Calcul Des Treillis
Calcul Des Treillis
Calcul Des Treillis
Partant du fait qu’un système de trois barres articulées à leurs extrémités constitue un
système isostatique de base où il n’ y’a pas de mécanisme, contrairement à un système
de 4 barres articulées qui lui présente un mécanisme.
??
Pour rendre le système à 4 barres, isostatique, il faut rajouter une barre, telle que sur la
figure ci-dessus. Il devient donc un système triangulé. Si on généralise cette
construction, on obtient des structures de plus en plus complexes, appelés Treillis,
pouvant supporter des charges importantes, comme sur la figure ci-dessous :
Physiquement les nœuds d’un treillis ne sont pas forcement articulés, en pratique ils
sont même soudés, c’est donc juste une hypothèse de calcul qui est valable si :
𝐸𝐼
1-les poutres constitutives sont élancées avec, ( 2 ) ≪ 1 , de manière à ce qu’on
𝑙
puisse négliger les moments
2- les chargements sont ramenés aux nœuds (par équivalence statique) ;ex :
p pL/2 pL/2
1
𝑑𝑀
De ce fait on néglige les moments et les efforts tranchants ( = 𝑑𝑥 ),dans les poutres, qu’on
considérera comme des barres ne supportant que les efforts normaux de traction ou
compression.
Ces hypothèses permettent de simplifier l’étude des treillis, et réduit le nombre d’inconnues
en les ramenant à une inconnue par barre.
Les treillis, ou systèmes triangulés comme les appelle parfois, sont devenus l’un des
types de structures les plus utilisés à partir de la révolution industrielle. Cela découle de
leur efficacité et de la possibilité de les utiliser d’une façon systématique en cas de
préfabrication. Les treillis peuvent être plans ou tridimensionnels.
2
Projet d’un hangar mobile pour l’aviation
militaire des Etats-Unis, 1951, arch. K. Wachsmann
Sur les structures n’agit pas seulement le poids propre, mais aussi le poids des éléments non
structuraux, les charges variables (c’est-à-dire le poids des personnes et des meubles sur les
planchers des bâtiments, de la neige sur les toitures, etc.), la poussée du vent et les forces
d’inertie dérivant des accélérations de masse (par exemple les tremblements de terre, les
chocs, etc.)
3
4
Châssis Automobile
5
IV.2- Calcul des treillis isostatiques
Les différentes formes des treillis :
Poutre treillis en N
(s : membrure supérieure, i : membrure inférieure, d : diagonale, m : montant)
6
Treillis spatiaux (3D)
b + r = 3n (en 3D)
b+r étant le nombre total d’inconnues, interieurs (b) et exterieurs (r). Dans le cas des treillis
plans (2D), l’isostaticté exterieure s’exprime par r=3. Pour les treillis spatiaux (3D), r=6.
La méthode analytique
Conventions : On considérera l’effet des barres sur les nœuds ainsi pour une barre en
traction par exemple:
Effet des nœuds sur la barre Effet de la barre sur les nœuds
L’indice (i) porte sur toutes les barres concourantes au nœud (j), Fxi, Fyi sont les
composantes x,y de l’action de la barre (i) sur le nœud (j). Pjxi , Pjyi les composantes de la
charge extérieure appliquée sur le nœud (j)
Exemple d’application :
D
8
B
A C C F
PC
C E
P P
- Détermination des réactions :
B D
RFy
RA
A F
C E
RAx
P P
- Equilibre global :
9
Nœud A :
(√2/2)FAB + P = 0
FAB
(√2/2)FAB + FAC = 0
Interprétation : P
(√2/2)FAB – FBC = 0
FAB
(√2/2)FAB + FBD = 0
B
FB
D
Donc FBC = P
FBC
Et FBD = - P
Interprétation :
Nœud C : FCD
FCB
(√2/2)FCD + FCB – P = 0
FCA C
(√2/2)FCD + FCE – FAC = 0
FC
Donc FCD = 0 E
Et FCE = P P
Interprétation :
10
Nœud D :
Donc FDF = √2 P
FD
FD
Et FDE = - P FDC F
E
Interprétation :
Nœud E :
FED
FED – P = 0 E
FEC – FEF = 0 FEC FE
F
Donc FEF = – P
P
Interprétation :
Nœud F :
FFD
(√2/2)FFD + P = 0
P
(√2/2)FFD + FFE = 0
Remarque :
11
La méthode de Ritter-Cullman
Cette méthode présente l’avantage de déterminer l’effort dans une barre quelconque
sans avoir au préalable à calculer les efforts dans d’autres barres (comme pour la méthode
précédente.
Exemple d’application :
E
C G I
D E
d
B
A
D F H
P P P
1 2
On imagine une coupe MN qui sépare le système en deux parties et ne rend compte que
les barres 1,2 et 3.
12
M
E
3
C
D E
d 2
B
A 1
D F H
P P P
N 2
1
Les deux partie du treillis sont ont équilibre et on peut remplacer la partie droite par les
efforts F1, F2 et F3 .
E F3
C
D E
d F2
A F1 B
D F H
P P P
Remarque : On peut bien entendu coupler les deux méthodes dans la résolution d’un
problème.
La résolution des treillis hyperstatiques suit la même démarche basée sur le théorème de
Menabréa, à savoir une série de calculs isostatiques dans les différents états (i). Pour ces
N = N0 + i (Xi . ni)
Où, ici, les Xi sont les inconnues hyperstatiques internes, à savoir les efforts normaux dans
s
j 1
ij X j di 0
Où ;
𝑛𝑖 . 𝑁0 𝑛𝑖 . 𝑛𝑗
𝑑𝑖0 = ∫ 𝑑𝑠 𝑒𝑡 𝑠𝑖𝑗 = ∫ 𝑑𝑠
𝐸𝑆 𝐸𝑆
∁ ∁
Application : Etude d’un contreventement ;
B C
Supposons le contreventement
de forme carrée, de coté L, et
P
les diagonales de longueurs 𝐿√2
A D
14
Le système étant hyperstatique, intérieur, de degrés 1. Le système est rendu isostatique « en
coupant » une barre. On définira notre état(0) en coupant la diagonale BD, et notre inconnue
hyperstatique est l’effort dans cette barre.
Etat (0) :
L’équilibre global nous donne :
P B C
RAX0= -P,
y ET RAY0 + RDY0= 0 ;
On notera FXY
⃗⃗⃗⃗⃗ l’effort dans la barre XY, dirigé arbitrairement du nœud X vers le nœud Y.
-Equilibre du nœud B :
F⃗⃗⃗⃗⃗⃗
AB0 + 0 = 0 𝑒𝑡 − 𝐹⃗⃗⃗⃗⃗
𝐶𝐵 0 + 𝑃 = 0
-Equilibre du nœud A :
√2 √2 √2
FAB
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 0 − FCA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . + 𝑅𝐴𝑌0 = − FCA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . −𝑃 = 0 𝑒𝑡 − FCA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . − FDA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ + 𝑅𝐴𝑋0 = 0
2 2 2
Donc : FCA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = −𝑃. √2 et P − FDA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ − 𝑃 = 0 ⟹ FDA0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 0
-Equilibre du nœud D :
F⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
AD0 + 0 = 0 Et − F⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
CD0 + 𝑅𝐷𝑌0 = 0 ⟹ F⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
CD0 = P
Etat(1) :
15
B C
L’équilibre global nous donne :
1 RAX1= 0,
1
A D et RAY1 + RDY1= 0 ;
-Equilibre du nœud B :
√2 √2
F⃗⃗⃗⃗⃗⃗
AB 1 + −1. =0 𝑒𝑡 − 𝐹⃗⃗⃗⃗⃗
𝐶𝐵 1 + 1. =0
2 2
−√2
l’effort dans les barres AB et BC est une compression de ,
2
-Equilibre du nœud D :
√2 √2
FAD
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 1 + −1. =0 𝑒𝑡 −𝐹𝐶𝐷
⃗⃗⃗⃗⃗ 1 + 1. =0
2 2
√2
L’effort dans les barres AD et DC est une compression de − 2
-Equilibre du nœud A :
√2 √2
−FAD
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 1 − FCA
⃗⃗⃗⃗⃗ 1 =0 𝑒𝑡 −𝐹𝐴𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗ 1 − FCA
⃗⃗⃗⃗⃗ 1 =0 ⟹ FCA
⃗⃗⃗⃗⃗ 1 = −1
2 2
Barre AB BC CD DA AC BD
Sollicitation
Etat0 : N0 0 -P -P 0 +𝑃. √2 0
Etat1 : n1 √2 √2 √2 √2 +1 +1
− − − −
2 2 2 2
16
𝑛𝑖 .𝑁0 1 √2
Donc : 𝑑10 = ∫∁ 𝑑𝑠 = ∫𝐴𝐵 + ∫𝐵𝐶 … … + ∫𝐵𝐷 = (𝑃 .𝐿
𝐸𝑆 𝐸𝑆 2
√2 2𝑃𝐿 √2
+𝑃 . 𝐿 + 𝑃. √2. √2. 𝐿) = ( + 1)
2 𝐸𝑆 2
𝑛𝑖 .𝑛𝑗 𝑛12 1 𝐿 𝐿 𝐿 𝐿
et 𝑠𝑖𝑗 = ∫∁ 𝑑𝑠 ⟹ 𝑠11 = ∫𝐴𝐵𝐶𝐷𝐴𝐶𝐵𝐷 𝑑𝑠 = ( + + +
𝐸𝑆 𝐸𝑆 𝐸𝑆 2 2 2 2
2𝐿
+𝐿. √2 + 𝐿. √2) = (1 + √2)
𝐸𝑆
1. Notions de flambement
17
N
V L
Figure A
Phénoménologie : Une barre élancée, initialement rectiligne, soumise à une
compression croissante selon son axe z, fini par s’incurver ou fléchir, autour de son
inertie minimale, dés que la charge N atteint une valeur critique, N cr, appelée Charge
critique d’Euler
Figure B
X
Pour calculer cette charge critique, selon les conventions d’axes de la figure B, on
suppose la barre fléchie sous l’effet de N ; autour de l’axe x. D’après la loi
fondamentale de la flexion, issue de la résistance des matériaux, le moment fléchissant
s’écrit :
d 2V
M z EI x .
dz 2
18
Où V est la flèche (deplacement selon y) en un point d’abscisse z.
Or M(z) = N.V
Donc
d 2V
EI . 2
N .V 0
dz
En posant
N / EI
d 2V
2
V 0
dz 2
N
Equation différentielle du second ordre, dont la solution générale est de la forme :
V=Asinαz +Bcosαz
si . 0 0 A 0 V ( z) 0
quelque soit z , dans ce cas ,seul l’équilibre rectiligne est possible
si A sin( 0 ) 0 0 k
19
soit :
d’où :
EI
N k 2 2
2
0
2E I
E 2
c 2 . 2 .i 2
l0 . A 0
𝐼 𝑙0
𝑖𝑥 𝑜𝑢 𝑦 = √ 𝑥 𝐴𝑜𝑢 𝑦 𝑒𝑡 𝜆𝑥 𝑜𝑢 𝑦 = 𝑖
𝑥 𝑜𝑢 𝑦
20
N
0.3 2 I
M N . f . A. f .
c 1.3 v
L/2 f
v c NN
max M
I c 1.3
NN
N ν σ=-N/A
𝜐
M x + 𝜎 = −𝑀 𝐼
y
N
c s
s e
c 1.3 s
qui s’écrit encore :
s2 s ( c 1.3 e ) e . c 0
cette équation du second degré permet d’obtenir σs .
en posant
e
k
s
on obtient l’équation du second degré en k suivante :
21
e e
k (1 1.3 ) k 2
c c
d’ou l’on tire k :
k (0.5 0.65 e ) (0.5 0.65 e ) 2 e
c c c
on constate que :
e e 2
k f( ) f( 2 )
c E
c'est-à-dire que pour un acier donné (E24 par exemple) σe est donné, et k ne dépend
donc plus que d’une seule variable, l’élancement :
k f ( )
Donc, la verification au flambement des piéces réelles consiste à éviter la contrainte
d’affaissement à savoir :
σ(=N/A) ≤ σs
Divisons par σs multiplions par σe de part et d’autre de l’inéquation ci haut, on
obtient :
𝜎𝑒
. 𝜎 ≤ 𝜎𝑒
𝜎𝑠
k. e
𝑙
Dans le cas général ; 𝜆 = Où l est la longueur de flambement fonction de l0 et des
𝑖
conditions aux éxtremités de la barre.
22
𝐸
On écrira en général que : 𝜎𝑐 = 𝐶. 𝜋 2 𝑙 2
, où l0 reste la longueur de la barre et
( 0)
𝑖
C est une constante dépendant des conditions aux extrémités, tel que sur la fis 2.11. Le
tableau ci-dessous en donne quelques valeurs type. la longueur de flambement est donné
𝑙0
par : 𝑙 =
√𝐶
23
24
25
Exemple de caractéristiques géométriques relatives aux barres de section en cornière à ailes
égales
( à noter qu’ici les axes de la section sont Gy,Gz et non pas Gx,Gy comme dans le cours)
26
Exemple d’application :
Si nous reprenons l’exemple du contreventement vu, plus haut, la diagonale BD est en
compression et doit être vérifiée vis-à-vis du flambement :
1- Dans le cas d’un dimensionnement, P étant donné on cherchera la section :
P= 800 daN , L= 2m , acier E24 ( σe = 24 daN/mm2), section cornière à ailes égales
La longueur de la barre étant 𝐿√2 = 2.83𝑚, qu’on considérera biarticulée ( les barres sont par
exemple, directement soudées entre elles) , et donc la longueur de flambement reste l0 = 𝐿√2
Si on commence par choisir, dans la table des caractéristiques géométriques, la première
section 40x40x5 (mm) ;
𝑙 2830
ix=iy=12mm => 𝜆 = = ≈ 235
𝑖 12
le tableau des valeurs de k donne : k=8.394
𝑃⁄
√2
La contrainte de compression dans la barre BD étant : 𝜎= ≈ 1.5 𝑑𝑎𝑁/𝑚𝑚2
379
27