Plan Stratégique National en Santé de La Reproduction Des Adolescents Et Des Jeunes 2018 - 2020
Plan Stratégique National en Santé de La Reproduction Des Adolescents Et Des Jeunes 2018 - 2020
Plan Stratégique National en Santé de La Reproduction Des Adolescents Et Des Jeunes 2018 - 2020
en Santé de la Reproduction
des Adolescents et des Jeunes
2018 - 2020
1
REMERCIEMENTS
Le Ministère de la Santé Publique tient à adresser ses vifs remerciements à l’ensemble des acteurs œuvrant dans le
domaine de santé, droits et développement des adolescents et jeunes pour leur soutien et engagement à l’élaboration
du présent Plan Stratégique National en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes 2018-2020.
La reconnaissance du Ministère de la Santé Publique va à l’endroit des autres Ministères, des Partenaires Techniques et
Financiers, des membres des ONG et des organisations confessionnelles ainsi qu’aux représentants des jeunes qui ont
apporté leurs compétences et expertises dans ce travail.
Nous adressons également nos remerciements à l’USAID/MCSP pour son appui technique et financier dans l’élaboration
de ce document.
REMERCIEMENTS
i
SOMMAIRE
Remerciements i
Sommaire ii
Acronymes iv
Préface vii
Introduction x
I Contexte et justification I
I.2 Etat des lieux de la situation et des besoins des adolescents et des jeunes 4
Santé reproductive 4
IST / VIH 5
Nutrition 6
II. Analyse des réponses et état des interventions en faveur des adolescents et des jeunes 9
ii
III. Cadre stratégique du PSN SSRAJ 16
III.1 Vision 16
III.2 But et objectifs 16
III.5 Valeurs 17
VI.2.1 Objectifs 29
Conclusion 29
Glossaire 30
Références bibliographiques 32
iii
ACRONYMES
AC Agent Communautaire
AFD Agence Française pour le Développement
APART Autorités Politiques Administratives Religieuses et Traditionnelles
AS Agent de Santé
BM Banque Mondiale
CARMMA Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique
CECJ Centre d’Ecoute et de Conseil Juridique
CHRD Centre Hospitalier de Référence de District
CHRR Centre Hospitalier de Référence Régional
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CHUGOB Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie et d’Obstétrique de Befelatanana
CIMJ Comité Inter Ministériel de la Jeunesse
COES Cadre d’Orientation d’Education Sexuelle
COSAN Comité de Santé
CPN Consultation Pré Natale
CPoN Consultation Post Natale
CPSE Centre de Promotion Sociale et Economique
CRC Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant
CR/U Commune Rurale/Urbaine
CSAJ Centre de Santé Ami des Jeunes
CSB Centre de Santé de Base
CTD Collectivités Territoriales Décentralisées
DCI Direction des Curricula et des Intrants
DEP Direction des Études et de la Planification
DRS Direction Régionale de la Santé
DSFa Direction de la Santé Familiale
ECAR Eglise Catholique Apostolique Romaine
EDSM Enquête Démographique et Sanitaire à Madagascar
EMAD Equipe Managériale du District
ENSOMD Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire de Développement
EPM Enquête Périodique auprès des Ménages
ESC Education Sexuelle Complète
EVA Education à la Vie et à l’Amour
FFOM Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
FISA Fianakaviana Sambatra
FJKM Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara
FKT Fokontany
GAVI Global Alliance Vaccination International
JIJ Journée Internationale de la Jeunesse
JIF Journée Internationale des jeunes Filles
JIV Journée Internationale de Volontariat
JMF Journée Mondiale de la Femme
JMP Journée Mondiale de la Population
JMS Journée Mondiale de la lutte contre le Sida
JPE Jeune Pair Educateur
IEC/CCC Information Éducation Communication/Communication pour le Changement de Comportement
IMC Indice de Masse Corporelle
INSPC Institut National de Santé Publique et Communautaire
INSTAT Institut National de la Statistique
iv
IPPF Fédération Internationale pour le Planning Familial
ISF Indice Synthétique de Fécondité
IST Infection Sexuellement Transmissible
MCRI Ministère de la Communication et de Relation avec les Institutions
MCSP Programme de survie maternelle et infantile (Maternal and Child Survival Program)
MDM Médecins du Monde
MEN Ministère de l’Education Nationale
MESRS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
METTFP Ministère de l’Enseignement Technique, du Travail et de la Formation Professionnelle
MFPRA Ministère des Fonctions Publiques et de la Réforme Administrative
MICS Multi Indicators Cluster Survey
MID Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation
MINJ Ministère de la Justice
MJ Maison des Jeunes
MJS Ministère de la Jeunesse et des Sports
MPPSPF Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme
MSANP Ministère de la Santé Publique
MSM Marie Stopes Madagascar
MSR Maternité Sans Risque
ODD Objectifs de Développement Durable
ODEROI Observatoire des Droits de l’Enfant de la Région Océan Indien
OEMC Office de l’Education de Masse et du Civisme
OMD Objectif du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONN Office National de Nutrition
OSC Organisation de la Société Civile
PAC Paquet d’Activités Communautaires
PAUSENS Programme d’Appui d’Urgences au Système de Santé
PEC Prise en charge
PF Planification Familiale
PIP Programme d’Investissement Public
PMO Plan de Mise en Œuvre
PMPM Police des Mœurs et de Protection des Mineurs
PNJ Politique Nationale de la Jeunesse
PNSAJ Politique Nationale en Santé des Adolescents et des Jeunes
PNSR Politique Nationale en Santé de la Reproduction
PND Plan National de Développement
PNSC Politique Nationale en Santé Communautaire
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PSE Plan Sectoriel de l’Education
PSI Population Service International
PSN Plan Stratégique National
PTF Partenaires Techniques et Financiers
PVVIH Personne Vivant avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RMA Rapport Mensuel d’Activités
RPI Ressource Propre Interne
SAF/FJKM Sampan’Asa Fampandrosoana FJKM
SAJ Services Amis des Jeunes
SALFA Sampan’Asa Loterana momba ny Fahasalamana
v
SDSP Service de District de la Santé Publique
SE/CNLS Secrétariat Exécutif du Comité National de la Lutte contre le Sida
SEED M/car Sustainable, Environment, Education and Development Madagascar
SIDA Syndrome d’Immuno Déficience Acquise
SIG Système d’Information et de Gestion
SNIS Système National d’Information Sanitaire
SNU Système des Nations Unies
SRMNIA Santé de la Reproduction, Maternelle, Néonatale, Infantile, Adolescents
SSR Santé Sexuelle et Reproductive
S(S)RAJ Santé (Sexuelle et) Reproductive des Adolescents et des Jeunes
STD Service Territorial Déconcentré
TMT Tanora Mitsinjo Taranaka
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
UNFPA Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID Agence des Etats Unis pour le Développement International
USD Dollar Américain
VBG Violence Basée sur le Genre
VIH Virus de l’Immuno déficience Humaine
VMM Vokovoko Manga Malagasy
vi
PREFACE
Les adolescents et les jeunes constituent l’avenir d’une Nation. Un pays à forte proportion de jeunes, qui
n’investit pas en faveur de la jeunesse, manque desPREFACE opportunités de développement. Facteurs de développement, les
adolescents et les jeunes constituent pourtant la couche la plus vulnérable de la population s’ils restent dépendants.
Ils sont confrontés à de multiples problèmes sociaux, économiques et sanitaires en lien avec la santé sexuelle et
reproductive qui pourraient leur Les nuire.
adolescents et les jeunes constituent l’avenir d’une Nation. Un
pays à forte proportion de jeunes, qui n’investit pas en faveur de la jeunesse,
Le Ministère de la des
manque Santé Publique a de
opportunités élaboré en 2000 une
développement. politique
Facteurs nationale en santé
de développement, les de la reproduction
(PNSR) et une politiqueadolescents et les jeunes constituent pourtant la couche la plus vulnérablede la jeunesse et des
nationale en santé des adolescents et des jeunes (PNSAJ). Le Ministère
sports a également de révisé en 2016 las’ils
la population Politique Nationale
restent de laIlsJeunesse
dépendants. (PNJ). Cesà documents
sont confrontés de multiples stratégiques tiennent
compte de la réalitéproblèmes
du pays et sociaux,
des principales recommandations
économiques et sanitairesauxquelles
en lien avec le gouvernement
la santé sexuelle s’est
et engagé notamment
les recommandations de la Conférence
reproductive Internationale
qui pourraient sur la Population et le Développement (CIPD), les objectifs de
leur nuire.
Planification familiale 2020 et de la feuille de route pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle et
Néonatale (CARMMA). Le Ministère de la Santé Publique a élaboré en 2000 une Politique
Nationale en Santé de la Reproduction (PNSR) et une Politique Nationale en
Le présentSanté
document Plan stratégique
des Adolescents et desNational
Jeunes en Santé Sexuelle
(PNSAJ). et Reproductive
Le Ministère des Adolescents
de la Jeunesse et et Jeunes
(PSN SRAJ) clarifie des et met à jour
Sports les dispositions
a également révisé stratégiques stipuléesNationale
en 2016 la Politique dans ces de documents.
la JeunesseC’est l’aboutissement
d’un long processus(PNJ).impliquant les différents
Ces documents partenairestiennent
stratégiques qui ont compte
permis d’identifier
de la réalitélesduproblèmes
pays et prioritaires et de
déterminer les stratégies jusqu’en 2020.
des principales Il constitue parauxquelles
recommandations conséquent, le un cadre de référence
Gouvernement et un outil de travail pour
s’est engagé
tous les intervenantsnotamment
dans le domaine de promotion de SSRAJ
les recommandations de la dans le pays. Internationale sur la
Conférence
Population et le Développement (CIPD), les objectifs de Planification familiale
J’espère bien que cet important document profite à tous les acteurs, qu’ils soient décideurs gouvernementaux,
2020 et de la feuille de route pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité
les partenaires techniques et financiers, les départements interministériels, les collectivités territoriales décentralisées,
Maternelle et Néonatale en Afrique (CARMMA).
la Société civile, les organisations non gouvernementales (ONG) et associations, les médias ou les jeunes eux-mêmes.
Je les invite à s’en approprier Leafin présent
qu’il serve de base de
document référence
Plan pour les
stratégique actionsen
National à entreprendre,
Santé de la le plaidoyer pour la
mobilisation des ressources nécessaires
Reproduction à tous les niveaux
des Adolescents et Jeuneset (PSN
surtout pourclarifie
SRAJ) capitaliser les àacquis.
et met jour les
dispositions stratégiques stipulées dans ces documents. C’est l’aboutissement
J’adresse mes félicitations et remerciements aux partenaires qui ont apporté leur soutien technique et
d’un long processus impliquant les différents partenaires qui ont permis
financier dans l’élaboration de ce plan stratégique.
d’identifier les problèmes prioritaires et de déterminer les stratégies jusqu’en
2020. Il constitue par conséquent, un cadre de référence et un outil de travail
pour tous les intervenants dans le domaine de promotion de SSRAJ dans le
pays. Le Ministre de la Santé Publique
vii
RESUME EXECUTIF
Le présent document du Plan Stratégique National en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes (PNS
SRAJ) est une initiative du Ministère de la Santé Publique avec l’appui financier de l’USAID/MCSP et l’appui technique
de tous les partenaires multisectoriels œuvrant dans la jeunesse. Il se veut un document d’orientation des interventions
et de plaidoyer pour la mobilisation des partenaires sociaux ainsi que des ressources du Gouvernement et des PTF en
vue de la mise en œuvre des principales orientations nationales en SRAJ.
La population de Madagascar est une population jeune puisque la moyenne d’âge est de 21 ans. La tranche d’âge de 10 à
24 ans représente 32% de la population, dont plus de la moitié a moins de 20 ans. Cette importance numérique constitue
un facteur stratégique à prendre en compte dans les politiques et stratégies de développement. Les statistiques ont
démontré que cette tranche de la population se trouve confrontée à d’importants problèmes de santé sexuelle et de
la reproduction notamment la grossesse précoce et/ou non désirée, les avortements provoqués, les IST/VIH, la faible
prévalence contraceptive chez les jeunes, le cancer du col, la fistule obstétricale et le suicide, les violences basées sur
le genre, la malnutrition et le mésusage des produits toxiques.
Les résultats des différentes enquêtes renseignent sur la persistance de la précocité de l’âge d’entrée à la vie sexuelle
et reproductive, phénomène touchant les adolescents des deux sexes. Si les résultats de l’EDS 2008-2009 a montré une
légère amélioration des indicateurs de la santé sexuelle des adolescents (15-19 ans) en montrant que la fécondité de
cette tranche d’âge se situe autour de 148 pour 1000 (contre 157 pour 1000 dans EDS 2003-2004), en 2012 la situation
s’est aggravée avec une fécondité des adolescentes se situant à 163 pour 1000 filles (ENSOMD 2012-2013).
Bien que la séroprévalence du VIH/SIDA pour la population générale est relativement faible à 0,37%, plus de la moitié
du taux d’infection concerne les jeunes de moins de 25 ans.
Les enquêtes nationales mettent en évidence un lien entre le faible niveau d’éducation et les problèmes de santé
sexuelle et reproductive. Le taux d’alphabétisation pour les plus de 15 ans accuse une hausse avec une forte disparité
régionale. Sur 100 élèves qui entrent à l’école, 50 à 60 terminent le cycle primaire ; 25 à 30 le collège ; 15 parviennent
en terminale. Seulement 5 à 6 ont l’espérance d’avoir le baccalauréat. Environ 14% des enfants de 6-17 ans n’entreront
jamais à l’école en 2010.
Face à l’ampleur des problèmes de SRAJ, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre tant au niveau des structures
publiques qu’au niveau des Organisations de la Société Civile (OSC) et du secteur privé. L’analyse situationnelle réalisée
en amont à l’élaboration de ce plan a révélé que les interventions menées présentent des atouts et des limites.
viii
Au regard de cette situation, il importe de fixer de nouvelles bases d’interventions de SRAJ où « Madagascar
est un pays où tous les adolescents et jeunes de 10 à 24 ans jouissent de leurs droits en matière de santé sexuelle et
reproductive, accèdent aux informations et aux services de qualité en fonction de leurs besoins spécifiques et aptes à adopter
individuellement et collectivement des comportements favorables à la santé ».
Pour concrétiser cette vision, l’objectif général qu’on s’est fixé est de « contribuer à la réduction de morbidité et
mortalité maternelle et infantile en ayant comme cibles prioritaires les adolescents et les jeunes de 10 à 24 ans ».
ix
INTRODUCTION
Le présent document traite des sujets liés à la Santé Définition des termes
Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes Tranche
Terme Source
de 10 à 24 ans, qui ne sont ni enfants ni adultes. Il s’agit d’âge
d’une période de profonds changements physiques et Convention sur les Droits
Enfants 0-18 ans
de l’Enfant
psychologiques, où la croissance et le développement
physiques s’accompagnent d’une maturation sexuelle et Adolescents 10-19 ans UNFPA, OMS, UNICEF
cérébrale aboutissant parfois à des relations intimes. Très jeunes
Les termes « adolescents et jeunes » du présent document 10-14 ans UNFPA, UNICEF
adolescents
se réfèrent aux définitions des Nations Unies de 10 à 24 Jeunesse 15-24 ans UNFPA, OMS, UNICEF
ans.
Jeunes 10-24 ans UNFPA, OMS, UNICEF
Méthodologie
L’approche méthodologique suivie pour l’élaboration de ce PSN SRAJ a été participative et systémique, pour identifier
les problèmes structurels et organisationnels des réponses en matière de SSRAJ dans le pays.
1 ENSOMD 2012-2013, INSTAT
2 Projection utilisée par MSANP, INSTAT lors des calculs des besoins
3 Le dividende démographique : Investir chez les jeunes, UNFPA, 2013.
4 Déclaration du consensus mondial sur l’élargissement du choix contraceptif pour les adolescent(e)s et les jeunes : Vers l’inclusion de la contraception à longue durée d’action réversible, Cotonou
2015
x
01
Décision sur
élaboration
08 PSN SRAJ
(CNC SRAJ) 02
Revue littéraire,
Impression entrevues,
(MCSP) visites de sites
(Consultant)
Crédit photo : Haingo Ralaison
06 PSN SRAJ
(CNC SRAJ) 04
05
I.CONTEXTE ET JUSTIFICATION
I.1 Contexte du pays
I.1.1 Situation démographique et sanitaire
Madagascar est une grande île qui se situe dans la partie Sud-Ouest de l’Océan
Indien avec une superficie totale de 587 401 km². Il est divisé en 6 provinces, La population
22 régions, 119 districts, 1695 communes dont 76 communes urbaines (CU)
et 1619 communes rurales (CR)5 . Le pays est subdivisé en 18 521 fokontany a doublé entre
qui sont les plus petites unités administratives. Sa population était estimée à 24 1990 et 2013
millions d’habitants en 2014 dont 62,3% ont moins de 25 ans et 32% de 10 à
24 ans6.
La population a doublé entre 1990 et 2013. Selon la dernière projection démographique des Nations Unies, d’ici à 2030,
la population de Madagascar sera accrue d’environ 50% pour atteindre 36 millions d’habitants et la population âgée entre
15 et 24 ans aura augmenté d’environ 2 millions7. La taille moyenne d’une famille malagasy est composée de 5 personnes.8
5 Données du Ministère de la Décentralisation, 2017
6 Contexte de Madagascar 2016, UNDP Madagascar website
7 World Atlas 2015
8 Rapport de la Banque Mondiale, 2015
1
Tendances autour de la fécondité des Le taux synthétique de fécondité est de 4,8 naissances par
adolescents et des jeunes de 2008 à 2013 femme et le taux de croissance démographique de l’ordre
de 2,8% mais il existe des variations importantes selon le lieu
EDS ENSOMD et les quintiles de revenu. Le taux synthétique de fécondité
2008 -2009 2012 -2013 pour les zones rurales est presque le double de celui de la
234 pour 1000 capitale (5,2 contre 2,7) tandis que celui du quintile le plus
231 pour 1000
pauvre est 2,5 fois celui du plus riche9.
Madagascar fait partie des pays à forte prévalence de
163 pour 1000
grossesse précoce. La fécondité chez les adolescentes
148 pour 1000
est de l’ordre de 163 pour 1000 naissances vivantes10. Le
pourcentage d’adolescentes ayant donné naissance est près
de 4 fois plus élevé pour le quintile le plus pauvre que pour
5 celui le plus riche. Malgré l’augmentation de la prévalence
4,8
contraceptive moderne de 18% en 2004 à 29% en 2009 et
33,3% en 2013, les besoins non satisfaits sont encore élevés
à 17,8% selon l’enquête nationale sur les OMD11. Les mêmes
sources révèlent que l’utilisation de contraceptifs pour les
Indice de fécondité synthétique Fécondité chez 20 à 24 ans Fécondité chez 15 à 19 ans adolescents et jeunes reste faible.
D’une part, l’accès géographique aux services de santé est problématique. D’autre part, le recours aux services est
inégalement réparti, marqué par une inégalité substantielle en termes de revenu et richesse. La couverture des services
de santé amis des jeunes (CSAJ) est encore faible à Madagascar. Les facteurs sous-jacents de la faible utilisation du
service et ses corollaires résident essentiellement sur la couverture des services de santé de base limitée ainsi que la
qualité de l’offre auprès de ces services12.
Madagascar s’est engagé à la Stratégie Globale des Nations Unies sur la santé de la Femme et de l’Enfant et a contribué
à sa mise en œuvre. Cette stratégie globale définit les principaux domaines où il faut agir d’urgence pour accroître
les financements, renforcer les politiques générales et améliorer la fourniture des services. En 2014, le pays a lancé la
Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle (CARMMA) relayée par un engagement de
haut niveau. Ainsi, le Ministère de la Santé Publique a élaboré le Plan National de Développement du Secteur de la Santé
(PNDSS) qui priorise la santé maternelle et infantile et la santé des jeunes et adolescents. La Conférence Nationale sur
la Planification Familiale tenue en 2016 a souligné l’importance de la révision de la loi SR/ PF. Le projet de loi en santé
de la reproduction y relatif recommande, entre autres, l’accessibilité des adolescents et jeunes à la contraception.
I.1.2Situation économique
2
En ce qui concerne le domaine de l’emploi et insertion socioéconomique, le déséquilibre du marché du travail est
devenu chronique à Madagascar. On assiste à une crise de 1’emploi avec pour corollaire l’explosion de l’économie
informelle. En 2012, selon l’ENSOMD, l’économie malagasy était dominée à 93,4% par les activités informelles où 89,5%
des actifs occupés évoluaient dans l’agriculture.
Le taux de chômage reste faible à Madagascar, à moins de 5% de la population active. Le taux d’activité est très élevé
avec près de deux tiers des adolescents malagasy âgés de 15 à 19 ans professionnellement engagés. Parmi eux, 82% font
des activités qui constituent un travail précaire où la majorité travaille pour contribuer aux revenus de leurs familles.
Selon le rapport d’enquête de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)17 en 2014, 70% des jeunes malagasy ont
un travail non régulier compte tenu de l’importance du secteur informel. Les jeunes filles sont plus touchées par cette
irrégularité de l’emploi. Plus de la moitié des jeunes chômeurs ont passé au moins un an au chômage. La moitié des
jeunes travailleurs sont des aides familiaux non rémunérés. Seulement 4% d’entre eux sont des employeurs. Dans
l’ensemble, 75,7% des jeunes travailleurs se trouvent dans le secteur de l’agriculture. Les conditions de travail des jeunes
restent précaires dans les emplois salariés et rares sont ceux qui bénéficient des avantages sociaux fondamentaux. Ainsi,
seulement 5,3% d’entre eux sont payés pour leurs heures supplémentaires de travail.
Le travail des enfants affecte 51% des enfants dans le Grand Sud et touche plus les filles que les garçons, respectivement
53% et 47%. Les filles sont plus engagées que les garçons dans les travaux ménagers (50% des filles de 6-11 ans et 76%
des filles de 12-14 ans contre 26% des garçons de 6-11 ans et 38% des garçons de 12-14 ans)18. Les filles sont aussi plus
impliquées dans le travail dans une entreprise familiale (compagnie ou ferme), alors que les garçons sont plus présents
dans le travail rémunéré.
L’inadéquation de la formation à l’emploi touche 6 jeunes sur 10 ; 12% s’estiment surqualifiés et 48,4% ressentent des
lacunes dans leurs connaissances ou leurs capacités19. La formation sur le tas représente le mode dominant d’acquisition
des techniques de base pour l’exercice d’un métier20.
3
les garçons. Les estimations les plus récentes indiquent que 1,4 million d’enfants âgés de 6-10 sont non scolarisés26.
Le système éducatif malagasy actuel arrive mal à préparer les élèves pour faire face aux marchés du travail aussi bien
au niveau du secteur formel qu’informel. D’une part, un grand nombre d’enfants ne sont pas scolarisés ; d’autre part,
ceux qui ont terminé le cycle de base pouvant entrer sur le marché du travail n’ont pas suffisamment de compétences
fonctionnelles pour leur permettre soit d’être indépendants soit d’améliorer leurs moyens de subsistance. En plus,
l’offre en matière de formation technique et professionnelle est limitée, et l’enseignement supérieur est principalement
axé sur les sciences sociales préparant les étudiants pour le travail dans le secteur tertiaire27.
Le nouveau Plan Sectoriel
de l’Education (PSE) élaboré
conjointement par les trois
ministères en charge de la
formation28 en 2017 a introduit
des réformes et des nouvelles
orientations pour pallier à
ces lacunes. Ces orientations
auront un impact sur le niveau
d’instruction des adolescents
malagasy qui, à leur tour, influera
sur les problèmes de SSR étant
donné qu’il existe une corrélation
entre le niveau d’instruction et les
Crédit photo :Victoire Rakotobe, MEN
grossesses précoces29.
Formation des formateurs de l’éducation parentale
Santé reproductive
L’évolution des indicateurs en matière de SSRAJ depuis ces dernières années illustre les nombreux problèmes auxquels
font face les adolescents et les jeunes dont la précocité persistante des rapports sexuels, la forte prévalence de
grossesse précoce et le taux de fécondité des adolescentes élevé.
4
Selon l’ENSOMD 2012-2013 :
l’âge médian des femmes de 20-24 ans aux premiers rapports
sexuels est de 16,6 ans.
La précocité des rapports
20,4% des filles contre 10,5% des garçons de 15-19 ans ont sexuels, une forte prévalence
eu leurs premiers rapports sexuels avant 15 ans.
de grossesse précoce et un
Le taux de fécondité des adolescentes de 15-19 ans est intervalle intergénésique
estimé à 163 pour 1000 filles.
court sont observés chez
37% des adolescentes de 15-19 ans ont déjà commencé leur
vie de reproduction dont 5% sont enceintes du premier
les adolescents et les jeunes
enfant et 32% ont au moins un enfant. malgaches et menacent leur
santé familiale
L’utilisation actuelle de méthodes contraceptives chez les
adolescentes non en union mais sexuellement actives âgées de 15-19 ans est très bas :
79,6% n’ont reçu aucun message de PF au cours des trois derniers mois précédant l’enquête
Indicateurs EDS 1992 EDS 1997 EDS 2003 EDS 2008 ENSOMD 2012
Taux brut de natalité (‰) 43,3 42,3 35,3 33,4 34
Taux spécifique de fécondité de 15-19 ans (‰) 157 180 150 148 163
Indice Synthétique de Fécondité 6,1 5,97 5,2 4,8 5
Proportion d’adolescentes de 15-19 ans ayant 29,0 35,7 34 31,7 36,9
déjà commencé leur vie féconde (%)
Besoins non satisfaits en matière de PF (%) 34,6 25,6 23,6 18,9 17,8
Prévalence contraceptive (%) 5,1 9,7 18,3 29,2 33,3
Il est à rappeler que la pratique persistante du mariage des enfants contribue au taux élevé de la grossesse précoce. Afin
d’y remédier, le législateur a fixé l’âge matrimonial à 18 ans (cf. Loi 2007-022 sur le mariage) mais a aussi prévu la possibilité
d’y déroger sur autorisation du Président du Tribunal à la demande des parents et avec le consentement du ou des mineurs.
Malheureusement, il a été constaté en 2013 que 41% des femmes de 20 à 24 ans sont encore unies ou mariées avant 18
ans31.
Les adolescentes enceintes sont plus exposées à la morbidité et à la mortalité en raison des complications qui peuvent
apparaître au cours de la grossesse et de l’accouchement, dont l’avortement spontané, l’arrêt du travail, le travail prématuré,
le travail prolongé pouvant entrainer la fistule obstétricale. Bien que seuls 9,9% des jeunes femmes et 6,9% des jeunes
hommes âgés de 15 à 19 ans ont entendu parler de la fistule obstétricale, les adolescentes sont les plus touchées avec une
prévalence de 8,3 pour 1000 accouchements32.
IST / VIH
5
EDS 2008-2009
Jeunes femmes Jeunes hommes
Nutrition
La nutrition des adolescents de 15 à 19 ans demeure un problème à
Madagascar. L’anémie, un des signes de la malnutrition constitue un facteur Plus d’un quart des
de risque pour la grossesse. En ce qui concerne la prévalence de l’anémie,
adolescents de 15 à 19 ans
35,1% des filles présentent une anémie dont 30,1% légère et 4,8% modérée.
Quant aux garçons, 40% présentent une anémie dont 32,1% légère et 7,9% présentent une maigreur
modérée33. légère, 10% une maigreur
modérée ou sévère et
Pour l’Indice de Masse Corporelle (IMC), 27% des adolescentes ont un IMC
inférieur à 18,5 traduisant soit une déficience énergétique chronique soit une
1,9% sont en surpoids ou
malnutrition aiguë. Plus d’un quart (17%) présentent une maigreur légère, obèses.
10% une maigreur modérée ou sévère et 1,9% sont en surpoids ou accuse
une obésité33.
Il est fort de signaler qu’une jeune mère malnutrie a une forte chance de donner naissance à un bébé de faible poids
et de petite taille qui, sans prise en charge adéquate durant ses 1000 premiers jours (de la conception à 2 ans) devient
victime de malnutrition chronique. Ce phénomène risque de se perpétuer de génération en génération.
Utilisation de substances nocives
Selon l’enquête effectuée en 2008 par l’ODEROI au niveau de 43 établissements
scolaires de l’enseignement secondaire (collège et lycée), on a constaté un taux
de consommation de drogue égal à 19% dont la moitié chez des collégiens. A 15
A 15 ans, 7% des
ans, 7% des garçons et 3% des filles ont déjà consommé au moins une fois de la
garçons et 3% drogue.
des filles ont déjà
consommé au En ce qui concerne la consommation d’alcool, la prise du premier verre selon
MICS 2012 se situe à 1% avant 12 ans, 2% entre 12-15 ans et 31% vers l’âge
moins une fois de de 15-18ans. Une étude menée par l’Institut National de Santé Publique et
la drogue. Communautaire (l’INSPC)34, avec la Fédération Internationale de la Croix Bleue
a montré qu’en 2013, les jeunes de 15 à 30 ans scolarisés sont les plus habitués
à la consommation d’alcool.
6
Si depuis toujours, la pauvreté a été déclarée comme la principale cause ayant poussé les jeunes à consommer de
l’alcool ou du tabac, maintenant ce n’est plus le cas selon cette même étude. Elle a montré que plus les jeunes sont
instruits, plus ils se livrent à la consommation des produits psychotropes. On peut estimer actuellement que plus de
50% des jeunes et adultes malagasy consomment ces substances. La grande liberté des publicités sur les boissons
alcoolisées depuis 2011 aggrave la situation quant à l’usage nocif de l’alcool35.
Par ailleurs, l’enquête nationale sur le tabagisme auprès des élèves âgés de 13 à 15 ans a montré la prévalence du
tabagisme chez les jeunes à 19,3% pour les cigarettes et 7% pour le tabac à chiquer36.
7
I.2.4 Jeunesse mal informée et peu exposée aux médias
Selon l’EDSM 2008-2009, plus de 70% des jeunes n’ont reçu aucun message
sur la planification familiale de l’un ou de l’autre des trois médias (radio, télé,
journal). Les garçons de 15 à 19 ans sont les moins exposés aux messages sur
la PF transmis par les médias. Dans les régions du Sud, l’accès aux médias des
jeunes femmes vivant en milieu rural reste faible ; seulement 1% a déjà utilisé un
ordinateur, 0.3% a déjà utilisé l’internet et 18% utilisent le téléphone.
Selon les répondants dans une recherche formative effectuée par l’USAID/
Mikolo43, les jeunes préfèrent largement les médias récréatifs tels que les films
et vidéos tel que cinéma mobile. La radio est aussi populaire parmi les jeunes.
Ils l’utilisent pour écouter la musique, les théâtres radiophoniques, le journal, les
publicités et les dédicaces.
La transmission des messages par téléphone est encore faible dans
Plus de 70% des jeunes beaucoup de régions et ainsi que le taux de pénétration de l’internet44.
Vu le succès de réseaux sociaux chez les jeunes urbains et suburbains45,
n’ont reçu aucun message l’usage de téléphones portables et d’internet donne aux jeunes la
sur la planification discrétion dont ils ont besoin pour accéder à l’information relative à
familiale de l’un ou de l’éducation sexuelle. Il en est de même pour l’usage de téléphone dans
de nombreux programmes de santé en utilisant des lignes gratuites,
l’autre des trois médias comme la ligne verte « Allo Fanantenana » et « la ligne 147 SOS
(radio, télé, journal). Enfant », pour répondre aux besoins en matière de SR incluant le VIH et
la protection de l’enfant.
violence sexuelle aux garçons mal documentée (Centre Vonjy : 11/186 cas en 2016)
En 2016, plus de 1 500 cas de maltraitance, de violence, d’abus et d’exploitation à l’encontre des enfants et des adolescents
ont été signalés au Service de la Police des Mœurs et de Protection des Mineurs48. Par manque de signalement, d’autres
cas restent non déclarés par la communauté.
43 USAID Mikolo
44 Madagascar se trouve à la 25ème position sur 54 pays en ce qui concerne le taux de pénétration des nouvelles technologies de l’information Internet Worlds Stats, 2014
45 Pour l’internet fixe,Madagascar est autour du 5% et pour l’internet mobile autour de 30% avec des utilisations très sporadiques par les jeunes urbains, GOTICOM/MCRI, 2017
46 Enquête nationale sur les décès maternels, UNFPA, 2012
47 Le centre Vonjy basé à CHUGO Befelatanana est un centre qui offre des services intégrés de prise en charge pour les enfants victimes de violences. Le centre a comme objectif de prévenir
les violences contre les enfants et veille à ce que les enfants victimes aient accès aux soins et soutiens nécessaires. Toamasina, Majunga et Nosy Be disposent aussi de centre Vonjy.
48 Données des registres, PMPM, 2016
8
II. ANALYSE DES REPONSES ET LES PRINCIPALES INTERVENTIONS
EN FAVEUR DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES
II.1 Lignes programmatiques et appui gouvernemental pour la
SSRAJ
II.1.1 Références internationales en SSRAJ auxquelles Madagascar a adhéré
9
II.1.3 Les principales interventions
La promotion de la SSRAJ est une activité transversale et multisectorielle. Sur le plan institutionnel et gouvernemental,
elle est assurée par plusieurs départements ministériels (Primature, Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation,
Ministère de la Santé Publique, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Ministère de la Population, de la Protection sociale
et de la promotion de la Femme, Ministère de l’Education Nationale, Ministère de la Défense Nationale, Ministère de
la Justice, Ministère du Tourisme, Ministère de la Communication et de Relation avec les Institutions, Secrétariat d’Etat
chargé de la Sécurité Intérieure, Ministère de l’Eau, Assainissement et Hygiène) qui œuvrent par l’intermédiaire de leurs
structures à l’amélioration de la SRAJ.
Ministères
SANTE
Garant de l'application des normes et standards en SRAJ
Coordination des intervenants en SSRAJ
JEUNESSE
Offres de services de santé sexuelle et reproductive :
Coordination Nationale de la Santé Reproductive des
prévention et prise en charge
Adolescents au sein de la Direction de la Protection de la
Centres de santé « amis des jeunes »
Jeunesse
Maisons des Jeunes, Espace jeunes, centres multifonctions:
sensibilisation SRAJ par des pairs éducateurs, activités EDUCATION
ludiques d’accompagnement DSS: Service Médicosocial de la Direction des Ressources
Humaines pour la mise en place des Coins Jeunes
OEMC: sensibilisation en SRA et éducation parentale
POPULATION DCI: insertion de l’éducation sexuelle dans le programme
Centres d’Ecoute et de Conseils Juridiques (CECJ) scolaire
Lutte contre la Violence (sexuelle et domestique) à travers
des intervenants sociaux: PEC psychosociale des victimes de
VBG SÉCURITÉ INTÉRIEURE, DÉFENSE, TOURISME,
FONCTION PUBLIQUE
Points focaux VIH/Sida : lutte contre les abus et violences,
campagne contre l’exploitation sexuelle des mineurs et
contre le tourisme sexuel, application des lois en vigueur
HYGIENE
Promotion de l’hygiène menstruelle
10
Programmes d’Investissement Publics (PIP) sont utilisés dans d’autres priorités de la Politique Générale de l’Etat (PGE).
réduction de comportements de déviance sociale ou le développement de compétences employables, sans faire preuve
d’effet tangible sur l’utilisation des services de SSRAJ et de la planification familiale 50.
11
plus souvent disponibles dans les formations sanitaires conformément au paquet minimum de soins prescrits dans les
politiques, normes et standards en matière de SR (PNSR).
Une étude évaluative menée conjointement par l’IPPF et l’UNFPA en Septembre 201752 a montré que malgré l’attention
nationale accordée aux CSAJ, très peu de jeunes connaissent leur existence et les ont effectivement utilisés. Il a été
mentionné pourtant que la quasi-totalité des jeunes ayant visité un CSAJ déclare être satisfaite des services reçus sur
place.
12
II.2.4 Programmes d’éducation sexuelle existants
Fournir aux adolescents une éducation aux valeurs ainsi qu’une éducation sexuelle est l’un des programmes mis en
œuvre principalement au niveau des établissements scolaires publics et privés. Au niveau du MEN, un programme
d’éducation sexuelle par tranche d’âge a été élaboré depuis 2014 avec le Cadre d’Orientation d’Education Sexuelle
(COES). Après un stade d’expérimentation au niveau de quelques établissements scolaires de 2 sites pilotes, une
évaluation en vue d’une mise à l’échelle au niveau national a démontré sa pertinence vis-à-vis du contexte local. Il est à
souligner que le contenu du curriculum ne traite pas de tous les problèmes liés à la SSRAJ rencontrés par les écoliers54,
notamment les moyens de prévention et la contraception face à la précocité des rapports sexuels et les grossesses
précoces qui n’épargnent pas les écoliers, collégiens et lycéens. Le document est actuellement en cours de révision.
Parallèlement, un programme intitulé Education à la Vie et à l’Amour (EVA) a été mis en œuvre au niveau des écoles
catholiques depuis 2011. Aucune documentation sur son évaluation n’est disponible pour le moment.
13
II.3.2 Analyse de l’environnement : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
FORCES
• Existence de cadrage national (PND/PMO,
PSN SRAJ, PNSC, PNJ, PSE, PSN VIH, SAJ,
politique de promotion du genre, normes et
procédures...) en faveur de la SSRAJ
• Disponibilité des services en SSRAJ, y
compris (centres de santé, CECJ, Centre
Vonjy, cliniques des ONG, école des parents,
éducation sexuelle du milieu scolaire)
• Existence du CNC en SRAJ pour orienter
FAIBLESSES
et suivre les activités
• Faible appropriation des acteurs des
documents cadres entravant l’engagement
des prestataires et de la jeunesse en SSRAJ
• Faible coordination des interventions et du
système d’information en SSRAJ
• Manque de directives stratégiques adaptées
(certaines cibles manquées lors de la mise en
œuvre des programmes, disparité des
approches)
• Insuffisance de plaidoyer en faveur de la
SSRAJ à l’endroit du Gouvernement et des
personnes influençant la jeunesse
• Insuffisance de capitalisation des acquis en MENACES
SRAJ (pair éducation, life skills, EVA, etc.) • Poids socioculturels en défaveur de
la SSRAJ
• Instabilité politique et désengagment
de l’Etat
• Affectation des prestataires formés
dans d’autres endroits
• Faiblesse des ressources allouées
OPPORTUNITES
(humaines, matérielles et financières)
• Existence de coordination multisectorielle et
• Non intégration de la SSRAJ dans les
ressources techniques en SSRAJ
Ministères autres que MSANP.
• Priorité récente accordée aux adolescents et jeunes
et au dividende démographique
• Existence de groupe de travail sur la jeunesse du
système des Nations Unies
• Engagement de certaines institutions multi et
bilatérales
• Augmentation des partenaires techniques de mise
en œuvre engagés en SSRAJ
• Loi sur la Santé Reproductive en cours d’adoption
au niveau du Parlement
• Existence des journées internationales/ mondiales
thématiques opportunes en SSRAJ.
Les littératures montrent que l’éducation sexuelle complète (ESC) a amélioré les connaissances, les attitudes et les
comportements des SSRAJ chez les adolescentes lorsqu’elle est mise en œuvre adéquatement57.
57 Comprehensive sexual education curricula, Kirby & all, 2015
14
Les meilleures pratiques en matière de programmation de santé chez les adolescents 58
Projet et évaluation
Programme d’interventions Éléments du programme Evidence
d’impact
Howard and McCabe
Informations complètes incluant l’abstinence, la
contraception / les préservatifs ;
Programmes scolaires basés Apprentissage expérientiel avec compétences à
Forte Kirby et al 1991, 2004
sur le curriculum la vie (formation des animateurs) ;
Liens avec les services communautaires, y
compris les services de santé.
Okonofua et al 2003
Prise en compte du Genre et les cultures ; Jemmott et al 2005
Programme basé sur les Personnel qualifié
offres de service clinique / L’accent mis sur les compétences, y Forte Korte et al 2004
services amis des jeunes compris l’identification et la réduction des
comportements à risque
Confidentialité Winter et al 1991
Information complète
Jemmott et al 1992
Expérimental / participatif
Forte Speizer et al 2001
Programme à base Genre / âge approprié
communautaire Liens vers d’autres services (santé, sports,
Chao-Hua et al 2004
universitaires, travail)
Meilleures
Adapté au public jeune
connaissances
Renforcement mutuel des messages par
OMS 2005
Mass Média plusieurs voies (école, communauté)
Faibles résultats
Coordonné avec d’autres programmes
comportementaux
Pour accroître l’utilisation correcte et régulière des services amis de jeunes, il y a lieu de répondre aux besoins et
souhaits évolutifs de différents groupes d’adolescents et ce suivant la capacité et le plateau technique du centre de
santé tout en les rendant confidentiels, accessibles aux adolescents, accueillants, et sans jugement de valeurs.
Un certain nombre d’évaluations ont montré que l’utilisation par les adolescents de services de SRAJ peut être
augmentée, en particulier lorsque les 4 approches complémentaires sont mises en place59.
Selon les Nations Unies (OMS, UNFPA) et l’USAID, les services de santé conviviaux pour les adolescents et jeunes
sont ceux qui sont basés sur une compréhension globale, le respect des droits des jeunes ainsi que la diversité de leurs
réalités sexuelles et reproductives.
Respectant la confidentialité et l’intimité, ils doivent toucher 4 éléments essentiels :
Point de prestation des services
Prestataires de service
Adolescents et jeunes
Communauté
Recommandations pour un Centre de Santé Ami des Jeunes (OMS, et USAID, UNFPA, BM)
Adolescent/jeune :
Point de prestation de
•Au courant des services
service :
•Accessible et offrant offerts
les services requis •Apte à utiliser et veut
Prestataire de •Attrayant et recourir aux services
service : respectueux demandés
•Respectueux et
sans préjugé
• Offrant
La communauté
correctement les
soutient l‛offre
services
de services
FS AS
15
III.CADRE STRATEGIQUE DU PSN SSRAJ
III.1 Vision Madagascar est un pays où tous les adolescents et jeunes de 10 à 24 ans jouissent
de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, accèdent aux
informations et aux services de qualité en fonction de leurs besoins spécifiques et
sont aptes à adopter individuellement et collectivement des comportements
favorables à la santé.
Objectif général
Contribuer à la réduction du taux de morbidité et mortalité maternelle et infantile
à Madagascar en ayant comme cibles prioritaires les adolescents et les jeunes de
10 à 24 ans.
Objectifs spécifiques
1. Améliorer l’environnement politico-légal, institutionnel, socio-culturel et programmatique
du développement des activités en SSRAJ à Madagascar.
2. Renforcer les connaissances et les compétences des parties prenantes
notamment les adolescent(e)s et jeunes, les acteurs communautaires incluant
les personnes influentes, ainsi que les prestataires impliqués
dans la mise en œuvre des programmes en SSRAJ
3. Accroitre la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation
des services de SSRAJ de qualité.
4. Coordonner, suivre et évaluer les interventions
harmonisées en matière de SSRAJ.
III.3 Résultats 01
01 Réduire de 50% au moins le taux des grossesses
précoces
attendus
d’ici 2020 Transformer 50% des formations sanitaires de base
en Centre de Santé de Base amis des jeunes 022
Transformer tous les établissements primaires et
03
03 publics en«école santé»
Indicateurs
Améliorer le suivi des indicateurs de santé des
adolescents et des jeunes. 044
16
III.4 Principes directeurs
Harmonisation des approches multisectorielles impliquant tous les acteurs
clés
Coordination intra et inter sectorielle
Décentralisation des interventions et des prises en charge
Services intégrés de qualité respectant la confidentialité et les droits
Implication et responsabilisation systématique des bénéficiaires qui sont les
adolescents et les jeunes
Considération de l’existence de plusieurs catégories de jeunes et la notion
de genre
Prise en compte des valeurs socioculturelles positives
Volonté politique
III.5 Valeurs
Respect des droits humains, libertés et obligations individuelles et collectives
Respect de l’éthique et de l’équité dans la programmation
Inclusion et responsabilisation
Principe de subsidiarité des intervenants
Collaboration et partenariat
17
III.7 Axes stratégiques
Produits Indicateurs Interventions prioritaires
Axe stratégique 1 : Plaidoyer et dialogue politique auprès des Ministères sectoriels, PTF et leaders communautaires pour un
soutien et un engagement socio culturel et légal favorables en SSRAJ
Produit 3
Le nombre 3.1 Répertorier les intervenants en SRAJ ou les membres potentiels
d’institutions pour intégrer soit le CNC soit le CRC
intégrant des Nombre des
3.2 Renforcer les capacités des responsables concernés et les chargés
activités relatives institutions
de la planification des entités concernées sur le mécanisme
à la SSRAJ dans œuvrant en faveur
d’intégration de la SRAJ dans les programmes et projets.
leurs programmes de la SSRAJ
habituels et 3.3 Mettre à disposition des acteurs des supports de IEC/ CCC et outils
dans le service de gestion pour faciliter la prise en compte de la SRAJ dans leurs
médicosocial est activités de routine
augmenté.
18
4.1 Collecter, analyser et vulgariser les textes juridiques et conventions
Produit 4 relatifs à la promotion de la SSRAJ à Madagascar
Les dispositions 4.2 Réviser les textes de lois qui pourraient entraver la promotion
juridiques et légales Nombre de CTD des droits sexuels et reproductifs des adolescents et jeunes en les
en faveur de la et STD bénéficiant mettant à jour par rapport aux conventions internationaux ratifiées
santé reproductive de séances de par Madagascar et les défis nationaux
des adolescents disséminations des 4.3 Mettre en application les textes juridiques et conventions sur la
et des jeunes sont textes sur la SSRAJ. promotion de la SSRAJ et suivre le niveau de la mise en œuvre à
revues, appliquées travers les rapports périodiques, les interpellations et des sanctions
et soutenues. (exemplaires et dissuasives) pour les personnes qui enfreignent la
loi
Axe stratégique 2 : Renforcement de l’accès aux informations répondant aux besoins des adolescents et des jeunes ainsi que
des personnes influentes par une communication stratégique
5.1. Harmoniser les curricula de formation, les outils de communication
et les modalités de fonctionnement pour chaque type de promoteur
communautaire (JPE, AC, parent et personne influente, AS)
5.2 Développer des stratégies avancées d’offre de services intégrés en
SRAJ, y compris IST/VIH pour les SAJ
5.3 Renforcer l’implication des pairs-éducateurs dans l’offre des services
Produit 5 à base communautaire ciblant les adolescents et les jeunes
Les capacités et 5.4 Intégrer la SRAJ dans le paquet d’activités des établissements
la fonctionnalité scolaires, des centres sociaux, des Centres d’information et de prise
Nombre de
des réseaux de en charge du PVVIH
promoteurs
promoteurs
communautaires 5.5 Intégrer le programme d’éducation par le pair dans les associations
communautaires
formés et caritatives, confessionnelles et du scoutisme (Kiady, Fanilo,
et des personnes
opérationnels en Mpanazava, Tily, Antily…)
influençant les
SRAJ 5.6 Intégrer la SRAJ dans le paquet d’activités des AC
adolescents et les
jeunes en matière 5.7 Poursuivre l’intégration de la SRAJ dans les écoles, centres
de SSRAJ sont de formation militaires, garnisons et centres de rééducation
renforcées. pénitentiaires
5.8 Former l’équipe du centre d’écoute/ en techniques, de conseils et
d’orientation des jeunes en SSRAJ
5.9 Renforcer les capacités des acteurs/communauté éducative (parents
et animateurs,AC, éducateurs, jeunes leaders, agents de santé) sur la
SRAJ, communication pour le changement social et comportemental
des jeunes, et l’orientation vers les services
19
6.1 Elaborer et mettre en œuvre une stratégie de communication
intégrée en SRAJ (médias avec une emphase sur les réseaux sociaux,
dialogues communautaires, interpersonnels, mobilisation sociale,
ligne verte, etc.) pour la disponibilité des informations à jour sur
la SSRAJ
6.2 Recenser et orienter les activités de communication/ sensibilisation
sur SRAJ dans les centres d’écoute, centres de promotion sociale,
centres de jeunesse et au niveau des organisations de sports et des
loisirs avec un accent sur le genre et le référencement ;
6.3 Adapter le programme d’éducation sexuelle complète pour les
jeunes non scolarisés
6.4 Adapter les modules sur la SRAJ dans les programmes
d’alphabétisation pour la formation de jeunes déscolarisés et non
scolarisés, et les centres pour les personnes en situation d’handicap
Produit 6 6.5 Développer les émissions radiophoniques de qualité sur les antennes
Les informations des radios nationales, privées et communautaires en faveur de la
pertinentes Nombre de SSRAJ
affectant structures 6.6 Augmenter le nombre de points de prestation d’accès aux
positivement le disposant et informations, d’échange et de loisirs au profit des groupes des
comportement diffusant des adolescents et des jeunes vulnérables et dans des situations
des adolescents informations de spécifiques, à tous les niveaux
et des jeunes sont qualité en SRAJ
6.7 Mener des activités de sensibilisation à l’endroit des adolescents et
disponibles et
des jeunes dans le cadre de la célébration des journées thématiques,
accessibles
des campagnes (JMF, JIJ, JIF, JIV, JMP, JMS) avec une offre de services
en SSRAJ
6.8 Organiser des manifestations culturelles (concours, poésie,
Vakodrazana, jeux, etc) adaptées aux catégories des adolescents
et des jeunes selon le genre (fille/garçon ; scolarisé/non scolarisé ;
urbain/rural ; parent/sans enfant ; riche/pauvre) en rapport avec la
réduction de la grossesse précoce et la promotion de la SSRAJ au
niveau des SAJ ou via les médias, les organisations de la jeunesse et
les promoteurs communautaires
6.9 Organiser des séances de communication au profit des personnes
influentes, des adolescents et des jeunes en vue de leur appui dans
l’orientation des jeunes (parents) vers les services SSRAJ
6.10 Diversifier les activités au niveau des MJ à l’intention des jeunes,
surtout les jeunes filles, en y intégrant les activités d’orientation en
SSRAJ.
Produit 7
Des programmes
d’information,
Nombre 7 .1 Mettre à l’échelle le programme d’Education Sexuelle Complète au
d’éducation et
d’établissements sein des établissements d’enseignement primaire, secondaire
d’orientation
scolaires publiques et privés
en matière de
dispensant un
SSRAJ ciblant les 7.2 Renforcer l’intégration des éducateurs sportifs dans la promotion
programme
adolescents et des informations sur la SSRAJ
d’éducation
les jeunes sont 7.3 Promouvoir l’éducation parentale sur les thématiques de la SSRAJ
sexuelle pour les
disponibles et dans les écoles primaires et secondaires publiques et privées
élèves
intégrées dans le
programme scolaire
public et privé.
20
Axe stratégique 3 : Renforcement de capacités institutionnelles et des compétences techniques et managériales des acteurs
impliqués dans la mise en œuvre du PSN, y compris les adolescents et les jeunes
21
Produit 10
L’autonomisation, Nombre de 10.1 Etablir la cartographie des structures de jeunesses intervenant en
l’implication et Centres de SSRAJ
la participation santé et des 10.2 Impliquer les adolescents et les jeunes dans la conception et la
des jeunes sur les SAJ œuvrant en mise en œuvre et le suivi d’un programme SSRAJ au profit de la
programmes et les partenariat avec promotion et de l’utilisation des services
prises de décisions les jeunes pour 10.3. Renforcer les capacités des responsables des structures de
les concernant la promotion des jeunesse dans la planification, la mise en œuvre, le suivi et évaluation
sont renforcées et activités de SSRAJ des programmes les concernant
soutenues.
Produit 11
Les structures de
prise en charge 11.1 Renforcer les compétences des réseaux de jeunes en vue de
et les réseaux Nombre mieux défendre les intérêts des adolescents et jeunes victimes de
de jeunes sont d’organisations violences sexuelles
impliqués dans ou de structures 11.2 Promouvoir l’éducation des filles dans les écoles et dans les
la réduction des œuvrant dans structures de prise en charge
diverses formes l’orientation et/ou
11.3 Sensibiliser les réseaux de jeunes pour orienter les jeunes victimes
de violences faites la prise en charge
de mariages forcés/arrangés et leurs parents vers les structures de
aux adolescents des adolescents et
prise en charge et sur l’utilité des méthodes contraceptives
et jeunes et jeunes victimes de
des pratiques violences sexuelles 11.4 Dénoncer les mariages forcés et toute infraction dont les mineur(s/
dégradantes fonctionnelles es) sont victimes
comme les 11.5 Renforcer la sensibilisation et l’orientation vers la prise en charge
mariages des des jeunes filles victimes de fistule obstétricale
enfants ou mariages
forcés.
Axe stratégique 4 : Offre de services de santé communautaires et cliniques intégrés de SSRAJ de qualité et conviviaux
adaptés aux adolescents et jeunes
22
13.1 Disséminer les standards et normes nationaux des Centres de
Produit 13 Santé Amis des Jeunes
Le nombre 13.2 Former, équiper, et organiser les centres de santé publics pour
de formations Nombre de qu’ils deviennent amis des jeunes
sanitaires labélisés formations
CSAJ suivant sanitaires labélisés 13.3 Augmenter la couverture géographique des CSAJ par son extension
les standards et amis des jeunes dans les formations sanitaires privées et les infirmeries des écoles et
normes nationaux pour handicapés
est accru 13.4 Labéliser les services amis de jeunes au niveau des centres de santé
publics, privés et confessionnels
Axe stratégique 5 : Gouvernance, coordination multisectorielle, suivi et évaluation des interventions
23
IV. CADRE DE MISE EN ŒUVRE
IV.1 Cadre institutionnel
La mise en œuvre du PSN SRAJ nécessite un cadre institutionnel constitué d’un :
• Organe administratif : Pour les prises de décisions de haut niveau ou stratégiques, il est composé du Comité
National de Coordination (CNC/SRAJ) au niveau national, et du Comité Régional de Coordination (CRC/SRAJ)
au niveau régional
• Organe exécutif : Pour la mise en œuvre, il est dirigé par le MSANP, avec la participation de tous les
partenaires œuvrant en SSRAJ, ainsi que les organisations de la jeunesse.
• Organe législatif : Pour l’application de la Loi, il est dirigé par le Ministère de la Justice avec la participation
des autres Ministères habilités.
Le comité national de coordination en SRAJ est à la fois un organe de prise de décisions stratégiques et un organe de
concertation. Il apporte et suggère des orientations pour la mise en œuvre effective du programme de promotion de
SRAJ conformément au PSN depuis le plaidoyer, l’élaboration, la planification, la mise en œuvre et le suivi des activités.
22 CRC STD
OSC
DRS
SDSP Secteur privé
Partenaires de mise en
oeuvre Mouvement de jeunesse
Autres partenaires de
mise en oeuvre
ORGANE LEGISLATIF
Cadre institutionnel
24
IV.2 Cadre organisationnel : Rôles des acteurs
IV.2.1 Secteur public
MINISTÈRE DE LA JUSTICE
MINISTÈRE
• vulgarisation des textes en vigueur
EN CHARGE DE LA SANTÉ • garant de l’application de la Loi.
• coordination des interventions • acteur dans la réactualisation des textes.
• gardien des normes de services en
SR (formation technique et
managériale des acteurs publics,
privés, et communautaires tels que
CCDS, CCAC et COSAN). MINISTÈRE EN CHARGE DE LA COMMUNICATION, HYGIENE,
• mise en place des CSAJ TOURISME
opérationnels. • activités IEC/CCC de qualité en SRAJ à travers le mass media,
surtout radio, télévision et presse écrite
• forum de discussion numérique ciblant la population totale.
25
IV.2.2 Secteur privé
Le secteur privé est constitué des organisations sanitaires interentreprises, les entreprises privées et les industries. Ce
secteur peut assurer des offres de services en SSRAJ et offre un avantage comparatif pour cibler les jeunes en milieu
de travail et contribuant ainsi à l’atteinte des objectifs et à la réalisation des résultats du PSN SRAJ.
OSC travaillant dans le domaine de santé et développement des adolescents et des jeunes
Les OSC, composées des organisations confessionnelles, des ONG ainsi que des différentes associations, sont censées
représenter la population à tous les niveaux décisionnels de l’organisation tout en étant garant de l’atteinte des
objectifs et de la mise en œuvre du PSN SRAJ. Intervenants de proximité, elles œuvrent en faveur de la promotion et
de prestation de services communautaires et renforcent les capacités des acteurs. Certaines d’entre elles développent
des activités de prestation de services cliniques au profit des adolescents et jeunes, suivant leur mission. En synergie
et en collaboration avec les zones sanitaires, elles facilitent l’intégration des statistiques de services dans les données
du comité locale de promotion de la SRAJ. Elles participent aussi aux activités de plaidoyer en vue de la mobilisation
des leaders communautaires et des Partenaires Techniques et Financiers dans le programme de mise en œuvre du PSN.
Organisations et mouvements de jeunesse
Elles contribuent à la promotion de l’IEC/CCC en SRAJ, des
prestations de services à base communautaire en tant que
pairs éducateurs et agents communautaires.
26
CRITERES INDICATEURS
1. Etablissement de santé
Offrir un environnement
Heure de réception pratique pour les jeunes, salle
accueillant, propre et garantit le
3 de réception respectant la confidentialité visuelle
respect de la vie privée et de la
et/ou auditive
confidentialité.
2. Prestataires de services
Les jeunes ont libre accès aux Réception des jeunes sans aucune contrainte, ni
8
services offerts de la part du prestataire ni de la famille
27
Le centre de santé a un
Séances d’information et d’éducation sur les
programme d’information
9 sujets liés à la SSRAJ planifiées et mises en œuvre
répondant aux besoins des
pour les adolescents et les jeunes
adolescents et des jeunes
3. Adolescents et Jeunes
Les adolescents et les jeunes Disposition des supports IEC ciblant les
connaissent l’existence et la adolescents et les jeunes (affiches, de brochures,
11
disponibilité de l’offre de services etc.) ou collaboration avec des sensibilisateurs
qui leur sont destinés. communautaires (AC ou autres)
4. Communauté
28
VI. MECANISME DE SUIVI EVALUATION
VI.1 Processus de planification
La réussite de la mise en œuvre de ce plan dépendra d’un certain nombre de facteurs : (i) un engagement politique
au plus haut niveau de l’Etat durant le processus d’élaboration et de mise en œuvre, (ii) une coordination efficace des
partenaires et (iii) un dispositif de suivi et d’évaluation opérationnel à tous les niveaux.
Pour traduire l’opérationnalisation des stratégies, une large diffusion du PSN SRAJ doit être assurée. Chaque intervenant
aura son plan opérationnel y afférant.
CONCLUSION
Le PSN en SRAJ à Madagascar constitue pour l’ensemble des acteurs le cadre de référence nationale pour toutes
interventions en matière de Santé des Adolescents et des Jeunes. Les programmes qui seront conçus et mis en œuvre
à partir du présent document visent une meilleure prise en compte des problèmes de santé et de développement des
adolescents et des jeunes qui, de par leur poids démographique, restent stratégiques.
Ce document n’est pas un document de travail du Ministère de la Santé exclusivement, mais de tous les acteurs actuels
et potentiels en matière de SSRAJ. C’est un outil de planification stratégique et de plaidoyer.
Son utilisation devra permettre aux différents acteurs de se mettre dans une logique de synergie pour mieux s’assurer
de l’efficacité et de la complémentarité des interventions ciblant les adolescents et les jeunes où qu’ils se trouvent, dans
la communauté, à l’école, dans les endroits de loisirs et dans les milieux de travail.
Les interventions répertoriées dans ce document ne sont ni limitatives ni exhaustives. Du contexte évolutif et des
réalités pourraient naitre des nouveaux défis et enjeux qui requièrent de nouvelles stratégies et d’actions pour y faire
face. Les nouvelles approches sont toujours encouragées et les revues et les évaluations sont prévues pour servir du
mécanisme d’ajustement.
29
GLOSSAIRE
1. Le droit à l’égalité, à l’égale protection devant la loi et à n’être soumis à aucune discrimination sur la base de
son sexe, sa sexualité ou son genre
2. Le droit à la participation pour tous, sans distinction de sexe, de sexualité ou de genre
3. Le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité de la personne et à l’intégrité corporelle
4. Le droit au respect de la vie privée
5. Le droit à l’autonomie et à la reconnaissance devant la loi
6. Le droit à la liberté de penser, d’opinion et d’expression et le droit à la liberté d’association
7. Le droit à la santé et de bénéficier des progrès de la science et de la technologie
8. Le droit à l’éducation et à l’information
9. Le droit de choisir de se marier ou non, de fonder et planifier une famille et de décider d’avoir ou non des
enfants, quand et comment
10. Responsabilité et réparation
SOINS DE SANTE DE LA REPRODUCTION
Les soins de santé de la reproduction sont définis comme l’ensemble des méthodes, techniques et services qui
contribuent à la santé de la reproduction et au bien-être en prévenant et en traitant les problèmes de santé y relatifs.
Ils englobent également les soins relatifs à la santé sexuelle, qui visent à améliorer la vie et les relations personnelles,
et ne se limitent pas aux conseils et soins en matière de reproduction et de maladies sexuellement transmissibles.
(Source : OMS)
PREVALENCE CONTRACEPTIVE
La prévalence contraceptive est le pourcentage des femmes qui utilisent actuellement, ou dont le(s) partenaire(s)
sexuel(s) utilisent actuellement, au moins une méthode contraceptive quelconque. Elle se rapporte souvent aux
femmes mariées ou en union âgées de 15 à 49 ans.
(Source : OMS)
30
INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE (ISF)
L’indice synthétique de fécondité évalue le nombre d’enfants qu’aurait une femme, au cours de sa vie féconde, si elle
se comportait conformément à la fécondité par âge observée au cours d’une année donnée.
(Source : Larousse)
EDUCATION FORMELLE, NON FORMELLE ET INFORMELLE
Apprentissage formel / Education formelle
Enseignement organisé et dispensé à l’école * et qui est explicitement désigné comme apprentissage (en termes
d’objectifs, de temps ou de ressources). L’apprentissage formel est intentionnel de la part de l’apprenant; il
débouche généralement sur la validation et la certification.
* ou dans un contexte organisé et structuré (par exemple dans un établissement d’enseignement ou de formation,
ou sur le lieu de travail)
Apprentissage non-formel / Education non-formelle
Enseignement d’un sujet en particulier, à l’intérieur de l’école ou à l’extérieur, qui est intégré dans des activités
planifiées qui ne sont pas explicitement désignées comme activités d’ apprentissage (en termes d’objectifs, de temps
ou de ressources) mais qui comportent un important élément d’apprentissage. L’apprentissage non formel est
intentionnel de la part de l’apprenant.
31
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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developed countries. Washington DC, FHI 2005.
7. MEN, Cadre de l’Orientation de l’Education Sexuelle en milieu scolaire, DCI, 2014.
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9. MEN, Plan Sectoriel de l’Education, 2017.
10. Michelle J. Hindin and Adesegun O. Fatusi, Adolescent Sexual and Reproductive Health in Developing Countries: An
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12. MSANP/Alliance GAVI, Rapport d’évaluation des interventions de santé ciblant les adolescents, Projet de démonstration
du vaccin anti-HPV, Juillet 2014.
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adolescentes dans les pays en développement : les faits, Genève Suisse, 2012
15. OMS, Health for the world’s adolescents: a second chance in the second decade, 2014.
16. OMS, Les grossesses chez les adolescentes, Aide-mémoire N° 364, Septembre 2014
17. OMS, The sexual and reproductive health of young adolescents in developing countries: Reviewing the evidence,
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programmes, 2014.
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l’Afrique de l’Est et du Sud : Rapport du Madagascar, 2017
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33. USAID, En finir avec le mariage des enfants et répondre aux besoins des enfants mariés : une vision pour agir, 2012
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Reproductive Health: A Review of Evidence on Interventions Commonly Accepted as Best Practices, Global Health:
Science and Practice, September 2015
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des services en santé sexuelle et reproductive par les jeunes parents dans deux régions de Madagascar: Menabe et
Vakinankaratra, 2015
37. IPPF, La Déclaration des droits sexuels de l’IPPF, Le choix ouvre sur un monde de possibilités, Oct 2009
32
LISTE DES PARTICIPANTS A L’ELABORATION DU PSN SRAJ
33
44 RAKOTONIRINA Minoarisoa Faratiana SSRA / DSFa
45 RAKOTOSEHENO Noro Haingo MJS /CNP Jeunes
46 RAKOTOSON H. Patricia ET / SPF / DSFa
47 RAKOTOVAO Jean Pierre USAID/ MCSP
48 RALAISON Haingo Lalaina USAID/ MCSP
49 RALIDERA Onisoa Rindra USAID MIKOLO
50 RALISOAZANAKOLONA Tianarimanga SRA/DSFa
51 RALY JEAN E. Karen Sun Mpanazava eto Madagasikara
52 RAMAHAVORY Cellin Jimmy PSI
53 RAMAHEFAHARISON Seta Vokovokomanga FLM 67Ha
54 RAMANANDRAIBE Lalao Harisoa DSFA /MSANP
55 RAMANDRESY Antsa Association Tanora Garan’Teen
56 RAMANANTSOA Fanjaharitiana Nutrition / MSANP
57 RAMAROLAHY Nirisoa ET/DLIS/MSP
58 RAMBELOSON Hasina DPS
59 RAMBOANANASOLONDRAINIBE Z. Joëlson DSFa / CSPSFa
60 RAMIHANTANIARIVO Herlyne DGS
61 RAMINOSOA Fara SE CNLS
62 RANDREMBASON Sitraka Lovasoa Mpanazava eto Madagasikara
63 RARNDIAMAMPIANDRA Hasindrainy SLRC
64 RANDRIAMANANA Lalatiana Victor Admin/SSRA
65 RANDRIAMANANATSOA Volatiana USAID/ MCSP
66 RANDRIAMANANTENA Julia DPJ/MJS
67 RANDRIAMASIARIJAONA A. Harinelina Chef SNUT/DSFa
68 RANDRIANAMPY Hantamalala OFNALAT / MSANP
69 RANDRIANARIVAO Jaona Elie Allo Fanantenana Ligne 511
70 RANDRIANARIVONY Constand Girard Admin/SSRA
71 RANDRIANARIVONY Zakariasy Responsable jeune USAID Mikolo
72 RANDRIANIRINA Luc Herman AT / DGS
73 RANDRIARIMANANA Aina Jeunes Ambassadeurs SRAJ
74 RANDRIANJATOVO Elie DRH/MEN
75 RASAMIMANANA Nivo Nirina SALFA
76 RASAONA Hery Baholisoa ET / SACPS / DPS
77 RASOARIMAMONJY Josephine MPPSPF / DGPF
78 RASOANIRINA Francine PSI
79 RASOLOFONIRINA Germain DCI/MEN
80 RASOLOMANANA Hary Andrianaina UNESCO
81 RASOLONJATOVO Richard PMPM
82 RATAHIRIMANANIRINA Beby SCM / DPS
83 RATSIFERANA Holy Mahefa Princia MEN/DSS
84 RATSIRARISOA Hery ET SSE/DSFa
85 RAVELOJAONA Maryse ET SMSR/DSFa
86 RAVELOMANANONY Huguette PMPM
87 RAVONIARISOA Marie Geogette MSANP/ DSFa
88 RAZAFIMANANTSOA Tiana UNICEF
34
89 RAZAFIMBAHINY Jaonosy Philibert Allo Fanantenana Ligne 511
90 RAZAFINDRADIMY T. Hery Patrick FISA
91 RAZAFINDRAMISY A. Jeunes Ambassadeurs SRAJ
92 RAZAFINDRAVELO Angeline Chef SRA / DSFa
93 RAZAFINDRAVONY Bakolisoa USAID/ MCSP
94 RAZAFINIMARO José Franck MPPSPF / DPG
95 RAZAFINJANAHARY Jeanne EKAR – SANTE
96 RAZAFY Sylvain CNP / MSANP AT/ SG
97 RAZANAMORASOA Hasina DCI/MEN
98 RAZANAKOTO Georges SSRA / DSFa
99 SIBO Maminah UNESCO
100 SOANJARA Angeline OMS
101 VAOARISOA MCRI
35
« La multiplication de ce document a été rendue possible grâce au soutien généreux du peuple américain, par le biais de l’Agence des Etats-
Unis pour le développement international (USAID), en vertu des termes de l’accord coopératif AID-OAA-14-00028. Le Programme USAID
pour la survie de la mère et de l’enfant est responsable de cette publication qui ne représente pas forcément le point de vue de l’USAID ou
du Gouvernement des Etats-Unis. »
36