Dossier 3 Cours Amphi
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La conso joue un rôle déterminant pour la croissance. Conso augmente depuis 1945
Chiffres :
-2007, la part de conso des ménages dans le, PIB fr était de 55 contre 60 % aujourd’hui
-crise 2008 la conso n’a augmenté que de 0,2%
-En juin 2020, les dépenses de consommation des ménages en biens dépassent leur niveau
de février (+2,3 % en volume par rapport à février) après leur fort repli durant la période de
confinement
I. LA NOTION DE CONSOMMATION
I.1. Définition
De manière générale, la consommation finale des ménages est : « l'ensemble des dépenses
en biens et services visant à satisfaire les besoins des individus »
- la dépense de consommation finale : les dépenses consenties par un secteur pour acquérir
des biens et services de consommation ;
Le pouvoir d’achat :
C’est la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec une unité de salaire. Son
évolution est liée à celles des prix et salaires
Revenu réel arbitrale : revenu après déduction des dépenses pré-engagés (téléphone,EDF) :
(elles ont augmenté en 50 ans, passant de 15 % en 1959 à presque 30% aujourd’hui).
La consommation finale (ménages) et la
consommation intermédiaire (entreprises) :
Intermédiaire : bien utilisé dans la production d'un autre bien (ex : MP, énergie).
La consommation marchande et la consommation non marchande :
Marchande : les biens et les services s'échangent sur un marché. Le prix du marché
dépasse le coût de revient ;
Non marchande : biens que l'on a produit pour soi-même (ou autoconsommation), ou
services obtenus gratuitement ou pour une somme modique (ex : justice, enseignement...).
Leur prix est nul, ou du moins nettement inférieur à leur coût de revient.
Collective : services collectifs non marchands fournis par des APU (ex : justice, police,
enseignement, santé)
Sur le marché financier : c’est le taux d’intérêt qui assure l’égalité entre S et I.
Epargne : Offre de fonds prêtables
Investissement : Demande de fonds prêtables.
II.1. La théorie classique de l’ajustement S – I
Conséquences :
Théorie de l’offre
Le taux d’intérêt est la variable qui permet d’arbitrer l’allocation (répartition) de son revenu
entre la consommation et l’épargne
C’est une fonction du revenu disponible réel Y : C = f (Y) (en prix constants) Avec Y, le revenu
ou le produit
La fonction de consommation est définie par la loi psychologique fondamentale :
« La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute
sécurité, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine, et a
posteriori en raison des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et
la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que le
revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’augmentation de revenu »
(Keynes)
Plus on gagne d’argent, plus la part d’argent que l’on gagne, on l’épargne. Donc
l’augmentation de la consommation est moins rapide que la consommation des revenus.
Conséquence : C augmente avec le revenu disponible réel dans le temps et entre les agents.
Mais « la consommation augmente moins vite que le revenu réel » = première hypothèse
de la théorie keynésienne de la consommation
∆C > 0 et ∆Ydt > 0 (car la conso et le revenu est toujours +) mais ∆C < ∆Ydt
Il s’agit de la propension marginale1 à consommer (PmC)= la variation de la consommation
consécutive à une variation marginale ou infinitésimale (toute petite) du revenu.
Lorsque le revenu d’un agent augmente, la part consommée du revenu diminue et : PMC >
PmC
Y=revenu ; C=conso
I.4. La fonction keynésienne de consommation
et
Les ménages ont une préférence pour la liquidité : ils détiennent de la monnaie. Ils
arbitrent entre thésaurisation et placement financier ;
L’économie peut alors connaître des excès d’offre : une trop forte épargne nuit à l’activité
et à l’emploi
L’effet de cliquet (j-S. Duesenberry) : le conso met du temps à adapter sa conso à son niveau
de revenu, il va chercher à maintenir son niveau anterieur
La théorie du revenu relatif (J-S Duesenberry) : les individus cherchent à imiter la conso des
individus appartenant aux catégories sociales supérieures effet d’imitation et effet de
démonstration
L’effet patrimoine : la consommation des ménages peut ne pas être financée par les seuls revenus,
mais également par le patrimoine (biens qu’on revend, l’épargne etc.):
Ct =cRt +dAt
Où d est la propension à dépenser des actifs et At représente le montant des actifs détenus à la
période t
L’hypothèse des encaisses réelles (A-C. Pigou) : la hausse du niveau général des prix diminue la
valeur réelle des encaisses (= la monnaie). Les consommateurs auront tendance à réduire leur
consommation (et vice versa):
-Les biens inférieurs : élasticité-revenu <0, la demande diminue quand le revenu augmente
(ex : biens de « mauvaise qualité » comme le pain, les pommes de terre) ;
-Effet Giffen : une diminution du prix engendre une diminution de la demande (produits
inférieurs). Paradoxe qui se vérifie pour les groupes sociaux à revenu faible ;
-Effet d’anticipation : une augmentation du prix génère une augmentation de la demande ou
une diminution du prix peut entraîner une diminution de la demande ;
-Effet Veblen : un bien n’est pas consommé pour lui-même, mais car il a une valeur de
symbole. Appelé aussi effet de snobisme, ou d'ostentation. Plus le prix est élevé, plus le
consommateur est prêt à acheter le bien.
Sociologie :
- M. Halbwachs (1910) : l’autonomie des goûts est encadrée par la socialisation familiale, la
classe sociale ou le groupe ethnique : on consomme en fonction de nos habitudes sociales (à
force de fréquenter avec des personnes d’une certaine classe sociale)
- P. Bourdieu (1979) : les choix individuels en matière de consommation sont déterminés par
l’habitus (habitude de classe) : les consommateurs développent une identité de classe qui
frappe d’inertie une importante partie de leurs choix de consommation.
Idée : les ménages déterminent leur niveau de consommation, non pas en fonction de leur
revenu, mais en fonction des revenus dont ils disposeront à long terme
Le revenu permanent est un flux de revenu constant dont la valeur est actualisée et égale
à la richesse de l’agent.
Revenu transitoire = revenus induits par des circonstances aléatoires (ex : gains au loto,
chômage...) : le ménage ne peut compter sur ces revenus pour planifier sa consommation
dans le temps.
C = k.Yp
K propension moyenne et marginale à consommer le revenu permanent
Une politique de relance est sans effet à LT voire préjudiciable car elle se traduit par un
supplément d’inflation (dossier 7) ou un effet d’éviction (dossier 8) : cette théorie met
l’accent sur le rôle contra-cyclique des comportements de consommation.
Le taux d’épargne moyen des ménages dépend avant tout des variables démographiques :
croissance démographique, ou comportements démographiques ;
Les individus connaissent leur durée de vie, finie, ainsi que leurs revenus futurs ;
Le taux d’épargne moyen des ménages dépend avant tout des variables démographiques :
croissance démographique, ou comportements démographiques ;
Les individus connaissent leur durée de vie, finie, ainsi que leurs revenus futurs ;
Les ménages consomment et épargnent en fonction de leur cycle de vie ainsi que leurs revenus
futurs :
1er tps : l’agent désépargne (= endettement ou utilisation de son épargne) quand il est
jeune
2nd tps : l’agent épargne durant sa vie active pour accumuler un patrimoine (issu du
Les agents souhaitent ainsi « lisser » leur niveau de consommation tout au long de leur cycle
de vie sur 3 périodes : jeunesse, activité et retraite (J. Garrod parle de « bump shaving »).
C = αW + βY
avec α la PmC de la richesse et β la PmC du revenu
Mathématiquement :
OU
Il y a 3 période:
Au début de notre vie, le niveau de revenu est faible (on a de l’argent quand on fait des stages etc.).
Le stock d’épargne en jeunesse est donc négatif, on s’endette.
Au niveau actif, on augmente l’épargne.
Puis elle redescend lors de la retraite.
Limites :
Il ne prend pas en compte l'incertitude et l'imperfection des marchés financiers : tout le monde
ne peut pas s’endetter en même temps, on ne peut pas faire un choix optimal en épargnant
aujourd’hui ou demain.
Il s’agit d’un modèle de choix inter temporel à 3 périodes : jeunesse, vie active, retraite.
L’accumulation relève-t-elle vraiment d’une logique de cycle de vie ?
Critique sociologique de l’observation
du comportement : Dans ce modèle, on met de côté l’épargne afin de consommer pour la retraite. A
la fin de sa vie, on a consommé toute son épargne. Mais en réalité, c’est faux car on meurt avant
d’avoir tout consommé, il y a une part d’héritage.
Le patrimoine augmente jusque l’âge de 55 ans mais sa diminution au-delà de 65 ans, comme le
prévoit la théorie du cycle de vie, est moins marquée que ne le prédit la théorie.
La part de la richesse transmise par héritage est largement méconnue et ses motivations sont assez
mystérieuses.
Il subsiste de fortes inégalités de patrimoine (en 2012, 20 % des plus riches détenaient 71 % des
patrimoines).
Thomas Piketty1 (Le capital au XXIe siècle, 2013) : les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus
marquées que les inégalités de revenu.
1
Connaître quelques trucs sur lui. Récemment il s’est positionné sur l’impôt sur la fortune. Enfin il existe des contraintes de
liquidité, c’est-à-dire qu’on ne peut pas emprunter à n’importe
Facteurs explicatifs de l’évolution du taux d’épargne des ménages depuis 1990 : le vieillissement,
l’inflation, le niveau des taux d’intérêt, et une faible demande de travail.
Résumé ;
Pour Keynes, la question est de savoir si le niveau de I permettra d’assurer le plein emploi :
il faut une consommation assez forte. C’est l’excès d’épargne qui l’inquiète.
Pour Keynes, c’est que si l’épargne est trop importante, elle risque d’être un frein à la
croissance.
Chez les néoclassiques, la préoccupation est inverse : ils s’inquiètent d’une insuffisance
d’épargne. Une croissance équilibrée est possible car il n’y a pas de problème d’égalisation
de S et I. E.-S. Phelps montre qu’il existe un taux optimal d’épargne, qui doit être égal à la
part des revenus du capital dans l’économie (« règle d’or d’accumulation du capital »).
Pour les néoclassiques, c’est l’inverse puisque toute l’épargne est forcément productive, il
faut donc beaucoup d’épargne pour qu’il y ait beaucoup d’investissement. L’insuffisance de
l’épargne qui inquiète.
o D’une part, il est nécessaire d’analyser plus finement la conjoncture afin d’identifier les éventuels
manques ou excès d’épargne.
o D’autre part, la globalisation financière rend les analyses encore plus complexes : distinction
épargne longue et épargne courte.