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Philo T. Nature Et Culturet - Fiche de Synthese
Philo T. Nature Et Culturet - Fiche de Synthese
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Philosophie
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Si le naturel est de l’ordre de ce qui est inné, c’est-à-dire des caractères biologiques et
héréditaires, le culturel est de l’ordre de ce qui est acquis, c’est-à-dire des nouvelles formes de
comportements et de pratiques que l’homme établit. La culture, par rapport à la nature, peut
donc être définie comme ce qui est acquis par l’homme dans la société, les comportements par
lesquels l’homme se distingue de l’animal. Ce qui caractérise la culture et la distingue de la
nature, c’est l’artifice, les coutumes, les mœurs, les conventions. Elle est une institution
humaine, et, en tant que telle, renvoie à l’exercice d’une volonté, à un ensemble d’intentions de
sens : un monde où se déploient des règles et des valeurs. Celles-ci, cependant, sont relatives
à l’agir humain, et sont pour ainsi dire victimes de son inconstance : la culture est aussi le
monde de la diversité des croyances, de l’inconsistance des passions, voire de la contradiction
des décisions humaines. Est donc culturel tout ce que l’individu acquiert dans la société et qui
fait de lui un humain.
Ce qui signifie que l’homme n’arrive pas au monde comme une feuille blanche, une table rase.
Il existe toujours en lui des prédispositions génétiques, des potentialités que Lucien Malson
appelle des « structures d’accueil ». Cependant, ces aptitudes génétiques sommeillent en
l’homme et de surcroît, laissées à elles seules, risquent de s’animaliser. C’est pourquoi la
culture a pour fonction d’éveiller et de développer ces facultés naturelles qui dorment en nous.
Sans la culture, l’homme est un animal qui se réduit à l’état sauvage, barbare et perd sa nature
d’homme. S’appuyant sur une étude faite sur des enfants sauvages, Malson démontre que le
comportement chez l’homme ne doit pas à l’hérédité spécifique ce qu’il lui doit chez l’animal.
Par exemple, un chat domestique lâché dans la nature retrouvera d’instinct les comportements
de l’espèce (chasse, reproduction), alors que privé dès ses premières années de son
environnement culturel, l’être humain restera en deçà de l’animalité, et ce définitivement si la
société le récupère trop tard. On comprend alors que le rôle de la culture est d’éduquer,
socialiser et orienter la nature de l’homme afin qu’elle soit plus humaine. Ce qui amène
Pour Claude Lévi-Strauss, l’homme est à la croisée des chemins entre d’une part le naturel et
d’autre part le culturel. Pour lui le naturel se définit par l’universalité et la spontanéité tandis
que le culturel dépend de la relativité et de l’obéissance à la règle. Examinons son propos :
Partout où se manifeste la règle, nous savons avec certitude être à l’étage de la culture.
Symétriquement il est aisé de reconnaître dans l’universel le critère de la nature. Car ce qui est
constant chez tous les hommes échappe nécessairement au domaine des coutumes, des
techniques et des institutions par lesquels leurs groupes se différencient et s’opposent. A
défaut d’analyse réelle, le double critère de la norme et de l’universalité apporte le principe
d’une analyse idéale qui peut permettre (…) d’isoler les éléments naturels des éléments
culturels qui interviennent dans la synthèse de l’ordre le plus complexe. Posons donc que tout
ce qui est universel chez l’homme relève de l’ordre de la nature et se caractérise par la
spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les
attributs du relatif et du particulier.
Claude Lévi-Strauss pense alors que le critère qui permet de déterminer la nature humaine est
l’universalité, la spontanéité. Il semble donc que nature et culture constituent deux régions de
l’homme qui sont indissociables. Après la naissance, c’est comme si l’individu bénéficie d’un
héritage dû essentiellement à l’influence de l’éducation qui le façonne depuis la naissance.
Cependant, il faut éviter de tout faire reposer sur la culture en négligeant la dimension
biologique dans le comportement de l’homme. François Jacobs dans le texte ci-après insiste
sur l’importance des structures biologiques dans le comportement de l’homme.
« Ce qui paraît le plus vraisemblable, c’est que, pour toute une série d’aptitudes mentales, le
programme génétique met en place ce qu’on pourrait appeler des structures d’accueil qui
permettent à l’enfant de réagir à son milieu, de repérer les régularités, de les mémoriser, puis de
combiner les éléments en assemblages nouveaux.] Avec l’apprentissage s’affinent et
s’élaborent peu à peu ces structures nerveuses. C’est alors par une interaction constante du
biologique et du culturel pendant le développement de l’enfant que peuvent mûrir et s’organiser
les structures nerveuses qui sous-tendent les performances mentales. Dans un tel schéma, il
est clair qu’attribuer une fraction des structures finales à l’hérédité et le reste au milieu n’a pas
de sens. Pas plus que de demander si le goût de Roméo pour Juliette est d’origine génétique
Ce que suggère ce texte c’est que si l’homme est capable de parler, de communiquer c’est
parce qu’il l’a appris de sa culture, mais c’est aussi parce que biologiquement il est doté des
organes phonatoires, et parce que psychologiquement et mentalement il est préparé à parler et
à communiquer. Ces structures biologiques permettent à l’homme d’avoir un comportement
normal, c’est-à-dire humainement. Elles doivent être sollicitées en permanence par la culture,
car sans les sollicitations culturelles, elles deviennent inopérantes et le comportement devient
anormal. C’est ce qui est arrivé aux enfants sauvages et on pourrait même penser que la
culture n’est rien d’autre qu’une sorte de négation de la nature.
Victor avait déjà six ans révolus lorsque des chasseurs l’ont découvert dans la forêt de
l’Aveyron. Il avait vécu comme un jeune animal dans les bois. Sa gorge n’émettait qu’un cri
rauque, il cherchait constamment à fuir, il était indifférent aux mauvaises odeurs, à l’hygiène en
général, (il ne reconnaissait même pas son image dans un miroir. Il faisait le tour du miroir pour
savoir qui était caché derrière). Victor était donc une sorte de petit animal farouche. Bref, il ne
semblait manifester aucune des caractéristiques humaines : le langage articulé, la sociabilité,
la connaissance réflexive de soi, jusqu'à la station debout. Était-il réellement un homme ?
Deux thèses s’affrontent dans la tentative de réponse à cette question. Le médecin psychiatre
Pinel (le premier à avoir traité Victor) soutient que ce dernier est tout simplement né avec une
déficience mentale, ce qui ne permet pas à Victor de développer un comportement humain
normal. Comme les autres enfants nés de la même manière, Victor ne saurait constituer une
exception à la règle, certes il n’a pas grandi au milieu des hommes, mais même ceux-là qui
l’ont été avec les mêmes manquements n’adoptent guère de comportements plus humains.
Le second médecin Jean Itard pense que les éléments de la nature humaine sont plutôt acquis
en société. Et que si Victor est privé de la sociabilité, du langage, de la connaissance réflexive
de soi, ce n’est pas parce qu’il est idiot, mais parce qu’il ne les a pas appris, n’ayant pas été mis
en contact avec ses semblables dans la société. La preuve fut donnée par les progrès
accomplis par l’enfant avec des soins attentifs. Qu’il puisse apprendre dans une relation
sociale les éléments de l’humanité nous oblige à reconnaître qu’en fait, on ne naît pas vraiment
homme, on le devient. L’enfant sauvage était un animal pas tellement plus doué que les autres.
Il ne pouvait devenir un homme qu’au sein d’une société humaine. L’homme privé de tout
environnement social n’est pas réellement un homme. Par conséquent, nous sommes amenés
à penser que c’est la culture qui invente l’homme au sens de l’humain. L’homme est une sorte
de pâte d’argile que la société pétrit pour la rendre conforme à sa norme, selon le modèle de
l’humain. En apprenant le langage, l’enfant va développer ses aptitudes à penser et il pensera
dans les termes en usage de sa société. Il apprendra des coutumes, des traditions, le
cérémonial de la vie, des règles de politesse, les usages qui prévalent dans les mœurs, etc.
L’instruction donne à l’enfant les éléments qui font de lui un membre à part entière de la
► CONCLUSION
A travers l’analyse des rapports entre nature et culture, la complexité de l’homme se dévoile. Si
la nature apparaît comme ce qui est commun à tous les hommes, la culture est au contraire un