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TH2014 Bourkeb Menad
TH2014 Bourkeb Menad
TH2014 Bourkeb Menad
JURY :
INVITES
1
A ma famille et à mon épouse.
2
Remerciements
Les travaux présentés dans ce mémoire de thèse ont été réalisés au laboratoire Ampère.
Je tiens avant tout, à remercier la direction du laboratoire Ampère ainsi que le personnel de
l'école doctorale Electronique, Electrotechnique, Automatique de Lyon à laquelle le laboratoire
est rattaché, pour m’avoir permis de travailler dans d’excellentes conditions pendant ces trois
dernières années.
Olivier ONDEL, merci pour ton soutien, ta disponibilité et ta rigueur lors de ces trois
années. Merci aussi pour toutes les corrections que tu as apportées à mes documents.
Merci à Hamed YAHOUI pour sa contribution et pour avoir pu trouver du temps à consacrer
pour le projet malgré un emploi du temps des plus chargés.
Laurent Morel a toujours été disponible pour répondre à mes questions et pour tous ses
conseils pertinents. Ton aide m'a été précieuse tant sur la partie pratique que sur la partie
expérimental de mon travail. Je t'exprime ici mes vifs remerciements.
Merci aux partenaires du projet "CHIC", pour tous les apports de votre part qui nous ont
permis d'avancer.
3
Je remercie aussi à toutes les personnes qui font la vie du labo et que j’ai eu le plaisir de
côtoyer dans une ambiance conviviale pendant toutes ces années. Je pense en particulier à
Michelle et Younes.
Je n'oublie pas mon premier maître de stage : Alain FONTANET, pour son soutien et ses
motivations pour mon inscription en thèse lors de mon emploi au sein de "Continental
Automotive". Toute ma reconnaissance va également au responsable du site Ampère UCBL qui
a été le responsable de ma formation de master : Pr. Noel BURAIS pour m'avoir présenté le
sujet de thèse.
Un grand merci à mes amis, collègues et cousins, avec qui j'ai passé de très très bons
moments inoubliables, au-delà de la simple convivialité. Je ne cite pas vos noms car la liste est
trop longue et je vais surement en oublier certains, mais je pense très fort à vous (quelques
minutes de remémoration, vraiment !).
Mes plus grands remerciements sont à peine suffisants pour mes parents et mes grands frères
Yacine et Idir pour leurs soutiens tout au long de mon parcourt. En ce moment particulier, je
pense à toute ma famille et ma belle-famille. Mais surtout, merci à toi mon épouse Tassadit, tes
encouragements et ton sourire ont toujours été là pour me motiver. Ton doctorat et tes sacrifices
nous ont permis de nous rapprocher géographiquement. Notre mariage aura précédé de peu ma
soutenance de thèse. J'espère qu'on poursuivra le reste du chemin l'un à côté de l'autre aussi
longtemps que la vie le permettra.
4
Résumé
Cette thèse porte sur l'étude et la réalisation d’un prototype de capteur de courants innovant
pour câbles multiconducteurs. Outre le caractère non-intrusif de ce capteur (i.e. mesure sans
contact), il permet de réaliser une mesure sur un système polyphasé dont la position des
conducteurs est inconnue. L’approche adoptée est basée sur la résolution d’un problème
inverse. En effet, à partir d’une mesure de la signature des champs magnétiques autour du
câble, des algorithmes de reconstruction appropriés permettent de remonter aux courants
circulant dans le câble. En plus des résultats de simulation, un banc de tests a été conçu et une
validation expérimentale de ce concept est présentée pour répondre à un cahier des charges,
notamment pour une structure comportant un blindage en matériau ferromagnétique pour
atténuer les perturbations extérieures
Abstract
This thesis presents the study and realization of an innovative currents sensor prototype for
multi-core cables. The two main advantages of this sensor compared to existing devices on the
electrical equipment market are: firstly, it is no longer necessary to interrupt the system's
electrical power supply to install the sensor. This is due to contactless measure (non-intrusive
sensor). Another feature of our device is its capability to measure the currents in a multi-core
system with unknown positions of conductors. This currents sensor operates in a way to find
firstly the conductor positions, and then reconstructing the currents using the retrieved
positions. In order to meet specifications, simulation results, test bench measurements and
experimental results are presented with a ferromagnetic shielding.
5
Table des matières
Remerciements ..................................................................................................................... 3
Résumé ................................................................................................................................. 5
Abstract ................................................................................................................................ 5
6
3.1 Introduction .......................................................................................................... 64
4.3 Test de reconstruction des courant avec un seul magnétomètre sur le banc de test
et sans blindage .................................................................................................................. 103
7
4.4 Calibration des magnétomètres .......................................................................... 107
4.4.1 Calibration des magnétomètres avec un câble mono conducteur .............. 107
4.6.1 Développement d'un nouveau prototype sur support souple ...................... 116
7 Communications......................................................................................................... 128
8
Liste des tableaux
Tableau 1.1 : Caractéristiques générales d'un micro-magnétomètre à effet Hall [37] ............. 32
Tableau 1.2 Comparaison entre les différentes technologies des magnétomètres ................... 40
Tableau 3.1: liste des grandeurs paramétrées dans le modèle sans blindage ferromagnétique 65
Tableau 3.3 : Reconstruction des courants en présence d'un bruit magnétique V .................. 69
Tableau 3.4: liste des paramètres additionnels pour le modèle EF avec blindage ................... 72
Tableau 3.5 : Paramètre du blindage utilisé pour le calcul de la table de données .................. 73
Tableau 3.6 : Résultat de reconstruction avec blindage et en présence d'un bruit magnétique 74
Tableau 4.2 : Reconstruction des courants à deux degrés de libertés. ................................... 104
Tableau 4.3 : Reconstruction des courants à six degrés de libertés ....................................... 105
9
Liste des figures
Figure 1.1 Courbe d'évolution de la consommation d'énergie entre 2008 et 2012 en France [1]
.......................................................................................................................................... 16
Figure 1.2 : Capteur de courants de type « shunt » et schéma associé [13] ............................. 21
Figure 1.3 : Transformateur de courant [15] et son principe de fonctionnement à droite ....... 23
Figure 1.5 : Sonde de Rogowski produite par la société LEM [16] ......................................... 25
Figure 1.6 : Capteur de courant PRiME développé par LEM [17] .......................................... 26
Figure 1.8 : Capteur optique de courant commercialisé par la société ABB [19].................... 28
Figure 1.12 : Schéma d'un capteur de courant utilisant un magnétomètre Fluxgate ................ 35
Figure 1.13 : Micro-Fluxgate 2D réalisé par l'EPFL avec noyau ferromagnétique, bobines et
électronique associée [47]. ............................................................................................... 36
Figure 1.15 Magnétomètre tri-axes inductif (V0.2) réalisé par le LPP. ................................... 39
Figure 1.16 : Sonde inductive utilisée par un gaussmètre Brockhaus [63] .............................. 40
Figure 2.4 : Schéma d'étude du capteur de courants – Représentation d’un seul conducteur et
huit magnétomètres dans un repère de coordonnées polaires. ......................................... 52
10
Figure 2.6 : Champ magnétique du conducteur perturbateur dans la région de mesure sans
blindage (en haut) et avec blindage (en bas) .................................................................... 56
Figure 2.7 : Représentation du modèle Eléments Finis pour le calcul de la lookup table. Le
chemin de calcul passe par les points de mesure des magnétomètres .............................. 57
Figure 2.8 : Exemple de calcul de [K] à partir d'un capteur avec quatre magnétomètres (à chaque
fois, les conducteurs non actifs sont marqués par une croix). .......................................... 58
Figure 3.2 : Deux configurations réalistes. Gauche : un câble écrasé. Droite : un câble normal
(non écrasé). ..................................................................................................................... 66
Figure 3.9 : Variation de la norme du résidu ||R|| en nuancé de couleurs en fonction des
coordonnées des conducteurs R_cond et θ_cond. (+ position estimée, o = position réelle)
.......................................................................................................................................... 75
Figure 3.10 : Reconstruction du courant dans un conducteur, courant réel (rouge), courant
estimé sans bruit et sans POD (vert), courant estimé avec bruit (Signal/Bruit = 10) et sans
POD (bleu), courant estimé avec bruit et avec POD (noir) .............................................. 77
11
Figure 3.12 : Position angulaire initiale des magnétomètres (à gauche) et finale (à droite) pour
la simulation (R_cap = 30 mm) ........................................................................................ 80
Figure 3.13 : Influence de la position des magnétomètres (abscisses) sur la reconstruction des
courants – Eloignement progressif des magnétomètres par rapport aux conducteurs ..... 80
Figure 3.14 : Positionnement idéal des magnétomètres pour un capteur de courants à huit
capteurs de champ magnétique ........................................................................................ 81
Figure 3.15 : Induction magnétique B radiale autour du câble pour différents rayons de mesure
.......................................................................................................................................... 83
Figure 3.16 : Induction magnétique B tangentielle pour différents rayons de calcul ............... 83
Figure 3.17 : Influence du nombre de magnétomètres utilisés sur la reconstruction des courants
.......................................................................................................................................... 84
Figure 3.18 : Influence d'un bruit blanc ajouté aux inductions B sur la reconstruction des
courants. ........................................................................................................................... 85
Figure 3.19 : Reconstruction des courants des trois conducteurs triphasés ............................. 86
Figure 3.20 : Induction magnétique B tangentielle autour du câble et calculée à une distance
r = 20 mm (E = 0.4 %) ..................................................................................................... 88
Figure 3.21 : Induction magnétique B radiale autour du câble et calculée à une distance
r = 20 mm du centre du capteur (E = 0.4 %).................................................................... 88
Figure 3.23 : Induction magnétique B radiale pour un diamètre R_Blind =30 mm du blindage
E = 0.94 %. ....................................................................................................................... 89
Figure 3.24 : Induction magnétique B radiale pour un entrefer de 0.4 mm (en bleu) et 0.2 mm
(en rouge) du blindage E = 0.0035 %............................................................................... 90
12
Figure 3.27 : Induction magnétique B tangentielle pour un entrefer du blindage de
AG_Blind = 0.4 mm (en bleu) et AG_Blind = 0.2 mm (en rouge). E = 0.2 %. ................ 92
Figure 3.30 : Ecart type de la reconstruction des courants en fonction du rayon des conducteurs
(étoile : B tangentielle, carré : B radiale). ........................................................................ 94
Figure 4.1 : Illustration de la structure du banc avec les dimensions de la face avant. ............ 98
Figure 4.2 : Dessin de conception 3D de la structure interne du capteur de courants montée sur
un câble réalisé au LPP [10] ............................................................................................. 99
Figure 4.3 : Version V02 du magnétomètre inductif conçu par le LPP [10] ......................... 101
Figure 4.5 : Tracé de la composante normale (amplitude en haut et phase en bas) en fonction de
la rotation du câble [Bleu = expérimentale, Rouge = Théorique] .................................. 103
Figure 4.6 : Reconstruction des positions des conducteurs à deux degrés de libertés ........... 104
Figure 4.7 : Reconstruction des positions des conducteurs à six degrés de libertés. ............. 105
Figure 4.8 : Version V04 du magnétomètre inductif conçu par le LPP [10] ......................... 106
Figure 4.10 : Tracés des inductions magnétiques mesurées par la couronne de huit
magnétomètres autour d'un conducteur central .............................................................. 108
Figure 4.13 : Réponse des magnétomètres pour la calibration soumis à un champ magnétique
uniforme ......................................................................................................................... 110
Figure 4.14: coefficients des huit magnétomètres pour deux mesures différentes (rouge et bleu)
........................................................................................................................................ 111
Figure 4.17 : Comparaison entre les inductions mesurées (en rouge - -) et celles simulées (en
bleu --) pour les trois conducteurs. ................................................................................. 113
Figure 4.21 : Câble aux caractéristiques connus de huit conducteurs .................................... 117
Figure 4.22 : Carte relais pour la réalisation des différentes combinaisons de passage des
courants. ......................................................................................................................... 118
14
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
15
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
1.1 Introduction
L'économie d'énergie électrique est souvent assimilée à l'utilisation d'appareils à basse
consommation, ou à des travaux de rénovation coûteux. Mais ces considérations ne sont pas
suffisantes si le disfonctionnement de certains dispositifs ou si une consommation anormale
n'est pas décelée rapidement. Plus particulièrement en industrie, un défaut électrique non décelé
par les disjoncteurs ou les relais, ou un défaut de type mécanique, sont autant de sources de
gaspillage d'énergie électrique non négligeables. De même, le facteur de puissance d'une
installation électrique est crucial car son défaut est facturé pour l'industriel, et oblige le
fournisseur d'énergie à surdimensionner la puissance de ses installations. Toutes ces
défaillances peuvent perdurer dans le temps si aucune analyse énergétique n’est effectuée, et
compromettre l'efficacité énergétique d'une installation.
Il existe donc un fort potentiel d’économie d'énergie dans le domaine industriel, d'où la
nécessité de la recherche d'une solution de mesure innovante et à bas coût, à même de répondre
aux besoins d'efficacité et de suivi énergétique. Une analyse de la consommation ne sera
pertinente que si une mesure durable, voire permanente, est mise en place.
16
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Visiblement, cette croissance rapide et presque continue, montre que nous avons de plus en
plus besoin d'énergie dans le monde dans lequel nous vivons. Mais par ailleurs, les ressources
utilisées pour maintenir cette avancée deviennent de plus en plus rares. Une des solutions qui
s'offre à cette conjoncture est la maîtrise des consommations énergétiques. Dans ce contexte de
maîtrise de l'énergie, la capacité de mesurer, suivre et contrôler une consommation énergétique
est une étape incontournable. Pour identifier les solutions d'économie d'énergie et, en amont de
toute démarche d’efficacité énergétique, il faut avoir un bilan clair des flux énergétiques dans
une installation.
En ce qui concerne la mesure des grandeurs électriques, les solutions existantes à ce jour
permettent la mesure sur un seul conducteur à la fois. Actuellement, il est donc nécessaire
d'intervenir dans les armoires électriques ou d'isoler les conducteurs d'un câble gainé afin
d'avoir les mesures. Ces opérations sont couteuses car elles impliquent l'intervention de
personnes habilitées à l'intérieur des armoires électriques, qui sont parfois dans l'obligation
d'effectuer une coupure de l'alimentation électrique du système et donc d'interrompre le
processus industriel.
Afin de trouver des solutions économiquement acceptables pour des mesures d'énergie
durables dans le domaine industriel, EDF R&D a lancé un projet d'une durée de trois ans de
recherche collaborative appelé : CHaîne de mesure Innovante à bas Coût (CHIC), pour maîtriser
et pérenniser l’efficacité énergétique dans l’industrie [2]. Ce projet est financé par l'Agence
Nationale française de Recherche (ANR) et implique plusieurs partenaires : EDF R&D [3],
laboratoire Ampère [4], les sociétés Kapteos [5] et Socomec [6], CEA [7], laboratoire LAII [8],
Supélec [9], Laboratoire de Physique des Plasma de l’Ecole Polytechnique de Paris [10].
L’objectif du projet est de concevoir et d’expérimenter une chaîne de mesure innovante à bas
coût permettant de suivre et d’analyser les consommations énergétiques d'installations
industrielles.
Le laboratoire Ampère est leader dans la tâche du projet qui a pour objectif d’étudier la
faisabilité de capteurs de courants, travaillant autour de câbles multiconducteurs non blindés,
et ne nécessitant ni le démontage, ni l'interruption de l'alimentation électrique de ces câbles
(capteurs non-intrusifs).
La détermination des courants est effectuée à partir de la mesure des champs magnétiques
en divers points autour du câble multiconducteur. Les grandeurs électriques sont reconstituées,
par des méthodes apparentées aux problèmes inverses, à partir de ces mesures.
17
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Le problème serait relativement simple si la position des conducteurs par rapport aux
capteurs était connue. Malheureusement ceci n’est pas le cas de notre système : du fait du
caractère non intrusif de notre capteur, les positions des conducteurs du câble font partie des
inconnues qu’il faudra déterminer à partir des mesures. En effet, de manière générale, un câble
multiconducteur est opaque et les positions des conducteurs sont fixées lors de la pose du
capteur, mais elles sont complètement aléatoires du fait d'un écrasement ou d'une contrainte
quelconque sur le câble. Observons que le champ magnétique rayonné par le câble dépend de
manière non linéaire des positions des conducteurs ; par contre, une fois ces positions
déterminées, la dépendance entre le champ magnétique et les courants dans les conducteurs est
linéaire. Le Tableau suivant résume la situation que nous venons de décrire :
Les indicateurs de succès seront liés aux précisions avec lesquelles l'amplitude et la phase
des courants seront déterminés sur les différents conducteurs.
Une analyse de la valeur réalisée par EDF indique que le prix des solutions existantes
actuellement sur le marché, permet un retour sur investissement à l'issue de deux années après
installation [11]. Ces solutions étant intrusives, l’enjeu principal est de réaliser une mesure des
courants sans interruption du processus client, avec une précision moindre ou égale à celle
d'aujourd'hui (2% au niveau des capteurs) [11] et un risque de pose quasi-nul pour l'opérateur
de la mesure. Ainsi, un gain considérable sera réalisé au niveau du coût de mise en œuvre de la
mesure car l'opérateur n'aura plus besoin d'un niveau d'habilitation élevée. Aussi, l'interruption
de l'alimentation électrique n'est plus nécessaire.
18
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Dans le cadre du projet CHIC, EDF a réalisé une analyse de la valeur qui montre un besoin
de suivi énergétique pour les niveaux de puissance compris entre 50kW et 1MW [11]. Les
capteurs seront installés sur des câbles basse tension seuls : à ce jour, la pose sur des câbles
moyenne et haute tension pose encore trop de problèmes de sécurité. De plus, les câbles de
moyenne et haute tension sont généralement mono-conducteur (pas d'intérêt pour notre projet).
Dans ce cadre de mesure, la plage des courants à mesurer par notre capteur est comprise entre
0 A et 3 kA [11]. Les capteurs sont destinés aux installations 50 Hz uniquement, et dans un
premier temps, nous nous intéressons seulement à la mesure du fondamental à 50 Hz.
Pour le capteur de puissance final, la linéarité de la mesure sera plus importante que la
précision, qui est souhaitée de 3 % : ce qui nous laisse une précision de 1 % par capteur de
courants. Observons quand même que dans un système électrique, c'est essentiellement le
courant qui varie le plus pendant le fonctionnement, la tension étant généralement fixe. Les
capteurs qui seront développés grâce à ce projet seront soumis aux contraintes d'un
environnement de mesure industriel, souvent hostile en termes de perturbations
électromagnétiques, poussière, variations de température, vibrations etc. Le temps réel n'est pas
une des premières caractéristiques recherchées pour les capteurs du projet : l’essentiel sera
d'avoir une mesure ininterrompue.
19
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Afin de couvrir la plage de courants qui est ciblée par le projet CHIC, une gamme de 8 à 10
capteurs est commercialisée pour des mesures mono-conducteurs. Notre capteur de courants
devra être unique pour cette gamme. Sa consommation énergétique, son encombrement et son
poids devront être minimums dans la limite du possible.
D’une manière générale, la détermination des courants est effectuée à partir de mesures
« indirectes ». On peut citer les capteurs dotés de magnétomètres, qui mesurent les champs
magnétiques ou encore les capteurs type « shunt » où l'on mesure la tension aux bornes d’une
résistance de faible valeur. A partir de ces mesures et moyennant diverses méthodes, il est
possible de déterminer l'amplitude et la phase du courant au moment de la mesure.
Dans la suite, une étude bibliographique a été menée pour répertorier les différentes
technologies pouvant servir à la détermination du courant. Cette étude nous permettra de nous
positionner dans le contexte général et de définir la technologie la plus appropriée pour nos
besoins.
20
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
¾ Shunt
¾ Transformateur de courant
¾ Capteurs à sonde de Rogowski
¾ Capteurs optiques
1.3.1.1 Le Shunt
La méthode « shunt » est la plus basique pour mesurer un courant. Elle consiste à mesurer
la tension aux bornes d’une résistance (parfaitement connue) afin de déterminer le courant la
traversant (cf. Figure 1.2).
Cette méthode permet une bonne précision en basse et moyenne fréquences. La résistance
de mesure et le circuit qui lui est associé doivent présenter une bonne stabilité en température
ainsi qu’une bonne précision. Les impédances parasites (inductance série, capacité répartie)
ainsi que l’effet de peau doivent être négligeables afin de ne pas dégrader les performances en
haute fréquence. La limitation essentielle du shunt est donc due à l’absence d’isolation. Les
autres limitations sont dues aux pertes d’insertion pour la mesure de forts courants et à la bande
passante limitée vers les hautes fréquences. Il existe essentiellement deux technologies : Le
shunt en couche épaisse et le shunt coaxial utilisé en haute fréquence.
Les résistances en couche épaisse peuvent supporter une puissance de l’ordre de la centaine
de Watts avec une inductance globale de l’ordre de 10 nH, essentiellement due à la connectique
21
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
extérieure du boîtier. Ces composants présentent une bonne stabilité ainsi qu’une faible capacité
parasite. La difficulté d’utilisation est liée à la connectique du capteur. La fréquence de coupure
de ce type de composant est déterminée par la relation suivante :
1 Rshunt
fc
(1.1)
2S Lp
¾ fc : fréquence de coupure.
¾ Rshunt : résistance de shunt.
¾ Lp : inductance parasite de la connectique du shunt aux points de prélèvement de la
tension.
Un shunt coaxial est une solution qui est toujours mise en œuvre pour mesurer des courants
en hautes fréquences (1 à 100 MHz). Le matériau du composant est choisi de façon à présenter
un faible effet de peau. La géométrie du shunt étant bien définie, il est possible de corriger les
mesures obtenues en haute fréquence par la fonction de transfert du dispositif. Ainsi, les
performances en haute fréquence sont bonnes et facilement pré-déterminables. Toutefois, pour
la mesure des forts courants, le shunt coaxial devient encombrant et onéreux.
Le transformateur de courant est une des solutions les plus simples pour mesurer un courant
avec l'assurance d'une isolation galvanique. Il permet de mesurer l'intensité dans un seul
conducteur à la fois et il ne permet pas de mesurer un courant continu. Les transformateurs de
courant sont classés en deux catégories :
¾ Les transformateurs de courant à faible coût pour la mesure industrielle à fréquence fixe
50 Hz, 60 Hz et 400 Hz (réseau avionique)
22
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
N2 Spires au
I secondaire
R Vs
N1 Spire au primaire
Vs R
S0 (1.2)
I N2
Il est intéressant d’utiliser des matériaux à forte perméabilité pour le noyau magnétique afin
d'obtenir une bonne précision de l'appareil.
23
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Les performances des capteurs de courant sont fréquemment limitées par les perturbations
introduites par les matériaux magnétiques (saturation, hystérésis, non-linéarités et pertes). C’est
pourquoi la conception des capteurs sans circuit magnétique a été envisagée. Pour cela, il faut
tenir compte des points suivants :
Secondaire
Primaire
dI t
V t L (1.3)
dt
24
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Tel que :
Une intégration de la tension induite est nécessaire pour déterminer le courant traversant le
conducteur. Un exemple de produit commercialisé par la société LEM est présenté dans la
Figure 1.5 ci-dessous.
Un autre capteur sans circuit magnétique destiné à la mesure des courants alternatifs est la
sonde dite « PRiME » (ou sonde de Rogowsky planaire), qui est un dispositif plus performant
que la sonde de Rogowski filaire, et basée sur le même principe que cette dernière. Il s’agit
d’une bobine de détection qui est couplée magnétiquement au flux créé par le courant à mesurer.
Une tension est induite dans la bobine de mesure, proportionnelle à la dérivée temporelle du
flux et donc à la dérivée temporelle du courant à mesurer. Tout comme le transformateur de
courant ou la sonde de Rogowsky filaire, ce capteur ne peut être utilisé pour mesurer une
éventuelle composante continue du courant.
Le capteur de courant « PRiME » est commercialisé aujourd'hui par la société LEM. Cette
technologie est une amélioration par rapport à celle utilisée par les sondes de Rogowski,
notamment en raison d’une plus grande immunité aux perturbations extérieures. Le capteur
comprend un circuit imprimé principal (cf. Figure 1.6) sur lequel sont disposés N capteurs
élémentaires (réalisés sur des circuits imprimés multicouches). Chacun des capteurs
élémentaires comprend deux bobines distinctes qui sont perpendiculaires au circuit imprimé
25
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
principal. Les N capteurs élémentaires sont connectés en série, formant deux boucles
concentriques : la boucle intérieure et la boucle extérieure. Le nombre N de capteurs
élémentaires dépend des exigences en matière de précision, de sensibilité à la position du
conducteur et de réjection des champs externes.
Le conducteur primaire passe par l’ouverture du circuit imprimé principal (cf. Figure 1.6).
Son champ magnétique induit dans le capteur une tension proportionnelle à sa variation dI/dt.
On peut montrer que pour les courants parasites externes, le rapport des tensions induites Vint et
Vext dans chacune des boucles, est beaucoup plus faible que pour le conducteur primaire,
indépendamment de l’amplitude et de la position de la source externe. L’effet des champs
externes peut ainsi être supprimé en soustrayant (cf. Figure 1.7) la proportion correcte de
tension induite dans la boucle externe (Vext), de celle induite dans la boucle interne (Vint) : en
pratique, ceci revient à déterminer le courant dans le conducteur à partir du gradient du champ
magnétique rayonné. La majeure immunité aux perturbations extérieures vient du fait que,
lorsqu’on s’éloigne du conducteur, le gradient du champ magnétique rayonné décroit beaucoup
plus rapidement que le champ magnétique lui-même (1/r2 au lieu de 1/r – cf. paragraphe 2.3).
Le circuit électronique comporte en plus un intégrateur permettant ainsi d’obtenir le courant I
à partir de sa dérivée temporelle dI/dt.
26
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Ces capteurs peuvent être utilisés pour des applications portables et la surveillance de la
qualité des réseaux, où le poids et la durée de vie des batteries sont des paramètres importants.
Les techniques utilisant une fibre optique sont basées sur l'effet de Faraday [18] qui est
défini par l'observation d'une rotation du plan de polarisation d'une onde lumineuse qui se
propage dans un milieu optique, en présence d'un champ magnétique H appliqué parallèlement
à la direction de propagation de la lumière. Voici ci-dessous (Figure 1.8) un exemple d'un
dispositif de mesure de courant de type optique commercialisé par la société ABB.
27
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Figure 1.8 : Capteur optique de courant commercialisé par la société ABB [19]
Cet exemplaire est plus adapté pour des applications hautes tensions où il est difficile de
fabriquer un transformateur de courant. Ce capteur présente une bonne sensibilité aux variations
de température : l’erreur de mesure est inférieure à 1% même après une modification des offsets
dus à la variation de température [20]. Cependant, ce capteur reste un moyen de mesure du
courant assez onéreux pour l'instant. Afin d'éviter des contraintes sur la fibre optique qui entoure
ce dispositif, une armature de taille considérable emballe la fibre. Cette technologie est réservée
pour l'instant à la mesure de courants de fortes amplitudes (quelques centaines de kA) du fait
du nombre de tours nécessaires pour avoir de bons résultats [19].
28
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
A côté des capteurs commerciaux que nous venons de présenter, d’autres solutions (toujours
basées sur une mesure de champ magnétique) ont été proposées par la communauté
académique. Dans [24], les auteurs proposent un nouveau principe pour la mesure simultanée
de courants polyphasés circulant dans des conducteurs parallèles, qui est basé sur le traitement
des signaux de capteurs magnétiques. Dans ce travail, la position des conducteurs par rapport
aux capteurs de champ est supposée connue. Dans [25], ces mêmes auteurs confirment
expérimentalement leur principe avec des mesures réalisées sur des barres de cuivre, et
optimisent le placement et l'orientation des magnétomètres. De manière similaire, [26] présente
un algorithme qui permet de calculer l'intensité d'un courant continu circulant dans des barres
de cuivre rectangulaires, en présence de perturbations.
Pour orienter notre choix sur la manière de mesurer les champs magnétiques rayonnés par
les conducteurs, la partie suivante présente un état de l'art des magnétomètres.
29
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
¾ La sensibilité : elle traduit les variations du signal de sortie par rapport aux variations
du signal d'entrée,
¾ La bande passante : elle définit la gamme de fréquences dans laquelle le
magnétomètre est utilisable,
¾ La dynamique : c'est le rapport entre la plus grande et la plus petite valeur de la
gamme de mesure du magnétomètre.
¾ La résolution spatiale : distance limite de distinction de deux sources magnétiques
séparées.
¾ La détectabilité : c’est la plus petite mesure dont est capable le magnétomètre.
¾ La dérive en température.
¾ La consommation.
¾ Le prix.
Ce recueil bibliographique n'est pas exhaustif, néanmoins il nous permet d'avoir une vision
assez globale des technologies les plus communes et qui pourraient se prêter aux besoins de
notre application.
Soit une plaquette d’un matériau semi-conducteur d'épaisseur e, traversée par un courant
électrique I et soumise à l'induction magnétique B qui lui est perpendiculaire comme représenté
sur la Figure 1.9.
BI
VH (1.4)
qne
Avec :
¾ q : Charge de l'électron.
¾ n : Densité d'électrons présents dans le matériau semi-conducteur.
¾ e : Epaisseur de la plaquette du matériau semi-conducteur.
Cependant, la mobilité et la densité des porteurs de charge dans le semi-conducteur étant très
sensibles à la variation de température, il est indispensable d'utiliser un capteur de température
et une électronique appropriée aux magnétomètres à effet Hall, dès lors qu’ils sont utilisés dans
des milieux à température variable. L'avantage de ce type de magnétomètres est que la majorité
de ses défauts peuvent être corrigés par de l'électronique embarquée.
Du fait de son faible coût et de sa petite structure, cette technologie de magnétomètre est la
plus utilisée. Elle est employée pour des applications de capteur de position [36] comme dans
le milieu automobile par exemple: capteur PMH (Point Mort Haut) qui se monte sur les boites
à vitesses.
Une publication [37] fait le point sur les performances atteintes par les micro-
magnétomètres à effet Hall et leurs applications. Leurs caractéristiques générales sont reprises
dans le Tableau 1.1.
31
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Critères Valeurs
Résistance 10 : à 100 k:
Bruit en champ
(1 nT/√Hz) à (100 μT/√Hz)
magnétique (Bmin)
Température 1 - 500 K
Une manière d'accroitre leur gamme d'utilisation en température est d'employer des
techniques d'auto-calibration [38], en intégrant des micro-bobines dans la structure du capteur
à effet Hall.
Pour résumer, les avantages des micro-capteurs magnétiques à effet Hall sont :
Tous ces avantages expliquent que ces capteurs soient très répandus.
1.3.3.2 Magnétotransistor
Ces dispositifs sont basés sur la force de Lorentz (dF = i dl B) qui résulte de l’interaction
entre un courant électrique et un champ magnétique. Un brevet a été publié en 2004 [39] sur ce
type de magnétomètres.
32
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
La plupart des structures comprennent un émetteur (la source) et un collecteur (le drain)
comme le montre la Figure 1.11. En présence d’un champ magnétique, un déséquilibre est créé
entre les courants circulant entre l’émetteur et le drain. Pour un dispositif à deux drains, le
courant différentiel est alors directement proportionnel au flux magnétique traversant le
dispositif. Les transistors peuvent être réalisés en empilement vertical ou horizontal. Leur
sensibilité peut être grande comparée à celle des dispositifs à effet Hall classiques. Leur
comportement est en revanche assez similaire. Un mauvais alignement des structures base-
émetteur peut également provoquer un important offset de courant, équivalent à un champ de
un Tesla, ce qui est bien supérieur aux offsets que l’on retrouve dans les capteurs à effet Hall
classiques. Les niveaux de bruits classiques sont de quelques 100 nT/Hz.
1.3.3.3 Magnétorésistance
Il existe plusieurs types de capteurs basés sur des effets magnétorésistifs [40]. Les
principaux sont les AMR (Anisotropic Magneto Resistance), les GMR (Giant Magneto
Resistance), et les TMR (Tunnel Magneto Resistance). Les empilements GMR et TMR peuvent
être utilisés dans des structures appelées « transistors à effet vanne de spin ». Tous exploitent
une variation de résistance d’un ou plusieurs éléments sensibles sous l’effet d’un champ
magnétique extérieur. La technologie TMR n'est pas encore aboutie, car les recherches se
concentrent principalement au niveau des difficultés de leur fabrication.
L'effet magnétorésistif a été découvert par Lord Kelvin il y a plus d'un demi-siècle [41], en
appliquant un champ magnétique parallèle ou perpendiculaire à la direction d'un courant
33
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Cette technologie est d'ailleurs employée par [42] où les auteurs utilisent notamment un
magnétomètre AMR trois axes, disponible dans le commerce, afin de diagnostiquer les défauts
de courants dans les câbles de neutre souterrain.
Bien que les premiers magnétomètres GMR aient été découverts il y a plus de deux
décennies [43], [44], les densités spectrales de puissance de bruit de cette technologie de
magnétomètres sont encore un peu supérieures à celles des AMR mais à terme, les capteurs
GMR devraient être plus performants avec des niveaux de bruit inferieurs à 1 nT/Hz. Il est
montré que les magnétomètres GMR sont plus sensibles que les AMR, mais, en revanche, ils
ont une hystérésis plus importante et une moins bonne linéarité [45]. La résolution d’un
magnétomètre GMR est limitée par le bruit : les GMR sont surtout utilisés pour les détections
binaires comme les têtes de lecture de certains disques durs ou encore certains capteurs de
position. A terme, les capteurs GMR devraient remplacer les capteurs AMR : ils offrent des
amplitudes de signal plus élevées et une dynamique de mesure variant entre 1 μT et 50 mT, et
surtout consomment moins, sont moins encombrants et moins onéreux que les capteurs
magnétiques de types AMR.
La grande précision des magnétomètres de type Fluxgate font que ces instruments sont très
utilisés aussi bien sur terre que dans l'espace pour mesurer les composantes vectorielles d'un
champ magnétique. Cette technologie est constituée d'un noyau ferromagnétique doux entouré
d'une bobine. Le principe de ce type de magnétomètre est basé sur la variation de la perméabilité
magnétique du noyau en fonction de l'excitation magnétique. Le principe, appliqué pour un
capteur de courant, est présenté dans la Figure 1.12 ci-dessous.
34
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Bexit(t)+ B(t)
U(t)
Iexit(t)
U(t)
Noyau de matériau
magnétique doux
I(t) Zoom sur le magnétomètre
Fluxgate
¾ Quand le flux est important, le noyau est saturé : sa perméabilité apparente est faible, et
l’inductance est petite.
¾ Inversement, quand le flux magnétique est faible, l'inductance est élevée.
Les sources de bruit à prendre en compte pour ce type de système sont le bruit issu du noyau
ferromagnétique et celui provenant de l’électronique. Pour des dispositifs macroscopiques, les
bobines de détection comprenant des centaines de tours et ayant donc de très grands facteurs de
qualité, l’influence de l’électronique est très limitée, et c’est le bruit blanc magnétique qui
devient la principale source de bruit avec des valeurs faibles autour de quelques pT/Hz.
Malheureusement, l’intégration des noyaux ferromagnétiques réduit les performances des
matériaux et abaisse considérablement le facteur de qualité des bobines de détection. Ce qui fait
qu’en pratique le bruit de l’électronique devient alors prépondérant, avec la contribution en 1/f
en basse fréquence des étages d’amplification (f : la fréquence).
35
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Cependant beaucoup de ces micro-capteurs ont été développés dans le milieu académique
et dans les instituts de recherche. L’EPFL (l'Ecole Polytechnique Fédéral de Lausanne) a
développé une technologie pour la réalisation de micro-Fluxgates planaires compatibles CMOS
[47-48]. Nous pouvons voir l'illustration de ce magnétomètre (cf. Figure 1.13). Le noyau
ferromagnétique, réalisé par un procédé de collage, a une structure en croix pour permettre une
détection 2D dans le plan de la structure. Une électronique intégrée adaptée a été développée
également. L’excitation se fait par impulsions de courant de 20 mA avec un ratio 1/8 à 250 kHz
et la modulation à 2.5 kHz.
Figure 1.13 : Micro-Fluxgate 2D réalisé par l'EPFL avec noyau ferromagnétique, bobines
et électronique associée [47].
36
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Des capteurs quasi-statiques ou résonants ont été réalisés avec différents modes de
détection :
Il existe aussi des magnétomètres réalisant les mesures de champ magnétique sur trois axes :
par exemple le dispositif développé dans [55] a une consommation de seulement 300 μW et
une résolution angulaire des trois axes de 0.8°.
Voici sur la Figure 1.14, l'illustration d'une réalisation MEMS micro-Fluxgate avec bobine
d'excitation et bobine de détection [56]
Ce système offre une plage de mesure de 0 à 80 μT et une sensibilité de 6.7 V/T à une
fréquence de 40 kHz.
37
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
En raison de leur faible coût de mise en œuvre, les magnétomètres inductifs, appelés aussi
bobines de capture (« search coil »), sont souvent utilisés dans des dispositifs nécessitant une
production à grande échelle. Leur technologie est employée par exemple dans les têtes de
lecture des magnétophones et des magnétoscopes, ou encore dans diverses antennes
magnétiques servant à la communication ou à la navigation.
d) d ( NSμ0μr H (t ))
Vi (1.5)
dt dt
Tel que Vi représente la tension instantanée induite dans une bobine de N spires qui
embrassent un flux magnétique). S est la surface de la section et H le champ magnétique dans
le noyau de la bobine ayant une perméabilité relative μr.
Ils sont plus stables et possèdent une bonne linéarité. La sensibilité et les dimensions de ces
magnétomètres étaient leurs principaux inconvénients, en effet pour accroître leur sensibilité il
était nécessaire d'augmenter leur surface S. Mais du fait des avancées de l'électronique (plus
particulièrement les Amplificateurs Opérationnels), leur sensibilité est devenue largement
comparable aux autres technologies de magnétomètres. Il n'est donc plus nécessaire de réaliser
des dispositifs à grande surface active.
Le noyau ferromagnétique est présent justement pour accroître la sensibilité d'une bobine
de capture, mais celles-ci deviennent moins stables en présence du noyau ferromagnétique. Afin
d'avoir une faible démagnétisation, leurs structures doivent être longues et fines. Un exemple
de ce type de magnétomètre est présenté par Haustler [57]. Avec un prototype utilisant un noyau
ferromagnétique de 1 cm² et fonctionnant sur une bande de fréquence de 10 kHz à 2 MHz,
l’auteur est arrivé à un niveau de bruit en champ magnétique de 10 fT à 10 kHz.
38
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
dispositifs à air). Il est donc nécessaire que le dispositif soit bien stable et non soumis à des
vibrations.
Bien que le principe de base ait été défini il y a bien longtemps, ces magnétomètres sont
quand même toujours d'actualité. Une revue fait un état de l'art des différentes réalisations de
bobines de capture avant 2007 [58]. Dans [59] et [60] il est présenté des petits dispositifs ayant
une densité spectrale de bruit autour de 100 fT/Hz [61].
Il est aussi possible de réaliser des magnétomètres inductifs allant jusqu'à 3 axes de mesure.
Ils sont réalisés en utilisant des PCB (Printed Circuit Board) multicouches, tels que la première
bobine planaire de capture est gravée sur une première couche, la deuxième, grâce à des
connexions inter-couches (via), est gravée sur les deux couches externes mais déportée pour ne
pas se croiser avec la première. Un troisième axe de mesure du champ magnétique est fourni
par une bobine dont les spires sont gravées sur chaque couche du PCB. Un magnétomètre tri-
axes est présenté sur la Figure 1.15. Sur ce prototype, afin de rajouter un troisième axe, une
troisième bobine planaire est intégrée sur l'une des sous-couches de ce PCB. Ce prototype a été
réalisé par le LPP (Laboratoire de Physique des Plasmas), et il a été employé au cours de notre
projet afin d'avoir des premières mesures de champs magnétiques sur le banc de tests.
Un autre type de magnétomètre trois axes est généralement employé pour déterminer les
valeurs totales du champ magnétique, en effectuant une moyenne des trois valeurs efficaces
mesurées par les trois bobines orthogonales [62].
Voici dans la Figure 1.16 un exemple d'une sonde inductive employée par un gaussmètre.
39
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Dérive en 100-
3000 ppm/C 3000 ppm/C _____ <100 ppm/C faible
Température 1000 ppm/C
Bruit en champ
magnétique (1 – 10) x 104 1 – 10 1 – 10 1 – 10 1 (0.2 – 1) x10-6
(nT/√Hz)
Mauvaise Moyenne Moyenne Bonne Bonne
Précision (50 μT) (10 μT) (10 μT) (0.1-1 μT) (100 nT)
Bonne et adaptable
100 μW –
Consommation 20 – 70 mW 1 – 5 mW 1 – 10 mW 10 mW 40 mW
100 mW
DC – 1 GHz DC – DC – 3*10-4 Hz –
Bande passante 1 MHz 1 MHz
0.1 – 1 MHz DC – 1 MHz 1 GHz
Comparaison 1-6 €
Coût unitaire 1-5 € 5 -20 € 3–5€ 10-20 €
non
significative
*
MI : Magnéto-Impédance. μfg : Micro-Fluxgate
40
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
Dans [66], un recueil des progrès récents (ayant fait leur apparition au cours de la dernière
décennie) dans la technologie et les applications de capteurs magnétiques est présenté. De
nombreux travaux de recherche sont en cours pour développer ou améliorer les solutions
technologiques de capteurs magnétiques existantes :
¾ Pour ce qui est des capteurs Hall, il n’y a pas d’évolutions majeures prévues. Des
travaux autour de l’amélioration de l’électronique et du packaging, pour améliorer le
conditionnement du signal et gagner ainsi en précision sont en cours.
¾ Du coté des AMR, on cherche à obtenir une meilleure précision, et des travaux sont en
cours pour miniaturiser davantage le capteur.
¾ Le transfert de la technologie GMR au niveau industriel est en cours. Les travaux de
recherche portent principalement sur la limitation de la dépendance en température et
l’amélioration de la linéarité.
41
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
1.4 Conclusion
Comme nous avons pu le constater au cours de ce recueil bibliographique, différents
dispositifs pour la détermination de courants via la mesure de champ magnétique rayonné ont
vu le jour. Cette démarche de reconstruction du courant par la mesure du champ magnétique
requiert la résolution d'un problème inverse – sujet qui sera traité dans le chapitre suivant.
Seulement, une application a échappé à cette vague d'innovation, et il devient nécessaire
d'appliquer ces différentes connaissances à la réalisation d'un capteur de courants à bas coût
visant les câbles multiconducteurs. C'est justement ce à quoi nous avons travaillé tout au long
de ces trois années du projet CHIC. Il existe certains brevets déposés concernant cette
application [67-72], mais à notre connaissance, aucun prototype n'a vu le jour actuellement.
Notre équipe de recherche, ainsi que les autres partenaires du projet CHIC, avons déposé un
brevet [73] [73 b] et nous nous sommes lancés dans l'étude et la réalisation du prototype.
1. Dans un premier temps, un problème inverse non linéaire est résolu afin de
déterminer ces paramètres (en plus des courants dans les conducteurs). Ce problème
non linéaire doit être résolu une seule fois, idéalement lors de la pose du capteur.
2. Par la suite, la position des conducteurs issue de la première étape est considérée
connue et constante : les courants dans les conducteurs sont alors déterminés au fil
du temps par résolution d’un problème inverse linéaire, beaucoup plus simple que
le premier.
La reconstruction des courants est fournie par des mesures simultanées des champs
magnétiques en divers points autour du câble. Notre dispositif est destiné à être utilisé
principalement en milieu industriel. L'une des contraintes est que la mesure soit établie autour
d’un câble multiconducteur, qui est potentiellement positionné à proximité d’autres câbles de
même catégorie émettant des champs magnétiques tout aussi importants (voire même plus
importants). En effet, si l’on considère un chemin de câbles, les magnétomètres vont mesurer
des champs magnétiques émis par le câble ciblé, mais aussi ceux des autres câbles du chemin
de câbles. Le dispositif final doit donc être protégé par un blindage ferromagnétique qui
rejettera en partie les perturbations extérieures à notre environnement de mesure. Au final, le
capteur de courant souhaité devra ressembler à la Figure 1.17.
42
Chapitre I : Contexte, motivation et état de l'art.
43
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
44
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
2.1 Introduction
Dans la présentation du capteur de courants décrite dans le chapitre 1, nous ne sommes pas
rentrés dans les détails du fonctionnement du dispositif de mesure (cf. Figure 1.17). Les
fondements théoriques du problème inverse, sur lequel se base le fonctionnement de notre
dispositif, sont développés dans ce deuxième chapitre. Ainsi, après avoir décrit ce qu'est un
problème inverse, suit un passage sur les bases théoriques, puis les détails du fonctionnement
des algorithmes de reconstruction des courants. Deux cas seront traités :
Les problèmes inverses peuvent être bien ou mal posés. D’après la définition dans [74], un
problème bien posé est un problème dont la solution :
1) existe,
2) est unique,
3) dépend continûment des données.
A l’inverse, un problème qui n'est pas bien posé est dit « mal posé ».
45
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
il n’existe pas de solution au problème. En pratique, cette difficulté peut être surmontée assez
facilement en calculant la solution au sens des moindres carrées.
A l’inverse, la deuxième condition est prise en défaut lorsque l’ensemble des données à
disposition pour résoudre le problème inverse est trop petit (problème sous-déterminé). Cela
implique que plusieurs jeux de paramètres différents peuvent mener aux mêmes observables.
Dans ce cas, il faut choisir de manière « judicieuse » une solution parmi toutes les solutions
admissibles, souvent sur la base d’autres connaissances sur le problème disponibles à priori.
De ces trois conditions, la troisième est souvent la plus problématique : les problèmes
inverses sont souvent mal posés, dans la mesure où une « petite » erreur (incertitude, bruit de
mesure) sur les données d’entrée engendre de très grandes variations sur la solution du problème
inverse. De ce fait, même des très petites erreurs de mesure, inévitables dans la pratique,
provoquent des écarts considérables entre la vraie solution et la solution numérique du problème
inverse1.
La parade pour surmonter ces difficultés consiste à régulariser le problème : cela signifie
que nous nous résignerons à résoudre un problème qui « ressemble beaucoup » au problème
original, et dont nous savons dès le départ que la solution n’est pas juste (dans le sens que même
en absence de toute erreur ou perturbation, elle ne correspond pas à la vraie solution), mais qui
possède l’avantage d’être beaucoup mieux posé. Dans la pratique, en présence de bruit sur les
données d’entrée la solution du problème régularisé sera beaucoup plus proche de la vraie
solution que celle du problème non régularisé.
A( x) B (2.1)
Où :
¾ A : fonction qui décrit la relation entre les paramètres inconnus et les observables.
¾ x : paramètres à identifier du système.
¾ B: grandeur observable, comme des mesures de capteurs.
1
Il est important de souligner que le caractère « mal posé » d’un problème inverse ne dépend pas de la présence
d’un bruit de mesure : il s’agit vraiment d’une caractéristique intrinsèque au problème, et il n’y a rien à faire du
côté de la mesure : même avec le meilleur système de mesure possible, un problème mal posé reste (et restera
toujours) un problème mal posé !
46
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Afin de quantifier « l'instabilité » d'un problème mal conditionné, il existe une grandeur
[ ( A) appelée le conditionnement, qui exprime le lien entre variations des observables ('B) et
variations des paramètres à identifier ('x) :
'x 'B
d[ A (2.2)
x B
[ A A1 A (2.3)
Plus le conditionnement est supérieur à 1 plus le problème est mal conditionné. Par contre, si
le conditionnement est égal à 1, cela implique que l'incertitude sur les observables n’est pas
« amplifiée », dans le sens que (par exemple) un bruit de mesure de l’ordre de 1% ne produira
pas une erreur sur les paramètres à identifier supérieure à 1%.
Durant ces dernières années, et du fait du large domaine de leur application, les problèmes
inverses ont connu un développement impressionnant. Certains sont bien connus comme : les
problèmes inverses en sismique [76], le problème de conductivité inverse [77], ou encore des
problèmes inverses en thermique [78] où la théorie des problèmes inverses est largement
étudiée.
Un exemple classique d'un problème inverse est l'imagerie médicale réalisée par un
scanner [79]. La Figure 2.1 montre justement le fonctionnement de cet appareil. Ce problème
inverse est traité dans [80-81], et il consiste à reconstruire la densité massique en tout point à
l’intérieur du corps humain présent dans l'anneau, à partir de l'analyse des signaux collectés par
les capteurs situés en face des tubes émetteurs de rayons X. Le principe physique à la base du
scanner est que des zones de densité plus élevée produiront une absorption d’autant plus élevée
des rayons X :
¾ Le problème direct consiste à calculer le signal réceptionné par les détecteurs (ou plutôt
la fonction d'atténuation des signaux) tout en connaissant les caractéristiques du corps
humain.
¾ Le problème inverse consiste à déterminer la tomographie du corps, en connaissant les
signaux des détecteurs et ceux des émetteurs.
47
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
48
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Cela revient aussi, en d'autres termes, à résoudre l'équation liant les champs magnétiques des
différents magnétomètres aux courants qui l'ont engendré.
¾ Le terme « capteur » fait référence au capteur de courant, qui est réalisé à partir de
plusieurs magnétomètres.
¾ Le terme « câble » désigne bien le câble multiconducteur qui est l’objet de la mesure
de courant, et qui est bien évidemment composé de plusieurs conducteurs.
Les questions qui se posent pour la résolution de notre problème inverse sont les suivantes :
P0 J y ( xc, yc)
Bx ( x, y) d
4S ³³ ( x xc) ( y yc) z
2 2 2 3/ 2
dxcdyc J y ( x, y) G( x, y) (2.4)
P0 1
Avec : G ( x, y ) d = fonction de Green. Par conséquent, la relation entre
4S x 2 y 2 z 2 3/2
o j y (k x , k y ) ) et de l’induction
les transformées de Fourier de la densité de courant ( J y ( x, y ) m
49
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
o bx (k x , k y ) ) est linéaire et peut s’écrire par l’intermédiaire de la
magnétique ( Bx ( x, y ) m
Cette approche de type « image » (dans le sens qu’on cherche à reconstruire une image de la
source) est très élégante, mais n’est pas adaptée à nos besoins. Dans notre formulation du
problème on aura à déterminer un nombre discret et limité de sources « ponctuelles » (le courant
dans les conducteurs).
Notre démarche consiste à partir d’un modèle simple, sans écran magnétique, qui peut être
décrit de manière analytique par la loi de Biot-Savart. Nous allons utiliser ce modèle simple
pour démontrer la faisabilité et explorer l’effet de différents paramètres (par exemple, le bruit
de mesure) sur la précision de la solution. Par la suite, nous allons passer à un modèle plus
complexe, purement numérique, dans lequel la méthode des Eléments Finis sera utilisée pour
quantifier le lien entre les courants dans les conducteurs et le champ magnétique.
³ H dl
*
I (2.6)
³ B dl
*
P0 I (2.7)
Avec :
50
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Dans le cas d’un conducteur infiniment long de section négligeable (cf. Figure 2.3), ces
équations donnent lieu à :
P0 I
B (2.8)
2 S r
La distance qui sépare le point de mesure A du conducteur est notée r. Observons que
l’induction magnétique, mesurée par les magnétomètres du capteur de courants, décroit de
manière inversement proportionnelle à la distance des conducteurs (c’est-à-dire comme 1/r)
alors que le gradient de l’induction magnétique décroit plus rapidement (comme 1/r2).
51
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
câble, et qui a pour origine l'axe du câble. Ces paramètres sont inconnus, pour les raisons
exposées plus haut (cf. paragraphe 1.1), et doivent être déterminés lors de la pose du
capteur.
Figure 2.4 : Schéma d'étude du capteur de courants – Représentation d’un seul conducteur
et huit magnétomètres dans un repère de coordonnées polaires.
Chaque magnétomètre va mesurer la somme des inductions magnétiques créées par l’ensemble
des conducteurs (pour l’instant on ne prend pas en compte d’éventuelles perturbations
extérieures). Notre problème direct peut donc s’écrire de la manière suivante :
52
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
§ B1 · § k11 k1M · § I1 ·
¨ ¸ ¨ ¸ ¨ ¸
¨ ¸ ¨ ¸x¨ ¸ (2.10)
¨B ¸ ¨ ¸
k NM ¹ ¨ I ¸
© N¹ © kN1 © M ¹
[K ]
Avec :
P0
kij (2.11)
2S rij
Observons que les paramètres (R_cond, θ_cond) inconnus sont « cachés » dans le terme rij , et
que le vecteur {B} des inductions magnétiques mesurées dépend de manière non linéaire de ces
paramètres. Nous allons appeler [K] la matrice de configuration de notre capteur, dans le sens
qu’elle est déterminée par la position des conducteurs (R_cond et θ_cond) et des magnétomètres
(R_cap et θ_cap).
2
Un magnétomètre qui mesure l’induction magnétique sur 2 axes fournit 2 valeurs. Le choix des composantes
à mesurer sera précisé dans le chapitre suivant.
53
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Notation : par la suite nous allons systématiquement indiquer par des lettres avec le symbole
« ^ » les estimations. En particulier nous écrirons :
Cependant, il n’est pas suffisant de résoudre le système (2.13) pour résoudre le problème,
car il est nécessaire d’identifier aussi la position réelle des conducteurs, sans quoi les distances
rij – et donc les coefficients kij de la matrice de configuration – sont inconnus. Notre approche
consiste à procéder en deux étapes (Figure 2.5) :
1) Calibration du capteur : nous allons résoudre le système (2.13) à l’intérieur d’une boucle
d’optimisation non linéaire, qui a pour objectif de déterminer la configuration du
système, et en particulier les deux paramètres R_cond et θ_cond en minimisant l’écart
entre les mesures d’induction magnétique {B} et les valeurs d’induction calculées avec
notre modèle à partir des estimations des courants. Ce vecteur sera appelé aussi vecteur
résidu et nous minimisons la norme de ce vecteur :
2) Fonctionnement normal : la matrice de configuration [K] étant fixée, les courants sont
estimés en résolvant le système linéaire(2.13). Cette étape, très rapide, sera exécutée en
temps réel.
54
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Résoudre :
Minimiser :
Résoudre :
Fonctionnement
Calibration normal
55
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Figure 2.6 : Champ magnétique du conducteur perturbateur dans la région de mesure sans
blindage (en haut) et avec blindage (en bas)
Sur la Figure 2.6 ci-dessus sont illustrées à titre d’exemple les lignes de champs calculées
avec une modélisation 2D en absence et en présence de l’écran magnétique. Ce blindage est
réalisé par deux tôles qui enveloppent la couronne de magnétomètres de manière à former deux
demi-cylindres espacés par deux entrefers. Ces entrefers sont inévitables lors de la réalisation
du blindage : dans la réalisation pratique on essayera de les minimiser. Cependant, aussi petit
que cet espace puisse être, nos simulations indiquent que son effet n'est pas négligeable à cause
de la très haute perméabilité de l’écran, et que donc, en représentant la géométrie avec une
symétrie de révolution, on introduit une erreur. Des résultats quantitatifs seront présentés au
chapitre 3.
Le problème qui se pose est qu'il n'est pas possible d'embarquer un logiciel d'éléments finis
dans un microprocesseur intégrable dans notre capteur – du moins, pas pour un capteur à bas
coût et faible consommation comme l'indique notre cahier des charges. Une solution est
possible grâce à l’hypothèse que le blindage magnétique n’est pas saturé : dans ce cas, il devient
possible de réaliser hors ligne les calculs pour un certain nombre de positions d’un seul
conducteur, et utiliser le principe de superposition pour calculer la matrice [K] pour une
configuration quelconque du capteur. Il n’est pas nécessaire de stocker les détails des calculs
réalisés hors ligne : seule l’induction mesurée par les magnétomètres est importante : ainsi il
56
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
est possible d’embarquer dans une mémoire de taille réduite l’ensemble des valeurs nécessaires
pour calculer [K] sous la forme d’un tableau de données (lookup table).
La table de données est réalisée à partir du modèle 2D représenté Figure 2.7. Ce modèle est
paramétrable de la manière suivante :
Grâce à ce modèle il est possible de calculer la réponse de tous les magnétomètres pour un
couple de paramètres (R_cap, θ_cap) quelconque, et des conducteurs en nombre M quelconque,
dans n’importe quelle position (R_cond, θ_cond). Les détails de la modélisation par Eléments
Finis sont reportés en annexe.
Figure 2.7 : Représentation du modèle Eléments Finis pour le calcul de la lookup table. Le
chemin de calcul passe par les points de mesure des magnétomètres
57
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
Figure 2.8 : Exemple de calcul de [K] à partir d'un capteur avec quatre magnétomètres (à
chaque fois, les conducteurs non actifs sont marqués par une croix).
3 Observation : en réalité dans ce cas le nombre de magnétomètres (= 4 valeurs) ne serait pas suffisant pour
résoudre le problème, car il faudrait au minimum 5 valeurs (= 3 conducteurs + 2)
58
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
se situer dans des câbles à proximité du câble sur lequel la mesure doit s'effectuer. En effet,
bien que la fonctionnalité du blindage soit de rejeter les perturbations extérieures, il y a
forcément des entrefers qui vont provoquer des perturbations aux mesures de champs des
magnétomètres. Les conducteurs perturbateurs ayant aussi une position inconnue, il est
impossible de rechercher cette position parmi une infinité de cas possibles. Pour réussir cette
réjection des perturbations extérieures, nous avons utilisé l'ACP (Analyse par Composante
Principale) connue aussi par POD (Proper Orthogonale Decomposition). Cette méthode est
employée dans divers domaines [87]. Cette méthode consiste à construire une base de
dimension réduite capable de représenter l’effet d’une perturbation dont la source se trouve à
l’extérieur du blindage [88-89].
B1 B2 BP
SVD
Concrètement, nous avons d’abord généré un grand nombre P de simulations, qui sont réalisées
pour calculer l’induction magnétique générée par un conducteur « perturbateur » situé dans une
position choisie aléatoirement (à l’extérieur du blindage, comme dans le dessin ci-dessus). Les
vecteurs colonnes contenant les différentes valeurs d’induction mesurées par les N
magnétomètres sont groupés dans une matrice rectangulaire Q de taille N×P :
59
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
ª º
Q «B B B p » M N uP (2.15)
« 1 2 »
¬« »¼
Avec N = P . L’hypothèse à la base de notre démarche est que l’espace image des colonnes
de cette matrice peut contenir toute perturbation extérieure : c'est à partir de cette matrice que
va être construite une base constituée d’un nombre réduit de vecteurs (appelés modes) capables
de représenter les perturbations extérieures. Pour déterminer le nombre de mode, nous avons
déterminé la décomposition en valeurs singulières (SVD) de cette matrice Q, et nous n’avons
retenu que les R premiers vecteurs singuliers gauches {uk }k 1}R , qui vont constituer notre base
réduite :
P R
Q UΣV t ¦V k uk vtk # ¦V k uk vtk
k 1 k 1
(2.16)
Le calcul de la somme cumulée normalisée des valeurs singulières, illustré sur la Figure 2.9,
montre que les deux premiers modes « expriment » 95 % des données et les 4 premiers
dépassent les 99 %. Donc, pour nos simulations, nous n'avons pas utilisé plus que 4 modes.
Grâce à cette base réduite, qui va constituer les signatures magnétiques des perturbations
extérieures, toutes les perturbations extérieures seront exprimées sous une combinaison linéaire
des modes issue de cette POD.
60
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
En ajoutant cette information dans notre problème, nous obtenons une nouvelle équation :
i ½
{B} [ K ( p) Z ] ® ¾ (2.17)
¯O ¿
Où Z est une matrice dont les colonnes contiennent la base réduite {uk }k 1}R , et le vecteur
Au final, on calcule une estimation pour les courants ( iˆ ) et pour le vecteur relatif aux degrés
de liberté supplémentaires ( Oˆ ) qui n’a pas beaucoup d’intérêt pratique, mais qui est nécessaire
pour la reconstruction des courants.
61
Chapitre II : Problème inverse et algorithme de résolution.
2.6 Conclusion
Dans ce chapitre, les différents algorithmes de reconstruction que nous avons utilisés pour
notre capteur ont été présentés. Les principes de fonctionnement du capteur de courants sont
maintenant établis. Dans la suite (Chapitre 3), nous présenterons les résultats des algorithmes
et des simulations que nous avons effectuées, afin d’obtenir les informations indispensables
pour orienter la conception du capteur. Par de nombreuses simulations nous avons cherché à
répondre à des interrogations, parmi elles les suivantes :
Pour cela, nous allons présenter l’influence du nombre et de la position des magnétomètres
(= distance à l’axe des magnétomètres et leurs positions angulaires autour du câble). Nous
étudierons la différence entre les deux composantes de champs pour orienter le choix du
magnétomètre ainsi que la précision des magnétomètres (sensibilité et orientation).Une partie
sera consacrée aussi à l'influence d'une perturbation de la mesure de champ (intensité et position
d'un conducteur perturbateur) et au traitement de cette contrainte. Et enfin nous verrons
l'influence des caractéristiques du matériau du blindage ainsi que l'effet de la présence de
l’entrefer.
62
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
63
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
3.1 Introduction
Dans ce troisième chapitre, nous nous intéressons aux résultats de simulation obtenus lors
de diverses modélisations réalisées à l'aide des algorithmes que nous avons précédemment
décrit (cf. chapitre II). Ce troisième chapitre se décompose de la manière suivante :
¾ Dans un premier temps, nous présentons les résultats de reconstruction des courants
en absence du blindage ferromagnétique autour du capteur.
64
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
15
Magnétomètre
10
Conducteur
5
-15 -10 -5 0 5 10 15
-5
Câble
-10
-15
Les différents paramètres ajustables de ce modèle sont décrits dans le Tableau 3.1. En faisant
varier ces paramètres, il est possible de tester l'influence du nombre de magnétomètres utilisés,
ou encore la possibilité de reconstruire les courants pour différents nombres de conducteurs, et
à des positions aléatoires.
Tableau 3.1: liste des grandeurs paramétrées dans le modèle sans blindage ferromagnétique
65
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Figure 3.2 : Deux configurations réalistes. Gauche : un câble écrasé. Droite : un câble
normal (non écrasé).
La position des conducteurs du câble à droite représente le cas idéal d’un câble triphasé
avec les conducteurs répartis sur une circonférence (rayon R_cond), uniformément espacés l’un
de l’autre de 120°. La configuration de gauche, représentant le cas d'un câble écrasé, qui diffère
de la configuration idéale, car les positions (R_condi, θ_condi) sont différentes pour chaque
conducteur.
Dans un premier temps nous avons testé notre algorithme avec des mesures simulées : c’est-à-
dire que les valeurs d’induction magnétique ne sont pas issues de vraies mesures, mais de
calculs numériques. Ainsi nous avons pu comparer précisément les « vraies » positions et
courants des conducteurs avec les résultats fournis par notre algorithme dans les conditions
suivantes :
¾ par différentes positions des conducteurs,
¾ en présence d’un bruit de mesure (simulé).
66
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Nous présentons dans ce qui suit quelques configurations préliminaires pour montrer le bon
fonctionnement de l'algorithme de reconstruction. Il est primordial que pour toutes les
simulations le nombre de magnétomètres (N) soit supérieur au nombre de conducteurs (M),
soit : N > M. Le Tableau 3.2 montre les paramètres adoptés pour toutes les configurations
testées :
4 3 10 -5 -5 15 mm
Cette configuration représente le cas d'un câble idéal. Dans les figures suivantes, les
conducteurs sont illustrés par des cercles bleus pour les positions réelles, et par des étoiles
rouges pour les positions estimées par notre algorithme. Comme le montre la Figure 3.3, les
trois positions sont bien retrouvées avec une erreur négligeable.
Câble
10
magnétomètre
-5
Conducteurs
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
67
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Ici, les positions angulaires des conducteurs (θ_cond) ainsi que les distances entre chaque
conducteur du centre du câble (R_cond) sont différentes. Cette simulation se rapproche du cas
d'une mesure sur un câble qui a subi un écrasement par exemple. Les positions sont aussi
retrouvées sans aucune erreur.
Câble
10
magnétomètre
-5
Conducteurs
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
Lors de cette troisième configuration, en plus de la variation des deux paramètres θ_cond
et R_cond comme pour la configuration précédente, nous avons aussi introduit la notion de
décentrage du capteur. Ce cas de figure peut facilement se présenter si le câble ne se trouve pas
au centre lors de la mise en place du capteur de courants. La Figure 3.5 montre le résultat obtenu
pour cette configuration et on note une erreur toujours nulle sur la reconstruction géométrique
du câble par l'algorithme.
68
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
15
Câble
10
magnétomètre
-5
Conducteurs
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
Afin de simuler la présence d'un bruit de mesure de l’induction magnétique, nous avons
additionné aux valeurs « exactes » d’inductions magnétiques une variable aléatoire Gaussienne,
de moyenne nulle, dont l’écart-type représente 5% du maximum des inductions mesurées par
les magnétomètres. Elle est égale à un pourcentage du maximum des inductions magnétiques
calculées par les magnétomètres. La simulation avec ce bruit de 0.05× max(Bi ) est réalisée,
avec les paramètres du Tableau 3.3 et le résultat obtenu est illustré sur la Figure 3.6.
69
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Plus loin dans ce chapitre nous verrons aussi comment nous avons choisi la composante de
l'induction magnétique utilisée.
Câble
10
magnétomètre
0
Conducteurs
-5
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
On note que la reconstruction des positions est toujours valable mais avec une erreur relative
sur l'estimation des courants efficaces qui peut atteindre 10 % (soit le double du bruit de
l'induction magnétique B).
Comme nous l'avons vu au chapitre II (cf. 2.3.2), la recherche des positions des conducteurs
p̂ se fait en identifiant le minimum de la fonction résidu :
Sur la Figure 3.7 la norme du résidu R pour toutes les positions (R_cond, θ_cond) possibles
est tracée.
70
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Nous remarquons que cette courbe possède trois minimums qui se situent aux trois
coordonnées correspondant aux positions des trois conducteurs :
71
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Tableau 3.4: liste des paramètres additionnels pour le modèle EF avec blindage
AG_Blind Entrefer du blindage qui relie les deux demis cercle du blindage.
72
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Dans le Tableau 3.5, sont les valeurs des paramètres du blindage utilisées pour la création
de la lookup table qui est issue de plusieurs simulations de référence. En l’occurrence, il s’agit
de simulations où un certain nombre de positions d'un conducteur (I = 1 A) sont balayées à
l’intérieur du câble. On fait varier ainsi la distance au centre du câble de 1 mm à 10 mm avec
un pas de 1 mm. Puis, à chaque pas, nous effectuons aussi un tour de 360 ° avec un pas de 1 °.
Pour chaque position de ce conducteur les mesures des magnétomètres (composante
tangentielle et radiale des inductions magnétiques) sont enregistrées dans la table de données.
Cette table est ensuite interpolée afin de compléter la cartographie des inductions magnétiques.
15 mm 0.2 mm 2 mm 20000
Nous rappelons que la reconstruction avec blindage est aussi constituée de deux parties :
Pour valider la méthode de reconstruction avec blindage nous présentons l'exemple suivant :
Les courants traversant les conducteurs d'un câble triphasé (M = 3) sont utilisés pour la
simulation de l'algorithme de reconstruction avec blindage. Ces courants sont équilibrés tel
que :
73
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Le Tableau 3.6 ci-dessous présente le résultat sur l'estimation des courants de cette
simulation pour deux niveaux de bruit rajoutés. (Signal/Bruit = 3.3 et Signal/Bruit = 10.
Tableau 3.6 : Résultat de reconstruction avec blindage et en présence d'un bruit magnétique
74
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Figure 3.9 : Variation de la norme du résidu ||R|| en nuancé de couleurs en fonction des
coordonnées des conducteurs R_cond et θ_cond. (+ position estimée, o = position réelle)
Seule la composante tangentielle des magnétomètres est utilisée pour cette simulation aussi.
Ce choix s'est établi car la matrice [K] créée par l'analyse des inductions magnétiques en
composantes tangentielles, fournit un conditionnement inférieur à celui calculé avec les
composantes radiales. Nous verrons par la suite d'autres raisons de ce choix.
75
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Cette fréquence de 150 Hz a été choisie dans le seul but de simplifier l'analyse visuelle des
résultats pour distinguer la perturbation des courants qui nous intéressent car la méthode est
programmée dans le domaine temporel.
Les résultats des reconstructions qui sont présentés dans le Tableau 3.7 nous permettent une
analyse comparative de la méthode avec et sans l'algorithme de rejection des perturbations.
Ce tableau indique qu'en présence d'un conducteur extérieur perturbateur, les courants
estimés sont imprécis : 48% en erreur relative moyenne des trois courants pour un rapport
signal / bruit de 3.3 si la résolution de l'algorithme standard est utilisée, et ils s'améliorent
considérablement (16% d'erreur relative)en utilisant les deux premiers vecteurs de la méthode
POD (Proper Orthogonal Decomposition) comme base réduite (cf. Chapitre II) .
Ce résultat est aussi confirmé par l'observation visuelle du courant dans la Figure 3.10.
Lorsque les bases réduites obtenues à partir de l'algorithme POD sont utilisées, la
composante à 150 Hz, qui est caractéristique de la perturbation externe introduite, est filtrée
dans le courant estimé. A l'inverse, elle peut être clairement visualisée lorsque l'algorithme POD
n'est pas utilisé (courbe en bleu et en vert dans la Figure 3.10).
76
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Figure 3.10 : Reconstruction du courant dans un conducteur, courant réel (rouge), courant
estimé sans bruit et sans POD (vert), courant estimé avec bruit (Signal/Bruit = 10) et sans
POD (bleu), courant estimé avec bruit et avec POD (noir)
Lorsque le rapport signal sur bruit diminue, ou quand un plus grand nombre de vecteurs
sont utilisés pour la base réduite, nous observons un certain avantage à utiliser l'algorithme
POD pour rejeter les perturbations externes par rapport à l'algorithme classique. Cela peut
s'expliquer par le fait que la matrice étendue du système linéaire a généralement un plus
mauvais conditionnement κ. Pour un rapport signal sur bruit = 10, nous avons calculé un certain
nombre de conditionnements : κ = 63,7 pour la matrice K , κ = 572 pour la matrice étendue avec
une base réduite de deux vecteurs, et même κ = 3440 lorsque quatre vecteurs sont utilisés. Dans
ce dernier cas, l'estimation obtenue en utilisant l'algorithme POD est pire que celle obtenue en
utilisant l'algorithme classique.
77
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Les courants à retrouver sont : (I1, I2, I3) = (100 A, -50 A, -50 A) et les conducteurs
correspondants sont situés à une distance de 4 mm par rapport au centre du câble. Le bruitage
des mesures prises par les magnétomètres est nul.
Les erreurs relatives de reconstruction des courants sont enregistrées pour différentes
valeurs du courant perturbateur (axe des abscisses). Elles sont présentées par la Figure 3.11.
Ces points de mesures montrent que la méthode utilisant les bases réduites pour rejeter les
perturbations, commence à devenir instable à partir de 3 valeurs singulières (trois bases
réduites). En effet, les courbes montrent que l’erreur diminue pour un nombre de vecteurs de la
base réduite de 0 à 2, mais à partir de 3, l’erreur commence à augmenter.
78
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
La Figure 3.12 ci-dessous montre la position initiale (à gauche) et finale (à droite) des
magnétomètres lors de cette simulation. Puis la Figure 3.13 montre le résultat sur l'erreur de
79
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
reconstruction des courants pour les différents pas angulaires (de 1 à 20). Pour chaque pas
angulaire, un espacement de 2 ° est réalisé pour chacun des deux groupes de magnétomètres.
Figure 3.12 : Position angulaire initiale des magnétomètres (à gauche) et finale (à droite)
pour la simulation (R_cap = 30 mm)
La Figure 3.13 montre les simulations de reconstructions des courants. Elles sont réalisées
avec la composante tangentielle car c’est celle qui donne le résultat le plus précis. L'erreur est
calculée de la manière suivante :
ˆ
1 3 Ii Ii
Err > %@ u¦ u100 (3.7)
3 i 1 Ii
80
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Blindage Entrefer
15
10
magnétomètre
Câble
5
0
Conducteurs
-5
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
Figure 3.14 : Positionnement idéal des magnétomètres pour un capteur de courants à huit
capteurs de champ magnétique
La seconde étape est de trouver le bon positionnement des magnétomètres par rapport aux
entrefers. Nous les faisons donc pivoter d’un pas fixe sachant qu’ils sont initialement
uniformément répartis sur 360 °. Et nous notons s'il y a une amélioration de la reconstruction
des courants (I1, I2, I3) = (100 A, -50 A, -50 A). Nous obtenons le résultat de reconstruction à
une variation de 0.003 % sur l'erreur commise à chaque fois. Toutefois, nous nous arrangerons
pour éloigner la position des magnétomètres par rapport aux entrefers pour éviter l'influence
des inductions magnétiques extérieures au blindage mais qui peuvent s'introduire aux mesures
des magnétomètres à travers les entrefers.
81
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Le Tableau 3.8 indique les valeurs des paramètres utilisées pour cette simulation statique.
Les courbes sur la Figure 3.15 et la Figure 3.16, montrent respectivement la variation des
inductions du champ magnétique B radiale et B tangentielle calculées par les magnétomètres.
Les inductions magnétiques sont tracées sur 360 ° autour du câble. Sur les deux figures, trois
mesures sont réalisées pour trois niveaux de distance par rapport au centre du câble
R_cap = 20 mm en bleu, R_cap = 30 mm en rouge et R_cap = 40 mm en jaune). Ces calculs
sont réalisés en présence d’une perturbation à la position (90 mm, 90 °) et de valeur efficace
I =1 A (même valeur que le courant I1). Il apparait que la position idéale est celle où la mesure
est la plus dominante. Cette position se situe à la distance minimale entre les capteurs et le
centre du câble (ie : R_cap = 20 mm).
Une perturbation relative de 2.8 % sur les mesures de la composante tangentielle du champ
magnétique est notée pour l’effet d’un conducteur perturbateur situé juste en face de l’entrefer
à (R = 80 mm et Téta = 90 °) et d’une intensité égale à celle du conducteur dans le câble.
82
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
5
4
3
2
r= 20mm
B_Rad [μT]
1
r=30mm
0
r= 40mm
-1 0 50 100 150 200 250 300 350 400
-2
-3
-4
-5
Figure 3.15 : Induction magnétique B radiale autour du câble pour différents rayons de
mesure
5
4
3
2 r= 20mm
B_Tan [μT]
r=30mm
1
r= 40mm
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
-1
-2
-3
Positions des points Angle
de calcul autour du câble [°]
83
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Pour cette simulation, la Figure 3.17 montre le résultat de reconstruction des courants
obtenu pour différents nombres de magnétomètres autour du câble (Les points en bleus = Erreur
relative de la reconstruction obtenue avec la composante tangentielle ; Les étoiles rouges =
Erreur relative de la reconstruction obtenue avec la composante radiale).
Cette simulation comprend aussi un bruit Gaussien sur les mesures des magnétomètres
(d’un écart type de δ = 1 μT) représentant ainsi les imprécisions de mesures de ces derniers. Ce
bruit permet aussi de voir une différence sur la reconstruction des courants en fonction du
nombre de magnétomètres.
En comparant ces deux courbes, nous pouvons remarquer que la composante tangentielle
fournit une « meilleure information » que la composante radiale, dans le sens que pour un même
nombre de magnétomètres l’erreur sur l’estimation des courants obtenue à partir des seules
composantes tangentielles est inférieure à celle obtenue à partir des seules composantes radiales
(tout autre paramètre étant égal par ailleurs).
84
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Figure 3.18 : Influence d'un bruit blanc ajouté aux inductions B tangentielles sur la
reconstruction des courants.
85
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Le bruit blanc introduit peut être assimilé à l’erreur due à la précision des magnétomètres.
Sachant que la mesure maximale perçue par ces magnétomètres pour des courants de
(I1, I2, I3) = (100 A, -50 A, -50 A) est de 150 μT, la loi normale de bruit blanc introduit sur les
inductions de cette simulation peut atteindre un écart type de 10 μT et donc 6 % de la mesure
réalisée.
Afin de rester dans la gamme de reconstitution des courants de notre projet Chic (3 %), le
résultat dans la Figure 3.18 indique que la précision des magnétomètres qui seront utilisés devra
être meilleur que 3 μT ou 0.7 % de la valeur mesurée car :
86
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Avec :
B1000 : l’induction du champ magnétique calculé par les magnétomètres avec une
perméabilité relative μr = 1000.
B500 : l’induction du champ magnétique calculé par les magnétomètres avec une perméabilité
relative μr = 500.
Soit E, l’écart relatif maximum entre les deux champs B1000 et B500 par rapport à la valeur
maximale de B1000.
87
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
5,00
4,00
B tangentielle [Micro Tesla]
3,00
2,00
Perméabilité = 500
1,00 Perméabilité = 1000
0,00
-1,00
-2,00
-3,00
Chemin de 360° autour du câble
3
B radiale [Micro Tesla]
1
Perméabilité = 500
0 Perméabilité = 100
-1
-2
-3
-4
-5
Chemin de 360° autour du câble
Figure 3.21 : Induction magnétique B radiale autour du câble et calculée à une distance
r = 20 mm du centre du capteur (E = 0.4 %)
88
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
2,00
1,50
B tangentielle [Micro Tesla]
1,00
-0,50
-1,00
-1,50
Chemin de 360° autour du câble
2,50
2,00
1,50
B radiale [Micro Tesla]
1,00
0,50 Perméabilité = 500
Perméabilité = 1000
0,00
-0,50
-1,00
-1,50
-2,00
-2,50
Chemin de 360° autour du câble
Ces simulations montrent que l’influence de la perméabilité du blindage sur les valeurs de
champ mesurées par les capteurs est négligeable. Ces simulations nous confirment également
que le choix de rapprocher un maximum les magnétomètres de l’axe du capteur est pertinent :
autrement dit, de minimiser la valeur de R_cap tant que la conception du capteur le permet.
89
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
D’une façon générale, plus les magnétomètres sont proches du câble, plus les valeurs sont
pertinentes.
Dans la Figure 3.24 et la Figure 3.25, les valeurs respectives de la composante radiale et
tangentielle, du champ magnétique émis autour du câble, sont tracées pour les deux valeurs
d’entrefer de 0.2 mm (en discontinu bleu) et de 0.4 mm (en continu rouge).
2,5
2
B radiale [Micro Tesla]
1,5
1
0,5 AG_Blind = 0,4
0 AG_Blind = 0,2
-0,50 50 100 150 200 250 300 350 400
-1
-1,5
-2
-2,5
Chemin autour du câble [°]
Figure 3.24 : Induction magnétique B radiale pour un entrefer de 0.4 mm (en bleu) et
0.2 mm (en rouge) du blindage E = 0.0035 %.
90
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Les deux figures (Figure 3.24 et Figure 3.25) sont réalisées par des simulations sans
perturbations. L’écart relatif des champs magnétiques maximum reste très faible : E = 0.0035 %
pour les deux entrefers simulés.
2,5
2
B radiale [Micro Tesla]
1,5
1
0,5 AG_Blind = 0,2
0 AG_Blind = 0,4
-0,50 50 100 150 200 250 300 350 400
-1
-1,5
-2
-2,5
Chemin autour du câble [°]
91
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Ces deux figures suivante (Figure 3.28 & Figure 3.29) sont les résultats de simulations avec
une perturbation de 1 A situé à (R = 90 mm et θ_condpert = 0 °).
2,5
2
B radiale [Micro Tesla]
1,5
1
0,5 AG_Blind = 0,4
0 AG_Blind = 0,2
-0,50 50 100 150 200 250 300 350 400
-1
-1,5
-2
-2,5
Chemin autour du câble [°]
92
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
L’influence de cette perturbation reste assez faible (0.4 % < 0.7 %), même dans le cas
extrême où le conducteur perturbateur se situe en face de l’entrefer, et qu’il est parcouru par un
courant d’intensité identique au courant du conducteur I1 à mesurer (1 A). De plus, l’algorithme
de rejection des perturbations extérieures n’est pas appliqué dans ce cas.
Pour toutes les simulations précédentes la position des conducteurs à retrouver était située
à 4 mm. Sur la Figure 3.30 nous montrons que la reconstruction s’améliore nettement lorsque
les conducteurs du câble s’éloignent les uns des autres.
Lors de cette simulation, les courants à retrouver sont : (I1, I2, I3) = (100 A, -50 A, -50 A)
une perturbation sous forme de bruit gaussien de variance (δ2=3 ² = 9) est introduite aux mesures
des magnétomètres (10 μT). Un conducteur perturbateur est situé à l’extérieur du blindage à la
position (R_cond = 78 mm et θ_cond = 0 °).
93
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Figure 3.30 : Ecart type de la reconstruction des courants en fonction du rayon des
conducteurs (étoile : B tangentielle, carré : B radiale).
La Figure 3.30 nous montre qu'à partir d'une distance entre les conducteurs et le centre du
câble de R_cond = 3 mm, la composante tangentielle du champ magnétique est plus intéressante
à exploiter, car elle donne une erreur inférieure à celle de la composante radiale (par ailleurs,
les distances réelles de 1 mm et 2 mm sont impossibles du point de vue physique à cause de
l’encombrement dans le câble).
3.5 Conclusion
Au terme de ce travail, nous proposons la réalisation du dispositif dédié à la mesure des
trois courants d'un câble triphasé. Pour sa conception, les points suivants doivent être pris en
compte :
94
Chapitre III: Modélisations et résultats de simulations
Nous avons présenté une méthode de reconstruction des courants pour les systèmes
polyphasés d’une configuration inconnue. Lors de l’installation, cette méthode retrouve d’abord
la configuration du système (c’est-à-dire la position des conducteurs), puis elle est capable
d’estimer en temps réel les courants traversant les conducteurs, cela même en présence d’autres
conducteurs venant perturber l’environnement de mesure des magnétomètres.
Dans le chapitre suivant, une description détaillée d'un banc d’essais nous permet de
présenter des résultats expérimentaux pour valider les grandeurs précédemment simulée.
95
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
4.3 Test de reconstruction des courant avec un seul magnétomètre sur le banc de test
et sans blindage .................................................................................................................. 103
4.4.1 Calibration des magnétomètres avec un câble mono conducteur .............. 107
4.6.1 Développement d'un nouveau prototype sur support souple ...................... 116
96
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
4.1 Introduction
Les résultats des simulations présentées dans le chapitre précédent, associés au cahier des
charges du projet, nous amènent à la partie expérimentale de notre travail que nous présentons
ici. Ainsi, ce chapitre commence par une présentation des moyens expérimentaux utilisés pour
le banc de tests, puis par la description du magnétomètre inductif conçu spécialement pour notre
prototype. Enfin les tests effectués pour la validation du concept sont présentés.
97
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Deux moteurs pas à pas commandés permettent de faire pivoter le câble sur lui-même. Ce
choix de faire tourner le câble au lieu de mettre en place un support permettant la rotation du
magnétomètre autour du câble, est fait pour minimiser l'influence d'une perturbation externe
sur la mesure des inductions magnétiques. Cette configuration facilite aussi la mise en œuvre
du banc et elle peut orienter notre choix sur le nombre de magnétomètres nécessaires pour un
nombre de conducteurs M (N=8 pour M = 3). En effet, pour chaque réglage du pas de rotation
du câble, c'est un nouveau nombre de magnétomètres qui est expérimenté. Ainsi nous pouvons
obtenir, grâce à ce dispositif doté d'un seul magnétomètre et grâce à une acquisition des
signatures de champs magnétiques à chaque pas de rotation du câble de 10°, des acquisitions
sur 360 degrés qui seraient l'équivalent d'une mesure réalisée par un capteur de courants doté
de 36 magnétomètres.
Figure 4.1 : Illustration de la structure du banc avec les dimensions de la face avant.
La connaissance des dimensions du câble mis en place sur le banc permet de vérifier s’il est
possible de retrouver les positions des conducteurs de façon précise grâce aux algorithmes de
reconstruction.
¾ Le premier est un câble réalisé à l'aide de trois tiges rigides en cuivre parallèles et
espacées uniformément de ȟ_cond = 120 ° l'une de l'autre. Ces trois tiges sont
98
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Tous les matériaux utilisés pour cette structure, ainsi que ceux employés à proximité de cet
environnement de mesure, sont amagnétiques pour éviter les sources de perturbations au niveau
des champs magnétiques mesurés. Les engrenages sont en aluminium, le câble traversant la
structure à travers les deux roulements est fixé de chaque côté par trois vis en laiton.
¾ Charge résistive triphasée, qui est alimentée par le câble aux caractéristiques
connues.
Toutes les parties de cette structure sont en matériaux amagnétiques et fixées par des vis en
laiton. Elles sont démontables de manière à ce qu'elles puissent se placer autour du câble d'une
façon non intrusive tel qu'il est demandé dans le cahier des charges.
Notre choix s'est orienté vers ce type de magnétomètre pour les raisons suivantes :
Les magnétomètres que nous avons réalisés sont composés de deux ou trois bobines de
capture, suivant le nombre de composantes du champ magnétique à mesurer. Elles sont
implantées sur un circuit imprimé PCB de manière à mesurer plusieurs composantes de
l'induction magnétique.
100
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Les différences entre une version et une autre sont majoritairement issues du positionnement
des bobines de capture des inductions magnétiques radiale ou tangentielle. Aussi, suivant
l'évolution des versions, les composants utilisés sont de plus en plus adaptés à notre application.
L'amplificateur opérationnel étant le composant le plus cher sur la carte électronique de ces
magnétomètres, nous l'avons choisis avec un bon rapport qualité / prix. Nous avons testé les
magnétomètres sous plusieurs versions. La Figure 4.3 montre la version V02 du magnétomètre
implanté sur un PCB à deux couches. Une première bobine dont les spires sont gravées sur le
plan du PCB mesure la composante tangentielle (à gauche de la figure) et une seconde bobine
est réalisée sur la tranche du PCB en communiquant entre une couche et l'autre par des vias
(via : canal conducteur qui traverse le PCB pour aller d'une couche à l'autre). Il est possible, sur
un circuit multicouche, de combiner les deux sur la même place et d'augmenter le nombre de
spires de la bobine tangentielle sur une même surface.
Figure 4.3 : Version V02 du magnétomètre inductif conçu par le LPP [10]
La Figure 4.4 présente la structure donnée après l'assemblage de tous les composants du
banc de test avec la version V02. Le magnétomètre est positionné ici afin d'obtenir une mesure
de la composante radiale.
101
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Lors de ce test nous avons voulu mesurer la tension de sortie du magnétomètre lors de la
rotation du câble aux caractéristiques connues, et comparer les formes d’ondes obtenues à la
signature théorique (obtenue par simulation) du champ rayonné autour des trois conducteurs.
Pour une fréquence d’échantillonnage de 5 KHz et 100 points d’acquisitions, nous obtenons
une période de 20 ms de mesure de champ magnétique B à chaque pas de rotation des moteurs.
Ce pas est réglé ici à 10°, ce qui nous donne l’équivalent de 36 magnétomètres répartis autour
du câble sur 360°.
La charge résistive monté en triangle impose une amplitude de Imax = 11.5 A sur les trois
conducteurs et les résultats des mesures de champs sont présentés sur la Figure 4.5.
102
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
0.03
0.025
0.015
0.01
0 50 100 150 200 250 300 350
Angle de rotation du câble [°]
500
400
phase [°]
300
200
100
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Angle de rotation du câble [°]
¾ R_cond : La distance du conducteur au centre du câble varie entre des valeurs comprises
entre 1 mm et 10 mm avec un pas de 1 mm.
103
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
¾ θ_cond : L'angle qui sépare deux conducteurs varie de 0° à 360° avec un pas de 1°.
Le résultat de la reconstruction des positions est montré sur la Figure 4.6. Les trois cercles
bleus représentent les positions initiales des conducteurs observées sur le banc, et les étoiles
rouges correspondent aux positions retrouvées par l’algorithme en utilisant les mesures du
magnétomètre et sa position.
15
10 Magnétomètre
Conducteur
Distance [mm]
-5
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
Distance [mm]
Figure 4.6 : Reconstruction des positions des conducteurs à deux degrés de libertés
Les courants retrouvés ainsi que leurs erreurs de reconstruction sont présenté dans le tableau
suivant :
104
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Les courants retrouvés I1, I2 et I3 sont proches de la valeur de l’amplitude réelle du courant
qui parcourt les conducteurs avec des erreurs relatives respectives de 10%, 1% et 17%.
La Figure 4.7 suivante montre les résultats obtenus avec la reconstruction par l’algorithme
à six degrés de libertés : les distances des trois conducteurs par rapport au centre du tube en
plexiglas peuvent varier de façon indépendante les uns par rapport aux autres (entre 5 mm et
7 mm) et les angles, de la même manière, peuvent varier indépendamment avec un pas de 10°.
10
Magnétomètre
5
Conducteur
Distance [mm]
-5
-10
-15
-15 -10 -5 0 5 10 15
Distance [mm]
Figure 4.7 : Reconstruction des positions des conducteurs à six degrés de libertés.
Les courants retrouvés ainsi que leurs erreurs de reconstruction sont présentés dans le
tableau suivant :
Les courants retrouvés I1, I2 et I3 sont aussi proches de la valeur de l’amplitude réelle du
courant qui parcourt les conducteurs avec des erreurs relatives respectives de 8%, 6% et 11%.
105
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Bien que nous ayons triplé le nombre d'inconnues avec cette reconstruction à six degrés de
libertés, on constate tout de même que l’algorithme arrive à retrouver correctement l'angle entre
les conducteurs (ici 120°) ainsi que la distance de ces conducteurs par rapport au centre du
câble.
Nous supposons que ces erreurs sont dues aux imperfections du tube en plexiglas. En effet
nous avons pu constater un balourd au niveau du tube (excentricité dynamique) et une flexion
des conducteurs en cuivre lors de la rotation du tube sous l’effet de leur poids.
Comme les tests de cette version V02 du magnétomètre sont satisfaisants en termes de
qualité du signal, nous avons agrandi les sections des bobines en utilisant toute la longueur du
PCB et nous avons opté pour un AOP de moindre coût pour la version V04 présentée sur la
Figure 4.8.
Figure 4.8 : Version V04 du magnétomètre inductif conçu par le LPP [10]
Nous sommes aussi parvenus à la réalisation d'un magnétomètre tri-axes en utilisant un PCB
à huit couches. Les deux premiers axes sont de même type que sur cette version V04 avec une
bobine plane et l'autre sur la tranche du PCB, et le troisième axe est fourni par une autre bobine
orthogonale dont la section est sur l'autre tranche du PCB et dans la même zone du typon.
La version qui a été choisie pour notre capteur de courant est la V04 car pour notre prototype
nous n'avons pas besoin des trois axes de mesure des inductions magnétiques mais seulement
des deux axes tangentiel et radial. Nous l'avons réalisé en huit exemplaires afin de constituer le
démonstrateur du capteur de courants. Le schéma électrique de l'électronique qui correspond à
ce magnétomètre que nous avons utilisé figure dans l'annexe 8.2.
106
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Note :
Comme nous l'avons vu dans le chapitre III, la composante la plus avantageuse pour la
reconstruction des courants est la composante tangentielle. De ce fait, les résultats
expérimentaux qui seront présentés dans la suite de ce chapitre sont obtenus en utilisant
exclusivement cette composante.
107
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Les tracés des inductions magnétiques des huit magnétomètres obtenus lors de la mesure
réalisée par le capteur après la calibration, montrent une variation en amplitude et en phase
entre la réponse d'un magnétomètre et un autre. Cette variation peut atteindre jusqu'à 5.6 % en
amplitude et 1.7 % en phase comme il est présenté sur la Figure 4.10.
Figure 4.10 : Tracés des inductions magnétiques mesurées par la couronne de huit
magnétomètres autour d'un conducteur central
108
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Cette variation entre une réponse d'un magnétomètre à une autre est pénalisante pour le
résultat de reconstruction des courants. Pour trouver la provenance de ces différences, nous
avons essayé une autre méthode de calibration décrite dans le paragraphe suivant. Cette
méthode permet d'écarter les erreurs dues à une mauvaise position des magnétomètres sur la
couronne. Cette erreur de positionnement implique des distances au centre du câble différentes
et ne sont pas prises en compte par les algorithmes de reconstruction.
La rotation du capteur est pilotée par un moteur pas à pas afin d'obtenir la réponse des
magnétomètres pour différentes orientations du champ magnétique.
109
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
9 b1
b2
b3
8 b4
Amplitude des inductions tangentielles
b5
b6
b7
7 b8
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Angle de rotation du capteur par pas de 5° de 0° à 360°
Comme le capteur de courants est constitué de huit magnétomètres, nous enregistrons une
induction maximale chaque 45°. Cette manipulation de calibration des magnétomètres par
champ uniforme nous confirme l'anomalie que présente un des magnétomètres. L'amplitude de
110
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
l'induction mesurée par ce magnétomètre présente un offset de 10,6 % par rapport à l'amplitude
moyenne.
Figure 4.14: coefficients des huit magnétomètres pour deux mesures différentes
(rouge et bleu)
111
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Le dispositif du capteur de courants avec blindage mis en place sur le banc de tests est
montré sur la Figure 4.16.
Figure 4.16 : capteur de courants avec blindage monté sur le banc de test.
Les résultats de mesures des inductions magnétiques émises par le câble sont comparés avec
les résultats de simulation du modèle éléments finis que nous avons enregistrés dans la lookup
table. Ils sont présentés sur le graphique de la Figure 4.17.
112
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
90
100
120 60
80
60
150 30
40
20
180 0
210 330
240 300
270
Figure 4.17 : Comparaison entre les inductions mesurées (en rouge - -) et celles simulées
(en bleu --) pour les trois conducteurs.
Nous remarquons que malgré la calibration des magnétomètres nous n'arrivons toujours pas
à obtenir une superposition totale des points de mesure avec les points de simulation. Ces
imperfections peuvent êtres dues à la structure non figée du capteur de courants (système de
glissières) qui implique des changements de positions des magnétomètres qui ne sont pas
maitrisables.
Tout système de trois vecteurs déséquilibré (système triphasé) peut être considéré comme
la somme de trois système de trois vecteurs équilibrés : un système direct, un système inverse
et un système homopolaire comme il est illustré sur la Figure 4.18 suivante :
113
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
1
1
1 123
3 3 2
2 2 3
ª1 º 2S
« 2» j
¾ Une composante directe : Ad « w » , avec : w e
3
«w »
¬ ¼
ª1 º
« »
¾ Une composante inverse : Ai «w »
« w2 »
¬ ¼
ª1º
¾ Une composante homopolaire : Ah «1» .
« »
«¬1»¼
ª A1 º ª1 º ª1 º ª1º ª1 1 1 º ª Ah º
« 2» « »
«A »
« 2» Ad « w » Ai « w » Ah ««1»» «1 w2
« w »» «« Ad »» (4.2)
«¬ A3 »¼ «w » « w2 » «¬1»¼ «¬1 w w2 »¼ «¬ Ai »¼
¬ ¼ ¬ ¼
Puissance réactive :
Q Vd I d sin Id Vi Ii sin Ii Vh I h sin Ih (4.4)
Bien que la puissance indirecte ne soit pas négligeable, la puissance dans un système
triphasé se concentre sur la composante directe. Ainsi, même avec une erreur importante sur la
composante indirecte du système, elle ne conduira qu'à une faible erreur sur la puissance totale.
114
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
C'est donc l'erreur sur l'estimation de la composante directe qui prime sur les autres, et c'est à
cette erreur que nous nous sommes intéressés lors de la reconstruction des courants.
Nous avons réalisé la reconstruction des courants à partir de plusieurs mesures des
inductions magnétiques correspondant à différentes positions aléatoires des conducteurs du
câble aux caractéristiques connues. Ces positions sont fixées par la rotation du câble sur lui-
même. La Figure 4.19 présente les différentes erreurs relatives obtenues sur la composante
directe du système triphasé pour chacune de ces positions.
4.5 4.5 %
Erreur de reconstruction Id [%]
4
0.05 %
3.5
2.5
1.5
0.5
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Différentes positions angulaire du câble
Sur les 17 positions différentes aléatoires des conducteurs, il résulte une erreur moyenne de
1.83 % sur la reconstruction des composantes directes des courants. Ces résultats ne sont pas
ceux attendus par le cahier des charges (1%) mais ils sont encourageants d'autant plus que la
calibration du capteur peut être améliorée comme nous allons le voir dans la partie suivante.
115
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
¾ Valider les mesures de courants sur un câble quelconque et non juste sur un câble
aux caractéristiques connues comme nous l'avons fait.
De plus, certaines améliorations peuvent être opérées sur le prototype comme nous allons
le voir par la suite.
116
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Ce support sera accolé sur un cylindre rigide doté d'une ouverture pour introduire le câble
à mesurer. Cette version sera dotée de magnétomètres AMR pour la mesure du champ
magnétique continu en plus des bobines de capture et permettra ainsi :
¾ Un gain de volume.
Les courants qui traverseront ces huit conducteurs seront commandés par une carte relais
(cf. Figure 4.22) afin de réaliser toutes les configurations possibles de passages des courants à
travers les conducteurs.
117
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
Figure 4.22 : Carte relais pour la réalisation des différentes combinaisons de passage des
courants.
Grâce au 16 relais commandés automatiquement par un PC, nous pourrons réaliser les 28
combinaisons des couples (conducteur courant aller et conducteur courant retour), donc deux
conducteurs parmi les huit conducteurs du câble de la Figure 4.21 pour une combinaison :
1&7 2&8
1&8
¾ La distance réelle des huit magnétomètres par rapport au centre du câble : R_cap *8.
118
Chapitre IV : Banc de tests et résultats expérimentaux
La somme de toutes ces inconnues à identifier donne 32 paramètres. Cette valeur est
inférieure au nombre de données (448) qui seront collectées via la carte relais. Nous pouvons
donc espérer une bonne identification des inconnues.
119
5 Conclusion générale
120
Conclusion générale
Le suivi précis des flux énergétiques est l'une des priorités pour les économies d'énergie
dans un système industriel. C'est grâce à un suivi des flux énergétiques qu'il sera possible
d'effectuer un bilan et d'identifier les surconsommations d'une installation. Le projet de
recherche dans lequel s'inscrit notre travail a justement pour objectif de maintenir le meilleur
point de fonctionnement d'une usine par la mesure des grandeurs physiques, parmi lesquelles
le courant circulant dans les équipements électriques. Il existe plusieurs instruments dans le
commerce permettant la mesure précise du courant, mais leur installation représente un coût
élevé pour les industriels. Elle nécessite une ouverture du circuit électrique et donc une
interruption de l'alimentation électrique (arrêt de la chaine de production). Nous nous sommes
donc intéressés à la mesure sans contact des courants dans un câble polyphasé
Le démonstrateur du capteur de courants que nous avons réalisé est composé d'une couronne
de magnétomètres, enveloppée d'une coque ferromagnétique faisant office de blindage
magnétique contre les émissions de champ extérieur. Ainsi, par la mesure d'une signature des
champs magnétiques rayonnés par les conducteurs à l'intérieur du câble, ce dispositif associé à
des algorithmes de reconstruction que nous avons développés, permet de remonter aux
intensités et aux phases individuelles des conducteurs dans le câble totalement opaque.
Comme nous l'avons vu au chapitre II, la reconstruction des courants en présence d'un
blindage ferromagnétique se fait par l'intermédiaire d’une lookup table : cette table est calculée
hors-ligne par un modèle éléments finis, puis interpolée en temps réel afin d'avoir le plus de
valeurs intermédiaires possibles. Avec cette table d'interpolation, nous pouvons envisager
l'intégration de cette dernière dans un système embarqué aux capteurs de courant avec un
algorithme de reconstruction, et ainsi obtenir une réalisation autonome du capteur de courant,
avec un temps de calcul réduit, compatible avec les capacité d’un microcontrôleur.
La méthode utilisée pour rejeter des perturbations dues à des conducteurs extérieurs à
l'environnement de mesure est aussi présentée au chapitre II. Car bien que le blindage
ferromagnétique soit présent, il n'est pas d'une efficacité totale à cause de la présence inévitable
des entrefers.
Un banc de tests ainsi que les résultats expérimentaux du dispositif sont présentés dans le
chapitre IV. Les résultats que nous avons obtenus montrent qu’une reconstruction des courants
est possible, avec des erreurs de reconstruction par rapport à la composante directe des courants
comprises entre 0.05% et 4.5%, suivant le positionnement du capteur de courants.
121
Conclusion générale
Des solutions pour améliorer le système sont proposées en perspective, notamment sur une
méthode de calibration du capteur plus appropriée. La possibilité pour la création d'un dispositif
réalisé sur un support souple est aussi envisagée pour la suppression des problèmes dus à
l'instabilité de la position des magnétomètres, pour un gain en volume du capteur, et enfin pour
la possibilité de mesurer les courants continus en ajoutant des magnétomètres adaptés.
122
Bibliographie
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[58] S. Tumanski, "Induction coil sensors a review", Measurement Science and Technology
(2007), p. R31. R46, 2007.
[59] E. Paperno and A. Grosz, "A miniature and ultralow power search coil optimized for a
20 mHz to 2 kHz frequency range", Journal of Applied Physics, vol. 105, pp. 07E708-
07E708-3, 2009.
125
Bibliographie
127
7 Communications
Brevet national accepté le 10/11/2011 et étendu à l’international le 16/05/2013:
Menad Bourkeb, Charles Joubert, Riccardo Scorretti, Olivier Ondel, Hamed Yahoui,
Laurent Morel, Lionel Duvillaret, Christian Kern, Gilbert Schmitt. Dispositif de mesure de
courants dans les conducteurs d’un câble gainé d’un réseau polyphasé. Patent
n° :WO2013/068360 A1, 16/05/2013.
Menad Bourkeb, Olivier Ondel, Riccardo Scorretti, Charles Joubert, Laurent Morel, and
Hamed Yahoui. "Improved AC current measurement approach in multiphase cable using Proper
Orthogonal Decomposition", EPJ Applied Physics, 2013.
Menad Bourkeb, Olivier Ondel, Charles Joubert, Laurent Morel, Riccardo Scorretti. “AC
Current Measurement In Multi-conductor Systems With Magnetic Sensor Array”. SMFG
2011.Smart Measurements for Future Grids, 14-16 November 2011, Bologna, Italy.
Menad Bourkeb, Olivier Ondel, Charles Joubert, Laurent Morel, Riccardo Scorretti.
Méthodes numériques pour la mesure de courant dans un système polyphasé, Numélec 2012.
European conference on numerical methods and electromagnetism, 3-5 July, 2012, Marseille,
France.
Anne Le Mouel, Gilbert Schmitt, Maxime Dupont, Charles Joubert, Menad Bourkeb,
Olivier Ondel and al.."Fostering Energy Efficiency in manufacturing plants through economical
breakthroughs in power and flow rate measurement", Published in ECEEE 12 Summer Study
on Industry", 2012, Arnhem: Germany.
Anne Grau ,Gilbert Schmitt, Frédéric Lecoche, Lionel Duvillaret, Gwenael Gaborit, Menad
Bourkeb and Agnès Henri, "Low cost power and flow rates measurements for manufacturing
plants" , International Congress of Metrolog 2013, Paris, France.
128
Communications
Présentations poster :
Menad Bourkeb, Olivier Ondel, Charles Joubert, Anne Le-Mouel, Laurent Levacher,
Innovative techniques for curent, voltage and power measurement. Ecleer 2011, 8-9 Septembre
2011, Lausanne, Suisse.
Menad Bourkeb, Olivier Ondel, Charles Joubert, Anne Le-Mouel, Laurent Levacher,
Innovative Techniques For Current Measurement. Ecleer 2012, 27-28 Septembre 2012, EDF
Renardières, France.
129
8 Annexes
8.1 Formulation magnétostatique du modèle Eléments Finis
Equation Chapter 8 Section 1
Les simulations 2D ont été conduites avec les logiciels GetDP (code Eléments Finis) et
Gmsh (génération du maillage). Ces programmes sont pilotés par Matlab® afin de générer des
tableaux d’interpolation, qui permettent d’éviter d’avoir à résoudre un problème EF à la volée.
Les calculs Eléments Finis sont basés sur une formulation magnétostatique 2D, dans sa
forme la plus simple. Le domaine de calcul : est composé de :
130
Annexes
Pour que le problème soit bien posé, il faut ajouter à ces équations les conditions à la
frontière :
nB * 0 (8.2)
Soit H0 (rot, :) l’espace très similaire à celui-ci, la seule différence étant que sur la frontière
nous avons :
nu A * 0 (8.5)
Soit :
rot H j0 ³:
rot H·Ac dv ³
: 0
j × Ac dv Ac H0 (rot, :) (8.7)
4
Il existe deux formules dites « de Green » très utilisées dans la formulation de problèmes
Eléments Finis :
131
Annexes
³
:
H·rot Ac dv ³ n u H·Ac dv
* ³: 0
j Ac dv Ac H0 (rot, :) (8.8)
Observons que :
n u A * 0 n·A * 0 (8.9)
Mais l’inverse n’est généralement pas vrai5. Au niveau numérique, cette condition permet
d’imposer de manière très simple que l’induction magnétique est tangentielle à la frontière * ,
puisqu'elle permet tout simplement d’éliminer l’intégrale surfacique :
³ n u H·Ac dv
*
³ n u Ac·H dv
*
0 puisque : n u Ac * 0 (8.10)
³:
H·rot Ac dv ³: 0
j × Ac dv Ac H0 (rot, :) (8.11)
Dans le cas 2D cette formulation peut être programmée très simplement, car le potentiel
§0·
¨ ¸
vecteur A peut être orthogonal au plan du domaine : A ¨ 0 ¸ . La programmation des calculs
¨a ¸
© z¹
en résulte énormément simplifiée.
³³
5
Cette condition est généralement bien trop forte : en fait elle implique que : Ò S
b ds 0
où S est une surface quelconque, dont le contour se trouve sur la frontière * . Dans notre ceci
ne pose pas de problème.
132
Annexes
133
Menad BOURKEB
Résumé
Cette thèse porte sur l'étude et la réalisation d’un prototype de capteur de courants innovant pour câbles
multiconducteurs. Outre le caractère non-intrusif de ce capteur (i.e. mesure sans contact), il permet de réaliser
une mesure sur un système polyphasé dont la position des conducteurs est inconnue. L’approche adoptée est
basée sur la résolution d’un problème inverse. En effet, à partir d’une mesure de la signature des champs
magnétiques autour du câble, des algorithmes de reconstruction appropriés permettent de remonter aux courants
circulant dans le câble. En plus des résultats de simulation, un banc de tests a été conçu et une validation
expérimentale de ce concept est présentée pour répondre à un cahier des charges, notamment pour une structure
comportant un blindage en matériau ferromagnétique pour atténuer les perturbations extérieures
Résumé en anglais
This thesis presents the study and realization of an innovative currents sensor prototype for multi-core cables.
The two main advantages of this sensor compared to existing devices on the electrical equipment market are:
firstly, it is no longer necessary to interrupt the system's electrical power supply to install the sensor. This is due
to contactless measure (non-intrusive sensor). Another feature of our device is its capability to measure the
currents in a multi-core system with unknown positions of conductors. This currents sensor operates in a way to
find firstly the conductor positions, and then reconstructing the currents using the retrieved positions. In order to
meet specifications, simulation results, test bench measurements and experimental results are presented with a
ferromagnetic shielding.
134