L'apport Des Marchés de Capitaux Au Financement Des PME Marocaines
L'apport Des Marchés de Capitaux Au Financement Des PME Marocaines
L'apport Des Marchés de Capitaux Au Financement Des PME Marocaines
European Scientific Journal March 2018 edition Vol.14, No.7 ISSN: 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431
M. Mohamed Oudgou
M. Mohamed Zeamari
Laboratoire d’Études et de Recherches Économiques et Sociales (LERES).
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales.
Université Moulay Ismaïl, Meknès, Maroc
Abstract
Moroccan SMEs do not use generally capital market due to rigidity of
the conditions. Moroccan authorities have introduced the measurements to
deal with this problem and to encourage SMEs to access in the capital market
since 2000. However, these measures were less efficient because they are
multiple reason, but indeed, it still attributed to the financial and institutional
conditions of access to capital market. The article target is to analyze capital
market reforms and its contribution to financing Moroccan SMEs. In order to
help us to determine the constraints of access the SMEs to direct finance. In
fact, to achieve the target we need to adopt a methodology based on the
analysis of secondary statistics and official reports of the main actors of the
capital markets in Morocco.
Résumé
Dans plusieurs études sur le financement des PME marocaines, il est
constaté que cette catégorie d’entreprises ne recourent que très faiblement aux
marchés de capitaux. Afin de faire face à cette problématique, les autorités
marocaines ont mis en place une panoplie de mesures depuis le début des
années 2000. Malgré les efforts déployés, le troisième compartiment de la
bourse de Casablanca ne comporte qu’un nombre très limité de PME. Les
causes sont, en effet, multiples mais, sont toujours imputées aux conditions
financières et institutionnelles d’accès aux marchés de capitaux. L’objectif de
cet article est d’analyser l’ampleur des réformes des marchés de capitaux et
leurs apports au financement des PME marocaines. Pour atteindre cet objectif,
nous adoptons une méthodologie fondée sur l’analyse des statistiques
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Introduction
L’aide en faveur de la promotion des PME est née à la fin des années
1970 aux Etats-Unis. Ceci, constitue une « distorsion au régime de la
concurrence que les pouvoirs publics américains justifient par plusieurs
raisons. La première repose sur le processus de destruction-créatrice : il
convient d’aider les PME à devenir les champions de demain. La deuxième
raison réside dans l’aptitude de ces entreprises à créer des emplois… »
(Levratto, 2009). La politique publique américaine en faveur des PME repose
sur la distribution des crédits à des taux privilégiés et la garantie1. La Grande-
Bretagne a suivi le modèle américain, et met en place à la fin des années 1970
un système de garantie des crédits dédié aux PME complété par un plan
d’expansion et la création d’un marché des capitaux réservé aux entreprises
non cotées.
La prise en compte des PME marocaines par le gouvernement remonte
au début des années 2000. A partir de là, et compte tenu de leur importance
dans le tissu économique national et leur sous-capitalisation, que des politiques
d’appui soient lancées en leur faveur. Ce n’est qu’à partir de 2002 qu’un
renforcement de ces politiques est apparu suite à la promulgation de la charte
des PME. Cette charte a défini, pour la première fois, la PME marocaine et a
mis l’accent sur une dizaine de politiques prioritaires notamment, la création
de l’ANPME2, l’allégement et la simplification des règles juridiques dans les
domaines financiers, fiscales et fonciers, la promotion de l’innovation via la
création des fonds d’investissement en capital, la création des sociétés
régionales de financement, etc. Parallèlement, des actions d’envergure ont été
lancées depuis 2003 pour la sensibilisation des TPME sur les actions des
politiques publiques en leur faveur, sur les conditions de leur financement, sur
la législation fiscale et sociale, etc. En outre, le soutien public au financement
des PME marocaines est renforcé par la refonte du système de garantie national
en 2009. Dès lors, L’Etat s’appuie exclusivement sur les fonds de garanties la
1
Les politiques publiques américaines en faveur des PME reposent sur la loi fondatrice
appelée le Small Business Act (SMA). Ce dernier a été créé par Small Business Administration
(SBA) et voté le 30 juillet 1953 par le congrès américain. La SBA se charge aujourd’hui de
toutes les aides aux PME, qu’il s’agisse du financement, du conseil, de la formation, de l’accès
aux marchés publics ou du lobbying en faveur des PME.
2
En conséquence de la création de l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME
(ANPME), l’Office pour le Développement Industriel (ODI) a été dessous. ODI est une
institution publique ayant eu pour mission de développer le tissu industriel marocain.
Actuellement cette agence est nommée Maroc-PME.
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Caisse Centrale de Garantie (CCG) pour supporter une partie du risque des
PME couru par les établissements bancaires.
Dans le même ordre, l’Etat a mis en place plusieurs actions afin de
faciliter l’accès des PME aux marchés de capitaux. Les marchés boursiers
procurent aux PME des ressources financières directes pour financer leur
développement et leur assure une visibilité (CDVM, 2011). A la fin des années
70, des pays européens ont reproduit l’exemple des Etats-Unis des Small Caps
du NASDAQ et ont créé des compartiments boursiers dédiés spécialement aux
PME afin de renforcer leurs fonds propres. Le Maroc reproduit l’expérience
européenne en créant un troisième compartiment réservé aux entreprises
moyennes. En dépit des réformes des marchés des capitaux (marché monétaire
et marché financier) en 1993, le financement de l’économie en général et des
PME en particulier demeure limité. Les réformes introduites ont été
manifestées par l’inefficacité de la politique de change et celle de
l’encadrement de crédit. A cet effet, les autorités marocaines ont affiché une
volonté ambitieuse de faire de Casablanca une place financière via la
promulgation de la loi de 21 septembre portant réforme des marchés des
capitaux. Cependant, ces efforts demeurent vains en raison de la distorsion
entre les exigences d’accès à ces marchés et les caractéristiques des PME
marocaines. Jusqu’à quel point les efforts entrepris ont permis aux PME de se
financer via le marché des capitaux marocain ?
Dans le présent article, nous nous focalisons notre attention sur le
financement direct des PME marocaines par le marché de capitaux et les
actions menées dans ce cadre pour inciter ces entreprises à y accéder
davantage.
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adjudications des bons de trésor et le deuxième est relatif à la création des titres
de créances négociables.
3
Ces opérations s’appelle la mise en pension et consiste en un transfert simultané, entre deux
parties, de titres contre une certaine somme d’argent, avec l’engagement des deux parties de
procéder au transfert inverse à une date ultérieure.
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catégories actuellement : les bons de trésor émis par l’Etat (le trésor)4, les
billets de trésorerie émis par les entreprises privées ou publiques non
financières5, les certificats de dépôts émis par les banques6 et les bons des
sociétés de financement7. Ces titres sont émis au gré de l’émetteur pour
financer ses besoins. La loi autorise tous les investisseurs à accéder à ce
marché, y compris les personnes physiques via les Organismes de Placement
Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM). Il y a donc une libéralisation du
marché et une augmentation de la concurrence entre les intervenants. De ce
fait, les emprunteurs peuvent se financer ou placer la liquidité sur un marché
ouvert à des meilleures conditions.
Graphe 1 : Evolution de l’encours des Titres de Créances Négociables (TCN) (en millions de
dirhams)
47.513,00
52.218
45.904
44.576
42.867
21.825
20.826
11.259,30
15.766
9.436,50
7.932,20
7.649,20
10.075
5.541,50
6.145
6.050
5.585
5.257
3.501
3.443
40
Source : Elaboré par nous-mêmes à partir des rapports annuels de (CDVM, 2014 et 2015)
4
Les Bons de trésor ont une durée qui varie de court terme (12, 26 et 52 semaines), moyen
terme (2 à 5 ans) et de long terme (12, 15 et 20 ans) remboursables in fine. Le montant est fixé
par voie réglementaire.
5
Billets de trésorerie : émis par les sociétés ayant au moins 5 ans d’existence, trois bilans
certifiés. Leur achat s’effectue à travers les OPCVM. Le montant du billet est de 250 000 Dh
minimum et la durée de 10 jours à 1 an.
6
Certificats de dépôts : montant minimum de 50 Mdh et d’une durée de 10 jours à 7 ans.
7
Les bons des sociétés de financement : émis par les sociétés de financement et dont la durée
est de 2 à 7 ans.
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Le capital lors de la constitution ne peut être inférieur à 1 500 000 dh et ne peut être inférieur
à 5 000 000 dhpour celles qui veulent agir pour leur propre compte. Ainsi, ne peuvent exercer
qu’après agrément du ministère chargé des finances sur avis de l’AMMC.
9
Les 17 sociétés de bourse sont : Alma Finance Groupe, Artbourse, Atlas Capital Bourse,
Attijari Intermédiation, BMCE Capital Bourse, BMCI Bourse, Capital Trust Securities, CDG
Capital Bourse, CFG Marches, Crédit du Maroc Capital, ICF Al Wassit, MENA.C.P, MSIN,
Sogecapital Bourse, Uplines Securities, Valoris Securities, Wafabourse.
10
Les SICAV sont des sociétés anonymes à capital de 50 Millions de dirhams minimum et ont
pour objet la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilière et de liquidité, alors que les FCP
représentent une copropriété des valeurs mobilières et de liquidités. Les FCP n’ont pas le statut
de personne moral.
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Bourse (5%), la CDG (10%), les compagnes d’assurances (15%), les banques
(25%), Bank Al-Maghreb (20%) et par l’Etat (25%). Une telle répartition offre
une représentation de l’ensemble des intervenants à la Bourse de Casablanca
et elle compte actuellement 178 affiliés (Maroclear, 2015). Maroclear a pour
mission d’assurer la codification des valeurs mobilières, la conservation et
l’administration des valeurs mobilières pour le compte de ses affiliés, de gérer
les comptes des valeurs mobilières ouverts au nom de ses affiliés et leurs
faciliter l’exercice des droits attachés aux valeurs mobilières et à
l’encaissement des produits qu’ils génèrent11.
D’autres réformes d’ordres techniques ont été entamées en parallèle
afin de moderniser l’organisation du marché boursier. Il s’agit notamment de
la mise en place d’un système de cotation électronique en 1998 et sa
modernisation en 2008 afin d’assurer une rapidité d’exécution des ordres de
bourses avec transparence et sécurité. L’adoption de la capitalisation flottante
et le lancement en 2002 de nouveaux indices de capitalisation (MASI et
MADEX). Le remplacement du Marché Officiel et du Marché des Cessions
Directes par le marché Central et par le Marché de Blocs. La création du
troisième compartiment dédié aux PME.
Selon le Dahir n°1-211-93 relatif à la Bourse des Valeurs de
Casablanca, le capital de la bourse est détenu à parts égales par les sociétés de
la bourse. Ce modèle « mutualiste » atteint ses limites au niveau de l’unicité
du corps de gouvernance ce qui limite l’évolution du marché (Ministère de
l’Economie et des Finances, 2016). Afin d’accompagner le financement du
développement économique du pays, l’ouverture du capital de la Bourse est
devenue une nécessité. Le projet d’ouverture de la bourse fait référence à
l’amendement du Dahir susmentionné suite à la signature en novembre 2015
d’un mémorandum d’entente entre l’Etat, l’AMMC, les actionnaires actuels
de la Bourse de Casablanca et ses futurs actionnaires. De ce fait, l’actionnariat
de la Bourse sera réparti entre les banques (39%), la CDG (25%), les sociétés
de bourses indépendantes (20%), les sociétés d’assurances (11%) et
Casablanca Finance City Authority (5%)12. La diversification des actionnaires
permettra à la Bourse de passer à un nouveau pallier de croissance et de
s’ouvrir sur le continent Africain. Le mémorandum d’entente a prévu
également la transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse en une
Société Holding.
Le processus de modernisation du secteur financier marocain a été
couronné par l’adoption de la loi relative à la création de Casablanca Finance
11
Dahir n°1-96-246 du 29 Chaabane 1417 (9 janvier 1997) portant promulgation de la loi
n°35-96 relative à la création d’un dépositaire centrale et à l’institution d’un régime de
l’inscription en compte de certaines valeurs.
12
L’ouverture du capital de la Bourse de Casablanca à d’autres partenaires stratégiques
internationaux est également envisagée.
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Note n°53/2013 du 21 février 2013 du Ministère de l’économie et des finances et de la
direction générale des impôts « relative à la clarification de certains avantages fiscaux
accordés aux sociétés ayant le statut « Casablanca Finance City » et à leurs salariés.
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Source : http://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=6&Cat=5
17
La liste et la date des sociétés introduites est disponible sur le lien : http://www.casablanca-
bourse.com/bourseweb/Dernieres_Introductions.aspx . Ces sociétés sont : MSA (juin 2016),
AFMA (décembre 2015), TMA (mais 2015), RDS (décembre 2014), TQM (décembre 2013),
AFI (janvier 2012), S2M (décembre 2011), JET (décembre 2011), STR (juin 2011), SAH
(novembre 2010).
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Tableau 3 : Comparaison du nombre des sociétés cotées en bourse avec des pays émergents
18
La Fédération international des bourses (Word Federation of Exchanges – WFE), site
officiel : https://www.world-exchanges.org
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marché central est plus important que celui du marché des blocs. Cet écart est
de plus en plus important sur le marché des actions que celui des obligations.
Le marché des actions est toujours marqué par la faiblesse des
introductions et la rareté des opérations d’augmentation de capital. Alors que
le marché des obligations est dominé à 99% par les opérations d’émissions
d’emprunt et les apports de titres sont quasiment nuls.
Tableau 5 : Evolution des volumes des transactions par catégorie (en millions de dirhams)
Source : Elaboré par nous-mêmes à partir des rapports du (CDVM, 2010, 2013, 2015).
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Il ressort du tableau ci-haut que, sur les dix dernières années, une
diminution continue de la capitalisation boursière. Cette capitalisation est
passée de 139,1 Milliards de dirhams en 2006 à 326,1 en 2007 pour se situer à
44,9 milliards de dirhams à fin 2015. La régression positive durant la période
de 2006-2009 est imputée au nombre important des opérations d’introductions
des entreprises (25 entreprises sur toute la période). Cependant, la chute
terrible constatée en 2008 par rapport à 2009 est imputable à la crise financière
internationale et la perte de la confiance des investisseurs en bourse.
Globalement, entre 2008 et 2015, la capitalisation boursière a reculé en
moyenne de -2,8% par an contrairement à la période de 2000-2007 où elle a
19
Financiarisation de l’économie par la bourse est appréciée par le ratio :
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑖è𝑟𝑒 /𝑃𝐼𝐵.
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Voir 1.1.2. Le marché des titres de créance négociables (TCN).
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Ces commissions ont été fixées en 2013 et aucune mise à jour n’a été
effectuée jusqu’à présent. Elles sont payables indépendamment des conditions
d’évolution du marché et particulièrement du niveau de la structure de capital
des entreprises cotées. En outre, ces commissions sont applicables aux trois
compartiments du marché boursier : développement, croissance et principal,
ce qui ne favorise par l’accès des PME au troisième compartiment. Par ailleurs,
les commissions de négociation sont fixées à 0,1% H.T du montant des
transactions sur les actions. Ces commissions sont assujetties à la TVA de
10%21.
Pour le marché obligataire, il est ouvert à l’ensemble des sociétés
anonymes (SA) sans conditions d’activités, de capital ou de bénéfice.
Cependant, les conditions applicables n’envisagent pas des particularités ou
des avantages pour les PME. De ce fait, ces entreprises restent marginalisées.
D’ailleurs, nous avons constaté que ce marché est le moins dynamique
puisqu’il ne contient que 48 entreprises, particulièrement des banques et des
grands groupes du secteur immobilier. Selon le CDVM(2011), les PME
marocaines n’ont pas toujours accès au marché obligataire, car les conditions
sont hors de portée de cette catégorie d’entreprise.
Comme le marché des actions, l’admission au marché des obligations
est soumise à une commission de cote de 0,005% H.T payable par le
souscripteur et l’émetteur plafonnée à 10 000 DH H.T pour chacune des
parties. En outre, la société émettrice doit payer une commission de séjour
annuel une fois l’emprunt coté selon la grille tarifaire suivante :
Tableau 9 : La commission annuelle de séjour pour le marché des obligations
Montant restant dû Montant H.T Plafond par
au 31/12/N-1 (Versement annuel) émetteur H.T
Inférieur à 100 MDH 2 500 DH 50 000 DH
De 100 à 500 MDH 7 500 DH 50 000 DH
Supérieur à 500 MDH 15 000 DH 50 000 DH
Source : Bourse des valeurs mobilières. Retrieved from http://www.casablanca-
bourse.com/bourseweb/Content.aspx?IdLink=61&Cat=5
21
Conformément à l’article 101 de la Loi des finances n°35-05 pour l’année 2006.
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entreprises ont été introduites en 2011 et une en 2012 contre la sortie d’une
entreprise en 2011. Ces résultats mitigés montrent l’inefficacité de l’offre et
l’incapacité des autorités à attirer les PME de s’introduire en bourse.
Dans le cadre du processus des réformes du marché financier à
l’échelle nationale et régionale un partenariat a été signé en juin 2014 avec le
London Stock Exchange Group (LSEG). La 1ère concrétisation de ce
partenariat est la mise en place d’un programme appelé ELITE 23 destiné à
préparer les PME aux exigences nécessaires afin de s’introduire en bourse. Ce
programme mis en place au Royaume Uni en 2014, dans 24 pas Européennes
en 2015 et adapté et déployé au Maroc par la Bourse de Casablanca, le 1er pays
non européen. En effet, ce programme, est né pour limiter l’écart24 entre les
exigences du marché boursier marocain et la réalité des entreprises marocaines
notamment les PME (La bourse des valeurs mobilières de Casablanca, n.d.).
Cela permet au marché marocain des capitaux d’introduire des entreprises
répondant aux normes d’organisation, de gouvernance et de transparence
qu’exige le fonctionnement de marché. Pour ce faire, une communié de 24
partenaires, composées des banques, des cabinets juridiques, des cabinets
d’audit et d’expertise comptable, des cabinets de conseil financier, des fonds
d’investissement, des organismes de formation été créée sous l’encadrement
de la bourse de Casablanca.
Le programme de labélisation « ELITE » s’étale sur trois phases : se
former, se préparer et se mettre en valeur.
1ère phase « Getready » : c’est la phase de formation des dirigeants et
des actionnaires de l’entreprise qui participe au programme. La formation est
répartie en 6 modules construits et adaptés selon les besoins des entreprises.
Le but de cette étape est double, le premier est la préparation de l’intégration
des changements culturels et organisationnels dans les entreprises éligible au
programme, le deuxième est de permettre aux entreprises d’accéder au moyen
de financement non nécessairement par l’introduction en boursier.
2ème phase « Get fit » : c’est la phase d’identification et d’évaluation
des lacunes, d’une part, et de début d’introduction des changements sur le
système organisationnel et financier de l’entreprise, d’autre part. Durant cette
phase, la communauté des experts créée est à la disposition des entreprises
éligibles afin de les conseiller et de les aider à introduire les changements, lever
des fonds ou communiquer avec des investisseurs. Les principaux objectifs
ainsi recherchés sont la consolidation de la pratique de la communication
23
Le programme ELITE a été développé par le London Stock Exchange Group et déployé
pour la 1ère fois en 2012 par sa filiale BorsaItaliana en Italie.
24
L’écart a été constaté lors des réunions de prospection avec les chefs d’entreprises conduite
par la bourse des valeurs mobilière et une étude menée conjointement avec Maroc PME et
l’APSB.
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Conclusion
Les réformes et les efforts des pouvoirs publics destinés à inciter les
PME à accéder aux marchés de capitaux demeurent vains. En effet, les PME
marocaines ne disposent pas encore une bourse de valeurs mobilières. Ces
entreprises n’ont la possibilité qu’à l’introduction au troisième compartiment
(marché croissance). Malgré l’ensemble des efforts déployés par les pouvoirs
publics depuis sa création, le nombre des introductions au troisième
compartiment reste limité et ne contient actuellement que 12 entreprises.
Comme les travaux antérieurs, les causes sont imputées aux facteurs
institutionnels, financiers et fiscaux. Il s’agit notamment les conditions d’accès
à chaque compartiment (croissance, développement et principal), d’une part,
et les avantages financiers et fiscales à tirer après l’introduction en bourse,
d’autre part. En effet, si les conditions d’introduction semblent moins
25
Ces entreprises sont : KITEA, LAMACOM, 10 RAJEB, MAGHREB INDUSTRIES,
ENERGY TRANSFO, MEDASYS, OUTSOURCIA, IWACO, DAMANDIS, DESTY
TECHNOLOGIES, MUTRONIC, MANORBOIS
26
Ces entreprises sont : AGRO JUICE PROCESSING, AL KARAMA, BRICOMA
HOLDING, BURINTEL, CMGP, COMPTOIR METALLURGIQUE MAROC,
CUBAMAR/DECORA, GENERALE DE PROJETS, GHARB PAPIER ET CARTON
(GPC), MADEC, PROFESSIONAL LABO, SOREMAR HOLDING.
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16. Note n°53/2013 du 21 février 2013 du Ministère de l’économie et des
finances et de la direction générale des impôts « relative à la
clarification de certains avantages fiscaux accordés aux sociétés ayant
le statut « Casablanca Finance City » et à leurs salariés.
17. http://www.casablanca-
bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=6&Cat=5
18. http://www.casablanca-
bourse.com/Bourseweb/DetailEvenement.aspx?IdArticle=309&IdLan
gue=1
19. La liste et la date des sociétés introduites en bourse :
http://www.casablanca-
bourse.com/bourseweb/Dernieres_Introductions.aspx.
20. La Fédération international des bourses (Word Federation of
Exchanges – WFE), site officiel : https://www.world-exchanges.org
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