Stratégie (PDFDrive)
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5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-072530-4
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c Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l' article
:J L. 122-5, 2° el 3° a), d' une part, que les «copies ou reproductions strictement
0
réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective»
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el, d 'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et
0 d 'illustration , « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite
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sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est
© illicite » (art. L. 1224) .
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..c Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constitue-
Ol rait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et su ivants du
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Code de la propriété intellectuelle.
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Sommaire
Présentation des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VI
Avant-propos..................................................................... VII
Introduction....................................................................... XII
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Table des matières
Présentation des auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VI
Avant-propos..................................................................... VII
Introduction....................................................................... XII
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d.iiWM Analyser la capacité stratégique de l'entreprise ...................... . 36
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D Le diagnostic interne .......................................................... . 38
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0 0 fJ Le diagnostic fonctionnel. ..................................................... . 40
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D L'analyse de la chaîne de valeur ................................................ . 41
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D La stratégie de différenciation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
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J&.i:U4"9 Analyser les axes de croissance de l'entreprise ....................... 122
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N D Choisir une direction de croissance pour l'entreprise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
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.......
..c f) Croissance et spécialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
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Table des matières
Corriges. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Bibliographie...................................................................... 193
Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
Index des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
Index général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
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Introduction
Définition de la stratégie
La stratégie peut se définir comme l'ensemble des choix et des décisions qui
portent sur les objectifs de long terme, les modalités d'action et l'allocation
de ressources et qui ont pour but d'assurer la performance et la pérennité
de l'entreprise.
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:; Stratégie et recherche de performance
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c c
:J .2ü Dans le but de maximiser sa performance, l'entreprise doit définir une stratégie
0
lil .g à deux niveaux: au niveau de chacune de ses activités, et au niveau de l'ensemble
.-t 0
des activités de l'entreprise. Il s'agit ainsi d'une part d'optimiser le fonctionne-
0
N eo. ment indépendant de chacune de ses activités (on parlera alors de « stratégie
@ ~
....... ~ d'activité », «stratégie business » ou «stratégie générique ») afin de construire et
..c 1
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·;:: g de maintenir un avantage concurrentiel sur chacune d'entre elles. Il s'agit d'autre
>- ::i part d'organiser au mieux le développement de l'ensemble de ses activités afin
a. Cl
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Stratégie
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Ces deux niveaux de formulation d'une stratégie imposent cependant une ana-
0
c lyse préa lable approfondie du contexte environnementa l et des capacités de
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0 l'entreprise dans le cadre de la phase de diagnostic.
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N Stratégie et diagnostic
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......
..c Le but de la stratégie est d'assurer le meilleur positionn ement possible entre
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> l'organisation et les caractéristiques de son environnement. L'environnement, en
a.
0
u dictant les règles du jeu et les conditions de réussite, détermine ce que l'entreprise
Introduction
devrait faire pour être performante. Celle-ci, de par ses produits, ses technologies,
ses ressources et ses savoir-faire, dispose d'une capacité d'action qui la poussera
à privilégier certaines opportunités de développement et certaines stratégies
mais aussi à en écarter d'autres. La stratégie résulte donc d'une confrontation
entre ce que l'entreprise devrait faire et ce qu'elle peut fai re.
Dès lors, et afin de limiter les risques et les pertes liés à des stratégies inadaptées,
l'organisation devra mettre en œuvre une démarche structurée et organisée
lui permettant d 'analyser et de connaître ses capacités et compétences ainsi
que les caractéristiques de son environnement. Dans ce cadre, le diagnostic
interne a pour objectif de déterminer les forces et faib lesses de l'entreprise et,
plus généralement, sa capacité stratégique. Le diagnostic externe vise quant à
lui à déterminer les opportunités et menaces de développement ainsi que les
facteurs clés de succès de l'environnement. Les diagnostics interne et externe
constituent en conséquence les deux composantes fondamentales du diagnostic
stratégique servant de base à la formulation des stratégies business et corporate.
Le diagnostic stratégique mobilise ainsi des concepts, des outils et des techniques
permettant d'appréhender et d'a nalyser les informations clés et constituant le
support de la prise de décision stratégique.
Le diagnostic stratégique permet donc d'apporter des éléments de réponse à
deux questions fondamentales de la stratégie: où sommes-nous et qui sommes-
nous? La phase de diagnostic constitue de ce fait une étape indispensable de la
démarche d'élaboration de la stratégie.
mise en place d'une stratégie d'activité pertinente, fondée sur une meilleure
maîtrise des facteurs clés de succès que ses concurrents dans le domaine de la
maîtrise des coûts ou de la différenciation(.,.. chapitre 3) , ou sur une réinvention
des facteurs clés de succès dans le cadre d'une stratégie de rupture(.,.. chapitre 4).
La formulation d'une stratégie vise d'autre part la poursuite d'une croissance har-
monieuse, pérenne et rentable par le biais de la définition des axes de croissance
(.,.. chapitre 5) et des modalités qui y sont attachées (.,.. chapitre 6). Le schéma
suivant permet de synthétiser la démarche d'élaboration d'une stratégie pour
l'entreprise, au travers de ces différentes étapes.
Diagnostic stratégique
-
Formulation stratégique
Exploiter un AC :
Stratégie
de coûts et de
différenciation
Chap. 3
Explorer
une nouvelle
source d' AC :
Stratégie de rupture
Chap. 4
Fixer les axes
de croissance :
spécialisation,
expansion,
diversification,
internationalisation
Chap. S
Fixer les modalités
de la croissance :
croissance interne,
alliance,
fusion-acquisition
Chap. 6
-
La démarche d'élaboration de la stratégie
-0
0
En décembre 2014, Google annonce son intention de créer un moteur de recherche
c pour enfants, regroupant également YouTube, qui filtrerait les contenus inadaptés
::i
0 et qui mettrait en avant une série de services éducatifs et ludiques. Mais quelle est
lJ")
...-l donc la vision stratégique de ce géant du numérique qui multiplie les services et les
0
N produits à destination du grand public ? Où se trouve la logique derrière l'accumulation
© de ces activités? Depuis la création de son moteur de recherche en 1998, fondé sur
.µ
..c un algorithme complexe lui permettant de repérer et de répertorier les informations
0\ disponibles sur Internet, l'entreprise a fait du chemin: régie publicitaire en ligne
ï::::
>- depuis 2000, elle facture les liens publicitaires «au clic ». Puis l'entreprise multiplie
a.
0
u
XVI
Introduction
les nouveaux services dont la plupart sont gratuits: géo-localisation (Google Earth),
messagerie (Gmail) , informations (Google News), gestion de photos sur Internet
(Picasa), vidéo (YouTube), système d 'exploitation (Android, Chrome OS), suite de
logiciel bureautique (Google Apps), navigateur Internet (Goog le Chrome), offre
C loud 1 , obj ets connectés (Google glass), etc.
E t si toutes ces offres ne visaient qu'à alimenter le business mode! principal de l'entre-
prise? Celui sur lequel repose l'essentiel de ses revenus et de ses profits: la publicité ...
En effe t, quels sont les facteurs clés de succès de la publicité et notamment de la
publicité en ligne? Il s'agit principalement de l'audience et du ciblage: pour séduire
les a nnonceurs, il faut prouver sa capacité à toucher une grande quantité de clients
(audience) et sa capacité à diriger le message publicitaire sur le client qui y sera le
plus sensible (ciblage). Pour l'activité publicitaire de Google, il s'agit donc d 'une part
d'augmenter le trafic sur ses sites et d'améliorer sa notoriété dans le but de maximiser
son audience; quel meilleur moyen pour cela que de multiplier les services gratuits
aux consommateurs, qui vont passer leur temps de connexion sur les services de
l'entreprise? Il s'agit d 'autre part pour Google de mieux connaître les habitudes, les
comportements de consommation et les styles de vie des utilisateurs afin de maîtriser
le ciblage. Là encore, la multitude des services offerts aux consommateurs lui permet
de connaître en profondeur leurs habitudes, leurs attentes et leurs goûts.
Serait-il possible alors que la stratégie de Google ne vise pas simplement à améliorer
de manière philanthropique la vie des utilisateurs d'Internet ? Lorsque nous écrivons
un mail en utilisant Gmail, faisons une recherche sur Google, utilisons les services de
cloud, regardons une vidéo sur YouTube, nous sommes scrutés par les robots logiciels
de l'entre prise qui accumulent des données sur notre vie, afin de nous proposer des
messages publicitaires toujours plus adaptés et toujours plus nombreux, auxquels
nous serons exposés lors d' une prochaine navigation . C'est cette maîtrise extrême
des facteurs clés de succès du secteur de la publicité (rendue possible par un dévelop-
pement ininterrompu des nouveau x produits/services offerts à l'utilisateur final) , qui
permet à Google de se différencier de ses concurrents et de consolider son avantage
concurrentiel. Cet avantage concurrentiel se traduit par un chiffre d'affaires constitué
pour l'essentiel par son activité de régie publicitaire, toujours en progression (plus
de 43 milliards d'euros en 2013 contre moin s de 18 milliards en 2009) a insi qu'une
rentabilité exceptionnelle ( près de 10 milliards d'euros de résultat ne t en 2013).
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a. Cl 1 L'offre de cloud compwing consiste à déporter les logiciels et les données du disque dur des
8@ ordinateurs vers les serveurs de l'entreprise.
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise .................. 2
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Attentats du 11 septemb re 2001
et crise sanitaire du SRAS
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Restructuration des compagnies
américaines
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~ -15 :? totale des vols transatlant iques
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-20 -3 a Crise financière mondiale,
envolée du cours du pét role
...., - 25 -4
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11 Reprise du t ra f ic dans les BRIC
ï::: - 30 -5
>- 2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14
0.
0
u • L'influence de l'environnement sur la profitabilité du transport aérien
Analyser
l'environnement
de l'entreprise
,Plaq
D La place du diagnostic de l'environnement
au sein du diagnostic stratégique ...................................................................... 4
pbjectjf~
D La place du diagnostic
de l'environnement au sein
du diagnostic stratégique
Ill Le diagnostic stratégique
Le diagnostic stratégique constitue une étape préalable à la conception et à la
formulation de la stratégie. Il vise à repérer et analyser les éléments internes
et externes à l'organisation susceptibles d'impacter son développement et sa
performance. Il permet à l'entreprise de se situer et de se positionner face à son
environnement, à ses marchés, à ses concurrents et à leurs évolutions anticipées.
Le diagnostic conduit, en outre, l'entreprise à une meilleure connaissance de ses
ressources, capacités et dysfonctionnements internes qui vont être autant de freins
ou au contraire de leviers dans la conduite d'une stratégie de développement.
Ces informations vont alors servir de fondement à la formulation de la stratégie
et à la prise de décisions stratégiques en termes d'orientations de croissance,
d'avantages concurrentiels. La meilleure connaissance des contextes interne et
externe de l'entreprise permet de dresser un bilan critique de sa stratégie actuelle.
Le diagnostic stratégique se décompose lui-même en deux phases distinctes
mais interdépendantes:
- le diagnostic externe qui permet de repérer les influences environnementales
positives et négatives ;
- le diagnostic interne qui vise à caractériser le potentiel d'action et de res-
sources de l'entreprise.
La confrontation des informations issues de ces deux diagnostics débouche sur
la formulation d'objectifs et d'actions stratégiques selon une logique d'adéqua-
tion ou de congruence: le but de la stratégie est d'exploiter les opportunités de
développement et de minimiser les risques ou menaces environnementales en
s'appuyant sur les compétences et ressources clés de l'entreprise.
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.-t Le diagnostic stratégique consiste à faire le bilan de la situation de l'en-
0
N treprise au sein de son environnement et à en déduire des implications sur
@ l'évolution souhaitable de sa stratégie et de son positionnement concurrentiel.
......
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u
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
La confrontation entre ce que l'entreprise devrait faire (étant donné les caracté-
ristiques de son environnement repérées par le diag nostic externe) et ce qu'elle
peut réellement faire (étant donné ses capacités stratégiques identifiées par le
diagnostic interne) permet de sélectionner un ensemble d'objectifs et d'axes de
développement à la fois souhaitables et possibles selon une synthèse en termes
de Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces(~ chapitre 2, partie 5). L es outils,
concepts et méthodes analytiques mobilisés lors des différents diagnostics varie-
ront selon les secteurs étudiés, les problématiques qui se posent à l'entreprise et
l'accessibilité des données.
FOC US
La notion centrale de facteur clé de succès
Un facteur clé de succès (FCS) se définit comme une compétence, une ressource ou un actif qu'une
entreprise doit m aîtriser pour réussir mieux que ses concurrents da ns un secteur d'activité ou un seg-
ment stratégique donné. Autrement dit, les FCS s'apparentent à des règles du jeu attachées à un secteur
d'activité et autour desquelles s'organise la logique concurrentielle du secteur. Les entreprises doivent
maîtriser les FCS du secteur dans lequel elles évoluent afin de proposer une offre à moindre coût et/
ou une offre créatrice d'une valeur supérieure pour le client par rapport à celle des concurrents. Les
FCS sont généralement conditionnés par les attentes des clients de l'activité. Étant propres à chaque
secteur d'activité, ils ne sont pas immuables et sont au contraire susceptibles d 'évoluer dans le temps
sous l'effet de la transformation des styles de vie, de l'action des concurrents ou encore des évolutions
technologiques, économiques ou réglementaires. L'identification des FCS d'un secteur et de leurs évolu-
tions potentielles constitue la finalité fondamentale du diagnostic externe. Le prix, l'image de marque,
la rapidité de la distribution, la qua lité en termes de design des produits sont des exemples de FCS.
Le macro- ---7
environnement
Détermination
Le secteur Analyse des forces progressive
d 'activité des opportunités,
concurrentielles menaces et FCS
fJ L'analyse du macro-
environnement: le modèle PESTEL
Ce diagnostic, conduit de manière dynamique et non statique, permet de déter-
miner les caractéristiques générales de l'environnement qui influencent ou sont
susceptibles d'influencer significativement le développement de l'entreprise et donc
sa stratégie future. L'objectif de ce diagnostic est triple. Il s'agit consécutivement:
- de caractériser et comprendre le contexte actuel dans lequel l'entreprise se
développe;
- d'anticiper ses évolutions futures;
- de déduire les conséquences stratégiques pour les entreprises du secteur.
L'analyse et l'identification des opportunités et des menaces, actuelles et futures,
constituent donc la finalité de ce diagnostic. L'analyse PESTEL est la principale
méthode d'analyse de l'environnement général de l'entreprise.
Les six dimensions retenues par le modèle sont d'ordres politique, économique,
social, technologique, environnemental et légal et représentent autant de
facteurs potentiels d'influence. Chaque dimension se décompose elle-même en
7
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
MACRO-ENVIRONNEMENT
L'objet de cette analyse n'est pas de dresser un listing ou une check-list exhaustive
et descriptive de l'ensemble des caractéristiques environnementales. Le risque
est en effet grand pour l'analyste de se perdre dans une multiplicité de données
-0
0
c
et de faits bruts qui n'apportent pas ou peu d'informations sur les enjeux et les
::i questions clés qui se posent à l'entreprise.
0
lJ")
...-l L'objectif est au contraire de se concentrer sur les tendances significatives,
0
N lourdes et durables (les variables pivots) qui ont une influence majeure sur le
© développement du secteur d'activité auquel appartient l'entreprise. L'anticipation
.µ
..c des futures tendances lourdes et structurantes (les fa its porteurs d'avenir) doit
0\
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>- permettre dans un second temps de dresser des scénarios potentiels d'évolution
a.
u
0 du secteur.
8
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
L'année 2013 a été marquée pour l'industrie pharmaceutique française par la multi-
plication des plans sociaux (plus de 27) et par une forte réduction des emplois (2 700,
soit une baisse de 2 ,7 %) et des capacités de production. L'analyse PESTEL permet
de comprendre les difficultés e t les enjeux auxquels est confronté actuellement le
marché français des médicaments, qui connaît une décroissance régulière aussi bien
en termes de prix (- 3,5 % en 2012 et 2013), que de volumes de vente (-2,3 % en 2012)
et de consommation (-4,5 % de 2005 à 2012) depuis une dizaine d'années en France.
Ce marché, d'une valeur de 38,5 milliards de dollars (soit 4,5 % du marché mondial),
est fortement dépendant des financements publics et des politiques publiques en matière
de santé. Or la faiblesse des taux de croissance pour la zone Europe et l'aggravation des
déficits publics et de la dette (94 % du PIB) laissent entrevoir des politiques de finance -
ment et de prise en charge par l'État e t la Sécurité socia le de plus en plus restrictives.
En outre, les autorités publiques, en baissant les prix imposés sur les médicaments de
marque et en favorisant à travers le tiers payant la prescription par les pharmaciens de
génériques, limitent les perspectives de croissance des grands laboratoires.
La montée en puissance des biotechnologies, l'apparition de nouvelles pathologies,
l'évolution des niveaux de vie dans les pays émergents représentent en revanche des
opportunités de développement significatives et prometteuses.
Face à ces changements, les entreprises du secteur auront de plus en plus tendance
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"
à privilégier:
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·;: - l'internationalisation (exportation et dé loca lisation des sites de production);
0
:; - des politiques de réduction de coûts et de capacités;
-0 c: "' - le recours aux a lliances et à la sous-traitance (R&D, fabrication);
0 0
c c
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0
.2ü - des stratégies de différenciation et de spécialisation sur des segments plus restreints
lil .g et à plus forte va leur ajoutée (technologie, groupes de clients et pathologie).
.-t 0
En outre, ces changements devraient accélérer la consolidation du secteur et les
0
N eo. opérations de méga fusions et acqu isitions (plus de 11 depuis 2009 dont le rachat
@ ~ de Schering-Plough par Merck & Co) a insi que des racha ts plus ciblés dans Je
....... ~
..c 1 domaine des biotechnologies (rachat par Sanofi-Aventis de Genzyme (États-Unis)
CJl "O
·;:: g et de Céphalon par Teva) et des médicaments génériques (nouvel acteur majeur des
>- ::i génériques issu de l'acquisition d'Actavis par le laboratoire Watson). Ceci dans une
a. Cl
8@ logique de recherche de ta ille critique e t d 'économies d 'échelle .
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
Nature Conséquences
Criticité
Facteurs environnementaux des impacts et stratégiques
ou significativité
des influences potentielles
POLITIQUE
• Politique de réduction du déficit de
l'assurance-maladie et de maîtrise des Réduction des coûts et
dépenses de santé (baisse des prix, Menace Influence majeure des capacités
déremboursement, incitat ion à la modé- et impact croissant Restructurations, exter-
ration des prescriptions) --- " nalisations
SOCIAL
• Croissance démographique, vieillisse-
ment de la population Focalisation sur des
• Apparition de nouvelles pathologies ou Tendance lourde et pathologies et des seg-
renforcement de maladies liées à l'évolu - Opportunité influence croissante ments de clients à plus
tion démographique et aux modifications ++ " forte valeur ajoutée
des modes de vie (oncologie, vaccins,
diabète ... )
Nature Conséquences
Criticité
Facteurs environnementaux des impacts et stratégiques
ou significativité
des influences potentielles
ENVIRONNEMENTAL
• Pollution et dégradation environnemen-
tales entraînant des problèmes de santé Fact eur émer-
• Fo rt impact environnemental des pro- Menace gent d'influence
cessus de conception et de conditionne- modérée
ment des médicaments - -+
LÉGAL
• Réduction des références re mboursables
• Baisse du tau x de prise en charge Influence majeure Réduction des coût s
• Baisse des prix imposée par les orga- Menace et impact soutenu et des capacités
nismes et agences publiques dans le temps Rest ructu ration, exter-
• Durcissement des critères d'homologa- nalisation
tion et de remboursement
D L'analyse de la structure
concurrentielle
L'analyse de la structure concurrentielle, qui s'inscrit à la suite du diagnostic de
macro-environnement de l'entreprise, permet de se focaliser sur l'environnement
proche de l'entreprise, à savoir son environnement concurrentiel.
Produits de
substitution
-0
0 Figure 1.3..,,.
t
Menace
c de nouveaux entrants
::i Le modèle des cinq
0
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forces concurrentielles
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de Porter
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u
12
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
,EOCUS,
La notion de force concurrentielle
dans le modèle de Porter
Le modèle de Porter propose une vision élargie concurrence avec les entreprises du secteur dans la
de la concu rrence en ne se limitant pas unique- captation des profits générés, et peuvent donc être
ment au x seules entreprises rivales mais en inté- considérées comme des acteurs rivaux. Ces pres-
grant des acteurs périphériques. Ces cinq forces sions, lorsqu'elles sont importantes, débo uchent
concurrentielles, par leurs ressources et leurs sur une réduction des marges et/ou des volumes
comportements, ont un pouvoir d'influence leur de ventes des entreprises du secteur. L'entreprise
permettant de s'accaparer une partie de la valeur devra donc intégrer ces acteurs (leur positio nne-
créée au sein du secteur, au détriment des entre- ment et leurs mouvements) dans sa réflexion et
prises qui le composent. En ce sens, elles sont en ses actions stratégiques.
1. Passer en revue chacune des forces concurrentielles selon des L'analyse concurrentielle perme; - i
critères prédéfinis, décrits ci-après, afin d'évaluer l'intensité et de mesurer l'attractivité actuelle
les détermin ants de leur pouvoir de pression. et f uture d 'un sect eur d'activit é
et d'envisager des strat égies
2. Hiérarchiser ces forces afin de déterminer l'intensité concurren- d'amélio ration de la position
tielle générale du secteur (et donc son attractivité) et de préciser des ent reprises vis-à-vis des
les facteurs clés de succès (FC S). forces concurre ntielles les plus
menaçantes.
3. Envisager les manœuvres et les stratégies permettant de limiter,
voire de contrer, la pression des forces concurrentielles les plus
significatives.
Si l'on considère le secteur de la production des cartes à puce (les encarteurs de type
Gemalto ou Oberthur), deux types de fournisseurs peuvent être identifiés:
- les fournisseurs de supports pl astiques;
- les fournisseurs de microprocesseurs (ou fondeurs).
Le secteur des fournisseurs de supports apparaît atomisé par rapport au secteur de la
carte à puce, pa rticulièrement concentré (quatre acteurs mondiau x se partagent plus
de 80 % du marché); par a illeurs, compte tenu du caractère banalisé de ce composant,
les entreprises du secteur de la carte à puce disposent d'une forte faci lité de transfert
(capacité à passer facilement d'un fournisseur à un autre); en outre, du fa it de leurs
moyens financiers, elles peuvent aisément s'intégrer en amont et racheter les producteurs
de supports; enfin, la qualité liée des supports plastiques, c'est-à-dire l'importance de la
valeur apportée par le produit fourni à la valeur tota le du produit du client, est faible. Les
fournisseurs de support plastiques disposent donc d'un faible pouvoir de négociation.
À l'opposé, les fournisseurs de microprocesseurs (STMicroelectronics, Samsung, NXP
qui concentre à lui seul 30 % du marché en valeur. ..) apparaissent fortement concentrés:
les possibilités d'intégration amont des fa bricants de carte à puce sont quasi nulles,
leur capacité de transfert est fa ible, et le degré de qualité liée est élevé (notamment
pour la technologie NFC de paiement sans contact). E n conséquence, il est possible
de conclure à un fort pouvoir de négociation des fournisseurs de microprocesseurs.
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0
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1 3.2.3 1 Les produits de substitution
-0 c:
0 0
c c Les produits de substitution regroupent des produits fourni s par des entreprises
:J .2ü
0 appartenant à une autre industrie. Bien que reposant sur des technologies différentes,
lil .g
.-t 0 ces produits remplissent des fonctions et des usages similaires. Ils représentent
0
N eo. une menace dès qu'ils offrent un rapport qualité/prix plus avantageux et un niveau
@ ~
....... ~
de performance plus élevé que les produits ou services de l'industrie étudiée. Les
..c 1
CJl "O produits de substitution peuvent capter une partie de la demande de l'industrie
·;:: g
>-
a.
::i
Cl
et aller jusqu'à entraîner une disparition de celle-ci. Pour un certain nombre de
8@ distributeurs s'appuyant sur des réseaux de distribution physiques de type maga-
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
D e la même façon qu'il existe des barrières à l'entrée d'un secteur, il existe des
facteurs qui rendent difficile la sortie d'une entreprise de ce secteur. Ces facteurs
ou barrières à la sortie, sont principalement d'ordre économique mais peuvent
également être d'ordres politique, historique ou psychologique. Plusieurs facteurs
constituent traditionnellement des barrières à la sortie significatives. Les coûts
économiques relatifs à la cession d'une branche, à l'arrêt d'un site de produc-
tion, à l'abandon d'actifs non redéployables, au démantèlement des installations
apparaissent comme les éléments les plus visibles. Cependant, d'autres facteurs
existent, relatifs à la pression syndicale, politique ou sociale qui peut apparaître
suite à l'abandon d'une activité par l'entreprise; enfin, des freins psychologiques
peuvent jouer un rôle dans la décision de conserver une activité qui est associée
"'O
0 à l'origine de l'entreprise ou à son succès initial. La difficulté de sortie renforce
c
0
:J l'inte nsité concurrentielle du secteur: plus les acteurs sont contraints de rester
lil dans un secteur de moins en moins profitable, plus ils se battent sur le prix et
.-t
0
N
les coûts, seuls leviers de différenciation.
@
.......
Les nouveaux entrants représenteront une menace d'autant plus forte que:
..c
O'l les taux de croissance sont élevés;
·;::::
>
a.
les barrières à l'entrée et à la sortie sont réduites;
0 le potentiel de rétorsion des entreprises du secteur est limité.
u
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
eo.
0 Barrières à la sortie
N gagement et créant des surcapacités investissements
@ ~ - Fort es possibilités de désengagement
....... ~
..c 1 •Tableau 1.3 Les critères de détermination de la rivalité intra-sectorielle
CJl "O
·;:: g
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
FOC US
L'État, une 5e force concurrentielle?
L'une des ada ptatio ns du modèle de Porter consiste à intégrer l'État en tant que sixième force concur-
rentielle. E n effet, les autorités publiques, par leurs interventio ns réglem entaires, leurs subventions et
aides et, plus généralement, leurs politiques publiques, peuvent favoriser ou contraindre le déve loppement
d'un secteur d'activité. D es actions de lobbying peuvent être envi sagées a fin d'influencer l'action de
l'État. La prise en compte de cet acteur est généralement effectuée en a mo nt, lors de l'analyse PE STE L ,
à travers l'ana lyse des dimensions politiques et légales du modè le. U ne étude déta illée de l'influe nce
des autorités publiques sur les conditio ns et la structure concurrentielle du secteur peut néa nmoins
venir enrichir l'analyse des cinq forces et compléter l'analyse PESTEL.
L'a nalyse du m odèle des forces concu rrentielles appliquée au secteur de la sidé-
rurgie à la fin des a nnées 2000 permet de co nclure à un degré d'attract ivité qui s'est
accru après des a nnées de crise et de consommation morose. E n effet, même si les
fournisseurs présentent un fort po uvoir de négocia tio n (dû à la pressio n exista nt sur
le m arché des ma tièr es premières et à la forte de ma nde e n minerai de fer, no ta m-
ment), les clients (automobile, BTP .. .) o nt vu le ur pouvoir de négocia tio n diminuer
au cours des vingt dernièr es a nnées, du fa it du p héno m ène de concentratio n du
secteur de la sidérurgie e t de l'éme rgence de groupes très puissants (Arcelor-Mittal
par exemple qui génère un CA de plus de 59 milliards d'eu ros). E n outre, la r ivalité
intra-sectorie lle est assez fa ible du fa it de la fo rte croissance d u m arché (t rès fo r te
hausse de la dema nde d'acier en Asie), de stra tégies de positionneme nt sur des aciers
spécia lisés haut de ga mme e t de prix p lutô t en augm entati o n . E nfin , il n'existe pas
véritablem ent de no uveaux e ntra nts da ns ce secteur, et la menace des produits de
substitution (plastique et alum inium) reste modérée. A u fi nal, l'intensité concur-
rentielle (r ésulta nte des cinq influences) peut ê tre considérée comme modér ée e t le
secteur peut être qua lifié d'attracti f.
1•1 La hiérarchisation
des forces concurrentielles
-0
0
c
et les recommandations stratégiques
:J
0
lil Une fois l'ana lyse de chacune des forc es effectuée, une synthèse et une hié-
.-t
0 rarchie des forces concurrentielles doivent être réalisées afin de juger du niveau
N
@ d'intensité concurrentielle du secteur et d'en déduire son degré d'attractivité et
.......
..c de profitabilité moyen. D e manière résumée, plus les forces concurrentielles
O'l
·;:::: sont nombreuses et puissantes, plus l'attractivité et la profit abilité de l'industrie
>
a.
0
seront fa ibles.
u
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
EN PR AT 1QU~
Une synthèse graphique, prenant la forme d'une donné ici(.,. figure 1.4), l'intensité concurrentielle
représentation radar, est généralement utilisée afin est élevée avec une prédominance de trois forces
de visualiser l'intensité concurrentielle. Celle-ci concurrentielles: les clients, les fournisseurs, la
consiste à noter selon une échelle de 0 à 5 chacune rivalité interne.
des forces concurrentielles, la note 5 traduisant
une forte menace ou un fort pouvoir de pres- Clients
sion de la force considérée. En reliant chacune
des notes atteintes, on obtient une surface ou
une aire révélatrice de l'intensité concurrentielle
Rivalité intra-
concu rrentiel le !l
""' 3 Fournisseurs
du secteur. Plus cette surface est importante, et
recouvre le pentagone concurrentiel maximum 2
(note maximale pour chacune des forces concur-
rentielles), plus la rivalité est importante au sein 0
du secteur. La surface concurrentielle permet, en
outre, de visualiser la hiérarchie et l'importance
relative des forces. Ce type de représentation
s'avère particulièrement utile pour comparer des
secteurs entre eux ou pour opérer une analyse de Nouveaux Produits
la dynamique concurrentielle d'un même secteur entrants de substitution
au cours du temps. Dans l'exemple théorique •Figure 1.4 Le pentagone concurrentiel
21
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
E N T R E p R s E
 Figure 1.5 Les manœuvres de réduction du pouvoir de pression des forces concurrentielles
fOCUâ
Le segment stratégique : l'unité d'analyse et de diagnostic
L'ana lyse concurrentielle peu t être menée au est caractérisée par une forte hétérogénéité. La
niveau d 'un secteur d'acti vité mais aussi de ses segmentation stratégique s'opère géné ralement
différen tes composantes, appelées les segments selon trois cr itères principaux (les technologies,
stratégiques. Les segments stratégiques se défi- les groupes de clients, les besoins satisfaits) et peut
ni ssent comme des sous-ensembles homogènes être appliquée au portefeuille d'une entreprise afin
d 'activités qui partagent les mêmes technologies, de déterminer ses principaux domai nes d'activités
-0
0
c
les mêmes groupes de clients et satisfont aux mêmes stratégiques ou DAS. Par exemple, le secteur du
::i besoins types. Un secteur d 'activité est générale- transport aérien peut être segmenté selon le critère
0
lJ")
ment composé de plusie urs segments. À chaque « technologie» (familles d'ap pareils en termes
...-l
0
segment stratégique correspondent des conditions d'heures de vol et de capacité) en trois catégories:
N concurrentielles et des facteurs de réussite spéci- le cou rt, le moyen et le long courrier, mais il peut
©
..., fiques. Le découpage de l'industrie en segments aussi l'être selon les attentes et les groupes de
..c stratégiques homogènes constitue un préalable à clie nts: les segme nts business et tourisme.
0\
ï:::: l'a na lyse concurrentielle dès lors que l'industrie
>-
a.
0
u
22
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
1
Positionner les firmes sur une matrice à deux dimensions
DimX
Firme A Firme C
Firme D Firme E
Firme B
en comb inant les différentes paires de variables FirmeG
Firme F
stratégiques ret enues
DimY
1
Placer les f irmes qui se situent dans une zone
proche dans le même groupe stratégique
DimX
)
Groupe stratégique 1
~A
.
F1rme
Firme(]
Firme o Firm.e E
Gj Firme B
Blt:IDW!m
Groupe stratégique 3
Firme F
1
DimY
-0
0 DimX
c
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0
LJ)
.--l Tracer un cercle autour de chaque groupe )
0
N DimY
©
.µ
..c .à Figure 1.6 Les étapes de construction d'une carte stratégique
0\
ï::::
>-
a.
0
u
24
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
;;:;
~ Dans un second temps, les stratégies des entreprises sont caractérisées selon les
::i
Le marché de la vente de vin par Internet, bien que ne représentant que 15 % des ventes
de vin en France, est un secteur en plein essor avec un taux de croissance annuel de
plus de 30 % depuis 2007. Générant un chiffre d'affaires de plus de 750 millions d'euros
(500 millions en 2012), qui devrait être multiplié par deux da ns les années à venir, ce
marché, en raison de son potentiel de croissance et des faibles barrières à l'entrée, ne cesse
d'attirer de nouveaux acteurs. Aujourd' hui, ce sont plus de 350 entreprises (horm is les
domaines viticoles) qui évoluent dans un secteur fortement concurrentiel, peu structuré
et qui connaît un fort taux de renouvellement (7 à 8 % par an) à travers des cessions,
des rachats, de nombreuses entrées et sorties (créations, faill ites, arrêts d'activité .. .).
Le profil des acteurs qui composent ce marché est très diversifié. Ainsi, aux côtés des
poids lourds historiques que sont 1855.com, Chateauonline.fr (racheté récemment par
1855), Wineandco.com, on trouve les spécialistes de la vente événementielle (Vente-
privee.com) ainsi que les sites Internet de la grande distribution (tels que Auchandirect.fr
ou Ooshop.com) mais aussi les cavistes et les négociants tels que Nicolas ou Millesima.
Deux critères d iscriminants permettent néanmoins d'identifier des positionnements
stratégiques types au sein de l'industrie. Il s'agit d 'une part du degré de spécialisation
produit qui permet de distinguer les entreprises dont le vin constitue l'unique produit
de vente par Internet des sites proposant d'autres produits (alimentaires ou non). Le
deuxième critère a trait au degré de spécialisation sur le canal de distribution en ligne
qui permet de différencier les pure player utilisant comme unique mode de distribution
le canal virtuel, des distributeurs «click-mortar» qui combinent réseau de boutiques
physiques et canal virtuel (stratégie cross canal ou multicanal). Le croisement de ces
deux dimensions permet de faire apparaître trois groupes stratégiques :
- Le premier, qui peut être qua lifié d' hyperspécia lisé, est composé d'entreprises
distribuant uniquement du vin via leur site Internet. On retrouve ainsi des sites
créés ex nihilo te ls que Wineandco.com, Chateauonline.fr, TroisFoisVin.com,
Lepetitballon.com.
- Le deuxième groupe rassemble les sites de vente à dominante événementielle que
l'on pourrait qualifier de généralistes événementiels. Ces acteurs distribuent une
diversité de produits via des ventes privées (Vente-privee.com, Transgourmets.fr,
Privateoutlet.com).
- Le troisième groupe est composé des spécialistes multicanaux. Il s'agit principalement
de cavistes et de distributeurs qui ont développé progressivement leur boutique en
ligne (Millesima, Nicolas).
Si aucun groupe n'a réussi à s'imposer sur ce marché, certains semblent p lus fragiles
que d'autres. Il s'agit notamment du groupe des hyperspécialisés pour lequel les sources
"'O de différenciation sont limitées e t qui connaît régulièrement des retards de livraison
0
c nuisant fortement à l'image et à la crédibilité des entreprises qui le composent. Le
:J
0 groupe des spécialistes multicanaux, de par leurs magasins, le nombre de références
lil
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disponibles (et qui disposent parfois de leurs propres chais) rassurent les clients et
0
N
proposent un niveau de service plus élaboré.
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.......
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>
a.
0
u
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
,E OCUâ
L'importance des barrières à l'entrée
pour l'attractivité des groupes stratégiques
Les barrières à l'entrée sont des éléments protégeant certains groupes stratégiques d'entreprises exté-
""'
"
rieures souhaitant les intégrer. Elles s'assimilent à des ressources, des compétences dont la détention
'& est fondamentale pour pouvoir intégrer ou migrer vers un groupe jugé plus attractif. Les coûts et les
·;:
0
:; investissements associés au choix d 'un nouveau positionnement stratégique, lorsqu'ils sont significa-
-0 c: "' tifs, vont limiter les phénomènes de mobilité et d'imitation intergroupe. Plus les barrières à l'entrée
0 0
c c ou conditions d'accès attachées à un groupe sont importantes et coûteuses à surmonter, plus le degré
:J
0
.2ü d 'attractivité de celui-ci sera important et durable dans Je temps.
lil .g
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0
N eo.
@ ~
....... ~
..c 1
1 4.3.2 1 L'analyse inter-groupe
CJl "O
·;:: g
>- ::i
a. Cl
L'analyse inter-groupe vise à mesurer la distance qui sépare chaque groupe
8@ stratégique (analyse statique) et à appréhender sur une ou plusieurs périodes
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
(voire à anticiper) les mouvements de chacun d'entre eux. Une faible distance et
des phénomènes convergents sont révélateurs d'une forte rivalité concurrentielle
ou d'un accroissement de celle-ci. À l'inverse, des écarts ou des mouvements
divergents importants conduisent les entreprises à se différencier stratégiquement
et à ne pas être en concurrence frontale sur les mêmes variables.
En fonction des résultats de l'analyse effectuée, trois types de choix s'offrent à
l'entreprise (..,.. figure 1.7):
• Poursuivre son développement au sein du même groupe stratégique. Sa
stratégie consistera à améliorer sa position au sein du groupe (par le biais
d'acquisitions, d'un accroissement de sa taille ou de son avantage concurren-
tiel) et à renforcer ou développer des barrières à l'entrée.
• Évoluer vers un groupe stratégique jugé plus performant. Ce choix est
conditionné par l'adéquation entre les ressources et compétences détenues
par l'entreprise et celles nécessaires au nouveau positionnement stratégique
(les barrières à l'entrée du groupe visé).
• Se positionner sur un espace vierge de la carte en créant un nouveau groupe
stratégique. Cette stratégie de rupture de type «océan bleu» (..,.. chapitre 4)
est risquée, mais elle peut aussi être extrêmement profitable dans le sens où
l'entreprise, fortement différenciée stratégiquement, n'a plus de concurrents
directs.
Renforcer la position
Dim 1 du groupe stratégique Ëvoluer vers un groupe
et/ou la position de la firme stratégique plus favorable
au sein du groupe
-0
0
c Créer un nouveau
::i GS3 ''
0 groupe stratégique '' ''
LJ)
...-l ........ .. .... '
0
N
©
..., Dim 2
..c
0\
ï:::: .&. Figure 1.7 Les options stratégiques issues de l'analyse des groupes stratégiques
>-
a.
0
u
28
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
''
Comment les compagnies aériennes analysent-elles
le comportement de leurs concurrents?
3 questions à Nul besoin dans le transport aérien de recherches
sophistiquées pour savoir ce que font les concurrents, car
Gilles cette industrie a mis en place un dispositif d'échange des
Bordes-Pagès données entre les compagnies européennes. Il se fait via
Directeur des relations l'association des compagnies européennes (AEA) qui récolte
stratégiques Air France ' ' les déclarations des participants, les examine afin d'éliminer
les erreurs puis les diffuse aux participants. C'est la valeur
ajoutée et la pertinence des analystes qui fait la différence
et non l'information de base. Charge à chaque compagnie
de décortiquer et modéliser ces données pour en tirer le
maximum: ce traitement fait référence à l'intelligence
économique chez Air France.
-0
0
c
:J
0
lil
.-t
0
N
@
......
..c
O'l
·;::::
>
a.
0
u
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
APPLICATIONS
b. L'analyse des forces concurrentielles vise à déter-
QCM ..,.. Corrigés p. 181
miner la nature de l'avantage concurrentiel da ns un
secteur.
c. L'analyse des fo rces concurrentielles vise à déter-
Une seule bonne réponse par question. miner l'espérance de renta bilité dans un secteur d'ac-
tivité donné.
1 Le modèle PESTEL est une méthodologie
permettant d 'identifier: 6 Une stratégie de rupture de type « océan bleu »
a. Les activités créatrices de valeur dans le processus conduit à:
de production de l'entreprise. a. Créer un nouveau positio nnement stratégique au
b. Les opportunités ou menaces globales issues du sein du secte ur.
macro-environnement. b. Maîtriser mieux que les concurrents les FCS exis-
c. Les principaux groupes stratégiques. ta nts de l'industrie.
c. Faire évoluer l'entreprise vers un groupe stratégique
2 La menace des nouveaux entrants dépend : existant jugé plus attractif.
a. D es barrières à l'entrée.
b. D e leur nombre et de leur degré de concentration. 7 Quelle est l'affirmation correcte?
c. D es capacités des nouveau x entrants à surmonter a. Les FCS sont contingen ts aux entreprises et aux
les barrières à l'entrée. secteu rs d'activités.
b . Les FCS varient selon les secteurs d'activité et dans
3 Si dans un secteur donné, le produit livré p ar le temps.
les fournisseurs aux entreprises du secteur analysé c. Les FCS sont principa lement de nature techno-
p ossède une qualité liée forte, il est possible d'en logique et commerciale .
déduire que :
a. Le pouvoir de négociation des fourni sseurs est fort.
b. Le pouvoir de négociation des fournisseurs est
faible.
c. On ne peut se prononcer car il manque des éléments Étude de cas ..,.. Corrigés p. 181
d'appréciation.
Exemples
Format Surface Assortiment Implantation
d'enseignes
A li mentaire et Périphérie Leclerc
Hypermarché > 2 500 m 2 non-alimentaire centre commercial Carrefour
40 000 références Auehan
Petite: 400 à A li mentaire et Petit: quartier lntermarché
1 000 m 2 non-alimentaire rési dentiel, petit e Carrefour
Supermarché
Grande: 1 000 à 5 000 à 10000 ville Express
2500 m 2 réf érences Grand: périphérie Super U
Périphérie Lidl
70 0 à 1 000 réfé-
Moyenne : 600 m 2 Quartier résidentiel Leader Price
rences
Centre-ville A ldi
Quartier résidentiel City Carrefour
Supérette 120 à 400 m 2 2 000 références
Pet ite ville Petit Casino
d'eu ros. Au sein de cette industrie, on distingue quatre ba isse (-0,7% en 2013) a lo rs que le drive (commande
principa ux formats qui se différe ncie nt qua nt à la par Internet et retrait par le client da ns des sites dédiés),
ta ille des surfaces de vente et au nombre de références la vente par Internet (livra iso n à domicile) et les for-
offertes (..,.. tableau 1.4). mats de proximité (de type supérette) connaissent de
Les GSA do minent la distribution a lime nta ire avec forts taux de croissance (+ 40 % du parc de drive en
67 % des ventes dans l'alimentaire. Cependant, cette 2013 et 4 % de parts de marché). Après quarante ans
domin ation est remise en cause à travers le reno uveau de croissance, les formats de type hypermarchés et
des commerces indépendants de proximité (épiceries, supermarchés semblent être arrivés à maturité (même
bouche ries .. .) et le développement des ventes en si on anticipe une croissance des petits supermarchés).
ligne. E n o utre , le C A réa lisé d ans le no n-a lime n- La m arge ne tte moyenne du secteur est de 1,4 % et
ta ire (équi pement de la personne et de la m a ison) a diminué en m oyenne depuis 5 ans. L e m odèle du
a fortem ent chuté au cours de ces dernières années bard-discount (HD) semble lui aussi ê tre en perte
avec une baisse de près de 2,2 % depuis 10 a ns du de vitesse avec une part de m ar ché qu i est to mbée
fait principalement de la mo ntée en puissance des en 2013 à 12,4 % contre 15 % cinq ans auparavant.
grandes surfaces spécialisées (GSS) dans l'électro- Le m arché français de la distribution fait l'objet depuis
dom estique, le bricolage, les produits culturels et des trente ans de très no mbreuses réglementations (loi
gra ndes plateformes <l'e-commerce de type Am azon. Galla nd, loi R affarin, loi Royer. .. ) qui o nt visé soit
Le m odè le é co nomique des GSA s'appuie sur des à limite r l'expa nsio n des gra nds distri buteurs (ce qui
volumes de ven tes (parc im porta nt de magasins de a constitué un désincitatif à l'entrée de co ncurrents
gra nde taille) et d'achat élevés qui leur permettent de étrangers), soit à réguler les rapports q ue les G SA
générer des économies d'échelle et un fort pouvoir entretienne nt avec leurs fournisseurs en vue de pro-
de négociation. Cette stratégie permet ainsi aux G SA téger ces dern iers. La dernière réglem enta tio n , la
"O
0
c de proposer un vaste assortiment de produits à pri x loi de modernisation de l'économie (LME) mise
::i ré duit. L a similarité des assortiments de grandes en p lace en 2010, vise à relancer la concurre nce au
0
l..f)
m arques offer ts par les diffé rents co ncurre nts rend profit des consomma teu rs (baisse des prix, faci lité
.-1
la différ e nciatio n diffi cile et conduit à une lutte d'implantatio n des fo rmats de type H D) et à protéger
0
N concurrentielle principaleme nt basée sur les prix les fournisseurs en supprima nt les marges a rrières.
@ e t sur des po litiques prom o tionne lles agressives . La dema nde de biens alimentaires est fortement liée à
...... Après une croissance de plus de 11,2 % entre 2004 la conjoncture économique et à l'évolutio n du pouvoir
~
0\
ï:::: et 2010, le CA des GSA n 'a cessé de diminuer depuis d'achat des ménages. Du fait d'une conjoncture défavo-
>-
0. (-4,1% entre 2010 et 2013). Les formats hyperm archés rable (crise économique et financière de la zone euro),
0
u et superm a rchés o nt été les plus affectés par cette celui-ci n'a que très faiblem ent progressé au cours de
Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
l'année 2013 (+ 0,3 %) après une baisse record en 2012 souhait d'une consommation plus raisonnée menacent
(-0,9%). La poussée du chômage, l'évolution à la hausse aussi le modèle traditionnel des GSA et induisent
des prix (liée à l'augmentation du prix des matières des investissements supplé menta ires pour celles-ci.
premières), l'augmentation de la pression fiscale et la Près de sept acteurs s'affrontent sur ce m arché e t
faible croissance économique (0,3 % en 2012 et 2013) se répa rtissent entre des grandes chaînes intégrées
ont fortement restreint les dépenses de consommation (Carrefour, Casino, Anchan, Lidl et Aldi) et des grou-
(+0,3 % par an depuis 2008). pements d'indépendants (Système U, Intermarché,
À ces évolutions conjoncturelles s'ajoutent des chan- E . Leclerc) . Les deux leaders représentent près de
gements structurels. Ainsi, du fait de l'élévation du 40 % des ventes. Si Carrefour reste leader, il est
niveau de vie, la part relative des dépenses alimentaires peu à peu rattrapé par E. Leclerc qui a vu sa part de
a fortement chuté dans la structure de consommation marché continuellement croître ces dernières années.
des ménages français (12,9 % en 2013 contre 30 % en Intermarché et Système U poursuivent aussi leur
1959), au profit des loisirs et de la santé. Au cours des progression. Les bard-discounts (les derniers entrants
deux dernières décennies, des mutations culturelles, sur ce marché à la fin des années 1980) voient le taux
socio-économiques et démographiques (vieillissement de croissance de leurs ventes chuter sensiblement. Il s
de la population, diminution du nombre de personnes semblent avoir subi de plein fouet la concurrence des
par foye r, réduction du temps dévolu aux courses, marques de distributeur (MDD) premier prix qui
sensibilité accrue au facteur « prix », développement se sont multipliées et le développement d'enseignes
des mono -ménages, concentration urbaine . .. ) ont hard-discount ou de rayons hard-discount au sein
profondément affecté les modes de consommation. La même des magasins existants (tel que Leader Price par
rapidité de l'acte d'achat, sa simplicité, une recherche Casino). Les enseignes les plus rentables (en termes
de proximité permettant des gains de temps et la de marge nette) sont pour les formats hyper et super
réduction des déplacements automobiles (à la fois pour E. Leclerc (1,79 %), Super U (1,35 %), Intermarché
des raisons écologiques et environnementales ma is (1,31 %) et pour les formats hard-discount et proxi-
aussi du fait de l'augmentation du prix du carburant) mité Franprix (Casino) (2,08 %), U Express (1,67 %),
sont autant de facteurs aujourd' hui valorisés par les Carrefour Express (1,61 %) et Intermarché contact
consommateurs et qui remettent en cause certaines (1,22 %). Pour la majorité des acteurs, l'internationa-
formules de vente caractérisées par des magasins de lisation, les formats de proximité ainsi que le modèle
très grande taille loca lisés en périphérie. Le rejet de drive et, plus généralement, une stratégie multicanal
l'hyperconsommation, la recherche d 'authenticité (physiques et virtuels) constituent des relais de crois-
et de qualité des produits (à la suite des nombreux sance importants. Les caractéristiques des diffé rents
sca ndales et crises alimentaires), d'une plus grande concurrents e t de leur positionnement stratégique
tra nsparence des filières d 'approvisionnement et le sont détai llées dans le tableau 1.5.
""
~ Carrefour 84,3 55 % (34) 55 % 33 % - 12 % 20,30 % (- 0,3 pt )
·=
0
::; Auchan 48,7 60 % (15) 80 % 16 % - 4% 11 ,30 % (- 0,2 pt)
"'O c: "' Leclerc 45,2 7 % (7) 90 % 3% - 7% 19,60 % (+ 0,9 pt)
0 0
c c:
::i
0 ü
.2 ITM 39,9 10 % (6) 11 % 72% 4% 13% 14,20 % (+ 0,3 pt)
l..f) .g Système U 23,9 0,3 % (1) 19 % 72% - 9% 10,30 % (+ 0,4 pt)
.-1 0
0 5.. Groupe
N e 48,6 60 % (8) 25 % 36 % 22 % 17 % 11,70 % (- 0,6 pt)
@ ~ Casino
...... ~ Lidl 63 (6,8 Mds en Fra nce) - - 100 % 0 4,60 %
~ I
0\ i::;
ï::: g Aldi 57 (3,2 Mds en France) - - 100 % 0 2,30 %
>- Cl"
o.
8 @ A Tableau 1.5 Les chiffres clés des GSA
Partie .. Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
Du petit producteur local de fruits et légumes ou de la individue ls. La plupart des distributeurs proposant
coopérative agricole à la multinationale agro-alimen- les mêmes grandes marques nation ales ou mondiales
taire telle que Nestlé ou Danone en passa nt par les à leurs clients à des prix équivalents, la fidélisation
géants de l'industrie des produits de grande consom- par le biais de l'offre semble difficile. Les évolutions
mation du type Unilever ou Procter & Gambie, les technologiques, telles que Je développement d'Internet,
fournisseurs des GSA ont des profils très variés. E n la mise à disposition en ligne de comparateurs de prix
France, la majorité des fournisseurs de la grande ainsi que le recours aux publicités comparatives ont
distribution est constituée d e PME: 2/3 des four- fait des consommateurs des acteurs de plus en plus
nisseurs sont des PME françaises, e t les PME vont (et de mieux en mieux) informés, accroissant leur
jusqu' à représenter 93 % des fournisseurs si l'on volatilité. En outre, leur attachement croissant aux
inclut les PME étrangères. Elles représentent en outre marques pousse les distributeurs à une inflation du
29 % des références et 55 % du CA des GSA. À titre portefeuille produits dans les linéaires, augmentant
de comparaison, les gra nds groupes étrangers, qui leur dépendance vis-à-vi s des grands industriels.
représentent 2,5 % des fournisseurs des distributeurs Cet accroissement de la volatilité conduit les distri-
français comptent pour plus de 45 % du CA et 48 % du buteurs à approfondir leur pratique a nalytique et
nombre de références. Les volumes de vente par PME opérationnelle de la gestion de la relation client, le
sont très fa ibles. Depuis 2010, les grands industriels CRM (Customer relationsl1ip management). Afin
ont vu eux leur taux de marge s'accroître , de même d'éviter une concurrence fondée uniquement su r
que leur diffé rentiel de rentabilité avec la gra nde les prix, les distributeurs tentent de développer des
distribution: + 14 % depuis 2008 pour les premiers, offres plus différenciées, à plus forte valeur ajoutée
- 13 % pour les seconds. Leur ma rge d'exploitation et qui s'appuient sur:
et leur marge nette, en 2013, s'établissent respecti- - des produits ou des marques exclusives ;
vement à 15,9 % e t 10,l % contre 6,1 % et 2 % pour - des a ménagements et des services spécifiques;
les distributeurs. Ces acteurs, qui ont tendance à se - un C RM repensé et renforcé;
concentrer (mouvement de fusions-acquisitions) ont - une gamme rationalisée, voire réduite, de pro-
réussi à développer des portefeuilles de marques duits correspondant aux attentes spécifiques des
mondiales (Lesieur, Nutella, Coca-Cola, Pampers ...) consommateurs et à l'évolution de leur mode de vie
et n a tion a les dont les distributeurs ne peuvent se (produits du terroir et marques régionales, produits
passer. Les différences de rentabilité existant entre les bio, MDD premier prix comme haut de gamme ... ).
distributeurs peuvent s'expliquer par le pri x d 'achat
des marchandises, lui-même déterminé par le pouvoir En tant que business analyst d' un cabinet de conseil
de négociation de leurs centrales d' achat. Depuis en s tratégie, vous êtes chargé(e) de conseil.Ier une
2010, une réglementation plus stricte , ainsi que la entreprise souhaitant entrer sur le marché français des
mise en place de filières qualité et de véritables par- GSA. Il vous est donc demandé un rapport construit
tenariats entre producteurs agricoles et distributeurs en trois parties:
(notamment pour les marchés valorisant la traçabilité 1. Ide ntifier les facte urs environnem ent aux qui
et la qualité des produits), ont permis de rétablir un affectent le développement du secteur.
certain équilibre avec les PME. 2. Analyser les principales forces concurrentielles
La distribution é tant un marché de masse, les gra nds de l'industrie.
distributeurs sont confrontés à un très grand nombre 3. Repérer et caractériser les principaux positionne-
"O et à une très grande dive rsité de consommateurs ments stratégiques ou groupes stratégiques.
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Chapitre 1 Analyser l'environnement de l'entreprise
Forces Faiblesses
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0 • SVOD par abonnement • Manq ue de notoriét é
c
::i ~J • Prix ult ra compétit if • Cat alogue daté et qui
0 • Importance du catalogue manque de contenus
L{) • Moteu r de recommandat ion français
..-! • Capacité d ' invest issement • Potentiel de diffusion limité:
0
N • Séries originales produites nécessite de passer par les
en interne box des FAI
@ • Contraint e de la législation
...., française
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.& Les forces et les faiblesses de Netflix sur le marché français
Analyser la capacité
stratégique
de l'entreprise
,Plaq
D Le diagnostic interne .......................................................................................... 38
EJ Le diagnostic fonctionnel .................................................................................. 40
D L'analyse de la chaîne de valeur ................................................................... .... 41
!] Le diagnostic des ressources et des compétences ....................................... 52
D La synthèse du diagnostic stratégique: le modèle SWOT .......................... 60
gbi,ectjf~
' Connaitre et maitriser la méthodologie du diagnostic interne.
' Identifier et analyser la capacité stratégique de l'entreprise.
' Comprendre les déterminants internes de l'avantage concurrentiel.
' Connaitre et distinguer les différents leviers internes de création
de valeur.
' Déterminer des stratégies permettant l'adéquation entre les exigences
de l'environnement et les capacités de l'entreprise.
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Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
D Le diagnostic interne
Ill Objectifs
Le diagnostic interne, qui représente la seconde composante du diagnostic straté-
gique, se focalise sur l'analyse des caractéristiques internes de l'organisation. Le
diagnostic interne s'assimile à une évaluation critique des composantes internes
du processus de production et de commercialisation d'une entreprise et conduit à
déterminer sa capacité d'action. L'entreprise est en effet constituée de ressources,
d'actifs et de compétences qui vont jouer un rôle plus ou moins important dans
sa capacité à se positionner face aux enjeux environnementaux (repérés sous
la forme d'opportunités et de menaces lors du diagnostic externe) et face aux
conditions de performance propres à chaque secteur d'activité (les facteurs clés
de succès ou FCS). L'ensemble des moyens internes et la capacité à les déployer
vont donc conditionner la performance externe de l'entrepri se. Les différences
de dotation en ressources et compétences des entreprises expliquent les diffé-
rentiels de performance observés entre des entreprises appartenant à la même
industrie. D 'une manière plus pratique, le diagnostic interne a pour objectif
l'identification des principales forces et faiblesses de l'entreprise.
civils et militaires, de lanceurs spatiaux, de missiles, d'aéronefs milita ires, de sate llites
et de systèmes de défense. Le groupe comme rcialise égale me nt des ser vices liés à
l'ensemble de ces produits.
La principa le force de cette entreprise se trouve da ns le rayonnement de ses principa les
fili a les, te lles qu'Airbus et Airbus Helicopters, leaders mo ndiau x da ns leur do ma ine
d'activité. Ces business units offrent, e n outre, des sources de revenus diversifiées
provena nt de marchés et de por tefeuilles clients su iva nt des logiques écono miques
distinctes; par exemple, les marchés civils et militaires observent des cycles et des règles
diffé rentes. L a marque A irbus, bénéficiant du prestige e t des succès de l'avio nne ur,
renforce l'image du groupe , suite à un rebranding effectué début 2014 pour remplacer
le nom E ADS. A ir bus, consacrant de m anière récurrente plus de 5 % de son chiffre
d'affaires à la r echerche et au dévelo ppement (3,1 milliards d 'euros en 2013), insta lle
da n s ses produits des co mposants utilisant des techno logies de pointe, ce qui lui
donne des avantages concurrentiels (co mm andes de vol é lectriques sur les premiers
A irbus, sur l' hélico ptère NH90, circuit hyd raulique de l'A380 po ur réduire la masse
de l'appare il). E nfin , une réserve impo rta nte en cash (9,1 millia rds d 'euros en 2013)
lui permet de déployer depuis le dé but des a nnées 2010 une stratégie de croissance
extern e faite d'acqui sitio ns dans des e ntre prises de services offrant une meilleure
rentabilité (Vector Aerospace e t Satair e n 2011, A rkoon Network Security en 2013).
Pour des ra isons historiques e t politiques, les sites de productio n sont écl atés prin-
cipa le ment entre l'A llemagne, la F r ance, le R oyaume-U ni et l'Espagne, ce qui aug-
me nte les coûts de productio n. Cette dispersio n géographique de l'orga nisatio n induit
égale ment des coû ts de structure dupliqués et des surcoûts de développement des
progr ammes qui viennent o bérer la rentabilité de l'entreprise; cela s'est no tam ment
caractérisé par de nombreu x re tards dans les programmes A380, A400M, T igre et
N H 90. Par a illeurs, cette socié té, principa lem ent domiciliée en zone euro, effectue
m ajorita irement ses acha ts en euros a lors qu'elle vend en do llars a méricain s; e lle
est do nc exposée à un risque de change important. Enfin , m êm e si A irbus G roup
témoig ne d'une segmentatio n stratégique per form a nte, le poids des r ésultats éco-
no miques de l'aviatio n commercia le est très impo rtant (68,8 % du chi ffre d'affaires
groupe provena it des ventes d'avion Airbus e n 2013); de même, la part des ventes de
services (seulem ent 10 % du chi ffre d'affa ires) est insuffisa nte, alors qu'ils offrent une
rentabilité bien plus im portante que les produits. Ces déséquili bres du portefeuille
fragilisent l'entreprise.
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-0 c: "'
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c c
:J .2ü lt"I Caractéristiques
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.-t 0 Les forces et les faiblesses vont à leur tour déterminer la capacité stratégique
0
N eo. de l'entreprise, c'est-à-dire sa capacité à mettre en œuvre des stratégies lui
@ ~
....... ~
permettant d'exploiter les changements environnementaux et de maîtriser les
..c 1
CJl "O FCS des activités dans lesquelles elle se développe ou souhaite se développer.
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>-
a.
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Cl
L a capacité stratégique délimite les possibilité s d 'action de l'entreprise et
8@ sa capacité à atteindre ses obj ectifs. Ell e traduit le potentiel de création de
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
fJ Le diagnostic fonctionnel
Il s'agit de la méthode la plus simple d'évaluation et la première étape du dia-
gnostic interne. Elle consiste à évaluer la position de l'entreprise par rapport à
"O
0
r:- diagnostic fonctionnel
s'applique particulièrement bien
ses concurrents dans chaque grand domaine fonctionnel (la fane-
tian finance, la fonction production et développement, la fonction
financière ...). Une position favorable traduira une force. À l'inverse,
c aux entreprises de petite taille une sous-performance sera synonyme de faiblesse. Des critères
:J
0 (TPE et PME) ou spécialisées. d'évaluation devront être établis pour chaque fonction. La liste du
l.J'l
..-t Il s'avère en revanche peu tableau 2.1 est donnée à titre illustratif mais n'est pas exhaustive. Le
0 adaptée aux entreprises ayant des
N choix de critères et la configuration de la grille d'évaluation devront
@ structures organisationnelles de être adaptés à chaque cas étudié et varieront selon les entreprises
....... type divisionnel ou matriciel.
..c et les secteurs analysés .
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Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
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D L'analyse de la chaine de valeur
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.2ü Ill Objectifs et définition
lil .g
.-t 0
0
N eo. L'analyse de la chaîne de valeur est u n outil de diagnostic interne développé
@ ~ pa r M ichael Porter en 1985. E lle a pour pri ncipal objet d'identifier, au sein des
....... ~ activités de l'entreprise, les sources internes, actuelles ou potentielles, de créa-
..c 1
CJl "O
·;:: g tion de valeur et d'avantage concurrentiel. Ce dernier repose sur la capacité de
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
L'une des finalités de cette démarche est l'optimisation de chacun des maillons
de la chaîne de valeur pris séparément, mais aussi des liens et interdépendances
existant entre eux. Les actions d'optimisation et d'amélioration porteront donc
autant sur des fonctions isolées que sur la configuration globale de l'activité
(articulation et coordination des activités entre elles). Cette analyse permet par
-0
0 la suite d'orienter les politiques fonctionnelles ainsi que les choix en matière de
c
0
:J structure organisationnelle.
l.J'l
.-t L'intérêt de cette méthode pour l'analyste se situe à deux niveaux:
0
N
• Comprendre comment chaque activité, c'est-à-dire chaque maillon qui com-
@
....... pose l'entreprise, génère ou détruit de la valeur.
..c
O'l
·;:::: • Allouer des ressources et concentrer les efforts sur les activités et les liens
>
a.
0
clés qui renforcent l'avantage concurrentiel de l'entreprise.
u
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
,EOCUS,
L'entreprise en tant que processus regroupant
des activités créatrices de valeur
Il est important de considérer l'entreprise comme tion d'un grand nombre de centres d'appel ou call
une unité économique qui mobilise un certain centers au milieu des années 1990, notamment
nombre d'activités afin de proposer une offre com- dans le secteur des services. Ces fonctions , qui
merciale, valorisable sur un marché. Sa capacité à gèrent la relation client au niveau des commandes,
réaliser des marges signifie que l'entreprise par- des réservations, des réclamations ou encore du
vient à créer pour le client une valeur supérieure SAV étaient considérées comme des centres de
aux coûts et aux dépenses induites par le dévelop- coûts, faiblement créatrices de valeur. Les opé-
pement de cette offre. Le prix que le consommateur rateurs télécom, dont Bouygues, Free ou SFR, se
est prêt à payer - et qui traduit la valeur que les sont ainsi fortement désengagés de ces activités,
clients attachent à l'offre - doit se situer au-delà les délocalisant vers les pays du Maghreb. À l'in-
des coûts de production et de commercialisation. Il verse, depuis le milieu des années 2000 et face
devient dès lors fondamental pour une entreprise à la dégradation de la qualité et à l'importance
qui cherche à accroître sa performance de com- accordée à la gestion de la relation client (CRM) ,
prendre quelles sont les fonctions qui contribuent un nombre croissant d'entreprises réintègre cette
le plus significativement à la création de valeur et activité et la relocalise dans leur pays d'origine.
quelles sont, à l'inverse, celles qui en détruisent Le cas le plus emblématique est sans nul doute
et qui génèrent des coûts élevés. celui de Dell , qui a rapatrié aux États-Unis en
C'est ce mode de raisonnement qui explique les 2004 le support technique de ses PC, localisé
phénomènes d'externalisation et de délocalisa- auparavant e n Inde.
Fonctions de soutien
Infrastructure et système
Gestion des ressources humaines
Développement technologique
italiens aux États-Unis). La création de cette culture du café repose sur une stratégie
de différenciation qui porte à la fois sur la qualité du café, mais aussi sur les services
offerts au sein de chaque café: l'objectif étant de créer une expérience unique de
consommation.
Le groupe va donc investir fortement sur la transformation du café en acquérant
4 usines de torréfaction, mais aussi sur les approvisionnements et la qualité de la matière
première. Un cahier des charges strict permet de garantir des achats de qualité mais
aussi socialement responsables. Chaque planteur récoltant est ainsi accrédité selon des
critères très précis qui permettent aux plus performants d'être qualifiés de «stralegic
suppliers » et d'être liés au groupe par des contrats de long terme (quasi-intégration).
Aujourd'hui, 86 % du café Starbucks vendu dans le monde est du café équitable (100 %
en Europe certifié Max Havelaar). Le café est torréfié et moulu au sein des boutiques
qui sont contrôlées majoritairement par la chaîne. Celle-ci recourt en effet le moins
possible aux franchi ses dans une logique de contrôle de l'ensemble de la chaîne de
valeur: approvisionnement, transformation, distribution. Le groupe propose plus de
106 boissons et 39 cafés différents, mais il est possible par combinaison de proposer
plus de 50000 produits aux clients.
En outre, l'i nnovation, qui porte aussi bien sur les systèmes de fabrication des bois-
sons, les méthodes d'extraction des arômes, les recettes que les emballages, constitue
l'une des priorités de Starbucks, lui permettant d'être au cours du temps détenteur
de plus de 120 breve ts.
Le personnel, et notamment, les baristas (les serveurs), sont considérés comme une
ressource clé de l'entreprise et comme les principaux ambassadeurs ou évangélistes
de la m arque. Des politiques e t des action s socialement responsables permettent
d'accorder à chaque employé des conditions extrêmem ent favorables de formation,
de couverture santé (pour les salariés à temps plein et à temps partiel a insi que pour
leur conjoint), de plan retraite, de rémunération par le biais de primes et d'actions
offertes. L'entreprise est ainsi régulièrement classée parmi les 50 compagnies offrant
le meilleur cadre de travai 11 et connaît l'un des taux de turn-over le plus faible du
secteur. Le respect et la motivation des salariés, ainsi que le développement d'une
forte culture d'entreprise, sont considérés comme les principaux vecteurs de la qua lité
de service. Les baristas sont incités à développer une relation de proximité avec les
clients, tout en assurant un service rapide.
La différenciation se fait aussi au niveau de l'aménagement des cafés qui met en
avant le confort, la personnalisation du décor (sofas, fauteuils club) et la diversité des
services offerts (musique, wifi, livres). Les cafés ne sont plus uniquement des lieux de
consommation mais des espaces de détente où l'on passe du temps entre son travail
"'O
0 et son domicile (concept de third place).
c
:J Ainsi, l'avantage concurrentiel de Starbucks repose sur un contrôle é troit de l'en-
0
lil semble de la chaîne de valeur ainsi que sur des investissements importants en amont
.-t
0
et en aval de celle-ci.
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.......
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a.
0
u 1 Classement Forbes et Glassdoor.
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
Fonctions de soutien
• Forte culture d'entreprise, image d'entreprise socialement et environnementalement responsable
• GRH très développée : système de promotion et de rémunération par prime et stock option,
couverture sociale, plan de retraite ..
. . . . . ...
.
• Approvisionnement • Opérations: • Services de haute
vert et durable production qualité rendus aux Marge
• Commercialisation: clients: rapidité,
•Système de et distribution
pas de franchises accueil, services
conformité, qualité depuis 2 usines
aux États-Unis, annexes,
du produit donc économies
réseau très dense élargissement de la
+ conditions d'échelle
de boutiques gamme de produits
de travail pour servir
(logique du hub proposés,
des producteurs une qualité
and spoke') cadre/ambiance
et protection industrielle
de l'environnement des boutiques ...
Fonctions principales
Différenciation
Figure 2.3 ~
Le lien entre chaîne
de valeur et avantage
concurrentiel
48
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
renouvelés. La m arque est aujo urd'hui l'un des leaders du m a rché de la fast fashion
(ou mode é phémère) avec H&M et Gap.
L'une des forces du groupe réside dans sa capacité à coller con stamment à la tendance
et aux a tte ntes du ma rché (voire à les a nticiper) et dans sa rapidité de mi se sur le
ma rché de nouveaux modèles. Ainsi, chez Zara , une collection entière peut être créée
en quatre sema ines, voire moins, ce qui conduit à un r enouve llement perm anent et
un e rota ti on des modèles da ns to utes les boutiques de la m arque . D eu x cents stylistes
cr éent ainsi plus de 11000 modèles par an. Le fait de produire en qua ntités limitées
des séries courtes présente deux avantages. Premièrem ent, les produits n'o nt pas le
temps de se dé moder. D euxiè mement, la r areté, créée pa r le renouvelleme nt, pousse
les clients à visiter plus souvent les bo utiques e t à pratiquer des ach ats d 'impulsion.
Si la rapidité pe ut être ra ttachée à deux ma illo ns clés de la chaîne de valeur de Z a ra
et à leur efficacité respective (la confection et la logistique), la ca pacité à coller aux
tenda nces du marché est, elle, liée à une intégrati on e t une coordination o ptima les
entre les par ties amo nt et ava l de la chaîn e de valeur (la fo nctio n co nfec tio n et design
d'un côté et la fonction commerciale de l'autre). A insi, deu x fois par sem aine en pas-
sant co mma nde, chaque respo nsable de magasin o père des re mo ntées d 'informatio n
sur les ventes et l'évolutio n des attentes des co nsommateurs auprès des responsables
m arketin g pays localisés dans le Q G d' Inditex en Corogne (Espagne). Ces informa-
tio ns sont directem ent a na lysées et discutées avec les stylistes, eux aussi situés e n
Corogne . Ces échanges constants e t directs conduisent à repenser, reconfec tio nner
et a mé lio rer de m a nièr e continue les modèles e t les collectio ns de la ma rqu e. L'autre
source d 'inspi rati o n provient de la m ode et des gra nds créateu rs. L'offre est a in si
quasiment ajustée au quo tidien : deu x fois par semaine , toutes les boutiques du monde
reçoivent des réasso rts co mposés de no uveaux modè les.
L'un e des sources de différenciatio n de Zara (sa ra pidité e t sa réactivité) repose do nc
sur une intégration et une coordination o ptimales des fonctions conception e t com-
mercia les, intégratio n qui lui confère une capacité à sentir les évolutio ns du m arché
et à y ré po ndre rapidement et de m anière adaptée.
1 1
FOC US
Le Big Data en tant que levier d'optimisation
de la chaine de valeur
Le Big Data, qui se définit comme un ensemble de technologies, de services et de processus permettant
de collecter, d'analyser et de diffuser des ensembles très vastes de données brutes et diversifiées, est
aujourd'hui considéré comme l'un des leviers les plus prometteurs d'amélioration de la performance
commerciale mais aussi organisationnelle, notamment à travers sa capacité à renforcer le processus de
création de valeur et à optimiser les activités clés de l'entreprise. Les nombreuses données, remontant
des réseaux de vente physiques et virtuels, mais aussi des médias et des réseaux sociaux, contribuent
significativement à l'optimisation de la partie aval de la chaîne de va leur en permettant de mieux cibler
les offres, de personnaliser les promotions quasiment en temps réel, d'affiner la connaissance client,
de développer une segmentation plus fine des marchés, et d'anticiper les besoins. Sur la partie amont
de la chaîne de valeur, les analyses Big Data peuvent être un levier déterminant d'optimisation de la
consommation de ressources et des flux logistiques et d'amélioration de la qualité et de la performance
des processus de développement et de production. D 'aucuns préconisent donc de développer une
véritable stratégie Big Data qui consiste à collecter, analyser et structurer des données autour des
fonctions clés de la chaîne de valeur de l'entreprise de manière à l'optimiser.
Aptitudes, savoirs
et savoir-faire capables
de créer une valeur Capacités/Compétences
supérieure (combinaison organisationnelles
de ressources)
Actifs stratégiques
l î Ressources
Permettent
la réalisation
de ce potentiel
~
qui ont une
potentialité d'usage
<Ill Figure 2.4
Les ressources et les compétences, qui s'assimilent à des actifs et des savoir-faire,
représentent les déterminants les plus fondamentaux de l'avantage concur-
rentiel de l'entreprise et de sa capacité à créer une survaleur pour ses clients.
• Les ressources regroupent les actifs clés détenus par une entreprise qui ont un
potentiel de création de valeur. On distinguera les ressources matérielles (les
équipements, les produits, les brevets, les disponibilités financières, les systèmes
d'information, les bases de données clients .. .) des ressources immatérielles
53
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
• Les compétences font, elles, références à des savoirs, des aptitudes et/ou des
savoir-faire qui vont permettre le déploiement et l'exploitation des ressources
et donc la réalisation de leur potentiel de création de valeur. E lles regroupent
aussi bien des compétences opérationnelles et techniques, c'est-à-dire des savoir-
faire en matière de production , d'i nnovation ou de commercialisation, que des
compétences managériales plus transversales qui permettent l'exploitation et
le déploiement des compétences opérationnelles: les savoir-faire en matière
de management de projet, de gestion de la qualité, de gestion d'équipes multi-
culturelles peuvent être considérés comme des compétences managériales.
Ressource ou
HM1ll~IJll
compétence W
Non 0
Ressource ou
compétence X Oui Non e
Ressource ou
compétence Y
Oui Oui Non
e
Ressource ou
compétence Z
Oui Oui Oui Oui 0
0 Faiblesse/handicap concurrentiel
-0
0
c
::i
8 Force permettant le mai ntien concurrentiel
0
lJ")
...-l f) Force - Compétence disti nctive : avant age concurrent iel t emporaire
0
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©
...,
0 Force - Compétence distinctive : avant age concurrentiel durable
..c
0\
ï::::
>- .à Figure 2.5 Le modèle VRIN
a.
0
u
56
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
I l l Le développement du portefeuille
de ressources et de compétences
Selon l'approche fondée sur les ressources et compétences, la performance de la
firme réside dans sa capacité à développer et gérer un portefeuille de compétences
équilibré. Il s'agira d'exploiter au maximum les compétences fondamentales de
l'entreprise et de déployer celles-ci sur une diversité de produits et d'activités au
sein de son portefeuille. Les compétences clés de l'entreprise devront aussi être
mobilisées pour soutenir les stratégies de diversification et de développement
sur de nouvelles activités. Pour minimiser le risque de diversification et le coût
""' de développement sur un nouveau métier, l'entreprise privilégiera des activités
"
'&
·;: qui partagent des ressources et des compétences stratégiques avec ses métiers
0
:; existants.
-0 c: "'
0 0
c c Le développement, l'amélioration et la protection des compétences existantes
:J
0
.2ü représentent une autre composante de la gestion du portefeuille de compétences.
lil .g
.-t 0 Cependant, face aux risques d'obsolescence des ressources et face aux évolutions
0
N eo. de la demande, l'entreprise devra renouveler son portefeuille en développant de
@ ~
....... ~
nouvelles ressources ou compétences. L'apprentissage ainsi que l'accumulation et
..c 1
CJl "O la diffusion de nouveaux savoirs, individuels et collectifs, représentent la capacité
·;:: g
>- ::i
a. Cl
la plus fondamentale d'une entreprise. Selon cette logique, la performance de la
8@ firme réside plus dans la gestion optimale de son portefeuille de compétences
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
60
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
pas d 'un outi l de diagnostic en tant que tel. L'analyse SWOT constitue l'étape
intermédiaire entre la phase de diagnostic et celle de formulation stratégique
en permettant de passer de la première à la seconde. Elle s'appuie sur le prin-
cipe d'adéquation suivant: la performance de l'entreprise (et donc la logique
et la pertinence de ses choix stratégiques) passe par une adéquation entre ses
caractéristiques internes (les forces et les faiblesses) et les caractéristiques de
son environnement externe (les opportunités et les menaces). L'entreprise, à
travers ses choix stratégiques, cherchera à gérer au mieux les enjeux et évolu-
tions environnementales en mobilisant sa capacité stratégique. La performance
de l'entreprise sera donc fonction de sa capacité à maîtriser les facteurs clés
de succès du secteur et les enjeux environnementaux à partir de ses forces et
tout en réduisant ses faiblesses.
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..., ~ Â Figure 2.7 Le modèle SWOT
..c 1
.gi g Il faut ainsi qu'il existe une cohérence entre d'un côté les moyens et les capacités
>- ::s
a. ci d'action de l'entreprise et, d'un autre côté, les facteurs de performance et les
8 (9
61
Partie 1 Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
Diagnostic interne
•
Forces (Fo) •
Faiblesses (Fa)
1 1
~
Option stratégique Fo/O
visant à exploiter les
Option stratégique Fa/O
visant à exploiter les
1
opportunités en mobilisant
les forces et compétences ?
opportunités en réduisant les
faiblesses et en développant
•iuw@er'i'nmdJ•
de l'entreprise des compétences
1
1
1 1
~ V
Option stratégique Fo/M Option stratégique Fa/M
----~ visant à réduire les menaces visant à éviter les menaces
en s'appuyant sur les forces
et compétences )
en minimisant ses faiblesses
ou en se dotant de
•i@<werarné&i•
de l'entreprise nouvelles compétences
À partir de cette synthèse, quatre types de choix stratégiques, que l'on peut
regrouper en deux grandes catégories, pourront être envisagés. JI s'agit de
-0
0 catégories générales qui devront être détaillées et précisées afin de rendre opé-
c
0
::i rationnels les choix stratégiques (...,. figure 2.8).
lJ")
...-l • Une première catégorie de stratégies dites offensives cherchera à tirer parti des
0
N évolutions environnementales favorables à l'entreprise. Il s'agira pour celle-ci
© d'exploiter les opportunités de développement par des actions mobilisant
.µ
..c ses forces et ses compétences distinctives. L'exploitation d'opportunités peut
0\
ï:::: aussi passer par l'acquisition des ressources et des compétences manquantes
>-
a.
0 et donc par la réduction des faiblesses de l'entreprise.
u
62
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
• Selon une logique plus défensive, l'entreprise peut aussi chercher à se protéger
des évolutions défavorables de son environnement. Elle pourra alors soit
s'appuyer sur la capacité stratégique existante (ses forces et compétences),
soit développer des moyens internes lui permettant de gérer ces menaces en
réduisant ses faiblesses .
EN P RAT 1Q_U----=E____
Évaluer et représenter
l'avantage concurrentiel de l'entreprise
Une analyse graphique, s'appuyant sur une repré- Des écarts sur chacun des axes sont synonymes
sentation radar, peut être utilisée afin de repérer pour l'entreprise d'avantages concurrentiels ou
les principales forces et faiblesses de l'entreprise et à l'inverse de retards concurrentiels.
d'évaluer sa position concurrentielle par rapport
Dans l'exemple théorique représenté ICI
à ses principaux concurrents.
(.,.. figure 2.9), l'entreprise étudiée dispose de trois
Cette démarche consiste, dans un premier temps, à avantages concurrentiels et génère un niveau de
lister et hiérarchiser les principaux FCS du secteur performance supérieur à son principal concurrent
et à les représenter sous la forme d'axes gradués sur trois des FCS du secteur: les prix, Je coût et
de 0 à 10. l'image. En revanche, des écarts défavorables
au niveau de la force commerciale et de la tech-
Dans un second temps, l'entreprise est positionnée
nologie sont révélateurs pour l'entreprise de
sur chacun des axes en fonction de son degré de
faible sses et de handicaps concurrentiels. Ces
maîtrise des FCS: la note 0 signifiant une absence
retards sont d'autant plus préoccupants que ces
de contrôle des FCS et, à l'inverse, la note 10
éléments semblent représenter les FCS les plus
traduisant une surperformance de l'entreprise.
importants du secteur: le concurrent est leader
La même opération est effectuée pour chaque
du marché en maîtrisant uniquement ceux-ci.
concurrent de l'entreprise.
Ces écarts permettent d'orienter les stratégies et
En reliant chacune des notes, on obtient l'aire de les actions à mettre en œuvre afin d 'améliorer la
compétitivité de l'entreprise qui peut, dès lors, être compétitivité et la performance de l'entreprise
comparée à celles de ses principaux concurrents. étudiée.
Prix
1CY"...
8
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0
c
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0
lJ")
Brevets, technologie Force commerciale
...-l
0
N •Figure 2.9 L'analyse comparative des aires de compétitivité des entreprises
©
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64
Chapitre 2 Analyser la capacité stratégique de l'entreprise
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a. Cl
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Partie .. Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
APPLICATIONS
6 Selon l'analyse de la chaîne de valeur, les trois
QCM leviers de création de valeur portent sur l'optimisation:
a. Des activités principales, des activités de soutien
..,. Corrigés p. 184 et des liens inter-fonctionnels.
Une seule bonne réponse par question. b. Des liens inter et intra-fonctionnels et des activités
principales.
1 Selon la perspective du diagnostic interne, le c. De chaque activité, des liens inter-fonctionnels et
déterminant majeur de l'avantage concurrentiel des relations inter-organisationnelles.
d'une entreprise est/sont:
a. Les caractéristiques structurelles de l'industrie. 7 Le modèle VRIN permet d'identifier:
b. La différenciation des produits. a. Les sou rces des FCS les plus importants pour
c. Les ressources et compétences de l'entreprise. l'entreprise.
b. Les déterminants les plus fondamentaux de l'avan-
2 Le but de la stratégie selon le modèle SWOT tage concurrentiel de l'entreprise et de sa capacité à
est d'assurer une adéquation entre :
créer de la valeur.
a. Le stratégique et le fonctionnel. c. Les sources d 'optimisation du portefeuille de res-
b. Le stratégique et l'opérationnel. sources et de compétences de l'entreprise.
c. L'interne et l'externe.
dont les chiffres d'affaires s'établissent respectivement manuel. Hermès exerce ai nsi un contrôle élevé sur
à 22 milliards, 10 milliards et 9 milliards d'euros. l'ensemble des activités constitutives du métier de la
Cependant, Hermès dépasse ses concurrents en termes maroquinerie.
de rentabiJité (sa marge opérationnelle est de 32,4 % Le groupe pratique des prix élevés qui lui permettent
contre 20 % pour LVMH et 18 % pour Kering, sa d'absorber l'augmentation du prix des matières pre-
marge nette de 22 % et son ROE de 31,7 %) et ses mières et les variations des taux de change. À titre
ventes ne cessent de progresser (+ 13 % en 2013), d'exemple, le prix de l'un des produits phares du
malgré un tassement du marché mondia l du luxe groupe, le sac Kelly, varie de 2000 à 12000 euros selon
(+ 2 % en 2012 et 2013). les modèles (plus de 40000 euros pour certains d'entre
Entre 2011et2013, Hermès connaît une croissance à eux aux enchères). Les valeurs de la marque découlent
deux chiffres dans l'ensemble de ses divisions. Si en de son origine artisanale. Les deux devises suivantes
2013, son activité principale, la maroquinerie, affiche permettent de résumer la philosophie de développe-
une progression soutenue de ses ventes(+ 8,8 %), c'est ment du groupe: «Grandir mais pas grossir», «La
véritablement dans la parfumerie et dans les vêtements qualité plus que la quantité ». Pour Hermès, seule
et accessoires que le groupe connaît ses plus forts l'excellence des produits compte et le coût n'a pas
taux de croissance: + 15 % pour le premier, + 18 % d'importance. La structure familiale de la société
pour les seconds. Ceci est d'autant plus positif que le permet à la famille de conserver une maîtrise parfaite
groupe souffre d'une trop forte dépendance vis-à-vis de la marque et de privilégier le positionnement à long
de son activité principale, la maroquinerie (même si terme, quitte à sacrifier ses résultats à court terme:
celle-ci a diminué en passant de 51 % il y a quelques l'abandon du sac «fourre-tout » en toile, pourtant très
années à 44 % du CA en 2014). rentable mais jugé non conforme à l'image de marque,
Fondée en 1837, la maison Hermès gère un héritage l'illustre bien. L'entreprise cultive et vend l'image du
et des savoir-faire en matière d'artisanat vieux de plus luxe made in France. Cette différenciation s'appuie
de 177 ans. L'attractivité de sa marque génère, et de sur un contrôle et des investissements élevés sur un
manière croissante, des problèmes de contrefaçons certain nombre d'activités clés: l'approvisionnement,
qui nuisent à son image. la tannerie, la production, la commercialisation.
Le groupe contrôle 100 % de l'activité tannerie (qui
Autres produits Autres métiers assure l'achat, le tannage, la teinture et la finition des
Arts de 1a ta bl e ~ 4 % 6%
peaux destinées aux fabrications de haute qualité
2% ~
pour la maroquinerie, la mode et l'horlogerie haut de
Horlogerie
gamme) et investit fortement dans celle-ci à travers de
4%
nombreuses acquisitions (quatre en moins de deux ans).
En outre, afin de sécuriser ses approvisionnements et
6%
Maroquinerie d'avoir accès aux meilleurs cuirs, Hermès, à l'instar
44% de LVMH, rachète des élevages entiers d'animaux:
l'entreprise a ainsi acquis trois fermes d'élevage de
crocodiles en Australie. Le groupe négocie actuel-
lement en France des partenariats exclusifs avec des
exploitations bovines. Dans un contexte de rareté de
la matière première (cuir, soie, cachemire), l'approvi-
sionnement devient une fonction clé de l'industrie du
luxe que le groupe maîtrise totalement.
.â. Figure 2.10
La répartition du chiffre d'affaires Au niveau de la production, Hermès International
d'Hermès par domaine d'activité (en %) possède 46 sites de production, dont 35 manufactures
Le groupe poursuit une stratégie de différenciation localisées en France (76 % de ses manufactures).
par le haut (..,. chapitre 3) à travers la production et la Plus des deux tiers des produits sont entièrement
commercialisation de produits uniques de très grande fabriqués en interne. Depuis quelques années, et
qualité, fabriqués selon une logique d'artisanat d'art. pour faire face à des ruptures de stock, Hermès s'est
À titre d'exemple, chaque sac est fabriqué par un engagé dans une stratégie de renforcement de ses
seul artisan et nécessite près de 20 heures de travail capacités de production dans trois de ses métiers
67
Partie .. Diagnostiquer l'environnement et évaluer les ressources
par le biais d'expositions et de manifestations de pres- appuyant sur la presse professionnelle (Air Journal,
tige: le concours équestre de saut d'obstacles «Saut Le Journal de l'aviation), réalisez une analyse SWOT
Hermès » organisé dans le Grand Palais, le festival du groupe Air France-KLM. Déterminez les options
des métiers organisé dans sept métropoles mondiales possibles du groupe face aux menaces des low cost et
dont Beijing, Londres et Toronto, l'exposition Lealher des compagnies du golf et face à l'opportunité que
Forever à Madrid. représente l'explosion du trafic passager en Asie.
Les activités de distribution sont centralisées et assu-
rées par la filiale Hermès Sellier qui gère les réseaux 11 La chaîne de valeur de Nespresso
de distribution de l'ensemble des produits. Il en va de En vous appuyant sur les sites Internet de Nestlé et
même des activités logistiques, concentrées sur un de Nespresso, sur la presse spécialisée dans l'agroa-
site unique en région parisienne qui gère les stocks limentaire (Linéaire, LSA .. .) et sur le site Strategies.
et les process de contrôle qualité de tous les produits fr, déterminez la chaîne de valeur de cette filiale et
expédiés dans le monde. identifiez les activités qui contribuent le plus à son
avantage concurrentiel de différenciation.
1. Quel est l'avantage concurrentiel d 'Hermès ainsi
que ses forces et faiblesses? 12 Les ressources et compétences
2. Comment se caractérise sa chaîne de valeur et stratégiques de Babolat
quelles sont les activités clés? Sur la base de l'analyse du site Internet et des rap-
3. Quelles sont les compétences stratégiques ports d 'activité de l'entreprise Babolat, identifiez
d'Hermès? les ressources et compétences clés qui ont permis à
l'entreprise de devenir leader du marché des raquettes
de tennis. Pour cela , intéressez-vous notamment au
métier d'origine du groupe et aux compétences déve-
Activités loppées dans celui-ci.
Q.bjectjfs
Connaitre et distinguer les types d'avantage concurrentiel traditionnels,
' fondés soit sur la maîtrise des coûts, soit sur la différenciation.
Décrire et caractériser les stratégies relatives au choix du type
' d'avantage concurrentiel retenu.
Analyser et discuter les avantages et les risques attachés au choix
' d'un type d'avantage concurrentiel.
Comprendre les implications induites par le choix du type d'avantage
"O
0
c
' concurrentiel.
Choisir un type d'avantage concurrentiel et une stratégie,
0
::i
L{)
..-!
' adaptés à la situation de l'entreprise, en fonction de ses ressources
et de son environnement.
0
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o.
0
u
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
puis sur une phase d'analyse des compétences et des ressources disponibles au
sein de l'organisation (..,.. chapitre 2). C'est cette double analyse qui va conduire
d'une part au choix de l'activité sur laquelle l'entreprise souhaite se positionner
et d'autre part au choix des compétences à consolider ou à faire émerger, afin,
finalement, de fixer le type d'avantage concurrentiel à construire et à développer.
FOC US
Avantage concurrentiel et origine
de l'avantage concurrentiel
Le langage courant assimile très souvent les notions d'avantage concurrentiel, de type d'avantage concur-
rentiel et d'origine de l'avantage concurrentiel. Il est cependant important de distinguer ces concepts.
L'avantage concurrentiel d'une entreprise est lié à sa performance, et se définit comme une notion
relative, c'est-à-dire comme une surperformance comparée à celle de ses concurrents. De ce point de
vue, il peut être appréhendé par le biais de mesures telles que la part de marché (ventes de l'entreprise
ramenées aux ventes totales du marché) ou par la comparaison de ratios de rentabilité divers (Résultat
net/CA ou Résultat net/Actifs investis par exemple). Le type d'avantage concurrentiel renvoie quant
à lui à la nature de la stratégie générique adoptée pour générer cette surperformance: domination
par les coûts ou différenciation. Enfin, l'origine de l'avantage concurrentiel désigne les moyens mis
en œuvre pour obtenir cet avantage de coût ou de différenciation; elle désigne donc les ressources,
les actifs ou les compétences déployées par l'entreprise afin de maîtriser les facteurs clés de succès de
l'activité mieux que ses concurrents, dans le but de générer cet avantage de coût ou de différenciation.
f) La stratégie de domination
par les coûts
tJll Caractérisation et objectifs
"'O La stratégie de domination par les coûts vise à développer un avantage concur-
0
c
:J rentiel en s'appuyant sur une meilleure maîtrise des coûts de l'activité que ses
0
lil concurrents. Pour cela, l'entreprise recherche en permanence, et sur l'ensemble
.-t
0 des fonctions qui la composent, à réduire ses coûts. Cette stratégie la conduit
N
@ ainsi à analyser et à optimiser le fonctionnement de chaque étape de sa chaîne
...... de valeur (conception, recherche et développement, achat, production , distribu-
..c
O'l
·;:::: tion, marketing, finance, etc.) afin de réduire le coût complet final de son offre
>
a. (..,.. chapitre 2) .
0
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
La stratégie de domination par les coûts se définit comme l'une des deux
stratégies génériques possibles permettant de développer un avantage
concurrentiel sur une activité. Cet avantage concurrentiel repose sur une
meilleure maîtrise de la structure de coût de l'entreprise, et s'accompagne
généralement d'une politique de prix très compétitifs.
eo.
0 la stratégie de domination par les coûts même si, dans la grande sur le marché, obtenue à moindre
N
@ ~ majorité des cas, cette orientation stratégique s'accompagne d'une coût, et commercialisée à un prix
....... ~ politique de prix bas . compétitif .
..c 1
CJl "O
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a. Cl
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Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
~
~ Élevé
.o Stratégie de dominat ion
QI
"O par les coûts
c:
0
·,p
c:
...
QI
..c
0
... Faible
~
•:::::s
8
Faible Élevé
Figure 3.1 ~
Niveau de différenciation de l'offre
La stratégie de
(écart relatif à l'offre de référence)
domination par les coûts
Yue Yuen est une entreprise chinoise principalement spécialisée dans la fabrication
de chaussures de sport. Cette entreprise emploie plus de 300 000 personnes pour un
chiffre d'affaires qui dépasse 3 milliards d'e uros et réalise l'essentiel de ce chiffre
d'affaires en assurant la sous-traitance des grands équipementiers mondiaux (Nike,
Adidas, etc.). Dans le secteur des équipementiers sportifs, la création de valeur pour
le client final réside principalement dans les étapes de conception et de marketing ;
c'est la raison pour laquelle ces entreprises externalisent la fonction production en
privilégiant le critère de prix. Yue Yuen dispose de la capacité à satisfaire cette exi-
gence et met en place une stratégie de domination par les coûts qui s'appuie:
- sur un volume de production très important qui lui confère un fort pouvoir de
négociation auprès des fournisseurs de matières premières et lui permet également
de réaliser des économies d 'échelles importantes;
- sur un coût de main-d'œuvre réduit du fait du différentiel de sa laires entre la Chine
et les pays de l'O CDE dont sont originaires les équipementiers.
FOC US
Les stratégies /ow cost
-o Les stratégies low cost constituent un cas particulier de logique de domination par les coûts lorsque
0
c celle -ci est poussée à l'extrême. En effet, lorsque les nouveaux acteurs du low cost entrent dans les
::i
O secteurs traditionnels (grande distribution alimenta ire, transport aérien, automobile ...), ils modifient
~ l'offre de référence. Ainsi , soumis à ces nouvelles offres (le plus souvent dégradées par rapport aux
~ offres traditionnelles), les clients changent progressivement le regard qu'ils portent sur la nature de
© leurs atten tes minimales. De ce point de vue, avec leurs offres low cost, ces nouveaux acteurs créent
..., véritablement une nouvelle offre de référence (c'est-à-dire la référence présente dans l'esprit du consom-
..c
0\ mateur), qu'ils sont capables de proposer à un coût beaucoup plus faible que les acteurs traditionnels
ï::::
&
0
~
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
•
du secteur. Cette capacité leur permet de proposer des prix particulièrement attractifs et de séduire
les clients à la recherche d'une offre simple et basique. Ces nouveaux acteurs du low cost mobilisent
leur capacité supérieure à réduire leurs coûts pour proposer une offre nouvelle au client; ils agissent
ainsi sur le marché pour faire émerger une nouvelle attente de base qu'ils sont en capacité de satisfaire
mieux que leurs concurrents traditionnels, grâce à leur organisation et leurs aptitudes spécifiques.
Airbus est avec Boeing l'un des deu x leaders mondiaux du secteur de la construction
aéronautique. Détenue à 100 % par Airbus Group (a nciennement EADS), l'entre -
prise aéronautique réalise un chiffre d'affaires d'environ 60 milliards d'euros pour un
résultat net de plus de 1,5 milli ard d 'euros (2013).
Airbus mobilise à la fois les leviers d 'économies d'échelle et d 'économies de champ
pour rester compétitif en matière de coût.
Ainsi, le fa it de co nce ntre r la fa brica tion et l'assemblage sur deux sites, celui de
Blagnac en France et de Hambourg en Allemagne, contribue à réduire les coûts fixes
unitaires en amortissant les lourds investissements nécessaires à la mise en place de
ces sites de production. Certes un site unique aurait permis d 'aller encore plus loin
en matière d'économies d'échelle, m ais la gouvernance fra nco-allemande d'Airbus
Group n'a pas autorisé ce type d'accord.
Les é conomies d'échelle ne sont pas limitées au produit fini (c'est-à-dire à un type
d'avion) et portent également sur les composants et les sous-systèmes qui sont communs
à plusieurs appa reils. Par exemple, les programmes A320, A330 et A340 disposent
des mêmes commandes de vol, des mêmes postes de pilotage et leur carlingue est
identique, ce qui permet de réaliser des économies d'échelles sur les coûts de concep-
tion , de R&D e t d 'industrialisation.
E nfin , Airbus réalise des économies de champ en développant son activité de ser-
""'
" vices au x compagnies aériennes (support, m aintenance, formation) qui constitue un
'&
·;:
0 marché mondia l estimé à plusieurs dizaines de milli ards d'euros. Dans le contexte
:;
"' de ce marché à forte marge, Airbus va mobiliser ses connaissances, ses actifs et ses
-0 c:
0 0 compé tences de haut niveau (qui mieu x qu'Airbus connaît ses avions?) ainsi que
c c
:J
0
.2ü sa capacité à proposer une offre de service globale sur la totalité de l'avion, pour
lil .g développer ce nouveau business à moindre coût.
.-t 0
0
N eo.
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Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
Effets de t aille
Ëconomies d'échelle
, '
Ëconomies d'expérience
Augmentation Augmentation
des ventes de la production
Figure 3.2..,.
Cercle vertueux du Augmentation Baisse Baisse
volume et stratégie de de la demande des prix des coûts
domination par les coûts
"'O
0
c
0
:J t•I Risques et limites
lil
.-t
0 L'adoption d'une stratégie de domination par les coûts n'est cependant pas sans
N
@ risques. Il est possible d'en identifier trois principaux, liés aux phénomènes de
......
..c
guerre des prix , de surcapacité et de rigidités de l'entreprise .
O'l
·;::::
>
a.
0
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
""'
"
'&
·;:
1 2.3.3 1 Le risque de rigidités
0
:;
-0 c: "' Le troisième risque concerne le manque de capacité d'adaptation et le manque
0 0
c c de réactivité susceptibles d'affecter les entreprises concentrées sur leur objectif
:J .2ü
0 de baisse des coûts. En effet, focalisées sur la nécessité de produire et de
lil .g
.-t 0 vendre le même type de produit le plus longtemps possible afin de profiter à
0
N eo. plein des effets de taille, d'échelle et d'expérience, l'entreprise perd sa capa-
@ ~
....... ~
cité à percevoir les évolutions de son environneme nt, qu'elles soient relatives
..c 1
CJl "O à la technologie ou aux attentes des clients. Ainsi, une entreprise menant une
·;:: g
>- ::i stratégie de domination par les coûts réussie pourra voir sa rente confisquée
a. Cl
8@ par des concurrents ayant opté pour une nouvelle technologie plus récente ou
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
L'échec de Nokia dans son activité de téléphonie mobile peut être attribué à ce phé-
nomène de rigidités. Leader mondia l du secteur des té léphones mobiles depuis 1998,
Nokia voit progressivement sa situation se dégrader, jusqu'à connaître en 2009 les
premières pertes de son histoire (560 millions d'euros). Focalisée sur une stratégie de
maîtrise des coûts et de volume, Nokia a concentré son effort sur les téléphones d'en-
trée de gamme («feature phones ») afin de conquérir les marchés des pays émergents
en très forte croissance (en Inde par exemple, il se vend deux fois plus de «feature
phones » que de smartphones). L'entreprise a alors subi une guerre des prix parti-
culièrement agressive du fait de la crise, qui a été exacerbée par la concurrence des
constructeurs chinois; cette situation a dégradé ses marges de manière dramatique
(entre 2008 et 2009, l'entreprise a vu le prix moyen de ses mobiles s'effondrer de
plus de 15 %). En outre, cette orientation l'a conduit à négliger des évolutions tech-
nologiques majeures (comme les écrans tactiles) et à sous-investir dans les éléments
véritablement créateurs de valeur pour les clients; ainsi, son système d'exploitation
Symbia n s'est retrouvé très vite dépassé. Enfin, le fa bricant finlandais a pris conscience
trop tardivement du caractère stratégique de la bibliothèque d 'a pplications (dès son
lancement, sa plateforme de contenu Ovi a connu un échec cuisant). Victime des
rigidités issues de la poursuite de sa stratégie de coût, l'entreprise a fin alisé la vente
de ses activités de téléphonie mobile à Microsoft en avril 2014.
D La stratégie de différenciation
Ill Caractérisation et objectifs
La stratégie de différenciation vise à développer un avantage concurrentiel
en proposant au cli ent une offre différente de l'offre de référence (c'est-à-dire
de l'offre standard présente sur le marché) et plus créatrice de valeur. Il s'agit
donc pour l'entreprise de jouer sur le différentiel existant entre la valeur atta-
chée à l'offre telle qu'elle est perçue par le client, et son prix, afin de présenter
-0
0
c un différentiel supérieur à celui des offres existant sur le marché (offres de
:J
0 référence) et de séduire les clients. Cette stratégie la conduit ainsi à analyser
lil
.-t
et à optimiser le fonctionnement de chaque étape de sa chaîne de valeur
0
N (conception , recherche et développement , achat , production, distribution ,
@ marketing, finance, etc.) afin d'identifier les fonctions susceptibles de créer
.......
..c
O'l
cette valeur supplémentaire chez le client et de la lui communiquer(~ chapitre 2) .
·;::::
> En outre, cette stratégie est adaptée à des environnements caractérisés par la
a.
0 prédominance des facteurs clés de succès liés à la qualité, à l'innovation, à
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
Stratégie
de différenciation
Faible Ëlevé
'4111 Figure 3.3
Niveau de différenciation de l'offre
La stratégie de
(écart relatif à l'offre de référence)
différenciation
par une amélioration de la marge (générée par des prix plus élevés que les
concurrents). La politique de prix est donc un enjeu central de la stratégie de
différenciation , qui ne peut être rentable que si elle pa rvient à compenser le
surcoût lié à cette différenciation par une augmentation du prix, perçue comme
justifiée par le client.
Avec un chiffre d'affaires 2013 d'environ 3,75 milliards d'euros, Hermès (dont l'acti-
vité est concentrée principalement sur la m aroquinerie, les accessoires et les textiles)
fa it figure de « petit poucet » dans le secteur du lu xe dominé par de grands groupes
internation au x (LVMH réalise un CA de plus de 22 milliards d'euros, Richemont e t
Kering réa lisent tous deux un CA d'environ 9 milliards d'euros). Pou rtant, la rentabilité
d'H ermès le place parmi les entreprises les plus perform antes de ce secteur, voire la
plus perfo rmante (avec 32 % de marge opérationnelle, l'entreprise se situe pa r exemple
très au-dessus de LVMH qui présente une marge opérationnelle de l'ordre de 20 %.
Cette performance excepti onne lle, Hermès la doit no tamment à une stratégie de dif-
férenciatio n particulièrement efficace. Cette stratégie s'appuie sur des compétences
et des ressources déployées tout le long de la chaîne de valeur, au niveau des achats
(matières premières sélectio nnées auprès de producteurs de peau rare et de qualité),
de la production (avec un e orientatio n très prononcée sur l'ar tisanat d'exception et
une production essentiellement réa lisée en France), de la comm ercialisation assurée
par des magasins détenus e n propre et Je choix d'une distribution exclusive, mais
au ssi au niveau de la formation du personnel (avec des centres de formation dédiés
permettant de conserver e t de développer les compétences d'artisanat d 'art). E nfin ,
l'entreprise s'appuie sur son image forte, a lime ntée pa r des événements marquants,
tel Grace Kelly dissimulant sa grossesse naissante en 1956 derrière un sac à m ain
He rmès créé en 1930 et qui devie ndra Je sac Ke lly.
Différenciation perçue
Niveau de
différenciation
réel/perçu
La différenciation réelle
Produit A Produit B et la différenciation
perçue
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
Le cas de l'iPhone, lancé en juin 2007, constitue l'illustration d'une stratégie de différen-
ciation qui a réussi à mettre en œuvre ces trois étapes de manière exceptionnellement
efficace. En effet, en faisant du téléphone mobile un objet de loisir (téléphone, lecteur
multimédia, outil de navigation Web, appareil photo, etc.), Apple a trouvé une source de
création de valeur révolutionnaire que le client a valorisée au-delà de toute espérance.
L'entreprise est partie de l'idée que le problème des téléphones existants était liée à la
méthode de saisie (les touches physiques permettaient de taper mais leur utilisation ren-
dait beaucoup trop compliquée une navigation visant à élargir les fonctionnalités au-delà
des appels ou des messages écrits; de même, les écrans tactiles existants nécessitaient la
manipulation d'un stylet, mobilisant les deux mains, et rendaient leur utilisation contrai-
gnante). Avec l'innovation du clavier tactile, Apple a résolu Je problème de l'interface,
apporta nt ainsi une proposition de valeur beaucoup plus élevée que ses concurrents
aux consommateurs qui peuvent ainsi utiliser leur téléphone pour des usages multiples,
similaires à ceux d'un véritable ordinateur. Non seulement les usages sont enrichis, mais
le produit offre une très grande facilité d'utilisation, particulièrement intuitive, permet-
tant de rassurer les clients et de viser une clientèle très large: du passionné au néophyte!
Cette offre de valeur s'appuie évidemment sur des éléments techniques particulièrement
élaborés, à la fois en termes de système d'exploitation et de matériel, qui permettent le
contrôle de l'appareil: le défilement à impulsion, le pincer/zoomer, l'effet élastique, le
«double tap », etc. Ces innovations ont fait l'objet de centaines de brevets et ont émergé
grâce aux connaissances technologiques et aux compétences de design présentes chez
Apple, mais aussi grâce à une culture de la poursuite de l'excellence et à l'impul sion
d'un dirigeant visionnaire.
Une fois l'offre de valeur définie et les défis techniques relevés, il restait à s'assurer que
le client perçût la différenciation ai nsi créée. Les ressources marketi ng d 'Apple ont
largement contribué à atteindre cet objectif en ayant recours à plusieurs techniques :
la création d'événements marquants (lancement dans la boutique Orange des Champs-
Élysées en novembre 2007 de la première version de l'iPhone), la mise en place d'un
-0
0 marketing viral (alimentant les rumeurs et les légendes), la tenue régulière de« keynotes »
c par Steve Jobs, la couverture intensive de ces événements par les différents médias,
:J
0 l'existence (alimentée par l'entreprise ?) de phénomènes de pénurie à chaque lancement
lil
.-t (matérialisés par des files d'attente interminables dès la veille de la commercialisation) .
0
N E nfin, A pp le s'est appuyé sur des «effets de réseau », qui font en sorte que l'utilité d'une
@ offre augmente avec la quantité des utilisateurs, en raison notamment de la facilité des
.......
..c échanges ou des apprentissages liée à cette offre. Ce phénomène aussi appelé «rende-
CJl
·;:::: ment croissant d'adoption », décrit la situation dans laquelle une technologie (ou un
>
a. produit) devient dominante du fait qu'elle est la plus adoptée.
0
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
ID Risques et limites
L'adoption d'une stratégie de différenciation n'est cependant pas sans risque.
Il est possible d'en identifier deux principaux, respectivement liés à la difficulté
de maintenir la différenciatio n dans le temps et au possible surcoût de cette
différenciation.
D ans les années 1990, la marque Lacoste conquiert de nouveaux clients et devient
""'
"
progressivement l'emblème des jeunes issus des quartiers et des banlieues en dif-
'& ficulté. Cette marque, créée en 1933, symbole du chic bourgeois, de l'élégance et
·;:
0
:; du haut de gamme, est alors affichée par ces jeunes comme une empreinte de leur
-0 c: "' réussite matérielle et constitue un signe extérieur de richesse leur permettant de
0 0
c c s'affirmer. L'entreprise connaît a lors des difficultés car sa clientèle traditionne lle se
:J
0
.2ü détourne de ses produits. Face à cette situation , l'entreprise va tenter de renouveler
lil .g ses modèles, de moderniser ses collections , d'élargir ses gammes et de redynamiser
.-t 0
0
N eo. sa di stribution en privilégiant les implantations sur les quartiers chics. Pourtant,
@ ~ l'entreprise familiale peine à renouer avec le succès. Profitant des di ssensions entre
....... ~ les action naires majoritaires, le groupe Mauss Frères (holding suisse) en a pris le
..c 1
CJl "O
·;:: g contrôle en 2012.
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
...
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Ëlevé
e-1 ns~~a~Ti~fe Stratégie de
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-0 c: différenciation
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Q) Stratég ie de dominat ion
0
LJ) .c par les coûts
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0 Faible
Stratégie~
hybride 1 ~
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..c Faible Ëlevé
0\
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Figure 3.5..,..
>- Le panorama des Niveau de différenciatio n de l' offre
a. (écart re latif à l'offre de réfé rence)
0 stratégies génériques
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
""'
" Combiner domination par les coûts et différenciation sur une même activité enl
'&
·;:
0
:; tentant d'égaler sur ces deux dimensions les acteurs ayant opté pour des stratégies
-0 c: "' pures est une illusion qui conduit à la dégradation de la rentabilité de l'entreprise.
0 0
c c
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N eo.
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CJl "O
·;:: g
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a. Cl
8@
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
FOC US
Stratégies génériques «pures»
et enlisement dans la voie médiane
Dans un a rticle des Échos.fr d'avril 2013, Jérôme Cependant, ces résultats doivent éga lement être
Barthele my ana lyse u ne étude menée au Canada complétés par u ne autre étude (non publiée) dont
par Roderick White et Stewart Thornhill auprès fait état l'auteur de l'article. Celle-ci mon tre en
de plus de 2 300 e ntreprises e t visa nt à comparer effet que si les entreprises aya nt choisi une stratégie
la performa nce des stratégies génériques pures générique pure sont les plus rentables, comparées
(domination par les coûts et différenciation) avec la à celles qui choisissent une voie médiane, e lles
performance des stratégies hybrides, afin de tester sont égaleme nt celles qui ont le plus fort risque
l' hypothèse de l'enlisement dans la voie médiane. de fa illite. E n effet, du fait de leur positionne-
Les résultats sont sans appel et confirment que les ment plus « radica l», elles sont plus exposées aux
stratégies pures permettent d'obtenir une rentabi- changements de co njoncture: ainsi, lorsque la
lité supérieure (mesu rée sur la base de la marge sensibilité des clients au x prix devient plus for te,
opérationnelle). En outre, en comparant les deu x les entreprises les plus différenciées en souffre nt
stratégies traditio nnelles, les résultats mette nt les premières et lorsque les clie nts deviennent
e n ava nt l'influence du secteur d 'activité et de la plus exigeants e n matière de différenci ation de
position de l'entreprise dans sa filière: ainsi, si dans l'offre, ce sont les entreprises ayant foca lisé leurs
les services, les entreprises aya nt opté pour une efforts sur la maîtrise des coûts qui en pâtissent.
stratégie de domination par les coûts présentent D ans les deux cas, les entreprises ayant choisi un
une rentabilité supérieure, les donneurs d 'ordre positionnement médian en souffren t moin s. Au
du secteur du BT P positionnés sur une stratégie final, si les stratégies génériques pures sont les
de différenciation sont les plus performants et les plus rentables, elles sont aussi les plus exposées
sous-traitants de ce même secteur qui réussissent aux modifications de conjonctu re.
Je mieux ont choisi la domination par les coûts.
tout en étant aussi compétitif en termes de coût et de prix que les entreprises
s'étant clairement positionnées en domination par les coûts .
En revanche, il apparaît nécessaire de ne pas négliger la maîtrise et/ou la réduc-
tion des coûts lorsque l'on choisit une stratégie de différenciation, de même qu'il
est important de se préoccuper de la valeur créée pour le client lorsque l'on se
positionne sur une stratégie de domination par les coûts. La stratégie générique
devient alors une stratégie à «thème majeur », sans pour autant que le « thème
mineur » soit complètement absent. Dans les années 1990, Michael Porter nuance
d'ailleurs sa position concernant le risque d'enlisement dans la voie médiane
et avance l'idée que l'offre de l'entreprise constitue une combinaison complexe
au sein de laquelle, si le thème dominant se rapporte à un type de stratégie
générique pur, il est cependant possible de trouver des éléments relatifs à l'autre
type de positionnement. C'est d'ailleurs cette optique qui est adoptée au sein de
nombreux secteurs d'activités .
Sur le segment de l'automobile compacte (Renault Méga ne, Peugeot 308, Ford Focus,
Mazda 3, e tc.), les entreprises poursuivent clai rement un e stratégie sur le thème
majeur de la domination par les coûts. Pour cela, elles ont recours à tous les moyens
possibles: économies d'échelle obtenues par l' utilisation de plateformes communes
sur plusieurs modèles ou marques du groupe, composants ou sous-systèmes communs
à plusieurs modèles, délocalisation de la production ou de l'assemblage dans les
zo nes à bas salaire, automatisa tion et sta ndardisation des c haînes d'assemblage,
etc. Pourta nt, confrontées à l'exigence croissante de variété e t de personnalisation
de la part des clients, les constructeurs automobiles ont opté pour la mise en place
d'un système de différenciation retardée, permettant d 'intégrer en bout de chaîne
de production (et donc sans pénaliser les objectifs de volume et de standardisation
nécessaires aux économies d 'échelle), les attributs de la différenciation: type de
finition et gamme d'options. Si cette technique ne permet pas de proposer un produit
véritablement différencié ( la quasi-totalité du produit, et du coût, étant identique sur
tous les modèles sortis de la chaîne) , elle introduit une« mineure» de diffé renciation
perme ttant d'améliorer la valeur de l'offre perçue par le client.
""'
"
'&
·;:
0
:; De ce point de vue, les observateurs qui qualifieraient la stratégie d'une entre-
-0 c: "' prise comme une stratégie hybride parfaite (parvenant à réussir de manière
0 0
c c
:J .2ü égale sur les dimensions de la domination par les coûts et de la
0 Le contexte de concurrence ...,
lil .g différenciation) commettraient une erreur d'interprétation ou se
.-t 0 extrême pousse les entreprises
laisseraient piéger par la communication habile de l'entreprise. En
0
N eo. à retenir des stratégies à
effet, dans la quasi-totalité des cas, les exemples visant à illustrer «thème majeur» plutôt que des
@ ~
....... ~ ces stratégies tiennent plus de stratégies «à thème majeur» que de stratégies «pures» .
..c 1
CJl "O
·;:: g véritables stratégies hybrides.
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
L'entreprise Ikea est très régulièrement citée en exemple de réussite d'une stratégie
hybride. Cette entreprise réussirait l'exploit de combiner différenciation et création
de valeur pour le client tout en s'assurant une parfaite maîtrise des coûts e t des prix
compétitifs. Certes, cette entreprise parvient à proposer des m eubles originaux et
la qualité des assemblages est la plupart du temps irréprochable. En effet, malgré la
difficulté à croire que les 35 pièces d'une penderie rangées sagement dans un carton
plat, achetée lors d'une interminable promenade dans un magasin labyrinthique dont
il n'est possible de sortir qu'en suivant le fléchage au sol, vont pouvoir s'assembler si
l'on respecte strictement les 54 étapes de la notice pas à pas, la plupa rt du temps tout
se passe sans problème et quelques heures après, l'armoire est terminée. Cependant,
ces éléments ne suffisent pas à créer une véritable différenciation et de nombreux
facteurs démontrent qu'il s'agit e n fait d 'une stratégie de coût. Par exemple, Ikea
délocalise une partie de la production dans les pays à bas salaires (Inde, Vietnam e t
Bangladesh) et le pri x est un élément déterminant du choix des matières premières.
E n outre, le design des produits est très largement conditionné par la contrainte de
coût, imposée aux concepteurs dès le début du processus de création. Enfin, sorti de
l'offre de base qui est offerte (achat en magasin et transport assuré par le client), les
problèmes de qualité se multiplient, comme en témoignent les nombreux messages
de consommateurs mécontents sur les forums Internet. La politique commerciale
est aussi parfois étonnante: un client qui achète ses produits e n magasi n et choisit
l'option livraison sera livré sur le pas de la porte d'entrée de son immeuble, même
(et surtout) s'il habite au quatrième étage sans ascenseur. .. Le service est réduit au
minimum: le suivi d 'une commande réalisée sur Internet peut se faire par téléphone
mais uniqueme nt par un numéro surtaxé dont le temps d'attente est souvent intermi-
nable ; de la même faço n, le SAY téléphonique vous conduira à patienter de longues
minutes avant de pouvoir parler à un interlocuteur (si vous y parvenez ...). Le choix de
sous-traiter la livraison (pour respecter une contrainte de coût) conduit les clients à
des journées d 'attente (plage de livraison de 6 à 8 heures); sous la pression des tarifs
imposés par Ikea, ces transporteurs surchargent les pla nnings de livraison, ce qui
conduit les livreurs à «sauter » des livraisons pour alléger leur tournée. En interne, cette
pression sur le coût est également présente et porte sur les salariés, leurs conditions
de travail e t leur productivité. Ikea est ainsi accusé dans de nombreux pays (dont la
France) de «violatio ns des droits syndicaux ». Des responsables de magasins fran-
çais ont mis en place des systèmes de surveillance illégale des clients et des salariés,
conduisant en mars 2012 à la « mise en disponibilité» du directeur général France et
de la DRH. Tous ces é léments montrent clairement que, malgré la volonté de créer
de la valeur pour le client au travers du design des produits, du renouvellement des
"'O gammes et de la construction de buzz publicita ires réguliers(« Allô? Non mais allô
0
c quoi! T'es une chaise et t'as pas de coussin?!» pour ses coussins d 'assises Hallô, par
:J
0 exemple), la stratégie m ajeure du groupe est bien celle de la domination par les coûts.
lil
.-t
0
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.......
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>
a.
0
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
APPLICATIONS
b. Une stratégie de différenciation consiste à aug-
QCM menter le différentiel entre valeur de l'offre perçue
par le client et prix.
..,. Corrigés p. 186 c. Il est impossible de mener une stratégie générique
Une seule bonne réponse par question. autre que la différenciation dans le secteur de la montre
de luxe.
1 Quelle est l'affirmation la plus pertinente?
a. L'augmentation de la production peut être un moyen 5 Quelle est l'affirmation la moins pertinente?
de mettre en œuvre une stratégie de domination par a. Soumises à une concurrence de plus en plus aiguë,
les coûts. les entreprises optant pour une stratégie de diffé-
b. Le recours à la délocalisation peut être un moyen renciation doivent également tenter de réduire leurs
de mettre en œuvre une stratégie de domination par coûts.
les coûts. b. Il est possible de combiner simultanément diffé-
c. Le recours à l'externalisation peut être un moyen renciation et domination par les coûts sur la même
de mettre en œuvre une stratégie de domination par activité afin de concurrencer à la fois les entreprises
les coûts. pleinement différenciées et les entreprises pleinement
d. Les trois affirmations précédentes sont vraies. axées sur la maîtrise des coûts.
c. Les entreprises affichant la volonté de mener une
2 Quelle est l'affirmation erronée? stratégie hybride mènent en réalité une stratégie« à
a. La stratégie de domination par les coûts peut être thème dominant » majoritairement orientée soit sur
à l'origine d'un phénomène de guerre des prix dans la différenciation, soit sur la domination par les coûts.
un secteur d'activité.
b. Une entreprise focalisée sur une stratégie de domi- 6 Quelle est l'affirmation la moins pertinente?
nation par les coûts risque, en se concentrant sur la a. Sur l'activité de fabrication et distribution de
standardisation du produit, de perdre le contact avec meubles, lkéa mène une stratégie à thème dominant
les attentes ou les besoins des clients. de domination par les coûts.
c. L'objectif de la domination par les coûts est de b. Sur l'activité de grande distribution de produits
proposer une offre perçue comme «Unique» par le alimentaires, Dia mène une stratégie pure de domi-
client. nation par les coûts.
c. Sur l'activité de fabrication et de vente de bijoux,
3 Quelle est l'affirmation la plus pertinente? Hermès mène une stratégie à thème dominant de
a. La stratégie de différenciation passe par la baisse différenciation.
des prix. d. Sur l'activité de fabrication et commercialisation
"O
0 b. La stratégie de différenciation passe par une amé- des avio ns Rafale, Dassault mène une stratégie à
c lioration de l'offre.
::i thème dominant de différenciation.
0 c. La stratégie de différenciation passe par une dégra-
l..f)
.-1 dation de l'offre . 7 Quelle est l'affirmation la plus pertinente?
0
N d. Aucune des trois affirmations précédentes n'est vraie. a. Parmi les risques principaux de la stratégie de
@ différenciation , figure celui d'un surcoût généré par
...... 4 Quelle est l'affirmation la moins pertinente? l'amélioration de l'offre.
~
0\ a. Si le produit proposé par l'entreprise est carac- b. Parmi les risques principaux de la stratégie de
ï:::
>- térisé par une grande qualité «objective », alors la différenciation, figure celui d'une dégradation de
0.
0 différenciation sera réussie. l'image générée par la contrefaçon.
u
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
c. Parmi les risques principaux de la stratégie de dif- rapidité de la mise sur le marché. Aujourd'hui , si la
férenciatio n, figure celui d'une mauvaise perception rapidité est toujours l'une des clés de la réussite de
de celle-ci par le client. l'entreprise, le «copié » a été remplacé par « l'inspiré».
d. Les trois risques évoqués précédemment se rap- À l'affût de l'évolution du secteur, plusieurs di zaines
portent tous à la stratégie de différenciation. de «chasseurs de tendances» parcourent le monde et
les défilés de mode pour fa ire émerger ce qui sera le
style des semai nes et des mois à veni r. Ces a na lyses
sont communiquées au x stylistes de l'e ntreprise (les
sur lesquels l'effet de mode est le plus fort; ce sont ces est relié au studio de création, aux fournisseurs, aux
vêtements qui vont véhiculer l'image de la marque. sous-traitants, aux centres d'expédition et aux magasins.
Zara a consenti de très lourds investissements portant Enfin, les points de vente constituent l'un des atouts
sur des machines à tisser et à tricoter entièrement phares de la marque. Présents dans plus de 65 pays, ils
robotisées. La part de production délocalisée dans sont détenus en propre par Inditex dans leur grande
les pays à bas salai re est limitée à 30 % (contre 70 % majorité via une filiale de commercialisation; environ
en moyenne dans ce secteur) et le reste est confié à 10 % de ces magasins sont des franchises (notamment
un réseau de sous-traitants locaux implantés à proxi- dans les pays où le marché est plus restreint et où
mité géographique immédiate du siège social, parfois l'entreprise est moins présente). Le personnel des bou-
équipés de machines financées par Zara. tiques Zara est donc salarié du groupe. Ces magasins
Ce faible taux de recours à la sous-traitance offshore jouent un rôle majeur dans la construction de l'image
ne met pas pour autant l'entreprise à l'abri d'une crise de l'entreprise qui fixe au minimum les investissements
sociopolitique; ainsi, en 2011 une enquête visait les publicitaires (l'entreprise investit en effet moins de
activités d'un sous-traitant brésilien de Zara qui faisait 0,4 % de son CA en communication contre 3,5 % en
travailler des ouvriers dans des conditions déplorables. moyenne dans le secteur) et parie sur l'implantation de
Depuis, l'entreprise a intensifié ses efforts dans ce points de vente dans les endroits les plus prestigieux.
domaine. Inditex est l'un des rares acteurs de son La vitrine des boutiques, renouvelée chaque semaine ,
secteur à avoir signé un accord avec IndustriALL, joue ainsi le rôle des panneaux publicitaires. Ce choix
le syndicat international représentant les travai lieurs de ne pas utiliser de communication mass media est
du textile. Zara participe également à ETI (Ethical également lié à son modèle économique du J-15. En
Trading Initiative) qui regroupe des entreprises au sein effet, du fait de la rotation très rapide des modèles
d'une association visant à promouvoir les conditions en magasin, il est difficile de communiquer sur un
de travail décentes pour les travailleurs de l'industrie produit qui ne sera probablement plus dispon.i ble
manufacturière. Zara a donc signé le code de conduite quinze jours plus tard.
d'ETI qui reprend 9 principes portant sur l'interdiction
du travail forcé et du travail des enfants, la liberté Analysez le type d'avantage concurrentiel développé
d'association et le droit aux négociations collectives, la par lnditex pour Zara. Après avoir mis en avant les
sécurité et l'hygiène au travail, le paiement de salaires éléments constitutifs de la stratégie générique de l'en-
décents, l'absence de discriminations, l'absence de treprise, concluez en caractérisant le type d'avantage
traitements inhumains et dégradants. concurrentiel qui est visé par le groupe espagnol.
En ce qui concerne la production, l'entreprise a intégré
les étapes de teinture, d'impression, de découpe et les
processus mécanisables (exemple: tricotage) et a exter-
nalisé l'assemblage à proximité auprès de sous-traitants
dédiés. Les étapes de finition (pressing, mise sous
Activités
housse, contrôle qualité) sont également réalisées en
interne. La politique d'approvisionnement constitue 9 Bic
également une priorité pour Zara, qui l'a intégré en Sur la base d 'une recherche documentaire réalisée
grande partie par le biais de sa filiale d'achat Comditel. par vos soins sur Internet et sur les rapports annuels
Les achats de fils et de tissus sont réa lisés à 95 % en diffusés par l'entreprise, analysez la stratégie générique
"O
0 Europe et portent sur des produits «bruts» qui seront mise en œuvre par l'entreprise Bic. Celle-ci a-t-elle
c
::i soit tissés soit teintés à la demande par les filiales évolué au fil du temps? Est-elle dépendante du type
0
l..f)
d'Inditex. En outre, l'entreprise a mis en place depuis d'activité au sein de l'entreprise?
.-1 une dizaine d 'années une politique de diminution du
0
N nombre de ses fournisseurs. 10 Le secteur du transport aérien
@ La coordination des acteurs internes et externes, de Au sein du secteur du transport aérien, et sur la base
...... même que la rapidité de l'enchaînement des étapes de d'une recherche personnelle (presse, site web des
~
0\
ï::: la création à la distribution sont rendues possibles par entreprises, etc.), comparez les stratégies génériques
>-
0. l'intégration de l'ensemble des partenaires par un E RP respectivement mises en place par Air France, United
0
u (Enterprise Resource Planning) grâce auquel le siège Airlines et Emirates sur le segment du transport de
Chapitre 3 Exploiter un avantage concurrentiel classique
Objectifs
-+ Comprendre le phénomène d'hyper-concurrence et la difficulté
à maintenir un avantage concurrentiel traditionnel.
-+ ConnaÎtre et distinguer le phénomène d'innovation stratégique.
-+ Comprendre le rôle de l'innovation dans la construction d'un avantage
concurrentiel renouvelé.
-+ Comprendre le lien entre business mode/ et avantage concurrentiel.
"O
-+ ReconnaÎtre et caractériser une stratégie de rupture.
0
c
::i
-+ MaÎtriser les étapes de la mise en œuvre d'une stratégie de rupture
0 (stratégie« océan bleu») et de la création d'un avantage concurrentiel
LO
..-!
de rupture.
0
N
@
......
..c
0\
ï:::
>-
o.
0
u
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
D Renouveler l'avantage
concurrentiel de l'entreprise
La recherche d'un avantage concurrentiel traditionnel(~ chapitre 3) repose tout
d'abord sur l'analyse des facteurs clés de succès existants et l'étude du profil de
compétences et de ressources de l'entreprise (~ chapitres 1 et 2). En fonction
de cette analyse conjointe, l'entreprise doit choisir un positionnement (domi-
nation par les coûts ou différenciation) dans le cadre duquel elle cherchera à
parvenir à une maîtrise maximum de ces facteurs clés de succès, en travaillant
sur le développement et le renforcement de ses compétences. C'est alors, par
une meilleure maîtrise des facteurs clés de succès que ses concurrents, que l'en-
treprise parviendra à développer un avantage concurrentiel, bénéficiant ainsi
d'une performance supérieure.
Cette logique s'inscrit clairement dans une démarche d'optimisation de l'existant
visant à améliorer la maîtrise des règles du jeu établies de l'activité. Ici l'entre-
prise consacre ses ressources à atteindre un objectif d'exploitation au sein d'une
activité existante dont les facteurs clés de succès sont bien établis. L'entreprise
alloue ainsi des ressources dans le but d'affiner et de perfectionner ses modes
de fonctionnement , dans le cadre d'un business mode/ existant.
FOC US
Le business mode/
Le terme de business model est très souvent utilisé dans la littérature ou la presse spécialisées, mais
-0 il est peu souvent défini et s'apparente alors à une notion «fourre-tout » qui expliquerait, de manière
0
c presque magique, l'origine de l'échec ou de la réussite stratégique d 'une entreprise sur une activité.
::i
0 C'est la raison pour laquelle il est indispensable d'en éclairer le sens.
lJ")
...-l De manière générale, le business mode/ (ou modèle économique) désigne la combinaison d'un concept
0
N (c'est-à-dire d 'une idée d'activité) e t de ressources, organisées de manière à mettre ce concept en action,
© de telle sorte qu'il crée une valeur pour le client et qu'il soit rentable pour l'entreprise. Il contient trois
.µ
..c composantes principales:
0\
ï::::
>-
a.
0
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
~
- une proposition de valeur, c'est-à-dire la définition d'une offre créatrice de valeur pour le client; cela inclut
la définition de la cible client, la nature du besoin satisfait mais aussi la manière dont celui-ci est satisfait;
- un modèle de profit, c'est-à-dire une formule permettant de générer un chiffre d'affaires supérieur aux
coûts engagés pour délivrer la proposition de valeur; cela inclut une évaluation de la taille de marché et
de la politique de prix, une analyse de la structure de coût et de l'arbitrage volume/marge;
- un système opérationnel, c'est-à-dire une organisation opérationnelle spécifique, adossée à des ressources
et des processus clés, permettant de délivrer l'offre aux clients et d'assurer le bon fonctionnement du
modèle de profit ; cela inclut une analyse en termes de chaîne de valeur (technologie, ressources humaines,
système d'information, partenaires potentiels, politique de marque ...).
La stratégie choisie par l'entreprise guide la définition du business mode/. Dans ce contexte, le choix
stratégique peut être soit de « coller » à un business mode[ établi, en tentant d'optimiser sa mise e n
œuvre (en améliorant notamment le système opérationnel), soit de se détacher volontairement des
business models «classiques » du secteur d'activité, en innovant sur plusieurs des trois composantes
(en renouvelant notamment la proposition de valeur et/ou le modèle de profit).
plus poussées (80 % d 'achats centralisés chez Wall-Mart contre 75 % chez Km art), la
mise en place d 'un système d 'information informatisé a été anticipée chez Wall-Mart
(dès 1988 contre 1990 chez Kmart), l'a mélioration de la rotation des stocks a été plus
radicale chez Wall-Mart (avec une amélioration de 77 % entre 1994 et 2002 contre
seulement 32 % pour Kmart). En analysant Kmart et son évolution dans les années
1990 sans regarder le comportement de ses concurrents, l'échec de cette entreprise
peut sembler incompréhensible. À la lumière de la comparaison entre ces deux grands
distributeurs américains, on constate qu'il n'est pas suffisant de progresser dans la
maîtrise des facteurs clés de succès pour réussir.
D Innovation stratégique
et stratégie de rupture
L'innovation consiste, selon L e Petit Robert, à introduire quelque chose de
nouveau, d'encore inconnu, dans une chose établie. L'innovation concerne donc
tout type de nouveauté et peut affecter de ce fait n'importe quel domaine de
la vie. D ans un contexte plus économique et de ma nière générale, l'innovation
s'apparente à un changement provoqué par un agent économique et destiné
à créer un surplus de valeur (soit par une augmentation des recettes, soit par
"'O une diminution des coûts) en créant une opportunité d'affaire nouvelle. Da ns
0
c le cadre plus particulier de l'innovation stratégique, le changement porte sur le
:J
0 business mode/ existant ou traditionnel, au travers d'une stratégie de rupture.
lil
.-t
0
La stratégie de rupture vise à recomposer le business mode/ de l'entreprise par
N
une modification notable de plusieurs de ses composantes. L'entreprise doit
@
...... ainsi remettre en cause les trois composantes de sa vision stratégique: la nature
..c
O'l
·;::::
de ses clients, les caractéristiques de son offre, et la mise à disposition de cette
>
a. offre à ses clients.
0
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
FOC US
Stratégie de rupture et sérendipité
Si le hasard ne peut constituer l'essence de la stratégie de rupture, celui-ci peut néanmoins jouer un
rôle dans le cadre de la création d'un nouveau segment stratégique, par le biais de la sérendipité. Ce
concept se définit par le fait de trouver ce que l'on ne cherchait pas, de réaliser une découverte de façon
""'
"
inattendue, dans le cadre d'une recherche portant sur un autre sujet. La sérendipité repose sur trois
'&
·;: éléments distincts (Barthélémy, LesEchos.fr, 1°' mars 2013):
0
:;
- la recherche active : c'est la recherche de quelque chose qui va conduire à trouver autre chose;
-0 c: "'
0 0
c c - le hasard favorable: c'est la chance, sous la forme d'un événement ou d'un résultat inattendu, qui va
:J
0
.2ü provoquer la découverte ;
lil .g - la sagacité: les connaissances et les compétences alliées à la sagacité, vont permettre d'exploiter le hasard
.-t 0
0
N eo. et de transformer la découverte en succès.
@ ~ L a création de YouTube, en 2005, par Steve Chen , Chad Hurley et Jawed Karim (l'entreprise a
....... ~ é té rachetée en 2006 par Google pour 1,65 milliard de dollars), illustre le concept de sér endipité .
•
..c 1
CJl "O
·;:: g
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 2 Construire et consolider un avantage concurrentiel
E n effet, à l'origine, ces trois entrepreneurs ne cherchaient pas du tout à créer un site destiné à héberger
et à partager des vidéos mais tentaient de mettre en place des sites de rencontres fondés sur une
présentation vidéo des clients (Tune In et Hook Up). Un soir, deu x des entrepreneurs cherchent à
envoyer une vidéo à des amis mais n' y parviennent pas du fait de son volume trop impor tant. Le
troisième, de son côté, ne parvient pas à trouver sur Internet la vidéo de Janet Jackson chantant lors
du Super Bowl. Les trois associés ont alors l'idée de créer un site permettant de mettre en ligne et de
consulter des vidéos sur Internet: YouTube est né. Cette innovation stra tégique repose sur les trois
éléments de la sérendipité: une recherche active (dans le cadre de leur volonté de créer une entre-
prise autour d'Internet), un hasard chanceux (lié au désir de partager une vidéo et à une recherche
infructueuse), et une grande sagacité (liée à la bonne connaissance du secteur et de la technologie
du fait de leur projet de création initi al).
~ ~e stratégie de rupture
8. Un marché nouveau apparaît
L a stratégie d e rupture, e n proposant une nouvelle offre d e va leur
8 correspond à une refont e du
N business mode/, impulsée par à destination du clie nt, fait apparaître un nouveau segme nt straté-
@ l'entreprise pour dynamiser sa gique. D a n s certains cas, cette nouvelle activité, radica le ment plus
.......
..c
CJl
rentabilité; elle vise à créer une c réatrice de valeur que les a ctivités traditio nne lles, va les fa ire
·;::::
> valeur originale pour le client. di sparaître, en devenant le m a rché d omina nt. D a ns d 'autres cas, le
a.
0
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
Exclure Renforcer
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~
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~
Atténuer Créer
""
~
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0
Augmenter la valeur Réduire les coûts
"'c:0 de l'offre et créer une et améliorer
c: demande nouvelle la rentabilité
Pour cela, une stratégie «océan bleu » doit lutter contre le phénomène de
«fausse majorité» qui régit le secteur, c'est-à-dire ne p as accepter la défin ition
du secteur d'activité, du client et du besoin, tels qu'ils sont traditionnellement
et communément exprimés.
Le Cirque du Soleil
Confrontés à la crise et à la baisse de rentabilité que traverse le secteur du cirque
traditionnel (pression des clients/familles sur le prix, montée en puissance des produits
de substitution tels que les jeux vidéo ou la télévision , for t pouvoir de négociation des
vedettes du cirque), les acteurs de ce secteur focalisent leurs efforts sur six attributs
de l'offre:
- la baisse du prix afi n de renforcer leur positionnement fami lial ;
- la recherche de vedettes du cirque (acrobates, dresseurs, clowns ...) pour
~stratégie «océan bleu» développer leur prestige et leur notoriété;
s'appuie sur une reformulation - la foca lisation sur l'humour et sur les a nimaux pour séduire une clien-
de l'offre de valeur existante dans tèle d'enfants;
un secteur pour créer un territoire - le développement de la confiserie afin de consolider la rentabilité;
de concurrence vierge et s'assurer - l'aba ndon des chapiteaux au profit des sa lles de spectacles traditionnelles
une re nte économique. pour améliorer le confort;
- la multiplication des pistes (c'est-à-dire des numéros simultanés) pour
augmenter la va leur perçue.
Créé au milieu des années 1980 par Guy Laliberté, le Cirque du Soleil constitue un cas
de stratégie «Océan bleu». À sa création, le Cirque du Soleil va radicalement reformuler
l'offre de valeur proposée au spectateur. Cette reformulation peut se traduire par la
mobi lisation des quatre actions de suppression, atténuation , création et renforcement.
1. Suppression: le Cirque du Soleil supprime plusieurs éléments qui foca lisaient les efforts
concurrentiels des acteurs du secteur (animaux, vedettes du cirque, confiserie, concept du
«multi-pistes »). La présence des animaux est génératrice de gêne pour les spectateurs,
inquiets des mauvais traitements éventuels et de la captivité des animaux sauvages.
En outre, le coût d'achat, d'entretien et de transport des animaux est considérable. Le
recours à des contrats de prestation avec des artistes reconnus du cirque (dresseurs,
acrobates, voltigeu rs) est particulièrement coûteux, alors même que leur notoriété n'est
pas un élément déterminant pour le spectateur. Outre son coût important, le choix
du « multi-pistes »en simultané est à l'origine d'une agitation visuelle, et perturbateur
pour le spectateur. Enfin, si la confiserie apporte effectivement un complément de
-0 rentabilité, elle donne un sentiment d'exploitation désagréable au spectateur.
0
c
:J 2. Création: le Cirque du Soleil introduit plusieurs innovations a u sein de son offre:
0
une intrigue, une musique et une chorégraphie, un renouvellement. À la manière du
lil
.-t théâtre, les spectacles du Cirque du Soleil s'appuient sur une histoire et un thème
0
N qui font le lien entre les numéros. À la manière des ballets, ces spectacles sont
@ soutenus par une musique et une chorégraphie originales. Enfin, à la manière de
......
..c la comédie musica le, les spectacles sont régulièrement renouvelés chaque saison .
CJl
·;:::: 3. Atténuation: le rôle des acrobates et des clowns est limité et mis au service de
>
a. l'intrigue et de l'histoire racontée par le spectacle.
0
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
••
3 questions à
Olivier Marion
PwC - Associé responsable
Quels sont les éléments qui doivent être à l'origine
d'une remise en question de la stratégie d'activité
de l'entreprise?
Lorsqu'une entreprise connaît des difficultés, elle doit
comprendre les causes de sa sous-performance, souvent
multiples. Cette phase de diagnostic, indispensable, passe
des activités Business Recovery par une remise en question sans concession de la stratégie
Services France suivie jusqu'alors. Dans ces situations, l'entreprise ne génère
Trésorier et membre du Bureau plus de valeur ajoutée, ou du moins plus suffisamment,
de l'ARE (Association
pour le retournement des d'où une offre qui perd de sa pertinence, une activité en
entreprises) décroissance, une rentabilité qui s'érode et une génération
de trésorerie en berne, voire négative. On ne peut pas
survivre longtemps à ce régime-là et ce type de constat
implique de repenser sa stratégie d'activité.
Au-delà de la phase de remise en question, quel doit être
le point de départ de la reconstruction de la stratégie?
L'entreprise doit se poser une question simple: «Quelle est
la raison de mon exist ence?» Cette question peut sembler
triviale, mais elle recèle en fait le terreau même de la st ratégie
d'entreprise: une vision, servie par un modèle économique
(«business mode!») générateur de valeur. L'environnement
étant par nature évolutif, la stratégie doit l'être tout autant, et
idéalement être en avance de phase pour s'avérer gagnante.
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a.
0
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
APPLICATIONS
5 Quelle est l'affirmation la plus pertinente?
QCM a. Un business mode/ désigne un plan stratégique
chiffré destiné à évaluer les profits futurs de l'entre-
.,.. Corrigés p. 187 prise.
Une seule bonne réponse par question. b . Un business mode! désigne la combinaison d'un
concept et de ressources organisées en vue de per-
1 Laquelle des propositions suivantes ne mettre la mise en œuvre de ce concept.
correspond pas à une piste de travail visant à c. Un business mode! désigne un système d'actions
développer un business model «océan bleu»?
destiné à optimiser et à exploiter au mieux une activité
a. Optimiser l'adaptation aux règles du jeu de l'activité. existante.
b. Renouveler la définition de la cible acheteur.
c. Réfléchir à l'expérience globale du client pour pro-
poser une nouvelle manière de satisfaire son besoin.
sants issus d'autres secteurs d'activité pour enrichir lation, aventure). La politique de création et d'entretien
l'expérience du joueur (lecteur CD, puis DVD, puis du catalogue de jeux est d'autant plus critique pour
Blu-ray, connexion Internet, etc.). Cette innovation les fabricants qu'elle conditionne directement leur
technologique est notamment destinée à séduire le rentabilité. En effet, pour favoris er la pénétration de
joueur intensif qui constitue le cœur de cible des leur console, les fabricants acceptent une marge nu He.
entreprises: un homme entre 15 et 35 ans dont la Tablant sur un modèle économique de «recharge »
pratique du jeu couvre plusieurs heures quotidiennes. (type cartouche d'imprimante ou lame de rasoir), les
Outre le phénomène d'innovation technologique, la fabricants de consoles visent les royalties perçues sur
concurrence forte sur ce secteur pousse les acteurs à un les jeux dédiés à leur console.
renouvellement très rapide des produits (en moyenne, C'est dans ce contexte que Nintendo lance sa nou-
une nouvelle génération de consoles, qui reste com- velle console Wii en 2006. Investissant le champ des
patible avec les jeux de la génération précédente, est consoles de jeux vidéo dans les années 1980, Nintendo
mise sur le marché tous les six ans). Chaque nouvelle est le leader incontesté de ce secteur au début des
génération présente des performances supérieures à années 1990. Cependant, Sony, arrivé sur ce secteur
la précédente (tant en termes de puissance que de en 1994 avec une console de cinquième génération,
qualité graphique ou que de nombre de fonctionna- la Playstation 1, modifie radicalement la répartition
lités). Cette surenchère des investissements touche des parts de marché et s'assure alors la domination
également le secteur de l'édition de jeu et les budgets technologique sur ce secteur. La commercialisation
de développement ont été multipliés par dix sur les de la Playstation 2 au début des années 2000 renforce
vingt dernières années. encore cette domination de Sony, suivi de Microsoft
Dans le but de rentabiliser ces investissements massifs, qui entre dans la compétition des consoles de sixième
les fabricants de consoles proposent des systèmes génération avec sa Xbox, a lors que Nintendo est
«fermés » et «propriétaires» interdisant la compati- relégué à la troisième place avec sa Gamecube.
bilité avec les matériels concurrents. En outre, du fait Le lancement des consoles de septième génération
de la situation d'oligopole de ce marché, les fabricants donne l'occasion à Nintendo de changer la donne avec
exercent un très fort pouvoir de négociation sur leurs sa console Wii. Commercialisée à 250 euros (sans
fournisseurs et notamment sur les éditeurs qui doivent augmentation de prix par rapport à la Gamecube et
reverser des royalties importantes (supérieures à à un prix très inférieur aux 400 euros de la Xbox ou
20 % du CA réalisé) pour s'assurer que leurs jeux aux 600 euros de la Playstation 3), e lle propose une
entrent au catalogue des consoles. Le choix des jeux manette innovante: la wiimote. Comme les manettes
à intégrer au catalogue est critique pour les fabricants classiques, celle-ci présente plusieurs boutons de
de consoles car on estime que 20 % des jeux sont à contrôle mais propose, grâce à des capteurs, la pos-
l'origine de 80 % du CA. En outre, le cycle de vie des sibilité de se repérer dans l'espace et de retranscrire
jeux est très court et le CA est réalisé sur les premiers dans le jeu les mouvements qui lui sont imposés. Le
mois de leur commercialisation. Les fabricants sont joueur est de ce fait immergé dans l'univers du jeu et
ainsi dans l'obligation de génér er un renouvellement doit réaliser des mouvements pour commander les
permanent et rapide (la grande majorité des jeux fonctions du jeu (par exemple, la wiimote lui permet
disparaissant en moins d'un an), notamment dans le de simuler la frappe du joueur de golf en prenant le
cadre du lancement d'une nouvelle console qui doit rôle du club). Cependant, les prestations techniques
obligatoirement s'accompagner d'un éventail de jeux de la Wii sont limitées par rapport à ses concurrentes:
"O nouveaux (impossibles à utiliser avec la génération de la console ne dispose pas de disque dur ni de lecteur
0
c consoles antérieures), destinés à provoquer l'achat. DVD ou Blu-ray, la carte graphique est bien moins
::i
0 Pour s'assurer de la réussite de leur catalogue, les performante que celle de la X box ou de la Playstation 3,
l..f) fabricants s'appuient sur une politique de licences le processeur est beaucoup moins rapide que celui de
.-1
0 très connues (FIFA ou WRC, par exemple) et sur ces concurrents ... Cette « infériorité » technologique
N
la création de «suites » à des jeux à succès (certains permet cependant à Nintendo de limiter son coût
@
...... éditeurs sortent même un nouvel opus de leur jeu à de fabrication (estimé à 135 euros contre 400 euros
~
0\
succès sur un rythme annuel, comme Activision avec pour la Xbox 360 et 600 euros pour la Playstation 3).
ï::: Cali of Duty), en se limitan t par ai lleurs aux quatre Outre ces caractéristiques techniques, c'est la cible
>-
0.
0
catégories classiques de jeu (action, plateforme, simu- visée qui distingue éga le m ent la Wii de ses deux
u
Chapitre 4 Explorer de nouvelles sources d'avantage concurrentiel
Amérique d Nord
gbi,ectjf~
Connaitre et distinguer les différents axes de croissance possibles
' pour l'entreprise.
Décrire et caractériser les axes de croissance adoptés par l'entreprise.
' Analyser et discuter les objectifs poursuivis et les avantages attendus
' par l'entreprise, en fonction des choix de croissance retenus.
Évaluer la pertinence des choix de croissance adoptés par l'entreprise
' en identifiant les arbitrages avantages/risques.
Proposer des directions de croissance pour l'entreprise, en fonction
"O
' de sa situation et de ses motivations.
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Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
Ce sont donc les décisions d'allocation de ressources sur les différentes activités,
préexistantes ou non, qui vont caractériser les choix de croissance de l'entreprise
et les manœuvres qui y sont associées.
Si la performance de l'entreprise s'appuie sur sa capacité à bien gérer les activités
sur lesquelles elle est impla ntée, c'est-à-dire à développer un avantage concur-
rentiel sur ces activités (..,.. partie 2), elle repose également sur sa capacité à bien
choisir les activités sur lesquelles elle est implantée, c'est-à-dire à organiser avec
pertinence la composition de son portefeuille d'activités. Ce point résume ainsi
l'enjeu des choix de croissance de l'entreprise: sur quelles activités l'entreprise
doit-elle investir et avec quelle intensité? Sur quelles activités l'entreprise doit-
elle désinvestir et avec quelle intensité? Il est important de noter qu'il n'existe
pas de « bonne » stratégie de croissance dans l'absolu mais que l'entreprise se
trouve confrontée à plusieurs chemins possibles dont la pertinence dépend de
leur adéquation avec Je contexte environnemental et les ressources disponibles
de l'entreprise (..,.. partie 1) mais également de leur cohérence avec les objectifs
de l'organisation.
Ce chapitre vise à éclairer et permettre de mieux comprendre les choix de crois-
"'O
0
c
sance possibles pour l'entreprise. Ceux-ci s'établissent selon trois directions
:J
0 principales (ou axes de croissance) qui sont définies en référence aux activités
lil
.-t
existantes de l'entreprise. La première direction renvoie à la notion de spécia-
0 lisation. Dans ce cas, l'entreprise va concentrer ses ressources sur ses activités
N
@ existantes, sans modifier la nature de son périmètre d'activités; ses choix d'al-
......
..c location de ressources vont ainsi la conduire à se maintenir sur ses activités et
O'l
·;:::: ses métiers existants. La deuxième renvoie à la notion de diversification. D ans
>
a.
0 ce cas, l'entreprise va mobiliser ses ressources pour développer une nouvelle
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
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-0 c: "' Spécialisation Expansion Diversification
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Continuum des axes de croissance
lil .g L'axe horizontal donne une indication sur le degré de si milarité ent re l'activité (ou les
..-t 0
0
N eo. activités) existante(s) de l'entreprise et l'activité visée par la manœuvre de croissa nce ana -
lysée. Plus cette similarit é est forte, plus cette manœuvre s'approche de la spécialisa-
@ ~
tion ; plus cette si milarité est faible, plus cette manœuvre s'approche de la diversif ication .
...... ~
..c 1 L'axe vertica l donne une indication sur le degré d'int ernationalisation de la manœuvre
CJl -0
·;:: g analysée, c'est-à-dire sur l'amplit ude de la zone géographique concernée par l'act ivit é
>- Cl"' .,.. Figure 5.1
a. de l'entreprise.
8@ La matrice de croissance
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
Tesla Motors
Dans le monde de l'automobile, caractérisé par une très forte concentration et la
domination de quelques géants multimarques qui se partagent le marché mondial,
Tesla Motors fait figure de Petit Poucet. Créée en 2003 en Californie, cette entre-
prise a fait le choix d'une spécialisation extrême sur le secteur de l'automobile, en se
positionnant sur le segm ent des automobiles à motorisation tout électrique de très
haut de gamme (65000 à 120000 euros). Le premier véhicule de l'entreprise est la
Tesla Roadster, une voiture de sport qui utilise des batteries lithium-ion, présente une
autonomie de plus de 300 km e t accélère de 0 à 100 km/ h en moins de 3,7 secondes.
Entre 2008 et 2013, l'entreprise vend plus de 2500 exemplaires de son Tesla Roadster
dans plus de 30 pays.
C'est en s'appuyant sur des installations modernes , un personnel dont la moyenne
d'âge approche les 30 a ns, la m aîtrise de la m ajorité des opérations du processus
de production (de nombreuses opérations traditionnellement sous-traitées par les
constructeurs traditionnels sont réalisées en interne chez Tesla Motors) et les avan-
tages fi scaux et financi e rs consentis par l'État de Californie, que l'entrepri se peut
annoncer en 2013 (et pour la première fois de son histoire) un résultat positif. Forte
de ce succès dans un marché particulièrement difficile (plusieurs concurrents ont en
effet déposé le bilan), l'entreprise se renforce sur le segment du véhicule électrique
de haut de gamme en commercialisant une luxueuse berline en 2012 (Model S) e t
un SUV premium e n 2014 (Model X) ; l'entre prise a nnonce également son a mbition
de renforcer et d 'accentuer son développement international à la fois en termes de
structures de production et de structures commerciales.
Tesla Motors est une entreprise très spécialisée qui focalise ses ressources pour se
développer sur un segment d 'activité très précis (voitures électriques de très haut de
gamme) qu 'elle fabrique et commercialise à l'échelle mondiale (fort degr é d 'inter-
nationa li sation).
Groupe La Poste
E n 2010, l'Assemblée nationa le vote le changement de statut de La Poste, qui perd
son statut d 'é tablissement public pour deve nir un e société anonyme (SA). Pour le
gouvernement de l'é poque, ce changement de statut vise à préparer le groupe à l'ou-
verture totale à la concurrence intervenant en 2011. Le groupe reste cependant une
entreprise publique, dont l'activité se répartit entre le courrier (représentant environ
50 % du CA, cette activité historique en déclin souffre de la montée en puissance
d'Internet), le colis (représentant environ 24 % du CA, cette activité est caractérisée
par une forte croissance, dynamisée par l'essor due-commerce) et la ba nque (repré-
"'O sentant environ 24 % du CA, cette activité est critique pour l'entreprise du fait de la
0
c forte marge qu'e lle génère).
:J
0 Avec un CA proche de 22 milliards d'euros (dont 17 % seulement réalisés à l'étranger),
lil
.-t et l'arrivée en 2013 d'un nouveau PDG, La Poste doit relever les défis de la crise éco-
0
N nomique et de la mutation numérique. Dans ce contexte, pour compenser le déclin de
@ l'activité courrier (avec une baisse d'activité entre 2008 et 2016 estimée à - 30 %), La
....... Poste recherche des relais de croissance et se lance notamment dans deux nouvelles
..c
O'l activités en 2011 et 2012.
·;::::
>
a.
0
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
Ainsi, en 2011, l'entreprise lance une offre A D SL complète (téléphone mobile, fi xe,
Internet et té lévision) pui s, en 2012, l'entreprise propose un bouquet très large de
services à la personne (télésurveilla nce, aide au x personnes dépe nda ntes à domicile,
etc.) sur la thématique de l'habitat connecté.
Outre ces deux nouvelles activités, La Poste étudie différents projets destinés à étendre
ses activités e n s'appuyant notamme nt sur le réseau de proximité constitué par ses
90 000 facteurs et ses 17 000 points de vente sur le territoire fra nçais; par exemple,
les facteurs sont progressivement équipés de smartphones qui leur permettront de
réaliser des expertises pou r le compte d'assu reu rs grâce à des photos certifiées et
géolocalisées .
À l'opposé des choix de croissance de Tesla Motors, le groupe La Poste présente un
profil très diversifié (courrier, colis, banque) et poursuit cette diversification avec la
mise en place de nouvelles activités (offre A DSL, services à la personne) et l'étude
de nouvelles pistes de diversification (expertise) . E n revanche, son degré d'internatio-
nalisation est faible e t la réalisation de son CA est concentrée sur le marché français.
Zadig & Voltaire
Zadig & Voltaire est une entreprise créée en 1997 par T hierry Gillier et évoluant sur
le secteur du prêt-à-porte r de luxe. Initialement destinés à une clie ntèle féminine, et
bénéficia nt d 'une im age forte (notamment identifiée par les pulls en cachemire et les
tee-shirts tuni siens ainsi que les motifs à tête de mort), les produits de l'entrepri se
sont progressivement élargis aux hommes (2004) puis aux enfa nts (2006). E n outre,
à par tir de 2008, l'entre prise développe une série de produits com plémenta ires :
accessoires, montres, chaussures, lunettes et sacs ainsi que de nombreux produits sous
licence (linge de maison, coques de téléphone, bijou x). E lle crée éga lement un label
de musique indépendant (Zadig & Voltaire Music) et lance une activité de parfum
en 2012. E nfin, un hôtel Zadig et Voltaire s'installe à Pari s e n 2014, offrant sur ses
3 000 m 2 un établi ssement « intime e t tranquille» ainsi qu'une série de prestations
annexes (boutique et restaurant).
L'e ntreprise réalise un CA supérieur à 300 millions d'euros grâce à plus de 250 po ints
de vente dont plus de la moitié sont à l'étranger. Son créateur affirme d'ailleurs qu'il
dispose de suffi samment de cash-fl ow pour mener de front diversification et interna-
tionalisatio n, comme en témoignent les ouver tures récentes en Asie, e n Amérique
du Nord et au Moyen-Orient.
Ainsi, Zadig & Voltaire est une PME dynamique qui a pour ambition d'accentuer
""'
" encore un dévelo ppement international de ses activités déjà bien e ntamé. E n outre,
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·;:
0 l'entreprise initialement présente sur une activité de prêt-à-porter se diversifie peu à
:;
-0 c: "' peu dans de nouvelles activités (accessoires, parfums, hôtellerie); si ces ma nœuvres
0 0 s'apparentent effective ment à de la diversification, la proxi mité de certaines d'entre
c c
:J
0
.2ü elles (prêt-à-porter e t maroquinerie, par exemple) nous conduit à positionner l'en-
lil .g tre prise dans une zone plus proche de l'expansion que pour La Poste.
.-t 0
0
N eo.
@ ~ Les manœuvres de croissance des trois entreprises que nous venons d'évoquer sont
....... ~
..c 1 représentées de manière synthétique sur la matrice de croissance(~ figure 5.2) .
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a. Cl
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Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
Tesla Motors
Zadig & Voltaire
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~ Moyen '''
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - T- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , - - - - - -
f) Croissance et spécialisation
tlll Les caractéristiques de la spécialisation
La spécialisation désigne une manœuvre de croissance conduisant à foca liser
ses efforts sur une activité préexistante, sans en modifier la nature, c'est-à-dire
sans faire évoluer le métier de cette activité.
-0
0
c La stratégie de spécialisation consiste à concentrer ses investissements sur
::i
0 une activité préexistante et à fonder le développement de l'entreprise sur
lJ")
...-l cette activité particulière .
0
N
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..., De ce fait, la spécialisation renvoie souvent à une stratégie de pénétration de
..c
0\
ï:::: marché qui consiste à développer le volume d'activité sur les activités existantes.
>-
a.
0
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
,EOCUS,
La distinction entre manœuvre et situation
Il est important de distinguer la manœuvre de l'entreprise (c'est-à-dire le mouvement de spécialisation)
et la situation de l'entreprise (c'est-à-dire la nature de son portefeuille d'activités). En effet, la spécia-
lisation peut désigner à la fois le choix de croissance de l'entreprise (autrement dit sa décision d'allouer
les ressources sur une activité existante) mais aussi la nature de son périmètre d'activité (autrement dit
le degré de diversité des activités qui la composent).
Par exemple, une entreprise diversifiée (c'est-à-dire composée d'activités différentes) peut choisir de
focaliser ses ressources et d 'investir sur une activité existante (et donc mettre en œuvre une stratégie
de spécialisation).
Par ailleurs, une entreprise spécialisée (c'est-à-dire dont l'activité est construite autour d'une seule
activité) peut opter soit pour une stratégie de spécialisation (orienter ses efforts sur l'activité existante)
soit pour une stratégie de diversification (allouer ses ressources pour développer des activités nouvelles).
Depuis 2007, Danone est structuré autour de quatre pôles d'activité principaux: les
produits la itiers frais (environ 56 % du CA aujourd'hui), les eaux (environ 18 % du
CA), la nutrition infantile (environ 20 % du CA) et la nutrition médicale (environ 6 %
du CA) . Ce groupe, qui évolue certes sur le secteur de l'agroalimentaire, peut être
considéré comme un groupe diversifié compte tenu des différences fortes existant en
termes de savoir-faire e t de compé tences dans ces quatre mé tiers. Cependant, depuis
2007, la stratégie de croissance de Da none est claire: elle consiste à se renforcer sur
ces quatre activités, en augmentant ses propres investissements et en réalisant de mul-
tiples acquisitions ou alliances dans ces domaines. Cet exemple est révélateur d'une
différence forte entre la nature du groupe, c'est-à-dire sa situation (groupe diversifié)
et le choix de son chemin de croissance, c'est-à-dire son mouvement (spécialisation).
Universal Corporation
Universal Corporation est le leader mondial du négoce de feuilles de tabac. Installée
aux États-Unis dans l' État de Virginie depuis 1918, cette entreprise réalise un CA
de l'ordre de 2 ,5 milliards de dollars et un bénéfice d'environ 150 millions de dollars.
E lle est spécialisée dans l'achat de feui lles de tabac brut, le séchage et le traitement
à l'air chaud et la revente du tabac ainsi traité aux géants industriels de la cigarette
(Japan Tobacco et China National Tobacco en Asie, Altria, Philip Morris et British
American Tobacco en Europe et aux États-Unis). L'entreprise travaille avec de
nombreux fournisseurs de tabac répartis dans le monde entier (principa lement en
Amérique du Sud, en Amérique du Nord et en Afrique) et pèse lourd dans ce marché
en achetant plus de la moitié des récoltes mondia les. Sa taille lui permet de bénéficier
d'un fort pouvoir de négociation auprès des fournisseurs de feuilles de tabac ainsi
que d'économies d'échelle à toutes les é tapes du processus de production. C'est ce
qui lui vaut d 'être particulièrement compé titive en termes de prix et contribue à son
ambition affichée d'être un fournisseur «low cost » de produits de qualité («a low
cost quality producer »1).
Da none
À partir de 2007, Danone va concentrer ses ressources sur quatre activités (produits
laitiers frais, eaux, nutrition infantile et nutrition médicale), mettant en œuvre une
stratégie de spécialisation « multi-activités ». Ce choix de croissance vise notamment
deux objectifs principaux:
- positionner Danone comme un acteur central de la santé des consommateurs
(« Apporter la santé par l'alimentation ») et construire son image et sa réputation
autour de cette composante santé présente dans ces quatre activités pour a limenter
la stratégie de différenciation de ses marques ;
- devenir le leader mondial sur le marché des produits a limentaires apportant un
bénéfice santé en inve stissant m a ssivem ent sur un nombre limité d 'activités afin
d'atteindre une taille critique mondiale et de profiter des avantages de coûts qui
y sont liés.
D Croissance et diversification
-0
0
Dl Les caractéristiques de la diversification
c
:J
0 La diversification désigne une manœuvre de croissance conduisant l'entreprise
lil
.-t à s'engager sur un secteur d'activité (ou un segment stratégique) sur lequel elle
0
N n'est p as encore présente. D e ce fait , il s'agit pour l'entreprise d'ajouter une
@
.......
nouvelle activité à son portefeuille et d'étendre de manière radicale son péri-
..c mètre d'activité.
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0
u 1 L e premier appareil photo 100 % numérique est le Fuji DS-1 P (1988).
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
Siemens est une entreprise diversifiée dans de nombreux secteurs d 'activité (conglo-
""'
"
'&
·;:
mérat). Premier employeur privé en Allemagne avec plus de 400000 salariés, Je groupe
0
:; est présent sur des secteurs aussi différents que les télécommunications, les équipe -
-0 c: "' ments de radiographie, la métallurgie, l'électroménager, les matériels ferrovia ires,
0 0
c c l'informatique, les services financiers ou les centrales électriques.
:J
0
.2ü Dans les années 2000, avec la perspective de la transition écologique et la montée en
lil .g puissance des énergies renouvelables, le groupe décide de se diversifier dans l'éolien
.-t 0
0
N eo. et le solaire. Malheureusement, les difficultés se multiplient (problèmes de connexion
@ ~ entre le réseau électrique continental et le parc d'éoliennes en mer du Nord, ralen-
....... ~ tissement de la croissance de ce secteur en Europe et aux États-Unis et déplacement
..c 1
CJl "O de la demande vers l'Asie où l'entreprise a beaucoup de mal à pénétrer le marché,
·;:: g
>- ::i baisse du prix des panneaux photovoltaïque rendant moins rentable la technologie
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
adoptée par Siemens, etc.). À la fin de l'an née 2012, Siemens prend la décision de
fermer ces activités et en 2013, son PDG, Peter Lôscher, qui ava it é té l'artisan de
cette diversification, est limogé.
Cependant, dans certains cas, l'entreprise va s'orienter vers des activités dans
le cadre desquelles elle pourra exploiter des compétences ou des savoir-faire
qu'elle maîtrise déjà. Le support de la diversification sera alors constitué par les
facteurs clés de succès qui sont communs aux activités existantes et à l'activité de
diversification. D ans le cas de ces diversifications dites «reliées»,
~diversification peut parfois les compétences (ou ressources) communes à l'activité de base et à
s'appuyer sur des compétences la nouvelle activité sont appelées «compétences pivots » et vont faire
préexistantes au sein de le lien entre les deux activités en générant des effets de synergie 1 .
l'entreprise. Ces compétences Ces compétences pivot peuvent être de natures commerciale ou
communes sont appelées
technologique.
«compétences pivots ».
Lamborghini
En 1951, Ferrucio Lamborghini crée l'entreprise du même nom et produit des tracteurs
agricoles pour satisfaire la demande en croissance continue que connaît le marché
italien. En dix ans, l'industriel fait fortune et devient le troisième opérateur national
de machines agricoles. À l'époque propriétaire d'une Ferrari 250, l'industriel fait la
route jusqu'à Maranello pour se plaindre auprès d 'E nzo Ferrari de problèmes d'em-
""'
"
brayage continuels. Le fond ateur de Ferrari lui jette a lors au visage cette formule
'& bien connue: «Tu sais conduire un tracteur, mais tu ne sauras jamais conduire une
·;:
0
:; Ferrari! ». Piqué au vif et peut-être empli d'une vision stratégique géniale, Ferrucio
-0 c: "' Lamborghini décide alors de se diversifier dans la voiture de sport et crée en 1963
0 0
c c Automobili Ferruccio Lamborghini, qui prend l'emblème du taureau (signe zodiacal de
:J
0
.2ü l' industriel , né le 28 avril 1916), installant une usine dernière génération à Sant'Agata
lil .g Bolognese. Cette diversification offensive naît ici plus de la vision stratégique d'un
.-t 0
0
N eo. homme qui voit l'opportunité d'un nouveau défi industriel sur un secteur où Ferrari
@ ~ règne en maître, que de la volonté d'exploiter des compétences existantes.
....... ~ À l'automne 1963, le nouveau constructeur commercialise son premier modèle: la
..c 1
CJl "O
·;:: g 350 GTV (suspension à quatre roues indépendantes et moteur V12, ce qui est à cette
>- ::i époque le monopole de Ferrari). Très vite, le succès est au rendez-vous, notamment
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
avec la Marzal, puis la Miura. Les grands de ce monde (le chah d 'Iran, le roi Fayçal
d'Arabie, Rod Stewart ou Frank Sinatra) s'arrachent les modèles Lamborghini ; le
constructeur gagne alors de l'argent en vendant moins de 600 véhicules par an .
En 1971, devant la crise qui touche le secteur agricole, l'entreprise se sépare de son
pôle de matériel agricole. Peu de temps après, le Cavaliere Ferrucio Lamborghini
vend ses parts de Automobili Lamborghini et se retire dans son vignoble de Fiorita,
en Ombrie. Après le lancement de modèles mythiques (Countach, Diable) et souf-
frant d' une santé financière fragile , l'entreprise est rachetée en 1998 par le groupe
Volkswagen. L'entreprise est restructurée, les process sont rationnalisés, la gamme
s'étend et la fi abilité est au rendez-vous tout comme le succès, matérialisé par une
hausse constante du CA et du bénéfice.
La Poste
Les tentatives de diversification de La Poste de ces dernières années (box Internet,
services aux personnes, etc.) correspondent clairement à une logique défensive; devant
les difficultés actuelles et anticipées de l'activité courrier qui représente une part non
négligeable de son CA (de l'ordre de 50 %), l'entreprise veut exploiter ses ressources
existantes (c'est-à-dire à la fois ses ressources humaines avec ses 90000 facteurs et son
réseau de distribution de 17000 points de vente, qui assure un maillage exceptionnel
du territoire national) pour trouver un ou plusieurs relais de croissance.
Dalian Wanda
En 2013, le conglomérat chinois Dalian Wanda (immobi lier, divertissement, hôtel-
lerie, distribution, tourisme ...), dont les actifs sont valorisés à plus de 49 milliards
de dollars, annonce le rachat du groupe Sunseeker, fabricant de yachts de luxe (et
fournisseur exclusif des yachts uti lisés par James Bond dans ses quatre derniers film s)
pour 375 millions d'euros. Le conglomérat chinois à la santé financière éclatante
voit dans ce rachat l'opportunité de monter en gamme et de posséder des marques
à forte image, pour répondre à la demande des classes aisées chinoises. En effet, le
secteur du luxe (auquel le nautisme appartient) est en pleine croissance en Asie e t
sa rentabi lité est légendaire. C'est ainsi l'occasion pour ce groupe chinois d'investir
dans des activités permettant d'augmenter sa marge moye nne e t de réduire encore
son niveau de risque sectoriel.
La diversification temporaire
Devant les nombreux échecs de diversifications réalisées par des groupes de l'agroali-
mentaire dans des métiers trop éloignés de leur activité de base (échec de Nestlé dans
le lancement d'une chaîne de cafés à son e nseigne, échec de la tentative de Lustucru
de créer un résea u de bars à pâtes, difficul tés connues par Haagen Dazs da ns son
activité de glacier, e tc.), les groupes adoptent une nouvelle ligne de conduite avec la
« diversification temporaire». C'est dans ce cad re que Coca-Cola ouvre en 2013 un
café-restaura nt à la gare de Paris-Montparnasse. Cette déma rche correspond plus à
une action de communication qu'à une véritable di versification puisque l'activité n'a
pas vocation à se pérenniser mais constitue plutôt un événement temporaire destiné
à entretenir l'image de marque et à créer un lien avec les consommateurs. D 'autres
marques de ce secteur avaie nt déjà tenté l'expérie nce d 'un espace de restauration
éphé mère (Unilever avec les glaces magnum , Danone avec un ba r D a nette ou un
D a none Bar en région parisienne). Ce choix permet ainsi d'éviter une diversification
hasardeuse et risquée tou t en communiquant sur les produits de l'en treprise dans un
contexte renouvelé.
""'
"
Samsung Electronics
'& Samsung Electronics est une fili ale du conglomérat coréen1 du même no m, présent
·;:
0
:; da ns des secteurs au ssi différents que l'é le ctronique, la constructio n navale, les
-0 c: "' assurances, les semi-conducteurs ou le BT P. Samsung Electronics est en 2013 le n° 1
0 0
c c mondia l de la télé phonie mobile et de l'électron ique grand public (bénéfice net d'en-
:J
0
.2ü viron 14 milliards d 'euros en 2012 pour un CA de l'ordre de 185 milliards d'euros).
lil .g Pourtant, cette entreprise su bit sur le marché boursier une décote de conglomérat
.-t 0
0
N eo. liée à son appartena nce au chaebol Samsung et sa valorisation boursière (c'est-à-dire
@ ~ la valeu r accordée par les investisseu rs à l'entreprise) est de l'ordre de huit fois son
....... ~ bénéfice contre treize fois pour Apple, par exemple .
..c 1
CJl "O
·;:: g
>- ::i
a. Cl 1 Ce type de conglomérat regroupant de nombreuses sociétés reliées par des montages juridiques
8@ et financiers complexes porte en Corée le nom de chaebo/.
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
D Croissance et expansion
I l l Les caractéristiques de l'expansion
L'expansion désigne une manœuvre de croissance située à l'interface entre spé-
cialisation et diversification. À la différence de la spécialisation, l'entreprise va
étendre son périmètre au-delà des activités existantes; mais à la différence de
la diversification, elle va pour cela s'appuyer sur une partie de son activité, soit
en relation avec ses produits, soit en relation avec ses clients.
Pour mettre en œuvre une stratégie d'expansion, l'entreprise va être amenée soit
à développer de nouveaux produits destinés à ses clients existants (expansion
métier ou expansion produit), soit à utiliser ses produits existants pour viser une
nouvelle clientèle (expansion marché ou expansion mission).
• L'expansion métier est très souvent associée à une extension de gamme dans
le cadre de laquelle l'entreprise va ajouter à son offre de nouveaux produits
ou services pour étendre son volume d'affaire chez les clients existants.
• L'expansion marché constitue très souvent la suite logique d'une stratégie de
spécialisation ; après avoir exploité un produit sur une cible clientèle donnée,
cette dernière est élargie afin de permettre un développement du volume
d'affaire (en passant par exemple d'un marché professionnel à un marché
grand public ou d'un marché masculin à un marché féminin).
Il est important de souligner que ces deux types d'expansion peuvent être menés
de front par l'entreprise, soit de ma nière successive, soit de manière simultanée.
-0
0
L'alternance des deux manœuvres lui permet ainsi de développer son volume
c d'activité de ma nière importante sans courir le risque de l'éloignement trop
:J
0
lil
brutal de son territoire associé à la diversification.
.-t
0
N
@ [7:'xpansion désigne une manœuvre de croissance con duisant l'entreprise à investir
...... sur des activités connexes aux activités existantes, tout en prenant appui soit sur les
..c
O'l
·;:::: produits existants, soit sur les clients existants.
>
a.
0
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
Plastic Omnium
Plastic Omnium est une entreprise fra nça ise spécialisée da ns la transformation et
la commercialisation de matières plastiques. Son activité est tout d'abord centrée
sur la fabrication de pièces destinées à l'industrie automobile (réservoirs plastiques,
pare-chocs, etc.). Progressivement, et compte tenu de la montée en puissance des
exigences de réduction de poids des véhicules (elles-mêmes liées à la volonté de
réduire la consommation de carburant et donc les émissions de CO ), le plastique,
bien plus léger que l'acier et bien moins cher que l'a luminium, constitue pour les
constructeurs automobiles une a lternative souhaitable pour un nombre croissant de
pièces (la part du plastique devrait représenter 30 % du poids des véhicules en 2018
contre 17 % en 2012). C'est sur la base de ce constat que Plastic Omnium a mis en
place une stratégie d'expansion métier en développant et commercialisant des hayons
automobiles (notamment destinés à la Peugeot 308); l'entrepri se prépare également
le lancement de nouveaux produits pa rmi lesquels des ailes, des pièces de structure
et des systèmes d'absorption d'énergie.
Sonia Rykiel
E n 2013, l'entreprise Sonia Rykiel, spé ci a liste du prê t-à -porter féminin haut de
gamme, conclut une alliance avec le chausseur Robert Clergerie porta nt sur la pro-
duction et la vente de souliers Sonia Rykiel. En outre, l'entreprise lance également
une gamme de sacs et d 'objets de ma roquinerie. Cette expansion métier (réalisée ici
grâce aux compétences techniques d'une autre entreprise : Robert Clergerie) vise
claire ment à développer son activité e n proposa nt une gamme de produits plus large
à la clientèle de la marque. Parallèlement à cette manœuvre, Jean Marc Loubier, qui
dirige l'entreprise, a également pour ambition de développer une seconde enseigne
qui commercialisera des produits de prêt-à-porter plus accessibles e t destinés à une
clientèle plus jeune. Ces produits seront commercialisés sous des enseignes «Sonia by
Rykiel », qui viendront s'ajouter aux boutiques cl assiques Sonia Ryk iel et aux corners
des grands magasins. Cette décision s'apparente ainsi à une expansion marché, menée
en simultané de l'expa nsion mé tier, et qui permet de cibler une nouvelle clientè le plus
jeune et disposa nt de moins de moyens, tout en développant le prêt-à-porter qui reste
le cœur de l'activité de l'entreprise.
""'
"
'&
ltl Les avantages de l'expansion
·;:
0
:; Il est possible d'identifier deux objectifs (ou avantages) majeurs mis en avant
-0 c: "'
0 0
c c pour justifier le choix de l'expansion:
:J
0
.2ü • Tout d'abord, l'expansion permet d'atteindre une taille critique lorsque l'ac-
lil .g tivité principale de l'entreprise est saturée, sans pour autant prendre le risque
.-t 0
0
N eo. d'un éloignement trop radical des métiers de base.
@ ~
....... ~ • Par ailleurs, le choix de l'expansion va permettre de générer des «économies
..c 1
CJl "O
·;:: g de champ». Les économies de champ constituent des économies d'échelle
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
(ou des effets de taille) qui sont réalisées non pas au niveau du produit, du
service ou de l'activité mais au niveau de ressources particulières du produit
ou du service.
Par exemple, dans le cas d'une expansion métier, il est possible de réaliser des
économies d'échelle au niveau de son réseau de distribution (extension de la
gamme de produit commercialisée dans le même réseau), ou même
~choix de l'expansion permet sur des parties communes du processus de production (sur les
d'ouvrir de nouvelles opportunités étapes de production communes aux diffé rents produits de la
de marché à l'extérieur du gamme). Dans le cas d'une expansion mission, il est possible de
secteur d'activité traditionnel profiter d'économies d'échelle ou d'effets de ta ille sur certa ines
de l'entreprise, tout en limitant fonctions (pa r exemple pour la fonction achat) qui contribuent à
les risques et en profitant
l'offre destinée à la clientèle initiale et à la clientèle qui fait l'objet
d'économies de champ.
de l'expansion.
Medica est un spécia li ste français des maisons de retraite ou E HPAD (Établissement
d'hébergement pour personnes âgées dé penda ntes). C réé en 1968, il fa it partie des
quatre plus grands acteurs frança is de ce secteur (avec Orpéa, Korian et DVD). À sa
création, l'entreprise se concentre sur le développement de son offre de lits en E HPA D.
Puis, très vite, Medica opte pour une stratégie d'expansion mission en proposant une
offre d 'établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR). Cette expansion
permet ainsi de proposer des offres adaptées au niveau de dépenda nce et au x âges
de la cible (les SSR visant à proposer un premier niveau de gestion de la dépendance,
qui reste temporaire, puis les E HPAD, lorsque la dépenda nce s'accentue et nécessite
un hébergement permanent en centre spécialisé). Cette manœuvre permet à l'entre-
prise de profiter p leinement de la croissance exceptionnelle de ce secteur d'activité
(pour leque l l'offre est encore inférieure à la demande et qu i présente des tau x de 20
à 30 % de croissance annuelle) en se positionnant à toutes les é tapes de la gestion de
-0 la dépenda nce et en ciblant des popula tions différentes a lors que les savoir-fa ire des
0
c E HPAD s'appliquent en très grande partie dans le secteur des SSR et que certa ines
:J
0 fonctions peuvent même ê tre centralisées (par exemp le les achats de consommables
lil telles que les protections absorba ntes). D e ce point de vue, la suite logique de cette
.-t
0 expansion pourrait résider dans l'ajout d 'une offre de soins à domicile, qui permettrait
N
@ de couvrir l'ensemble de cette fili ère de dépendance .
......
..c
CJl
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>
a.
0
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
mCroissance et internationalisation
..111 Les caractéristiques de l'internationalisation
L'internationalisation désigne une manœuvre de croissance consistant pour
une entreprise à se développer dans des pays ou des zones géographiques dans
lesquels elle n'est pas présente.
Créée e n 1972, l'entrepr ise indienne Apollo Tyres est aujourd' hui un acteur centra l
de l'industrie pneumatique (présent dans les 15 premiers mondia ux), non seulement
en Inde mais aussi à l'intern ationa l. Très tôt, e t à la différence de ses concurrents
locau x, cette e ntrepr ise a massivement investi e n R &D pour ê tre capable de pro-
duire des pneu s de type «radial » e t « tubeless » . Cette différenciation technologique
lui a permis d'être la seule e ntreprise indie nne de ce secteur présenta nt un très fo r t
développement internationa l (avec des produits présents da ns 70 pays et des sites
de production insta llés en A sie, e n Afrique et en E urope). Même si la croissa nce
du marché du pneu en Inde reste élevée (6 à 7 % par an e n moyenne), l'essentie l du
marché concerne e ncore des produits d'entrée de gamme de ty pe «diagonal ».
G râce à ses ressources technologiques, à sa main-d 'œuvre à faible coût et à sa poli -
tique industr ie lle innovante , Apollo Tyres a pu construire sa croissa nce sur l'accès à
de nouveaux marchés internationau x (avec un CA export de plus de 40 %). En outre,
l'augmentation induite de son volume de production lui a permis de béné ficier d'effe ts
de ta ille et d 'économies d'échelle. Cet exemple montre pa r ailleurs que l'internatio -
nalisation ne concerne plus seulement les flux Nord-Sud (des pays développés vers
les pays émergents) ma is de plus en plus les flu x Sud-Nord (des pays é mergents vers
les pays dévelo ppés) .
eo.
0 effet, c'est à travers les opérations de l'entreprise à l'étranger que celle-ci maîtrise
N
@ ~ progressivement les enjeux de ces nouveaux marchés et réduit le risque attaché à
....... ~ cette manœuvre. Ainsi, chaque nouvelle implantation à l'étranger capitalise sur les
..c 1
CJl "O
·;:: g expériences cumulées des précédentes implantations. Au fur et à mesure de ses
>- ::i
investissements internationaux, l'entreprise améliore sa connaissance des marchés
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
et diminue le risque qui y est attaché; elle peut alors progressivement augmenter
son engagement et son implantation internationale. Autrement dit, plus la maîtrise
des marchés internationaux s'améliore, plus l'engagement de l'entreprise augmente
et plus son engagement augmente, plus sa maîtrise des marchés s'améliore; ce qui
la conduit à adopter un rythme d'internationalisation par étapes.
Cependant, à partir de la fin des années 1990, une vision concurrente se fait jour
sous l'effet de l'apparition de petites entreprises qui s'internationa-
~e nombreuses lisent de façon très rapide et même parfois brutale, sans passer par
entreprises construisent leur
les différentes phases de la théorie des étapes. Ces entreprises, sou-
internationalisation sur la
capitalisation progressive
vent appelées les « born global», enchaînent de manière soutenue les
d'expériences à l'étranger, implantations commerciales et/ou industrielles dans différentes régions
certaines optent pour une du monde pour exploiter les opportunités qui y sont attachées. Très
démarche plus brutale : on les vite, ces entreprises présentent des profils de répartition géographique
appelle les « born global ». de l'activité similaires à ceux de grandes multinationales.
"'O
0
c Les études menées sur ces entreprises mettent en avant deux carac-
:J
0 téristiques:
lil
.-t elles sont souvent dirigées par des équipes disposant d'une forte sensibilité
0
N aux questions internationales (en termes de formation ou d'expériences pro-
@ fessionnelles antérieures);
.......
..c ne pouvant pas s'appuyer sur une taille critique et sur les économies qui y sont
O'l
·;::::
> associées, elles se développent le plus souvent par le biais d'une stratégie de
a.
0
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
L'entreprise Végéplast naît au début des années 2000 dans le sud de la France. E lle se
construit sur un brevet lui permettant de transformer des matières végétales (céréales
telles que le blé ou le maïs) en matières plastiques biodégradables compostables (bio-
plastique). Très rapidement, l'entreprise multiplie les appl ications de cette technologie
dans de nombreux secteurs d'activité: agriculture (attaches à vigne), agroalimentaire
(capsules de café, couverts jetables, emballages), animalerie (friandises pour chien),
défense (liens de parachute), sport et loisir (tee de golf). La maîtrise de la technologie
de l'injection thermoplastique de produits biodégradables et la détention des brevets
associés lui permettent de soutenir sa stratégie de différenciation et de construire
très rapidement une position à l'international avec plus de 70 % du CA réalisé hors
de France.
•-ml Où s'internationaliser?
Si l'on adopte la vision de la théorie des étapes, il semble important de définir
les zones géographiques à cibler en priorité, et sur lesquelles l'entreprise pourra
capitaliser son expérience et construire sa stratégie d'internationalisation.
Dans ce contexte, l'école suédoise d 'Uppsala avance l'idée que le choix des
zones doit être guidé par la distance psychique qui sépare la zone d'origine
de la zone cible.
La distance psychique se définit comme l'écart entre les contextes géogra-
phique, économique, social, institutionnel, réglementaire et culturel des deux
zones considérées. Elle fait référence à des différences de langue, de valeurs, de
croyances religieuses, de normes sociales, de systèmes éducatif, politique ou légal,
de pratiques managériales, de développement industriel ou d'infrastructures de
transport. Ainsi, l'entreprise doit privilégier en priorité les pays ou les zones à
faible distance psychique pour son implantation internationale.
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-0 c:
0
:;
"'
......... Comment s'internationaliser?
0 0
c c
:J .2ü Enfin , l'entreprise doit définir le type d'orientation pour son développement
0
lil .g international. Cette orientation peut être définie sur la base de deux objectifs:
.-t 0
eo.
0 un objectif d'efficacité globale et un objectif d'adaptation locale.
N
@ ~ • L'objectif d'efficacité globale se définit comme la volonté de s'appuyer sur
....... ~
..c 1 son activité internationale pour générer des effets de volume (effets de taille,
CJl "O
·;:: g économies d'échelle) et améliorer sa structure de coût; en d'autres termes, en
>- ::i
a. Cl augmentant son activité internationale, l'entreprise réduit ses coûts et améliore
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
..!!:!
(9 Fort
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-~ Faible Stratégie
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d'export
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Figure 5.4.,.. Faible Fort
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.:ë La matrice des stratégies Degré d'efficacité globale
.gi internationales
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u 1 D'après Stopford et Wells. 1972.
146
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
Mê me s'il es t difficile une fois de plus de trouver des e ntreprises qui correspo nde nt à
ces ty pes« purs» de stratégie internationa le, il est possible de proposer des firmes qui
sont r évélatrices de ces quatre d ynamiques. Ainsi, Coca-Cola peut ê tre considérée
comme une entreprise men a nt majoritairement une stratégie glo ba le caractérisée
par une implantation m assive dan s un gra nd nombre de pays et la mise en vente de
produits peu adaptés loca lement.
À l'opposé e t de m anière contre -intuitive, le marché de la bière peut être qualifié de
multidomestiq ue. En effet, l'importance des coûts de distribution et de tra n spo r t, les
particula rités des goûts et des m odes de distributio n tout comme les différ ences en
ter mes de contrai ntes réglementa ires poussent les gra nds brasseurs (Inbev, Heineken
ou Carlsberg, par exemple) à personnaliser leurs produits en fo nction des zones et des
clients. A insi, le po ids d es ma rques mo ndi ales est in fé ri eur à 20 % du CA chez ces
acteurs internatio nau x alors que les marques locales représentent plus de 80 % du CA.
E nfin, Danone tente de concilier les deux impératifs d 'ad aptation et d'efficacité en
co mbina nt à la fois des ma rques mo ndia les e t des ma rques loca les et e n adapta nt plus
ou mo ins ma rginalement ses produits pha res (Activia pa r exemple) au x d ifférents pays
(en termes de form at, de nom ou de packaging); c'est le cas d 'une stratégie glocale.
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Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
••
3 questions à
Julien
Sauvagnargues
Quels axes de croissance ont été privilégiés par
Olympus au cours de ces dernières années?
Depuis environ trois ans, et à la suite du changement
de l'équ ipe dirigeante au Japon, qui a mis en place un
système de gouvernance particulièrement strict, Olympus
a opté pour une stratégie de recentrage. Le groupe a donc
Vice-Président Groupe - Ventes décidé de concent rer ses ressources sur ses trois principaux
et Marketing métiers - le médical, le scientifique et la phot o - et de se
Olympus lmaging America lnc. désengager des activités jugées moins pertinentes ou moins
rentables. Pour Olympus, il s'agit clairem ent d'un retour aux
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Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
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Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
APPLICATIONS
5 Quelle est l'affirmation la moins pertinente?
QCM a. L'expansion (métier ou mission) permet à l'entre-
prise d'assurer la croissance de son volume d'affaires
..,. Corrigés p. 188 en limitant les risques d'une mauvaise maîtrise des
Une seule bonne réponse par question. compétences.
b. L'expansion (métier ou mission) permet de générer
1 Quelle est l'affirmation juste? des économies de champ pour l'entreprise.
a. Les choix de croissance de l'entreprise s'apparentent c. L'une des deux affirmations précédentes est fausse.
à un choix d'allocation de ressources.
b. Les quatre axes de croissance principaux (spécialisa- 6 Lequel de ces éléments n'est pas constitutif
tion , diversification, expansion et internationalisation) des objectifs associés à l'internationalisation de
sont mutuellement exclusifs l'un de l'autre. l'entreprise?
c. Les deux affirmations précédentes sont fausses. a. La réduction du risque de change.
b. L'accès à de nouveaux débouchés.
2 Quelle est l'affirmation erronée? c. Le contrôle de ses approvisionnements.
a. La diversification se définit comme l'ajout d'une d. La réduction des risques de conflits culturels.
activité au portefeuille de l'entreprise.
b. La diversification désigne obligatoirement l'entrée 7 Quelle est l'affirmation la moins pertinente?
de l'entreprise dans une activité assurée précédemment a. L'objectif de la diversification est de répartir les
par ses fournisseurs ou ses clients. risques pour l'entreprise.
c. La diversification est une stratégie de croissance b. L'objectif de la diversification est de contrôler les
de l'entreprise. approvisionnements de l'entreprise.
c. L'objectif de la diversification est de compenser la
3 Quelle est l'affirmation erronée? saisonnalité d'une activité.
a. Il est impossible pour une entreprise diversifiée d. L'objectif de la diversification est de développer
de mener une stratégie de spécialisation. l'expertise de l'entreprise en concentrant la totalité
b. L'objectif d'une stratégie de spécialisation est de de ses ressources sur une seule activité.
concentrer ses efforts pour réussir à développer un
ava ntage concurrentiel de différenciation ou de coût.
c. Le recours à la spécialisation permet de limiter le
risque fondamental attaché à l'activité de l'entreprise.
Tourisme: les normes imposent en effet une salle de ressources fin ancièr es disponibles les forcent à opter
bain par étage et l' hôtel dispose d'une salle de bain pour la franchise et limite m ajorita irement cette
par chambre, ce qui n'est pas prévu par le règlement; internatio nalisatio n à l'Europe jusqu'aux années 1980.
la société finira par ajouter une salle de bain sup- Dans ce début des an nées 1970, l'entreprise décide
plémentaire à chaque étage qui fera en fait office de d'élargir son périmètre d'activité et rachète la chaîne
débarras. Dans un secteur atomisé, caractérisé par une Courtepaille. À ce moment-là, en 1973, Courtepaille
multitude d'hôteliers locaux indépendants, l'objectif de est riche de 14 restaura nts situés à proximité des
la socié té est de proposer un concept d'hô tel formaté grands axes routiers et conçus sur un concept de
de milieu-haut de gamme, insta llé en périphérie des restauration traditionnelle, rapide et bon marché . E n
villes, qui sera répliqué à l'identique sur toutes les 1990, Courtepaille compte 100 restaurants. À la fin
implantations avec une recette simple: des chambres des a nnées 1970, l'entreprise accé lére sa croissance
spacieuses, bien équipées (téléphone, bureau), dotées avec le rachat de l'enseigne Mercure (chaîne d'hôtels
d'une literie de qualité, d 'un canapé convertible et traditionnels trois étoiles, implantés en centre-ville
d'une salle de bain avec baignoire. L'hôtel propose en e t disposant d'une forte spécificité régionale, sou s
outre des services de restauration, une salle de réunion, la marque de laque lle seront regroupés par la suite
une piscine et un parking. Très vite, les implantations les hôtels non formatés qui ne peuvent pas ê tre inté-
se multiplient (Colmar, Marseille), toujours sur le grés aux enseignes exista ntes) puis avec le rachat de
même modèle. E n 1973, le vaisseau amira l ouvre ses Sofitel, fleuron de l'hôtellerie française quatre étoiles,
portes à Bagnolet et propose 600 chambres ; il a coûté en 1980. Les années 1980 sont également celles de
plus de 50 millions de francs (7,6 millions d'euros) l'accentuation du développement international avec
en gra nde partie financés par les banques. E n 1974, une implantation progressive en Afrique fra ncophone
le groupe di spose de 45 hôtels réparti s dans toutes (Mali , Congo, Sénégal, Cameroun) et des tentatives
les grandes villes et profite d'une forte inflation qui d'implantation en Asie qui restent pa rticulière ment
réduit ses charges d'intérêts d'emprunt. P our mettre modestes, tout comme sur le marché améri cai n avec
en œ uvre ce développement, la petite société combine quelques acquisitions d'hô te ls très ciblés (un établis-
endettement pour les hôtels détenus en propre et sement de très haut de gamme à New York, l'hôtel
un innovant recours à la franchise qui leur permet Roosevelt, par exemple). Mais l'activité internatio nale
d'assurer un maillage du territoire en partageant les du groupe reste très m ajoritairem ent centrée sur l'Eu-
investissements avec les franchi sés. Forts de ce succès, rope pour des raisons de proximité géographique, de
Paul Dubrule et Gérard Pélisson, les deux créateurs contraintes portant sur le marché des changes et du fait
de l'entreprise, veulent poursuivre la croissance de de la forte spécificité de la clientèle française et de la
l'entreprise et lancent une nouvelle enseigne d'hôtel difficulté à exporter les concepts natio naux. C'est en
en 1974 sur la mêm e idée d 'une chaîne d 'établisse- 1983 qu'Accor décide de renforcer sa présence dans le
ments formatés: Ibis. Ciblant une clientèle jeune et secteur de la restauration avec la prise de contrôle de
modeste, leur positionnement vise à concurrencer Jacques Borel International. Cette fusion lui permet
les hôte ls indépendants deux étoiles, de qualité très d 'entrer sur le secteur de la restauration collective
inégale. Pour cela, ils proposent des chambres 30 % (Générale de restauration), le secteur de la restauration
""'
"
plus petites et 30 % moins chères que celles du Novotel de concession (Café route, L'Arche, Freetime, Pizza
'& mais ne renoncent pas à la qualité des prestations (les del Arte ...). C'est également cette fusion qui conduira
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0
:; chambres auront toutes une salle de bain alors que Accor à rentrer sur l'activité de tickets restaurant
-0 c: "' 20 % seulem ent du parc des chambres de l'hôtellerie avec un principe simple: la société émettrice vend des
0 0
c c: traditionnelle en sont équipés). Leur positionnement titres repas aux entreprises qui les cèdent à moindre
::J
0
.2ü est donc celui du rapport qualité/prix. En outre, les coût (en profitant d'un effet fi scal favorable) à leurs
lil .g Ibis sont construits à proximité des Novotel a fin de salariés, qui eux-mê mes peuvent les utiliser chez les
.-t 0
0
N eo. fa ire é merger des « pôles hôteliers ». E n quinze a ns,
300 hô tels Ibis voient le jour.
restaurateurs partenaires. Progressivement, le prin-
cipe du ticket prépayé va se généraliser et toucher de
@ ~
....... ~
Dès Je début des années 1970, les créateurs de l'en- nouveaux services : des chèques étudiants permettant
..c 1
treprise visent l'international en ciblant dans un de financer les frais d'études des enfants des salariés,
Ol "O
·;:: g premier temps les pays limitrophes: Suisse, Belgique, des ticke ts santé pour les services liés à la santé et au
> ::i
a. Cl Royaume -Uni et Pays-Bas . Néanmoins, le peu de bien-être, des tickets transport pour prendre en charge
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
les déplacements des employés, tickets pressing, tickets payés aux entreprises. En outre, et pour alléger le coût
cadeaux ... Tous ces services à la personne établis sur de ses actifs possédés, Accor privilégie de plus en plus
le principe des services prépayés aux entreprises seront la formule de « l'asset light » qui consiste à minimiser
regroupés dans l'activité Accor Services, au côté de son le nombre d 'hôtels détenus en pleine propriété (ce qui
activité hôtelière (Accor Hospitality). E n 1984, ciblant passe le cas échéant par la revente de certains hôtels à
la clientèle modeste des hôtels une étoi le , l'entreprise des sociétés immobilières) et à opter soit pour un contrat
crée Formule 1 : sans aucun service (ni personnel sur de gestion management (gestion pour le compte d'un
place, ni restauration), les chambres de taille réduite ne propriétaire et sous l'une des enseignes du groupe), soit
disposent pas de salle de bain mais coûtent 80 francs pour un contrat de franch ise dans lequel Accor met
(12 euros) la nuit. L'enjeu réside dans le coût et la son savoir-faire et ses structures à la disposition d'un
vitesse de construction de ces établissements. Pour franchiseur qui a .la gestion d 'un hôtel sous enseigne
cela, l'entreprise innove en ayant recours à l'architec- du groupe (moyenna nt un pourcentage du CA), soit
ture modulaire et aux techniques de préfabrication pour un contrat de location variable (dans le cadre
industrielle. En 1994, le groupe compte 200 hôtels à duquel Accor loue les murs à un investisseur et lui paie
enseigne Formule 1. Cette enseigne sera complétée un loyer à part variable indexé sur son activité). Les
par celle d'Etap Hôtel, positionnée également sur le années 2000 sont également celles de l'accélération de
segment «économique». En 1991, Accor lance une l'internationalisation des activités, notamment sur son
OPA sur .la Compagnie internationale des wagons-lits activité hôte.ller.ie. En effet, jusque-là, la domination
et du tourisme (CWL). Ce rachat lui permet d'étendre de la France et de l'Europe dans les implantations
son activité au secteur ferroviaire (service de transport et la répartition du CA est encore très forte. Accor
ferroviaire), à la location de voiture (Europcar) et aux vise alors les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine)
agences de voyages (Viajes Ecuador, Wagon lit Travel, qui constituent dans ce secteur un énorme potentiel
Business Travel). Il lui permet également de se ren- de croissance du fait du développement du tourisme
forcer dans l'hôtellerie (enseignes Pullman, Altea et dans ces régions et de la faible présence d'hôtels de
Arcade pour un volume d'environ 36000 chambres), chaîne. Au milieu des années 2000, ces pays deviennent
la restauration coHective (Eurest) et la restauration clairement une priorité stratégique. L'entreprise est
d'autoroute (Relais autoroute). Les années 1990 voient consciente des risques induits par la mauvaise qualité
une poursuite du développement internationa l avec de l'information, Je caractère spécifique des .législations,
par exemple le rachat de Motel 6 (550 hôtels en Amé- les différences de rythme dans la négociation avec les
rique du Nord) qui, compte tenu de l'impossibilité à partenaires locaux, le manque de transparence de ces
exporter le modèle Formule 1 (trop typé culturelle- partenaires locaux, etc. C'est la raison pour laquelle
ment) constitue le moyen de pénétrer le marché amé- Accor opte pour la mise en place de partenariats avec
ricain. Ce positionnement est renforcé en 1999 avec des entreprises locales et de contrats de management.
le rachat des 322 motels de la chaîne Red Roof Inn. Dans ce processus, Accor s'appuie également sur sa
Cependant, cette décennie voit également l'abandon grande expérience internationale antérieure. Ainsi en
de nombreuses activités. Ainsi Accor revend la restau- Asie, le parc d'hôtels passe de 300 à 500 entre 2007
ration concédée et la restauration collective (cession et 2010, avec une priorité donnée au segment écono-
en 1994 de la Générale de restauration, d'Eurest, mique et aux contrats de management. L'entreprise
de L'Arche, de Café route), comme les activités de fait le maximum pour s'adapter aux attentes locales;
location de voiture (Europcar) en 1999, ou sa chaîne le groupe a ai nsi lancé récemment l'enseigne haut de
"O Courtepaille (en 2000). Par la suite, l'entreprise se gamme « Mei Jue » en Chine qui propose notamment
0
c retire du service de transport ferroviaire (CWL), du une restauration typée asiatique, un personnel habillé en
::i
0 secteur des tour-opérateurs (revente de Go Voyages) tenue traditionnelle, des séances de tai-chi quotidienne
l..f) et du secteur du tourisme (revente de sa participation ou un bar à vin (prestation particulièrement appréciée
.-1
0 de 29 % de Club Méditerranée). Le développement par la clientèle chinoise).
N
sur l'hôteHeri.e se poursuit néanmoins avec la création En 2010, le groupe se scinde en deux sociétés indépen-
@
...... de Ail Seasons qui regroupe les hôtels indépendants dantes regroupant d'une part les activités hôtelières
~
0\
non formatés du groupe de niveau deux étoiles. (qui gardent le nom d'Accor) et d'autre part les activités
ï::: Au milieu des années 2000, le groupe s'appuie sur deux de titres de services prépayés (qui donnent naissance
>-
0.
0
activités: son pôle hôtellerie et son pôle services pré- à la société Edenred). À cette date, Accor vend le
u
Chapitre 5 Analyser les axes de croissance de l'entreprise
reste de ses activités de restauration et devient un pourrez par exemple organiser la réponse en traitant
groupe 100 % hôtelier dont l'ambition est de devenir successivement le rythme de son internationalisation,
le leader mondial du secteur. En 2014, le groupe les objectifs poursuivis par le groupe ainsi que le type
est fort de 3 500 hôtels dans plus de 90 pays et pré- de stratégie internationale retenue (export, globale,
sent sur les quatre niveaux de gamme. Sa stratégie multidomestique ou glocale).
s'établit dorénavant sur trois objectifs: tout d'abord,
poursuivre sa conquête de parts de marché (avec une 11 Hermès
priorité donnée aux marchés é mergents); ensuite, Sur la base de l'analyse du site Internet de l'entreprise
développer sa logique« d'assets light» pour optimiser Hermès, caractérisez ses choix de croissance. L'en-
sa rentabilité ; enfin , rationaliser son portefeui lle de treprise est-elle spécialisée ou diversifiée? Pour cela,
marques et augmenter sa visibilité à l'échelle mondiale. listez les différentes catégories de produits commer-
Ainsi, Etap Hôtel et A li Seasons d isparaissent pour cialisés par l'entreprise et identifiez les différences et
se transformer respectivement en Ibis Budget et Ibis les poi nts communs entre ces catégories.
Styles et faire vivre ce qui devient la « mega-marque »
Ibis. Le groupe annonce par ailleurs son intention de 12 Expansion ou diversification?
généraliser cette logique à l'ensemble de ses enseignes. Que ls sont les éléments permettant de différen-
cier expansion et diversification ? Sur la base d'une
1. Ide ntifiez de manière structurée la stratégie du recherche personnelle réalisée sur un moteur de
groupe Accor au fil de son histoire et caractérisez recherche, trouvez un exemple d 'entreprise ayant
chacune de ses manœuvres de croissance succes- opté pour une stratégie d 'expansion et un exemple
sives (nature, objectifs, ava ntages recherchés, risques d'entreprise ayant opté pour une stratégie de diversi-
.i nduits, etc.). fication. Pour cela identifiez les deux caractéristiques
2. Présentez les principaux axes sur une matrice de principales de chacune de ces manœuvres et recher-
croissance. chez la présence de ces caractéristiques dans les cas
d'entreprise retenus.
13 Zodiac
4000
3 500
3000
2 500
2000
1 500
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c 1000
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500
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@ 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
.µ
..c à L'évolution du montant des fusions-acquisitions dans le monde (en milliards de dollars)
0\
·c
>-
0.
0
u
Analyser
les modalités
de croissance
de l'entreprise
~
Objectifs
-+ Connaitre et distinguer les différentes modalités de croissance
possibles pour l'entreprise.
-+ Décrire et caractériser les modalités de croissance adoptées
par l'entreprise.
-+ Évaluer la pertinence des choix de l'entreprise en termes de modalités
de croissance, en identifiant les arbitrages avantages/risques.
"O
0 -+ Mettre en correspondance les axes et les modalités de croissance.
c
0
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-+ Proposer des modalités de croissance adaptées pour l'entreprise,
LO
en fonction de sa situation et de ses motivations.
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......
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u
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
l'alliance SkyTeam
En 2000, à la suite de l'accord stratégique passé entre Air France et Delta Airlines
un an auparavant, Korean Air et Aeromexico rejoignent ces deux entreprises pour
fonder une grande alliance globale dans le secteur du transport aérien: SkyTeam.
Cette a lliance s'inscrit dans la dynamique du secteur, à la suite de la création de
StarAlliance en 1997 (structurée autour de Lufthansa e t United Airlines) et de
OneWorld en 1998 (structurée autour d'American Airlines e t British Airways).
Progressivement, SkyTeam va être rejointe par de nouvelles entreprises jusqu'à
atteindre 20 compagnies en 2014, avec le souhait d 'un élargissement permanent de
partenaires. Cette a lliance forme le 2° opérateur mondial du secteur (avec près de
600 millions de passagers transportés annuellement) et permet a ux compagnies
membres de soutenir leur stratégie de spécialisation , par la mise e n commun de
ressources techniques, logistiques et commerciales (slots, hubs, réseau x de vol), leur
offrant la possibilité de poursuivre un objectif de différencia tion (augmentation du
nombre de destinations et a mélioration du maillage géographique global , réduction
des temps de correspondance et des temps de transit, optimisation de l'itinéraire total
en termes de distance et de temps).
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'&
FOC US
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0
:; La distinction entre stratégie et modalité
-0 c: "'
0 0
c c Avec l'attention médiatique croissante accordée aux modalités de croissance externe et partagée et leur
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0
.2ü développement accéléré au cours des dernières années, le langage courant considère souvent, à tort,
lil .g ces modalités comme de véritables directions de croissance, parlant ainsi abusivement de « stratégie
.-t 0
eo.
0 d 'alliances » ou de «Stratégie de fusions-acquisitions ». Ces termes laisseraient penser que l'objectif
N
stratégique de l'entreprise serait spécifiquement de conclure une alliance ou de réaliser une acquisition,
@ ~
....... ~
alors que ces manœuvres doivent être considérées comme le moyen de mener à bien l'organisation ou
..c 1
la réorganisation du portefeuille d 'activités (elle -même initiée par les choix de croissance retenus:
CJl "O
·;:: g spécialisation , expansion, diversification ou internationalisation).
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
fJ Croissance et développement
interne
En faisant le choix de la croissance interne, l'entreprise va mobiliser des facteurs
de production (travail, capital, technologie) pour mener à bien son objectif de
spécialisation, d'expansion, de diversification ou d'internationalisation.
Emirates
À l'opposé du modèle dominant dans le secteur aérien, fondé sur la participation à des
al liances globales de grandes tailles, Emirates a construit, au moins jusqu'en 2012,
son développement exclusivement sur le recours à la croissa nce organique. A lors que
les grandes compagnies avaient recours à l'alliance ou à la fusion-acquisition pour
améliorer leur offre en matière de nombre de destinations et de réduction du temps
de trajet, Emirates s'est appuyée sur son hub de Dubaï (qui bénéficie d'une position
géographique centrale très favorable dans le trafic aérien mondial) e t sur le rayon
d'action étendu de sa flotte d'appareils pour proposer un grand nombre de destinations
tout en minimisant les escales et en assurant une qualité de service à la fois stable
et é levée. À sa création, e n 1985, la compagnie dispose de deux Boeing 727 loués à
Pakistan Airlines. Forte de l'appui de l'État qui a financé des investissements aéro-
portuaires très importants (en janvier 2013, Emirates inaugure un nouveau terminal
réservé à ses A380, d 'une capacité de 15 millions de passagers/an), de condition s
d'exploitation particulièrement favorables (absence de charges sociales e t d'impôts
à Dubaï), de facilités de crédits exports d es pays producteurs d 'avions, e t d' une
excellente santé financière lui permettant de trouver des financements avantageux,
Emirates s'est dotée d 'une flotte d'appareils modernes (plus de 140 gros-porteurs en
""'
" 2013), renouvelée régulièrement (200 commandes fermes en 2014 dont 90 A380 et
'&
·;:
0 près de 300 comma ndes envisagées d'ici 2020). Sa stratégie de spécia lisation, fondée
:;
"' sur une croissance interne à deux chiffres depuis les années 1990 a fait d 'Emirates
-0 c:
0 0 un acteur incontournable de cette industrie. Depuis peu , la compagnie semble initier
c c
:J
0
.2ü un e nouvelle étape de sa croissance en ayant recours aux alliances; elle a ainsi signé
lil .g des accords avec Qantas et EasyJet en 2012 e t envisage de nouvelles coopérations.
.-t 0
0
N eo.
@ ~ À l'inverse de la croissance interne, caractérisée par la très forte indépendance
....... ~
..c 1
de l'organisation dans son processus de développement, l'alliance et la fusion -ac-
CJl "O
·;:: g
>- ::i
quisition impliquent l'intervention d'un tiers, sous la forme d'une autre entreprise.
a. Cl
8@ Cette dernière va soit coopérer avec l'entreprise pour poursuivre un objectif de
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
croissance partagé (alliance), soit être rachetée et intégrée pour servir la stratégie
de développement du nouvel ensemble ainsi constitué (fusion-acquisition). C'est
la présence de ce tiers dans le processus de développement qui ouvre de nou-
velles opportunités de croissance mais qui rend également ces deux modalités
plus difficiles à gérer, induisant des risques de conflit et d'échec plus importants.
D Croissance et fusion-acquisition
La fusion-acquisition (F/A) consiste pour l'entreprise à s'assurer le contrôle de
ressources, d'actifs ou de moyens de production, détenus et organisés par une
entreprise, par le rachat de celle-ci.
EN PRATIQUE
Fusion-acquisition et OPA
-0 Concrètement, la FIA se concrétise par le transfert de plus de la moitié des parts de la cible sous le
0
c contrôle de l'acheteur. Cependant, dans le cas d'une société cotée, l'opération peut faire l'objet d'une
::i
0 offre publique d'achat (OPA). Dans le cadre d 'une OPA, l'acquéreur potentiel doit déposer un projet
lJ")
...-l
auprès des autorités de régulation du marché précisant ses objectifs et ses intentions, le nombre d'ac-
0
N
tions de la cible déjà en sa possession, Je prix d'achat des actions qu'il propose ainsi que les conditions
sous lesquelles l'offre pourra être déclarée valide (cela concerne généralement le pourcentage d'ac-
©
..., tions minimum à obtenir, qui sera fixé entre 50 % et 100 % du capital de la cible). Ainsi, il n'est pas
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0\
ï:::: ~
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a.
0
u
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
nécessaire de détenir 100 % des actions d'une entreprise pour réussir une OPA et prendre le contrôle
d 'une entreprise-cible ; légalement, le contrôle est obtenu à partir de 50 % des actions plus une action.
Une fois l'opération déclenchée, les actionnaires de la cible disposent d'un temps limité pendant lequel
ils peuvent souscrire à l'offre (c'est-à-dire accepter la proposition d 'acha t de l'acquéreur). Dans le cas où
le conseil d'administration de la cible se prononce en faveur de l'opération, l'OPA est dite « amicale »;
dans le cas contraire, l'OPA est dite« hostile ». À l' issue de la durée fixée pour l'opération, si l'acqué-
reur dispose d'un pourcentage du capital supérieur ou égal à la limite fixée dans son offre, l'OPA est
réputée réussie. La réussite de l'OPA dépend essentie llement du prix proposé aux actionnaires pour
leurs actions, qui doit être supérieur à la valeur cotée de l'action (« prime d'acquisition »).
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~ Accès aux
5Cl. compétences
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Accès aux
~ marchés
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Cii des coûts
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0
Figure 6.1.,.. Spécialisation Internationalisation Diversification
La matrice de Axe de croissance visé
caractérisation de la F/A
E n 2012, Virbac (8• groupe pharmaceutique m ondial dé dié à la santé animale) com-
mercialise Canileish, un vaccin contre la leishmaniose canine, maladi e parasita ire qui
touche no ta mment les pays d'Europe du Sud, à laquelle 24 millio ns de chiens seraient
exposés (dont 10 % seraient infectés). Virbac a pu r éali ser ce lancem ent par le rachat
en 2003 de la société BioVetoTest (BVT). À l'époque, BVT conduisait un projet de
vaccin contre la leishmaniose avec l' Institut de recherche po ur le dévelo ppement
(IRD) qui ava it do nné lieu à un premier dépôt de brevet. Virbac fait a lo rs l'acquisition
de BVT pour soutenir sa stratégie de renforcement sur l'activité de vaccins pour les
animaux de compagnie (Virbac détient également le vaccin co ntre la leucose féline).
A près plusieurs a nnées de dévelo ppe ment nécessaires à l'obtentio n de l'autorisatio n
de mise sur le ma rché, l'entre prise propose désormais ce vaccin dans les pays du sud
de l'E urope avant d'attaquer les marchés du Mag hreb, de l'Amérique du Sud et de
l'Inde. Le po te ntie l de ce produit est estimé à plusieu rs di zaines de millio ns d 'euros
"'O
0 de chiffre d'affaires à l'horizon cinq ans.
c
:J
0
lil
.-t
• Ensuite, la F/A constitue le moyen d'accéder à de nouveaux marchés ou de
0
N renforcer sa position sur des marchés existants, qu'il s'agisse de marchés
@ sectoriels ou géographiques. Dans ce cas, l'entreprise peut utiliser le rachat
.......
..c pour faciliter et accélérer son internationa li sation en bénéfici ant a insi de
O'l
·;::::
>
a.
0
u
162
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
Lorsque Disney rachète Pixar e n 2006, le géant américain historique du dessin ani mé
est en grande difficulté. Sur le plan artistique, il est en panne d'inspiration, sur le
pla n technique, ses tentatives de dessins animés en 3D ne sont pas concluantes. Il est
capable de valoriser des personnages au travers de toutes ses activités (distribution
de film , parcs à thèmes, produits dérivés, chaînes de télévision , etc.) mais pour leur
donner vie, il dépend entièrement de son a lliance avec Pixar qui a dé buté e n 1991.
En 2006, deva nt les difficultés rencontrées pour poursuivre l'alliance, et pour ne pas
"'O perdre l'accès au x compétences artistiques et techniques de Pixar, la décision est prise
0
c par Disney de racheter l'entreprise ca lifornienne. D ans ce contexte, compte te nu
:J
0 du caractère indissociable de la culture d 'entreprise de Pixar et de ses compétences
lil spécialisées, Disney veut préserver l' identité de Pixar et éviter que ses graphistes,
.-t
0 ses programmeurs, ses directeurs artistiques ou ses réalisateurs ne soient tentés
N
@ de partir chez les concurrents. C'est la raison pour laquelle Disney fait de Pixar
....... une fili ale particulièrement auto nome, sa ns chercher à homogénéiser les modes de
..c
O'l management ou les conditions de travail entre la maison mère et la cible rachetée.
·;::::
> Ce choix a permis d 'assurer la réussite de ce rachat et l' intégration harmonieuse de
a.
0 Pixar au sein de l'empire Disney.
u
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
Dans tous les cas, trois règles majeures doivent être respectées (même si elles
doivent être adaptées en fonction des cas particuliers) dans le cadre du processus
d'intégration de la cible:
• La formalisation du processus: les étapes successives de l'inté-
gration des deux structures doivent être clairement définies et Si certaines conditions préalabl=-1
l'équipe en charge de la fusion doit effectuer un suivi précis de ont été identifiées comme
l'avancement; en outre, les objectifs doivent être fixés clairement favorables au succès d'une
pour assurer la mobilisation des salariés et éviter les périodes fusion-acquisition (proximité
d'instabilité. entre les partenaires ou
expérience antérieure), la phase
• La stratégie de communication: mise en œuvre par l'équipe
d'intégration apparaît comme
en charge de la fusion , elle doit être permanente dans le but de un facteur critique du succès.
limiter les incertitudes propices à générer de l'angoisse et de la
démotivation chez les salariés. La communication doit être complète, fiable ,
cohérente, réactive et pleinement diffusée dans toute l'organisation.
• L'attitude de la direction générale: elle doit promouvoir l'opération de fusion
en proposant une vision stratégique forte, à laquelle tous les salariés de la
nouvelle entreprise pourront adhérer, et sur la base de laquelle ils pourront
ensemble construire une nouvelle identité commune.
(1 Croissance et alliance
L'alliance consiste pour une entreprise à s'associer avec une ou plusieurs autres
entreprises pour réaliser un projet de croissance (spécialisation, expansion,
diversification ou internationalisation), dans le cadre d'une organisation coor-
donnée. L'alliance implique ainsi une action commune et une gestion concertée
des objectifs entre les firmes, ainsi qu'un partage du contrôle sur les activités
concernées par l'accord de coopération.
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"
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0
:;
-0 c: "' L'alliance désigne l'association de plusieurs entreprises indépendantes
0 0
c c (concurrentes ou non), sous la forme de la mise en commun et de la coordina-
:J
0
.2ü tion de ressources (humaines, techniques, financières ...), afin de poursuivre
lil .g des objectifs conjoints .
.-t 0
0
N eo.
@ ~
....... ~
À la différence de la fusion-acquisition , l'alliance se caractérise par la préser-
..c 1
CJl "O vation de l'autonomie des entreprises partenaires, qui restent indépendantes.
·;:: g
>-
a.
::i
Cl
La prise de décision est négociée pour les activités communes, et indépendante
8@ pour les activités hors du périmètre de l'alliance ; alors que dans le cas de la FIA ,
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
la prise de décision dépend d'un management unique et toutes les activités sont
regroupées sous la même autorité hiérarchique (..,.. figure 6.2).
Intérêts Intérêts
propres propres
Figure 6.2..,..
Alliance et fusion-
acquisition
168
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
long terme (alliances non capitali stiques). En ce qui concerne les a lliances
capitalistiques, elles se concrétisent par deux cas de figure:
- soit l'un et/ou l'autre des entreprises prend une participation dans le capital
de son partenaire ;
- soit les partenaires de l'alliance partagent (à égalité ou pas) la propriété et
le contrôle d'une entité commune juridiquement indépendante (co -entre-
prise ou «joint venture»).
• La troisième dimension concerne l'origine géographique des partenaires. On
distinguera ici les alliances regroupant des entreprises issues d'un même pays
(alliances domestiques) des alliances impliquant des partenaires de nationa-
lités différentes (alliances internationales). Depuis une vingtaine d'années,
on constate une multiplication des alliances internationales (qui constituent
aujourd'hui la majorité des accords), impliquant notamment des firmes issues
des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
• Enfin, la quatrième dimension considère la position relative des
partenaires dans le secteur d'activité ou la filière économique.
Il est possible de caractériser un: - i
Ce critère nous permet de différencier les alliances impliquant
alliance en fonction du nombre de
des entreprises évoluant dans le même secteur d'activité (alliance partenaires, de l'existence de liens
horizontale), celles regroupant des entreprises qui entretiennent capitalistiques reliant les firmes,
des relations de fournisseur à acheteur dans une filière économique de leur origine géographique, ou
(partenariat vertical) et celles impliquant des firmes n'appartenant de leur position relative dans le
pas à la même industrie (alliance intersectorielle). secteur ou la filière.
eo.
0 d'asymétrique tant les partenaires sont différents (tai lle, ressources , culture) est un
N
accord bilatéral (deux partenaires), non capitalistique (régi par un contrat qui sera
@ ~
....... ~
renégocié régulièrement au cours des quinze années de sa vie), dom estique (i l regroupe
..c 1 deux entreprises américaines) et hori zontal (les deux partenaires évoluent tous deux
CJl "O
·;:: g dans le secteur de la production de films d 'a nimation).
>- ::i
a. Cl
8@
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
Le secteur automobile
Le secteur de l'automobile apparaît particulièrement révélateur de la dynamique des
relations de partenariat vertical. Dans ce secteur, les fournisseurs sont encouragés
à devenir de véritables partenaires des constructeurs a utomobiles en investissant
lourde ment (R&D), notamme nt pour accéder au x« parcs industriels fo urnisseurs»,
sortes de plateformes géographiqu es communes sur lesquelles sont rassemblés
(et reliés par le biais de systèmes d'informations partagés) l'ensemble des fournisseurs
impliqués dans le développement et l' industria lisation d'un modèle automobile (c'est
le cas par exemple pour la Smart ou la Twingo). D ans ce contexte, le constructeur
automobile conclut généralement des accords bilatéraux non capitalistiques avec ses
fournisseurs, impliquant soit des e ntreprises de même nationalité ou de nationalité
différente. L'implication des fournisseurs clés, dès le début du projet et sous la forme
de relation de pa rtena riat, permet de prendre en compte les contraintes de toutes
les parties prenantes du projet dès sa conception et de générer une proximité forte
à la fois relationnelle, technique, culturelle et géographique, entre les partenaires.
Ce mode d'organisation, fo ndé sur l'échange et la négociation, favorise la réactivité
des acteurs et permet d'optimiser la structure de coût.
En 2012 , PSA et General Motors s'allient sous la forme d' un accord contractuel
d'une durée initiale de dix ans. Cette a lliance endogène associant les deux groupes
automobi les correspond principalement à une logique de consolidation de la position
concurrentielle des deux entreprises sur leur activité (spécialisation), par le bi ais d'une
meilleure maîtrise des coûts. Elles comptent en effet profiter d'effets de taille dus
à la création d' une filiale d'achat commune , qui deviendra le plus gros acheteur du
secteur, et bénéficier d'économies d'échelle sur des composants et des sous-systèmes
communs: plateformes ou composants.
En 2002, Nestlé et L'Oréal créent ensemble une alliance qui donne lieu à la nais-
sance d 'une société commune («joint venture»), détenue à part égale par les deux
groupes : Inneov. Cette société, insta llée en France est positionnée sur le secteur de
la« nutricosmétique » qui regroupe les compléments a lime ntaires à visée cosmétique
(peau , cheveux, ongle, etc.). Les deux géa nts de l'agroalimentaire e t de la cosmé tique
veulent s'appuyer sur leur complémentarité évidente pour réussir cette diversifica-
tion dans un secteur particulièrement dynamique où les concurrents restent encore
modestes (Arkopharma ou Oenobiol par exemple). Le dém arrage de l'activité de
cette a lli ance exogène a été plus lent que prévu et les performances décevantes (avec
plusieurs exercices déficitaires). En effet, ce positionnement « nutricosmétique » ne
semble pas suffisant aujourd'hui sur le marché des compléments alimentaires. C'est la
raison pour laquelle l'entreprise a initié, à partir de 2009, un virage stratégique pour
élargir son activité aux compléments alimentaires à vocation santé (probiotiques par
exemple), afin d'améliorer sa croissance et sa rentabilité.
EN PRAT 1QUE
Mesurer le succès ou l'échec d'une alliance
Trois catégories de mesures peuvent permettre d'évaluer le succès d' une alliance, en fonction de l'unité
d'analyse que l'on retient.
• La première concerne l'impact de l'alliance sur la performance des partenaires; on va ici évaluer les
effets de l'alliance sur la création de valeur de chacun des alliés (augmentation de la valeur boursière,
évolution de la part de marché, croissance du profit, développement ou acquisition de compétence).
• La deuxièm e concerne l'évaluation de l'atteinte des objectifs de l'alliance; on va ici évaluer la
-0 performance de l'entité alliance en elle-même (CA, rentabilité ou profit généré par la joint-venture
0
c éventuelle, réalisation du projet d 'internationalisation, réussite de la création d'une nouvelle acti-
:J
0 vité, durée de vie de l'allia nce, développement d' une nouvelle technologie ou dépôt d 'un brevet).
lil • La troisième porte sur la performance relationnelle de l'alliance ; on va ici éva luer la satisfaction
.-t
0 des partenaires concernant leur relation mutuelle (sentiment d'équité de la relation, fréquence des
N
@ conflits, degré de confiance, importa nce de l'engagement dans la relation).
....... Compte tenu du caractère complémentaire de ces mesures, il s'avère intéressant de combiner des indi-
..c
O'l
·;:::: cateurs issus de ces trois catégories afin de disposer d'une vision complète de l'alliance.
>
a.
0
u
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
En 1996, Danone conclut une a lliance avec l'entreprise chinoise Wahaha dans le
secteur des boissons non a lcoolisées, qui donne lieu à une joint-venture, « Wahaha
Group », détenue à 51 % par Danone. L'entreprise française apporte son savoir-faire,
ses produits, sa technologie et ses capitaux a lors que son partenaire local lui donne
""'
"
accès au marché chinois2 • En 2007, Waha ha est le leader chinois de l'eau en bouteille.
'& Malgré ce tte réussite, les conflits apparaissent assez rapidement entre les deux alliés.
·;:
0
:; En 2008, Franck Riboud, PDG de Danone, annonce qu'il souhaite sortir de la co-en-
-0 c: "' treprise. Le contentieux est important: Da none reproche notamment à son partenaire
0 0
c c chinois d'avoir créé un réseau complexe de sociétés (via des holdings situées aux Îles
:J
0
.2ü Vierges) qui fabrique nt et commercialisent des produits similaires ou identiques à
lil .g ceux de la joint-venture et utilisent de manière illégale les marques, les réseaux de
.-t 0
0
N eo.
@ ~
....... ~ 1 L'asymétrie d'information renvoie à une situation dans laquelle les partenaires ne disposent pas
..c 1
tous du même niveau d'information; les acteurs les mieux informés peuvent alors parfois tenter
CJl "O
·;:: g d'exploiter cet avantage informationnel aux dépens de leurs partenaires.
>- ::i
a. Cl 2 Il s'agissait à l'époque d'une obligation réglementaire qui imposait à toute entreprise occidentale
8@ de passer un accord de joint-venture avec un partenaire chinois pour commercialiser ses produits.
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
APPLICATIONS
c. Une des deux affirmations précédentes est fausse.
QCM 5 Quelle est l'affirmation la moins pertinente?
.,.. Corrigés p. 190 a. Les entreprises qui s'appuient majoritairement sur
une seule modalité pour construire leur croissance
Une seule bonne réponse par question.
développent une expertise particulière sur cette moda-
1 Quelle est l'affirmation juste? lité précise.
a. La croissance interne ne peut être utilisée que pour b . Les entreprises qui se spécialisent sur une modalité
mettre en œuvre une stratégie de spécialisation. de croissance particulière augmentent la probabilité
b. La croissance interne consiste pour l'entreprise de réussite de leur déve.l oppem ent.
à s'appuyer sur ses seules ressources pour me ttre en c. Une des deux affirmations précédentes est fausse.
œuvre ses choix de croissance.
c. Comparée à la fusion-acquisition ou à l'alliance, la
croissance interne présente l'avantage de la rapidité,
en termes d'atteinte des objectifs stratégiques.
Etude de cas
2 Quelle est l'affirmation erronée?
.,.. Corrigés p. 190
a. L'objectif d'une fusion-acquisition est d'accéder à
de nouveaux marchés. 6 Danone
b . L'objectif d'une fusion-acquisition est de réduire
L'entreprise BSN (Boussois Souchon-Neuvesel) naît
le chiffre d'affaires.
en 1966 et réalise à cette époque un CA d'environ
c. L'objectif d'une fusion-acquisition est d'accéder à
150 millions d'euros dans des activités de production
de no uvelles compétences.
de verre. À partir des années 1970, cette entreprise se
d. L'objectif d'une fusion-acquisition est de neutraliser
diversifie progressivement dans l'industrie agroa limen-
la concurrence dans un secteur.
taire, notamment grâce à la fusion en 1973 avec Gervais
3 Quelle est l'affirmation la plus pertinente? Da none. Cette orientation stratégique se poursuit dans
les années qui suivent, avec un développement dans
a. Les entreprises impliquées dans une alliance
tous les segments de l'agroalimentaire et sur tous les
conservent leur autono mie à l'extéri.e ur des activités
continents. C'est seulement en 1994 que l'e ntreprise
de l'alliance.
prend le n_om sous lequel el le est connue aujourd' hui :
b. Une alliance entre deux concurrents diminue obli-
D a no ne. A partir de 1997, le groupe prend la décision
gatoirement la concurrence sur le secteur d 'activité.
de se recentrer, c'est-à-dire de se désengager des
c. Les entreprises impliquées dans une a lliance se
activités jugées non stratégiques, pour concentrer ses
partagent le contrôle sur la totalité de leurs activités
ressources sur trois métiers principaux: les produits
respectives.
laitiers frais (yoghourts et produits assimilés), les
4 Quelle est l'affirmation la moins pertinente? boissons (principalement eaux en bouteille) et les
a. L a fusion-acquisition vise à générer des effets biscuits et produits céréaliers. Cette phase de recen-
de synergie par la suppression de doublons dans les trage se conclut en 2007 avec la cession des activités
fonctions des entrepr ises impliquées. biscuits à Kraft Foods. Face à une concurrence de
b. La fusion-acquisitio n vise à générer des effets de spécialistes mondiaux de l'agroalimenta ire (Nestlé,
synergie par la recherche de complémentarité dans PepsiCo, Kraft, Mars, Coca-Cola), Danone veut e n
les compétences des entreprises impliquées. effet être leader sur les activités où il est positionné, ce
Partie 3 Construire une trajectoire de croissance
qui lui paraît compromis pour le marché des biscuits. 2008, Danone ouvre sa première usine en Colombie.
En outre, cette activité n'est plus en cohérence avec Ils constituent également le moye n de décliner les
l'image« santé et bien-être » sur laquelle le groupe veut gammes de produits et de dynamiser l'internationa-
communiquer. La vision promue par l'entre prise est lisation du groupe.
alors de «devenir leader de la santé par l'alimentation E n 2010, Danone fait l'acquisition d e Unimilk
au plus grand nombre ». (implanté en Russie, Ukraine, Kazakhstan et Géorgie),
2007 constitue véritablement un to urna nt dan s la pour 1,3 milliard d 'euros. Danone é tait déjà présent
vie du groupe Danone qui, indépendamment de la sur ce territoire et donne ainsi naissance au leader
revente du pôle biscuit, réalise une de ses plus grosses des produits laitiers dans la Communauté des États
acquisitions avec le rachat du hollandais Numico indépendants ou CEi (par exemple, Danone-Unimilk
(pour un prix de 12 milliards d'euros). Ce rachat lui détient 21 % des parts de ma rché en Russie). Da none
permet de s'implanter m assivement dans l'activité veut ainsi capitaliser sur les marques fortes et l'image
«alimentation infantile e t nutrition m édicale » et d'Unimilk et sur son réseau de distribution de proxi-
de devenir l'un des leaders mondiaux de ce secte ur mité et ses 26 centres de productio n. Les consom-
particulièrement prometteur en termes de perspec- mate urs de cette zone géographique consomment
tives de croissance (croissance quatre fois supérieure encore peu de produits laitiers (cinq fois moins que
à celle de l'agroalimentaire en général), de m arges les Français); ils connaissent une fo rte augmen tation
et présentant des perspectives a lléch an tes da ns les de leur pouvoir d'achat et profitent d 'une croissance
pays émergents. D éjà présent depuis une trenta ine de 3 % à 4 % par an. E n outre, la nutrition médicale
d'années dans la nutrition infantile avec la marque est une activité qui fa it ses premiers pas (lancement
Bledina en France et en Belgique, Dano ne rachète de Fortimel en 2012). La priorité des années suivant
ainsi une «pépite », disposant de fortes capacités de la fusion est la réussite de l'intégration e t du rappro-
R&D (Numico consacre 3 % de son CA à la R &D chement des deux entreprises dont les méthodes de
contre 1 % pour D ano ne), de marques locales recon- travail sont très différentes. Pour cela, Da no ne met tout
nues, d'une position forte en A sie (leader en C hine) d'abord en place un m anagement commun ; e nsuite,
et qui présente, selon le PDG, Franck Riboud, une un travail d'harmonisation des chaînes de production
forte proximité culturelle avec son groupe . Pourtant, et de l'organisation logistique est engagé sur le moyen
certains analystes considèrent que le prix payé par terme (5 ans); enfin, l'entreprise entame le chantier
Da no ne est élevé. Si chez Da no ne, on reconnaît qu'il des systèmes d'informatio n, considéré comme un
n'y a pas de synergies liées à l'élimination de doublons élément critique de cette phase d'intégration. Ce
(très peu de présence a ntérieure sur les métiers de rapprochement se caractérise par une forte complé-
Numico), on table en reva nche sur des synergies « de mentarité, en termes géographiques tout d'abord
croissance» (utilisation du réseau de distribution de (Danone à l'ouest e t Unimilk à l'est), en termes de
Da none pour les produits Numico, collaboration en catégories de produits ensuite (produits santé pour
R&D sur des domaines complémenta ires). D ès 2008, Danone et produits traditionnels pour Unimilk). En
les nouveaux pôles nutrition représentent 24 % du CA outre, Je Français apporte ses compétences en matière
de L'entreprise et présentent des marges opérationnelles de normes de production, de marketing et de mer-
particulièrement élevées (de 17 % à 22 %). chandising (notamment en grande distribution), alors
Parallèlement, Da none poursuit le développement de que le Russe fournit, outre ses produits reconnus, ses
son activité, nota mment dans le pôle «produits la i- capacités de production, ses compétences de la gestion
"O tiers», avec des investissements industriels importants en flux tendu et sa maîtrise de La distribution tradition-
0
c (d'un montant d'environ 700 millions d'euros par an ne lle. Par exemple, la m arque Prostokvashino, déjà
::i
0 entre 2007 et 2010). Ces investissements génèrent une bien implantée, a profité du savoir-faire commercial
l..f) croissance organique qui évolue entre 5 % et 8 % sur et marketing de D a none (nouvea u design , nouvelle
.-1
0 ces a nnées, m algré la cri se mondia le. Ils visent prin- impla ntatio n en grande surface) avec pour résultat
N
cipalement à augmenter les capacités de productio n une augm entation du CA de 13 %.
@
...... dans les pays émergents et à fort potentiel de crois- D e 2011 à 2013, les investissements industriels de
~
0\
sance (Argentine, Brésil, Canada, É tats-Unis, Chine, Danone augm entent encore pour atteindre environ
ï::: Indonésie) ainsi que dans les pays d 'implantation 1 milliard d'euros par an. S.i les anticipations de crois-
>-
0.
0
récente (Corée du Sud, Thaïlande). Par exemple, en sance en Europe sont défavorables, elles sont plutôt
u
Chapitre 6 Analyser les modalités de croissance de l'entreprise
CORRIGÉS
tChapitre 1
1 b. 2 c. 3 c. 4 b. 5 a. 6 a. 7 b.
8 Le secteur des grandes surfaces alimentaires p. 183). Quatre forces prédominent - les clients, les four-
1. Le secteur des GSA est caractérisé par une faible renta- nisseurs de type industriels, la rivalité intra-sectorielle et les
bilité (2 % de marge), de faibles taux de croissance et une technologies de substitution - et déterminent une intensité
forte intensité concurrentielle. Cependant, les différents concurrentielle relativement fo rte qui ne cesse de croître.
formats de vente ne connaissent pas tous la même situation. Face à ces pressions, les grands distribute urs doivent faire
D es changements relatifs à l'environnement général mais face à des exigences contradictoires, à savoir baisser leurs
aussi à l'environnement concurrentiel expliquent la situa- prix (pression des clients, de la rivalité concurrentiel.le et
tion relativement difficile du secteur ainsi que les enjeux de la réglementation) tout en augmentant le urs dépenses
auxquels doivent faire face les différents acteurs. et investissements (clients, réglementation , fo urnisseurs) et
L'analyse PESTEL permet de mettre en évidence l'influence donc le ur coût d 'exploitation. Le maintien de leur part de
de quatre catégories de facteurs liés au macro-environnement: marché se fait donc au détrim ent de leur profitabilité.
le facteur économique, le facteur social, le facteur réglemen- 3. Bien que soumis aux mêmes changements structurels et
taire et le facteur technologique (voir tableau p. 182). Ces concurrentiels, les acteurs du secteur montrent des niveaux
changements structurels entrainent des mutations majeures de performance différents (cf l'évolution des parts de
dans les modes de consommation et les comportements des marché et des marges). L'étude permet de mettre en évi-
consommateurs. Ces évolutions remettent aussi en cause une dence cieux dimensions discriminantes révélatrices des posi-
partie du modèle économique des GSA et des formats de tionnements stratégiques types au sein du secteur, à savoir le
vente privilégiés jusqu'à maintenant. Du fait de la conjonc- degré d' internationalisation (part du CA réalisé à l'étranger
ture économique défavorable, le prix et l'image prix se sont et nombre de pays dans lesque ls les GSA sont implantées),et
affirmés comme les principaux FCS ou éléments créateurs le degré de spécialisation sur un format de vente dominant.
de valeur pour le consommateur. Une politique continue de Le croisement de ces deux variables permet de mettre en
prix bas et une communication renforcée à ce niveau, le déve- évidence trois groupes principaux: 1. les spécialisés locaux
loppement des MDD et des rayons hard-discount au sein des (lntermarché, E. Leclerc, Système U), 2. les spécialisés inter-
magasins existants constituent des leviers stratégiques à pri- nationaux (Anchan) et 3. les multiformats ou généralistes
vilégier dans un contexte de crise. Les changements de type internationaux (Carrefour, Casino). Au sein de ce dernier
socio-démographique ont aussi modifié les FCS de l'industrie. groupe, on note des différences entre les cieux acteurs qui
Du fait de l'évolution des modes de vie et de la démographie, le composent: Carrefour a un degré d'internationalisation
les consommateurs privilégient de plus en plus la simplicité, plus élevé en étant présen t dans un plus grand nombre de
la praticité et la facilité de l'acte d'achat. À ceci s'ajoutent pays et en réalisant un CA à l'étranger plus important en
des exigences croissantes en matière de qual.ité des produits valeur. Casino, qui est principalement positionné sur ll\ mé-
et de consommation plus raisonnée intégrant des dimens.ions rique du Sud, est présent de manière plus équilibrée sur les
éthiques et environnementales. Des fonnats de proximité trois principaux formats de vente. L'analyse des groupes
situés en centre-ville, le développement de stratégies multi- stratégiques montre que certains distributeurs, qui ont limité
canal et du drive, l'élargissement de l'assortiment de catégo- leur développement, soit en termes de formats de vente, soit
ries de produits intégrant les nouvelles demandes en matière en termes de zones géographiques de développement, font
de qualité, d 'authenticité et de produits bio semblent consti- preuve d 'un niveau de performance élevé (E. Leclerc, lnter-
tuer des réponses à ces changements. marché, Système U). La concentration de leurs investisse-
2. L'analyse des forces concurrentielles permet de com- ments sur un pays et/ou un format semble leur permettre de
prendre .les déterminants de la faible rentabilité du secteur développer un niveau de performance plus élevé et d 'éviter
e t de la stagnation de son chiffre d 'affaires (voir figure la dispersion de leurs efforts ( ~ chapitre 5).
Stratégie
•
Facteurs environnementaux . significativité potentielles
Léga l/Réglementai re
• Une pression rég lementaire accrue en
matière de: • Dépenses et investisse-
- sécurité alimentaire ments supplémentaires
- protection des fournisseurs (délais de lnfl uence fort e et
paiement) Menace constante depuis • Remet en cause les
- interdiction des marges arrières 20 ans stratégies de volume, les
- autorisation de la publicité comparative économies d'échelle et la
- limitation des capacités d'extension recherche de taille critique
(magasins existants) et d'ouverture de
nouvelles surfaces de vente
Économique
Influence forte
• Crise économique et financière impac- Menace pouvant s'i nverser Nécessité de maintenir des
tant le pouvoir d'achat et les dépenses de dans le cas d'une prix bas et de développer
consommation reprise écono- des MDD premiers prix
mique L'internationalisation comme
• Baisse des dépenses alimentaires (-2 % Menace relai de croissance
en France) et maturité des marchés occi - Tendance lourde
dentaux (France)
Social
1 1
Fournisseurs :
~ Menacl faible Menace forte
industriels
de l'agroalimentaire t Clients
et des produits ~ Rivalité intra-concurrentielle
de grande • Développement
consommation Pouvoir • Taux de croissance fa ible d'une clientèle très
fort • Maturité des segments hyper sensible au prix
• Concentration forte
(2,5 % des fournisseurs et super . . - ( - - - • Difficulté de
• Faible possibilité de différenoat1on fidélisation et
mais 45 % du CA) • Concurrence principalement basée Pouvoir forte volat ilité
• Groupes mondiaux / sur les prix fort Faibles coûts de
• Coûts de transfert • Accroissement des dépenses transfert: similarité
élevés liés à la notoriété et des investissements ne pouvant des offres des GSA
des marques être répercuté sur les prix • Des exigences
• Augmentation du prix Pouvoir
----7 Rivalité forte accrues en termes
des MP et volonté des faible
de qualité, de
industriels de l'agro-
sécurité et
alimentaire de
maintenir leurs marges Î.
Menace croissante
d'authenticité
des produits
Fournisseurs : 1
PME régionales Produits de substitution
• Nombreuses • E-commerce et sites spécialisés
et de petite taille sur la partie non alimentaire
• Faible part des ventes • Forte substituabil ité: gamme plus
des PME large et forte compétitivité prix
• Les GSA représentent
leur principal, voire
unique client
• Capacité d'intégrati on
amont via les MDD
• Forte facilité
de transfert pour
les GSA
183
Stratégie
Multiformats
IChapitre 2
1 c. 2 c. 3 b. 4 a. 5 b. 6 c. 7 b. stratégie de valeur et non de volume en se focalisant sur le
segment de l'hyp erluxe. Trois axes de différenciation sont
8 Hermès: un artisan face aux géants du luxe ainsi mobilisés et exploités avec efficacité par le groupe:
1. Hermès est aujourd 'hui l'un des leaders mondiaux du - la très grande qualité des produits e t le ur caractère
luxe, m algré sa taille restreinte (en comparaison des mul- unique e t exclusif ;
tinationales que sont LVMH et Richemont) et sa structure - Je service de commercialisation ;
actio nnariale. Pour développer cette position, le groupe a - l' im age de marq ue et les valeurs attachées aux produi ts
pu s'appuyer sur un certain nombre de forces: H ermès.
- la qualité et Je caractère unique de ses produits; 2. La chaîne de valeur d'H ermès se caractérise par un très
- un savoir- faire artisanal qui s'est perpétué et consolidé fort degré d'intégration et de contrôle des activités consti-
au cours de ses 177 années d'existence; tutives de la filière du luxe. La maîtrise de l'amont et de
- un réseau de commercialisation diversifié internationa- l'aval de la chaîne de vale ur lui perme t ainsi de contrôler
lement ; des acti vités qui vont to utes contribuer à re nforcer son
- un contrô le et une maîtrise de l'ensemble des activités clés avantage concurrentiel de différenciation sur l' un ou plu-
qui conduisent à un business model intégré e t performant ; sieurs des axes évoqués précédemment. Son positionn e-
- un e performance économique et financière très é levée ment et ses in vestissements sur l'approvisionnement, les
"'O (cf. leur marge opérationnelle); achats e t les élevages lui permettent de garantir l'accès à
0
c: - un actio nnaria t fa milial qui permet un e stabilité et une une matière première de très grande qualité, mais aussi
::i
0 autonomie stratégique et financière. de sécuriser les volumes fo urnis et les p rix. La production
L{) Cependant, le gro upe présente aussi des faiblesses et doit e t la formation des artisans permettent d 'entretenir et
,......
0
fai re face à un certain nombre de risques: de verrouille r les savoir-faire artisana ux qui constituent
N - une dépendance vis-à-vis de l'activité maroquinerie; l'un des élé ments clés de la diffé renci ation d'H ermès. La
@ - une taille et une capacité de production restrein tes qui distribution e t la communication, opérées à un niveau
.µ entraînent des ruptures de stocks et une insatisfaction des corporate, perm ettent de valoriser le caractère exclusif
~
0\ clients. e t d 'excepti o n des produits e t joue nt tout autant sur la
ï:::
>- L'avantage concurrentiel d'Hermès est fo ndé sur une très qua lité du service que sur le maintie n de l' im age et de la
0.
0 fort e différenciation par le haut. Le groupe poursuit une réputation de l'entreprise.
u
184
Corrigés
Fonctions de soutien
• Gestion des ressources humaines: recrutement et formation d'un personnel à très haut niveau
d'expertise, développement d'une forte culture d' entreprise (motivation et adhésion aux valeurs du groupe)
• Approvisionnement: contrôle direct ou quasi intégration permettant la maîtrise de la qualité
et la sécurisation des achats (prix, quantités fournies)
• Communication :
• Conception • Commercialisatio n : sur les va leurs Différenciation
et design : via des boutiques de raffinement, basée sur
• Logistique capacité • Production : exclusives localisées de créativit é les produits,
et distribution : à marier t radition artisanale, dans les end roit s et d'exception sur les services
centralisées et modernit é s'appuyant sur les plus prestigieux des produit s et la marque
et fortement (renouvellement des savoir-faire • Qualit é et sur le savoir-faire
int égrées const ant spécifiques des aménagement s en mat ière
(un seul sit e} des collections tout et rares et de la mise en d'artisanat d'art
en s'appuyant sur valeur des prod uits Communication
des produit s cu ltes) de prest ige
et non ostentat oire
Fonctions principales
Qualité de
l'approvisionnement
• Oui Oui
..... Non Oui
Avantage
concurrentiel
Tem poraire
Savoir faire en
matière d'artisanat Oui Oui Difficilement Oui Durable
d'art
Qualité du système
Oui Ou i Difficilement Ou i Durable
de distribution
185
Stratégie
IChapitre 3
1 d. 2 c. 3 b. 4 a . 5 b. 6 c. 7 d.
8 Zara, vaisseau amiral du groupe lnditex de texti le, dans un secteur qui a très mauvaise réputation (on
Inditex a su développer, depuis le début des années 2000 et se souvient du drame du Rana Plaza au Bengladesh).
notamment grâce à sa marque Zara, un avantage concur- Parallèlement à ces e fforts de différenciation , Zara semble
rentie l q ui semble solide, comme en témoignen t sa lutte aussi porter une grande attention à la maîtrise de ses coûts.
pour le leadership d u secteur avec H&M et sa rentabilité Elle cherche à mobiliser majoritairement les leviers liés aux
exception nelle. Cependant, il semble difficile d 'identifier inputs et aux process, mais aussi aux outputs.
clairement le type de cet avantage concurrentiel: l'entre- Ainsi, elle réduit le nombre de ses fournisseurs et concentre
prise mène+elle une stratégie de domination par les coûts ses achats de matières sur un plus petit nombre d 'entre-
ou une stratégie de différenciation? Pour répondre à cette prises afin de générer des effets de taille. Le choix d'exter-
question, il est nécessaire de passer en revue les éléments naliser les phases d'assemblage (très consommatrices de
constitutifs de sa stratégie et d'analyser les leviers d'action main-d 'œuvre) auprès de sous-traitants dédiés la met dans
mobilisés par l'entre prise. Plusieurs é léments semblent tout une posi ti on de force dans la négociation avec ces PME qui
d'abord participer d 'une stratégie de différenciation. sont fortement dépendantes.
En effet, l'organisation de l'identification des tendances D'autre p art, elle cherche à profiter d 'économies d'échelle à
(chasseurs de tendances), l'inspiration issue des grandes la fois sur l'étape de production et sur l'étape de commer-
marques, et la remontée d 'informations en continu des points cialisation. En matière de production, le choix de l'automa-
de vente vers le siège permettent à l'entreprise de repérer les tisation et de la robotisation lui permet de réduire ses coûts
préférences et les attentes des clients (levier marketing de dif- unitaires en tablant sur un volume de production important.
férenciation). Le fai t de disposer d'une équipe de 200 stylistes En matière de commercialisation, la rapidité de création de
en interne au sein de l'entreprise offre la rapidité nécessaire Zara (une collection tous les 15 jours Livrée en boutique) lui
pour traiter ces informatio ns et les transformer en produits. perm et d'alimenter en nouveautés les boutiques et donc d 'ac-
E n outre, et du fait de la grande volatilité de ces attentes dans croître le trafic en magasin (20 visites par an contre 10 visites
le secteur de l'habi llement, le modèle J-15 sur lequel repose la en moyenne chez les concurrents). Cette intensification du
marque permet à l'entreprise d'atteindre une très forte réac- trafic permet d'augmenter le CA et donc de réaliser des éco-
tivité par rapport aux variations de ces attentes; là encore, ce nomies d'échelles sur les structures commerciales.
système permet de proposer aux clients les produits qu'ils E nfin, le choix de sa stratégie de communication et la qua-
attendent et qui correspondent à leurs préférences en faisant si-suppression des budgets de publicité (0,4 % du CA contre
évoluer les offres (levier marketing de différenciation). 3,5 % en moyenne dans le secteur), peuvent s'apparenter à
L'entreprise travaille également sur un axe technique de une dégradation des attributs de l'offre (c'est-à-dire à une
différenciation e t vise à proposer une offre «objective- action de réduction des coOts fondés sur les outputs).
ment» supérieure à celle des concurren ts. Pour cela, e t Au fina l, lnditex et Zara mettent en œuvre des leviers de
outre sa réacti vité, elle s'appuie sur sa capacité à s'inspirer différenciation (axe technologique et axe marketing) mais
des grandes marques prestigieuses, sur la qualité des res- aussi des leviers de domination par les coOts (portan t sur
sources de création disponibles en interne (200 stylistes) les inputs, les outputs et les process). Peut-on pour autant
mais aussi sur le contrôle de sa productio n (50 % des pro- considérer que Zara mène une stratégie hybride comme
duits fabriq ués en interne) et sur le contrôle de la phase pourrait le laisser penser la vision de son créateur: «des
de finition (pressing et contrô le q ualité), ce qui lui permet vêtements chics à un prix abordable»? L'e ntreprise ne
de vérifier de mani ère plus efficace la conformité des pro- semble pas proposer un niveau de différenciation équiva-
duits qui sortent de l'usine. La maîtrise de la d istribution au lent aux grandes marques dont ell e s'inspire. E lle est dans
-0 travers des boutiq ues détenues en propre par l'entreprise l'impossibilité de proposer des prix aussi bas que les spécia-
0 contribue également à la différenciation «objective » en listes de la domination par les coOts. Pour autant, l'analyse
c
::::1 a méliorant le service au cl ient (formation du personnel). que nous avons menée laisse à penser que Zara mène une
0 stratégie générique à « thème dominant ». Dans ce cadre,
Enfin, l'entreprise travaille aussi à améliorer la différencia-
L()
.-i tion perçue par le client (levier marketing). Le rôle publi- nous pouvons interpréter sa stratégie géné rique comme «à
0 citaire des vitrines des points de vente, installés dans les thème dominant différenciation». En effet, si l'entreprise
N
@ quartiers les plus prestigieux des grandes villes contribue cherche à réduire ses coOts, elle vise prioritairement à se dif-
...... ainsi à dynamiser l'image de marq ue de l'entreprise. Zara fait fére ncier de l'offre standard dans son segment de marché,
..c également des efforts en matière de différenciation éthique en s'appuyant sur un renouvellement ultrarapide de ses
Ol
·c (accord avec industriALL, participation à ETI) et cet axe de produits (24 collections par an) et la volonté de proposer au
>- communication concourt à redorer son image de producteur client une offre qui correspond exactement à ses attentes.
0.
0
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Corrigés
IChapitre 4
1 a. 2 b. 3 c. 4 c. 5 b. FCS6: e n repre nant des jeux anciens présents dans le cata-
logue historique de l'entrep rise.
6 La Nintendo Wii » FCSlO: e n supprima nt le caractère m ultifonctionnel des
1 . Il est possible d 'ide ntifie r dix facteurs clés de succès tra- consoles.
ditio nnels du secte ur des consoles de je u: 2. Voir fi gure ci-dessous.
FCSl : le re no uvelle ment des produits e t le lancem ent régu- 3. Le cas de la console Nintendo W ii s 'appa re nte bien à une
lie r d ' une no uvelle géné rati o n de console. stratégie de rupture. JI présente e n effet les hui t caractéris-
FCS2: l'innovatio n techno logique e t la surenchère des per- tiques révé latrices de ce type de stratégie:
form a nces des consoles (puissance, graphisme, e tc.). - cette console s'appuie sur une innovation rad icale mais
FCS3: un business mode! fondé sur les royalties issues de la celle-ci po rte plus sur les usages e t la cible clie nt que sur la
vente des jeux et la commercialisation des consoles à ma rge techno logie;
nulle. - une vale ur singul ière est proposée a u cl.ie nt par le biais
FCS4: la concentratio n des efforts marketing sur la cible de no uveaux usages, de nouvelles catégori es de jeu et de la
des jo ue urs inte nsifs. Wiimote;
FCSS: le ma in tien de q uatre catégories de je u : plateforme, - cette innovation est la ncée par Ni ntendo, de manière
action, simulation, aventure. proactive;
FCS6: le renouvelle ment régulier e t rapide des jeux (cycle - e lle vise à faire retrouver à l'en treprise sa posi tion
de vie court des jeux). concurrentie lle perdue et à la fa ire renouer avec la renta-
FCS7: le lancement de no uveaux je ux e n accompagne ment bilité;
d u la nceme nt d' une no uvelle génération de consoles. - le business mode! traditionne l (marge réa lisée sur les
FCSS: le ma intien de systè mes « fermés» inte rdisant la royalties des jeux et non sur les consoles) est remis en ques-
compatibilité en tre les consoles concurre ntes. tio n ;
FCS9: la compa tibilité entre gé né ratio ns successives de - les facte urs clés de succès historiques sont modi fiés sous
consoles e n ma tiè re de je ux . l'impu lsio n de cette no uvell e console (..,.. question 1);
FCSlO : l'enrichisseme nt des console s par des fonctio nn a- - la stratégie de N intendo déstabilise les leaders du sec-
lités multipl.es (In ternet, lecteur Blu-ray). te ur q ui voient le ur positio n concurren tielle se dégrader
(avec nota mme nt une dégradatio n des parts de marché);
Parmi ces dix é lé me nts, Ninte ndo re me t e n questi o n six de - e lle o uvre la voie à un nouveau marché (no uve ll e clien-
ces fac te urs clés de succès: tèle), créant de ce fait un territoire de concurrence vierge.
FCS2: e n proposant une console aux capacités techniq ues
très lim itées. Au fin al, avec la console Wii, N intendo s'appuie sur une
FCS3: e n réalisant la marge non seule me nt sur les jeux mais innovatio n d 'usage qui lui permet de se posit ionner dans
aussi s ur la console. un nouvel espace stratégique. En remettan t e n question le
FCS4: en ciblant les non-joueurs o u les joue urs occasionne ls. business model et les règles é tablies du je u concurrentiel,
FCSS: en introduisa nt de no uvelles catégories de jeux. l'e nt reprise parvient à créer une re nte économiq ue fo rte.
Exclure Renforcer
Surenchère technologique Jeu en ligne
(puissance, graphisme) Système propriétaire
Compatibilité avec
supports audio/vidéo
Réduire les coûts 1.d_ug!!1_enter. /a valeur client
Atténuer Créer
Lancements de Nouveaux «types/usages»
nouveaux jeux de jeux
Nouvelles pratiques
(wiimote)
Réédition d'anciens jeux
tChapitre 5
1 a. 2 b. 3 c. 4 b. 5 c. 6 d. 7 d. (se rvices ferroviaires, location de véhicules, agences de
voyage et tour-opérateurs). Ces trois diversifications s'ins-
8 Accor crivent dans une logique offensive car l'activité hôtelière
1. Plusieurs axes de croissance sont identifiables au fi l du est flori ssante ; en o ut re, elles offrent à l'entreprise la pos-
développement du groupe Accor. Leur analyse peut être sibilité de réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur de
structurée en trois périodes principales. l'hôtellerie et donc de diminuer son risque sectoriel. E n
A. 1967-1975: Création et naissance du groupe: le choix de revanche, e lles constituent dans leur majorité des diversi-
la spécialisation fications non reliées. E n effet, s' il est possible de dégager
Au cours de cette période, l'entreprise consacre toutes des effets de synergie (et des facteurs clés de succès
ses ressources à développe r une activité principale en se communs) entre l'hôtellerie de chaîne et la restauration
concentrant sur l'hôtellerie moyen-haut de gamme (trois de chaîne, il n'en est pas de même pour les activités de
étoiles) et sur son enseigne Novote l. Ce choix de la spé- services touristiques : ces activités sont complémentaires
cialisation, qui reste cohérent avec la contrainte financière mais les compétences req uises restent très différenciées,
forte d' une entreprise jeune, s'appuie sur une volonté même si que lques effets de synergie peuvent être dégagés,
de pénétration de marché (multiplication des implanta- no tamment en matière de vente liée, c'est-à-dire de vente
tions) et sur la recherche d' un avantage concurrentiel de d'une offre globale touristique (transport et héberge-
différenciation (concept hô telier innovant, équipeme nts ment par exemple). Enfin, l'activité de titres de p aiement
et prestations de qualité, services nombreux, etc.). Cette constitue clairement une diversification conglomérale.
stratégie de pénétration de marché e t de gain de parts de Les années 1980 et 1990 voient l'entreprise développer
march é es t rendue possible par le recours à des finance- l'ensemble de ses activités à l'international, même si ce
ments bancai res et par le choix d'un développement par développement apparaît modeste, plutôt désordonné et
franchise permettant de réduire le coût des nouvelles principalement centré sur l'E urope, d u fait des fortes spé-
implan tations. cificités nationales et/ou régionales du secteur hôteli er, qui
empêchent l'exportation à l'identique des concepts déve-
B. 1975-1995: deux décennies au service de la diversifica-
loppés en France. Le choix de l'Europe permet de réduire
tion et de l'expansion
la distance psychique et de s'implanter sur des marchés qui
Cette deuxième étape de la croissance de l'entreprise
sont relativement proches en termes de culture, d'attentes
s'appuie à la fois sur des manœuvres d'expansion et des
clients, de réglementations ou de niveau des infrastructures.
manœuvres de diversification.
Le développement en Afrique s'appuie sur une proximité
L'expansion pre nd la forme d 'un e expansion marché
historique avec les pays fra ncophones et le développement
puisque l'entreprise va progressivement s'implanter sur
en Amérique du Nord (marché pour lequel la distance
l'ensemble des cibles clientèles de ce secteur en proposan t
psychique est plus forte) nécessite le rachat d'une chaîne
des enseignes ciblées d'abord sur le ni veau deux étoiles
avec Ibis, puis Sofitel (po ur le haut de gamme, type qua tre existante afin de contourner la difficulté à exporter des
étoiles), puis Formule 1 (pour la gamme économique, concepts spécifiquement français.
type une étoile). Accor s'appuie alors sur sa maîtrise de C. 1995-2014: Recentrage et objectif de leadership mondial
l'offre de service hôte lier pour élargir sa clientèle (à la fois À partir du milieu des années 1990, Accor modifie radica-
vers le haut de gamme et vers la gamme économique) e t lement sa stratégie et opte pour un recentrage et un retour
construire la croissance de son volume d'affaires. Cette à la spécialisation. Celui-ci débute avec le retrait des acti-
expansion lui perme t de croître e n s'appuyant sur des vités de restaurati on puis de transport, de location de véhi-
compétences maîtri sées et de générer des économies de cules e t de tour-opérateur. L'entreprise opte alors pour
champ sur les différentes composantes de la gestion hôte- une spécialisation multi-activités centrée sur les activités
"O
0 lière (système de réservation, achat, entretien, services au d'hôtellerie d'une part et des titres de paiement d' autre
c part. La cession de ces activités semble correspondre à la
::i client, etc.).
0 Pendant cette période, e t profitant de sa santé financière prise de conscience de la nécessité pour l'entreprise de
l..f)
.-1 florissante comme de l'appui des banques, Accor opte se concentrer sur son cœur de mé tier, mais apparaît éga-
0 pour une stratégie de diversification dans différents sec- lement comme le moyen de trouver les liquidités néces-
N
teurs d'activité. À la recherche d 'opportunités nouve lles saires à son développement. Parallèlement, le passage à une
@
...... et d'un renforcement de sa rentabilité, le groupe se déve- logique « d'asset light » (c'est-à-dire le fait de privilégier des
~ loppe sur trois nouveaux secteurs d'activité: la restaura- contrats moins onéreux en termes de possession d'actifs)
0\
ï::: tion (restaurati on collective et restauration de chaîne), contribue également à dégager des liq uidités permettant de
>-
0. les services prépayés aux entreprises (tickets restau- se renforcer sur ses deux métiers de base, mais surtout de
0
u rants, tickets transport, tickets loisirs, etc.) et le tourisme financer l'internationalisation dans les BRIC : cette zone à
Corrigés
très fort potentiel de croissance devient un objectif straté- mondial et gagner en visibilité, Accor fait le pari du groupe
gique prioritaire à partir des années 2000. Dans ce cadre, 100 % hôtelier, ce qui l'expose néanmoins à une incertitude
Accor mène une stratégie d'internationalisation multido- accrue, du fait de sa dépendance extrême à un seul secteur
mestique en tentant de s 'adapter au plus près aux attentes d'activité. Ce recentrage dépasse d 'ailleurs le périmètre des
de la clientèle locale (le choix du concept de l'enseigne activités et s'applique également aux marques de l'entre-
«Mei Jue» témoigne de cette priorité donnée à l'adapta- prise. En effet, Accor prend la décision de concentrer ses
tion locale: cadre, prestations et services spécifiquement investissements sur un nombre limité de marques en faisant
développés pour cette chaîne). La logique de spéciali- apparaître des «méga-marques» ou «marques ombrelles»
sation est poussée à l'extrême en 2010 lors de la scission permettant de regrouper différentes enseignes. C'est le cas
des activités du groupe et l'apparition d 'Edenred. Accor avec Ali Seasons et E tap Hôtel qui deviennent Ibis Styles
opte clairement ici pour un nouveau recentrage radical et et Ibis Budget et rejoignent ainsi les établissements sous
une spécialisation mono-activité centrée sur l'hôtellerie. marque Ibis.
Consciente de la nécessité de concentrer ses ressources sur 2. La figure ci-dessous permet de synthétiser l'ensemble
son activité unique pour pouvoir prétendre au leadership des manœuvres de croissance mises en place par le groupe.
1967-1975:
Développement de Novotel
~--'-------4-l995-20B: Recentrag
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·;; et poursuite du
Ill leadership mondial
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Expansion
Continuum des axes d
189
Stratégie
IChapitre 6
1 b. 2 b. 3 a. 4 c. 5 b.
6 Danon e présence sur les marchés émergents où cette activité est
l. À partir de 2006, Danone combine croissance interne et pour l'instant peu développée mais dispose de perspectives
croissance externe pour me ttre en œuvre plusieurs axes de particulièrement attractives. Avec cette acquisition, support
développement : spécialisation multi-activités et pénétration d ' une double stratégie de dive rsificat io n et d 'international i-
de marché, diversification, et internationalisation. Les inves- sation , Danone accède à des nouveaux marchés (en termes
tissements industriels relatifs à la croissance interne sont de secteurs et de pays) e t à de nouvelles compétences. E n
particulièrement conséquents (entre 700 et 1000 millions revanche, compte tenu de la complémentarité fort e des
d 'euros par an); ils visent à la fois un objectif de rationali- deux en treprises, les attentes en matière de réduction des
sation et de développement de produits mieux adaptés aux coûts sont très l i mité es(~ figure ci-dessous).
attentes des clients sur un marché européen plutôt atone Si l'acq uisition de Numico permet à Danone de s'implanter
et un objectif de développement des parts de marché sur sur un nouveau secteur d'activité et de soutenir sa stra-
les zones à forte croissance (pays émergents et Amérique tégie de diversification, le rachat d'Unimilk sert avant tout
du Nord), considérées comme des relais de croissance à privi- un obj ectif de consolidation. Le groupe est positio nné sur
légier. La croissance interne se traduit par des taux de hausse quatre pôles depuis 2007 (produits laitiers fra is, eaux en
d'activité évoluant entre 5 % et 8 % par an. En ce sens, elle bouteille, nutrition infantile et nutrition santé) et mène une
permet de mettre en œuvre une stratégie de pénétration stratégie de spécia lisation multi-activités. Ce rachat nourrit
de marché, d 'expansion (extension et développement de cette stratégie en renforçant le pôle « produits laitiers frais »
gamme) et d'internationalisation. Le recours à la croissance sur un marché géographique particulièrement attracti f :
exte rne se traduit par trois acquisitions principales qui visent contexte économique favorable (croissance fo rte et aug-
à la fois un objectif de diversification (Numico) mais aussi de mentation du pouvoir d'achat) et marge de progression
consolidation (spécialisation multi-activités) et d'internatio- fo rte de la consommation de produits laitiers. Ce tte stra-
nalisation {Centrale Laitière, Wockhardt et Unim ilk). tégie de spécialisation et de renforcemen t est couplée avec
2. Le cas présenté revient sur quatre acquisitions princi- une stratégie d'inte rnationa lisation: avec U nimilk, Danone
pales réalisées depuis 2007 dans le cadre de la politique devient le leader de cette activité sur la zone CET. Le rachat
de croissance externe mise en œuvre par D anone. Nous de l'entreprise russe permet ai nsi de mettre en œuvre cette
concentrerons notre analyse sur les rachats de Numico et double orientation stratégique tout e n visant les objectifs
d 'Unimilk. d'accès au marché, d'accès aux compé tences et de maîtrise
Le racha t de Numico constitue clairement le support d'une des coûts (~ figure ci-dessous). Le choix de la croissance
stratégie de diversification. Danone, qui vient d 'aban- externe permet tout d'abord d'accéder à ce marché attractif,
donner l'activité « biscuit », saisit ici l'occasion de se posi- à la fois grâce au cumul des parts de marché de Danone et
tionner sur une nouvelle activité, plus cohérente avec sa Unimilk et par une amélioration de leur efficacité commer-
mission affichée {la santé par l'alimentation) et dont les ciale conjointe {cf. par exempl e l'augmentation de CA de
taux de croissance attendus sont particu lièrement élevés la marque Prostokvashino). E nsuite, cette acquisition offre
(croissance très largeme nt supérieure au secteur de l'agroa- à D anone un accès aux compétences de son partenaire en
limentaire). Ce rachat lui permet de prendre pied massi- matière de distribution {réseau d'Unimilk), de production
vement (l 'entre prise accède ainsi aux premières places du (26 centres de production), de logistique (maîtrise de la
marché) et rapidement sur un secteur très attractif, grâce à gestion en flux tendu) et de marketing (marques locales
la forte présence sur le marché de Numico (notamment sur fortes). Enfin, le rapprochement des deux e ntités vise à
les pays émergents) ainsi qu' à son portefeuille de produits générer des économies notables au travers de l'harmoni-
-0 e t ses compétences spécialisées (puissance de la R&D). sation et de la mise e n commun des systèmes logistiques
0 De manière secondaire, cette acquisition permet à Danone et d'i nformation {économies d'échell e) de même que des
c
::::1 de consolider son in ternationalisation et de renforcer sa services achat (effets de taille).
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Spécia 1isation 1nternationa1isation Diversification
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Lexique
Alliance Compétences stratégiques
L'alliance désigne l'associati on d e plusieurs e ntrep rises Les compétences stratégiq ues représentent des do main es
indépendantes (concurre ntes ou n on), sous la forme de d 'excellence organisationn elle fortement créateurs de
la mise en commun e t de la coordina ti on de ressources valeur e t diffé renciateurs par rapport aux concurrents.
(humaines, techniques, fin anciè res ... ), afi n de pou rsui vre
des objectifs conj oints. Croissance
La croissance désigne les cho ix d' investissement ou de
Analyse concurrentielle désinvestissem en t q ui conduisen t l'entreprise à faire
L' ana lyse concurre nti elle vise à éva lue r l'attractivité évo luer (ou pas) la na ture des acti vités qui la composent ,
d ' un secte ur d 'activité à trave rs l'étude a pprofondi e de pour assurer son dévelo ppement et optimi ser sa perfo r-
son intensité et de sa structure concurrentielles. m ance.
de producti on ou de ve nte sur une pé riode d onn ée; ce doit maîtriser pour réussir mieux que ses concurrents
phénomène peut ê tre attribu é à l'étalem ent des coûts dans un secteur d 'activité ou un segment stratégique
fixes sur un plus grand nombre d 'unités. donné. Les FCS s'apparentent à des règles du jeu atta-
chées à un secteur d 'activité e t auto ur desquelles s'orga-
Économies d'expérience nise la logique concurrentielle du secteur.
Les économies d 'expérience (aussi appelées «effe t d 'ap-
prentissage ») se définissent comme la baisse du coût Faiblesses
unitaire d 'une offre du fait de l' augmentati on de s a Les faib lesses fo nt ré férence à des retards, des manques
producti on cumulée, c'est-à -dire du fa it de l'expérie nce ou des limites internes pa r rapport a ux facte urs clés de
accumulée au fil du temps e t au fur et à mesure de sa compétitivité et de performance du secteur.
production.
Forces
Économies de champ Les fo rces correspo ndent à des caractéris tiques internes
Les économies de cha mp désignent des gains issus de la sur lesquell es l' entreprise va pouvoir s'appuyer pour
mobilisation de ressources ou de compétences qui sont maîtriser les facteurs clés de succès du secteur ou du seg-
commun es à des activités ou à des produits diffé rents. me nt sur le quel e lle est positionn ée.
eo.
0 de l'entreprise sur le dévelo ppement de nouve lles offres La taille efficiente minimale désigne le volume d 'activité
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destin ées à des clients existants (exp ansion m étier ), ou minimum (en termes d e production et/ou de commercia-
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....... ~ sur la co nquête de no uveaux clie nts en s'appuyant sur lisati o n) à partir duquel l'activité est re ntable, du fa it de
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des produits existants (expansion marché). la baisse des coûts fi xes unitaires (effets de taille et éco-
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Index des entreprises
123envoiture.com 16 Casino 33
1855.com 26 Centrale Laitière 179
Céphalon 9
A Cerberus 165
CGR 111
Accor 150, 152, 179 Chateauonline.fr 26
Actavis 9 Chattem 161
Airbus 81 China National Tobacco 131
Airbus Group 38 Chrysler 164
Air France 16, 157 Cirque du Soleil 114
Air France-KLM 2
Club Méditerranée 153
Aldi 33
Coca-Cola 137, 147
Allied Domecq 144
Compagnie intern ationale des wagons-lits
Altria 131
et du tourisme (CWL) 152
American Airlines 157
Android XIX
Apollo Tyres 143
Io
Apple 88 Dacia 99
Arcelor-Mittal 20 Daimler-Benz 164
Arkoon Network Security 39 Dalian Wanda 136
Arkopharma 172 Danone 34, 129-130, 147, 173
Artega Automobil 103 Dell 50
AS Watson 119, 163 Delta Airlines 157
Auchan 33 Disney 59, 166
Auchandirect.fr 26 DreamWorks 58
Audi 104 DVD 140
B E
Bang & Olufsen 99 EasyJet 2, 159
Bic 98 Edenred 152
BioVetoTest 162 E. Leclerc 33
Blablacar 16 Emirates 2, 159
BMW 104 Essilor 122
Boeing 81 EuroPalaces 111
""'
"
Bonduelle 153 Exaprint 75
'& Bouygues 43
'i:
"'O c:
0 0
0
:;
"'
Bouygues Telecom 18
British Airways 157 f
Facebook 154
c c: British American Tobacco 131
.2ü Ferrari 135
c
:J
0 Ford 93
l.J'l .g Free 18,43
...-! 0
0
N eo. Canal+ 36 Fuji 132
@ ~ Canon 50
....., ~ Carlsberg 147
"§i ,6 Carrefour 33, 165
·;::::
>- g::i Carterpillar 51
a. Cl
8@
Stratégie
G
Gap 49 Maillard 134
Gaumont 111 Marionnaud 119, 163
General Motors 171 Mauss Frères 89
Genzyme 9 Max J-lavelaar 46
Google XVIII, 109, 154 Mazda 93
Medica 140
H Mercedes 164
Merck & Co 9
I-lermès 66-68,86, 153, 179
Michelin 14
I-lewlett-Packard 59
Microsoft 84, 117-118
I-l&M 49,97
Miele 99
Millesima 26
1
Ibe ria 2
ldvroom.com 16
Nespresso 100
lkea 94,50
Nestlé 34, 137
Inbev 147
Netflix 36, 69
Inditex 48, 97
Nicolas 26
Inneov 172
Nintendo 117-118
Intel 59
Nokia 84
Inte rmarché 33 Numéricable 18
Numico 178
J NXP 15
Jacques Borel International 151
Japan Tobacco 131
Jeep 164
Oenobiol 172
Olympus 148
K Omnicom 154
Kering 66, 86 OneWorld 157
Kmart 106-107 Ooshop.com 26
Kodak 132 Orpéa 140
Komatsu 50-51
Korian 140
Kraft Foods 177
p
Pakistan Airlines 159
Paragon AG 103
L
1
Path é 111
Lacoste 89 PDI 59
Lamborghini 135 Pernod Ricard 144
La Poste 126, 136 Peugeot 93
"'O Laville 75 Philip Morris 131
0
c Lepetitballon.com 26 PhotoBox 134
:J
0 Lidl 33 Pixar 166, 169
lil L'Oréal 172 Plastic Omnium 139
.-t
0 Lotus 104 Porsche 104
N
Lufthansa 157 Privateoutlet.com 26
@ Procter & Gambie 34
.......
LVMI-1 66-67, 86
..c Promodès 165
O'l
·;:::: PSA 171
>
a. Publicis 154
0
u
Index des entreprises
Q
Q antas 159 UGC 111
Unilever 34
B
R enault 93
Unimilk 178
United Airlines 157
Universal 131
Richemont 66, 86 US Steel 156
R obert Clergerie 139
Ryan Air 79
y
s' Vector Aerospace 39
Végéplast 145
Samsung 15, 137 Vente-privee.com 26
Sanofi-Aventis 9, 161 Virbac 162
Satair 39 Volkswagen 99, 136
Schering-Plough 9
Seagram 144
Seb 99
SFR 18,43 Wahaha 173
Siemens 133 Wall-Mart 106-107
SkyTeam 157 Walt Disney 169
SNCF 16 Watson 9
Sonia Rykiel 139 Wineandco.com 26
Sony 117-118, 132 Wockhardt 179
StarA lliance 157
Starbucks 45
STMicroelectronics 15
Sunseeker 136 YouTube XIX, 109
Système U 33 Yue Yuen 78
T z
'
Zadig & Voltaire 127
Tesla Motors 126
Teva 9 Z ara 48, 97
Z odiac 153
TroisFoisVin.com 26
Turkish Airlines 2
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0 0
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N eo.
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..c 1
CJl "O
·;:::: g
>- ::i
a. Cl
8@
Index général
coûts de transfert 14
activités croissance 124, 174
- de soutien 44-45 - externe 156
- principales 44 - interne 156, 158-159
alli ance 156, 167, 169, 171 - organique 159
ambiguïté causale 57 - partagée 156
ana lyse
- concurrentielle 12 D
- de la chaîne de valeur 40-41, 43, 65 déséconomies d'échelle 83
- des forces concurrentielles 6 diagnostic
- des groupes stratégiques 6, 23 - des ressources et des compétences 65
- des ressources et des compétences fondamentales 40 - externe xvn, 4-6, 30, 62
- inter-groupe 27 - fonctionn el 40-41, 65
apprentissage 55, 59 - interne XVII, 4, 52, 62, 65
attractivité 11, 19, 30 - stratégique 4, 38
avantage concurrentiel XVI, 11, 21, 42, 47, 64, 74, 76, 102, différenciation 17
129 distance psychique 145
diversification 124, 127, 132, 135, 158
barrières E
- à la sortie 18 économies
- à l'entrée 17-18, 26-27
- de champ 57, 81, 139
benchlearning 50 - d'échelle 19, 78,80-81, 140, 142, 170-171
benchrnark 50 - de variété 80
bom global 144 - d'expérience 80
business mode! 102, 110, 113, 116 effet
- de taille 80, 82, 140, 142, 170-171
- d'expérience 19
capacité - «Reine Rouge» 105, 107
- de transfert 15 environnement concurrentiel 11
- stratégique 39-40 expansion 125, 127, 138, 140, 158
""'
" caractéristiques internes 38
'&
·;:
0
carte stratégique 24-25, 27, 30 F
:; cercle vertueux du volume 82 facteur clé de succès (FCS) 5-6, 30, 38-40, 64
-0 c: "' chaîne de valeur 41-42, 44, 50, 65
0 0 faiblesse 5, 38-40, 61
c c: clients 12
:J .2ü force 5, 38-40, 61
0 compétence 27-28, 38, 52-54, 65 - concurrentielle 12-13, 20-22, 30
lil .g - distinctives 53 fournisseurs 12
.-t 0
eo.
0 - pivots 134, 136 fusion-acquisition 156, 160, 163, 165, 167
N - seuil 56-58
@ ~
....... ~
..c 1
- stratégique 58
concurrents directs 12, 30
G
CJl "'O
·;:: g conglomérat 137 globalisation 141
>- ::i groupe stratégique 23-26, 28, 30
a. Cl
8@
potentiel de rétorsion 17-18
pouvoir
handicap concurrentiel 58 - de négociation des clients 13-14
- de négociation des fournisseurs 14-15
produits de substitutions 12, 15-16
profitabilité 19
innovation stratégique 108, 111 - de l'industrie 20
intégration amont 14-15, 22
intensité concurrentielle 11, 17, 20-21, 30
internationalisation 122, 125, 141, 146, 158
ls
recentrage 130, 148
rendement croissant d'adoption 88
ressources 21-28, 38, 52-54, 56, 65
joint-venture 169, 173 rigidité 83, 132
rivalité
- concurrentielle 28
- intra-sectorielle 19-20, 30
low cost 78, 131
M
segments stratégiques 22
macro-environnement 6, 30
spécialisation 124, 126, 128, 131, 158-159
menaces 5, 21, 61
stratégie XV
micro-environnement 6
- «business» 21
modalité de croissance 156, 175
- « corporate » 21
modèle
- d'activité XV
- des cinq forces concurrentielles 12
- de croissance XVI
- FFOM 60
- de différenciation 74, 84-86
- S\VOT 60-61,63,65
- de domination par les cofits 74, 76-77
- VRIN 56,58
- de rupture XVI, 28, 108-109
- générique 74
- «hybride.,. 90-91, 94
nouveaux entrants 12, 17-18 - «océan bleu» 112
structure concurrentielle 11-12
g synergie 134-135, 163
V
PESTEL 6-8, 20, 30 variables pivots 8
portefeuille
- d'activités 124
- de compétences 59
~
STRATEGIE
Comment réaliser un diagnostic strategique 7
Quelle methode employer pour formuler une stratégie 7
Comment construire Jn business model permettant
de développer un avantage concurrentiel 7
Comment organiser la croissance de> l entreprise ?
Alliant theorie et pratique ce manuel met l'accent
sur l'acquisition des methodes et des competences
indispensables a tout etud1ant pour reussir sa Licence.
son Bachelor ou son DUT Il propose
Franck BRULHART
• des situations concrètes pour introduire les concepts Maitre df r le r · ices a
• un cours visuel et des conseils méthodologiques pour Aix Marse1llP UnivNc;1te et
profes~Pur df'1lie a Toulouse
acquenr les connaissances fondamentales en strateg1e
Bus nt c; Schoo 11 est d1plome
d entreprise de l Edhr•c et docteur en
• de nombreux exemples des cas d'entreprises deta1lles sciercec; dC' qC'st1on Cherc.,eur
(Netflix. Air France-KU"1 Zara Nintendo. Apple. Hermes. au LEST CNRS 1 C'St a1.ss1
co"sultant dupres de PME
Accor. Starbucks. Porsche. P1xar Nespresso. etc.) et des
éclairages professionnels pour concret1ser le lien entre
concepts academ1ques et pratiques strateg1ques Christophe FAVOREU
"f r "' 1enct de gestion
• des applications progressives et variées (OCM etudes
est professeur a Toulouse
de cas. act1v1tes) et leurs corriges deta1lles pour s'evaluer Business School dont 11 dirige
et s entrainer a cha re C0Me1l
Ses recherches por t ent sur
la strateg1e et le management
de la performance des
organ1c;at1onc; publiques
Sandrine GHERRA
Profl .:.SE Jr a• 1• t ant a
Montpellier Business School
et docte1..1r en sciences
PUBLICS
de gest•on elle enseigne
• Licences Gestion , Économie et gestion, la strateg1e d entreprise et
la RSE Ses recherches por tent
Économie, AES sur la responsab1lite
et la performance
• Bachelors des écoles de management
• DUT et licences professionnelles
9
1
82100 720361
~.
5433399
C!l-~..
ISBN 978·2· 10·072036· 1 du savoir