation de nacelles ou de manipulateurs à • Séparer les verres miroirs, les verres laqués, les verres
ventouse ; sérigraphiés et les menuiseries en fonction du verre, simple ou
• La dépose des menuiseries en verre (fenêtre) peut s’effectuer à feuilleté. Pour cela, il existe des détecteurs permettant d’identifier
la main et leur transport au sein du bâtiment peut être réalisé par la nature du verre plat ;
l’homme, avec ou sans l’aide de contenants (chevalets, cages • Sur chevalet (en bois ou métallique), en caisses à roulette ou
avec racks, etc.) ; dans des bennes pour les menuiseries extérieures et cloisons
• Les débris de verre au sol sont difficilement valorisables. Ils sont intérieures, mais sanglées ;
rapidement souillés par les déchets environnants et sont ensuite • Dans une benne propre et sans poussière pour le verre plat en
impossibles à trier. De plus, les ramasser sélectivement présente vrac ;
des risques de blessures pour le compagnon. • Attention à ne pas mélanger le verre d’emballage (verre creux
incolore ou coloré) avec le verre plat, les filières de recyclage sont
différentes.

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : La carte des points de collecte et de dépôt des menuiseries a été
publiée par l’Union des Fabricants de Menuiseries (UFME).
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes :
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix Conditions de reprise :
de location ; • La réception des menuiseries intactes, par les ateliers de
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre démantèlement des collecteurs, permet d’assurer le recyclage
le chantier et l’exutoire ; en filière verre plat ;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Le verre plat doit rester intègre afin d’assurer sa reprise en boucle
Selon l’ADEME 20, les tarifs sont les suivants : fermée (pour refaire du verre plat) ;
• Le verre en benne doit être rigoureusement trié et ne pas être en
• Pour le démantèlement des fenêtres et le recyclage du verre : mélange avec des restes de gravats, métaux, plastiques, ou tout
70 € / tonne. Cependant le prix dépend de la nature du châssis autre type de déchet ;
et du prix de rachat du verre, autour de 120 € / tonne pour des • La présence de poussières doit également être limitée dans les
fenêtres en bois ; bennes de verre plat en vrac ;
• Pour un enfouissement en ISDI : 6 à 10 € / tonne. • Les verres float, feuilletés, double et triple vitrage, miroir, teintés
sont acceptés ;
Selon le CSTB 21, les tarifs sont les suivants :
• Les verres armés, anti-feu, vitrocéramique ne sont pas inclus
• Pour un enfouissement en ISDND : autour de 100 € / tonne. dans les cahiers des charges des collecteurs.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

• Les déchets de verre plat sont triés selon leur type (float, feuilleté, o Recyclage en verre creux coloré - Calcins acceptés : verre
miroir, etc.) et leur teinte, puis traités pour donner du calcin plat, verre creux ;
(débris de verre) homogène et de grande qualité ; o Recyclage en laine de verre - Calcins acceptés : verre plat,
• Le recyclage des verres creux et des laines minérales donne verre creux, laine de verre.
aussi des calcins, mais de qualité moindre. Par exemple, le calcin
La première option reste celle à privilégier, car les deux autres
de verre creux ne pourra donner que du verre creux coloré ;
correspondent à du downcycling (décyclage).
• Les calcins, selon leur type et leur teinte, sont introduits comme
matière recyclée dans les fours verriers pour la production de • La filière de recyclage de verre plat accepte uniquement le calcin
nouveau verre, ou dans la production de laine de verre : de verre plat. Les calcins provenant d’autres types de verre
(bouteille par exemple) ne sont pas recyclables dans le verre plat.
o Recyclage en verre plat - Calcins acceptés : verre plat ;

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

• Dans le verre plat : La part de calcin introduite dans la • Dans le verre creux : La part de calcin introduit dans la chaine
production du verre float peut monter jusqu’à 100 %. de production des verres d’emballage varie entre 10 et 90 %
Aujourd’hui, ces taux sont autour de 30 % et ces calcins selon la qualité de verre recherchée.
proviennent quasi exclusivement de chute de verre neuf (calcin • Dans la laine de verre : Les calcins remplacent le sable comme
interne et pre-consumer). Pour augmenter le taux de recyclage matière première à hauteur de 40 à 80 % selon les cahiers des
en boucle fermée, il faut davantage recycler le verre en fin de vie charges des différents industriels.
(post-consumer).

20
ADEME&Vous, « Une deuxième vie pour les terres excavées ? », n°116, 2018.
21
CSTB, « État des lieux des filières de valorisation matière dans le BTP », (rapport confidentiel), 2020.
154
03. FICHES FILIÈRES

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Un engagement pour la croissance verte a été signé en 2018 entre Aujourd’hui encore, le cahier des charges pour le recyclage de verre
l’État et les industriels (recycleurs et fabricants). L’objectif est le plat est extrêmement contraignant. En grande majorité, les verres plats
recyclage annuel de 80 000 tonnes de déchets de verre plat d’ici 2025 sont donc redirigés dans le recyclage de verre creux coloré à cause
(soit un taux de recyclage de 40 %). de ces exigences. Cependant, les filières se développent et sont en
place pour recycler en boucle fermée le verre en fin de vie et ceci en
Les exigences élevées de tri des recycleurs s’expliquent par les respectant le cahier des charges des fabricants de verre plat.
risques générés par la présence d’impuretés, pouvant endommager
les fours verriers (présence de métal notamment) ou diminuer la qualité
du verre obtenu (défaut esthétique ou fragilité).

POUR ALLER PLUS LOIN

Guide de Saint-Gobain pour mieux comprendre le recyclage du calcin.

⇒ https://fr.saint-gobain-building-glass.com/fr/glass-recyclage

Union des Fabricants de Menuiseries (UFME), Fiche Technique n°50 - Recyclage des fenêtres Collecte et Traitement.

⇒ https://www.ufme.fr/sites/default/files/telechargements/1_2_ft_50_recyclage_collecte_fin_de_vie_20191018_0.pdf

Union des Fabricants de Menuiseries (UFME), Annexe 1 – Recommandations pour la collecte et le tri des déchets de menuiseries en fin de vie.

⇒ https://www.ufme.fr/sites/default/files/telechargements/1_2_annexe_1_collecte_et_tri_0.pdf )

155
03. FICHES FILIÈRES

LES PLASTIQUES

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.02.03

Autres types de valorisation


matière :

Valorisation énergétique : 9 %
170 kt TAUX DE
PRODUCTION
Dont : RECYCLAGE
ACTUEL
17 %
• 50 kt PVC souple
ANNUELLE
• 60 kt PVC rigide
DE DÉCHET • 20 kt PSE Non valorisation
• 28 kt Plastiques
durs (PE/PP) Élimination : 74 %
• 12 kt Polyuréthane

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Il faut bien parler des matières plastiques au pluriel, car derrière cette pour les gouttières. Il existe deux types de PVC rigide (blanc et
appellation se cachent des matériaux aux utilisations et modes de gris) dont le traitement diffère ;
recyclage différents : • Le polystyrène expansé (PSE) utilisé essentiellement pour des
panneaux d’isolation thermique et acoustique ;
• Le polychlorure de vinyle (PVC) souple utilisé par exemple en
• Les plastiques durs comme le polyéthylène (PE) et le
revêtement de sol souple, membrane d’étanchéité ou encore
polypropylène (PP) souvent utilisés comme revêtements de sols
pour des plafonds tendus ; durs en extérieur et intérieur, canalisations de distribution d’eau
• Le polychlorure de vinyle (PVC) rigide utilisé par exemples pour et de gaz, gaines de câbles, ou manchons d’isolation ;
les profilés de châssis, les tuyaux et canalisations d’eaux usées, • Le polyuréthane (PU) utilisé en tant que panneaux isolants ou
mousse isolante projetée.

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Les plastiques ne sont pas souvent triés et sont souvent mélangés en bennes de déchets non dangereux pour être enfouis ou incinérés. Il peut
arriver que les éléments en PVC rigide, notamment, soit collectés sélectivement et massifiés au dépôt des entreprises en quantités suffisantes
pour un envoi vers les filières spécialisées.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Une des bonnes pratiques consiste à contacter les collecteurs de Déconstruction des éléments :
déchets les plus proches, en amont du chantier, pour connaitre leurs
conditions d’acceptation et organiser l’évacuation des déchets. La • Pour les menuiseries en PVC, il est important de garder le produit
collecte comprend le regroupement des déchets depuis leur source entier pour l’emmener vers les ateliers de démantèlement (voir
de production, ainsi que l'étape de transport vers les centres de Fiche Verre plat) ;
traitement. Des quantités de déchets de plastique ont été • Concernant les autres éléments en plastique, et étant donnée
préalablement estimées au moment de l’élaboration du diagnostic leur diversité au sein des bâtiments, il n’y a pas de méthodologie
PEMD. de dépose spécifique.

156
03. FICHES FILIÈRES

Conditionnement des déchets : • Collecte de tous types de plastiques dans un même contenant
afin de permettre en aval le tri par des agents spécialement
• Les plastiques sont l’un des 7 flux pour lesquels il y a une formés et l’envoi vers les filières de valorisation adéquates ;
obligation de tri sur chantier (voir le décret n°2021-950 du 16 • Pour certains chantiers avec des gisements importants d’un type
juillet 2021 d’application de la loi AGEC) ; de plastique en particulier, des services de collecte spécifiques
• Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3), sac (jusqu’à 25 kg, pour peuvent être mobilisés.
les faibles gisements) ;

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : Conditions de reprise :


Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : • Déchets de plastique propres et non souillés (limiter les résidus
de colle sur les déchets) ;
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix • Parmi les sols souples, seul le PVC souple est accepté par la
de location ; filière plastiques. Les moquettes, le linoléum, le caoutchouc sont
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre refusés, mais des filières spécifiques les valorisent ;
le chantier et l’exutoire ; • Les menuiseries en PVC sont acceptées intactes par les ateliers
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. de démantèlement ;
Selon la FFB 22, les coûts estimés sont les suivants : • Pour le PSE, les produits mis en œuvre jusqu'en 2016 sont
susceptibles de contenir une substance héritée. La
• Pour le recyclage du PVC : 100 € / tonne ; réglementation interdit donc leur recyclage et leur enfouissement
• Pour un enfouissement du PVC en ISDND : 70 à 100 € / tonne. et dans la pratique, seule l'incinération est autorisée. La
valorisation énergétique est possible dans une installation
classique. Une expérimentation de traitement est en cours dans
une usine pilote aux Pays-Bas, avec le projet Polystyrene Loop 23,
permettant de séparer cette substance héritée, du polystyrène.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Le centre de tri prépare les déchets plastiques pour les Pour le recyclage :
exutoires de valorisation :
• Les broyats sont retransformés mécaniquement en granulat de
• Un tri manuel permet de séparer les principaux types de plastique et utilisés comme matière première secondaire ;
plastique ; • Des traitements chimiques, biologiques et enzymatiques sont
• Les déchets pré-triés sont alors broyés et nettoyés ; aujourd’hui à l’étude pour obtenir une matière recyclée identique
• Un tri plus fin utilisant différentes technologies (soufflerie, aux briques élémentaires qui composent les plastiques
aimantation, tri optique, etc.) permet d’obtenir des broyats (monomères à la base des polymères).
homogènes des différents types de plastiques répondant aux
cahiers des charges des recycleurs de plastiques.

AUTRES TECHNIQUES DE VALORISATION

Valorisation énergétique :
• Certains déchets plastiques ne possédant pas de filière de recyclage ou subissant un refus de tri (déchet de trop mauvaise qualité) peuvent
rejoindre la filière de préparation de combustible solide de récupération (CSR) pour alimenter les fours des cimentiers ou des chaudières
spécifiques.

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

• Les granulats de matière plastique recyclée sont utilisés par les industriels avec de la matière première non recyclée pour la fabrication de
nouveaux produits en plastique, pour le bâtiment ou autre ;
• Le PVC recyclé est par exemple utilisé pour la production de nouvelles menuiseries. Certains industriels proposent des menuiseries
composées à 100 % de PVC recyclé.

22
FFB, Guide « Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment », données de 2020.
23
https://polystyreneloop.eu/
157
03. FICHES FILIÈRES

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Les filières de recyclage des plastiques n’avancent pas au même persistants, etc.), qui peuvent impacter le potentiel de valorisation des
rythme. Aujourd’hui, le recyclage des PVC souples et rigides déchets qui en contiennent.
progresse considérablement, mais les autres types de plastiques
comme le PSE souffrent d’un manque de débouché. Un système de recyclage a été développé spécifiquement pour les
revêtements de sol. En effet, la couche bitumineuse qui les constitue
Certaines filières sont réticentes à accepter les déchets issus des rend la récupération des fibres plastiques difficile et donc leur
chantiers de déconstruction qui sont supposés de trop mauvaise pourcentage de valorisation faible. Pourtant, des travaux et projets
qualité pour être valorisés. sont en cours afin d’augmenter le taux de valorisation et trouver des
alternatives à l’utilisation d’une couche bitumineuse.
Certains plastiques peuvent potentiellement présenter des substances
réglementées au cours du temps (exemple : polluants organiques

POUR ALLER PLUS LOIN

SEDDRe, « Guide de conception et de fonctionnement des installations de traitement des déchets du BTP », p.46 à 51.

Utile pour mieux comprendre les spécificités entre les différents types de plastiques et leur traitement.

Union des Fabricants de Menuiseries (UFME), Fiche Technique n°50 - Recyclage des fenêtres Collecte et Traitement.

⇒ https://www.ufme.fr/sites/default/files/telechargements/1_2_ft_50_recyclage_collecte_fin_de_vie_20191018_0.pdf

Union des Fabricants de Menuiseries (UFME), Annexe 1 – Recommandations pour la collecte et le tri des déchets de menuiseries en fin de vie.

⇒ https://www.ufme.fr/sites/default/files/telechargements/1_2_annexe_1_collecte_et_tri_0.pdf )

158
03. FICHES FILIÈRES

LE PLÂTRE

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.08.02

TAUX DE 16 % Non valorisation


RECYCLAGE
PRODUCTION ACTUEL Pour la préparation Élimination : 84 %
ANNUELLE
DE DÉCHET
600 kt de gypse

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020
Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

• Le plâtre est produit à partir de gypse, roche qui sera chauffée moulures, en carreaux, en dalles de plafonds suspendus, lattis,
puis broyée en poudre pour donner le matériau. Celui-ci peut être etc. ;
additionné d'eau pour donner forme à des produits qui seront • Le plâtre se retrouve également dans divers produits composites
ensuite séchés ; comme les briques plâtrières ou les complexes de doublage
• Son utilisation dans le bâtiment remonte à l’Antiquité et prend (plaque de plâtre associée à un isolant, souvent du polystyrène
aujourd’hui différentes formes : en plaques (plus de 90 % du expansé (PSE)) ;
plâtre destiné à la construction), en poudre pour des enduits et • Il est à noter que le gypse est une ressource primaire
théoriquement recyclable à 100 % et à l’infini.

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

En l’absence de centre de tri qui sépare les complexes et doublages de plâtre, seuls les déchets d’éléments de plâtre facilement isolables, ou
« purs », peuvent être recyclés. Pour cela, ils doivent être préalablement triés sur chantier. Les déchets de plâtre moins séparables ou en petite
quantité, sont triés et placés en benne de déchet non dangereux non inertes puis stockés dans une alvéole spécifique d’une Installation de
stockage de déchets non dangereux (ISDND).

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Contacter les collecteurs de déchets de plâtre les plus proches, en • Utiliser des outils adaptés à la déconstruction des différents types
amont du chantier, pour connaître leurs conditions d’acceptation et d’éléments en plâtre, par exemple :
organiser l’évacuation des déchets. La collecte comprend le o Plaque sur ossature : tournevis électrique ou scie sauteuse
regroupement des déchets depuis leur source de production, ainsi ou pied-de-biche puis désolidarisation à la main ;
que l'étape de transport vers les centres de traitement. Des quantités o Complexes de doublage : pelle ;
de déchets de plâtre ont été préalablement estimées au moment de o Cloisons en carreaux de plâtre : pioche (préférable à la
l’élaboration du diagnostic PEMD. masse ou la scie) ;
o Dalles de plafond suspendu : dépose manuelle avec deux
Déconstruction des éléments : opérateurs (un au sol et un sur un échafaudage).
• Nettoyer régulièrement le chantier lorsque le plâtre est déposé
• Désolidariser les éléments du gros œuvre en générant des sélectivement pour éviter tout mélange des déchets au sol. En
déchets de grande taille (moins de ramassage, de nettoyage et effet, le plâtre peut affecter la valorisation des autres flux,
de tri) ; notamment le béton.

159
03. FICHES FILIÈRES

Conditionnement des déchets : • Le plâtre étant sensible à la teneur en humidité, il faut le protéger
de la pluie ;
• Le plâtre est l’un des 7 flux pour lesquels il y a une obligation de • Le caractère friable du plâtre fait que pour être valorisé, il doit être
tri sur chantier (voir décret n°2021-950 du 16 juillet 2021 impérativement trié à la source. Il est impossible, en centre de tri,
d’application de la loi AGEC) ; de l’isoler une fois mélangé en benne de déchets non dangereux
• Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3), sac (jusqu’à 25 kg, pour non inertes.
les faibles gisements) ;

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : Il peut donc y avoir des différences sur les critères d’acceptation
des déchets de plâtre selon leur destination ;
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : • De manière générale, sont acceptés : les plaques, les carreaux
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix de plâtre, les cloisons alvéolaires, les produits moulés en plâtre
de location ; (corniches, plinthes ou rosaces par exemple, incluant
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre éventuellement des parements cartonnés) et les dalles de
le chantier et l’exutoire ; plafonds suspendus ;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Plusieurs installations acceptent également les complexes de
doublage ;
Selon la FFB 24, les tarifs sont les suivants : • Les déchets peuvent comporter des revêtements rapportés :
papier peint, peinture et autres selon le procédé de traitement de
• Pour le recyclage du gypse : 40 à 60 € / tonne ; l’installation ;
• Pour un enfouissement en ISDND : 70 à 100 € / tonne. • La présence de tout autre type de déchets conduira au refus du
Conditions de reprise : plâtre pour recyclage. En particulier, les plâtres gypse cellulose
ne sont pas recyclables dans la filière des déchets de plâtre.
• Les collecteurs sont partenaires de différentes installations de
recyclage ne présentant pas les mêmes procédés de traitement.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Plusieurs acteurs interviennent dans les activités de recyclage du • Séparation du gypse, par différents procédés, des autres
plâtre avec des techniques mises au point pouvant varier selon matériaux présents dans les déchets de plâtre : papier peint,
l’industriel. carton, isolant, etc. ;
• Criblage du gypse pour donner une matière première secondaire
Les étapes principales restent cependant les suivantes :
avec différentes granulométries possibles ;
• Tri des déchets de plâtre pour éliminer les déchets indésirables ; • Mélange de ce gypse recyclé au gypse naturel pour la fabrication
• Une fois la qualité du gisement contrôlée, broyage des déchets de nouvelles plaques de plâtre ;
de plâtre ; • Envoi des autres matières séparées vers leur filière de valorisation
(si elles répondent au cahier des charges).

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

• Le gypse recyclé est principalement utilisé pour la fabrication de • Le gypse est aussi utilisé dans le secteur agricole, comme
nouvelles plaques de plâtre. Son taux d’incorporation dans les amendement minéral pour les sols. Dans ce cas, il doit se
nouveaux produits peut atteindre 30 % du gypse total utilisé, conformer aux exigences réglementaires correspondant à cet
selon les propriétés et performances attendues ; usage.
• Dans une moindre mesure, le gypse recyclé, comme peut l’être
également le gypse naturel, sert à l’industrie cimentière où il sera
mélangé au clinker pour fabriquer du ciment ;

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

La filière du recyclage du plâtre est depuis une dizaine d’années en plein essor, suite à l’engagement volontaire de 2008 des industriels du plâtre
pour développer le recyclage de leurs produits. Ceci a abouti à la signature de la charte de Gestion des Déchets de Plâtre.
En 2016, un engagement pour la croissance verte a été signé entre l’État et les industriels du plâtre pour favoriser et développer le recyclage du
plâtre.

24
FFB, données de 2020, « Guide : Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment ».
160
03. FICHES FILIÈRES

POUR ALLER PLUS LOIN

Site internet du SNIP contenant une médiathèque pour des guides sur la déconstruction des éléments de plâtre et une cartographie des points
de collecte des déchets de plâtre.

⇒ lesindustriesduplatre.org

161
03. FICHES FILIÈRES

LES LAINES MINÉRALES

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.06.04

TAUX DE Non valorisation


PRODUCTION
RECYCLAGE <1% Élimination : > 99 %
ACTUEL
ANNUELLE
DE DÉCHET
250 kt

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Les laines minérales sont le moyen le plus utilisé en France pour isoler • La laine de verre : fabriquée principalement à partir de sable et
les bâtiments. Elles se présentent sous différentes formes : en rouleau, de calcin (débris de verre recyclé) fondus puis transformés en
en panneau semi-rigide, nues ou recouvertes de revêtements types fibres qui sont agglomérées entre elles par un liant (polymère).
(kraft ou aluminium), ou en vrac (à souffler ou à insuffler). Il existe deux
types de laines minérales : Elles se différencient visuellement, la laine de roche étant marron et
celle de verre plutôt jaune, blanche, marron ou noire.
• La laine de roche : fabriquée principalement à partir de basalte Leurs performances thermo-acoustiques sont assez similaires. Ces
(roche volcanique) fondu puis transformé en fibres qui sont laines se retrouvent en isolation des murs intérieurs et extérieurs,
agglomérées entre elles par un liant (polymère) ; combles perdus, rampant et sous toiture. Les laines minérales ont des
durées de vie de plusieurs dizaines d’années. Leurs performances
thermiques peuvent faire l’objet de certification (par exemple ACERMI).

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Les laines minérales sont souvent déposées sélectivement sur les chantiers, du fait de leur facilité de dépose, et de leur faible masse volumique.
Cependant, faute à ce jour d'une filière de gestion des déchets en fin de vie économiquement viable au niveau national, l'isolant est mélangé
avec les déchets non dangereux en mélange. En régions Rhône-Alpes et Ile-de-France, les premiers tests de tri et d’envoi des déchets triés vers
une usine de recyclage par refonte du calcin à Orange, sont observés.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Contacter les collecteurs de déchets de laines minérales les plus Déconstruction des éléments :
proches, en amont du chantier, pour connaître leurs conditions
d’acceptation et organiser l’évacuation des déchets. La collecte • Découvrir les isolants en retirant soigneusement les plaques de
comprend le regroupement des déchets depuis leur source de plâtre ou lambris (attention aux techniques de dépose de ces
production, ainsi que l'étape de transport vers les centres de éléments pour ne pas salir les laines minérales) ;
traitement. Des quantités de déchets de laine minérale ont été • Les éléments en laine minérale sont souvent maintenus par
préalablement estimées au moment de l’élaboration du diagnostic légère compression entre des montants métalliques ou en bois
PEMD. et ce qui ne pose pas de problème pour leur dépose manuelle
par un compagnon ;

162
03. FICHES FILIÈRES

• Si l’isolant est collé à une plaque de plâtre (panneaux sur ou à proximité du chantier pour rentabiliser le transport. En
complexes), il doit être considéré comme un déchet de plâtre et effet, le maillage des exutoires de valorisation des déchets issus
envoyé vers d’autres filières de valorisation (voir Fiche Plâtre) ; du bâtiment n'est pas encore très développé.
• Par plateau, stocker provisoirement en pile les isolants lors de la
dépose des cloisons, puis les évacuer vers les bennes en pied Conditionnement des déchets :
de chantier ; • Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3) ;
• Pour que la dépose sélective en pied de chantier soit • Les Big Bags doivent être fermés pour éviter l’humidité et
économiquement intéressante, il faut déconstruire un volume l’incorporation d’autres déchets.
important de laine minérale (produit volumineux et peu dense).
De plus, il est nécessaire de les compacter ou les mettre en balle

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : • Pour une reprise en mélange et envoi en ISDND : 150 à 200 € /
tonne. Ce coût va évoluer à la hausse dans les prochaines
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : années du fait de l’évolution à la hausse de la TGAP.
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix Conditions de reprise :
de location ;
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre • Pour les deux types de laines minérales, les collecteurs
le chantier et l’exutoire. En général, l’isolant ayant une faible acceptent les déchets non-souillés par des résidus de bois ou de
densité, le coût du transport est élevé ; plâtre ;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Le contrôle de la qualité du tri se fait visuellement ;
• Chez le collecteur, tri entre les deux types de laines minérales
Selon le CSTB 25, les tarifs sont les suivants : puis tri minutieux pour éliminer les traces résiduelles d’autres
• Pour une reprise par la filière de recyclage : 25 à 45 € / tonne ; déchets, avant envoi aux usines de fabrication de laine de verre
ou de roche qui les réincorporent dans leur process.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour le transport vers les centres de recyclage, les laines de roche et • Ce calcin est alors réintroduit dans le processus de fabrication
de verre sont compactées dans des bennes ou passent dans une de la laine de verre.
presse à balle pour limiter le foisonnement dans les camions.
Pour la laine de roche, les différentes étapes sont les
Pour la laine de verre, les différentes étapes sont les suivantes :
suivantes : • Les déchets de laine de roche sont broyés ;
• Les déchets de laine de verre sont refondus par des procédés • Puis ils sont réintroduits comme matière première secondaire en
d’oxydation pour obtenir du calcin clair de bonne qualité ; début de la chaîne de production.

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

• Pour la laine de verre : les calcins venant de différentes filières de recyclage (verre plat, verre creux, laine de verre) remplacent le sable
comme matière première à hauteur de 40 à 80 % selon les cahiers des charges des différents industriels et selon la disponibilité du calcin ;
• Pour la laine de roche : certains fabricants introduisent comme matière première des déchets venant du recyclage de la laine de roche,
mais aussi de l’industrie métallurgique (laitier). Cette part de déchets valorisés peut monter jusqu’à 50 % dans la production de nouvelle
laine de roche.

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

• Deux industriels de laines minérales (ISOVER pour la laine de ROCKCYCLE. La demande doit se faire via un formulaire qui se
verre et ROCKWOOL pour la laine de roche) ont mis en place trouve sur leur site internet :
des installations dans leurs usines, permettant de traiter les https://www.rockwool.com/fr/outils-documentations-et-
chutes de production et de pose de leurs produits ; services/services/rockcycle/ ;
• En 2021, ISOVER est le seul organisme qui propose une filière • Le programme ISOVER RECYCLING s’est ouvert il y a quelques
de recyclage pour la laine de verre. ISOVER retient donc des années aux déchets de déconstruction, tandis que le programme
prestataires qui sont agréés pour la collecte de la laine de verre. ROCKCYCLE commence à s’ouvrir à ce même type de déchets.
La liste des opérateurs est indiquée sur leur site internet : Cependant, le recyclage de laine de verre et de roche pose
https://www.isover.fr/services-aux-pros/isover-recycling ; encore des questions de rentabilité économique compte tenu de
• En 2021, ROCKWOOL est le seul organisme qui propose la leurs faibles masses volumiques ;
reprise en fin de vie de la laine de roche. Le service s’appelle • Afin de faire monter la filière en puissance et de permettre aux
industriels de recycler des matières de qualité, les entreprises qui

25
CSTB, « État des lieux des filières de valorisation matière dans le BTP », 2020. (rapport confidentiel)
163
03. FICHES FILIÈRES

déconstruisent et les collecteurs doivent poursuivre leurs efforts qualité des gisements à recycler, le tri à la source sur chantier est
dans les bonnes pratiques de tri sur chantier et de préparation primordial ;
de la matière ; • Les laines minérales sont des matériaux peu denses. Comme les
• Les laines minérales ne rentrent pas dans l’obligation de tri 7 flux coûts de valorisation dépendent du poids, le transport doit être
instaurée par la loi AGEC de 2020. Néanmoins, les solutions de optimisé ;
valorisation étant en plein développement et pour assurer la • La REP PMCB est susceptible d’impacter la filière de recyclage
des laines minérales.

POUR ALLER PLUS LOIN

Programme ISOVER RECYCLING

⇒ isover.fr/services-aux-pros/isover-recycling

Programme ROCKCYCLE

⇒ rockwool.com/fr/outils-documentations-et-services/services/rockcycle/

164
03. FICHES FILIÈRES

LES MÉTAUX

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.01.XX
17.04.01 pour le cuivre, le bronze
et laiton
17.04.02 pour l’aluminium
17.04.03 pour le plomb
17.04.04 pour le zinc
17.04.05 pour le fer et l’acier
17.04.06 pour l’étain
17.04.11 pour les câbles électriques

PRODUCTION
ANNUELLE 3 Mt TAUX DE
DE DÉCHET RECYCLAGE
ACTUEL
90 % Non valorisation : 10 %

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Les métaux se retrouvent dans pratiquement toutes les fonctions des bâtiments : poutres pour gros-œuvre et charpente, bardages en acier ou
aluminium, armatures en acier dans les bétons, couvertures en zinc, menuiseries en aluminium, ossatures métalliques, radiateurs en fonte ou en
acier, garde-corps et clôtures, plomberie, etc.

Il est important de rappeler que les équipements électroniques et électriques métalliques ne rentrent pas dans la catégorie des déchets
métalliques, mais bien dans celles des déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE) soumis à une responsabilité élargie du
producteur (REP) depuis 2005.

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Les déchets métalliques font l’objet, dans la quasi-totalité des chantiers, d’un tri séparé, avec la plupart du temps une séparation des différents
types de métaux (acier, aluminium, cuivre, etc.). Le béton peut également être déferraillé sur chantier pour récupérer les armatures.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : • Si les déchets de béton sont concassés sur site, ils peuvent
également être déferraillés pour extraire les armatures en acier
• Étant donnée la diversité des éléments en métal qui se trouvent (voir Fiche Béton) ;
dans un bâtiment il n’y a pas de méthodologie générique de • Les câbles électriques peuvent être déposés puis stockés
dépose. Dans certains cas, les industriels peuvent proposer des sélectivement, certains collecteurs de déchets proposant un
recommandations spécifiques dans les fiches techniques ou service de recyclage spécialisé pour ce type de déchet.
autres documents accompagnant la mise en marché de leurs
PEM ; Conditionnement des déchets :
• Les menuiseries en aluminium sont déposées, sans casse, pour
être envoyées vers les ateliers de démantèlement (voir Fiche • Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3) ;
Verre plat) ; • Tri séparé des différents métaux si l’espace le permet ;

165
03. FICHES FILIÈRES

• Ou mélange des métaux dans une même benne pour envoi dans • Les métaux sont l’un des 7 flux pour lesquels il y a une obligation
un centre de tri (a priori, cette alternative est moins intéressante de tri sur chantier (voir décret n°2021-950 du 16 juillet 2021
économiquement) ; d’application de la loi AGEC).

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : • Fer, acier, fonte : 0,10 à 0,30 € / kg ;
• Cuivre : 5 € / kg ;
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes : • Zinc, aluminium, plomb, inox : 1 € / kg ;
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix • Câble électrique : 1 à 3 € / kg.
de location ;
Conditions de reprise :
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre
le chantier et l’exutoire ; • Tous les types de métaux triés ou non, câbles électriques inclus ;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Refus des bennes incluant d’autres déchets (plastiques, bois,
inertes, verre) ;
Selon la FFB 26, les tarifs sont les suivants :
• Refus des DEEE métalliques (pris en charge dans une filière
• Pour un enfouissement en ISDND : 70 à 100 € / tonne ; REP) ;
• Pour le recyclage : rachat par les ferrailleurs (le cours des métaux • Acceptation des menuiseries en aluminium intactes par les
est assez variable) ; ateliers de démantèlement.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour le recyclage des métaux, les différentes étapes sont o Pour les câbles électriques : certaines installations
les suivantes : spécifiques permettent de séparer les fractions plastiques
des métaux pour obtenir de la grenaille.
• Les ferrailleurs collectent généralement tous les types de métaux • Les fractions triées sont ensuite cisaillées pour être envoyées aux
(ferreux et non-ferreux) ; fonderies ;
• Les différents types de métaux sont triés : • Les déchets métalliques passent d’abord dans un four à basse
o Les déchets subissent un premier broyage ; température pour éliminer les impuretés (peintures, vernis,
o Les métaux ferreux sont séparés par aimantation ; étiquettes) ;
o Les déchets non-métalliques sont éliminés par un • Le métal est ensuite fondu puis moulé sous forme de barres,
séparateur à courant de Foucault ; bobines, plaques ou fils ;
o Les déchets non-ferreux peuvent être séparés selon • Le métal ainsi reconditionné rejoint les industries de sidérurgie
diverses méthodes : tri par flottation, tri optique, tri manuel ; pour fabriquer de nouveaux produits métalliques.

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

Actuellement, en France et en Europe, une certaine part des métaux produits provient des filières de recyclage :
• Pour l’acier : environ 40 % ;
• Pour l’aluminium : environ 47 % ;
• Pour le cuivre : environ 42 % ;
• Pour le zinc : environ 40 %.

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Les métaux représentent une opportunité économique pour les producteurs de déchets métalliques. Le taux de valorisation élevé des métaux
s’explique notamment par des tarifs de reprise assez élevés. De plus, les industriels ont tout intérêt à utiliser des matériaux recyclés, car cela
limite leur empreinte carbone.

Contrairement à d’autres filières en développement, le recyclage des métaux issus des chantiers de déconstruction atteint des taux de valorisation
supérieurs aux ambitions réglementaires (65 % de valorisation des DND d’ici 2025).

26
FFB, « Guide : Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment », données de 2020.
166
03. FICHES FILIÈRES

LE BOIS

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

17.02.01

Autres types de valorisation


matière

Valorisation énergétique : 36 %
TAUX DE 41 %
RECYCLAGE
PRODUCTION En panneaux
ACTUEL
ANNUELLE
DE DÉCHET
2,2 Mt de particules

Non valorisation : 23 %

Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de Source : rapport ADEME 2021 relatif à l'étude de préfiguration de la REP PMCB, données de 2020
préfiguration de la REP PMCB, données de 2020

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Le bois est très présent dans les bâtiments : charpentes • Bois de classe B (bois traités - vernis ou peints - mais non-
(traditionnelles et industrielles), menuiseries intérieures et extérieures, dangereux) : dans la plupart des éléments en bois des bâtiments
volets, lambris, planchers et parquets, éléments d’ameublement, (menuiseries par exemple) et les panneaux de particule ;
bardages extérieurs, escaliers, etc. Il se retrouve également dans les • Bois de classe C (bois traités et dangereux) : bois traités avec
procédés de construction : bois de coffrage, palette, caisse, etc. certains produits dangereux (créosote, sels métallique, peinture
au plomb). Le bois de classe C rentre dans la catégorie des
Il existe trois catégories de bois différentes : déchets dangereux.
• Bois de classe A (bois non-traités) : sous-produits de bois brut
(palette, cagette) non-traités, secs et sans peinture ;

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Sur la plupart des chantiers de déconstruction, les déchets de bois sont triés sélectivement. Les bois traités ou bruts sont rarement triés. Enfin,
dans le cas de déchets de bois de trop mauvaise qualité ou trop souillés, la benne de Déchets non-dangereux (DND) en mélange reste la solution
privilégiée.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : Déchets d'éléments d'ameublement (DEA) et doivent donc être
déposés, stockés et évacués sélectivement, en relation avec un
• Les éléments en bois dans le bâtiment, qu’ils fassent partie du éco-organisme (par exemple Valdelia ou Eco-mobilier).
second œuvre ou du gros œuvre, présentent des méthodes de
dépose différentes ; Conditionnement des déchets :
• En raison des risques d’échardes, le port de gants et de lunettes
est nécessaire ; • Le bois est l’un des 7 flux pour lesquels il y a une obligation de tri
• Les éléments d’ameublement ont leur propre filière de sur chantier (voir décret n°2021-950 du 16 juillet 2021,
Responsabilité élargie du producteur (REP) appelée REP d’application de la loi AGEC) ;

167
03. FICHES FILIÈRES

• Bennes (de 5 à 30 m3), Big Bag (1 m3), sac (jusqu’à 25 kg, pour • Le bois peut être stocké en vrac, sauf les menuiseries extérieures
les faibles gisements) ; non-réemployables qu’il est préférable de stocker sur des
chevalets ;
• Il est préférable de stocker le bois à l’abri des intempéries.

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

Tarifs (hors frais de transport et location de bennes) : • Pour une valorisation énergétique (bois B) : 30 à 40 € / tonne ;
• Pour un enfouissement en ISDND : 70 à 100 € / tonne.
Le coût de la gestion des déchets se distingue selon les divers postes :
Conditions de reprise :
• La pré-collecte (contenant), dont le coût est souvent lié à un prix
de location ; • Déchets de bois de classe A ou B. Si ces deux catégories sont
• Le transport, dont le coût est directement lié à la distance entre en mélange, le lot est considéré dans son intégralité de classe
le chantier et l’exutoire ; B;
• Le traitement, dont le coût est lié à la filière. • Les bois souillés ou de classe C sont refusés et doivent rejoindre
27
des installations de traitements ou de stockage spécifiques aux
Selon la FFB , les tarifs sont les suivants : déchets dangereux ;
• Pour le recyclage en panneaux de particules (bois B) : 30 à 40 € • Les autres types de déchets sont refusés, en particulier les débris
/ tonne ; de verre retrouvés fréquemment dans les bennes bois (dû à un
• Pour une valorisation énergétique (bois A) : rachat à 15 € / tonne ; mauvais tri des menuiseries extérieures en bois).

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour un recyclage en panneaux : • Un second broyage, plus fin, permet d’obtenir des copeaux de
bois du bon calibre pour une réintroduction dans la filière
• Un premier tri manuel est réalisé pour éliminer les déchets non panneaux de particules ;
valorisables par la filière ; • Un tamisage et un tri à l’air éliminent les fines de bois présentes
• Les déchets sont broyés grossièrement pour homogénéiser la sur les copeaux. Ces fines rejoignent alors la filière de valorisation
matière et faciliter la mise en œuvre des étapes suivantes ; énergétique.
• Un tri plus fin (ou nettoyage) permet d’éliminer les traces de
matière inerte ou de métaux ; Il faut préciser que les panneaux de bois MDF (Medium Density
Fiberboard) aussi appelé medium, composés de poussière de bois,
ne peuvent pas être recyclés.

AUTRES TECHNIQUES DE VALORISATION

Valorisation énergétique : ceux-ci sont équipés de différents systèmes de filtres pour traiter
les fumées chargées de substances polluantes ;
• Les déchets de bois sont broyés pour servir de combustible ; • Le bois comporte une fraction minérale de l’ordre de 5 % qu'il
• Dans le cas de bois A (non traité) il peut être conditionné sous est possible de retrouver dans les cendres des fours de
forme de briquettes ou granules pour alimenter des chaudières cimenterie et qui peut être elle-même valorisée en entrant dans
collectives ; la composition du clinker pour la production de ciment.
• Le bois B, peut être utilisé comme combustible dans des fours
industriels ou des incinérateurs avec récupération d’énergie si

DEVENIR DE LA MATIÈRE RECYCLÉE

Dans les panneaux de particules, de fibres et à copeaux orientés (Oriented strand board, (OSB)) par exemple :
• Les copeaux de bois recyclé entrent dans la composition des panneaux de particules à hauteur de 70 % chez les producteurs français,
mais cette part peut monter jusqu’à 100 % chez certains pays européens (Italie, Portugal).

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

La filière de recyclage des déchets de bois est souvent saturée, du fait d’une offre importante et d’une demande instable (consommation des
ménages fluctuante, forte demande des professionnels par exemple). La valorisation énergétique se présente alors comme le recours pertinent
pour traiter ces surplus de déchets de bois collectés. Elle pâtit encore d’une image négative dans l’opinion publique, mais c’est une solution
complémentaire plus vertueuse que l’enfouissement.

27
FFB, « Guide : Comment mieux gérer les déchets de chantier du Bâtiment », données de 2020.
168
03. FICHES FILIÈRES

En 2018, un engagement pour la croissance verte a été signé entre l’État, les recycleurs, les entreprises de démolition et les cimentiers pour
promouvoir l’utilisation des déchets de bois dans les fours des cimenteries en remplacement des combustibles fossiles.

POUR ALLER PLUS LOIN

Union des Fabricants de Menuiseries (UFME), Fiche Technique n°50 - Recyclage des fenêtres Collecte et Traitement.

⇒ https://www.ufme.fr/sites/default/files/telechargements/1_2_ft_50_recyclage_collecte_fin_de_vie_20191018_0.pdf

169
03. FICHES FILIÈRES

LES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES

DÉCHET DÉCHET NON


CODE DÉCHET EUROPÉEN
INERTE DANGEREUX

Les DEEE ne rentrent pas


dans cette catégorisation 20.01.21/23/35/36
des déchets du BTP

Autres types de valorisation


(tous DEEE confondus)

Réutilisation : 0,5 %

Préparation à la réutilisation : 1,4 %

854 kt TAUX DE 74,7 % Valorisation énergétique : 9,7 %


RECYCLAGE
PRODUCTION Dont : ACTUEL Tous DEEE
ANNUELLE confondus
• 779 kt DEEE
DE DÉCHET ménagers Non valorisation
• 75 kt DEEE
professionnels Élimination (mise en décharge ou
incinération sans valorisation
énergétique) : 13,8 %
Source : ADEME Rapport annuel du registre des
déchets d’équipements électriques et électroniques,
données de 2019 Source : ADEME Rapport annuel du registre des déchets d’équipements électriques et électroniques,
données de 2019

DESCRIPTION DU MATÉRIAU ET PRODUITS ASSOCIÉS

Les EEE sont décrits à l’article R. 543-172 du Code de • Lampes (tubes fluorescents rectilignes, LED, etc.) ;
l’environnement. Ils correspondent à tous les équipements qui • Gros équipements (lave-linges, cuisinières, etc.) ;
fonctionnent grâce à des courants électriques ou à des champs • Petits équipements (aspirateurs, grille-pains, jouets électriques et
électromagnétiques, mais également aux équipements de production, électroniques, etc.) ;
de transfert et de mesure de ces courants et champs. • Petits équipements informatiques et de télécommunication
(GPS, téléphone, etc.) ;
Les EEE professionnels sont répartis en 7 catégories depuis 2018 : • Panneaux photovoltaïques.
• Équipements d’échanges thermiques (réfrigérateurs, Dans les chantiers de déconstruction, les DEEE les plus fréquents sont
congélateurs, etc.) ; les tubes fluorescents et luminaires, les armoires électriques ou les
• Écrans, moniteurs et équipements comprenant des écrans d’une détecteurs automatiques d’incendie.
surface supérieure à 100 cm² (écrans, télévisions, ordinateurs
portables, etc.) ;

PRATIQUES ACTUELLES SUR CHANTIER

Malgré la mise en place de la Responsabilité élargie du producteur (REP) des déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE) depuis
2005, leur prise en charge par les éco-organismes n’est pas automatique. Les DEEE métalliques sont souvent valorisés avec les métaux. Certains
DEEE finissent en benne de déchets non dangereux en mélange ou sont regroupés dans les dépôts des entreprises.

BONNES PRATIQUES SUR CHANTIER

Déconstruction des éléments : • La dépose ne demande pas d’assistance mécanique, mais peut
nécessiter un accès à des espaces difficilement accessibles
• La dépose des EEE conditionne leur valorisation ; (utiliser par exemple un escabeau) ;
• Il convient de s’assurer de l’absence de courant et de s’équiper • Pour les appareils d’éclairage, il faut séparer les sources
avec des gants ; lumineuses de l’appareil manuellement ;
• La dépose des EEE peut se faire grâce à des outils tels que :
visseuse, tournevis, pied de biche, pinces coupantes ;
170
03. FICHES FILIÈRES

• Du fait de la diversité des EEE, il n’existe pas d’indication du Conditionnement des déchets :
temps de dépose.
• Les DEEE sont conditionnés dans des bacs dédiés, des sacs ou
des seaux ;
• L’entreposage a lieu à l’abri de la lumière, de la poussière et de
l’humidité.

REPRISE PAR LES FILIÈRES DE VALORISATION

• Les DEEE sont soumis à la Responsabilité élargie des Conditions de reprise :


producteurs (REP) spécifique aux EEE. Ils sont donc pris en
charge soit par les éco-organismes agréés (Ecologic pour tous Pour un enlèvement gratuit sur site par l’éco-organisme :
les DEEE sauf les lampes et panneaux photovoltaïques, • Ensemble des DEEE acceptés ;
ecosystem, pour tous les DEEE sauf les panneaux • Poids de DEEE supérieur à 500 kg ;
photovoltaïques, PVCycle pour les DEEE panneaux • Conditionnement adéquat (par exemple les DEEE ont été placés
photovoltaïques et Screlec Corepile pour les DEEE de petits sur une palette filmée) ;
équipements professionnels), soit directement par le producteur • Stockage au rez-de-chaussée ou à quai à proximité de la zone
de déchets ; de chargement pour faciliter l’enlèvement, DEEE prêts à être
• Leur collecte se fait soit par un enlèvement gratuit sur site réalisé enlevés ;
par un éco-organisme soit par apport volontaire chez un • DEEE sans emballage ;
partenaire des éco-organismes agréés. • Séparation des lampes et luminaires ;
• Pour les DEEE mis sur le marché avant l’entrée en vigueur de la • Enlèvement dans un délai de 72 heures sur les chantiers et de 5
responsabilité des producteurs, les utilisateurs sont à 10 jours sur site de l’entreprise de travaux.
responsables de la gestion de leurs DEEE.
Il est nécessaire de contacter le collecteur ou l’éco-organisme agréé
pour s’assurer des conditions de reprise, car le cahier des charges
peut varier selon les collecteurs.

Il est également possible de déposer gratuitement les DEEE chez un


partenaire des éco-organismes, notamment pour les petits flux.

TECHNIQUES DE RECYCLAGE

Pour le recyclage des DEEE, les différentes étapes sont o Les lampes sont broyées pour récupérer les différents
les suivantes : matériaux constitutifs ;
o Le verre, matériau constitutif majeur, est recyclé pour
• Les différents composants du DEEE sont séparés ; fabriquer de nouvelles lampes ;
• Les substances dangereuses sont retirées et isolées pour être o Les métaux sont réintroduits dans l’industrie pour fabriquer
traitées selon la réglementation ; de nouveaux produits ;
• Les DEEE sont broyés en éléments de petite taille ; o Les poudres fluorescentes, qui contiennent parfois des
• Les éléments ferreux sont séparés à l’aide d’aimants ; terres rares, sont récupérées et envoyées dans l’unique
• Les cartes électroniques sont séparées par tri optique et centre de traitement français, elles seront traitées pour être
valorisées ultérieurement par recyclage ; réintroduites dans de nouvelles lampes ;
• Les éléments métalliques non ferreux sont séparés par des o Le procédé de recyclage est mature uniquement pour les
courants de Foucault ; lampes fluocompactes.
• Les plastiques sont séparés par tri optique ou flottaison ; • Les lampes à décharge gazeuse et les panneaux photovoltaïques
• Les matériaux constitutifs (plastiques, métaux, verre, etc.) sont ont les meilleurs taux de réutilisation-recyclage (respectivement
envoyés vers leur propre filière de recyclage (voir Fiches 93 et 94 %) et de valorisation (respectivement 95 et 97 %), par
Recyclage correspondantes) ; rapport aux DEEE.
• Exemple du recyclage des lampes :

RÉUTILISATION DES DEEE

• Seuls 0,5 % des DEEE sont actuellement réutilisées ;


• La réutilisation concerne principalement les équipements informatiques, dont la durée d’usage est inférieure à la durée de vie ;
• Le taux de réutilisation et réemploi est faible du fait de l’obsolescence technologique de ces appareils en termes de fonctionnalités, mais
aussi de consommation d’énergie (souvent supérieure aux appareils les plus récents).

POINTS D’ATTENTION ET ENJEUX POUR LA FILIÈRE

Les pratiques de chantier concernant les DEEE devraient s’améliorer avec notamment la montée des enjeux liés à l’économie circulaire.

La filière des DEEE est une filière mature, mais est confrontée à des problèmes croissants d’atteinte des objectifs réglementaires.

171
GLOSSAIRE

GLOSSAIRE
MOT CLEF DÉFINITION SOURCE RÉGLEMENTATION

ASSISTANT À MAÎTRISE En tant que prestataire externe, apporte un conseil et un appui au Maître d’Ouvrage dans l’exécution de ses
D’OUVRAGE (AMOA) responsabilités sur une thématique ou un sujet spécifique, de façon ponctuelle ou globale.

Le Bordereau de suivi des déchets dangereux (BSDD) a pour objet « d’assurer la traçabilité des déchets
dangereux de leur production jusqu'à leur élimination. Il est renseigné et visé par chacun des intermédiaires
(producteur, collecteur, transporteur et exploitant de l’installation adéquate), au moment de leur prise en charge
BORDEREAU DE SUIVI DES Article R. 541-45 du Code
respective des déchets. ADEME
DÉCHETS DANGEREUX (BSDD) de l’environnement
Il comporte des indications sur la provenance des déchets, leurs caractéristiques, les modalités de collecte,
de transport et d’entreposage, l’identité des entreprises concernées et la destination des déchets. »
Ce bordereau est réglementaire (article R. 541-45 du Code de l’environnement).

COORDONNATEUR DE
Coordonne et planifie les interventions des entreprises sur le chantier, afin de prévenir les risques de sécurité
SÉCURITÉ ET DE PROTECTION Fiche Métiers
et de protection de la santé, liés aux différentes interventions et à la co-activité potentielle entre les entreprises.
DE LA SANTÉ (CSPS)

Entreprise qui effectue le curage du bâtiment, c’est-à-dire la dépose des éléments non porteurs du second
Proposition de définition
CUREUR œuvre, les trie et les conditionne pour les évacuer et permettre aux gestionnaires de déchets de les prendre
par le CSTB
en charge.

« Toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il
a l’intention ou l’obligation de se défaire ».
Il existe 3 catégories de déchets : Article L. 541-1-1 du Code
DÉCHET ORÉE 2018
1) Déchet inertes (DI) de l’environnement
2) Déchet non dangereux (DND)
3) Déchet dangereux (DD)

« Tout déchet qui ne subit aucune modification physique, chimique ou biologique importante, qui ne se
décompose pas, ne brûle pas, ne produit aucune réaction physique ou chimique, n’est pas biodégradable et Article R. 541-8 du Code
DÉCHET INERTE (DI) ORÉE 2018
ne détériore pas les matières avec lesquelles il entre en contact d’une manière susceptible d’entraîner des de l’environnement
atteintes à l’environnement ou à la santé humaine ».

Source : Actu-
Les différentes catégories
environnement.com.
« Déchets issus des équipements fonctionnant grâce au courant électrique (ou à des champs d'équipements électriques
DÉCHETS D’ÉQUIPEMENTS (2021). Dictionnaire
électromagnétiques) avec une tension ne dépassant pas 1.000 volts en courant alternatif et 1.500 volts en et électronique sont définis
ÉLECTRIQUES ET Environnement- Définition
courant continu. On entend par DEEE, tous les composants, sous-ensembles, et produits consommables aux articles R. 543-171-1
ÉLECTRONIQUES (DEEE) déchet d'équipement
faisant partie intégrante du produit au moment de la mise au rebut ». et R. 543-171-2 du Code
électrique et électronique.
de l'environnement
https://bit.ly/3LNsd9s

172
GLOSSAIRE

« Anciennement nommés déchets industriels spéciaux (DIS), contiennent des substances dangereuses pour
Article R. 541-8 du Code de
DÉCHETS DANGEREUX (DD) l’environnement ou la santé. Ils sont marqués d’un astérisque dans la classification des déchets. La ORÉE 2018
l’environnement
réglementation impose un suivi rigoureux de ces déchets à l’aide de bordereaux de suivi ».

DÉCHETS NON DANGEREUX Article R. 541-8 du Code de


« Tout déchet qui ne présente aucune des propriétés qui rendent un déchet dangereux ». ORÉE 2018
(DND) l’environnement

La déconstruction, par opposition à la démolition, s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire et
Proposition de définition
DÉCONSTRUCTION SÉLECTIVE correspond à une dépose sélective et réfléchie des éléments de l’ouvrage afin de les valoriser entièrement ou
par le CSTB
partiellement, en les réemployant, réutilisant, recyclant ou valorisant énergétiquement.

Article R. 111-44 du Code


DÉMOLITION « Une opération consistant à détruire au moins une partie majoritaire de la structure d’un bâtiment ». de la construction et de
l’habitation

Diagnostic anciennement réglementaire lié au décret n° 2011-610 et l’arrêté du 19 décembre 2011. Ce


diagnostic avait pour objectif d'identifier les déchets générés par des opérations de démolition de bâtiments
DIAGNOSTIC DÉCHETS
puis d'identifier les filières de valorisation et de traitement de chacun de ces déchets. L'obligation réglementaire
évolue, le diagnostic PEMD vient remplacer le diagnostic déchets.

Diagnostic réglementaire portant sur la gestion des produits, équipements, matériaux et des déchets issus de Décret n° 2021-821 du 25
la démolition ou de la rénovation significative de bâtiments. Le maître d'ouvrage doit obligatoirement faire juin 2021 relatif au
réaliser ce diagnostic pour ces opérations portant sur des bâtiments dont la surface cumulée de plancher de diagnostic portant sur la
l'ensemble est supérieure à 1 000 m2 ou si au moins un bâtiment concerné a accueilli une activité agricole, gestion des produits,
industrielle ou commerciale et a été le siège d'une utilisation, d'un stockage, d'une fabrication ou d'une équipements, matériaux et
DIAGNOSTIC PEMD
distribution d'une ou plusieurs substances classées comme dangereuses en application de l'article R. 4411-6 des déchets issus de la
du Code du travail. Pour plus d'informations, voir le décret n° 2021-821 et n°2021-822 du 25 juin 2021 relatif démolition ou de la
au diagnostic portant sur la gestion des produits, équipements, matériaux et des déchets issus de la démolition rénovation significative de
ou de la rénovation significative de bâtiments. bâtiments du Code de
Ce diagnostic est une évolution du diagnostic anciennement appelé « diagnostic déchets avant démolition ». l’environnement

Le diagnostiqueur produits, équipements, matériaux et déchets (PEMD) est une personne physique ou morale
indépendante et habilitée qui réalise un diagnostic des PEMD issus d’une opération de déconstruction ou de
Proposition de définition
DIAGNOSTIQUEUR PEMD rénovation. Il doit justifier de compétences en matière de prévention et de gestion des déchets et/ou de
par le CSTB
techniques du bâtiment et/ou d’économie de la construction (voir article D.111-47 du décret n°2021-822 du
25 juin 2021 relatif au diagnostic portant sur la gestion des produits, équipements, matériaux et déchets).

L’économie circulaire peut se définir comme un système économique d’échange et de production qui, à tous
ÉCONOMIE CIRCULAIRE les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ADEME
ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien être des individus.

« Toute opération qui n'est pas de la valorisation même lorsque ladite opération a comme conséquence Article L. 541-1-1 du Code
ÉLIMINATION Code de l'environnement
secondaire la récupération de substances, matières ou produits ou d'énergie ». de l'environnement

173
GLOSSAIRE

L’Entreprise de déconstruction, ou Entreprise de travaux, réalise la déconstruction de l’ouvrage. Ce sont donc


ENTREPRISE DE
des entreprises générales, des entreprises détenant un lot ou plusieurs lots (pour le bâti), des entreprises de Fiche Métiers
DÉCONSTRUCTION
curage (pour le bâti), etc.

Garantie qui soumet le constructeur, à compter de la date de réception de l’ouvrage, à une obligation de
GARANTIE DÉCENNALE https://bit.ly/3BEMo4L Article 1792 du Code Civil
réparation des dommages compromettant la solidité d’un ouvrage ou le rendant impropre à sa destination.

Entreprise chargée de la collecte sur chantier et sur les points de massification (déchetteries), du tri
GESTIONNAIRE DE DÉCHETS Fiche Métiers
complémentaire des déchets sur plateforme et de leur préparation en vue d’une valorisation.

La maîtrise d’œuvre (MOE) étudie et prépare la déconstruction, puis accompagne et pilote la bonne exécution
MAÎTRISE D'ŒUVRE (MOE) Fiche Métiers
des travaux. Il s’agit généralement d’architectes et de bureaux d’études.

La maîtrise d’ouvrage (MOA) est à l’origine de la commande de l’ouvrage ou de sa déconstruction. Il peut s’agir
MAÎTRISE D’OUVRAGE (MOA) Fiche Métiers
d’une personne privée, d’une collectivité locale, de l’État, d’un promoteur (pour le bâti), etc.

PLATEFORME DE MISE EN
Plateforme physique ou numérique qui permet de mettre en relation l’offre et la demande. Fiche Métiers
RELATION RÉEMPLOI

Entreprises qui assurent le tri des déchets issus des chantiers et la bonne redirection des ressources
PLATEFORME DE TRI Fiche Métiers
secondaires vers des opérations de transformation et valorisation.

« Toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en Article L. 541-1-1 du Code
RECYCLAGE ORÉE 2018
substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins ». de l’environnement

« Toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés Article L. 541-1-1 du Code
RÉEMPLOI ORÉE 2018
de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus ». de l’environnement

La Responsabilité élargie du producteur (REP) est basée sur le principe « pollueur-payeur » : les personnes
responsables de la mise sur le marché français de certains produits, sont responsables de l’ensemble du cycle
de vie de ces produits, depuis leur conception jusqu’à leur fin de vie. Cette nouvelle REP concerne les produits
et matériaux de la construction du secteur du bâtiment (PMCB), qui correspondent aux matériaux,
RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DU
équipements et produits, y compris de décoration, fabriqués en vue d'être incorporés, assemblés, utilisés ou
PRODUCTEUR POUR LES
installés de façon durable dans des ouvrages ou des parties d'ouvrages de construction, ainsi que pour Article L. 541-10 du Code
PRODUITS ET MATÉRIAUX DU https://bit.ly/3IhShHK
l'aménagement des parcelles sur lesquels sont construits ces ouvrages. de l'environnement
BÂTIMENT DU SECTEUR DE LA
Pour s'acquitter de leurs obligations, les producteurs peuvent transférer la responsabilité de la gestion des
CONSTRUCTION (REP PMCB)
déchets issus des produits qu’ils mettent sur le marché, à des éco-organismes, en contrepartie d’une
contribution financière. Un éco-organisme est un organisme agréé par le ministère de la Transition écologique
sur la base d’un cahier des charges précis défini pour mener à bien sa mission et proposer les meilleurs services
possibles.

Ensemble d’opérations (réaménagement, traitement de dépollution, confinement, résorption des déchets,


RÉHABILITATION https://bit.ly/3p5L5Xn
contrôles institutionnels, etc.) effectuées en vue de rendre un site apte à un usage donné.

174
GLOSSAIRE

Tous types de travaux sur tout ou partie d'un bâtiment existant autre qu'une extension
« II. Est regardée comme une rénovation significative de bâtiment, au sens de la présente section, une
opération consistant à détruire ou remplacer au moins deux des éléments de second œuvre mentionnés ci-
Article R. 111-44.-II du
après, à la condition que les travaux concernés conduisent à détruire ou remplacer une partie majoritaire de
décret n° 2021-821 du 25
chacun de ces éléments :
juin 2021 relatif au
a) Planchers ne déterminant pas la résistance ou la rigidité de l'ouvrage ;
diagnostic portant sur la
b) Cloisons extérieures ne déterminant pas la résistance ou la rigidité de l'ouvrage ;
Code de la construction gestion des produits,
RÉNOVATION c) Huisseries extérieures ;
et de l’habitat équipements, matériaux et
d) Cloisons intérieures ;
des déchets issus de la
e) Installations sanitaires et de plomberie ;
démolition ou de la
f) Installations électriques ;
rénovation significative de
g) Système de chauffage.
bâtiments
III. Un arrêté du ministre chargé de la construction précise les modalités techniques d'application du présent
article, notamment celles selon lesquelles sont déterminées les parties majoritaires de la structure des
bâtiments ou d'éléments de second œuvre mentionnées aux I et II ».

REPRENEUR Ensemble des acteurs qui récupèrent des matériaux destinés au réemploi. Fiche Métiers

« Toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés Article L. 541-1-1 du Code
RÉUTILISATION ORÉE 2018
de nouveau ». de l’environnement

« Ensemble des opérations réalisées sur des déchets qui permettent de séparer ces déchets des autres Article L. 541-1-1 du Code
TRI Code de l’environnement
déchets et de les conserver séparément, par catégories, en fonction de leur type et de leur nature ». de l'environnement

« Toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins utiles en substitution à
Article L. 541-1-1 du Code
VALORISATION d’autres substances, matières ou produits qui auraient été utilisés à une fin particulière, ou que des déchets Code de l’environnement
de l'environnement
soient préparés pour être utilisés à cette fin, y compris par le producteur de déchets ».

https://www.actu-
environnement.com/ae/di
La valorisation énergétique consiste à utiliser le pouvoir calorifique du déchet en le brûlant et en récupérant
VALORISATION ÉNERGÉTIQUE ctionnaire_environnement
cette énergie sous forme de chaleur ou d'électricité.
/definition/valorisation_en
ergetique.php4

« Toute opération de valorisation autre que la valorisation énergétique et le retraitement en matières destinées
à servir de combustible ou d'autre moyen de produire de l'énergie. Elle comprend notamment la préparation
Article L. 541-1-1 du Code
VALORISATION MATIÈRE en vue de la réutilisation, le recyclage, le remblayage et d'autres formes de valorisation matière telles que le Code de l'environnement
de l'environnement
retraitement des déchets en matières premières secondaires à des fins d'ingénierie dans les travaux de
construction de routes et d'autres infrastructures ».

Ensemble des acteurs chargés de récupérer, stocker, reconditionner, valoriser ou éliminer les produits,
équipements, matériaux et déchets peuvent être rassemblés sous l’appelation « valoristes ». D'après l’étude
Proposition de définition
VALORISTE de l’ADEME de 2016, « Les clés de la démolition durable », il est possible d’établir quatre grandes catégories
par le CSTB
de valoristes : les éco-organismes, les industriels ou fabricants, les ressourceries et revendeurs et enfin, les
gestionnaires de déchets.

175
ORÉE
PRÉSENTATION

ASSOCIATION MULTI-ACTEURS, ORÉE FÉDÈRE ET ANIME DEPUIS PLUS DE 25 ANS


UN RÉSEAU DE 200 ACTEURS ENGAGÉS...

Association multi acteurs, ORÉE fédère et anime depuis plus de 20 ans un réseau de plus 180 acteurs engagés (entreprises,
collectivités locales, associations professionnelles et environnementales, organismes académiques et institutionnel, etc.) pour
échanger et mettre en place une dynamique environnementale au service des territoires.

L’action de l’association se concentre autour de trois priorités :

• Biodiversité et économie, ou comment intégrer la biodiversité dans la stratégie des organisations ;


• Économie circulaire recouvrant les démarches centrées à la fois sur les produits / services / équipements (économie de
la fonctionnalité, éco-conception), les filières (recyclage/valorisation) et les territoires (écologie industrielle et territoriale) ;
• Reporting RSE et Ancrage local en lien avec la réglementation française et européenne sur la publication d'informations
extra-financières.

ORÉE anime et alimente les réflexions de ses adhérents notamment grâce à des Groupes de Travail et des Clubs Métiers.
À travers la co-construction et le partage d’expériences entre ses adhérents, l’association fait émerger des solutions concrètes, des
axes de réflexion ainsi que des recommandations sur chacune de ses priorités.

Apolitique et résolument tournée vers l’opérationnel, ORÉE se distingue par :

• Des adhérents engagés et réunis autour des mêmes enjeux ;


• Un réseau dynamique pour échanger, coopérer, formuler des propositions, expérimenter des solutions pragmatiques, etc. ;
• Des outils pratiques et collaboratifs : publications, plateformes web, projets, etc. ;
• Des services : Groupes de Travail, Clubs Métiers, événements réguliers, veille et communication, expertise et
accompagnement technique, etc.

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION
Patricia SAVIN – DS Avocats Pierre-Yves BURLOT – Séché Environnement
Présidente d’ORÉE Administrateur

Michel LOPEZ – SNCF Étienne CADESTIN – Longevity Partners


Vice-président Entreprises Administrateur

Jean-Michel BUF – Région Pays de la Loire Anaïs DENOITS – Utopies


Vice-président Collectivités Administratrice

Ariane THOMAS – L’Oréal Sabine DESNAULT – Gecina


Secrétaire Générale Administratrice

Valentine LASSALAS – CNR Laure MANDARON – Groupe La Poste


Trésorière Administratrice

Franck AMALRIC – Groupe Square Thibault PERRAILLON – GreenFlex


Administrateur Administrateur

176
LES GROUPES DE TRAVAIL
GT BIODIVERSITÉ ET ÉCONOMIE GT REPORTING RSE
Laurent GALDEMAS – EODD Pauline de SAINT-FRONT – Cabinet de Saint-Front
Président Co-Présidente
Gérard SCHOUN – Destination 26 000
GT ÉCONOMIE CIRCULAIRE Co-Président
Cyril ADOUE – Inddigo
Co-Président GT GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
Franck SPRECHER – Abokine DURABLE
Co-Président
Franck AMALRIC – Groupe Square
Président

LES CLUBS MÉTIERS


CM DÉCONSTRUCTION CM GESTION DES DÉCHETS DANS
Cyrille BLARD – SNCF Réseau
LES ÉTABLISSEMENTS RECEVANT
Co-Président DU PUBLIC
Luc ARDELLIER – Cyclelife Digital Solutions
Michel LOPEZ – SNCF
Co-Président
Co-président

CM VALORISATION DES Sophie FABRE – Citeo


Co-présidente
MOUSSES ET TEXTILES
Michel LOPEZ – SNCF
Président

L’ÉQUIPE
Nathalie BOYER
Déléguée générale
PÔLE ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Fabienne DAVALLAN Clotilde CHAMPETIER
Responsable administrative et financière Responsable Économie circulaire

Saïd CHERFAOUI Stevan VELLET


Assistant administratif Chef de projet Économie circulaire

Grégoire BRETHOMÉ Sarah JEANNEROD


Responsable de la communication Cheffe de projet Économie circulaire

Laïs ALVES BEZERRA PÔLE REPORTING RSE ET


Chargée de la communication
ANCRAGE LOCAL
PÔLE BIODIVERSITÉ ET ÉCONOMIE Juliette ALLIONE
Chargée de mission Reporting RSE et Économie circulaire
Sylvie GILLET
Directrice du Développement et de la Biodiversité Benjamin VINCENT
Chargé de mission Reporting RSE et Économie circulaire

177
LE CSTB
PRÉSENTATION

LE CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU BÂTIMENT


Entreprise publique au service de ses clients et de l’intérêt général, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment a pour ambition
d’imaginer les bâtiments et la ville de demain, en accompagnant et sécurisant les projets de construction et de rénovation durable,
pour améliorer la qualité de vie de leurs usagers en anticipant les effets du réchauffement climatique.

Il exerce pour cela cinq activités clés : la recherche et expertise, l’évaluation, les essais, la certification et la diffusion des
connaissances. Il répond ainsi à trois missions principales au service des acteurs de la construction et de l’intérêt général : créer des
connaissances et les partager, accompagner l’innovation, sécuriser et favoriser la performance.

Avec près de 1000 collaborateurs, ses filiales et ses réseaux de partenaires nationaux, européens et internationaux, le groupe CSTB
est au service de l’ensemble des acteurs de la construction.

Les activités de recherche et expertise menées au sein du CSTB sont axées autour de quatre Domaines d’Action Stratégiques :
Bâtiments et Quartiers pour bien Vivre Ensemble, Innovation et Fiabilisation de l’Acte de Construire et Rénovation, Bâtiments et Villes
face au Changement Climatique, Economie Circulaire et Ressources pour le Bâtiment.

LA FEUILLE DE ROUTE ÉCONOMIE CIRCULAIRE


La volonté du CSTB est de prendre part au développement de l’économie circulaire dans le secteur du bâtiment, en fédérant
les acteurs et en levant les verrous techniques, normatifs, réglementaires, assurantiels ou économiques. Son statut, dans la
recherche comme dans ses activités opérationnelles, lui donne un rôle de facilitateur sur ce sujet.

Il s’agit de favoriser la montée en compétences des acteurs en construisant et en diffusant les connaissances sur l’économie
circulaire, et de développer de nouveaux outils scientifiques et techniques ainsi que des méthodes pour répondre aux besoins
générés par celle-ci. Par ailleurs, le CSTB se doit d’accompagner la mise en place de ces nouvelles filières en rendant plus visible et
« désirable » ce modèle de développement et en mettant en valeur ses potentialités sur le plan local. Il contribuera à faire émerger
des indicateurs de mesure et à promouvoir un faible usage des ressources, une faible production de déchets et la mise en œuvre de
principes d’économie circulaire. Enfin, il s’assurera que ces orientations soient compatibles avec les objectifs d’atténuation-
d’adaptation au changement climatique et qu’elles répondent à celui de massification de la rénovation. Enfin, et c’est essentiel, le
CSTB continuera à jouer son rôle de garant de la sécurité, de la santé et du confort des usagers.

178
Le Domaine d’Action Stratégique sur l’Economie Circulaire et Ressources pour le Bâtiment est structuré autour de trois grands axes
de développement :

• Axe 1 : Maîtriser les flux de matières et anticiper l’adéquation avec les ressources à l’échelle territoriale. L’objectif est
de disposer d’une boussole pour orienter les actions du CSTB et des acteurs de la construction, à l’échelle macroscopique,
sur les matériaux les plus critiques et/ou impactants, d’observer l’émergence et l’efficience des modèles économiques
associés à l’économie circulaire et de se doter d’éléments de prospective pour prendre en compte le temps long du secteur
de la construction et aider au dimensionnement des filières émergentes.

o Comprendre les enjeux de l’économie de ressources : Cet axe regroupe des sujets de prospective, d’observation
des modèles économiques associés à l’économie circulaire et la criticité des matériaux ;
o Connaître les flux et les stocks de matières : Si de nombreux travaux ont cherché à caractériser la consommation
énergétique du parc et les moyens de la réduire, peu de travaux ont porté sur l’analyse de sa matérialité. L’objectif est
de développer une meilleure compréhension des stocks de matières et des flux (à la fois entrants et sortants) associés,
et ce, à une échelle allant de l’opération d’aménagement jusqu’au territoire national. Il s’agit d’anticiper les flux de
déchets à venir sur un territoire donné pour permettre aux acteurs de mettre en place les meilleures solutions pour les
valoriser ou gérer leur fin de vie. Le modèle BTPFLUX développé dans ce cadre fait appel à une reconstitution fine des
bâtiments en généralisant une approche par macro-composants.

• Axe 2 : Valoriser la matière issue des bâtiments existants. Ce deuxième axe ambitionne de faire face à l’augmentation
des coûts des matières premières et aux difficultés d’approvisionnement en favorisant le réemploi et la valorisation par le
recyclage et la réutilisation, et en transformant les pratiques de démolition actuelles en déconstructions sélectives. À travers
cet axe, le CSTB s’engage également sur des travaux portant sur l’optimisation de la gestion des eaux pluviales, grises et
usées.

o Favoriser le passage à la déconstruction sélective et les démarches de valorisation matière : Le CSTB oriente ses
travaux sur la montée en gamme du diagnostic « produits, matériaux et déchets » avant démolition, et le
développement d’outils, de méthodes et de métriques permettant aux maîtres d’ouvrage de placer la valorisation
matière au cœur de leurs stratégies de gestion d’opérations ;
o Privilégier le réemploi et faire croître le recyclage : L’enjeu est de sécuriser le réemploi en accompagnant les acteurs
dans la mise en place de règles communes. Les priorités portent sur des sujets tels que la durabilité et la durée de vie
des produits, matériaux et équipements, ou l’évaluation de leurs performances en vue d’un réemploi. Quant au
recyclage, le CSTB adresse les questions d’évaluation des performances techniques et sanitaires, ainsi que de
durabilité des matières premières recyclées ;
o Optimiser la gestion des eaux pluviales, des eaux grises et des eaux usées : Pour limiter les consommations d’eau
potable tout en utilisant l’eau comme support de la biodiversité et du rafraîchissement urbain, le CSTB travaille sur les
usages des eaux non conventionnelles (eaux grises, eaux de pluie, etc.) afin de les sécuriser sur le plan sanitaire. Il
s’intéresse aussi au patrimoine que constituent les réseaux et à son maintien.

• Axe 3 : Intégrer l’économie circulaire dès la conception des produits, des projets de bâtiments et d’aménagement des
territoires. Il s’agit de travailler sur les indicateurs de pression et les indices de qualité qui favoriseront l’écoconception, et
de traiter le sujet de la durée de vie des produits et ouvrages. Il est nécessaire d’intégrer des critères environnementaux,
sociaux, sanitaires dès la conception d’un produit ou d’un ouvrage. Cela permet d’anticiper plusieurs cycles de vie,
d’optimiser les scénarios de valorisation en fin de vie et de limiter les impacts, notamment sur l’extraction de ressources
non renouvelables au moment de la production. Il s’agit aussi, bien sûr, de travailler sur la frugalité en optimisant les
consommations de ressources énergétiques et non énergétiques, et de favoriser la capacité des produits et ouvrages à
s’adapter à différents usages.

L'ÉQUIPE ÉCONOMIE CIRCULAIRE


Sylvain LAURENCEAU
Responsable de l’équipe Economie Circulaire

Camille GOLHEN Edouard SORIN


Cheffe de Projet Ingénieur Recherche et expertise

Charlène RAFFIN Léo BEN AMOR


Cheffe de Projet Ingénieur Recherche et expertise

Mona NASSEREDINE Capucine GAUTIER


Ingénieure Recherche et expertise Ingénieure Recherche et expertise

179
Avril 2022

ASSOCIATION ORÉE
42, rue du Faubourg Poissonnière
75010 Paris
Tél. : (+33) 01 48 24 04 00
E-mail : oree@oree.org
Site Internet : www.oree.org
Suivez-nous :
Twitter : @AssoOree
Facebook : @ORÉE
LinkedIn : @OREE

Centre
scientifique et
technique du
bâtiment
(CSTB)
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