Histoire Litteraire s2 3
Histoire Litteraire s2 3
Histoire Litteraire s2 3
D. MASSONNAUD
Œuvres étudiées : Aurélien ARAGON, Le parti pris des choses – F.
PONGE, Le ravissement de Lol V Stein DURAS, Fin de partie –
BECKETT, Quai Ouest – Koltès.
Le XXe siècle
• Début du siècle : (1870‐1940) ‐> 3ème république. Le XXe comme
continuité du XIXe siècle. 1870 : guerre contre la Prusse (perte de la
Lorraine).
• Constante de la 3e république : l’esprit colonial, mouvement de
laïcité du pouvoir politique (1905 : loi de séparation de l’église et
l’état), innovations technologiques (Aviation : 1897, voiture
automobile : 1885, le cinématographe : 1885, phonographe : 1877).
• Tournant important : l’affaire Dreyfus (1896–1906) ‐> 1890 : des
journaux, des théoriciens, développe la pensée de l’antisémitisme.
1898 : « J’accuse », Zola. ‐> Cf. p. 44/45. Création de la Ligue des
droits de l’homme par les dreyfusards (Anatole France, Charles
Péguy, Jules Renard, Pissaro, Signac, Bonnard, Langevin) en 1898 ‐>
L’artiste comme une conscience de son temps.
• Anti‐dreyfusard : (Barres, Vernes) ‐> esprit patriotique, (Léon
Daudet, Maurras) ‐> esprit antisémite.
• Premiers auteur du XXe : Proust (A la recherche du temps perdu),
Gide (théoricien> inventeur de la notion de mise en abymes),
Mallarmé (grande figure du mouvement symbolique).
• Sur le plan esthétique, le XIXe siècle perdure jusqu’en 1914. 1890 ‐>
1914 : prologue du XXe siècle.
• Debut du XXeme : Freud. 1905 : invention de la formule de la
relativité. 1908 : Cubisme. 1916 : cours de linguistique de F.
Saussure.
• Apparition de journaux et revues spécialisés : Comédia, La revue
blanche, les cahiers de la quinzaine, La nouvelle revue française…
• Apparition du roman de gares, du roman d’aventure, roman policier,
roman d’enquête criminelle, bande dessinée…
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Le roman (1890 ‐1914)
• Panne du roman, lié au décadentisme : crainte par rapport à
l’idéologie dominante du progrès, le manque de confiance en
l’Histoire. Le roman connaît une nouvelle forme : enlisement de
l’action dans le descriptif. Comme si l’Histoire n’avancerait pas, un
mouvement de frein. ‐> Phénomène comparable durant les années
1955‐ 1970.
• Mouvement de crise lié à la représentation du temps. Peu de très
grande production romanesque. Des petites nouvelles liées au
fantastique et au merveilleux se développent (Ex. Edgar Poe par
Baudelaire).
• Quelques romans exotiques (Ex. Pierre Loti Aziyadé), une écriture
originale avec des marques de l’«écriture artiste » : une écriture qui
se regarde faire. Ecriture de la sensation qui va travailler sur le
changement de catégorie syntaxique. (Cf. p. 15/16)
• Le grand Meaulnes d’Alain Fournier (1886 – 1914) : transposition
d’éléments autobiographique, présence du rêve très forte,
rapprochement possible avec Les filles du feu de Nerval. Roman
intéressant car un « roman poétique » (Cf. p. 62/63).
• Un art de la notation, de la précision (du mot/de l’écriture de la
sensation). Rendre par le langage la sensation juste. Ecriture de la
sensation, des perceptions.
• Ecrire au plus près des états sans leurs chercher des causes
rationnelles : « Ecrire par petits bonds, sur des sujets qui surgissent à
l’improviste. » Jules Renard.
• Marcel Schwob, recueil de Vies imaginaires (Auto‐fiction). « L’art est
à l’opposé des idées générales, ne décrit que l’individuel, ne désire que
l’unique. Il ne classe pas, il déclasse. » in Préface de Vies imaginaires.
• Ecriture qui va à l’encontre à la réalisation de type (anti balzacien).
Avoir le plaisir de découverte d’un être absolument unique et
familier.
• Le roman se théorise avec André Gide (1869 – 1951) (Les Caves du
Vatican ou Les Faux monnayeurs (1925) et Romain Rolland (1866 –
1944), penseur le roman. « Le renouveau du genre doit venir de
l’invention de nouveaux personnages. » Gide.
• Apparition et influence du roman russe (Dostoïevski et Tolstoï) et
roman anglais. Personnages très forts sur le plan de la singularité.
Bakhtine : La Poétique de Dostoïevski. Réflexion sur l’acte, la valeur
de l’acte.
• 1893 : Le Journal de Gide : invention de la notion de mise en
abymes. (Cf. p. 170 – 185).
• Romain Rolland : Jean‐Christophe (1904 – 1912), roman marquant
car une roman chronologique, quasi autobiographique, 10 volumes,
écrit sur 8 années. Nomadisme du personnage qui circule entre
l’Allemagne et la France. (Cf. p.64/66).
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• Romain Rolland introduit Gandhi dès les années 35 en Occident et
fait connaître sa pensée.
• L’aboutissement du XIXe jusqu’au dernier moment : Proust. 1896 :
Les plaisirs et les jours: écriture en prose, fictionnelle. L’indifférent,
Jean Sauteuil, À la recherche temps perdu (œuvre longue, narrateur
personnage, homo diégétique) ‐> 7 volumes dont la rédaction et
publication s’échelonne entre 1909 et 1927. Du coté de chez Swann,
A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Du coté de Guermantes,
Sodome et Gomorrhe, La prisonnière, Albertine disparue, Le temps
retrouvé. (Cf. p 115 – 140).
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• 1896 : Ubu Roi d’Alfred Jarry, monté par Lugné‐Poe. (Cf. p.28) Mais
Lugné‐Poe s’intéresse également au travail de Claudel. (Cf. p.
161/164). 1889 : Tête d’or, 1893 : La ville, 1900 : L’échange, 1912 :
L’annonce faite à Marie.
• Claude invente un vers fondé sur l’unité de souffle ‐> verset (ou
« vers essentiel »)
• Partage du midi : première version en 1906.
• Création en 1909 du théâtre des arts, décors de peintres
contemporain : les peintres nabis, les peintres abstraits, etc… ‐>
1913 : Le sacre du printemps.
• 1913 : La plus forte révolution avec Jacques Copeau : création du
théâtre du vieux colombier ‐> invention du plateau et tréteaux nus,
l’acteur au centre de tout. Théorie moderne du rôle de l’acteur.
(tradition perpétuée par Louis Jouvet).
• Drame de Bernstein à la mode : Mélo.
La poésie
• 1898 : Mort de Mallarmé (« premier symbolique »).
• Un retour à la poésie accessible pour tous.
• Francis Jammes ‐> en 1900 représentant de l’école symbolique. Il
développe une poésie simple, plus prosaïque, une sorte de poésie
du terroir ‐> opposition au parisianisme du premier symboliste.
• Maurice Maeterlinck (1862 – 1949), poète et dramaturge, grande
figure des symbolistes belges.
• Absence d’immenses auteurs de poésie, d’auteurs majeurs. Quelque
poète fantaisiste : Francis Carco….
• Claudel écrit un recueil très important : Cinq grandes œuvres.
• Charles Péguy : créateur de la revue Les cahiers de la quinzaine ‐>
originalité de la langue. Les tapisseries (1912). (Cf. p.58/61) Le
mystère de la charité de Jeanne d’Arc.
• Guillaume Apollinaire (1880 – 1918) = charnière entre les
mouvements du XXe siècle. Publie des textes dans les revues
symboliste (« L’Hérésiarque » paraît dans la Revue blanche en
1902). Part en Allemagne en 1902. Alcools (1913), Le poète
assassiné (1916). Travaille sur Calligrammes (dimension plastique
du signifiant) qui paraitra de façon posthume, ainsi que Poèmes à
Lou (1947). Supprime la ponctuation dans sa poésie.
• Le 20 février 1909 : Marinetti (1876‐1844), fondateur du
mouvement futuriste italien ‐> publie un manifeste du futurisme.
Ecole esthétique défendant une nouvelle forme de poésie : vante
l’amour du danger, de la vitesse, de la violence. Association entre
les poètes/écrivains et peintres ‐> caractère pluridisciplinaire.
Fascination pour la technique, les machines. Mouvement liant l’art à
la technique.
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• 1908 – 1909 : apparition à Moscou puis Berlin des cubo‐futuristes
ou futuristes russes. Rupture nette avec le symbolisme, prône un
travail sur la création de mots, de formes nouvelles, pour faire
valoir l’intensité du réel en opposition à l’usure des choses et des
habitudes du langage. Travail s’appuyant sur la linguistique et la
réflexion théorique. Création d’un groupe de réflexion sur la poésie
de la langue : OPOAIZ. Développement d’outils d’analyse : concept
d’opacité du texte (étrangeté), notion de littérarité (Jakobson) ‐> un
texte est littéraire quand il a une ouverture du sens qui va solliciter
notre interprétation (texte polysémique).
• Peinture cubiste : « Représenter la nature par le cylindre, le cône, la
sphère, misent en perspective. » ‐> Cézanne. 1907 : Les demoiselles
d’Avignon (Picasso). Mettre en scène sur la toile un sentiment
d’étrangeté ‐> donner des sensations neuves que l’on n’a pas face
au réel. Grand noms du cubisme (avant 1914) : Picasso, Braque,
Matisse, Juan Gris, Léger.
• La notion de surréalité apparaît dans le ballet : Parade (Diaghilev)
‐> invention du thème de surréalité par Apollinaire.
• 1916 : mouvement dada, apparition en Suisse ‐> fondateur : Hugo
Ball. Egalement : Christian Tzara. Rejet de l’institution, ne crois plus
à rien, dégout de la guerre. Rejet du marché du livre ‐> les poèmes
et les textes deviennent des événements qui auront lui dans des
cafés (précurseurs de la performance). Création de poèmes en
privilégiant le signifiant sur le signifié, valorisant une poésie orale.
Création de manifestes parodiques. Mouvement qui s’exportera à
Berlin, New York et Paris.
• A Paris, mouvement repris par les amis d’Apollinaire : Louis
Aragon, André Breton, Philippe Soupault ‐> Création de la revue
Littérature (1919). Action artistique d’opposition et de
provocation. Philippe Soupault et André Breton : Les champs
magnétiques (1920) ‐> première écriture automatique.
• Dada = art de l’éphémère, où l’œuvre est un événement plus qu’un
objet d’art. Nihilisme mais le désir de croire à des choses va
s’emparer de certains dada parisien ‐> 1922 : rupture entre Tzara
et Breton.
• 1922/1923 : Emergence progressive du surréalisme ‐> ouverture
d’un « bureau de recherche surréaliste ». Influence de Freud ‐>
créer des œuvres à partir du fonctionnement de l’inconscient.
• Principe surréaliste : associer des éléments qui ne vont pas
ensemble : esthétique du rêve. Idée de surprise irrationnelle.
• En peinture : Dali, Delvaux, Magritte… En cinéma : Luis Bunuel… En
écriture : Aragon, Soupault, Breton.
• 1924 : Manifeste du surréalisme par André Breton. « La femme, la
révolution, la poésie. » Influence de l’élan artistique de la toute jeune
Russie soviétique.
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• Le fondement « amour » est une idée absolue, admiration pour les
femmes (idée que les femmes ne font pas la guerre). Nouvelle
forme de muse, d’espoir en la femme. Véritable féminisme chez les
penseurs surréalistes.
• Le terme de poésie ne symbolise plus seulement un genre, mais un
rapport particulier à la langue. Idée de la poésie dans tous les arts.
Poésie du quotidien.
• Opposition radicale au genre du roman car emblème du roman du
XIXeme siècle qui a « conduit » à la guerre de 14‐18. Cf. Nadja
(1928) de Breton ‐> idée du réalisme du merveilleux. Cf. p.
217/220. Le paysan de Paris (1926) d’Aragon. Cheminement dans
Paris.
• Capitale de la douleur (1926) de Paul Eluard ‐> recueil poétique.
• 1925 : La France envoie des troupes, des jeunes appelés faire la
guerre du rif au Maroc ‐> Adhésion des surréalistes au parti
communistes. Eclatement des surréalistes au début des années 30.
• Breton émigre aux Etats‐Unis et refonde une activité surréaliste, en
langue française (coté Caraïbes avec Aymé Césaire). Cf. p. 670.
• Aymé Césaire (né en 1913) Cahiers d’un retour au pays natal
(1936/38) ‐> figure importante de la créolité. (Scondé, Confiant,
Chamoiseau).
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• Louis‐Ferdinand Céline : Voyage au bout de la nuit (1932), accueil
critique désastreux. Le personnage emprunte à la biographie de
l’auteur. Inventivité de langage novatrice.
• La Nausée de J.‐P. Sartre.
La « drôle de guerre »
• Grosse consommation de littérature, replis vers la lecture.
• Production artistique, contrôlée par la censure. Contexte tendu et
difficile.
• Grande famille d’écrivains de la collaboration (Drieu La Rochelle :
Gilles, Louis‐Ferdinand Céline : Guignol’s Band).
• Littérature résistante et d’opposition : Jean Anouilh, Georges
Simenon, Marcel Aymé… Des écrivains tentent d’écrire des textes
sensés paraître de manière officielle. En 1941 : Le tombeau
d’Orphée de Pierre Emmanuel, en 1942 : Le parti pris des choses de
Francis Ponge, en 1943 : Les mouches de Jean‐Paul Sartre.
• Publications et actions clandestines, créations de maisons
d’éditions : Les éditions de minuit (1941).
• La poésie de la résistance : René Char, Jean Tardieu, Jean Cassou,
Jean Cayrol, Robert Desnos, Guillenc, Seghers…