Les Perspectives Agricoles A Lhorizon 2030
Les Perspectives Agricoles A Lhorizon 2030
Les Perspectives Agricoles A Lhorizon 2030
(UEMOA)
Objectif spécifique : Développer les capacités requises au sein des institutions régionales et
nationales pour renforcer la gouvernance régionale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et
des politiques agricoles dans le contexte de la résilience en Afrique de l’Ouest en vue de l’atteinte
de l’objectif “faim zéro d’ici 2025”.
L’URCP installée au sein du CILSS à Ouagadougou assure le suivi de l’action. Elle est chargée de
mettre à disposition des bénéficiaires les ressources requises pour l'exécution du projet telle que
prévue dans les composantes du projet à travers des subventions. Cette unité est appuyée par
une Assistance technique (AT) régionale composée de 4 experts principaux.
2
1. PREAMBULE
Les interventions menées au titre de cette politique depuis plus de deux décennie ont été
soutenues par un fond sectoriel « le Fonds régional de développement de l’agriculture de l’Union
(FRDA) », principal instrument financier sectoriel de l’Union en matière d’intervention dans le
secteur agricole. Ainsi, depuis son opérationnalisation en 2001, plus de cent milliards de F.CFA
ont été injectés par la Commission de l’UEMOA pour le développement agricole et la promotion de
la sécurité alimentaire. Les interventions menées ont porté notamment sur :
3
L’amélioration de l’accès aux marchés sous régional et international, pour laquelle la
Commission a mis en œuvre i) le programme de construction des infrastructures de stockage des
graines et des récoltes (magasins, silos), ii) le programme de réhabilitation des abattoirs dans les
Etats, iii) le programme de construction des marchés à bétail transfrontalier.
Malgré les efforts déployés, aussi bien au niveau national que régional, plusieurs défis persistent,
notamment :
i) La satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnels des populations de la région,
en qualité, en quantité et de façon diversifié dans un contexte de forte croissance
démographique et d’urbanisation accélérée ;
iii) La création des conditions attractives et favorables pour améliorer les investissements
privés et insérer, de manière équitable, les exploitations agricoles familiales dans les
chaînes de valeur agricole en vue d’améliorer leurs revenus. Dans l’ensemble des systèmes de
production agro- sylvo-pastorale, on dénombre une prédominance des exploitations de type
familial, caractérisées par de faibles superficies et des troupeaux de petite taille, le manque d’accès
aux intrants et aux services (mécanisation, financement, conseil agricole, transformation…),
l’utilisation de pratiques agricoles, de récolte, de manutention et de conservation, peu efficaces.
La modernisation de ces exploitations constitue un défi majeur pour la relance de la production et
de la productivité agricole ;
v) La fourniture d’emploi aux jeunes ruraux. A ce niveau il est observé un fort pourcentage
des jeunes sans emploi au sein des populations, alors même qu’il existe de réelles opportunités de
création d’emploi dans les services à l’agriculture, dans les différents segments des chaînes de
valeur et dans le développement de l’agro-alimentaire, qu’il convient de valoriser ;
4
vii) La prise en compte, par l’agriculture régionale, dans sa tentative de transformation, des
principaux enjeux ci-après :
Au regard de ces enjeux, les réponses à apporter doivent être multidimensionnelles, synergiques
et complémentaires au niveau des différentes échelles d’intervention : nationale et régionale tout
en prenant en compte les autres politiques et stratégies sous –régionales (CSSA, ECOWAP).
Dans cette perspective, les engagements ci-après ont été reconduits : (i) éliminer la faim à l’horizon
2025, (ii) réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2025 grâce à une croissance annuelle du secteur
agricole de 6% et une transformation inclusive de l’agriculture et (iii) renforcer le financement des
investissements dans l’agriculture (10% budget public).
Au niveau national, les engagements ont été traduits par la relecture des Plans Nationaux
d’Investissement Agricole (PNIAN) pour intégrer la dimension sécurité alimentaire et nutritionnelle
pour devenir des Plans Nationaux d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et
Nutritionnelle (PNIA-SAN). En cours d’adoption dans les Etats, les PNIA-SAN sont structurés
autour des principaux axes suivants :
Il prône une vision privilégiant une concentration des efforts d’investissement dans des pôles
agricoles et la promotion des filières et des chaînes de valeur agricole. Il soutient également
la connexion équitable des exploitations agricoles familiales, à travers l’agrégation et l’amélioration
de l’accès aux marchés des produits et intrants agricoles ainsi que leur accès durable aux
financements.
5
5. LES PERSPECTIVES ACTUELLES DE L’UEMOA A L’HORIZON 2030
Les efforts de la Commission viseront l’amélioration de l’accès des populations aux denrées
animales et d’origine animale (DAOA) de qualité. A cet effet, la commission compte renforcer :
- La sécurité sanitaire des animaux et des denrées animales. A travers le renforcement
des systèmes de santé animale et de santé publique vétérinaires afin de maitriser l’ensemble
des risques sanitaires et zoo sanitaires qui constituent une entrave majeure au développement
des ressources animales et halieutiques et à la libre circulation des denrées qui en sont issues.
- La gestion durable des ressources pastorales et halieutiques. En effet, du fait de leur
rareté et de leur fragilité, la Commission compte développer des efforts pour une gestion
durable des ressources naturelles y compris les ressources zoo génétiques, pastorales et
halieutiques. A ce niveau les ambitions de l’UEMOA sont d’améliorer les performances de ces
filières en vue d’accroitre leur contribution aux économies nationales et régionale à travers le
renforcement de l’organisation et de la gestion des filières animales prioritaires (bétail-viande
et avicole) et halieutiques.
6. CONCLUSION ET SUGGESTION
Rappelons que les principaux acteurs de la région (CILSS, CEDEAO et UEMOA) intervenant
dans l’Agriculture ont fortement marqué leur engagement à considérer les Programmes
nationaux (PNIA-SAN) comme instrument de référence d’intervention dans les Etats. Ils
envisagent travailler, à cet effet, à renforcer le leadership de la région, autour de la CEDEAO,
dans le suivi et l’appui à la mise en œuvre de ces instruments de référence. Toutefois, sur le
terrain cet engagement semble encore mitigé, du fait de la forte souveraineté de chaque
institution qui impacte sur les questions relatives à la concertation synergique et
complémentaire.
Cependant, et pour éviter les duplicatas, les superpositions et les contradictions, dans la mise
en œuvre des projets et programmes régionaux, il demeure fondamental que l’ensemble des
interventions ci-dessus citées soient synergiques et/ou complémentaires, avec celles des
autres acteurs régionaux (CEDEAO et CILSS) afin d’être efficaces et efficientes. Des efforts
urgents sont donc nécessaires pour renforcer la synergie/complémentarité avec les autres
interventions dans l’Union.
Au-delà de l’implication statutaire de la Commission de l’UEMOA dans la conduite de l’Initiative
AGIR, ainsi que la mise en œuvre de programmes régionaux (PAGR-SANAD, PRAPS,
PREDIP, PAPBIO, PAPFOR, SIIP, PPAO, PSPR/Mouches des fruits, Faim zéro, Initiative riz,
etc…) il est nécessaire d’identifier dès à présent et clairement :
- Les thématiques ( par ex santé animale, mouches de fruits etc.) inscrites dans l’
agenda opérationnel de l’UEMOA qui pourront être mieux valorisées par des institutions
sous régionales spécialisées telles que ALG, CILSS, CIRDES, CSCRP, CPCO, Centre
Régional de Santé Animale (Bamako) , Africa Rice, CORAF, IFDC etc de sorte à ce que
l’UEMOA se concentre sur les questions liées aux politiques, stratégies, plaidoyer et leadership
notamment en ce qui concerne les productions normatives ( Textes, règlement, harmonisation
des méthodologies etc ).
Une lecture croisée des stades actuels de mise en œuvre de ces politiques et stratégies ainsi
que les perspectives en cours, notamment l’ECOWAP (CEDEAO), la PAU et le Plan
Stratégique 2021-2025 de la BOAD, etc. devra permettre de nourrir et d’accompagner les
réflexions lors des ateliers conjoints UEMOA-CEDEAO et UEMOA-BOAD prévus par le DAREN
dans le cadre du POA21 du PAGR- SANAD.
Dans le cadre du PAGR-SANAD, un Expert Court terme pourrait contribuer à cette prospection
de synergie/complémentarité dans la dynamique actuelle de ces politiques afin d’alimenter la
réflexion lors des prochains ateliers conjoints de concertation sur ces aspects.