Thesenguyen-Huu Hieu 2008
Thesenguyen-Huu Hieu 2008
Thesenguyen-Huu Hieu 2008
par
Le 03 Novembre 2008
JURY
Durant ces trois années passées au G2Elab, et les quelque mois au LAPLACE, j’ai eu
la chance d’être entouré par les personnes formidables. Je veux adresser tous mes
remerciement à tous les membres des deux laboratoires, le G2Elab et le LAPLACE (ex.
LEEI), en particulier à Messieurs Lauric GARBUIO, Hubert PIQUET, Laurent GERBAUD,
Benoît DELINCHANT, Jean-Michel GUICHON, Matthieu SAUTREUIL, Bill SESANGA
pour leur aide ainsi que leurs conseils éclairés.
Mes derniers et plus grands remerciements vont à mes parents et à ma famille. Merci
d’avoir toujours respecté mes choix, de m’avoir toujours soutenu et aidé durant mes années
d’études.
Table des matières
Introduction générale........................................................................................ 11
Bibliographie.................................................................................................... 149
Annexe A : Construction du tableau de Routh ............................................ 157
Mais ces réseaux continus posent des nouveaux problèmes de qualité du réseau
électrique notamment concernant les harmoniques et la dynamique. L’objectif de la
conception des réseaux électriques embarqués est alors de chercher une architecture (niveau
de tension, règles de protection, composants intégrés) qui :
• Assure la production de l’énergie nécessaire à fournir aux charges ;
• Respecte la qualité du réseau ;
• Réalise certains objectifs : minimiser la masse, le volume, le coût ou/et
maximiser le rendement …
Dans ce mémoire, nous allons aborder cette problématique par un cas d’application
aéronautique, en relation avec Airbus.
L’objectif général est de diminuer la masse de l’avion. Une des voies est pour cela de
rationaliser l’énergie à bord pour aller vers un avion de plus en plus électrique. Les systèmes
alimentés par l’énergie hydraulique et pneumatique (commande de vol, conditionnement
d’air…) sont notamment remplacés par des systèmes électriques à priori plus légers. La
12
Introduction générale
puissance électrique installée du nouvel avion Airbus A30X de type « bleedless » peut ainsi
atteindre 1 MVA ! (l’avion de type « bleedless » n’a pas de prélèvement d'air sur les étages de
compression du turboréacteur, l’entrée d’air se trouve sur la peau de l'avion. Des
compresseurs électriques de grosse puissance, pilotés par des convertisseurs statiques, sont
utilisés pour assurer le conditionnement d'air de la cabine en température/pression). C’est une
importante puissance électrique installée par rapport aux avions actuels (275 kVA pour
l’A320, 900 kVA pour l’A380).
Une nouvelle architecture du système électrique est alors nécessaire.
1
Contrat entre G2Elab – Laplace – Airbus dans le cadre du GdR SEEDS
13
Introduction générale
Cette thèse est donc une réponse à une question scientifique majeure concernant
l’approche système dans le dimensionnement optimal de systèmes de puissance intégrant de
l'électronique de puissance, plus particulièrement les systèmes délivrant l'énergie sous forme
continue. Nos travaux s'intéressent à la conception par optimisation d’un système global en
prenant en compte les critères (masse, rendement) et la qualité du réseau (protection,
harmonique et dynamique).
Les travaux de la thèse consisteront à reprendre les approches d’optimisation du
domaine de génie électrique particulièrement les approches de conception systémique, et les
travaux de modélisation des réseaux continus. Ces approches seront améliorées pour répondre
à la problématique de conception des systèmes électriques embarqués.
L’objectif de notre thèse sera donc double. D’une part, il s’agira de proposer des
méthodes intégrées à un outil informatique qui permettent de concevoir génériquement un
réseau électrique embarqué en prenant en compte un certain nombre de critères (minimiser la
masse, le coût, maximiser la fiabilité, le rendement) et en respectant un certain nombre de
contraintes (qualité réseau, stabilité…). D’autre part, il s’agira d’appliquer ces méthodes et
outils au cas d’un canal de puissance d’un réseau du bord de la nouvelle génération d’avion de
type « bleedless ».
Avant de détailler les travaux de recherche traités dans cette thèse, le chapitre I
présentera l’évolution de la puissance électrique dans les domaines du transport. Ce chapitre
abordera l’objectif et les rôles du canal de puissance du futur avion « bleedless ». Ce chapitre
sera également l’occasion de présenter la conception d’un réseau électrique embarqué : sa
formulation, ses difficultés, les problèmes d’automatisation de la conception et les rôles du
concepteur.
2
Laboratoire Plasma et Conversion d’Energie de Toulouse
14
Introduction générale
15
Chapitre I
I. Introduction
Le développement de l’électronique de puissance implique des évolutions dans les
réseaux électriques embarqués, particulièrement dans les véhicules : automobile, navire,
avion ... Le développement des réseaux électriques embarqués s’est accentué pour des raisons
de confort, de sécurité, de maîtrise des performances, de diminution des coûts et de protection
de l’environnement. Un des enjeux scientifiques aujourd’hui est de chercher les méthodes et
outils qui permettent de concevoir les systèmes embarqués pour obtenir les meilleures
performances et le minimum de coût de fonctionnement.
Dans ce chapitre, nous présentons les réseaux électriques embarqués et leurs
évolutions dans le secteur du transport.
Ensuite, nous formulons le problème de conception d’un réseau électrique embarqué
avec les difficultés et la complexité que ce problème comporte. Nous proposons d’utiliser la
technique de dimensionnement optimal (ou dimensionnement par optimisation) pour le
résoudre.
Un autre problème est abordé dans ce chapitre : est-ce qu’on peut automatiser tous les
processus de conception et les rôles de concepteur. Nous terminons le chapitre en proposant
les stratégies qui aident le concepteur à formuler certains problèmes de conception ayant des
données incomplètes, ambiguës, non fiables.
18
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Années
Fig.I. 1: Evolution des besoins en énergie électrique dans un véhicule avec une prévision pour le futur
[JOU02]
Selon la prévision, en 2030, la puissance électrique consommée par un véhicule sera
de 15 kW (pour un véhicule thermique) et 40 kW (pour un véhicule à propulsion électrique).
19
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
20
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
On peut remarquer que dans les navires à propulsion électrique la puissance électrique
consommée par la propulsion est très grande par rapport aux autres consommations. Cette
puissance peut atteindre 2x20MW pour certains navires [FIL00].
On constate que la puissance électrique est de plus en plus importante dans les navires.
C’est pourquoi, à partir des années 90, le navire «tout électrique» devient un objet de
recherche. Les thèmes de recherche sont l’architecture, la conception, la protection des
réseaux, le choix du continu ou de l’alternatif, etc. en vue de maximiser la performance et la
sécurité et de minimiser les coût globaux.
L’architecture classique de réseau électrique des navires d’aujourd’hui est illustrée sur
la Fig.I. 3. Ce réseau comporte :
• Plusieurs sources d’énergie électrique (diesel - alternateur) en 6.6 kV, le
nombre de sources est donc défini par les besoins du navire.
• Un tableau moyenne tension 6.6 kV, 60 Hz
• Un tableau basse tension 440 V, 60 Hz
Dans ce réseau, les moteurs électriques de fortes puissances sont connectés au tableau
moyenne tension. Les autres charges (réseau de bord) sont connectées au réseau basse tension
MA MA
Autres Autres
charges charges Propulseur d’étrave
Propulseur d’étrave
et compresseurs AC AC et compresseurs
AC AC
Filtres Filtres
harmoniques harmoniques
MS MS
Charges Charges
Servitudes de bord Servitudes de bord
21
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
MAS MAS
Charges Charges
DC DC DC DC
C Stockage C Stockage
AC AC AC AC
C DC C DC
MS Freinage MS Freinage
Fig.I. 4 : Architecture de réseau électrique mixte AC-DC dans d’un navire [COU00]
22
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
23
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Engine 1 Engine 2
Pump RAT Pump
IDG 1 IDG 2
Pump Pump
Accu Accu
Accu
APU EXT
CSM/G
Blue Green GEN Yellow
H1 H2 H3
AC BUS 1 AC BUS 2
AC ESS BUS
TR 1 TR 2 APU TR
ESS TR
STAT INV
DC ESS BUS
Accu : Accumulateur qui permet d’éviter les variations de pression sur les circuits hydrauliques
H1, H2, H3: Circuits hydrauliques
RAT (Ram Air Turbine) : Eolienne de secours
Pump : Générateur hydraulique
APU (Auxiliary Power Unit): Génération auxiliaire pour le démarrage des moteurs en autonome
BAT: Batteries
CSM/G (Constant Speed Motor/Generator): Générateur électrique de secours
ESS: Circuits électriques pour alimenter les équipements «essentiels»
IDG (Integrated Drive Generator) : Générateur électrique
START INV: Onduleur
TR (Transformamer Rectifier): Convertisseur AC/DC qui utilise un transformateur et un redresseur
Fig.I. 5: Architecture du réseau électro -hydraulique d’un biréacteur de type Airbus A330 [LAN06]
24
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
STAT INV
EHA (1) EHA (2)
DC ESS BUS
APU
START
Accu : Accumulateur qui permet d’éviter les variations de pression sur les réseaux hydrauliques
H1, H2 : Circuits hydraulique
RAT (Ram Air Turbine) : Eolienne secours
Pump : Générateur hydraulique
APU (Auxiliary Power Unit): Génération auxiliaire pour le démarrage des moteurs en autonome
BAT: Batteries
BCRU (Battery Charge Rectifier Unit): Convertisseur AC/DC qui permet d’alimenter les bus DC et de
gérer la charges des batteries
CSM/G (Constant Speed Motor/Generator): Générateur électrique de secours
ESS: Circuits électriques pour alimenter les équipements «essentiels»
EHA : Actionneur electro-Hydrostatiqie
VFG (Variable Frequency Starter Generator) : Générateur électrique à fréquence variable
START INV: Onduleur
25
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Fig.I. 7: Réseau électrique alimentant un EHA, actionneur principalement utilisé pour déplacer les
surfaces des commandes de vol [LAN05]
III.2. Vers un avion de plus en plus électrique
L’augmentation de la consommation d’énergie électrique n’arrête pas. L'objectif est à
moyen terme de rationaliser l'énergie à bord pour aller vers un avion de plus en plus
électrique. On peut remarquer que dans les avions classiques, il y a le système dit « bleed »,
qui permet de prélever de l’air au niveau de la turbine et qui sert ensuite à la pressurisation de
la cabine, au dégèlement des ailes, etc. L’idée maintenant est de remplacer ce système, qui est
pour le moment pneumatique, par un système électrique. L’avion de ce type est appelé «avion
bleedless». La puissance électrique consommée par un «avion bleedless» peut atteindre 1 MW
[BIL08].
Dans l’A380, chaque charge de puissance (de type, par exemple, EHA ou EMA) est
connectée au réseau alternatif 115 V à fréquence variable par des convertisseurs AC/DC.
26
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Avec l’avion encore plus électrique, l’idée d’Airbus (pour l’A30X) est aussi de chercher un
gain de masse en [OPT06] :
• Augmentant la tension alternative pour aller vers 230 V;
• Alimentant directement toutes les fortes charges par un bus continu: il s’agit de
la structure dite HVDC.
27
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Définition du
cahier des charges
Analyse
Dimensionnement
des échecs
Analyse
Vérification
des échecs
Solution
Fig.I. 8: Processus de conception
La première étape de la conception d’un système électrique embarqué est la définition
du cahier des charges qui précise le réseau étudié et analyse les besoins. Ces besoins sont liés
à la fabrication et à l’intégration du réseau (masse, volume) ou à des contraintes de service
(limites opérationnelles sur la tension et la fréquence, sûreté, fiabilité, pertes…). Le cahier
comporte les objectifs à atteindre par la conception et les contraintes à respecter.
A partir du cahier des charges, il faut choisir une architecture parmi les différences
topologies possibles du système étudié. Par exemple, si nous étudions le canal de puissance
d’un avion, il existe différentes architectures en fonction du nombre de ponts redresseurs
(architecture dite 6, 12,18 pulses), ou de la présence ou non d’une inductance d’interphase
(voir chapitre III).
Une fois l’architecture choisie (par exemple un canal de puissance 12 pulses qui
comporte un transformateur, un redresseur, une inductance d’interphase et un filtre), il reste à
choisir le type de composant. Ainsi faut-il utiliser un auto-transformateur ou un
transformateur normal ? Quel convertisseur sélectionner ? Quel filtre utiliser ? Etc.
Ensuite, les composants sont passés à l’étape de dimensionnement. A cette étape, le
concepteur doit déterminer les grandeurs géométriques et physiques du système et des
composants intégrés pour obtenir la solution qui soit la meilleure selon le cahier des charges.
28
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Cette solution est vérifiée par la simulation complète des composants dimensionnés ou
par la réalisation d’un prototype. Ceci permet aussi de vérifier les contraintes du cahier de
charges qui n’ont pas été prises en compte dans la phase de dimensionnement.
Chaque échec est analysé et implique des changements sur l’architecture, le choix des
composants, afin de pouvoir continuer.
IV.3.3. Complexités et difficultés de la conception des réseaux électriques
embarqués
La conception des systèmes électriques embarqués présente aujourd’hui de plus en
plus de complexités et de difficultés. Ces complexités et difficultés sont liées à :
• La complexité des composants : Les systèmes électriques embarqués
contiennent différents composants hétérogènes et multi physiques. Les composants sont
souvent des batteries, des convertisseurs électromagnétiques, des convertisseurs
d’électronique de puissance, des composants passifs, des commandes … Ces composants
assurent les différentes fonctions du système : alimentation, conversion, transmission, filtrage
…
• L’interaction forte entre des composants : Il existe des couplages forts entre
des composants du système. Par exemple, chaque composant magnétique comporte une partie
inductive qui influe sur la capacité du réseau à filtrer les harmoniques. Ainsi les harmoniques
ne dépendent pas seulement de filtre, conçu dans le but de les atténuer, mais elles dépendent
aussi d’autres composants.
• Le fait qu’il existe plusieurs grandeurs à optimiser : L’industriel et le
chercheur veulent avoir des réseaux électriques embarqués qui sont meilleurs que ceux
existants. Les objectifs à atteindre, dans ces différents domaines, sont :
Energétiques : Maximiser le rendement, la consommation,
l’automonie et diminuer les pertes.
Dimensionnels : Minimiser la masse, le volume
Economiques : Diminuer le coût de production et de fonctionnement
• Le fait qu’il existe différents types de contraintes à respecter : Il faut
respecter plusieurs contraintes de fabrication et de fonctionnement du système et des
composants intégrés. Les contraintes sont statiques comme la puissance transmise ou les
harmoniques ou dynamiques.
29
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
30
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Specifications
Modèle de
conception Algorithme de
dimensionnement
Boucle d’optimisation
Résultat
31
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
• Spécifications
Les spécifications définissent le contexte du dimensionnement optimal : les paramètres
de conception avec leurs variations, les objectifs, les contraintes. Normalement, les objectifs
sont fixés par le cahier des charges du problème de conception. Le concepteur doit choisir les
paramètres de conception et les contraintes.
Les paramètres de conception sont les paramètres géométriques et physiques du
système et des composants intégrés qui sont modifiés dans le processus d’optimisation pour
atteindre les objectifs. Ce n’est pas simple de savoir quels sont les paramètres influents sur les
dimensions optimales. Le concepteur doit choisir des paramètres de conception qui sont un
compromis entre la complexité du problème d’optimisation et l’amélioration des solutions qui
seront trouvées par rapport aux solutions existantes (si le nombre de paramètres de conception
est grand, le problème d’optimisation sera plus complexe mais on a plus de chances d’avoir
une solution qui sera plus performante).
Après avoir fixé les paramètres de conception, il est nécessaire de définir les variations
de ces paramètres. Il faut avoir une idée des espaces de variation : suffisamment grands pour
que les algorithmes trouvent de nouvelles solutions, limités pour avoir un temps
d’optimisation raisonnable surtout avec les algorithmes de type évolutionnaire
La définition des contraintes est un travail important. Une partie des contraintes est
définie dans le cahier de charges du problème de conception (ex. puissance transmise du
réseau). Mais en cours de conception et de modélisation, de nouvelles contraintes apparaissent
comme :
Les contraintes liées au dimensionnement des composants (ex. si on
dimensionne une inductance, il faut prendre en compte les contraintes qui limitent le courant
dans une section de cuivre ou qui limitent l’induction dans le noyau magnétique),
Les contraintes liées aux interactions entre des composants (ex. les
couplages entre des composants)
…
• Algorithme d’optimisation
Après avoir établi la modélisation et la spécification du problème d’optimisation, il
faut choisir l’algorithme d’optimisation qui sera utilisé pour trouver la solution optimale. Le
modèle de conception contient souvent une partie de simulation numérique qui peut donner
des difficultés lors des calculs de dérivées et conduire à un temps de calcul trop long pour
chaque itération. Ces difficultés peuvent être de grands obstacles à l’utilisation des
algorithmes d’optimisation. L’algorithme choisi doit être capable de donner la solution de
dimensionnement en un temps d’optimisation raisonnable pour éviter un coût de conception
trop élevé.
32
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
33
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
VI.2.2. Exemple
On demande de faire la conception d’un convertisseur de puissance AC/DC. On ne
donne pas de structure de convertisseur (ATRU3 ou TRU4).
VI.2.3. Méthode pour résoudre
Pour résoudre un problème mal posé, [WUR08] identifie qu’il existe deux types de
stratégie : d’une part les stratégie rationnelles et d’autres part les stratégies heuristiques,
empiriques et opportunistes. Dans nos travaux, nous utilisons les stratégies de type rationnel.
Selon [WUR08], une stratégie rationnelle consiste à utiliser des approches de
résolution de problème bien posé implantées dans l’ordinateur. Autrement dit, on a pour
objectif de se ramener à un ou plusieurs problèmes bien posés. Ceci va impliquer de faire un
choix et des hypothèses. La méthode rationnelle permet de transformer un problème complexe
mal posé en un ou en une suite de problème(s) compliqué(s). Ce(s) problème(s) peut
(peuvent) être plus ou moins facilement résolu(s) par des procédures automatiques
implantables dans des ordinateurs.
Pour cela, le concepteur doit intervenir pour faire ces choix et hypothèses, ce qui est
un problème complexe, car fait dans l’incertitude, en n’ayant pas toutes les données et en
faisant des choix qui impliquent une prise de risque. Typiquement si je choisis une structure
ATRU, je fais un choix qui implique une part de risque, puisqu’il existe peut-être un autre
choix plus judicieux. Si je choisis de ne pas modéliser un phénomène (comme par exemple les
pertes supplémentaires dans l’autotransformateur), je prends le risque d’aller vers des
solutions où ces phénomènes deviennent importants et que je ne m’en rende pas compte
Les choix et les hypothèses sont utilisés à toutes les étapes de la conception (et bien
entendu aux étapes de dimensionnement optimal). Par exemple, pour traiter le problème
initial mal posé de conception d’un convertisseur AD/DC, on est amené, pour se ramener à un
problème bien posé, de faire des choix et des hypothèses sur :
• L’architecture : Choix sur les structures : TRU ou ATRU, 6 ou 12 pulses ...
• Les modèles de conception : On propose des hypothèses sur les phénomènes
qu’on peut négliger : par exemple, on suppose que les harmoniques haute fréquence (>15kHz)
sont bien filtrées par la longueur de la ligne. En plus, il faut choisir les phénomènes à
modéliser et à ne pas modéliser (thermique, CEM, …). Ensuite, on choisit le niveau de
modèle pour modéliser les phénomènes choisis : analytique, numérique.
• Spécifications : Quels paramètres faut-il sélectionner comme paramètres de
conception. Il faut proposer des hypothèses pour définir l’espace de la variation de ces
paramètres. On va choisir des contraintes qui seront prises en compte dans le processus de
dimensionnement et des contraintes qui seront traitées lors du post-dimensionnement..
Finalement, nous synthétisons tout cela par deux figures (Fig.I. 10, Fig.I. 11) qui
présentent les rôles respectifs des concepteurs et des outils dans la conception.
3
ATRU (Auto-Transformer- Rectifier Unit): un convertisseur AC/DC comporte un auto-transformateur et un
système de redresseur
4
TRU (Transformer- Rectifier Unit): un convertisseur AC/DC comporte un transformateur et un système de
redresseur
34
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Automatisation
Solution
Fig.I. 10: Automatisation dans la recherche de solution pour les problèmes de conception bien posés
Choix de structures
Choix d’hypothèses
Prises de risque
En cas de solution non satisfaisante
Automatisation
Solution
Fig.I. 11: Rôle du concepteur dans les problèmes de conception mal posés
35
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
36
Chapitre I : Introduction à la conception des réseaux électriques embarqués
Gen
VFG
Canal de
AC/DC Autres charges
puissance
Gros consommateurs
En parallèle sur le bus DC
commun
Fig.I. 12: Canal de puissance installé dans le réseau électrique du futur avion de type «bleedless».
37
Chapitre II
I. Introduction
Ce chapitre présente nos méthodes de modélisation et les algorithmes d’optimisation
qui seront utilisés pour le processus de dimensionnement optimal d’un réseau électrique
embarqué. L’ensemble sera implémenté sous l’environnement Cades [DEL07] et l’outil de
simulation Saber [SAB].
Le chapitre comporte trois parties :
• La première partie présentera la modélisation pour le dimensionnement optimal
des systèmes électriques embarqués. Cette partie présente les modèles (analytiques,
numériques…) qui peuvent être utilisés. Nous analyserons les avantages et les inconvénients
de chacun. Nous détaillerons aussi les grandeurs utiles au dimensionnement (masse, énergie,
harmonique, dynamique,..) et les approches nécessaires à l’obtention des valeurs de ces
grandeurs utiles.
• La deuxième partie présentera des algorithmes d’optimisation bien adaptés
pour le dimensionnement optimal dans le cadre de notre étude. Nous détaillerons les
configurations des ces algorithmes. Nous proposerons des développements sur ces
configurations et sur la structure même des algorithmes pour obtenir les meilleures
performances dans le cas d’optimisation des systèmes électriques embarqués.
• La dernière partie présentera les principes de fonctionnement de Cades et Saber
qui seront les outils d’aide utilisés pour le dimensionnement optimal des systèmes électriques
embarqués
40
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
S i = f i ( E1 , E 2 ,.., E n )
avec i = 1..m Eq II. 1
Par exemple, le modèle analytique pour calculer la valeur du courant traversant une
résistance à partir du rayon D du conducteur, de sa longueur L et de la tension appliquée U à
ses bornes est donnée par :
L
R = ρ.
π .( D / 2)2
U
I=
R
Les modèles analytiques peuvent comprendre quelques centaines d’équations et de
paramètres.
II.1.1.2. Semi-analytique
Le modèle est semi-analytique s’il comporte deux parties : La première partie est
constituée par m1 sorties calculées directement à partir des entrées par des fonctions
analytiques. La deuxième partie est constituée par les (m-m1) sorties calculées par une
résolution des équations implicites qui sont les équations mathématiques reliant les
paramètres de sorties S m1+1 , S m1+ 2 ,.., S m aux paramètres d’entrées E1 , E2 ,.., En .
S i = f i ( E1 , E 2 ,.., E n ) i = 1..m1
Eq II. 2
g j ( S m1+1 , S m1+ 2 ,.., S m , E1 , E 2 ,.., E n ) = 0 j = 1..m − m1
Par exemple, si l’on considère la relation entre la sortie S1 et l’entrée E1 donnée par :
g1 = e S1 + cos( S1 + E1 ) = 0 , on constate que l’on ne peut pas déterminer explicitement la valeur de
S1 en fonction de E1 . L’équation g1 = 0 est une équation implicite.
Pour le dimensionnement des circuits magnétiques, on utilise souvent des approches
du type réseaux de réluctances non linéaires. Ce sont des modèles semi-analytiques
nécessitant la résolution d’équations implicites [PEL06].
Pour résoudre les équations implicites intégrées dans un processus d’optimisation, il
existe deux méthodes [PEL06]. La première méthode consiste à transformer chacune des
équations implicites :
g j ( S j + m1 , E1 , E 2 ,.., E n ) = 0 ( j = 1..m − m1 ) Eq II. 3
en une contrainte fictive qu’il faudra annuler pendant l’optimisation :
cf j = g j ( S j + m1 , E1 , E 2 ,.., E n ) Eq II. 4
La seconde approche consiste à intégrer une méthode de résolution des systèmes
implicites (par exemple une méthode Newton-Raphson) dans le modèle.
II.1.1.3. Numérique
Le modèle est numérique si toutes les sorties sont les résultats d’une simulation
numérique en fonction des entrées.
S i = Simu ( E1 , E 2 ,.., E n ) avec i = 1..m Eq II. 5
Simu : le résultat de la simulation
Par exemple, dans le chapitre III, nous utiliserons un modèle numérique Saber pour
calculer les harmoniques du courant entrant dans le canal de puissance en fonction des
paramètres de dimensionnement du canal.
41
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Modèle analytique S1
ou semi-anlytique
2 Modèle
numérique S2
E Modèle analytique
ou semi-anlytique
2 S3
: Entrées : Sorties
Fig.II. 1: Exemple d’un modèle mixte
La Fig.II. 1 présente un exemple du modèle mixte qu’on utilise souvent pour la
conception en génie électrique. Les sorties se divisent en trois groupes :
• Le premier groupe (S1) est calculé directement par un modèle analytique (ou
semi-analytique) 1 ;
• Le deuxième groupe (S2) est le résultat d’une simulation numérique qui a
besoin des sorties du modèle analytique (ou semi-analytique) 1 ;
• Le dernier groupe (S3) est calculé par un autre modèle analytique (ou semi-
analytique) dont une partie des entrées est constituée par les sorties du modèle numérique
(S2).
II.1.2. Dérivation et calcul de sensibilité
Lors d’un processus d’optimisation, les algorithmes d’optimisation utilisent les
modèles pour avoir les valeurs de sorties en fonction des valeurs d’entrées. Les algorithmes de
type gradient ont aussi besoin d’avoir la valeur de la dérivée partielle des sorties en fonction
des entrées.
Avec les modèles analytiques, la dérivée est calculée facilement grâce au calcul formel
[WUR96]. Pour certains modèles semi-analytiques, notamment ceux nécessitant la résolution
d’équations implicites, on peut utiliser des théorèmes spécifiques comme le théorème de
dérivation des fonctions implicites, qui permet d’avoir une valeur formellement exacte des
dérivées [COU99]-[PEL06]. Ces calculs peuvent être réalisés automatiquement par différents
outils informatiques, par exemple Adol-C [GIE96], Cades.
Dans le cas des modèles numériques, le calcul de dérivée est coûteux et moins fiable
[SAU00]. En théorie, pour les modèles numériques, on peut calculer la dérivée de manière
formellement exacte en utilisant de la dérivation de code [FIS05]. Par contre, pour pouvoir
être employée, cette méthode nécessite de disposer du code informatique du logiciel
numérique (ce qui n’est pas le cas avec un code numérique comme Saber). En plus, cette
méthode ne fonctionne pas si la résolution numérique est bruitée.
42
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Une autre manière, plus simple, est de calculer la dérivée par une méthode des
différences finies en chaque point du calcul :
∂Si Simui ( E1,.., E j + ∆E j ,.., En ) − Simui ( E1,.., E j ,.., En )
= Eq II. 6
∂E j ∆E j
Cette méthode n’est pas facile à mettre en oeuvre car la qualité de la dérivée dépend
forcément du pas de calcul ∆E j . Si ∆E j est trop grand, la valeur de la dérivée est
approximative. Si ∆E j est trop petit, des problèmes numériques surviennent, avec par
exemple un signe de la dérivée qui change aléatoirement en raison du bruit numérique de la
simulation (Fig.II. 2). Il en résultera que l’algorithme d’optimisation sera perdu dans la
recherche de la direction optimale. En général, il est impossible de déterminer a priori une
bonne valeur de ∆E j .
[DEL04] a proposé une méthode pour déterminer la valeur de ∆E j . Elle consiste à
étudier la variation des sorties en fonction de chaque entrée et de déterminer la valeur
∂S i
adéquate de ∆E j . Pour chaque paramètre d’entrée E j , on étudie la variation de : (i:1..Ns)
∂E j
(Ns :Nb de paramètres de sortie) en fixant la valeur des entrées. La valeur de ∆E j choisie est
∂S i
celle qui donne la variation des (i:1..Ns) la moins bruitée et avec un signe correct. Par
∂E j
exemple, nous montrerons que le modèle numérique de notre canal de puissance donne une
évolution bruitée du taux individuel d’harmonique 11 de courant alternatif à l’entrée
(Harmonique11Ia / Harmonique1Ia) en fonction de l’inductance du filtre L (Fig.II. 2).
Fig.II. 2 : Résultat de simulation numérique avec un pas de calcul de 5.0E-7 amenant à une évaluation
erronée de la dérivée (bruitée et de signe variant de façon aléatoire et non représentative de
l’évolution de la fonction)
43
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Fig.II. 3 : Simulation numérique avec un pas de calcul de 2.0E-6 donnant un résultat numérique plus
acceptable (bruité mais avec au moins un signe correct)
Une autre approche, pour obtenir une dérivée non bruitée, serait :
1. D’utiliser une méthode de surface de réponse consistant à déterminer toutes
les variations des sorties en fonction de toutes les entrées. Ceci permettrait de trouver des
expressions approchantes, souvent analytiques qui représentent la variation des sorties en
fonction des entrées (souvent on utilise des familles de fonctions polynomiales).
2. Ensuite de dériver les expressions approchées pour calculer la dérivée
partielle des sorties en fonction des entrées. Cette approche est la plus rigoureuse mais la mise
en oeuvre est très compliquée et impossible à réaliser si le nombre d’entrées est trop grand.
Nous ne détaillerons pas cette méthode et nous invitons les lecteurs à consulter les références
suivantes : [FAU06]-[MES07]
II.1.3. Conclusion sur les modèles
Le modèle analytique a les avantages suivants :
• Le dimensionnement d’un système embarqué comporte différents domaines de
la physique (thermique, mécanique, électrique) et des composants de nature diverse
(composants passifs ou convertisseurs d’électroniques de puissance, machines électriques). Le
modèle analytique est un bon moyen pour représenter cette complexité et cette diversité
[COU99]. Il permet aussi de calculer la masse et le coût du système.
• Le temps de calcul d’un modèle analytique est souvent plus court que celui
d’un modèle numérique. Ce modèle est donc très intéressant pour l’exploration d’un grand
espace de recherche lors d’une optimisation.
• Le modèle analytique permet d’effectuer facilement une étude de sensibilité
des entrées sur les sorties.
Par contre, le modèle analytique a les inconvénients suivants :
• Quelques grandeurs et fonctionnement du système sont difficilement
modélisables sous forme analytique (par exemple, les harmoniques dans les réseaux
électriques embarqués)
• Le modèle purement analytique modélise le comportement global du système
et ses composants intégrés en utilisant fréquemment des grandeurs intégrales ou des grandeurs
moyennes. Il n’est donc souvent pas capable de calculer les valeurs locales (par exemple
l’induction à l’instant t en un point d’un moteur).
44
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
• La précision de ce type de modèle est souvent moins grande [ESP05], car ils
sont souvent établis au prix d’hypothèses assez fortes (du type prise en compte moyenne des
phénomènes, inductances supposées constantes alors qu’elles saturent, répartition supposée
parfaitement uniforme de l’induction dans un noyau alors que cette inductance peut présenter
des variations locales, …)
Un modèle numérique peut être plus précis qu’un modèle analytique. Mais le temps
de calcul est long. D’autre part, un modèle numérique ne donne pas au concepteur une
relation claire entre les sorties et les entrées. On utilise donc rarement le modèle purement
numérique pour modéliser un système.
Pour le dimensionnement par optimisation, le modèle doit être suffisamment précis
pour faire apparaître la nature physique du problème. A côté de cela, le processus
d’optimisation peut exiger un grand nombre de calculs des sorties en fonction des entrées, ce
qui augmente le temps du dimensionnement. Le concepteur doit choisir le modèle présenté le
meilleur compromis précision – rapidité. En générale, le concepteur utilise donc le modèle
analytique lorsque c’est possible et les grandeurs qui ne peuvent être pas modélisées par voie
analytique sont modélisées numériquement.
II.2.Besoins de modélisation pour un système électrique embarqué
II.2.1. Grandeurs énergétiques
II.2.1.1. Besoins
Pour la conception énergétique d’un système électrique, il faut au moins connaître la
masse et le rendement du système (les pertes). Il faut d’autre part respecter certains points de
fonctionnement du système en courant et en tension. En principe, ces grandeurs sont
déterminées par la puissance que doit faire transiter le système.
II.2.1.2. Méthode de modélisation
Il existe de nombreux ouvrages (par exemple [FER99]) qui permettent de concevoir
des composants électriques intégrés dans un système. Normalement, les composants sont
dimensionnés par la puissance traversée, la tension, le courant d’entrée et de sortie, les
matériaux. Pour un dimensionnement et un point de fonctionnement (tension, courant) d’un
composant, on peut déterminer la masse et les pertes. Le premier travail est donc de
déterminer les points de fonctionnement de chaque composant dans le système.
En statique, pour un régime permanent donné, on utilise pour les réseaux la méthode
de calcul de répartition des charges (Load Flow) qui permet d’avoir :
• La tension de chaque nœud dans le réseau ;
• La répartition des courants dans le réseau ;
• Le bilan de puissance.
La méthode du calcul de répartition des charges avec l’algorithme BFS (Backward and
Forward Sweep) est particulièrement dédiée aux systèmes électriques embarqués de topologie
radiale [BAR05]-[CHA06]. Les modèles mathématiques associés des différents composants
du réseau se trouvent pour la plupart dans la littérature sur les réseaux électriques, par
exemple [KUN94].
45
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
46
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Sur une période T0, il y a N commutations aux instants ti (i=1..N). Donc il y a (N-1)
intervalles entre deux commutations. Sur un de ces intervalles k, on peut écrire :
t
Ak (t −tk −1 ) Ak (t −τ )
x k (t ) = e .x k −1 (t k −1 ) + ∫e Bk (τ ).u k (τ )dτ Eq II. 8
t k −1
La Fig.II. 4 présente un exemple d’interrupteur qui est ouvert sur , et fermé sur
T 2T
3 3
le reste de la période.
47
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
F (θ )
F (θ )
X (θ ) Y (θ )
X (θ ) Y (θ ) F (θ )
1
T 2T θ
3 3
Si la fonction de modulation est périodique, elle peut être mise sous la forme d’une
série de Fourier.
La fonction de modulation F (θ ) est alors définie par :
∞
(
F (θ ) = F 0 + ∑ Fai . cos(i.θ ) + Fbi . sin(i.θ )
i =1
) Eq II. 14
Y0 1 Fap Fbp Fap Fbp X ap
= + . Eq II. 17
0 4 Fbp − Fap − Fbp Fap X bp
Yan 1 Fa ( p + n ) Fb ( p + n ) Fa ( p − n ) Fb ( p − n) X ap
= + .
Y 2 F X Eq II. 18
bn − Fa ( p + n ) − Fb( p −n ) Fa ( p −n ) bp
b ( p + n )
La méthode de Newton est utilisée pour résoudre les équations Eq.II.17 et Eq.II.18
[XIA82]. [IOR02] applique cette méthode pour calculer les harmoniques dans une chaîne de
traction du tramway.
On remarque que pour les convertisseurs statiques, chaque intervalle de commutation
est décrit par une équation état (première approche) ou une fonction de modulation (deuxième
approche). La valeur finale des harmoniques est la somme des intervalles. Il faut donc avoir la
valeur des angles de conduction. Elle très difficile à déterminer pour les convertisseurs à
commutation naturelle et dépend alors du contenu harmonique. Un autre inconvénient
48
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
consiste dans la formulation des équations de chaque phase de fonctionnement. Malgré ces
limites, les méthodes fréquentielles donnent la valeur des harmoniques rapidement, et de
façon robuste.
II.2.2.3. Choix de la méthode
Il n’est pas possible de dire quelle méthode est la meilleure pour la modélisation des
harmoniques dans un système électrique embarqué. Il y a un compromis à trouver entre la
difficulté de formulation et le temps de calcul. Notre objectif étant de modéliser les
harmoniques pour faire une optimisation, le temps de calcul des harmoniques est une partie du
temps de l’optimisation. Si le circuit comporte plusieurs composants de natures différentes, et
que le temps de simulation du circuit est assez faible (quelques secondes), l’utilisation de la
méthode temporelle est très intéressante. Par contre, si le système est simple ou le temps de
simulation est très long, il est préférable de travailler avec l’approche fréquentielle.
II.2.3. Grandeurs dynamiques
II.2.3.1. Besoin
Dans un réseau électrique, il faut assurer la qualité et la continuité de l’énergie
électrique fournie. Il faut notamment garantir que le système reste stable si les charges sont
connectées. L’analyse dynamique permet d’étudier cette garantie.
II.2.3.2. Méthode de modélisation
Un système électrique est linéaire ou non-linaire. Il existe des méthodes pour analyser
la stabilité de ces deux types de systèmes. On constate que pour les systèmes non-linéaires, les
méthodes sont difficiles à mettre en oeuvre et leur application est pour l’instant limitée. Par
contre, il existe plusieurs méthodes faciles à mettre en oeuvre pour étudier la stabilité des
systèmes linéaires. Pour les appliquer, il faut donc linéariser le système électrique embarqué
autour d’un point de fonctionnement.
II.2.3.2.1. Linéarisation d’un système non linéaire
Un système électrique est représenté par les équations suivantes :
.
x = f ( x, u ) Eq II. 19
y = g ( x, u )
Avec : x = ( x1 ,.., x n ) T : variables d’état
u = (u1 ,.., u m ) T : entrées du système
y = ( y1 ,.., y p ) T : sorties du système
On suppose que (u 0, x0, y0) est un point d’équilibre du système. Donc :
.
x 0 = f ( x0, u 0) = 0 Eq II. 20
On linéarise autour de ce point :
x = ∆x + x0 et u = ∆u + u 0 Eq II. 21
Avec : ∆x , ∆u : petites variations autour du point d’équilibre
Alors :
. . . Eq II. 22
x = ∆ x+ x 0
49
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Le système d’équations Eq II. 19 au point d’équilibre est écrit sous la forme linéaire
[ZEL93] :
.
∆ x = A.∆x + B.∆u Eq II. 23
∆y = C .∆x + D.∆u
Avec :
∂f1 ∂f1 ∂f 1 ∂f1
∂x ... ∂x n ∂u ... ∂u m
1 1
A = ... ... ... B = ... ... ...
∂f n ... ∂f n ∂f n ... ∂f n
∂x1 ∂x n ∂u1 ∂u m
∂g1 ∂g1 ∂f 1 ∂f 1
... ∂x ...
∂x1 ∂x n 1 ∂x n
C = ... ... ... D = ... ... ...
∂g p ∂g n ∂f n ... ∂f n
... ∂x1
∂x1 ∂x n ∂x n
I : Matrice unité
Les racines de Bf(s) sont appelées les zéros
Les racines de Af(s) sont appelées les pôles
n
Af(s) =det(sI-A)= ∑ ai .s i
i =0
sn an a n− 2 a n− 4 …
n −1 a n −1 a n −3 a n −5 …
s
n −2 bn −1 bn −3 bn −5 …
s
s n −3 c n −1 c n −3 c n −5 …
… … … .. …
s 0 z n −1 z n −3 z n −5 …
Tab.II. 1: Le tableau de Routh
50
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Les formules permettent de calculer les coefficients dans la tableau de Routh sont
détaillés dans [ZEL93] (Voir l’annexe A).
Selon [BOU95]-[ZEL93], le système est stable si et seulement si :
• Tous les coefficients a i ( 0 ≤ i ≤ n ) sont strictement positifs.
• Tous les coefficients de la première colonne du tableau de Routh
( a n , a n−1 , bn −1 …) sont strictement positifs.
Critère de Nyquist
Le critère de Nyquist est utilisé pour les systèmes en boucle fermée comme l’illustre la
Fig.II. 5
E(s) + S(s)
G(s)
-
H(s)
Im Im
(-1,0) Re Re
-1
Point critique
x : pôles
51
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
52
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
f f
3
2
1
53
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Méthodes géométriques
Algorithmes
d’optimisation
Recherche aléatoire
Recuit simulé
Evolution artificielle
54
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
[SIN92]. En plus, un inconvénient important de méthodes indirectes est qu’elles peuvent être
facilement piégées par un optimum local.
III.2.1.2. Algorithmes stochastiques
Ces algorithmes explorent l’espace de recherche grâce, en partie, à des mécanismes de
transition aléatoires. Avec le même point initial et le même cahier des charges, deux
optimisations successives peuvent produire un résultat différent : ces algorithmes n’ont donc
pas un fonctionnement déterministe.
Les avantages majeurs de ces méthodes sont :
• On n’a pas besoin de l’information de dérivée partielle des paramètres sortis en
fonction des paramètres d’entrées,
• La valeur de l’optimum ne dépend pas du point initial,
• Il est difficile de les piéger dans un optimum local.
En contrepartie, les inconvénients de ces méthodes sont :
• Il est très difficile de définir un critère d’arrêt de ces algorithmes (nous
aborderons ce problème dans le paragraphe III.2.3.2).
• Ces algorithmes ont besoin d’effectuer un grand nombre d’itérations pour
converger. Il en résulte que, si le modèle contient une partie numérique, le temps
d’optimisation est très long.
• Un autre point faible est la précision : leur convergence locale est difficile et
souvent on ne peut pas atteindre exactement l’optimum global.
III.2.1.3. Notre choix
[WOL97] a démontré un théorème, intitulé le « No Free Lunch Theorem», qui stipule
que sur l’ensemble de tous les problèmes d’optimisation il n’y a pas d’algorithme
d’optimisation absolument meilleur qu’un autre. Seules sur des classes données de problèmes,
des classes d’algorithmes peuvent être meilleures que d’autres. Il n’existe notamment pas de
méthode unique qui puisse résoudre tous les problèmes de l’optimisation. Chaque méthode a
des avantages et des inconvénients.
Nous utiliserons quatre algorithmes : SQP (Sequential Quadratic Programming)
[POW85], ES (Stratégie d’Evolution) [BAC96], RTS (Restricted Tournament Selection)
[HAR95], PSO (Optimisation par essaims particulaires) [KEN95]. Le SQP est un algorithme
de type déterministe gradient. C’est une des méthodes les plus performantes en
programmation non linéaire qui prend très bien en compte les contraintes d’égalité et
d’inégalité. Les autres algorithmes sont stochastiques du type « Evolution Artificielle ». PSO
converge avec un faible nombre de particules donc le temps d’optimisation est réduit
[TRE03]. Le RTS est basé sur un algorithme génétique associant une méthode de nichage de
type surpeuplement (« crowding »). ES est un autre type d'algorithme de type « Evolution
artificielle ». RTS et ES sont deux méthodes très puissantes pour éviter les problèmes
d'optimum locaux. RTS est aussi capable de résoudre des problèmes d’optimisation
multimodaux
55
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
III.2.2. SQP
III.2.2.1. Principe
SQP est l’acronyme de “Sequential Quadratic Programming”. C’est une méthode
déterministe de type gradient qui résout à chaque itération un problème quadratique. Dans cet
algorithme, les définitions suivantes sont utilisées :
Avec X
< j>
( )
< j>
= Xi i =1..N
= (d )
< j> < j>
d i i =1..N
α < j> = (α )
< j>
i i =1..N
Pour trouver la direction de recherche d < j > , l’algorithme SQP résout un problème au
point courant X <k > par une approximation quadratique autour de son voisinage
min
2
d ( H)
1 < j> T < j> < j>
d + [∇f ( X < j > )]T .d < j >
Pr.II. 4
[∇h ( X < j > )]T d < j > + h ( X < j > ) ≤ 0 ∀k = 1..m
k k
56
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
III.2.2.2. Limite
On peut remarquer que la condition de Kuhn-Tuker ne confirme pas l’optimum global.
Pour que X* soit un optimum global, il faut vérifier les hypothèses suivantes :
• Les fonctions f et h sont convexes dans l’espace total de recherche
• La condition Kuhn –Turker est respectée au point X*
Or pour un problème d’optimisation réel, les fonctions f et h ne sont pas toujours
convexes dans tout l’espace de recherche. En plus, la vérification de convexité dans tout
l’espace de recherche est très compliquée. On est capable de vérifier cette convexité
seulement dans un espace réduit autour d’un point, ce qui donne un risque de se tromper et de
tomber sur un optimum local [KAD93].
En plus, l’algorithme SQP a besoin de l’information de gradient à chaque point pour
former le Pr.II. 4. Or nous aurons des problèmes de gradient causés par la partie numérique du
modèle. Ceci limitera l’emploi de la méthode SQP.
III.2.2.3. Pourquoi choisir la méthode SQP ?
Malgré les limites de l’algorithme, nous l’utiliserons pour l’optimisation d’un système
électrique embarqué pour des raisons de :
• Rapidité : SQP utilise la valeur des dérivées partielles pour définir la direction
de recherche, il va donc converger vers l’optimum plus vite que les autres algorithmes
[CHA67]-[JAZ94]-[WUR96].
• Critère d’arrêt : SQP s’arrête si la condition de Kuhn -Tuker est respectée. On
dispose donc d’un critère précis pour l’arrêt du problème.
• Contrôle des contraintes: SQP utilise l’approximation quadratique pour
résoudre le problème d’optimisation sous contraintes. SQP choisit une direction de recherche
en prenant en compte explicitement les contraintes (voir Pr.II. 4). Ceci est plus performant
que la pénalisation où la prise en compte des contraintes est implicite [MES07].
III.2.3. Principe des Algorithmes évolutionnaires
III.2.3.1. Généralités
Les algorithmes évolutionnaires imitent les processus d’évolution naturelle des
espèces et de la génétique. Dans la nature, les espèces qui sont le mieux adaptées à
l’environnement ont les plus grandes chances de vivre et d’avoir des enfants. Le principe de
fonctionnement de ces algorithmes évolutionnaires est représenté généralement par la Fig.II. 9
[KEI01].
57
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Génération t = 0
Evaluation Condition
d’arrêt Non Parents
Sélection
Parents
Mutation
Evaluation
Enfants des Enfants Enfants
et Parents et Parents
58
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Parents Enfants
p1 1 0 1 1 1 e1 1 0 1 0 0
p2 0 1 1 0 0 e2 0 1 1 1 1
Fig.II. 10: Croisement standard avec codage binaire
Parents Enfants
p1 1 0 1 1 1 e1 1 1 1 1 1
p2 0 1 1 0 0 e2 0 1 0 0 0
59
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
60
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Les résultats de [KON93] et [SAL97] ont montré que cette méthode a des problèmes
de convergence. [KON93] et [JOI94] montrent comment choisir la valeur de r, et en
particulier, introduisent l’idée de modifier sa valeur à chaque génération : c’est la méthode de
pénalité dynamique.
61
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Min [F ( X )] X = ( X i ) i =1..N
X min i ≤ X i ≤ X max i 1≤ i ≤ N
f (X ) si X se trouve dans l ' espace réalisable
Pr.II. 6
Avec : F(X ) = m
f max +∑ max(0, hk ( X )) 2 si non
k =1
avec fmax : valeur choisie supérieure au maximum
de la fonction f dans l’espace réalisable
62
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
63
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
X (i ) si 0 < u ≤ 0.5
X ' (i ) = 1 Eq II. 32
X 2 (i ) si 0.5 < u ≤ 1
σ ' (i ) = σ 1 (i ) + 0.5(σ 2 (i ) − σ 1 (i )) Eq II. 33
III.2.4.3. Mutation
La mutation auto-adaptive anisotrope est un point fort de l’algorithme. C’est un
opérateur essentiel pour la recherche d’optimum de type ES [SCH94] [BAC96]. Cette
opération permet aux écarts types d’avoir une valeur qui s’adapte automatiquement au cours
de la recherche. Il existe deux types de mutation auto-adaptative anisotrope :
• La mutation auto-adaptative anisotrope classique [BAC96]:
Les enfants sont mutés par :
σ ' (i ) = σ (i ).e r '.N ( 0,1) + r.N i (0,1)
Eq II. 34
X ' (i ) = X (i ) + σ ' (i ).N i (0,1)
Avec : X (i) , X ' (i) : Valeur de paramètre i avant et après mutation
σ (i ) , σ ' (i ) : Ecart-type associé du paramètre i avant et après mutation
N(0,1), N i (0,1) : Variable aléatoire à densité gaussienne (0,1)
N i (0,1) : Distribution pour le paramètre i
r ' , r : Facteurs de la mutation, avec
, r ' = ( 2 N ) [BAC96]
−1 −1
r = 2 N
64
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Fig.II. 12: Solutions peuvent être trouvées par RTS pour un exemple de problème multi-modal
65
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Dans nos travaux, nous utilisons un codage réel ; chaque individu est donc représenté
par le vecteur de réels {X(i)}i=1..N (N : nombre de paramètres de conception).
La distance euclidienne moyenne, présentée par la formule ci-dessous, est utilisée pour
calculer la distance entre deux individus.
n
∑ ∆X (i )
2
i =1 Eq II. 36
d=
n
X 1 (i ) − X 2 (i )
Avec : ∆X (i) =
X max(i ) − X min(i )
X 1 (i ) , X 2 (i ) : Valeur du paramètre i pour l’individu 1 et l’individu 2.
X max(i ) , X min(i ) : Valeur maximale et minimale du paramètre i
III.2.5.2. Croisement
Le croisement est plus important pour la recherche d’optimum des algorithmes
génétiques. Il existe différents types de croisement avec le codage réel [BAL03]-[BAL05].
Dans cette partie, nous abordons quelques croisements classiques et le croisement auto-
adaptatif qui est implémenté dans nos travaux.
Pour simplifier la lecture, on note :
p1 = {X p1 (i )} , p 2 = {X p 2 (i)}i =1..N : Parents utilisés dans le croisement
i =1..N
e1 = {X e1 (i)}i =1.. N , e2 = {X e 2 (i )}i =1.. N : Enfants créés par le croisement
III.2.5.2.1. Croisement arithmétique étendu (BLX-α)
Le croisement arithmétique étendu (Blind Crossover BLX-α, α>0) permet de créer
deux enfants à partir des parents par la formule :
X e1 (i ) = X p1 (i ) + β .[ X p 2 (i ) − X p1 (i )]
Eq II. 37
X e 2 (i ) = X p 2 (i ) + β .[ X p1 (i ) − X p 2 (i )]
15
10
* : parents
X1
-5
: enfants
créés
-10
-15
-20
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
X2
Fig.II. 13: Distribution des enfants par le croisement BLX-0.5 dans un espace à deux dimensions X1
et X2 (X1, X2 sont bornés entre -20 et 20)
66
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Les enfants créés par le croisement BLX-α sont repartis de manière uniforme dans
l’espace borné ( X e min (i) , X e max (i) ) (i=1..N) de l’espace de recherche. Avec :
{ }
X e min (i) = Min X p1 (i ), X p 2 (i ) − α X p1 (i ) − X p 2 (i )
Eq II. 38
X e max (i ) = Max{X p1 (i ), X p 2 (i)}+ α X p1 (i ) − X p 2 (i )
i : indice de paramètre de conception i
X p1 (i ), X p 2 (i ) : Valeur de paramètre de conception i des deux parents
Ce type de croisement permet d’explorer les solutions se trouvant dans tout l’espace
de recherche et pas seulement autour des parents.
III.2.5.2.2. Seconde version du croisement binaire simulé (vSBX)
C’est une évolution de croisement binaire simulé classique (Simulated Binary
Crossover-SBX) [BAL05]. La distribution des enfants créés par cette version est meilleure
que celle créée par le croisement binaire simulé classique [BAL05]. Les enfants sont créés par
la formule :
0.5 [ (1 + β i ) X p1 (i ) + (1 − β i ) X p 2 (i )] si 0 ≤ u i ≤ 0.5
X e1 (i ) =
0 . 5 [ ( 3 − β i ) X p1 (i ) − (1 − β i ) X p2 (i )] si 0 .5 < u i ≤ 1
Eq II. 39
0.5 [ (1 − β i ) X p1 (i ) + (1 + β i ) X p 2 (i )] si 0 ≤ u i ≤ 0.5
X e 2 (i ) =
0.5 [ − (1 − β i ) X p1 (i ) + (3 − β i ) X p 2 (i )] si 0.5 < u i ≤ 1
1
1 η +1
si 0 ≤ u i ≤ 0.5
2u i
Avec β i = 1
η +1
1
si 0.5 < u i ≤ 1.0
2(1 − u i )
20
20
15
15
10
10
5
5
X1
X1
0
0
-5
-5
-10
-10
-15
-15
-20
-20 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
X2 X2
η =10 η =0.1
* : parents ; : enfants créés
Fig.II. 14: Distribution des enfants crées par le croisement vSBX pour deux valeurs de η dans un
espace à deux dimensions X1 et X2 (X1, X2 sont bornés entre -20 et 20)
67
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
15 15
10 10
5 5
X1
0
X1 0
-5 -5
-10 -10
-15 -15
-20 -20
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
X2 X2
η =10 η =0.5
* : parents ; : enfants créés
Fig.II. 15 : Distribution des enfants crées par le croisement PNX pour deux valeurs de η dans un
espace à deux dimensions X1 et X2 (X1, X2 sont bornée entre -20 et 20)
III.2.5.2.4. Croisement auto-adaptatif
D’un point de vue général, l’idée du mécanisme d’auto-adaptation est d’adapter
automatiquement les opérateurs (croisement, mutation) et/ou les probabilités associées au
cours de la recherche d’optimum. L’auto-adaptation permet de diminuer la dépendance des
algorithmes par rapport à leurs paramètres de contrôle et de réglage fixés. Elle est
particulièrement adaptée à des problèmes d’optimisation dont la nature varie au cours la
résolution. Le mécanisme le plus connu d’auto-adaptation est utilisé pour la mutation de
l’algorithme ES (III.2.4.3 de ce chapitre). L’auto-adaptation peut aussi s’appliquer pour le
croisement. [SPE95] et [SAR03] ont ainsi proposé de laisser les algorithmes choisir
automatiquement le type de croisement ou la valeur d’état d’un type de croisement donné. On
parle alors de croisement auto-adaptatif.
Pour coder le croisement auto-adaptatif, nous utilisons le codage qui est défini dans
[SAR03]. Pour chaque individu, un gène supplémentaire (Xgene) est ajouté ; ce gène porte
l’information du type de croisement. Pour créer un enfant, le type de croisement utilisé est
choisi aléatoirement parmi les deux valeurs des Xgene des parents. Le meilleur type de
croisement (qui crée les meilleurs enfants) se transmet ainsi de génération en génération.
68
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Dans ces travaux, nous utilisons deux types de croisement auto-adaptatif. Le premier
consiste à utiliser trois types de croisement différents, le deuxième consiste à utiliser un seul
type de croisement mais avec différentes valeurs d’états, c'est-à-dire différents types de
distribution des enfants dans l’espace de recherche.
III.2.5.2.4.1. Croisement auto-adaptatif BLX-vSBX-PNX
En regardant la répartition des enfants en fonction des différents types de croisement,
nous choisissons trois types de croisement BLX (α=0.5), vSBX (η =1.0), PNX (η =1.0). Notre
choix est guidé par le souhait d’explorer l’espace de recherche de différentes manières. La
Fig.II. 16 illustre notre choix. Cette figure présente la densité de répartition des enfants à
partir de deux parents (p1, p2) pour ces trois types de croisement. On remarque que les
enfants sont créées de différentes façons :
• Le BLX-0.5 distribue les enfants de manière uniforme dans l’espace délimité
par les deux parents selon la formule Eq II. 38 ;
• Les enfants crées par PNX (η=1.0) sont moins concentrés autour des parents
que ceux créés par BLX-0.5 mais ces enfants sont mieux répartis dans l’espace de recherche ;
• Le croisement vSBX (η=1.0) concentre les enfants autour des parents mais
n’exclut pas la création d’enfants dans des régions plus éloignées.
0.12
BLX-0.5
0.1
vSBX
0.08 (η =1.0)
PNX
d’un enfant
0.06
(η =1.0)
0.04
0.02
0
-40 -30 -20 p1 0 20 30 40
p2
X1
Fig.II. 16: Densité de répartition des enfants en fonction des différents type de croisement selon un
paramètre de conception X1
III.2.5.2.4.2. Croisement vSBX auto-adaptatif
On peut remarquer que si la valeur d’état de vSBX augmente, la probabilité d’avoir
des enfants autour des parents augmente (voir III.2.5.2.2). C'est-à-dire que la variation des
paramètres de conception dépend de la valeur d’état. Le Xgene porte la valeur d’état. Lors du
processus d’évolution, la valeur Xgene évolue comme un paramètre pour obtenir une bonne
convergence de l’algorithme. Nous choisissons trois valeurs d’états (0.1; 1.0; 20.0) qui sont
bien complémentaires en terme d'exploration (Fig.II. 17).
69
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
0.08 η =1.0
d’un enfant
0.06 η =20.0
0.04
0.02
X1
Fig.II. 17 : Densité de répartition des enfants en fonction des différents valeur de η selon un
paramètre de conception X1
1 /(ηm +1)
−1 0 ≤ ri ≤ 0.5
Ou : δ i = (2ri ) 1 /(ηm +1)
si
1 − [2(1 − ri )] si 0.5 < ri ≤ 1.0
III.2.6. PSO
Cet algorithme s'inspire des méthodes de recherche de la nourriture des oiseaux qui
sont proposées par [KEN95]. Chaque oiseau se déplace dans un espace de recherche et a des
voisins avec lesquels il échange des informations (typiquement la bonne position qui permet
d’avoir de la nourriture). Il connaît le meilleur point par lequel ses voisins et lui-même sont
déjà passés et ils ont tendance à y retourner.
70
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Condition Non
d’arrêt
Oui
Fin
Avec : k : individu k
i : paramètre de conception i (i=1..N)
w : inertie
c1 , c2 : constantes positives
71
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
L’optimalité au sens de Pareto est définie de la manière suivante : une solution X est
optimale au sens de Pareto s’il n’y pas d’autres solutions qui la dominent. L’ensemble des
solutions X est appelé frontière de Pareto. On constate que la frontière de Pareto est la zone
des meilleurs compromis entre les objectifs.
Le problème suivant donne un exemple simple d’une optimisation multi-objectifs au
sens de Pareto. Il y s’agit de minimiser les fonctions f1(x) et f2(x) dans la zone grise
correspondante aux solutions faisables (Fig.II. 19).
72
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
73
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
Oui
Fin
74
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
f1
3ème front
(rang 3)
2ème front
(rang 2)
1er front (rang 1)
Frontière de Pareto
f2
Fig.II. 21: Classification des individus selon le rang de Pareto
75
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
meilleurs individus pendant plusieurs générations et d’assurer la répartition des individus sur
la frontière Pareto.
On peut remarquer que l’algorithme SQP est déjà existant dans la bibliothèque des
algorithmes d’optimisation de Cades. Nous avons par contre intégré les autres algorithmes
ES, RTS, PSO et NSGAII dans l’environnement Cades.
76
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
V. Conclusions
Ce chapitre a abordé deux parties importantes pour le dimensionnement des systèmes
électriques embarqués : la modélisation et l’algorithme d’optimisation.
La partie modélisation a présenté les modèles et les méthodes pour modéliser un
système électrique embarqué. Nous avons laissé la liberté du choix du modèle et de la
méthode à effectuer en fonction de l’application considérée.
77
Chapitre II : Modélisation et algorithmes d’optimisation dans
le dimensionnement optimal d’un système électrique embarqué
78
Chapitre III
I. Introduction
Dans ce chapitre, nous utilisons les méthodes et outils présentés précédemment pour
dimensionner un canal de puissance typique d’un Airbus « nouvelle génération ». Ce canal de
puissance permet de créer le réseau haute tension (HVDC – +/- 270 V dc) d’un réseau
alimentation mixte AC/HVDC tel que celui présenté sur la Fig.III. 1.
80
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
II. Structure
Il existe différents types de canal de puissance : 12, 18 pulses5, avec ou non présence
d’une inductance d’interphase [UAN03] (l’inductance d’interphase est détaillée au IV.2.5 de
ce chapitre). La structure du canal de puissance étudié est un ATRU6-12 pulses représenté sur
la Fig.III. 2 par le rectangle rouge et qui comporte [REG05] :
• Un auto-transformateur
• Un redresseur
• Une inductance d’interphase
• Un filtre de passe-bas
Générateur Auto- Redresseur Inductance Filtre
synchrone Transformateur d’ Interphase
+ Feeders Va1,Vb1,Vc1 Vp1, Vn1 Vp
~ ~ 540 VDC
Vn
Va,, Vb , Vc Va2 , Vb2 , Vc2 Vp2, Vn2
Fig.III. 2: Structure du canal de puissance étudié (le rectangle rouge comporte les composants à
dimensionner)
La tension à l’entrée du canal est alternative triphasée (Va, Vb, Vc) avec (Veff = 230V, f
= 380-800Hz). Elle est fournie par le générateur synchrone à travers les feeders. A la sortie de
l’auto-transformateur, il y a deux systèmes de tensions triphasées qui sont déphasées de 30°
((Va1, Vb1, Vc1) et (Va2, Vb2, Vc2)). Ces deux systèmes de tension sont redressés et donnent
deux systèmes de tensions continues (Vp1, Vn1) et (Vp2, Vn2). Ces tensions voient ensuite
l’inductance d’interphase (qui permet d’équilibrer les courants traversant les deux ponts en
parallèle du redresseur 12 pulses) et le filtre. La tension filtrée vaut 540 Vdc à la sortie du
canal.
III. Normes
Le canal de puissance doit respecter des normes qui sont imposées à son entrée et à sa
sortie. On rappelle que la tension d’entrée est alternative triphasée (AC), avec : Veff = 230 V, et
qu’à la sortie, c’est une tension continue DC avec Vdc=540V. On peut remarquer qu’il
n’existe actuellement pas de norme aéronautique pour ces niveaux de tension. Il existe
seulement la norme ABD0100.1.8 [ABD100] pour le 115V AC et la norme STD-704F
[STD704] pour le 270V DC. Nous avons décidé d’utiliser ces deux normes dans nos études.
Nous les avons modifiées de la façon suivante : la valeur des contraintes en harmonique est
5 : Le nombre de pulses dépend du nombre de ponts redresseurs mis en oeuvre (On parle d’un redresseur 6
pulses pour un pont complet triphasé, d’un redresseur 12 pulses pour deux ponts complets en parallèle, etc)
6
: Le canal de puissance étudié comporte un auto-transformateur, le système de redresseur (redresseur,
inductance d’interphase et filtre). L’ensemble est appelé ATRU (Auto-Transformer-Rectifier Unit)
81
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
multipliée par 2, la valeur des contraintes en fréquence est conservée. Il est à noter que nous
étudierons l’influence de ces choix de normes sur le dimensionnement optimal du canal dans
le chapitre IV.
III.1. Domaine d’étude et définitions
III.1.1. Domaine d’étude
Dans le cadre d’une étude sur la qualité de l’énergie dans un réseau d’avion, [GAR06]
a défini que :
• Les harmoniques dont la fréquence est comprise entre 0 et 15 kHz sont considérées
comme des perturbations BF (basse fréquence) qui créent des perturbations conduites par les
câbles dans les réseaux de puissance
• Au-delà de 15 kHz, les perturbations HF associées aux problèmes de compatibilité
électromagnétique (perturbations rayonnées d’origine magnétique ou capacitive) résolus par
un filtrage des charges spécifique.
Nous n’étudierons donc que les harmoniques dont la fréquence est comprise entre 0 et
15 kHz.
III.1.2. Rappel de quelques définitions
• Taux individuel d’harmonique : Le rapport entre un harmonique Xi et le
Xi
fondamental Xf est Thi = . Il s’agit d’un taux qui permet d’évaluer l’importance d’un
Xf
fondamental)
III.2. Normes sur les harmoniques
III.2.1. Du coté de l’entrée
• Courant
Les taux individuels d’harmoniques du courant à l’entrée doivent respecter le gabarit
défini par le tableau suivant :
82
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Nous n’étudierons que les harmoniques dont la fréquence est inférieure à 15 kHz.
L’ordre des harmoniques traités doit donc être inférieur à 37.5 (15000/400, la fréquence
fondamentale étant de 400 Hz). Donc Nh=37.
83
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Fréquence (Hz)
Fig.III. 3: Valeur maximale du gain de la tension Vdc à la sortie
III.3. Norme sur les taux de distorsion
III.3.1. Du coté de l’entrée
Le taux de distorsion harmonique de la tension de chaque phase doit vérifier :
Nh 2
∑ Vei
THDVe = i =2 < 10%
Ve1
Vei : Valeur de l’harmonique i
Ve1 : Valeur du fondamental du courant à l’entrée
84
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
360
320
280
Tension (V)
240
200
160
120
80
40
0 Temps (s)
0,01 0,1 1 10
Fig.III. 4 :Norme à respecter pour le régime transitoire de la valeur efficace de tension alternative du
coté de l’entrée
III.4.2. Norme sur le régime transitoire du coté de la sortie
La tension transitoire du coté de la sortie doit se trouver dans la zone définie entre les
deux courbes de la figure ci-dessous.
85
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
700
Tension (V)
600
500
400
300
0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
Temps (s)
Fig.III. 5: Norme à respecter pour le régime transitoire de tension continue du coté de la sortie
III.5. Courant de court-circuit
Il faut dimensionner le canal de puissance pour que le disjoncteur puisse réagir en cas
de court-circuit à la sortie continue du canal de puissance (Fig.III. 6).
Canal de
~ puissance
Fig.III. 6: Court-circuit du coté de la sortie du canal de puissance
On consiste que la tension nominale de notre étude est 540 Vdc avec un courant de
185 A. Aujourd’hui, il n’existe pas de disjoncteur dédié à un réseau 540 V d’avion. C’est
pourquoi nous utiliserons les caractéristiques d’un disjoncteur 28V (20-50A) [AEC05] que
nous adapterons. Le tableau ci-dessous présente le temps de déclenchement en fonction du
courant de court-circuit :
Icc 2In 5In 10In 4000 A
Temps de déclenchement 14 s 0.15 s 0.045 s 1 ms
In: Courant nominal
Tab.III. 2: Tableau de déclenchement du disjoncteur 28 V
On suppose que la courbe de déclenchement est aussi valable pour un courant nominal
de 185A et une tension de 540 V. Nous avons ainsi construit la courbe de déclenchement du
disjoncteur (Fig.III. 7).
86
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
87
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
3.2 GHz, 1 Go de Ram). On pourra donc utiliser une simulation Saber pour calculer les
valeurs temporelles des grandeurs électriques (tension, courant) et le courant de court-circuit.
A partir des valeurs temporelles des grandeurs électriques, on déterminera les harmoniques
par la méthode indirecte (FFT) qui a été évoquée dans le chapitre II.
Pour vérifier que le système est stable et que le régime transitoire est respecté, la
simulation a besoin de plus de temps (120s sur le même ordinateur). Ce temps est prohibitif
pour une approche par optimisation nécessitant de nombreux appels à simulation. En utilisant
les travaux de [FOC93] [REG05], on préférera construire un modèle analytique pour vérifier
la stabilité. En contrepartie, ce modèle se traduira par une précision moins bonne que celle
pouvant être obtenue avec une méthode de simulation et il ne permettra pas de vérifier les
performances en régime transitoire. Ceci sera fait a posteriori, une fois l’optimisation conduite
à bien à l’aide du modèle analytique.
Pour faire la simulation Saber, le canal de puissance sera représenté par des réseaux de
réluctances et des circuits électriques simples. Les paramètres des réseaux de réluctances
seront calculés à partir de la géométrie des composants.
IV.2. Modélisation des composants
Dans cette partie, nous allons maintenant présenter de façon générale la structure des
composants et les hypothèses que nous posons quant à la façon dont ils sont réalisés et
construits. Nous abordons aussi comment on peut représenter ces composants dans Saber.
Pour le détail des équations, nous inviterons les lecteurs à lire l’annexe B.
Pour tous les composants du canal de puissance, nous utilisons les hypothèses ci-
dessous :
• Les composants magnétiques fonctionnent en régime linéaire.
• On ne prend pas en compte le système de refroidissement sauf le
redresseur.
• On ne prend pas en compte le packaging des composants.
• On ne prend pas en compte l’isolation électrique.
• Pour le noyau des composants magnétiques, nous utilisons les tôles de
0.30 mm, à grain orienté (densité de flux saturé 1.7 T, masse volumique 7800 kg/m3,
perméabilité magnétique relative 10 000).
• Le bobinage est en cuivre pur (résistivité 2.6.10-8 Ω.m à 70° C , masse
volumique 8900 kg/m3) avec un coefficient de bobinage 2.0 (rapport entre la surface
d’encoche totale et la surface d’encoche effectivement remplie par du cuivre)
IV.2.1. Générateur
Pour la présente étude, la masse du générateur n’est pas comptée dans la masse du
canal de puissance et nous ne dimensionnons pas le générateur. Le générateur doit quand
même être modélisé pour représenter son influence sur le comportement harmonique et
dynamique du système.
Selon [CHA84] et [GAR06], pour étudier les harmoniques et les régimes transitoires,
on peut utiliser le modèle RLE comme cela est illustré sur la Fig.III. 8 avec:
88
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Rg = 11mΩ ;
Lg = 63 µH ;
E : valeur choisie pour assurer une tension efficace à l’entrée du canal est 230V sous 400Hz.
IV.2.2. Feeders
Les feeders sont des lignes électriques qui permettent de connecter le générateur et
l’ATRU. Comme pour le générateur, on ne dimensionne pas les feeders mais on doit les
modéliser pour tenir compte de leur rôle lors des régimes transitoires et sur les harmoniques.
Selon la localisation du canal de puissance, les valeurs de L, R sont différentes. Pour
nos travaux, nous utilisons : Rfeeders = 10mΩ, Lfeeders = 15mH. Ce sont des valeurs fournies par
Airbus.
E Rg Lg Rfeeders Lfeeders
Eeff=230V
Fig.III. 8: Modèle RLE par phase du générateur et des feeders pour l’étude des harmoniques, du
régime dynamique et du courant de court-circuit.
IV.2.3. Auto-Transformateur
IV.2.3.1. Rôle de l’auto-transformateur
Ayant une tension d’entrée triphasé (Va, Vb, Vc) (Veff=230V, f : 360 Hz-800Hz),
l’auto-transformateur permet de créer deux systèmes de tension triphasés (Va1, Vb1, Vc1) et
(Va2, Vb2, Vc2) qui ont la même valeur efficace mais un déphasage de 30°.
Vc1
Vc2
Vc
Va2
Va
0 30°
Va1
Vb
Vb1
Vb2
Fig.III. 9 : Schéma vectoriel des tensions d’entrée et des deux systèmes de tension de sortie créés par
l’autotransformateur
89
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Primaire
n a spires
n a .b1 spires
n a .c1 spires
Va1
Vb1 Vc1
(n a − 1).a 2 spires
Secondaire
II n a .b2 spires
n a .c 2 spires
90
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
• Géométrie
91
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
2.dc+D1+2.D2 2.dc+D1+2.D2
b b b
: Bobinage (cuivre)
: Noyau magnétique (fer)
92
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
source d’ampères-tours
93
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Vp1
Va1
Vb1
Vc1
Vn1
94
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
On considère que la masse des diodes est négligeable par rapport à la masse du
radiateur. La masse de l’onduleur est donc la masse de son radiateur. Cette masse est calculée
par : Masse du radiateur = Longueur de radiateur x Masse par unité de longueur
On peut remarquer que dans nos travaux, le courant de sortie du redresseur est
constant car filtré par l’ensemble constitué de l’inductance d’interphase et du filtre. Ceci
donne des pertes constantes dans les redresseurs (voir les formules Eq.B.77, Eq.B.78 dans
l’annexe B). Finalement, la masse du radiateur ne change pas.
IV.2.5. Inductance d’Interphase
IV.2.5.1. Objectif
Dans le système étudié, il y a deux redresseurs mis en parallèle, le courant peut donc
se repartir de matière non identique dans chacun des redresseurs. Le courant est le plus grand
dans la branche ayant la faible impédance. La différence de courant fait augmenter
l’échauffement. Il faut alors utiliser une inductance d’interphase pour équilibrer les courants
afin de diminuer les pertes.
IV.2.5.2. Hypothèse de dimensionnement
• Structure
A la sortie des redresseurs, il y a deux systèmes de tensions redressées (Vp1, Vn1) et
(Vp2, Vn2) (p : tension positive, n : tension négative). Il faut donc utiliser deux inductances
d’interphase (Fig.III. 15.a). L’une équilibre les courants du bus positif, l’autre équilibre le bus
négatif.
Ip1
Vp1 Vp1
Ip2 Vp
Vp2 Ip Ip1 ni
In1 Vp2 ni
spires
Vn1 Ip2 spires Vp
Vn
Vn2 In Ip
In2
95
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
• Géométrie
La structure d’inductance d’interphase que nous avons choisie est décrite sur la Fig.III.
16. 2.dc i + D1i + 2.D 2 i
bi bi
bi
hi
bi
96
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Vp1 Vp Vp2
IV.2.6. Filtre
IV.2.6.1. Objectif
Son objectif est de filtrer la tension de sortie pour obtenir une tension continue qui
respecte le gabarit défini par les normes de qualité du réseau (voir III.2.2 de ce chapitre).
IV.2.6.2. Hypothèse de dimensionnement
Nous choisissons la structure de filtre de la Fig.III. 18.
97
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Vp L
C Vdc
Vn
Fig.III. 18 : Structure du filtre utilisé
2
1.8
1.6
Masse (Kg)
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0.0001 0.0006 0.0011 0.0016 0.0021 0.0026
Capacité (F)
Fig.III. 19: Masse d’un condensateur en fonction de sa capacité
On peut remarquer que [BAR05] a utilisé le même principe pour trouver le volume de
condensateur en fonction de sa capacité.
IV.2.6.2.2. Inductance
Nous utilisons le type d’inductance de la Fig.III. 20: le bobinage est bobiné autour de
la jambe centrale dans laquelle il y a un entrefer.
98
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
bf / 2 bf dc f
: Bobinage (cuivre)
99
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
~ ~ 540 VDC
Vn
Va,, Vb , Vc Va2 , Vb2 , Vc2 Vp2, Vn2
(a)
I1 Rfinal Lfinal
Vg Vc C P
(b)
Fig.III. 22 : Modèle électrique simplifié (b) du canal de puissance (a)
100
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Vg, Vc, Rfinal, Lfinal sont calculés analytiquement à partir du canal de puissance
(voir l’annexe C)
P : Puissance absorbée par la charge du coté continu
1
0 − Eq.III. 6
B=
C.Vc0
1
L 0
final
101
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
R final P0
− >0 Eq.III. 8
L final C.Vc 0 2
V. Problème d’optimisation
Dans cette partie, nous allons réorganiser le cahier de charges pour l’écrire sous la
forme d’un problème d’optimisation avec une fonction objectif, des paramètres de conception
et des contraintes. Puis, nous proposerons un modèle de conception qui permette de modéliser
le canal de puissance pour avoir la valeur de la fonction objectif et les contraintes en fonction
de paramètres de conception.
V.1. Spécifications
V.1.1. Objectif
Minimiser la masse du canal de puissance Mcanal avec :
Mcanal=MAT+MRe+MSIP +MFPB
MAT : Masse de l’auto-transformateur
MRe : Masse du redresseur
MSIP : Masse de l’inductance d’interphase
MFPB : Masse du filtre
V.1.2. Paramètres de conception
A partir de la modélisation du canal de puissance et des paramètres de conception de
tous les composants (Tab.III. 3, Tab.III. 4, Tab.III. 5), on construit le Tab.III. 6 qui détaille
tous les paramètres qui permettent de dimensionner le canal de puissance :
102
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
103
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Modèle de conception
Mcanal, cdy
Calcul des masses des composants intégrés
Vérification de la stabilité du système
104
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
105
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Trouver l’optimum
Echec
Fin
106
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
f
f h(X) >0
h(X) <0
X
Fig.III. 26.a : Problème d’optimisation complet : minimiser f avec la contrainte h>0
107
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
f
f
MinSimple_f
Fig.III. 26.b : Problème d’optimisation simplifié sans contraint. L’optimum trouvé est MinSimple_f
f f
p.MinSimple_f
MinSimple_f
Xmin Xmax X
Fig.III. 26.c : X est borné entre Xmin et Xmax pour assurer que l’optimum du problème complet soit
inférieur à p.MinSimple_f
f
f h(X) >0
Xmin Xmax X
Fig.III. 26.d : Optimisation du problème complet avec un espace de recherche réduit. Cette
optimisation donne l’optimum f_min du problème complet
108
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
109
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Pour chaque paramètre de conception, par exemple a1, on réalise deux optimisations
(Min (a1) et Max (a1)) tout en gardant l’espace de variations des autres paramètres qui sont
définis dans la Tab.III. 6 et en ajoutant un contrainte supplémentaire sur la masse du canal
(masse du canal inférieure à 80.4 kg).
On trouve Min (a1) = -1.17 et Max (a1) = 3.17. On peut en conclure que la masse du
canal est inférieure à 80.4 kg si a1<3.17 et a1>-1.17. On limite donc la variation de a1 entre -
1.17 et 3.17.
En reproduisant la même démarche pour les autres paramètres, nous limitons l’espace
de recherche aux valeurs suivantes :
Nom Description Intervalle de variation
Min Max
Auto-Transformateur
a1 Coefficient dans l’équation Va1= a1.Va+ b1.Vb + c1.Vc -1.17 3.17
a2 Coefficient dans l'équation Va2= a2.Va+ b2.Vb + c2.Vc -1.17 3.17
kd Rapport entre la surface du bobinage et la surface du 0.064 3.63
noyau magnétique de l’auto- transformateur
na Nombre de spires du primaire de l’auto-transformateur 10 416
Inductance d’interphase
kd_i Rapport entre la surface de bobinage et la surface du 0.04 9.0
noyau magnétique de l’inductance d’interphase
ni Nombre de spires de l’inductance d’interphase 7 2038
Filtre
C Capacité du filtre 600 µF 1000 µF
L Inductance du filtre 5 µH 100 µH
kd_f Rapport entre la surface du bobinage et la surface du 0.0013 572
noyau magnétique de l’inductance du filtre
nf Nombre de spires de l’inductance du filtre 1 303281
Tab.III. 7 : Nouvel espace de variation des paramètres de conception
(l’espace original se trouve Tab.III. 6)
Etape 5 : Optimiser le problème complet
On réalise l’optimisation avec le modèle de conception complet sur l’espace de
recherche réduit. Si l’optimum trouvé respecte toutes les contraintes harmoniques, de courant
de court-circuit, dynamiques, la stratégie de réduction de l’espace de recherche avec le choix
de valeur p = 2 est correcte.
Le problème d’optimisation est finalement mieux posé avec des intervalles de
variation des paramètres plus fins. On est donc passé d’un problème assez mal posé à un
problème mieux posé. Ceci constitue souvent le cœur de l’activité du travail de concepteur.
110
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
111
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
• PSO :
N°
Optimisation a1 a2 kd na kd_i
1 1.065 0.982 0.527 29.378 1.010
2 0.605 0.554 0.743 31.076 0.555
3, 4, 5 Ne respecte pas des contraintes
ni C L kd_f nf Masse
178.892 8.66E-04 5.00E-06 2.658 200 48.151
46.009 6.00E-04 5.00E-06 5.357 52.007 56.042
Ne respecte pas des contraintes
Tab.III. 8: Sulutions trouvées par PSO
Nous essayons de reconfigurer l’algorithme PSO avec différents nombres de
particules : 15; 40 ; 75 mais on n’obtient pas de meilleurs résultats.
• ES :
N°
Optimisation a1 a2 kd na kd_i
1 1.000 0.997 0.579 31.949 0.628
2 1.000 1.000 0.620 32.177 0.604
3 1.000 1.000 0.590 30.387 0.608
4 1.004 1.14 1 0.561 33.411 0.710
5 0.980 0.998 0.67 1 29.605 0.498
ni C L kd_f nf Masse
58.496 6.06E-04 5.64E-06 1.113 27.799 40.858
52.027 6.00E-04 5.10E-06 0.708 3.894 40.906
53.869 6.00E-04 5.00E-06 0.749 3.744 41.090
57.991 9.86E-04 5.25E-06 0.998 184.868 42.740
51.778 7.96E-04 8.2 1E-06 1.681 17.165 42.361
Tab.III. 9: Solutions trouvées par ES
• RTS
Comme nous l’avons noté précédemment, le RTS peut trouver en une seule fois tous
les optima d’un problème multimodal
112
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
o Optimisation 1
a1 a2 kd na kd_i ni
1.000 1.000 0.565 31.682 0.600 51.471
1.001 1.000 0.562 31.715 0.623 56.487
1.004 1.000 0.602 32.760 0.624 51.130
0.998 0.999 0.564 31.576 0.573 52.837
1.002 0.996 0.579 33.583 0.625 51.931
C L kd_f nf Masse
6.000E-04 9.058E-06 0.717 5.674 40.868
7.572E-04 5.000E-06 2.323 3.707 40.955
6.853E-04 5.000E-06 1.165 57.057 41.213
6.000E-04 5.000E-06 1.190 84.590 41.259
6.000E-04 4.320E-05 0.773 10.281 41.342
Tab.III. 10: Solutions trouvées à la première optimisation RTS
o Optimisation 2
a1 a2 kd na kd_i ni
1.001 1.004 0.627 33.323 0.671 60.192
1.001 1.002 0.532 31.253 0.709 58.567
C L kd_f nf Masse
7.287E-04 5.000E-06 0.688 5.072 41.015
8.402E-04 5.167E-06 1.266 6.142 41.092
Tab.III. 11: Solutions trouvées à la seconde optimisation RTS
o Optimisation 3
a1 a2 kd na kd_i ni
0.999 1.001 0.573 31.882 0.606 51.334
1.000 1.001 0.557 31.853 0.616 51.808
1.001 1.001 0.561 31.735 0.624 54.061
0.999 1.004 0.540 33.280 0.680 50.979
0.999 1.002 0.565 31.709 0.613 55.181
C L kd_f nf Masse
6.180E-04 5.000E-06 0.924 4.340 40.784
6.000E-04 1.134E-05 1.290 14.675 40.983
9.451E-04 5.000E-06 0.775 4.282 40.990
6.446E-04 4.300E-05 0.885 9.915 41.397
8.644E-04 5.000E-06 0.745 3.304 40.966
Tab.III. 12: Solutions trouvées à la troisième optimisation RTS
113
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
o Optimisation 4
a1 a2 kd na kd_i ni
1.001 1.003 0.597 32.177 0.601 52.333
1.007 1.004 0.597 33.393 0.526 47.948
0.999 1.001 0.582 32.184 0.637 54.346
1.002 1.008 0.613 34.122 0.525 52.044
1.003 0.999 0.590 32.173 0.541 53.660
1.000 0.999 0.575 31.904 0.596 51.180
C L kd_f nf Masse
6.057E-04 5.000E-06 1.455 3.768 40.851
8.717E-04 2.263E-05 0.787 8.774 41.315
6.000E-04 5.289E-06 1.167 120.119 41.400
6.406E-04 3.394E-05 1.001 17.894 41.397
8.623E-04 5.102E-06 4.775 7.414 41.231
6.210E-04 5.000E-06 4.687 7.558 41.024
Tab.III. 13: Solutions trouvées à la quatrième optimisation RTS
o Optimisation 5
a1 a2 kd na kd_i ni
0.998 1.003 0.618 32.883 0.584 52.318
0.998 0.998 0.580 33.584 0.605 51.046
0.999 1.001 0.567 31.471 0.617 61.612
C L kd_f nf Masse
6.414E-04 5.121E-06 1.038 6.680 40.862
6.539E-04 3.590E-05 0.972 13.808 41.276
6.000E-04 5.000E-06 1.200 87.210 41.379
Tab.III. 14: Solutions trouvées à la cinquième optimisation RTS
L’algorithme RTS est un algorithme stochastique, donc le nombre d’optima
trouvés n’est pas identique à chaque fois.
VI.3. Analyse des résultats
VI.3.1. Algorithmes
La masse minimum du canal de puissance se trouve autours de la valeur 40.78 kg. La
stratégie de réduction de l’espace de recherche était donc correcte.
Les calculs numériques génèrent des bruits sur les contraintes. Ces bruits créent les
optimums locaux qui rendent impossibles l’utilisation des algorithmes SQP et PSO.
L’algorithme ES est capable de trouver l’optimum global mais le taux de réussite n’est
pas de 100%. On trouve trois fois sur cinq une valeur proche de 40.78 kg (40.858 kg, 40.906
kg, 41.090 kg) et les deux autres fois, la valeur obtenue est plus éloignée (Tab.III. 9)
114
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Comme prévu au chapitre II, l’algorithme RTS avec la méthode de nichage a été
capable de localiser les optima locaux et de trouver l’optimum global. Le taux de réussite est
de 100%.
En analysant les résultats des 5 optimisations réalisées par RTS, nous retenons les 3
meilleures solutions (issues respectivement de la 3ème, 4ème et 5ème optimisation) et nous
créons les tableaux suivants pour effectuer une analyse plus précise :
a1 a2 kd na kd_i ni
0.999 1.001 0.573 31.882 0.606 51.334
1.001 1.003 0.597 32.177 0.601 52.333
0.998 1.003 0.618 32.883 0.584 52.318
115
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Solution
1
Solution
2
Solution
3
D’après le Tab.III. 16 et la Fig.III. 28, les résultats obtenus à chaque solution sont très
proches sauf pour ce qui concerne les valeurs de kd_f et nf (kd_f : rapport entre la largeur du
bobinage et de la largeur du noyau magnétique de l’inductance du filtre; nf : nombre de spires
de l’inductance du filtre). Cette différence entraîne un changement de la masse de
l’inductance du filtre de l’ordre de 200g. Ce changement est faible par rapport à la masse
totale du canal de puissance trouvée (environ 40.8 kg). Nous en concluons que les différences
sur les valeurs de kd_f et nf ne sont pas importantes et que l’algorithme a bien convergé.
116
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
a1 a2 kd na kd_i ni
0.999 1.001 0.573 31.882 0.606 51.334
C L kd_f nf Masse
6.180E-04 5.000E-06 0.924 4.340 40.784
Dans le processus de l’optimisation, Nous vérifions tout d’abord que toutes les
contraintes sont respectées (Fig.III. 29, Fig.III. 30, Fig.III. 31), (Fig.III. 32). On peut
remarquer que seule la contrainte sur le taux individuel de l’harmonique 5 du courant
alternatif à l’entrée est en butée : c’est donc le seul harmonique dimensionnant sur cet
exemple.
: Contraintes
Taux individuels harmoniques
: Valeurs obtenues
Harmonique
Fig.III. 29 : Taux individuel des harmoniques du courant alternatif à l’entrée du canal de puissance
Taux individuels harmoniques
Harmonique
: Contraintes : Valeurs obtenues
Fig.III. 30: Taux individuel des harmoniques de la tension alternative à l’entrée du canal de puissance
117
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Amplitude (dB)
Fréquence (Hz)
: Contraintes : Valeurs obtenues
Fig.III. 31 : Spectre de la tension continue à la sortie du canal de puissance
Courant de court-circuit (A)
Temps (s)
Fig.III. 32 : Courant de court-circuit
Lors du processus de dimensionnement, nous vérifions seulement si le canal de
puissante est stable en utilisant le critère de Routh (paragraphe IV.3). Avec ce seul critère, on
ne peut pas savoir si le régime transitoire du canal respecte le cahier des charges donné par la
courbe des parties III.4.1 et III.4.2 du chapitre. Nous utilisons donc une simulation numérique
complémentaire et a posteriori pour vérifier cela. La charge utilisée est un variateur de vitesse
[SAU08]. Son profil de charge est défini comme suit :
118
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Puissance (kW)
100
50
20
Temps (s)
119
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Contraintes
Tension continue
à l a sortie(V)
100 kW
50 kW
20 kW 20 kW
Temps (s)
Fig.III. 35 : Tension continue à la sortie du canal de puissance
VI.4. Sensibilité des solutions
Nous étudions deux types de sensibilité :
• La première consiste à fixer la structure de modèle d’un composant, puis à
modifier un ou plusieurs paramètres de cette structure et à analyser leur influence sur les
résultats de l’optimisation. Cette étude permet d’étudier l’influence des paramètres d’une
structure d’un modèle donné sur les solutions optimales. C’est dans ce cadre que nous
étudierons l’influence des paramètres du générateur et du feeder sur la solution, par
changement de leurs valeurs tout en gardant la structure RLE.
• La deuxième consiste à étudier la sensibilité des modèles. Il existe en effet
différents modèles pour modéliser certains composants du système. Cette étude permettra
donc d’étudier l’influence d’un modèle, puis de choisir le niveau de modélisation le plus
adapté. Ici, nous testerons la sensibilité des résultats au modèle de l’alternateur [KRA02].
VI.4.1. Sensibilité à la valeur des paramètres du générateur et des feeders
On rappelle que le générateur et les feeders sont modélisés par une résistance, une
inductance et une force électromotrice E (pour le générateur), comme cela est illustré sur la
Fig.III. 36.
Rg Lg Rfeeders Lfeeders
Eeff=230
Fig.III. 36 : Rappel du modèle par phase du générateur (modèle RLE) et des feeders
120
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Par contre, lorsqu’on fait évoluer la valeur de Leq, l’évolution de la masse du canal est
plus sensible. On obtient ainsi la courbe suivante :
Masse du canal (kg)
121
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
La différence entre la masse maximale (41.48 kg avec Leq = 40 µH) et minimale (40.2
kg avec Leq > 120 µH) est de 1.28 kg
On peut remarquer que si la valeur de Leq augmente la masse du canal diminue. On
peut dire que si la valeur de Leq diminue, il faut que les inductances des autres composants
augmentent pour assurer la qualité du filtre. C’est ce qui fait augmenter la masse. Par contre,
si l’inductance Leq est suffisamment grande, on n’a pas besoin d’autres inductances. Les
composants de la chaîne de puissance ne sont plus alors dimensionnés que par la puissance
transmise. C’est pourquoi la masse du canal ne change pas si l’inductance Leq est supérieure à
120 µH.
VI.4.2. Sensibilité du modèle de conception
Nous utilisons ici, pour modéliser le générateur, un modèle de Park, comprenant un
système de régulateur de tension. Ce modèle a été fourni par Airbus et sa structure est
détaillée sur la Fig.III. 39.
Rfeeder Lfeeders
+
Exc.
s
Canal de
+
puissance -
Tension exécutée
Filtre Vdc
passe bas
-
VdcRef
PI + Filtre
(proportionnel-intégral) + passe bas 540
La masse minimum du canal de puissance est alors de 41.57 kg. La Tab.III. 17 donne
les résultats complets pour les deux types de modèle (RLE et Park).
122
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
Temps 48 h 168h
d’optimisation
Auto-
transformateur
28.413 kg 28.957 kg
Inductance
d’interphase
10.987 kg 11.216 kg
Inductance du filtre
(échelle x2)
0.187 kg
0.218 kg
Notation : Noyau magnétique :Noyau magnétique
, : Bobinage , : Bobinage
Tab.III. 17 : Comparaison des résultats d’optimisation pour 2 types de modèles: RLE et Park
On peut remarquer que la masse du canal obtenu par le modèle RLC (40.78 kg) est
inférieure à la masse obtenue par le modèle de Park (41.57 kg). Les différences de masse et de
géométrie des composants des deux modèles sont faibles. Par contre, le temps d’optimisation
est très différent (Une semaine pour le modèle de Park, 2 jours pour le modèle RLE).
Cette étude permet de confirmer que la modélisation est très importante dans le
processus de l’optimisation. La précision des résultats dépend du modèle.
123
Chapitre III : Modélisation et Optimisation du canal de puissance
d’un AIRBUS « nouvelle génération »
VII. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons tout d’abord fixé une norme de qualité du réseau et une
structure de canal de puissance. Puis, nous avons utilisé les méthodes qui sont détaillées au
chapitre II pour modéliser le canal.
Pour la formulation du problème de dimensionnement optimal, nous avons eu une
difficulté liée à la grandeur de l’espace de recherche. Nous avons alors proposé une stratégie
rationnelle de réduction de cet espace. Avec le nouvel espace de recherche, les algorithmes
évolutionnaires ont pu trouver l’optimum ce qui n’aurait pas été le cas avec l’espace de
recherche étendu
Pour le dimensionnement optimal du canal de puissance, différents algorithmes
d’optimisation ont été utilisés. C’est l’algorithme RTS qui a donné les meilleurs résultats pour
sa capacité à sauter les optima locaux pour trouver l’optimum global.
Les résultats du dimensionnement ont montré que le canal de puissance est surtout
influencé par le taux individuel d’harmonique 5 du courant alternatif à l’entrée. Nous
essaierons donc de relâcher cette contrainte dans le prochain chapitre.
Enfin, nous avons confirmé que le résultat de l’optimisation pouvait dépendre du
niveau de modélisation.
124
Chapitre IV
Utilisation de l’optimisation
pour la conception
d’un système électrique embarqué
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
I. Introduction
Au cours de chapitre III, nous avons effectué un certain nombre d’hypothèses pour
faire le dimensionnement optimal du canal de puissance. Ainsi nous avons :
• Proposé de normes en adaptant les normes existantes (De III.2 à III.4 du
chapitre III);
• Proposé une courbe de déclenchement du disjoncteur en adaptant celle d’un
disjoncteur existant (Partie III.5 du chapitre III) ;
• Fixé les variations de certains paramètres de conception (ces variations ont en
fait été fixées par Airbus) (Tab.III.5, Tab.III.6 du chapitre III).
On peut remarquer que ces hypothèses sont le résultat de choix qui comportent des
risques pour la conception du réseau électrique embarqué et de la partie sur laquelle nous nous
focalisons, à savoir le canal de puissance. Ces risques sont:
• Notre choix de courbe de déclenchement peut aboutir à un composant (de
type disjoncteur) difficile à fabriquer ;
• Les choix que nous avons faits (sur les normes, les limites de variations de
paramètres, …) ont peut-être une influence sur la masse du système (le canal de puissance et
les composants qui y sont connectés), et d’autres choix pourraient nous amener à avoir des
masses encore inférieures.
C’est pourquoi dans ce chapitre, nous allons proposer des stratégies rationnelles (au
sens au nous les avons définies dans la partie VII du chapitre I) qui vont permettre d’étudier
l’influence sur la masse du canal de puissance des choix que l’on peut faire sur les normes, les
caractéristiques des composants intégrés,….Ces stratégies rationnelles vont aider le
concepteur à faire ses choix pour aboutir à des solutions de compromis entre la masse et la
qualité de l’énergie électrique lors du dimensionnement d’un réseau électrique embarqué.
Ce chapitre présentera aussi une approche qui permet d’essayer de relâcher certaines
variations des paramètres de conception afin de chercher de meilleures solutions pour le
système.
126
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
qualité du réseau. Ceci constitue d’ailleurs un des objectifs du projet dans lequel nous nous
inscrivons.
Dans le chapitre III, nous avons ainsi créé de nouvelles normes en adaptant es normes
existantes (de la partie III.2 à la partie III.4 du chapitre III) puis optimiser le système. Dans
cette partie, nous proposons une stratégie rationnelle qui permettra d’étudier les compromis
entre la masse du canal et les normes adoptées lors du dimensionnent.
II.2.Méthode
Lors du dimensionnement du canal de puissance avec les normes proposées, on a pu
remarquer que seule la contrainte sur le taux individuel de l’harmonique 5 du courant
alternatif à l’entrée ( ThIe5 est égal au rapport entre la valeur de l’harmonique 5 et celle du
fondamental du courant alternatif à l’entrée) est en butée (Fig.IV. 1).
: Contraintes
: Valeurs obtenues
Taux individuels harmoniques
Harmonique
Fig.IV. 1 : Rappel du taux individuel de l’harmonique 5 du courant alternatif à l’entrée
Nous proposons ici de passer le taux individuel de l’harmonique 5 en fonction objectif.
Ainsi, nous allons pouvoir déterminer la frontière Pareto qui représente le compromis entre le
taux individuel de l’harmonique 5 du courant alternatif d’entrée et la masse.
127
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Fonctions objectifs
Minimiser la masse
Minimiser le taux individuel de l’harmonique 5 du courant
alternatif à l’entrée pris dans une fourchette allant de 0.01 à
l’infini. Initialement, la valeur de ce taux ne devait pas dépasser
0.02.
• Modèle de conception
Nous réutilisons le modèle de conception mixte (analytique-numérique) défini au
chapitre III . Pour aider le lecteur à suivre le rapport, nous rappelons ce modèle de conception
sur la Fig.IV. 2:
Modèle de conception
Mcanal, cdy
Calcul des masses des composants intégrés
Vérification de la stabilité du système
• Algorithme d’optimisation
Nous utilisons l’algorithme stochastique NSGAII (partie III.3.2 du chapitre II) pour
tracer la courbe de Pareto du problème. On peut noter qu’il est nécessaire de s’assurer de la
bonne reproductibilité des résultats donnés par NSGAII afin de garantir la convergence. Pour
cela, nous avons lancé quatre optimisations de type NSGAII et nous avons confronté les
quatre courbes Pareto ainsi obtenues. Si les résultats sont semblables, nous admettons que
128
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
l’algorithme a bien convergé. La courbe Pareto finale est le résultat de la confrontation de ces
quatre courbes. Et nous utilisons les règles de domination pour sélectionner les meilleurs
points de la frontière Pareto finale (donc tous les points qui ne sont pas dominés par d’autres
points). On rappelle ici la définition des règles de domination (partie III.3.1, du chapitre II).
Un point B est dominé par un point A si les deux conditions suivantes sont respectées :
• Pour tous les objectifs, A est au moins aussi bon que B;
• Il existe au moins un objectif, pour lequel A est strictement meilleur que B.
II.3.Résultats
II.3.1. Paramètres de NSGA II
Nous utilisons l’algorithme NSGA II avec les paramètres de réglages suivants pour
chaque optimisation :
129
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
na=37.5068 ni =53.2399
kd_f = 0.8650
puissance (kg)
nf = 3.6018
L = 5 µH
C = 600 µF
130
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
On peut remarquer que la variation de la masse du canal de puissance est petite (de
40.22 kg à 42.38 kg, soit 5.4%) pour une variation entre 0.0356 et 0.01 du taux individuel de
l’harmonique 5 (soit 256 %).
En regardant la variation de la masse et du taux individuel de l’harmonique 5 du
courant alternatif à l’entrée, nous constatons que nous pouvons l’approximer linéairement
comme suit :
Y= p1.X + q1 (Y : la masse, X : ThIe5 ) pour ThIe5 se trouvant entre 0.01 et 0.0141 ;
Y= p2.X + q2 pour ThIe5 se trouvant entre 0.0141 et 0.0223 ;
Y= p3.X + q3 pour ThIe5 se trouvant entre 0.0223 et 0.0356.
(p1=-242.75 p2=-98.43 p3=-29.67
q1=44.90 q2=42.76 q3=41.28)
On peut remarquer que les coefficients de pentes p1, p2, p3 sont négatifs et p1 > p2
> p3 . La diminution de la valeur de ThIe5 dans la zone 1 donne une diminution de la masse
plus important que dans la zone 2, elle-même plus importante que dans la zone 3. Sans
information supplémentaire, le meilleur compromis semble être le point d’intersection entre la
zone 2 et la zone 3 : en effet aller dans la zone 3 semble présenter peu d’intérêt, car le
relâchement de la norme se traduit par une diminution de masse faible par rapport a ce qu’elle
est dans la zone 2 (et à fortiori dans la zone 1).
II.3.3.2. Evolution de la masse des composants
Les Fig.IV. 5, Fig.IV. 6, Fig.IV. 7, Fig.IV. 8 présentent les évolutions de la masse des
composants dans le canal de puissance pour les points se trouvant sur la frontière Pareto du
problème.
Point 1
l’auto-transformateur (kg)
Point 51
Point 101
Masse de
131
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Masse de l’inductance
d’interphase (kg)
132
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
diminue. Ceci peut être expliqué par le fait que les inductances de fuite des bobinages
augmentent (formules de Eq.B.57 à Eq.B.71 dans l’annexe B) permettant ainsi d’augmenter le
niveau de filtrage des harmoniques.
133
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Au chapitre III (voir paragraphe III.5), on a proposé une stratégie rationnelle pour
définir le disjoncteur et proposer ses spécifications, en l’occurrence sa courbe de
déclenchement (Fig.III. 7), puis pour optimiser le système en fonction des spécifications
proposées. Mais cette stratégie implique des risques importants pour la conception du
composant et du système : le disjoncteur peut être difficile à fabriquer, sa masse être trop
grande. En bref, le choix fait à priori sur la caractéristique du disjoncteur peut s’avérer non
réalisable, ou non optimal. Dans cette partie, nous proposons donc une autre stratégie
rationnelle permettant une minimisation de ces risques.
III.2. Méthode
Si on sait que le dimensionnement du disjoncteur va influer sur la masse globale du
système, on va supposer que le disjoncteur n’a aucune influence sur les harmoniques et la
dynamique du canal de puissance.
La Fig.IV. 9 donne un exemple de courbe de déclenchement d’un disjoncteur. On peut
noter que la valeur du pouvoir de coupure du disjoncteur est importante pour la géométrie du
disjoncteur. Si cette valeur est grande, il faut prévoir la géométrie en conséquence pour
éliminer l’arc électrique. Nous supposons ici que le temps de déclenchement du disjoncteur
pour la valeur du pouvoir de coupure est de 1ms. Pour avoir un disjoncteur plus léger et moins
cher il faut diminuer la valeur de pouvoir coupure. Il est donc très intéressant de diminuer la
valeur maximale du courant court-circuit entre 0 et 1 ms après le court-circuit.
Temps de déclenchement (s)
Valeur du pouvoir
de coupure
134
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
de courant de court-circuit entre 0 et 1 ms. Pour ce faire, nous utiliserons les techniques de
dimensionnement optimal avec les informations suivantes :
• Spécifications
Paramètres de conception et espace de recherche
Identique au précédent
Les contraintes
Toutes les contraintes du dimensionnement optimal du canal de puissance
moins la contrainte du courant de court-circuit.
Fonctions objectifs
Minimiser la masse
Minimiser la courant maximum du courant de court-circuit entre 0 et
1ms.
• Modèle de conception
Nous réutilisons le modèle mixte analytique-numérique qui est rappelé Fig.IV. 2.
• Algorithme d’optimisation
Nous utilisons l’algorithme NSGAII avec la configuration précédente. Il nous
permettra de construire le Pareto masse versus courant de court-circuit maximal. Nous ferons
aussi quatre essais pour chaque optimisation afin d’être sûr de la convergence.
III.3. Résultats
III.3.1. Résultats de l’optimisation
La Fig.IV. 10 présente les courbes Pareto qui sont les résultats des 4 optimisations. On
peut remarquer que ces 4 courbes de Pareto sont très proches les unes des autres. Les
optimisations ont donc bien convergé.
canal de puissance (kg)
135
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
tous les points sur la frontière de Pareto. Ici, nous affichons ces valeurs pour les deux points
extremums de la frontière.
Masse = 51.92
Masse = 40.78
Iccmax= 892 Iccmax= 2695
a1=a2=1.0 kd_i = 2.9035 kd_i = 0.6061
kd=0.5276 a1=a2=1.0
ni =53.718 ni =53.2399
na=42.992 kd=0.5728
kd_f = 1.0751 kd_f = 0.9235
canal de puissance (kg)
na=31.885
nf = 17.715 nf = 4.3401
Masse totale du
L = 100 µH L = 5 µH
C = 996 µF C = 600 µF
Zone B
Zone A
Zone A Zone B
136
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Masse de l’inductance
d’interphase (kg) Zone A Zone B
Zone A Zone B
Fig.IV. 14: Evolution de la masse de l’inductance du filtre sur la frontière de Pareto du problème
Masse du condensateur
Zone A Zone B
de filtre (kg)
137
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Zone A Zone B
Zone A Zone B
138
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Zone B
kd_i
Zone A
kd_i: Rapport entre la largeur du noyau magnétique et du bobinage de l’inductance d’interphase (voir
le Tab.III. 4 du chapitre III)
En observant les figures Fig.IV. 11, Fig.IV. 14, Fig.IV. 16, on peut remarquer que
dans la zone B de l’évolution du courant de court-circuit, l’inductance du filtre augmente pour
faire diminuer la valeur maximale du courant de court-circuit et ainsi provoquer une
augmentation de la masse du filtre, et donc de la masse du canal de puissance. On remarque
que l’inductance du filtre est butée dans la zone A (Fig.IV. 16).
La Fig.IV. 18 montre que le rapport entre le noyau de fer et la largeur du cuivre (kd_i)
évolue de la même manière que la masse de l’inductance d’interphase en fonction de la valeur
maximale de courant court-circuit dans la zone A (Fig.IV. 13).
D’après les formules du modèle de conception du canal de puissance (annexe B), on
sait que l’inductance de fuite du bobinage augmente en fonction de kd_i (formule Eq.B.122).
C’est la raison pour laquelle l’augmentation de la masse de l’inductance d’interphase permet
de limiter le courant de court-circuit.
La Fig.IV. 17 représente la variation de la capacité du filtre. On peut constater que
cette variation a la même forme que la variation de la masse du condensateur du filtre (Fig.IV.
15). Cette variation peut s’expliquer par le fait qu’il faut augmenter la capacité du filtre pour
assurer la stabilité du réseau si l’inductance augmente (Eq.III. 9 du chapitre III).
III.4. Conclusion
Nous avons utilisé une stratégie rationnelle pour étudier l’influence sur le résultat du
dimensionnement d’un composant non modélisé et non dimensionné. Cette stratégie permet
de transformer un problème pas posé (on ne peut pas modéliser, ni dimensionner le
disjoncteur) en un problème bien posé (tracer une courbe Pareto) qui est solvable par
l’ordinateur et qui nous permet d’aboutir à un outil d’aide à la décision (la courbe Pareto de la
masse du système en fonction du courant de court-circuit du disjoncteur).
On peut remarquer que la masse minimale du canal de puissance dépend fortement du
pouvoir coupure du disjoncteur. Si le pouvoir coupure augmente, la masse du canal diminue.
Mais, le disjoncteur peut être plus lourd pour éteindre l’arc électrique. En utilisant les résultats
obtenus, le concepteur du réseau va pouvoir choisir un bon disjoncteur pour obtenir le
meilleur compromis entre la masse du canal et la masse du disjoncteur.
139
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Zone B
Zone A
140
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
Zone A Zone B
Zone A Zone B
d’interphase (kg)
Zone A Zone B
du filtre (kg)
: Contraintes originales
Zone A Zone B
141
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
En comparant les évolutions des masses des composants dans les deux cas, on trouve
que :
• Dans la zone B, les masses des composants sont presque identiques.
• Dans la zone A, pour le cas du relâchement des contraintes, c’est la masse de
l’inductance du filtre qui varie alors qu’elle était constante avec les contraintes originales.
Ceci permet de gagner de la masse dans la zone A. Elle tend à rejoindre sa valeur maximale.
Zone A Zone B
Valeur maximale du courant de court-circuit entre 0 et 1 ms (A)
Zone A Zone B
Valeur maximale du courant de court-circuit entre 0 et 1 ms (A)
142
Chapitre IV: Utilisation de l’optimisation pour la conception d’un système électrique embarqué
V. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons proposé des stratégies rationnelles permettant d’étudier
les influences des normes et des caractéristiques des composants sur la masse du canal de
puissance.
Toutes ces stratégies rationnelles qui permettent de mieux poser le problème du
dimensionnement, sont donc une aide pour le concepteur et sont basées sur les frontières de
Pareto. Ces stratégies devront guider à l’avenir les intégrateurs réseaux lorsqu’ils étudient le
dimensionnement optimal d’un système embarqué ou lorsqu’ils définissent les normes qu’ils
imposeront aux équipementiers.
143
Conclusion générale et perspectives
Conclusion générale et perspectives
I. Conclusion générale
Tout au long de cette thèse, nous avons présenté des méthodes innovantes pour
effectuer le dimensionnement optimal de systèmes électriques embarqués. Le cœur de notre
travail repose sur une approche de conception systémique par optimisation pour dimensionner
de manière globale, c’est-à-dire en prenant en compte les interactions entre les composants,
les objectifs de dimensionnement et les contraintes de qualité du réseau.
En s’inspirant de ce qui se fait déjà pour le dimensionnement optimal dans le domaine
du génie électrique, nous avons remarqué que la formulation du problème d’optimisation est
une étape importante dans le processus de dimensionnement optimal. Pour cela, il faut avoir :
une modélisation, des spécifications, un algorithme d’optimisation.
Nous avons commencé par détailler les méthodes de modélisation pour le
dimensionnement optimal des systèmes électriques embarqués. Nous nous sommes orientés
vers une modélisation mixte (analytique, semi-analytique, numérique) qui permet de
modéliser numériquement les grandeurs qui ne peuvent pas être calculées par voie analytique.
Nous avons ensuite proposé des approches permettant d’optimiser sur la base du
modèle mixte. Cela inclut la construction du modèle conception, la définition de l’espace de
recherche réduit, le choix et l’adaptation des algorithmes d’optimisation. Différents
algorithmes d’optimisations déterministes ou évolutionnaires ont ainsi été pour des problèmes
mono-objectif ou multi-objectifs. Deux algorithmes notés RTS et NSGA II ont été identifiés
comme les plus performants dans notre cas.
Tout ceci supposait que le problème était bien posé et solvable ce qui n’est pas
toujours le cas. Dans le cas contraire, nous avons donc défini des stratégies rationnelles basées
sur Pareto qui permettent d’aider à formuler un problème de dimensionnement à partir du
problème original mal-posé. Ces stratégies peuvent notamment aider le concepteur à choisir
les composants intégrés dans le réseau et à définir les normes de qualité réseau.
Pour conclure cette thèse, les méthodes et les outils développés ont été appliqués à un
canal de puissance d’un Airbus « nouvelle génération». Bien entendu, d’autres applications
auraient pu être envisagées du fait de la généricité des approches proposées.
Dans le cadre de l’application traitée, et avec le niveau de modélisation utilisé, on est
arrivé aux conclusions suivantes :
Le générateur (et les feeders) joue(nt) peu sur la masse totale (1.28 kg)
Les normes dimensionnent peu la masse totale.
La masse du canal de puissance est dimensionnée fortement par l’organe de
coupure (courant de court-circuit) et la puissance transmise
L’inductance du filtre est importante pour le dimensionnement de l’organe
de coupure
La masse de l’auto-.transformateur est la plus grande des masses des
composants intégrés au canal de puissance étudié
146
Conclusion générale et perspectives
II. Perspectives
Différentes perspectives s’offrent à nous suite à ces travaux, d’une part sur l’aspect
méthodologique et d’autre part sur l’application elle-même.
147
Conclusion générale et perspectives
Les méthodes et outils proposés dans la thèse pourront être utilisés pour la définition
des nouveaux canaux de puissance d’Airbus, notamment le canal sans auto-transformateur. Ce
dernier comporte un alternateur contrôlé par l’excitation directement raccordé au bus continu
par un pont de diodes sur capacité en tête. Une telle structure, très simple, devrait donner des
gains de masse importants.
Pour le dimensionnement optimal de ce nouveau canal, il faudra par contre
impérativement tenir compte du générateur et de son système de contrôle, autrement dit
envisager le co-dimensionnement optimal de la structure de puissance (générateur, redresseur,
filtre) et de l’architecture de contrôle du système de génération pour permettre de réduire la
taille du système (minimiser la masse, perte, volume) tout en garantissant les performances.
Ce problème sera traité sous deux approches.
La première, qui se réalise en deux étapes consistera à:
1. Optimiser le dimensionnement des composants de puissance, autrement dit
déterminer les dimensions optimales de l’alternateur et du filtre en supposant
un contrôle parfait de son excitation.
2. En utilisant les dimensions optimales des composants de puissance trouvées
dans la première étape, déterminer les paramètres de l’architecture de contrôle
pour avoir les meilleures performances dynamiques.
On pourra alors reboucler l’étape 1 avec les nouvelles valeurs des paramètres
de l’architecture de contrôle trouvé dans l’étape 2.
En résumé, la tâche est encore immense pour réussir l'optimisation des réseaux
électriques embarqués, et en particulier des réseaux de bord d'avion ... alors bon courage pour
les suivants !
148
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Annexe A: Construction du tableau de Routh
Avec
a n −1 a n −2 − a n a n −3 a n −1 a n − 4 − a n a n −5
bn −1 = , bn −3 =
a n −1 a n −1
a n −1 a n −6 − a n a n −7
bn −5 = , ……..
a n −1
157
Annexe A: Construction du tableau de Routh
bn −1 a n −3 − a n −1bn −3 bn −1 a n −5 − a n −1bn −5
c n −1 = , c n −3 =
bn −1 bn −1
bn −1 a n −7 − a n −1bn −3
c n −5 = ,…….
bn −1
….
On peut remarquer que :
• Deux premières lignes du tableau de Routh sont directement
construites à partir du polynôme caractéristique.
• La troisième ligne est construire à partir des deux premières et d’une
manière générale la ième ligne ( i ≥ 3) est construite à partir des lignes (i-1)
et (i-2).
• Les premiers éléments des lignes i-1 et i-2 interviennent dans le calcul
de tous les éléments de la ligne i.
• Dans les formules pour calculer les éléments de la ligne i, il y a
toujours une division par le premier élément de la ligne i-1.
158
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Cette annexe présente la structure et les équations analytiques qui permettent de trouver le
dimensionnement de chaque composant dans le canal de puissance.
~ ~ 540 VDC
Va, Vb, Vc Vn
Va2 , Vb2 , Vc2 Vp2, Vn2
Fig.B. 1: Structure du canal de puissance étudié (le rectangle rouge comporte les composants à
dimensionner)
La tension à l’entrée du canal est alternative triphasée (Va, Vb, Vc) avec (Veff = 230V, f
= 380-800Hz). Elle est fournie par le générateur synchrone à travers les feeders. A la sortie de
l’auto-transformateur, il y a deux systèmes de tensions triphasées qui sont déphasés de 30°
((Va1, Vb1, Vc1) et (Va2, Vb2, Vc2)). Ces deux systèmes de tension sont redressés et donnent
deux systèmes de tensions continues (Vp1, Vn1) et (Vp2, Vn2). Ces tensions voient ensuite
l’inductance d’interphase (qui permet d’équilibrer les courants traversant les deux ponts en
parallèle du redresseur 12 pulses) et le filtre. La tension filtrée vaut 540 Vdc à la sortie du
canal.
II. Auto-Transformateur
II.1 Structure
Nous utilisons la structure de l’auto-transformateur définie dans le travail de [REG05].
On suppose que l’auto-transformateur comporte trois colonnes avec un primaire et deux
secondaires. Le premier bobinage secondaire produit les tensions primaires (Va1, Vb1, Vc1). Le
deuxième bobinage secondaire produit les tensions (Va2, Vb2, Vc2). La Fig.B. 2 présente la
schéma vectoriel de ces tentions.
159
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
y
Vc1
Vc2
Vc
Va2
Va
0 30° x
Va1
Vb
Vb1
Vb2
Fig.B. 2 : Schéma vectoriel des tensions d’entrée et des deux systèmes de tension de sortie créés par
l’autotransformateur
Les tensions à la sortie peuvent être calculées à partir des entrées par les équations :
V a1 a1 b1 c1
Vb1 c1 a1 b1 (Eq.B.1)
V b c a
c1 = 1 1 1
(Va Vb Vc )T
V a 2 a 2 b2 c 2
Vb 2 c 2 a 2 b 2
V b
c2 2 c 2 a 2
Avec a1, a2, b1, b2, c1, c2 qui sont des valeurs réelles qui varie entre −∞ et +∞
D’après Eq.B.1, on a :
Va1 = a1.Va + b1.Vb + c1.Vc
Vb1 = c1.Va + a1.Vb + b1.Vc
…..
Vc2 = b2.Va + c2.Vb + a2.Vc
Chaque tension de sortie est une composition des 3 tensions d’entrée Va, Vb, Vc. Pour
la créer, on utilise 3 bobinages situés sur des colonnes différentes. Les nombres de spires des
bobinages sont (a1-1).na, na.b1, na.c1 pour (Va1,Vb1,Vc1) ou (a2-1).na, na.b2, na.c2 pour
(Va2,Vb2,Vc2) (na : nombre de spires du primaire). La Fig.B. 3 illustre cette structure.
160
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Va Vb Vc
Primaire
n a spires
n a .b1 spires
n a .c1 spires
Va1
Vb1 Vc1
(n a − 1).a 2 spires
Secondaire
II n a .b2 spires
n a .c 2 spires
161
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
On a : Va1 = Va + (a1-1) Va + b1.Vb + c1. Vc
= a1.Va + b1. Vb + c1. Vc
II.2 Géométrie
Pour la géométrie de l’auto- transformateur, nous utilisons la géométrie de
transformateur utilisée par [FER99]- [POL86] représentée sur la figure Fig.B. 4 avec une
forme de noyau magnétique carrée.
2.dc+D1+2.D2
b 2.dc+D1+2.D2
b b
: Bobinge (cuivre)
: Noyau magnétique (fer)
162
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Les vecteurs Va, Vb, Vc, Va1, Va2 se composent donc avec deux coordonnés (O,x,y)
(Fig.B. 2) suivantes :
Va(Veff ,0)
π π
Vb(−Veff . sin , Veff . cos )
6 6
π π
Vc( −Veff . sin ,−Veff . cos )
6 6
Va1(Vseff . cos α ,−Vseff . sin α )
π π
Va 2(Vseff . cos( − α ),−Vseff . sin( − α ))
6 6
On a Va1=a1.Va+ b1.Vb + c1.Vc, donc :
π π
Vseff . cos α = a1 .Veff − b1 .Veff . sin − c1 .Veff . sin
6 6
(Eq.B.2)
π
− Vseff . sin α = 0 + b .Veff . cos − c .Veff . cos π
1 1
6 6
La résolution de Eq.B.2 donne :
π π
− cos α − .Vseff + a1 . cos( ).Veff
6 6
b1 = (Eq.B.3)
π
sin .Veff
3
π π
− cos α + .Vseff + a1 . cos( ).Veff
6 6
c1 = (Eq.B.4)
π
sin .Veff
3
163
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
II.3.1 Dimension du circuit magnétique
On suppose le flux magnétique isolé dans chaque colonne de l’auto- transformateur.
Par symétrie, on remarque que les trois colonnes sont identiques. Ici, nous présentons les
équations de dimensionnement de la colonne qui supporte la tension Va à l’entrée.
dφ d ( S f .B ) dB
On a : Va = n a . = na = n a .S f . (Eq.B.8)
dt dt dt
φ : Flux magnétique crée par la tension à l’entrée
B : Induction magnétique dans le noyau magnétique de la colonne
S f : Surface du noyau magnétique
1
Alors : B =
n a .S f ∫
. Va (t ).dt (Eq.B.9)
2
⇒ Bmax = Veff (Eq.B.12)
n a .S f .w
On peut remarquer que le matériau du noyau magnétique peut supporter une induction
inférieur à la valeur limite Bmax_ Mate ( Bmax_ Mate dépend au matériaux, est donné par le
constructeur). Alors :
2
Bmax = Veff ≤ Bmax_ Mate (Eq.B.13)
na .S f .w
2 .Veff
⇒b= Sf ≥ (Eq.B.14)
n a .w.Bmax_ Mate
164
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
La section de cuivre de chaque spire de la bobine est :
Ieff . 2
SCu _ 1spire _ primaire ≥ (Eq.B.17)
J
Avec : J : densité de courant surfacique de courant maximale admissible pour
cuivre
La surface de cuivre du bobinage au primaire est calculée par la formule :
S cu _ primaire = S Cu _ 1spire _ primaire .n a (Eq.B.18)
II.3.2.1.2. Secondaire
On suppose qu’il n’y a pas des pertes sur l’auto- transformateur, donc :
La puissance apparente à la sortie est : S s = S e (Eq.B.19)
On suppose que la répartition de S s est équivalente pour chaque phase de la sortie
D’où, la puissance apparente dans chaque phase se calcule par la formule :
S
S s _ unePhase = s (Eq.B.20)
6
On remarque que la valeur efficace des tensions de sortie est identique :
Vseff = k.Veff (Eq.B.21)
Donc, la valeur efficace de courant dans chaque phase est :
Ss
Iseff = (Eq.B.22)
6.k .Veff
Premier Secondaire (Les tensions (Va1, Vb1, Vc1))
La section de cuivre de chaque spire du bobinage est déterminée par :
Iseff . 2 Ss . 2
S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 ≥ = (Eq.B.23)
J 6.k .Veff .J
Dans chaque colonne du premier secondaire, il y a 3 bobinages qui sont (a1 − 1).na
spires, b1.na spires, c1.na spires. (Voir la Fig.B. 3). Donc, la surface de cuivre du bobinage
du premier secondaire se calcule par :
S Cu _ sec ondaire1 = [ a1 − 1 na + b1 na + c1.na ].S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 (Eq.B.24)
Deuxième secondaire (Les tensions (Va2,Vb2,Vc2))
Par analogie nous pouvons déduire la section de cuivre pour chaque spire du bobinage
au second secondaire, ainsi que sa section de cuivre :
Iseff . 2 Ss. 2
S Cu _ 1spire _ sec ondaire 2 ≥ = (Eq.B.25)
J 6.k .Veff .J
165
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
On constate que les cuivres sont bobinés autour des colonnes comme la Fig.B. 5, le
diamètre moyen d’enroulement est :
Dm = 2.(b+D2)+(b/2+D2+dc).π (Eq.B.29)
Avec: kd : Rapport entre la largeur de bobinage et la largeur du
noyau magnétique de l’auto- transformateur (kd=dc/b)
D2
dc b
Diamètre moyen d’enroulement
II.3.2.2. Fer
La surface réservée pour les bobinages :
S B = K B .S Cu (Eq.B.32)
Avec K B : Coefficient de bobinage, qui est le rapport entre la
surface d’encoche totale et la surface d’encoche effectivement
remplie par du cuivre, nous utilisons K B = 2.0 .
Le rapport entre la surface de bobinage et la surface de noyau magnétique est
S
KD = B (Eq.B.33)
SF
La hauteur de fenêtre du noyau magnétique est:
KD
h= b + 2 D 2 + ( Nbobine − 1) D1 (Eq.B.34)
kd
La surface de section «vue de face » du noyau :
S Fe = 3h.b + b(3b + 4kd .b + 4 D 2 + 2.D1) (Eq.B.35)
Le volume de fer :
V Fe = bS Fe (Eq.B.36)
La masse de fer :
M Fe = DI .V Fe (DI : Masse Volumique du fer) (Eq.B.37)
166
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
II.3.2.3. Masse finale de l’auto-transformateur
La masse de l’autotransformateur est donnée par:
MAT = M Cu + M Fe (Eq.B.38)
167
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
source d’ampères-tours
168
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
II.4.1 Réluctance
La hauteur h est calculée par la formule Eq.B.34
La surface du noyau magnétique :
Sf =b2 (Eq.B.39)
II.4.2 Bobinages
II.4.2.1. Nombre de spires
• Primaire
Le nombre de spires du bobinage du primaire est na (Eq.B.40)
• Premier secondaire
Au premier secondaire, il y a 3 bobinages.
Le nombre de spire du bobinage 1 est donné par n11= a1 − 1.n a (Eq.B.41)
Le nombre de spire du bobinage 2 se calcule par n21= b1 .n a (Eq.B.42)
Le nombre de spire du bobinage 3 est de n31= c1 .n a (Eq.B.43)
• Deuxième secondaire
Au deuxième secondaire, il y a 3 bobinages.
Le nombre de spire du bobinage 1 est de n12= a 2 − 1.n a (Eq.B.44)
Le nombre de spire du bobinage 2 est déterminé par n22= b2 .n a (Eq.B.45)
Le nombre de spire du bobinage 3 est calculé par n32= c 2 .n a (Eq.B.46)
169
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
II.4.2.2. Résistances
• Primaire
La résistance du bobinage du primaire est calculée par la formule :
LCu _ primaire
R Pr imaire = roCu (Eq.B.47)
S Cu _ 1spire _ primaire
4n a (b + 2 D 2 + kd .b)
Donc: RPr imaire = roCu (Eq.B.49)
S Cu _ 1spire _ primaire
• Premier secondaire
Au premier secondaire, il y a 3 bobinages qui ont (a1 − 1).n a , b1 .n a , c1 .n a
spires.
La résistance du bobinage 1 est donnée par :
4 a1 − 1 n a (b + 2 D 2 + kd .b)
R11 = roCu (Eq.B.50)
S Cu _ 1spire _ sec ondaire1
• Deuxième secondaire
Au deuxième secondaire, il y 3 bobinages qui a ont (a 2 − 1).n a , b2 .n a , c 2 .n a
spires.
La résistance du bobinage 1 est :
4 a 2 − 1 n a .(b + 2 D 2 + kd .b)
R12 = ro Cu (Eq.B.53)
S Cu _ 1spire _ sec ondaire 2
170
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
II.4.2.3. Inductance de fuite
On peut remarquer que les bobinages dans chaque colonne de l’auto-transformateur
sont superposés comme la Fig.B. 8.
.. .. hk
. .
.. bk
.
171
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
L’inductance de fuite du bobinage 2 est calculée par :
h21.Da
Lf21= µ 0 .n 21 2 . (Eq.B.63)
3.kd .b
La hauteur du bobinage 3 est donnée par la relation :
n31.S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 .KB
h31= (Eq.B.64)
kd .b
L’inductance de fuite du bobinage 3 est calculée par la formule :
h31.Da
Lf31= µ 0 .n31 2 . (Eq.B.65)
3.kd .b
• Deuxième secondaire
La hauteur du bobinage 1 est donnée par
n12.S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 .KB
h12= (Eq.B.66)
kd .b
L’inductance de fuite du bobinage 1 se calcule par la formule :
h12.Da
Lf12= µ 0 .n12 2 . (Eq.B.67)
3.kd .b
La hauteur du bobinage 2 est calculée par la relation :
n22.S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 .KB
h22= (Eq.B.68)
kd .b
L’inductance de fuite du bobinage 2 est :
h22.Da
Lf22= µ 0 .n 22 2 . (Eq.B.69)
3.kd .b
La hauteur du bobinage 3 est calculée par la formule :
n32.S Cu _ 1spire _ sec ondaire1 .KB
h32= (Eq.B.70)
kd .b
L’inductance de fuite du bobinage 3 est déterminée par :
h32.Da
Lf32= µ 0 .n32 2 . (Eq.B.71)
3.kd .b
II.4.3 Résumé des paramètres Saber
Finalement, à chaque fois que l’on lance la simulation Saber, il faut fournir la valeur
des 23 paramètres suivants : h, Sf, na, n11, n21, n31, n12, n22, n32, RPrimaire, R11, R21,
R31, R12, R22, R32, Lfa, Lf11, Lf21, Lf31, Lf12, Lf22, Lf32.
172
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Vp1
Va1
Vb1
Vc1
Vn1
173
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Avec VD0 : tension de saturation de diode
Rd _ diode : Résistance de diode
Les pertes du système redresseur sont finalement données par:
PS _ Re d = 12.P1 _ diode (Eq.B.79)
III.3 Calculs de la masse
On utilise un radiateur comme système de refroidissement pour protéger les diodes. Le
radiateur de type AAVID THERMALLOY, réf OSX43 est choisi. Ce radiateur est étudié
dans [REG03].
La température du système redresseur dépend de la résistance thermique du radiateur
Tradiateur = PPerte _ sys _ redresseur .Rth _ rad + Tambiant (Eq.B.80)
D’après [REG03], on peut obtenir une fonction qui permet de calculer la longueur de
radiateur en fonction de la résistance thermique. Cette fonction est :
Lrad := 0.001(a 0 _ red .Rth _ rad 3 + a1 _ red .Rth _ rad 2 + a 2 _ red .Rth _ rad + a3 _ red ) (Eq.B.81)
174
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Vp1 Vp1
Ip2 Vp
Vp2 Ip Ip1 ni
In1 Vp2 ni
spires
Vn1 Ip2 spires Vp
Vn
Vn2 In Ip
In2
175
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
bi
hi
bi
176
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
∂φ
On appelle: ∆V1 = V p − V p1 = ni (Eq.B.91)
∂t
∂φ
et ∆V 2 = V p 2 − V p = ni (Eq.B.92)
∂t
∂φ
On a: ∆V1 + ∆V 2 = V p 2 − V p1 = 2.ni . (Eq.B.93)
∂t
∂φ ∂ ( S f _ Ind .B ) ∂B
∆V1 + ∆V2 = 2.ni . = 2.ni . = 2.ni .S f _ Ind . (Eq.B.94)
∂t ∂t ∂t
Avec Sf _ Ind = bi 2 : Surface de noyau magnétique (Eq.B.95)
B : Inductance magnétique dans le noyau magnétique
∂B 1
Alors = (∆V1 + ∆V2 ) (Eq.B.96)
∂t 2.ni .S fI
1
Donc B (t ) =
2.ni .S fI ∫ (∆V1 + ∆V2 )dt (Eq.B.97)
Pour l’intervalle de temps que les diodes de conduction ne changent pas, par exemple
π 2π
entre < w.t < , on a :
3 3
π π
∆V1 + ∆V2 = Vmax sin( wt + ) − sin( wt − ) (Eq.B.98)
12 12
Avec Vmax : Valeur crête de tension en sortie de l’autotransformateur
En supposant la tension à la sortie de l’auto-transformateur sinusoïdale, on a :
Vmax = 2 .V s _ eff (Eq.B.99)
Vmax π π
Alors B (t ) = cos( w.t − ) − cos( w.t + ) (Eq.B.100)
2.ni .S fI .w 12 12
β .Vmax
Donc : Bmax = ≤ B M _ Ind (Eq.B.101)
2.ni .S fI .w
π 5.π
Avec β = sin( ) + sin( ) (Eq.B.102)
12 12
177
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
β .Vmax .
bi = S fI ≥ (Eq.B.103)
2.ni .w.B M _ Ind
IV.2.2.2. Fer
La surface réservée pour les bobinages :
S BI = K B _ Ind .S CuI (Eq.B.111)
Avec K B _ Ind : Coefficient de bobinage, c’est le rapport entre la
surface d’encoche totale et la surface d’encoche effectivement
remplie par du cuivre, nous utilisons K B _ Ind = 2.0 .
Le rapport entre la surface de bobinage et la surface de noyau magnétique est :
S
K D _ Ind = BI (Eq.B.112)
S fI
La hauteur de fenêtre du noyau magnétique est trouvée par :
178
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
K D _ Ind
hi = bi + 2 D 2 i (Eq.B.113)
kd _ i
La surface de fer de section «vue de face » du noyau est calculée par :
S FeI = 2hi .bi + 2bi (2bi + 2k i _ d bi + 2 D 2 i + D1i ) (Eq.B.114)
Le volume de fer est déterminé par :
VFeI = bi .S FeI (Eq.B.115)
La masse de fer est :
MFeI = DI .VFeI (Eq.B.116)
(DI : Masse volumique du fer)
IV.2.2.3. Masse finale du système d’inductance d’interphase
La masse d’une inductance d’interphase est donnée par la formule:
M1IF = MCuI + MFeI (Eq.B.117)
La masse totale du système d’inductance d’interphase est calculée par :
MSIP = 2. M1IF (Eq.B.118)
Vp1 Vp Vp2
179
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
Ces paramètres du réseau de reluctances sont calculés analytiquement suivant la
structure, la géométrie et les matériaux utilisés. Les équations analytiques se trouvent dans les
paragraphes suivants.
IV.3.1 Réluctance
La hauteur hi est calculée par la formule Eq.B.112
La surface du noyau magnétique est donnée par :
Sfi= bi 2 (Eq.B.119)
IV.3.2 Bobinages
Le nombre de spires est de ni
La résistance du bobinage est calculée par:
LCu _ 1bobine
R1BI = roCu (Eq.B.120)
S Cu _ 1spire _ Ind
180
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
V. Système du filtre
V.1 Structure
Nous choisissons la structure du filtre qui contient un condensateur C et une
inductance L comme la Fig.B. 13.
Vp L
C Vdc
Vn
181
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
182
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
2
1.8
1.6
Masse (Kg)
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0.0001 0.0006 0.0011 0.0016 0.0021 0.0026
Capacité (F)
: Bobinage (cuivre)
183
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
V.3.2 Modèle analytique
V.3.2.1. Dimension du circuit magnétique
La surface de noyau magnétique de la colonne centrale est:
S fIFPB = b f 2 (Eq.B.123)
Selon [FER99], le flux magnétique dans le noyau magnétique de l’inductance est
imposé par les amprère-tours présents dans les bobinages. [FER99] donne :
L.I m _ f
S fIFPB = b f 2 = (Eq.B.124)
n f .B m _ f
184
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
La surface de section «vue de face » du noyau magnétique (du fer) est :
S FeIFPB = 2h f .b f + 2b f (2b f + 2k d _ f b f ) − e f .b f (Eq.B.133)
Le volume de fer est déterminé par :
VFeIFPB = b f .S FeIFPB (Eq.B.134)
La masse de fer est calculée par :
M FeIFPB = DI .VFeIFPB (Eq.B.135)
(DI : Masse volumique du fer)
On peut remarquer que le bobinage est bobiné autour de la colonne au milieu, donc le
cuivre se trouve dans un cylindre de rayon b f / 2 + dc f avec un noyau de fer au centre du
cycle qui est rectangle de distance b f (voir Fig.B. 15)
La hauteur de la fenêtre du noyau effectivement remplie par du cuivre est :
h fCu = h f / K B _ f (Eq.B.136)
Le volume du cuivre est :
VCuIFPB = h fCu .(π .(b f / 2 + dc f ) 2 − b f 2 ) (Eq.B.137)
La masse du cuivre est:
M CuIFPB = DC.VCuIFPB (Eq.B.138)
(DI: Masse volumique du cuivre)
185
Annexe B: Structures et équations pour dimensionner
des dispositifs dans le canal de puissance
LCu _ bobine : Longueur de fil du cuivre du bobinage
Donc :
LCu _ bobine = n f .dm
= n f .(2b f + π (dc f + b f / 2)
= n f .(2b f + π (k d _ f .b f + b f / 2) [Eq.B.141]
dm : Longueur moyenne d’un tour d’une spire.
n f .(2b f + π (k d _ f .b f + b f / 2)
Donc Rf = roCu [Eq.B.142]
S Cu _ 1spire _ f
186
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
~ ~ 540 VDC
Va, Vb, Vc Vn
Va2 , Vb2 , Vc2 Vp2, Vn2
(a)
Rfinal Lfinal
Vg Cf P
(b)
Fig.C. 1: Modèle électrique simplifié (b) du canal de puissance (a)
Pour cela, nous emmenons les inductances et résistances de chaque composant à sa
sortie correspondante. Nous utilisons les travaux de [REG05] et adaptons ces travaux avec le
canal de puissance de nos études.
II. Modèle équivalent de la sortie de l’auto- transformateur
II.1. Composition de l’impédance vu de chaque secondaire
Nous pouvons simplifier l’alimentation de l’auto-transformateur par la Fig.C. 2. Selon
cette figure, on remarque que l’impédance du primaire comporte deux parties :
• Impédance propre des bobinages primaires ;
• Impédance de la ligne avant l’auto-transformateur (ici, l’impédance du
générateur et des feeders)
On remarque que l’impédance vue de chaque secondaire comporte trois parties :
• Impédance propre des bobinages secondaires
• Impédance de la ligne avant l’auto-transformateur (ici, l’impédance du
générateur et des feeders)
187
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
(Va,Vb,Vc)
Champs Magnétiques
~ Primaire
Auto-transformateur
188
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Z1 i2 ZS i2 Z2
i1 i1
m m
V1 V2 V1 V’2 V2
189
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Va Vb Vc
Ia Ib Ic
Va Vb Vc
Ia1 Ib1 Ic1
n11=(a1-1).na, Z11:R11, Lf11
n21=b1.na, Z21:R21,Lf21
n31=c1.na, Z21:R31,L31
190
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Vu du primaire, on a :
V
I a _ cc = a (Eq.C.20)
ZP
Les équations (Eq.C.19 et Eq.C.20) donnent :
(
ZPS1 = ZP (a1 − 1) 2 + b1 2 + c1 2 − (a1 − 1).b1 − (a1 − 1).c1 − b1 .c1 ) (Eq.C.21)
2 2
En posant : Az1 = (a1 − 1) + b1 + c1 − (a1 − 1).b1 − (a1 − 1).c1 − b1 .c1
2
(Eq.C.22)
II.3. Conclusion
Finalement, nous avons transféré toutes les inductances et les résistances du primaire
de l’auto-transformateur aux deux secondaires comme illustre par la Fig.C. 5
Générateur
R1 L1
Auto- E1
synchrone
Transformateur
+Feeders Va1, Vb1, Vc1 ~
~ E2
191
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
E
(tri-phasés) R L
~ Charge
Vg Charge
La valeur des paramètres dans la Fig.C. 8 est déterminée par les formules ci-dessous.
La résistance représentant la chute de tension aux empiètements du redresseur est :
3
Remp = .2π . f .L = 6. f .L (Eq.C.31)
π
La résistance moyenne équivalente est :
3 π
R.δ + 2 R − δ
Req =
2 3 (Eq.C.32)
π
3
Avec : δ : temps de commutation des diodes
192
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Vg
193
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Vp
R1BI, LfIP
Vg
Vn
R1BI, LfIP
Fig.C. 10: Connexion du circuit électrique simplifié (vu de la sortie de redresseur) à l’inductance
d’interphase
Rsi Lsi
Vg
194
Annexe C: Modèle électrique équivalent du canal de puissance pour l’étude de la stabilité
Rsi Lsi L, Rf
Vg C P
A partir de la Fig.C. 12, on peut déterminer le circuit électrique équivalent final qui est
présenté par la Fig.C. 13
Rfinal Lfinal
Vg C P
On a :
Rfinal = Rsi + Rf (Eq.C.43)
Lfinal = Lsi + Lf (Eq.C.44)
195
Annexe D: Utilisation de Cades dans la conception des réseaux
électriques embarqués
I. CADES
L’environnement CADES (Component Architecture for the Design of Engineering
System) est un logiciel dédié au dimensionnement de système. Le projet, à l’origine de ce
logiciel, a été mené au G2ELab pour la recherche et les applications industrielles dans le
domaine du génie électrique. Mais son application est toutefois potentiellement multi-
physique.
L’environnement CADES a été développé en se basant sur le composant logiciel
[SZY98]. La technologie Java est utilisée pour créer les composants logiciels. Chaque
composant est une boite noire qui échange des informations avec les autres composants, ou
avec l’environnement, par son interface [HAN98]. Le composant et toutes les classes Java
associées sont contenus dans un fichier zip [SZY98].
Dans CADES, deux types de composant logiciel sont utilisés. Le premier est le
composant de calcul qui contient la modélisation du système étudié. Le deuxième est le
composant d’optimisation qui contient l’algorithme d’optimisation. Les composants sont
détaillés dans les paragraphes suivants.
CADES comporte quatre modules : Générateur, Calculette, Optimisation, Post-
Processeur. Le Générateur crée le composant de modèle qui est utilisé dans les services
(Calculette, Optimisation, Post-Processeur) (Fig.D. 1).
Générateur
Service
L
Sj
R = ρ. Ei
π .R 2 ∂S j
U
I=
R ∂Ei
197
• Des réseaux de réluctance pour les dispositifs électromagnétiques
[PEL06]
• Des approches par moments magnétiques dipolaires, permettant de
calculer des forces en partant de description géométrique de systèmes électromagnétiques
[RAK07]
On peut remarquer que le composant de calcul est un composant logiciel. [FIS04] a
proposé des composants de calcul qui contiennent :
• Une simulation temporelle appelée par fichier « batch » (ex. simulation
numérique)
• Une composition de différents modèles de composants de calcul pour
modéliser les problèmes compliqués
On peut utiliser ces composants de calcul dans différents logiciels du commerce
(Matlab, Excel...) [GAL08].
La Fig.D. 2 donne une image d’un Générateur utilisant un modélise constitué par un
système d’équations analytiques (a) pour créer le composant de calcul (b).
Sj
Ei
∂S j
∂Ei
Donnée à l’entrée
Donnée à la sortie
(a) (b)
Fig.D. 2: Graphique du composant de calcul (b) qui est créé par un Générateur à partir des
équations analytiques du modèle (a)
Conformément à la Fig.D. 2.b, le composant de calcul offre une interface qui permet
de définir la valeur des paramètres en entrées E j et de calculer la valeur des paramètres en
∂S i
sorties ainsi que leurs dérivées partielles ( S i , ).
∂E j
198
3.d). Cette propriété permet au concepteur de connaître l’influence des paramètres d’entrée
sur les paramètres de sorties.
a
b
d
Sj
Donnée d’entrée pour le composant
∂S j C.O Ei
∂Ei Donnée de sortie pour le composant
Spécifications Résultat
199
I.3.2 Framework d’Optimisation
Cades-Optimization permet d’optimiser un system électrique en chargeant :
• Le composant de calcul
• Le composant d’optimisation
• La spécification, qui est le cahier des charges
La Fig.D. 5 représente la structure de Cades-Optimizer, dans laquelle, deux
composants logiciels se trouvent ensemble. On peut remarquer que les entrées du composant
de calcul sont les sorties du composant d’optimisation et inversement.
Optimization
Optimization Framework
: Le flux des valeurs au cours du
processus d’optimisation
L'échange d'informations entre le
composant de calcul et le composant
d’optimisation
C.O
Spécification Résultat
(a) (b)
Fig.III. 40: Interface graphique de CADES-Optimizer permettant à l’utilisateur de configurer le
problème d’optimisation (a) Sélection du composant de calcul, du composant d’optimisation et
configuration de l’algorithme d’optimisation, puis saisie des spécifications (b)
Le composant d’optimisation SQP est implémenté par réutilise l’algorithme développé
dans [POW85] et implanté dans la bibliothèque numérique HSL-VF13 [HAR87]. Dans nos
travaux, nous implantons les algorithmes: PSO, RTS, ES avec les propriétés données dans le
200
chapitre II. En plus, en utilisant le composant logiciel, nous pouvons hybrider
automatiquement les algorithmes [NGU07]. Cette approche permet le dimensionnement des
cas à fortes contraintes qui sont traités dans la thèse de [RAK07].
(a) Géométrique d’un circuit magnétique d’un (b) l’évolution d’un paramètre de conception
point optimal dans le problème multi-optima pendant le procès l’optimisation
201
II.1 Rappel de modèle de conception
Modèle de conception
Mcanal, cdy
Calculs de masse des composants intégrés
Vérification de la stabilité du système
Pour les blocs des équations analytiques, on écrit les équations analytiques. Par
exemple, la masse de canal de puissance (Mcanal) est la somme des masses de l’auto-
transformateur MAT, du redresseur MRe, des inductances d’interphase MSIP, et du filtre
MFPB, on écrit :
Mcanal=MAT+MRe+MSIP +MFPB
Pour les blocs de Simulation Saber + FFT, on peut remarquer que la procédure de
batch permet d'intégrer la simulation SABER dans le modèle de calcul sous CADES. On
utilise pour cela une fonction externe dans le Générateur. Cette fonction est utilisée pour
appeler une simulation en batch. Cette fonction est une ou des classe(s) Java compilée(s)
comme illustré dans l'exemple du calcul du taux individuel de harmonique 11 du courant
d’entrée ThIe11. Cette grandeur est calculée en utilisant le résultat de la simulation Saber.
202
Finalement, dans le modèle de calcul sous Cades, on écrit donc :
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Import ";Z:\\ Simulation.jar";
//Cette ligne permet de localiser le package qui contient la fonction externe
(1)
(2)
ThIe11=T_harmonique11Ia (n11, R11, n21, R21, n31, R31, n12, R12, n22, R22, n32, R32, na, RPrimaire, Lfa, Lf11, Lf21,
Lf31, Lf12, Lf22, Lf32, Sf, h, ni, R1BI, LfIP, SfI, hi, rf, C, L)
(3)
(1) et (3) : Les lignes non reproduites ici contiennent les équations analytiques des blocs jaunnes
(2) : Cette ligne fait la liaison entre le modèle de calcul Cades qui utilise la grandeur Harmo11Ia et Saber qui à travers
Java fournit la grandeur du taux individuel de harmonique 11 (T_harmonique11Ia). Les grandeurs entre les
parenthèses sont les 31 paramètres d’un système électrique donc a besoin Saber pour faire la simulation.
On peut remarquer que parmi les 31 paramètres, il y a 29 paramètres donc la valeur est calculé par les équations
analytiques, ce sont des éléments de vecteur Psaber= (n11, R11, n21, R21, n31, R31, n12, R12, n22, R22, n32, R32,
na, RPrimaire, Lfa, Lf11, Lf21, Lf31, Lf12, Lf22, Lf32, Sf, h, ni, R1BI, LfIP, SfI, hi, rf)
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
public double[] jacobian_ T_harmonique11Ia (double a1,double a2,double alpha,double Bm_Tf,double D1, double
D2,double delta_b, double deltaSCu_primaire, double deltaSCu_secondaire1,double deltaSCu_secondaire2, double f, double
J, double k, double KB,double kd,double mu0, double na, double roCu,double Se,double Veff, double nIP, double rIP,
double LfIP,double AeIP,double LenIP, double C, double L){
// C’est le jacobien de la fonction de calcul du taux individuel harmonique 11 qui est calculée par Saber et retournée à Cades
//pour l’optimisation par gradient. On peut remarquer que pour les algorithmes d’optimisation directe qui n’ont pas besoin du
// Jacobien, cette fonction n’est pas utilisée. Souvent, on retourne à un tableau de zéros.
}
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La fonction « T_harmonique11Ia » contient les codes qui permettent de:
a. Créer le fichier system.scs (Input de SABER) qui contient les commandes
de Saber :
-Changement de la valeur des paramètres du circuit électrique.
-Simulation du circuit
-Calculs et enregistrement des résultats nécessaires sous fichier texte.
b. Lancer une simulation en mode batch
c. Lire les résultats fournis par Saber
203
La Fig.D. 8 présente la procédure de bath
Fonction Externe
204
METHODES ET OUTILS POUR LA CONCEPTION DE COMPOSANTS INTEGRES
DANS UN RESEAU ELECTRIQUE EMBARQUE
Advances in power electronics of the late twentieth century has led to electrical energy
converters that are very reliable and efficient. These power electronic converters enable
designers of embedded systems (planes, ships, road vehicles…) to integrate more and more
electrical equipment while improving performance, comfort and safety of users. This
movement supports the substitution of hydraulic and pneumatic energy by electric power.
Airbus does not stay away from this evolution. The medium term objective is to
rationalize the on-board energy in order to create a plane more and more electric powered. It
means that aircraft systems powered by hydraulic and pneumatic energy (flight control, air
conditioning ...) are more and more fed by electrical energy. Thus, the on-board electrical
power increases quickly: 275 kVA for the Airbus A320, 900 kVA for the Airbus 380, 1 MW
for the future «bleedless » - Airbus A30X. For dealing with this challenge of increasing
power, new electrical system architectures are needed.
The aim of this thesis is to study and develop methods and tools for optimizing the
design of an embedded electrical system with the following objectives: minimizing the mass,
the volume, the cost and/or maximizing the efficiency while respecting many constraints
(power quality, network stability). These methods and tools are applied to the design problem
of a power channel for the new generation Airbus aircrafts («bleedless » type).
Key words: Design, power channel, modeling, optimization, embedded electrical system