Droit Commercial-1 1 - 231107 - 213426
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B. La protection du crédit :
La plupart des opérations commerciales se font par crédit (soit accordé par les banques ou les
fournisseurs)
Pour protéger le crédit et obliger les débiteurs à payer leurs dettes, le droit commercial a créé
des règles rigoureuses accordant aux créanciers des garanties particulières absentes au droit
civil. Ainsi :
Mme
HAJRAOUI
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- Les biens de chaque commerçant sont réunis dans un ensemble appelé fond de commerce
qui peuvent service de garanties pour les créanciers.
- Lorsqu’un commerçant est en état de cessation de paiement de ses dettes, une procédure
collective est organisée : c'est-à-dire que les créanciers se regroupent et seront représentés
par un syndic (représentant désigné par le tribunal) qui sera chargé de la liquidation des
biens du débiteur. Chaque créancier recevra une part du produit de la liquidation, part
proportionnelle au montant de la créance. Une telle procédure n’existe pas en droit civil.
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Chapitre II : Le commerçant
Pour être un commerçant il faut réunir un certain nombre de conditions posées par le législateur. Il
faut ensuite ne pas tomber sous le coup d’une interdiction d’exercer le commerce. Cependant,
l’acquisition de la qualité du commerçant soumet son titulaire à un certain nombre d’obligations.
I. Définition du commerçant :
D’après l’article 1 du code de commerce : « Le commerçant est toute personne qui exerce des
actes de commerce d’une manière habituelle et professionnelle et pour son propre compte ».
II. Les conditions pour avoir la qualité de commerçant
Deux types de conditions sont exigés pour avoir la qualité de commerçant :
• Les conditions liées à la personne : la capacité commerciale.
En principe toute personne dotée de la capacité juridique (20 ans) peut exercer le commerce
• Les conditions liées à l’activité
Pour être commerçant, il faut en plus de la capacité commerciale exercer des actes de commerce
de façon habituelle et professionnelle.
III. Les interdictions de faire le commerce
1. L’incompatibilité
Elle consiste pour un commerçant l’impossibilité d’exercer le commerce simultanément avec une
autre activité. Par exemple, les fonctionnaires publics, la plupart des officiers ministériels,
notaires… et la plupart des professions libérales ne peuvent pas exercer le commerce en raison de
leur incompatibilité.
2. La déchéance
C’est une sanction qui prive une personne du droit d’exercer un commerce. Par exemple certaines
activités commerciales comme la banque et l’assurance ne peuvent être exercées par des
personnes ayant été condamnées à des peines d’emprisonnement ou pour délits ou fautes graves
telles que le vol, l’abus de confiance ou l’escroquerie.
La déchéance prend fon suite à une décision de réhabilitation prise par le tribunal sur demande de
l’intéressé.
3. Le mineur.
Le mineur est toute personne qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité c'est-à-dire 18 ans
révolus.
Exceptionnellement un mineur peut être autorisé à exercer le commerce dans les deux cas
suivants :
- L’expérience de majorité : si le mineur arrive à l’âge de 15 ans et qu’il présente des signes de
maturité. Il peut être autorisé par le juge à gérer une partie de son patrimoine ou à exercer un
commerce à titre d’expérience. S’il s’avère que cette gestion n’a pas réussi, le juge lui enlève cette
autorisation.
- La déclaration de la majorité anticipée : le mineur peut être relevé de son incapacité par une
décision du juge. Devenu majeur émancipé, il aura la pleine capacité de gérer son patrimoine dans
le cadre d’un commerce.
4. Les incapables majeurs
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Il s’agit des personnes qui ont plus de 18 ans mais qui sont considérées comme incapables à cause
de leur démence ou de leur prodigalité. Le dément est celui qui souffre d’une insuffisance mentale
continue ou discontinue. Le prodige est celui qui gaspille son patrimoine par des dépenses inutiles
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La publicité
Il est tenu auprès du secrétariat-greffe de chaque tribunal de première instance. Il reçoit toutes
les déclarations d’inscription qui lui sont faites par tous les commerçants relevant de son ressort.
Le secrétariat greffier qui reçoit les déclarations doit :
- Enregistrer sommairement et selon un numéro d’ordre toutes les déclarations et inscriptions
sur un registre chronologique
- Enregistrer le détail de la déclaration d’inscription sur un registre analytique et remettre au
commerçant un certificat d’inscription comportant son numéro d’immatriculation au
registre de commerce.
- Transmettre dans la 1ère semaine de chaque mois un exemplaire des déclarations
enregistrées du mois précédent au registre de commerce central de Casablanca.
b. Le registre central de commerce :
Ce registre est tenu par l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC).
Il est formé des doubles des déclarations remises au greffier des TPI et transmises par ce dernier
à l’office. Le registre central a pour rôle de centraliser pour l’ensemble du royaume tous les
renseignements mentionnés sur les divers registres locaux et de les mettre à la disposition des
administrations et des organismes intéressés.
Remarque :
- Le commerçant est obligé de mentionner le numéro et le lieu de son immatriculation au
RC sur ses factures, lettres, bons de commande, tarifs et tous autres documents destinés
aux tiers.
- Tout changement de la situation du commerçant ou de son activité commerciale doit
faire l’objet d’une déclaration modificative au RC dans un délai d’un mois à partir de
sa réalisation sous peine de sanctions
B. La tenue des livres de commerce et la conservation des correspondances
commerciales:
Tout commerçant doit tenir une comptabilité commerciale conformément aux dispositions
légales en vigueur : « une comptabilité régulièrement tenue peut être invoquée en justice par le
commerçant comme moyen de preuve ». Les enregistrements comptables doivent figurer sur
trois livres différents : le livre journal, le grand livre et le livre d’inventaire.
Remarque : Le livre journal et le livre d’inventaire ainsi que les correspondances reçues et
envoyées sont conservées par le commerçant pendant 10 ans (moyen de preuve)
C. L’ouverture d’un compte bancaire ou postal.
Pour les besoins de son commerce, le commerçant doit ouvrir un compte bancaire ou postal. Il
est aussi obligé de payer par chèque barré non endossable par virement ou par effet de
commerce tout achat ou charge dont la valeur dépasse 10 000 Dh.
D. La publicité.
Cette publicité a pour rôle de renseigner les tiers sur tout changement dans la situation juridique
du commerçant ou de son commerce. On distingue trois moyens de publicité.
1. L’insertion par voie de presse.
Il s’agit des publications au bulletin officiel et dans les journaux d’annonces légales. Ces
publications concernent par exemple les opérations sur le fonds de commerce.
2. Le dépôt d’actes au secrétariat greffe du tribunal de première instance.
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Il s’agit de déposer certains actes juridiques : contrat de vente ou de nantissement d’un fonds
de commerce au secrétariat greffe du tribunal de première instance.
3. L’inscription au registre de commerce.
Tout changement dans la situation du commerçant doit faire l’objet d’une modification au
registre de commerce.
Chapitre V : Le fonds de commerce
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a. Les brevets d’invention : ce sont des certificats délivrés par l’office marocain de propriété
industrielle à l’auteur d’une invention susceptible d’être mise en œuvre.
b. Les licences : les autorisations d’utiliser quelque chose d’autrui.
c. Les marques de fabrique de commerce et de service : c’est un nom, un signe, un dessin, un terme,
une couleur ou toute une combinaison de ces éléments permettant de reconnaitre les biens ou les
services d’une entreprise. Quand ils sont déposés à l’OMPIC, ils sont protégés.
7. Les droits de propriété littéraire ou artistique : l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique possèdent
sur celle-ci un droit de propriété exclusive pendant 20 ans.
Section 2 : La protection des éléments du fonds de commerce
D’une manière générale, la protection des éléments du fonds de commerce peut être assurée de
deux manières :
- Contre la concurrence déloyale
- Contre le bailleur des locaux (propriétaire des locaux)
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accusé de réception. Le bailleur (propriétaire) dispose d’un délai de 3 mois de réponse. Passé
ce délai, le bailleur est considéré avoir accepté le renouvellement.
b. Le refus de renouvellement du bail commercial :
- Si le refus est sans motif légitime, le propriétaire doit payer une importante indemnité
d’éviction au locataire
- Le bailleur peut refuser le renouvellement sans payer d’indemnité si le refus est pour
cause légitime : un manquement du locataire à ses obligations ou si l’immeuble doit être
démoli en raison d’insécurité.
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b. Le droit de suite : le créancier nanti peut suivre l’ensemble des éléments du fonds de
commerce entre les mains de n’importe quel acquéreur (même si le fonds de
commerce est vendu plusieurs fois) pour le saisir, le faire vendre et se faire
rembourser.
III. La location gérance
1. Définition
La location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce en
concède totalement ou partiellement la location à un gérant qui l’exploite à ses risques et
périls.
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