GEGM Chapitre 4 Conducteurs - Condensateurs Et Energie Électrostatique - Electricité - PR Mustapha EL METOUI 2019 2020
GEGM Chapitre 4 Conducteurs - Condensateurs Et Energie Électrostatique - Electricité - PR Mustapha EL METOUI 2019 2020
GEGM Chapitre 4 Conducteurs - Condensateurs Et Energie Électrostatique - Electricité - PR Mustapha EL METOUI 2019 2020
ma
Chapitre 4
Conducteurs, condensateurs et énergie
électrostatique
Dans un volume de matière on peut séparer les porteurs de charges en deux catégories : les charges fixes,
animées d’un mouvement de vibration autour de leur position d’équilibre, et les charges de conduction,
encore appelées charges libres, qui peuvent se déplacer dans tout le volume de matière. Dans un métal
cristallin, par exemple, la première catégorie est constituée des ions, disposés périodiquement en chacun
des noeuds du réseau, et la seconde d’électrons, issus de l’ionisation, qui ne sont liés à aucun atome
particulier et qui sont capables de se déplacer dans tout le réseau. Ces derniers sont les électrons de
conduction ou électrons libres.
On distingue alors les isolants, dans lesquels toutes les charges sont localisées, des conducteurs qui
contiennent un grand nombre de charges de conduction, susceptibles de se mettre en mouvement sous l’ac-
tion d’un champ électrique. Les conducteurs les plus connus sont les métaux. Il existe aussi les électrolytes,
système dans lequel des ions libres peuvent se déplacer.
ceci revient à dire que le potentiel est le même en tout point intérieur du conducteur.
1. l’action macroscopique de l’ensemble de charges libres sur l’une d’entre elles est nulle
Ý
Ñ Ý
Ñ
2. En électrostatique, la seule force considérée est la force électrostatique F “ q E
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La continuité du potentiel à la traversée d’une surface chargée, nous permet d’affirmer que la
surface d’un conducteur est une surface équipotentielle :
3. La surface d’un conducteur en équilibre électrostatique est une surface équipotentielle, les lignes de
champs sont donc perpendiculaires à cette surface, elles s’arrêtent à la surface et ne se prolongent
pas à l’intérieur, où le champ est nul.
4. L’équilibre d’un conducteur impose une certaine forme de distribution de charges dans le conduc-
teur. En effet, la forme locale du théorème de Gauss, à l’intérieur du conducteur en équilibre,
permet d’écrire :
Ñ
Ý ρint
div E int “ “0
0
ce qui implique que la charge électrique totale à l’intérieur d’un conducteur en équilibre
est nulle. Il y a une compensation exacte entre les charges positives et les charges négatives :
ρint “ 0 (4.3)
Eext
dΣ n
Σ
M
n
σ>0
P
Σ
S
Ei = 0 N n
Σ
On sait que le champ électrostatique est normal à la surface S du conducteur en équilibre (surface
équipotentielle), le flux à travers la paroie latérale est par conséquent nul, aussi, le champ à l’intérieur du
conducteur est nul, sa contribution au flux l’est également. Le flux total n’est donc dû qu’à la contribution
du champ extérieur. On déduit finalement que :
σ
Eext “
0
le champ électrostatique créé au voisinage immédiat d’un conducteur chargé en équilibre, avec une
densité surfacique σ, est normal à la surface du conducteur et a une intensité égale à σ{0 :
Ñ
Ý σÝ
E “ Ñ n (4.4)
0
où Ñ
Ý
n est le vecteur unitaire normal et extérieur au conducteur chargé.
dS étant une surface élémentaire du conducteur, centrée sur le point P et portant la charge élémentaire
σpP q dSpP q. La charge électrique totale portée par ce conducteur s’exprime par :
ij
Q“ σpP q dSpP q
S
Sur ces deux expressions, nous constatons que si nous chargeons le conducteur avec une charge kQ, la dis-
tribution de charges correspondante sera égale à kσ. En vertu du théorème de superposition, le potentiel
correspondant à l’équilibre sera alors égale à kV . Il existe alors une relation de proportionnalité
entre la charge et le potentiel pour un conducteur . Le coefficient de proportionnalité est appelé
capacité du conducteur (à ne pas confondre avec la capacité d’un condensateur), ce coefficient, tou-
jours positif, est indépendant de l’état de charge du conducteur, il ne dépend que de ses caractéristiques
géométriques et du matériau dont il est fait.
Définition : La capacité d’un conducteur en équilibre électrostatique est définie par :
Q
C“ (4.5)
V
où Q est la charge électrique totale du conducteur porté au potentiel V . L’unité de la capacité
est le F arad (symbole F ). L’ordre de grandeur d’une capacité usuelle est le microfarad 10´6 F
voir le picrofarad 10´9 F
C “ 4π0 R (4.7)
A.N : R “ 1 cm C “ 1, 1 ¨ 10´12 F “ 1, 1 pF
Il est utile, pour évaluer rapidement les ordres de grandeur, de retenir que les systèmes de
conducteurs avec des dimensions de l’ordre du centimètre donneront des capacités de
l’ordre du pico-farad.
σA σB
dSA
ΣΑ ΣΒ
dSB
VA > VB VB
A B
Tube de champ
électrostatique
Figure 4.1 – Eléments correspondants pdSA q et pdSB q de deux conducteurs en influence mutuelle
découpe sur A et B deux éléments de surfaces dSA et dSB . On appelle ces deux éléments de surfaces
"éléments correspondants".
Formons une surface de Gauss en refermant ce tube par deux surfaces complémentaires ΣA et ΣB
contenues dans les deux conducteurs. Le champ étant par définition tangent en tout point de la surface
latérale du tube, et il est nul dans les conducteurs. Le flux du champ électrostatique sortant à travers
cette surface de Gauss est donc nul, et par conséquent, la charge totale intérieure à cette surface de Gauss
est nulle. On conclut alors que la charge σA dSA portée par l’élément de surface dSA du conducteur A
est opposée à celle portée par l’élément correspondant sur B, du coup, σA dSA “ ´σB dSB . Ce résultat
constitue le théorème des éléments correspondants.
Théorème : Les charges portées par 2 éléments correspondants de deux conducteurs en équi-
libre électrostatique sont opposés.
EB
B A
- -
-
+ + +
Sol
- - + +
Feulles d'or
Influence totale
Deux conducteurs sont dits en influence totale si l’un des conducteurs entoure complètement l’autre 5 .
Dans ce cas, en supposant par exemple que le potentiel du conducteur intérieur soit plus élevé, toutes les
lignes de champ partiront de ce conducteur pour arriver sur la surface intérieure du conducteur creux.
Supposons que les conducteurs A et B portaient respectivement, à l’état initial, les charges `q et `Q,
le théorème des éléments correspondants nous indique que, dans le cas où les deux conducteurs restent
isolés (figure 4.3 a), la charge de la face interne du conducteur creux pBq est nécessairement égale à ´q
et la face externe Q ` q. Si le conducteur B n’est plus isolé, par exemple relié au sol (figure 4.3 b), les
charges situées sur la face externe "s’écoulent" vers la Terre, et on aura donc une face externe déchargée
et une face interne qui portera toujours la charge ´q.
+ + + +
+ +
+
+ _ _
_ _ _
_ + + + _ _
+ + + _ + +
A B + + _
+
_ + +
_ _ + A + B
VA q + _
_
+
(-q) VB + VA q (-q)
+ + + _ +
_ + _ + + _
_ _ +
+ _
+
+
+ + + (q+Q)
Terre VB = 0
(a) (b)
Figure 4.3 – Distribution de charges sur les surfaces de conducteurs en influence totale : a) le conducteur
extérieur étant isolé ; b) le conducteur extérieur étant relié à la Terre.
Les éléments Cij de cette matrice carrée ne dépendent que de la géométrie du système de conducteurs, ils
s’expriment en f arad. L’élément Cii de la diagonale correspond à la capacité du conducteur i en présence
de tous les autres conducteurs 6 , les Cii sont toujours positifs. L’élément Cij,i‰j est appelé coefficient
d’influence du conducteur j sur le conducteur i. Les éléments Cij,i‰j vérifient les propriétés suivantes :
— Les Cij sont
ÿ toujours négatifs et Cij “ Cji (matrice symétrique).
— Cii ě ´ Cji , l’égalité n’étant possible que dans le cas d’une influence totale.
j‰i
La dernière inégalité est une conséquence du théorème des éléments correspondants. En effet, prenons par
exemple le conducteur A1 porté au potentiel V1 alors que les autres sont mis au potentiel nul. Tous les
tubes de flux partant de A1 n’aboutissent pas nécessairement à un autre conducteur (ils ne le feraient que
5. Si seule une partie des lignes de champ issues d’un conducteur arrive sur l’autre, on dit alors que ces deux conducteurs
sont en influence partielle.
6. A ne pas confondre avec la capacité propre Ci du conducteur isolé, seul dans l’espace.
pour une influence totale). Donc, cela signifie que la charge totale située sur A1 est (en valeur absolue)
supérieure à l’ensemble des charges situées sur les autres conducteurs, c’est à dire que :
ÿ
Q1 “ C11 V1 ě ´ C1j V1 (4.10)
j‰1
A2
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
q2xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
A1
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
qn xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx An
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxxxxx
A1 A2
O1 R2
d
R1
O2
Q1 Q2
1.
Q1 Q2
VA1 “ ` (4.11)
4πε0 R1 4πε0 d
Q1 Q2
VA2 “ ` (4.12)
4πε0 d 4πε0 R2
soit donc, en notation matricielle :
ˆ ˙ ˆ 1 1 ˙ˆ ˙
V1 1 R1 d Q1
“ 1 1 (4.13)
V2 4πε0 d R2 Q2
2. La matrice des coefficients de capacité et d’influence est alors obtenue en inversant la matrice :
ˆ 1 1 ˙
1 R1 d
1 1 (4.14)
4πε0 d R2
On trouve :
4πε0 R1
C11 “ (4.15)
1 ´ R1 R2 {d2
4πε0 R2
C22 “ (4.16)
1 ´ R1 R2 {d2
´4πε0 R1 R2
C12 “ C21 “ (4.17)
dp1 ´ R1 R2 {d2 q
On vérifie bien que :
— C12 “ C21 , donc la matrice des coefficients de capacité et d’influence est symétrique
— C12 et C21 sont négatifs
— C11 et C22 sont positifs
En faisant tendre d vers l’infini, on retrouve la capacité du conducteur A1 seul.
4.2 Condensateurs
A2
Qe
Q1
Armature interne
A1
Armature externe
(Q2 = Qi + Qe)
Qi = - Q 1
Condensateur sphérique
Ce type de condensateur est constitué d’une sphère conductrice de rayon R1 , portant une charge
positive `Q, placée à l’intérieur d’une coquille sphérique conductrice mince de rayon R2 portant une
charge ´Q.
R2
O
R1
Q
-Q
Ñ
Ý dV prq Ñ
V pr, θ, ϕq “ V prq et E pr, θ, ϕq “ EprqÑ
Ý
er “´ Ý
er
dr
En appliquant le théorème de Gauss à une sphère de rayon r, compris entre R1 et R2 , nous obtenons :
Ñ
Ý 1 QÑ Ý
E prq “ er (4.23)
4π0 r2
Nous en déduisons :
ż R2 ż R2 ˆ ˙
Q dr Q 1 1
V1 ´ V2 “ Eprqdr “ “ ´ (4.24)
R1 4π0 R1 r2 4π0 R1 R2
Condensateur cylindrique
R2 R1
h +Q -Q
Nous négligerons ici les effets de bords (les perturbations de champ aux extrémités sont négligeables)
lié au caractère fini de la longueur h. Cela revient à renvoyer à l’infini les extrémités du condensateur.
Tout se passe, dans cette approximation, comme si le système était non seulement de révolution autour
de l’axe pOzq, mais aussi invariant pas translation parallèlement à l’axe pOzq. Dans ces conditions, le
champ et le potentiel sont, en coordonnées cylindriques, de la forme :
Ñ
Ý dV prq Ñ
V pr, θ, zq “ V prq etE pr, θ, zq “ EprqÑ
Ý
er “´ Ý
er
dr
En appliquant le théorème de Gauss à un cylindre de hauteur h et de rayon r, compris entre R1 et R2 ,
nous obtenons :
Ñ
Ý 1 QÑ Ý
E prq “ er (4.26)
2π0 h r
Nous en déduisons :
Q R2
V1 ´ V2 “ Ln (4.27)
2π0 h R1
La capacité du condensateur cylindrique est donc :
Q 2π0 h
C“ “ R2
(4.28)
V1 ´ V2 Ln R 1
Condensateur plan
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ V2
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _
k −σ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
e
+ + + + + + + + + + V1
j
+σ + + + + + + + + + +
i + + + + + + + + + +
Il est constitué par deux plans parallèles de surface S distants de e et uniformément chargé `σ et ´σ.
Entre les deux armatures, le champ électrostatique est la superposition des champs créés par chacune des
armatures (on néglige là aussi les effets de bords) :
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý σ ÑÝ ´σ Ñ Ý σÑ Ý
E “ E1 ` E2 “ k ` p´ k q “ k (4.29)
2ε0 2ε0 ε0
La différence de potentiel entre les deux armatures est alors :
ż z2
ÝÝ
Ñ Ñ σ
V1 ´ V2 “ E dz “ e (4.30)
z1 ε0
V1 Q1 Q2 Qn
U
V2 -Q1 -Q2 -Qn
Condensateurs en série
V0 V1 V2 Vn
+Q -Q +Q -Q +Q -Q
Considérons n condensateurs de capacités Ci mis en série. On porte aux potentiels V0 et Vn les deux
extrémités de la chaîne et on apporte la charge Q sur le premier condensateur. En supposant que tous
les condensateurs sont initialement neutres, il s’établit la charge ˘Q (par influence) sur les armatures
des condensateurs adjacents. La tension totale aux bornes de la chaîne de condensateurs s’écrit alors
simplement :
V0 ´ Vn “ V0 ´ V1 ` V1 ´ V2 ` . . . ` Vn´1 ´ Vn
Q Q Q
“ ` ` ... `
C C2 Cn
˜1 ¸
n
ÿ 1
“ Q (4.34)
C
i“1 i
Puisqu’on peut toujours définir le potentiel nul à l’infini, on obtient l’expression suivante pour l’énergie
électrostatique d’une charge ponctuelle placée en un point où le potentiel est V :
We “ qV (4.37)
Cette énergie correspond donc au travail qu’il faut fournir pour amener la charge depuis l’infini à sa
position actuelle. Notons que l’énergie électrostatique ne prend en compte ni l’énergie nécessaire à la
création initiale des charges ni celle nécessaire à la constitution du milieu dans lequel elles sont placées.
q2
r12 P2
q1 r23
P1
r13 P3
q3
Pj
qj
Ainsi de façon générale, l’énergie requise pour amener une j me charge qj au point Pj a pour expression :
ÿ 1 qi
Wj “ qj V pPj q “ qj (4.38)
iăj
4π0 rij
L’énergie totale We qui est nécessaire pour amener le système de charges dans l’état pqi , Pi q est, par
définition, simplement égale à la somme de toutes les contributions de type 4.38. Nous obtenons ainsi :
ÿ
We “ Wj
j
ÿ 1 qj qi
“
j,iăj
4π0 rij
1 ÿ 1 qj qi
“ (4.39)
2 j,i‰j 4π0 rij
Dans cette dernière expression, le facteur 21 apparaît parce que chaque couple pqi , qj q est compté deux
fois. L’expression 4.39 de l’énergie peut aussi s’écrire en fonction du potentiel sous la forme :
1ÿ
We “ qj V pPj q (4.40)
2 j
ÿ 1 qi
avec, rappelons le, V pPj q “ est le potentiel créé au point Pj par toutes les autres charges.
iăj
4π0 rij
— distribution linéaire : ż
1
We “ λV pP qdl (4.42)
2 C
— distribution superficielle : ij
1
We “ σV pP qdS (4.43)
2
S
— distribution volumique : ¡
1
We “ ρV pP qdτ (4.44)
2
τ
1 1 1 Q2
We “ QV “ CV 2 “ (4.46)
2 2 2 C
Ceci est l’énergie nécessaire pour amener un conducteur de capacité C au potentiel V .
_
V1 V2
V1 V2
+Q -Q
1 1
We “ pQ1 V1 ` Q2 V2 q “ Q pV1 ´ V2 q (4.48)
2 2
1 1 2 1 Q2
We “ Q pV1 ´ V2 q “ C pV1 ´ V2 q “ (4.49)
2 2 2 C
Ainsi, un condensateur peut emmagasiner de l’énergie électrostatique. Considérons le cas d’un conden-
sateur plan de densité surfacique σ uniforme et dont les armatures, séparées d’une distance e, ont une
surface S commune. L’énergie de ce condensateur s’écrit :
˙2
1 Q2 1 pσSq2 ε0 E 2
ˆ
1 σ
We “ “ “ ε0 pS eq “ τ (4.50)
2 C 2 ε0 S 2 ε0 2
e
Ñ
Ý
où τ est le volume compris entre les deux armatures, où réside le champ E .
MAGNETOSTATIQUE